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Précarité: « On est en crise humanitaire en France aujourd’hui », alertent les associations caritatives ��������������������������������������������������������������������������������������������

regrette Christophe Robert. Or il faut anticiper. Avec pour objectif, en bout de chaîne, d'éviter une hausse des expulsions locatives à la fin de la trêve hivernale. La fondation milite pour la création d'un fonds national pour les impayés de loyers et de charges, afin de venir en aide aux ménages en difficulté. « Il existe déjà au niveau départemental des fonds de solidarité pour le logement. Mais leurs moyens sont insuffisants », affirme Manuel Domergue. Relancer la construction de HLML La Fondation Abbé Pierre propose pêle-mêle d'augmenter les minima sociaux, de généraliser l'encadrement des loyers, de revenir sur « les ponctions qui ont été faites ces dernières années sur les organismes de logement social », afin de soutenir la construction, et de durcir les sanctions contre les communes qui ne respectent pas la loi SRU. Christophe Robert souhaite aussi que les prélèvements financiers sur Action Logement (le premier bailleur de France et contributeur essentiel de la politique du logement), « qui réduisent sa capacité d'agir », soient stoppés.

Source : LES ECHOS – extraits – E. Dicharry – 02/02/21 Rapport de la fondation Abbé Pierre

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Auditionnées au Sénat par la nouvelle mission d’information du Sénat sur la lutte contre la paupérisation, trois associations caritatives ont alerté sur l’aggravation de la précarité depuis la crise sanitaire. Ils ont plaidé pour des réponses structurelles, au-delà des mesures d’urgence.

Les sénateurs ont eu un moment d’échange avec trois grandes associations en prise directe avec la précarité : la Croix-Rouge, ATD Quart-Monde ou encore le Secours catholique (Caritas France). Chacun a eu des mots différents pour décrire la réalité de millions de personnes en grande difficulté financière, mais tous ont insisté sur l’urgence de cette réalité sociale, inacceptable selon eux pour un pays développé. « Dans ce

pays, un certain nombre de Français souffrent de la faim. Cela doit tous

nous amener à nous interroger », s’est insurgé Thierry Couvert-Leroy délégué national « lutte contre les exclusions » de la Croix-Rouge française, qui parle d’une « intensification de la grande pauvreté ». L’association est en prise directe avec l’aggravation de la précarité entraînée par les confinements et la baisse de l’activité économique. Les chiffres sont glaçants. « En maraude, c’est 86 % de personnes qui ont été rencontrées en plus », témoigne le délégué national. Sur 22 000 personnes rencontrées, 6 000 sont des enfants. C’est plus du quart. : « On est en crise humanitaire en France aujourd’hui », résume Isabelle Bouyer, déléguée nationale d’ATD Quart-Monde. La situation n’est pas née avec la pandémie, les confinements et l’arrêt de pans entiers de l’économie l’ont rendue plus visible et ont surtout jeté de nouvelles personnes dans la pauvreté, comme en témoignent les files interminables d’étudiants devant les banques alimentaires.

« La crise du covid-19 est un accélérateur des dynamiques, elle est révélatrice de ce qui était déjà en cours », note Daniel Verger, responsable du département études, recherches et statistiques du Secours catholique, qui évalue la hausse du recours à l’aide alimentaire de 25 à 40 %. « 8 millions de personnes qui

font appel aujourd’hui à l’aide alimentaire, c’est quand même l’indicateur majeur de l’échec de la lutte

contre la pauvreté en France », selon lui. Ils étaient 5,5 millions en 2019, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Caritas France a pu comparer son rapport sur le budget des ménages bouclé l’an dernier avec les chiffres dont elle disposait il y a dix ans. Près du quart des personnes disposant de ressources et accompagnées par l’association se retrouvent avec seulement 4 euros par jour, une fois les dépenses contraintes comme le loyer retranché. La somme restante doit servir à la fois à se nourrir, se vêtir, se déplacer ou encore avoir un peu de loisirs. Equation impossible. «

C’est une situation qui n’honore pas

la France et qui doit nous révolter », estime Daniel Verger. Les associations regrettent le traitement dans l’urgence de cette pauvreté qui ne date pas de mars 2020 Les associations ont également unanimement alerté sur l’existence des « invisibles », ceux qui sont sortis des dispositifs d’aide (officiels ou associatifs) ou qui en restent éloignés. Daniel Verger, (Secours catholique) s’inquiète de ces personnes « en situation de repli sur soi », en particulier dans les territoires ruraux. En clair, il faut aller à la rencontre des personnes en difficulté, et ne pas attendre qu’elles se présentent. C’est notamment vrai pour les jeunes, selon Thierry Couvert-Leroy, délégué national « lutte contre les exclusions » de la Croix-Rouge française. C’est surtout sur la demande d’une revalorisation du revenu de solidarité active (RSA) que les associations se retrouvent unanimement. « Il est temps

d’avoir des mesures qui ne soient pas des primes ponctuelles mais des me-

sures structurelles », plaide le représentant du Secours catholique, partisan d’un RSA amélioré. Comme d’autres bénévoles, il encourage à un élargissement des publics bénéficiaires, notamment les jeunes sortis de l’aide sociale à l’enfance. Mais aussi, par une revalorisation du montant. Aujourd’hui, le RSA socle atteint 565 euros.

Pour rappel, le seuil de pauvreté correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, soit un peu plus de 1 050 euros.

Source : PUBLIC SENAT – extraits – G. Jacquot – 09/02/21

Télétravail : quand les entreprises sucrent les chèques-déjeuners des salariés

Depuis le Covid et les restrictions sanitaires, les Français sont sommés de travailler à la maison. Une situation dont certaines entreprises profitent pour sucrer les avantages sociaux de leurs salariés, tickets-restaurants en première ligne.

Boulot mais plus de métro, ni de tickets resto. Les syndicats Unsa et Sud de SFR (groupe Altice) ont envoyé un communiqué auprès de l'AFP pour dénoncer leur direction. Principal grief : l'entreprise profiterait de la crise sanitaire pour remettre en cause les droits des salariés. Entre le refus de la prise en charge des frais comme les factures d’électricité ou le prêt de matériel, le principal point de crispation repose sur la fin de l'octroi des tickets-restaurants aux salariés qui travaillent chez eux. Pour la direction, la question ne se pose pas. Selon nos confrères, un dirigeant affirme que cet arrêt se justifie « par le fait que les salariés en télétravail auraient désormais « du temps libre » pour se préparer à manger ». Le délégué syndical évoque un « accord sur le télétravail signé dans l'entreprise en 2018. À l’époque, la direction avait imposé aux salariés choisissant de faire une journée de télétravail par semaine de renoncer ce jour-là à leur chèque-déjeuner. Mais il s'agissait d'un jour par semaine et c'était sur la base du volontariat, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui ». D'autres entreprises empruntent le même chemin. C'est le cas de Schlumberger Limiter et de son millier de salariés dans l'hexagone, multinationale d'origine française spécialisée dans les services et équipements pétroliers.

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