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BIEN SAPÉ(E)S
from CULOTTÉ(E)S #1
ITINÉRAIRE D’UNE MODEUSE ULTRA-CONNECTÉE
Elle est jeune, belle et adorable : elle pourrait en faire rager plus d’une. En 2014, Anne-Sophie Godet, originaire de Pont-Sainte-Maxence, lançait son compte Instagram plus pour le fun que pour en faire un métier. Deux ans et demi plus tard, elle fédère une communauté de plus de 135 000 personnes et a monté un eshop, L’armoire de Soso, où elle vend les tenues qui lui ont tapé dans l’oeil, en collaboration avec des créateurs. Rencontre avec une businesswoman accessible et ultra connectée
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ANAÏS CARPENTIER ANNE-SOPHIE GODET
Anne-Sophie, votre communauté Instagram est très importante, nombreux sont vos followers. Comment cette histoire est-elle née ?
• Anne-Sophie : J’ai toujours aimé la mode, les vêtements, j’aimais faire attention à mon style, donner des conseils aux copines. Le samedi soir, quand je vivais encore près de Pont-sainte-Maxence, mes copines venaient à la maison et on se préparait toutes ensemble avant de partir en soirée. Bien souvent, elles prenaient des fringues dans mon placard ! Au début, j’alimentais mon compte Instagram deux fois par semaine, je prenais mes vêtements en photo sur le sol… C’était pas aussi pro qu’aujourd’hui, j’étais novice ! La communauté s’est agrandie au fil du temps. Quand j’ai eu 3000 followers, c’était fou ! Je me sentais pousser des ailes. Aujourd’hui, mon compte Instagram prend 1000 abonné(e)s par semaine en moyenne : je suis heureuse de voir que ce que je poste (quasiment tous les jours), intéresse ma communauté.
Et justement, quels sont les sujets qui passionnent votre communauté ?
• Anne-Sophie : Si, au début, je montrais surtout des tenues, j’ai élargi à mes voyages, ma vie en général. Je reste simple et accessible le plus possible, je reste moi en fait. Je pourrais être une copine ou même une voisine finalement. Je partage énormément avec ma communauté. Je ne peux pas répondre à tous les messages malheureusement, alors je fais souvent des réponses globales. Il faut dire que je travaille seule sur l’Instagram et sur le eshop. Ça prend du temps mais c’est passionnant !

Il y a un an, vous avez lancé une e-boutique en ligne, qui porte également le nom de l’armoire de Soso. Comment est née ce projet ?
• Anne-Sophie : Le métier de mon époux nous oblige à déménager assez souvent et, de mon côté, à démissionner à chaque changement de ville. J’étais commerciale dans l’optique, ça me plaisait beaucoup mais il fallait que je trouve un job qui allait me suivre, où que j’aille. J’avais envie de lier mon nouveau job à ma passion pour la mode, alors pourquoi ne pas vendre des vêtements, que j’aime et que je pourrais tout à fait porter, en ligne ? Mais l’entrepreneuriat, il faut pas se leurrer, ça fait peur. J’ai été soutenue par mes proches, mais j’ai monté ma boîte seule, de A à Z. C’est un gros challenge ! La Chambre de Commerce et d’Industrie a été d’un grand secours, ils ont été pédagogues et sérieux. J’avais vraiment envie que le projet fonctionne, mais j’essayais de ne pas trop stresser : si au bout d’un an je n’avais pas de résultat, je reprenais ma vie de commerciale.
Combien d’argent avez-vous dû investir ?
• Anne-Sophie : Entre 10 000 et 15 000 €. Cela comprend la création d’un site web de qualité, l’achat des premières marchandises et un ordinateur portable pour bosser de partout ! La boutique en ligne, appelée L’armoire de Soso, comme mon compte Instagram, est née en octobre 2016.


Comment choisissez vous les créations que vous vendez en ligne ?
• Anne-Sophie : J’ai cherché tous mes fournisseurs seule, j’ai rencontré de nombreux créateurs étrangers, notamment au salon Who’s next qui recense 700 marques de prêt-à-porter et qui a lieu tous les ans à Paris. Le prochain a lieu Porte de Versailles, du 19 au 22 janvier. Je suis assez fidèle à mes fournisseurs, je n’achète que des vêtements que je porterais moi-même. C’est d’ailleurs pour cela que je joue au modèle sur le site web. Je voulais également garder le lien avec ma communauté qui a l’habitude de me voir en photo.
Est-ce que vous vous considérez comme une blogueuse qui a percé ?
• Anne-Sophie : Absolument pas ! Beaucoup de blogueuses veulent percer : ouvrir un blog, aujourd’hui, c’est facile, nombreuses sont les jeunes femmes qui aimeraient en vivre, acceptant parfois n’importe quel partenariat. Et parfois, ça décrédibilise, c’est dommage. Je me considère davantage comme quelqu’un qui a monté sa boîte : je ne vis pas de partenariats mais de mon business, que je gère seule. Une amie m’aide à faire les paquets car parfois je ne m’en sors pas !
Alors finalement, au bout d’un an, le retour à votre ancien job n’est pas prévu ?
• Anne-Sophie : Non, et j’en suis ravie. Pour le moment, le site web fonctionne vraiment bien. Initialement, il fallait que je fasse deux ventes de 40 € par jour. Et parfois je dépasse les 150 € de vente au quotidien ! Ça a été une vraie surprise ! C’est une très belle expérience, que je partage avec toute ma communauté.
www.larmoiredesoso.com : @larmoiredesoso