Expédition urbaine #2

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Les carnets de visites de l’ardepa

Expédition urbaine

De Beghin Say à Haute-île

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Samedi 26 mai 2012 Les expéditions urbaines de la Ville de Nantes


Introduction

Dans le prolongement des expéditions urbaines de 2011 consacrées à l’observation des différentes périodes de la fabrication de la cité, l’année 2012 sera consacrée à l’observation du « fabriqué », des caractères des territoires de la ville et de ses faubourgs. Ces assemblages donnent, en ressenti, les caractères des quartiers. Nous apprendrons à les dévoiler, à les reconnaître dans cinq « tissus » particuliers que le temps, les stratégies politiques et les enjeux ont forgé. Montrer toutes ces « fabriques » en oeuvre, c’est aborder le principe fondateur de l’urbanité qu’est la ville d’équilibre. Nous proposons pour cette deuxième expédition urbaine d’aborder la ville d’expansion à travers le sud de l’île de Nantes et de Haute-île à Rezé. Voilà un territoire singulier: une usine de raffinage de sucre, BéghinSay avec sa légendaire cheminée bleue dominant le ciel nantais, une ancienne fabrique de glaces, un marché de gros alimentaire, le MIN dont la relocalisation est à l’étude, un assemblage de cités HLM, des voies, des rails, au final une juxtaposition qui méritent une explication sur sa fabrication et par conséquent sur son devenir; un devenir qui est à construire en regardant sur l’autre rive « haute île », un lieu hors du temps, qui est aussi questionné sur ses fonctions futures.

Expédition urbaine # 2 - De Beghin Say à Haute-île - 26 mai 2012

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© Florian Marquet - Beghin Say vu depuis Haute-Île -

© Florian Marquet - La pointe de l’île de Nantes depuis Trentemoult -

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Le Marché d’Intérêt National (M.I.N) Maîtrise d’ouvrage : la Société d’Economie Mixte appelée SEMMINN avec le concours du département de Loire-Atlantique, de la Ville de Nantes, du Ministère de l’Agriculture et des organismes financiers de l’État (Caisse des Dépôts et Consignations, Caisse Nationale du Crédit Agricole) Maîtrise d’oeuvre : l’ingénieur général Monsieur Gorrichon alors ingénieur en chef du Génie Rural à Nantes Livraison : 31 mars 1969

Le Marché d’Intérêt National de Nantes a ouvert ses portes le 31 mars 1969. Nantes bénéficie alors d’une position privilégiée en ce qui concerne les fruits et légumes. En effet, Nantes constitue à la fois un marché de production, de transit et d’expédition : situé au centre d’une région légumière et maraîchère, la production «Maraîchers Nantais» est reconnue pour sa qualité non seulement en France mais également dans les pays limitrophes. A cette production s’ajoute plusieurs importations pour lesquelles le marché de Nantes joue depuis longtemps le rôle de pôle d’éclatement. Nantes reçoit la production de toute la France, les produits d’Espagne et d’Italie venant par voie de terre ainsi que les importations d’Outre Mer acheminées par voie maritime.

Auparavant, le «marché de gros» se situait au Champ de Mars et les grossistes nantais étaient groupés dans les rues avoisinantes. Si cette organisation convenait pour le stockage et la conservation des produits, en revanche la desserte routière ainsi que les parkings étaient problématiques. De plus les produits acheminés par voie ferrée et maritime devaient parcourir la distance séparant l’île Sainte-Anne du Champ de Mars. L’idée directrice était donc de déplacer sur l’île Sainte-Anne non seulement le marché du Champ de Mars mais aussi les rues adjacentes où se trouvaient les grossistes.

Marché aux légumes du Champ de mars - 5 mai 1936 Expédition urbaine # 2 - De Beghin Say à Haute-île - 26 mai 2012

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© ensa Nantes © ensa Nantes

Le MIN de l’île de Nantes - avril 1969 -

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Le plan masse du projet tire parti du site et permet l’exercice de chaque activité sans spécialisation abusive des différentes zones. 16 hectares 1/2 ouverts sur trois faces : - accès routier à l’est - desserte ferroviaire à l’ouest - ouverture sur le port de Nantes au sud Le plan de type «fer à cheval» qui en découle est très simple. Un centre, domaine des acheteurs, ouvert vers les 8 portails donnant sur les boulevards d’accès. Il comprend leur parking, le carreau des producteurs et est entouré au nord, à l’ouest et au sud par les allées marchandes des grossistes. Une périphérie de cours de débord, traversées de voies ferrées directement reliées à la gare de triage SNCF aussi appelée «gare de l’Etat».

Transporteurs et acheteurs ont des espaces d’évolution et de parkings propres. Ils ne se rencontrent pas aux heures de pointe du marché. De part et d’autre des entrées, le nord est dédié à la poissonnerie (circulations et parkings propres) et le sud à l’administration, au restaurant et à leurs aires de stationnement. Quelques annexes sont réparties sur le terrain : - la SIMO (société industrielles des mûrisserie de l’ouest) - le garage du locotracteur et d’engins de nettoyage - la tour à glace de la poissonnerie - de petits transfos EDF - un château d’eau préexistant à l’ensemble Les volumes construits et leur plastique répondent à un triple souci de rationalité, d’unité et d’économie.

Le linéaire du fer à cheval étant dédié aux grossistes, chacun bénéficie d’un accès d’approvisionnement opposé à son aire d’exposition et de vente. Expédition urbaine # 2 - De Beghin Say à Haute-île - 26 mai 2012

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tour à glace et château d’eau poissonnerie aire dédiée aux acheteurs aire dédiée aux producteurs

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administration, restaurant

SIMO

LE PORT

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aire dédiée aux grossistes, accès propres, espaces d’exposition et de stockage

OUVERTURE SUR


Immeubles de logements Gustave Roch Maîtrise d’ouvrage : office public HBM (aujourd’hui Nantes Habitat) Maîtrise d’oeuvre : Gérard Guénault Livraison : Gustave Roch 1933-1935, Gustave Roch 2: 1935-1945 Programme : 180 logements collectifs, 3 T1, 63 T2, 68 T3, 46 T4 à l’origine 112 logements aujourd’hui Avec cette opération, les projets de l’Office public prennent une autre échelle. Lancer de grandes opérations d’habitat collectif et en particulier l’habitat en bande était une des volonté de l’Office HBM. Les logements de l’Hermitage ont été lancés presque simultanément.

La cité a fait l’objet de travaux d’isolation, fermeture des coursives avant que des procédures de réhabilitation soient engagées sur une large échelle. Sources : Annuaires des opérations de l’O.P.H.B.M à Nantes Habitat. Marie-Paul Halgand. Ecole d’architecture de Nantes, LAFU - LAUA 1993

La cité Gustave Roch est construite sur un terrain à proximité de la raffinerie Beghin-Say et utilise au maximum la superficie disponible grâce à la construction d’immeubles de quatre étages au-dessus du rez-dechaussée. L’architecte Gérard Guénault (également celui de l’Hermitage avec Gabriel Guchet) a recherché une certaine monumentalité qui s’exprime principalement par le porche. Le plan masse est composé d’immeubles parallèles. La parcelle est fermée par un immeuble mince à coursive, qui lui est perpendiculaire aux barres et composé de petits logements. Cette partie a été démolie en 2004 lors de la réhabilitation de l’opération. Le groupe est, à sa construction, considéré comme une réussite technologique. Le chantier est néanmoins retardé par les grèves de 1936 puis par des problèmes financiers. Les bombardements de 1943 l’endommagent, ce qui explique son achèvement en 1945. Plan d’un appartement de Type 2 Expédition urbaine # 2 - De Beghin Say à Haute-île - 26 mai 2012

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Plan masse de la cité Gustave Roch

Mais qui est Gustave Roch ?

Gustave Roch en 1937

Gustave Roch est un avocat et homme politique français né le 10 mars 1844 à Aigrefeuille-sur-Maine, petite ville proche de Nantes en Loire-Inférieure, et mort le 12 août 1927 dans sa ville natale. Le 1er mai 1892 il est élu conseiller municipal de Nantes sur la liste républicaine et désigné comme adjoint au maire, M. Alfred Riom. De 1893 à 1919, il est élu Député de la Loire-Inférieure à la Chambre des députés (Troisième République) au sein du groupe de la Gauche radicale. 9


Le pont de Pornic Livraison : 1892 Type de construction : Viaduc ferroviaire Longueur : 253 m Actuellement propriété de Réseau Ferré de France (RFF), il est toujours en service.

© archives Rezé

Permettant le passage des trains et l’accès aux piétons, il a été construit dans les années 1890 pour la ligne de Nantes-État à La Roche-sur-Yon par Sainte-Pazanne inaugurée en 1875, dont un embranchement mène également à Pornic (ligne de SaintePazanne à Pornic). Entre 1895 et 1935, il fut également emprunté par Ligne de Nantes à Legé, ligne d’intérêt local à voie métrique exploitée par la Compagnie française de Chemins de Fer à voie étroite. A cette époque, il existait sur le pont 3 files de rails (écartement normal et écartement métrique). Son ouverture permet de dévier le trafic des bestiaux et des marchandises. Ils arrivaient Gare de Pont Rousseau. A l’origine à double voie, lors de la reconstruction de l’ouvrage à la suite des bombardements de 1944, l’une d’elle a été déposée pour permettre l’aménagement d’une voie routière réservée aux camions, ouverte le 24 février 1945.

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Le Pont des Trois Continents Maîtrise d’ouvrage : Le District de Nantes Maîtrise d’oeuvre : Setec TPI Livraison : 1995 Type de construction : Pont en poutre-caisson Longueur : 273 m

En 1991, Jean-Marc Ayrault a approuvé le plan de déplacement, élaboré par son laboratoire d’idée l’Auran. L’objectif de ce plan était de faciliter la mobilité urbaine en créant un nouvel équilibre entre tous les modes de déplacements. Dans cette optique, un soin particulier a été apporté aux équipements du tablier afin de rendre plus agréable le cheminement des piétons. La largeur des trottoirs et l’aménagement des corniches permettent aux promeneurs de s’arrêter pour apprécier le point de vue sur la Loire. Le Pont des trois continents est un élément le développement économique de Rezé et tout le Sud-Loire. Il constitue par ailleurs l’un des premiers aménagements de l’Ile Sainte-Anne, appelée à être un quartier phare de Nantes. Ce pont a été réalisé dans un délai record : moins de quatre ans se sont écoulés entre les premières études préalables et la mise en service de l’ouvrage. Son nom évoque la tradition maritime et commerciale de Nantes en même temps qu’il rappelle le festival cinématographique du même nom qui, depuis 1979, fait découvrir en France les productions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.

Inauguration du pont en présence des maires de Nantes et de Rezé 11


Parcours

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Beghin-Say

À la veille de la Révolution, en 1788, Nantes compte onze raffineries de sucre qui emploient quatre-vingt ouvriers et raffinent 450 tonnes de brut par an. C’est de l’artisanat. On cuit le sirop, on le clarifie au blanc d’oeuf et au sang de boeuf, on le fait cristalliser. Ce sont les négociants nantais, enrichis par le commerce triangulaire, qui financent ces petites raffineries. La révolution passe et en 1812, il ne reste que cinq entreprises à Nantes, mais un certain Louis Say fait son apparition. Il s’installe dans le quartier des Ponts. Il y a moitié moins d’usines qu’à la veille de la Révolution, mais on produit 1 000 tonnes de sucre en 1815, 7 000 tonnes en 1832. Cette année-là Louis Say décide de miser sur le sucre de betterave qui a fait son apparition à la fin de l’Empire, quitte Nantes pour raffiner de la betterave dans le 13ème arrondissement de Paris, et faire du sucre qu’il vendra sous la marque : “La Jamaïque”. Ses deux fils Achille et Gustave restent à Nantes et s’allient en 1832 à la famille Etienne pour reprendre la raffinerie des Ponts. 1848 va changer la donne. L’abolition de la traite de l’esclavage coïncide avec une baisse de 50 % du prix de vente du sucre.

© Ouest France

Maîtrise d’ouvrage : Beghin et Say Maîtrise d’oeuvre : Elaborés par le bureau d’études de la société SAY, signés Henri Trinquart et T. Robert (directeur de l’usine) les premiers plans datés de 1935, furent modifiés jusqu’en juin 1936 par l’entreprise parisienne Schwartz & Haumont qui construisit la raffinerie. Calendrier : construite en 1940 d’après des plans de 1939

Seules les maisons les plus solides encaissent le choc et en profitent pour s’agrandir en rachetant les autres. De nouveaux noms apparaissent : celui de Nicolas Cézard, riche armateur, à l’origine de la création de la raffinerie de Chantenay. À la raffinerie des Ponts, les Etienne évincent les Say. En 1851, l’arrivée du chemin de fer désenclave enfin la Cité des ducs et ouvre de fructueux marchés aux raffineurs. En 1863, la production atteint 63 000 tonnes. C’est l’apogée de l’industrie sucrière nantaise qui représente plus de la moitié du chiffre d’affaires des industries locales. À cette époque, tout dépend du sucre. La métallurgie travaille à l’équipement des raffineries, la production du noir animal, utilisé dans le raffinage, permet le développement de l’industrie chimique, le commerce du sucre brut dope la construction navale …

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© e+pi

L’usine en cours de construction en juin 1936. Au premier plan, les bâtiments de la Cie Gale Transatlantique aux dépends desquels l’usine a été agrandie depuis.

© e+pi

© e+pi

Les sheds conoïdes de l’ancienne cartonnerie supprimée au début des années 90.

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© archives Rezé

La raffinerie Beghin-Say en 1945 depuis Haute-Île.

Tableau édifiant tant qu’on ne franchit pas la porte des usines... Car au-delà, c’est l’enfer ! Entre la chaleur étouffante –35 à 40°– qui oblige les ouvriers à travailler à demi nus, la poussière poisseuse du sucre et celle du noir animal, le vacarme des machines et les journées de travail de 12 heures et plus, on en vient à penser que d’un bout de la chaîne à l’autre, des plantations aux raffineries, le sucre a finalement un goût amer ! À la fin de cette époque, Nantes et les ports sucriers perdent le monopole de l’exportation du sucre raffiné. Paris et sa puissance financière entrent dans le jeu. Les faillites se multiplient et pour les héritiers de Louis Say, alors implantés à Bordeaux, l’heure de la revanche a sonné. Ils rachètent Cossé-Duval et s’y installent, le temps de faire construire l’usine que nous connaissons, boulevard Bénoni-Goullin, qui entre en activité en 1937.

L’usine occupe un terrain d’environ 5 hectares dont l’amputation à l’est par la vente de la papeterie en 1989 a été compensée à l’ouest par l’acquisition de nouveaux terrains. L’organisation générale du site est conforme à celle du projet datant de 1935 mais s’est étendue (maturation, stockage, conditionnement). L’entrée se fait par le bâtiment de bureaux et de logements dont l’architecture soignée procède du néoclassicisme épuré des années 30. Pratiquement au centre s’élèvent deux bâtiments presque identiques, hauts de 42 mètres et reliés en hauteur par une passerelle : bâtiment R (raffiné) et S (sirop), où s’opèrent les différentes phases de raffinage. En béton et fer, les poutres des 6 étages sont portées par des poteaux en fonte calibrés en fonction des machines à installer sous les lanterneaux. Le raffinage commence par le bâtiment S par l’empâtement du sucre. Après dissolution en sirop, le sucre est épuré puis filtré. Les sirop sont ensuite refondus dans le bâtiment R. En 1973, Say, le pionnier et Beghin, le magnat de la betterave sucrière, fusionnent. L’usine de l’île de Nantes devient Beghin-Say… Et le reste encore aujourd’hui pour les Nantais, alors même qu’elle a changé deux fois de propriétaire. L’usine est labélisée «Patrimoine du 20ème siècle» depuis le printemps 2009.

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© e+pi

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© e+pi


Haute-Île

Véritable village de pêcheur avec son architecture typique des îles du Ponant et son enchevêtrement de petites ruelles, la Haute-Île était au 19ème siècle le repaire des ouvriers qui frappaient la monnaie de l’autre côté du fleuve à Beaulieu. La fermeture de la Monnaie de Nantes en 1837 (où 50% des ouvriers y travaillant, habitent à Haute-Île), incite les ouvriers à quitter Haute-Île pour habiter Trentemoult. Les ouvriers ne travaillaient pas à plein temps, ils étaient également pêcheurs.

Plan d’état major datant du 19ème siècle.

Plan datant du début du 20ème siècle.

© archives Rezé

En 853 les vikings s’installent sur l’une des îles de Rezé, à l’embouchure de la sèvre, dans le quartier qui se nomme aujourd’hui Haute-Île. Dans ce camp, ils attaquent la Bretagne, le Poitou, les Ibères et l’Italie… et rentrent à leur base 3 ans plus tard, les soutes remplies de trésors fabuleux. Cet empire viking sera renversé en 937. Les archives nous apprennent qu’en 1285, Olive, veuve de Mathieu de l’île, cède ce qu’elle possède dans les îles de Rezé ; la Haute-Île et la Basse-Île, alors séparé de Rezé par le Seil. Il s’agissait alors des zones de pâtures inondables sur lesquelles on trouvait quelques huttes de pêcheurs. L’identité des acquéreurs de ces terres est à noter car ils ont fait l’objet de nombreuses légendes moyenâgeuses: ils représentent un ordre religieux et militaire international et sont issus de la chevalerie chrétienne, ce sont les templiers. Les îles prennent alors collectivement le nom « d’île des chevaliers » qu’elles porteront du 13ème au 18ème siècle.

La Haute-Île

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Le niveau social est en progression avec une augmentation sensible du nombre de maîtres en cabotage ou de capitaines au long cours et de professions tertiaires.

Le cours de la Loire au 19ème siècle

L’Île des Chevaliers n’est plus une île depuis le comblement du Seil et son remplacement par la route à quatre voies Nantes/Pornic. Trentemoult est complètement relié à la terre et Haute-Île cultive cette ambiance «petit village» agréable et convivial préservé de la cacophonie urbaine. Avec 33941 habitants en 1968 et 36025 en 1975, Rezé s’est transformée. Les anciens quartiers (Trentemoult, Ragon...) cohabitent avec les nouveaux (Le Château, La Houssais...). Une zone industrielle s’installe durant les années 1960 mais son ampleur restera modeste et son développement contrarié par l’enclavement du sudLoire et les difficultés liées à la crise économique. Rezé voit disparaître la « frontière » de la Loire grâce à l’arrivée du tramway en 1992, au périphérique et au pont des Trois Continents. Ainsi, Rezé peut espérer un nouveau développement économique. Ce dernier s’appuie sur la zone industrielle et commerciale en bord de Loire, Atout-Sud.

Le cours de la Loire au 20ème siècle, après modifications afin d’augmenter le courant dans le lit principal de la Loire et éviter ainsi la formation d’îlots alluvionnaires trop dangereux pour la navigation.

En orange, le nouveau lit de la Loire. En noir l’ancien lit de la Loire et les îles forment aujourd’hui les nouvelles rives de la Loire.

Les anciennes Îles chevaliers sont aujourd’hui rattachées à Rezé et le Seil, comblé, a été remplacé par la route Nantes/Pornic.

© Schémas tirés du TPFE de Florian Marquet 19


Nantes L’Île de Nantes Le MIN de Nantes Le quai Wilson La Loire La Basse Île

La friche abattoirs

des

La route de Pornic

La rive antique de la Loire

Haute-Île

L’ancien cours du Seil

© archives Rezé

La rive antique de la Loire

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© archives Rezé

Haute-Île bordée par la ZA Atout Sud Haute-Île face à la raffinerie Beghin Say et au MIN de Nantes.

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La fabrique de glace A l’origine elle faisait partie intégrante du MIN de Nantes et était stratégiquement placée à côté de la Poissonnerie (conf plan du MIN page 9) qui en avait l’utilité. En 2003, une réflexion est menée autour d’un projet de friche artistique, dans l’ancienne Fabrique de glace. Les tractations n’aboutissent pas mais le projet n’est pas abandonné pour autant et un comité de pilotage se met en place, avec, autour de l’institution Ville, cinq associations qui oeuvrent dans le domaine de la création, de la diffusion et de l’accompagnement des musiques actuelles, de l’image, du son, du multimédia : Songo (Olympic), Trempolino, Mire, Apo 33 et Microfaune. La fabrique est née et si elle se trouve aujourd’hui boulevard Léon Bureau, elle tient son nom du premier site sur lequel elle a été envisagée...

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ments

Remercie

L’ardepa remercie les personnes qui l’ont aidée à préparer et à réaliser cette expédition urbaine : Virginie Barré, chef de projet, Samoa, Catherine Rinfray chef de projet île de Nantes, DGDU/DTA Nantes ouest - Nantes Métropole et Olivier Corbineau, chef de projet, DGDU/DTA Nantes Est, Nantes Métropole, Florian Marquet, étudiant à l’Ecole du Paysage de Blois, les Archives Municipales de Rezé, Mr Rousseau responsable technique de l’agence Goudy, Nantes Habitat, Pauline Jamin, Claude Vigouroux et Arnaud Biette de l’association Entreprises et Patrimoine industriel e+pi, Bruno Plisson, architecte conseil de la Ville de Rezé, Arnaud Renou et Virginie Potiron du service communication Ville de Nantes.

en L’ardepa ots m s e u q l e qu 33 années de diffusion et de promotion, 33 années de sensibilisation Les actions développées par l’ardepa sont destinées à tous les publics curieux de la fabrication et des évolutions de la ville, des bâtiments qui la compose et des enjeux urbains et politiques dans lesquels la cité s’inscrit. Les citoyens ordinaires, les amateurs éclairés, les scolaires, les institutions et collectivités territoriales, les professionnels sont ainsi invités tout au long de l’année à l’occasion des actions singulières de l’ardepa. Les actions et débats que l’ardepa organise doivent informer et faciliter la compréhension des processus d’élaboration à travers les démarches respectives des différents intervenants, des mouvements culturels et des enjeux sociaux dans lesquels ils sont impliqués. Les maîtrises d’ouvrage institutionnelles et privées, architectes, urbanistes, paysagistes, experts, artistes, universitaires sont conviés à expliquer le sens de leurs actions sur les lieux mêmes qui résultent de leur travail. Ainsi, du projet à la réalisation, du local à l’international, de l’urbain au rural, l’ardepa propose de révéler les dimensions du territoire dans tous ses états.

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Programm

PROCHAINE CONFÉRENCE - VISITE Le Sillon de Bretagne - Jeudi 7 juin à 18h Cet édifice, conçu à l’origine comme un véritable quartier, atypique dans le paysage nantais (85 m de haut, plus d’un kilomètre de façades, presque 1000 logements) connaît aujourd’hui sa plus grande transformation. L’immeuble abritera, au terme des travaux engagés par Harmonie Habitat, l’ANRU et la Ville de Saint-Herblain, 620 logements © Groupe A5 réhabilités, un pôle tertiaire de 21000 m² et quatre nouveaux équipements publics. La restructuration de l’ensemble, conduite par l’agence In Situ A&E, redonnera au Sillon de Bretagne un rôle majeur dans le nouveau dispositif urbain du quartier.

PROCHAINE EXPÉDITION URBAINE La ville autour de l’eau - Du canal à la prise d’eau- samedi 30 juin - 9h30 Elle est là, visible, invisible, canalisée, traitée, épurée, consommée, domestiquée à l’horizontale, à la verticale, en belvédère, naturel ou construit, on peut même la franchir, grâce aux ponts, passé d’une rive à l’autre. L’eau est partout sur le quartier Malakoff - Pré Gauchet. Cette troisième expédition urbaine permettra de révéler les assemblages © Ville de Nantes du quartier autour de l’eau en s’appuyant sur ces dynamiques historiques. Des histoires singulières ponctuées, en ce mois de juin, d’interventions artistiques réalisées pour la 4ème édition de la manifestation « Révéler la Ville ».

Association régionale pour la diffusion et la promotion de l’architecture ENSA Nantes - 6, quai François Mitterrand - BP 16202- 44262 Nantes Cedex 2 - Tél. : 02 40 59 04 59 - lardepa@yahoo.fr - www.lardepa.com


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