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Une commune bretonne voulait honorer la mémoire d’un collaborationniste

Côtes d’Armor (22) Une commune bretonne voulait honorer la mémoire d’un collaborationniste Une action unitaire a permis de mettre fin à cette décision municipale aberrante

La petite commune de Pommerit-le-Vicomte dans les Côtes d’Armor avait décidé que l’une de ses rues porterait le nom de Pol Monjarret. Sur proposition de La Libre Pensée des Côtes d’Armor, l’ARAC 22 et l’ARAC des autres départements bretons (29-35-56), soutenus par le représentant du Bureau national ont cosigné une protestation près de cette Municipalité argumentée de précisions historiques indiscutables. Le Préfet des Côtes d’Armor en avait été informé.

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Plusieurs associations se sont jointes progressivement à nous notamment l’ADIRPR et l’ANCACR d’Ille-et-Vilaine rappelant avec précision l’action des résistants FTP et autres contre le nazisme dans les Côtes d’Armor. Le « cas Monjarret » avait déjà été soulevé en Bretagne en 2012, notamment par nos camarades du Finistère, quand le journal pronazi BREIZ ATAO continuait, par internet, sa propagande raciste en se référant à ce Polig Monjarret. Reconnaissons que cet individu rechercha des morceaux de musique bretonne de bonne qualité. Le problème, c’est que dans sa jeunesse, Monjarret se servit de ces compositions musicales attrayantes pour des journaux et des partis soutenant le nazisme, l’antisémitisme, le racisme. Comme de nombreux textes écrits le montrent, il y prit des responsabilités. De retour d’Autriche, où il avait fui, Monjarret réussira à échapper à une condamnation sévère. Si celui-ci ne semble pas avoir participé « physiquement » à des actes criminels, il contribua à la lutte idéologique contre l’esprit de résistance contre une France de la Liberté, défendant une Bretagne indépendante dans une Europe rassemblée et dirigée par le Reich nazi.

Quelques villes de Bretagne avaient déjà accepté d’honorer sa mémoire, le fait d’être un bon musicien et compositeur, doit-il faire oublier une complicité idéologique avec des criminels contre l’humanité ?

Il faut rappeler la force des mouvements de Résistance en Bretagne

Pour défier ces collaborationnistes bretonnants, la 12e Compagnie F.F.I. avait symboliquement inscrit sur son drapeau la devise bretonne : Spi da Viken (Espère à vie). Les départements bretons compteront de nombreux groupes, de nombreuses figures de la Résistance. Parmi les milliers de résistantes et résistants bretons : 2 500 dans les Côtes d’Armor. Beaucoup d’entre eux furent emprisonnés, envoyés dans les camps de la mort, torturés, massacrés, les noms ne manquent pas pour honorer les rues de nos communes bretonnes. À Pommerit, par exemple figurent une rue Jean Moulin, des rues, des monuments avec le nom de résistants morts pour la France, dont un groupe de 5 FTP. Pour la mémoire, pour l’histoire on ne peut faire cohabiter le nom d’individus au passé plus que douteux, avec celles et ceux qui offrirent leur jeunesse, leur santé et jusqu’à leur vie pour notre liberté.

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