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Italie : Un « Super Mario » pas si génial �����������������������������������������������������������������������

« Le classement a sanctionné les pays qui ont retiré leurs libertés civiles, n’ont pas permis un contrôle adéquat des pouvoirs d’urgence ou ont refusé la liberté d’expression », avance l’étude, citant l’exemple de la France, où « des confinements sévères et des couvre-feux nationaux ont conduit à une légère mais significative diminution de son score global. » Le rapport n’évalue toutefois pas l’acceptabilité de ces mesures par les populations : « La pandémie a mis en lumière la nature de la gouvernance dans les démocraties du XXIe siècle et, en particulier, la relation entre les gouvernements et le peuple, révélant des déficits démocratiques qui existent depuis longtemps », commente Joan Hoey, responsable de l’étude. « Nous ne pouvons pas conclure que le haut niveau d'acceptation des mesures de confinement signifie que les gens dévalorisent la liberté », poursuit Joan Hoey. « Ils ont simplement jugé […] qu'éviter des décès catastrophiques justifiait une perte de liberté temporaire. » Sur les 167 pays et territoires évalués par l’étude, seuls 75 sont considérés comme des démocraties. Et seulement 23 seraient des « démocraties à part entière », avec un indice d’au moins 8. Parmi elles, l’Irlande, la Norvège, la Suisse, et le Canada.

Mario Draghi a privatisé des centaines d’entreprises, favorisé la chute de Berlusconi et permis un coup d’État financier contre la Grèce en 2015. Gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE) de 2011 à 2019, Mario Draghi est tout auréolé du succès d’avoir sauvé l’euro, alors que les taux d’intérêt sur la dette de certains États membres grimpaient de manière vertigineuse. Avant un autre, il avait proféré le 26 juillet 2012 que l’institution qu’il dirigeait serait déterminée, « quoi qu’il en coûte » , à préserver la monnaie unique. L’institution monétaire s’était alors lancée dans une politique de rachat des obligations souveraines sur les marchés secondaires. Un geste critiqué alors par Berlin, mais qui sauva plusieurs pays de la banqueroute. Cela en fait-il pour autant un dirigeant qui se départit des dogmes et qui se rangera du côté des pays de l’Europe du Sud ? Pas sûr. Sur son bureau à Francfort, alors qu’il dirigeait la BCE, on trouvait un casque à pointe prussien, offert par Bild. Le journal populiste allemand le récompensait d’avoir déclaré : « La Prusse est un bon symbole pour la mission la plus importante de la BCE : défendre la stabilité des prix et protéger l’épargne européenne. » C’est ce qu’il fit quand Alexis Tsipras fut élu premier ministre de la Grèce en 2015. Il orchestra le « coup d’État financier » pour mettre au pas le dirigeant de Syriza en fermant le robinet du financement de la BCE aux banques hellènes. Draghi n’est pas davantage un ami de son propre pays. Secrétaire du Trésor entre 1991 et 2001, il a privatisé pas moins de 750 entreprises de la Péninsule. Et, à l’été 2011, alors gouverneur de la Banque d’Italie, il avait adressé avec Jean-Claude Trichet, gouverneur de la BCE, une lettre secrète à Silvio Berlusconi, lui dictant le programme à appliquer pour la fin de mandature : réforme du marché du travail et maîtrise des comptes publics. Celui-ci se montrant récalcitrant, la Banque d’Italie avait laissé les marchés financiers spéculer sur la dette, acculant le Cavaliere à la démission. C’est cet épisode qui avait amené au pouvoir un autre premier ministre technique, lui aussi appelé « Super Mario », Mario Monti. A-t-il changé ? Dans un entretien au Financial Times, en mars dernier, face à une « tragédie aux proportions bibliques », il invitait à ne pas se préoccuper de l’augmentation du déficit public. Dix mois plus tard, il reste adepte de la dépense publique, mais appelle à ne pas subventionner les entreprises non viables. Dans un pays où l’industrie compte pour 32 % du PIB, une telle politique pourrait, en la période, faire d’immenses dégâts.

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Mardi 9 février 2021 – L’HUMANITE

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