Portfolio 2015

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PORTFOLIO

LAURA CARDIN

ARCHITECTE D.E.


Laura Cardin Architecte diplomÊe d’Etat DSA architecte - urbaniste lauracardin@orange.fr 29 / 04 / 1990

+33 6 77 90 73 50


HMONP Ecole nationale supérieure d’architecture, de la ville et des territoires, Marne La Vallée 2013 Diplôme d’Etat d’architecte

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles 2011 / 2012 Master 1 - ENSAV 2008 / 2011 Licence - ENSAV 2008 Baccalauréat scientifique (S)

fevrier - juillet Assistant chef de projet - chef 2013 de projet junior- ADEPT,

Copenhague, Danemark juillet - septembre Junior architecte - DPA, Paris XII 2012 juillet 2010 Assitant chef de projet - JP

MEIGNAN, Rennes (35)

avril Assistant conducteur de travaux 2008

- ANGEVIN, gros oeuvre, Rennes

avril Stage convention libre - D. 2007 CRAS, Rennes - JP MEIGNAN,

Rennes

logiciels Autodesk Autocad

PS RK SH O W O

CO M

PE TE N

CE S

Lycée Emile Zola, Rennes

EX PR PER O IE FE NC SS E IO NN EL LE

FO RM AT IO N 2014 - 2016 DSA architecte-urbaniste

2013 Postopia Workshop, Why Factory,

TU Delft, Pays-Bas Suite Adobe (maîtrise : Photoshop, Illustrator, Indesign / basique : Première Pro) Sketchup + Vray Rhino + Vray

Airport and campus workshop, 2012 Fundao Masterplan, Faculté

d’architecture et d’urbanisme de Rio de Janeiro, Brésil 2011 Solar Park Competition, Calabre,

Pack Microsoft Office

Italie 2010 Costumes pour l’exposition

langues Anglais - lu, parlé, écrit

Espagnol - lu, parlé Mandarin - notions Français - langue maternelle

Dreamlands, Centre Pompidou, Paris 2009 Garrafa par Humberto et

Fernando Campana, Versailles


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RIO DE JANEIRO


COPENHAGUE

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LIVERPOOL

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CALAIS

06 52 ILE DE FRANCE

TRAPPES


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DS A

AR CH ITE CT E

UR BA NI ST E

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enseignants E. ALONZO F. BONNET C. DELMAR commandiatires Etablissement Public Paris-Saclay & Mairie de Trappes

PARKWAY OF LIFE, ET L’ENCLAVE DEVIENT PAYSAGE.

PROJETER UN NOUVEAU QUARTIER SUR LA FRICHE FERROVIAIRE BOUBAS LOUISE-MICHEL / TRAPPES.

Projet réalisé avec Camille FAUVEL Léa HERVAL Thomas RIEME La commande porte sur un nouveau quartier de 1500 logements au sein d’une friche entre la RN10 et une voie ferrée. Changer de regard sur une friche ferroviaire en profitant de l’arrivée d’un nouveau quartier, tel est l’enjeu du projet. Cependant, lorsque la friche est une enclave issue de la fragmentation urbaine, le défi est plus large : trouver une alternative à cet urbanisme pour que la ville fonctionne à nouveau comme un tout. Pour cela, il est nécessaire de s’intéresser à l’origine des coupures : les infrastructures. Celles qui, autrefois, étaient un atout majeur pour le développement économique du lieu, sont aujourd’hui des obstacles physiques infranchissables. Lisibles à plusieurs échelles, ils forment une série d’enclaves. A Trappes, ils scindent la ville en deux, isolent les quartiers, annihilant toute

relation et toute connexion. L’absence d’interdépendance conduit les fragments urbains à vivre de façon isolationniste, sans aucune mutualisation. L’enjeu est de récréer une cohérence d’ensemble, en dénouant la série d’enclaves. Pour cela, il est essentiel de rétablir une interdépendance entre les ilots, afin que chacun apporte et reçoive une valeur ajoutée. La Base de Loisirs voisinant la friche amorce ce processus. L’objectif est de s’appuyer sur le site pour créer une logique à l’échelle du territoire. Grâce à sa position au croisement de la Vallée de la Bièvre et du corridor infrastructurel, il est la rotule permettant d’établir cette cohérence d’ensemble. L’hypothèse proposée consiste à

étendre le parc de la Base de Loisirs jusqu’à la limite sud du site (figurée par la ligne ferroviaire) afin de ne plus venir s’installer entre une autoroute urbaine (la RN10) et une ligne de chemin de fer, mais bien dans un parc. Cette proposition est à contre-pied de la commande puisqu’elle suggère d’étendre le parc jusqu’à la ville et non l’inverse, c’est à dire amener la ville jusqu’au parc. L’extension du parc à travers à la friche permet de le réintégrer spontanément dans le chapelet de la Vallée de la Bièvre. Cependant, ceci n’est réalisable que si la RN10 n’est plus un obstacle infranchissable entre la Base de Loisirs d’un coté et le site de l’autre. La condition sinéquanone et préalable au projet est le changement de statut de la RN10.


Un corridor infrastructurel qui fragmente et enclave le territoire. Loin d’être une exception à l’échelle du grand territoire, le site s’inscrit dans un réseau d’espaces comparables le long du corridor routier et ferroviaire allant de Rambouillet à Saint-Quentin-enYvelines.

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Site de projet

Coignières

Les-Essarts-le-Roi

Le-Perray-enYvelines

Rambouillet

Montigny-leBretonneux


Le chapelet des parc de la Vallée de la Bièvre Le terrain de projet et la Base de Losirs s’inscrivent, dans la Vallée de la Bièvre, chapelet d’espaces paysagers ayant donnés lieux à de grands parc tels que : le parc de Sceaux, du Château de Versailles, des Sources de la Bièvre ou encore de la Base de Loisirs de SaintQuentin-en-Yvelines.

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Bassins de Versailles

Base de Loisirs de St-Quentin-en-Yvelines

Vallée de la Bièvre Parc de Sceaux Site de projet

Étangs de Saclay Plateau de Saclay


La RN10 en question Le projet est l’occasion de changer l’impact de la RN10 à l’échelle du site et du territoire. Dans un objectif de désenclavement, son changement de statut doit satisfaire des paramètres d’accessibilité. Les trente hectares de la friche ne sont, aujourd’hui, accessibles que par une entrée unique, excentrée et obsolète. Cette configuration rend techniquement impossible l’arrivée d’environ 4 000 habitants et de 2 000 véhicules.

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N

Un nouveau tracé pour la RN10 ...

Le parkway : une action métonymique qui transforme l’infrastructure de manière économique. Dans une optique d’économie de moyens et d’espace, les modifications apportées s’inscrivent dans le périmètre réservé à la RN10 au PLU de Trappes et réutilisent le tracé d’une route de la Base de loisirs. Le projet du parkway participe au développement des transports en commun : le couloir du brin dévoyé est utilisé pour accueillir une ligne de TCSP.


L’accroche à la ville englobe les plots de logements ICF et l’école de montage et d’entretien des rails, seuls objets présents sur le site dont la fonction reste inchangée. La cité artisanale absorbe la Halle Freyssinet et les petits châteaux d’eau en créant une esplanade entre ces éléments. La rue haute utilise comme support le pont échangeur, donnant à voir d’un autre point de vue sur les éléments hauts du site : le talus de gravas enfriché et les châteaux d’eau.

Des cheminements issus des pratiques On distingue trois séquences transversales abordant le terrain à l’étang qui constitue le coeur du parc. Celles-ci sont les trois temps forts du quartier, se raccordant aux carrefours interrompant la RN10 et marquant ainsi la continuité et l’unité du parc. A la fois promenades dans le parc, portes d’entrée et traversées piétonnes sur le parkway, ces séquences s’organisent autour des objets invariants qui ponctuent le site.

Cité

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... qui rend le site viable

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Parking silo Equipement commerces services



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L’accroche à la ville Elle se fait par le vide. Le parc descend jusqu’aux jardins ouvriers existants pour les intégrer à sa biodiversité. Un équipement polyvalent est installé au milieu de cette branche du parc, créant ainsi une attraction vers le nouveau quartier. Le travail d’espace public est concentré autour du chemin menant à la rive, afin de préserver le parc tout en y amenant de nouvelles pratiques. La promenade a pour destination la rive de l’étang, en chemin des objets s’y accrochent, ponctuant la promenade.


La rue haute C’est la transversale qui ponctue l’opération. Elle profite de l’infrastructure existante (le pont Leclerc) pour créer une rue haute et connecter directement l’infrastructure au site. Par la même occasion, les piétons peuvent accéder au quartier et au parc depuis le pont. Une passerelle piétonne offre aux piéton et cyclistes, la possibilité de se rendre à la plage de l’étang de Trappes en quelques minutes. La traversée met à profit son passage au niveau du talus du parc pour y installer des gradins en plein air.

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De la trame aux logements Le rapport entre les bâtiments naît du site: ce qui existe prend le pas sur la trame. Leur ordonnancement est dicté par les rails, les cheminements, la végétation et les objets déjà là. Ceci a la particularité de créer des moments de frottement ou de distanciation entre les bâtiments, et notamment les logements. La place dégagée à l’ouest de la Halle, et la route allant vers le merlon illustrent ces deux situations. Un travail typologique permet aux

logements de s’y adapter en s’ouvrant ou se repliant selon l’intensité des pincements et écarts. L’accès direct à l’espace public, et plus particulièrement au parc, depuis la parcelle privée est un pré-requis. Cette volonté permet de maintenir une porosité constante entre les espaces.

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+


PR O JE TD E

FIN

D’ ET UD E

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enseignants I. Avissar D. Klouche Projet réalisé avec Bénédicte Arnoux

LE VIDE, OUTIL DE DEFINITION SPATIALE. CALAIS, TERRITOIRE D’EXPERIMENTATIONS

Calais est une ville perforée qui fait face à un déficit d’espaces publics. Les pratiques sont monodirectionnelles : réparties selon un court axe nord sud. L’hyper-concentration des polarités et des offres créée un abandon des espaces ajacents. Comment réactiver les espaces stériles pointés? Comment les réveler? Comment produire de l’espace public dans un contexte où les vides sont des potentiels pleins, sources de rentabilité? Les vides de la perforation urbaine sont à même de générer de nouveaux repères pour la ville. Ils peuvent proposer de nouvelles offres non plus centralisées mais éclatées, sous forme d’un archipel de pratiques diversifiées et évolutives.

Si le plein et le construit sont figés, le vide est mouvant, il change au fil du temps. Par ce biais, les espaces vides permettent de reconnecter les habitants et la ville en créant des points de convergence démultipliés à plusieurs échelles et de nouvelles zones d’affluence piétonne. Nous les traitons comme des entités flexibles et multiples. objectif Révéler des espaces marqueurs de la dépression et mal perçus. Ces derniers sont aujourd’hui cachés, encloisonnés ou mis à l’écart alors qu’ils sont l’image même de la transformation visible de la ville.


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Espaces de déambulation

part des financements publics 0% 100%

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flexible

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récréation coût global

Espaces de travail

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L’outil

Face à la quantité de vide et dans l’impossibilité de faire intervenir des programmes aléatoires, nous mettons en place un outil qui intègre des paramètres et aborde en simultané la question du financement, des temporalités et du type de pratique. Il n’y a pas de solution unique pour un vide. Ce dernier est travaillé en fonction de sa géographie et de sa proximité éventuelle avec des polarités. Une fois confronté au territoire, les principes mis en place par l’outil sont remodelés.

Espaces de détente

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L’outil nous permet d’intégrer une multiplicité des traitements des vides. Les réponses envisagées ne sont pas applicables uniquement à Calais. Son efficacité réside dans la considération des objectifs lors de son interprétation (financement, temps et pratiques).

Espaces récréatifs

0%

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Les applications sont la contextualisation des situations répertoriées par l’outil, leur confrontation sur le territoire de Calais. Les situations peuvent ête fixes ou flexibles. Elles font alors intervenir une temporalité et un cycle spécifique. Elles peuvent aussi être éphémères et occuper le vide le temps de sa vacuité. La confrontation de l’outil sur le territoire permet d’apporter un qualificatif au traitement du vide (espace de la mémoire, sponsorisé, signal, espace de respiration, en attente, support). Page de gauche : Le cycle est déterminé par les usages et non les programmes. L’impact est minimal et l’espace est évolutif en fonction des appropriations. Page de droite : Deux traitements sont effectués en simultané. _ La formation d’un support, sous forme d’un sol, qui permet à des grands évênements de s’implanter alternativement. _ Un travail sur la mémoire : la friche est mise en scène, sa carcasse est réutilisée

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Page de gauche : La capacité économique de Calais n’est pas compatible avec le traitement complet d’une si grande surface. Sur un terrain laissé vierge, nous superposons une série de modules qui présentent chacun une qualité propre. Les financements publics sont ainsi répartis en fonction des qualités recherchées pour chaque type d’espace. La diversité des traitements produit un espace en mouvement qui a la capacité de changer en fonction des besoins. Page de droite : Le support, ici, n’est plus un sol mais un toit. Le temps du cycle est plus court (l’espace évolue sur une semaine, non plus sur une année). Le caractère polarisant de la halle influence le rythme des transfomations.

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Les vides sont activés par groupement. L’objectif est, à terme, de proposer un réseau connecté de lieux aux usages variés. Sa construction se fait par étapes. Les espaces sont réveillés individuellement puis liés. Leurs effets territoriaux sont combinés. Ils sont connectés à des polarités existantes et proposent une autre pratique de la ville. La séquence est ponctuée d’objets, elle est travaillée à la manière d’un lien dynamique, sous forme de lieux identifiables et fédérateurs.


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Page précédente : Le projet se veut représentatif de la diversité qui peut s’appliquer au territoire sur un temps long. Cette carte synthétise l’impact de l’activation en simultané de toutes ces interventions ponctuelles. Elle questionne le rayonnement de chaque situation, de l’échelle du quartier à celle de la ville entière.

Les images suivantes illustrent le rapport sensible qu’entretiennent ces différentes actions avec le tissu existant. Il ne s’agit pas de visualisations concrètes de chaque micro-projet mais d’une nouvelle lecture de la ville dans laquelle les vides se révèlent physiquement à l’usager.

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PR O JE TD E

M AS TE R

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enseignants D. Klouche C. Libert

RIO DE JANEIRO, PROCESSUS DE METROPOLISATION

Ce projet prospectif tente d’équilibrer les rapports de conccurence entre le véritable centre de Rio de Janeiro, et le quartier Barra da Tijuca en créant un nouveau point attractif qui forme une triangulation dans la baie, sur le campus de l’université et à proximité de l’aéroport international. Le masterplan propose de répondre aux différentes échelles présentes aux alentours via des densités et des rapports de pleins aux vides variables. Ce travail se matérialise par une recherche sur la grille et aux espaces qu’elle génère. Après le workshop sur place, l’enjeu était d’exploiter le potentiel de la grille non seulement comme un élément rigide

mais comme capable de produire des urbanités différentes tout en conservant la grande part de vide du territoire. La grille, abstraite et rigide permet de travailler les points de vue. Le rapport au sol est mis en avant dans ce projet et rendu possible grâce aux trois dimensions du masterplan. Les masses sont surrélevées et proposent une pratique libre du rez-de-chaussée, en rupture avec la rigueur du dessin.




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M EM O IRE

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enseignant responsable Pierre Gaudin groupe de mémoire master Ici et Ailleurs : ville, territoires et nature dirigé par Richard Sabatier

LIVERPOOL, LA REGENERATION DU WATERFRONT. UN OUTIL DE LECTURE DU PROCESS URBAIN

enseignants C. Rossi P. Gaudin R. Sabatier

Liverpool, une Shrinking City exemplaire ? Le processus engagé à Liverpool a fait plonger la ville. Le premier marqueur du shrinking apparaît dès les années 1960 avec un déclin démographique plus intense que dans les districts voisins. Cette vague migratoire est due à la désindustrialisation ainsi qu’à la campagne nationale de périurbanistaion. D’un statut de puissante cité portuaire et industrielle elle n’est plus aujourd’hui en mesure de faire face à la concurrence mondiale. La désindustrialisation et les complexes processus engagés l’ayant écartée du système économique global. La ville a ensuite fondé ses stratégies de relance économique sur le

secteur tertiaire mais ce dernier n’a su compenser les défauts de sa structure, établie sur une monofonctionnalité, celle de l’industrie. Liverpool, en tant que cas d’étude, pose la question du modèle de réponse face aux problématiques posées par le shrinking, les solutions engagées mettent largement en jeu les programmes d’entertainment afin de regagner de l’attractivité et donc des investissements. Cette méthode ne parait cependant pas totalement viable étant donné qu’elle n’intègre pas le déclin comme un processus à long terme ni une opportunité de renouveau urbain.


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économiques au service d’un ambitieux rayonnement commercial régional. En effet, seul ce type d’édifice permet de bénéficier d’une position centrale et d’un espace si vaste. L’essor touristique est également un facteur et un soutien de la transformation urbaine puisqu’il oriente la planification des pratiques urbaines selon une démarche marketing elle même modelée en fonction des caractéristiques du marché du tourisme. L’activité touristique permet ainsi à Liverpool de modifier la base de son économie en la tournant vers le secteur tertiaire. L’événement urbain prend aussi part à la stratégie globale de Liverpool en agissant sur l’espace urbain et sur la structure économique. Les fonds // accordés à diverses échelles traduisent l’attente des investisseurs d’une relance La lecture de la régénération du waéconomique de la ville via l’effet incitatif terfront à Liverpool amène trois points des investissements structurels sur les nécessaires à sa compréhension : les financements privés. Cependant, l’enstratégies, l’identité et le process. semble des opportunités de développement offertes par la régénération du L’ensemble des stratégies entreprises waterfront ne considère toujours pas le par la ville tend à compenser le déclin shrinking comme un phénomène global du secteur portuaire en créant de nouvelles opportunités d’investissement. à long terme et trahisse la volonté de dépasser la crise urbaine en faisant enDans une optique d’attractivité, le trer Liverpool dans le système post-inwaterfront est utilisé comme un outil dustriel de la mondialisation. Le manque au potentiel multiple : politique (par le d’incitation à une cohésion territoriale consensus que demande sa requalifilocale d’abord puis régionale laisse cation), économique (par sa faculté à attirer les investissements) et foncier (par paraître la seule ambition de World la création d’un nouveau marché immo- Class City au détriment des économies des communes adjacentes. bilier). L’utilisation du waterfront inverse les processus de marginalisation opérés La régénération de Liverpool ne laisse pas non plus voir une prise en sur les zones historiques industrielles depuis la seconde moitié du XXe siècle. compte des modèles antécédents La dimension historique et portuaire est de traitement du waterfront. La ville focalise ses objectifs sur une transformise en première ligne, ce qui explique Comment les projets urbains de régéné- l’impact du processus de patrimonialisa- mation économique induite par une transformation urbaine reprenant les tion et son utilisation au sein du markeration du waterfront sont un outil de images de la standardisation des fronts ting urbain. La candidature Unesco est compréhension du process urbain ? d’eau. Ainsi, deux critiques majeures mise au service du repositionnement De quelle manière permettent-ils de sont applicables à la reconversion du comprendre la position de Liverpool et identitaire et économique de la ville. waterfront. L’abandon du port en tant les enjeux de la planification au fil du qu’élément fonctionnel au profit d’une Stratégies temps? utilisation récréative de ses installations Le réinvestissement des espaces Une série de questions se pose alors. et la conservation d’une séparation historiques centraux est soutenu par un Quelle est l’ampleur des processus en physique et fonctionnelle entre la ville et programme commercial et immobilier œuvre ? Les solutions mises en place le port. L’image de la ville-port prônée important illustrant le changement ? La réalité du schrinking à Liverpool aujourd’hui par Liverpool fait plus figure de regard porté sur les témoins du ? Quels sont les enjeux et les attentes de quartier ville-port dans la ville. Il passé. Les constructions industrielles engagés dans ses opérations de n’existe pas, dans l’ensemble des strasont utilisées pour leurs potentialités réaménagement urbain ? Quel est le La séparation de la ville et du port s’accompagne de profondes mutations urbaines ayant influencé les pratiques et l’image de la ville. Liverpool fait face à des problématiques multiples depuis la seconde moitié du XXe siècle. La désindustrialisation pousse à la délocalisation des activités portuaires en dehors des espaces historiques et laisse apparaître de nombreuses friches et connotations négatives dans ces espaces. Le phénomène de shrinking complexifie les mutations auxquelles la ville doit faire face pour entrer, comme elle le souhaite, dans le système mondial. Les mutations du lien ville-port mettent à disposition de la ville les espaces et installations portuaires délaissés pour de nouvelles opportunités foncières. Avant d’être perçus comme tel, les restes du port sont une calamité pour la ville qui doit aussi faire face à la fuite de ses habitants et de ses capitaux vers la périphérie. Le shrinking réduit toute tentative de transformation à néant, faute de financement. Liverpool met en place depuis soixante andes politiques urbaines concrétisées par des projets urbains qui tendent à la sortir de la crise urbaine par un quelconque moyen. Depuis peu, ces stratégies vont toute dans la même direction : celle du renouveau économique par l’utilisation des potentialités portuaires délaissées. De quelle manière le projet urbain rend-t-il compte de la volonté de la ville à retrouver une dynamique économique et urbaine ? Quelle est, au regard des projets, la dynamique en question ?

véritable statut de ces zones, espaces historiques, espaces en attente ? Quelles sont les pratiques aujourd’hui dans les zones réhabilitées ? Assistent-on à des pratiques subordonnées à celle de la régénération urbaine (patrimonialisation, gentrification) ? Où se place Liverpool face aux paradigmes de la croissance ? Est-il possible de faire vivre ensemble la ville et le port aujourd’hui ? Comment concilier ambitions internationales et identité locale ? La modernité et l’identité ontelles toutes les deux leur place dans les programmes de transformation urbaine à Liverpool ?


tégies, d’élément permettant d’articuler les espaces régénérés du city centre et du waterfront à la totalité du territoire de Liverpool. L’erreur peut résider dans l’état de friche urbain qui a donné à voir le port comme une entrave à l’aménagement urbain et non comme une opportunité de développement urbain. Bien que n’étant pas le sujet de ce mémoire, les stratégies sociales engagées à Liverpool de manière inhérente à la régénération urbaine peuvent faire l’objet de quelques critiques. Il s’agit surtout de mettre en avant le caractère délibéré de la transformation sociale des espaces centraux dans l’optique de participer au changement d’image global de la ville. Les investissements privés sont un acteur privilégié de la transformation urbaine et officient au détriment d’une amélioration sociale des populations du city centre vers un nouveau scénario de la ville port où l’ouvrier ne fait plus figure de pièce maîtresse. Identité L’identité de la ville se trouve naturellement modifiée par le processus de régénération socio-spatial mis en place dans l’optique de la modernisation de Liverpool. Cette volonté est modelée par les ambitions de la ville d’améliorer son image de ville industrielle et de la rendre attractive suivant un idéal économique et urbain. Aujourd’hui, on peut lire l’envie de surmonter les connotations négatives qu’évoque le waterfront en matière de crise urbaine. Ce dernier est réutilisé au service d’une identité moderne où seul le rapport à l’eau et la présence des installations portuaires illustre le passé industriel et justifie la présence d’un imaginaire portuaire, non plus d’une réalité fonctionnelle. Le port ancien est en quelque sorte soumis aux ambitions modernes mais ne génère pas de requalification propre autre que celle standardisée. De ce fait, Liverpool ne revendique pas ou très peu d’identité territoriale pour qualifier son identité maritime sujette à la banalisation des fronts d’eau, par un traitement similaire d’une ville industrialo-portuaire à l’autre. L’identité de Liverpool est de la sorte

modelée par ‘le haut’ et ne résulte pas d’une réalité locale. Les politiques de régénération urbaine à Liverpool n’étant pas achevées actuellement, il est difficile de statuer sur la volonté de la ville d’échapper à la standardisation des traitements de la modernité en contexte ville-port, de même que sur sa capacité à sortir de la banalisation des fronts d’eau.

Le rapport au développement devient d’autant plus complexe quand on sait que les bâtisseurs de Liverpool, du temps de son apogée industrialo-portuaire, regardaient vers le futur. Ainsi, la patrimonialisation du Pier Head freine la régénération urbaine et risque d’aboutir à une muséification du waterfront plus que de lui offrir un caractère mondial via la reconnaissance Unesco.

Process Les différents projets de régénération urbaine nous informe sur le phasage des stratégies urbaine. Le process urbain de Liverpool est d’abord marqué par les changements successifs de gestion gouvernementale mettant en place les outils de la transformation urbaine. Ce n’est qu’en 1990 que les autorités locales sont reconnus comme les plus performantes pour gérer la coordination des projets de régénération. La séparation de la ville et du port permet d’établir deux périodes distinctes. L’une est l’apogée de Liverpool, l’autre sujette au shrinking. La lecture des opérations de régénération du waterfront nous informe sur l’évolution de la considération du shrinking au sein des stratégies de Liverpool. Différent facteurs de la régénération viennent qualifier le process urbain de la ville et le questionner du point de vue du shrinking. Comment la ville intègre-t-elle ce phénomène dans ses stratégies urbaines ?

L’une des questions essentielles à la réalisation de cette étude était celle du modèle. Non plus Liverpool comme un modèle mais l’utilisation des modèles à Liverpool. Face à la standardisation des traitements des fronts d’eau, l’utilisation de références pour légitimer les interventions renverse la question initiale d’une réponse unique. Liverpool semble convoquer deux références urbanistiques de natures totalement différentes et anéanti de ce fait l’existence d’un modèle unique de gestion du déclin. L’illustration du détachement de la ville et du port est encore aujourd’hui visible dans les espaces sujets aux politiques de régénération. En effet, Liverpool confronte, pour le city centre et le waterfront, deux modèles urbains. Dans le city centre, c’est l’image du centre ville traditionnel de la ville européenne qui est invoquée pour son image de ‘village’ à taille humaine et légitimant les envies de pratiques de Liverpool. Sur le waterfront, la référence à la skyline nord-américaine est utilisée. De ce fait Liverpool utilise la symbolique de la skyline pour manifester sa puissance économique et son ouverture aux capitaux internationaux. Cette utilisation oppose la vision intégrée du city centre à la l’image projetée à l’extérieur du waterfront.

Bien que le champ de recherche lié au déclin soit aujourd’hui très présent à Liverpool, notamment grâce à Chris Couch, il paraît difficile pour la ville d’appréhender le shrinking comme agissant à long terme et de manière globale. La quasi-totalité des stratégies engagées prennent part d’un projet territorial d’ensemble visant à intégrer Liverpool dans le système mondial en optimisant sa compétitivité. Le paradoxe de la croissance à Liverpool réside dans le fait qu’il est tourné vers le passé. Les envies de modernité de la ville sont permises par ses stratégies qui se basent et se rattachent à l’opportunité historique de la ville-port comme outil de développement.

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Liverpool City Centre, 2012


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+


ST AG E

M AS TE R

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ADEPT Radmansgade 55 DK-2200 Copenhagen N Denmark

ADEPT

COPENHAGUE, DANEMARK

+45 50 59 70 69 adeparchitects.com

ADEPT est créé en 2006 par Anders (projet réalisé). Lonka, Martin Krogh et Martin Laursen. Assistant chef de projet dans le cadre de concours d’architecture (Brofastet, Nombres d’employés au 1er juin 2013 Suède, Pingshang cultural complex, Architectes 16 Chine) et d’urbanisme (réflexion sur le Architectes d’exécution 3 devenir portuaire d’Oskarhamn, Suède. Stagiaires 8 Masterplan zones d’habitation - RingCommunication 1 koebing ; Asker, Danemark) Stage effectué du 2 février au 30 Juillet 2013. Missions principales : Juinior architecte dans le cadre de compétitions d’architecture et d’urbanisme (Kube cultural house, Danemark). Chef de projet junior pour la conception de Tre Pavilion au festival Roskilde


In the loop, Asker, Norvège Révision du masterplan avant d’engager les travaux (compétition remportée en 2011). Le projet s’intègre dans un coeur de ville déjà dense et propose d’y mêler parcs et espaces propices aux activités physiques et urbaines. Le projet lie la ville et les pratiques récréatives en créant un parcours pédestre et cyclable fait de places et de chemins en centre ville. La «ville à créer» et celle déjà présente sont ainsi liées par les pratiques proposées (par-

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kour, stade urbain de basketball et de football, mur d’escalade, tables de ping pong, espaces de pique nique...). Les espaces sont dilatés puis compressés et produisent diverses séquences urbaines qui rythment le trajet des usagers dans la ville.

C1 A1 C2

A2 C3

C4

B1 B2

A3

C5 C6

D2 D1 E2 E3

E1

Le bâti, le paysage et les flux


Pingshan Cultural Complex, Guangzhou, Chine Concours international d’architecture en collaboration avec l’agence chinoise SCUT. L’objet de cette compétition internationale touche autant au domaine de l’architecture qu’à celui de l’urbanisme. Il s’agit de produire 75 000 m2 de programme culturel : un théâtre, un musée, une librairie, un pôle récréatif, un centre de conférence, des bureaux, une «cité du livre» ainsi que le parc attenant.

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réalisation de la modélisation en équipe // rendu : Doug and Wolf pour ADEPT

Les cinq éléments d’architecture du projet.


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Vestre Fjordpark, Aalborg Complexe récréatif et sportif qui met en scène la rencontre entre les activités organisées et spontanées. Le front de mer est ouvert sur le parc et sur la base nautique. Le nouveau paysage du projet sert d’élément liant entre la ville et le paysage. Le projet expérimente la notion du village et du cadre familiale dans la création d’un espace multifonctionnel.


Ringkoebing, Danemark Projet architectural et urbain de 84 hectares. La nature et l’aspect communautaire cadre le projet de 1100 nouveaux habitants à Ringkoebing. Le projet de développement s’articule autour de la nature et des quatre éléments présents : la forêt, les prairies, les marais et le fjord. Le nouveau quartier est relié à la ville existante par un parcours continu mêlant trois échelles : les voies pour

voitures, l’échelle intermédiaire des vélos et petits véhicules et celle des piétons, fondue dans le paysage. Les voies créées interagissent avec le paysage et des points d’observation en hauteur sont prévus, des endroits dédiés aux activités extérieures, sportives ou récréatives. Ce point où les activités convergent est dessiné comme une version moderne du «forten», l’espace social et commun des villages danois.

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Les trois échelles de paysage


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PR O JE TS

DE

LIC EN

CE

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RECUEIL NONEXHAUSTIF

DES TRAVAUX DE LICENCE

Les projets suivants sont issus du cycle licence. Ils traitent des rapports fondamentaux à la ville, au paysage, à l’environnement, au sol ou aux contraintes constructives. Tous ont fait partie d’un enseignement pluridisciplinaire et ont permis de développer un regard particulier sur la notion de projet et les processus associés.


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dĂŠtail plan au 1 / 100


Equipement collectif Bagnolet (93) enseignant B. Wauthier

Il était question pour ce projet de produire une piscine et une salle de musiques actuelles sous l’autoroute A3, porte de Bagnolet. L’enjeu du projet était de faire face à l’environnement bâti. Le processus de est basé sur la contextualisation et la fragmentation. L’équipement s’efface au fur et à mesure qu’il avance dans le parc de Montreuil. L’ensemble est mis en tension avec le paysage et le valorise par une entrée marquée d’une faille

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Workshop urbanisme et densité 56

enseignants E. Lemercier I. Avissar D. Klouche

La petite métropole de Nolli a été créée de toute pièce et intègre les caractéristiques des villes européennes contemporaines et traditionelles (histoire, géographie, économie, démographie, etc). Le travail effectué pose la question des coupures urbaines. A grande échelle, la coupure est radicalisée par la création d’une île. Le fragment concerné de Nolli s’en trouve alors enclavé. A petite échelle, la spatialité de chaque éléments de projet de projet est excacerbée de manière a

marquer les différents lieux. La coupure est cependant travaillée, dans sa globalité, à la manière d’un lien dynamique.

photos maquette 1 / 100


Logements collectifs Mantes la Jolie (78) enseignants C. Hauvette A. Alexopoulos

Ce projet de logement social propose d’utiliser les contraintes comme des opportunités pour générer de nouvelles pratiques spatiales. Le projet répond à son contexte par sa densité moyenne et ses hauteurs variables, permettant aux logements d’être centrés sur un espace vert vertical. La cage d’escalier est placée au centre du projet et détachée des logements. Ce qui génère une zone tampon et dynamise les pratiques communes.

L’intérieur des logements répond à une organisation tripartite où les enfants et les parents peuvent évoluer dans deux entités distinctes ou non, liées par des éléments communs et modulables.

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Workshop Venise et sa lagune 58

enseignants A. Rivkin T. Shin

Ce projet commence par une manipulation décontextualisée de fragments architecturaux (les lignes, les plans, les partitions). Ce processus permet une contiguïté de l’environnement malgré sa complexité. La trame progressive mise au point permet de produire un élément évolutif dans le temps et dans l’espace : les partitions internes ne répondent pas à des contraintes fonctionnelles spécifiques mais à des programmes génériques. Les relations avec le sol naturel

deviennent possibles par la hiérarchie de lignes et des plans qui produisent des interfaces avec l’environnement naturel.


Urbanisme à Bobigny (93) enseignants M. Kourniati D. Klouche

Une nouvelle centralité pour Bobigny, chef lieu de Seine-Saint-Denis. la stratification entamée par la présence de dalles de parkings est conservée et optimisée afin de recréer une densité variable. Les huit mètres de hauteur disponibles permettent d’intégrer divers programmes travaillés à l’aide de modules propres. Leur manipulation et implantation sur le site emprunte le modèle de la ville traditionnelle : une centralité autour de laquelle gravitent des logements.

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