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La Syrie aujourd’hui: entre soubresauts de la guerre et sanctions occidentales illégales et criminelles ��������������������������������������������������������

Pour l’essentiel, la Syrie est sortie ces derniers mois des « radars médiatiques ». Il est vrai que sur un plan militaire, la guerre civile et/ou par procuration qui y sévit depuis une décennie est à peu de chose près finie. Le gouvernement syrien en est le vainqueur incontestable, « l’opposition syrienne » armée pro-occidentale (essentiellement islamiste), ne tenant plus qu’une « poche » représentant moins de 10 % du territoire syrien, adossée à la frontière turque autour d’Idlib. Il est certain que cette « poche » d’Idlib ne tiendrait pas sans le soutien intéressé de la Turquie voisine et sans l’implication décisive des djihadistes étrangers, en particulier de ceux du parti islamique du Turkestan (gravitant dans la mouvance al-Qaïda), principale organisation indépendantiste… ouïghoure ! Une minorité essentiellement chinoise et absente de Syrie avant-guerre… Il convient d’évoquer le PYD, principale organisation politique kurde, dont les combattants contrôlent un quart de la Syrie, dans le nord. Si les relations entre les Kurdes et les « rebelles syriens » ont toujours été mauvaises, celles avec le gouvernement légal syrien sont plus ambiguës et sinueuses. Si les forces armées syriennes et le PYD ont fait front commun à plusieurs occasions contre Daesh (à Kobané par exemple, grâce à un pont aérien assuré par les aviations russe et syrienne) mais aussi les « rebelles syriens » (à Alep par exemple), les relations s’étaient fortement détériorées après la chute de Daesh. Il faut bien comprendre qu’au moment de la chute de Daesh, à laquelle le PYD avait contribué « au sol » aux côtés de l’armée syrienne et de ses alliés, la popularité du PYD était à son zénith en Syrie, dépassant le cadre de la communauté kurde. Mais le crédit engrangé a été gâché et dilapidé ensuite par des choix politiques, stratégiques ou tactiques hasardeux et des comportements sur le terrain trop souvent peu compatible avec les prétentions « autogestionnaire » et démocratique affichées. La prétention autogestionnaire elle-même, a vite trouvé ses limites, se heurtant au principe de réalité. Un rapprochement avec la « coalition international » essentiellement occidentale a été dénoncé à juste titre par le gouvernement syrien comme un empiétement inacceptable sur la souveraineté du pays (avec, par exemple, l’installation de bases militaires étrangères dans le nord de la Syrie sans l’accord du gouvernement syrien). Il a fini par être plus ou moins récusé suite à un accord entre PYD et gouvernement syrien destiné à endiguer les incursions de l’armée turque en Syrie. Aujourd’hui, la présence de troupes US en Syrie se concentre dans la région de Deir-Ezzor, pour assurer une mainmise sur les ressources pétrolières syriennes, soit ni plus ni moins qu’un acte de brigandage international. Par ailleurs, la gestion kurde des ressources pétrolières se trouvant sous leur contrôle, tenant du trafic de contrebande sur fond de corruption généralisée, a conduit à une catastrophe écologique et sanitaire du fait du rejet massif de déchets pétroliers nocifs directement dans l’Euphrate. Enfin, Les relations intercommunautaires ont été fortement dégradées par des velléités d’imposer une « kurdisation » forcée de l’enseignement, et ceci sur un territoire où plus de la moitié de la population est non-kurde. Mais pour la grande majorité de la population, en particulier celle vivant dans les zones sous contrôle des autorités légales syriennes, le principal problème est les sanctions économiques occidentales. Avec la loi dite « César », les USA imposent aujourd’hui à la Syrie un des régimes de sanctions économiques les plus draconiens jamais imposés à un pays. L’économie du pays est asphyxiée et sa reconstruction marque le pas. Et sans surprise, c’est la population civile qui en paie le prix humain : paupérisation, pénuries, flambée des prix et généralisation du « marché noir », etc.

Contribution de Jihad WACHILL

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