Excursion [des]calés

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carnet de visite

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Perceptions de la ruralité, cultures urbaines

PRINTEMPS DE L’ARCHITECTURE Loire Atlantique Maine-et-Loire Mayenne Sarthe Vendée

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VENDÉE VENDREDI 12 AVRIL


AVANT-PROPOS

Nouvelles cultures urbaines et ruralité La Vendée, caractérisée autour de ses deux dynamiques associées de villes moyennes et bourgs et de ses espaces ruraux, est aussi exemplaire par la tonicité de l’emploi qu’elle génère. Entre attraction des entreprises porteuses d’emploi et stratégie de développement résidentiel se posent les questions des nouveaux modes de production de la ville, des bourgs et des espaces dédiés au logement. Naturellement et historiquement attachée à la propriété privée lotie, dont on connaît l’impact environnemental négatif, des exemples montrent un mouvement de novation dans le domaine et une dynamique culturelle associée, ingrédients de l’abandon progressif de la ruralité au profit de l’urbanité contemporaine. Toutefois, la diffusion sur l’ensemble du territoire vendéen d’un maillage important d’entreprises, au plus près des zones de logements, entretient cet attachement à l’habitat indépendant. Mais de nouvelles donnes, telles que la nécessité d’une réduction du coût global du logement (qualité de construction, diminution des dépenses d’énergie, diminution des déplacements …), pour cause de diminution du pouvoir d’achat, impactent fortement ce département au revenu moyen par ménage, historiquement faible. Le principe d’entraide pour la construction de maisons modestes installées dans des communes rurales plus distantes des bourgs s’essouffle au profit de stratégies plus maîtrisées visant à limiter les investissements publics en termes d’aménagement et d’équipements. Les petites communes sont lourdement endettées et peinent à offrir leur foncier bocager à l’opportunité des lotisseurs, n’étant plus en mesure de produire les équipements publics pour un système diffus. Ainsi, sous la pression conjuguée des difficultés économiques et des nouveaux arrivants de culture plus urbaine, se mettent en oeuvre des stratégies nouvelles porteuses d’intensification, de culture émettrice, d’un nouveau rapport à l’habitat.

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Comment les décideurs et les urbanistes gèrent-ils la demande accrue de logement et la ruralité ? La qualité du territoire rural (bocager, vallonné, hydraulique …) permet d’envisager des projets de qualité qui contestent progressivement les modèles de lotissements institutionnels. Les petites villes consolident leur coeur au moyen d’équipements culturels et commerciaux adaptés. L’économie d’espace passe donc par l’innovation des formes urbaines et par une réflexion sur l’ensemble des possibilités qu’offre le territoire.

Comment les villes arrivent-elles à maîtriser l’étalement urbain ? En quittant progressivement les POS au profit de PLU et en intégrant la loi SRU, les nouveaux ingrédients urbains deviennent mobilisables. Le principe de renouvellement peut s’appliquer en opposition à l’étalement. L’ajustement de l’offre locative sociale apporte sa dynamique d’innovation et d’exemplarité, engageant progressivement un nouveau regard des publics en apportant sa capacité de maintien des populations jeunes dans les coeurs de ville.

Comment les villes se développent-elles en restant vigilantes aux qualités du caractère rural ? Les extensions urbaines nécessitent la prise en compte de la valeur ajoutée du bocage, tant par sa préservation que par son intégration aux projets. Véritable patrimoine naturel, les bocages structurent physiquement le territoire et concentrent les intérêts sociaux, conditionnent le sentiment d’appartenance au paysage local pour les citoyens déjà là, ou d’accueil confortable pour les nouveaux habitants. C’est à ces questions que nous tenterons de répondre lors de ces visites et de la conférence ouverte sur les problématiques des autres départements, conférence qui clôturera cette journée aux Herbiers. POS: Plan d’Occupation des Sols, PLU: Plan Local d’Urbanisme, SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain 3


LA TOUR DES ARTS Type de projet : Pôle d’enseignement artistique comprenant une école de musique, des locaux de danse et une salle de spectacles Livraison : 2010 Surface : 2.278 m² SHON Maîtrise d’ouvrage : Ville des Herbiers Architecte : Forma 6

«Le terrain était exigu et compliqué. Il n’y avait pas un seul angle droit. Nous souhaitions aligner l’entrée et la salle de diffusion avec le mail des Droits de l’Homme», indique l’architecte. De fait, tant la parcelle que la proximité de la place et du mail des Droits de l’Homme ont, après quelques circonvolutions, induit la position de la tour. La verticalité joue ici plus que jamais son rôle identitaire et semble désormais assumée par les habitants. La tour devait tout d’abord accueillir les salles de cours mais l’affinement du dessin lors de la deuxième phase du concours a conduit au respect du programme pédagogique fixé. «Le directeur désirait que les salles soient

au même niveau pour assurer les échanges, le tout dans une proximité visuelle et physique», résume Catherine Malleret. Au sud les répétitions, au nord, l’enseignement. «Chaque salle est attribuée à un instrument ou à un groupe de voix. Il nous a fallu suivre la volumétrie et les dimensions exigées. Nous avons alors pensé des surfaces de matériaux différents, des univers contrastés et chaque salle se distingue par ses couleurs», explique-t-elle. Salle de choeur et salle de diffusion de 148 places sont «les deux bijoux» du projet, dixit le directeur. La première, blanche, revendique un style «baroque moderne».

© Patrick Miara

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La seconde joue du contraste entre bois et fauteuils multicolores. Les circulations sont quant à elles plus sobres voire «austères» et reflètent la volonté de hiérarchiser les espaces. La tour qui s’est progressivement vidée de sa substance première comprend désormais deux salles pour petits ensembles et une salle de Musique Assistée par Ordinateur (MAO). Depuis l’atrium central, d’aucuns peuvent découvrir trois boîtes blanches, des studios de répétition, paraissant comme autant de cabanes suspendues. «Nous avons voulu donner un aspect ludique au projet. L’école s’adresse avant tout aux enfants», souligne-t-elle. Poursuivant l’évocation, les architectes imaginent

des poteaux arborescents, «arbres de béton».

Ornement et théâtralité de l’espace sont relevés par les couleurs rouge et or de l’extérieur. D’un premier dessein entièrement en béton, le projet a évolué vers des façades chatoyantes permises par l’installation d’un bardage cuivré. Plus léger, le matériau compense la complexité formelle du pôle d’enseignement. «L’école s’ouvre désormais à des usages différents et accueille d’autres spectacles», souligne Catherine Malleret. Texte de Jean-Philippe Hugron, Le Courrier de l’Architecture, 2010

© Patrick Miara

© Patrick Miara

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© Patrick Miara

© Patrick Miara

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LE PROJET DU DOJO INTERCOMMUNAL Type de projet : Equipement sportif Livraison : 2011 Surface : 450 m² SHON Maîtrise d’ouvrage : Communauté de communes du Pays des Herbiers Architecte : Pierre Denis (DGA architectes)

Ce projet était attendu depuis longtemps par les clubs d’arts martiaux herbretais, le judo en tête. 300 licenciés, 40 inscriptions refusées à chaque rentrée sportive, le club est à l’étroit salle Gâte-Bourse. Rayonnant sur le Pays des Herbiers et bien audelà, la dimension intercommunale s’est vite imposée d’elle-même. Grâce à ce projet, la piscine Massabielle désaffectée connaît une nouvelle vie. Elle a été rénovée, afin d’accueillir le hall d’accueil, les vestiaires, une salle de musculation et le clubhouse. L’extension a quant à elle recouvert les anciens bassins à ciel ouvert. Elle abrite 4 tatamis et des tribunes de 380 places permettant d’accueillir le public et des compétitions d’échelle

départementale voire régionale. Sur les façades, le mélange de résille métallique et de bardage bois compose un filtre visuel entre le monde extérieur et celui des arts martiaux. Près de 450 m2, qui seront facilement aménageables. L’ancien lieu de stockage des casiers deviendra le hall d’accueil et le club-house, les vestiaires resteront vestiaires... Dans le prolongement, le nouveau bâtiment de 1 000 m2, relié à l’ancien par deux allées. «Nous les avons agrémentées de trois patios à l’ambiance zen, propice à la concentration des athlètes», explique Pierre Denis. La zone sportive permet d’accueillir 4 tatamis, répondant ainsi idéalement aux besoins des clubs de judo et de karaté, principaux utilisateurs.

© Pays des Herbiers

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Avec cette surface d’évolution, le dojo aura une vocation régionale, précise Jacky Gautier, conseiller intercommunal, adjoint au sport des Herbiers. Conformément à la volonté de la Communauté de Communes de promouvoir des constructions durables, le bâtiment est économe en énergie et répond aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale), grâce au choix des matériaux et au raccordement à la chaufferie bois collective des Herbiers. La façade vitrée est orientée à l’est pour profiter de la lumière naturelle sans avoir les désagréments liés à la chaleur.

D’une part, il sera chauffé par la Chaufferie Bois et d’autre part, une membrane photovoltaïque de 800 m2 sera installée sur le toit. Le bâtiment sera donc BBC , argumente Pierre Denis. D’un montant de 1,7 million d’euros, le projet devrait être subventionné à 50 %. Le dojo intercommunal bénéficiera de grandes baies vitrées pour profiter de la lumière naturelle. de 1 000 m2, 4 tatamis, la salle sera modulable selon les besoins des clubs d’arts martiaux. Texte de la communauté de communes du Pays des Herbiers

© Pays des Herbiers

© Pays des Herbiers

© Pays des Herbiers

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VAL DE LA PELLINIÈRE - PLAN MASSE

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VAL DE LA PELLINIÈRE Type de projet : 170 logements Livraison : construction en deux phases 2007/2013 Surface : lots de 250 à 1600 m² Maîtrise d’ouvrage : SEM ORYON Architecte : IN SITU A&E, architecte, urbaniste et ZEPHYR, paysagistes Ce projet implique la mise en œuvre d’une démarche singulière qui s’engage à partir des destinataires, et non à partir des produits-logements. Les objectifs affichés par la municipalité d’une ville partagée par tous ne peuvent être atteint qu’au terme de réflexions en vue de replacer et conforter les publics au centre du projet. Les engagements de la municipalité en faveur de la diversité des typologies, de la qualité des architectures, et du respect du site font l’objet d’une composition des espaces publics et décrivent de façon précise l’organisation des îlots afin que chaque projet, individuel ou collectif, qualifie le projet général. © Jean-Dominique Billaud

Une réflexion singulière a été engagée sur la place de l’automobile afin d’éviter une trop forte présence visuelle de cet outil essentiel du déplacement rural : le regroupement des stationnements et des accès évite la dispersion des véhicules sur l’espace public. Les volumes bois et pergolas acier qui les abritent composent l’unité en écho à la diversité architecturale développée. L’intégration du construit dans le paysage est renforcée par la présence des architectes concepteurs pour chacun des projets individuels ou collectifs. L’actualité architecturale doit nourrir les projets hors des pastiches

néo-régionaux afin d’éviter une banalisation pavillonnaire de modèles dits « traditionnels ». La mise en lien entre l’architecture et son environnement sont les atouts pour la mise en place d’un Parc Urbain Habité au service des publics. L’agence ZEPHYR – Paysagistes participe ici comme un maillon essentiel de la conception à la réalisation. La prise en compte de l’état initial du site et l’inscription judicieuse des aménagements publics et des constructions ne peut se faire sans la vigilance des paysagistes. 10


Le principe de livraison d’un site achevé implique la compétence des paysagistes dans le pré-verdissement. Les voiries achevées avant l’ensemble des constructions contournent les arbres majeurs. Les haies privatives sur l’espace public sont composées en fonction des essences locales, et réalisées par l’aménageur afin de préparer un paysage vert pour l’accueil des projets individuels. Afin de garantir une bonne appropriation des espaces privés et un respect des espaces publics, un dispositif de sensibilisation des futurs opérateurs (acquéreurs et promoteurs) a été mis en place.

Le cahier des charges remis, dès la première rencontre publique, devient alors le socle de ces échanges et permet de maintenir, à tout moment des projets, une veille environnementale afin d’engager chacun dans la direction d’une ville durable.

© Jean-Dominique Billaud

© Jean-Dominique Billaud

Un partenariat entre les services de la ville, l’architecte urbaniste et l’assistant à la maîtrise d’ouvrage associe l’engagement politique et la stratégie urbaine au service d’un projet partagé. Ce projet a gagné le prix Arturbain 2007. Texte extrait d’archicontemporaine.org

© Jean-Dominique Billaud

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LES JARDINS DU GRAND FIEF 31 logements individuels groupés Commande privée - 2002/2004 Surface : 3 916 m2 / Coût : 3 041 979 € HT Maîtrise d’ouvrage : Fillon-Lenain SARL Architecte : BLOCK Afin d’assurer au mieux la transition entre l’habitat collectif des HLM et les maisons individuelles de la rue des Jonquilles, nous proposons une typologie intermédiaire constituée de logements bas à haute densité. Ce principe intègre des logements individuels en R+1 avec jardin privatif. Un jardin d’hiver entre chaque logement constitue un espace supplémentaire pouvant servir de garage, d’espace de rangement ou de terrasse couverte en relation avec le salon. La sur-toiture abritant les jardins d’hiver se poursuit sur l’ensemble des logements. Programme : 25 Logements TYPE A : T5 161 m² (compris garage et mezzanine) en R+1, avec cuisine séparée et deux chambres à l’étage. 6 Logements TYPE B : T5 161 m² (compris garage et mezzanine) en R+1, avec cuisine intégrée, une chambre au RDC et deux chambres à l’étage répondant au «label confort grand axe 2» (label handicapé). Texte extrait de : www.b-l-o-c-k.com

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SIÈGE SOCIAL DU GROUPE BRIAND Type de projet : Bâtiment à usage tertiaire Livraison : 2009 Surface : 3070 ² SHON Maîtrise d’ouvrage : SCI HELOI Architecte : Agence BODREAU Architecture

Ce bâtiment, siège social d’une entreprise de construction métallique, est implanté au plus près du terrain naturel d’une parcelle de 12 000 m². Le terrain, doté d’une forte pente, a été mise à profit par une conception, de bâtiment semi enterré conférant ainsi une identité architecturale forte et permettant des performances thermiques de très haut niveau. La forme du bâtiment ressemble à un monolithe, qui, tel un bloc sortirait de terre. Sous ce bloc et sur trois niveaux, une grande halle métallique regroupe tous les services de l’entreprise. Percé en son centre, un grand atrium central couvert domine et éclaire les plateaux des bureaux. L’accès principal au bâtiment s’effectue depuis le parvis d’entrée situé au premier étage, le sol se prolongeant partiellement sur la toiture. Les deux façades principales sont traitées différemment. La façade sud-est, côté parvis, qui symbolise la faille, affiche un mur rideau insérant une porte d’entrée, protégé par un

claustra amovible en acier laqué de teinte rouille. A l’opposé, la façade nord-ouest est largement vitrée, alors que les deux façades latérales sont le résultat d’une composition en peigne imbriqué, alternant des pleins et des vides. Concernant la structure, elle se compose d’un système poteauxpoutres qui exclut tout mur porteur. Elle permet de franchir de grandes portées, de 12 à 16 m, et de conférer aux espaces une modularité importante, source d’évolutions ultérieures. Le parti pris met en valeur l’ensemble de la charpente métallique ainsi que ses éléments techniques, tels que les gaines insérées dans les réservations prévues dans les poutres alvéolaires. Enfin le projet a fait l’objet d’une démarche de haute qualité environnementale se référant au label Bâtiment Basse Consommation 2005. Texte du syndicat de la construction métallique de france

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© Groupe Briand

© Groupe Briand

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LES EXCURSIONS [DES]CALÉS Le Printemps de l’Architecture fédère l’ensemble des acteurs de la promotion architecturale en région Pays de la Loire. L’Association Régionale pour la Promotion et de la Diffusion de l’Architecture (ARDEPA) et la Maison Régionale de l’Architecture des Pays de la Loire (MRA) organisent des journées phares avec le soutien des CAUE. Chacune d’elle est dédiée à un département (44, 49, 53, 72, 85). Sur le principe de la découverte thématique, chaque journée, doit révéler la spécificité du territoire dans lequel elle s’inscrit. Elle propose des excursions urbaines, des conférences, des tables rondes et des pique-niques dans les villes de Nantes, Angers, Laval, le Mans, et les Herbiers. ardepa

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hi de l’arc

44 - Pratiques des associations, appropriations urbaines Nantes - samedi 30 mars 85 - Perceptions de la ruralité, cultures urbaines Les Herbiers - vendredi 12 avril 72 - Typologies de l’architecture, épaisseurs urbaines Le Mans - jeudi 16 mai 53 - Dynamiques du patrimoine, modernités urbaines Laval - vendredi 24 mai 49 - Croissance du végétal, croissances urbaines Angers - samedi 22 juin

Inscription gratuite mais obligatoire sur printemps.archi@gmail.com wwww.printempsarchitecture.fr en collaboration avec

&

avec le soutien de

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LES PROCHAINES EXCURSIONS


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