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Fin de la trêve hivernale : 30 000 familles expulsées

9,3 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, près de 2 millions avec moins de 930 euros par mois. 30 000 ménages (66 000 personnes) risquent l'expulsion cette année, deux fois plus qu'avant la crise sanitaire et économique. Par deux fois depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement a pris la décision de reporter la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives et des coupures d’énergie qui habituellement est programmée au 31 mars de chaque année. Si cette mesure constitue un « bol d’air » pour les ménages se trouvant en difficulté de paiement de loyers et charges, le fait que celle-ci ne soit accompagnée d’aucunes mesures de prévention des expulsions et des coupures la rend inefficace et ne fait que repousser le problème. Le nombre d’expulsions locatives ne fait qu’augmenter depuis 2014 pour atteindre la prévision d’environ 30 000 en 2021, soit près du double de 2019 ! C’est là le résultat des politiques d’austérité menées par le gouvernement et le patronat : suppressions d’emploi dans les entreprises et services, stagnation des salaires et pensions, hausse de la précarité, etc… Aujourd’hui, 58 % des impayés locatifs ont pour cause la baisse des revenus des locataires qui, pour 31 % d’entre eux, est due à la perte d’emploi. Alors que 12,1 millions de personnes sont en difficulté de logement dont 1,9 million en difficulté pour payer leur loyer ou leurs charges, le gouvernement refuse de prendre des mesures à la hauteur de l’urgence sociale. Dans le contexte de crise sanitaire, Le gouvernement aurait dû décider d’interdire les expulsions locatives, prononcer un moratoire des loyers et des traites en procédant à l’apurement de dettes pour l’ensemble des locataires et accédants à la propriété en difficulté. Au lieu de cela, la ministre du logement a rédigé une circulaire le 26 avril dernier à destination des préfets pour leur demander que toute expulsion soit accompagnée « d’une proposition d’un autre logement ou à défaut d’une proposition d’hébergement le temps qu’une solution plus pérenne soit trouvée ». Circulaire inapplicable en l’état actuel et au vu du manque crucial de logement social et de place d’hébergement sauf à faire exploser le recours à la solution hôtelière pour faire face à la saturation des dispositifs d’accueil d’urgence ou de réinsertion sociale "La première bataille, c'est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d'ici la fin de l'année, avoir des femmes et des hommes dans la rue". C'était une promesse de campagne du président de la République, en 2017…

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« Renault joue le pourrissement »… Les grévistes de la fonderie de Bretagne taclent le constructeur

Le mouvement de grève se poursuit à la Fonderie de Bretagne. Mobilisés depuis huit semaines contre le projet de vente de l'usine propriété de Renault, les salariés ont été reçus par le constructeur automobile. A la sortie de cette réunion, la déception était grande des deux côtés. « Les salariés sont révoltés de voir ce qu'on leur propose. Renault joue le pourrissement de la situation. Ils sont en train d'acter la fermeture de l'entreprise », tacle Maël Le Goff, secrétaire CGT du site situé à Caudan, dans le Morbihan. Pour tenter de « mettre fin au conflit », la direction de l'usine avait proposé d'acter une légère augmentation du volume de production en 2021 « en le portant de 19 000 à 21 000 tonnes en année pleine, soit une augmentation de 10 % ». « Cette avancée de la part de Renault Group est assujettie à l'arrêt du conflit et à la reprise des activités au plus vite dans les conditions de sécurité requises », précise le constructeur automobile dans un communiqué.

« Les paroles de Renault, ça suffit »

Cet engagement, les grévistes le jugent insuffisants. Ces derniers souhaiteraient que Renault, qui a mis en vente cette usine faisant travailler 350 salariés, s'engage sur un plan de charge en 2022 et 2023. « Il nous faut quelque chose d'écrit noir sur blanc parce que les paroles de Renault, ça suffit ! » Dans son communiqué, Renault dit aussi s'engager « à accompagner Fonderie de Bretagne jusqu'à la reprise par un acquéreur en discutant des volumes, des investissements et de la diversification sur la base d'un projet industriel d'avenir ».

Les salariés demandent à rester dans le groupe Renault et le retour à Caudan de volumes de production délocalisés à l'étranger. Renault a annoncé le 11 mars la mise en vente de l'usine. Héritière des Forges d'Hennebont, créées en 1860, la Fonderie de Bretagne est implantée depuis 1965 à Caudan.

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