MARTINE BOURRE
« RACONTE VOIR, MAMAN OURSE » EXPOSITION DANS LE CADRE DU FESTIVAL DU LIVRE DE JEUNESSE DE ROUEN
HÔTEL DE RÉGION ROUEN 21 NOVEMBRE 2014 4 JANVIER 2015
EXPOSIT À L’HÔTE tous les j Ouvertur Fermetur et du 9 d
Actuellement, en France, plus de trois millions de personnes vivent en situation d’illettrisme. Depuis sa création, le Festival du livre de jeunesse de Rouen poursuit sa mission de lutte contre ce fléau, dès le plus jeune âge. Le combattre, c’est avant tout lutter contre l’exclusion et œuvrer pour l’égalité des chances. Quoi de plus enrichissant pour un enfant qu’un livre enchanteur qui l’emmène vers de nouveaux univers ou des contrées lointaines ? L’exposition, Raconte voir, Maman Ourse, de l’illustratrice Martine Bourre à l’Hôtel de Région qui se tient dans le cadre du partenariat avec le Festival du livre de jeunesse de Rouen, participe de cette démarche. Avec plus d’une centaine d’albums jeunesse à son actif, Martine Bourre contribue, par sa poésie et les histoires qu’elle illustre, à donner aux enfants l’envie de lire et l’amour des livres. Une aventure qui, commencée dans l’enfance, se poursuit souvent tout au long de la vie ! En vous souhaitant un beau festival et une excellente exposition au cœur des créations de cette artiste normande, Très chaleureusement, Nicolas Mayer-Rossignol Président de la Région Haute-Normandie
TION PRÉSENTÉE DU 21 NOVEMBRE 2014 AU 4 JANVIER 2015 EL DE RÉGION jours de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h. re exceptionnelle les 25 décembre et 1er janvier. re au public du 26 novembre 12 h au 28 novembre 14 h décembre 12 h au 11 décembre 14 h.
À droite : Le p’tit bonhomme des bois, pages intérieures, Didier, 2003 Ci-dessous : Pourquoi tu ne m’aimes pas, Memo, 2009
LES ANIMAUX DE MARTINE BOURRE DÉBORDENT DE VIE ET DE LIBERTÉ ! Lors d’un entretien en 2007 pour une revue de psychanalyse, à propos de notre ouvrage commun Bêtes de longue mémoire, Martine Bourre me confiait : « Je pense que les animaux ont une identité, une authenticité, ils incarnent le vrai, l’exact, pas de triche. Un ours est un ours, même quand on le transforme au fil des histoires, IL EST OURS ». Et elle ajoutait : « Cette simplicité d’être leur permet d’endosser tous nos désirs, de véhiculer nos paroles, d’illustrer nos fables ». Cette conviction perdure dans la série des Ours, créée en 2012 à l’atelier sculpture de la Maison des arts à Navarre. Ailleurs un fennec à l’arrondi du repos semble né de la pierre où il se love. Un chamois de métal aux formes très épurées nous fait songer aux sculptures de Brancusi. Dans la série des Terriers en coupes de bois, la lumineuse simplicité de la trouvaille met en relief la somptuosité du matériau et ses couleurs chaudes tandis que l’aspect ludique ne perd jamais ses droits, ici sous la forme de petites balles devant l’entrée des terriers, marquée d’un simple triangle, et où sont peints de couleurs vives les
habitants de ces terriers, à savoir les renards. « J’aime associer les formes rondes douces et souples, et les couleurs toniques, les oranges, les jaunes d’or, les vermillons… », précise Martine Bourre. Elle aime utiliser des matériaux divers, des branches de lierre, par exemple, qui une fois serrées, « fagotées », tressées, feront le corps et les pattes d’un animal. Ajouter du fil électrique, du carton qui fera à la fois visage et masque pour des bêtes bien reconnaissables, ne pas se priver des ressources multiples du fil de fer. Et aussi des écorces d’arbre, par exemple pour le pelage d’un loup. « Associer ces matières, dit-elle, c’est tenter de faire ressentir au jeune lecteur la sensation de l’agressif, du rude, ou bien du doux. » Pour notre autre album réalisé ensemble – Pourquoi tu ne m’aimes pas ? – Martine Bourre a agencé des animaux en papier découpé et plié. Montrer les ressorts de la création n’est pas se livrer à on ne sait quelle démystification ou déboulonnage de mythe. Au contraire, c’est offrir aux enfants les éléments de l’aventure, les inviter à continuer à s’emparer, dans le réel, des objets concrets, tout ce qui deviendra support de leur imaginaire. Françoise Armengaud
PETIT ENTRETIEN
Comment procédez-vous pour vous imprégner du conte ? Je tombe dedans, c’est le coup de cœur qui compte (conte…). Je me laisse porter par les mots, le rythme, les images viennent tout de suite. Comment procédez-vous pour choisir les moments que vous allez illustrer ? Pour réaliser le chemin de fer (maquette) ? C’est le plus facile et le plus excitant : c’est jouer au metteur en scène, choisir les plans, plans rapprochés, gros plans, travellings. Les images fortes s’imposent d’elles-mêmes. Prenez-vous des libertés par rapport au texte ? (aspect des personnages, décors non-décrits par le texte) Je prends des libertés dès que c’est possible, c’est une belle formule ! Derrière les mots du conteur se cache tout un monde, j’y ajoute le mien. La forêt du Loup et la mésange est peuplée de bestioles non décrites dans le texte. La bonne femme du Petit cochon têtu se déplace à vélo… L’ogresse est nue et toute bleue, le chasseur du Grand cerf est transformé en lapin… Quand avez-vous décidé de créer vos sculptures ? L’album Pourquoi tu ne m’aimes-pas ? paru chez Memo m’a donné l’occasion de créer des animaux « sculptés » en papier. Puis, en lisant le livre d’Erri de Luce Le poids du papillon, j’ai eu envie de fabriquer ce chamois en métal plié. Puis, c’est l’atelier Volumes de la maison des Arts d’Évreux à Navarre, animé par Christiane Müller, qui m’a permis d’essayer la terre, la pierre, le végétal, le fer… Les terriers ont surgi en réponse au sujet « cabanes » et les Ours ont suivi. Je suis très heureuse de les voir prendre des vacances à Rouen, pour quelque temps ! Je suis sûre que les enfants qui viendront les rencontrer vont leur inventer une histoire, comme dans les livres…
MARTINE BOURRE / BIBLIOGRAPHIE Vit et travaille à Évreux www.martinebourre.com
En haut à gauche : extrait de Le petit cochon têtu, Didier, 2000 Ci-dessus : Le p’tit cochon têtu, texte de J-L Le Craver. Ours qui lit, texte d’Eric Pintus. Le petit bonhomme des bois, texte de Pierre Delye.
Les piquants de Goz, Castor, 1986 Ne dérangez pas les dragons, Castor, 1988 Un petit chat gris, Didier, 1994 J’aime la galette, Didier, 1996 Maxime Loupiot avec M.O. Judes, Castor, 1996 Un grand cerf, Didier, 1998 Le loup et la mésange avec M. Bloch, Didier, 1999 Bateau sur l’eau, Didier, 1999 Le Noël du Bois joli, Didier, 1999 Le petit cochon têtu avec J.-L. Le Craver, Didier, 2000 À Paris sur un petit cheval gris, Didier, 2000 L’ogresse & les 7 chevreaux avec P. Gay-Para, Didier, 2001 La souris qui cherchait un mari avec F. Vidal, Didier, 2002 Lundi matin l’empereur…, Didier, 2003 Le p’tit bonhomme des bois avec P. Delye, Didier, 2003 Li Po le fou & Tou Fou le sage avec F. Kerisel, Didier, 2004 La licorne, Pastel, 2006 Ours qui lit avec E. Pintus, Didier, 2006 Jeux chantés avec E. Resmond, Didier, 2007 Toi, Memo 2008 Princesse Inès, Pastel, 2008 Chevalier Xavier, Pastel, 2010 Rouge-gorge avec Pierre Delye, Didier, 2009 Inuk est amoureux avec Carl Norak, Pastel, 2009 Pourquoi tu ne m’aimes pas ? avec F. Armengaud, Memo, 2010 Y a une pie, Didier, 2010 Au galop les mots, Rue du Monde, 2011 Comptines pour toute l’année, 10 comptines, Didier, 2011 Douce, Didier, 2011 Pomme de reinette, Didier, 2012 Les deux vieux et l’arbre de vie avec Patrick Fischmann, Didier, 2012 Ti-cheval, Pastel, 2013 Alouette, Didier, 2014 La truie et le loup avec Jean-Louis Le Craver, Didier, 2014
Extrait de Ours qui lit, Didier, 2006
RÉGION HAUTE-NORMANDIE 5, rue Robert Schuman – CS 21 129 76174 Rouen Cedex 1 Tél. 02 35 52 21 59 / Fax 02 35 52 57 97 www.hautenormandie.fr En couverture : Illustration tirée de l’album Ours qui lit (Didier-Jeunesse) / Chargée de la publication Laure Voslion/service Communication. réalisation : L’ATELIER de communication