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Les Restos du cœur lancent leur 37e campagne d’hiver, marquée par « l’aggravation de la précarité » ��������������������������������������������������������������

L’an dernier, en pleine pandémie de Covid-19, l’allongement des files d’attente devant les centres de distribution avait marqué les esprits. La pression ne baisse pas : l’association créée par Coluche a aidé 1,2 million de personnes depuis novembre 2020 et distribué 142 millions de repas, contre 136 millions l’année précédente. « Sur le terrain, on constate vraiment une aggravation de la précarité des plus démunis, notamment chez les personnes que nous connaissions déjà », explique à l’Agence France-Presse (AFP) son président, Patrice Douret. Plus que de fabriquer de « nouveaux pauvres », l’épidémie a surtout aggravé la situation de ceux qui étaient déjà fragilisés, selon l’association. Plus de la moitié (53 %) de ses bénéficiaires déclarent avoir subi une perte de revenus liée à la crise sanitaire, tandis que 15 % expliquent qu’elle les a forcés à pousser la porte des Restos. « La reproduction de la précarité nous préoccupe plus que jamais », poursuit M. Douret, particulièrement inquiet des difficultés rencontrées par les jeunes et les mères seules avec enfants ; 40 % des bénéficiaires des Restos sont des mineurs. « On a vraiment peur que la reprise économique suggérée par les indicateurs exclue ces publics les plus précaires. » (…) Au gré des confinements, l’isolement des plus précaires s’est encore accentué. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, les Restos du cœur tentent d’aller chercher tous ceux qui n’osent pas se rendre dans leurs locaux ou n’en ont pas les moyens. L’association a ainsi lancé des centres itinérants en milieu rural : elle espère doubler leur nombre et atteindre soixante services mobiles de ce type dans les prochains mois. Ses distributions alimentaires en pleine rue ont également augmenté de 25 % depuis deux ans. Œufs, lait, viande… Elle tente aussi d’obtenir de nombreux produits en circuit court pour améliorer la qualité des paniers distribués. Pour cela, elle réclame une amélioration de la gestion du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), qui finance un repas sur quatre aux Restos. « On rencontre des problèmes sur les légumes en conserve, notamment les haricots verts, car il n’y a aucun prestataire qui répond aux appels d’offres organisés par l’Etat pour fournir ces produits », regrette M. Douret. Face au creusement des inégalités, les Français « font preuve d’une générosité exceptionnelle, dont nous allons encore avoir besoin », souffle le dirigeant associatif. L’année 2020 a été marquée par un record de dons aux associations, selon le baromètre de France générosités. Cet élan de solidarité démontre que « la lutte contre la précarité est une priorité des Français », selon lui. « Pourtant, on ne la voit pas assez dans les programmes des candidats à la présidentielle », déplore-t-il.

Source : Le Monde avec AFP 24/11/21 - extraits

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Les bénévoles des Restos du cœur distribuent des produits alimentaires aux etudiants en 2021 au stade Velodrome à Marseille

Comment financer aujourd’hui la Sécurité Sociale ?

Le point de vue de Sylvie Ben Jaber, Présidente de La Mutuelle Familiale

La crise sanitaire est toujours bien là et, pourtant, on voit déjà poindre la tentation de diminuer les moyens consacrés au système de protection sociale. Ce serait oublier un peu vite que le manque chronique de ressources dans nos hôpitaux et nos Ehpad n’a fait qu’aggraver la pandémie. Parallèlement, le retour au déficit engendré par la crise a fait émerger ces derniers mois un projet de « grande Sécu », poussé par les pouvoirs publics. Augmentation de la CSG, nouvelles taxes, désengagements de la Sécu… Tous ces expédients ne sont en effet plus viables depuis bien longtemps déjà. Depuis quatre-vingt-cinq ans, la Mutuelle familiale défend l’idée d’une Sécurité sociale de haut niveau, seule à même de garantir une solidarité nationale au bénéfice de chacun et de tous. Oui, il est urgent de refonder le système de protection sociale. Alors, que faut-il voir derrière l’idée de « grande Sécu », telle qu’elle est poussée par les pouvoirs publics : une volonté sincère de faire fructifier

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