Jardiner, c'est la Santé !

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Création d’un potager dans la cour de promenade de la prison Paris la Santé.




Ce qui me fait le plus plaisir, c’est sentir la fierté des détenus quand ils me présentent le jardin et tout ce qu’ils y ont fait. C’est leur jardin.”

GRADÉ RESPONSABLE DU MODULE DE CONFIANCE




Création d’un potager dans la cour de promenade de la prison Paris la Santé. De février à novembre 2021.


L

e projet Jardiner c’est la Santé est né de la rencontre en février 2021 entre les équipes de La Villette et un groupe de personnes détenues à la Maison d’arrêt de la Santé. Ils étaient cinq au départ, et seront finalement une douzaine à participer à la création d’un potager dans la cour de leur établissement pénitentiaire, grâce à la détermination de Chloé Brulis, coordinatrice des activités culturelles de la Santé. Jardiner c’est la Santé, ce sont neuf ateliers de jardinage, d’échanges entre ces hommes placés sous main de justice, et Sarah Ruciak et Nicolas Boehm, respectivement responsables du champ social et des jardins à La Villette. Au fil des mois, collectivement, ils ont imaginé un jardin, travaillé la terre, préparé des semis, et appris l’entretien de cet espace vert alliant plantes aromatiques, fleurs et légumes. Dessinateur, Nicolas Barberon a très vite été associé au projet, avec l’envie de « croquer » ces moments dans son carnet et de pouvoir les offrir aux personnes détenues et leur famille.


Ainsi ponctué d’anecdotes, de témoignages mais aussi de conseils de jardinage, ce livret retranscrit avec justesse le cheminement des participants et la dynamique du collectif. Cet ouvrage illustre également la diversité des personnalités, l’enthousiasme et l’humour qui ont rythmés ces ateliers. Réalisées en plein air, ces séances de jardinage ont par ailleurs été parmi les seules activités maintenues en prison lors de la pandémie, une respiration encore possible là où les activités en intérieur et les visites s’étaient vues suspendues. Ce cycle d’ateliers n’aurait pu se faire sans la confiance du centre pénitentiaire de Paris la Santé, la collaboration du service pénitentiaire d’insertion et de probation de Paris (SPIP 75), l’association Léo Lagrange dédiée à l’éducation populaire et la Fondation Truffaut par leur soutien financier. Le potager de la Santé a été inauguré le 23 septembre 2021.

L’élaboration de ce jardin partagé est une grande fierté pour La Villette et ses équipes qui ont à cœur de partager leur savoir-faire au-delà du parc. Que cette lecture vous procure autant de plaisir que la naissance de cet espace, un plaisir toujours présent à la Santé pour ses résidents qui continuent à prendre soin de leur jardin.

Mots égrainés

par Laura Chaubard

Directrice générale de La Villette


Les fleurs, c’est beau pour les yeux, ça donne des couleurs à voir ! Quand je suis triste, je viens ici regarder le jardin. ” IBRAHIMA


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Un Plan Parfait ! Mardi 15 février 2021


C

’est l’histoire de Maicky, Chris, Alain, Assane, Ibrahima, Badri, JP et quelques autres. Des hommes sans lien apparent, aux âges, aux visages, aux parcours variés, tous incarcérés dans le module de confiance du quartier bas de la Maison d’arrêt de La Santé. Dans la tête de trois d’entre eux, a germé une idée : créer de toute pièce un jardin potager et retrouver par ce projet une respiration salvatrice dont l’enfermement les a privés. Lundi 15 février, 13h. Nicolas, jardinier, et Sarah, chargée d’actions culturelles à La Villette, longent l’imposant mur d’enceinte de la prison. Ils ont rendez-vous avec ces hommes pour donner corps et faire grandir cette petite graine. De bon augure, un grand soleil illumine cette journée d’hiver.


Sarah a déjà mené des projets culturels en milieu carcéral. Mais pour Nicolas, c’est une expérience nouvelle. En chemin, leur discussion révèle l’envie, l’attente et la curiosité qui les animent. Avant d’intervenir en prison, une formation s’impose. Christophe, un surveillant-formateur, les accueille. Pédagogue, il démarre une visite historique et fonctionnelle des lieux. « Les rapports humains en maison d’arrêt appellent une certaine retenue », alerte le formateur.


Le quartier bas de la Prison de la Santé a une architecture particulière de style panoptique. Ce système permet aux surveillants, postés dans la rotonde centrale, d’observer en simultané les cinq ailes du bâtiment. Le module de confiance occupe l’une de ces ailes. Les personnes incarcérées postulent afin d’y accéder. Pour intégrer les lieux, elles ont dû faire preuve d’un comportement irréprochable. Une fois retenues, elles bénéficient d’une organisation assouplie, comme se déplacer la journée au sein du quartier, accéder à la bibliothèque ou à la cour de promenade. Les initiatives y sont encouragées.


14h. Sarah et Nicolas pénètrent dans la cour. Un grand espace bétonné, doté d’une table de ping-pong. Les murs sont surmontés de barbelés. Déjà sur place, les futurs jardiniers se présentent. Il y a là Maicky, Assane, Chris, Alain et YB. Une visite de la cour démarre rapidement. Les trois premières parcelles bénéficient d’une belle exposition au soleil. Nicolas arrache avec peine un bloc de terre. La matière compacte s’effrite entre ses doigts. Quelques herbes flétries ont pris leurs aises. Un participant s’inquiète que le projet n’attire davantage les rats qui y creusent déjà leurs galeries. Nicolas a apporté avec lui des catalogues de jardinage. Ils passent de main en main. Les langues se délient. On parle plantes, légumes et herbes aromatiques. Et très vite, chacun évoque ses plats préférés. Les souvenirs ressurgissent, les plaisanteries fusent.

Assane voudrait planter des fleurs. Les railleries de ses compagnons ne le découragent pas. Il persiste et argumente. Elles inspirent la vie, les couleurs et l’espoir. Son enthousiasme fait mouche, l’auditoire est conquis.


Le travail commence. D’abord, mesurer les parcelles sélectionnées. Tout le monde met la main à la terre. L’un tient l’extrémité du mètre, un autre déroule le ruban, un troisième pointe un repère. Et pour cause : l’outil est plus court que le rectangle de terre ; et le nombre de plantes que l’on pourra y planter, plus important que prévu.

Deuxième étape, esquisser un croquis. Nicolas écoute les envies des jardiniers en herbe. Après réflexion, c’est décidé : les radis seront semés ici, les haricots là. Nicolas suggère des espèces plus méconnues : pourquoi pas la livèche, la rhubarbe ou la capucine ? Ça palabre, ça négocie. Le spécialiste propose, dessine de nouveaux schémas. Serrée autour de lui, la petite troupe observe les plans.

Pas à pas, le projet est affiné, une organisation se dessine. Les bandes seront divisées en rectangles de cultures. Au centre, écloront les plantes qui devront être replantées chaque année. Autour, les vivaces, qui repousseront d’une année sur l’autre, sauge, romarin, cassis, et autres rosiers.


On se projette enfin. Mais c’est un peu irréel encore. Finalement, Nicolas relève le visage, satisfait. Et tous en conviennent : le plan est parfait !


Ce projet, pour moi, c’est le retour à la nature. On a retrouvé des insectes, des couleurs, de la vie. ” MAICKY


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Les Mauvaises herbes Mardi 20 avril 2021


Mardi 20 avril, 15h. La pandémie de Covid a entrainé le report d’une séance. Deux mois se sont écoulés. Impatients, Nicolas et Sarah attendent le moment des retrouvailles. L’envie d’attaquer le travail est forte. Maicky, Karim, Chris, YB sont bien là. Assane, lui, ne viendra plus. Il a été libéré. Malgré tout, le projet qu’il a initié va se concrétiser. Et Mohamen, un nouvel arrivant, prend le relais.

On retrouve les parcelles. Ça et là, des mégots, des pierres à déblayer. Mais elles réservent aussi d’agréables surprises. Des fleurs sauvages y ont élu domicile. Certaines ont même des vertus médicinales comme l’achillée millefeuille, aussi baptisée l’herbe du charpentier, car elle arrête les saignements du travailleur blessé.


Aussi plaisantes soient-elles, les fleurs doivent être retirées. N’oublions pas que l’objectif est d’installer un potager. La mission d’aujourd’hui : préparer la terre avec des engrais verts, comme la moutarde ou le sarrasin, qui enrichissent naturellement le sol. Après avoir déballé bêches plates, griffes, crocs, râteaux, transplantoirs, gants neufs et on en passe, tout le monde met la main à la pâte. Pas de temps à perdre. Il faut débroussailler, arracher les racines.



Chacun met du cœur à l’ouvrage. L’ambiance est studieuse et joyeuse.


La fin de la séance approche. Avant la séparation, Nicolas sort de sa besace les fameux engrais. On sème à la volée des poignées de graines. Elles germeront rapidement et occuperont l’espace, empêchant d’autres plantes de s’installer.



Ce potager me rappelle la Géorgie, ma maison, ma famille… Je l’ai entretenu comme mon propre jardin. ” BADRI


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Une disparition inquiétante Mardi 4 mai 2021


Mardi 4 mai, 15h. Nicolas et Sarah arrivent à la prison avec un nouvel outil, la grelinette. Pourtant peu discrète, la longue fourche, pourvue de deux manches et de dents recourbées, traverse sans encombre le sas de sécurité. Il faut dire que Nicolas a pris soin d’annoncer son arrivée, photos à l’appui.

L’outil va être d’un précieux secours pour accélérer cette tâche ingrate mais nécessaire. Car, cette fois encore, il en faudra de la vigueur pour parvenir à désherber ce sol coriace.


Sarah et Nicolas retrouvent les aspirants jardiniers dans la cour. Cette fois, c’est Alain et YB qui ne sont pas là. Le mardi est un jour de parloir. Une réunion s’improvise avec Chloé, coordonnatrice culturelle de la prison. Après réflexion, c’est décidé : les ateliers seront reprogrammés les jeudis pour que tous puissent y participer. Sur la bande de terre travaillée lors de la séance précédente, les premières pousses d’engrais verts ont éclos. Elles affleurent le sol, timides, mais déjà identifiables.

L’équipe se regroupe autour des aires encore intouchées. Nicolas inspecte scrupuleusement l’endroit. Il inventorie les plantes, désigne du doigt celles qu’il faut conserver. En l’occurrence, le coquelicot, la santoline petit-cyprès et quelques plantes aromatiques ici et là.


Aujourd’hui encore, il s’agit de soulever les mottes de terre des parcelles encore vierges afin de décompacter le sol sans perturber son écosystème. Pendant que les uns jouent de la grelinette, les autres cassent les blocs, à grand renfort de crocs et de râteaux.


Mohamen est présent pour la deuxième fois. En Égypte, son pays d’origine, il était jardinier. Ce travail, ces gestes, lui sont familiers. Il se révèle être un renfort particulièrement efficace.


Chris évoque le dessin, la cuisine. Chacun se prend à rêver d’une chronique dans le journal de la Santé, qui pourrait témoigner de l’avancée du projet.

Maicky, lui, dévoile subitement son parcours de danseur hip hop. Il s’essaie à expliquer sa pratique, le popping. Mais les gestes sont parfois plus parlant que les mots. Alors, en guise de démonstration, il contracte et décontracte ses muscles en rythme. Un cours de danse s’improvise et inverse les rôles : Maicky, dans celui du pédagogue, et Sarah, élève appliquée pour exécuter la vague.


C’est bientôt la fin de l’atelier. Certaines plantes – à l’instar des tomates - ont besoin de germer au chaud. Les participants plantent leurs graines dans des petits pots qui seront gardés à l’abri du froid. Chris note avec application le nom de chaque graine mise en pot sur des minuscules étiquettes blanches.

Les jeunes pousses seront repiquées une fois passés les «saints de glace», la coutume voulant qu’après les 11, 12 et 13 mai, il ne gèle plus. C’est la raison pour laquelle les saints Mamert, Pancrace et Servais ont été affublés de ce drôle de sobriquet.


C’est le moment du départ. Si son arrivée n’avait pas surpris, l’absence de la grelinette stupéfie cette fois-ci le surveillant. Sommé de se justifier, Nicolas rassure : il reste encore une partie de terre à désherber et l’objet de toutes les inquiétudes est en sûreté, stocké dans le bureau de Chloé, la référente culturelle, jusqu’à la prochaine séance. Un coup de fil salvateur, et le mystère de cette disparition inquiétante est heureusement vite résolu.


Nicolas et Sarah repartent avec un sac rempli de santoline et de sauge arrachées qui seront replantées dans les jardins passagers de La Villette.


C’est un petit trésor de faire son jardin, ça aide le quotidien. Jardiner, c’est créer une vraie réserve de bonheur. ” MAICKY


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Une explosion des sens Mardi 11 mai 2021


Mardi 11 mai, 15h. Nicolas et Sarah arrivent à La Santé avec, à la main, deux lourds sacs bourrés de végétaux fauchés le matin même dans les jardins passagers de La Villette. C’est le printemps, la période des divisions : une technique qui consiste à séparer en plusieurs fragments l’extrémité souterraine de certaines plantes vivaces. Une fois repiqués, les morceaux donnent de nouvelles plantes, souvent plus vigoureuses.


Une pluie battante arrose la cour et les parcelles. L’équipe court se réfugier à l’abri. Nicolas improvise un cours de botanique et teste les connaissances de son auditoire. Pour deviner les plantes, on examine, on sent, on goûte et on discute.

Tout le monde reconnaît facilement la rhubarbe… Les feuilles sont toxiques mais utiles ! Elles servent à fabriquer un insectifuge. La livèche, l’aromate préféré de Nicolas, est moins connue. De la famille du céleri, on peut l’utiliser en cuisine pour relever une soupe ou assaisonner une vinaigrette.


La pluie s’arrête. Les jardiniers se regroupent autour de la parcelle. L’odeur de la terre et du goudron détrempés se répand. Lors de la dernière séance, plusieurs pots avaient été conservés à la chaleur. Le risque de gel est écarté, annonce Nicolas. Il est temps de transplanter les frêles pousses dans les parcelles. YB s’empare d’une pelle, avant de s’en débarrasser. L’aspirant jardinier s’agenouille et plonge les mains dans la terre humide, dense, lourde. On lui propose des gants, mais il décline en souriant car il préfère le contact de la terre.


Le contact du sol meuble, le parfum de la menthe, les couleurs vives des capucines, la saveur de l’origan qui rappelle la pizza. Tourbillon de sensations. Cette séance permet de réveiller les sens, souvent oubliés avec la détention.


Après avoir planté les pousses, coupé et replanté les vivaces, il faut arroser, afin que la terre entre en contact avec les racines.


C’est désormais une tradition, chaque séance se conclut en semant de nouvelles graines.

La séance s’achève. Les jardiniers ont travaillé d’arrache-pied pendant ces deux heures intenses. Éreintés, Maicky et Chris regardent satisfaits la parcelle qui se dessine sous leurs yeux.


J’ai l’impression de donner la vie en plantant ce rosier. ” ALAIN


5 Voilà l’été Jeudi 17 juin 2021


Jeudi 17 juin, 14h. Avec les beaux jours, la végétation s’est épanouie dans la cour de promenade. Le jardin est élégant, chatoyant, parfumé. Nicolas découvre que les parcelles ont été arrosées, désherbées, et des tuteurs de fortune installés. Depuis la précédente séance, de nombreuses personnes détenues au sein du module de confiance se sont improvisées jardiniers et prennent soin des parcelles. Détail significatif, aucun mégot ne vient plus rompre l’harmonie de cette parcelle de verdure. Cerise sur le gâteau, les plantes commandées en pépinières sont arrivées ! Nicolas répartit les pots, les espaces et le travail. Il court d’une parcelle à l’autre et partage avec ses apprentis jardiniers l’art de planter les nouveaux végétaux : framboisiers, mûriers, basilic, persil, rosiers, tomates cerise et tant d’autres.


Présent depuis la première séance, Chris a été transféré dans une autre prison. De nouveaux participants, Juan et Ibrahima, prennent part à l’atelier. Leur bonne humeur et leur enthousiasme dynamisent le groupe. L’humeur est légère, les plaisanteries vont bon train.


Un an et demi avant ce jour d’été, trois des futurs participants avaient couché sur le papier, avec l’aide de Chloé, leur désir de jardinage. Ils y évoquaient les vertus drainées dans le sillon de ce projet d’atelier. La détente, l’apaisement, la concentration. Et, par-dessus tout, l’apprentissage de la patience.

En prison, la perception du temps peut être bousculée. Le projet de jardinage est aussi une façon de se reconnecter, de retrouver prise sur le temps qui passe. Lorsqu’on cultive, il y a un calendrier, une saisonnalité des tâches. Ces légumes, ces fleurs, ces herbes sont un rendez-vous.


Des trois hommes à l’initiative du projet, tous ont quitté l’établissement. Et au fil du temps, l’équipe s’est beaucoup renouvelée. La friche originelle a laissé place à un opulent et agréable jardin. Le terrain n’est pas seul à s’être transformé. L’autonomie croissante des nouveaux jardiniers, l’esprit d’initiative dont ils ont fait preuve, la collaboration spontanée de détenus qui n’étaient pas censés prendre part au projet…. sont autant de témoignages que d’autres petites graines ont germé.


C’est touchant de voir des nouveaux motivés par le projet, ils apportent quelque chose de frais. ” MAICKY


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On récolte ce que l’on sème Jeudi 8 juillet 2021


Jeudi 8 juillet, 13h30. Alors que la grelinette avait franchi le sas de sécurité dans l’indifférence générale, l’introduction d’un sac de paille provoque l’hilarité des surveillants. Les paris sont ouverts. Poules ? Lapins ? Que ramèneront-ils dans le prochain convoi ?


Aujourd’hui, une jolie surprise attend l’équipe. Les personnes détenues racontent qu’elles ont aperçu des coccinelles, minuscules points rouges nichés sur les plantes. Personne n’en avait vu dans cette cour auparavant.


Nicolas profite de ce petit visiteur pour rappeler son importance. À l’image de celle des abeilles et des bourdons, qui butinent et transportent le pollen en fleur. Présent depuis la première séance, Alain se sent lui aussi une âme de polinisateur. Il n’a pas son pareil pour acheminer et confier ses outils et sa mission aux autres promeneurs de la cour.

Et, sous prétexte de faire profiter chacun de son expérience, se soustrait habillement aux besognes les plus fatigantes.


Résultat, alors qu’il doit être composé de 5 personnes, le groupe grossit régulièrement, allant jusqu’à doubler son effectif d’origine. Une engouement qui contraint la gradée à rappeler à l’ordre les nouveaux venus. Règlement oblige. Mais les quelques minutes passées à jardiner suffisent aux infiltrés les plus habiles pour donner leur numéro d’écrou, et solliciter la participation officielle aux ateliers. La ruse a permis à certains de venir étoffer l’équipe. Finalement, Alain n’a rien à envier aux abeilles : grâce à lui, les nouvelles vocations ont poussé comme des champignons.


Place au désormais traditionnel tour des parcelles. Nicolas se rend compte que les haricots et tomates sont prêts à être récoltés. Mais, à sa grande surprise, personne n’a osé y toucher. Pas question pour les membres de l’équipe de s’approprier seuls le fruit - et en l’occurrence les légumes - de cette entreprise collective. Dans l’esprit des jardiniers, le partage est de mise, même pour de minces récoltes. Et inaugurer cette saison de cueillette sans y associer Nicolas était inconcevable.


JP, la nouvelle recrue ne passe pas inaperçue. Du haut de ses 2,07 m, la terre doit lui sembler bien basse. Qu’importe. La puissance et l’ampleur de chaque mouvement lui permettent de travailler la terre efficacement.

Les tuteurs plantés comme des tipis pour faire grimper les haricots pourraient presque égaler ce géant. Les bambous servent à construire une treille le long du mur, afin que des plantations puissent se hisser tout du long.


Autres objectifs du jour : effectuer le paillage de la terre, qui protégera de la pluie comme de la chaleur, et planter de nouveaux pieds de tomates. Nicolas en profite pour prodiguer ses conseils à Georges, un nouveau venu : « Tu peux les allonger, les plantes se redressent toutes seules ! »


En fin de séance, la joyeuse troupe se rassemble autour de Nicolas pour un point et une dégustation insolite : un nectar de capucine.


Le jardinage permet de se déconnecter. En tout cas, ça fait cet effet sur moi : je me sens dans mon jardin. ” ALAIN


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Des nouveaux complices Jeudi 9 septembre 2021


Jeudi 9 septembre, 14h. Aujourd’hui, Aurélie et Aude, deux collègues jardinières de Nicolas, viennent prêter main forte pour la rentrée. Depuis le temps qu’elles entendent parler du « jardin de la Santé », elles sont ravies d’enfin le découvrir. Et l’idée de reprendre le flambeau l’année suivante flotte déjà dans l’air.

Après la pause estivale, chacun se démène afin de redonner forme au potager. La priorité : arroser les plantes qui ont souffert de leur exposition au soleil. Nicolas détaille la science de l’arrosage. Le hic : les aspirants jardiniers n’ont pas accès à la cour à la nuit tombée, moment idéal pour l’arrosage en été.


Un nouveau détenu non-francophone intègre l’équipe. Alors on communique comme on peut, en anglais ou par des gestes. Jusqu’à ce qu’Aude ouvre la bouche et s’exprime dans un russe parfait, sous les yeux ébahis du reste de l’assistance.

Le travail ne manque pas : tous veulent que le potager soit aussi réussi que possible. D’autant qu’une inauguration est prévue le 23 septembre prochain en présence des partenaires : La Villette, la Fondation Truffaut – qui soutient financièrement le projet – et les équipes administratives de La Santé.


Pendant l’été, la collecte s’est normalisée. Tout le monde profite des plantes aromatiques, surtout la menthe et le basilic. Une solidarité s’est installée pour le partage des récoltes : la majorité des légumes est offerte aux plus démunis, appelés « les indigents ». Pour ces hommes, pas de cantinage, ce système qui permet à la plupart d’agrémenter le quotidien de la prison. Alors, quoi de mieux que le romarin, le basilic ou la ciboulette du jardin pour assaisonner et rehausser les plats fournis ?


Les personnes détenues interrogent les intervenants sur leur été. Les réponses sont d’abord réservées. Puis, au fil des échanges, les récits emportent les détenus dans un voyage par procuration et sont l’occasion pour les néo-jardiniers d’évoquer leurs propres souvenirs de vacances.

Aude et Aurélie ne sont pas les seules à avoir pris goût à ce havre de paix : coccinelles et abeilles ont colonisé l’endroit, et égaient la vie de la cour.


Les deux heures passent vite. Avant de se quitter, reste à semer quelques épinards, navets, radis noirs et blettes. Alain s’excuse de devoir quitter prématurément l’assemblée : il veut prendre le temps de préparer le thé à un mystérieux invité. Avant de partir, il rappelle à JP qu’il l’attend pour 16 heures.


Avant le projet, les deux hommes ne se connaissaient pas. C’est par leur affinité partagée pour le jardinage qu’ils se sont vraiment rencontrés. Le temps passé à bêcher ensemble a fait le reste, et Alain et JP ont développé un lien nouveau. Complices pour la bonne cause.


J’ai appris plein de choses ici grâce au projet. J’ai adoré avoir des tomates, des fleurs, des petites choses à manger. ” IBRAHIMA


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L’inauguration Jeudi 23 septembre 2021


Jeudi 23 septembre, 13h30. Les convives ont rendez-vous devant l’entrée de La Santé. Destiné à contrôler l’accès au bâtiment, le portique de sécurité sonne à tout va. Tandis que les uns farfouillent dans leur sac à la recherche de l’objet fautif, les autres passent le sas en chaussettes, ou retiennent tant bien que mal un pantalon soudainement privé de son indispensable ceinture. Une fois ces tribulations achevées, les invités sont accueillis par le directeur de l’établissement dans la cour d’honneur. Le responsable brosse un rapide portrait de la seule et unique prison de Paris intra-muros : son histoire, son architecture et les problématiques que ce positionnement hors normes implique. Les invités visitent l’aile qui abrite le module de confiance. Pendant ce temps protocolaire, les jardiniers en herbe attendent avec impatience dans la cour. Ils ont hâte de présenter le potager.


Une fois le rassemblement opéré, vient le temps des discours. Chloé rappelle l’histoire de ce partenariat ; Sarah et Nicolas expriment leur joie d’avoir vécu cette expérience hors du commun, d’avoir pu mener à bien, avec ces hommes, la conception de ce potager. Et par-dessus tout, se réjouissent de l’esprit d’équipe qui a éclos grâce à ce projet.


La parole est aux jardiniers. JP se lance. Sa taille imposante et sa voix de baryton contrastent avec son ton serein. Il raconte avec douceur sa joie de revoir les papillons, les abeilles, de sentir à nouveau le parfum des fleurs et de voir leur couleur égayer la cour. JP en profite pour rappeler l’importance de ce potager pour des personnes privées de liberté.


Un pot est organisé au fond du jardin. Jusque-là, chacun restait avec les siens : personnes détenues dos à la parcelle, personnel de la Santé et invités postés devant eux en demi-cercle.

Mais autour de la table, au milieu de ces parcelles, les atomes se détachent peu à peu de leur molécule originelle et de nouvelles combinaisons s’inventent. Tous se mélangent et échangent. On en oublierait presque, le temps d’un instant, ce qui sépare toutes ces personnes.


Nicolas et Sarah avaient demandé l’autorisation d’apporter des petits plats faits maison, concoctés avec les mêmes herbes que celles cultivées dans le potager de La Santé : beignets aux feuilles de sauge, sablés et cake aux herbes du jardin, livèche, sauge et basilic. La dégustation rencontre un franc succès. Nicolas et Sarah distribuent un livret de recettes confectionné par leurs soins. Pour le dessert, les convives expérimentent une saveur inédite : celle des fleurs comestibles, telles la capucine et la bourrache.


On regarde aussi les dessins crayonnés au fil des ateliers. Les détenus s’amusent à reconnaitre les personnages croqués tout au long du parcours. L’occasion de se remémorer d’agréables souvenirs vécus tous ensemble.


Le jardinage, ça me fait un bien fou ! C’est mon heure d’évasion, où j’arrive à tout oublier. ” SOFIANE


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Couleurs d’automne Jeudi 16 octobre 2021


Aux prémices du projet, on s’était pris à rêver que les participants sortiraient de la prison le temps d’une journée, et iraient découvrir les jardins passagers de La Villette. Pour cause de situation sanitaire, cette sortie n’a pas eu lieu. Nous espérons pouvoir accueillir l’équipe de jardiniers lorsque la situation sera apaisée et ainsi leur proposer une journée de jardinage et de découverte de nos espaces.


Depuis sa création, le module de confiance a déjà reçu de multiples visites. Le dispositif innovant suscite l’intérêt, en raison du climat apaisé par des règles plus souples. Désormais, le circuit se termine par une présentation du jardin, nouveau point d’orgue du périple, qui valorise autant les personnes détenues que le personnel de la Maison d’arrêt.


À coup de binette, Badri désherbe et retire rumex, laiterons et érigérons du Canada qui s’incrustent dans les cultures potagères.


Il est temps de procéder à l’arrachage des plantes annuelles. Certaines sont coupées en petits morceaux et mises en paillage au sol.


La culture, tu sais ce que c’est ? C’est la richesse de l’esprit. ” ALAIN


10 La fin des haricots Jeudi 18 novembre 2021


Parmi les jardiniers amateurs, beaucoup n’ont participé qu’à un ou deux ateliers de jardinage. Les uns parce qu’ils ont pu quitter la maison d’arrêt. Les autres, après leur jugement, ont été transférés dans différents centres pénitentiaires.


A l’inverse, un petit groupe de fidèles, présents sur une période longue, a constitué le noyau dur du groupe. Maicky, Alain, JP, Badri et Ibrahim sont de ceux-là. Aujourd’hui, c’est la dernière séance de l’année. Il faut préparer le potager à passer l’hiver, et semer les derniers légumes. Puisque, comme le veut le dicton, « à la Sainte Catherine, tout bois prend racine », Nicolas décide de s’occuper des boutures.


Étonnant d’observer des tomates encore sur pied en cette saison. Il est impératif d’extraire ces dernières plantes annuelles. Pour l’occasion, cisailles et sécateurs font leur entrée en détention. Les végétaux réduits en morceaux seront ensuite réemployés comme paillage pour le jardin.


La place récupérée est utilisée pour tracer des sillons, destinés à accueillir les plantations d’hiver. En l’occurrence : des graines de fèves dans les creux ; de l’ail et des échalotes sur les buttes, une mise en hauteur indispensable pour préserver les bulbes de l’humidité du sol et leur éviter ainsi le pourrissement.


À cette heure, une portion de la cour accueille encore quelques rayons de soleil. On s’y regroupe pour préparer les boutures de romarin, roses anciennes, plante curry, sauge.

D’abord, il faut prélever un fragment de tige long d’une quinzaine de centimètres. Puis élaguer les feuilles, épines, bourgeons du morceau du rameau qu’on s’apprête à ensevelir. Ensuite, enduire ce morceau de pralinage, mélange boueux à base d’argile. Et pour finir, enfouir le tout dans la terre, puis la tasser jusqu’à ce qu’elle forme une masse compacte.


La séance se termine. Il est l’heure de se dire au revoir pour l’hiver. On aimerait donner rendez-vous à tous les membres de l’équipe, pour la reprise du projet. À la place, on leur souhaite plutôt de ne plus être sur place d’ici là, d’avoir quitté ces murs pour aller cultiver leur propre jardin.


L’autre jour, ma femme est venue me voir au parloir... Je l’ai accueillie avec un bouquet de fleurs que j’avais cueillies dans le jardin ! ” GILLES


11 Une journée rêvée



C

ette séance à La Villette, qui n’a pas pu se faire en raison des conditions sanitaires, on a décidé de tout de même la raconter. Telle qu’elle aurait dû se dérouler, telle qu’on aurait aimé la vivre… Il en a fallu des démarches auprès du juge d’application des peines. Mais ça y est. Bien que seuls les détenus soient présents - les prévenus, en attente de leur jugement, n’y sont pas autorisés -, le grand jour est arrivé. Accompagnée de Sarah et Chloé, une petite troupe de volontaires chemine le long des murs de la Santé, pour se rendre à La Villette. Le trajet en métro est une fête. Direction Porte de Pantin. Trente minutes plus tard, l’imposant bâtiment, tout en verre et métal, s’élève enfin au loin. La Grande Halle apparait, immense, chargée d’histoire. Quelques minutes de marche suffisent pour franchir la passerelle des jardins passagers. Nicolas, Aurélie et Aude - les intervenants jardiniers - sont présents pour accueillir les invités.

Au gré d’une longue balade sensorielle et gustative, l’étonnant cortège découvre ce havre de verdure. Verger, lagune, mare, bosquet, haie champêtre... Cette visite leur permet d’imaginer tout un tas de nouveaux projets pour leur jardin nourricier. L’heure de déjeuner est arrivée. Au menu, velouté de butternut, tarte à la tomate, et petits sablés aux herbes du jardin. Un moment hors du temps et de dépaysement ! Tous les ingrédients ont été récoltés dans le jardin annonce fièrement Nicolas. L’après-midi, Nicolas propose aux visiteurs de choisir les plantes d’automne avec lesquelles ils aimeraient repartir. Les lieux regorgent d’espèces, le choix est cornélien. Mais d’ici quelques mois, romarin, rosiers, sureau, jasmin étoilé, s’épanouiront à la Santé.


Ma famille est au Sénégal. C’est dur de ne pas les voir au parloir mais ce jardin me donne l’énergie et la force pour tenir. ” IBRAHIMA


Les Conseils

du jardinier


La préparation

du sol

AVANT DE COMMENCER UN POTAGER, IL FAUT PRÉPARER LA ZONE DE CULTURE QUI ACCUEILLERA NOS SEMIS ET NOS PLANTATIONS. ÉTAPE 1 LE BÊCHAGE SANS RETOURNEMENT AVEC LA GRELINETTE. En utilisant la grelinette, on garantit un travail du sol dans le respect de la vie. On travaille en reculant, en soulevant les mottes et en les laissant ensuite retombée. Cela va nous permettre de décompacter le sol et de retirer plus facilement les plantes existantes avec leurs racines. On fera bien attention de taper la motte au sol pour laisser la terre en place et évacuer uniquement les plantes indésirables.

ÉTAPE 2

L’ÉMIETTAGE AVEC LE CROC. On réduit les

grosses mottes en particules plus fines. Par la même occasion, on nivelle le terrain, on enlève les cailloux, racines, herbes et autres indésirables.

ÉTAPE 3 LE RATISSAGE AVEC LE RÂTEAU. On affine la couche superficielle du sol et on nivelle le terrain. Notre jardin est maintenant prêt à accueillir nos semis et plantations.


Les techniques de semis

LE SEMIS PERMET D’OBTENIR DE NOUVELLES PLANTES À PARTIR D’UNE GRAINE. UN SEMIS VA FONCTIONNER QUAND LA GRAINE RENCONTRE LES BONNES CONDITIONS POUR GERMER : DES NUTRIMENTS, DE L’HUMIDITÉ ET DE LA LUMIÈRE. LA RÈGLE POUR LE SEMIS EST DE RECOUVRIR LA GRAINE DE 1,5 FOIS SON ÉPAISSEUR. IL EXISTE PLUSIEURS TECHNIQUES DE SEMIS AU POTAGER. LE SEMIS À LA VOLÉE On sème les graines à la surface de la terre, en les répartissant à distance égale les unes des autres. On les enfouit ensuite d’un coup de râteau puis on les dame légèrement avec le plat de la tête du râteau. Ce semis est approprié pour les massifs de fleurs annuelles et bisannuelles et pour les engrais verts.

du sillon doit être meuble. On vient ensuite déposer à distance égale les graines . On récupère la terre accumulée sur les côtés des sillons avec le bord de la serfouette puis on tasse ensuite avec les dessus de la serfouette. Ainsi lors de l’arrosage, l’eau reste au fond du sillon et pénètre plus précisément dans le sol.

LE SEMIS EN LIGNE Il est pratiqué au potager pour

ASTUCE Pour chaque semis réalisé, il faut bien noter le

maîtriser l’écartement des légumes et faciliter l’entretien dans la durée, en sarclant et en binant entre les lignes. Le semis en ligne se fait au creux d’un sillon préparé avec la partie pointue d’un serfouette. Le fond

nom de la plante semée et la date. Cela nous permet, si rien n’a germé dans les 15 jours, de renouveler le semis sans trop attendre.


L’utilisation

des engrais verts L’ENGRAIS VERT EST UNE TECHNIQUE DE JARDINAGE BIOLOGIQUE QUI UTILISE UNE SÉLECTION DE PLANTES POUR NOURRIR LE SOL ET ACCOMPAGNER LES ACTIONS DU JARDINIER. Quand on vient de préparer le sol et que l’on n’a pas encore de semis potager ou de plantation à faire dans la foulée, on peut semer un engrais vert, qui va très rapidement occuper l’espace, empêcher les adventices de s’installer et le moment venu seront coupés en petits morceaux et laissé en surface comme paillage. Il se décomposera et nourrira le sol. Il existe deux catégories d’engrais verts qui ont chacune leur manière de nourrir le sol. Les plantes de la famille des légumineuses vont fixer l’azote de l’air grâce à des bactéries vivant en symbiose avec elles dans des nodosités situées au niveau des racines. C’est donc de leur vivant que cette catégorie va enrichir le sol. C’est le cas des fèveroles, trèfles incarnats, vesces….

Pour les autres familles, c’est au moment de leur décomposition que les plantes vont restituer des éléments assimilables dans le sol comme le potassium, le phosphore et des éléments minéraux que la plante a extraits de son vivant aux particules de roches du sol et stockés dans ses feuilles. C’est le cas de la moutarde, du sarrasin, de la phacélie… Le moment optimum pour faucher et enfouir un engrais vert est avant qu’il ne monte en fleur. Mais il est toujours intéressant pour les insectes pollinisateurs du jardin d’en laisser fleurir une partie.


Les petites

astuces

PAILLER LE SOL Il ne faut jamais laisser une terre à nu, elle subit l’agression des éléments (se dessèche au soleil, est compactée par la pluie et forme une croute, les organismes vivants du sol allant plus en profondeur et le sol perd l’intérêt de leur présence… ). Nous avons deux solutions : soit on sème un engrais vert, soit on paille le sol pour le protéger. On peut pailler avec de la paille ou du foin, mais on peut aussi avec des végétaux fauchés dans le jardin coupés en morceaux et déposés à la surface du sol.

des tas de bois, construire des hôtels à insectes, installer des nichoirs à oiseaux…

FAIRE UN COMPOST Le compost permet de recycler nos déchets verts de jardinage et de cuisine pour produire un terreau fertile, qu’on ajoutera au potager à l’automne pour nourrir le sol. On rend à la terre ce qu’elle nous a donné.

INFUSION DE RHUBARBE Si vous observez des attaques OFFRIR DES REFUGES DE BIODIVERSITÉ Les insectes participent à l’équilibre du jardin en limitant les attaques de ravageurs, et vont aider, en participant à la pollinisation, à la production de fruits et légumes. Plusieurs actions permettent de favoriser l’accueil du vivant : garder un espace de prairie fleurie, entreposer

d’insectes sur vos plantes, et pas de prédateurs pour les contenir, vous pouvez préparer une potion à base de feuilles de rhubarbes. Coupez deux belles feuilles en petits morceaux, couvrez les deux avec de l’eau et laisser infuser 24h. Filtrez la préparation et pulvérisez-la 3 jours consécutifs sur les insectes. Le mélange est insectifuge.



Les techniques de bouturage

des petites ligneuses

TOUTES LES PLANTES DITES LIGNEUSES (QUI ONT DU BOIS) SE BOUTURENT. CELA CONCERNE LES PETITS ARBUSTES FRUITIERS, COMME LES CASSIS, LES GROSEILLIERS, LES FRAMBOISIERS… ET LES VIVACES PERSISTANTES, COMME LA SAUGE, LA LAVANDE, LE ROMARIN… MAIS AUSSI LES ROSIERS. Pour bouturer, on coupe une tige avec du bois de l’année, on retire les feuilles sur la partie inférieure qui sera mise en terre, et on coupe la tête pour favoriser la pousse de nouvelles ramifications. Petite astuce : on coupe en deux les feuilles restantes afin que la plante concentre son énergie à fabriquer des racines plutôt que des feuilles. Pour favoriser la pousse des racines, on trempe la partie

inférieure dans un pralinage, mélange de terre argileuse, de compost et d’eau. On plante ces boutures en tassant bien la terre autour de la tige, pour en évacuer l’air. On n’oublie pas d’arroser régulièrement, surtout au printemps. On laisse les boutures en extérieur, pour que la plante garde son rythme naturel et profite de l’arrosage de la pluie.


Les Recettes

des jardiniers


SOUPE À LA COURGETTE LES INGRÉDIENTS

• 1.5 kg de courgettes • 1 gousse d’ail • 2 oignons • Sel, poivre • Crème fraîche LES ÉTAPES À SUIVRE

• Éplucher l’ail et l’oignon • Les couper finement et faire revenir à l’huile dans la casserole • Laver les courgettes • Éplucher et couper les courgettes en dés • Ajouter les courgettes dans la casserole et couvrir d’eau • Cuire 20 à 30 min • Mixer en fin de cuisson pour donner un aspect velouté

SABLÉS AUX HERBES DU JARDIN LES INGRÉDIENTS

• 150g de farine • 1 cuillère à café de sel • 75g de beurre • 1 jaune d’œuf • 1 cuillère à café de paprika • 2 cuillères à café d’herbes aromatiques

:

sauge et romarin • Un peu de lait LES ÉTAPES À SUIVRE

• Verser la farine dans un saladier et ajouter la cuillerée de paprika • Ajouter les deux cuillères d’herbes aromatiques • Émietter le beurre et ajouter dans le saladier • Ajouter le jaune d’œuf et commencer à mélanger • Ajouter le lait en continuant à mélanger • Il faut bien mélanger la pâte avec les mains jusqu’à ce que celle-ci devienne homogène. • Étaler la pâte sur une épaisseur de 0,3 cm et découper des formes de biscuits, et faire cuire au four à 180° pendant 10 min


TARTE À LA TOMATE LES INGRÉDIENTS

LA PÂTE : • 250g de farine • 1 cuillère à café de sel • 100 ml d’huile • 100 ml d’eau chaude LA GARNITURE : • 2 cuillères à soupe de moutarde • 100g de gruyère râpé • 4 grosses tomates • Des feuilles de romarin

LES ÉTAPES À SUIVRE

LA PÂTE : • Verser la farine et le sel dans un saladier et mélanger • Creuser un puits au centre et verser l’huile et l’eau tiède • Bien mélanger pour obtenir une boule de pâte • Étaler la pâte dans un plat sur du papier cuisson • Faire précuire la pâte au four 10 min à 180° LA GARNITURE : • Sortir la pâte précuite du four • Étaler la moutarde sur la pâte • Ajouter le gruyère râpé • Recouvrir de tranches épaisses de tomates sur le fromage • Arroser d’un peu d’huile d’olive et saupoudrer de romarin coupé en petits morceaux


VINAIGRETTE AUX HERBES DU JARDIN LES INGRÉDIENTS

• 1 cuillère à soupe de moutarde • 2 cuillères à soupe de vinaigre • 6 cuillères à soupe d’huile • Sel & poivre • Des herbes aromatiques du jardin : basilic, ciboulette, fenouil, roquette sauvage, livèche… LES ÉTAPES À SUIVRE

• Verser la moutarde dans un saladier • Verser le vinaigre et mélanger avec la moutarde • Ajouter du sel et du poivre • Ajouter les 6 cuillères d’huile et continuer à mélanger • Rajouter les herbes aromatiques finement hachées • Battre la vinaigrette jusqu’à ce que l’huile ait disparu. À servir avec des feuilles de salades, des concombres, des tomates, des patates froides…


BEIGNETS DE FEUILLES DE SAUGE LES INGRÉDIENTS

• 150g de farine • 1 œuf • 20 cl de lait • 1 cuillère à soupe d’huile • Feuilles de sauge LES ÉTAPES À SUIVRE

• Séparer le jaune du blanc de votre œuf • Verser la farine dans un saladier et y faire un puits • Ajouter le jaune d’œuf dans votre puits et commencer à battre • Ajouter les 20 cl de lait en continuant à battre • Ajouter l’huile et continuer de battre • Ajouter le blanc d’œuf et continuer de battre • Lorsque votre pâte à beignet devient homogène, elle est prête ! • Pour cuire les beignets, il faudra ensuite tremper les feuilles de sauge dans la pâte et leur faire faire un aller-retour dans la poêle préalablement huilée !

CRUMBLE POMME RHUBARBE LES INGRÉDIENTS

• 200g de farine • 100g de sucre • 100g de beurre • 3 pommes • 6 tiges de rhubarbe LES ÉTAPES À SUIVRE

• Éplucher et couper les pommes et la rhubarbe en morceaux • Dans un saladier, préparer le crumble : couper en morceaux le beurre, ajouter la farine et le sucre, remuer • Faire fondre le beurre avec les mains, pour confectionner une pâte sableuse Dans • un plat, mettre les morceaux de fruits avec un peu de sucre et couvrir avec le crumble. • Cuire au four à 160° jusqu’à ce que les fruits compotent…


© Nicolas Barberon • RCS Paris B 391 406 956 • Licences PLATESV-R-2021-010525/PLATESV-R-2021-010530/PLATESV-R-2021-010570 • EPPGHV/2022.02.12 • Impression Imprimerie des Hauts de Vilaine



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