Le patrimoine au service d'un territoire

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Mémoire Le patrimoine au service du territoire à l’image du Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône en Dauphiné. Licence Professionnelle : Concervation et Gestion du Patrimoine Bâti

Université d’Aix Marseille I - Antenne d’Arles Promotion 2009/2010



Remerciement : Serge MENUET, président du Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône en Dauphiné (SYMBORD) Nicolas RIDEAU, animateur tourisme et patrimoine du CDRA au SYMBORD Didier LOUVET, Représentant patrimoine du SYMBORD Christian GIROUX, Maire de Montalieu Vercieu José DIAZ, Responsable de la Maison de la Pierre et du Ciment (MPC) et de la Maison du Patrimoine (MP)

L’équipe munipale de Montalieu-Vercieu L’équipe de médiation MPC MP : Barbara, Christelle, Laurie, Sandrine Les stagiaires de la MP : Audrey et Valérie Les professeurs de l’Université d’Aix Marseille I et l’antenne universitaire d’Arles Les membres du jury : Pierre MERINDOL, tailleur de pierre, gérant des Ateliers Mérindol, Avignon Odile CAYLUX, Animatrice du Patrimoine et de l’Architecture, Arles



Introduction La perception du patrimoine, initialement focalisée dans l’évolution de celle-ci sur les monuments remarquables et les sites d’intérêt majeur, s’est élargie au petit patrimoine de proximité : bâti, architectural, industriel, paysager, éléments naturels… et aux savoir-faire. La pratique de ceux-ci et leur gestion sont passées d’une logique stricte de protection et de conservation à des fins culturelles voir politique, à une logique de mise en valeur, qui même si elle passe nécessairement par la conservation au préalable du patrimoine, introduit une notion de plus-value économique. C’est à travers ses deux évolutions que l’on peut aborder l’aspect plus spécifique du patrimoine dans le développement économique local. La difficulté d’appréhender le développement en milieu rural vient de la grande hétérogénéité des espaces ruraux, de la rupture des anciens équilibres socio-économiques fondés principalement sur l’activité agricole et de la difficulté de trouver de nouvelles pistes de création d’emplois et d’activités. Le patrimoine, par sa grande diversité et sa valeur économique, constitue un facteur majeur de ce développement en milieu rural. Le développement économique en lien avec le patrimoine ont aujourd’hui deux fonctions. Tout d’abord, une fonction d’accueil, elle concerne l’accueil touristique, qui peut représenter une activité complémentaire pour les agriculteurs, commerçants, artisans ou justifier la création d’entreprises spécifiques. Puis une fonction de mise en valeur et de sauvegarde des savoir-faire, elle représente des créneaux porteurs en terme d’emplois, à condition de trouver des financements pérennes. L’avenir de l’espace rural ne repose plus seulement sur l’agriculture mais prend également en compte l’ensemble de ses composants et du développement local. Pour définir une stratégie de développement économique d’un territoire rural, il importe de s’appuyer sur l’existant. Il est donc important d’observer une mise en place d’actions de connaissance et de valorisation du patrimoine comme outil de cette stratégie basé sur la valeur patrimoniale du territoire. Et cette observation sera notre problématique. Plusieurs phases sont nécessaires pour atteindre cet objectif : l’évaluation des ressources patrimoniales du territoire, l’identification des projets individuels, l’établissement d’un assentiment entre différents acteurs du territoire pour développer une stratégie réaliste, l’élaboration d’un schéma de valorisation et enfin la mise en œuvre de la stratégie proposée par la réalisation d’actions concrètes. Ma mission a été d’amorcer et de commencer cette démarche sur le territoire du Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône en Dauphiné. Elle me servira donc d’exemple pour répondre au mieux à cette réflexion sur la mise en place d’une stratégie de développement local.



Quelle notion de dĂŠveloppement rural?


Situation géographique

Le territoire étudié est le Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône en Dauphiné (SYMBORD). C’est un territoire ayant une identité administrative depuis 2006. Son but : définir les grandes orientations du développement et de l’aménagement d’un territoire du Nord Isère, recouvrant les communautés de communes :

- de l’Isle Crémieu

- du Pays des Couleurs

- de la Porte Dauphinoise Lyon Satolas.

- la commune isolée de Tignieu – Jameyzieu.

Soit 47 communes, 77 000 habitants en 2009 sur 57 000 hectares. La boucle du Rhône en Dauphiné se situe au cœur de la région Rhône Alpes, au Nord du département de l’Isère. Le Rhône l’encercle au Nord et au Sud des marais sont asséchés créant une île : Isle Crémieu. Le territoire se trouve à l’extrémité Sud/Ouest du Jura. Ce triangle est bien situé dans la région, il profite à l’Est de la région lyonnaise, au Sud de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau et de Bourgoin-Jallieu, et au Nord de la pleine de l’Ain.


Situation historique Le territoire est, comme indique son nom, une province du Dauphiné. La présence de l’Homme est attestée depuis la préhistoire (Grottes de la Balme, Site de Larina), mais se sont les Ligures (peuple gaulois) qui se sédentarisent les premiers. Vers le Vème siècle avant JC, c’est un peuple celte les Ambares qui occupe l’Isle Crémieu. Ils y vécurent sereinement jusqu’au IIème siècle où ils furent vaincu par les Romains. Les Romains permirent une phase de développement durable où de nombreuses Villae (St Romain de Jalionas) furent construites. Au Vème siècle, les Burgondes envahissent pacifiquement la région (nécropoles de Porcieu-Amblagnieu, Verna), mais l’évêque de Vienne fait appel aux Francs pour les chasser, s’ensuit une bataille mémorable : la bataille de Vezeronce (casque de Vézeronce attribué à Clodomir Musée de l’Ancien Evéché, Grenoble). Ils restèrent jusqu’à la mort de Charlemagne. Par la suite, le démembrement de l’empire carolingien amènera la région à changer plusieurs fois de souverain. Avec le traité de Verdun, elle est rattachée à la Lotharingie. Puis ce sera à la province de Bozon, puis au roi de Bourgogne, suzerain des empereurs germaniques. Jusqu’en 1040, le territoire n’a pas d’unité, favorisant les invasions (Lombards, Sarrazins, Hongres). Cette quasi indépendance amènera au XIème siècle l’avènement des seigneurs locaux d’alors : la dynastie des Guigues : les Dauphins. Sous régime féodal, de nombreuses cités ou bourgs fortifiés furent crées : Crémieu, Morestel, Quirieu, Verna…). Les Dauphins régnèrent jusqu’en 1349, lors du rattachement du Dauphiné au Royaume de France. A la frontière de la Maison de Savoie (actuel Bugey : Ain et les départements de Savoie et Haute Savoie) la région fut une terre d’échange culturel, de commerce et de bataille historique : la Bataille d’Anthon. A partir de cette période, le territoire a commencé à s’endormir dont l’activité principale devenait l’agriculture aux profits du commerce qui avait fait sa richesse. C’est à partir du XVIème siècle que la région retrouva une identité économique à travers le développement de la culture du ver à soie animé par Olivier de Serre. La phase d’industrialisation au XIXème siècle l’a impulsée par le développement de cette économie et par l’industrie de l’extraction et de la taille de pierre pour la construction de Lyon et des grandes villes environnantes. La Seconde guerre mondiale a produit l’effet inverse. On observe après cette période un fort exode rural vers les villes et la disparition des économies traditionnelles : agricoles, textiles et exploitation de la pierre et du sol.


Situation socio-économique actuelle

La croissance démographique

Entre 1975 et 1999, la population de la Boucle du Rhône en Dauphiné est passée de 44 523 à 67 611 habitants soit plus de 52 % de population. Toutes les communes (à l’exception d’Arandon et BouvesseQuirieu), ont vu leur population augmenter. Cette croissance est en majeure partie due à la proximité de l’agglomération lyonnaise. Et cette croissance ne cesse d’augmenter.

Carte démographique du SYMBORD Chiffres 2010 de la population

> 3000

> 2000 et < 3000

> 1000 et < 2000

< 1000

Mobilité résidentielle

Le flux de population indique que le territoire exerce une forte attractivité sur l’agglomération lyonnaise notamment dans les communes qui lui sont les plus proches (secteurs de Pont-de-Chéruy et de Crémieu). Entre 1990 et 1999, 13 821 personnes ont quitté le

territoire du SYMBORD tandis que 18 101 venaient s’y installer. Les rhodaniens représentent plus de 45% des nouveaux arrivants (8 214 personnes) entre 1990 et 1999. Les communes situées à l’est du SYMBORD (canton de Morestel), plus éloignées, attirent un certain nombre de personnes depuis le département du Rhône mais également, et dans un mouvement d’ampleur similaire, depuis l’agglomération Nord-Iséroise (Bourgoin-Jallieu, Isle-d’Abeau) et du canton de la Tour-du-Pin. L’agglomération Lyonnaise et l’agglomération Nord-Iséroise sont aussi des territoires d’attraction des personnes quittant le territoire du SYMBORD entre 1990 et 1999 : le solde migratoire restant cependant favorable au territoire. On observe un déséquilibre dans la répartition spatiale de la population. Les communes dont la population


dépasse 3000 habitants se concentrent dans la Communauté de Communes de la Porte Dauphinoise Lyon/ Satolas qui profite de la proximité de l’agglomération lyonnaise et des retombées de l’aéroport Saint Exupéry présent sur ce territoire. S’ensuit trois villes : Morestel et Crémieu sièges des deux autres communautés de communes, et Montalieu ville commerciale depuis son apogée économique due à l’exploitation de la pierre. Cette mauvaise répartition spatiale joue un rôle sur la distribution des services et des commerces qui en est très inégale.

L’âge de la population

On observe sur le territoire une population plutôt jeune par rapport à la moyenne nationale : - 57% a moins de 39 ans (52,6 % au niveau national) et 28 % a moins de 19 ans (24, 6 % au niveau national) ; - 19 % à plus de 60 ans (21,3 % pour l’ensemble de la population française). Cette relative jeunesse s’observe davantage dans le canton de Pont de Chéruy tandis que le canton de Morestel concentre une population plus âgée. On notera cependant :

- Une représentativité de plus en plus faible, depuis les 30 dernières années, des moins de 20 ans

due à la faible rotation des ménages en accession à la propriété (départ des enfants qui vieillissent) et au vieillissement généralisé de la population française.

- Une représentativité en diminution des 20-30 ans sans doute due en partie à une inadaptation de

l’offre de logements à portée de leurs moyens, ainsi qu’un manque au niveau du marché de l’emploi.

Activités et emplois

En 1999, le territoire comptabilisait 18 155 emplois, plus de 28 000 personnes actives habitaient le plateau dont 15 000 travaillaient à l’extérieur : les lieux de travail se situant : 8 500 dans la région lyonnaise, 3 000 dans l’axe l’Isle d’Abeau / Bourgoin-Jalieu, et 1 700 dans la plaine de l’Ain. Cette interdépendance avec la grande région lyonnaise est une richesse qui a fait le développement résidentiel du territoire, mais qui trouve également des limites : - Les déplacements se faisant de plus en plus présents, les encombrements de voies de circulation sont


croissants. - Les nouvelles familles s’intègrent parfois mal dans la vie locale et consomment peu sur place : villages et hameaux se transformant en cité dortoir. Les emplois sont basés sur : le secteur tertiaire, en pleine croissance ces dernières années représentant 53% des emplois sur place ; l’agriculture, essayant de s’adapter au maximum aux contraintes géographiques ; et l’industrie qui connait depuis les années 90 une forte décroissance. La demande de zones artisanales et industrielles est forte dans les secteurs Sud et Ouest. Mais le SYMBORD, veut maintenir le territoire comme poumon vert des grandes agglomérations environnantes et surtout de la région lyonnaise. L’équilibre dans le territoire reste encore à trouver.

Les grands axes de procédures de développement. Le plan de développement local est élaboré à l’initiative des communes et de leurs groupements compétents, par un établissement public de coopération intercommunale ou par un syndicat mixte exclusivement composé des communes ou des intercommunalités compétentes comprises dans le périmètre du territoire. La structure de regroupement actuelle compétente est le Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône en Dauphiné (SYMBORD). Le SYMBORD a été créé pour concevoir, piloter et coordonner des actions tendant à l’aménagement et au développement de la Boucle du Rhône autour de deux grands domaines de compétence :

- L’élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) prévu par les dispositions de la loi SRU.

- La mise en œuvre du Contrat de Développement Rhône Alpes IIe version

Le Schéma de Cohérence Territoriale

Dans le cadre d’un même bassin de vie, le SCOT coordonne les politiques d’urbanisme, d’habitat, d’implantations commerciales, de loisirs, des déplacements, du stationnement et de la régulation du trafic automobile, sur la base d’un projet global de territoire partagé : le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD).


Compte tenu de son échelle et de son caractère prospectif, il fixe des grandes orientations et des grands équilibres. Il apprécie les incidences prévisibles de ces orientations sur l’environnement. Contrairement à l’ancien Schéma Directeur, le SCOT ne comprend pas de carte de destination générale des sols. Toutefois, en fonction de la volonté des élus, il peut identifier ponctuellement des éléments précis à protéger (forêt, vallée...) en définissant leur localisation et leur délimitation. De même, il peut définir les grands projets d’équipements et de services nécessaires à la mise en œuvre de ses objectifs. Afin de répondre aux principes de l’article L 121-1 du code de l’urbanisme, notamment de limiter l’étalement urbain, le SCOT précise les conditions qui permettent le développement prioritaire de l’urbanisation dans les secteurs desservis par les transports collectifs. Si les élus le souhaitent, il peut subordonner l’ouverture à l’urbanisation des zones naturelles et agricoles et les extensions urbaines à la création de dessertes de transports collectifs et à l’utilisation préalable de terrains situés en zone urbanisée et desservis par les équipements. Sur un territoire subissant une pression foncière importante, le SYMBORD a souhaité densifier l’habitat pour consommer le moins de terrains agricoles et naturels possibles. En votant le SCOT, les élus locaux se sont engagés à respecter des règles très volontaristes qui commencent à être traduites et mises en œuvre à travers les PLU des communes. Dans le cadre du Projet d’Aménagement et de Développement Durable, les élus se sont positionnés sur une croissance de population de 20% sur la période 2005/2020, ce qui entraîne la création de plus de 8500 logements. L’autre élément important est l’affirmation d’une identité et d’environnements spécifiques au territoire. Enfin, le développement urbain a été hiérarchisé : certaines communes connaîtront un développement important à la différence de certaines autres, déjà soumises à une forte pression. La méthode utilisée permet de délimiter l’urbanisation dans le temps et l’espace, et de la quantifier en masse et en volume. Ainsi, le foncier est utilisé si nécessaire et de façon économe. Cette méthode de quantification des besoins de logements et de surfaces foncières est complétée par des dispositions qualitatives : intégration d’orientations d’aménagement, recommandations de prescriptions architecturales, recommandations d’études particulières (approche environnementale de l’urbanisme…), dispositifs de mixité sociale ; et des dispositions managériales : accompagnement politique en amont, en aval et au besoin, accompagnement technique en amont et en continu.


Le Contrat de Développement Durable en Rhône Alpes (CDRA)

Les CDRA sont les moyens d’intervention contractuelle privilégiés de la Région auprès des territoires engagés dans un projet de développement local à l’échelle de chaque bassin de vie et d’emploi. A l’initiative de la Région Rhône-Alpes, les Contrats de Développement permettent à tous les territoires de Rhône-Alpes de définir et mettre en œuvre un projet de territoire (financé par des subventions). Un projet collectif Il invite les acteurs du territoire, élus et représentants de la société civile, à se fédérer pour déterminer ensemble un projet de développement centré sur les priorités de la Région : - traiter des sujets prioritaires : économie, emploi/formation, tourisme, patrimoine, environnement, cadre de vie, culture, services aux personnes, santé, habitat, transports et déplacements… - intégrer le principe de développement durable dans les projets. Les principes Le territoire régional est couvert par 45 CDRA. Les modalités de cette intervention reposent sur trois principes clés :

- Travailler ensemble sur les grands thèmes de la vie quotidienne

- S’attacher aux spécificités du territoire

- Innover et expérimenter

La société civile regroupée au sein d’un Conseil Local de Développement (CLD) est associée à toutes les grandes étapes de la vie du CDRA. Le financement La participation régionale s’élève à 30 % en moyenne du montant des actions du contrat, soit une valeur totale maximum de subventions de 5 millions d’€uros. Les 70 % restants sont financés par les collectivités locales : communes, communautés de communes et conseil général de l’Isère. Un Groupe Développement durable spécifique a été mis en place. Il réunit des membres du comité de pilotage, du CLD, ainsi que les animateurs du CDRA. Un outil d’analyse spécifique a été élaboré par ce groupe de travail. Il


a pour objectif de co-construire avec le maître d’ouvrage les opérations du CDRA et de positionner de la manière la plus objective possible les curseurs dans l’outil de positionnement. La finalisation des contrats eux-mêmes (CDRA, PSADER) a nécessité de compléter la méthode d’appréciation du développement durable sur les bases de réflexion de la Région Rhône-Alpes. Méthodologie d’analyse concernant le développement durable

- L’outil de visualisation utilisé est celui proposé par la Région Rhône-Alpes. Il reprend les 4 piliers du

développement durable : économie, environnement, social et gouvernance.

- L’outil de visualisation comprend, outre ces 4 piliers, un critère d’appréciation autour de la notion de

validité correspondant à la pérennité et à la viabilité des actions engagées ainsi qu’à la pertinence de

l’intervention de la région.

Il comprend 17 objectifs répartis en 3 axes.

- AXE 1 - s’inscrire dans un projet d’aménagement durable du territoire

- AXE 2 - valoriser le tissu économique local dans sa diversité

- AXE 3 - promouvoir et développer les services a la population

La logique des acteurs Les acteurs du développement local sont le fruit de la décentralisation de l’Etat. Elle est le transfert de compétences de l’État à des institutions distinctes de lui, ici, les collectivités territoriales. Celles-ci bénéficient alors d’une certaine autonomie de décision et de leur propre budget (principe de libre administration) sous la surveillance d’un représentant de l’État (l’autorité de tutelle).Ce n’est pas un supérieur hiérarchique, il vérifie simplement la légalité des actes émis par les collectivités territoriales. Cette relative autonomie permet aujourd’hui de traiter la diversité des situations locales afin d’y apporter des réponses adaptées. Les collectivités territoriales sont des structures administratives françaises, distinctes de l’administration de l’État, qui doivent prendre en charge les intérêts de la population d’un territoire précis. Une collectivité territoriale est définie par trois critères :

- Elle est dotée de la personnalité morale, qui lui permet d’agir en justice. Alliée à la décentralisation


consistant pour l’Etat à transférer au profit des collectivités territoriales certaines compétences et les ressources correspondantes., elle fait bénéficier la collectivité territoriale de l’autonomie administrative. Elle dispose ainsi de son propre personnel et de son propre budget. Au contraire, les ministères, les services de l’État au niveau local ne sont pas des personnes morales. Il s’agit seulement d’administrations émanant de l’État ; - Elle détient des compétences propres, qui lui sont confiées par le législateur (Parlement collégial qui exerce le pouvoir législatif (adoption des lois et contrôle du pouvoir exécutif). En France, le Parlement est composé de deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.). Une collectivité territoriale n’est pas un État dans l’État. Elle ne détient pas de Souveraineté et ne peut pas se doter, de sa seule initiative, d’organes nouveaux ; - Elle exerce un pouvoir de décision, qui s’exerce par délibération au sein d’un conseil de représentants élus. Les décisions sont ensuite appliquées par les pouvoirs exécutifs locaux. Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, les collectivités se voient reconnaître un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences.

Le Conseil Régional : Rhône Alpes

Rhône-Alpes est l’une des 26 régions françaises. Cette institution est composée de deux assemblées : le Conseil régional et le Conseil Economique et Social régional (CESR). Son rôle est de régler les affaires de la Région au cours d’assemblées et de commissions permanentes. Les compétences du Conseil régional touchent de nombreux aspects de la vie quotidienne des citoyens tels que les transports, les lycées ou encore l’emploi. Les conseillers ont élu un président qui compose l’exécutif avec quinze vice-présidents et six conseillers délégués, chacun responsable d’une politique précise (culture, relations internationales...). Les compétences principales de la Région concernent avant tout : - Les lycées et l’apprentissage. C’est la région Rhône-alpes qui finance la construction et l’entretien des établissements de son territoire, elle s’occupe du budget de fonctionnement de ces lycées et achète du matériel pédagogique comme, entre autres, les outils informatiques et audiovisuels. - La formation professionnelle. L’accès à un emploi durable et pour tous est l’objectif numéro un du


Conseil régional qui finance des formations continues pour les jeunes et les adultes, qui accompagne les Rhônalpins dans leurs changements professionnels et qui développe la Validation des Acquis par l’Expérience (VAE). - Les Transports Collectifs Régionaux. Les trains et autocars bien connus par des milliers de Rhônalpins sont financés par la Région qui aménage également les gares, qui propose des tarifs attractifs pour chacun et qui augmente les fréquences des voyages. - Le développement économique et l’emploi. L’objectif de Rhône-Alpes est d’exploiter tous les gisements d’emplois possibles. Elle soutient ainsi la création ou la reprise d’entreprises, le développement des PME, le regroupement d’entreprises (clusters) sur des pôles d’activité stratégiques pour l’économie régionale (environnement, agroalimentaire...). - L’aménagement du territoire. La Région s’est dotée d’une palette d’outils complète afin d’œuvrer à un développement équilibré de son territoire qui respecte à la fois le progrès social, l’efficacité économique et la protection de l’environnement. En un mot : le développement durable. En 2004, une nouvelle phase de décentralisation (l’Etat passe le relais aux Régions dans certains domaines) s’est ouverte. Ainsi le Conseil régional a intégré les personnels Techniciens, Ouvriers et de Service (TOS) des lycées, les formations sanitaires et sociales (infirmières, assistantes sociales...) ainsi que le service de l’inventaire du patrimoine culturel. Le Conseil régional développe aujourd’hui des actions dans d’autres domaines tels que l’aide internationale, la santé, le sport ou encore les énergies renouvelables. Les CDRA sont les moyens d’intervention contractuelle privilégiés de la Région auprès des territoires engagés dans un projet de développement local à l’échelle de chaque bassin de vie et d’emploi.

Le Conseil Général : Isère

Au sens strict, le conseil général est l’assemblée délibérante du département, en tant que collectivité territoriale : structure administrative, distincte de l’administration de l’État, qui doit prendre en charge les intérêts de la population d’un territoire précis. Il est formé par la réunion des conseillers généraux. Le conseil général, depuis la loi de décentralisation de 1982, « règle par ses délibérations les affaires du département » en particulier la création des services publics départementaux, la gestion des biens des départements et son budget.


Il est donc une des ressources financières du CDRA au même titre que le Conseil Régional. Le budget du Conseil général de l’Isère est de 1,4 milliard d’euros, dont environ 150 M€ pour les transports collectifs, 125 M€ pour les personnes handicapées, 125 M€ pour les personnes âgées, 115 M€ pour l’enfance, 95 M€ pour les routes, 100 M€ pour l’éducation, 90 M€ pour la cohésion sociale, 55 M€ pour l’aide aux communes, 50 M€ pour la sécurité, 30 M€ pour la culture. Un quart est consacré à l’investissement. Par rapport à la moyenne des Départements français, le Conseil général de l’Isère est très impliqué dans les transports, le développement économique, le handicap, la culture, l’eau, l’environnement et le tourisme. En raison de son poids institutionnel et financier, et du caractère multipolaire de l’Isère, le Conseil général pèse fortement dans l’organisation et l’animation de l’action publique départementale. Il a adopté une posture de pilote de projets, et il s’est engagé dans des opérations ambitieuses et innovantes (pôle européen Minatec de micro et nanotechnologies, grands projets routiers, projets de transport, musées départementaux, etc.).

Le SYMBORD

Le territoire est identifié comme « cœur vert » de l’agglomération lyonnaise. Sa dimension est en majorité rurale (moins de 3 000 habitants) à part les villes périurbaines comme le Canton des Portes Dauphinoises, et les villes administratives comme Morestel et Crémieu. Il connait depuis plusieurs années des mutations dans les domaines sociaux, économiques, des modes de vie et de l’habitat, dues à une pression urbaine et foncière de l’agglomération lyonnaise. Les communes voisines constituent une source d’emplois et de services (ex : la plaine industrielle de l’Ain). Inversement, au niveau résidentiel et touristique mais aussi économique, la Boucle du Rhône est pour les populations de ces agglomérations, un espace très attractif en raison de la qualité de vie, des espaces naturels et une ambiance rurale. On observe pourtant un déséquilibre économique entre le Sud du territoire et le Nord du fait de la proximité lyonnaise. C’est pour cela quand 2006, les Communautés de Commune de l’Isle Crémieu, du Pays des Couleurs,


de Porte Dauphinoise Lyon Satolas, et la commune isolée de Tignieu - Jameyzieu, ont trouvé important de penser à un schéma de développement non pas chacun pour soi mais ensemble à l’échelle du territoire en créant le SYMBORD : permettant l’aide financière des collectivités territoriales avec la mise en place d’un des Contrats de Développement Durable en Rhône-Alpes (CDRA). Son objectif est de parvenir à un aménagement optimal et équilibré du territoire. Le SYMBORD est créé par les acteurs et leurs structures agissant sur le territoire de la Boucle du Rhône en Dauphiné. Il s’inscrit donc dans une dynamique interrégionale avec le SCOT et le CDRA, et œuvre pour la construction d’une réponse positive et prospective à la double attente environnement/économie. Dans ce contexte, en tant qu’instance neutre (travaillant pour l’ensemble des acteurs de façon équilibrée) et créative, les objectifs du SYMBORD sont de mettre en relation constructive les différents niveaux des acteurs : communauté de commune, commune, structure communale, de rendre compte de la spécificité du territoire dans les politiques nationales de regroupement administratif, de prendre en compte le plan d’action régionale en faveur du développement durable et local. Suite à un diagnostic, le SYMBORD a permis de désigner les enjeux principaux du territoire : - S’inscrire dans un projet d’aménagement durable du territoire : préservation et aménagement des milieux et du cadre de vie. - Valoriser le tissu économique local dans sa diversité : développement des activités et des emplois. - Promouvoir et développer les services à la population : mettre l’Homme au cœur du projet.

Le Conseil Local de Développement (CLD)

La création des Conseils Locaux de développement prévue par la Loi d’Orientation d’Aménagement et de Développement Durable du 25 juin 1999 vise au renforcement de la concertation locale et de la participation des représentants de la société civile aux choix d’aménagement et de développement du territoire. Depuis Mars 2009, le CLD s’est constitué en association Loi 1901. Il regroupe des personnes physiques et morales qui représentent la société civile, professionnelle et citoyenne du territoire. Cette représentation s’organise en quatre collèges : collège des citoyens, des associations, des entreprises et des institutions.


Le CLD a pour mission de participer à la mise en œuvre du Contrat de Développement en partenariat avec les élus :

- En participant par l’intermédiaire de son Président au Comité de pilotage du CDRA - En s’impliquant dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du CDRA - En participant à la concertation menée par l’instance territoriale participative de chaque Conseil Territorial Emploi Formation (CTEF) - En formulant des avis sur les politiques régionales territorialisées (habitat, foncier ...) - En répondant à des demandes spécifiques du Comité de pilotage ou en s’autosaisissant de sujets de réflexions en lien avec le projet de territoire - En veillant et observant le territoire afin d’identifier les problématiques émergentes - En travaillant à la mise en réseaux des différents acteurs du territoire - En participant à l’information, la sensibilisation et la consultation de la société civile et des citoyens

Les administrateurs du CLD participent activement aux groupes de travail et comités de pilotage des différentes actions sur chacun des grands axes du CDRA. L’animatrice du CLD a en charge pour l’année 2009 la mise en œuvre de l’action Rapprochement Ecole Entreprise, elle va participer activement à l’action sur les services à la population et les outils de communication autour de ce sujet et travaillera en étroit partenariat avec les structures porteuses des actions dans le domaine de l’agriculture et du développement de l’artisanat d’art.

Les Communautés de Commune (CC)

L’objet de la Communauté de Communes est de favoriser le développement des Communes membres par la mise en œuvre coordonnée de toutes les infrastructures et équipements collectifs nécessaires et la gestion de tous les services communs qui seraient jugés utiles. La Communauté de Communes est particulièrement constituée pour promouvoir sur le territoire une politique de développement économique et social, de création et de gestion des infrastructures et des services d’accompagnement nécessaires. Aménagement, entretien et gestion de zones d’activités industrielles, commerciales, tertiaires, artisanales,


touristiques, portuaires ou aéroportuaires actuelles et futures qui sont d’intérêt communautaire. Sont d’intérêt communautaire toutes les zones d’activités. Actions de développement économique d’intérêt communautaire. - L’immobilier d’entreprise au sein des zones d’activités - Etude et mise en place d’une couverture très haut débit sur le territoire - Actions de promotion et d’animation économique en faveur du tissu industriel, artisanal et commercial en dehors du commerce de proximité - Soutien à la création d’entreprise - SCOT, schéma de secteur - Les plans d’occupation des sols (ou leur équivalent dans la nouvelle loi) restent de compétence communale. - Zones d’aménagement concerté d’intérêt communautaire. Sont d’intérêt communautaire les zones d’aménagement concerté recevant de l’activité économique sur plus de 80 % de leur surface.

Les Communes (C)

La commune est parmi les divisions administratives, la circonscription la plus petite. Sa mission est de gérer du concret, de l’utile et du nécessaire. Elle applique les décisions prises à l’échelle du territoire. Une commune est une collectivité territoriale, une personne morale de droit public et dispose d’un budget pour réaliser ses projets. Le budget est constitué pour l’essentiel des transferts de l’État (dotation globale de fonctionnement notamment) et des impôts directs locaux : taxes foncières (portant sur les propriétés), d’habitation et professionnelles (acquittées par les artisans, les commerçants et les entreprises). Chaque commune constitue une structure indépendante appelée collectivité locale. Elle est gérée de manière autonome par un maire et son équipe. La commune a un double rôle :

- Elle sert d’intermédiaire entre l’Etat et les citoyens pour certaines formalités administratives

- Elle gère des responsabilités locales de manière autonome

Les compétences des communes sont identiques quelle que soit leur taille. Elles ont une vocation générale instituée par la loi du 5 avril 1884 : « le conseil municipal règle, par ses délibérations, les affaires de la commune.


Si la commune est l’échelon qui a été le moins concerné par la décentralisation consistant pour l’Etat à transférer au profit des collectivités territoriales certaines compétences et les ressources correspondantes, ses missions ont néanmoins été élargies. Pour l’aider à les réaliser, elle s’entoure de techniciens employés dans des institutions.

Outils mis en place sur le thème du tourisme et du patrimoine Le territoire a connu différentes procédures de développement par la complémentarité entre tourisme et patrimoine.

1989-1995 Pays d’Art et d’Histoire de l’Isle Crémieu

MO : SIVU pour le développement touristique et culturel de l’Isle Crémieu (6 communes : Crémieu, Morestel, Saint Chef, Hières sur Amby, La Balme les Grottes, Annoisin-Châtelans) AMO : Maison du patrimoine de l’Isle Crémieu

1996-1999 Contrat de développement touristique du Nord Isère

MO : Comité d’expansion Elargissement du territoire à 46 communes (suite à la demande de la Région) Budget : 5 M € Participation financière annuelle : 0.75 €/hab.

2000 : Création du GOTSI en vue de la préparation du CDRA

GOTSI = Groupement des Offices de Tourisme et des Syndicats d’Initiatives

2001-2006 CDRA Boucle du Rhône en Dauphiné

MO : Regroupement d’EPCI (comité de pilotage) AMO : Comité d’expansion/GOTSI (volet Tourisme) Budget : 4 M € Participation financière annuelle : 0.50 €/hab.

2009 Dissolution du GOTSI 2008-2013 CDRA II : procédure actuelle

MO : SYMBORD Budget prévu pour le CDRA Tourisme (9 actions) : 3.2 M € Participation financière annuelle : 0.50 €/hab.


Conclusion La notion de développement local est apparue en France en 1982 avec la Loi Defferre sur la décentralisation de l’Etat. Elle donne plus de pouvoir aux collectivités territoriales pour mener des projets locaux. Et devient une politique d’aménagement plus pertinente car adaptée à chaque territoire. Le territoire de la Boucle du Rhône en créant le SYMBORD participe à cette décentralisation. Les orientations d’aménagement et de développement qu’il a entrepris, doivent permettre de rééquilibrer le territoire et de lui redonner un nouveau dynamisme. Prenant en compte différentes échelles du territoire (communautés de commune, communes…), il s’adapte aux mieux à la diversité tout en réfléchissant à une valeur d’ensemble. Le milieu rural (à l’exemple du territoire du SYMBORD) ne manque pas de ressources humaines ou physiques. Mais ce capital de ressource n’est pas comme dans le passé, clairement défini ni inscrit dans un modèle de fonctionnement économique. Il est donc peu exploitable selon les logiques de la production et de la consommation de masse. De ce fait, le développement d’un territoire rural : - Ne se mesure pas uniquement aux travers des critères classiques de rendements, de progrès technologiques et de revenus, - Ne se limite pas non plus à un secteur particulier, ce qui se traduirait par des actions cloisonnées et partiellement efficaces, - Ne peut non plus se réduire à la seule mise en œuvre de moyens et d’actions structurantes (aménagement, procédure…) La création diversifiée d’emplois d’une part, les bénéfices multiples d’autre part (d’ordre économique, social et culturel) sont les deux signes tangibles de développement rural. La mobilisation des ressources pour atteindre ce double objectif repose sur la définition d’une stratégie globale et d’un véritable projet de développement de territoire. Au-delà, des projets individuels, qui restent indispensables, c’est donc en fait une vraie dynamique qu’il convient de mettre en mouvement. Pour créer une dynamique, il faut avant toute chose s’appuyer sur l’existant. Depuis quelques années, l’intégration du patrimoine dans le développement économique est très perceptible, conséquence de la prise de conscience de la grande diversité patrimoniale du milieu rural et de son rôle moteur dans la création d’activités nouvelles et d’emplois.



Pourquoi le patrimoine comme ressource d’un territoire?


Rappel : Le territoire du Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône est aujourd’hui le poumon vert de l’Est agglomération lyonnaise, mais c’est aussi une région étroitement liée à la ville de Lyon et au Rhône qui l’entoure d’un point de vue historique, économique et sociologique. Il regroupe les communautés de commune de l’Isle Crémieu, du Pays des Couleurs, de la Porte Dauphinoise Lyon/Satolas et de la commune isolée de Tignieu Jameyzieu. Il s’étend sur 57 000 hectares et comprend 77 000 habitants. Il possède un patrimoine d’une grande diversité : de l’architecture rurale en pierre ou pisé, à un patrimoine industriel riche : le textile, la pierre et le ciment…, en passant par des témoins historiques et culturels (cité médiévale de Crémieu, les toiles d’Auguste Ravier, les nombreuses chapelles ou églises rurales, les monuments commémoratifs…). Ce patrimoine découle de « savoir-faire » transmis de génération en génération. Des inventaires ont été réalisés au niveau des communautés de commune de l’Isle Crémieu et de Morestel. Mais, un seul a été mis sur la Base de Mérimée, et ils ont été produits sans aucune harmonie entre eux. De nombreuses structures culturelles sont en place et en attente de collaboration entre elles. Ce patrimoine étant vaste, un gros travail est à fournir pour sa mise en valeur et sa protection.

Identification du patrimoine dans la Boucle du Rhône en Dauphiné

Contexte environnemental

Nature des sols La région se divise au niveau géologique en 3 parties. La première, le plateau calcaire, il représente les 3/5 du territoire. La deuxième est constituée de collines molassiques vers le Sud. Enfin au Sud/Est la troisième est constituée de dépôts d’alluvions du Rhône, car celui-ci immergeait souvent cette partie avant qu’il soit canalisé. Ainsi, de part sa diversité géologique, et les influences climatiques, on peut trouver : Des zones humides Elles sont relativement nombreuses d’origine glaciaire pour les lacs et les marais (verrous glaciaires, barrages morainiques). On les rencontre sur le parcours des ruisseaux, sur les plans d’eau. Sur l’Isle Crémieu, on dénombre près de 150 étangs, ayant pour la plupart une origine humaine (pêche, loisirs). Parmi eux, on peut


dénombrer un grand nombre de tourbières réaménagées en étangs. La faune et la flore La grande diversité des milieux rencontrés est due aux grandes variations des principales composantes : profondeur du sol, nature du sol, pente, exposition, altitude, etc... Elle a des répercussions sur la végétation. Celle-ci est donc extrêmement variée : ainsi, l’Isle Crémieu apparaît comme la limite Nord de certaines plantes typiquement méditerranéennes. En ce qui concerne la faune, il faut souligner la présence d’une avifaune d’une grande richesse qualitative dans l’Isle Crémieu. Les forêts 28 % de la surface cadastrale de l’Isle Crémieu est boisée, soit un peu moins de la moyenne Rhône-Alpes (31 %), mais plus que les plaines environnantes (16 %). De valeur marchande peu élevée, les forêts sont d’une beauté indiscutable. Elles sont essentielles à la vie naturelle, par conséquent à la chasse, à l’épuration de l’eau, chose importante sur un relief karstique.

Une terre : des hommes

L’architecture traditionnelle Le bâti traditionnel de notre région est facilement reconnaissable, il se caractérise notamment par son matériaux très typique : le Pisé (au Sud), la Pierre (au Nord et à proximité des bassins carriers) et ses magnifiques toitures dauphinoises.

Le pise

Le pisé fut utilisé de tout temps et dans toutes les régions du globe. Il apparut au Sud Est de l’Isle Crémieu au XVIIIe siècle. Ce matériau est obtenu par compactage de terre sableuse et d’argile.

La pierre

Au Nord, il y a des pierres. Ces maisons typiques ont comme propriété de pouvoir être montées sur plusieurs étages et d’être ainsi moins sensibles au temps que les maisons en pisé. Le toit était généralement à l’origine en lauzes.

Le toit à la dauphinoise

Il est le plus courant dans le Sud de l’Isle Crémieu. Il se caractérise par ses quatre pans à forte pente et ses tuiles écailles. La forte pente se termine par une rupture de pente : le Coyau.


Le toit « souabe »

Plus rare, c’est également un toit à quatre pans, couvert de tuiles, mais complètement différent de part sa forme galbée. Ils auraient été construits par des prisonniers souabes de l’empire austro-hongrois.

Le toit « mansard »

Quatre pans et 3 pentes dont la seconde est très abrupte. Ce type de toit permet d’aménager un volume pour rendre les combles habitables.

Le toit en lauze

Ces toits à deux pans que l’on trouve dans le Nord de la région, sont souvent près des carrières. Ils disparaissent de plus en plus : le coup de restauration étant trop élevé. Il existe encore aujourd’hui une carrière de lauze en exploitation à Annoisin.

Le toit en « pas d’oiseau »

Certaines toitures en lauze possèdent des « mantelures » ou « pas d’oiseau », cela servait à abriter la maison de la pluie. A leur sommet, était posée une pierre en forme de pain de sucre appelée « charveyon » témoin d’une coutume ou croyance oubliée. Le petit patrimoine rural On compte dans ce patrimoine tous les édifices ou éléments en lien direct avec l’utilisation de l’eau. On peut citer dans ce thème : les lavoirs, les puits, les fontaines, les moulins, les canaux et ouvrages hydrauliques, les bachas ou abreuvoirs, les écluses… Pour faciliter la compréhension, les inventaires détaillés seront mis en annexe. Ci-dessous, nous citerons les grands thèmes et les éléments qui en résultent. Le patrimoine hydraulique On compte dans ce patrimoine tous les édifices ou éléments en lien direct avec l’utilisation de l’eau. On peut citer dans ce thème : les lavoirs, les puits, les fontaines, les moulins, les canaux et ouvrages hydrauliques, les bachas ou abreuvoirs, les écluses… Le patrimoine sacré On relève dans ce thème tout le petit patrimoine concernant la religion : chapelles, oratoires, cimetières, croix, statuaires, … Il est généralement sur du domaine privé.


Le patrimoine communautaire Nos anciens vivaient en communauté, cela permettait de partager les tâches difficiles ou d’amoindrir le coup de production. On compte dans ce patrimoine commun : les fours à pain, les bancs publics, les places de foire et d’halle, les bascules, les pressoirs à vin, les plâtres… Même, s’ils sont souvent privés, ils sont de toute façon d’utilité publique. Le patrimoine agricole On comptabilise dans ce thème tout le patrimoine lié à l’exploitation agricole. On peut citer : les chapits, les bories, les glacières, les pigeonniers, les cabanes de berger, les murs de pierres sèches, pierres plantes…, les suets et aires de battage, les bigues… Les paysages agricoles Aujourd’hui les champs vallonnés sont recouverts de culture céréalière : foin, maïs, blé, tournesol et colza. Mais, on peut encore observer des cultures traditionnelles comme la pomme au Bouchage et le tabac dans les environs de Morestel. Depuis 1973, on observe sur la région dans le domaine viticole : une Appellation d’Origine Contrôlée : le vin des Balmes Dauphinoises. Dans une région, où il y a une centaine d’années chaque famille avait sa propre vigne, il n’en reste plus beaucoup aujourd’hui. Quant à l’élevage, alors que nos anciens avaient au minimum deux chèvres par maison, les troupeaux sont devenus rares. On observe encore ici et là quelques élevages de bovin mais ces traditions sont en voix d’extinction à cause d’un coût trop élevé au niveau de la production. Le textile

Le ver a soie

Dans les années 1600, Olivier De Serre fait planter des muriers pour l’élevage des vers à soie dans la région. Une fois que le ver a fait sa chrysalide, on ébouillantait les cocons puis on les envoyait dans les usines de filage pour enfin les emmener sur Lyon pour le tissage de la soie. On observe en témoin de cette exploitation de nombreux muriers au bord des routes (les feuilles de murier étant l’alimentation des vers à soie), et des grosses


fermes abritant des magnaneries (lieu où l’on élevait le ver).

Les ateliers de soierie

Suite aux révoltes des canuts en 1830 dans le quartier de la Croix Rousse à Lyon, les Soyeux (ceux qui produisaient la soie) se délocalisèrent dans la région. En effet, ils y trouvaient le travail bon marché des gens de la terre, bien moins exigeants que les « canuts » (tisseurs lyonnais).

La soie artificielle

En 1845, le Comte Hilaire de Chardonnet s’installa en Isle Crémieu, pour y effectuer des recherches sur la maladie du ver à soie dans le village de Charrette. Ces recherches le conduisirent à inventer la soie artificielle. S’il reste aujourd’hui un héritage scientifique du Comte de Chardonnet, les murs où il a habité pendant toute sa vie s’effondrent dans l’indifférence générale.

Hexcel, l’heritage du textile

L’entreprise Hexcel compte trois sites industriels dans la région. Elle est l’héritière du savoir-faire des tisserands. Aujourd’hui elle est spécialisée dans le tissage du verre et du carbone pour l’aéronautique, les circuits imprimés et le sport. Elle possède son propre centre de recherche assurant encore pendant quelques années le textile sur le territoire. La pierre et ses dérivées Le sol riche et diversifié de la région permet une exploitation du sol optimal encore aujourd’hui, de la pierre à la tourbe en passant par le ciment tout un savoir-faire qui évolue.

L’apogée de la pierre de Villebois

Les premières pierres à avoir navigué sur le Rhône vers Lugdunum, étaient surement de provenance de Brangues près du fleuve. Industrie disparue après les Romains. C’est au XVIIIe et XIXe siècle qu’on observe l’apogée de l’exploitation des carrières au Nord de la région dans un bassin carrier appelé Villebois. Cette pierre servit au développement des villes autour du Rhône et de ses rivières (Lyon, Vienne, Chambéry…). Au début du siècle, on comptait environ 70 carrières en exploitation.

L’exploitation de la pierre aujourd’hui

On constate, aujourd’hui, encore cinq entreprises en exploitation. Le métier a subi de nombreuses évolutions. Elle est utilisée actuellement pour ses capacités esthétiques (utilisation en marbrerie), la facilité d’extraire de gros monolithes, une bonne tenue dans le temps (non gélive) et une homogénéité dans les bancs.


La chaux

Le sol du Nord est riche en calcaire et en marne : ingrédient important pour la création de chaux. Le sol fut donc exploité pour cette activité industrielle au début du XXe siècle. Cette activité prenait le relais de l’exploitation des carrières en pierre de taille et complétait l’activité agricole.

Le ciment : Vica

En 1910, l’entreprise VICA vient s’implanter dans le Nord de la région sur les anciennes usines à chaux : un site privilégié par des carrières abondantes de marne et de calcaire. Aujourd’hui, avec une production de plus de 2 000 000 de tonnes de ciment par an, l’usine est la première du groupe.

La tourbe

Les tourbières sont des milieux humides où la matière organique se crée plus rapidement qu’elle ne se décompose. L’accumulation de celle-ci non décomposée s’appelle de la tourbe. Très riche, elle a été très longtemps exploitée pour se chauffer, actuellement elle est utilisée à des fins horticoles.

Le train de l’est

Le chemin de fer de l’Est Lyonnais a été un des acteurs du développement des carrières de l’Isle Crémieu. La nécessité d’accroitre l’expédition va se faire sentir en 1850. La région voit le prolongement de la ligne en 1885 jusqu’à son coeur. Bien que la voie ferrée ait été supprimée et les rails enfouies, la trace du ballast est toujours présente, de même subsistent certaines infrastructures chargées d’histoire qui peu à peu s’effacent de la mémoire du site : emplacement de la rotonde sur le quai proche du quai de Porcieu (Les marinières), la gare PLM de Montalieu (à l’entrée du site de la Vallée Bleue), le quai de chargement d’Amblagnieu, le « pont du pendu » en bordure du fleuve … Ces ouvrages désaffectés, sont toujours présents dans les paysages pour témoigner de l’intensité de l’activité économique. Aujourd’hui, un bout du chemin de fer, reliant le barrage de Sault Brenaz et la gare PLM de Montalieu, sert de voie pour un petit train touristique. Le nucléaire : Super Phénix Dans les années 80, on mit en place dans le Nord de la région une centrale nucléaire nouvelle génération. Projet et technologie innovants, elle fut le fruit de nombreuses prises d’intérêt. Intérêt politique : de nombreux financements de l’Etat furent mis en place pour le projet. Intérêt environnemental : de nombreuses manifestations furent mises en place contre le projet avec des manifestants venant de la France entière… Mais ce projet fut un désastre, mis en service en 1986, il fut arrêté en 1998 car la centrale consommait plus d’énergie qu’elle n’en


produisait. Le coût de la centrale en production aura été de 9.15 milliards d’euros. Aujourd’hui, la centrale a beau être arrêtée depuis une dizaine d’années, elle trône encore dans le paysage. Et restera surement là pour les générations futures. La mémoire

Le peintre ravier et les autres

En 1919, l’Ecole des Beaux Arts de Lyon ouvrit une période sur le thème du paysage. Les professeurs invitaient leurs élèves à croquer en plein air. Dès lors le plateau de Crémieu devient une destination privilégiée pour les peintres. Leymarie, Courbet, Allemand, Corot, Daubigny et biens d’autres vinrent dessiner les paysages ensoleillés de la région. Le peintre le plus productif fut François Auguste RAVIER, il produisit de nombreuses toiles autour de Morestel : une maison lui est d’ailleurs dédiée : la Maison Ravier, site d’exposition temporaire autour du thème de la peinture.

Le rouge et le noir

Le village de Brangues fut le théâtre d’une tragédie en 1827 : l’assassinat de la femme du Maire par un jeune séminariste. Cette histoire peut connu de nos jours, fut l’inspiration du célèbre roman Le rouge et le Noir de Stendhal. Les paysages décrits sont eux aussi inspirés de la région.

Les monuments aux morts

Comme dans toutes les communes de France, trône un Monument aux Morts dédié aux victimes des guerres 14/18 et 39/45. Ces monuments furent l’objet d’une réflexion certe patriotique mais avant tout artistique conceptualisée par des sculpteurs hors pairs. Aujourd’hui, ils font partie du patrimoine et des paysages de notre région.

Les actions de valorisation existantes.

Les Monuments Historiques Une quarantaine de monuments sont classés ou inventoriés par les Monuments Historiques. Une zone Natura 2000 Le site de l’Isle Crémieu est un site d’une très grande richesse écologique. Il est d’une superficie de 5 809 hectares soit 10% de la surface totale du territoire. Il compte au moins 23 habitats d’intérêt communautaire, dont 7 prioritaires, et 35 espèces de l’annexe II de la directive Habitats, dont 13 espèces d’invertébrés et 12


espèces de mammifères. Les espaces muséographiques ou sites patrimoniaux visitables

Musée de la lauze : Annoisin Chatelans

Un espace musicographique tourné autour des pierres qui recouvraient les toits des maisons d’autrefois : technique d’extraction et de mise en place, histoire du matériau, vie des pierreux...

Les grottes de la balme : La Balme les Grottes

Site naturel, elles permettent une approche sensible de la nature, de l’histoire de notre terre et du monde cavernicole. Ce site abrite une grande diversité de phénomènes liés au monde souterrain.

Espace d’exposition claudel / stendhal : Brangues

Le site retrace l’univers de la littérature de Paul Claudel, célèbre auteur du XIXe siècle. Mais aussi, il nous fait découvrir le décor et les faits divers qui furent l’inspiration de la grande œuvre classique «le rouge et le noir» de Stendhal.

Cité médiévale : Bouvesse Quirieu

Quirieu était au Moyen Age une véritable place forte du Dauphiné : contrôlant l’accès au Rhône. Aujourd’hui cette cité n’est plus qu’un tas de ruines que des passionnés tentent de faire revivre.

Cité Delphinale : Cremieu

La cité fut un des chefs lieu de la dynastie des dauphins. Ses ruelles sinueuses, ses remparts, son château et sa halle majestueuse témoignent de cette époque. Aujourd’hui de nombreux artisans sont venus s’installer animant le village tout au long de l’année.

Ancien couvent des visitandines : hospice : Cremieu

Maison du patrimoine : Hières sur Amby

Le musée retrace le peuplement du plateau de l’Isle Crémieu de ses origines à aujourd’hui.

Site archéologique de Larina : Hières sur Amby

Ce site retrace l’occupation d’un promontoire de la préhistoire à la période mérovingienne. Il est le résultat de quinze années de fouilles.

Maison de la pierre et du ciment : Montalieu Vercieu

La maison témoigne de l’économie industrielle autour de la pierre dans le bassin de Villebois. Elle livre les secrets des pierres du pays, de l’histoire des techniques et de celle des hommes qui d’hier à aujourd’hui se sont intéressés à ce matériau.


Maison Ravier : Morestel

Dédiée à Auguste Ravier, ce lieu d’exposition réunit des œuvres de l’artiste et présente des expositions temporaires consacrées à la sculpture et à la peinture.

Maison du pays des couleurs : Morestel

Le musée relate le «savoir faire» et l’identité du territoire du pays des couleurs à travers un double espace, un permanent et l’autre abritant des expositions temporaires.

Tour médiévale : Morestel

Le site présente des expositions temporaires contemporaines des artistes de la région.

Auberge des peintres : Optevoz

Une auberge traditionnelle, propose de mélanger plaisirs culinaires et plaisirs des yeux avec une exposition temporaire des peintres paysagistes du XIXe siècle tels que Corot, Daubigny, Rouviere...

Villa gallo romaine du Vernai : Saint Romain de Jalionas

Cette villa est un site archéologique témoignant de l’antiquité. Il représente une des plus vastes «villa» galloromaine du sud de la France.

Château de single : Verna

La Maison de la Pierre et du Ciment et la Maison du Patrimoine de Hières sur Amby travaillent au service du SYMBORD à travers leurs deux missions :

- Médiatisation et Valorisation du Patrimoine

- Acteur de Développement Local

Deux structures au service du territoire

La Maison de la Pierre et du Ciment

La Maison de la Pierre et du Ciment est un service municipal de la mairie de Montalieu-Vercieu. Le service de médiation culturelle est assuré par l’équipe de la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby qui met à disposition le personnel nécessaire à son bon fonctionnement. Cet espace d’exposition récent au sein duquel sont utilisés des outils de médiation et de muséographie moderne, met en valeur le patrimoine du bassin carrier de Montalieu-Vercieu à différentes échelles : locale,


régionale, nationale et même internationale. En lien direct avec les acteurs de la filière pierre, les services des collectivités et les associations de valorisation du patrimoine, l’équipe travaille à la mise en valeur du patrimoine carrier, géologique, architectural ainsi que du matériau pierre et de ses savoir-faire traditionnels du territoire. Le travail de la pierre est un élément structurant de l’extrême nord du territoire qui allie mémoire et innovation. Cette spécificité de matériau et de savoir-faire permet d’établir des liens étroits avec les architectures traditionnelles proches, indissociables de leurs milieux.

La Maison du Patrimoine de Hières sur Amby

Le service municipal de la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby emploie quatre personnes à temps plein qui interviennent sur deux structures culturelles, patrimoniales et environnementales majeures du nord du territoire. L’équipe de la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby dispose d’une longue expérience en termes de connaissance, de médiation et de valorisation culturelle des patrimoines locaux. Depuis plus de vingt ans, cette structure a mis au service du patrimoine local une équipe multidisciplinaire. Ses actions et ses interventions recouvrent divers domaines dans le but d’avoir une vision transversale du territoire, telles que l’archéologie, l’architecture locale, les arts et traditions populaires, la gestion et la médiation environnementale. La gestion d’un musée archéologique dans une commune classée en ZPPAUP, d’un site archéologique classé Monument Historique et de deux Espaces Naturels Sensibles, ont permis à la Maison du patrimoine de confronter et d’adapter des données scientifiques et techniques aux paramètres de la vulgarisation et de la médiation, à but pédagogique et touristique. Forte de son expérience du territoire, elle a su nouer des liens étroits avec les acteurs locaux et, à leur demande, conduire de nombreux projets de médiation et d’ingénierie du patrimoine. Les actions de cette structure peuvent être réunies dans ces trois maîtres mots : conserver, étudier et transmettre.

Le regroupement des deux structures

La Maison de la Pierre et du Ciment est une structure appartenant et gérée par la commune de Montalieu- Vercieu. C’est un espace d’exposition récent au sein duquel sont utilisés des outils de médiation et de muséographie modernes. Cet espace met en valeur le patrimoine du bassin carrier de Montalieu-Vercieu à différentes échelles : locale, régionale, nationale et même internationale. Avant 2009, il n’existait pas à proprement parler de service de médiation culturelle au sein de la Maison de la Pierre et du Ciment (MPC). La relance ou la création


d’un service de médiation culturelle est essentielle au fonctionnement et à la communication d’une structure patrimoniale comme la MPC, dont le rayonnement peut aller bien au-delà de la sphère du Nord Isère. La commune de Hières-sur-Amby et son personnel culturel, l’équipe de la Maison du Patrimoine de Hièressur-Amby (MPH), ont proposé en 2009 de développer le service de médiation de la MPC en se basant sur sa longue expérience en termes de médiation culturelle du patrimoine local et en s’appuyant sur un réseau de partenaires. Le but de cette collaboration est de mettre à la disposition de la Maison de la Pierre et du Ciment les moyens humains nécessaires à son bon fonctionnement. La convention qui fut établie entre les deux structures, consiste à la mise en place des modalités de cette mise à disposition de personnel et fixe le cadre d’une collaboration fructueuse pour les deux municipalités : dans le but de créer une synergie entre les deux structures et pour mettre en place une gestion et une direction communes.

Leurs missions

Médiation, animation culturelle du territoire

Le patrimoine du territoire de la Boucle du Rhône en Dauphiné sert de support à des animations culturelles. La mission première des deux structures est de rendre accessible ce patrimoine. Elles s’adaptent à chaque clientèle à qui elles ont à faire. Pour les individuels : L’équipe de la MPC et de la MP continue de travailler sur un programme d’activité riche et maintient l’évènementiel pour relancer la fréquentation et amorcer la réappropriation de la structure, en proposant de nombreuses animations culturelles variées : concert (musique au musée), événement thématique (journées de la pierre) dans le cadre du patrimoine : les individuels étant la clientèle la moins nombreuse. Pour les groupes : L’équipe de la MPC/MP met en place des fiches de présentation des activités proposées aux groupes : visites guidées de la MPC et de la MP, d’une carrière abandonnée, d’une tufière, d’une mare, ateliers pédagogiques


: archéorium, découverte de la typologie architecurale, initiation à la taille de pierre… D’autres produits sont proposés en partenariat avec des professionnels surtout du bassin carrier de Montalieu-Villebois, notamment des visites de carrières en activité et d’ateliers de transformation. Le principe de ses animations est de s’adapter au mieux à la demande des visiteurs mais aussi au patrimoine existant sur le territoire.

Acteur de développement local

Dans la mesure où le territoire de l’Isle Crémieu est doté d’un fort potentiel touristique (poumon vert de l’agglomération lyonnaise), les deux structures souhaitent s’inscrire dans la dynamique qui est celle de cette région depuis quelques années avec la création du SYMBORD. Ainsi, des partenariats se sont développés entre différents acteurs locaux : associations, monuments historiques, offices du tourisme… Ils participent activement depuis quelques années à des groupes de travail. Ces groupes de travail ont été constitués pour réfléchir à des projets de valorisation de ce territoire. En 2010, le SYMBORD lui confie la mission de travailler à une réflexion sur le développement local et économique par le patrimoine, les deux structures connaissant bien la région.

Les Hommes Les deux structures sont municipales : la Maison de la Pierre dépend de la commune de Montalieu-Vercieu et la Maison du Patrimoine de la commune de Hières sur Amby. L’équipe des deux structures est composée d’une personne à la Maison de la Pierre et de deux personnes pour la Maison du Patrimoine, coordonnée par un responsable commun : José DIAZ. Les fonctions de chaque salarié sont pluridisciplinaires : de l’accueil, à la médiation, en passant par la construction et la réalisation de projet. Les projets sont débattus et décidés en équipe puis validés par le responsable avant d’être envoyés vers les élus.


CONCLUSION Tout au long de son évolution, la société conserve l’essentiel de son passé et de la mémoire de ses anciens afin de préserver et renforcer son identité pour continuer à vivre dans son milieu, tout en y accueillant les visiteurs et les nouveaux venus. L’une des principales spécificités du monde rural en France est la grande richesse de son patrimoine naturel et culturel diversifié, dont la protection et la mise en valeur peuvent être la source de nombreuses opportunités de développement. Cette diversité du patrimoine est l’atout essentiel du monde rural et de ses villages, symbole d’un art de vie qui touche les habitants eux-mêmes mais aussi l’ensemble des français et bon nombre d’étrangers. Les bénéfices de la valorisation sont multiples. Le patrimoine est un héritage collectif qui permet, quand on le ravive de mobiliser et de mettre en mouvement toute une population afin de créer des activités nouvelles. Tous les secteurs d’activités sont concernés par le patrimoine dans le développement économique local en milieu rural. Le champ d’activités est donc très large dans ce domaine et sous les différents aspects de l’économie. Toutes ses initiatives impliquent tous les acteurs et partenaires tournant autour d’une stratégie spécifique à chaque territoire rural. Les activités liées au patrimoine sont nombreuses et diversifiées :

Patrimoine et Culture

Le patrimoine peut servir de support à des animations culturelles (spectacles, films, concerts…). Les monuments et leurs environnements offrent un décor privilégié pour la promotion d’évènements artistiques et culturels.

Patrimoine et Industrie

Des entreprises d’un type nouveau peuvent être créatrices d’emplois à partir de structures judicieuses des atouts naturels d’un site ou du patrimoine bâti existant, tout en conservant une finalité de productivité et en respectant l’identité du territoire rural (ex : l’exploitation actuelle des carrières et de la taille de pierre.).

Patrimoine et Agriculture

Les produits du terroir, leur place dans la vie quotidienne de la population locale et dans le milieu rural


environnant, constituent un patrimoine important qui permet de personnaliser les productions agricoles et les territoires et de développer des activités annexes liées notamment au tourisme (restauration, hébergement, artisanat, circuits…)

Patrimoine artisanat commerce et services

Ces activités représentent un élément important dans le développement rural. La présence du boulanger, de l’épicier ou de la poste en milieu rural contribuent à la vie et à l’animation d’un village et de son environnement plus ou moins proche, favorisant l’arrivée de populations et d’activités nouvelles. Mais, l’utilisation judicieuse du patrimoine peut aussi permettent l’installation d’artisans et de commerçants pratiquant des activités originales, particulièrement enrichissantes pour le milieu local.

Patrimoine et Tourisme

Le tourisme est une des clés majeures du développement rural et représente actuellement un potentiel important en termes de création d’emplois. La mise en valeur du patrimoine rural représente un vecteur essentiel de développement du tourisme local. La richesse et la diversité du patrimoine sur le territoire national permettent de mettre en œuvre des projets touristiques variés intégrant les spécificités locales tant au niveau de l’architecture que de la mémoire de ses habitants, et générer ainsi des activités nouvelles et des emplois. Il ressort de manière évidente, que la création d’une activité en milieu rural est très liée au territoire sur lequel elle se développe. Le patrimoine dans tous les sens du terme constitue une base de réflexion fondamentale. Associé au potentiel humain et productif local, dans le respect de l’environnement et de la culture du territoire, il est capable de générer une dynamique nécessaire au développement. La plus grande partie du territoire (notamment l’Isle Crémieu et le Pays des Couleurs) est ponctué d’éléments urbains, vernaculaires, paysagers, diversifiés et variés (maisons fortes, lavoirs, patrimoine industriel…). Ce patrimoine est encore trop peu mis en valeur et préservé. Aussi, il semble nécessaire de développer les projets patrimoniaux en termes de valorisation touristique, mais aussi de connaissance et d’appropriation par la population locale.



Un exemple d’action patrimoniale.


Emergence d’un projet : Inventaire et Schéma de Valorisation du Patrimoine Le contexte Dans le cadre du CDRA dirigé par le SYMBORD, une étude a été demandée pour répondre à l’enjeu de s’inscrire dans un projet d’aménagement durable du territoire afin de préserver et d’aménager les différents milieux et le cadre de vie sur le territoire tout en prenant compte que le patrimoine est aussi un enjeu économique à ne pas sous estimer. L’étude a été mise en place dans l’année 2010. Elle a pour objectifs de préserver et de mettre en valeur le petit patrimoine local sur l’ensemble du territoire. C’est aussi favoriser la prise de conscience collective de la richesse du petit patrimoine local et son potentiel touristique.

Les objectifs Ils se répartiront sous la forme :

- Un inventaire large de tout le petit patrimoine

- La définition d’un schéma de valorisation

- La mise en place de pistes de réflexion sur la mise en place de produit touristique

Si certains inventaires ont été réalisés (DRAC, Conseil général de l’Isère, AMAPAC), un schéma de valorisation comprenant l’inventaire mais aussi une stratégie de mise en valeur et de promotion à l’échelle des 42 communes n’a jamais été réalisé. Aussi, afin de maintenir la conservation de ce patrimoine sur ce territoire, le Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône en Dauphiné, les Communautés de communes et les communes concernées désirent engager une réflexion sur sa valorisation et sa promotion. Par ailleurs, cette étude est mentionnée dans le Document d’Orientations Générales (DOG) du SCOT de la Boucle du Rhône en Dauphiné, qui le préconise pour notamment proposer par la suite des « mesures ciblées en faveur du patrimoine bâti ». Les élus du territoire ont décidé d’élaborer une action dans leur projet CDRA. Cette action 2-4 concerne la mise en place d’un « inventaire, la préservation et la mise en valeur des différents types de patrimoine bâti rural ».


La mission globale correspondant à l’action 2-4 du CDRA est répartie en 3 phases : Inventaire et schéma de valorisation, Travaux de valorisation et Actions de communication. Cette étude ne vise que la première phase même si des orientations vers les travaux à réaliser seront définies. Un budget global de l’action a été estimé à 500 000 €.

Méthodologie Les objectifs de l’étude se répartissent comme suit : -

Un inventaire large de tout le petit patrimoine local (public/privé d’utilisation publique)

-

Définition d’un schéma de valorisation : approfondissement des données des éléments

répertoriés en phase 1 en fonction des thèmes retenus ; Cibler les éléments à aménager et donner des priorités de travaux et de valorisation. -

Donner des pistes de réflexion sur la mise en place de produits touristiques autour de la

valorisation du petit patrimoine.

Organisation / Gouvernance

Le maître d’ouvrage de cette action est le SYMBORD, en partenariat avec les Communautés de Communes du Pays des Couleurs et de l’Isle Crémieu, les communes de Chavanoz, Janneyrias, Pont-de-Chéruy. Aussi, afin d’assurer le suivi tout au long de l’étude, il a paru essentiel de mettre en place un Comité de suivi Patrimoine qui pilotera l’étude. Ce Comité de suivi (composé du SYMBORD, CCIC et CCPC, communes de Chavanoz, Janneyrias, Pont-de-Chéruy, Région, Département, CAUE) s’est déjà rencontré à 2 reprises. En outre, un Comité restreint de suivi technique réunissant les élus référent et les techniciens des collectivités concernées accompagnera le travail du bureau d’études retenu et prendra des options d’orientation en fonction des éléments choisis. Un tel travail ne saurait être réalisé sans le soutien des acteurs du territoire. Dans une vision la plus endogène possible, l’équipe de la Maison du Patrimoine prendra contact, dès le début de l’étude, avec l’ensemble des communes concernées, ainsi que les associations locales et personnes ressources du territoire. Cette collaboration aura pour but d’informer du travail en cours, de consulter les données déjà acquises et


de parfaire la connaissance du territoire.

Contenu de l’étude

Inventaire En tant que bureau d’étude les structures de la MP/MPC ont dû spécifier sur quelle typologie de patrimoine il souhaite intervenir en précisant quels éléments seront pris en compte. L’inventaire est une liste des éléments du patrimoine qui présentent un intérêt culturel, historique, scientifique et ethnologique. Le territoire concerné par l’étude possède un patrimoine riche et divers, témoin de la richesse historique, culturelle et industrielle du territoire. Cet inventaire est établi afin de faciliter la sauvegarde et la mise en valeur des éléments patrimoniaux par des actions de conservation et de médiation touristique. Un inventaire exhaustif du petit patrimoine rural de la boucle du Rhône nécessiterait une quantité très importante de travail et le but de ce travail est de permettre aux collectivités locales de mettre en place un schéma de valorisation, donc seuls seront inventoriés les éléments patrimoniaux publics ou privés à usage public. Par la même occasion les éléments patrimoniaux monumentaux et mobiliers faisant déjà l’objet d’inventaire par les services de la DRAC et du Conseil Général de l’Isère, ne seront pas pris en compte dans cette étude. Une maîtrise foncière étant indispensable, si un élément patrimonial privé est évalué comme portant un intérêt majeur, il sera possible d’organiser la maîtrise foncière par le biais d’une convention et/ou d’un bail emphytéotique. Afin de définir des thèmes porteurs, il a été nécessaire de classer ces éléments en sous parties : patrimoine religieux, industriel, naturel…et de définir l’état sanitaire global de ces éléments (très bon, bon, moyen, médiocre…). Les éléments inventoriés sur le territoire seront classés selon leur nature et/ou utilisation afin de définir les thèmes porteurs. Forte de son expérience sur le territoire, l’équipe de la Maison du Patrimoine propose la


classification suivante. Cette liste est exhaustive et sera complétée au cours de l’inventaire. Patrimoine naturel Zones humides

Cascades et sources

Grands sites paysagers

Grands arbres

Parcs et jardins

Rhône

Patrimoine bâti Lié à l’eau Moulins - Lavoirs - Bâchas, Fontaines et Pompes - Ponts, Ouvrages hydrauliques Religieux Croix - Chapelles, Oratoires - Statuaires et Autels Banal Fours - Places, places de marché ou Halles - Pressoirs - Cadrans solaires Agricole Chapits, Bories, Pigeonniers - Glacières - Suets, Bascules, Silos Industriel Carrières communales - Transport, Quais et Voies ferrées - Fours à chaux, Forges, Usines Républicain Monuments aux morts, Stèles commémoratives - Bâtiments publics remarquables Un inventaire par commune sera dressé. Il prendra en compte les éléments publics et privés à usage public de chaque municipalité. Cet inventaire sera ensuite adressé à chaque commune (y compris une cartographie).


Première phase de l’inventaire : inventaire quantitatif

Etat des lieux général : Dans un premier temps, un inventaire des travaux existants sera réalisé : recensement des travaux d’inventaires opérés sur le territoire. Parallèlement, une bibliographie sera réalisée à partir d’ouvrages de références et des fonds locaux. Ce travail bibliographique, débouchera rapidement sur une première prise de contact avec les personnes ressources du territoire. Lors de la présentation du projet aux élus du territoire, une fiche de travail sera jointe au courrier. Cette phase de recherche sera complétée par la rédaction d’une fiche signalétique par commune comprenant les informations administratives, les contacts du territoire (élus, associations patrimoniales, personnes ressources …), la bibliographie ainsi qu’une carte indiquant les limites administratives. Suite à ce travail de compilation, des enquêtes de terrains seront organisées. Dans un souci d’efficacité, il est prévu de s’appuyer sur les compétences locales (personnes ressources, équipes municipales et associations) avec la volonté de créer une dynamique commune autour de ce travail d’inventaire. Indexation et cartographie des éléments recensés : A l’issue de cette première phase d’inventaire, la liste exhaustive de ces éléments sera synthétisée sous forme de tableau et cartographiée afin de fournir, dans un premier temps, aux collectivités du territoire un élément de connaissance des patrimoines et, dans un deuxième temps, devenir un support destiné à la diffusion et à la valorisation des patrimoines. Le tableau comportera plusieurs colonnes indiquant :

-

le numéro de l’élément inventorié

-

le lieu

-

le nom

-

le type

-

les matériaux

-

le domaine et l’accessibilité


-

la localisation (commune et communauté de commune)

- les coordonnées Lambert 2 étendues Ce tableau permettra de localiser rapidement par la localisation et par la typologie, les éléments patrimoniaux recensés. Chaque élément répertorié dans ce tableau sera reporté sur une carte au 1/10 000 avec une légende précise, chacune correspondant à une typologie de patrimoine précise établie en amont. Des pictogrammes communs à toutes les communes du territoire de référence seront créés dans un souci de lisibilité transversale. Trois rendus seront adressés aux collectivités territoriales : -

par commune

-

par communauté de communes

-

à l’échelle du territoire de l’étude

Ces cartes, textes et tableaux seront fournis à la fois dans un format papier et dans un format numérique (Word, Excel, PDF, Illustrator, SIG …) Ces outils de connaissance seront évolutifs, afin de laisser la possibilité aux acteurs du territoire d’enrichir a posteriori cette base de données. Le schéma directeur : A la fin de cette première partie d’inventaire un schéma directeur sera établi en collaboration avec le Comité de suivi Patrimoine afin de définir les axes de valorisation : des éléments structurants de l’inventaire pouvant créer des liens entre les différentes parties du territoire. La seconde partie de l’inventaire sera dictée par ces choix d’objectifs.

Deuxième phase de l’inventaire : inventaire qualitatif

Dans un deuxième temps, les éléments forts du patrimoine, pouvant créer des liens sur le territoire, feront l’objet d’un relevé plus précis. Plusieurs outils, déjà utilisé sur le terrain par l’équipe de la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby, seront utilisés.


Le travail de terrain : La fiche de terrain doit permettre de localiser de manière précise l’élément relevé, de l’identifier et de proposer une description la plus précise : forme, matériaux et savoir-faire. Des personnes différentes sont appelées à intervenir dans ce projet, il est donc important que le document de travail soit unique pour garantir une prise en compte similaire de tous les éléments patrimoniaux. Cette observation doit permettre de dresser un état sanitaire précis du bâtiment qui définira par la suite les actions à préconiser aux collectivités. Cette description sera complétée par des données historiques et bibliographiques afin de fournir une base de données complète facilitant les travaux de valorisation. Ce travail de description sera complété par une série de prises de vues de l’élément patrimonial. Ces photographies permettront de constater l’état sanitaire de l’élément au moment de la réalisation de l’inventaire et de la replacer dans son environnement immédiat. Ces données visuelles viendront appuyer le travail écrit et les préconisations du schéma de valorisation. La création des fiches individuelles : Les données de terrains seront compilées sous la forme d’un document individuel, une sorte de « carte d’identité patrimoniale ». Toutes les données seront intégrées (cartographiques, zonage P.O.S. ou P.L.U., images, description, état sanitaire, données historiques etc.). Il s’agira d’être le plus complet possible. Comme pour la première phase, il est prévu de s’associer à toutes les personnes ou organismes ressources intervenant dans de champ de compétence, le CAUE par exemple… Ces fiches de travail seront mises en forme selon des normes qui les rendent comparables, consultables et utilisables par tous. Elles ont pour vocation d’enrichir la connaissance d’un patrimoine commun pour décider de son avenir. Le document final doit pouvoir rester ouvert pour être enrichi au gré des travaux effectués par les collectivités et associations des territoires. Un index des photographies sera joint à ces fiches.


Schéma de valorisation

Une fois l’inventaire réalisé, le bureau d’études devra mettre en place une méthodologie permettant de définir des priorités liées à la valorisation du petit patrimoine, et de cibler les travaux à effectuer. Ce schéma de valorisation devra être défini comme suit : -

Faire ressortir des fils conducteurs, des points communs

-

Faire des propositions thématiques et dont les éléments choisis seront plus détaillés

que dans l’inventaire. Des priorités de travaux et de mise en valeur devront être établies. L’état sanitaire de l’élément sera plus détaillé et devra mettre en lumière les aménagements à effectuer. Ces propositions tiendront compte de la propriété et de l’usage du bâti concerné. -

Des propositions d’outils de valorisation touristique (circuits touristiques…).

-

Donner des orientations pour que la protection et la mise en valeur du petit patrimoine

soient prises en compte dans les futurs PLU. Le schéma de valorisation sera abordé dès la fin de la première phase de l’inventaire afin de faire ressortir les points communs majeurs du territoire et les éléments patrimoniaux définis comme prioritaires pour leur état sanitaire et leur valeur patrimoniale et touristique. L’inventaire qualitatif permettra de définir les propositions sous forme de :

-

Travaux indispensables à la valorisation et la sauvegarde de l’élément patrimonial

-

Propositions de conception d’outils de valorisation.

Travaux indispensables à la valorisation et la sauvegarde de l’élément patrimonial Dans le premier cas, il sera nécessaire de prendre en compte l’intérêt des abords de l’élément en corrélation avec le zonage (POS ou PLU). Les critères de l’état sanitaire définis dans la fiche individuelle seront la base des préconisations de travaux à mettre en œuvre soit dans un but de « rafraîchir » ou de consolider l’élément patrimonial. Les techniques et les matériaux à utiliser seront abordés et compilés dans la définition d’une typologie prenant en compte les spécificités architecturales des éléments du petit patrimoine de la « Boucle du Rhône ». Dans les


cas complexes et où la structure même du bâtiment est en cause une étude architecturale plus « fine et poussée » pourrait être confiée à un cabinet d’architecte. Des propositions de conception d’outils de valorisation Dans le second cas, la valeur patrimoniale et l’attractivité touristique de l’élément seront prises en compte. Des propositions d’outils de valorisation touristique seront émises. On peut d’ores et déjà classer ces projets de valorisation et de médiation en deux grandes catégories : les individuels et les collectifs. Les individuels : Dans ce cas de figure chaque projet de valorisation est propre à un élément patrimonial. Ce type de médiation est essentiellement basé sur une signalétique d’interprétation, basée sur les paramètres à mettre en valeur. Les outils les plus utilisés sont les panneaux, les lutrins, les tables de lecture et d’interprétation. Dans ce cas, chaque bâtiment ou édifice peut être pris d’une manière individuelle, mais aussi d’une manière collective ou transversale si ses outils de médiation sont intégrés dans un projet collectif (sentier, route touristique …) Les collectifs : Dans la mise en synergie des éléments du patrimoine local, la mise en place d’une stratégie de médiation collective semble être une manière visible de mettre en place le schéma directeur ou « fil conducteur ». Cette démarche consiste à mettre les éléments individuels dans un projet collectif. En fonction de l’orientation du « comité de suivi patrimoine » les unités de patrimoine retenues pourraient être organisées sous la forme de routes touristiques ou de sentiers thématiques. Ces routes ou sentiers pourraient être définis d’une manière thématique. Dans ce cas, un même thème est repris de manière récurrente dans l’ensemble du territoire. (Exemple : route des fontaines et des lavoirs, le chemin de l’eau, etc.) On peut aussi aborder ces projets collectifs d’une manière territoriale, le thème fédérateur pris en compte


étant une unité territoriale. (Exemple : le petit patrimoine de telle commune, communauté de commune ou territoire de la boucle du Rhône, etc.) Dans ces projets de route ou de sentier, les informations peuvent être contenues dans de la signalétique individuelle (exemple : panneaux) et le lien est fait par le biais d’une carte. Une autre manière de penser pourrait consister dans le fait que toutes les informations patrimoniales ou touristiques seraient contenues dans un livret. Sur le terrain apparaîtront uniquement des marques discrètes (ex : numéro, pictogramme, etc.). Ces préconisations seront détaillées et développées pour chaque cas de mise en valeur patrimoniale et touristique. Définition d’une typologie A ce titre, une intervention sur le patrimoine bâti devra être recommandée en fonction des spécificités de l’élément et du savoir-faire local. Un guide des bonnes pratiques pourrait être élaboré. Au cours de la réalisation de cet inventaire sur les 42 communes, une typologie des différents éléments patrimoines va se dégager. Différentes caractéristiques liées aux formes, aux matériaux et aux savoir-faire, permettront d’identifier les spécificités de l’élément patrimonial. Cette typologie doit permettre aux collectivités du territoire de mieux connaître leur patrimoine pour mieux le valoriser ou intervenir lors de travaux de restauration. Une attention toute particulière sera portée sur la prise en compte du développement durable (travaux, ressources locales…).



BILAN A ce jour, les actions entreprises permettent de dire qu’une dynamique de développement est lancée sur le territoire de la Boucle du Rhône en Dauphiné. Mais beaucoup de chemin est à faire pour réaliser ce projet. Rien ne peut se conclure si aucun dialogue ne se créé entre les collectivités territoriales, les mairies, la population et tous les acteurs de l’économie locale. Dans notre cas, l’intercommunalité est nécessaire pour mener une démarche de développement rural avec l’échelle pertinente du SYMBORD. Même si ce territoire a aujourd’hui peu d’identité commune et fédératrice, son regroupement permet de ne plus se sentir en marge des territoires environnants (agglomération lyonnaise et de l’Isle d’Abeau.). A travers ce projet d’inventaire, le territoire recherche de constituer un ensemble patrimonial qui puisse créer un lien entres les différentes communes et devenir ainsi un des éléments moteur d’une démarche de développement. La grande hétérogénéité et le déséquilibre des territoires ruraux obligent les communes, collectivités territoriales et acteurs locaux à travailler ensemble. La pertinence du projet résulte du choix de l’échelle du territoire. Pour fonctionner, le territoire a besoin d’une identité commune, d’un dysfonctionnement commun ou encore une volonté de rassemblement pour faire face à de plus grandes unités urbaines. A travers l’exemple du SYMBORD, nous pouvons déterminer certaines conclusions et répondre à notre problématique : l’importance de la mise en place d’action de connaissance et de valorisation comme outil d’une stratégie de développement rural basé sur la valeur patrimoniale du territoire. Dans notre exemple, les projets qui vont découler des orientations stratégiques, vont favoriser la fédération et la création d’une identité territoriale. En effet, il est important que tous les acteurs se sentent impliqués dans le projet. Les collectivités ont le pouvoir de retentir fortement sur l’ensemble du territoire concerné et peuvent donc être qualifiées de structurantes pour le développement de ce territoire. Les grandes orientations doivent être ainsi réfléchies et choisies en fonction des éléments existants. Pour cela le patrimoine présent devient un atout majeur et joue un rôle moteur pour le développement. En plus d’impulser une dynamique nouvelle et fédératrice sur le territoire, elle permet également de revaloriser un territoire dans son ensemble. C’est en travaillant avec l’existant, en prenant en compte cette richesse et en la renforçant que peut se développer l’identité d’un territoire et se distinguer d’un autre : l’espace rural a ces particularités, il doit être valorisé.



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