Excursion des[calés] 49

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ANGERS SAMEDI 22 JUIN

Croissance du végétal et croissances urbaines

Printemps de l’architecture

Loire Atlantique Maine-et-Loire Mayenne Sarthe Vendée


Avant-propos Le paysage végétal réinvente la ville Le végétal a longtemps été un élément d’ornementation urbain réservé aux structures institutionnelles. Chaque espace végétalisé au sein de l’espace urbain a ses caractéristiques. Le parc, le jardin urbain, le square, le mail végétal, le jardin d’ornementation, le jardin de culture, le rond- point, le parterre d’agrément... illustrent la variété des typologies végétales qui cohabite avec l’espace urbain. Nos villes entretiennent depuis longtemps une attention “technique“ vis-à-vis de cette structure végétale. Cependant, cette présence qui caractérise fortement les ambiances urbaines à longtemps été considérée suivant le critère étroit de l’embellissement. Depuis le XVIe siècle, ”l’art des jardins” a modelé l’espace urbain en imposant aux dynamiques végétales un carcan de contraintes visant à maintenir la pensée du jardin dessiné. Mais, sous l’impulsion des enjeux du développement durable, nous avons commencé à porter un autre regard sur le rôle du végétal. Nous nous sommes intéressés à ces “mauvaises herbes” et aux compréhensions des biodynamiques végétales. Nous comprenons que la densité végétale permet la densité urbaine. Nous nous apercevons que le paysage végétal de nos villes est artificiel et qu’il n’entretien pas ou peu de lien avec la géographie de son territoire, de son environnement. Nous prenons conscience que ce paysage végétal interagit sur la qualité de notre environnement. Nous commençons à comprendre le comportement thermique des masses végétales et leurs capacités à combattre les ilots de chaleur, à générer des gradations d’ambiances. Nous nous apercevons qu’il peut faire sens, lien avec un territoire, une topographie, une structure urbaine, une géographie et qu’il est un élément indissociable de l’espace urbain et en garantit la qualité des usages. Le parcours de curiosité que nous proposons sur la ville d’Angers va tenter d’en percevoir les stratifications, les ambiances, les typologies, les articulations, les composantes historiques, les enjeux. Ce sera l’occasion par ce chemin de traverse de faire l’expérience sensitive et sensible des espaces publics et de comprendre les relations entretenues entre l’espace végétal et l’espace urbain ou architectural de la Cité. Cette expédition permettra de percevoir la capacité du paysage végétal à réinventer une ville dense et partagée.

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Lors de cette journée, nous serons accompagnés de : Loïc Mareschal, architecte-paysagiste agence Phytolab Nantes Elise Geisler, architecte & enseignante chercheuse projet de paysage et SIG Agrocampus Ouest - CFR Angers David Montembault, Maître de Conférences en géographie à Agrocampus Ouest Philippe Bodenan, doctorant à Agrocampus Ouest - CFR Angers Coralie Dasse, architecte déléguée départementale 49 du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes des Pays de la Loire (CROA) Elisabeth Dreyfus, Directrice du développement et de la communication à l’école nationale supérieure d’architecture de Nantes (ensan) Christophe Lesort, urbaniste & directeur général délégué SPL Angers Rives Nouvelles Bruno Letellier, directeur du CAUE 49 et Sandrine Prouteau, chargée de la diffusion culturelle du CAUE 49 Que nous remercions chaleureusement pour leur présence.

Angers vu de la terrasse du théâtre «La Quai»

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LA ZAC DESJARDINS un parc habité Aménageur : S.A.R.A. Urbaniste : Enet-Dolowy Paysagiste : Phytolab Voiries et Réseaux Divers : BOPLAN Nature : Opération de reconversion de l’ancien site de la caserne Desjardins en parc habité. Caractéristiques : Sur une superficie d’environ 7 hectares, opération à vocation mixte : construction d’environ 400 logements publics et privés ; aménagement d’un parc urbain à vocation du quartier ; mise en place de différents services et équipements de proximité. Présentation du projet (propos de Iga Dolowy et Nicolas Blain - fevrier 2009)

sur une thématique de développement durable. Le concept qui était proposé dans le cadre de l’étude de définition était un concept de parc habité, organisé à partir d’une structure végétale forte. Le parc est composé de 3 éléments: une prairie qui fait un hectare sur la partie centrale, une coulée verte qui traverse le quartier du nord vers le sud, et le mail belvédère. Soit un hectare et demi sur 6 hectares dont 25% du parc, qui a la vocation de servir aux futurs habitants, mais d’une manière plus large, être un poumon vert de l’ensemble du quartier DESJARDINS, et donc créer une centralité, un lieu d’attractivité à une l’échelle beaucoup plus vaste que cette simple opération de renouvellement.

L’opération de la ZAC DESJARDINS a débuté dans les années 2000 sur l’ancien site de la caserne Desjardins. Nous sommes situés en sortie du centre ville d’Angers donc sur une situation géographique privilégiée, mais un site qui était enclavé. La collectivité, pour répondre à la demande de logement sur Angers, a donc souhaité urbaniser cet îlot.

Au niveau du programme, nous avons presque 1000 m2 desservis au rez-de-chaussée des collectifs, concentrés avec une sorte de centralité et également une crèche et un équipement associatif dont les pavillons qui étaient gardés, sont des anciens pavillons d’entrée de la gendarmerie.

Le souhait était tout d’abord tourné vers la mixité sociale, la mixité dans la forme, dans la typologie et des logements. Il avait aussi une volonté politique forte d’inscrire cette opération

En dehors de la prairie centrale, en dehors du parc, nous avons essayé d’avoir une approche très économe en terme de voirie pour diminuer vraiment la place de la voiture dans le quartier, et aussi limiter l’imperméabilisation du sol. 4


Schéma extrait du Cahier de la forme urbaine n°3 MATP

Un projet Médaille d’or aux Victoires du paysage 2010 S’inscrivant dans la reconversion de l’ancienne caserne Desjardins, le parc devient l’élément central autour duquel s’articule le nouveau quartier. Traité comme une succession d’écailles enherbées, le parc accueille dans sa composition générale des espaces aux usages fortement individualisés (jardin pédagogique, espace d’évolution pour enfants, placette de repos, skate…) dans une cohérence d’ensemble. Un important travail de concertation et de participation est mené avec la création d’œuvres calligraphiques commune entre artiste et enfants. Phytolab

Photo : www.phytolab.fr

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La règle imposée était une place de stationnement au sous-sol pour chaque logement, sur l’ensemble du quartier. Toutes les places extérieures qui étaient réalisées par l’aménageur se trouvent sur le domaine public ; cela veut dire aucune place de stationnement extérieur privé. L’ensemble des places est banalisé et se trouve sur ce que l’on appelle les mails parking, qui sont des espaces à vocation piétonne avant tout ; piétons et vélos étant prioritaires, les voitures autorisées passent avec une limitation de vitesse à 30 km/h, juste pour se garer ou pour accéder au sous-sol des bâtiments collectifs. Ce mail parking a aussi une vocation de récréation. Accès pompiers, accès aussi des véhicules de service, et on retrouve des containers enterrés qui sont composés dans un rythme de dessin de ce mail. Un zoom également sur une démarche intéressante qui était justement menée par PHYTOLAB : elle a été menée avec le comité consultatif du quartier pour imaginer des fonctions sur la prairie centrale. Ce sont des habitants qui se sont exprimés sur les fonctions qu’ils souhaiteraient trouver dans cet espace. Il y avait trois rencontres de coconception qui ont été organisées. Au niveau de la programmation, ce qui était défini c’était la création d’un espace de rencontre, polyvalent sur la partie nord, un espace de jeu sur la partie centrale, une promenade et

un jardin pédagogique en continuité des pavillons. Le parc a été réalisé avant que la construction du logement commence. Le parc est vraiment un élément clef, le clou de ce projet. Il a une vocation interquartier, à l’échelle de la ville. Il était protégé, cadré, pour qu’il puisse être utilisé avant que les premiers habitants arrivent sur le site : un espace de jeux, le jardin pédagogique ici avec la reprise des paillages d’ardoise très présente dans le paysage angevin. Les espaces de jeux avec une volonté d’aménagements très ludiques, très conviviaux. Des espaces de jeux pour des tout petits et pour des moyens sans délimitation traditionnelle, avec un système de clôture. Cependant, c’est plus un espace qui est traité en creux pour délimiter spatialement ce terrain sans pour autant le clore ; c’est donc une belle initiation, un peu psychologique qui va se faire. Un espace polyvalent qui va permettre d’organiser des fêtes de quartier, éventuellement une petite estrade pour des spectacles de rue etc ... Le travail avec les promoteurs ou les bailleurs sociaux a été réalisé sur la base du cahier des charges et cession de terrains, et puis la mise en place d’une fiche développement durable et un engagement dans les actes de vente des prix de sortie des logements: prix de sortie moyen. Le projet a commencé en 2000, et la volonté de renouveler le quartier de DESJARDINS, la livraison des 6


Schéma extrait du Cahier de la forme urbaine n°3 MATP

Photos : www.phytolab.fr

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espaces publics des bâtiments se fera vraiment en 2010. Cela veut dire que c’est à travers une dizaine d’années que l’on a pu aboutir sur ce projet. Notre réflexion, notre sensibilisation sur la démarche sur les enjeux environnementaux, les connaissances techniques ont donc forcément évolué sur ces 10 années. Source : Cahiers de la forme urbaine de la Maison de l’Architecture, des Territoires et du Paysage intitulé «L’approche environnementale» basé sur l’Atelier/rencontres n°3 du Mardi 24 février 2009 en compagnie de Iga Dolowy et Nicolas Blain.

Photos : www.phytolab.fr

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Extraits du Cahier de recommandation des formes Architecturales, Urbaines Paysagères et environnementales

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LE JARDIN DES PLANTES un héritage du xviii siècle Le jardin de Botanophiles

la

société

des

Né d’un goût prononcé du siècle des Lumières pour la botanique, c’est d’abord un terrain d’études et de recherches, avant de devenir une promenade très prisée… Le premier jardin, si l’on exclut celui éphémère - de la faculté de médecine, est l’oeuvre de la société des Botanophiles, fondée dans ce dessein. Le 25 avril 1777, un bail est passé pour la location d’un vaste enclos ouvrant sur les rues Châteaugontier et Bressigny, à l’endroit de l’actuelle rue Béclard. Cependant, le statut du jardin est précaire, soumis aux aléas des renouvellements de bail, et l’emplacement trop exigu. Ce qu’expose au conseil de ville, en 1788, La M. Révellière-Lépeaux, directeur du jardin de botanique. Mais la municipalité ne seconde pas son projet et c’est à titre personnel que l’un des Botanophiles, M. Pilastre, achète le 4 mars 1789 aux bénédictins de Saint-Serge l’enclos des Bassins, au bas de la vallée Saint-Samson, origine du jardin des Plantes actuel. Le premier jardin public : un jardin botanique Le terrain, vallonné, d’exposition très variée, est particulièrement favorable grâce à ses eaux vives. Le jardin ne quitte donc pas cet endroit, mais

bien plutôt double de superficie. En mai 1791, M. Merlet de La Boulaye y donne le premier cours public et gratuit de botanique. Il rédige l’année suivante un catalogue alphabétique des plantes cultivées, où figurent un magnolia, le premier planté à Angers, et un agave d’Amérique qui, fait très rare, fleurira en 1850. La municipalité ayant acheté l’enclos et l’église SaintSamson comme bien national pour les joindre au jardin botanique (avril 1791), M. Pilastre renonce à ses droits sur le terrain. Étant donné son intérêt, l’établissement est déclaré propriété nationale en 1792. En 1796, il est annexé à l’École centrale du département (ancêtre des lycées), mais en 1805, devient municipal lorsque les bâtiments et les collections de l’École centrale supprimée sont mis à la charge de la ville. Le jardin connaît une suite de directeurs très actifs – Merlet, Bastard, Desvaux, Boreau surtout de 1838 à 1875 - qui se battent pour lui conserver son caractère de lieu d’étude, malgré la tendance de plus en plus forte à le transformer en promenade. Par leurs publications, les directeurs attirent l’attention du monde savant sur la botanique angevine et permettent de fructueux échanges. Plus de deux mille plantes sont cultivées en 1811. Le jardin comprend deux parties : l’école de botanique dans la partie basse, les collections d’arbres 10


Le Jardin des plantes en 2013 - Google Map

Le Jardin des plantes en 1843 - plan publiĂŠ par Tardif-Desvaux, Angers pittoresque

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étrangers et les porte-graines, traités de façon paysagère, et une orangerie flanquée de deux serres. Boreau, dont les collections forment aujourd’hui un précieux fonds au musée botanique de l’Arboretum, écrit en 1835 : «C’est un jardin scientifique pour l’introduction et la naturalisation des végétaux et pour l’enseignement. Les plantes officinales sont cultivées en assez grand nombre pour les donner gratuitement aux indigents sur billet de médecin». Le jardin romantique d’Edouard André L’agrandissement du jardin à partir de 1834 le transforme peu à peu en promenade. En 1893, l’ouverture sur le nouveau boulevard rend inéluctable sa réfection complète, d’autant que la nouvelle entrée, fermée d’opulentes ferronneries dans la tradition du parc Monceau à Paris, a entraîné la suppression d’une partie des platesbandes. L’école de botanique est peu à peu transférée à l’école de médecine, tandis que le destin du jardin est confié à Édouard André, paysagiste réputé pour ses parcs de Monte-Carlo et de Montevideo. Le nouveau tracé, celui du jardin actuel, est réalisé en 1905, dans le style anglais, avec petit ruisseau en cascade. Une nouvelle ménagerie est installée pour les enfants après 1945, puis une volière. Les serres sont supprimées en 1962. Le dernier agrandissement date de 1967 : 2500m² provenant du réaménagement du quartier Saint- Michel deviennent jardin de rocaille. Depuis 1983, le

centre de congrès a remplacé l’ancien quartier Saint-Samson. Dans ce jardin bicentenaire, tout attire, distrait et réjouit la vue : les platanes centenaires (vers la rue Boreau), le Zelkova classé «arbre remarquable» (entrée place Mendès-France), l’arbre aux pochettes qui laisse tomber négligemment au mois de juin des petits «mouchoirs blancs» soyeux (près de l’aire de jeux), l’étang et sa cascade toute enrobée de couleurs chatoyantes. Abondance et diversité des scènes paysagères font de ce romantique jardin à l’anglaise un lieu qui agit comme contrepoint à l’agitation de la ville. Quatre hectares de bonheur pour ses visiteurs, au fond du vallon ! Source : www.angers.fr Texte : Sylvain Bertoldi, Conservateur en chef des Archives d’Angers (2002)

Photos page de droite & page de gauche : Jardin des plantes d’Angers by Lior : www.lior.fr

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Projet d’agrandissement du jardin des plantes par René-Edouard André. Année 1920. Archives municipales d’Angers, Photothèque, 1 Fi 1543

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Jardin du mail Un jardin emblématique de la «ville des fleurs» Le jeu de mail

Du jeu à la promenade

Le désir de s’instruire a fait naître le jardin des Plantes ; le goût du jeu celui du Mail.

C’est alors que le Mail devient promenade. Ses abords sont élargis d’un avant-mail en 1672, espace qui correspond actuellement aux tilleuls proches de la rue du Quinconce. De l’autre côté, le couvent des Minimes interdisait tout pendant symétrique.

En 1616, les échevins décident de créer un jeu de mail aux portes de la ville afin de procurer un délassement «honnête» à leurs concitoyens. Dans ce jeu, sorte de croquet, deux équipes de joueurs manoeuvrent une boule de buis, à l’aide d’un maillet, pour l’envoyer dans une direction opposée par une «passe». Un vaste espace bien égal - si possible ombragé - est nécessaire, d’où de coûteux aménagements. Par chance se présente un riche marchand de soie, Charles Gohier, pour en faire tous les frais, moyennant une concession pendant quinze années. Trois longues allées bordées d’ormes sont établies, protégées des animaux par un large fossé, préfiguration de l’actuelle avenue Jeanne-d’Arc. Le 30 avril 1617, le jeu est solennellement inauguré en présence du gouverneur d’Anjou, mais sa vogue est de courte durée. Dès les années 1630, personne ne se présente plus pour y jouer.

En 1704-1705, le grand Mail est entièrement replanté avec des ormes provenant d’Orléans et son entrée ornée d’arcs monumentaux. La démolition de l’ancien couvent des Minimes en 1796 fournit l’occasion de donner au premier avant-Mail son équivalent (vers l’actuelle place du Général-Leclerc). Les plantations sont confiées au maître jardinier François Leroy, fondateur d’une dynastie d’horticulteurs. En avant, vers le boulevard tracé à partir de 1809, est créé un Champde-Mars qui s’étend jusqu’au départ de la route de Paris (avenue Pasteur). À partir de 1823, le Mail acquiert encore plus d’importance : il sert de perspective naturelle au nouvel Hôtel de Ville installé dans l’ancien collège d’Anjou. En 1855, le Champ-de-Mars est creusé d’un réservoir souterrain pour l’alimentation de la ville en eau de Loire. La même année, la ville achète aux fonderies du Val d’Osne, en HauteMarne, le modèle de fontaine jaillissante de Barbezat présenté avec tant de bonheur à l’Exposition universelle. 14


Vue aĂŠrienne du Jardin du Mail - www.angers.fr

Plan du Jardin du Mail - www.angers.fr

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Un jardin de prestige Le jardin temporaire dessiné autour de la fontaine pour la sixième exposition de l’Industrie en 1858 connaît un tel succès que l’on décide la création définitive d’un jardin de fleurs à la française dans cette partie du Champ de Mars. Originale combinaison : deux entrepreneurs angevins, Trottier et Raynali, avancent les fonds nécessaires tandis que le directeur du théâtre, Rouff, propose d’y donner des fêtes dont le produit remboursera les entrepreneurs. Le jardin est prestement réalisé sur les plans de l’architecte Bibard et grâce aux instructions de l’horticulteur André Leroy, petit-fils du précédent, qui offre les arbres (dont quatre beaux magnolias). Le 15 mai 1859, le nouveau jardin est ouvert au public. Succès immédiat : tous les Angevins s’y donnent rendezvous. Aussi est-il l’objet de tous les soins : kiosque dodécagonal (12 côtés) élevé en 1877, statues de Mathurin Moreau et du baron de Chemellier (ces dernières, victimes d’un vol, ont été remplacées), lions en fonte offerts par le philanthrope A. Hérault qui légua toute sa fortune à la ville. Mais à quelques pas de cet endroit si bien fleuri, l’allée du Mail offrait un contraste saisissant. Elle était encore bordée en 1884 de profonds fossés nauséabonds. Ils sont comblés en 1887, l’allée est replantée en platanes

quatre ans après. Baptisée avenue Jeanne-d’Arc, ses 625 mètres de long sont encore prolongés en 1897 - jusqu’au chemin de fer - sur des terrains offerts par l’industriel Julien Bessonneau. Le square qui la termine, orné d’une statue de Jeanne d’Arc en 1909, met un terme à l’histoire commencée en 1616. Aujourd’hui, les jardiniers de la ville font chaque année de ce jardin un véritable musée de la fleur. Plus de 40 000 plantes sont nécessaires pour renouveler ce décor au printemps et en été. Source : www.angers.fr Texte : Sylvain Bertoldi, Conservateur en chef des Archives d’Angers (2002)

Le kiosque du Mail, un jour de musique militaire. Arch. mun. Angers, coll. Robert Brisset, 9 Fi 999.

Boîte à musique dans le kiosque du Mail. © Ville d’Angers - Th. Bonnet - 2012

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Le bassin du Mail pendant un concert du 14 juillet au kiosque, vers 1900. Arch. mun. Angers, coll. Robert Brisset, 9 Fi 964. - www.angers.fr

Le bassin du Mail aujourd’hui. photo : http://toutangers.canalblog.com Photo du Jardin du Mail - www.angers.fr

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Découverte du paysage sonore jardin du mail Une expérience sonore Le paysage sonore ne se regarde pas seulement : il s’écoute, se touche, se sent, se ressent. L’un des meilleurs moyens de s’en rendre compte est de se défaire pour quelques instants de notre sens dominant qu’est la vue. Une partie de la balade urbaine sera donc proposée, pour ceux qui le souhaitent, les yeux bandés.

Parc Balzac par Anaïs Baudoin et Yannick Vallet Boulevard Foch par Mélissa Hego et Isaline Soller Étang St-Nicolas par Quentin Brunot et Gaëlle Le Saout Montée St-Maurice et Quai de Ligny par Coline Brissot et Lucille Bar-Boissel Gare St-Laud par Glynis BentoumiLoaec et Noémie Terral

Attention, vous ne « verrez » plus Angers de la même manière !

Parc de la Garenne par Fawziah Limbada, Fanny Tricone et Emilie Van Daele

Pour aller plus loin...

Lac de Maine par Ninon Bourgain et Nathalie Sitarz

Découvrir Angers avec nos oreilles, tel est le pari du blog «AngerSonore» réalisé à partir des travaux d’étudiants d’Agrocampus Ouest issus d’un enseignement expérimental autour du paysage sonore. Que seraient en effet notre représentation et notre expérience de la mer sans le bruit des vagues et des mouettes, l’odeur iodée de l’eau et des algues, le contact des embruns sur notre peau ?

«AngerSonore» est une cartographie sonore de la ville d’Angers réalisée dans le cadre d’un enseignement optionnel à Agrocampus Ouest – Centre d’Angers. Elle résulte des travaux de 18 étudiants de 3ème année de licence du cursus d’Ingénieur, menés du 2 au 7 mai 2013.

Vous pourrez découvrir, via le blog, les paysages d’Angers différemment en suivant les expériences sonores cidessous (cf. carte page de gauche) :

La finalité de cet enseignement était de créer des représentations sonores ou «cartes postales sonores» de différents lieux d’Angers, à partir de prises de son effectuées sur le terrain et un travail de composition sonore grâce à un logiciel de Musique Assistée par Ordinateur.

Campus de Belle-Beille par Valentin Cabon, Lise Morinière et Joseph Thiry.

Consulter le blog : http://angersonore.wordpress.com

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Cartographie des balades sonores d’Angers disponibles à l’écoute sur le blog http://angersonore.wordpress.com

Illustration et photo : http://angersonore.wordpress.com

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LA MAISON BLEUe UN bâtiment inscrit monument historique Deux concepteurs : Roger Jusserand, architecte Discret, Roger Jusserand est une figure peu connue de l’architecture du XXe à Angers. il est pourtant le concepteur de l’édifice le plus original de l’entre-deuxGuerres : la Maison bleue. Né le 7 septembre 1891 à Angers, Roger Jusserand a quinze ans lorsqu’il entre en apprentissage chez le peintre-verrier Clamens spécialisé dans la réfection et la conception de vitraux pour les églises de la région. C’est probablement durant cette formation sur le tas qu’il développe un intérêt profond pour l’art et l’architecture du Moyen age. Ambitieux, Jusserand préfère au travail des compagnons les responsabilités du métier d’architecte. C’est pourquoi il s’inscrit à l’école des Beaux arts d’Angers puis part à Paris perfectionner ses connaissances en matière d’architecture médiévale. Alors qu’il est issu d’un milieu modeste, ses compétences en matière de restauration du patrimoine lui donnent progressivement accès à la commande privée des notables angevins. Eclectique, Jusserand touche, en fin de compte, à tous les domaines de l’architecture ; ce qui explique souvent dans ses projets certaines hésitations et ambiguïtés entre le passé et le présent.

Isidore Odorico, mosaïste Comme de nombreux mosaïstes italiens expatriés en France à la fin du XIXe siècle, Isidore Odorico Père est originaire du Frioul, région du nord de l’italie. Appelé à travailler sur le chantier parisien de l’opéra Garnier sous la direction du mosaïste GianDomenico Facchina, il crée en 1882 une entreprise familiale à Rennes, entreprise développée ultérieurement par Vincent, le fils aîné, puis par Isidore Odorico. Comparé à ces confrères mosaïstes de l’époque – comme l’angevin de Guisti – Odorico présente des compétences professionnelles tout à fait particulières. Habile technicien, il est également un artiste de talent ayant suivi une formation complète à l’école des Beaux- arts de Rennes ; ce qui est exceptionnel dans ce milieu d’artisans. A la virtuosité artistique s’ajoutent les prouesses techniques des salariés de l’entreprise, capables de combiner, dans des revêtements de plusieurs mètres, des dizaines de formes, de natures, et de couleurs de matériaux pour obtenir l’effet changeant entre le bas et le haut de la composition. Les mosaïques sont réalisées par plaques de 50x50cm, le dégradé sur les 25m de haut de la Maison bleue est un véritable tour de force ! 20


Vue d’ensemble cliché Philippe Janina

Cabinet de l’architecte Roger Jusserand collection particulière David-Jusserand

Isidore Odorico Fils en 1925 - Wikipédia

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La Maison Bleue Les travaux de l’hôtel d’Anjou sont à peine engagés que Roger Jusserand doit se consacrer à d’autres recherches pour Gabriel Crêtaux. Chose encore jamais vue à Angers, l’homme d’affaires envisage de construire un très grand immeuble. Pourtant inexpérimenté en la matière, l’architecte va dessiner un bâtiment de sept étages : le premier “building” de la ville. Cet immeuble est l’aboutissement d’un luxueux projet de promotion immobilière. Dans un premier temps, il n’est nullement question d’architecture, de style ou de décoration. L’objectif de Crêtaux se résume aisément : vendre un maximum d’appartements haut de gamme et commercialiser des boutiques au niveau de la rue. L’analogie entre l’exemple angevin et le montage des opérations immobilières actuelles est étonnante. Avant-projets et réalisation En juillet 1926, l’architecte établit une esquisse comprenant plans, coupes et élévation. Cet avant-projet est étonnant car il fixe d’emblée toutes les caractéristiques principales du projet final. L’occupation de la parcelle et la distribution des appartements ne vont guère évoluer. Chaque niveau est divisé en 3 grands appartements reproduits sur toute la hauteur du bâtiment. Seule la surface habitable des logements des 5ème et 6ème étages diminue car ils bénéficient côté rue de terrasses filantes

disposées en gradins. Chacun des 18 logements est organisé autour d’un vaste dégagement dénommé “Grande Galerie” ou “Grand Hall”. Côté rue, R. Jusserand positionne les espaces servis c’est-à-dire le salon, la salle à manger et les principales chambres. Les espaces servants (cuisine, salle de bains...) ainsi que les autres chambres sont relégués côté cour. L’élévation postérieure annonce également l’importance accordée par l’architecte à l’ornementation des façades. Paradoxalement, l’ossature en béton armé, le remplissage de briques et les linteaux métalliques apparents sont des éléments du vocabulaire constructif rationaliste qui n’ont absolument aucun rapport avec la robe mosaïquée que l’immeuble va finalement enfiler pardessus sa structure. L’avant-projet du 21 juillet 1926 n’est pas totalement abouti, mais l’immeuble n’évolue plus, désormais, que dans la conception des détails. Le 17 décembre 1926, l’architecte achève les plans du troisième avant-projet qui doivent être présentés aux actionnaires lors de la première assemblée générale de la Société immobilière du Boulevard en janvier 1927. L’évolution principale réside dans l’adoption du couvrement en toiture- terrasse de tout l’immeuble. Début 1928, l’immeuble est totalement monté et les mosaïstes d’Isidore Odorico ont désormais le champ libre. Les travaux s’achèveront en 1929. Source : «La Maison Bleue : Promotion immobilière et audace architecturale sur un boulevard d’Angers» - Sevak Sarkissian IMAGO, les éditions du CAUE de Maine-etLoire - 2002

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Immeuble de rapport à Angers, rue d’Alsace, projet final, par Roger Jusserand, architecte, Angers le 30 mars 1927 Plan des 1er, 2ème,3ème et 4ème étages

Détail des ornements - cliché Coralie Dasse

Salle de bains, appartement d’angle de l’entrepreneur Albert DuRAND - cliché Philippe Janina

Coupe transversale sur l’entrée de la rue d’Alsace et l’axe de l’escalier AMA, 1 T 22, 25 / cliché Philippe Janina

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JARDIN DU MUSEE DES BEAUX ARTS RESTRUCTURATION ET MODERNISATION Historique

La rénovation

Le Jardin du musée des Beaux-Arts appartenait à l’origine à l’abbaye SaintAubin, construite vers l’an 534. Une partie de ces jardins est cédée aux chanoines de l’abbatiale Toussaint en 1419. En 1422, Saint-Aubin vend la partie Nord qui deviendra à partir de 1495 le jardin du Logis Barrault.

Le principe de rénovation du Musée des Beaux-Arts et de ses abords a été validé en 1994. Depuis 1998, l’ancien musée a laissé la place à un immense chantier de rénovation et d’agrandissement. Le chantier du Jardin du Musée des Beaux-Arts constitue, avec l’aménagement de la Place Saint Eloi et la réfection du trottoir de la rue Toussaint, l’une des dernières étapes de ce gigantesque projet.

En 1834 est créé le jardin fruitier dans l’ancien jardin du Logis Barrault et de l’abbaye Toussaint, par la Société d’Agriculture, Sciences et Arts d’Angers, avec le concours de la municipalité. Cette «école fruitière», riche de 1700 variétés, est destinée à l’amélioration et à l’enseignement de la culture fruitière. En 1850 y est créée la poire Doyenné du Comice, toujours considérée comme la meilleure poire du monde. Le sol s’épuisant peu à peu, le jardin fruitier est transféré rue Desmazières en 1925. Le jardin prend alors le nom de Jardin des Beaux-Arts, en raison de l’Ecole des Beaux-Arts qui y avait été établie en 1923 (aujourd’hui détruite). Monsieur Dupic, chargé de ré-aménager le lieu, en fait un jardin d’agrément. Pour entourer le bâtiment, il dessine un jardin à la française orné de parterres, ombragé d’arbres et d’arbustes rares offerts par les pépiniéristes angevins et décoré de statues. Source : Autour du musée, les musées d’Angers http:// musees.angers.fr/les-musees/musee-des-beaux-arts/

Pour répondre à la volonté de l’équipe municipale, deux concours internationaux de conception et de maîtrise d’oeuvre ont été lancés en 2002 pour le réaménagement du Musée des Beaux-Arts et de la Place Saint Eloi. C’est le cabinet parisien HYL qui, lauréat des deux concours, a été chargé d’imaginer le devenir de ces deux espaces majeurs au contact du futur équipement culturel. Un cœur d’îlot à revaloriser Cet îlot privilégié au cœur de la ville, vestige de l’ancienne «ceinture verte» entre ville et rempart, était hier un lieu apprécié des Angevins pour son calme et ses grands arbres. Sa valeur, liée aux monuments d’architecture qui «l’habitent» et au souvenir des anciens jardins, exigeait qu’il soit préservé et reconquis. 24


Le jardin du Musée des Beaux-Arts d’Angers vu du ciel après sa rénovation.

Plan du jardin recomposé en 2004 par l’Agence HYL

Photo agence HYL - www.hyl.fr

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Le tracé actuel, s’appuie sur les arbres existants conservés, et vise à créer à la fois une porte monumentale du jardin et un digne vis-à-vis à l’abbaye Toussaint et au Musée des Beaux-Arts.

seconde aire possible de présentation d’œuvres d’art, au caractère plutôt introverti et de plus petite échelle.

L’Allée des Topiaires

Le mot de l’Agence HYL

Depuis le Boulevard du Roi René, l’espace dégagé met en scène les hauts volumes du Musée et de la Tour Saint Aubin. Une large allée centrale guide la perspective et s’ouvre sur le boulevard. Des sculptures d’ifs taillés en topiaire débordent de l’alignement bâti et s’avancent au plus près de la chaussée.

Agrandi et rénové mais dissimulé dans sa gangue urbaine, le Musée historique des Beaux-Arts voudrait briller de mille feux. Ouvrir plus largement celui-ci sur la Ville et sur l’art contemporain, tel fut le sujet des deux concours (place et jardin) remportés simultanément par l’agence.

Le Grand Tapis Vert Une vaste pelouse constitue le «cœur ouvert» du jardin. Le musée sera ainsi perçu comme dominant l’étendue de grande échelle, panorama du jardin offert à sa grande terrasse. De petits layons de gazon, dessinés par la tonte, constituent le motif d’un parterre géométrique. Outre la mise en scène du Musée et des accès, le tapis vert pourrait constituer un espace singulier de présentation d’œuvres d’art contemporain au caractère extraverti, voire spectaculaire. Les Bosquets Cette partie actuelle propose déjà une ambiance de sous-bois et inscrit la Bibliothèque municipale comme une pièce dans la forêt. Cette ambiance est étendue : rhododendrons, azalées et fuchsias viendront éclairer l’ombre diffuse. Le sous-bois représente une

Source : Le Jardin du Musée des Beaux Arts Document PDF http://www.angers.fr

L’espace du jardin lui-même se dilate autour d’une prairie centrale qui unifie une impressionnante pléiade de bâtiments institutionnels : nef de l’église gothique Toussaint, mur-rideau de la bibliothèque, schistes noirs du restaurant universitaire, falaises crayeuses du musée, elle-même dominée par la flèche de Saint-Aubin. En marge de ce vide, une série de filtres végétaux atténue la cacophonie architecturale, renforce le caractère botanique existant et accompagne les multiples entrées du parc comme autant d’antichambres. L’étrange moutonnement de deux haies de buis taillés qui traversent l’ordonnance néoclassique du seuil de parc, capte dès le boulevard l’attention du visiteur, attirant d’emblée son regard vers les hauts volumes du Musée. Source : Détail du projet sur le site de l’agence HYL : www.hyl.fr

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Image du concours agence HYL - Jardin du Musée des Beaux Arts d’Angers - www.hyl.fr - crédis : Lou Kat

Vu du jardin du Musée - www.angers.fr

Projet d’agrandissement du musée sur le jardin fruitier. Vers 1920. Arch. mun. Angers, 1 Fi 1006.

Le chantier fait l’objet de quatre lots : - lot 1 : VRD, maçonneries, arrosage, plantations - Entreprise STPU - lot 2 : mobilier, jeux - Entreprise EDELWEISS - lot 3 : éclairage - Entreprise ETDE - lot 4 : serrurerie - Entreprise BRAULT Le budget alloué à ces travaux est de 1.070.000 €. Maîtrise d’œuvre : Atelier HYL - Paris Maîtrise d’ouvrage déléguée : DPJ - Cellule Etude et Travaux Neufs.

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ANGERS rives nouvelles un projet de grande envergure Equipe Atelier GRETHER architecte urbaniste, mandataire PHYTOLAB paysage et milieux naturels CONTREPOINT modes de vie et stratégies urbaines MRS Partner mobilités et développement territorial SCE infrastructures urbaines, environnement Contexte et enjeux Angers est une métropole d’équilibre. Elle concilie nature, culture, patrimoine, développement économique et qualité de vie. Cette identité angevine s’affirme à travers de nombreux projets. Les Plateaux Mayenne//Capucins s’aménagent au nord d’Angers. Demain y vivront des milliers de nouveaux Angevins. L’agglomération débute également l’aménagement de l’écoquartier d’affaires Gare+ qui accueillera quelques 2500 emplois. Autre projet: Atoll, un éco-parc commercial régional. C’est dans ce contexte de rayonnement du territoire que prend place le projet de reconquête des Berges de la Maine, Angers Rives Nouvelles. Ce projet, aux enjeux déterminants pour le territoire doit créer du lien avec les nombreux projets urbains déjà réalisés ou à venir de part et d’autre de la Maine : le théâtre le Quai, le pôle

universitaire Saint-Serge, le centre commercial Fleur d’Eau, le pont Confluences ou encore le futur centre de congrès….. Le périmètre concerné par cette reconquête s’étend sur 6 km et 320 hectares; répartis de part et d’autre de la rivière. Le projet rassemble et réconcilie tous les paysages, qu’ils soient naturels ou urbains pour en accueillir de nouveaux à vocation culturelle, économique ou sociale. Les Angevins au coeur du projet L’avenir des rives de la Maine est un sujet qui engage la ville et l’agglomération pour les vingt prochaines années et passionne les habitants. C’est un projet fédérateur pour les Angevins permettant à chacun d’y être associé où chacun participe avec ses propres motivations. En 2011, une concertation sous forme de réunions publiques s’est organisée avec les différentes associations et structures associées concernées par le périmètre du projet Rives Nouvelles. Depuis mars 2010, 90 Angevins constituent, le «groupe habitant» du projet Berges de Maine Rives Nouvelles. Ces Angevins se sont retrouvés lors de rendez-vous proposés par la Ville : visites, ateliers, rencontres avec les élus, échanges avec les équipes d’architectesurbanistes. 28


Les rives d’Angers vues du ciel - www.angers.fr

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Le 19 mars 2013, une réunion publique sur le projet Rives Nouvelles était organisée à la faculté de droit de Saint-Serge. Depuis septembre 2012 et le renouvellement du groupe des 90 Angevins, les participants contribuent à l’élaboration du plan guide en lien avec l’équipe, effectuent de nouvelles visites dans des villes ayant un projet de réaménagement lié à leur rivière et enrichissent le projet par leurs réflexions… Vision de l’équipe L’équipe Grether et Phytolab a souhaité apporter au travers du projet une vision à la fois prospective et ambitieuse, mais également des propositions opérationnelles et progressives. Il s’agit de décliner une stratégie d’aménagement de grande ampleur à long terme, tout en mettant en œuvre, dès les prochaines années, des premières interventions exemplaires et emblématiques. Il vise notamment à réconcilier la ville et sa rivière, à mettre en valeur l’espace public des rives de la Maine, à reconvertir un axe de transit, à développer l’offre de logements, d’équipements et d’activités, à contribuer à l’attractivité du territoire d’Angers. Le projet Entre les rivières d’amont et la Loire, la Maine a déterminé la fondation d’Angers. Au cœur du projet, la Maine doit à nouveau orienter le devenir de la ville, pour une nouvelle époque de son histoire. Les rives sont,

avant tout, agréables à parcourir en contact étroit avec les éléments de nature, avec les eaux du lit élargi de la rivière et avec le prolongement en ville des vastes espaces d’agrément. Le travail du paysage sensible, de biodiversité végétale et citadine, joue un rôle majeur, visant à constituer une nouvelle charpente verte et bleue entre les Basses Vallées angevines et la Loire. Il associe étroitement ville et nature, ressourcements et activités individuelles ou collectives dans un grand «parc et port linéaire». Les rivages ne peuvent être stabilisés et réduits à une seule ligne fixe de contact entre la terre et l’eau. Le principe proposé consiste à développer un grand jeu de plissements des sols riverains, qui intègre les variations des niveaux et assure la continuité des parcours et l’accessibilité de tous jusqu’à l’eau, en toutes saisons. Ce dispositif de strates plantées et de gradins d’ardoise et de stabilisé, qui fait écho aux bandes du château, assure les continuités des parcours en plan et leurs variations en profil ; il tresse le minéral, le végétal et les bords de l’eau, permettant de tisser ville et nature. À partir des nombreuses pratiques déjà en présence, les multiples usages en rapport avec le cours d’eau sont à mettre en valeur et à amplifier. Les berges, espaces ouverts et attrayants, entre la cité et les eaux, offrent une très belle suite de lieux fédérateurs, de vie urbaine, de rencontre et de pratiques multiples – déplacements, promenades, exercices sportifs, 30


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La Maine comme trait d’union - Plan Guide Technique - www.angers.fr


navigation de toute forme, pêche, usages touristiques, pédagogiques, spectacles, expositions, fêtes, etc. Rive droite et rive gauche, les vis-à-vis de la Maine présentent des configurations différentes. La succession des séquences met en relief un jeu d’alternance entre les espaces riverains, contrastés et complémentaires. Les aménagements ont pour but de fédérer les différentes parties de l’agglomération, les principales institutions et équipements (gare, commerces, université, hôpital, etc.) et les réalisations nouvelles autour de la rivière, à cheval sur les deux rives. Afin de multiplier les pratiques entre les rives, de constituer un centre-ville étendu autour de la rivière, plusieurs franchissements sont proposés, préservés ou aménagés. Par sa portée, le projet des Berges de Maine dépasse à l’évidence les dimensions de son seul territoire. Les Rives Nouvelles développent et enrichissent l’expression d’un renouvellement identitaire pour toute la métropole angevine. Tous les grands enjeux urbains sont pris en considération, corrélés les uns aux autres, conjugués dans une vision d’avenir globale. En prolongement direct du centre-ville actuel, les programmes de construction préconisés forment un important développement urbain dans le secteur de Saint-Serge. Ces réalisations sont caractérisées par une intense mixité

des fonctions, logements donnant sur les grands espaces d’agrément de la Maine élargie, équipements, activités économiques tertiaires et institutions, pôle commercial renouvelé et intégré. Ce secteur est desservi en son milieu par une large avenue, qui remplace la voie des berges et comprend une ligne forte de transports en commun, tramway ou bus à haut niveau de service. Dans la suite des équipements existants, une suite d’édifices exceptionnels est installée en vitrine sur l’ensemble de la Maine, dont ils ponctuent le renouveau, comme de «petits monuments». Selon les sites, ils sont différents par leurs dimensions, leurs programmes, leurs architectures; ils s’adressent aux divers publics et forment dans le paysage des repères, des buts de promenade. Les lignes directrices du projet d’ensemble sont simples et fortes pour être partagées durablement et par tous les acteurs. Cependant, chacun des aménagements esquissés reste flexible, adaptable, offert à tous les enrichissements, que ne manqueront d’apporter les évolutions imprévues et surtout les attentes et demandes de tous les publics concernés. Notre équipe souhaite s’engager ainsi dans une démarche de projet de longue haleine, ouvert, vivant. Source : www.angers.fr > De projets en projets > Préparer la ville de demain > Angers Rives Nouvelles > Le projet.

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Principes de nivellement des espaces publics - Plan Guide Technique www.angers.fr

Espaces publics et îlots constructibles - Plan Guide Technique www.angers.fr

Illustration : ©GRETHER+PHYTOLAB_2013 et @MRS partner_2013

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Les Excursions [des]calés Le Printemps de l’Architecture fédère l’ensemble des acteurs de la promotion architecturale en région Pays de la Loire. L’Association Régionale pour la Promotion et de la Diffusion de l’Architecture (ARDEPA) et la Maison Régionale de l’Architecture des Pays de la Loire (MRA) organisent des journées phares avec le soutien des CAUE. Chacune d’elle est dédiée à un département (44, 49, 53, 72, 85). Sur le principe de la découverte thématique, chaque journée, doit révéler la spécificité du territoire dans lequel elle s’inscrit. Elle propose des excursions urbaines, des conférences, des tables rondes et des pique-niques dans les villes de Nantes, Angers, Laval, le Mans, et les Herbiers.

ardepa -m

hi

de l’arc

44 - Pratiques des associations, appropriations urbaines Nantes - samedi 30 mars 85 - Perceptions de la ruralité, cultures urbaines Les Herbiers - vendredi 12 avril

72 - Typologies de l’architecture, épaisseurs urbaines Le Mans - jeudi 16 mai 53 - Dynamiques du patrimoine, modernités urbaines Laval -vendredi 24 mai

49 - Croissance du végétal, croissances urbaines Angers - Samedi 22 juin

Inscription gratuite mais obligatoire sur printemps.archi@gmail.com wwww.printempsarchitecture.fr organisation

avec le soutien de

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les excursions


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