Rapport de PFE - Un nouveau modèle de croissance pour la petite ville : Angerville.

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UN NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE POUR LA PETITE VILLE

ANGERVILLE

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Stratégie de revitalisation avec le programme Petites villes de demain Léa Pelleteret


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UN NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE POUR LA PETITE VILLE - ANGERVILLE Stratégie de revitalisation avec le programme Petites villes de demain

LÉA PELLETERET Projet de Fin d’Études / Mention Recherche Juin 2021 - ENSAPVS Directeur d’études - Pr Philippe Simon Directeur de mémoire - Pr Yankel Fijalkow DE 5 Territoires - Territoires ruraux et périurbains / Dynamiques territoriales et transformations urbaines 3


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Vue de la ville de l’autre côté de la N20 / Crédits - Léa Pelleteret

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SOMMAIRE


AVANT-PROPOS

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PARTIE A - DU MÉMOIRE AU PROJET

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0.1 ARTICLE - RÉSUMÉ LONG DU MÉMOIRE

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1. Une crise territoriale au coeur des petites villes 2. La petite ville méconnue 3. Lé géographie des petites villes 4. Les récits du déclin urbain de part et d’autre du Rhin 5. Les politiques publiques et la petite ville 6. La petite ville, vecteur d’une conception territoriale

0.2 PROBLÉMATISATION DU PROJET

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1. Un nouvel avenir avec le programme Petites villes de demain ? 2. Angerville, un territoire sous le rayonnement parisien

PARTIE B - LE PROJET

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0.1 LA COMPLEXITÉ DU TERRITOIRE ESSONNIEN

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1. Angerville, un entre-deux entre l’urbain et le rural 2. La route royale Paris-Orléans, origine de la formation de la ville

0.2 LES DÉRIVES DE LA CROISSANCE URBAINE 1. Le déclin du centre-ville / le développement de la périphérie 2. Taux de vacance important – abandon du patrimoine ancien 3. Le déclin de la ruralité – l’essor des infrastructures de transport

0.3 UN NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE POUR LA PETITE VILLE : LE CAS D’ANGERVILLE

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1. Quelle urbanité pour demain ? 2. Le territoire, point de départ

0.4 COMBATTRE DES CONCEPTIONS ET DES HABITUDES ANCRÉES

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0.5 LES OUTILS MIS EN PLACE PAR LES POLITIQUES PUBLIQUES

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1. Le déclin commercial 2. La mobilité 3. L’habitat

0.6 ANGERVILLE, UNE NOUVELLE RÉPONSE FACE AU DÉCLIN URBAIN ?

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1. La stratégie globale 2. Les fiches actions

CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

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1. Masterplan N20 2. Morphologies urbaines

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AVANT PROPOS


de l’Essonne durant un semestre, en partenariat avec le CAUE. Les résultats de la première étape d’analyse ont mis en lumière un territoire plein de potentiels, à la lisière entre l’urbain et le rural, à cheval entre l’Île-de-France et la région Centre-Val de Loire et les départements de l’Essonne, du Loiret et de l’Eure-et-Loir. Ce territoire questionne la relation ville-campagne, le rôle des territoires en marge de la métropole parisienne mais aussi l’avenir de la ruralité. J’ai donc choisi de réaliser mon Projet de Fin d’Études (PFE) à Angerville, une petite ville située dans cet entredeux. La commune a été sélectionnée pour bénéficier du programme national Petites villes de demain sur une période de six ans - élément charnière avec le sujet de mon mémoire. Après une période de confinement, une visite sur le site début mai a permis de conforter mes premières pistes de projet tout en développant ma connaissance de la ville, parfois biaisée par les outils informatiques. Les rencontres avec le maire, les élus et des habitants furent essentielles pour obtenir un tableau complet de la ville.

Durant mes études d’architecture à l’ENSAPVS, j’ai progressivement orienté ma réflexion autour du sujet de la revitalisation des centre-bourgs. Lors de différents projets d’études et d’ateliers, j’ai eu l’opportunité de développer et de proposer des actions concrètes dans des villages et petites villes de France (Caulnes, Bretagne ; Marcillat-en-Combraille, Auvergne-RhôneAlpes, Fénétrange, Moselle). Ce travail m’a permis de mieux comprendre les enjeux urbains à l’échelle de la petite ville et leur articulation avec le grand territoire. Ainsi, mes outils d’analyse urbaine et territoriale se sont diversifiés ces dernières années. Dans le prolongement de cette thématique, j’ai décidé de traiter le sujet des politiques publiques ayant pour objet les petites villes en France et en Allemagne dans le cadre de mon mémoire de fin d’études, encadré par le Pr Yankel Fijalkow. Ce travail de recherche, étendu à l’échelle de la France et de l’Allemagne, se voulait éclairant sur la place de la petite ville au sein des dynamiques nationales. L’étude des programmes français et allemand m’a donc permis d’apporter des éléments de réponses à cette échelle, mettant en lumière les mouvances nationales respectives.

Ce travail m’a donné la chance de découvrir et de m’imprégner pendant ces quelques mois de la richesse d’un territoire qui m’était inconnu. Ce PFE a ravivé mon goût pour la beauté du projet urbain et a conforté mes convictions au sujet de la posture de l’architecte dans son environnement.

J’ai rejoint le groupe de projet « Territoires ruraux et périurbains Dynamiques territoriales et transformations urbaines » (DE5), accompagnée par le Pr Philippe Simon, dans l’objectif de lier le thème de mon mémoire à la pratique du projet. Nous avons travaillé sur le département

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PARTIE A 10


DU MÉMOIRE AU PROJET 11


0.1 12


ARTICLE - RÉSUMÉ LONG DU MÉMOIRE

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Crédits - C TRIBALLEAU

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centralisé français) mais une hiérarchisation régionale qui s’opère entre l’est et l’ouest DES PETITES VILLES du pays. Cette analyse contextualisée des Le thème de mon mémoire est petites villes en France et en Allemagne apparu au même moment où le débat sur la pourra amener des éléments de réponses petite ville s’est ravivé en France. Ce sujet quant aux origines du déclin urbain apparu a pris une importance toute particulière en dès le début des années 1990 – associé à 2018 avec la crise des gilets jaunes et plus un mal-être social. Malgré cette situation dite de récemment avec la crise liée à la pandémie de la Covid-19. Cette crise est l’expression déclin alimentée par le processus de brutale d’une fracture territoriale présente métropolisation en France et la propagation depuis le début des années 2000. Elle est outre-Rhin des schrumpfende Städte ou aussi la critique des politiques publiques « villes rétrécissantes », 56% de la population qui ont délaissé les centres-bourgs, européenne urbaine vit actuellement dans petites et moyennes villes au profit d’un des petites et moyennes villes et banlieue. développement effréné des métropoles. Pour cette raison, la petite ville possède « Sans intervention politique forte, le un rôle majeur au sein des processus processus séculaire de hiérarchisation d’urbanisation et constitue donc un échelon des villes, intensifié par l’urbanisation important de l’urbanisme. Ainsi, l’objet de accélérée issue de la révolution industrielle, cette recherche est d’offrir un examen des est appelé à se poursuivre avec la mise politiques publiques de la petite ville de en réseaux mondiaux des activités part et d’autre du Rhin, afin d’interroger les modèles d’urbanité qui en découlent. humaines » (Pumain, 1999).

1. UNE CRISE TERRITORIALE AU CŒUR

L’Allemagne connaît elle aussi des disparités très prononcées entre l’est et l’ouest. Elles se traduisent par des différences économiques importantes : le niveau moyen à l’est du pays est 18% inférieur à celui de l’ouest. Les grandes entreprises s’installent plus volontairement dans les régions de l’ouest. De plus, l’exode rural en Allemagne de l’Est accentue les disparités entre les grandes et les petites villes et les mouvements de population entre régions amplifient le vieillissement de la population à l’est du pays. Ainsi, ce n’est pas une hiérarchisation verticale (système

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2. LA PETITE VILLE MÉCONNUE Deux constats sont survenus au cours de cette recherche : la petite ville est méconnue des décideurs politiques mais elle est aussi peu étudiée par les chercheurs. La recherche géographique régionale en France des années 1950 à 1970 s’est appropriée l’étude des petites villes en prenant souvent la forme de monographies. Au commencement, les petites villes sont alors analysées comme un


VILLAGE DE L’AISNE, FRANCE, PIERRE GLEZES

SCHRUMPFENDE STÄDTE, ALLEMAGNE, ALLIANCE

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objet singulier, « un isolat où le géographe s’enferme à la manière d’un moine dans sa cellule » (Bavoux, 2012). Il est vrai que la petite ville est souvent subsumée aux territoires ruraux ou non différenciée de la ville moyenne. Elle est utilisée comme un objet « support » (Edouard, 2012) à l’analyse des relations entre la ville et le monde rural. La recherche de la petite ville débute donc par une analyse séparée de son contexte territorial. Les géographes s’intéressent aux composantes démographiques et fonctionnelles de ces villes, tandis que « le territoire des petites villes n’est pas clairement délimité et problématisé » (ibid). Cette complexité s’explique par la situation territoriale marginale de la petite ville, pouvant être qualifiée de seuil entre le monde rural et le monde urbain. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle a surtout été étudiée sous l’angle de ses relations avec les campagnes proches. Il faudra attendre les années 1960 – 1970 pour que la perspective d’analyse des petites villes s’élargisse, prenant en compte l’intégration de ces villes au sein des « armatures urbaines régionales » (ibid). Seulement plus tard, la volonté d’ancrer la petite ville au sein d’une réalité territoriale, réactualisera la définition qui lui avait été attribuée jusqu’alors.

de l’urbanisme. Face à la situation difficile dans laquelle se trouvent les territoires en marge des grandes agglomérations ou encore la France dite périphérique, un grand nombre de petites villes connaissent différentes formes de déclin mais existe-til pour autant des politiques publiques visant à y apporter des réponses ? Ce sujet soulève des questions quant à l’identité de ces territoires et les différentes visions de la petite ville en France et en Allemagne. Il s’agissait de démontrer les deux hypothèses suivantes : + Les petites villes sont des « témoins d’évolutions socio-économiques » de portées globale à l’échelle nationale mais également des territoires d’observation de politiques d’aménagement en cours ; + Les politiques publique sont le reflet des discours autour de la petite ville. Une enquête comparative entre la France et l’Allemagne a permis d’apporter des éléments de réponses ; l’objectif étant d’offrir de nouvelles perspectives et de dépasser le cadre national du débat français. Il s’agissait donc de répondre à la question s’il existait ou non des actions publiques dans les petites villes françaises et allemandes. Pour ce faire, cette étude s’est articulée en trois temps.

L’enjeu majeur de cette recherche a été d’éclaircir la méconnaissance de la 3. LA GÉOGRAPHIE DES PETITES VILLES petite ville au sein des politiques publiques afin de dégager une compréhension Tout d’abord, l’examen de la générale de l’aménagement du territoire et géographie de la petite ville en France et

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en Allemagne s’est présenté comme une donnée nécessaire au début de cette enquête. Cette première partie débute avec l’analyse de travaux scientifiques et d’études statistiques, à l’échelle européenne puis à l’échelle nationale afin de faire émerger les définitions et caractéristiques de la petite ville, en France et outre-Rhin. Il faut savoir qu’il n’existe pas de définition de la petite ville, ni de définition universelle du terme agglomération et cette notion n’existe même pas dans trois quarts des pays du monde. Quand bien même, le seuil minimum de population de l’urbain varie considérablement d’un pays à l’autre : 10 000 habitants en Grèce, en Espagne et en Italie, 200 en Suède et au Danemark et 2 000 pour la France. De l’autre côté de l’océan, une ville est considérée petite aux États-Unis dès lors qu’elle compte moins de 50 000 habitants. Les États restent souverains sur la production de leurs propres conventions statistiques, rappelant inéluctablement l’origine même de ce mot venu de l’italien statistico, avec pour signification « qui concerne l’État » (Bell, Jayne, 2006). L’Insee fixe le seuil d’urbanité à 2 000 habitants. Tandis que le seuil pour passer de la petite à la moyenne ville varie autour de 20 000 et 25 000 habitants. L’Allemagne n’a pas défini de seuil de population communale mais définit la petite ville par un statut administratif particulier. Une petite ville est une commune d’un groupe de communes ou une commune comptant au moins 5 000 habitants ou ayant au moins une sous-fonction centrale.

Tandis que la ville moyenne commence à 20 000 habitants avec une fonction centrale supérieure. La petite ville s’est révélée être une entité urbaine difficile à qualifier, à la fois par son ambiguïté entre le rural et l’urbain mais aussi par sa grande diversité urbaine. Cette complexité s’est retrouvée à la fois dans le positionnement de la petite ville dans les ouvrages géographiques à partir XXe siècle mais aussi dans la difficulté à trouver des études européennes s’intéressant aux petites villes. Il en existe très peu et les analyses démographiques étudiées dans ce mémoire, permettent de différencier différentes tailles d’aires urbaines, cependant, elles prennent très rarement en compte les villes en dessous du seuil des 10 000 habitants. Les situations géographiques variées dans les deux pays, arrivent au même constat, le déclin urbain habite les petites villes. En France, le processus de métropolisation est montré pour responsable tandis que les schrumpfende Städte seraient le résultat d’un long processus de décroissance, notamment à la suite de la réunification du pays.

4. LES

RÉCITS DU DÉCLIN URBAIN DE part et d’autre du rhin

Ces premières observations invitent donc à interroger les discours du déclin urbain sur la petite ville dans une deuxième partie. L’examen de la presse, des discours

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des décideurs politiques (gouvernements, élus locaux) et des experts ont ainsi mis en lumière différentes formes de déclin présentes dans les petites villes : déclin démographique, les migrations et le vieillissement de la population, ou encore le déclin commercial et du centre-ville, de la ruralité et le déclin des valeurs politiques. Le déclin urbain façonne alors l’identité de la petite ville, habitée par le récit d’une décroissance continue. Ces discours ont façonné l’identité de la petite ville, habitée par le récit d’une décroissance continue. Les « villes rétrécissantes » sont conservées artificiellement vivantes grâce au dynamisme de leur périphérie. Tandis que le discours du déclin permet de maintenir une certaine forme de vie (déclinante), dans le cœur fatigué des petites villes. Ces dernières ne sont pas uniquement synonymes de nostalgie. Elles sont une réalité et abritent des enjeux majeurs pour l’aménagement du territoire. Les géographies des petites villes en France et outre-Rhin ont démontré de l’importance de cet échelon territorial dans la vie des citoyens. L’intérêt grandissant de la petite ville dans les débats publics témoigne d’un possible avenir pour ces petites aires urbaines. Le déclin urbain inquiète les décideurs politiques et le désir de vivre dans une petite ville s’amplifie. L’hypothèse de ces travaux affirmait que les politiques publiques étaient les reflets des discours sur la petite ville. La multiplication des discussions publiques sur le déclin urbain en Allemagne laisse donc supposer des actions politiques au

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sein des petites villes. Le sujet reste plus silencieux en France même s’il commence à s’élever dans les sphères hautes des décideurs politiques. Les acteurs locaux ont été les premiers à véhiculer les discours du déclin urbain. À la fois, les décideurs politiques semblent prendre conscience de la situation tandis que le désir de vivre à la campagne s’amplifie. Outre-Rhin, le sujet est resté longtemps tabou mais a été abordé bien avant la France, au début des années 2000. Aujourd’hui les décideurs politiques s’emparent publiquement du sujet, débattu ouvertement. L’ensemble de ces représentations contribue à véhiculer les discours du déclin urbain. Ainsi, leur compréhension fut primordiale pour ensuite interroger les actions politiques au sein de ces petites villes, dans le but de démontrer l’hypothèse de ces travaux. Comment le politique s’empare-t-il de ces discours et quelles sont les actions menées pour y répondre ?

5. LES

POLITIQUES PUBLIQUES ET LA PETITE VILLE

La troisième partie aborde alors les politiques publiques et la petite ville. Premièrement en interrogeant les conceptions institutionnelles de l’aménagement du territoire des deux côtés du Rhin. La notion d’aménagement du territoire met en lumière les diverses conceptions spatiales, géographiques,


sociales, économiques mais aussi les traditions politiques qui habitent les pays européens. Quand bien même l’aménagement du territoire est sujet au débat, le souci fondamental est à peu près le même partout : promouvoir un développement équilibré du territoire et corriger les disparités entre les régions (Guder, 2003). Toutefois, ce sont les politiques d’aménagement du territoire qui diffèrent largement dans leur institutionnalisation et leur mise en œuvre. En Allemagne, les compétences pour l’aménagement du territoire sont attribuées à la fédération par la Loi fondamentale de 1949, tandis qu’elles s’inscrivent dans la Constitution en France et sont réparties entre les collectivités territoriales depuis les lois de décentralisation des années 1980. L’action territoriale en France a connu des grandes périodes de changement. L’analyse des grandes étapes permet d’observer l’évolution du positionnement des petites villes au sein des politiques. L’aménagement du territoire en France reflète une gouvernance centralisée (apparue bien avant la Révolution française et préexiste à l’Empire) bien que le système français soit aujourd’hui décentralisé. La notion de Raumordung, traduit comme aménagement du territoire en Allemagne, n’est définit à aucun moment dans la loi allemande. Elle désigne une planification et une organisation spatiale ayant une vocation de synthèse. La Raumordnung décrit le système organisationnel et de développement d’un

espace. Elle a un rôle de coordination et de concertation à la fois vertical et horizontal. Elle ne désigne pas la puissance publique pour la mise en œuvre des opérations d’aménagement, contrairement à la Raumplanung (ou Landesplanung – planification des Länder), qui définit la planification spatiale. L’approche allemande générale de la conception de l’aménagement du territoire se différencie ainsi de l’approche géographique suivie dans la conception française (Guder, 2003). À l’inverse de la restructuration du territoire engagée par la France - avec le développement des intercommunalités et le regroupement des régions - l’objectif du territoire fédéral allemand consiste à stabiliser les capacités communales : la commune allemande est avant tout le lieu où se forment les identités (Herrmann, 2015). Dans un second temps, l’examen de l’agenda institutionnel en France et en Allemagne a permis d’analyser les actions prises par les deux pays. Il est évident que l’Allemagne fait figure de précurseur par rapport à la France. Après la chute du Mur, le déclin urbain est apparu brutalement dans le pays. La Fédération a alors développé un programme massif intitulé Stadtumbau Ost, dans la partie est du pays la plus touchée puis à l’ouest quelques années plus tard. La réunification des deux programmes en 2017, bascule le déclin urbain comme un enjeu national. Il devait être éradiqué dans sa globalité et les petites villes en faisaient partie. Elles

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furent tout de même les plus vulnérables puisqu’un programme leur étant dédié s’est développé quelques années plus tard (2010). En France, les années 2010 annonce le début, sous la forme de contrats entre l’État et les collectivités, de plusieurs programmes expérimentaux. L’approche est assez disloquée contrairement à l’approche allemande plus générale ; les problèmes sont souvent traités isolément, la décroissance économique d’un côté et la revitalisation des centres-villes de l’autre. Les différentes tailles d’aires urbaines sont elles aussi abordées séparément : avec le dispositif Territoires d’industries, Action cœur de ville (2018) pour les villes moyennes, Petites villes de demain pour les petites villes (2020). Des consultations entre l’État, les investisseurs, et les collectivités territoriales se sont également organisées dans les petites villes lors du Grand débat en 2017 sous la présidence d’Emmanuel Macron. Ces politiques ne sont en réalités que le reflet d’une réflexion « en silos » qui se retrouve dans l’organisation administrative et la gouvernance publique en France, marquées par la volonté d’attribuer des compétences spécifiques à un échelon particulier alors que la coopération serait à privilégier. Ces politiques traduisent en filigrane les ambitions de la loi NOTRe du 7 août 2015, visant une réorganisation territoriale. Toutefois, les dispositifs développés jusqu’à ce jour, ont eu des résultats controversés, avec une difficulté

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de mise en œuvre. Le modèle de la consultation prédomine en Allemagne et celui de la contractualisation en France. Pour conclure, les deux pays ont adopté des postures différentes, à deux tempos, pour répondre aux enjeux du déclin urbain, en lien avec l’émergence déphasée des discours sur le déclin. Toutefois, les deux pays n’ont pas abouti à des résultats convaincants. La vision trop restreinte en Allemagne s’est majoritairement concentrée sur la rénovation du parc immobilier. En France, l’accent beaucoup trop important sur la revitalisation des centres-villes, a omis des enjeux tout aussi majeurs. Les difficultés de mise en œuvre en France s’expliquent par une vision « de haut en bas » or les politiques publiques ne peuvent fonctionner si seulement elles sont saisies localement. Malgré des résultats mitigés, l’apparition de ces programmes réaffirment la nécessité d’intégrer la petite ville au sein des politiques publiques, comme un échelon important sur le territoire français et dans la vie des citoyens.

6. La

petite viLLe, vecteur d’une CONCEPTION TERRITORIALE

Ces travaux ont donc pu vérifier l’hypothèse, mettant en évidence la relation entre les discours autour de la petite ville et les politiques publiques. La petite ville, de plus en plus présente dans les politiques publiques, devient un objet géopolitique signifiant et mérite une attention


particulière. Les résultats de ces travaux montrent les limites de l’action publique dans l’urbanisation des petites villes et soulèvent indubitablement des questionnements bien plus profond, sur le rôle de l’urbanisme au sein des mouvances socio-économiques mais aussi le pouvoir des outils urbains. La densité du tissu urbain en Allemagne attribue à la petite ville des fonctions économiques importantes, exercées à l’échelle du département et la région en France. Les petites villes allemandes et françaises représentent en général un échelon majeur dans le quotidien des citoyens, malgré les discours du déclin urbain dont elles font l’objet. Depuis les années 1990, les chercheurs, les élus et les décideurs publics annoncent la « mort des petites villes ». Si l’on en croit leurs discours, les petites villes éprouveraient des difficultés à résister au déclin urbain depuis le siècle dernier, et sembleraient vouées à disparaitre. Pourtant, la petite ville existe toujours et n’est pas vouée à disparaitre, ni en France, ni en Allemagne. D’un côté, le mal-être de certaine population est prégnant sur ces territoires, il exprime une forme d’impuissance, d’injustice face à un modèle sociétal qui ne répond plus aux aspirations citoyennes. Tandis que d’un autre côté, l’attrait pour « la ville à la campagne » s’accroit chez les urbains des grandes villes. Entre rejet et désir, la petite ville est en quête d’identité. Qu’est-ce que la juste taille ? Quels seront nos modes d’habiter de demain ? Toutes ces questions sont liées

à la notion identitaire, ce qui explique sûrement le retour de l’aménagement au cœur du débat public. Pour y répondre, il faudra alors faire appel au projet urbain et architectural. L’analyse urbaine, si bien racontée par Philippe Panerai, offre les outils pour réussir à lire les lignes de la ville bousculée par le temps, son histoire et ses paysages. Panerai écrit que « pour comprendre les villes il faut les considérer avec plaisir » (1999). C’est peut-être ce qui a manqué aux politiques de notre époque et ce qu’il faudra envisager à l’avenir. Cette enquête comparative entre la France et l’Allemagne pourrait être étendue à l’échelle européenne – l’histoire urbaine étant comparable. Cette recherche pourra également s’appliquer à l’échelle urbaine afin d’étudier les résultats de ces politiques publiques. Au sein de mon Projet de Fin d’Études (PFE), j’ai souhaité poursuivre cette réflexion à l’échelle locale, en spatialisant et en concrétisant ces enjeux dans une petite ville française faisant l’objet d’une politique de revitalisation. Suite à un partenariat avec le CAUE Essonne (91), j’ai donc choisi de m’intéresser à Angerville et ses 4 270 habitants (Insee, 2020) dans le Sud du département. La ville a été sélectionnée début 2021 pour participer au nouveau programme Petites villes de demain lancé par Madame Jacqueline Gourault, Ministre de la cohésion territoriale.

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0.2 24


PROBLÉMATISATION DU PROJET

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ANGERVILLE

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10 km


1.

UN

NOUVEL AVENIR AVEC LE PROGRAMME PETITES VILLES DE DEMAIN ?

À la lisière entre l’urbanité et la ruralité, les petites villes se trouvent aujourd’hui enfermées dans une image dépassée ne correspondant plus aux réalités territoriales. À cela s’ajoute le processus de métropolisation en France qui alimente les récits du déclin urbain des petites villes. Ponctuellement appréhendée à certaines périodes, la petite ville va être purement et simplement ignorée de l’aménagement du territoire à partir des années 1990. Les nouvelles aspirations citoyennes marquant le début du XXIe siècle semblent toutefois lui offrir un nouveau souffle. Récemment, les politiques publiques en France montrent un revirement en sa faveur. Le lancement du dispositif Petites villes de demain témoigne de ce regain d’intérêt. Sous quelles formes interviendront ces politiques publiques dans les petites villes françaises ?

Ce nouveau dispositif vise à améliorer les conditions de vie des habitants des petites communes et des territoires alentours, en accompagnant les collectivités dans les trajectoires dynamiques et respectueuses de l’environnement. Le programme a pour objectif de renforcer les moyens des élus des villes et de leurs intercommunalités de moins de 20 000 habitants exerçant des fonctions de centralités pour bâtir et concrétiser leurs projets de territoire, tout au long de leur mandat, jusqu’en 2026. Toutefois, les résultats des programmes précédents furent mitigés, tel que le programme Action cœur de ville pour les villes moyennes et interrogent l’efficacité des outils convoqués.

Tout d’abord, le programme s’organise autour de trois piliers : + Le soutien en ingénierie, pour donner aux collectivités les moyens de définir et mettre en œuvre leur projet de territoire tant sur le plan stratégique que sur des actions opérationnelles. Ce programme national intervient + Des financements sur des mesures dans un contexte socio-économique thématiques ciblées, mobilisés en fonction bouleversé par une crise sanitaire globale du projet de territoire et des actions à mettre sans précédent. En cette période de remise en place. en question, tout devient possible. Avec son + L’accès à un réseau grâce au Club plan de relance de 100 milliards d’euros, Petites villes de demain, afin de permettre le programme Petites villes de demain a le partage d’expérience et la montée officiellement été lancé le 1er octobre 2020 en compétence des bénéficiaires, là où par Madame Jacqueline Gourault, Ministre l’ingénierie et l’appui thématique viennent de la cohésion des territoires et des leur apporter des outils concrets pour relations avec les collectivités territoriales. mettre en œuvre le projet de revitalisation.

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Les outils financiers sont plus variés que les programmes de revitalisation développés auparavant et se veulent être à l’écoute des territoires afin d’offrir une aide adaptée aux communes. Les outils sont davantage orientés sur le déploiement de services, la reconversion de friches urbaines ou encore l’animation du centreville. Le volet immobilier reste important avec l’intention de développer de nouvelles solutions pour habiter autrement le cœur de ville. Le commerce de proximité et l’artisanat sont intégrés au projet à la fois par un accompagnement dans le développement de leur entreprise mais aussi par une aide pour réinvestir les lieux abandonnés des centres-villes. L’aspect environnemental est prégnant dans l’ensemble des actions. Le programme Petites villes de demain pourrait-il être le commencement d’un nouveau modèle de croissance ? Ce programme met en avant une méthode basée sur la coopération dans l’objectif de rompre avec la logique d’appels à projets. La première étape consiste à définir les besoins des territoires afin de développer des solutions adaptées. Un chef de projet sera chargé de piloter les actions et de coordonner l’ensemble des acteurs, étendu à l’échelle de l’intercommunalité. La candidature d’Angerville au programme Petites villes de demain, déposée en Novembre 2020, a été retenue et la convention d’adhésion au programme vient d’être signée à Évry le 11 mai 2021, en présence du préfet de l’Essonne, du maire

d’Angerville et de sa première adjointe. La mairie d’Angerville dispose à présent d’un délai de 18 mois pour élaborer l’Opération de Revitalisation du Territoire (ORT). Il s’agira dans un premier temps de définir un projet de revitalisation du territoire et les parties prenantes de l’ORT. Ce rapport de PFE se propose d’établir un diagnostic complet de la ville, organisé en six points, afin de comprendre les enjeux territoriaux articulés à plusieurs échelles et d’apporter des réponses adaptées par la suite. Ainsi, ce projet urbain et architectural pourrait venir en support aux objectifs de revitalisation de la commune au sein du programme Petites villes de demain.

2.

ANGERVILLE,

UN TERRITOIRE SOUS LE RAYONNEMENT PARISIEN

Au sud de Paris, le département de l’Essonne s’étend jusqu’à rencontrer les départements limitrophes de la région Centre-Val de Loire (Loiret et Eure-etLoir). Cette configuration géographique lui confère des caractéristiques urbaines et paysagères variées. Suite au desserrement de la couronne parisienne, le nord du département accueille un tissu urbain dense. Cette urbanisation prend la forme de trois doigts qui se prolongent le long du tracé des axes de transports (A10, N20, A6). Ces doigts se replient au-dessus d’Arpajon, marquant une césure flagrante avec l’autre moitié sud du département. Une fois avoir franchie cette limite invisible,

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Lotissement de l’Europe - Crédits - Léa Pelleteret

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les constructions se font plus rares et les paysages deviennent plus vastes. Au départ d’Étampes, l’éloignement avec Paris se fait alors ressentir. Les champs de céréales font oublier la densification urbaine présente quelques kilomètres plus au nord. Mais c’est en franchissant la limite administrative de l’Ile-de-France que la ruralité devient prégnante, dictant les paysages et la courbure de l’horizon. Le sud du département de l’Essonne, dans cet entre-deux, joue alors un rôle de zone tampon entre ville et campagne. Angerville se situe dans cette extrémité sud de l’Essonne. Reconnue par le Schéma Directeur Régional d’Ile-deFrance (SDRIF) comme pôle de centralité secondaire à conforter, elle rayonne aujourd’hui sur près de 20 kilomètres tant sur la région francilienne que sur la région Centre-Val de Loire via les départements du Loiret et de l’Eure-et-Loir. Sa position transrégionale et transdépartementale interroge les tracés de la carte administrative tout en légitimant la nécessité de conforter son rôle de centralité - allié à un développement résidentiel et à un développement économique. Toutefois, le désir de croissance jumelé à la pression foncière de Paris plus au nord, a engendré des mutations importantes à Angerville. En effet, l’accélération de la construction de logements individuels – encouragée par un foncier à bas prix – suivie de l’arrivée massive de nouvelles populations ont

totalement bouleversé l’organisation de cette ville. Celle-ci se retrouve alors confrontée à différentes formes de dérives et se bat pour ne pas devenir le dortoir de Paris. Le centre-ville connait aujourd’hui un taux important de logements vacants, dû à un bâti ancien non adapté aux modes de vie moderne et ne répondant pas aux aspirations des nouveaux habitants. Le désir d’accès à la propriété, traduit par la typologie du pavillon individuel, a encouragé le délaissement du patrimoine ancien. L’étalement de la périphérie a quant à elle induit une utilisation massive de la voiture. Ainsi, la diminution du nombre du commerces de proximité participe à l’affaiblissement du cœur de ville. En outre, les infrastructures de transports ont isolé le tissu urbain des hameaux et des territoires ruraux alentours. L’agriculture, à l’origine de la formation de la ville au XIIe siècle et moteur économique historique d’Angerville, se retrouve relayée au second plan, symbolisant la fracture ville-campagne. La croissance urbaine et les projets d’infrastructures modernes de la fin du XXe siècle ont finalement engendré différentes formes de dérive à Angerville. Toutefois, l’histoire de la ville, sa position géographique stratégique et ses activités économiques sont des potentiels substantiels sur le territoire sud Essonne. La commune ne connait pas de perte d’habitants et voit au contraire sa population augmenter chaque année. Une part importante des nouveaux ménages possède de faibles revenus et a

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engendré un accroissement des inégalités sociales et urbaines. Angerville se retrouve alors confronté à des problématiques davantage associées à la grande ville. L’essor démographique de la commune a eu lieu autour des années 2010 avec la construction d’un nouveau lotissement accueillant jusqu’à 1 000 nouveaux habitants. L’arrivée continue de nouvelles populations nécessite aujourd’hui une réorganisation du tissu urbain et de son articulation avec le grand territoire. Sous la pression parisienne, la ville doit se battre pour affirmer son identité et ne pas devenir une ville-dortoir. Nous nous demanderons donc comment Angerville peut-elle contrer ces formes de dérive dans son organisation et dans son rapport avec le territoire ? La ville grandit sans pour autant réussir à conserver son statut de chef-lieu de canton malgré une croissance démographique éminente. L’enjeu de ce projet sera donc de proposer des actions concrètes afin de conforter sa position de pôle de centralité pour les communes voisines et de renforcer la relation villecampagne. Ce projet tend à démontrer qu’un nouveau modèle de croissance permettrait de revitaliser la ville dans le but d’offrir une urbanité humaine, singulière et intrinsèque au territoire. Ainsi, nous aurons deux hypothèses : Le renforcement de la relation villecampagne comme facteur prédominant

31

pour atteindre cet objectif ; Les interventions architecturales comme moyen considérable pour réparer l’éloignement de l’Homme à son environnement. Les résultats attendus sont la revalorisation du cœur de ville qui joue un rôle central pour assurer la cohésion urbaine et sociale mais aussi le dynamisme de la ville. Puis, l’aménagement des portes de la ville devra contribuer à ancrer la commune sur son territoire en marquant le lien entre ville et campagne. Enfin, le quartier de la gare devra réussir à renouer les deux parties de la ville, aujourd’hui isolées par la ligne de chemin de fer, en articulant la ville originelle à l’ouest et son extension à l’est. Les élus conservent pour ambition première la croissance de la ville mais elle devra cette fois-ci être « maîtrisée ». Cela invite à questionner l’identité, l’urbanité et le rôle d’Angerville.

Nous poserons dans un premier temps le contexte de l’étude en analysant la complexité du territoire de l’Essonne. Cela permettra de mieux comprendre l’environnement dans lequel Angerville s’est développée afin de mettre en lumière ses potentialités urbaines et territoriales. Dans un deuxième temps, nous étudierons les enjeux auxquelles la ville doit faire face en résonnance avec la croissance urbaine parisienne. Ce constat nous amènera à définir les objectifs et


les valeurs du projet de développer un nouveau modèle de croissance ancré sur le territoire. Par la suite nous énoncerons les difficultés qui pourraient freiner le déploiement d’un tel projet mais aussi les outils développés par le programme Petites villes de demain pour atteindre ces objectifs. Pour finir, nous détaillerons les premières pistes de projet par la description des grands principes à mettre en place à Angerville.

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Rue Nationale / Centre-ville - Crédits - Léa Pelleteret

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PARTIE B 34


LE PROJET 35


0.1 36


LA COMPLEXITÉ DU TERRITOIRE ESSONNIEN

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38

10 km


ANGERVILLE Population : 4 270 (2020) Densité : 167 hab/km2 Superficie : 25,83 km2

PARIS Population : 2 174 601 (2018) Densité : 20 641 hab/km2 Superficie : 105,40 km2

DÉPARTEMENT DE L’ESSONNE Population : 1 296 641 (2018) Densité : 719 hab/km2 Superficie : 1 804 km2

RÉGION ILE-DE-FRANCE Population : 12 213 447 hab (2018) Densité : 1 017 hab/km2 Superficie : 12 011 km2 Chartres 44

Eure-et-Loir

Paris

73 km

Essonne

Chartres 44 km

Angerville

Eure-et-Loir 44 km

Orléans Loiret

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Chemin agricole près de Dommerville - Crédits - Léa Pelleteret

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une reprise au cours des décennies 1980, 1990 et 2000 (1%/an). En effet, c’est à partir de 2009 que la commune connait un regain RURAL d’affluence important. Le solde migratoire Angerville est située en région Ile-de- atteint les 2,2% en moyenne sur la période France, à l’extrémité sud du département et le solde naturel est lui aussi élevé, 1% de l’Essonne. Cette petite ville offre les entre 2009 et 2014, comparé aux années charmes de la ville à la campagne tout en précédentes. Ces mouvances mettent en exergue profitant du rayonnement de la métropole parisienne et des pôles urbains importants une croissance démographique significative e plus au Sud (Chartres et Orléans). Entre au début du XXI siècle, expliquée, en Paris et Orléans, sa position géographique partie, par l’arrivée de nouvelles populations stratégique lui confère le rôle de pôle urbain plus jeunes venues de la région parisienne. au sud du département. Au temps du Le motif économique est la raison première Moyen-Âge, elle fut d’ailleurs un carrefour pour venir s’installer à Angerville – le prix commercial et un relais de poste. Ce n’est du foncier est 5,6 fois moins cher qu’à donc pas un hasard si la ville se retrouve Paris. Des jeunes couples avec ou sans aujourd’hui contournée par la Nationale enfant(s) viennent régulièrement s’installer 20 (N20) qui traversait le bourg autrefois à Angerville dans l’optique d’accéder à la et se retrouve, à l’est, bordée par la ligne propriété. Bien qu’elle se trouve à l’extrémité ferroviaire. sud de l’Essonne, la commune bénéficie Depuis le 1er Janvier 2013, Angerville des tarifs de transports en commun de la a intégré la Communauté de Communes de région l’Ile-de-France - avec le Pass nagivo l’Etampois Sud Essonne (CAESE) – devenue pour se rendre jusqu’à la gare d’Austerlitz en Communauté d’Agglomération au 1er train. Beaucoup font le choix de s’éloigner Janvier 2017 – qui regroupe et comptabilise de la région parisienne (bassin d’offres une population de 53 524 habitants (Insee, économiques) tout en y restant relié par 2014). Le territoire communal couvre une la ligne de chemin de fer et la N20. Les superficie de 2 606 ha avec une population infrastructures de transports permettent de de 4 270 habitants au 1er janvier 2020 (Insee) faire ces choix de vie. La commune se situe et se place ainsi en 3e position en termes de à une heure de Paris et 50 minutes d’Orléans poids démographique au sein de la CAESE. en voiture et 53 minutes en TER de Paris et Cependant, la croissance démographique 40 minutes d’Orléans. L’éloignement entre ne s’est pas faite de manière homogène. le lieu de travail et le lieu d’habitation n’est Elle a été extrêmement faible durant les aujourd’hui plus une limite tant que la relation années 1975-1982 (0,14%/an) et connaît distance/temps reste parcourable dans

1.

Le sud de L’essonne, ENTRE-DEUX entre L’urbain et

un Le

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ans

ans

ans

ans

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ou +

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0 0 à 14 15 à 29 30 à 44 45 à 59 60 à 74 75 ans 0 à 14 15 à 29 30 à 44 45 à 59 60 à 74 75 ans ans ans ans ans ans ou + ans ans ans ans ans ou +

2007 2007 2012 2012 2017 2017

20 10 0

Inactifs Actifs 2007

2012

2017

RÉPARTITION DE LA POPULATION DANS LA COMMUNE

% 80 70 60 50 40 30 20 10 0

%

% 100

80 70

70,3%

60 50

50

40 24,6%

30 20

Actifs travaillant à Angerville Inactifs Inactifs Actifs Actifs

10 0 2007

2007

2012

2012

2017

5,0%

Actifs travaillant dans une autre commune Actifs travaillant dans une commune limitrophe

0

2017

PART DES ACTIFS ET INACTIFS DANS LA COMMUNE

Logements vacants

310 log vacants 1 553 résidences pincipales

%

% une journée. Les mobilités confèrent à la 300principalement tourné vers les services 100 commune la position de pôle stratégique. 250divers, les commerces et les transports – ils 70,3% 70,3% Même si Angerville se retrouve 200représentent 64% des établissements total 50 fortement influencée par la métropole 150et 48,7% des salariés (2015). 50 24,6% parisienne24,6%et les pôles urbains alentours, 100 La commune dispose de deux Actifs travaillant à Angerville Actifs travaillant à Angervilledes le territoire Sud Essonne possède parcs d’activités, aujourd’hui d’intérêt 50 5,0% Actifs travaillant dans une autre commune 5,0% Actifs travaillant dans une autre commune Actifs travaillant dans une commune Angerville 0 potentialités majeures à exploiter. communautaire, séparés par la voie de Actifs travaillant dans une commune 0 limitrophe limitrophe 0 1999 2017 est elle-même un pôle de centralité sur chemin de2012fer (le bois de la fontaine I et son territoire proche. Sa désignation de le bois de la fontaine II) qui totalisent un petite ville ne réduit pas pour autant son vivier de 70 entreprises. Créée en 1995, la Logements Logements travaillant vacantsrôle socio-économique. Les commercesActifs zone située au nord de la zone agglomérée vacants dans une autre commune 300 300 présents dans son centre-ville et sa zone 100(29 ha) bénéficie de l’attractivité de la 85 % 250 commerciale bénéficient aux hameaux N20 et de la voie ferrée le long desquelles 250 200 et200 villages alentours. Les industries 75elle est implantée. Elle accueille deux 150 et150 entreprises développent aussi des supermarchés (Leclerc et Lidl) ainsi qu’un emplois dans la région. Sur la commune, 50Mac Donald’s ouvert en 2015 qui a créé 100 100 on recense 551 établissements actifs et 25une 15 quarantaine d’emplois. % 50 50 1 208 emplois présents. La majorité des La zone du bois de la Fontaine (21 ha) 0 0 1999 2012 2017 1999 2012 2017 établissements relève du secteur tertiaire située au nord-est de la zone agglomérée, 0 100

214 log vacants 1 623 résidences pincipales

83 log vacants 1 221 résidences pincipales

310 log vacants 310 log vacants 1 553 résidences 1 553 résidences pincipales pincipales

Voiture

214 log vacants 214 log vacants 1 623 résidences 1 623 résidences pincipales pincipales

83 log vacants 83 log vacants 1 221 résidences 1 221 résidences pincipales pincipales

Transports en commun

Actifs travaillant Actifs travaillant dans une autre dans une autre commune commune 100

75

50

100

75

50

85 % Voiture

85 % Voiture

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150 100

50 83 log vacants 1 221 résidences pincipales

24,6%

Actifs travaillant à Anger

50

5,0%

Actifs travaillant dans un

Actifs travaillant dans un limitrophe

0

0

1999

2012

2017

MOYENS DE TRANSPORTS DES ACTIFS TRAVAILLANT DANS UNE AUTRE COMMUNE

PART DES LOGEMENTS VACANTS DANS LA COMMUNE

Actifs travaillant dans une autre commune

Logements vacants 300

85 %

100

310 log vacants 1 553 résidences pincipales

Voiture

214 log vacants 1 623 résidences pincipales

250 75

200 150

50

25

100

15 %

Transports en commun

50

0

0

est, quant à elle, desservie par la RD145 et héberge des entreprises artisanales et industrielles. Une extension d’environ 10 ha est envisagée sur les terres agricoles environnantes. Les commerces et services implantés dans le centre-ville restent assez variés et permettent de répondre aux besoins du quotidiens (boulangerie, boucherie, supérette, banque). 115 commerces, services aux particuliers et artisans dont 49 ont été recensés dans le centre-ville au 1er janvier 2017. La commune dispose également de ressources paysagères riches – les activités agricoles ont pendant longtemps subvenues aux besoins économiques de la commune avec le commerce. Le territoire de la Beauce possède une terre

83 log vacants 1 221 résidences pincipales

1999

2012

2017

Actifs travaillant fertile, idéale pour l’agriculture. Cette dans une autre commune vaste plaine située au sud-ouest de 85 % Paris100a d’ailleurs pendant longtemps été Voiture désignée comme « le grenier à grain de la France 75 ». Cette image fantasmée du grand désert jaune (Aurélien Bellanger), anime les mythes et mystères familiaux des villages 50 à la pierre calcaire. Le vrombissement des moissonneuses batteuses, étouffé par le 15 % 25 vent sur laTransports surface lisse, interroge l’avenir en commun de ce modèle agricole qui forme pourtant les paysages de la Beauce. 0

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SE DÉPLACER EN VOITURE EN ESSONNE


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SE DÉPLACER EN TRAIN EN ESSONNE


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TRAVAILLER EN ESSONNE


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HABITER EN ESSONNE


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LES FRONTIÈRES ÉCONOMIQUES RÉGIONALES


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RAPPORT DENSITÉ / NOUVELLES CONSTRUCTIONS


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LES VARIATIONS DU PRIX DU FONCIER


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LA DÉLIMITATION D’UN ENTRE-DEUX ENTRE NORD ET SUD


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Tiré du plan général du Marquisat de Méréville

PLAN D’ANGERVILLE, 1715

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Porte de Paris

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2. LA ROUTE ROYALE PARISORLÉANS, FORMATION DE LA VILLE

qui lui est nécessaire pour marquer son autorité. Dans toute la Beauce, le régime féodal et l’anarchie sont à leur comble ; à leur tête, des seigneurs, tyrans assoiffés de violence, font régner la terreur en pillant et torturant le petit peuple des paysans et le clergé sans défense.

Les potentialités de la ville ne datent pas d’aujourd’hui, elles sont le résultat d’un long processus qui a débuté au XIIe siècle après Jésus-Christ. L’histoire, contée par l’historienne angervilloise Pierrette Dumenoir, révèle l’identité de cet ancien Suger et la bataille de Puiset village royal. Ce récit illustre l’âme de la ville, En 1117, Louis VI veut développer aujourd’hui estompée par les péripéties du XXe siècle, afin de donner des pistes pour et mettre en valeur ses terres de l’Orléanais dont le centre administratif est à Thoury. Ce réanimer son cœur et raviver son identité. village important est au cœur des domaines remis par le Roi à l’abbaye de Saint Les origines des terres de la Beauce Denis. Suger en est le prévôt. Cet homme En ces temps reculés, la contrée important, réputé pour son attachement était couverte de forêts où s’abritaient les à Louis VI, sera élu abbé de l’abbaye de druides et leurs cultes mystérieux. Lors St Denis, puis ministre du Roi. Sage et de la conquête des Gaules par Jules savant administrateur, grand bienfaiteur César, la Beauce était sur le territoire des de la Beauce, en cette période troublée, Carnutes. Le futur village d’Angerville se il prend une décision aussi courageuse trouvait compris dans l’angle formé par le que révolutionnaire. Il décide de chasser chemin de César partant d’Orléans pour le seigneur afin d’en finir avec toutes ces aller à Chartres en passant par Voves et atrocités. Le 7 août 119, plus de 40 000 le vieux chemin des romains partant aussi beaucerons, paysans, femmes, enfants, d’Orléans conduisant à Paris en traversant moines et curés se rassemblent sous notamment, Bazoches les Gallerandes, l’oriflamme de St Denis et la bannière du Roi, armés de leurs sentiments de haine et Autruy, Saclas, et Etampes. Le début de l’histoire de ces terres de vengeance pour attaquer et conquérir la remonte à l’an 630 ap. J.-C. durant lequel, forteresse du seigneur du Puiset. La bataille le Roi Dagobert, bien conseillé par son contre le Seigneur est remportée grâce à la ministre Saint Eloi, cède une grande partie bravoure du curé. de ses domaines, située au cœur de la Beauce, à l’Abbaye de St Denis. Plus tard, en 1115, le Roi Louis VI, dont la puissance et les terres sont limitées aux domaines de l’Ile-de-France et de l’Orléanais, va trouver auprès des abbés de Saint Denis, le soutien

Création des villes neuves royales À la fin de cette guerre du Puiset, en 1119, Suger entreprend de faire découvrir

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1 000 m

CASSINI XVIII


Dans la vallée de la Juine les bandits sont nombreux ; les messagers du roi sont attaqués et les chariots dévalisés. En 1130, le bourg compte de plus en plus de chaumières. La vie de la petite communauté est rythmée par les travaux des champs, les récoltes et le passage des voyageurs. La construction, sur la place principale d’une chapelle faite de planches et de torchis est le lieu de refuge et de rassemblement pour les grands évènements et c’est en s’arrêtant au pied de ses marches, que l’on est au courant des petites potins.

aux pauvres serfs des campagnes l’attrait de la liberté et de la sécurité. Il les pousse à se rassembler en communautés pour aller s’installer sur ces terres, si riches et si bien situées entre Étampes et Thoury ; elles sont occupées, pour la première fois, par l’armée du Roi pour cette guerre du Puiset. Ainsi, ces petites colonies agricoles vont construire les premières chaumières auquel Suger donnera le nom de villes neuves royales. Naissance d’Angerville Ainsi en 1119, Anger-regis fut, avant Beaune la Rolande et tant d’autres, la première ville neuve royale. Le mot Anger désignait les services de poste et de relais pour le Roi ou regis. Anger regis signifiait le relais au service du Roi. On ne pouvait faire meilleur choix que ces terres séparant la distance d’Étampes à Thoury de moitié, pour l’établissement d’un relais. Ce nouveau nom d’Angerville fut longtemps suivi d’un mot de patois local : la gâte rappelant que ce bourg était né sur des terres incultes mais surtout, qu’il devrait toujours subir les inconvénients de sa vocation de ville de passage pour le pire et le meilleur, mais aussi, pour la richesse de ses cultures, suscitant les pillages ou la destruction des récoltes pour affamer Paris.

Nouveaux désastres, armées en guerre

passages

des

Longtemps après en 1410, débutent les guerres civiles entre Bourguignons et Armagnacs. Le village doit alors subir le passage des armées qu’il faut nourrir, héberger et à chaque instant se voit maltraité, dépossédé du fruit de son labeur. Paris est l’enjeu naturel de ces guerres et pour s’en emparer, il suffit d’affamer ses habitants retranchés derrière ses murailles de l’île St Louis. Alors, la Beauce, devenue le grenier de Paris, va avoir ses moissons détruites, ses blés incendiés, ses villes saccagées. Durant la guerre de cent ans, le 11 février 1429, un convoi anglais protégé par 1500 soldats, traverse Angerville, pour Nouvelle route, création du relais ravitailler leurs troupes faisant le Siège À cette époque le voyage de Paris d’Orléans. Le lendemain, les 300 chariots à Orléans empruntant le vieux chemin de vivres et de matériels de guerre sont des romains et passant par Saclas est parvenus à Rouvray St Denis lorsqu’ils sont difficile, boueux et souvent dangereux. attaqués par un détachement français sous

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1 000 m

ÉTAT MAJOR (1820-1866)


les ordres du Comte de Clermond. Par un savant déploiement de leurs chariots, les anglais tendent un piège mortel aux soldats français portant, trois fois supérieur en nombre. Le combat tourne au massacre pour les hommes du Comte qui doivent se replier, laissant 400 morts au cœur de cette triste et peu glorieuse bataille, durant laquelle nos malheureux combattants, détruisent plus de tonneaux de harengs que de soldats ennemis. Pour l’histoire, ce sera la « journée des harengs ». Création du premier relais de poste / Les auberges À la fin de la guerre de cent ans, un évènement va renforcer l’importance du bourg d’Angerville : la cour de France s’installe dans le Val de Loire. Cette situation attire vers elle, les messages et convois de toutes sortes. C’est Louis XI qui crée et organise en 1480, la poste royale, c’est-à-dire les relais de poste, établis toutes les sept lieues, soit 28 km, sur l’axe Paris-Orléans. Un chevaucheur, de l’écurie du Roi, avec son cheval assurait le relais de ses voisins pour le transport rapide des dépêches royales, auparavant c’était un messager qui devait parcourir la totalité du trajet avec les risques de la fatigue et de l’insécurité. Murailles d’Angerville Jusque-là, Angerville, ville de passage, percée de route du sud au nord avait ouvert ses portes à tout venant, ami ou ennemi. Mais le pressentiment que des

orages allaient éclater sur la France et pour affirmer son rôle royal, la ville décide de ceinturer ses habitations par une muraille. Sans que ses murs puissent lui donner la force de soutenir un siège, elle sera à l’abri des bandes de pillards et des coups de mains. En 1577, la population du bourg compte 1 200 habitants – pour 300 feux, 45 brûlent pour les voyageurs à pied ou à cheval. Le Lion d’or, le Cheval bardé, la Belle image, l’Etoile ou les Trois Marchands, les auberges accueillent le passage de princes et de seigneurs. L’église présente les sillons des révolutions qu’elle a traversé. C’est un amas confus de tous les styles. Son corps couvert de cicatrices accuse partout de profondes blessures : la foudre, les incendies, le pillage des armées ennemies qui ont tant de fois ravagées le hameau. Des auberges se sont construites autour, si bien que l’église semble reléguée dans un coin du pays. C’est à peine si son toit s’élève au-dessus des autres. La révolution Sur les marchés, le prix du grain augmente sans cesse pour atteindre des records. L’hiver 1788-1789 est l’un des plus rudes du siècle, les voies de communications sont impraticables, la Seine est bloquée par une épaisseur d’un mètre de glace. Paris n’est plus approvisionné et les conditions de vie dans la capitale comme dans les campagnes sont épouvantables. Le taux de mortalité est plus important que jamais, le pain commence à manquer. Pendant la

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AVENUE DE PARIS, ARCHIVES DÉPARTEMENTALES ESSONNE

COOPÉRATIVE AGRICOLE, ARCHIVES DÉPARTEMENTALES ESSONNE

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soudure du printemps 1789, la disette et la vie chère entraînent des mouvements de foules rurales. Les convois sont pillés ou fortement taxés. Le mécontentement se transforme en grondement, les rassemblements sont fréquents et rudement réprimés. Au printemps 1789, la pénurie de pain à Paris va amplifier le mouvement de révolte des parisiens conduisant aux évènements du 14 juillet. À l’exception de Méréville, avec ses vicomtes qui furent véritablement de grands seigneurs, la noblesse du pays ne s’élevait guère audessus du niveau de la haute bourgeoisie. Ainsi, quand la révolution éclate, Angerville n’a pas à souffrir de ses effets directs. Cependant, tout le monde est surveillé et particulièrement les églises dans lesquelles les révolutionnaires n’hésitent pas à se manifester sous les formes les plus diverses. En 1818, la prospérité croissance du village et telle qu’une foire annuelle est autorisée. C’est par une ordonnance royale qu’elle est annoncée sur la place du martroi. Avènement du chemin de fer Au début du XIXe siècle, Angerville tire tous les avantages de sa position privilégiée sur la route royale. Le développement de ses maisons et auberges, étalées sur la longueur de sa plus grande rue montre toute son importante. À Paris, au terme de leur voyage chaotique, les diligences font descendre leurs voyageurs au terminus de l’auberge du cheval blanc. Mais déjà certains songent

63

à améliorer les moyens de transports, la révolution industrielle est en marche. Une étude est réalisée pour le tracé d’une ligne de chemin de fer entre Paris et Orléans. En 1838, les travaux débutent malgré de nombreuses difficultés ; à la fin de 1849 le tronçon Étampes Angerville est amorcé, les expropriations se font en force au point que certains jours, la Beauce voit les ouvriers (80% d’origine étrangère) attaqués par des hordes de cultivateurs chevauchant leurs gros chevaux de labours. Toutefois, inexorablement, rail après rail, la voie franchit Angerville, Toury, Artenay, Chevilly et Orléans. Le 2 mai 1843, la population d’Angerville est rassemblée à la station de l’arrêt du train, parti du boulevard de l’hôpital (plus tard la gare d’Austerlitz) à 8h45. Le maire de l’époque en profite pour faire un discours tourné vers l’avenir de la ville, rappelant la position stratégique de la cité. L’arrivée du chemin de fer est une aubaine pour le développement de la ville. Le train sera le lien entre les villes et les villages pour transporter le blé. La mécanisation annonce des années florissantes pour l’activité agricole sur la commune.


CHEMIN DE FER PARIS - ORLÉANS, ARCHIVES DÉPARTEMENTALES ESSONNE

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ÉVOLUTION DE VILLE

2000 - 2005

État major Cassini

1950 Cassini

XVIII

1950 - 1965

1820 - 1866

État major

Cassini

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Dommerville Jodainville

Ste Genevieve Dommerville Jodainville

Angerville

Ste Genevieve

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Angerville

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Villeneuve le Boeuf

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Villeneuve le Boeuf

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Chemin de fer

Chemin de fer

Voie de circulation Bois

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Voierie

Chemin de fer

Limite régionale

Limite régionale

Voierie

Limite communale

Limite communale

BourgLimite régionale

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Rangée d’arbes Bois


2000 - 2005

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Rangée d’arbes

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Chemin de fer

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Voierie

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Jardin ouvrier Rangée d’arbes Bois

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Limite régionale

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Rangée d’arbes

Rangée d’arbes

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Bois

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Google Maps

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2006 - 2010


400 m

Google Maps

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2021


0.2 72


LES DÉRIVES DE LA CROISSANCE URBAINE

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La croissance d’Angerville a connu de nombreuses péripéties comme peut en témoigner le récit historique de la ville. Toutefois, la fin des années 1990 marquent le commencement de nouveaux enjeux urbains. La ville a connu un développement significatif, observable par l’arrivée massive de nouvelles populations – en lien avec la croissance urbaine de Paris. Cette évolution démographique est consécutive à la création d’un nouveau lotissement intitulé le parc de l’Europe faisant croître de 17% la population d’Angerville entre 2007 et 2021. Afin de rajeunir sa population mais surtout de l’accroître, la mairie d’Angerville avait lancé la construction du lotissement de l’Europe à l’ouest de la ville à la fin des années 2000. Ce projet colossal avait alors accueilli 1 000 nouveaux habitants, principalement des jeunes familles venues de la région parisienne. Toutefois, la ville n’était pas préparée à cette arrivée massive et n’avait pas ancipité les possibles demandes engendrées par ces populations. L’aménagement des voiries et de l’espace public, les équipements scolaires et la question des mobilités sont devenus des problématiques majeures dans l’ensemble de la ville. Le promoteur en charge du projet avait vendu aux futurs acheteurs le rêve de la petite maison dans la prairie, située à 70km de Paris, bien desservie par le train, idéal pour les jeunes couples désirant élever leur enfant à l’air de la campagne. La réalité fut quelque peu différente : les écoles se sont retrouvées saturées,

aucun collège n’a été construit à Angerville, les passages des TER pour rejoindre Paris ou Orléans sont rares voir absents. Le lotissement de l’Europe a peut-être rajeuni et agrandi la population d’Angerville mais s’est avéré être une locomotive incontrôlable. La croissance non-maîtrisée, couplée aux mouvances nationales, a alors engendré différentes formes de déclin dans la ville.

• Le déclin du centre-ville / Le développement de la périphérie Le centre-ville fut pendant longtemps habité par des auberges et des commerces et fut traversé par la N20 du nord au sud. Lorsque la ligne de chemin de fer est apparue et que l’automobile a vu le jour, les auberges ont progressivement fermé leurs portes. La vitesse et les moteurs vrombissants ont remplacé le charme des longs trajets à cheval. La ville initialement munie d’un relais de poste – installée entre Étampes et Toury – perd alors son activité principale. Un siècle plus tard, le déplacement de la N20 à sa périphérie ouest, vide le bourg du flux incessant des automobiles, sans pour autant faire disparaître la voiture. Au même moment, les grandes surfaces commerciales font leur apparition au nord de la ville. L’accumulation de tous ces phénomènes a participé au délaissement progressif du cœur de ville à la fois par les visiteurs et les commerces. Même si

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Place du marché - Crédits - Léa Pelleteret

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Crédits - Léa Pelleteret

PASSAGE SAINT MARTIN / CENTRE-VILLE

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les commerces de proximité n’ont pas disparu, la diversité commerciale n’est plus aussi riche. Le développement de sa périphérie a par ailleurs induit une utilisation massive de la voiture. Bien que la distance la plus grande à parcourir (du nord au sud) ne dépasse par les 2,5km, les habitants se rendent rarement à pied au centre-ville ou au Leclerc pour faire leurs courses. À cela s’ajoute le flux de voitures des habitants des communes et hameaux voisins. L’espace public du centre-ville est envahi par les carrosseries métalliques. Les trottoirs étroits et les places transformées en parking rendent les déplacements à pied ou à vélos difficiles. Ces deux pratiques de l’espaces s’alimentent mutuellement puisque l’espace public impraticable à pied incite alors à se déplacer en voiture. La voiture s’est imposée comme la facilité. L’aménagement de l’espace public est donc un défi majeur pour revaloriser le centre-ville mais également mieux relier les quartiers périphériques au centre et ainsi transformer les pratiques et usages de l’espace.

datant du Moyen-Âge, se lit par les parcelles étroites et très allongées. Les habitations sont sur deux niveaux et ne dépassent presque jamais les trois niveaux. La pointe du clocher de l’église se démarque audessus des pentes raides des toitures en ardoise ou en tuile rouge et permet de s’orienter. La rue nationale, artère nordsud, structure le centre-ville où viennent se greffer les passages piétons étriqués entre les murs épais des habitations et les ruelles sinueuses aux trottoirs pas plus large que la largeur d’un pied. Le cœur d’Angerville n’est pas sans charmes. Toutefois, le taux de vacance est particulièrement haut. Il a fortement augmenté depuis 1999, passant de 6,2% à 14,1% en 2014 (267 logements vacants en 2014 puis 239 en 2015). Ainsi en 2014 le taux de vacance est largement supérieur à ceux de la CAESE et de l’Essonne (respectivement 8,2% et 5,8%). La réhabilitation du bâti ancien est un enjeu important pour l’avenir de la commune dans l’optique de continuer à accueillir de nouveaux habitants tout en maîtrisant la croissance urbaine.

Le bâti ancien ne répond pas aux aspirations des nouveaux habitants, souvent à la recherche de grands espaces et d’un Le tissu ancien du centre-ville se jardin individuel. Comment le centre-ville compose d’un bâti urbain dense et étroit. ancien pourrait-il rivaliser avec les grands Les habitations sont imbriquées les unes pavillons des lotissements périphériques ? dans les autres, offrant un accès restreint De nouveaux modes d’habiter devront être à l’air et au soleil. Les cours exigües font inventés afin d’offrir une urbanité propre parfois office de parking ou accueillent le aux lieux et de diminuer la vacance du feuillage ombragé d’un arbre. Le parcellaire centre-ville. Cela permettra de contribuer à • Taux de vacance important – abandon du patrimoine ancien

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l’identité de la commune. Il faut mentionner que la Beauce a un rapport particulier à la mémoire et à l’identité des lieux. Lorsqu’un bâtiment n’est plus utile, il est détruit. Pour cette raison, une seule tourelle de l’ancien mur d’enceinte a résisté au temps. La dernière a été sauvée de justesse. Le devoir de mémoire ou de valorisation du patrimoine n’existe pas dans la tradition beauceronne. La commune peine aujourd’hui à trouver son identité. Sa position géographique entre l’urbain et le rural accentue ce malêtre.

des territoires ruraux. Les infrastructures de transports constituent aujourd’hui une fortification et une réelle fracture territoriale entre la ville et la campagne.

• Le déclin de la ruralité – l’essor des infrastructures de transport « La terre accouchait avec les fers et mourait peu à peu sous le fer ; car elle n’était ni aimée, ni haïe, elle n’était ni l’objet de prières ni de malédictions » (Steinbeck, 1939) écrit John Steinbeck dans Les Raisins de la colère pour décrire les conséquences de la mécanisation sur l’agriculture aux États-Unis. À Angerville, le monstre de la mécanisation, c’est à la fois la ligne de chemin de fer et la N20 qui isolent la terre de l’Homme. Ceux qui cultivent la terre n’arpentent plus les ruelles du centre-ville pour vendre leur grain. Ils vivent de l’autre côté des voies, reculés sur leur exploitation. Tandis que ceux qui vivent en ville n’ont presque plus aucun rapport avec la terre. La construction de la déviation de la N20 en 1959 a isolé la ville des hameaux et

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Avenue de Paris / ZI - Crédits - Léa Pelleteret

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Dommerville

N20

Centre-ville

Ouestreville

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Direction Orléans


Direction Paris

Zone industrielle

Lotissement de l’Europe

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Passage du plat d’étain / Centre-ville - Crédits - Léa Pelleteret

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Crédits - Léa Pelleteret

LES ABORS DE LA N20

Crédits - Léa Pelleteret

LES ABORS DE LA N20 / ZI

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Crédits - Léa Pelleteret

CHEMIN AGRICOLE LE LONG DE LA LIGNE DE CHEMIN DE FER

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Crédits - Léa Pelleteret

PONT DE LA D6

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0.3 86


UN NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE POUR LA PETITE VILLE : LE CAS D’ANGERVILLE

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Passage du plat d’étain / Centre-ville - Crédits - Léa Pelleteret

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son pavillon et dans son jardin individuel, perd contact avec le paysage qui l’entoure. Ce projet tend à développer un Greffés à leur parcelle individuelle, les nouveau modèle de croissance afin de corps s’éloignent entre eux et se détachent lutter contre le déclin urbain qui touche du sol où ils demeurent. Que peut apporter Angerville. Celui-ci devra véhiculer les cinq la petite ville dans cette quête de redonner la terre aux vivants ? Malgré cette proximité principes suivants : - Renouer avec le territoire – une urbanité spatiale, si l’Homme ne parcourt par la révélatrice des spécificités du territoire, terre, il ne pourra pas apprendre à l’aimer alors comment renouer ce lien ? respectueuse et consciente des lieux ; - Diminuer la fracture ville-campagne – une Les habitants du centre-ville sont urbanité renaissante afin de réconcilier le les seuls à ne pas disposer d’un jardin tissu urbain avec les territoires ruraux ; - Maitriser la croissance urbaine – une ou d’un espace végétalisé. Les nouveaux urbanité équilibrée avec son environnement arrivants souhaitant venir s’installer à et non dans un rapport de force avec la Angerville veulent accéder à la propriété dans l’objectif d’acquérir un logement plus ruralité ; - Générer une participation citoyenne – grand et un jardin mais veulent surtout une urbanité collective afin d’assurer assouvir leur désir « d’isolement ». Le la cohésion et de diminuer les fractures tissu ancien ne correspond pas à l’image fantasmée de la ville à la campagne. Pour sociales ; - Développer un sol actif – une urbanité cette raison, la construction de lotissements support de la réconciliation de l’Homme à neufs s’est accélérée ces dernières années contrairement à la rénovation du parc son environnement. immobilier ancien. Il est donc évident que les enjeux liés à la ruralité et à l’habitat sont Il faut se heurter à la terre pour l’aimer. intimement liés. La petite ville a pour qualité la proximité Les interventions architecturales avec son territoire agricole. Étreinte par la courbe du paysage, elle semble parfois semblent être un moyen considérable pour vouloir l’oublier ou même la renier. À réparer l’éloignement de l’Homme à son l’inverse, la grande ville, isolée des chaînes environnement. Même si la ville est ivre de production alimentaire, cherche à tout de croissance, celle-ci doit être maîtrisée, prix à renouer avec la terre. Les circuits consciente et ancrée sur son territoire. Les courts deviennent des idéaux et les fermes grands modèles de croissance urbaine urbaines se multiplient sur les toits des ont tué la petite ville, - les nouveaux immeubles. L’habitant de la petite ville, dans modèles commerciaux ayant leur part Quelle urbanité pour demain ?

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est pourtant plus systématique – traduisant bien les enjeux de la ville à la campagne. Le rapport à l’espace est différent au sein d’une aire urbaine plus petite. Le rapprochement des distances doit pouvoir donner lieu à une dilatation de l’espace. Vient-on s’installer à Angerville pour sa taille ou ses caractéristiques locales ? La réponse est double même si la montée de l’individualisme accompagnée de raisons économiques justifie couramment le départ de la grande ville pour une aire urbaine plus petite. La situation géographique, les services, les moyens de transports, le prix du foncier sont objectivement les atouts d’Angerville. Pour ces raisons, la commune attire des habitants chaque année et justifie sa croissance urbaine. Mais quel modèle de croissance serait le plus approprié ? La croissance urbaine de la périphérie caractérisée par l’étalement urbain, le grignotage des terres agricoles et l’abandon du centre-ville ne peut plus être la norme. Depuis la fin des années 1990, ce modèle à mener à la mort des bourgs, des villages et des petites villes en France. Le territoire, point de départ Comment réinventer un nouveau modèle L’aménagement de l’espace public de croissance pour la petite ville ? Tout d’abord, les atouts locaux doit être un symbole fort de la petite ville. Les grands boulevards, le trafic d’Angerville doivent devenir sa force. La incessant, les trottoirs et les parcs urbains ruralité doit participer au développement de restent les caractéristiques des grandes la ville. Au-delà des anciennes générations agglomérations. La petite ville doit pouvoir non enclines au changement, les habitants offrir un espace-temps propre à son les plus attachés à la commune sont environnement. L’utilisation de la voiture y finalement ceux ayant un lien fort avec de responsabilité. Comme suggère Magali Talandier et Valérie Jousseaume (2013), la présence d’équipements de centralité des quotidiens est un facteur de la capacité des territoires à attirer de nouvelles populations et à faire circuler la richesse. Les équipements, commerces et services ordinaires, nœuds de nos mobilités quotidiennes, participeraient donc au développement territorial durable, conjuguant économie productive, économie résidentielle et économie présentielle, duquel les campagnes ne sont pas exclues. Les mobilités travail-domicile représentent finalement un faible pourcentage de l’ensemble des déplacements. C’est pourquoi, en ces temps où la distance à parcourir s’étire, il s’agit de mettre en place une centralité collective du quotidien (Talandier, Jousseaume, 2013), point d’ancrage sur le territoire. Dans cet optique, la ruralité doit en faire partie. Quelle réponse peut apporter Angerville pour offrir cette centralité à ses habitants ?

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son passé. Les nouveaux habitants des lotissements n’ont souvent pas ce rapport aussi sentimental à la ville. Toutefois, le désir de la maison individuelle n’est pas contraire à l’envie de développer une vie de quartier, ni à l’idée de s’impliquer dans le dynamisme de la ville. L’espace public offre peu ces possibilités de rencontres et de participations. Or pour s’investir dans le dynamisme de sa ville, il faut à la fois nouer des liens avec ceux qui la partage et aimer l’environnement dans lequel nous vivons.

GOMMERVILLE

BAUDREVILLE

GOMMERV

Ce PFE tend à développer un nouveau modèle de croissance pour la petite ville d’Angerville. Un modèle basé sur de nouvelles formes de sociabilités – les interventions architecturales devenant alors l’élément déclencheur pour nouer un lien avec le territoire. Le sol défini par son revêtement, son parcellaire, son relief, ses mobilités doit devenir un support actif riche. Angerville s’est construite en Beauce pour ses terres fertiles, sa position stratégique, son climat et ses paysages. La terre est le point de départ de la croissance urbaine et doit le rester. L’architecture de la ville ne doit à l’avenir pas se détacher de son sol actif mais justement s’ancrer dans sa localité. Ainsi, le développement de la ville intégrera les préoccupations locales et environnementales.

ARNOUVILLE

BAUDREVILLE

AR

MEROUINTERVILLE

MEROUINTERVILLE

ROUVRAY-SAINT-DENIS

ROUVRAY-SAINT-D ARBOUVIL

Tissu résidentiel Tissu résidentiel

BARMA

Tissu industriel

Tissu industriel

Ferme

Ferme Centralités

Centralités ARMONVILLE-

Monument

Monument

Chemin agricole ou petit axe routier N20

Chemin agricole ou petit axe routier

Chemin de fer

N20 Chemin de fer

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ARMONVILLE-


6 km

5 km

PUSSAY 4 km MONNERVILLE

3 km

2 km

1 km DOMMERVILLE

ANGERVILLE JODAINVILLE

MÉRÉVILLE

OUESTREVILLE

MONTREAU

PUISELET

LLE

ADONVILLE

AINVILLE

LA POSTE DE

BOISSEAUX

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UN NOUVEAU MODÈLE ANCRÉ SUR SON TERRITOIRE

VILLENEUVE


0.4 94


COMBATTRE DES CONCEPTIONS ET HABITUDES ANCRÉES

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La mise en place de ce modèle va devoir se confronter à de nombreux obstacles. Les pratiques et usages ancrés seront des adversaires de taille. L’aménagement de l’espace public devra se confronter à l’addiction de la voiture. L’intérêt commun va devoir se heurter aux aspirations individuelles et s’imposer comme la meilleure option pour l’avenir de la ville. Comment l’urbanité de la petite ville peut-elle arriver à progressivement influencer les mentalités et pratiques individuelles ?

restent un obstacle majeur. L’allongement de la ligne de RER C depuis Étampes est impossible pour des raisons structurelles et aucune ligne de bus directe n’existe pour le moment. Les adversaires possibles ne sont ici pas des acteurs ni des contraintes environnementales mais bien la pesanteur des habitudes et les liaisons aux grands pôles urbains.

La crise liée à la pandémie de la Covid-19 et les enjeux environnementaux pourraient avoir des De plus, l’objectif de revaloriser répercussions importantes sur nos modes l’habitat ancien ne va pas être une tâche d’habiter. Les évènements récents ont facile. Comment convaincre de s’installer montré le désir de quitter la grande ville dans un habitat ancien à réhabiliter lorsque pour se mettre au vert et pourraient l’on peut acheter une maison individuelle annoncer le début d’une période de grands changements. sur une parcelle bien plus grande ? La ville connait également une paupérisation avec l’arrivée de foyers à bas revenus. Elle se retrouve confrontée à des enjeux dont elle n’était pas prête initialement. Depuis, des services et des équipements se sont développés, au départ pensé pour la grande ville. Comment assurer une meilleure cohésion sociale dans la ville ? Angerville se situe seulement à 70 km de Paris mais ressent tout de même un sentiment d’isolement causé par le manque de transports en commun. Une partie de la population continue de se déplacer en région parisienne chaque jour pour aller travailler. Les passages des trains rares

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Echangeur / N20 - Crédits - Léa Pelleteret

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0.5 98


PETITES VILLES DE DEMAIN - LES OUTILS MIS EN PLACE PAR LES POLITIQUES PUBLIQUES

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Le programme Petits villes de demain engage plusieurs partenaires financiers dont des ministères, l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), la Banque des Territoires (BT), l’Agence de l’habitat (Anah), le Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité, et l’aménagement (Cerema) et l’Ademe. Nous allons à présent mettre en lien les outils financiers proposés par les différents partenaires du programme avec les besoins d’Angerville. Ainsi, ce panel énuméra les solutions possibles à mettre en place au sein de ce projet urbain et architectural.

1. Le déclin commercial + Structuration de foncière de redynamisation Le soutien aux petites villes par la (BT) BT passe par trois types de financements : • Co-financement partiel pour des À Angerville, le foncier et donc le bâti postes de chefs de projet revitalisation sont souvent non adaptés aux nouvelles • Co-financement des ingénieries formes architecturales et deviennent un locales stratégiques et pré-opérationnelles frein pour les entreprises qui souhaitent • Financement d’assistances s’installer dans le centre-ville. Les techniques techniques destinées aux territoires d’adaptation tel que le remembrement ou la confrontés à des difficultés particulières. transformation demandent une ingénierie spécifique et ont un coût important. Pour + Investissement des sociétés proposant participer à la revitalisation commerciale des des services numériques destinés à cœurs de ville, la BT intervient pour faciliter soutenir le commerce de proximité les opérations de restructuration immobilière des commerces et la création de locaux Dans le contexte de la pandémie d’activités grâce à la création de structures de la Covid-19, les solutions numériques locales pouvant intervenir sur l’ensemble sont devenues essentielles sur l’ensemble de la chaine de valeur de production du territoire. Les communes, entreprises, immobilière : acquisition des fonciers (bâtis commerces et services non équipés ou non) à restructurer, aménagement, numériquement ont connu des situations remembrement, travaux de transformation, difficiles. La BT propose le développement commercialisation à des tiers, mise en d’une solution innovante contribuant à la exploitation, gestion et cession finale. digitalisation des commerces de proximité

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2. Mobilité

La BT propose de renforcer l’information aux usagers des transports en commun en encourageant la multimodalité, notamment par le recours à des véhicules partagés en complément des transports en commun. Les investissements doivent concerner le déploiement local de services innovants de mobilité, le calcul d’itinéraires intermodaux ou encore la fourniture d’applications mobiles pour l’usager. La BT propose des investissements en fonds propres et quasi fonds propres dans les sociétés de projet, une structure locale (SAS, SCIC, SEM) ou les SEM de gestion de parking.

+ Investissement dans les systèmes de mobilités durables (BT)

+ Développer le recours au vélo et aux transports en commun

L’accessibilité du centre-ville s’avère être un enjeu important pour contribuer à son dynamisme. Le centreville d’Angerville est confronté à ces enjeux avec notamment l’omniprésence de la voiture et les difficultés de déplacement pour les piétons et les vélos. La ville est un pôle commercial important pour les communes voisines ne bénéficiant pas de commerces ou de supermarché à proximité. Pour cette raison, les commerces d’Angerville accueillent une population vaste sur le territoire du Sud Essonne. Les mobilités liées aux pratiques commerciales deviennent déterminantes pour le cadre de vie du centre-ville et de sa relation avec sa périphérie où se situent les grandes surfaces commerciales.

La pratique du vélo peine à se développer dans de nombreux territoires ruraux ou périphériques faute d’un réseau suffisamment maillé et continu, ce qui renforce la fracture territoriale en matière d’accès aux alternatives à la voiture. Les hameaux d’Angerville se retrouvent isolés par les distances à parcourir pour se rendre dans le centre-ville. À l’échelle du grand territoire, le renforcement des transports collectifs est nécessaire notamment pour les déplacements domicile-travail. Le Ministère de la Transition Ecologique (MTE) incite l’amélioration des lignes actuelles, la création de nouvelles lignes de transports collectifs en site propre et la poursuite de l’aménagement de pôles d’échanges

et à la dynamisation des centres-villes et à accélérer son déploiement sur le territoire. Les moyens mis à dispositions des communes sont des prêts participatifs ou des investissements directs, en fonds propres et quasi-fonds propres dans des sociétés proposant des services numériques utiles aux petits commerces et/ou aux collectivités. Le cofinancement des études préalables nécessaires au montage du dossier d’investissement est également possible.

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multimodaux seront ainsi encouragés. Pour atteindre ces objectifs, le MTE propose le financement d’études préalables et les travaux d’aménagements complétés par le programme européen REACT EU ainsi que des fonds de la dotation de soutien à l’investissement local. 3. Habitat

technique sera assurée par les préfets avec l’appui des services déconcentrés, des établissements publics d’aménagement et des établissements publics fonciers ainsi que des agences d’urbanisme présents sur le territoire. + Accompagner la rénovation énergétique du parc privé et lutter contre l’habitat indigne et dégradé

+ Financer des opérations de recyclage L’habitat du centre-ville des friches urbaines et industrielles et plus d’Angerville est ancien et peu performant généralement de foncier déjà artificialisé énergétiquement. Pour inciter à la Angerville possède plusieurs rénovation, l’Anah propose de développer hangars agricoles non utilisés dans la des études préparatoires afin de ville, témoins du passé agraire de la ville. rassembler les partenaires autour du L’ancienne coopérative agricole près de la projet. Elles pourront ainsi permettre gare est elle aussi abandonnée. Initialement d’élaborer une stratégie d’intervention installés en marge de la ville, ces sites se afin de convaincre les propriétaires à sont retrouvés encerclés par les habitations s’engager. À l’issue de la phase d’études suite à l’étalement urbain. L’accessibilité préparatoires, une stratégie d’intervention devenue compliquée et les activités s’est développée avec l’ensemble des agricoles ayant connu des mutations partenaires. Pour mettre en œuvre cette importantes, ces équipements se retrouvent stratégie, les communes disposent d’un aujourd’hui en friches. Leurs emplacements outil contractuel d’amélioration de l’habitat sont stratégiques dans la ville et dans privé, l’opération programmée. Elle permet l’objectif de maîtrise de l’étalement urbaine, de déterminer les objectifs, les moyens de de revitalisation urbaine et de limitation de les atteindre et les contributions attendues. L’Anah propose deux outils la consommation des espaces naturels, agricoles et de protection des sols contre d’intervention pour répondre à ces enjeux : le Programme d’intérêt général (PIG) leur artificialisation. L’Ademe propose de financer, sous de rénovation énergétique et l’Opération forme de subventions, des projets de programmée d’amélioration de l’habitat recyclage foncier de friches dans le cadre (OPAH) avec un volet rénovation de projets d’aménagement urbain ou le énergétique. L’Anah participe de deux recyclage de foncier urbanisé. L’instruction manières au financement de l’opération

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dont la collectivité est le maître d’ouvrage. Elle verse directement des aides aux travaux aux propriétaires privés. Et elle participe au financement du suivi et de l’animation de l’opération. Les prestations financées par l’Anah en phase opérationnelle sont destinées à la mise en œuvre des opérations programmées sur le terrain. Ces prestations sont réalisées pour le compte de la collectivité maître d’ouvrage, par un opérateur externe. Ses missions sont les suivantes : • Assistance administrative, financière et technique au maître d’ouvrage pour toute action envisagée dans le cadre du programme • Sensibilisation, information du public, assistance pour le montage d’opérations complexes • Accompagnement social, technique, financier des propriétaires qui souhaitent réaliser des travaux. Ainsi, les propriétaires bénéficient d’un accompagnement gratuit co-financé par l’Anah et la collectivité territoriale.

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0.6 104


ANGERVILLE, UNE NOUVELLE RÉPONSE FACE AU DÉCLIN URBAIN

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Am é rela lioratio tion n ville de la /cam pag ne

E pr n od e ri u t me ul eu nt te rs de ur e s s t

106 m des olis t io ville portes n de l

RURAL

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2

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5

Dim ur inu ba ine er le s e s fr t s ac oc tur ial es es

STRATÉGIE GLOBALE

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6 Dimin u de la tion de l’u ti voitur e indi lisation vidue lle Fav oris at mob ilité ion des s do uce s

1

Ce PFE propose de développer une stratégie globale à l’échelle d’Angerville. Celle-ci s’articule en cinq thèmes, chacun se déployant à l’interface entre les différentes strates de la ville. Cette vision systémique à plusieurs échelles permettra de proposer un nouveau modèle de croissance. Le premier thème concerne les enjeux liés à la mobilité avec la diminution de l’utilisation de la voiture individuelle couplée à la favorisation des mobilités douces. L’ancrage sur le territoire est un point important avec l’amélioration de la relation ville-campagne et le développement de circuits courts. À l ‘échelle plus large, le renforcement du lien avec le grand territoire et l’inclusion de la N20 dans l’organisation de la ville sont nécessaires pour appuyer le rôle de pôle de centralité de la ville. Les thèmes quatre et cinq concernent des aspects plus sociaux avec l’objectif de continuer à attirer et accueillir de nouvelles populations mais de manière maîtrisée. De même que la diminution des fractures sociales et l’intégration des jeunes sont des enjeux majeurs.

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3

Echangeur - porte régionale

1 2 3

Dommerville

5

Chemins agricoles

Pont/Skatepark

1 2 5

N20

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1

2

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Centre ville

1 Quartier de la gare

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Coopérative Jardin communautaire

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2

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Lotissement de l’Europe

5 Porte Ouest

2

Porte de l’Europe

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5 Ouestreville

Porte Sud-Est

1 2 5

Hara

s

Villeneuve

Karting

5

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Chemin de fer Nationale 20 Axes routiers Voie douce Paris/Orléans Circuit urbain

OBJECTIFS STRATÉGIE

1

2

STRATÉGIE GLOBALE La répartition de ces cinq thèmes dans la ville met en exergue les différents lieux d’intervention du projet, pouvant être regroupés en trois zones d’interventions, trame du projet. Tout d’abord, il s’agira de revitaliser le centre-ville et d’asseoir sa position centrale dans la commune afin de favoriser une meilleure cohésion avec les quartiers périphériques. Enfin, l’aménagement des portes de la ville permettrait de renforcer et de caractériser la relation villecampagne mais aussi celle avec le grand territoire ; l’échangeur, porte régionale de la ville dispose d’une position géographique stratégique pour jouer ce rôle. Pour finir, l’affirmation du quartier de la gare comme un lieu stratégique réconcilierait la fracture entre la ville originelle et son extension, engendrée par la ligne de chemin de fer.

3

4

5

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FICHES ACTIONS Ces fiches actions expriment les grands principes à appliquer au sein de la stratégie globale de revitalisation de la commune. Elles transmettent ainsi un regard global sur la ville afin d’orienter les élus dans leur interventions architecturales et urbaines plus ponctuelles. Cette vision manque souvent aux élus, pris dans l’engrenage des enjeux qu’ils côtoient quotidiennement. Ces fiches actions pourront ainsi venir accompagner le travail à plusieurs échelles du chef de projet engagé au sein du programme Petites villes de demain.

À quoi bon construire sans vision ? L’architecte n’est pas seulement un constructeur, c’est un visionnaire. Ce rapport accompagné des interventions urbaines et architecturales du projet, proposent une vision dans le développement futur d’Angerville – une urbanité propre à l’identité de la petite ville.

Espace planté au coeur de la ville - Crédits - Léa Pelleteret

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1. LE CENTRE-VILLE

Passage du Coulon / Centre-ville - Crédits - Léa Pelleteret

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Constat Nous avons pu constater les aspects du déclin urbain du centre-ville. L’espace public n’est pas habité par les habitants du fait de la forte présence de la voiture, du manque d’aménagement pour les piétons et d’espaces de rencontres. L’abandon du bâti ancien peut s’expliquer par les mentalités ayant un désir différent de l’accès à la propriété dans une petite ville. De plus, la réhabilitation du bâti ancien demande un coût important et des connaissances. • Objectifs - Redonner la cité aux vivants afin de faire renaître les sociabilités de village - Réhabiliter le bâti ancien afin de lutter contre la vacance, redynamiser le centre et l’adapter aux nouveaux modes de vie - Diversifier les commerces de proximité • Actions - Piétonniser le centre-ville ancien afin de supprimer la voiture individuelle de l’espace public dans cette partie de la ville - Mettre en place des politiques incitatives pour réhabiliter le tissu ancien et répondre aux désirs des nouveaux habitants - Accompagner et aider le financement des propriétaires privés dans les travaux d’amélioration de l’habitat ancien (Anah) - Remembrement des îlots afin d’aérer le tissu urbain et d’agrandir les cours privées vouées à devenir partagées, tout en conservant les traces du parcellaires médiéval - Rénover un local pour installer un commerce éphémère.

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OBJECTIFS STRATÉGIE 1

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4

5


2. LES PORTES DE LA VILLE

Echangeur - Crédits - Léa Pelleteret

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Constat Le maillage local s’est retrouvé disloqué par l’implantation de la N20 et de la ligne de chemin de fer. Cette fortification moderne complexifie l’accès à la ville en voiture et par les mobilités douces mais entretient également la fracture territoriale entre la ville et les territoires ruraux. La ville peine à s’affirmer dans le paysage sans pour autant communiquer avec l’environnement qui l’entoure. Ainsi, l’identité d’Angerville reste effacée. •

Objectifs

1

2

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- Renforcer la relation ville-campagne - Signaler les entrées de la ville - Connecter la commune au grand territoire - Affirmer l’identité de la ville •

OBJECTIFS STRATÉGIE

Actions

4

5

- Développer un plan guide (Masterplan N20, cf. p.124) annexe ) afin d’appuyer le rôle des petites villes comme pôle de centralité sur le territoire sud Essonne - Aménager les portes de la ville en différenciant la porte régionale des portes locales - Aménager le maillage local afin de relier les hameaux au cœur de ville - Relier le maillage local à la future voie douce Paris-Orléans, parallèle à la ligne de chemin de fer - Implanter des refuges ; étapes le long de la voie douce pour symbolier les entrées locales de la ville.

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3. LE QUARTIER DE LA GARE

Ancienne coopérative agricole / Quartier de la gare - Crédits - Léa Pelleteret

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Constat Les habitants du lotissement de l’Europe se sentent éloignés socialement et spatialement du reste de la ville tout comme les habitants de la ville originelle trouvent peu de points en commun avec les habitants du nouveau lotissement. L’aménagement de l’espace public alimente aujourd’hui cette fracture spatiale. Il est difficile de se rendre au centre-ville à pied malgré la faible distance à parcourir. La porte de la gare incarne une articulation majeure entre les deux parties de la ville. De plus, elle est un symbole fort de la ruralité dans la ville avec l’implantation de l’ancienne coopérative agricole. Le bâtiment est aujourd’hui abandonné, donnant une image vétuste du quartier. • Objectifs - Connecter la ville est et la ville ouest, éloignées par la ligne de chemin de fer - Renforcer la relation ville-campagne - Atténuer la fracture sociale entre les anciens et nouveaux habitants • Actions - Réhabiliter l’ancienne coopérative agricole et activer son sol pour que les habitants renouent avec leur environnement - Aménager la porte de la gare et créer une nouvelle porte plus au sud afin de relier le lotissement aux équipements scolaires et sportifs par les mobilités douces - Aménager un jardin communautaire dans le but d’offrir un espace cultivable aux habitants du centre-ville.

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OBJECTIFS STRATÉGIE

2

4

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CONCLUSION


Les petites villes, longtemps délaissées au profit des grandes aires urbaines et de leur périphérie, connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt. Angerville, au sud de l’Essonne, soumise à l’influence de la région parisienne peut en témoigner. Ancienne étape royale sur la route reliant Orléans à Paris, elle subit aujourd’hui la pression foncière et économique de la croissance urbaine parisienne. À la limite avec les départements du Loiret et de l’Eure-et-Loir, elle est la dernière étape avant de quitter l’Ile-de-France. Sa position géographie stratégique a pendant longtemps appuyer son développement dès sa création au XIIe siècle. La ville s’est agrandie en nombre et en taille mais peine aujourd’hui à trouver son identité. Le développement de sa périphérie appuyé par le rapport détaché des beaucerons à leur patrimoine architectural ont progressivement éloigné les habitants du cœur historique de la ville et du paysage agricole. Bien qu’Angerville offre les avantages de la ville à la campagne, le lien reste ténu entre l’urbain et le rural. Comment ancrer la ville sur son territoire afin de développer un nouveau modèle de croissance urbaine et de rétablir le rapport de l’Homme à son environnement ? Ce projet d’étude lutte contre l’idée que les petites villes n’auraient pas de perspective d’évolution possible et promeut l’idée que la petite ville est porteuse d’avenir et mérite d’être intégrée au sein d’un projet sociétal. Ce projet tente de démontrer que des solutions trouvant leur source dans

la coopération ville-campagne peuvent émerger. En s’affranchissant des limites administratives (communales, départementales et régionales), cette étude a dessiné les contours d’un territoire tampon regorgeant de potentiels où s’établit la commune d’Angerville. Les limites dessinent le visage des territoires puisqu’elles contraignent économiquement et socialement les pratiques humaines. Le rayon d’influence d’Angerville continue pourtant au-delà de l’Ile-de-France et exprime l’écart entre le découpage administratif et les bassins de vie. La ville peine aujourd’hui à trouver son identité à cause de cette position géographique à cheval entre deux régions et plusieurs départements. Tel un entre-deux, Angerville ne se revendique ni de l’Ile-de-France ni de la région Centre-Val de Loire. C’est justement ce passage entre la campagne et la ville qui fait la richesse et la particularité de la commune. Reconnectée à son territoire, la ville pourrait construire son identité afin d’assurer son développement. Le réaménagement des espaces urbains à l’articulation entre l’urbain et le rural deviendrait alors le support du développement de la petite ville de demain.

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BIBLIOGRAPHIE


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ANCT, « Programme Petites Villes de demain » (2021), <petitesvillesdedemain. aides-territoires.beta.gouv.fr/programmes/petites-villes-de-demain/#> Banque des Territoires, « Petites villes de demain, un accélérateur de la relance des territoires » (2021), <www.banquedesterritoires.fr/revitalisationpetites-villes-demain>

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ANNEXES


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0.1 124


MASTERPLAN N20

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MASTERPLAN N20 Avant d’aborder le projet à l’échelle d’Angerville, la réflexion s’est articulée à l’échelle du grand territoire afin d’avoir une vision globale des enjeux. Ce document d’urbanisme - allant au-delà des limites administratives - aborde la question des mobilités selon les besoins territoriaux. L’approche du territoire par les mobilités pourrait dessiner un futur plus solidaire entre ville et campagne. Ce PFE concrétise des éléments de la charte du MN20 dans ses interventions urbaines et architecturales (porte régionale, refuges, voie douce).

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0.2 132


MORPHOLOGIES URBAINES

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Centre-bourg

Zone industrielle

Bâti

Vides

Cadastre

Axes structurants

134

Lotissement sud


Lotissement de l’Europe

Lotissement nord

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Hameau de Dommerville


Hameau de Ouestreville

Hameau de Villeneuve

Bâti

Vides

Cadastre

Axes structurants

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Haras de Bassonville


Ferme de Retreville 1

Ferme de Retreville 2

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Centre-bourg

Zone industrielle

Espaces publics

Jardins et cours privés

Terres agricoles

Espaces plantés

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Lotissement sud


Lotissement de l’Europe

Lotissement nord

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Hameau de Dommerville


Hameau de Ouestreville

Hameau de Villeneuve

Espaces publics

Jardins et cours privés

Terres agricoles

Espaces plantés

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Haras de Bassonville


Ferme de Retreville 1

Ferme de Retreville 2

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Jardins ouvriers / Porte sud - Crédits - Léa Pelleteret

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Ce mémoire tend à éclaircir la méconnaissance de la petite ville au sein de l’aménagement du territoire. Existe-t-il des politiques publiques ayant pour objet les petites villes ? L’enjeu sera de démontrer que les politiques publiques sont le reflet des discours autour de la petite ville. Ainsi, cette enquête propose une analyse comparative de l’aménagement et de l’urbanisme des petites villes en France et en Allemagne. De part et d’autre du Rhin, la géographie et les récits du déclin urbain seront examinés afin d’interroger les actions et les modèles d’urbanité qui en découlent.

Ce PFE s’intéresse au développement d’Angerville, située au Sud de l’Essonne. À mi-chemin entre Paris et Orléans, elle offre les charmes de la ville à la campagne. Toutefois, soumise aux effets de la croissance parisienne, elle montre des signes de déclin. Le délaissement du centre-ville, l’éloignement de la ruralité et la division ville-campagne sont des enjeux majeurs. Comment Angerville peut-elle contrer ces formes de dérive ? Ce projet vise à démontrer qu’un nouveau modèle de croissance, ancré sur son territoire, permettra de revitaliser la ville tout en affirmant son identité.

Mots-clés : petite ville, déclin urbain, villes rétrécissantes, urbanisme, aménagement du territoire, politiques publiques, enquête comparative, France, Allemagne

Keywords: small cities, urban decline, shrinking cities, urbanisation, land use planning, public policies, comparative studies, France, Germany 144


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