excursions des[calés]

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LOIRE-ATLANTIQUE SAMEDI 30 MARS

Réseaux associatifs & mutations urbaines : Nantes

PRINTEMPS DE L’ARCHITECTURE Loire Atlantique Maine-et-Loire Mayenne Sarthe Vendée


AVANT-PROPOS Comment les pratiques associatives impriment-elles des nouvelles dynamiques urbaines ? Depuis la promulgation, à l’initiative du Nantais Pierre Waldeck-Rousseau, de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, le mouvement associatif en Pays de la Loire est reconnu pour sa grande richesse, sa dynamique sociale et son développement. Quel que soit leur domaine d’activité (sport, culture, loisirs…), les associations jouent un rôle prégnant d’animation de la cité, de développement du lien social et d’expression d’une citoyenneté vivante et active, engageant des dynamiques nouvelles en résonnance avec les attendus citoyens en quête d’appropriation.

Comment les associations peuvent-elles initier une dynamique de réflexion de l’environnement urbain ? Elles préfigurent des formes urbaines renouvelées qui s’organisent non plus uniquement à partir de la décision politique mais aussi à partir des dynamiques collaboratives du tissu associatif vigilant à l’émergence de l’esprit des lieux dans lesquels ils s’inscrivent. Les acteurs de la vie civile fédérés en association investissent des espaces hybrides, qu’ils rendent flexibles et transversaux. En devenant les acteurs actifs d’une culture urbaine en mouvement, transversale et polymorphe, ils initient de nouveaux rapports à la cité marchande en intégrant des modes de contributions ouverts, solidaires, aux économies créatrices. Ces dynamiques associatives fabriquent des territoires où la question de la flexibilité des usages, du lieu occupé, de la mise en réseau illustrent une autre possibilité pour renouveler la ville sur elle-même. Ils produisent parfois des architectures physiques et virtuelles, partagées, constituant des territoires d’inventions. Ils génèrent des nouvelles logiques de stratifications des savoirs, de communications et d’usages qui laissent transparaître que la cité ne se fabrique pas uniquement par du marketing urbain et architectural. Il pose la question du droit à l’ingérence sur l’espace partagé contrôlé par les institutions. L’esprit de la cité, de l’agora peut-elle se renouveler au travers de ces dynamiques urbaines, voire se compléter ?

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Comment poser la question de ces usages singuliers et de leurs capacités à transformer les processus de production du territoire pour le rendre plus mobile, inventif et solidaire ? La ville de Nantes semble le creuset de cette révolution culturelle qui fabrique des typologies et prototypes urbains et architecturaux. Renouvelée dans les années 90 avec le Festival des Allumés créés par Jean Blaise, cette nouvelle émergence collabore avec force, entre les émetteurs institutionnels majeurs et visibles, qui portent le rayonnement au niveau national voire international et la sphère associative plus diffuse, parfois concentrée dans les quartiers historiques de renouvellement, où se jouent les autres dynamiques de production de la ville. L’économie singulière de cette strate d’activité, contraint par les enjeux qu’elle porte, à mettre en œuvre des stratégies urbaines complexes qui autorisent leur inscription économe dans une ville naturellement portée vers le profit. Au travers d’une exploration urbaine surprenante, transversale, nous tenterons de comprendre les processus en marche, le jeu des acteurs, les relations entre espaces et usages, entre formalisations spatiales et dynamiques contributives. La mutation environnementale transforme les enjeux liés à l’espace urbain. Il porte de nouvelles ambitions liées aux processus de collaborations et de socialisations. Nous tenterons de savoir comment, entre utopie et obstination, prennent corps physiquement ces «nouveaux modes», dans l’espace urbain et économique traditionnels. Nous chercherons à comprendre ce qui fait sens dans une cité qui se déclare réinventée et solidaire. Pour cette journée, nous serons notamment accompagnés de Jean-François Revert et de Patrick Bouchain que nous remercions chaleureusement pour leur présence.

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QUARTIER MADELEINE CHAMP DE MARS Histoire A la fin du XVIIe siècle, l’île GlorietteMadeleine est un vaste pâturage inondable, coupé depuis le haut moyen âge (IXe, Xe siècle) par la chaussée posée sur des arches. L’Hôtel-Dieu y est implanté depuis 1650 environ. Au début du XVIIIe, deux endroits s’urbanisent : au nord, autour de l’auberge de la Maison Rouge ; au sud-est, autour d’un prieuré installé depuis le XIIe siècle, l’abbaye de la Madeleine des Ponts, occupée par des moines. Malgré un arrêté municipal interdisant les constructions, plusieurs maisons seront construites sur dérogation entre 1745 et 1789 le long de la Chaussée de la Madeleine, auxquelles s’ajoutent des constructions illégales marquant un certain développement sauvage. A la demande la ville, Ceineray, architecte voyer, reprend le projet d’aménagement en 1761 et dessine une élévation pour des façades réglementaires des immeubles à construire sur le quai de l’hôpital qui deviendra la chaussée de la Madeleine. Cet événement marque le démarrage de l’urbanisation du quartier. L’activité artisanale... Entre la Chaussée de la Madeleine et la rue des Olivettes sont aménagés des passages, impasses et ruelles donnant sur des cours grouillant

d’activité. Les ateliers, manufactures, usines et entrepôts pullulent. En 1827, a été fondée la deuxième compagnie d’omnibus nantaise (et mondiale). Cette activité sera florissante jusqu’en 1879 et l’apparition des premiers trams à air comprimé. Mais les transports en commun ne sont que l’une des nombreuses activités de la rue. À l’aube du XXe, pas moins de quinze manufactures textiles sont sur l’île, où se trouvent également onze des trentecinq tanneries de la ville. ...et son déclin. De nombreuses fusions de sociétés dans les années 1960 et la création des zones industrielles dans les années 1970 sonnent le glas de la période d’intense activité artisanale et industrielle du quartier. Ainsi, la rizerie Naux-Hardiau, installée rue Pélisson depuis 1884 et qui conserve des légumes secs, des épices, du café et du manioc, est rachetée par Tipiak. Cette société est elle même issue de la fusion, en 1967, de la maison Billard (basée rue de Crucy depuis 1879 qui dépose en 1896, année de lancement du Belem, la marque “Petit navire”, puis “Véritable petit navire”), avec le Parisien Groult, également spécialisée dans le tapioca (“tipiak” en Amazonie). La société déménage dans les années 70. Extrait de Nantes passion, décembre 2005

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Plan de Fer, 1716, Musées Départementaux de Loire Atlantique. «La Ville construite, Nantes XVIe-XXe», Ardepa, Ville de Nantes

Le «plan Monumental» de 1945 Projet de reconstruction et d’aménagement de la Ville de Nantes, peint par les services municipaux «La Ville construite, Nantes XVIe-XXe», Ardepa, Ville de Nantes

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Une mutation engagée au milieu des années 80 Contexte : - Le Champ de Mars et son palais, construit en 1938 sont détruits en 1988 - le départ des usines LU (1988), - la construction de la gare sud pour l’arrivée du TGV (1988), - la construction de la Cité des Congrès, ouverte en 1992, et du siège du Crédit Industriel de l’Ouest, - les 2 lignes de tramway (ligne 1 en 1986, ligne 2 en 1992). En créant l’une des premières ZAC (zone d’aménagement concertée) en 1989, la nouvelle municipalité nantaise a préféré une toute autre mutation, plus douce et diversifiée, pour ce secteur aussi grand que l’hyper-centre.

Madeleine / Champ de Mars a été une matrice, le modèle d’une nouvelle manière de développer et d’aménager la ville qu’on retrouve aujourd’hui sur les projets en cours» explique Nantes Métropole Aménagement. Administrativement, la ZAC sera close en 2014. Pas le projet. « Un quartier qui vit n’est jamais terminé », insiste Jean-François Revert. Reste à achever l’aménagement du Champ de Mars sur les parkings du CIO, rendre la rive de Loire accessible, ou encore requalifier la rue des Olivettes et l’étonnant passage mosaïque de la Poule Noire. Extrait de Nantes passion, mai 2010

© Nantes Métropole Aménagement

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Intégrer la mutation engagée dans un projet urbain ; renouveler la mixité urbaine et sociale

1/ Un urbanisme d’îlots mariant rénovation urbaine et réhabilitation : Recomposer des îlots urbains autour de la Cité des Congrès et des têtes de pont, Réhabiliter le quartier des Olivettes, Insérer des architectures contemporaines, La ville passante : rues, venelles piétonnes, placettes. 2/ Une mixité urbaine renouvelée : Un nouveau Champ de Mars mixant équipements de centralité, bureaux, habitat, commerces, Des sites d’activités reconvertis autour des secteurs de la création, Des commerces en pied d’immeuble (commerce de proximité, restauration…). 3/ Une mixité sociale : Une programmation de logements HLM (habitat à loyer modéré) Une opération programmée de réhabilitation de l’habitat privé ancien (copropriétés…), de 1998 à 2003, Une école confortée et de nouveaux équipements de quartier (crèches, jardin public, maison de quartier…). Nantes Métropole Aménagement

© Nantes Métropole Aménagement

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MAISON DE QUARTIER MADELEINE CHAMP DE MARS Type de projet : Equipement de quartier et ateliers d’artistes Livraison : 2006 Maîtrise d’ouvrage : Ville de Nantes (D.D.A.) Architecte : Mars 21 architecte + Zébra 3

Située au cœur d’un quartier historiquement impliqué dans la vie associative et artistique, la maison de quartier Madeleine Champ de Mars anime la vie du quartier. Rythmée par de nombreuses activités quotidiennes, les associations proposent des ateliers de qualité générateurs de lien social. Originale et atypique par son projet initial, la maison de quartier Madeleine Champ de Mars poursuit sa volonté d’accueillir des artistes en résidence en vue de leur offrir un lieu propice à leur créativité. En retour, ces derniers proposent de partager leurs univers avec les habitants du quartier désireux de découvrir le monde de l’art et ses techniques.

La maison de quartier Madeleine Champ de Mars repose sur un fonctionnement respectueux des valeurs démocratiques. Les associations intervenantes ont ainsi toute leur place dans les instances d’échanges et de décisions comme le Conseil de Maison. Sans cesse renouvelée et augmentée, l’offre d’activités n’en finit pas de répondre aux besoins des habitants dans une atmosphère conviviale, chaleureuse et ouverte à tous. Texte de la Ville de Nantes

© Photo NAUTILUS Maison de quartier / Direction BATI de la Ville de Nantes

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SQUARE DU LAIT-DE-MAI Type de projet : Jardin public Livré : 2002 Surface : 1747 m² SHON Maîtrise d’ouvrage : Ville de Nantes Maîtrise d’oeuvre : SEVE

Implanté en débat avec les habitants du quartier, puis conçu en concertation, ce jardin public de quartier sert aujourd’hui de modèle. Son nom fait référence à une ancienne fête populaire du quartier, récemment réactivée par l’association des habitants. Abritée sous une pergola, une fontaine de mosaïque réalisée par Delphine Deltombe. A l’opposé, une petite maison de brique et de bois construite par le service de la Maintenance du Seve sur le modèle des abris construits à la fin du XIXeme aux abords des usines ou dans les jardins. C’est une petite maison en ruine découverte à proximité du chantier qui a servi de modèle.

La conception de ce jardin a reposé sur un travail d’équipe, regroupant le Seve et les associations du quartier du Champ de Mars. Les habitants ont contribué au projet en apportant idées et suggestions. Ce jardin contribue à structurer un centre de quartier autour des écoles Emile-Péhant, qui est aujourd’hui renforcé avec l’ouverture de la maison de quartier.

Texte de présentation par le SEVE

© Photos V. Joncheray Square du Lait-de-Mai / Service des Espaces Verts de la Ville de Nantes

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POL’N Type de projet : Pôle de compétences culturelles Création de l’association : 2003 Surface : 950m² SHON Propriétaire : André Parent POL’n est un ensemble d’individus et de structures regroupé en association au service de l’expérimentation artistique et de la mutualisation des pratiques et des idées. A ce titre, toutes les formes de transmission de connaissances (artistiques, administratives et techniques) sont recherchées et encouragées. L’association s’est constituée en 2000. Une vingtaine de structures (compagnies, collectifs d’artistes et associations culturelles) ont participé à l’évolution de ce projet avec ses temps forts et ses moments de doutes.

Le projet de POL’n se veut différent et complémentaire des lieux (à vocation artistique) institutionnels et alternatifs de la Région. Le collectif est aujourd’hui composé de 10 structures : 100 Pression, le Chakipu, Extra Muros, la fidèle Idée, Grante Ègle & Séri B, le Groupe Artistique Alice, Makiz’art, la cie les Maladroits, O’librius et Pick up production.

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Quelques mots clefs qui ont du sens pour le collectif :

Expérimentation: Ce positionnement provient d’une résistance à l’esprit de compétition qui pousse à la marchandisation de la culture, à un individualisme mortifère (l’atomisation) et à la consécration de la consommation comme seule fin en soi. L’expérimentation est nécessaire pour l’authenticité de l’expression, pour défendre la liberté de la création contre les effets pervers d’une industrialisation qui a tendance à produire des normes et du conformisme.

Mutualisation : La mutualisation est nécessaire pour mettre au premier plan des valeurs d’entre-aide et de gratuité qui renforcent l’intérêt et la curiosité des rencontres sensibles sans les nuisances d’une contrepartie marchande. La mutualisation met tout le monde à pied d’égalité devant l’expérience au sens large. Nous sommes tous experts et apprentis.

Liberté d’expression : Les formules valises comme la notion « d’art émergent » ne doit pas faire oublier le cœur des questionnements artistiques. La création sous toutes ses formes doit pouvoir s’occuper des questions de vie, de mort, d’amour, de déchirement, de pouvoir et de vulnérabilité comme du rapport au savoir, etc., à l’abri des tendances, des jougs et des tutelles.

Transdisciplinarité : Elle est également au cœur du sens du projet. La simple juxtaposition des structures dans le lieu n’est pas suffisante pour générer des idées. POL’n (sans l’imposer) encourage, invite à croiser, « frotter » les disciplines pour sonder ce qui se passe au travers, au delà ou entre les lignes, les cadres, les étiquettes. La rencontre des pratiques dans des champs différents suscite des inconnus moteurs d’inventivités. POL’n est conçu pour capter et récolter les fruits de ces rencontres. Extrait du texte de Pol’n

© Pol’n

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LE REZ-DE-CHAUSSÉE Type de projet : lieu associatif dédié au regard(S), au penser (S) et au faire (S) dans tous leurs états et toutes leurs formes. Création de l’association : 2012 Surface : 130 m² SHON Maîtrise d’ouvrage : Agence In Situae Au rez-de-chaussée de l’agence d’architecture In Situ, niché dans le quartier des Olivettes, Le Rez-DeChaussée est dédié à la réflexion, à la création, à la diffusion artistique, à la ressource généreuse et inventée, et cela au plus près de l’architecture, de l’urbanisme, de la ville citoyenne dans ses avants et ses après, dans ses insondables et ses attendus. Pour permettre ces actions, le RezDe-Chaussée offre l’opportunité d’expositions, de conférences, de résidences d’artistes, de rencontres et de débats. «A l’origine, il s’agissait d’une rizerie pour stocker des sacs. C’est un des premiers bâtiments nantais en béton des années 1920. Nous voulons en faire un lieu disponible pour toutes sortes d’évènements. Un lieu de vie, de faire et de fabriquer»

© In Situae Juillet-Septembre 2012, Jim Sanders

«Les multiples évènements organisés dans cet espace amènent à croiser les regards, les systèmes de pensée sur une large variation de thèmes. A la croisée des arts, du spectacle vivant et de la philosophie, le Rez-de-chaussée peut proposer indifféremment des conférences, des expositions, des défilés de modes décalés. Nous pouvons aussi mettre ce lieu à disposition d’artistes pour des résidences, ou simplement ne rien y organiser» explique Marie-Pierre Beillevaire Caron. C’est aussi un projet d’agence, l’association y est reliée. Avec Tangui Robert et Marido Lannou, l’association revendique clairement les S majuscules de ce lieu de regard(S) de penser(S) et de faire(S). Texte de l’agence In Situae.

© In Situae Octobre 2012, le Mouvement CoBrA

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© In Situae Novembre 2012, Shoishi HASEGAWA

Mars 2013, Marie Auger

© In Situae

© In Situae

© In Situae Mars 2012, l’association le Dé Joyeux pour un défilé « Trace la Ville.. »

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GALERIE ENTRE-DEUX Type de projet : Galerie d’art et logement Livraison : 2007 Surface : 150 m² SHON Maîtrise d’ouvrage : Galerie Entre-Deux Architecte : Avignon-Clouet architectes Depuis 1996, Entre-deux favorise la création, la production, la diffusion et la réception de projets d’œuvres d’art publics. Avec l’appui de son comité scientifique, Entre-deux n’hésite pas à revisiter les notions d’espace public, de spectateur, de contemporain, d’esthétique,… L’association nantaise Entre-deux est issue de la rencontre de MarieLaure Viale et Jacques Rivet, venant respectivement des milieux de l’art et de l’économie. En 1996, sont élaborés les fondements de l’association : élargir le champ de l’art aux lieux qui ne lui sont pas réservés et contribuer à la formation d’un spectateur moins exclusif, plus complexe et moins compartimenté : amateur d’art d’un côté, citoyen de l’autre. Son but : unir ces deux aspects, artistique et politique, en une personne consciente, présente au monde. Entre-deux accompagne la production des œuvres de la définition du contexte d’invitation aux artistes jusqu’à leur diffusion et archive la documentation avec un accès public.

Jusque là nomade, l’association ouvre la base d’Appui en 2007, espace atypique, couplant fonctions d’usage privée et publique. L’architecture est conçue par l’agence nantaise Avignon et Clouet. Lieu de ressources, l’espace – à la fois bureau, bibliothèque et galerie – concilie le travail de l’association et la diffusion de ses projets avec un accueil du public. Une grande «scène» centrale dégage tout autour un périmètre d’exposition. Mais c’est aussi un lieu de vie familial: l’étage est simplement investi par un nouveau plancher épais (rangements) sur lequel une tente en croix, intégrant la salle de bains et le dressing, distribue les chambres et salon aux quatre angles. Ces nouvelles conditions permettent la conception de nouveaux projets comme « Pas faits », fac-similés de projets d’art publics arrêtés ou « Tool Box » qui a réuni, sous la forme mode d’emploi, 82 œuvres à réaliser par le spectateur.

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© Stéphane Chalmeau

© Stéphane Chalmeau

En 2009, Entre-deux rejoint le réseau des médiateurs de l’action Nouveaux commanditaires, soutenue par la Fondation de France. Dans ce cadre, en février 2012, l’œuvre pérenne « Sans-titre, le jardin aux sentiers qui bifurquent » de Bruno Peinado a été inaugurée à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest R. Gauducheau (agglomération nantaise).

comités technique et scientifique afin de constituer des équipes à géométrie variable et répondre à de nouveaux enjeux : commandes qui se diversifient dans les domaines du paysage, de l’architecture ou du l’urbanisme et volonté de se positionner dans un réseau de réflexion international en sollicitant des chercheurs européens mais aussi africains et américains.

Afin de compléter ses compétences, Entre-deux a formé en 2011 des

Texte de Marie-Laure Viale et Jacques Rivet

© Stéphane Chalmeau

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GALERIE PARADISE Type de projet : Espaces culturels Livraison : 2012 Surface : 403 m² SHON Maîtrise d’ouvrage : SCA Paradise Architecte : Barré-Lambot Agnès Lambot et Philippe Barré ont partagé la conception de ce projet avec deux artistes nantais, Béatrice Dacher et Michel Gerson. Tous deux habitués à voyager, ces derniers ont mis à profit leur expérience pour concevoir avec les architectes un édifice pour ainsi dire « intégré », où tous les aspects de la vie d’un artiste en résidence pourraient se rassembler. Comme un condensateur : en bas, le vaste local d’exposition qui se déploie sur 90 m2, surplombé par une étroite mezzanine taillée comme un passage secret ; juste au-dessus, deux logements offrant confort, couchage et autonomie et deux grands ateliers; et enfin aux 3 et 4ème étages, un duplex montant où habitent, à demeure, les deux artistes qui font vivre le lieu. Le principe est simple, et la conception des lieux très rationnelle, mais le risque est évident, intéressant, en plein coeur du quartier de la création (peut-être le « vrai ») qui a surgi entre la Chaussée de la Madeleine et le Lieu Unique depuis une quinzaine d’années désormais. C’est peut-être bien parce qu’il est risqué que ce projet a fait l’objet de toutes les attentions, les deux architectes le soignant, à l’image de cette retombée du toit, tout au sommet, indéniablement dessinée jusque dans ses moindres détails.

Tout en haut, il y a aussi une terrasse qui permet de faire le tour de son appartement comme on peut faire ailleurs le tour de sa maison – sauf qu’ici la vue court, s’étend très loin, panoramique jusqu’à la tour du Lieu Unique, jusqu’aux émergences de l’Île, en passant par les deux incontournables, la Tour Bretagne et la Cathédrale. Avec ses baies toute-hauteur, l’immeuble s’ouvre généreusement à la lumière de l’ouest sitôt passé le premier étage. Il partage avec ses voisins le système des passages et venelles que l’urbaniste Jean-François Revert aura tenu d’une main ferme et têtue sur vingt ans, achevant en ce moment une ZAC Madeleine-Champ-de-mars. Soin des détails : la mise en oeuvre de chaque plateau conjugue le brut et le lisse. Soin des détails mais simplicité du projet : le principe d’empilement, 400 m2 donc 4 plateaux superposés de 100 m2 chacun, tout béton, plateaux et poteaux-poutres comme l’historique maison Dom-Ino de Le Corbusier. Corbu, la figure tutélaire que l’on retrouve jusqu’à cette petite ouverture, percée toute en longueur dans le mur de la cuisine de l’appartement du haut, dessinant comme un bandeau sur l’escalier.

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© Philippe Ruault

Le tout conjugué lui donne cependant un faux-air de maison tokyoïte atterrie dans cette rue Sanlecque où pendent encore les fils électriques, comme dans une banlieue japonaise. Le bardage acier accentue encore cet effet d’étrangeté familière : familiarité d’une géométrie, jeu (très) savant sur les ouvertures conjuguant verticales et horizontales, et puis étrangeté de l’acier riveté et boulonné se glissant entre les pignons gris du faubourg. Avec ses 6 poteaux enfoncés à 24 mètres, bords de Loire obligent, cette fondation, c’est du solide ! Avis aux mécènes potentiels. Extrait du texte de Jean-Louis Violeau, Novembre 2012

© Philippe Ruault

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LA NIZANERIE Type de projet : Installation urbaine Livraison : prévue en septembre 2013 Maîtrise d’ouvrage : Nantes Métropole Architecte : Collectif Fil (Amélie Allioux, Anne-Lise Gruet, Jimmy Leduc, Maud Nÿs, Anne Petit)

« La rue Paul Nizan, vous connaissez? – Ce vieux parking défoncé ? C’est là qu’ils installent leur bus rapide, le Chronobus… Mais vous devriez surtout aller voir la Nizanerie, à l’entrée … ça, c’est pas commun ! » Alors allons-y. A l’entrée de la rue, face au Lidl, je trouve une drôle de petite construction coiffée d’une toile rouge. Ni une, ni deux, on m’accueille avec un «Bienvenue à l’observatoire Victor Info», je grimpe un escalier en gabions jusqu’à une terrasse d’observation. Surprenant, ce point de vue sur le chantier ! Ça enjambe les palissades et change des boues sur la route. Tiens, en plus ici, on voit des gens bricoler ! Ce serait pas un ancien meuble à moi ça ? En plus, en septembre 2013, il y aura le «Grand Chantier Participatif d’Apprivoisement». Apprivoisement de quoi ? De cette rue ? Par les habitants ?! Mais comment ? Assez simplement finalement: tout le monde est invité à déposer « ces objets et matériaux dont nous ne savons plus que faire, nos idées, nos humeurs », et la Niza-

nerie mettra à disposition une boîte à outils pour que cette récolte d’un peu partout (mais surtout d’ici) soit transformée au gré des trocs de savoirs et d’envies. Je nous imagine construire ensemble, à coups d’échanges de bon procédés et de savoir-faire, ici un composteur collectif, là des bacs de jardinage à hauteur variable, plus loin un mur d’expression avec des tiroirs à remplir tous les jours de nouveaux trésors, pourquoi pas une petite scène pour accompagner les soirées près du resto … Que les habitants apportent la débrouille, l’humour, la créativité, l’inattendu, et construisent un ordinaire à haute valeur ajoutée pour une parenthèse incongrue et revigorante au coeur du quartier… Qu’importe la durée de la traversée, deux minutes ou une journée, toujours est-il qu’on en ressort un peu plus vivant. Texte du collectif Fil

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© Collectif Fil

© Collectif Fil

© Collectif Fil

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LA FABRIQUE Type de projet : Complexe culturel destiné aux musiques émergentes Livraison : 2011 Surface : 6800 m² SHON Maîtrise d’ouvrage : Ville de Nantes Architecte : agence TETRARC architectes mandataires, Michel BERTREUX Directeur de projet, Rémi TYMEN chef de projet, Florent DELABOUDINIERE & Guillaume BLANCHARD architecte assistant Le projet de la Fabrique s’inscrit dans la volonté de la municipalité de soutenir l’émergence artistique, les nouvelles formes de création et de prendre en compte les attentes des artistes et des créateurs. L’ensemble comprend 3 salles de spectacle de musiques actuelles (1200 places, 400 places, 250 places), 16 studios de répétition et d’enregistrement, des espaces d’expérimentation numérique et des bureaux. L’enjeu de la Fabrique est de permettre à ces expériences, qui représentent aujourd’hui une dynamique culturelle

innovante, de se développer dans les meilleures conditions. Cette démarche fait partie intégrante d’une politique globale qui a pour objectif d’apporter des solutions adaptées à la multiplication des initiatives artistiques, à la nécessité d’accompagner et de valoriser les cultures émergentes, à la volonté d’apporter des réponses collectives favorisant l’intérêt général et à la constitution de réseaux culturels à l’échelle locale, nationale et internationale.

© TETRARC

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© Stéphane Chalmeau

Pour ceci, le projet a été co-élaboré depuis 2003 en liens étroits avec des acteurs culturels nantais afin de répondre au mieux à leurs besoins en matière de production et de création. Cinq associations nantaises sont parties prenantes dans la réalisation du projet depuis son origine : Apo33, Mire, Microfaune, Trempolino et Songo. Tous ont œuvré avec la Ville de Nantes dans toutes les phases de la réalisation. Par sa dimension locale affirmée, La Fabrique s’inscrit dans le dynamisme associatif et créatif nantais. La Fabrique doit s’imaginer

en réseau entre les différents quartiers de la ville, à l’image de la fabrique des Dervallières qui a ouvert ses portes en décembre 2009. Au-delà des formes artistiques, des modes de production, des territoires d’actions, des expériences et des parcours, elle rassemble avant tout un réseau d’acteurs. Par son caractère novateur et son rayonnement, elle entend mener un rôle actif dans le développement des coopérations artistiques à l’échelle internationale. Extrait du texte de La Fabrique

© Stéphane Chalmeau

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JARDIN C Type de projet : Jardin expérimental Livraison : 2011 Surface : 250 m² Maîtrise d’ouvrage : Association Mire Architecte : Julien Perraud (Raum) et Matthieu Picot (Campo)

Une parcelle en devenir sur un ancien site industriel qui prend la forme inattendue d’un jardin expérimental, collectif et participatif. Troisième espace de La Fabrique, le Jardin C est un laboratoire artistique d’expériences sociales, scientifiques et culturelles à ciel ouvert. La particularité du Jardin C repose sur la cohabitation d’activités artistiques et d’un projet collectif de jardinage expérimental. Ainsi, le jardin est un objet-outil commun à différents usages et usagers, qu’il s’agisse des habitants, travailleurs ou promeneurs de l’Île de Nantes autant que des artistes et acteurs culturels de la région qui y proposeront leurs projets. Au delà d’une familiarisation avec des pratiques artistiques peu connues, cet espace entend aussi renverser le rapport entre le « public » et le lieu qui l’accueille, en donnant la possibilité d’agir et d’être acteur à la Fabrique. En cultivant le « faire ensemble » autant que le « faire soi-même », Mire souhaite faire du Jardin C un

lieu atypique et innovant ouvert à de multiples modes de participations. Censés s’installer pour cinq ans, les promoteurs du Jardin C ont choisi de ne pas «correspondre aux codes habituels des programmes culturels» « Nous voulons penser ce jardin comme un lieu artistique, social, et de recherche, en rendant visible le processus de création, résume Miles McKane, directeur artistique de Mire. Notre souhait, c’est qu’il devienne un lieu de croisement de pratiques et de publics. Nous avons donc associé l’idée du jardinage pour que dans cet espace travaillent côte à côte des artistes, qui feront ici des résidences plutôt inhabituelles pour eux, et des jardiniers. C’est une manière homéopathique de faire que les gens aient moins peur de l’expérimental. Si on avait tout de suite mis en place des activités expérimentales ou multimédia, ça n’aurait pas attiré les gens. Aujourd’hui, les gens s’arrêtent, questionnent. L’échange est déjà là. »

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Trois semaines après l’inauguration de la Fabrique à la fin septembre, le jardin était autant en chantier que le reste de l’île : entouré de chevaux de frise, des sacs noirs remplis de terre, dont commence à s’échapper de l’herbe verte, masquaient aux regards le container où est rangé le matériel de jardinage. Toujours avec cette idée de transversalité, l’habillage a été confié au jeune architecte Julien Perraud (Raum Architectes) et au paysagiste Matthieu Picot (Campo) au cours d’un premier atelier baptisé « Milieux hostiles ». Texte extrait de Poptronics’ © Mire

© Mire

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LES EXCURSIONS DES[CALÉS] Le Printemps de l’Architecture fédère l’ensemble des acteurs de la promotion architecturale en région Pays de la Loire. L’Association Régionale pour la Promotion et de la Diffusion de l’Architecture (ARDEPA) et la Maison Régionale de l’Architecture des Pays de la Loire (MRA) organisent des journées phares avec le soutien des CAUE. Chacune d’elle est dédiée à un département (44, 49, 53, 72, 85). Sur le principe de la découverte thématique, chaque journée, doit révéler la spécificité du territoire dans lequel elle s’inscrit. Elle propose des excursions urbaines, des conférences, des tables rondes et des pique-niques dans les villes de Nantes, Angers, Laval, le Mans, et les Herbiers. ardepa

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hi de l’arc

44- Pratiques des associations, appropriations urbaines Nantes - samedi 30 mars 85 - Perceptions de la ruralité, cultures urbaines Les Herbiers - vendredi 12 avril 72 - Typologies de l’architecture, épaisseurs urbaines Le Mans - jeudi 16 mai 53 - Dynamiques du patrimoine, modernités urbaines Laval -vendredi 24 mai 49 - Croissance du végétal, croissances urbaines Angers - Samedi 22 juin Inscription gratuite mais obligatoire sur printemps.archi@gmail.com wwww.printempsarchitecture.fr en collaboration avec

&

avec le soutien de

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LES PROCHAINES EXCURSIONS


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