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Directeur de publication: Maximilien N’Tary-Calaffard Rédactrice en chef: Zab Ntakabanyura Direction artistique: Romain Gorisse, Alexandre Hochbaum S.R : Aurélie Djokic Chargé de projet operationnel : Eliane Schut Ont contribué à ce numéro : Andja, Toki, Ughes Anhes, Ben Torres, Sophie Soga, The Face paris, Sport models, Nicolas, Robyn, K-Reine, Rémi Desclaux, Juliette Cagnat, Sophie Aprile, Marie Reigniez, Romy Eisemberg, Alexandra Lepoix , Wilee, Elisa Gomez, Sigmund Freud, Clyde Cool, Zboys, Prof Defbeat, frère Tuck, Teddy Riley, Ice Cube, Turbo D, JaloViina, Jay Smith, Geant vert, Jaja, Loulou LeCloset Mag est édité par : La Spirale, 14 boulevard du general Leclerc, 93260 Les Lilas Contact : lecloset.com@gmail.com facebook.com/leclosetmag instagram.com/leclosetmag leclosetmag.tumblr.com
Š2013 Reebok International. All Rights Reserved. Reebok is a registered trademark of Reebok. photography by Matt Irwin. *pour **vivez avec passion.
FOR *
EN EXCLUSIVITÉ CHEZ
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ÉDITO X XIXè siècle, création des semelles en caoutchouc, les Plimsolls, surnommées « Sneakers » à cause de leurs semelles silencieuses. L’orthopédiste William J Riley fonde New Balance en 1906. 1908, Goodyear lance la marque Keds. 1917, Converse crée les All Star renommées Chuck Taylor et Adidas conçoit sa première chaussure de tennis. 1935, Converse sort les Jack Purcell. 1949, Les frères Dassler se fâchent à vie, Rudolph fonde Puma. 1949, Mr. Onitsuka crée ses premières chaussures de basketball bientôt distribuées aux U.S. par Phil Knight et son accolyte Bill Bowerman, au sein de Blue Ribbon Sports. 1966, Vans se pointe. Puma développe le Velcro. Dans les années 70, 75% des joueurs NBA portent des Superstar. 1971, le Swoosh déboule et l'entreprise prend des accents de Nike. 1972, Naissance de Pony. Fila infiltre le marché du sport. 1977, Nike introduit la technologie Air. 1985, Nike paye des amendes à la NBA, les Jordans ne correspondent pas au dresscode. Spike Lee réalise la pub Mars Blackmon. 1986, Run-DMC sort « My Adidas ». 1989, Reebok présente les Pump. Patrick Ewing sort sa marque de sneakers. Puma introduit la technologie Disc System. 1993, création de And1 et K1X. 1995, Under Armour est né. 2002, naissance de Sneaker Freaker et, un an plus tard, Sole Collector. 2003, Bobbito livre « Where’d You Get Those ? » et Nike se paye Converse. 2005, Adidas rachète Reebok. 2010, naissance de Le Closet Mag, Sneakerpedia et Sneaker Freaker Museum. 2011, Female Sneaker Fiends édite « Girls got kicks ». 2012, Li-Ring et Size? débarquent en France, Black rainbow et O’Five font dans le papier. 2013 Le Closet Mag prend OFive Mag d’assaut.
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SOM
Training day 59 Tech in the city 66 Macro 73 LCM X Saucony 75 Swedish touch 77 Bob, le white doctor 79 Yellow man 81 Saga 83 neoprene et luxe 85 Acronym 87 Histoire fermeture éclair 88 Kway street dance 89 natures mortes 90 Rookie black yak 91 newfeel rockport 92 Patagonia 93 Etnies evolution foam 94 lexique 95 Edito 97 Edito Sommaire Courtesy of Bd 12 Rookie Collectors HOF 18 Sole in the city Covergirl Lost sole ACG Designer Hummel FFF 33 38 Still Abonnement Catalogue Versus
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45 histoires X pour 45 bougies x Il était une fois une figure de proue du mouvement des droits civiques à Mexico, un support du premier contrat de sponsoring d’un basketteur, un emblème des BBoys du monde entier. Il était une fois la Puma « Suede ». En 45 années, cette sneaker a vécu plus qu’à son tour sans jamais tirer la languette.
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Pour marquer son anniversaire, Puma a mandaté le magazine masculin australien ACCLAIM afin de produire un ouvrage compilant quarante cinq témoignages d’ambassadeurs et d’amis de l’autre frère Dassler. Des personnalités telles que YO! M.A.F.I.A et le duo parisien Jay Smith et Greg Hervieux de BlackRainbow livrent leur attachement au modèle dans les 134 pages du Projet « XLV Stories of The PUMA Suede » édité à seulement 2 000 exemplaires. Texte : Clyde Cool
this issue has been brought x To you in courtesy of X Ces objets ont été le centre de notre quotidien ces derniers mois, sans eux ce numéro n’aurait jamais vu le jour. Uniforme pour tous : doudoune légère Mountainwear pour remplacer la petite laine, la veste sans manche Makia de Finlande entre 2 saisons et collaboration LCM & Saucony pour les sorties en aérobie. Les pieds en Sawa Public Enemy #1 à la ville et Adipure TR360 à la gym .
Shout outto Finland fam, Viva aloViina !!! Côté high tech, la tablette Nexus 7 de Google X Asus, les écouteurs réducteurs de bruit Bose et l’enceinte de poche mini Jambox. Lectures inspirantes : 50 ans d’Alpinestars et Un business responsable d’Yvon Chouinard et Vincent Stanley, les fondateurs de Patagonia. BO idéale du Closet n°10 : Mr Jones de Counting Crows, Make me believe in you de Curtis Mayfield et Nothing going on but the rent de Gwen Guthrie.
*Stadil 90ème anniversaire
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#hummelsport
Skate de luxe x Une nouvelle marque de chaussures de skate cocardienne fait son apparition. Le fondateur, Eric Riconneau, était plus connu pour ses connections sur les podiums que ses tricks sur la rampe, pourtant le designer a mis de côté sa danseuse de marque éponyme pour retourner à ses origines en créant ER, une ligne indépendante de souliers de skate. Il ne coupe pas les ponts pour autant, ER s’habille des chutes de peausseries de sa marque de luxe. Conception française et production au Portugal, voilà qui rassurera les clients avec une conscience. Pour les autres, Eric garde ses réflexes marketing de modeux avec de nombreuses collaborations à venir et un pro model dans les tuyaux. Texte : Z boys
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Vous en avez rêvé, Adidas Collector’s Project l’a fait . Imaginez 5 des plus fervents collectionneurs de sneakers au monde réunis au siège de la marque au trèfle. 5 élus aux yeux écarquillés devant 100 ans archives, errant dans les allées chargées d’histoire à Herzogenaurach, échangeant leur savoir avec les designers, retravaillant les modèles iconiques, touchant les textures, jonglant avec les coloris. Pour finalement assister, la larme à l’œil, au lancement d’un hyperstrike à leurs armoiries.
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Operator EMZ des States, Robert Brooks d’Albion, Mr. Magara du pays du soleil levant, Ralf Tiittanen le Finlandais et la bien connue de nos services, SneakerQueen ont vécu notre rêve. Une initiative d’autant plus exceptionnelle, que les grandes marques prêtent rarement attention à leurs inconditionnels qui ne représentent qu’une quantité négligeable du chiffre d’affaire et sont déjà acquis à la cause. Le « Game » des Sneakers est un vice… Qui paye parfois.
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DayDreamin x Operator EMZ, est un témoin de l’âge d’or d’Adidas à New York. Il en a hérité son fanatisme. Les superstars de Run DMC ne sont peut-être qu’un mythe pour vous, mais il est l’homme qui a vu l’homme qui portait des Shell toes. Michael Greene, de son vrai nom, avoue ne pas s’être passé de Campus et Stan Smith depuis 84, pourtant sa première sneakers était une Nike Oceana ! Plutôt que d’amasser aveuglement les heats les plus chers, l’expert préfère porter des chaussures consciencieusement chinées. Véritable Obélix de la sneaker, il est tombé dedans quand il était petit. Son histoire commence après s’être fait rabrouer par des gamins moqueurs, il convainc alors ses parents de lui offrir une paire potable. Des décennies plus tard, le DJ représente les U.S dans le programme Adidas Collector’s. Sa mission : consolider les liens de sa génération avec Adidas et révéler la beauté des 3 bandes aux p’tits jeunes. 3 questions au néo designer : Quand s’est opéré votre passage de Nike à Adidas ? Au début des années 90, lorsque Adidas a perdu sa hype. Les plus belles 3 bandes des années 80s se sont retrouvées bradées. J’aime toutes les marques mais Adidas est ma préférée. Pourquoi une promodel quand on ne jure que par les Campus et les Stan Smith ? On me les a refusées ! Je me suis rabattu sur les promodel 80s parce qu’elles n’ont jamais eu de réédition décente et je savais qu’elles seraient originales. Elles étaient sur ma wishlist étant gamin.
Dites-nous comment les gens réagissent à votre version ! Les réactions me font chaud au cœur, les gens semblent apprécier le parti pris de la sobriété Texte : Lupe fiasco Illustration : Toki
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Lancer de disque X Si les années 70 sont considérées comme l’âge d’or du sneaker game avec la prolifération des marques, la fin des années 80 est synonyme d’un véritable écrémage.Tous les acteurs étaient encore présents et croyaient fermement en leur chance à force de prouesses technologiques. Adidas et Converse se taillaient la part du lion, Nike et Reebok montaient en puissance et Puma n’était jamais vraiment bien loin. Pour rivaliser avec son concurrent Reebok, qui avait frappé un grand coup avec le système Pump, le frère Dassler s’est fendu du futuriste disc system en 1991. Le principe : se débarrasser des lacets pour améliorer la performance. À la place, des filins en plastique faisaient le tour de la structure de la chaussure pour envelopper le pieds, un peu comme les sièges baquets des voitures de course. À la différence près qu’il fallait tourner la molette pour serrer la chaussure… Trop lourdes pour les stades et sans réel engouement de la rue non plus, elles ont eu un succès d’estime, sans plus. On aurait dû prévenir les ingénieurs de Puma que le système séculier de lacets avait la peau dure ! En tout cas le staff y croyait à l’époque, n’hésitant pas à jeter leur porte-drapeau, le musculeux Lindford Christie, dans l’arène avec des « discs » aux pieds. Texte : Prof DefBeat
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sole in the city X Back in the days, à la fin des années 90, votre serviteur officiait dans la compagnie des wagons-lits sur la ligne Orient-Express. Le départ se faisait de la Gare de l'Est à 17h49 et traversait 4 pays pour finir sa course à Budapest-La-Belle. Mon trajet bien que plus court s'achevait après 15h de tangages, à force d'arrêts en Allemagne en pleine nuit noire, au centre de Vienne. Au fil des mois, j’ai pris mes aises dans cette ville peu chaleureuse lorsque la bonne couleur n’est pas affichée. Une particularité locale est devenue une obsession. La ville de Freud abritait alors une perle rare. Du DJ tyrolien à la nuque longue au plombier au jeans d'hardos (les skinny étaient totalement has been), toute la ville hurlait le même amour pour une paire de 3 bandes aujourd'hui iconique. Sans se douter de sa rareté en 1997, les L.A. Trainer et leur version montante étaient plus aux pieds de Monsieur Toutlemonde qu’une chanson d’Hocus Pocus. Les mythiques running étaient si fondues dans la ville que plus personne ne les remarquait, à part moi qui bavait d’envie devant le système de petits plots multicolores nichés sous le talon. Ce concept révolutionnaire qui permettaient de moduler la densité de l'amorti à la convenance de leur porteur, avait été créé pour les athlètes sélectionnés aux JO de LA en 1984. Au bout d'une année de recherche infructueuse, je quittai le pays sur un échec. Ce n'est que 15 années plus tard que j’ai percé le secret le mieux gardé de la maison des Hasbourg. Si la chaussure était si populaire de ce coté du Danube bleu, c'est parce qu'un vestige de la Deutsche Qualitat était implanté dans les Faubourgs de Vienne. Aujourd'hui, l'unité de production a disparue mais l'outlet est resté faisant le bonheur des générations passées, présentes et futures. On peut encore entendre des L.A. trainer 84 et la Jogging Hi battrent le pavé, chuchotant aux ignorants qu'elles sont les reines de Vienne à jamais.
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Robin Hood wears sneakers X Désolé les amis mais le texte de mafia est tellement bon que nous n'avons pas osé lui faire l'injure de le traduire. Par contre, pour vous rappeler aux bons souvenirs du C.E.S Voltaire, vous trouverez dans l'autre partie du magazine un petit lexique qui revient sur les termes les plus compliqués. Bonne version à tous ! Can you introduce yourself? Name, occupation, age… YO! It’s MAFIA, yes as in “the” MAFIA, although my DJ name is YO! M.A.F.I.A. based off of my love for YO! MTV RAPS and also the fact that it’s basically the shouts I hear when people call out to me. It got to the point that I heard YO! MAFIA so much that it stuck. It made sense for my brand, which is based off of my deep appreciation and knowledge of ‘90s hip hop. I guess that answers the “occupation” question then! I’ve been DJing for around 15 years, the last three have been full time, touring. Before that, I worked at Sneaker Freaker Magazine in Melbourne, as their Senior Online Content Producer for 5 years, then before that, I was mostly a hiphop buyer for various record stores. If you look at the hip hop hierarchy, you had the dancers first, then the DJ’s and finally the MC’s. You got 2 most prestigious spots out of 3, don’t tell me you never tried MCing?
I have what they call a “bogan” rapping voice. The Australian accent does not make for the nicest flow to be honest. I think I did try my hand in the early ‘90s replicating Marky Mark raps, but I soon learned sticking to DJing was going to be my forte. Can you tell us more about your sneaker addiction? My parents were pretty strict when it came to footwear so I was never allowed to wear sneakers as a child. Seeing my brother’s epic Adidas collections (we were all about the three stripes in my house) made me fiend for some lace ups so bad! After witnessing Boogaloo Shrimp rock Nikes in Breakin’, my love of kicks went into overdrive. I unbelievably found the exact pair at my local sports store and hassled my Dad to buy them for me, which he did, to my mother’s horror and I wore them to bed for months straight. From there, once I left home, and made my own money, I started to really go ham. This was around ’93.
So between Shoes and Music, you have chosen Music? Well music pays the bills! Sneakers eat up the bills! I’m turning the big 40 this year, and I’ve been collecting since I was 17. That’s a lot of sneakers, and a lot of money. The memories will be with me forever. I’m grateful to have been around when “hunting” was the only way to find your grails, before the Internet made everything so accessible. Nowadays, there’s no memories built around shoes, it’s just
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You told me you got rid of loads of shoes lately, is this what called maturity? It’s more a space issue at the moment. And the fact that I don’t wear a huge stack of what I have. There’s no use having a museum of amazing kicks tucked away in boxes never to be worn. My shoes have been displayed in the first ever Sneaker Exhibit in one of Australia’s premier art galleries, and to be honest, while they were gone, I was happy to have the space. So carrying on from there, I decided to sell over 200 pairs at a Sneaker Freaker Swap Meet a couple of years back for $20 each. Girls and small-footed fellas went bananas! There was serious heat in there, but I felt like, the sneaker gods had smiled on me for so long, it was time to share the love. A sneaker Robin Hood if you will haha!
click and pay. I’ve met a lot of amazing people in the sneaker scene and that’s what it’s been more about for me. Music is my livelihood and to be honest, I had no idea you could make a living playing records. I feel very blessed, and realistically, the sneakers and the music go hand in hand. Gotta have a comfy pair of kicks to travel and work in, always! You have been touring with stars, anyone of them was jealous of your collection? Haha! I don’t generally talk about my collection unless asked. After working at Sneaker Freaker for so long, intensely around sneakers all the time, I started to shy away from talking about them after work hours. But generally what happens is, an artist will come to town and be told to contact me if they want to get kicks, so I take them to Nike, Adidas wherever they want to go and get them hooked up nicely. I’m more in the business of connecting people and helping them get laced rather than sitting around chatting about how big our collections are. Best by far was taking De La Soul to Nike and the Roc Boys (JayZ’s band) sneaker hunting! Are you hunting for heats or are you more a buyer out of a crush? I pretty much only buy Jordans these days if I can help it, and not for fashion
What is your favorite, ever? Either the Visvim’s FBT series or Jordan IVs. I have a nice rotation of both styles to cover most of my needs! Do you have your own sneaker collab or is it on process? Of course I’d love to have my own sneaker collab and I did talk with adidas about it back when I was at Sneaker Freaker, but it never paned out, as these things do. I opted to get Sekure D (one of the world’s most prolific customisers) to create my own YO! 180 RAPS shoe for the ATL Sneaker Friends in 2010 I was fortunate to DJ at. I’ve rocked those to death now so it’s time to keep hounding those brands for the next level
collab. Watching Woody work with brands at Sneaker Freaker has been the most incredible experience and seeing sneakers come to life that were released in my time, there was invaluable knowledge to the infinite process of collaboration! Tell me, has Jay Smith stolen the address of your glasses retailer? Hahaha coincidences purely and a case of awesome taste in eyewear haha. I first started wearing my Frogskins as opticals when I started at Sneaker Freaker. The hours of staring at the computer photoshopping, editing copy and writing articles online led to some pretty shitty eyesight. Add to that staring at my laptop for hours researching new music and playing off Serato, all called for the Frogskins to save the day. I’ve been collecting Froggies for a long minute and to be honest, the sheer lightness of the plastic frames, tucked together with endless colour palettes, made them an easy choice to rock. If I’m not mistaken Jay rocks only white, while I’ve gone through a rainbow of colours, losing countless pairs on planes or in clubs. I’m shattered to have lost my beloved Atmos Splatter collabo pair. I have NO IDEA where they are, but someone is rocking some mad fresh froggies. Texte : Frère Tuck Illustration : Toki
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purposes but because I have chronic arthritis in my right knee (an old gymnastic injury). My orthopedic surgeon is, ironically, a massive sneaker head who knows about all types of trainers and their effects on our feet. He told me Jordans are the best for my knees as the support is by far the most superior to any other sneaker available. The bubbles of air, the cut of the shoe. Seriously, I’m not allowed to wear anything but Jordans these days. Prescribed by the doc ! Luckily my stacks of OG JIII and JIV run deep! But on those fancier occasions, I head to my Visvim collection, thank god for the Vibram sole !
And so passes x the Barefoot Samburu x into the 21 st century x La ligne All Conditions Gear est une division de Nike, indépendante et technique non assujettie à une réussite commerciale. Laboratoire à l’intérieur du laboratoire, elle est à la fois source d’une hystérie généralisée des collectionneurs et secret le mieux gardé du swoosh pour d’autres. Ni jamais complètement arrêtée, mais parsemée de longs breaks, ACG est à part. Tout commence avec deux paires de la section Hiking en 1981, la Magma et la Lava Dome. Ces bijoux de technologie intégrant la membrane Gore-Tex chambardent l’univers des marcheurs avec leurs coloris kaki/beige/taupe. Les collectionneurs ne craqueront qu’au moment de leur réédition, fin des années 80, à l’instar d’un Jerry Seinfeld ou Bobbito Garcia qui traquent les paires à des fins loin des murs d’escalade. Durant les années 90, les projecteurs sont braqués ailleurs (technologie air, introduction en Bourse, etc.), pourtant Tinker et ses amis montrent leur attachement à la division en créant des pépites. Les années 2000 ressortent des ACG par à-coup, tanguant entre Action Sport et Nike Sportswear, jouant avec les émotions de Jay Smith. Tel le phoenix renaissant de ses cendres, la ligne ressort des make up camo de 1987, cet hiver. Texte : Zab « Conditionner » Ntaka
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Le futur x Originaire de Mexico, Rolando Hernandez Garcilazo est la valeur montante du design footwear. Après avoir travaillé sur des meubles, de la déco en céramique et même un distributeur de billets, celui qui se définit comme un geek du footwear et de la Sci-Fi a posé ses valises dans l’équipe de footwear design de Reebok-Massachusetts.
Qu’est-ce qui vous a amené dans ce domaine ? Mes parents me rappellent souvent comment tout gamin je sculptais des chaussures dans de l’argile. Concrètement, au bout d’un mois de stage chez Adidas Originals, tout faisait sens. J’aimais les produits, l’industrie, le milieu, mes collègues et la vie qui allait avec. Quel designer suivez-vous ? Il y a un petit groupe qui m’inspire beaucoup mais je n’ai pas encore eu la chance de les rencontrer. Robbie Fuller, Brian Foresta, Erik Arlen, Leo Chang et Tinker Hatfield (Je me délecte de ses interviews). Il y aussi mes boss et les équipes avec lesquelles j’ai travaillé jusqu'à présent. J’ai beaucoup appris d’eux. Vous faites uniquement de la performance ? Je faisais du style lorsque j’étais chez Originals, mais pour Reebok, je ne fais que de la performance.
Je m’éclate dans les 2 domaines et j’aime bien les fusionner. Travailler dans le style me motive à créer des innovations fonctionnelles et vice-versa. Est-ce qu’il y a un sport qui s’attire vos faveurs ? J’adore le football quand j’étais en Europe, je me régalais de toute la culture autour et l’excitation que cela provoquait. J’ai pu assister à des matchs de champions League et j’ai même rencontré des joueurs. Côté design, je suis attiré par les nouveaux sports et les tendances qui développent leur propre champ de fonctionnalités. Le bike hockey par exemple, ou encore le Fitness qui déferle sur le mass market. La ferveur des utilisateurs les rend plus regardants sur le matériel. Ils font des recherches, scrutent les tests et ont une vraie connaissance technique. Cela pousse les marques à se sublimer, à faire attention à chaque détail et à innover. Le running,
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la possibilité d'une customisation fonctionnelle, c’est à dire permettre aux utilisateurs de changer de semelles selon le sport pratiqué. Quand on sait que le fitness est pluridisciplinaire, on se rend compte que la customisation existe déjà dans la pratique et que le phénomène va exploser dans le futur. Switch est une fenêtre sur le futur ! Texte : Teddy Riley
le basketball et le training sont aussi excitants, parce qu’il y a une escalade à l’innovation, c’est une peu comme découvrir un concept car au salon de l’auto. Le projet Switch ressemble au phénomène cross training du début des années 90 et les chaussons d'Adidas Equipment, pouvez vous nous en dire plus ? Le but est d'apporter de la haute performance dans plusieurs disciplines aux amateurs. Les recherches montrent qu’ils ont de meilleurs résultats en utilisant le même équipement que les pros. Le risque de blessure est diminué, le travail plus appréciable et le rendement meilleur. J'ai donc voulu offrir cette expérience au plus grand nombre avec
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LET IT GO
Winter is coming x Cet hiver, la marque danoise aidée d’amis japonais nous livre Hummel J une collection capsule. Le sillon creusé l’hiver dernier avec la ligne Masterpiece n’est pas prêt de disparaître ! Mené par Kira, le collectif Gypsy Three Orchestra (en charge de la mode, de l’art et du divertissement) distribue la marque au pays du soleil levant. Cet astre japonais a travaillé pour N. Hollywwod, Cosmic Wonder, Mastermind Japan et j’en passe, et nous livre aujourd’hui 20 pièces masculines. Les imprimés utilisés sont non seulement visuels, modernes, originaux mais soutiennent vraiment une démarche technique. Cachée derrière les lignes graphiques, se niche une nouvelle technologie solaire capable d’absorber et retenir la chaleur du soleil. La laine et le cuir d’agneau sont allégrement mixés créant une telle respirabilité, protection contre le vent et hydratation qu’on peut presque courir avec ces pièces (ok, un coureur overdress mais techniquement c’est possible). Une collection capsule tout simplement aboutie entre la technologie et le look. Seul bémol… Où sont les femmes !! (à prononcer avec une voix étranglée par la jalousie). Texte : Zab « Kawai » Ntaka
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Photos : K-Reine Style : Zab
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KangaROOS, la seule et unique marque de chaussures à poche s’invite dans votre Closet. ROOS vous offre une paire de retro-runner. Soyez le premier à tenter votre chance sur www.lecloset.com.
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Cet hiver, vous aurez l’embarras du choix entre les poids lourds de l’outerwear.
À ma gauche, Canada Goose & Levi Strauss. La liste des points communs entre les 2 marques est infinie : terreau aride, vêtement utilitaire, conditions extrêmes…
À ma droite, 686 snowboards & Dickies partagent exactement le même patrimoine avec un grain de folie supplémentaire.
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Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu de collaborations aussi pertinentes. Elles incarnent à elles seules la raison d’être de ce 10è opus du LCM, le meilleur des deux mondes ou lorsque la haute technicité rencontre l’âpreté de la ville.
Photographies : Hugues Anhes Assistant photo : Ben Torres - Styliste : Sophie Soga Modèles : Robyn/The Face Paris - Nicolas/Sport Models Lumières : Studio Le Petit Oiseau Va Sortir
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Veste : Reebok Tshirt : Helly Hansen Short : Adidas Sneakers : Reebok
Veste : Uniqlo Mitaines : Uniqlo Sneakers : Salomon Ensemble : Le Coq Sportif
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Montre : Adidas Veste : Puma
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Robe et voile :Perso Lunettes : Julbo Collants : Falke Basket : Lacoste L!ve
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Robe : Andrea crews Blouson : Fusalp / legging : Hummel Chaussettes : Burlington Basket : Mizuno
Robe: Hugo Boss Chapeau : House of Flora Sac à dos : Herschel / Chaussettes : Falke Chaussures :Barts
Robe : Naco Paris Veste : Stella Mc Cartney by Adidas Mi bas : Falke Boots : Crocs
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Photo : Rémi Desclaux Assistant Photo : Juliette Cagnart Style Zab : Ntaka assistée de Sophie Aprile Hair / Make Up / Marie Reigniez Modèles : Alexandra Lepoix et Romy Eisemberg
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Robe et paletot : Atsuro Tayama Bandeau : Adidas Chaussettes : Falke Basket : Adidas
Robe : Hugo Boss Bonnet : Reebok Chaussettes : Burlington Basket : Puma
Veste Patagonia
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Masque Uvex
Bottes Nike
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Le Closet et Saucony sont sur un bateau, un chemin de campaagne ou dans une station de , métro. Plus qu un projet commun, cette veste de running nous suit dans nos sorties running, nos excursions sous la pluie et, surtout, réchauffe nos petits coeurs. Un peu comme un Jay Smith, mais en plus beau. En parlant de lui, la première demoiselle parmi nos lectrices qui saura nous dire combien de fois Jay Smith est cité dans cette édition du Closet recevra une jolie surprise par la poste.
Real hard to get X POC est l’exemple du beau dans la performance, la quintessence du design au service de la protection, le chevalier blanc des sports à hauts risques. En seulement quelques années, la marque suédoise a pris d’assaut le monde du ski pour s’établir comme la référence mondiale de la protection. Nous avions rencontré son fondateur au début de son aventure, neuf années plus tard, il est temps de faire le bilan. POC est-il le résultat de longues études de marché ou est-ce que vous vous êtes lancés par coup de cœur dans les sports à haut risque ? C'est un mélange d'un peu de tout. J'ai travaillé pendant des années pour des marques comme IKEA, SAAB, Nokia, Absolut Vodka, Littal. L’heure de la remise en question venue : je me suis demandé quel était l’intérêt de fabriquer une demande factice pour des produits non nécessaires et polluant un environnement déjà fragile. Avec des racines dans le ski et un amour pour le sport en général, la motivation première est « faire tout notre possible pour réduire les conséquences des accidents pour les sports à hauts risques et les cyclistes ». Cette dimension humanitaire et la possibilité de faire pencher la balance est notre moteur, au staff, à moi et peut être même aux clients, en plus d’une prise de conscience sociétale qui demande plus de sécurité, bien-être, protection, etc.
La légende dit que vous êtes un ancien skieur, avez-vous fait des études d'ingénierie en parallèle ? Non, j'étais plutôt dans la stratégie, le branding, le développement produit, le design et la communication. J'ai été entrepreneur toute ma vie. Pour résumer, je dirais que j'ai défini, briefé et dirigé plus de 3.000 produits vendus sur le marché. Et l’équitation alors ? Vous ne pensez pas qu’ils ont aussi besoin de protection ? On doit se concentrer sur les domaines que l’on connaît et maîtrise. Notre bureau est un melting pot de skieurs, cyclistes et surfeurs. Nous avons besoin de manger, dormir, respirer nos sports respectifs pour être capable de faire la différence. Donc chez POC, on ne parle que de protection du corps ? On essaye de rester dans notre cœur de métier mais si cela a du sens, on peut se disperser.
Quelles sont les clefs d’une bonne protection ? Tout d’abord protéger, et mieux qu’hier si possible ou que ce qui existe déjà, tout en n’entravant pas la performance. Vous avez connu le succès en même temps que le renouveau d’Apple, est-ce qu’il y a des points communs entre les 2 compagnies ? On fait partie d’un groupe de gens qui ont grandi à une époque de renaissance du design, renouveau de prise de conscience et émergence de contenu. Ce sont des valeurs facilement rattachables aux valeurs Scandinaves. Il y a pas mal de designers qui ouvrent la voie comme; Jasper Morrison, Marc Newson, Jonathan Ive, Konstantin Grcic… Nous avons le même état d’esprit.
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Quand on vous Google, on tombe sur WeSC Director, en fait vous êtes impliqué dans les marques suédoises les plus cools ? J’ai passé la moitié de ma vie à repositionner la Suède, les entreprises suédoises et les valeurs suédoises. WeSC est le premier challenge auquel je me suis attaqué après POC. Une décision réfléchie lorsque j’ai démarré POC en 2004, après avoir bataillé dans le monde entier pour faire reconnaître la valeur de la Suède contemporaine.
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À quoi ressemble une journée type ? Je fais ce que j’aime par-dessus tout. C’est motivant de savoir que l’on peut toujours s’améliorer. Une journée implique un peu d’ingénierie, du design, de la communication, de l’organisation, du service clientèle, de l’innovation, de la comptabilité. Mettre bout à bout des petites pièces qui forment un projet dans sa globalité. Un peu comme un puzzle, c’est récompensant. Texte : Ice Cube Illustration : Toki
My Name is Bob, Dr BoB X On dit souvent que les stars sont sympas et accessibles, Eric Bobrowicz ne fait pas exception à la règle. Il me réprimandera sûrement à la simple lecture du mot « star ». On peut rajouter l’humilité à ses innombrables qualités. Rencontre avec le designer des cimes. Qui êtes vous Eric Bobrowicz ? Tout le monde m’appelle Bob. Je suis maître shapeur depuis 1985. Je crée tout le produit (les skis) au niveau technique, je m’occupe de tout sauf de la création graphique. Je suis arrivé dans le milieu un peu par hasard, je viens du kayak au départ et j’ai toujours aimé bricoler. Après mon DUT en génie mécanique, je suis entré en stage chez Lacroix et un an après, en 1989, je suis entré chez Rossignol. J’y ai passé 18 ans au développement des snowboards et des skis freestyle ! Parlez-nous du « Scratch », l’un de vos « hit ». Je suis effectivement derrière le ski de freestyle « Scratch » de Rossignol, le premier ski transculturel, issu du
Quelle est votre analyse du marché ? À cette époque, et encore maintenant, je continue de penser que dans un sens trop d’offres tuent l’offre. Le consommateur est démuni face à cette multitude de choix. Ce qui m’a amené au constat qu’il fallait simplifier l’offre et la rendre compréhensible. C’est comme ça qu’est né Ride Doctor en 2007. Tout a commencé en ouvrant une boutique chez moi à Serre-Chevalier, en retournant à la distribution d’un produit de façon locale et en travaillant sur une plage d’utilisation plus large. L’idée est de cerner les besoins du skieur en deux questions seulement : - quelle est votre culture de skieur ? Êtes-vous un skieur alpin, classique, avec une culture urbaine et snow ? - sur quel terrain aimez-vous évoluer ? Pistes, hors pistes ?
Ride Doctor ? En fait, Ride Doctor était le premier nom de White Doctor. En 2008, j’ai commencé à faire des skis aussi pour la marque APO, plus freestyle et branchée qu’une White Doctor, nous sommes dans le même groupe et aux USA, Ride Doctor était déjà pris, mais White Doctor me va très bien !! Aujourd’hui comme hier, mon challenge c’est d’être différent à la fois dans le look et la philosophie. Même si la problématique est depuis un moment sur la recherche du gain de poids, de la légèreté et la répartition du flex et de moins de fatigue, on ne peut l’isoler en se cachant derrière les matériaux et la technologie. Il faut pouvoir garder à la fois un esprit performant et ludique, c’est un jeu de compromis. On cherche, rabote, rallonge, allège à l’infini jusqu’à trouver la bonne formule. Du coup, chez White Doctor, on a classifié nos skis en une gamme de 3 familles selon des largeurs différentes où tout le monde s’y retrouve. On répond ainsi à ce nouveau besoin du passionné d’avoir un ski polyvalent pour la saison. White Doctor est développé à Serre-Chevalier, fabriqué en Europe et « graphic-designé » à SF. La classe à l’état pur. Texte : Zab « Snowhite » Ntaka Illustration : Toki
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mariage entre le ski et le snowboard. J’ai mixé les codes des deux cultures pour donner naissance à un produit hybride plus léger, adopté par les coureurs du world tour. C’était le premier coup de pied dans l’univers un peu conformiste du ski. On a coutume de me dire qu’il a marqué un tournant dans la manière d’appréhender le ski. Après plus de 18 ans de bons et loyaux services, j’ai quitté Rossignol pour m’envoler vers une aventure plus personnelle.
Égérie Alternative x Guillaume Salmon officie depuis plusieurs années en tant que PR de Colette « the place to be » autant pour les visiteurs que les autochtones. À l’heure du 40è anniversaire de la « Yellow Boot », Le Closet voulait rencontrer cet accro qui l’arbore plus de 300 jours par an. Quand as-tu croisé la route des Yellow-Boots ? Cela ne fait pas si longtemps que je les ai aux pieds, plus jeune je ne les ai pas portées pour des multiples raisons dont le prix prohibitif. Il y a environ 8/9 ans, sur Broadway à New York, je les ai essayées. La symbiose a été immédiate. Tout concordait leur poids, leur couleur, la taille, la technicité, l’univers (la série The Wire, le Rap US que j’écoutais et la marque authentique). La rumeur dit quand même que tu portes tes souliers de vair 365 jours par an ? J’en use 3/4 paires par an, ce qui paraît un chiffre énorme, je pense que c’est parce que je les porte délacées. Elles sont effectivement à mes pieds, dès que la température n’excède pas les 25°. Ce qui est très fréquent. J’ai quand même d’autres paires de chaussures… Je n’ai jamais été à un mariage avec des YB par exemple.
Guillaume Salmon a inventé ses « Yellow Boots », défendant le concept de l’égérie alternative ! Texte : Zab « Ill Nana » Ntaka Illustration : Toki
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Tout a presque déjà été dit sur ta tenue de l’homme moderne, peux-tu nous dévoiler 24h de ta vie rapide du point de vue des Tim’ ? Premier stop au café d’en bas, lecture du Parisien. Elles enfournent le vélo direction la rue Saint-Honoré où elles enchaînent RDV sur RDV, déjeuner, préparation des évènements boutique, une signature, un cocktail si la journée se finit tôt, elles peuvent aller supporter le PSG au Parc des Princes, rentrer sagement ou aller écouter un peu de musique. En ce moment, elles sont très excitées d’aller battre le pavé de Détroit pour la première fois pour visiter les usines de la marque américaine Shinola. Le magasin Colette organise une semaine très spéciale lors de l’Art Basel à Miami, les YB espèrent bien être du voyage…
Il existe des pièces iconiques que l’on se refile comme des secrets de grand-mère. En tant que grande frileuse et grande styliste (seconde ego trip) devant l’Eternel, le Damart est mon meilleur ami, discrètement sous mon pull, l’effet chaleur est garanti. Retour sur cette référence incontournable.
Inspirés par leur tante percluse de rhumatisme, les trois frères Despature, aux commandes de l’entreprise familiale de doublures de tailleurs et coutil (tissu utilisé pour la confection des matelas, des vêtements de travail et de chasse) ont l’idée de créer des sous-vêtements de chaleur à partir d’une fibre magique. La chlorofibre Thermolactyl est capable de se charger en microcharges électriques à la chaleur bienfaisante, suite au frottement du sous-vêtement sur la peau. Nous sommes en 1953.
Damart est le diminutif de la rue Dammartin à Roubaix où ils s’installent puis ouvrent en 1957 leur premier « centre-conseil » (les clients ne peuvent que tâter le tissu et passer commande) qui au bout d’une semaine est victime d’émeute digne d’un premier jour de soldes. La même année, voit naître le « 102 », un tee-shirt blanc à la James Dean mais chauffant (!!!). Il accompagne José Meiffret dans ses envolées à bicyclette à plus de 175 km/h. En 1958, il est même le seul textile à figurer dans les découvertes les plus utiles de notre temps.
Dès le début des années 70, la marque investit dans des publicités tv, les logos (l’éclair s’est imposé dès le départ) et les visuels chiadés avec le fameux slogan « Froid moi jamais »décliné dans plusieurs langues. La marque se trouve même une ambassadrice de choix lorsque Lady Di déclare ne porter que des Damart lors d’un voyage au Japon.
Pour fêter ces 60 ans, Damart fait travailler la relève en lançant un concours à Esmod. La météo prévoit l’hiver le plus rugueux depuis 100 ans, double dose de Damart, c’est pour moi ! Texte : Zab « Ingalls » Ntaka
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Damart ne s’endort pas sur ses lauriers, des collections capsules du Bunny (Play-Boy) versus Damart apparaissent ou encore avec des artistes tels qu’Elizabeth de Senneville. Les formes changent, les matières évoluent (soie, cachemire, dentelle, maille satinée, microfibre, etc.). L’innovation est toujours de mise avec aujourd’hui des textiles autorafraichissants, anticapiton, de la lingerie morphologique pour une silhouette zéro défaut, des chaussures anti-choc ou encore le denim chauffant.
Matière Première X Le Néoprène est le nom de marque sous lequel la compagnie Du Pont de Nemours introduit dans l'industrie le premier caoutchouc synthétique en 1931. Bourré de propriétés, il résiste mieux à l'ozone, aux hydrocarbures et aux intempéries que les caoutchoucs naturels. Il sert à l’origine à faire des gants, des tubes et des joints étanches. Mais aussi des combinaisons pour les sports en eau vive grâce à sa flottabilité, et même s’il n'est pas imperméable à 100 %, il permet de plus ou moins tenir chaud. Les rois des catwalks aiment se doper avec les matières techniques et sporty. Après le molleton ou le Gore-Tex, c’est au tour du néoprène d’être détourné de l’eau gelée. Courrèges n’en était pas loin mais tout a vraiment commencé à la fin des années 2000, lorsque Alexandre Vauthier et Nicolas Ghesquière l’ont mis au goût du jour pour Balanciaga, à travers des créations abracadabrantes, toutes en volumes, lignes et constructions parfaites pour la scène, le red carpet ou Lady Gaga. Puis c’est au tour du street wear d’entrer dans la danse, de Bullrot Wear à G-star, le néoprène a la cote ! En 2013, le néoprène se démocratise via une pièce forte que l’on aime beaucoup au Closet et qui squatte le devant de la scène : le crew neck. Ce coup de foudre assumé donne lieu à des créations simples efficaces colorées et mixtes ! Tout un faisceau de qualités so 2013/2014. Lanvin, Givenchy, Kenzo, Lacroix ont tous leur sweat chéri. Le néoprène n’est pas une tendance éphémère prête à vaciller, elle risque très bientôt d’envahir vos salons et bureaux. L’un des plus grands fabricants de combinaison de surf s’intéresse de très près à la déco… Mais chuuut c’est encore un secret ! Texte : Zab « Tanganyika » Ntaka
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Aitor Throup x Derrière ce nom très poétique se cache un jeune prodige de la scène mode. Aitor Throup est un artiste multiple et protéiforme comme les vêtements qu’il conçoit. Aitor nous vient tout droit de Buenos Aires en Argentine. Il arrive à 12 ans à Burnley, petite ville du Lancashire à 30 kilomètres de Manchester. C’est dans la brume de la Perfide Albion qu’il va être biberonné aux marques techniques telles que Stone Island ou CP Company en plus de sa passion et de son talent pour le dessin. Ce, à tel point qu’il est à la fois diplômé de la Royal Academy of Art of London et de la Fashion design school of Metropolitan Museum entre 2004 et 2006 à chaque fois avec les honneurs. Ce touche-à-tout lance alors des collections qu’il présente sur des sculptures qu’il réalise lui-même, devient DA pour des magazines prestigieux, livre ses dessins et encore d’autres collections. En 2013, après sept années à ce rythme effréné, l’artiste lance une collection déjà acclamée et taxée de révolutionnaire. New Object Project s’inspire de ses dessins et de son goût pour l’anatomie, en poussant le concept de l’ergonomie et de la mobilité à son paroxysme, il incorpore des élastiques dans les manches, travaille des nouveaux endroits pour les zips et les boutons. Les lignes sont résolument « créateur » et mêlées à ce côté technique assumé, voire exacerbé, un uniforme empruntant autant aux catwalks qu’aux ninjas. L’homme moderne n'est pas mal du tout. Texte : Zab « Foot Patrol » Ntaka
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Z comme Un équipementier sportif est sur le point de bousculer un poncif universel. Aussi vieux qu’il soit, le zip n’a pas connu beaucoup d’évolution depuis le dépôt du brevet de ce qui peut être considéré comme son ancêtre par Elias Howe en 1851. 60 années plus tard, Mme Catharina Kuhn-Moos et M. Henri Foster présentent une forme encore utilisée aujourd’hui. Certes, l’arrivée de la fonte a permis la construction des chaînes en plastique et en métal et surtout la fortune de l’entreprise Riri qui règne sur le monde du luxe depuis la Suisse. Au même moment en France, le groupe ECLAIR se la jouait mode avec l’un des plus grand site de production au monde et Johnny Hallyday en figure de proue. Néanmoins, le roi du zip est japonais. YKK règne sur le quart de la production mondiale, produisant 1.400.000 kms de fermetures à glissière par an. À bien y regarder, le petit monde du zip est sclérosé. Aussi différents qu’ils soient, tous produisent des fermetures sur un modèle imaginé au XIXè siècle ! Under Armour investit un terrain en friche. Le challenge : réparer les sacro-sainte tirettes grâce à un aimant. Une seule main suffit à fermer le Magzip. Marque américaine oblige, il y a une petite histoire derrière cette révolution. L’idée serait venue à l’ingénieur, Scott Peters, après avoir vu un proche souffrant d’une maladie orpheline batailler avec le petit bout de métal. 25 prototypes auront suffi pour éclaircir 100 années de frustrations !
Zip
Break Street 84 x
Le breakdance se pratiquait n’importe où, dans la rue, sur un morceau de carton autant que dans le hall de Radio France. Très vite, les danseurs se sont rendus compte de propriétés insoupçonneés du Kway. Plus fluide dans leurs mouvements supposés saccadés, la veste déperlante de notre enfance est hyper glissante. Assortie de son pantalon, elle devint l’apanage de tout danseur qui se respecte et même des imposteurs ! Au plus haut de sa popularité, la firme Kway s’est fendue d’un 45 tours promotionel. Sur la pochette, on voyait un jeune homme exécuter l’araignée habillé en Kway de pieds en cap comme les vrais. Texte : Turbo D
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On croit souvent que les breakers sont nés dans un survet’. L'histoire nous donne tort. Dans les décombres du Bronx des années 70, dévasté par la guerre des gangs, le style en vogue bavait sur les vestes en jeans sans manches des loubards. Ce n’est qu’avec la deuxième vague breakdance, à l’orée des années 80, que le vêtement de sport a été adopté : fini les cols pelle à tarte pour faire la coupole, exit les smurfeurs au look d’Easy Rider, il a fallu changer de vestiaire pour des raisons pratiques flagrantes. La nouvelle tenue des B-Boys s’est répandue comme une traînée de poudre jusqu’au parvis du Trocadéro. Calqué sur les héros de Break Street 84, gants blancs, plume à l’oreille et queue de castor en guise de porte clé, les danseurs hip hop nouvelle génération avaient le look coco.
Gants x Les hommes s’entichent des accessoires. D’abord les sacs (cet été testostérone a rimé avec pochette), puis les couvres chefs vissés au sommet de leur crâne chevelu toute l’année, il ne manquait plus que les gants pour parfaire la panoplie. Du plus technique au plus chic, en ville comme sur les pistes le mâle aura l’embarras du choix.
Lyle & Scott 45€
The North Face 35€
« Croaker » Protest 49,99€
GORE-TEX® Salomon 120€
Ben Sherman 90€
Mitaines Levis 20€
Makia 39€
« Octopus » Ted Baker 76,50€
John Lobb 430€
« Reson » Wesc 45€
Gant 145€
Marks & Spencer 36,95€
Rookie : BlackYak x L’ISPO est le plus vaste salon professionnel de sport au monde, chaque édition est l’occasion d’y dénicher un véritable trésor. Le Closet, friand des salons, a su garder l’œil ouvert et le bon, il a intercepté une marque coréenne dans son viseur. BlackYak est un beau bébé d’une trentaine d'années, donc pas vraiment une nouveauté. Inconnue de ce côté du globe, la marque outdoor développe des technologies maison pour ses propres produits comme pour les institutions nationales.
91 90 Cette année, les coréens ont bousculé la hiérarchie des marques de montagne avec la veste « B1XG1 ». Cette petite pièce bigarrée a élevé la barre très haut en remportant un ISPO award. Malgré l’entorse de Blackyak au principe de n’utiliser que des technologies maison, l’intégration du GORE-TEX® PROSHELL 3L fait passer un cap à ce bijou de technologie, les fonctionnalités les plus pointues sont réunies dans une coquille urbaine. Une publicité vivante pour l'escalade. Texte : JaloViina
Ceci n’est pas une basket x Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, une époque où les baskets étaient des parias en dehors des stades. Il a donc fallu contourner le système avec des chaussures fonctionnelles. Les « Doc » tout d’abord, avec le système Airwair ou encore les semelles Mephisto. Clarks, de son côté, s’est servi des tests aérodynamiques de la F1 pour donner naissance à l’air flow il y a une dizaine d’années, tandis que Décathlon, grand innovateur devant l’éternel, nous fournit la « Sydio », une chaussure de tous les jours, aussi confortable que des souliers de marche. Rockport a poussé le vice jusqu’à injecter dans la conception de ses derbys, des technologies jusque-là réservées à l'équipement des athlètes. Cachées derrière un make up en cuir ciré, se niche la semelle Adiprène d’Adidas. Les chocs sont absorbés, la semelle est légère et épouse le pied au point qu’un de leurs dirigeants a couru un marathon avec ! Si la différence est imperceptible à l’œil nu, votre pied, lui, vous dira merci. Texte : Zab « Cendrillon » Ntaka Illustration : Andja
Bio par défaut X Le caractère compulsif des consommateurs chevronnés que nous sommes et la détérioration de notre belle planète ont des courbes de progression opposées. Notre cupidité et la société à travers les world companies partagent la responsabilité de notre surconsommation. Il faut savoir fermer les yeux sur les eaux polluées, les arbres décimés, les animaux abattus pour être à la pointe de la tendance. Pourtant, petit à petit, certaines marques tentent de faire bouger les choses.
vincent Stanley, auteur de l'ouvrage « Un business responsable » est venu prêcher la bonne parole à un petit comité parisien. Le bonhomme, loin de se poser en donneur de leçons ou d'énumérer des poncifs maintes fois rabâchés, préfère partager quelques exemples concrets qui ont fait avancer les choses.
Que cela soit par conviction ou pour sauver les apparences, peu importe les motivations tant qu'elles font avancer la cause. Texte : géant vert
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Notre hôte n'oublie pas pour autant de citer l'entreprise Patagonia, fabricant de produits écolo-techniques, qu'il dirige d'une main verte et qui a survécu par miracle à 40 années de baba coolisme à priori suicidaire. On parle d'une compagnie qui pousse à n’acheter que ce dont on a besoin avec le slogan publicitaire « don't buy this jacket » en encart dans le New York Times. Quels que soient les efforts déployés, ils ont toujours un impact environnemental. Chaque action, chaque changement de process de fabrication, chaque migration de fournisseur ou matières premières. Tout a été initié par une alerte de la nature qui s’est avérée bonne pour les affaires au final. La production de coinceurs car les façades rocheuses s'effritaient, l'utilisation du coton bio car le personnel souffrait des émanations du stock, les polaires recyclant les bouteilles en plastique. Les clients, compréhensifs, soutiendront l’effort et les résultats financiers finiront de convertir les compagnies les plus réticentes.
Evolution FOAM x Menée par le champion Pierre-André Senirzergues et sa bande, Sole Technology n’a de cesse de repousser les limites de l’action sport en ajoutant écologie et recherche dans l’équation. La somme des marques maison et du laboratoire interne (Sti lab) permet de faire infuser et communiquer les idées entre elles. Dernier né de ce creuset : Evolution FOAM, une technologie inaugurée sur la midsole de l’Etnies Marana dès novembre 2012. L’Evolution FOAM répond aussi à l’une des préoccupations principales du groupe qui est de ne pas gaspiller, gâcher ou endommager la planète plus que de raison. Le procédé de fabrication consiste à faire chauffer les billes d’EVA (au lieu d’en couper des « tranches ») directement dans le moule. En travaillant la composition chimique, on a créé un matériau qui ne se tasse pas, idéal pour le skate. Très vite dès 2013, la technique a été déclinée aux semelles extérieures. C’est ainsi qu’est née la « Scout » pur exemple de la Evolution FOAM, un bijoux de légèreté, ligne épurée et confort. LeCloset sait déjà que cet été vous pourrez vous pavaner en sandales FOAM et que se trame dans les fourneaux de Sti-Lab un travail sur des « insole » en Evolution Foam qui, ajouté aux modèles vulcanisés, en augmenteront le confort. Bravo. Texte : Zab « 360° » Ntaka
Lexique : Petit précis x du Closet illustré x Bogan : argot australien décrivant beauf. Boogaloo : Michael « Boogaloo Shrimp » Chambers est un danseur plus connu pour son rôle de « Turbo » dans le film Breakstreet 84.
Jay Smith : l’homme qui a vu l’homme qui vous fait gagner un cadeau. Loubard : Caillera d’un autre temps. JaloViina : Gnôle finlandaise.
Foam : Mousse synthetique synthétique utilisée pour juguler la densité des semelles de sneakers. Flex : Résistance en flexion de la chaussure de ski. Heat : Chaussures inestimables car plus produites. Hyperstrike : Chaussures produites en quantité hyper limitée (25 à 50 paires). ISPO : Gigantesque convention du sport qui se tient à Munich. On y trouve chaque saison des pépites dans un dédale de halls.
Lindford Christie : Sprinteur anglais des années 90 remarquable pas sa masse musculaire et ses curlys. Smurfeur : Danseur hip hop SneakerQueen : collectionneuse, blogueuse, photographe allemande, amie du LCM, elle a été notre égérie du LCM2 et sort une paire d’Adidas. World Companies : terme passé dans le langage courant grâce aux Guignols de l’info désignant les énormes entreprises capitalistes.
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EVA : L'éthylène-acétate de vinyle est un caoutchouc synthétique utilisé entre autres dans la composition des semelles.
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« J’ai 10 ans, je sais que c’est pas vrai mais j’ai 10 ans. Si tu ne me crois pas, hé, tawouar ta gueule à la récré ».
Le LCM#10 est surtout l’occasion de remercier nos forces vives qui se démènent, bousculent, créent, inventent et partagent avec nous et pour vous à chaque titre. Que des numéros 10 dans notre team ! Texte : Zab2O
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Le Closet Magazine n’a pas encore 10 ans mais gentiment 10 numéros ! Bien que notre éditeur soit un « Grinch » de Noël, Nouvel An, Halloween ou autres festivités imposées en tout genre, il n’a pas sourcillé lorsque nous avons évoqué l’idée de faire de ce dixième numéro un anniversaire. Cet anniversaire n’est pas juste une excuse pour faire des badges, encore que… Je pourrais en faire tous les jours si je m’écoutais… Ni la promesse induite de siroter une coupe de champagne, encore que… Je pourrais boire du champagne tous les jours si je m’écoutais (non en fait, c’est une spéciale dédicace à la Loi Hévin, Jay Smith et les AA). Ce n’est pas non plus le moment des bilans complaisants, il y a encore une montagne de boulot à abattre et d’envies à réaliser. Pour l’autosatisfaction, rendez-vous plutôt dans 100 ans.
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