ROUEN MUSÉE DES BEAUX-ARTS COUR D’HONNEUR DU PALAIS DE JUSTICE CHAPELLE DU PÔLE RÉGIONAL DES SAVOIRS COUR D’HONNEUR DU CHU-HÔPITAUX DE ROUEN HAROPA-PORT DE ROUEN THÉÂTRE DES ARTS SAINT-PIERRE-DE-VARENGEVILLE CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE LA MATMUT
13 SEPTEMBRE 18 OCTOBRE 2014 Region_ExpoRaynal_Livret20p.indd 1
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ÉDITORIAL
L’exposition Travers/ées, construite autour de l’œuvre de Cécile Raynal, a vu le jour grâce à l’enthousiasme de nombreux partenaires institutionnels et privés : la Région HauteNormandie, la Ville de Rouen et son musée des Beaux-arts, le Grand Port Maritime et le Palais de justice de Rouen, l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, le CHU-Hôpitaux de Rouen et la Matmut. Présentée sur différents sites rouennais ainsi qu’au Centre d’Art Contemporain de la Matmut à Saint-Pierre-de-Varengeville, Travers/ées propose une exploration au cœur d’une œuvre forgée par les rencontres fortuites ou recherchées par l’artiste. Si Cécile Raynal vit et travaille en Haute-Normandie, elle est cependant de la famille des artistes nomades qui se nourrissent et s’enrichissent de voyages, de confrontations, de contacts humains. Elle déplace la sculpture sur des territoires de vie communautaire : le lycée, la prison, la maison de retraite, la famille, le cargo au long cours, l’hôpital… Elle témoigne des rencontres autant que des lieux où se déroulent les face-à-face sculptés. Vous souhaitant de beaux moments de découverte, Très chaleureusement à vous Nicolas Mayer-Rossignol Président de la Région Haute-Normandie
À Louise et Louise, 2011. Bois de platane, grès enfumé, diam. 110 cm Photo : Éric Enjalbert
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Cécile Raynal est l’auteur d’une certaine forme d’art total au sein duquel l’immersion en altérité inaugure déjà l’œuvre. La plasticité de cette expérimentation est l’un des matériaux même de l’artiste, au même titre que la terre elle-même. Florence Calame-Levert Conservateur du patrimoine, Docteur en ethnologie, Directrice du musée d’Art, Histoire et Archéologie d’Évreux [Dans l’installation Déjeuner sans l’Herbe] Cécile Raynal a saisi cet instant de grâce : éveil sans angoisse, présence à soi et à l’autre, curiosité sans jalousie, sacre du printemps sans sauvagerie… état béni et rarissime que les taoïstes dénommaient le “non-vouloir-saisir”. En grande douceur, ce “nouvel Éden” perturbe tous nos clichés et certitudes sur les rapports entre les sexes, nous laissant d’abord incrédules puis, peu à peu… reconnaissants. Nancy Huston, écrivain
Tant que tournent les roues…, 2013. CHUM, Montréal. Grès enfumé, bandes de résine, cuivre, acier, structure d’échafaudage Photo : Mikael Ohana
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TRAVERS/ÉES
Soutenus par l’association Regards croisés, les projets de Cécile Raynal sont bâtis sur des partenariats très actifs entre institutions territoriales, entreprises mécènes locales et privées : ARS / Conseil Général / Consulat de France / CHUM de Montréal / CHU de Rouen / DRAC / Fondation de France / Ministère de la Justice / Musée d’Art, d’Histoire et d’Archéologie d’Évreux / Région Haute-Normandie / Région BasseNormandie / Ville de Bolbec / Ville du Havre / Matmut / Société Mazars / W&Cie. PERSONA, AE. A REÇU LE SOUTIEN du Centre de détention de Caen, du Service de Probation et d’Insertion Pénitentiaire (SPIP) de Basse-Normandie, de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Havre (CCIH), du Conseil Régional de Basse-Normandie, de la Ville de Caen et des sociétés : Auxitec, bdsa, Caisse d’Épargne Normandie, Forestière du Maine, Garage Fleuret, GEPSA - Groupe Suez, Matmut, Mazars, Normandie Câblage Informatique (NCI), Nestor & Nelson, SNEP, la Ferme Aquatique. HOMMES D’ÉQUIPAGE A REÇU LE SOUTIEN de la compagnie CMA-CGM, W&CIE, la DRAC de Haute-Normandie, la Région Haute-Normandie, la Ville du Havre. Les sociétés : Cap Projet, Derrey, Forestière du Maine, Matmut, Gosselin, Mazars, Smec, Soget, les Docks Vauban, la Fédération Française des Pilotes Maritimes, l’Union Maritime et Portuaire, le Propeller club.
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CETTE TRAVERSÉE AVEC CÉCILE RAYNAL EST CONÇUE COMME UN VOYAGE DANS L’ŒUVRE SCULPTÉE D’UNE ARTISTE QUI S’INTERROGE ET S’EXPOSE, DANS LA VIE QUOTIDIENNE COMME DANS SON TRAVAIL. Ces expositions multiples sont donc des réponses muettes – les sculptures ne parlent pas – irradiées de tous ces espaces temps de création, aussi mystérieux que singuliers, de ces dernières années de travail. Elles rendent compte des périples de Cécile Raynal, de ses ateliers nomades, lieux de rencontres et lieux improbables qu’ils soient Centre de détention, porte-conteneurs, hôpital, maison de retraite, couvent… Autant de lieux où les contraintes physiques et psychiques sont fortes et à la mesure de nos turbulences. Le dénominateur commun de ces expériences de vie, de ces immersions étranges, est le regard : outil d’approche, instrument de vie, boussole, tentative de réponse à l’angoisse et responsabilité qui nous garde de la barbarie. Regarder et être regardé, faire ou défaire, croiser des silences, des émotions, des souvenirs, être touché enfin à bout portant dans le face-à-face de deux corps. Tenir dans le creux de ses mains un peu de temps, y demeurer par miracle et accepter de ne pas en sortir indemne est la promesse vitale de cette artiste. Cécile Raynal sait transformer le regard en écoute, une écoute vivante, vibrante qui alerte et déchiffre. Ses sculptures nous parlent de cette intranquillité partagée. Qui suis-je ? Où vais-je ? Quelles contraintes accepter face au regard de l’autre ? Quelle liberté pour s’inventer ? La réponse est peutêtre dans la rencontre d’un autre comme une navigation incertaine, dans le regard de l’autre comme une coproduction. Anne-Marie Husson Présidente de l’association Regards croisés
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ENTRETIEN
QUAND ET COMMENT AVEZ-VOUS COMMENCÉ LA SCULPTURE ? À dix-huit ans j’ai commencé le modelage dans l’atelier de mon compagnon d’alors, il était céramiste. Puis la rencontre avec John Cockin, ami devenu fondeur de bronze (en particulier pour Barry Flanagan), m’a ouverte aux pratiques du moulage, aux techniques de reproductions, et m’a donné le goût des grands formats. Durant mes études aux Beaux-arts, j’ai mené en parallèle une pratique de la sculpture, du portrait, dans le sens traditionnel du terme et celles de la performance et de l’installation. Ensuite je suis devenue danseuse, tout en continuant de travailler la sculpture. QUELLES SONT VOS TECHNIQUES DE TRAVAIL ET VOS MATÉRIAUX DE PRÉDILECTION ? L’argile me donne une grande amplitude de gestes, d’improvisation, et me permet de déplacer ma pratique dans des lieux improbables. J’utilise des grès très chamottés, seuls capables de supporter le choc thermique des cuissons et des enfumages. Cette étape, véritable épreuve du feu, apporte les noirs, les gris et les métallisations à mes pièces, et rend incertaine l’origine du matériau utilisé. Je travaille ensuite les supports, l’acier ou le bois, qui sont parfois des parties constituantes de la sculpture.
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Depuis l’embarquement sur le Fort-SaintPierre, sans doute du fait de l’intensité permanente des couleurs perçues pendant ces trois mois en mer, j’ai peu à peu déposé, ou jeté, des zones peintes sur les sculptures, des éclats de couleurs, des traces, des signes, qui renforcent les noirs, modifient la perception des portraits, et m’ouvrent un autre champs de recherches. QUELLES SONT VOS SOURCES D’INSPIRATION ET QUELS SONT LES ARTISTES QUI ONT ÉTÉ INFLUENTS ? Avant tout la vie m’interroge, dans tous ses états, esthétiques, intellectuels, spirituels, conscients et inconscients. La littérature, le voyage et la rencontre avec nos humanités contradictoires, orientent mon travail autant que le dialogue avec les arts plastiques. L’art et la vie me sont difficilement dissociables. De nombreux artistes et écrivains m’aident à vivre et à penser le monde. Ernest Pignon Ernest, est sans doute l’un de ceux dont je me sens le plus proche, le plus constamment proche. Giacometti, avec son obsession du regard et la répétition de son geste fut longtemps une figure tutélaire. Louise Bourgeois aussi, pour la dimension quasi chamanique de ses araignées, de ses maisons, de son arche ou de ses dessins. Le travail de ces deux sculpteurs a conservé sa puissance et son sens, même lorsque je vivais en Afrique où pas mal de certitudes
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© Éric de Lucy
se cassaient à ce moment-là. Leurs œuvres gardaient leurs forces archaïques et vitales. Il y a aussi Beuys, Georges Segal, Eric Fischl, Pina Bausch, Sidi Larbi Cherkaoui, pour qui l’art est un engagement de l’individu dans le monde, un accès vers d’autres réalités, d’autres consciences, d’autres poésies. QUELS SONT LES GRANDS THÈMES DE VOTRE ŒUVRE ? De thème à proprement parler il n’y en a pas au départ. Peut-être la nécessité de donner forme au vécu, d’arrêter le flux de ce qui pourrait sembler banal, comme si vivre pouvait être banal. Il y a dans mon travail, comme dans celui de nombreux sculpteurs figuratifs, la tentative d’arrêter le temps tout en gardant l’idée même du mouvement. La tentative de faire vibrer l’immobilité. De donner corps à des choses impalpables. De voir, et mieux voir. D’articuler le lointain et le tout proche. Parfois, il me semble que je ne sais voir les choses que lorsque je les ai déplacées
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dans l’argile, que je les ai suffisamment longtemps regardées. Ceci vaut pour les personnes, les bêtes, les mythes, les territoires que je traverse. Dans les portraits s’inscrit une multiplicité de présences, toutes celles qui constituent un individu au-delà de sa place sociale, de sa fonction, de l’espace qu’il habite, de l’acteur qu’il peut être selon les circonstances. COMMENT S’EST OPÉRÉ LE CHOIX DES ŒUVRES EXPOSÉES DANS LES DIFFÉRENTS LIEUX DE CETTE EXPOSITION MUTUALISÉE ENTRE PLUSIEURS PARTENAIRES ? Les choses se sont développées en concertation, avec les partenaires institutionnels, privés et l’association Regards croisés, nous avons mis en lien sculptures et vocation des espaces : exposer Persona, qui s’est construite à partir de portraits d’hommes détenus, dans l’enceinte du tribunal, les Ombres d’Alice dans le CHU ou une partie d’Hommes d’équipage dans le hall du port de Rouen a trouvé une cohérence immédiate. Dans la chapelle du Pôle des Savoirs, j’ai confronté des pièces de diverses origines, dont une grande partie est issue de l’atelier. Il est l’antre, le laboratoire, le port et la caverne. Les œuvres exposées dans la chapelle et ses satellites rouennais réunissent quatre années de travail tous azimuts autour de cet atelier.
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EXPOSITIONS ET RÉSIDENCES RÉCENTES
Duo au lapin, 2014. Grès enfumé Photo : Éric Enjalbert
Plasticienne et danseuse, Cécile Raynal consacre depuis 2008 ses activités exclusivement à la sculpture, scrutant les visages comme géographies et lieux de mémoires. La sculpture est chez cette artiste un outil pour explorer le monde, entre documentaire et fiction. Elle est diplômée d’un DNSEP – Beaux-arts de Toulouse (1993).
2014 Exposition OFI, fondation d’art contemporain, Paris Travers/ées Expositions plurielles à Rouen et ses alentours Dans les Ombres d’Alice Résidence, CHU-Hôpitaux de Rouen So Sorry Acquisition pour la Cour d’appel de Caen 2013 Tant que tournent les roues… Résidence sur la mémoire des lieux, CHUM, Montréal Hommes d’équipage Exposition, Docks Vauban, Le Havre / Pavillon M, Marseille-Provence 2013 Déjeuner sans l’Herbe Musée des Beaux-arts d’Évreux, Normandie Impressionniste / Galerie le Hangar So Sorry Cour d’appel de Caen 2012 Hommes d’équipage Résidence à bord du porte-conteneurs Fort-Saint-Pierre De l’œil des statues Exposition, Château du Val-aux-Grès, Bolbec Personne Galerie le Hangar / Musée des Beaux-arts d’Évreux 2011 Autour de l’échelle Exposition, Château des Terrasses, Ville de Cap d’Ail (Provence) À l’endroit, au présent, à l’envers, à l’endroit… Résidence, EHPAD de Bolbec 2009-2010 Persona, ae : Acteur, personne Résidence parrainée par Monsieur Robert Badinter, Centre de détention de Caen / Expositions dans le centre de détention, la CCI du Havre et l’Abbaye-aux-Dames Échelle 1 Exposition, Abbaye-aux-Hommes, Caen Féminin/pluriel Exposition collective, galerie Area, Paris Marianne Commande de la mairie de Saint-Jouin-Bruneval, inaugurée par Monsieur Stéphane Hessel …
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PÔLE RÉGIONAL DES SAVOIRS
UNE ARTISTE EXPLORATRICE En déplaçant mon atelier je concilie deux impératifs, celui de la sculpture, et celui du voyage. Celui qui vous « fait ou vous défait ». Je déplace alors mon équilibre, mon rapport au bruit ou au silence, à la solitude, à la lumière, à l’échelle. Je deviens une étrangère. Un artiste sur un cargo, dans une prison, dans un hôpital ou un couvent est d’abord en situation d’étrangeté, de celle qui vous rappelle que l’évidence n’est qu’un point de vue, l’étonnement face au monde une planche de salut. Je provoque des situations de rencontres inhabituelles, lentes, de porosités réciproques, qui se prolongent dans une statue, puis dans leurs assemblages. Des situations pour la mémoire. Ma tentative, mon souhait du moins, est finalement de rendre compte de quelque chose qui s’est vécu, partagé, avec les êtres qui se donnent à voir et acceptent de prêter leur figure et leurs récits pour une représentation pérenne. Cécile Raynal
Rêve de chèvre, 2014. Grès enfumé Photo : Éric Enjalbert
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HOMMES D’ÉQUIPAGE Cette œuvre est issue d’une résidence de 90 jours à bord du Fort-Saint-Pierre, cargo porteconteneurs de la compagnie CMA-CGM. D’avril à juillet 2012, la pratique lente et laborieuse de la sculpture s’est installée dans la lenteur spécifique du déplacement d’un cargo. Rassemblant les portraits de marins et d’oiseaux sculptés à bord ou créés à partir des récits entendus en mer, ainsi qu’un triptyque vidéo, cette exposition prolonge le voyage de l’artiste et des marins, sur un mode lent et contemplatif. Extrait du journal de bord de Cécile Raynal A priori rien ne distingue une gueule de marin d’une gueule de terrien. Se nommer marin c’est se couvrir d’écailles et de sel plutôt que de plume et de poussière, c’est se vivre par l’aventure encore possible, la solitude encore choisie. Au-delà de cette exploration de l’univers des marins, de nombreuses figures issues de résidences ou du travail en atelier, viennent mettre en perspective, dans cette chapelle du Pôle régional des Savoirs, cette œuvre qui creuse inlassablement la question du portrait.
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39° latitude N/31° longitude W, 2012-2013. Grès enfumé, acier, coton Photo : Aude Tincelin
Joan au bonnet, 2012. Grès enfumé Photo : Aude Tincelin
Longues oreilles, 2012-2013. Grès, acier larmé, acrylique Photo : Aude Tincelin
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CHU – HÔPITAUX DE ROUEN
DANS LES OMBRES D’ALICE, 2014 Je ne suis plus très sûre d’être moi-même, se dit Alice. Lewis Caroll, Alice au pays des merveilles Dans le monde d’Alice, de Lewis Carroll tout parle : animaux, objets, plantes, nourriture, tout s’anime et dérive. Face aux jeunes filles anorexiques, face au vide, à leur simulacre de contrôle, face à leur corps coupant, sec, et si fragile, s’est imposée très vite une échappée dans la littérature. Une lecture d’Alice et son pays cauchemardesque. J’ai relu et relié les aventures de ce personnage presque désincarné, qui rapetisse ou grandit démesurément selon les rencontres qu’elle fait avec une nourriture injonctive. Si l’anorexie vient filtrer l’angoisse chez certaines adolescentes, Alice est venue filtrer la mienne face à elles. Dans cette série, la présence animale associée aux portraits se fait consolante ou ironique. Cécile Raynal De janvier à juillet 2014, en résidence en unité pédopsychiatrique au CHU-Hôpitaux de Rouen, la sculptrice a rencontré des adolescentes hospitalisées essentiellement pour troubles du comportement alimentaire.
À gauche : Fille à la pomme, 2014. Grès enfumé, acrylique Photo : Éric Enjalbert
À droite : Fille de…, 2011. Grès enfumé, acrylique
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COUR D’HONNEUR DU PALAIS DE JUSTICE DE ROUEN PERSONA, AE. : ACTEUR, PERSONNE. Issu d’une résidence de dix-huit mois dans la prison de Caen, le projet s’est déroulé sous le haut parrainage de Monsieur le Ministre Robert Badinter. De 2008 à 2009, l’artiste est entrée régulièrement dans le Centre de détention pour réaliser les bustes de personnes détenues qui désiraient poser. Du travail réalisé dans l’atelier éphémère du Centre pénitentiaire de Caen est né Persona, ae : acteur, personne. Ce travail a donné lieu à plusieurs expositions à travers la France et certaines pièces font partie de collections publiques et privées. Certains hommes détenus ont accepté de rencontrer le regard de Cécile Raynal, avec la sculpture comme interface, objet corps, objet du désir, sujet incarné… Que pouvait-il s’inscrire dans cette œuvre reconnaissable, un bruissement de leur être ? Ou quelque chose de mystérieux, entre le nom et l’image… Dans cet atelier éphémère, dans ce lieu improbable, la prison, le dedans du corps s’est travaillé sans aucune censure. Anne-Marie Husson, Présidente de l’association Regards croisés Persona, ae : acteur, personne, 2009-2010. Acier, grès enfumé Photo : Jean-Baptiste Pfeiffer
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OPÉRA DE ROUEN HAUTE-NORMANDIE LOUP (VE) Quelquefois des portraits de bêtes viennent se glisser… Ces derniers sont élaborés dans un dialogue entretenu avec la mythologie, le conte, la psyché, la mémoire. MARRAINE À L’OISEAU (série Marraines-ogresses) Dans une série débutée en 2007, de portraits féminins aux gestes suspendus, l’artiste envisage l’idée d’une complicité tacite entre des figures mythiques et archétypales de la femme dans nos imaginaires occidentaux : la fée réparatrice, la dévoreuse d’enfants, la sainte, la sorcière, la guerrière…
Loup (ve), 2011. Grès enfumé, chêne, acier Photo : Éric Enjalbert
La Sorcière (détail), 2014. Grès enfumé, acrylique Photo : Éric Enjalbert
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HAROPA – PORT DE ROUEN
OFWs/HOM’s Sculptures totémiques figurant les marins qui ne furent pas rencontrés, lors d’un voyage vers l’Asie qui ne se fit pas. Elles évoquent les marins philippins actuellement majoritaires dans les effectifs de la marine marchande internationale. SI LOIN TOUT AUTOUR, installation vidéo Issue des prises de vue faites par l’artiste durant son long séjour à bord, cette installation vidéo, produite par W&CIE, est l’objet d’une projection en boucle. Le film, d’une durée de douze minutes, est conçu en triptyque. Il est composé d’un entremêlement de réminiscences. La mer, territoire alentour, le bateau, abri organique, et les travailleurs du bord, artiste incluse, apparaissent tour à tour et simultanément, sans se confondre. Les échelles, les distances et l’idée même d’une destination dérivent. du très haut au très bas — du tout près au si loin, des visages à l’horizon — aller, partir… partir, revenir… Extrait du film : Il est venu aujourd’hui dans l’atelier avec la même clé, chargé de photos d’orques, d’éléphants de mer, de sternes, de cormorans et de sourcils noirs. Les siens sont gris sur des yeux bruns très bruns.
Oversea Filipino Workers/HOM’s, 2012-2013. Grès enfumé, acier, peinture de coque Photo : Aude Tincelin
Exposition Hommes d’équipage. Docks Vauban, Le Havre. 2013
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MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE ROUEN
SAIGNEURS, MES CIEUX, MES YEUX, 2009-2014 Trois bustes d’hommes sont plantés dans leur masculinité sur des colonnes d’acier. Chacun à une hauteur différente. Ils confrontent le spectateur au regard de l’un, à la poitrine de l’autre et au bassin du dernier. L’inquiétude cachée derrière les séductions et l’écho à peine ironique de la statuaire antique sont à l’origine de cette installation.
Saigneurs, mes cieux, mes yeux, 20092014. Grès enfumé, acrylique, acier
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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE LA MATMUT MARRAINE-OGRESSE 1 (série Marraines-ogresses) DÉJEUNER SANS L’HERBE Le Déjeuner sans l’Herbe, ensemble sculptural inspiré de la célèbre peinture d’Edouard Manet, inverse les rôles féminin/masculin. Cécile Raynal s’empare de l’œuvre de Manet, subversive en 1863, comme prétexte au dialogue. Partant de l’impertinence du tableau, elle modèle en inversant les rôles figurés dans la toile. La matière rugueuse des portraits sculptés abrite quelques interrogations tenaces sur nos rapports entre hommes et femmes et sur nos solitudes contemporaines. Qu’est-ce qui nous relie, nous révèle, nous différencie, nous oppose ou nous exclut ? Les sculptures ne répondent pas. Pétries dans la terre, elles partagent un même silence. Elles sont très différentes. Elles sont tellement semblables. Dans leur isolement ces quatre femmes et ces deux hommes se rejoignent. Chacun sur sa plaque de verre posée sur une caisse d’acier, les personnages semblent suspendus au-dessus du sol. Sur ces scènes nullement improvisées, ces sculptures s’exposent à notre vue et, dialoguent avec nos préoccupations. Une invitation à retraverser les subtilités d’une œuvre énigmatique qui toujours nous regarde autant que nous la regardons. Maxime Paz, guide conférencier
Déjeuner sans l’Herbe (détail), 2012. Grès enfumé, acier, verre Photo : Aude Tincelin
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LES LIEUX D’EXPOSITION
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE ROUEN Esplanade Marcel Duchamp – 76000 Rouen Tél. 02 35 71 28 40 http://mbarouen.fr/fr Ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi
CHU-HÔPITAUX DE ROUEN Porte 10 – Cour d’honneur de l’Hôpital Charles Nicolle 1, rue de Germont – 76000 Rouen – Tél. 02 32 88 85 47 Ouvert tous les jours de 9h à 17h30, sauf le week-end TEOR N° 1, 2, 3 arrêt Charles Nicolle
COUR D’HONNEUR DU PALAIS DE JUSTICE DE ROUEN RSEM – 36 rue aux Juifs – 76037 Rouen Cedex 1 Tél. 02 32 08 21 23 www.ca-rouen.justice.fr Ouvert tous les jours de 8h à 17h, sauf le week-end Métrobus arrêt Palais de Justice
HAROPA - PORT DE ROUEN 34, boulevard de Boisguilbert – 76022 Rouen Cedex 3 Tél. 02 35 52 54 56 www.haropaports.com/fr/rouen Ouvert tous les jours de 8h30 à 17h, sauf le week-end OPÉRA DE ROUEN HAUTE-NORMANDIE 7, rue du docteur Robert Rambert – 76000 Rouen Tél. 02 35 98 74 78 www.operaderouen.fr Visible dans le foyer de l’Opéra de Rouen HauteNormandie à l’occasion des représentations
PÔLE RÉGIONAL DES SAVOIRS 115 boulevard de l’Europe – 76000 Rouen Métrobus : direction Technopole Saint-Étienne-duRouvray, arrêt Europe. Bus n° 6, arrêt Europe. Du mardi au samedi inclus, de 10h à 13h et de 14h à 18h à la Chapelle du Pôle régional des Savoirs
CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE LA MATMUT 425, rue du Château – 76480 Saint-Pierrede-Varengeville – Tél. 02 35 05 61 73 www.matmutpourlesarts.fr Ouvert du mercredi au dimanche de 13h à 19h Ouverture de l’exposition le dimanche 14 septembre 2014
CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE LA MATMUT Saint-Pierre-de-Varengeville GARE SNCF M MUSÉE DE BEAUX-ARTS
HAROPA PORT DE ROUEN M
La Seine
PALAIS DE JUSTICE CATHÉDRALE
PLAN (EN COURS) M
THÉÂTRE DES ARTS
CHU HÔTEL DE RÉGION
ÎLE LACROIX SAINT-SEVER
M PÔLE RÉGIONAL DES SAVOIRS
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Ci-dessus : Déjeuner sans l’Herbe, enfumage Photo : Anne-Marie Husson
En couverture : Pacha sur acier larmé, 2013. Grès enfumé, acier Photo : Aude Tincelin
CRÉDITS PHOTOS : Anne-Marie Husson, Aude Tincelin, Éric de Lucy, Éric Enjalbert, Jean-Baptiste Pfeiffer, Mickael Ohana, Cécile Raynal CONTACT PRESSE : Mathilde Mahier traversees2014@gmail.com CONTACT ASSOCIATION REGARDS CROISÉS : Martine Pastor martine.pastor@wanadoo.fr SITE INTERNET DE L’ARTISTE : http://cecileraynal.net CONCEPTION-RÉALISATION : L’ATELIER de communication
RÉGION HAUTE-NORMANDIE 5, rue Robert Schuman – CS 21 129 76174 Rouen Cedex 1 Tél. 02 35 52 21 59 / Fax 02 35 52 57 97 www.hautenormandie.fr
TRAVERS/ÉES EST SOUTENUE PAR :
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