Visite genèse de l'Institut la Persagotière

Visite genèse #1

Institut public la Persagotière Nantes

17 juin 2016

Les visites genèse de l’ardepa

Introduction

L’Institut Public la Persagotière est un établissement public médico-social crée en 1856, à l’initiative de la congrégation des Frères de Saint-Gabriel et du dépar tement de la Loire-Inférieur. Initialement prévu pour l’éducation et l’enseignement des jeunes sourds, l’établissement élargit son accueil à par tir de 1889 aux jeunes aveugles. Durant près d’un siècle, le petit château s’est agrandit avec la construction de nouveaux bâtiment pour permettre l’accueil de plus 400 jeunes. Ces jeunes aveugles déménageront en 1975 sur le site des Hauts Thébaudières.

En 1985, l’établissement devient autonome, et le dépar tement transfère la totalité du patrimoine à la nouvelle personne morale.

C’est aussi l’époque où démarrent les premières expériences d’intégration scolaire. Ce mouvement d’ouver ture vers l’environnement marquera profondément la gestion et l’organisation de l’accompagnement. Les familles attendent ainsi un service de proximité et ne souhaitent pas forcément des solutions « d’institutionnalisation » de leurs jeunes.

Visite genèse - Institut La Persagotière, 17 juin 2016

Au début des années 2000, devant la baisse des effectifs de sourds, l’institut obtient l’autorisation d’accompagner des jeunes présentant des troubles sévères des apprentissages et du langage. Devant l’émergence d’une for te demande d’accompagnement d’adultes, l’IPP développe un plateau de services vidant à proposer des actions de compensation (accompagnement dans l’emploi, accompagnement social) ou d’accessibilité (interprétariat en lsf).

La loi du 11 février 2005, dite loi sur la participation sociale, la citoyenneté et l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap viendra confor ter la stratégie d’intégration scolaire, et d’appui chaque fois possible sur les structures de droit commun. L’accompagnement éducatif, scolaire et thérapeutique s’effectue en prenant appui sur les écoles de proximité, et pour quelques dispositifs sur des établissements scolaires par tenaires. Tous les jeunes de l’institut sont ainsi accompagnés « hors les murs », et peuvent bénéficier chaque fois que nécessaire d’une exper tise ou d’un accompagnement au sein de l’IPP.

En près d’un quar t de siècle, l’IPP aura accompli une mutation profonde de son fonctionnement et de son positionnement. C’est aujourd’hui un établissement médico-social repéré pour la qualité de son accompagne-

ment éducatif et scolaire, en par tenariat avec l’Education nationale, ainsi que pour les ressources spécialisées très pointues qui sont développées. Le nouveau bâtiment vient parachever cette transformation.

Photo aérienne de l’ancien Institut.

Le site

La parcelle bénéficie d’un emplacement de choix, la Sèvre au pied, des espaces boisés classés au Sud-Ouest. Elle jouxte à l’est la rue Frère Louis en sens unique, étroite, et sans évènement marquant; aujourd’hui la vue est bloquée par le mur d’enceinte, ne permettant pas de deviner l’institut de la Persagotière depuis la rue.

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Le mur de clôture en pierre sèche disparaitra à terme une fois l’espace le long de la rue du Frère Louis rétrocédé. En récupérant les pierres, un muret sera construit en bordure de la nouvelle limite. Ainsi, le bâtiment du nouvel Institut sera visible se signalant sur le domaine public et par ticipant à la mémoire des lieux.

Plan masse général. En rouge, la parcelle prévue pour le nouvel Institut.

Le projet

Maître d’ouvrage : Institut la Persagotière (44) 30 rue du Frère Louis 44200 Nantes Maître d’oeuvre : Agence Forma6 Coût du projet : 4 097 186 € Surface de plancher : 2 431 m²

Notre travail consiste d’abord à saisir l’esprit d’un lieu pour que l’architecture s’y insère ensuite en harmonie et en résonance : sa topographie, son orientation, l’exposition au soleil, la prise de la lumière, la direction des vents, les différents usages du site…

Le projet s’inscrit à terme dans une démarche urbaine globale de requalification du site de la Persagotière en bord de Sèvre à Nantes.

Notre intervention se doit de préserver les acquis d’un site au charme remarquable et pittoresque : la Sèvre, un parc mature, des bâtiments nobles mais un peu austères… Il nous faut à la fois garder le lien avec ce patrimoine naturel et construit, et s’offrir de nouveaux atouts : s’ouvrir sur la ville proche dans un objectif de communication, s’inscrire dans une démarche environnementale afin de construire un équipement pérenne, confor table et facile à vivre, assurer un fonctionnement efficient et adaptable, en quelque sor te offrir un équipement performant à tous les niveaux.

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L’enjeu majeur de ce projet est de s’adapter à une population spécifique, à un handicap ciblé, celui de la surdité totale ou par tielle. Cet édifice doit ouvrir des possibles, accueillir les enfants et leur famille dans un environnement chaleureux loin du médico-social, offrir un lieu de travail de qualité aux professionnels, se sentir chez soi, faire le pari de l’appropriation, permettre de garder des repères…

Il nous parait fondamental de se saisir de l’architecture comme créatrice de lieux de vie, d’offrir des espaces, des perspectives variées caractérisant ainsi différents lieux, ambiances, suppor ts à l’appropriation, à la pédagogie et au bien-être.

Accès Parking

Parvis

Cour des élèves

Espace boisé

Espace boisé classé

Plan masse de la nouvelle parcelle de l’Institut

Les par tis pris Parti urbain et paysager : Prolonger le parc en s’appuyant sur les nouvelles lignes directrices.

Notre projet s’insèrera à terme dans ce quar tier recomposé en « parc habité ». Il s’implante sur le haut de la parcelle au milieu d’un écrin végétal, en lisière de l’espace boisé existant et en prolongement de l’espace boisé classé. Par un jeu d’inflexions et de fragmentation des volumes, des espaces extérieurs spécifiques sont constitués, comme la cour de récréation ou encore le parvis qui vient rattraper la nouvelle voie de desser te de la parcelle et assure une séparation claire des flux piétons et voitures. Les stationnements visiteurs et taxis sont gérés à proximité de l’accès au site bordé en limite de parcelle d’un espace ver t et au sud vers le bâtiment par des aménagements paysagers séparant les flux piétons/véhicules (jardinière, zone plantée).

Les stationnements du personnel sont situés en limite Ouest : côté limite de propriété, des plantes grimpantes seront installées le long de la clôture existante pour préserver la vue du voisinage ; côté bâtiment,

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une frange arbustive haute met à distance le parking des espaces habités. La parcelle est clôturée rue Frère Louis et le long de l’axe de desser te par une ganivelle renforçant l’aspect naturel du site. Cet équipement a été conçu comme un 3éme élément remarquable au sein du parc, en dialogue avec la chapelle et le château.

Parti architectural : Concevoir un volume unitaire et repérable offrant un coeur ouver t. l Le projet ar ticule trois volumes qui par leur assemblage génèrent une richesse d’espaces interstitiels, tels un hall commun transparent et traversant, des halls d’étages permettant de liaisonner les différents services entre eux, un parvis couver t menant au sas d’entrée (sous le por te-à-faux), un parvis découver t permettant l’attente aux beaux jours, des espaces extérieurs généreux faisant entrer le végétal au coeur de l’équipement. L’implantation des deux volumes côté parvis symbolise des bras ouver ts, renforçant la qualité d’accueil et la convivialité.

Par ti fonctionnel

Le bâtiment est résolument ouver t sur l’extérieur et sur l’intérieur, privilégiant la fluidité, tant sur le plan visuel que sur le plan circulatoire.

Les matériaux utilisés résonnent avec ce par ti volumétrique, ainsi sur les extérieurs, les façades tournées vers le parc sont en béton matricé et lasuré en écho aux façades minérales des éléments remarquables que sont l’église et le château. Les façades donnant sur le coeur du projet sont en bardage verrier coloré, générant une intériorité riche et ludique apportant chaleur et gaité.

Parti fonctionnel : Favoriser transparence et lumière, respiration et perspective tout en préservant l’intimité.

Dans le prolongement du parvis couver t qui longe la documentation, situé à cet endroit de manière symbolique dans une ouver ture à tous les publics, on accède au hall, véritable coeur du projet. La desser te des différentes entités s’effectue alors en étoile. Le hall a été conçu afin de permettre un repérage aisé de l’organisation intérieure de l’institut. Cet espace est un lieu de convivialité :

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il facilite les échanges, les déplacements, les rencontres pour les enfants autant que pour les parents.

Depuis ce hall transparent et lumineux, l’extérieur (parvis et parking) est immédiatement préhensible par le regard. Ainsi, par exemple, les enfants auront facilité à voir les taxis qui viennent les chercher. Les activités scolaires et socio-éducatives sont situées au sud-ouest, en prise avec le petit bois et à l’inverse des flux entrée/sor tie, pour leur permettre d’être au calme, favoriser la concentration et bénéficier d’une vue de qualité.

Au premier étage, le secteur consultation est visible depuis le hall, sor te de repère, à l’accès facilité. Les par ties plus privatives, administration, bureaux des professionnels, restent proches du hall. Au dernier étage, la salle de conférences bénéficie d’une terrasse en belvédère sur la Sèvre et domine l’espace boisé classé. Cette salle bénéficie d’un accès indépendant depuis le RDC. Les services annexes se développent au même niveau.

La circulation ver ticale principale occupe une place centrale, elle est systématiquement en prise avec les halls d’étage, qui sont un relai du hall principal.

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Ils bénéficient d’ailleurs de vues privilégiées sur l’environnement extérieur, et d’un traitement généreux de la lumière.

D’une manière plus générale, toutes les circulations débouchent sur des cadrages sur le paysage. Le repérage par la vue a été privilégié prenant en compte que le malentendant s’accroche plus par ticulièrement à ce qu’il voit.

Le travail sur les lumières, naturelle et artificielle, ont donc fait l’objet d’une attention soignée.

Ainsi par exemple la nuit, la lumière semble jaillir de l’intérieur, se réverbère sur les façades colorées et produit un effet cinétique.

Textes extraits de la notice architecturale des architectes

Vue depuis le hall 11

N

Plan du rdc

3,47 m2

Locaux techniques

Accueil Documentation

BP13a BP2

Hall d'étage

BP13b

Hall

Accueil enfants maternelle

Accueil enfants primaire

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Plan du r+1

13

N

Plan du r+2

BP4

BP5

BP9

BP9

BP9

BP9

BP9

BP9

BP9

BP9

BP9 BP12a BP9 BP9

Accueil public adultes

Hall d'étage BP3

BP3

BP10

BP9

BP6

BP12b

BP12b

BP5

BP12a

BP9

BP11 BP10

BP10

Salle de conférences

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Coupe sur le hall traversant

Coupe sur la salle de confĂŠrences

Coupe sur le parvis

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Remerciements

L’ardepa remercie les personnes qui l’ont aidée à préparer et à réaliser cette expédition urbaine : Fanny Sallé, directrice de l’Institut Public la Persagotière, l’agence Forma6 avec Xavier Bouanchaud et Alice Bonamour, la société STO avec JeanPhilippe Estner et Didier Hinsinger.

L’impression de ce carnet de visite ainsi que le buffet ont été financé par la société STO.

38 années de diffusion et de promotion, 36 années de sensibilisation

L’ardepa en quelques

Les actions développées par l’ardepa sont destinées à tous les publics curieux de la fabrication et des évolutions de la ville, des bâtiments qui la compose et des enjeux urbains et politiques dans lesquels la cité s’inscrit. Les citoyens ordinaires, mots les amateurs éclairés, les scolaires, les institutions et collectivités territoriales, les professionnels sont ainsi invités tout au long de l’année à l’occasion des actions singulières de l’ardepa.

Les actions et débats organisés par l’ardepa informent et facilitent la compréhension des processus d’élaboration à travers les démarches respectives des différents intervenants, des mouvements culturels et des enjeux sociaux dans lesquels ils sont impliqués. Les maîtrises d’ouvrage institutionnelles et privées, architectes, urbanistes, paysagistes, exper ts, ar tistes, universitaires sont conviés à expliquer le sens de leurs actions sur les lieux mêmes qui résultent de leur travail.

Ainsi, du projet à la réalisation, du local à l’international, de l’urbain au rural, l’ardepa propose de révéler les dimensions du territoire dans tous ses états.

Association régionale pour la diffusion et la promotion de l’architecture ensa Nantes - 6, quai François Mitterrand - 44200 Nantes Tél. : 02 40 59 04 59 - lardepa@gmail.com - www.lardepa.com