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la bonne étoile
Peu importe, la graine est plantée. Nous sommes en 2020, en plein confinement, Pierre vit toujours dans la campagne de ses parents à Walhain, une petite commune au centre de la Belgique et il publie une deuxième chanson sur les plateformes qui lui vaut d’être repéré par un directeur artistique et son futur label. « J’ai eu de la chance qu’il y ait encore des gens qui vont chercher un projet qui n’a pas d’environnement ni de communauté. J’ai été une espèce de cas isolé. Moi j’avais 1000 abonnés sur Instagram, aujourd’hui les labels signent des artistes qui ont plusieurs millions sur TikTok. Ils ont privilégié la musique, l’image et le personnage. » On voit son potentiel, on lui fait confiance et tout s’enchaîne. La Cigale est bookée avant même la sortie de son premier single, “Regrets”, la communauté grandit, les projets se multiplient et, alors qu’à peine deux ans se sont écoulés depuis le millier d’abonnés sur Instagram, Pierre remplira l’Olympia le 12 mai prochain.
Pierre est un grand romantique et s’emballe en un rien de temps. Rien de plus évident donc pour un amoureux de l’amour que de proposer avec Regarde-moi une véritable boule de déclarations amoureuses, à des amants parfois, à sa famille aussi, à des personnages imaginaires ou bien au public. Dans “Enfant de” (à écouter à un volume sonore de huit sur une échelle de dix, d’après la notice d’utilisation de l’album), le chanteur aborde la relation si belle et si incompréhensible de ses parents, ensemble depuis 25 ans, qui n’ont rien en commun et qui, par amour, s’intéressent aux passions de l’autre. Dans le titre éponyme “Regarde-moi”, il conte un chanteur pathétique en manque d’attention, inspiré d’une anecdote vécue par Lady Gaga au début de sa carrière lorsque, alors qu’elle chantait dans un bar sans oreille attentive, elle s’était mise nue pour que les regards se tournent vers elle. “Jour -3”, balade amoureuse inspirée de faits réels, « le morceau cul-cul de l’album qui ravira tous les romantiques naïfs de ce monde », a été écrit trois jours avant un deuxième rendez-vous sur une plage bretonne, il y a tout juste un an, menant à sa première belle histoire d’amour – réciproque, cette fois. Et si le travail séduit, c’est bien parce qu’il lui ressemble et qu’il est fait en famille : Pierre compose et écrit seul chacune de ses chansons puis se fait épauler par son producteur de frère, un duo qui se complète autant qu’il se ressemble physiquement, et rien ne pourrait ébranler cette dynamique.
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Ce Gémeaux un peu drama recherche le tube avant tout. Peu importe le microcosme parisien, il veut faire danser le pays et toutes les générations. Loin d’avoir été biberonné au rock et à l’indé, sa première culture musicale s’est construite avec la variété et la pop radiophonique. « J’ai connu les Strokes assez tard, c’était fou. » Enfant, il dévore la discographie de Lady Gaga, cite le concert de Rosalia à l’Accor Arena en décembre dernier qui lui a foutu des frissons, et aspire à une carrière comme celle de ses idoles. Bientôt les tournées des Zénith, puis tel le chanteur de Balavoine, il remontera sur scène comme dans les années folles, quelques fois par an, pour des Arena, parce qu’il faut rêver grand et qu’aucune aspiration n’est trop petite pour un romantique. Quand on lui parle de ses rêves, Pierre sourit. Il faut dire que son disque entier est une rêverie, un fantasme de 13 titres « dont au moins 10 dont je suis fier », s’amuse-t-il, avant de rapidement l’admettre, « c’est vrai que je m’imagine pas mal de scénarios. Sur l’EP encore plus, ce n’était que de la fiction, des projections idéalisées de ce que je me souhaitais, une recherche d’amour et de reconnaissance. »
« Un jour je marierai un ange » : pas encore réalisé. « Un jour je serai une superstar » : bientôt, bientôt.
Né à Uccle, ce féru de la mise en scène a vécu la dernière décennie à la campagne, sait qu’il est fait pour briller et se trouve des similitudes avec le Bel-Ami de Maupassant, qui a inspiré un de ses titres. Lorsqu’il emménage dans la Ville Lumière il y a quelques mois, avoir une garde-robe de qualité importe plus que meubler son appartement du quartier des Buttes-Chaumont : aujourd’hui encore, il dort sur deux matelas posés à même le sol mais promet de s’en occuper bientôt. La garde-robe, elle, est fournie et délicate. L’image, on vous dit, mais la sincérité avant tout. La fusée est lancée. � Texte : Sarah Sirel Images : Marcin-Kempski
Regarde-moi / Cinq7
Déjà disponible
En concert le 12 mai 2023 à l’Olympia
«
I can buy myself flowers / Write my name in the sand / Talk to myself for hours, yeah (…) Yeah, I can love me better than you can » Le 20 janvier, une semaine après sa sortie, le nouveau tube de Miley Cyrus, ode jubilatoire à son célibat, devenait la chanson la plus écoutée sur Spotify avec 100 millions d’écoute – une riposte validée par Gloria Gaynor herself, reine de la revenge song par excellence. Quelques jours plus tôt, c’était la chanson de Shakira qui taclait son ex qui explosait les records avec 167 millions de vues sur YouTube en moins de dix jours. Se dater soi-même, le nouveau cool ? En 2023, le monde avait besoin de nouvelles voix.
Après des décennies à subir les injonctions de la société au couple, le célibattant (oui, on a osé) se rebelle. Et il adore ça.