PROJETS PLASTIQUES
INSTALLATIONS
PERFORMANCES SCÉNOGRAPHIES
PROJETS FICTIFS
BIO
4
.......................................
Punctum 2015 / photographie et aquarelles
Anomalies 2015 / série de photographies
15
Lier et délier 2015 / installation de papier .......................................
« Les Récréatrales » Ouagadougou 2018 / Festival des Récréatrales
« La mer est verte »
24
PSSST! FESTIVAL! 2019 / Résidence au Groenland .......................................
La gare 2017 / Strasbourg
31
Le marché 2018 / Strasbourg .......................................
« Variations sérieuses » Strasbourg 2017 / Actuelles XIX, TAPS
« Mon Nom est Rom » Strasbourg 2018 / Actuelles XX, TAPS
« Le Cas Cooper » Strasbourg 2018 / Molodoï,
« Terre noire, peau blanche » Hear, Strasbourg 2019 / Marionnette
« Wie Nägeln und Schmutz » PSSST! FESTIVAL! 2019/ Marionnette
Festival Jaune Moutarde Morvan 2019 / ateliers interculturels
Le pied
56
2020 / Mémoire et diplôme de fin d’études .......................................
« Intérieur » 2016 / scénographie de théâtre
Voyage immobile 2017 /muséographie
« Lucia di Lammermoor » 2017 / scénographie d’Opéra
« Lenz »
73
2018 / scénographie de théâtre .......................................
PROJETS PLASTIQUES
4
5
M U T C N
/ photographie et aquarelles 2015
Instants volés, souvenirs, un petit rien…
P
U
Le punctum comme « piqûre, petit trou, petite tache, petite coupure et aussi coup de dés », ainsi le déclarait Roland Barthes dans La chambre claire.
La photographie saisit le moment, immobilise le référent, témoigne de son vivant, suggère sa mort.
6
7
S E I L A M
/ série de photographies et expérimentation dans l’espace 2015
Sublimer les anomalies du corps en le peignant ; blancheur qui invoque la beauté des marbres et des sculptures antiques. Le regard photographique questionne nos aspirations à la vérité en conflit avec notre besoin d’embellir le monde. Nouvelle conception du beau et du laid, de l’important et de l’insignifiant.
A
N
O
« La photographie fait le choix de l’inexplicable, le pourchasse, le développe » Diane Arbus. Première approche de la scénographie dans mon travail à travers le médium du corps, de la peinture, la photographie et la projection. Recherches et expérimentations autour de l’image macro qui révèlent des questionnements récurrents autour de l’image de lumière et son incarnation sur scène.
8
11
R E
L’itération repose sur le principe de répétition et de série. Un geste mécanique, automatique. A l’image d’une machine, il impose une régularité ; un rythme particulier. Paradoxalement, la variation suppose une différence, l’intervention d’un virus créant une évolution graphique. Ce grain de sable se véhicule par la matière et délicatesse du papier. Sa texture s’apparente au tissu, sa légèreté et sa transparence introduisent une dimension éphémère. Fragilité est le maître mot. La couture, par l’intermédiaire de la machine, devient un moyen de tisser et privilégie la trame, le rythme et la superposition. Les concentrations de textures sont travaillées par le point zigzag. A travers ce geste se crée un effet de matière recherchant l’épuisement. Ce dernier est constitué de réseaux denses et plastiques qui éproouvent la résistance de la matière. De plus, la machine introduit un système aléatoire et dépendant du processus qui se heurte au papier. Cela crée des déchirements et noeuds, des reliefs et sillons ponctuant la surface. En cela, l’oeuvre devient tactile.
L
I
E
R
.
E
T
.
D
É
L
I
/ installation Processus d’itération et variation sur papier 2015
Tout fait oeuvre. La perforation, les rythmes spatiaux qui explorent le domaine du multiple. Creuser par l’intermédiaire du fil est une idée qui est en écho avec l’oeuvre de Mona Hatoum. Le fil est un élément important puisqu’il représente le « lien qui lie et délie ». Discret, il se fond afin de sculpter la texture. Il effectue les jonctions, croît et se développe dans l’espace ; un geste pour relier et créer un tout. Le travail de la machine se déploie verticalement. Le fil, lui, travaille partiellement et ponctuellement. Ainsi, l’oeuvre papier chute de manière longiligne. Entre la tapisserie et la sculpture, l’objet fait oeuvre autant comme un processus, que comme un résultat qui interagit avec l’architecture et le visiteur qui la parcourt. Enfin, la composition et la création de la « partition de papier » se forme dans un double mouvement de construction - déconstruction. Le geste mécanique saccadé recherche une forme d’épuisement afin de, tel que le dis Edward Baran, « capter l’aléatoire jusqu’à aboutir à une écriture picturale entièrement personnelle, fondée sur des alternances rythmiques ». 12
INSTALLATIONS
15
16
SCHMUTZ UND NÄGELN WIE
/ constructions et installation scénographiques - réalisation de costumes Festival des Récréatrales, Ouagadougou Burkina Faso 2018
Le 07 septembre 2018, nous sommes cinq à nous envoler pour la capitale du Burkina Faso : Ouagadougou. Pendant près de trois mois, nous avons coupé, collé, assemblé, tressé et peint la scénographie de la rue du festival « Les Récréatrales ». Celui-ci se tient tout les deux ans dans la rue 9.32 du quartier de Gounghin, accueillant les compagnies et spectacles dans les cours des habitants de cette même rue. Nous avons également dessiné et construit « l’espace pro » du festival, espace accueillant professionnels, débats et rencontres. En s’inspirant des matériaux et symboles utilisés dans la rue par les scénographes, nous nous sommes réappropriés le principe des gobos, sur une autre échelle, en passant du micro au macro. Parallèlement, j’ai pris en charge la réalisation des costumes sur le spectacle « Danse avec le diable » mis en scène par Bilia Bah. Le principe restant le même, recycler et mettre à jour des matériaux peu nobles que les scénographes présents recouvrent par du papier maché ou du tissu. Ainsi, je tresse du cable electrique pour concevoir un gilet explosif. Dans l’espace pro nous réalisons un mur en plastique « VIP ». Tout est une question de lumière. Sous celle-ci, les matériaux dits « pauvres » se transforment.
17
20
V E R T E E S T M E R L A
/ Installation immersive résidence sur Atka, Groenland 2019 Présentation au Pssst Festival, Strasbourg 2019
La routine s’installe rapidement. Le quotidien, ici comme ailleurs, n’a rien d’extraordinaire. Manger, faire la vaisselle, lire, dormir, manger. Parfois, ça va faire la vidange ou prendre une douche au village. On tourne en rond dans un petit espace de bois quand un immense océan blanc s’étale au dehors. Coupés du monde extérieur, pas de voix familière à laquelle se tenir. Un jour, on se sent comme ces chiens attachés sur la banquise, hurlant dans la nuit ; trop grands dans un monde un peu trop étroit. Et puis vient un autre jour. On marche pour la première fois dans le silence de la banquise enneigée. On fait face à un iceberg colossal, immobile au milieu du fjord ; on lève le nez et on se demande quels sont ces dragons verts immenses qui serpentent le ciel la nuit. Ce jour là, on se sent tout petit. J’ai décidé de sélectionner et d’enregistrer un fragment sonore par jour. Pendant 17 jours, je l’envois à Paolo en France qui l’écoute, se l’approprie et le transforme. Puis, à l’inverse, je produis des images en réaction aux musiques qu’il crée. Cet échange à distance a produit un espace immersif que j’ai présenté lors du Pssst! Festival en juin 2019 à Strasbourg. Le public était invité dans un petit sas où il est libre de prendre, ou non, des lampes frontales pour circuler. il entrait alors successivement dans deux espaces sonores diff : l’un étroit et sombre, étouffant sous une énorme masse gonflante / l’autre tout de papier, d’un blanc apaisant. Ce travail de sons doublements interprétés et retranscrit en volume, questionne cette dualité ressentie au Groenland entre le dedans et le dehors. Lumières, sons et espaces, la scénographie veut faire éprouver ces différentes qualités d’espaces en expérimentant cette sensation de se sentir parfois tout petit, parfois trop grand, dans un monde dont on a perdu les mesures.
Voir plus à propos de la résidence et du projet Atka : https://atka.fr/lea-broussard/
21
PERFORMANCES
24
25
E
/ performance 2017
G
A
R
« Les portes suscitent, en outre, les rêveries permanentes de la serrure, du chêne, de la clef » C’est difficile de trouver sa place. Construire son espace dans un lieu où les gens se voient sans se regarder. Différentes temporalités se croisent, des strates d’histoires forment des interactions muettes, et pourtant un espace-temps prend le dessus : celui des chemins de fer. Propre à la gare, c’est une bulle que l’on traverse. Je m’interroge sur ce « Non-lieu » qu’est la gare : c’est un trou dans le temps, un passage que forment les tunnels vers une invitation au voyage. Ce temps national de la gare, qui est celui des flux et des passages, je veux le stopper. Je me pose en figure de l’attente, dans les sas reliant les quais aux sous-terrains. Face à moi, immobile, les flux de voyageurs qui se font et se défont se heurtent à un autre temps - présent. Certains s’arrêtent. Je produis une autre accroche en ajoutant un accessoire, un bouquet de fleurs, amenant les gens à s’arrêter pour me parler de leurs souvenirs. J’enregistre des souvenirs, je recueille des témoignages : « tout récit revient à l’enfance ». C’est ce premier voyage que je voudrais pouvoir diffuser en audio dans les sas. Car c’est le récit qui transforme l’espace en lieu identitaire.
A
Dans un deuxième temps, je m’intéresse aux tunnels rythmés par ce temps de l’horloge. Par le médium de la maquette et de la lumière, je m’interroge sur un espace rythmé par la lumière du temps des voyageurs.
L
Poétique de la ville, Pierre Sansot Non lieux, Marc Augé La Jetée, Chris Marker
26
29
É
SOURIEZ
R
C
H
/ performance Quartier de la Meinau Strasbourg, 2018
Le sourire
« elle fait la gueule depuis qu’elle est petite » « un sourire de Léa ça se mérite » Filmer les gens à leur insu pour provoquer le sourire « souriez, vous êtes filmés » Agir sur les flux. Le marché est un espace de passage. Arrêter les gens dans leur temporalité propre - leur objectif - leur parcours. Un comportement incongru dans le marché - provoquer une réaction. Se mettre en danger. Troubler l’espace public et sa temporalité afin de perturber les gens dans leur transit. Être passager.
L
E
M
A
Provoquer : le sourire dans le son, dans la voix.
30
SCÉNOGRAPHIES
31
32
S É R I E U S E S .
V A R I A T I O N S
/ Lecture de théâtre Actuelles XIX, TAPS Strasbourg 2017
Variations sérieuses est un cycle théâtral de dix-sept monologues, écrits par Emanuelle Delle Piane, évoquant la condition des femmes et filles à travers le monde aujourd’hui. La pièce met en lumière les silences de dix-sept femmes victimes du non-respect des droits humains. Cette lecture a été proposé lors du festival des Actuelles au TAPS de Strasbourg en mars 2017. La scénographie a été pensée et conçue avec Louise Diebold et Maëlle Dubourg, en collaboration avec la directrice de lecture Sophie Nehama. L’espace de lecture est en décalage avec un texte dur, cru, presque violent. Dix-sept femmes, qui sont dix-sept parmi tant d’autres, confessent sobrement leurs histoire. Elles sont sept comédiennes parsemées dans le public et vous chuchotent leurs atrocités. Qui sommes nous pour porter cette parole dans un théâtre où, après l’illusion, suivent les petits fours ? L’espace se veut dérisoire et grinçant. A la manière d’un cabaret où l’on vient reluquer la chanteuse, les spectateurs sont groupés autour de tables de bistrot, grignotant les petites bouchées concoctées par le cuisinier. Lumière tamisée. Au centre, un couloir de rideaux rouge divise la salle et les spectateurs en deux parties, de manière totalement symétrique. A l’intérieur évolue l’ombre de la chanteuse. Au fur et à mesure, la lumière se fait sur les différentes lectrices « attablées » avec les spectateurs. La lumière s’intensifie. L’un après l’autre, les pans de rideaux rouges vont s’élever et révéler la chanteuse, puis le groupe de spectateurs en face. Un jeu de miroir s’opère, créant un face à face contraignant chacun à affronter le regard des autres. Plein feux. A quel spectacle sommes nous venus assister ?
33
VARIATION 6 - EN ÉCHO MARIAGES FANTÔMES CHINE L’autre soir, j’ai été assassinée Pour tenir compagnie a un macchabée célibataire La tradition du Minghun sera respectée
Leur fils mort enfin marié, la famille Wu pourra vivre en paix Notre union a été célébrée ce matin au cimetière Nos dépouilles ont été recouvertes de raviolis, symbole de fertilité suprême Les Wu ont organisé la cérémonie dans les règles, tout était parfait.
parfait parfait
VARIATION 1 - SANS INDICATION ÉDUCATION - DISPARITÉ (...) Plus tard, j’ai mieux compris que sous cette lourde étoffe, il y avait ma grand-mère. Les deux partis, la femme en noir et moi fîmes plus ample connaissance.
« À partir d’aujourd’hui, je serai ton grand-père et tu m’appelleras Amir », m’annonça-t-elle.
36
R O M .
E S T .
N O M .
M O N
/ Lecture de théâtre Actuelles XX, TAPS Strasbourg 2018
Lecture du texte de Claire Audhy présentée lors du festival des Actuelles au TAPS de Strasbourg en mars 2018. La scénographie a été pensée et conçue avec Paul Gosset, Elena Lebrun et Marie Guillot, en collaboration avec le directeur de lecture Florian Wormser. Il y a les vivants et le mort. Le jour et la nuit. C’est la dernière pour « père ».L’histoire se déroule du soleil couchant jusqu’à l’aube. La mort est vécu par chaque membre de la famille différemment. L’espace se dessine comme un fer à cheval de praticables à différentes hauteurs, sur lequel s’installent les spectateurs. Ils sont dans l’ombre. Leurs regards sont tournés vers un point chaud central où sont regroupés les lecteurs. Grand-mère est dans son fauteuil. Dans le fer à cheval, il y a une brèche dans lequel s’insère le guitariste. Derrière lui, un homme seul sur un praticable devant un cyclorama. C’est père. Les spectateurs rentrent et s’installent. Les lecteurs sont en place. Dans l’air flotte une odeur épicée et familière de soupe chaude. Un premier changement de lumière plonge le fer à cheval dans l’obscurité tandis ce que le cyclorama est mis en lumière dans un bleu nuit. Le père joue avec le contre-jour. Un deuxième changement lumière s’effectue sur la fin du texte : face au fer à cheval s’ouvre un porte qui diffuse sa lumière crue dans la salle, éblouissant momentanément les spectateurs en les baignant de lumière. Grand mère dans son fauteuil est plongé dans l’ombre.
A la fin, il ne reste plus que père.
37
« Une nuit. Infiniment trop longue pour Fils benjamin et Fils cadet qui veulent mordre l’honneur. Bien trop courte pour Fille qui voudrait tout réparer avec Père. Il est déjà trop tard pour Mère : à force de ne rien dire, on devient muet pour de bon.
Quant à Fils aîné, il ouvre grand les fenêtres de l’univers. »
40
R E P O O C .
S A C
Scénographie pensée et construite avec Elsa Chomienne, « Le Cas Cooper » est un ensemble de textes de Dennis Cooper accompagné d’un groupe de rock, mis en scène par Charlotte Luzier. Deux hommes, tentant de manière crue et faussement désintéressé de s’avouer qu’ils s’aiment. Le dialogue est entre-coupé de fragments mêlant textes, poésies de l’auteur et concert. L’espace, initialement pensé pour les concerts, nous incite à penser un espace déambulatoire pour le public. L’espace du public devient scène tandis ce que le plateau devient régie. Un système amovible de bâches permet de jouer sur la confrontation des deux personnages du dialogue à travers une distance spatiale et physique. L’intérêt de se projet était notamment de pouvoir utiliser l’espace tel qu’il est conçu : la baie vitrée des loges, portes, bar, scène, permettent de multiplier les points de vues en obligeant le spectateur à se déplacer. La scénographie s’inscrit dans l’existant et joue avec.
L
E
.
/ scénographie de théâtre avec l’Artus Molodoï, Strasbourg 2018
41
44
BLANCHE PEAU NOIRE, TERRE
/ Performance plastique et marionnettique - manipulation Charlotte Paris Strasbourg, Hear 2019
Sur la terre noire, j’ai compris que j’étais blanche. La première fois que j’ai posé le pied sur la terre battue de la capitale africaine, je n’ai pas tout de suite saisit le poids de ma peau blanche sur le sol rouge. Car enfin, il faisait nuit noire et rien ne semblait plus étrange que ces yeux dans la nuit, concentrés derrière le volant, échangeant en Mooré — langue majoritairement parlé au Burkina Faso, principalement par les Mossi — des mots qui nous échappaient alors totalement. Nos premières impressions du Burkina se sont plutôt imprégnées de l’odeur lourde du gasoil sur les routes, de la chaleur étouffante qui attrape à la gorge dès les portes de l’aéroport franchies. Des cris et retentissements secs écrasant les premiers moustiques, dansant et s’égosillant sur la chaire fraîche ; de l’odeur d’une marmite de spaghettis chaudes, jetées à la poubelle… Le lendemain matin, les couleurs se sont animées. Les regards aussi. Partout, dans les pupilles envieuses, dans les mots rieurs, parfois acerbes, entre les corps sombres et élancés des Ouagalais, le blanc de notre peau dévoilait, criait, signait, bien malgré nous, nos origines : mis à nu notre profil européen, mise à nue notre nationalité française, mis à nu notre ‘‘passé’’ colonialiste. Nos fronts se sont placardés partout dans les rues, « l’étrangère » s’est retrouvée violemment exposée aux regards. Il n’y avait nul part où se cacher. Mis à part, peut être, roulée en boule sous la moustiquaire. Mais même la nuit sombre ne nous protégeait pas de notre couleur. Elle nous trahissait, à chaque pas, reflétant les lueurs de la grosse lune ronde. Comment rendre compte de ce qu’on ne voit pas ? De ce qui n’a pas de couleur ? Du silence, ce qu’il dit sans voix ? Du regard glissant sur les peaux blanches et peaux noires… Dans la première partie, l’installation interroge la manière dont la manipulation d’un seul et même objet, en relation avec différentes pistes sonores, peut raconter différentes histoires. Une tentative d’interroger les filtres que la société impose sur notre environnement via des noms, des formes, des hiérarchisations. Dans la deuxième partie, la performeuse entrait en relation avec l’objet. 45
https://youtu.be/MzhNMRJ3W4E
48
SCHMUTZ UND NÄGELN WIE
/ Performance plastique et marionnettique - scénographie et jeu avec Giovanna di Filippo Pssst Festival, Strasbourg 2019 C’est quoi selon vous, la vérité ? Est ce qu’elle est toujours bonne à dire ? Et la réalité ? Comment vous savez vous, que c’est bien dans la réalité que vous vous trouvez ? Laquelle d’ailleurs ? C’est celle où l’herbe est verte, où l’on se suicide dans sa baignoire ; et pourquoi est ce que les baignoires ne dansent pas le tango dans la votre ? Émergeant de l’obscurité de la scène, une procession d’images se forment et se déforment dans la lumière. Les corps et les objets s’activent dans une continuelle transformation où rien n’est ce qu’il paraît être. Forme courte de dix minutes. Deux femmes entrent en interaction avec une baignoire et cherchent leur histoire, la sienne, la leur. L’objet est autant un contenant qu’un contenu, une marionnette, un animal et une baignoire. Au fur et à mesure, différents espaces et echelles sont révélés, comme des images qui se succèdent. Des strates se révèlent, comme dans une image.
49
51
J A U N E . M O U T A R D E
/ ateliers de masques et cotumes avec Charlotte Paris, artiste designer Festival Jaune moutarde, Morvan 2019
Au festival Jaune Moutarde, dans le fin fond d’un petit village du Morvan, un énorme brassage culturel a lieu tous les ans. Réunissant des habitants de Brassy, le festival promeut les rencontres entre les cultures, les générations, les habitants d’un territoire en coopération avec un réseau de partenaires locaux : associations culturelles, de solidarité internationale, éducatives, solidaires et sociales. Habitants se mélangent aux bénévoles, artisans et artistes exposent, construisent et s’entraident. Certains sont réfugiés, d’autres touristes ou simplement de passage. La moyenne d’âge varie de 15 à 70 ans. Nous avons mené un atelier de coiffes en carton et capes végétales pour créer des personnages dans un spectacle. Des oiseaux de nuit pour introduire une longue soirée. La nuit moutarde. ‘‘À la manière de’’ La nuit unique (spectacle du Théâtre de l’Unité), les spectateurs assistent au spectacle allongés et dorment sur place. Les oiseaux de la nuit introduisent la mise en place de la soirée en amenant avec eux coussins et couvertures. Puis, confortablement installés, les spectateurs voient tours à tours défiler des enregistrements, des vidéos, des performances.. tout en ayant le choix de s’endormir ou non. La fin de la nuit se terminait sur un petit jour empli de rosée, et de soupe à l’oignon.
52
Cliquez sur le lien pour ouvrir la vidéo cu-dessous dans youtube :
https://youtu.be/GeGuK9f5BUY
Cliquez sur le lien pour ouvrir la vidéo cu-dessous dans youtube :
https://youtu.be/BV02SSkBhyY
Cliquez sur le lien pour ouvrir la vidéo cu-dessous dans youtube :
https://youtu.be/lo2M2SNqfsA
Cliquez sur le lien pour ouvrir la vidéo cu-dessous dans youtube :
https://youtu.be/_F_ZR3UG3Sc
54
D / Résidence artistique à l’université en septembre 2020 dans le cadre du Colloque sur la marche «Histoire(s) de pieds», mémoire 2020
E
Extrait du mémoire : > la mosquée sol sacré, terre d’islam étranger déchaussé, murs de souliers société de chaussettes étagères numérotées,
I
traversée feutrée champs de moquette sandale oubliée pied dépossédé ; dos courbés raie des fesses corps voilé pied déshabillé,
E
.
P
premier pas vers l’intimité
« C’est sale les pieds », « ils sont moches », « Quand l’été arrive, c’est la galère, il faut se mettre en sandales », « C’est la honte, les pieds… », « T’aimes tes pieds ? Tu serais pas un peu fétichiste ? » L’objet masque, se masque, et démasque la vérité. Métamorphe inconstant, joueur et grand blagueur, le pied déséquilibre et nous met la tête en bas. À quoi ressemble le monde à l’envers et ‘‘l’envers du décor’’ ? Dans le décor justement, le pied voyage, se perd, mesure… Trace des scènes et ses traces s’effacent. Il court pour les rattraper mais elles s’effacent toujours plus vite. Il court après le temps, alors que le temps ne connaît pas de fin. Un jour il s’arrête, et se retourne sur les années qui sont passées. Il regarde chez les autres aussi. Et soudain, il se dit que c’est absurde de courir sans savoir pourquoi, et qu’il vaut mieux vivre maintenant, que courir après. Une réflexion sur le langage et les formes qui s’incarne, en partie dans mon diplôme de fin d’étude et dans le projet que je vais mener en Septembre pour le Colloque sur la marche organisé par Sylvain Diaz. L’idée est de faire expérimenter une « traversée physique » au spectateur.
L
/ scénographie et dramaturgie en binôme avec Elsa Markou, scénographe PSSST! Festival 2021 ?
Maquette du projet dans la vidéo ci-contre. Projet en cours de réalisation.
55
PROJETS FICTIFS
56
57
R U E I R É T N I
- scénographie de théâtre 2016
Pièce écrite en 1894 par Maeterlinck : deux personnages observent de l’extérieur les faits et gestes d’une famille à laquelle ils vont devoir annoncer le décès de leur fille. On se heurte à une autre temporalité. Contemplation de chaque geste, chaque mouvement détaillé, figé. Les personnages errent, sans but, tels des apparitions d’un autre temps. Un autre temps ? Celui d’aujourd’hui bien sur. De l’ordre du simultané, d’instantané : la reproduction massive d’images nous pousse à une consommation effrénée. On zappe, on jette, on cours après le temps. On transforme notre vécu en une façon de voir. On veut « posséder ces images » (S.Sontag). La photographie fait endosser la posture d’observateur du monde, c’est en cela qu’elle rejoint la distanciation instaurée par la pièce. Intégrer des diapositives : on zappe, on accumule, on enchaine, on en a perdu « l’aura ». C’est un souvenir que l’on veut régénérer l’espace d’un instant, une temporalité à recréer. Des images qui nous échappent. La scène devient ce «prétexte au rêve » duquel émergent des ombres. La diapositive nous emporte dans une autre dimension qui est celle du souvenir. Le vieillard commence par projeter des diapositives. Pensées, souvenirs affadis à mesure que le temps passe, les images sont des résidus mémoriels qui se brouillent et s’entremêlent. Diapositives imprécises - l’être humain devient géant - ou trop précises quand soudain apparait une main, doigt posé sur les lèvres, qui intime de faire silence. C’est un contraste entre la perception de gestes très précis et la distenciation apportée par la pièce. L’espace permet d’ouvrir, fermer des écrans ; revenir en arrière, superposer des projections aux images peintes. Les acteurs sont manipulateurs et personnages à la fois. Puis les projections s’éteignent à la sortie du vieillard. Dans le lointain, un dispositif à manivelle permet de faire tourner une toile peinte en boucle. Fonctionnant comme un diorama, elle permet de superposer des images. Silence. Instant figé. Toute image projetée a disparut. Seul reste l’étranger. Flash. Elle flotte, elle soupire à l’intérieur du nuage. Une musique lointaine, un rire. On voit tout mais on ne voit rien. Plus le temps avance, plus l’espace rétrécit. 58
« L’être humain sera-t-il remplacé par une ombre, un reflet, une projection d’ombres symboliques ou un être qui aurait l’allure de la vie sans avoir la vie ? Je ne sais, mais l’absence de l’homme me semble indispensable ». W.B
61
I M M O B I L E .
V O Y A G E
62
/muséographie 2017
« Je hais les voyages et les explorateurs » L’exposition fictive propose de mettre en espace une collection de coiffes ethniques à la galerie Heitz du Palais Rohan. Le dispositif propose une confrontation de la société occidentale avec sa fascination pour les « trophées ». Chaque coiffe est un visage. Comment rapporte-on une ethnie ? Je veux mettre les gens en vitrine, dans un cabinet de curiosité. On amasse les tribus et peuples comme des objets. C’est un voyage immobile. Deux salles s’opposent : l’une constituée de coiffes, l’autre de crânes. Collection de fantasmes, collection d’histoires. Chaque objet se réfère à quelqu’un, à un lieu, un temps. Le visiteur pénètre la salle des coiffes, séparée de la salle des crâne par un miroir sans tain. S’il s’approche, celui-ci devient transparent et révèle la deuxième salle. Mémorial des morts. Sur l’enveloppe externe de ces espaces sont inscrits des textes de Tristes Tropiques, de Levi-Strauss. « Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité »
« Alors, insidieusement, l’illusion commence à tisser ses pièges. Je voudrais avoir vécu au temps des vrais voyages […] »
65
L A M M E R M O O R .
D I .
L U C I A
/ scénographie d’Opéra 2017
Créé en 1835, Lucia di Lammermoor est un opera seria en deux parties et trois actes de Gaetano Donizetti, sur un livret en italien de Salvadore Cammarano, d'après le roman La Fiancée de Lammermoor de Walter Scott. La pièce oppose les clans Ashton et Ravenswood, mettant à mal l’amour d’Edgardo et de Lucia, soeur d’Enrico Ashton. Ces derniers se jurent pourtant serments. Enrico parvient toutefois à convaincre Lucia de la trahison de son amant, et lui fait épouser Arturo Bucklaw. Convaincue de la déloyauté de son amant, Lucia s’exécute et signe le contrat. Elle commence alors à sombrer lentement dans une folie qui entraînera sa mort et le suicide d’Edgardo à sa suite. L’espace est : carré, immaculé, parfait, lisse, froid, vide. Les talons claquent sur le carrelage. C’est une forme de réalité oppressante. L’environnement, à l’allemande, permet premièrement aux chanteurs de circuler tout autour de cet espace vide. Dans les premières scènes, les deux amants sont des ombres. Comme dans un rêve. Puis la réalité vient frapper à la porte. Les murs commencent à se démanteler, l’espace se brise de l’intérieur au fur et à mesure que le complot se met en place. Le rythme s’accélère. La cage s’effondre pour en former une nouvelle. Un dérèglement du réel s’opère, des actions surréalistes commencent à envahir l’espace : le choeur sort des murs et du sol. Puis une masse noire commence à s’insinuer sous les échafaudages et envahie le plateau - folie. Pendant le temps du spectacle, le mur du fond avance lentement jusqu’à boucher le cadre de scène sur la scène finale. Il crée une forme d’oppression à peine palpable. Ne reste que les ruines d’un autre temps.
66
69
Z E
N
/ scénographie de théâtre 2018
« Il n’éprouvait pas de fatigue , simplement, parfois, il trouvait pénible de ne pas pouvoir marcher sur la tête. » Petite nouvelle écrite en 1835, l’écrivain allemand Georg Büchner dresse le portrait d’un dramaturge nommé Lenz, un malheureux poète devenu fou. Celui-ci est pris dans une matière espace immersif. La limite entre le corps et l’espace devient flou. La scénographie est un paysage atmosphérique tel un tableau de Caspar David Friedrich. C’est une succession de toiles imprimées, traversées par des couloirs, qui constitue le plateau de jeu des comédiens. Ces toiles de paysages permettent un temps et un espace condensé ; aplati. Les strates temporelles se superposent tout comme les actions disséminées dans l’espace. La continuité narrative est brisée, l’histoire devient une succession d’évènements se superposant à l’image de la folie grandissante de Lenz. C’est un tableau vivant qui se forme, le « Landscape play » de Gertrude Stein. C’est un théâtre qui se réfère à un temps autre, mélangeant passé, présent et futur.
L
Le texte joue entre intérieur et extérieur, ici confondu. Le paysage donne le sentiment d’être rétréci. On est pris dans son mouvement. Cependant, un espace concret en avant-scène de la première toile permet un faisant émerger le personnage de l’espace qui l’absorbe dans le lointain. « L’obscurité et la terre se confondait »
70
BIO
73
Des années lycées aux années préparatoires en arts et design, de l’ESAAB à Nevers jusqu’au DNSEP de scénographie à Strasbourg, des repères spatio-temporels s’installent. La routine. Puis un jour, un voyage élargit vos œillères. Vos déplacements ouvrent une porte poétique, politique ou historique. Parfois absurde.
MA DÉMARCHE Je questionne notre perception de l’habituel pour re-voir les représentations. Par l’absurde, je cherche à « étrangéiser ». Par le travail de la lumière, je questionne notre perception. Qu’est ce qu’on discerne dans le noir ? En usant de matériaux fragiles, transparents, fluides - tulle, voilage, bâches, moustiquaire, papier -, je joue avec les mécaniques de transformation de l’image. Aussi bien sur scène que dans la photographie ou dans mes installations immersives. L’objet quotidien devient marionnette, la lumière et le corps des espaces projetés. De manière générale, je traite l’espace comme une photographie : les spatialités se superposent, l’espace-temps devient flou et se fond dans le noir. Au milieu des ombres.
À VENIR… > résidence à l’université en vue du Colloque sur la marche, 19, 20 ,21 Octobre 2020 > ateliers au Burkina Faso, octobre 2020
74
http://association23bis.com/ https://www.instagram.com/lea___brd/
FORMATION Juin 2020 DNSEP, HEAR / Ecole Supérieure des Arts Décoratifs, Strasbourg Juin 2018 DNA scénographie (félicitations), HEAR / Ecole Supérieure des Arts Décoratifs, Strasbourg 30/01-02/02/18 Stage technique sur « La vase » de Marguerite Bordat & Pierre Meunier, théâtre du Maillon, Strasbourg 2017-2018 Cours de lumière (pratique et technique) avec Christian Peuckert, ARTUS / Théâtre universitaire de Strasbourg Octobre 2016-Mars 2017 Stages techniques sur « Pinocchio » de Joël Pommerat et sur « 2666 » de Julien Gosselin, théâtre du Maillon, Strasbourg Juillet 2014 à Décembre 2016 Dîplomée du BAFA, Approfondissement « Construire et innover les jeux de société », Strasbourg Juin 2015 Stage à l’atelier d’encadrement de Rachel Debreuve, Auxerre (pratiques en atelier, séjours d’observation chez des artisans d’art) 2014-2016 Classe préparatoire aux Grandes Ecoles d’Arts et Design, ESAAB/Lycée Alain Colas, Nevers. Formation affiliée au département design de Paris 1 Sorbonne 2013-2014 Mise à niveau en Arts appliqués, Lycée Alain Colas, Nevers 2010-2013 Baccalauréat littéraire 2013 Mention Bien, option musique section européenne allemand, Lycée Jacques Amyot, Auxerre
PROJETS ET RÉALISATIONS ARTISTIQUES 2019 « Wie Nägeln und Schmutz », performance marionnettique, création scénographie et jeu, PSSST! Festival, Strasbourg 04/03-18/03/19 Résidence artistique au Groenland sur le voilier Atka. « La mer est verte » : Installation plastique et sonore au PSSST! Festival, HEAR Strasbourg 07/09-15/11/18 Conception et construction de la scénographie du festival les Récréatrâles au Burkina Faso // Costumière sur le spectacle « Danse avec le Diable » de Bilia Bah Bah
10-12/04 Scénographie et Régie lumière sur « Le cas cooper », avec l’association l’Artus, salle du Molodoï, Strasbourg 21/03 Scénographie pour la lecture « Mon Nom est Rom », mise en scène Florian Wormser, Les Actuelles, Strasbourg 20/05 Installations et performances avec la section scénographie au musée zoologique, nuit des musées, Strasbourg 21/03 Scénographie pour la lecture des «Variations sérieuses », mises en scène Sophie Nehama, festival Les Actuelles au Taps, Strasbourg 02/02/16 Atelier participatif « Quels programmes et quelles images pour la Place Carnot du XXIe siècle ? », Palais Ducal de Nevers
75
76