Laure BUISSON : mes articles
http://visle-en-terrasse.blogspot.com/
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[LE CONCEPT]
Vis[LE] = Ville = Vis le = Ressens l'espace et pratiques le ! Ce blog est une plate-forme d’échange et de débat, permettant également d'exprimer nos coups de gueule sur la relation entre "Bâti et Homme". Des sujets d'actualités seront présentés, mais aussi nos découvertes et nos réflexions. Le principe est simple : un site, des articles, des personnes venant de tout horizon, des sujets cosmopolites et internationaux… s'exprimant sur notre espace de vie : tout cela avec la rigueur scientifique, un approche pédagogique et une ambiance humoristique. Notre but est de démocratiser l’espace bâti et de sensibiliser la population sur son quotidien : apprendre à voir l’espace urbain. Pour cela, les thèmes abordés doivent avoir les champs les plus larges possibles : urbanisme, sociologie, architecture, économie, tourisme, théories et doctrines, législation, patrimoine bâti, savoir faire, histoire, arts des rues… Bonne marche en ville ! L'équipe de Vis[le]
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[L’EQUIPE] LAURE BUISSON 23 ans - Arles / Beauvais / Rhône-Alpes Dans l'équipe : Rédactrice en chef Formation : - Licence Professionnelle "Conservation, Gestion du Patrimoine Bâti" / 2010 / Arles - Université Aix-Marseille - BTS "Animation et gestion touristiques locales" / 2009 / Lycée de l’Hôtellerie et du Tourisme de Grenoble - Licence 1 en Architecture / 2007 / ENSA Grenoble Compétences : Architecture - Espace Rural - Législation - Patrimoine - Tourisme Spécialités : Médiation pédagogique - concertation - gestion - communication CV - BOOK : ici Ses articles : ici CHARLINE SOWA 23 ans - Grenoble / Bratislava Dans l'équipe : Webmastrice du blog et Reportrice Formation : - Licence en Architecture / 2008 / ENSA Grenoble - Master Science du territoire, spécialité "Urbanisme, Habitat et Coopération Internationale" / 2010 / UMPF – IUGrenoble - Master 2 en Architecture, spécialité "Aédification, Villes et Territoire" / 2010-2011 / ENSA Grenoble Compétences : Architecture - Coopération internationale - Graphisme - Urbanisme (Projet urbain et planification) Book : ici ( au 1 Mars 2010 ) Ses articles : ici MARINE CHEVALIER 24 ans - Grenoble/Lyon Dans l'équipe : Reportrice Formation : - Licence en Architecture / 2009 / ENSA Grenoble - Master 1 en Architecture / 2009-2010 / Mimar Sinan University Istanbul - Master 2 en Architecture, spécialité "Aédification, Villes et Territoire" / 2010-2011 / ENSA Grenoble Spécialités : Architecture - Patrimoine - Projet urbain Ses articles : ici REPORTEURS ET REPORTRICES OCCASIONNEL[LE]S Neil Hammouni Pierre Campistron Sarah Thille Sandra Caillault Pour nous contacter : vis.le.en.terrasse@gmail.com
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[Sommaire] (Classement en décroissant : du plus récent aux plus anciens)
L’Hôtel de la Marine : l’utilisation du patrimoine de l’Etat Schéma de cohérence territoriale : SCOT Vers une démarche de citoyenneté par la sensibilisation
p 09 p 12 p 14
Le pavillon de l'arsenal
p 17
Les illuminations de noël.
P 19
Culture/politique de ville
p 22
CHORD
p 25
Démarrer l'été par le feu
p 28
Patrimoine et espace urbain au japon
p 31
L’avenir des structures patrimoniales
p 33
Construire en pierre : hier et aujourd'hui
p 35
La Villeneuve de Grenoble (38)
p 38
Montre moi ton jardin je te dirais qui tu es ?
p 41
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L’HÔTEL DE LA MARINE : L’UTILISATION DU PATRIMOINE DE LA NATION
Historique du Patrimoine Monumental Français
La politique en faveur du patrimoine résulte de deux épisodes marquants de l‟Histoire Française : la Révolution et la Séparation de l‟Eglise et de l‟Etat. 1789, la Révolution Française éclate. La population antiroyaliste réagit sous la forme de pillage et de destruction des biens royaux ou symboliques d‟un système royaliste (la bastille, châteaux, tombeaux de la Cathédrale de St Denis…). Face à cette réaction (normale en temps de révolution, actuellement l‟Egypte : suite à sa révolution de son système politique, subie une période de pillage des fouilles archéologiques et des monuments : pyramide, temple…) un courant est créé par les intellectuels de la Révolution et déclare le patrimoine royal comme appartenant à tous comme bien national. 1905, L‟Eglise se sépare de l‟Etat. Les édifices cultuels sont confiés à l‟Etat et aux collectivités locales. La séparation affirme la supériorité de l‟Etat dans ce domaine. Dans les années 70, la décentralisation notamment culturelle (transfert de certains biens aux collectivités territoriales), marque la nouvelle étape de politique patrimoniale. Le souci de préservation a facilité la connaissance du patrimoine, mais l‟ampleur de la tâche n‟aurait pu suffire sans la participation d‟autres acteurs de l‟Etat. Décembre 2010, une loi relative au Patrimoine Monumental Français est présentée et proposée par le Senat. Elle dénonce le non encadrement d‟un « processus de précaution permettant de garantir la cohérence de la politique patrimoniale nationale ». L‟objectif est de « réactiver le principe pour transférer des monuments appartenant à l'État, identifier les monuments ayant une vocation culturelle, et enfin encadrer la procédure de transfert des monuments de l'État aux collectivités territoriales ».
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Cette proposition de loi fait suite à la polémique de la vente de l‟Hôtel de la Marine à Paris.
L’Hôtel des Gardes Meubles dit de la Marine
Louis XV lance le projet d‟aménagement de l‟espace libre entre le Jardin des Tuileries et les Champs-Élysées au XVIIIe siècle. Il est composé de la Place de la Concorde et l‟Hôtel des Gardes Meubles dit de la Marine. Cet ensemble est conceptualisé par le premier architecte du roi : Ange-Jacques GABRIEL.
L‟Hôtel du Garde Meuble accueille les collections du royaume (les biens les plus précieux : tapisserie couronne du roi…) où elles sont entretenues et restaurées si nécessaire (actuellement on pourrait les confronter aux archives et sous sols des grands musées français par l‟importance de leur bien). L‟Hôtel par les biens qu‟il abrite mais surtout par la qualité de ses boiseries et de ses décors intérieurs. « Bien que remaniés sous le Second Empire, les grands salons d'apparat et surtout la Galerie Dorée conservent encore certains éléments du décor d'origine. » J.-M. De PEROUSE
A la révolution, de nombreux pillages furent produits et les bijoux de la couronne volés. Libre d‟occupation, le Ministère de la Marine profite de cette opportunité en 1792 et s‟y installe définitivement jusqu‟à aujourd‟hui. En 2009, la Marine Nationale lance son projet de déménagement pour rejoindre le Ministère de la Défense dans le XVe arrondissement. L‟Hôtel est mis en vente,
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le déménagement est prévu pour 2012. Cette décision a pour conséquence de créer une polémique sur le devenir des biens de l‟Etat entre public et privé.
La polémique de l’Hôtel de la Marine
Nicolas SARCOSY président de la République propose de louer de façon emphytéotique l‟Hôtel à un bailleur privé et lance un appel d‟offres (bail emphytéotique = contrat de location sur une longue durée de 99 à 999 ans). Divers projets sont présentés, certains farfelus, d‟autres catastrophiques pour l‟intégrité du monument. (J‟entends par intégrité le respect du bâtiment et de son patrimoine culturel). L‟un surtout soulève plus de réactions que les autres : « le projet la Royale » par Alexandre ALLARD (projet soutenu par l‟ancien Ministre de la Culture Renaud DONNEDIEU DE VABRES et en tête des projets proposés). « Depuis huit ans, je cherche à réaliser quelque chose qui manque en France dans le monde du luxe, lequel est devenu luxe de masse. On est passé à côté de l'aspect fondamental, celui de la recherche de l'authentique, avec moins de marketing et plus de créativité. Cela se traduit par un lieu pour l'incarner. Avec l'hôtel de la Marine, on a une superstar.[…] Le cœur du projet, c'est un lieu rassemblant toutes les formes d'expression des arts plastiques, un lieu de rencontres, d'expositions, d'événements pour les marchands, les artistes, les mécènes, les galeries, les collectionneurs, les musées, les fondations. » Extrait de l‟interwiew d‟Alexandre ALLARD par Le Monde du 22 janvier 2011 Ce que reprochent les réactionnaires : Le projet ne prend pas en compte le devenir du mobilier présent dans l‟Hôtel (commandé et confectionné pour le site et conserver depuis à l‟interieur). La notion d‟ouverture au public et elle aussi pas mentionné (temple du luxe et de la richesse). La prise de position de l‟Etat de rentabiliser (gagner des sous) avec l‟Hôtel de la Marine. Suite à ses réactions (soutenues par des personnalités et intélectuels de la France), le Président de la République a proposé la création d‟une commision (suite aussi à la proposition de loi du Sénat voir plus haut) lors de ces vœux à la Culture et à la Communication de ce début d‟année.
En quoi cette polémique pose-t-elle un débat dans la politique patrimoniale ?
La question posée à travers cette réaction est le devenir de notre patrimoine. A ce jour, de nombreux bâtiments ne vivent plus (inoccupés, coutent à l‟Etat ou aux collectivités territoriales…). Il est donc important de leur donner une seconde chance une seconde vie. Mais à quelle condition ? Le patrimoine public appartient à tous (chacun peut donc le visiter et le découvrir : par exemple pendant les journées du patrimoine). Le faire devenir privé ou en gérance privé, le propriétaire ne serait plus obligé de le mettre à disposition de la population. Sa fonction de vitrine de luxe montre la suprématie des riches sur les pauvres et non plus un bien à tous que l‟on soit riche ou pauvre. Donc remet en question les notions fondamentales d‟un bien public. Je vous laisse donc réfléchir cette question et espère pouvoir en discuter avec vous.
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SCHEMA DE COHERENCE TERRITORIALE : SCOT
Illustration R. JEYSSEL (PADD NI) tiré du supplément du Dauphiné Libéré spécial SCOT du Nord Isère
Suite à l‟article de Marine, Lyon : ses politiques pour une évolution urbaine, il nous a semblé intéressant de s‟attarder sur une définition et une explication de l‟outil d‟aménagement urbain : le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT).
Définition
Un territoire est composé de contrastes : démographique, économique, dans les déplacements, les services, les zones naturelles et agricoles mais aussi par son sol, son histoire… Le SCOT est un document d‟urbanisme à l‟échelle d‟un territoire pour permettre une vue d‟ensemble et générer un équilibre à l‟intérieur d‟un périmètre défini. Le but est de prospecter et d‟anticiper le développement dans le futur pour les 30 prochaines années. On parle donc de développement durable.
Pourquoi un Schéma de Cohérence ?
Depuis une trentaine d‟année, on observe dans nos paysages une forte croissance démographique produisant des mutations économiques et des déplacements de plus en plus longs. Cette croissance engendre une nonhomogénéité des territoires avec une centralisation de l‟espace urbain et des services en périphérie des grandes villes mais aussi une évolution de la pollution et de la dégradation des espaces ruraux. En 2000, la loi relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbain du 13 décembre, incite à la création de cet outil pour rééquilibrer les espaces attractifs (espace urbain, économique et de loisir) avec les espaces sensibles (espace agricole, forestier, naturel…).
Déroulement
Les domaines d‟interventions du SCOT sont assez larges : urbanisme, habitat, développement économique, loisir, déplacement, implantation des services et des zones commerciales… Il est élaboré à l‟initiative des communes et de leurs groupements par un établissement public (ex : METRO pour l‟agglomération grenobloise, GRAND LYON pour l‟agglomération lyonnaise) ou par un syndicat mixte exclusivement composé de communes compétentes et comprises dans le périmètre du SCOT (ex : Syndicat Mixte de La Boucle du Rhône en Dauphiné).
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Le traitement du SCOT est assez libre pour que chaque SCOT s‟adapte à son territoire. Il doit cependant répondre à une méthodologie précise.
Les étapes de sa mise en place :
Pour mettre en place le SCOT plusieurs étapes sont nécessaires. Le diagnostic : bien comprendre le passé et identifier les grandes questions auxquelles le projet devra apporter des réponses. Le projet d’aménagement et de développement durable : la définition des axes d‟orientation à prendre au niveau politique. C‟est la pièce centrale du SCOT. Le document d’orientations générales : Ce document développe les modalités du développement urbain et des axes d‟orientation. Chaque commune comprise dans le territoire du SCOT doit respecter et appliquer les modalités de développement prescrit par le SCOT. Elle doit traduire les grands axes à travers son Plan Local d‟Urbanisme (anciennement Plan d‟Occupation des Sols, il permet de délimiter les différentes zones d‟occupations à l‟échelle d‟une commune : zone constructible, zone protégée, zone agricole…).
Lien : Pour en savoir plus
Outil d‟aménagement Loi du 13 décembre 2000 relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbain : la loi SRU
Quelques exemples :
Urbanisme et développement durable : Huit territoires témoignent Article de Marine : Lyon : ses politiques pour une évolution urbaine
Les SCOT en Rhône Alpes
SCOT du Syndicat Mixte de la Boucle du Rhône en Dauphiné
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VERS UNE DEMARCHE DE CITOYENNETE ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE PAR LA SENSIBILISATION
A l'issue de l'exposition "Pédagogie pour jeune public" à la Maison de l'Architecture de l'Isère à Grenoble (exposition ouverte jusqu'au 28 janvier 2011), il m'a semblé important de vous apporter mes motivations personnelles à la création de ce blog. Je vais essayer de vous expliquer la notion de médiation et de sensibilisation à l'environnement urbain. Qu'est-ce que l'environnement urbain? Pour faire simple, l'environnement urbain est tout ce qui nous entoure dans notre vie quotidienne : espace public ou privé, patrimoine ancien ou moderne, plan de circulation et schéma de politique urbaine, gestion des déchets et vie de quartier, contrôle de la qualité de l'air ou de l'eau,... Il regroupe des thèmes et des lieux d'une incroyable richesse. Il rentre ainsi dans beaucoup de domaines comme : l'architecture, l'urbanisme, le patrimoine mais aussi la politique, l'ethnologie, la sociologie... Qu'est-ce qu'une action de sensibilisation ou de médiation? C'est une animation à destination d'un public adulte ou enfant qui a pour objectif d'interpeller la population. Elle peut prendre la forme de visite (guidée = comme son nom l'indique avec un guide, participative = un échange de réflexion et d'observation entre animateur et visiteur), d'atelier pédagogique (à partir d'un document = une carte de l'explorateur des fiches pédagogiques, en élaborant un support = construction d'une maquette d'un objet d'un carnet de voyage d'un film...), d'exposition, de table ronde... Pourquoi sensibiliser à l'environnement urbain? Celons la personne qui animera ou le destinataire et le contexte de l'animation l'objectif ne sera pas le même. Pour certains se sera un objectif scolaire (l'apprentissage de la grammaire, de l'histoire, d'une culture générale...) pour
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d'autre la raison sera la reconnaissance de leur métier ou de leur domaine , mais aussi, et je vais vous la développer, pour agir en citadin-citoyen. Milieu artificiel créé par l'Homme, la ville est souvent perçue uniquement sous des aspects et des représentations négatifs : production de pollution, de stress et de nuisances subis plutôt que vécus et habités. Regarder, appréhender, comprendre un territoire, c'est prendre conscience et reconnaitre sa complexité. L'éducation à l'environnement urbain, favorise une meilleure connaissance et une appropriation de son espace de vie : pour participer à la vie locale et être responsable de sa ville, de son quartier, de son immeuble comme de la planète pour mieux vivre ensemble dans le respect des différences et la pluralité des identités culturelles en développant les liens sociaux. pour permettre le développement durable de notre environnement
Historique La notion de médiation ou de sensibilisation à l'environnement urbain est arrivée bien plus tard que le tourisme. N'avez vous jamais pensés : "Je connais mieux telle ville plutôt que celle où j'habite où je suis née..." Quelques dates clés : 1879 : Création du Palais Chaillot et de la Cité de l'Architecture anciennement Monument à l'Art Français. 1984 : Première édition des Journées du Patrimoine organisé par le Ministre de la Culture, Création de la première Maison de l'Architecture en province : Maison de l'architecture de l'Isère à Grenoble 1985 : Création du label Ville d'Art transformé en Ville et Pays d'Art et d'Histoire en 2005 Début des années 2000 : Prise en compte du patrimoine industriel et du XXe siècle, Mise en réseau des Maison de l'Architecture (valoriser le travail des architectes contemporains), On observe depuis une dizaine d'années, la création de structure spécialisée dans la médiation 1999 : Création de Citéphile : le réseau national à l'éducation à l'environnement urbain 2008 : L'apprentissage obligatoire de l'Histoire de l'Art en milieu scolaire dont le domaine de l'Architecture 2009-2010 : Année de l'Architecture et l'Enfant comme grand dossier des Ordres des Architectes avec une des missions un architecte/une classe Comme on peut le voir, la notion de sensibilisation à l'environnement urbain date d'il y a à peine trente ans. Elle est encore très peu médiatisée et valorisée du fait qu‟il y a peu de mise en réseau. Le café d'architecture de l'exposition citée en début d'article avait pour thème : "la valorisation des missions de sensibilisation ". Des bénévoles, des professionnels (enseignants, architectes ou médiateurs), élus se sont rassemblés pour travailler ensemble sur cette valeur. Créer un réseau, numériser et partager les méthodologies d'approches au public, créer ou poursuivre des formations, médiatiser des initiatives, tels ont été les éléments mis sur la table.
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Le blog est pour moi une première approche personnelle de cette valeur faire partager et découvrir de nouveaux espaces en écrivant mes articles. Alors n'hésitez pas faites nous parvenir vos références, vos idées, vos envies, vos coups de gueules afin que cet espace soit le plus ouvert possible. Quelques liens Réseau des Maisons de l'Architecture VivaCités Ile de France Dossier de l'Ordre des Architectes : Architecture et Enfant Réseau Villes et Pays d'Art et d'Histoire VisaVille : projet de médiation Des rives et des rêves : projet de médiation Robin des villes : structure de médiation Delaire : structure de médiation
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LE PAVILLON DE L'ARSENAL Lors d‟un rassemblement des reportrices de Vis[LE] sur Paris, nous avons décidé d‟aller visiter le “fameux” Pavillon de l‟Arsenal. Nous avons initié cette sortie par une promenade dans les vieux quartiers le long de la Seine. Ça nous a permis de nous imprégner de l‟ambiance de la capitale : un panel d‟architecture datant du Moyen-âge à l‟époque d‟Haussmann (1850 environ). Ce que nous ne savions pas, c‟est que nous allions nous embarquer pour plus de 2h de visite. Le Pavillon de l‟Arsenal est dédié à la ville de Paris. L‟aménagement de la ville et les réalisations architecturales sont exposés pour être à la portée de tous. Outil pédagogique, il permet de créer un débat attractif et de considérer tous les usagers, tous les citoyens de Paris comme acteur du développement urbain. Lieu d‟exposition, espace de documentation, maison d‟édition, animateur de conférence, de débat et animation d‟atelier pour petit et grand : ce sont tous les éléments qui font du pavillon un espace interactif et unique dont le but est de permettre à un large public d‟appréhender l‟espace à l‟échelle de l‟édifice, du quartier et de la ville.
Cet espace est divisé en 4 parties : Une exposition permanente sur : L‟évolution urbaine de la ville Les grands projets de renouvellement urbain Une exposition temporaire : Une grande thématique : La présentation des chantiers 2009 - 2010 Un sujet d‟actualité : L'âge d‟or de l‟immeuble : les années 50
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Cette notion de “démocratisation de l‟espace urbain” pour faire de l‟usager un citoyen, est reprise dans le principe de muséographie et scénographie des différentes expositions. Nos sens sont mis en éveil chaque minute par des images, des sons, des formes, des matières... Maquettes, photos, frises chronologiques, vidéos, son audio, reproductions de documents, appuyés par des textes explicatifs sont les outils ludiques et pédagogiques mis en place pour y parvenir. Une réflexion a été faite également sur la place du visiteur : nous nous sommes senties animatrices de l‟exposition; c‟est à dire que la disposition des objets exposés et l‟agencement des espaces ont eu des conséquences sur le mouvement et la perception de notre corps dans l‟espace. La maquette centrale nous oblige à la contourner, à nous pencher, et à chercher pour comprendre. Nous avons pu nous asseoir et nous installer sur des poufs parsemés dans le pavillon pour regarder les projections mais aussi profiter du lieu. Ils permettent également des temps de pose, de choisir tel vidéo plutôt qu‟une autre, ou tout simplement de regarder le circuit des autres visiteurs nous avons marché sur des matériaux particuliers comme le zinc provoquant ainsi une ambiance spécifique. Ces outils scénographiques permettent donc de rendre l‟usager attentif et à l‟écoute; de passer d‟acteur à spectateur et vice-versa. Nous ne pouvons pas rester immobiles car nous nous retrouvons toujours dans une logique de marche où les éléments d‟exposition sont fournis successivement. Au-delà de la scénographie, en tant qu‟averties (3 architectes et 1 médiatrice en patrimoine architecturale), nous n‟avons pas négligé de regarder le contenu. Nous sommes arrivées sans préjugés, et avec peu de connaissances sur Paris, venant toutes les quatre de la “province”. Verdict - Nous avons tout d‟abord appris beaucoup de choses sur la construction de Paris depuis l‟antiquité. Nous avons pu voir les projets “contemporains” qui modélisent le paysage parisien et qui vont dans l‟avenir le transformer afin de renforcer cette image de métropole mondiale. En définitif, cet espace est une réelle découverte pour nous et nous invitons vivement les personnes non initiés à l‟architecture à venir le découvrir, habitants comme personnes de passages.
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LES ILLUMINATIONS DE NOËL. Un exemple : la fête des lumières à Lyon.
Bougie, guirlande électrique, spectacle pyrotechnique, illumination des monuments, ces images font partie de la magie de noël. Vis [LE] en cette période de fêtes, vous invite à en découvrir les origines et leurs symboles. Les origines La période avant les fêtes de noël pour les chrétiens s‟appelle l‟avent. Elle est ponctuée de rites et traditions pour accueillir et préparer la venue de Jésus, leur messie. Un des symboles forts de cette période est la bougie. Une bougie était allumée le premier dimanche et une de plus chaque dimanche de décembre jusqu‟au jour de noël. Souvent accrochée à une couronne, elle est le symbole de la lumière qui va renaître le soir de noël. Cette tradition de moins en moins présente en France ou sous une autre forme est encore d‟actualité dans les pays scandinaves et l‟Allemagne.
Cette bougie d‟interprétation religieuse s‟est petit à petit laïcisée. Qu‟elle soit bougie ou guirlande électrique (1ere guirlande électrique créée en 1882 par EDWARD HIBBERD JOHNSON ami proche de THOMAS EDISON), elle est de nos jours présente de partout pendant les fêtes : dans nos maisons et dans nos rues.
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La pratique actuelle Dans les années 60, la mondialisation, les échanges culturels et la laïcité faisant, elle devient dans nos villes un symbole de la société moderne. Dans les arbres, aux lampadaires, les guirlandes de lumière brillent de mille feux pour le plaisir des petits et des grands. Initialement prévu et organisé par les collectivités locales, le phénomène devient aussi individuel chez les particuliers en créant une rivalité de voisinage pour celui ou celle qui aura la maison la plus éclairée.
De nos jours, un engouement grandit de plus en plus pour les festivités de décembre. Dans les grandes villes et petits villages on observe un débordement d‟imagination pour la création d‟un véritable programme de festivité. Cette période est devenue un moment attendu de tous.
D‟un point de vue économique, le tourisme urbain, à travers cette programmation, a trouvé la solution contre la diminution du nombre de visiteurs dans cette période de grand froid, soutenu par les commerçants. Cet attrait rajouté, les festivités deviennent de plus en plus innovantes et imaginatives pour créer le plus beau spectacle de noël.
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Un exemple : la fête des lumières à Lyon
Ayant 2 sur 3 des rédactrices d‟origine lyonnaise, Vis [LE] a décidé de s‟attarder un peu plus sur cet évènement populaire et régional. Lyon, capitale des Gaules, vénère depuis le IX e siècle la vierge Marie lors d‟une fête à l‟origine tous les 8 septembre. En 1850, la basilique de Fourvière lui est dédiée, la municipalité et le diocèse décide de créer une statue de la vierge. En 1852, le 8 septembre pour la fête de la vierge, la statue doit être inaugurée. Mais pour des problèmes de retard de livraison, elle sera repoussée au 8 décembre. Pour l‟occasion, la ville organise une grande fête populaire, elle prévoit au programme feux de Bengale et autres animations en plus de la messe d‟inauguration. Le jour J arrive, mais les éléments sont contre eux et un terrible orage s‟abat sur la ville. La procession a quand même lieu, le soir venu dans la nuit noire. Les habitants décident spontanément d‟allumer des petites bougies à leurs fenêtres pour éclairer le cortège. Ce geste resta dans la mémoire lyonnaise, la fête de la Vierge resta à cette date du 8 décembre et chaque année la mise en place de bougies sur le rebord des fenêtres est reconduite. En 1989, Michel NOIR, maire de Lyon, organise la première manifestation dans les rues. Agencée par la municipalité, elle prend la forme de fête de quartier ou la population sort de chez elle, se rencontre et discute. Au début des années 2000, la fête des lumières prend de l‟ampleur, des spectacles pyrotechniques sont projetés sur les bâtiments publics de la ville. Depuis 10 ans, cet évènement est devenu un véritable atout touristique pour la ville avec plus de 5 millions de visiteurs chaque année. En 2010, une centaine de sites étaient illuminés et animés pour le grand plaisir des yeux. Cette fête est pour les lyonnais le début des festivités de noël. Très importante dans leur tradition, elle les suit où qu‟ils aillent : dans n‟importe quelle ville de France ou dans le monde. Site officiel du 8 décembre à Lyon Sur ces derniers mots pleins d‟émotion et de joie. Je vous souhaite une bonne fin d‟année 2010.
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CULTURE/POLITIQUE DE VILLE
Le 14 octobre 2010, Frédéric MITTERRAND (Ministre de la Culture et de la Communication) et Fadéla AMARA (ancienne Secrétaire d‟Etat chargé de la Politique de la Ville) ont signé une convention dont le thème principal est de rendre la culture accessible au plus grand nombre. Il rentre dans la problématique de l‟éducation artistique comme priorité pour 2010 par Nicolas SARKOZY président de la République. « Elle a pour objectif de rendre la culture accessible au plus grand nombre et de promouvoir l’excellence culturelle dans les quartiers populaires. Dans le cadre de la dynamique "Espoir banlieues ", le ministère de la Culture et de la Communication et le secrétariat d’Etat chargé de la Politique de la ville ont déjà multiplié les initiatives novatrices en matière culturelle dans nos cités. Avec la signature de la convention Culture/Politique de la Ville, cette politique concertée sera renforcée et permettra d’amplifier les actions en faveur du développement des activités artistiques et culturelles au bénéfice des habitants des quartiers populaires les plus éloignés de l’offre culturelle. » (Citation tirée de la présentation de la convention sur le site du Ministère de la Culture et de la Communication)
Les grands axes de la Convention : 1. Renforcement de la coordination interministérielle 2. Mobilisation de tous les partenaires (État, collectivités territoriales, professionnels, associations…) 3. Labellisation des projets culturels et artistiques les plus innovants 4. Réintroduction d‟un volet « Culture » dans les futurs Contrats Urbains de Cohésion Sociale (CUCS) 5. Évaluation des actions mises en place dans le cadre de cette convention par un comité de pilotage.
Une Culture accessible à tous Le Ministère, à travers cette convention, exprime sa conscience sur l‟importance de la Politique Culturelle comme moyen de cohésion sociale en poursuivant et en
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amplifiant les interventions en faveur du développement des activités culturelles et artistiques au bénéfices des habitants des quartiers prioritaires les plus éloignés des offres culturelles. Cela se traduit par : Le développement de l‟accessibilité de l‟offre culturelle par une mise en réseau des institutions de références et des structures culturelles et sociales de proximité. La promotion des pratiques culturelles et artistiques des amateurs (relation très complexe entre professionnels et amateurs, institutions et associations…). La création d‟espace artistique comme les friches urbaines et autres espaces de projets « dès lors que celles-ci ne sont pas vecteur d'isolement des groupes et des territoires sur eux-mêmes ». L‟évolution de la rénovation urbaine par la mise en place d‟actions culturelles et artistiques dans le cadre de vie, l‟histoire… L‟ouverture aux jeunes des quartiers des différentes catégories d‟emploi culturel. Le discourt me semble très intéressant dans le fond, de bonnes idées, l‟objectif de valoriser les structures … Mais concrètement, la notion de culture m‟interroge. Cette notion de « CULTURE POUR TOUS » n‟est pas neuve, elle date de 1956 lors de la création du premier ministère des affaires culturelles. Elle se traduit par des actions comme : les Journées du Patrimoine, la Fête de la Musique, la création des Maisons de la Culture, les tarifs réduits pour les chômeurs et les RMIstes… Mais, pour moi le souci est que la notion de Culture est encore très élitiste. Je citerai un interview d‟Edgard MORIN pour Beaux Arts Magasines : «On dit "culture" d’un point de vue ethnique ; et on dit ce mot par rapport à la nature lorsqu’on veut désigner tout ce qui est acquis, comme le langage, par rapport à nos instincts… Ces trois sens souvent se bousculent et on passe de l’un à l’autre. Or le premier sens de la culture était celui de "culture cultivée". Ce sens n’a cessé de s’élargir et de s’éclater. A mon avis, les Maisons de la Culture devraient devenir des maisons absolument polyvalentes, y compris des lieux de rencontres et de vies. Parce que la culture c’est aussi la compréhension d’autrui, de l’étranger. » Il souligne un point évident. Est –ce suffisant d‟ouvrir des lieux Culturels et Artistiques dans des “quartiers populaires les plus éloignés de l‟offre culturelle“ alors que les usagers ne sont pas sensibiliser à ce fameux Art avec un grand A. Ne faudrait – il pas qu‟ils soient sensibilisés avant tout à leur environnement, leurs voisins, leur ville… Voila, cette une réflexion à avoir et j‟aimerai que vous me fassiez par de vos commentaires. Ouvrir un vrai débat, VIS LE : PAPOTAGE EN TERRASSE POUR REGARDER CE QU’IL Y A EN FACE.
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Liens pour développer : La culture pour qui ? Jean Claude WALLACH édition de l‟attribut. http://books.google.fr/books?id=GDjoenZZNhYC&printsec=frontcover&dq=la+cu lture+pour+qui&hl=fr&ei=hRL1TK2YG4qDswaH2MTYBA&sa=X&oi=book_result&c t=book-thumbnail&resnum=1&ved=0CC0Q6wEwAA#v=onepage&q&f=false La gestion du patrimoine culturel, Xavier GREFFE Le conseil de la création artistique : http://www.conseil-creation-artistique.fr/ L‟histoire du Ministère des Affaires Culturelles aujourd‟hui Ministère de la Culture et de la Communication : http://www.culture.gouv.fr/culture/min/comitehistoire/pdf/histoire_administrative.pdf Convention du 18 octobre 2010 entre le Ministère de la Culture et de la Communication et le Ministère de la Ville : http://www.culture.gouv.fr/mcc/Actualites/A-la-une/Une-nouvelle-conventionCulture-Politique-de-la-Ville
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CHORD
« Culture Heritage: exploiting opportunities for rural development » ou comment tirer parti du patrimoine culturel pour en faire un outil de développement territorial. Le projet CHORD développe autour du bassin méditerranéen et à l‟échelle européenne, une approche commune et durable qui envisage d‟exploiter le potentiel du secteur touristique en tant que fil conducteur pour l‟ensemble de l‟économie, à travers la création de services culturels innovants. Les échanges de civilisations dans le Bassin Méditerranéen ont permis de façonner l‟histoire du continent et pour les européens d‟avoir un vaste patrimoine culturel de racines communes. Dans de nombreux cas, les collectivités locales sont peu conscientes de la prospective économique de ces sites. L‟idée derrière ce projet est la création de nouveaux pôles touristiques et la recherche de nouvelles opportunités de marchés qui permettront de diversifier l‟offre touristique régionale dans la région méditerranéenne. L‟objectif des projets rentre dans le programme MED coordonnée par la commission européenne dans le cadre de « L‟agenda pour une Europe compétitive et durable par le tourisme ». Les principales activités sont : - Un réseau pour analyser les pôles de services potentiels sur la base du patrimoine local, l‟analyse du marché et l‟amélioration du paysage. - Le renforcement des capacités en matières de communication des acteurs locaux sur l‟optimisation et la gestion intégrée des centres culturels. - La création de jumelages et de partenariats culturels pour la promotion internationale et l‟expérimentation de projets pilotes des promotions, des initiatives.
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- L‟élaboration de stratégies communes pour favoriser la promotion des services innovant du paysage et du patrimoine dans les zones rurales de la Méditerranée. Quelques partenaires : Région de la Macédoine orientale – Thrace (Grèce) La région de la Macédoine orientale - Thrace occupe la partie nord de la Grèce et est limitrophe avec la Turquie et la Bulgarie. Sa superficie est divisée en 5 préfectures et 56 municipalités. Les centres urbains plus peuplés sont Komotini qui est le siège administratif de la région de, 2 villes grand port Alexandroupolis et de Kavala, 2 belles îles de Thassos / Samothrace, et trois autres villes de Xanthi, Drama et Orestiada. La Région de Macédoine orientale - Thrace (REMTH) vise à promouvoir le patrimoine culturel en tant que moteur de la croissance économique à travers un plan intégré de gestion de la qualité en réseau avec le projet CHORD. Les intervenants de l'économie locale seront informés au moyen de séminaires et formés grâce à des ateliers qui seront organisés au cours de la mise en œuvre du projet. Les principaux objectifs pour ce partenaire: - Le développement du tourisme durable - Le développement durable des centres du patrimoine culturel et créatif grâce à des partenariats et des jumelages culturels - L‟élaboration d'une stratégie marketing de groupe pour la coopération internationale et les activités promotionnelles - Le renforcement des capacités pour la gestion intégrée de la qualité du modèle de gestion - Les réseaux locaux et transnationaux Le pôle industries culturelles et patrimoniales de la région PACA (France) Le pôle industries culturelles et patrimoniales de la région PACA regroupe les entreprises et organisations impliquées dans des activités de loisirs culturels, ainsi que dans la gestion du patrimoine culturel et naturel. Il favorise les partenariats orientés vers le développement de produits innovants et de services, s'engage à protéger et promouvoir son patrimoine et la culture, et de soutenir le développement économique local. (exemples de membres du pôle : LERM laboratoire de recherche sur le patrimoine bâti, LA VILLE D‟ARLES, LES EDITIONS ACTE SUD, l‟UNIVERSITE d‟AVIGNON…) Le pôle Industries Culturelles et Patrimoines apporte son expérience dans la région PACA, un territoire considéré comme avancé dans la gestion et la valorisation du patrimoine et la culture. La participation au projet devrait offrir de nouvelles opportunités pour ses membres et la coopération en réseau au niveau européen, il fournira son expérience dans les initiatives de développement économique liées à la valorisation de la culture et du patrimoine. L'une des cibles
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du partenaire consistera à développer un modèle transférable de la culture et du patrimoine européen. Les principaux objectifs pour ce partenaire: - Organisation du Forum TECHA 2010 - Le développement d‟un modèle transférable de la Culture et du Patrimoine européen - La création d‟opportunités de partenariat international pour ses membres. - Renforcer la dimension européenne et la visibilité des activités des partenaires. La ville de Ceuti (Espagne) Ceutí, situé dans la région de Murcie, dans le sud-est de l'Espagne, est un petit village avec 10,400 habitants. Cependant, son envie de déterminer la promotion de la culture comme économie du territoire l'a placé comme point de référence tant à l'intérieur qu‟à l'extérieur de la région. En effet, malgré sa taille, Ceutí est bien connu en raison de son offre culturelle: L‟auditorium de Ceutì a une acoustique et l'espace scénique parfait pour un certain type de performances. Son offre variée (théâtre, musique, danse) et sa programmation rigoureuse dédié à un public exigeant, ont placé Ceutí en quelques années dans l'une des références culturelles les plus importantes dans la région de Murcie. Le Musée Antonio Campillo: Situé dans une maison de la ville ancienne, il contient une grande collection donné par le célèbre sculpteur. Le Musée de plein air est composé par plus de 100 œuvres d'art créées par de grands artistes au niveau national distribués sur les places, rues et bâtiments publics. Le Musée des 7 cheminées retrace l‟Histoire des Traditions et des légumes en conserve. C‟est aussi un musée d‟Art Contemporain.
Les principaux objectifs pour ce partenaire: - La mise en réseau européenne. - L‟analyse de l'offre culturelle de Ceutí. - Des initiatives pilotes basés sur des services innovants, impliquant différents acteurs: conserves de légumes industries, artisans, agriculteurs, bars à tapas ... - Créer des modèles durables et des plans de marketing pour les services culturels - Création de jumelages pour la promotion à long terme, des activités conjointes et des événements Pour en savoir plus : http://www.chordmed.eu/ http://www.industries-culturelles-patrimoines.fr/
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DEMARRER L'ETE PAR LE FEU
feu… élément principal pour les populations Depuis la nuit des temps ou plutôt la découverte du feu par l‟Homme à la Préhistoire le feu est un symbole important dans les religions et la vie quotidienne des civilisations : symbole de justice, de purification, de passage à l‟au-delà, de passion et de tentation (les feux de l‟amour, consumé de l‟intérieur…).
Le feu de la Saint Jean La fête de la Saint-Jean d'été, traditionnellement accompagnée de grands feux, est la fête de Jean le Baptiste. Elle a lieu le 24 juin, date à laquelle on fête uniquement les Jean composés - ne pas confondre avec le 27 décembre, date à laquelle on fête les Jean. Déjà en des temps immémoriaux, les peuples païens célébraient le solstice d'été par un grand feu de joie, symbolisant la lumière qui était à son apogée. Puis,
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dans la France catholique de Clovis, on conservera la tradition du feu de joie pour célébrer la naissance de Saint Jean le Baptiste, le cousin de Jésus, appelé 'le baptiste' puisque c'est lui qui a baptisé le Christ, marquant ainsi le début de sa vie publique. Jean est donc celui qui sera la précurseur du Christ, "la lumière du monde" - d'où le lien avec le solstice et le feu de joie. Ces feux de joie étaient réalisés chaque été dans la plupart des communes du reste de la France. Ils se sont maintenus jusqu‟à la Première Guerre mondiale, parfois jusqu‟à la Seconde, qui leur a donné un coup d‟arrêt définitif. Mais que faisait-on autour du feu ? Des danses bien sûr, car cette fête était d‟abord l‟occasion pour la jeunesse du pays, garçons et filles, de se retrouver et de se plaire… Mais tourner autour du bûcher avait un sens quasi magique, variable selon les régions. “Aussitôt que les flammes pétillaient, tous les assistants, jeunes et vieux, se prenaient par la main et se mettaient à danser des rondes autour du foyer. Les jeunes filles surtout se livraient à cet exercice avec beaucoup d‟entrain, car elles savaient qu‟en dansant ainsi neuf fois autour des feux de la Saint-Jean, elles se marieraient infailliblement dans l‟année. Sauter par-dessus le feu de la Saint-Jean était aussi un rite très fréquent. On disait tantôt que le saut permettrait de se marier dans l‟année, tantôt qu‟il préservait des furoncles ou des sortilèges, tantôt encore qu‟il portait bonheur ou qu‟il “donnait force aux os et préservait des rhumatismes”… Les vieillards qui ne pouvaient plus sauter par-dessus le feu se contentaient d‟enjamber une braise ! On faisait aussi sauter ou plutôt passer les troupeaux à travers le brasier presque éteint ou bien on menait les bêtes à travers la fumée ou les cendres du feu de la Saint-Jean pour les protéger des épidémies le reste de l‟année. Même si on ne brûle plus autant les bûchers pour le solstice d‟été, le feu et la fête du feu est toujours présente dans notre culture. L‟exemple principal est les Feux d‟Artifices du 14 juillet, où villageois se déplacent dans chaque villages pour voir les différents embrasements de la nuit. On se réapproprie les lieux, les sites historiques, les berges de fleuve et le temps d‟un instant des milliers d‟yeux sont tournés vers les étoiles et la voie lactée.
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Un autre exemple : Une appropriation nocturne du parc Paul Mistral (Grenoble) « La compagnie de renommée internationale Carabosse vous invite à un embrasement poétique du parc Paul Mistral. La nuit tombée, les lieux vous murmureront leurs secrets brûlants : lianes enflammées, boules de braises étincelantes, installations effervescentes. La compagnie Carabosse envoûte ses spectateurs grâce à une maîtrise spectaculaire du feu. Le flâneur sera le conteur de sa propre histoire, libre de contempler les flammes jusqu’à leur extinction et de tracer son chemin, forcément hors du commun, entre les cœurs ardents des brasiers et des forêts de lucioles lumineuses. Un voyage imaginaire et féerique au cœur d’une nuit d’été étincelante ! » Présentation sur le site du cabaret frappé Dans le cadre du « Cabaret Frappé », festival musical grenoblois de l‟été, nous avons pu découvrir le dimanche 4 Juillet 2010, des installations de feu présentées par la compagnie Carabosse. Une soirée qui nous a permis de découvrir pendant 3h, et d‟une autre manière, le plus grand parc du centre-ville de Grenoble. Bercé par une musique d‟ambiance, nous avons pu découvrir différentes installations et structures métallique mobiles et immobiles accueillant lumière de feu. Une approche intéressante pour animer un parc la nuit, surtout que ce sont des espaces qui nous donnent un sentiment d‟inconfort la nuit voir même d‟insécurité. En effet, c‟était un spectacle très poétique, beaucoup de légèreté et de délicatesse dans les installations et leur mise en place : une atmosphère reposante et tranquille. Cet événement a fait venir beaucoup de personnes. C‟était très appréciable de se balader et de se poser dans l‟herbe afin d‟admirer les différentes attractions. D‟une certaine manière, c‟était apporter la population a fréquenté un espace que généralement ils n‟utilisent pas la nuit.
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PATRIMOINE ET ESPACE URBAIN AU JAPON
Une valeur éphémère Au Japon, la notion de patrimoine est bien différente de celle perçu en Europe. La pérennité matérielle n‟a pas ici une valeur aussi importante que la transmission des savoir-faire, des connaissances. Actuellement en France, les fédérations ou associations des Compagnons du Tour de France se désolent de la perte de ce savoir et la non réalisation de nouvelle œuvre (et oui aujourd‟hui nous construisons de façon économique en temps et en argent et non d‟une façon artistique pour le plaisir du « beau et du grand» à la différence du temps des Cathédrales). Les japonais sont plus soucieux de transmettre l‟essence de l‟objet plutôt que de l‟objet matériel lui-même. Cette perception du patrimoine est associée aux valeurs bouddhistes où la disparition physiques des choses et des personnes est acceptée et s‟intègre dans le déroulement du cycle de la vie. [Principe de réincarnation à la différence des valeurs chrétiennes : de la vie après la mort et du paradis = création de maison du mort, monument funéraire= support matériel ≠ de la réincarnation bouddhiste]. La notion de patrimoine immatériel et moral est donc plus présente. Ce non attachement à la forme matérialisée du patrimoine engendre une politique particulière de gestion du patrimoine où la notion de « shintô » de renouveau purificateur accompagne toute construction nouvelle.
Le sanctuaire de Ise, la transmission d’un savoir faire. Ce sanctuaire est le premier temple shintoïste auquel est rattachée la famille impériale.
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Depuis sa création au début du VIIIe siècle, ce temple est reconstruit à l‟identique tous les vingt ans selon les prescriptions de l‟époque. L‟ancien situé à proximité, sert de model et est ensuite détruit.
Le savoir-faire des artisans est ainsi préservé et transmis aux jeunes apprentis qui rééditeront l‟opération dans une vingtaine d‟années. Le bâtiment actuel datte de 1993 et sera reconstruit en 2013. Nous avons donc une conservation du patrimoine à travers la forme des bâtiments et également des savoir-faire.
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L’AVENIR DES STRUCTURES PATRIMONIALES
La notion de richesse patrimoniale est souvent affiliée aux monuments prestigieux et protégés. Hors, pour une ville, sa diversité, son évolution, son histoire et sa vie sociale sont traduites par le patrimoine urbain. Il s‟agit d‟un patrimoine quotidien, définit par le cadre de vie de la population. Il transmet aussi bien son développement économique, ses échanges culturels, ses activités pluridisciplinaires (influence architecturale, villes de jumelage, économie industrielle, touristique…) que le traitement urbain de son territoire. Faisant partie intégrante de la vie des habitants comme des personnes de passage, l‟architecture est l‟un des arts et lieux de culture les moins mis en valeur en comparaison au Cinéma ou au Théâtre. Bruno Zevi dit : « Pourtant, si chacun est libre de tourner le bouton de la radio, de déserter les salles de concert, de cinéma ou de théâtre, comme on ne peut pas lire un livre, personne ne peut fermer les yeux devant les édifices qui constituent le décors de notre vie. » L‟espace urbain, et son architecture est le seul Art gratuit, et disponible pour toute classe sociale et tout âge confondus. Il est donc important de le rendre accessible pour tous et peut être un axe contre l‟exclusion sociale. Même si « voir l‟architecture » est gratuit, sa sensibilisation a un prix, et réduit sa volonté de toucher le maximum de personne possible. Les acteurs qui le valorisent, sont : les structures patrimoniales et musées de civilisation, la cité de l‟Architecture à Paris, les Centres d‟Interprétations du Patrimoine Architectural dans les Villes et Pays d‟Arts et d‟Histoires, les CAUE et les Maisons de l‟Architecture à l‟échelle des régions. Se pose alors la question de gratuité pour les bénéficiaires. En France, les sites patrimoniaux publics ont été gratuits près d‟un siècle après la Révolution. Dans certains pays, il est encore fréquent que le site laisse aux visiteurs, le choix de fixer leurs contributions financières. La question est à débattre, d‟un côté la gratuité permet un accès pour tous, et de l‟autre, il est nécessaire pour les prestataires d‟avoir des ressources afin de conceptualiser des projets.
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Deux solutions sont donc possible. La première est la gratuité reportée : j‟entends par là un report des impôts locaux à la création de service gratuit (au même titre qu‟une bibliothèque) au près des écoles, des structures culturelles et de la population (conseil architectural et urbain par exemple…). La seconde est la mise en place d‟un prix de référence permettant l‟autofinancement du site. Mais cela doit être rendue possible que pour les sites internationaux dont les visiteurs prédominant sont les touristes et dont le tarif d‟entrée n‟a aucune influence sur leur fréquentation. Au jour, où le gouvernement français parle de restriction drastique des budgets des collectivités territoriales, sachant que la majorité des musées ou structures de médiateur sont financées par ces collectivités et que le budget de la culture dans chacune d‟elles ne cesse de diminuer, nous devons avoir une réflexion sur l‟avenir de ces structures.
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CONSTRUIRE EN PIERRE : HIER ET AUJOURD'HUI
La pierre apparait dans la construction à partir de la fin du Néolithique soit 10 000 ans avant notre ère : époque de la sédentarisation de l‟habitat dans la région du Proche-Orient (Premières traces à Jéricho dans la vallée du Jourdain).
Dès cette période, la construction en pierre (hors milieu rural) apparait comme la prouesse de l‟Art de Bâtir jusqu‟à l‟utilisation du béton armé. Elle est réservée à des programmes exceptionnels de défense et des lieux consacrés aux rites communautaires, funéraires et religieux. Elle est utilisée pour la maison d‟habitation à partir du XVIème siècle, dans les territoires où la pierre est en gisement et donc facile à récolter. Au XXème siècle, la pierre est peu à peu remplacée par les parpaings de béton et va entièrement disparaitre comme matériau massif. Elle a du s‟adapter aux exigences et aux modes de construction actuels. Grâce à l‟évolution technologique, les coûts ont baissés et la possibilité de travailler sur des épaisseurs à partir de 10 mm, lui ont offert une large palette d‟utilisation en revêtement de sol ou muraux dans des bâtiments nouveaux. (Ex photo : Empire State Building, USA)
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Si la pierre trouve beaucoup d'applications en faibles épaisseurs, c'est sans doute quand elle est utilisée en éléments massifs qu'elle exprime le mieux ses qualités esthétiques et techniques. La pierre massive et ses techniques représentent une intéressante ressource alternative à la construction courante. De nombreux projets voient le jour depuis quelques années, tant pour de l'habitat individuel que collectif. Construire en pierre, s'inscrit complètement dans la démarche de développement durable : la pierre est un matériau par nature écologique. Une part d'énergie minime, en effet, est nécessaire à son extraction et non pas à sa fabrication, qui elle est naturelle. Les déchets de carrière sont le plus souvent retraités et utilisés en granulats. L'eau nécessaire à sa transformation est entièrement recyclée. Certaines boues récupérées sont utilisées pour les amendements agricoles. Même dans le cas d'une déconstruction, un bâti en pierre pourrait être recyclé totalement comme les remplois du temps jadis. Adossés aux acquis de la filière pierre, sensibles aux qualités environnementales, économiques et esthétiques de la pierre, les concepteurs depuis quelques années, se mettent à construire autrement.
Gilles PERRAUDIN, architecte lyonnais, participe depuis le début du XXIème siècle, ce nouveau mode de construction. La technique de réalisation : l‟appareil régulier en parpaing de pierre de 50 cm d‟épaisseur. Les qualités : propreté remarquable, inertie thermique, lecture architecturale simple (travail sur l‟espace, la forme, le rythme…). Un souci : les parois froides à l‟intérieur provoquent un inconfort du propriétaire. (Ex photos : chai viticole, atelier de construction en pierre 2009). L‟architecte Pascal VINETTE, quant à lui, compile pierre et paille. Il réalise un projet de construction individuelle à St Bonnet du Gard. Le gros œuvre est composé de mur de pierre de Castillon (extraite dans la région), isolé par l‟extérieur avec des ballots de paille de riz, et recouvert d‟un enduit à la chaux. Il fait partie de cette génération soucieuse de préserver l‟environnement. Son cabinet était au début tourné vers des solutions constructives associant bois et paille, mais finalement a été convaincu par l‟association pierre massive/paille de riz. Celle-ci permet de profiter pleinement de l‟inertie thermique et hygrométrique de la pierre (la paille permettant de réchauffer les murs). D‟autre part la production de la paille n‟est pas couteuse les déchets provenant de la culture du riz en Camargue.
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En savoir plus : http://www.perraudinarchitectes.com/ http://www.pv-architecte.com/bioclimatoque.htm
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LA VILLENEUVE DE GRENOBLE (38)
Aujourd‟hui quartier très populaire, la Villeneuve est souvent dénigrée et oubliée par la population de Grenoble centre et des architectes. Et pourtant, je pense que ce projet est encore d‟actualité dans la thématique du développement durable. Petit bout de ma vie : j‟ai toujours voulu faire découvrir ce quartier, sa richesse, son histoire… En écrivant cet article, je veux vous donner l‟envie de vous y promener et de regarder en l‟air. Cassons l‟image négative du quartier, et regardons comment est organisée cette cité utopique de la fin des années 60. La Ville Neuve qui s‟étend en partie sur Grenoble, en partie sur Echirolles, constitue, par son centre, le premier élément d‟un nouvel aménagement de la ville. Ce centre, en liaison directe avec le reste de l‟agglomération, regroupe tous les services pour les 200 000 habitants de la zone Sud. Le projet se voulait révolutionnaire. On parle de super structure : grand principe de la forme et réflexion sur la fonctionnalité des différents espaces de vie. Dirigé par le Cabinet LOISEAU et TRIBE : AUA (cabinet parisien fermé en 1984), le projet est lancé par une équipe composée d‟architectes, de sociologues, d‟urbanistes, de paysagistes et d‟enseignants. Il regroupe 5 grands principes de construction : l‟habitat, les espaces verts, la circulation piétonne, les services et la mixité sociale.
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L’Habitat : Les immeubles sont élevés permettant une forte densification, mais n‟ont pas la forme de barre (type Duchère sur Lyon). Ils prennent l‟image de la chaîne de Belledonne en surplomb avec une configuration en crique, permettant pour le voisinage une proximité sans gêne. Des coursives desservent environ une trentaine d‟appartements. Le plan des logements a la volonté de créer un espace de vie sur plusieurs niveaux, et malgré les nombreuses modifications du projet originel, cette envie a été respectée. Le plan reprend les appartements dominos de LE CORBUSIER : des boites s‟imbriquant les unes dans les autres.
Les Espaces verts
:
Les immeubles sont en périphérie d‟un parc de 11
hectares. L‟idée de construction de butes est prise. Elles permettent de rompre l‟horizontalité et de créer un paysage urbain. La terre qui les compose provient exclusivement de celle que l‟on a enlevée pour réaliser les fondations des immeubles. Un bassin peu profond donne l‟image d‟un lac et fait le bonheur des petits et des grands pendant les grandes chaleurs de l‟été. Le paysagiste Michel COURAJOUD a conceptualisé cet espace comme la reconstitution d‟un espace rural, une image de la « nature » : « Je voulais donc que le projet du parc transfère, d'une manière ou d'une autre, sur cet espace laissé libre de toute construction, certains signes et figures capables de témoigner de l'attachement que j'ai, bien que citadin de longue date, pour mon histoire paysanne. » Michel COURAJOUD
La Circulation piétonne
:
en dessous et au milieu des immeubles. Le
principe était d‟extérioriser la voiture afin de rendre l‟espace aux habitants. Sur le même principe que le Village Olympique (résidence des sportifs lors des JO de 68), les voitures sont garées dans des parkings à l‟extérieur de la cité. Sont privilégiés le cheminement piéton et les transports en commun. Des passerelles piétonnes desservent le centre commercial Grand Place, les arrêts de tramway et Alpexo.
Des services : De nombreux services aux habitants au pied des immeubles : équipements publics (écoles, collège, crèche, centres de santé, animations socioculturelles, sport, piscine, etc..), ainsi que magasins et marché dans la partie centrale. La coordination des équipements et des professionnels était assurée par l'AEPASC, éducateur, animateur, etc ; en lien aussi avec des associations d'habitants et parents. Ces services expriment une volonté de créer des espaces diversifiés et agréables, ouvrir les esprits, ouvrir à la culture pour tous…
Un principe de Mixité Sociale : A l‟origine, le projet consistait à mettre dans un même immeuble des appartements de type HLM et des accessions à la propriété, mélange de population de niveau financier et culturel différents, ainsi que d'origines différentes. Aujourd‟hui, la ghettoïsation des classes difficiles et l‟image négative qu‟elle provoque fait disparaitre cette mixité et accentue de plus en plus ce phénomène.
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La situation, depuis 68, a évolué. Le logement était moins cher. Mais surtout le climat social était à l'ouverture à l'autre et aux différences, aux nouvelles pédagogies ; alors qu'on assiste aujourd'hui au repli communautaire et au renfermement sur soi. Le sentiment d'insécurité est important, alors que les statistiques d'agressions sont inférieures à celles du centre ville. La paupérisation des habitants a fortement augmentée, l'entretien du bâti se relâche (école, piscine... par contre les espaces verts sont très bien soignés). L‟effet de ghettoïsation s‟accentue de plus en plus. Un projet de réaménagement est en cours par la municipalité de Grenoble. En guise de projet de réhabilitation, on ne peut accepter de démolir des logements, mettre des voitures dans le parc, ou éliminer les commerces ! Le quartier-nature réservé aux piétons est en phase avec notre époque, et il faudrait plutôt recréer l'esprit d'accueil et d'ouverture. Mettre le concept de ce projet en valeur, permettrait à la population de s‟approprier les lieux ; le communiquer donnerait une nouvelle dynamique d‟évolution urbaine pour le quartier. Sources : Diversité et Imbrication, Magasine : AA Architecture d‟Aujourd‟hui n°225, février 1983 Grenoble –Echirolles … ville neuve, Société d‟Aménagement du Département de l‟Isère, 1969 http://corajoudmichel.nerim.net/ http://patrimoine.vn.free.fr/ http://infovn.org/
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MONTRE MOI TON JARDIN JE TE DIRAIS QUI TU ES ?
Voilà, premier article, première observation : la vie en zone rurale, ou semirurale : premier épisode. Pour les connaisseurs, cela fait plus d‟un mois que je suis de retour dans mon village d‟origine ; comptabilisant 70 habitants pour le hameau, 1350 pour la commune et environs 5 000 en tout sur 10 km à la ronde : j‟habite une zone rurale ou à la campagne. Les statuts sociaux de ces bourgades sont divergents : entre commérage public et société individuelle. La première observation sera donc le langage du jardin potager : ou montre-moi ton jardin je te dirai qui tu es ? Dans un temps ancien, … Le jardin était clôturé d‟un mur en pierre sèche d‟un mètre environ de hauteur. Il attenait à l„habitat et était situé à la limite du domaine public. Une porte faite de blocs monolithes (dit aussi pierre plante) représentait cette séparation. Dans le jardin, s‟exprimait le génie du jardinage, et l‟aptitude de son propriétaire à obtenir de beaux légumes (regardez mes belles tomates comme elles sont rouges, mes petits pois comme ils sont gros, …). La porte marquait un passage et signifiait que l‟espace était lieu de spectacle et d‟échange privilégié. L‟homme (car oui c‟était l‟homme qui avait cette tâche) reçoit dans son jardin. Le jardin est gage d‟effort, de vertu morale, et d‟habilité. Il exprime ainsi son identité par le marquage spécifique de sa personnalité, lisible à travers son art de cultiver. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Au XXe siècle, le jardin est devenu un élément de décors, un accessoire de mode (un sac à main de famille). La piscine en est devenue l‟élément principal.
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La société a muté de plus en plus vers l‟individualisme. Les murets de pierre sèche sont doublés de haies végétales de 2 à 3 m de haut. Les petits portillons sont remplacés par la mise en place de portails majestueux. Nous lançons sur la place publique la construction d‟une piscine (marque identitaire d‟une classe sociale aisée), mais nous nous cachons ou nous nous clôturons à l‟intérieur de nos jardins, ne vivant plus avec notre voisin. Le XXIe siècle, la mode est au jardin Bio, l‟idée de montrer son art de cultiver revient pour une classe dite bourgeoise (ou bobo). Ce phénomène est marqué par l‟exode urbain vers les zones rurales de cette classe sociale. L‟envie de retourner à la source, de vivre sainement est au gout du jour. Est-ce un retour en arrière, ou l’évolution de notre société ?
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