Visite genèse #1

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Genèse d’un projet Le Grand Clos

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jeudi 30 mai 2013 Les expéditions urbaines de la ville de Nantes


Si les expéditions urbaines évoquent et présentent la réalité des lieux de la ville, l’ardepa et la Ville de Nantes souhaitent évoquer et présenter le rôle de l’architecte dans son acte de concevoir et de construire. Pour qui ? Pour quoi ? Pour quand ? Ces conférences-visites offrent l’occasion d’aborder le sujet de la commande (privée, publique), de la conception et de la fabrication du projet (privé, public). Qui sont les commanditaires ? Quels sont les enjeux ? Comment l’architecte requestionne t-il la commande ? Comment évolue le projet lors de sa construction ? Ce nouveau cycle de « genèse » de projets présentera, dans la continuité de la thématique des expéditions urbaine, 3 typologies d’habitat groupé réalisés au cours de ces dernières décennies : la cité jardin du Grand Clos, le Village expo de Saint-Herblain et le projet du Grand Carcouët. Le groupement d’habitations du Grand Clos, auquel est consacrée cette première visite, a été construit par l’Etat afin de reloger les sinistrés des bombardements. Démarré en 1946 et achevé en 1949 par Michel Roux-Spitz, architecte chargé de la reconstruction à Nantes, il comprend 159 pavillons en bandes parallèles avec jardins dont les plans rappellent les cités ouvrières du début du siècle.

Visites-conférences, genèse d’un projet : Le Grand Clos - le 30 mai 2013

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Š Ville de Nantes


Le contexte Dates de réalisation : 1946-1949 Architecte : Michel Roux-Spitz Maître d’ouvrage : Etat (Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme) La cité du Grand Clos est la première opération de reconstruction entreprise à Nantes au lendemain de la seconde guerre mondiale ; elle s’inscrit dans le projet d’aménagement et de reconstruction de la ville et vise à répondre à l’urgence des besoins en logements. Très affectée par les bombardements, Nantes compte en effet, en 1945, 8 000 maisons endommagées ou détruites sur plus de 1 500 hectares laissant environ 70 000 personnes sinistrées à reloger. La ville de Nantes est déclarée sinistrée le 4 novembre 1943. Dès 1944, les services techniques municipaux travaillent sur un plan de reconstruction inspiré du plan d’embellissement et d’extension de 1932, et peuvent en présenter les premières mesures au conseil municipal dès avril 1945. Le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) nomme alors à la tête du projet de reconstruction de la ville l’architecte Michel Roux-Spitz (1888-1958), 1er prix de Rome, et son adjoint M. Noël, lesquels vont largement s’appuyer sur les études déjà réalisées et ainsi présenter rapidement un nouveau plan d’aménagement aux Nantais par une exposition avant de le soumettre à l’avis du MRU. Le projet de reconstruction de Nantes établi par Roux-Spitz est finalement adopté par le conseil municipal en février 1946. En tant qu’architecte-urbaniste en chef, il a eu la charge d’élaborer ou de

superviser des projets de logements, de commerces : le Grand-Clos, la rue du Calvaire, la cité des Hauts Pavés… mais aussi des équipements publics : la Poste, le Centre Hospitalier Régional. Le choix du terrain Le terrain destiné à recevoir la nouvelle cité est choisi à l’intérieur du périmètre de compensation, terme précisément défini par la loi sur les dommages de guerre prévoyant des quartiers de relogement en dehors du centre-ville. Il s’agit d’un terrain d’une superficie de 13 hectares, proche de l’usine des Batignolles et de la route de Paris. Le site choisi est distant d’environ quatre kilomètres du centre-ville, auquel il est relié par la ligne de tramway. Etant donné la situation d’urgence, dès le mois de mars 1946, l’Etat ordonne la réquisition du terrain pour cause d’utilité publique et l’expropriation est prononcée par ordonnance le 27 avril 1946.

Extrait du «Populaire de l’Ouest» du 11 mars 1946

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(haut) Plan de situation du Grand Clos - (bas) Vue aĂŠrienne du Grand Clos en 1958

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Les architectes Roux-Spitz se retrouve à la tête d’un groupe de huit architectes nantais et parisiens : Fabry, Ferré, Guillou, Jameau, Liberge, Manceau, PostelVinay et Vachez. Le projet est en fait élaboré par RouxSpitz dans son agence parisienne avec l’aide de ses collaborateurs, les architectes nantais se voyant confier la réalisation des devis descriptifs et la direction des travaux. Le projet Au départ, l’Etat prévoyait 174 logements mais le manque de moyens ramena le nombre à 159. le terrain resté libre ayant été vendu pour la construction d’HLM. Ces maisons dites « de transition » sont proposées aux sinistrés en échange de leur créance de dommages de guerre. L’objectif de cette cité est de reloger des familles nombreuses. Toutes les maisons sont de type5 et possèdent 110m² de surface habitable ainsi que 400m² de jardins livrés avec un arbre fruitier. Les plans dessinés par Roux-Spitz présentaient pour l’époque des idées tout à fait nouvelles : un double accès à la propriété, un, donnant sur une voie publique et l’autre sur une voie privée. De véritables prouesses furent accomplies pour trouver les matériaux nécessaires en cette période de pénurie. Les logements se regroupaient en bandes afin d’économiser les murs pignons. L’entreprise Le Guillou s’est servie de pierres extraites des carrières d’Abbaretz mais également des pierres provenant des immeubles nantais bombardés pour la construction des murs.

Les habitants Seuls 20 à 25% des propriétaires qui habitaient le centre ville avant les bombardements ont accepté d’aller loger au Grand Clos, situé alors en pleine campagne. A la suite de ces refus, 130 maisons se retrouvent libres. Elles furent alors louées puis ensuite vendues aux locataires consentants. En mars 1949, sur les 159 maisons, 120 sont attribuées et occupées. En 1963 toutes les maisons étaient vendues et occupées dans l’ensemble par des grandes familles, ce à quoi elles étaient destinées.

Inauguration de la Cité du Grand Clos le 18 juin 1950. Collection M.Bourmaud

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©archives municipales de Nantes

(haut) Plan fin 18ème de la future Cité du Grand Clos - (bas) Vue aérienne du Grand Clos en 2010

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Conception architecturale et urbaine Le projet de Michel Roux-Spitz comprenait 175 pavillons en bandes parallèles desservis par un réseau viaire inspiré de la Charte d’Athènes ; celle-ci préconisait la séparation des circulations en fonction de leur usage. Cette typologie de la voirie nécessite les explications suivantes : la cité du Grand Clos se présente en premier lieu comme un trapèze, selon le tracé des voies qui la délimitent. - la route de Saint-Joseph à l’ouest - la rue de Koufra à l’est - le chemin de la Bertinière au sud

Dans ce trapèze va être définie une voirie très hiérarchisée. Nous trouvons tout d’abord deux voies Est-Ouest reliant les rues de Saint-Joseph et de Koufra. Sur chacune de ces voies destinées à la circulation automobile deux élargissements sont prévus pour être aménagés en espaces communs : deux espaces publics au milieu de la cité, plantés et équipés de bancs. Quatre voies intérieures, d’axe nordsud donnent accès aux maisons et des chemins parallèles desservent les jardins.

Voies Est-Ouest

Voies intérieures Nord-Sud

Les maisons sont implantées en bandes parfois interrompues allant de 2 à 11 maisons, d’orientation nord-sud (permettant une orientation est-ouest des logements) sur des parcelles «lanièrées», laissant à l’avant un petit jardin de «mise en scène» de la façade où les résidents peuvent planter des arbustes et l’arrière un espace censé être plus «utilitaire». Visites-conférences, genèse d’un projet : Le Grand Clos - le 30 mai 2013

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Plan masse de la Cité du Grand Clos

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© L’architecture française n°73, 74, 1947


le jardinet d’agrément et le potager (où l’on prévoit aussi l’installation de clapiers, poulaillers, chenils... le tout permettant de subvenir aux besoins alimentaires des familles d’après-guerre) La cité doit former un tout et être en mesure de vivre au maximum en autarcie. Il était prévu un vaste terrain de loisirs avec un stade au Nord ainsi qu’un centre composé de commerces et d’écoles au sud. Ces éléments combinés illustrent la volonté d’autonomiser le quartier chère à Roux-Spitz. L’ensemble de logements s’implante donc (selon le projet) entre deux pôles d’attraction : - zone de loisirs et stade au nord - services sociaux, écoles et commerces au sud.

Détail du plan masse et des voies intérieures privées Visites-conférences, genèse d’un projet : Le Grand Clos - le 30 mai 2013

© Mémoire de Dugast et Joyeau 1978 5 étapes de réalisations pavillonaires dans l’agglomération nantaise

En analysant ce système, nous constatons que les voies publiques intérieures (Nord-Sud) du fait de l’absence de trafic prévu, fonctionnent comme un cour sur lequel donnent les façades principales, séparées de l’espace commun par un petit jardinet planté. C’est en fin de compte la combinaison entre jardinet et cour qui constitue l’espace d’agrément du Grand Clos, tel qu’il était prévu à l’origine. Cette philosophie du quartier s’organisant autour d’une hiérarchisation des voies et la création indirecte d’espaces communs qui en résulte, illustre tout à fait le projet de Michel Roux-Spitz, à savoir celui d’une Cité Jardin. En sus des espaces communs destinés à la communauté de la cité, sont prévus, en espaces privés sur chaque parcelle, les deux types de jardins traditionnels :

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Š archives municipales de Nantes

Le Grand Clos en chantier - 1947 -

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Š archives municipales de Nantes


Les habitations Roux-Spitz avait projeté de donner à ces maisons la capacité de loger deux familles : «On a étudié la disposition de telle sorte que le rez-de-chaussée et le premier étage puissent être absolument indépendants, l’escalier partant immédiatement près de l’entrée permettant la cohabitation. Les locataires pouvant ainsi souslouer provisoirement le premier étage à un célibataire ou à un ménage sans enfant» explique-t-il dans un numéro de la revue «L’Architecture Française» où il présente le Grand Clos. Les maisons présentent un plan courant décliné en deux types miroirs l’un de l’autre suivant la position de la porte d’entrée. Rez-de-chaussée : La porte ouvre sur un vestibule où l’on trouve sur la gauche, les WC et le départ de l’escalier, et qui distribue, en face, l’atelier et latéralement le séjour, « salle commune ». Dans le séjour, une cheminée en briques est placée sur le mur du côté des chambres. La pièce est également dotée d’un placard contre l’atelier, dans l’épaisseur du mur. A droite deux chambres, des placards sont aménagés en quinconce dans la cloison séparatrice. Les deux autres pièces sur le jardin sont la cuisine, qui communique également avec l’atelier et la salle d’eau, celle-ci est accessible par le séjour et en enfilade par la cuisine. La salle commune, la salle d’eau et la cuisine ont un sol en carrelage aux teintes brique et jaune. Les deux chambres présentent un parquet de chêne.

L’étage : Un escalier tournant en bois permet l’accès à l’étage, sur un étroit palier où l’on fait face à une cloison de doublage s’ouvrant sur un premier grenier et sur un couloir distribuant les différentes pièces de l’étage. Donnant sur la rue, une grande chambre, avec de profonds placards sous le rampant de la toiture de part et d’autre de la lucarne ; en face une salle d’eau équipée d’un lavabo et un grenier-débarras éclairés par des châssis. La dernière pièce au fond du couloir est une deuxième chambre. Roux-Spitz avait étudié la possibilité de logement de deux familles, dans cette éventualité la cloison du couloir n’existe pas, permettant l’exploitation d’une grande pièce de vie donnant sur la rue, celle-ci distribuant les autres pièces de l’étage avec la chambre au fond. La présence de familles nombreuses, comme le coût nécessaire à l’installation d’équipement sanitaire et ménager à l’étage, ont pu justifier l’abandon de cette solution.

Schéma organisationnel du Rez-de-Chaussée

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Plan du Rez-de-Chaussée d’une maison Plan de l’étage d’une maison

Façade avant

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© Mémoire de Dugast et Joyeau 1978 5 étapes de réalisations pavillonaires dans l’agglomération nantaise


La construction des façades a été réalisée avec les matériaux du pays : moellons graniteux jointoyés en creux au mortier bâtard. L’encadrement des baies est mise en oeuvre avec des cadres pré-fabriqués en pierre graniteuse reconstituée, grossièrement bouchardée. Un soubassement est réalisé en pierre graniteuse de forme plate et séparé dans sa partie supérieure du reste du mur par une couche d’ardoise disposée horizontalement pour assurer l’étanchéité au sol. Les menuiseries sont composées de fenêtres à petit bois peintes en blanc. La porte est pleine, en bois, peinte en blanc également avec une imposte fixe vitrée. Les fermetures sont composées de volets pleins à barre peint en blanc. Quelques marches, sans rampe, sont élaborées au mortier bâtard pour faciliter l’accès à la porte d’entrée.

La toiture est réalisée en ardoise de petite taille bordée de part et d’autre par un chêneau de zinc, côté panne sablière et par un faîtage en tuile. Les souches des cheminées sont montées en briques jointoyées en creux au mortier et à la chaux. En mitoyenneté, la limite se fait par un caniveau de moellons graniteux de 0.1m d’épaisseur posés sur un lit de sable pour permettre l’écoulement des eaux pluviales. On ne saurait trop rappeler que la cité jardin telle que la conçoit Roux-Spitz est sortie de terre dans l’urgence. Dans l’après-guerre, le manque de matériaux était patent, au point qu’il fut envisagé un moment d’édifier des murs en torchis! A la sobriété des plans de Roux-Spitz répond la nécessité de faire vite avec peu de moyens.

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Les commerces d’une fenêtre surplombant la vitrine et située au même niveau que celles des bandes. Exceptionnellement deux maisonscommerces ont bénéficié d’une extension retour, empiétant toutefois sur leur jardin privatif. Les murs-pignons construits en schiste et exposés au sud-ouest posant des problèmes d’humidité, la pose d’un enduit s’avéra nécessaire. Il en fut de même pour tous les pignons ayant la même exposition. Ainsi, le long de la rue de Keren, se succéderont d’ouest en est (du bas vers le haut), une série de sept commerces de proximité: «Docks de l’Ouest», mini-marché «Danet», boulangerie-pâtisserie, épicerie fruits et légumes transformée en une boutique d’antiquités «Le Village», boucheriecharcuterie, une seconde épicerie, bureau de tabac-journaux. Le dernier commerce, la boulangerie, a fermé ses portes en 2008.

© archives municipales de Nantes

Un article de «L’Architecture Française» de 1947 révèle le projet de Roux-Spitz d’implanter au sud de la Cité un quartier commercial avec services sociaux et école qui constituerait le pendant d’un stade prévu au nord, le but étant de créer des centres d’intérêt que le plan d’ensemble de la cité aurait dû lier. Mais l’arrivée précoce des habitants dès 1948 précipitera la création de commerces sur tout le côté nord de l’actuelle rue de Keren. Les sept maisons d’extrémité seraient attribuées à des familles s’engageant à y ouvrir un commerce. De lourdes modifications sont donc apportées aux maisons achevées depuis peu : en partie basse sont percées des ouvertures dans l’esprit de celles des autres façades mais destinées à une fonction commerciale. L’unité architecturale voulue par les architectes est respectée par la création

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Qu’est ce qu’une Cité Jardin ? Le concept initial En 1898, Ebenezer Howard fait paraître son ouvrage To-morrow : A Peaceful Path to Real Reform (Demain, une vraie réforme par une voie pacifique) dans lequel il y décrit son concept de cité-jardin. Son projet est une critique directe de la concentration du système capitaliste anglais. Il s’inspire pour cela d’expériences urbanistiques patronales anglaises réalisées par des industriels novateurs, tels que William Lever, créateur de Port Sunlight fondée en 1888 à proximité de Liverpool ou George Cadbury, créateur de Bournville, dans la banlieue de Birmingham, dans les années 18901. Diagramme des trois aimants d’Ebenezer Howard qui représente comment la citéjardin associe les avantages de la ville et de la campagne sans les désagréments des deux La cité-jardin de Howard est définie par les principaux points suivants : - une maîtrise publique du foncier (ce dernier appartient à la municipalité afin d’éviter la spéculation financière sur la terre.) ; - la présence d’une ceinture agricole autour de la ville (pour l’alimenter en denrées); une densité relativement faible du bâti (environ 30 logements à l’hectare, bien que ce point ne soit jamais mentionné, mais seulement déduit) - la présence d’équipements publics situés au centre de la ville (parcs, galeries de commerces, lieux culturels) - la maîtrise des actions des entrepreneurs économiques sur l’espace urbain : Howard est un partisan de la liberté d’entreprendre tant que l’activité ne nuit pas à l’intérêt collectif. La présence ou non d’une entreprise dans la ville est validée ou refusée par les habitants via la municipalité. À terme, la cité-jardin ne devait pas rester un élément solitaire, mais devait faire partie d’un réseau plus large constitué de cités-jardins identiques de 30 000 habitants sur 2400 hectares, elles-mêmes situées autour d’une cité-jardin plus grande d’environ 58 000 habitants. L’ensemble étant relié par un réseau ferré dense. Dès 1903, Howard cherche à mettre en application ses principes urbanistiques, en réalisant la cité-jardin de Letchworth, à 60 km au nord de Londres, ville dont les plans seront réalisés par Barry Parker et Raymond Unwin. En 1919, il renouvelle l’expérience et crée Welwyn, d’après les plans de Louis de Soissons. En dehors des réalisations effectuées en Angleterre, aucune autre ne reprendra le concept dans son intégralité. C’est ainsi que l’on qualifiera, par erreur, de citéjardin, toutes les réalisations urbaines mariant construction et nature. Visites-conférences, genèse d’un projet : Le Grand Clos - le 30 mai 2013

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En France, une cité-jardin est selon le Service de l’Inventaire du patrimoine, un «lotissement concerté, où les habitations et la voirie s’intègrent aux espaces verts publics ou privés, et destiné généralement en France à un usage social». Elle désigne un ensemble de logements sociaux individuels ou collectifs locatifs avec aménagement paysager et jardin autour de l’habitat. Elle comprend, dans la plupart des cas, des équipements collectifs (école, crèche, commerce, maison commune voire église), ce qui la distingue d’un simple lotissement concerté ou d’un ensemble de logements sociaux classique.

Diagrammes de la cité-jardin d’Ebenezer

Projet de plan pour la cité-jardin du Kapelleveld, par Louis VAN DER SWAELMEN, 1922 (VILLEIRS, M., 1997, p. 8) 17


Le label Patrimoine du XXème siècle « Le Ministère de la Culture et de la Communication a engagé depuis plusieurs années une politique de sensibilisation au patrimoine architectural et urbain du XXème siècle dont la connaissance, la conservation et la mise en valeur constituent un enjeu majeur… Ce patrimoine a fait l’objet d’une opération nationale de sensibilisation instituant un label « patrimoine du XXème siècle.» (circulaire du Ministère de la Culture et de la Communication, Direction de l’Architecture et du Patrimoine, du 1er mars 2001) L’opération nationale «Label patrimoine XXème» n’a aucune conséquence réglementaire pour les propriétaires concernés et n’entraîne aucune servitude juridique. Il s’agit d’une initiative à but pédagogique tout d’abord qui tente de couvrir, par le choix de quelques exemples sur l’ensemble du territoire régional, un patrimoine remarquable ou représentatif issu de la création architecturale du siècle dernier. Sous l’impulsion de la Direction Régionale des Affaires Culturelles et des Services départementaux d’Architecture et du Patrimoine, un groupe de travail a été constitué afin de dresser une liste indicative d’immeubles susceptibles de bénéficier du label «Patrimoine du XXème siècle». La cité du Grand Clos fait partie de la liste soumise à la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites (C.R.P.S) du 13 mai 2003 Cette opération peut se concrétiser par l’apposition d’une plaque signalétique sur la façade de l’édifice labellisé, indiquant l’année de construction et le nom de l’architecte. Le livre intitulé «Architectures et patrimoines du XXème siècle en Loire-Atlantique» édité par la librairie Coiffard détaille l’histoire de ce patrimoine sur le département. Le site internet www.patrimoine-xx.culture.gouv.fr permet d’accéder aux informations pour la France entière.

Cette plaquette s’est inspirée de plusieurs ouvrages : - «la ville à livre ouvert», regard sur 50 ans d’architecture - la documentation française 1980 - «Le grand Clos, étude pour une protection patrimoniale du quartier» - M.Benoist Gironière, H.Forest, S.Poirier, G.Thomas et R.San Emeterio Pedraja 1995, 1997 - «La Cité du Grand Clos, histoire d’un quartier», M.Lebrun, JL et N. Guilbaud, L.Le Bail et collaboration des archives municipales de Nantes 2010 - «5 étapes de réalisations pavillonnaires dans l’agglomération nantaise», F.Dugast et MY.Joyeau 1978

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Remercie

L’ardepa remercie les personnes qui l’ont aidée à préparer et à réaliser cette visite Genèse : Claudie Chupin, architecte du patrimoine, Jean Luc et Nado Guilbaud, Monique Lebrun, Chantal Menet (...) habitants du Grand Clos et Etienne Bartczak architecte des bâtiments de France à la DRAC, Arnaud Renou et Virginie Potiron du service communication Ville de Nantes.

en L’ardepa mots quelques 34 années de diffusion et de promotion, 34 années de sensibilisation Les actions développées par l’ardepa sont destinées à tous les publics curieux de la fabrication et des évolutions de la ville, des bâtiments qui la compose et des enjeux urbains et politiques dans lesquels la cité s’inscrit. Les citoyens ordinaires, les amateurs éclairés, les scolaires, les institutions et collectivités territoriales, les professionnels sont ainsi invités tout au long de l’année à l’occasion des actions singulières de l’ardepa. Les actions et débats que l’ardepa organise doivent informer et faciliter la compréhension des processus d’élaboration à travers les démarches respectives des différents intervenants, des mouvements culturels et des enjeux sociaux dans lesquels ils sont impliqués. Les maîtrises d’ouvrage institutionnelles et privées, architectes, urbanistes, paysagistes, experts, artistes, universitaires sont conviés à expliquer le sens de leurs actions sur les lieux mêmes qui résultent de leur travail. Ainsi, du projet à la réalisation, du local à l’international, de l’urbain au rural, l’ardepa propose de révéler les dimensions du territoire dans tous ses états.

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Programm

PROCHAINE EXPÉDITION URBAINE L’île de Nantes, du Crapa au quai Hoche - le samedi 15 juin à 9h30 Depuis l’éperon de la Loire naturelle prolongée en territoire sportif de Crapa, l’île de Nantes s’invite d’est en ouest le long de jalonnements de paysages habités et hydrauliques. De la rive de Loire progressivement apprivoisée aux bassins de l’ancien Tripode animés d’éoliennes, jusqu’au jardin des Fonderies, l’île livre ses curieuses inventions urbaines. Cette expédition sera l’occasion de découvrir les expérimentations architecturales et sociales réalisées sur l’espace public, à la suite de l’appel à projets lancé en juillet dernier par la Samoa ©Stéphan Ménoret (aménageur de l’île de Nantes) auprès de créatifs, de concepteurs ou encore d’habitants. Ces installations font partie des 12 stations qui jalonneront le parcours Green Island du 15 juin au 28 septembre. Point de vue inédit, agriculture urbaine, contes écolos...le terrain de jeux est ouvert. Cette balade s’achèvera sur le quai Hoche, espace investi par les paysagistes d’Ecos et Campo, pour partager un moment convivial à l’occasion du lancement de l’événement Green island. N’hésitez pas à prévoir votre pique-nique pour prolonger le plaisir !

PROCHAINE CONFÉRENCE - VISITE Date de réalisation : mai 1968 Maître d’oeuvre : plan masse Marcel Favraud et Georges Evano Maîtrise d’ouvrage : Société coopérative HLM La Maison Familiale

© Ville de Nantes

Le Villagexpo - jeudi 20 juin 2013 - 18h

Le « village expo » comme son nom l’indique était voulu comme une démonstration à l’échelle 1 que l’on peut concilier la qualité de l’habitat individuel (ce sont des maisons HLM) et la réalisation d’opérations groupées de modèles industrialisés. Le Villagexpo de Saint-Herblain est le premier réalisé en province. L’exposition qui dure du 13 juin au 14 juillet 1968 est un véritable succès.

Association régionale pour la diffusion et la promotion de l’architecture ENSA Nantes - 6, quai François Mitterrand - BP 16202- 44262 Nantes Cedex 2 - Tél. : 02 40 59 04 59 - lardepa@yahoo.fr - www.lardepa.com


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