3 minute read

Ekphrasis

Next Article
BD/Manga Contest

BD/Manga Contest

Depuis le début de l’année scolaire 2020-2021, et malgré les péripéties sanitaires que nous avons endurées, le cours de latin de Mme. Lavaud (regroupant à la fois les latinistes de Terminale et de Première) a toujours persisté dans sa volonté d’approfondissement de l'éducation antique de ses élèves. Pour clôturer cette année scolaire mouvementée, Mme. Lavaud a donc décidé de donner à ses élèves la tâche d’écrire un ekphrasis, un style de poème décrivant une œuvre d’art (réelle ou fictive) avec une précision appartenant à l'hypotypose, et cela en s’appuyant sur des œuvres tirées des collections du Musée du Louvre. L'ekphrasis est un art antique: déjà Homère en faisait usage dans l’Iliade, décrivant le bouclier du vaillant Achille, forgé de la main d’Héphaïstos. C’est donc à cet exercice auquel se sont prêtés les latinistes assidus de la classe de Mme. Lavaud, et ci-dessous le florilège de leurs œuvres, alliant humour, beauté et majesté.

Diane chasseresse

Advertisement

Couronn’ de lune, arc en argent, Sauvage louve dans le temps, Tunique courte dans le vent…

Sa biche noble à ses côtés, Biche de cornes d’or dotée, Parmi les cieux semble flotter.

Diane chasseresse, par sa franchise étonne Déesse si discrète et pourtant si puissante, A travers la chaleur, la tempête et l’automne, Chasse mais malgré tout sait se montrer clémente.

Maîtresse incontestée des forces de la nature, Mais aussi protectrice des enfants, nouveaux nés, Elle occupe sans doute une place attitrée, Sa majesté brillant sans perles ni parures.

- Anouk P.

Maréchal de Villiers

Des cheveux aussi légers que la brume, Une collerette aussi délicate qu’une plume Mais un homme de stature Autant puissante que Mercure.

Ton menton scindé en deux, Est aussi graisseux que gracieux. Ce clivage s’enracine Dans mon esprit comme le mythe de l’Androgyne.

Mais que vois-je donc ? Trois sourcils ! Blasphème ! Non ! Une moustache qui brille ! Bien plus imposante que celle de Poséidon Douce et moelleuse, elle s’apparente au coton.

- Mia C. & Madeleine B.

Sur le mont Tinolus, deux musiciens s’affrontent.

Le faune aux jambes de bouc, aux oreilles allongées, joue sa flûte de roseau. Un son étrange et gai en jaillit: la flûte de Pan captive.

Le dieu du soleil, des arts, aux longs cheveux dorés se perdant dans sa toge rouge, manie sa lyre d’or. La douce harmonie enchante: les arbres s’immobilisent, l’air s’arrête, le vent cesse, les murmures se taisent.

Tous les regards se tournent vers leur élu: Apollon, le dieu flamboyant. Seul le roi de Phrygie pointe le satyre du doigt.

Voilà le jugement de Midas qui suscite le courroux d’Apollon: derrière la couronne du roi, surgissent des oreilles d’âne.

- Emma L.

Source: https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010236762

Source: https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020214631

Sestine : Alphée et Aréthuse

C’est une histoire malheureusement trop courante Et trop intemporelle puisqu’on reconnaît encore ce désir Criminel, qui débuta lorsque Aréthuse dans les eaux D’Alphée se baigna. Du prétexte qu’elle soit nue Se sert-il pour justifier qu’il

La poursuive à travers les mers, jusqu’à l’île D’Ortygie. “Elle le cherchait”, dirait-il. Pourtant elle court Désespérément, elle maudit la venue D’Alphée. C’est alors qu’elle formule un désir, adressé aux dieux d’en haut.

La suivante d'Artémis veut être changée en cours d’eau De source, transportée sur une île, Afin d’échapper au brutal désir De celui qui lui fait la cour. Artémis exauce son souhait, une nuée

Soudain l’enveloppe, masquant son corps nu. Nous retrouvons la scène décrite par notre tableau: Le fleuve, sa main qui court Sur la hanche d’Aréthuse, les mille Flèches du carquois d’Artémis, qui l’arrache à son désir.

Elle l’emporte à Ortygie, en concordance avec le désir D’Aréthuse. Pour protéger la chasteté de ce corps nu, Redoutant du fleuve tenace qu’il Ne revienne, Artémis la change en eau

De source, une fontaine dont la source toujours court. De même court Daphné près des eaux Du Pénée face au désir D’Apollon soudainement advenu.

- Mateo S.

This article is from: