Bizart magazine #4

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MAGAZINE

NUMÉRO 4 / NOVEMBRE 2013 PHOTOGRAPHIE MYSTIC WOMEN PAR HERRICHE RED LIGHT PAR KLM WICKED WITCH PAR JESS IKA CULTURE FIAC NEW-YORK AZZEDINE ALAIA FRANK GERRY WEB MISS PANDORA



EDITO

U

n édito de rédacteur représente quoi ? C'est la préface du magazine au même titre que celle du livre, indispensable mais tout aussi invisible car on se l'accorde personne ne la lit. Il s'agit du billet d'humeur de la personne censée être la plus importante de toute cette grande machine. Et bien, en partant du postulat qu'une poignée de gens lit cette page, je vais donc l'écrire comme bon me semble. Un magazine, c'est un peu comme la cuisine d'un grand restaurant, les clients pensent que tout le spectacle réside dans l'assiette. Au contraire, c'est dans la cuisine qu'il a lieu, et sous les yeux seuls de ceux qui préparent tous ces tours de passe-passe. Tout le monde est important à son poste, et aucun métier n'est mieux que l'autre. Cela fait quatre numéros que j'essaie de montrer que certes la magnifique modèle et le somptueux rendu du photographe sont les seuls résultats sous vos yeux de lecteurs mais si vous vous approchez plus près vous y verrez bien des trésors. Prenez vous en compte le travail du maquillage, et du soin apporté à la technique et aux choix de couleurs ? Voyez-vous l'effort de la coiffure pour transformer les cheveux de la modèle ? Réalisez-vous le travail qu'il a fallu pour la mise en scène, et tout simplement le look de la page du magazine que vous êtes en train de regarder ? Si au moins une personne (s'il s'agit de ma famille, cela ne compte pas) a lu ce tout petit billet d'humeur, alors j'espère que son regard sur les photos qui suivront sera différent, et plus en profondeur. Sans sa cuisine, le chef n'est qu'un guignol avec un chapeau ridicule sur la tête.


ILLUSTRATION CLÉMENT DEZÉLUS


COLORFIELD FALL Edito Coup d'oeil Symbolisme et minimalisme

3 7

Album Don't Look Down de Skylar Grey

41 43

Céline Grimaldi Abstraction mentale

9

Littéraire Marguerite Duras

45

Roots Art Vues du ciel

13

Poème Son

48

Culture mode New York No no Yes Net-a-porter Mode et Afrique

17

On a testé Marché aux fleurs de Taïwan Volptuous Fall Photographie Madi Derivery

56 70

Exposition FIAC Alaïa Edward Steichen

25

Mystic women Photographie Chemsedine Herriche Red Light Photographie Kim Lou Monnier

82 88 94

Culture objet Swing Chair

31

Wicked Witch Photographie Jess Ika Photography

Architecture Frank Ghery

33

Liner Photographie Yanis Zaghia

100

Actualité Maison UllenS

35

Opium Photographie Quentin De Ladelune

110

Découverte web Miss Pandora

37

Magic Square Photographie Indi L. Rédaction

115

Musique La Mouche

39 Remerciements

117



COUP D'OEIL

LEMINIMALISMEDELAMODE

LE SYMBOLISME DE L'ART

A

vez vous observé ces derniers temps comme tous nos accessoires de mode se réduisent aux formes les plus simples : élémentaires et minimalistes. Prenez par exemple le logo de la marque Eleven Paris, le triangle et la ligne : ce sont des symboles que l'on retrouve énormément dans le travail de Kandinsky ou autres artistes du début du XXème. La mode d'aujourd'hui est en perpétuel inspiration de formes du passé. Il ne faut pas voir dans ces accessoires « in » un caractère nouveau et génial, mais simplement la réutilisation d'un concept, quelque part cela nous renvoie aux ready-made de Duchamp. La décontextualisation d'un objet par son utilisation : si toutes les personnes qui portent une croix en bijoux étaient de fervent pratiquant d'une religion, cela se saurait. PAR MADI DERIVERY



INTERVIEW

CÉLINE GRIMALDI

LE CORPS AU SERVICE DE LA PEINTURE ABSTRAITE ET LA VOLONTÉ D'ÉTEINDRE LE MENTAL Pourquoi te tourner vers la peinture à ce moment de ta vie?

vérités. Le champ de ses possibles me surprend et m’encourage à toujours me dépasser, à explorer, à oser. C’est un véritable Je peins depuis l’âge de 5 ans. Initialement, hymne à la vie ! je peignais du figuratif, mais ce style ne m’a jamais révélée totalement à la peinture. Depuis 4 ans je peins de l’abstrait, cet art a Tu associes le mental inconscient au grandi en moi et, aujourd’hui, il bat son plein. geste de peindre, cela signifie que tu ne Après une carrière pragmatique de 10 ans sais pas où tu vas quand tu commences dans les RH, l’envie de me consacrer pleine- une toile? ment à mon art et lancer ma carrière artistique m’est apparue comme une évidence et Effectivement, au départ je choisis 2 à 3 couun magnifique défi à relever à 33 ans. leurs essentielles qui serviront de fil conducteur. Durant la création, l’idée principale est de taire le mental et le cerveau gauche (le De tous les styles existants, pourquoi te rationnel), le « dépouiller » de tout préceptes, diriger vers de l'abstrait ? de toutes attentes de résultats et, laisser ainsi, libre court à l’imagination et au cerveau Pour la liberté absolue et la dimension spi- droit (le créatif). J’aime associer le lâcher rituelle qu’offre l’art abstrait, qui va au-delà prise conscient au mouvement inconscient. du geste de peindre. La peinture abstraite Je maintiens la psyché et l’âme centrées, colorée et vibrante me parle, m’anime, elle notamment au travers la méditation, le yoga, est d’une richesse rare et ses ressources la musique, la danse ou le sport. Ce sont sont infinies. L’art abstrait m’apparaît telle mes principales sources de concentration et une philosophie de vie qui prend autant de d’inspiration avec la Vie, que revêt les mouformes et de sens que chaque regard posé vements et les couleurs vives, qui sont à la sur lui. Il ne possède donc pas une mais des base de mon œuvre et, son point culminant.


Pourquoi dans ce cas la ne pas t'être C’est d’ailleurs l’intérêt, susciter l’émotion, tourner vers des créations en volume, stimuler l’âme et l’imaginaire de chacun. et rester sur le plan horizontal qu'impose la toile? On remarque beaucoup d'inspirations stylistiques dans ta manière de Je peins depuis mon plus jeune âge, c’est peindre, peux tu nous en dire plus? donc instinctivement que j’ai choisi de poursuivre avec cette technique. Pour le En réalité, j’ai découvert récemment que moment je me concentre sur la peinture car mon travail reprenait des styles existants. j’ai encore beaucoup d’idées à développer. Tel un processus inversé, c’est lorsque Toutefois, je suis attirée par les créations en j’ai créé mon site web, en faisant des revolume, la sculpture notamment. cherches pour cibler davantage mon art, que j’ai remarqué les similitudes avec PolVers quoi comptes tu faire évoluer ta lock, par exemple, pour le dripping. Ensuite, peinture? j’ai découvert les différents mouvements de l’art abstrait : l’art informel, l’expresJ’explore encore de nouveaux styles car ma sionisme abstrait, l’action et le colorfield recherche se veut éclectique. J’aime être painting, l’abstraction lyrique …. Découvrir dépassée par mon art et son interprétation. ces mouvements, leurs histoires et leurs Je ne souhaite pas l’anticiper et le définir artistes a été une révélation, un soutien fort, en amont, je le ressens, je le vis dans l’ins- m’encourageant à poursuivre, comme portant présent. Dans ma démarche artistique, tée par un inconscient collectif artistique. l’œuvre se créer d’elle-même. Je ne suis qu’un « outil » qui l’anime, la développe www.celinegrimaldi.com puis la découvre à la fin tel un spectateur, y trouvant par la suite un sens, un univers, que chacun peut interpréter et réinterpréter. PAR MADI DERIVERY




INTERVIEW

ROOTS

ART

Vous alliez photographie et illustration, talement différents. Essayer de retrouver le pourquoi les associer? même personnage dans des ciels de villes qui sont différentes par leur architecture. J´ai associé l´illustration à la photo car j´ai toujours aimé dessiner et utiliser la photo L'environnement urbain est une source comme support pour mes illustrations me d'inspiration pour vous, car il est au donne une nouvelle approche du dessin. De cœur de vos productions, pouvez vous pouvoir utiliser mon imagination pour pou- nous en dire plus? voir remplir l´espace négatif du ciel entre les bâtiments. Cette nouvelle approche J´aime beaucoup le milieu urbain, il m´inspire beaucoup. m´inspire beaucoup. Que ce soit dans le ciel des villes et leurs architectures comme dans La figure de l'homme barbu est récur- l´ambiance urbaine. J´aime marcher dans rente, que symbolise-t-elle ? les rues et essayer de voir ce que l´on ne va pas voir naturellement. Pouvoir l´enregistrer L´homme barbu revient souvent dans mes sur un appareil photo pour pouvoir ensuite illustrations car la première fois que je l´ai donner sa touche personnelle, donner un dessiné je l´ai bien aimé, c´est pour cela que aspect poétique à la ville . j´ai continué à le dessiner dans des ciels to-


D'où vous viennent ces idées d'associa- lution. tions et de personnages? Vers quoi cherchez vous à aller dans vos Comme je le disais, j´aime dessiner depuis productions à l'avenir? tout petit, le ciel est une petite partie de la ville que l’on le regarde en contre plongé. Je continue sur le SKYART que j´aime beauPourquoi pas le remplir pour lui donner un coup à réaliser. Il y a aussi une autre série autre aspect ? Les personnages se forment qui s´appelle Brouillard Fracturé, ce sont selon mon inspiration et aussi la forme que des photos retravaillées avec des superpole ciel peut avoir dans les villes. sitions de feuilles de papier, de plastique ou même de l´eau. Je n´utilise pas Photoshop, D'une manière générale, comment en je préfère bricoler mes photos avec des êtes vous arrivé là? textures réelles que je reprends en photos. Prendre toujours autant de plaisir à faire ce La première fois que j´ai eu l´idée de des- que je fais. siner dans le ciel des villes, c´était en observant des guirlandes de noël en pleine Facebok Roots Art journée dans la rue. J´ai tout de suite vu un Site Roots Art lapin. Depuis je continue à dessiner dans PAR MADI DERIVERY les ciels. C´est une série en constante évo-




CULTURE

Q

NEW-YORK

uand on pense “New-York City”, on pense gratte-ciels, ville qui ne dort jamais, capitale économique mondiale ou encore ville cosmopolite. Mais qu'en est-il des vêtements? Et bien, j'ai été surpris de voir que la mode de l'autre côté de l'Atlantique est appréhendée différemment qu'à Paris. Les tendances, les silhouettes, les marques sont quasiment s, la différence se trouve dans la façon de vivre le vêtement. La pression n'est pas la même. A Paris, elle est constante: l’habillage prend toute son importance et il ne faut pas se louper. Bien sur, je suis conscient que je peux exagérer cela et être moi-même un facteur de cette pression mais tout de même, à New-York, on ne ressent pas la même chose: les gens s'en fichent. Je m'explique. La journée, sortir en tongs, en jogging, voire en pyjama n'est pas choquant; la tenue de sport est universellement acceptée – faire du sport à New-York est comme une obligation sociale et un besoin pour “être bien dans son corps et en prendre soin” - et surtout, tout le monde fait ce qu'il veut. La liberté d'expression par le vêtement est plus facile tout simplement parce que chaque New-Yorkais est libre de porter ce qu'il souhaite porter. C'est surement pour cela qu'on trouve plus d'extravagance qu'à Paris. On pourrait penser qu'ils ne portent aucun intérêt à la mode, mais c'est faux, car recevoir des compliments pour sa tenue n'est pas rare. Vous allez me dire que de notre côté de l'Atlantique aussi nous pouvons porter ce que nous voulons, et je suis d'accord, mais les regards sont différents et il est plus courant dans la capitale française de sentir des regards juges. Les codes sociaux liés aux vêtements sont juste différents. Les normes existent à New-York, bien sur. Par exemple, dans le milieu de la finance, très développé dans la ville, la tenue de travail ne laisse pas beaucoup de

liberté et l'on voit beaucoup de costumes et de tailleurs autour de Wall Street. De plus, le soir, et c'est ce qui m'a le plus étonné, les New-Yorkais s'habillent dans l'exagération. En effet, la gente féminine porte des robes ou jupes très courtes, collées au corps et accessoirisées de chaussures à talons très hauts et d'un petit sac (souvent avec la chaîne dorée façon Chanel). Et la gente masculine porte des pantalons noirs ou beiges et des chemises blanches ou à rayures verticales. Ce sont tous des clones et nous ne pouvons pas dire que leurs tenues soient très recherchées. Bien sur, tout cela dépend de l'endroit: dans des clubs brooklyniens ou dans des quartiers comme Chelsea et l'East Village, les tenues sont beaucoup plus diversifiées et l'on trouve facilement des jeans et des tshirts. Mais ces tenues sont assez récurrentes pour que nous les remarquions et que nous nous interrogions. Donc les codes existent et sont assez puissants, mais sont appliqués seulement à des situations particulières. Je ne veux pas faire de généralité. Les deux villes se ressemblent sur certains points et diffèrent sur d'autres. Il est rare de voir un Parisien ou une Parisienne sortir en tongs ou en tenue de sport pour aller en cours par exemple – les EtatsUnis ne sont-ils pas historiquement le pays du sportwear? - mais il existe des lieux à Paris où les clubers s'habillent de la même façon que je viens de décrire les New-Yorkais. De plus, il est très possible de trouver des gens “bien habillés” de l'autre côté de l'atlantique et des clubs où les codes sont moins forts. Je vous donne mon ressenti: plus de liberté à New-York et donc plus d'extravagance mais plus de personnes bien habillées selon les critères de “la mode”, tout simplement parce que culturellement ils y pensent plus, à Paris. PAR MAXIME LAPRADE



MODE

NO NO YES! F

in juin se tenait à Paris la fashion week homme et je cherchais la marque dont je voulais vous parler. J'ai découvert beaucoup de choses pendant cette semaine de la mode, j'avais quelques idées en tête mais rien de concret. Je cherchais encore la perle rare, la marque qui me ferait plonger sans réfléchir dans l'écriture de mon article. Lors du dernier jour des défilés, je ne l'avais pas encore trouvé, c'est pourquoi je me suis rendu à un showroom à la Cité de la Mode et du Design dans le but de découvrir des marques japonaises qui m'avaient envoyé une invitation via leur attaché de presse. Sur le chemin, j'étais perplexe: la Haute Couture arrivait à grand et je ne voulais pas être obligé de vous parler d'une marque couture; je voulais trouvé LA marque homme à ne pas manquer. Je fut complètement perdu en arrivant, plus de 100 marques étaient présentes. J'ai demandé mon chemin et me suis dirigé vers le stand des marques japonaises. Un clin d'oeil a suffit, j'avais trouvé: No No Yes ! La spécialité de la marque est le cuir. Le créateur ne travaille que cette matière, ce qui explique surement la qualité du rendu. Le cuir est beau, dou mais résistant, fort mais flexible, souple au touché mais raide dans sa tenu. La matière est certes travaillée mais apparaît brute, comme naturelle, presque pure. Le cuir est puissant; puissant grâce, tout simplement, à sa qualité. Le créateur ne crée pour l'instant que des blousons. Il joue des matière, alternant parfois sur le même blouson cuir et coton, donnant plus de puissance – de persuasion - au cuir, et créant un jeu dedans/dehors qui n'est pas déplaisant – un blouson peut cacher un t-shirt. De plus, la cuir n'est jamais tout

à fait le même sur toute une création, la couleur peut varier, la texture aussi, ce qui rend chaque pièce unique. Et même si ces variations sont minimes, elles donnent un côté ancien/vieux qu'on aime. Le travail de style est tout aussi pertinent. Les coupes sont assez simples mais sortent de l'ordinaire. Les fermetures éclairs sont pour la plupart de côté, ce qui rappelle inévitablement les perfectos mais les blousons sont assez longs et tombent assez bas – tombant parfois plus bas derrière que devant -, tout en collant au corps; les manches sont longues: elles peuvent atteindre la base des pouces. Tout cela propose un jeu de proportions dont nous n'avons pas l'habitude qui surprend et séduit en même temps. Le travail est intelligent. De plus, les extriminités sont parfois aléatoire, donnant l'impression d'un cuir coupé aux ciseaux. Les cols sont en général peu marqués ou une capuche peut être intégrée au blouson. Ce genre de petits détails donnent du cachet et du caractère aux vêtements: désormais ils racontent une histoire. Tout cela est un tromperie, un bel exemple de vêtement neuf qui veut faire vieux. Mais ici, on a la créativité en plus de part la coupe qui rend la création actuelle. Tout cela transforme ces beaux blousons en choses d'absolumenent indispensables. Malheureusement, ils ne sont pas encore présents sur le marché français. Si vous passez à Tokyo, je vous invite à vous rendre dans leur boutique. Attention, qualité et création oblige, les prix sont assez élevés, cela fait partie du jeu. Facebook No no yes Twitter PAR MAXIME LAPRADE



MODE

STACY ENGMAN

NET-A-PORTER

Collection Art Capsule, les artistes contemporains au service de la mode.

V

ous connaissez surement le site NET-A-PORTER, ouvert en 2000, qui depuis s'est imposé comme premier détaillant de luxe de la mode en ligne au monde. On y retrouve l'univers d'un magazine de mode et le sentiment d'être un privilégié en boutique. Stacy Engman quant à elle, est une conservatrice de Beaux-Arts à New York travaillant principalement avec les musées d'art. Elle est connue pour réunir ensemble plusieurs formes d'art, comme la musique et le cinéma et ici l'art et la mode. C'est pourquoi nous sommes particulièrement intéressés par cette initiative. Ainsi Stacy Engman a enrôlé quelques uns des artistes les plus célèbres aujourd'hui : Marina Abramovic, George Condo, Vik Muniz, Tenrence Koh, et Mickalene Thomas, pour imaginer des vêtements sur mesure qui seront disponibles sur une base unique et à la commande particulière, exclusivement sur le site NET-A-PORTER à partir de Septembre 2013. Chaque élément de cet ART CAP-

SUL reprend le style bien défini de ces artistes, on retrouve donc les feuilles d'or de Abramovic, les écrans de soie de Condo, ou encore les motifs à perle de Koh. Alison Loehnis , président et directeur général de NET -A- PORTER a déclaré: « Pendant treize ans d'histoire du site, nous avons collaboré avec les plus grands créateurs de mode du monde et sélectionné des artistes visuels pour créer des collections capsules exclusives pour nos clients et nous sommes ravis de poursuivre sur notre lancée dans le monde de l'art . Stacy a un oeil extraordinaire pour la mode et l'art et ART CAPSUL fusionne harmonieusement les deux. » Pour Stacy Engman, ART CAPSUL est une extension de la vision et de la pratique existante des artistes. Le détaillant en ligne de luxe a dévoilé les vêtements lors d'une avantpremière exclusive sur la 3e Juillet 2013 à Palais de Tokyo pendant Paris Haute Couture Week. PAR MADI DERIVERY



ART

MODE ET AFRIQUE DE BERTRAND LAVIER À OLIVIA PALERMO

D

ans Bizart 3 nous vous parlions de la mode africaine qui arrive petit à petit dans nos mœurs européennes, ou plus vaste encore la mode internationale mais uniquement au dessus d'une ligne invisible qui évite les pays qui font un peu tâche sur la liste des the place to be. Allez, il faut être honnête, regardez les villes de la fashion week : NYC, Londres, Paris, Milan … Imaginez devoir dire à Anna* : « Fais tes valises, on enchaine Brazzaville, Lagos, Maputo et on fait un drop à Kaboul ». Pourtant la tendance commence tout doucement à s'inverser. La mode (et le showbiz qui va de pair) est une immense structure de cohésion sociale, tout comme l'Art : ils rassemblent toutes les catégories de personnes autour d'eux. Cependant la mode a un train de retard par rapport à l'Art concernant l'Afrique. Sans devoir refaire un historique concernant la douloureuse arrivée des productions africaines, du temps qu'il a fallu aux érudits comme Charles Raton ou Sally Price pour les faire entrer dans notre culture, l'Afrique a su faire parler d'elle. Aujourd’hui des artistes contemporains et européens se servent de ces sources dans leur travail au même titre que toute autre inspiration. Prenez Bertrand Lavier (qui a bénéficié d'une rétrospective au centre Pompidou en 2012) et sa céramique murale de deux mètres sur trois « NDEBELE », il s'agit d'un hommage rendu aux motifs peints sur des maisons en Afrique du Sud. Il s'agit du cadeau fait par des mères à

leurs filles lors de leurs noces. Ces motifs sont graphiques et reprennent des formes simple issues de la vie moderne : on peut retrouver des avions ou des lames de rasoirs. Les couleurs sont chatoyantes et on s'imagine mal cela dans nos petits villages français. Pourtant c'est une tradition familiale d'une infime partie des habitants de ce pays, dont l'Art s'est emparé car elle correspond aux codes du marché. C'est un paradoxe ironique qui dit que l'art contemporain européen s'inspire parfois de la tradition aveugle de ces mères bienveillantes. C'est dans ce sens que la mode s'empare du bourgeon que représente l'Afrique sur le catwalk* international. On se félicite de ce qu'ils arrivent à faire de leur côté de la planète, et avec leurs moyens. Il s'agit du même paradoxe quand on voit Olivia Palermo juxtaposer des pièces de couturiers avec un collier massai. En se penchant sur son projet, on comprend qu'elle est l'ambassadrice du « Massai Project 2013 » et qu'il s'agit d'aider les femmes issues de cette minorité Kenyanne. L'aide apportée est la commercialisation par la compagnie Pikolinos, des produtions engendrées par ces femmes. Même si l'aide apportée contribue à améliorer la qualité de vie d'une poignée de personnes, cet intérêt est avant un moyen social et humanitaire pour notre partie du monde de se donner bonne conscience et une nouvelle fois d'être dans la lumière. PAR MADI DERIVERY



CULTURE ART

FIAC 2013

ART À HAUTE DOSE

D

u 24 au 27 Octobre 2013, se tenait dans la nef du Grand Palais, la très nécessaire FIAC. Un temps méprisée et boudée du public, pour son 40ème anniversaire, le tout Paris y court. Même le vernissage est relayé par le magazine Vogue, pour dire si c'est un événement parisien est immanquable. Cependant, au delà du côté BCBG qu'il représente, n'oubliez pas que derrière les personnalités se trouvent les véritables stars : les œuvres. Si on est intéressé par l'Art en général, et que l'on habite à Paris on se tâte forcément pour aller à la FIAC, en général le coût de l'entrée aide à la réflexion : 20 euros pour les moins de 26 ans et 35 pour ceux qui ont passé ce cap. Cela donne l'impression de prendre un billet de train pour le marché de l'Art contemporain. Il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit pas d'une exposition mais bien d'un immense espace de vente, où ceux qui ont les moyens peuvent investir, et ceux qui ne les ont pas de se contenter d'admirer les pièces mises en vente par les différentes galeries venues du monde entier. Cependant, à titre comparatif la FIAC 2012 présentait bien plus d'oeuvres qui marquent l'esprit, sûrement du au fait qu'une grande thématique sexuelle se retrouvait de galerie en galerie. Cette année moins d'oeuvres choquantes au premier abord et d'avantage

centré sur la lettre et le mot. De même, beaucoup moins d'oeuvres en général par la quantité. Comptez bien 3 heures pour votre voyage, ainsi que des habits légers vu l'ambiance sous les tropiques qui y règne. Choisissez une tranche horaire où il risque d'y avoir moins de monde, car si vous redoutez la queue au parc Astérix pour certaines attractions, c'est la même proportion de personnes qui gravitent de galerie en galerie, certes le centre d'intérêt n'est pas le même mais quand il y a du monde, il y a du monde. Ne cherchez pas à repérer les pièces exposées par les incontournables comme Kupka, Saint-Phalle, Basquiat, Boltansky et autre Messager... mais laisser vous portez par le hasard pour apprécier les œuvres d'artistes moins célèbres, et avoir la surprise de découvrir ceux que vous connaissez déjà. C'est donc avec un sentiment assez mitigé que je ressors de cette FIAC 2013, foncièrement, a-t-on le droit de dire qu'on a moins aimé ? Ou passe-t-on pour un inculte de touriste artistique ? Quoi qu'il en soit, je n'ai pas l'impression d'en avoir eu pour mon argent. Cependant de la à boycotter cet événement, il y a encore une marge. PAR MADI DERIVERY


Photo Patrick Demarchelier


EXPO

AZZEDINE

ALAÏA L

e musée Galliera après 4 ans de rénovations rouvre ses portes et accueille la première rétrospective parisienne de l'un des créateurs le plus fabuleux de notre époque, Azzedine Alaïa. D'origine tunisienne, Alaïa commence son apprentissage dans la couture en se développant une petite clientèle privée pour laquelle il reproduit des robes de grandes marques. Son succès lui ouvre les portes des ateliers de Christian Dior où il ne travaillera que quelques jours, renvoyé par son statut d'immigré, la guerre d'Algérie venant de se terminer, il est alors difficile pour les personnes venant d'Afrique du Nord de trouver un travail. Continuant à développer à son réseau de clientèle privée, il devient l'un des tailleurs les plus prisés de Paris. Il lance sa propre marque sous les conseils de son ami Thierry Mugler. Alaïa devient alors l'un des créateurs les plus mystérieux de Paris, il est impossible de trouver ses créations en magasins, seules les relations et les connaissances permettent d'atteindre ce créateur. Encore aujourd'hui, il reste encore méconnu du grand public, n'apparaissant que très rarement dans les médias, et organisant ses défilés à huis clos en tout petit comité, hors de la saison des podiums de la

Fashion Week. Seules ses créations portées par ses clientes, telles que Naomi Campbell, Sofia Coppolla, ou encore Michelle Obama, exposent aux yeux de tous son talent fabuleux à sublimer le corps des femmes. Tout autant de raisons d'aller enfin admirer dans son ensemble le travail de cet architecte couturier, l'un des rares capable d'assurer la conception d'un vêtement dans son intégralité. Plus de 70 pièces emblématiques mises en scène par le designer Martin Szekely. Directement face au visiteur, sans vitrine de protection, moulées sur des mannequins en plexi coupés de façon invisible, Szekely érige d'incroyables statues drapées, mettant en valeur au mieux les courbes féminines dont les chutes de reins et les gorges exposées sont si chères aux yeux d'Alaïa. Pour la qualité et la rareté des pièces exposées, car une robe Alaïa ne se regarde pas sur écran, elle se contemple dans son ensemble, foncez voir cette exposition, probablement un des événements mode les plus forts de cette année. Azzedine Alaïa au musée Galliera jusqu'au 26 janvier 2014. 10 Avenue Pierre 1er de Serbie, 75116 Paris PAR ROBIN APPRIOUAL



EXPOSITION

EDWARD STEICHEN Au service de la Mode par une discipline encore alors non reconnue comme un art : La Photographie

L

e Foam (Musée de la photographie d’Amsterdam) a organisé cet été 2013, une exposition rétrospective de l’œuvre du photographe Edward Steichen. Ainsi je me suis rendue à Amsterdam pour vous faire découvrir ou redécouvrir, ce pionnier de la photographie de mode. De son vrai nom, Eduard Jean Steichen est un photographe américain, originaire du Luxembourg, qui a émigré aux Etats-Unis avec sa famille, à l’âge de dix huit ans. Depuis son enfance, il a toujours aimé le dessin et les pratiques artistiques. C’est alors que naturellement, il se dirige vers la peinture et par la suite, la photographie. Cette influence picturale est clairement visible dans ses photographies. La manière d’utiliser la lumière afin de créer une ambiance, un rendu dit « poétique » , lui est caractéristique. Très tôt dès 1902, il collabore avec Alfred Stieglitz, le célèbre photographe pictorialiste, avec lequel il fonde la Galerie 291 à New-York. Cette galerie a pour but de promouvoir la photographie comme discipline artistique. Une chose est une sûre, il n’y a aucun doute sur le fait que les photogra-

phies de Steichen soient de véritables œuvres d’Art. L’utilisation du clair-obscur, les contrastes marqués, le cadrage serré et la création d’une atmosphère autour du modèle, tous ces éléments sont le symbole d’une esthétique nouvelle, notamment en ce qui concerne la mode. Il apporte une certaine émotion dans la photographie de mode, ce qui jusqu’alors n’était pas évident. Il met au service des créateurs tel que Lanvin, Coco Chanel, Prada ou Ralph Lauren, son talent. Il a eu pour modèles des actrices telles que Mary Heberden, Gloria Swanson, Carlotta Monterey ou Marlène Dietrich. Ses photographies n’ont pas servi à la mode, uniquement par son esthétisme. Les compositions élaborées qu’il imagine, permettent de donner une image plus libérée de la femme. L’émancipation de celle-ci est donc l’uns des messages que souhaite faire passer Steichen. Son travail dans la mode, lui vaudra d’être responsable artistique à Vanity Fair et Vogue. Il influence d’ailleurs des artistes comme Avedon et Newton. PAR GWENAËLLE PAVIET-ROCHE



CULTURE OBJET

PATRICIA URQUIOLA LOUIS VUITTON

SWING CHAIR I

l y a un an, lors du Design Miami 2012, Louis Vuitton dévoilait une collection de produits de luxe appelée "Objets Nomades", notion bien évidemment au coeur des préoccupations de la marque étant donné qu'elle est celle qui est à l'origine de sa fondation, le voyage, par ses valises qu'il n'est plus donné la peine aujourd'hui de présenter. Patricia Urquiola, relevant le défi, conçoit alors Swing chair, fauteuil en suspension fait de cordelettes tricotées et de coussin de cuir, propre à la marque Louis Vuitton par son savoir-faire artisanal. La forme globable de l'objet n'est pas sans nous rappeler le symbolique V de Vuitton, ainsi que le rappel des couleurs du cuir des mythiques valises. Le visuel puissant que procure ce fauteuil est digne d'intégrer les incroyables installations que nous livre la marque par le biais de ses vitrines élyséennes que nous sommes si nombreux à contempler. Soyons franc, cet article est surtout un prétexte afin de montrer la voie qu'avait choisi Marc Jacobs de donner à la marque française. Le créateur au bout de 16 ans de loyaux services, ne prolongera

pas son contrat chez la maison de couture française, cherchant à se focaliser sur sa propre marque. Rapprochant les liens étroits entre les domaines artistiques dont la mode fait partie, on ne compte plus le nombreux partenariats qu'il a établit, tels qu'avec Yayoi Kusama ou Takashi Murakami, ayant apporté un souffle de nouveauté à la marque, la faisant rentrer dans le monde de l'art contemporain. L'importance des installations scéniques, transformant ses défilés en véritables shows visuels, est également propre au créateur, ayant su attirer les médias à chacune des présentations Louis Vuitton. Ce concept d'échanges et de rapports entre les différents domaines artistiques n'a jamais semblé aussi actuel dans une culture où tant de moyens d'expressions sont présents, qu'en sera-t-il de la nouvelle politique Vuitton? Nicolas Ghesquière, l'ancien directeur artistique de Balenciaga, semble être désigné pour reprendre le flambeau, mais n'ayant pas encore été confirmé. PAR ROBIN APPRIOUAL


Guggenheim de Bilbao


ARCHITECTURE

FRANK GEHRY L

a surprise, c’est ce que j’aime ressentir quand je découvre un bâtiment, avec Gehry on peut dire que je suis servie. Cette architecte américain, âgé de 83 ans, toujours actif, est d’une inventivité débordante. Il aime troubler le promeneur, l’étourdir avec ses réalisations. Les influences artistiques et littéraires sont constamment présentes, d’ailleurs il n’est pas imprudent d’affirmer que ses œuvres sont de véritables sculptures architecturales. Cet architecte américano-canadien est né en 1929. Il a étudié l’architecture à l’Université Southern California (1954) et l’urbanisme à la Graduate School of Design de l'Université de Harvard (1957). On compte dans ses réalisations le Vitra Design museum en Allemagne, la Cinémathèque française à Paris, le musée du Guggenheim de Bilbao pour la plus connue, l’Experience music project de Seattle et la Gehry Tower d’Hanovre. Je vous invite à vous y intéresser avec moi dans ce numéro 4 du Bizart Magazine. Avec le Vitra Design museum (1989), Gehry n'hésite pas à dé-unifié le bâtiment en associant des volumes géométriques divers et des courbes. Il reste sobre

en ce qui concerne les couleurs, la pureté du blanc et le gris marquent les différences de matériaux. L'énigme de ce bâtiment pour le promeneur, réside dans l'articulation des espaces. A l'intérieur ce doit être un véritable labyrinthe! Gehry est joueur, c'est certain ! La cinémathèque française (1993), anciennement American Center de Bercy en est la preuve. Suivant l'endroit d'où l'on vient, l'appréhension est différente. Il s'agit ici encore d'un jeu dans les volumes à l'image d'un jeu de kapla en équilibre. N'hésitez pas à la visiter et à faire, vous même l'expérience architecturale d'autant que les expositions qui y sont organisées, sont vraiment intéressantes. En parlant de Gehry, je ne pouvais pas ne pas évoquer le musée du Guggenheim de Bilbao (1997), la réalisation qui l'a rendu célèbre. Son aspect argenté reflète les rayons du soleil d'Espagne, ce qui lui donne un aspect scintillant. Les divers volumes associés dans cet édifice, sont tout en courbes et donne l'impression qu'il est en mouvement, comme si le vent le modelé. PAR GWENAËLLE PAVIET-ROCHE



ACTUALITÉ

MAISON ULLENS

La Maison UllenS fondée par Myriam Ullens et Véronique Leroy est une Maison de couture qui prône l'art du luxe nomade. Comprenez y la volonté de créer un vêtement de qualité pour une femme dynamique. Dans cette interview c'est l'actualité de la Maison qui est mise en avant, en effet le 15 octobre 2013, Myriam Ullens participe à une vente aux enchères londonienne organisée par le Prince Charles. Elle met en vente 15 œuvres de 15 artistes mondialement connus.

Quelle est la portée de la création chez Maison UllenS? Maison Ullens est pour les femmes contemporaines, actives et sportives, élégantes en toute situation. Des femmes nomades, avides d’aventures et de cultures qui vivent dans une valise. Quelles sont vos principales inspirations artistiques? Des œuvres engagées qui renversent ou ouvrent de nouvelles perspectives et réinventent le monde. Des œuvres de femmes artistes comme Camille Claudel, Frida Kahlo, Niki de Saint Phalle, Charlotte Perriand, Louise Bourgeois, ,Meret Oppenheim, Annie Leibovitz, Yoko Ono ou Yayoi Kusama… Pourquoi faire une vente d'œuvres d'art? De quelles peintures s'agit-il? En 2004 à la fin de ma chimiothérapie, j’ai créé La Fondation Mimi qui a pour mission de contribuer à améliorer la qualité de vie des patients atteints d’un cancer, plus particulièrement pendant toute la période de leur chimio /radiothérapie. Le bien-être du patient pendant le traitement peut jouer un rôle déterminant dans son combat pour la vie. Si le patient est détendu lorsqu’il reçoit un traitement, les médicaments sont mieux acceptés et donc plus efficaces. Les souffrances physiques et la charge émotionnelle liée au cancer peuvent être extrêmement importantes. Elles sont souvent provoquées par les effets secondaires des traitements. C’est pendant ces moments difficiles que la Fondation Mimi a décidé d’agir en offrant un réel réconfort physique et moral aux patients.La Fondation Mimi propose un complément au travail des équipes

médicales. Il s’agit d’installer au sein même du service d’oncologie, un centre de mieux-être. Trois services sont proposés aux malades : un suivi par un psychologue pour le patient et sa famille, un atelier coiffure (choix de perruques et foulards), des soins esthétiques spécifiques. En 2012 la Fondation Mimi a aidé plus de 15.000 patients dans ses centres de mieuxêtre. Pour développer de nouveaux centres en Europe, j’ai décidé de créer un événement à Londres pendant la foire d’art contemporain Frieze de 2013 pour sensibiliser à la cause en mobilisant le monde de l’art. Il s’agira d’une grande vente aux enchères sous le marteau de Simon de Purry avec un ensemble d’œuvres majeures d’artistes historiques et émergents (de Pistoletto, à Sterling Ruby en passant par Yan Pei Ming…) Pour vous, quel est le lien entre la mode de Maison Ullens et l'art que vous défendez? C’est un lien naturel où chacun des deux mondes nourrit l’autre sans avoir à prendre sa place. Même si l’art est au cœur de nos vies, Maison Ullens n’est pas pour autant une marque arty. Chacun est à sa place. Nous vivons une période extraordinaire où les choses sont fluides entre les différentes pratiques, permettant de développer des horizons sans limites. En Décembre 2013, retrouvez la Maison UllenS dans l'ouverture de sa première boutique parisienne : 4 rue de Marignan 75008 www.muscollection.com Propos Myriam Ullens PAR SARAH MADOU


CrĂŠdits Photo Pauline Darley


DÉCOUVERTE WEB

MISS PANDORA

Tu expliques la passion que représente ton blog et celui de vivre au travers de celui ci, ton site est ta vitrine: le visiteur est directement plongé dans un univers entre Guimard et Mode. Que représente cette vitrine pour toi? Pour moi ce n’est pas comme une vitrine, une vitrine c’est à sens unique. Mon blog est autant à destination de mes lecteurs que me faire plaisir à moi, c’est l’idée d’un partage, un échange, quelque chose qui aille dans les deux sens. Cela me permet de travailler ma créativité, de m’exercer, de m’améliorer, comme dans le cas de l’écriture, ce qui m’a permis de développer le plus possible mon univers et le mettre en scène.

Il faudrait être aveugle pour ne pas réaliser tout le soin que tu apportes à tes mises en scène lors de tes shoots, au travers de tes inspirations dans le monde de l'Art peuton dire que tu crées des compositions de tes tableaux? C’est très flatteur, mais je pense qu’entre un artiste et moi il y a une énorme différence. J’adore mettre en scène un décor, une inspiration mais je ne crée rien qui soit original, dans le sens où c’est toujours influencé ou inspiré alors qu’un artiste crée quelque chose qui lui est propre, je réinterprète ce qui est différent mais tout aussi amusant. Ce n’est pas un travail de composition, c’est plus un travail de décoratrice, styliste voir même comédienne, j’interprète des personnages, des inspirations, c’est de la direction artistique si on veut mettre un mot pour regrouper tout ce fouillis.

sur le blog, quand on y fait attention, je parle d’autres choses, je suis influencée par d’autres choses. Encore la semaine dernière j’ai parlé du Moyen-âge, des années 70, be punk. Je fais beaucoup du XIXe mais pas que ça. Je suis très contente de vivre à mon époque, parce que je suis bien une enfant de ma génération, mon blog c’est internet, les réseaux sociaux, je trouve cela formidable que tous les passionnés puissent se rencontrer via internet. En tant que femme, vivre dans le XIXe n’aurait pas été incroyable, j’étudie la condition des femmes du XIXe et je connais assez bien le sujet pour savoir que je n’aurais pas aimé vivre au XIXe. Ensuite, le XX siècle je l’adore, les années 60,70, même 20 et 30, il y a plein de choses que j’aime en dehors du XIXe. Enfin, on peut dire que tu as eu la chance de voir ton blog connaitre du succès parmi le nombre de bloggeuses sur Terre, comment expliques tu cela? De la chance, c’est super réducteur, j’ai travaillé dur pour ça. Tout n’est pas une question de chance, un blog qui a du succès c’est parce que derrière il y a du travail. Sur mon blog j’y travaille 10 à 15 heures par jour, j’y mets tout mon cœur, toute mon énergie. Si ça plait à mes lecteurs ce n’est pas par hasard c’est parce qu’ils adhèrent à mon univers. En revanche, je trouve ça formidable pour moi au quotidien de me dire que des gens me soutiennent en grand nombre, m’envoient des messages adorables et m’encouragent dans ce que je fais, ce qui me donne envie de continuer, de progresser. C’est extraordinaire de pouvoir vivre de sa passion, c’est pour ça que je bosse comme une dingue sur le blog, parce que j’adore ça! Comme mes lecteurs me soutiennent beaucoup, j’ai envie de leur en donner beaucoup en retour.

En approfondissant pour savoir qui tu es, ton goût et tes études sur le XIXème évincent nécessairement d'autres époques, est-ce une nostalgie de la belle époque ou l'impression que le XXIème siècle n'est pas aussi bien? www.misspandora.fr/ Je m’intéresse à d’autres choses et PAR ALIÉNOR FONTAINE d’autres époques, on peut d’ailleurs le voir


CrĂŠdit photo Arnaud Maillard


MUSIQUE

LA MOUCHE V

ous les avez peut-être déjà entendus jouer dans une petite salle parisienne ou leur nom vous semble familier... En effet, La Mouche n’est qu’au début de son talentueux parcours mais fait déjà beaucoup parler d’elle. Ils sont cinq, ils ont la vingtaine et une énergie surprenante. Après une tournée estivale en France et quelques dates à Londres, Maxime, Rebecca, Alexis, Elias et François sont de retour dans la capitale pour nous faire trembler. Leur son «festi-macabre» se trouve à mi-chemin entre le rock’n’roll, le swing et le jazz manouche. Un pied dans un cabaret, l’autre dans un concert grunge, on ne sait plus où donner de la tête. Mais La Mouche est ainsi, elle aime le contraste, voire le paradoxe. Sa musique est à la fois sombre et colorée, inquiétante mais amusante. Pleine de surprises, elle mêle solos de guitare psychédéliques, thèmes jazzy, basse rockabilly et voix de cantatrice déjantée. Ce son si singulier peut s’expliquer par la diversité de ses influences qui vont de The White Stripes à Django Reinhardt, en passant par Dizzy Gillepsie, Tom Waits ou encore Art Blakey. Ainsi, le groupe ne se laisse pas étiqueter, et c’est dans sa pluralité qu’il faut le Sur scène, La Mouche déploie ses ailes et nous transporte dans son uni-

vers surnaturel, souvent comparé à celui de Tim Burton. Théâtralité et sensualité sont les mots d’ordre de ces performances qui relèvent presque du spectacle. Un concert de La Mouche ne requiert pas qu’une écoute attentive, mais bien de la participation. Les écouter jouer c’est également s’amuser avec eux, partager leur énergie et danser sans relâche. Leurs chansons se présentent sous forme de petites histoires, de contes qui parlent aussi bien de scouts que des bobos (dont les initiales donnent le titre du morceau «Bitch On Bacon Onion»), mais surtout pas d’amour! Bref, La Mouche se veut légère et excentrique, et refuse par dessus tout de se conformer aux thématiques contemporaines. Tout ce qu’elle désire c’est nous faire bouger à l’aide d’un rythme groovy à souhait, d’un clavier ensorcelant, et de la voix époustouflante de Rebbeca, fille cachée de Nina Hagen. Peu importe l’état de fatigue dans lequel on arrive, on en ressort toujours sautillant et heureux. Ainsi, retenez bien ce nom, car La Mouche promet un vol des plus remarquables. Facebook de La Mouche Leur Souncloud PAR TARA BENVENISTE



MUSIQUE

SKYLAR GREY

DON’T LOOK DOWN A près s’être fait remarquer en 2010 pour avoir composé Coming Home pour Diddy et Dirty Money, puis en 2012 Love The Way You Lie pour Eminem et Rihanna, Skylar Grey s’est enfin vu offrir l’opportunité de travailler sur son propre second album. En 2011, elle collabore avec Eminem sur le morceau de Dr Dre, I Need A Doctor. Alors que certain voulait la voix de Lady Gaga sur le titre, le rappeur lui-même décida de conserver la version originale, soutenant ainsi la chanteuse. C’est alors qu’il se propose de travailler sur son projet en tant que producteur et lui décroche un contrat avec Interscope Records, label qui produit aussi bien 50 cent que Limp Bizkit, ou encore Elton John. En 2013, Skylar Grey sort alors son second album, intitulé Don’t Look Down. Le premier single, C’mon Let Me Ride, est de nouveau en featuring avec Eminem. Il est en effet très courant qu’un producteur, lorsqu’il est également rappeur, s’associe sur le premier morceau de son ou sa protégé(e). La chanson détourne de façon amusante et dérisoire l’image de la femme objet. On peut alors voir Skylar se moquer des abus de chirurgie esthétique dans son clip en se faisait passer pour un médecin qui greffe accidentellement un troisième sein à une patiente. Le reste de l’album donne une vision plus sérieuse de la chanteuse, à l’image du second single, Final Warning. Elle y aborde la revenge de la femme trompée avec des paroles directes et franches et une voix contrôlée qui sous-entend une rage contenue, mais bien présente. L’album tout entier est un symbole de force et d’indépendance de la femme. Dans Wear

Me Out, on peut entendre Skylar dire « I’m just trying to see the world through my own eyes » ce qui marque encore une fois cette envie d’affranchissement et de liberté. La chanson Weirdo sonne, elle, comme un hymne à la différence et au respect de celle-ci. Cet album marque le retour de la chanteuse à son propre style, plus pop, parfois rock ou soul. Les mélodies sont toutes plus efficaces les unes que les autres, les paroles intimes et la voix posée et mélodieuse retranscrit également une confiance en soi indéniable, ainsi qu’en ses chansons. L’influence hip-hop d’Eminem se fait néanmoins ressentir dans les featurings puisque deux rappeurs ont été invités à poser leurs voix : Big Sean sur Back From The Dead et Angel Haze sur Shit Man. La collaboration entre la star du rap et la multi-instrumentaliste marche parfaitement, nous offrant l’un des meilleurs albums de l’année. Après un début de carrière sous le nom de Holly Brook, puis un passage dans l’ombre d’interprètes plus exposés, Skylar Grey brille enfin comme elle l’aurait toujours dû. Cette entrée dans la lumière est d’ailleurs à l’honneur dans la chanson Glow in the Dark. Don’t Look Down est un album qui sonne tout simplement juste, à la fois dans les sonorités, dans la voix, la production, mais également dans le message qu’il transmet. Cet opus est un vrai bulle d’authenticité et de sincérité dans laquelle on se plait à s’enfermer le temps de se recentrer sur soi-même et de reprendre foi en l’industrie musicale. PAR FANNY LEBRETON



LITTÉRAIRE

MARGUERITE

DURAS LE RAVISSEMENT DE LOL. V. STEIN

S

i Duras ne plait pas à tout le monde, si certains la trouvent fade, incolore, inodore et sans saveur, elle n’en est pas moins proche du génie romantique des auteurs de l’est (me viennent à l’esprit Zweig et Tolstoï). Mais avant tout, ce qui fait que la fleur s’est démarquée de toutes les autres bien qu’elle soit perçue en monochrome, c’est son honnête pudeur cachée derrière un scepticisme gênant. Lire entre les lignes. C’est dans sa petite maison de Trouville que Marguerite Duras écrit les deux cent petites pages du ravissement de Lol. V. Stein. Le livre s’ouvre sur un portrait en apparence sans importance du personnage. Le narrateur raconte qu’un jour, alors que Lol était fiancée à un homme qu’elle aimait, son cœur fut brisé le temps d’une seconde. Un regard que son fiancé jeta à une vampe inconnue suffit à Lol pour déceler leur coup de foudre. Déceler semble être le maître mot de tout le livre : presque rien ne se passe ; Lol ne dit rien mais des formules de politesse, Lol ne fait rien mais des promenades dans son village ; Lol est mariée, mère, et propriétaire, « envolée de sa vie vivante ». Seul reste en tête le récit d’une page, qu’un jour, elle eut le cœur brisé. Pour nous lec-

teurs, il semble alors inconcevable que le livre ne se résume qu’au simple récit d’une vie lente et ennuyeuse. Quand Lol retourne dans la ville de sa jeunesse, T.Beach, elle y revoit par hasard Tatiana Karl, son amie perdue, sur qui elle va retourner son histoire sans payer de mine… Depuis vingt ans, comment va Lol ? Est-elle heureuse ? Lol est-elle assez douée pour le mensonge pour feindre pendant tant d’années, ou me fais-je des idées ? Le génie de l’auteure réside dans cette plume tendue comme un fil de funambule ; qui nous fait tenir deux cent pages d’apparent ennui avec une seule question en tête : tout cela est-il réel ? On jubile à l’idée de pouvoir au fil des pages percer le mystère de la sensibilité dorée de Lola Valérie Stein, comme si moi, qui lit et qui pense comprendre, j’étais apte à lire un entre les lèvres pincées de Lol, comme si j’étais la seule à saisir la dimension humaine de la jeune femme. On se sent privilégié, si proche du personnage, qu’on attend la fin avec impatience. Quand Lol retourne finalement sur les lieux du drame, tout commence. PAR ELSA VIET



POESIE

SON Saisis le son du vent, tu l’entends mon enfant ? Délicieuse musique ; saltimbanque aux oreilles Le beau son du silence sème des merveilles Il sonne sonne sonne ; comme un doux sifflement. Et maintenant entends le son des percussions Qui vibrent dans les veines et font frémir le cœur C’est le fruit du tempo et ses mille splendeurs Qui d’un coup font pulser le bout de tes petons. Et maintenant distingue le son de la basse Qui frappe le tympan et accélère un pouls. D’un coup, de spectateur, tu passes auditeur fou Car le son de la basse te désaxe, hélas ! Et maintenant écoute le son du synthé Ses notes résonner, s’assembler en berceuse Ses sons s’entrechoquer semblables à des valseuses Et atteindre en secret les plus hauts cieux sacrés. Et maintenant discerne l’ardente guitare Ses cordes électriques ; chaudes comme la cendre Et qui soudain excitent ton troisième membre Pour pénétrer encore dans ton territoire. D’un coup le son s’immisce et il prend possession De ton corps de ton cœur de tes muscles raidis La musique est ton maître elle te démunie Tu ne t’appartiens plus face au nouveau Néron. Vois donc ce que tu perds et en sang et en eau Car le son fait couler ta sueur et tes larmes Pour l’ennemi sonore on fait tomber les armes C’est comme faire l’amour à un très beau salaud.

POEME ELSA VIET ILLUSTRATION CLEMENT DEZELUS



ON A TESTÉ

MARCHÉ AUX FLEURS Les fleurs sous les voitures : un écrin au cœur de Taipei, Taïwan.

C

e qui frappe lorsqu’on entre dans le Marché aux fleurs de Jianguo, ce sont les couleurs et la fraîcheur. Alors qu’en plein été il peut faire 38°C à midi à Taipei, cette fraîcheur est bienvenue, mais très surprenante. Cela est dû au fait que ce marché de plus de 8000 mètres carrés est caché sous une voie express surélevée et que des brumisateurs pulvérisent dans l’air, à intervalles réguliers, une fine vapeur d’eau, sans nul doute destinée aux plantes, mais dont bénéficient aussi les visiteurs. Le camaïeu des couleurs est bien entendu dû à la profusion de fleurs et de plantes exposées des deux côtés de l’allée centrale du marché. Après quelques pas, le visiteur ne sait plus de quel côté regarder, l’œil est attiré par les couleurs vives des fleurs en pots ou en bouquets, orchidées ou roses notamment. À droite, il y a des bonsaïs et des plantes vertes, puis à gauche, des cactus et des plantes grasses. Un peu plus loin, ce sont des bambous en bottes et des arbres prêts à replanter : orangers et citronniers notamment. Mais le marché aux fleurs, c’est aussi le paradis pour ceux qui ont la main verte, avec des sacs de terreau, divers types d’engrais et des outils de jardinage,

que ce soit pour utiliser sur un balcon ou dans un jardin. Il y a également des pots et des jardinières de toutes formes et de toutes couleurs, ainsi que le nécessaire pour la décoration d’un jardin, depuis les lampes d’extérieur jusqu’au gravier noir, blanc ou multicolore et aux nains de jardin, en passant par les animaux décoratifs et les fontaines de toutes tailles. Ce sont souvent les orchidées qui attirent les touristes étrangers noyés dans la foule des milliers de personnes qui visitent le Marché aux fleurs chaque week-end. C’est un lieu unique qui permet à chaque fois de découvrir de nouvelles variétés ou croisements d’orchidées, que ce soit des cattleyas, des phalaenopsis ou des sabots de Vénus. Une autre des attractions du Marché aux fleurs est la grande quantité de bonsaïs qui y sont vendus. Ceux qui aiment les bonsaïs peuvent y trouver leur bonheur, quels que soient leurs goûts et leurs budgets. Les plus spectaculaires sont probablement les genévriers de Formose qui semblent avoir passé un siècle ou deux sur une montagne élevée, tout en s’adaptant à un environnement difficile. PAR ALAIN FONTAINE



SHOOTINGS


VOLUPTUOUS FALL PHOTOGRAPHIE MADI DERIVERY MAKE UP EDEN TONDA COIFFURE CLARA AURÉLIE STYLISME LAURA LAVAL MODÈLE ALIÉNOR









MYSTIC

WOMEN PHOTOGRAPHIE CHEMSEDINE HERRICHE ASSISTANT GIOVANNA GORASSINI MAKE UP EDEN TONDA COIFFURE LOUISE BRUNET STYLISME COLLECTION MARTIN GRANT MODÈLES RAMA / DIANA / SOPHIE JO / STÉPHANIE


NOM RUBRIQUE





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RED LIGHT PHOTOGRAPHIE KIM LOU MONNIER RESPONSABLE PLATEAU MADI DERIVERY / ALIÉNOR FONTAINE MODELES VICTORIA BRICKA / ALINE KITTIPHANH MAKE UP EDEN TONDA COIFFURE AURÉLIE CLARA / MICHÈLE OHAYON STYLISME RAINBOW PEOPLE





VESTE ZARA PANTALON TAILLE HAUTE ZARA CHAUSSURES ZARA






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WICKED WITCH PHOTOGRAPHIE JESS IKA PHOTOGRAPHY MODÈLE ELISE SPEICHER MAKE-UP CHLOE PACCARD







LINER

PHOTOGRAPHIE YANIS ZAGHIA RESPONSABLE PLATEAU MADI DERIVERY ASSISTANT SARAH MADOU MAKE UP YANIS ZAGHIA HAIRSTYLE MADI DERIVERY MODÈLES CHARLOTTE / CAMILLE / SOLÈNE / LÉA






INTERVIEW

YANIS ZAGHIA

PHOTOGRAPHE/MAQUILLEUR Dans cette série beauté, tu nous montres en quatre clichés ton goût pour la photo et pour le maquillage, pourquoi ces deux univers se réunissent ainsi chez toi ? La photographie et le maquillage sont pour moi deux disciplines complémentaires. Je ne conçois pas une photo sans make up et inversement. Le maquillage est plus pour moi une passion adjacente qui vient s’ajouter à l’univers photographique que je tends à créer, comme un enduit sur mur de brique il vient consolider et alimenter une vison personnelle de la femme et de la féminité. Ce sont pour moi deux mediums d’expression, qui je trouve se combinent à ravir ! Tu as travaillé autour du thème de l'eye liner, quatre femmes pour quatre styles, que cela représente-t-il ? J’ai souhaité à l’approche de l’hiver donner un côté plus fun à l’eye-liner. Tout en partant d’une base classique le décliner de quatre manières différentes : Déstructuré, Pop, Graphique, et Démesuré ! Ainsi montrer qu’à partir d’un simple trait on peut s’amuser et le modifier, le colorer, en rajouter ou en enlever pour créer des looks originaux qui conviennent à toutes les femmes. Tu as bientôt fini tes études à l'école de Condé Paris, quel serait ton aboutissement idyllique ? Pour commencer, simplement réussir à vivre de la photographie et être reconnu dans mon travail serait un aboutissement premier. Idéalement, se serait de devenir une référence en photo de beauté. Mais bon, pour la suite comme on dit chez moi Inchallah ! Si tu viens de nous expliquer vers quoi ton travail tendait, que refuses-tu dans le monde de la photo ? Ah et bien il y a tellement de choses contre lesquelles s’indigner dans la photographie et il faudrait bien plus d’un article pour toutes les citer ! Mais globalement je considère que dans le processus de création d’une image chaque personne est importante autant le coiffeur, en passant par l’accessoiriste, au simple assistant. La photographie professionnellement parlant est aujourd’hui indissociable du travail d’équipe et je trouve cela important de saluer le travail de chacune des personnes qui peuvent travailler sur une prise de vue et pas seulement le photographe. PAR MADI DERIVERY


OPIUM PHOTOGRAPHIE QUENTIN DE LADELUNE MODELES AURÉLIE / AUDE MAKE UP/HAIRSTYL QUENTIN DE LADELUNE


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MAGIC

SQUARE PHOTOGRAPHIE INDI L. MODÈLE KASSIA STYLISME EMILIE POMMELET HAIR/ MAKE UP DJENETE BOO










INTERVIEW

INDI L.

PHOTOGRAPHE Comme il est coutume, pouvez nous expliquer le parcours qui vous a amené à la photographie de mode? J’ai eu plusieurs « vies », musicien, prof d’arts martiaux, cascadeur, employé de bureau, travailleur en usine etc., bref, un mélange de rencontres qui m’ont amené à m’interroger sur le sens de mes propres choix et de ce que je désirais réellement pour moi. Au hasard d’un surf sur internet il y a un peu plus de 4 ans, je suis tombé sur des photos de mode et j’ai eu un coup de foudre artistique. Comme l’impression diffuse d’avoir été « connecté » au bon canal. Je n’avais aucune expérience en photo, en retouches, pas de relations dans ce milieu. Le soir même, j’achetai un livre sur la photo, un mois plus tard mon 1er reflex. Le début d’un beau voyage qui continue encore. On remarque un soin apporté aux détails extrêmement précis, le doute ou le hasard ne semble pas avoir de place, cela trahit votre méthode de travail? En 2011, j’ai rencontré Emilie Pommelet qui était mannequin en agence mais qui parallèlement étudiait la communication et qui a travaillé depuis pour des magazines de mode et bureaux de presse. Son sens du stylisme, de la mode et mon envie de progresser en photo ont mené naturellement à une association extrêmement fructueuse. Notre méthode de travail peut varier : soit nous élaborons ensemble des histoires que nous mettons en image, soit Emilie propose des idées de stylisme, soit j’arrive avec une idée de lumière. Nous travaillons chaque aspect de la préparation aux shootings : accessoires, couleurs, make up, coiffure, lieux, choix des mannequins. Tout est décidé, testé en amont afin de perdre un minimum de temps durant la séance photo et de donner les bonnes indications aux équipes qui collaborent avec nous. Nous avons créé aucomptoirduhasard ( aucomptoirduhasard.com ) qui représente bien notre idée qu’une photo est avant tout une émotion, une histoire.. Sur quelques photos on peut constater que vous êtes à la fois à la coiffure, au maquillage et à la photo, est-ce une manière de gérer de A à Z votre production? Hors mon association avec Emilie, j’ai toujours réalisé des tests avec mannequins ou modèles (pro / non pro) afin de travailler ma technique photo et lumière. Je travaille soit seul soit avec une maquilleuse en plus de la personne qui pose. Equipe réduite et effectivement il m’est arrivé d’assurer un make up basique ou un lissage cheveux mais la plupart du temps je laisse faire les pros ! Il est compliqué de faire tout et bien faire tout. Photos/lumières/retouches, plus tout ce que suppose une activité pro qui me prend déjà bien assez de temps comme ça. Estimez vous être arrivé à votre but en terme d'image ou vous avez encore un objectif que vous souhaitez atteindre? NON. L’Art n’a aucune limite. Je suis encore tellement loin de mon nirvana personnel en terme d’images produites , je reste très ambitieux pour moi-même et souhaite encore tellement progresser. Je lis, expérimente beaucoup, fais des tests photos, me challenge au maximum justement pour provoquer la rupture avec ce que je fais habituellement. Il peut être tentant de rester dans sa zone de confort mais je trouve que c’est contraire à la définition que j’ai d’un artiste. Nous devons être dans notre labo, chercher, retourner les problèmes dans tous les sens, s’extasier, s’enflammer, être heureux puis oublier et tout recommencer à zéro. C’est peut-être cela qui me tient éveillé et heureux. Je renais à chaque étape en photo. Une certaine immortalité en quelque sorte. PAR MADI DERIVERY


MADI DERIVERY

REDACTRICE EN CHEF ET FONDATRICE DE BIZART

ROBIN APPRIOUAL GRAPHISTE ET MODELE

ALIÉNOR FONTAINE

RESPONSABLE COMM.

VÉRONIQUE CHAUMETTE RESPONSABLE ÉVENEMENTIEL


LA REDACTION

GWENAELLE PAVIET-ROCHE CHRONIQUEUSE

MAXIME LAPRADE

CHRONIQUEUR

FANNY LEBRETON CHRONIQUEUSE

ELSA VIET POETE


TARA BENVENISTE CHRONIQUEUSE

SARAH MADOU CHRONIQUEUSE


LA RÉDACTION

EDEN TONDA MAQUILLEUSE

QUENTIN DERIVERY ASSISTANT


Défilé JCDC Spring 2014


REMERCIEMENTS

Madi Derivery Robin Apprioual Sarah Madou Aliénor Fontaine Tara Benveniste Fanny Lebreton Maxime Laprade Gwenaëlle Paviet-Roche Elsa Viet Véronique Chaumette Eden Tonda Clément Dezelus Aurélie Clara Céline Grimaldi Roots Art No No Yes Maison UllenS Véronique Leroy Myriam Ullens Miss Pandora Arnaud Maillard La Mouche Alain Fontaine Laura Laval Nicole Roland Chemsedine Herriche Giovanna Gorassini Louise Brunet Martin Grant Anges & Démons

Rama Diana Sophie Stéphanie Kim Lou Monnier Victoria Bricka Aline Kittophanh Ngoc-Phung Rainbow People Sophie Paris Studio Michèle Ohayon Hôtel Montmartre mon amour Jess Ika Photography Chloé Paccard Elise Speicher Jonas B Productions Yanis Zaghia Charlotte Morgand Camille Solène Léa Nicolas Derivery Quentin de Ladelune Aurélie Aude Indi L. Kassia Emilie Pommelet Djenete Boo



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