LESOMMAIRE CLOSET MAG 15
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“Ma rue est bourrée de vices. À chacun ses délices, À chacun sa 8.6 [...]” Doc Gyneco
Directeur de publication Maximilien N’Tary-Calaffard Rédactrice mode: Zab Ntakabanyura Direction artistique: Daniel Baud Grammar Nazi : Elisa Pivot Conseil : Eliane Schut Cover: Toki, K-Reine Le Closet Mag est édité par La Spirale 14 boulevard du Général Leclerc – 93260 Les lilas
Mail lecloset.com@gmail.com Facebook facebook.com/
Ont contribué à ce numéro M. Brian Bowens, Elisa, K-Reine, Melchior, Toki, Wilee, Wildchidzamz, Louisa, Bassirou, Djoly, Jo, Sofiya, Diao Model, Oumou, Jaja, Loulou, Boboche, Johnny Kilroy, Sebastien et Guillaume.
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ÉDITO
Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître : C’était bien avant l’uniformisation de la jeunesse et le va-tout Yeezy/slim/Supreme. La street n’était pas encore un refrain de chanson et les jeunes, croisés aux abords de ruelles délabrées, s’habillaient en fonction de leurs affinités musicales, leurs convictions et leurs fréquentations. Les fringues représentaient une carte d’identité délivrée par le ministère de la contre-culture. L’ère de la France underground s’étale des années 50 au milieu des années 90 : On y portait ses couleurs haut et fort, même si souvent c’était contraint et forcé. Jusqu’alors les sociétés étaient organisées en castes ou plutôt en couches sociales. La vie était un schéma en boucle qui voulait que les fils exercent la même profession que leurs pères, reproduisent leurs habitudes dès le plus jeune âge et s’habillent à l’image de la figure paternelle. La seconde guerre mondiale a mis un terme à ce cycle, affranchissant une jeunesse désormais plus nombreuse que ses aînés, éduquée en masse et disposant pour la première fois d’une multitude d’opportunités et de plus de temps libre. Dans les complexes urbains, les nouvelles générations ont ressenti la nécessité de se protéger contre l’adversité en se regroupant par communautés en marge des valeurs dominantes de la société : Les subcultures. Des Zazous aux Bboys, la contre-culture a été importée, puis ingérée avant d’être recrachée sur la chaussée. Elle a battu le pavé pendant 4 décennies avant de s’étioler sous l’effet de la mondialisation pour certains, de la récession pour d’autres. Dr Kevin White de l’Université de Sussex a même confié au journal The Guardian qu’il y voyait un effet de l’excès de distractions de la nouvelle génération. Quelque soit la cause, le costume comme acte de rébellion tend à disparaître, la contre-culture en est réduite aujourd’hui à une
fonction pleinement et exclusivement esthétique. Les tribus, encore dans le paysage urbain de nos jours, sont des témoins vivants de l’effacement des frontières entre subcultures au profit d’un méga groupe appelé streetculture. Toutes les tendances et subtilités de l’ancien régime urbain sont mélangées. Les éléments autrefois distinctifs, comme un polo Fred Perry ou une paire d’Air Force 1, passent dorénavant d’un groupe à l’autre, sans états d’âme. Comme Jamie T l’a chanté “When there’s noone else to fight, boys like us don’t shine so bright!”. Jadis, il suffisait d’une fraction de seconde, d’un coup d’oeil à la tenue d’une personne et on obtenait sa fiche d’identité, son rang, son clan, ses opinions. On savait instantanément s’il fallait traverser la rue, aller à la confrontation ou ranger son poing américain. Les bandes, tribus, gangs, subcultures étaient gardiens et garants de la rue. Les villes étaient divisées en territoires, les artères avaient une couleur musicale qui, à n’importe quel moment, valait la peine de faire couler le sang. Ce numéro suit les princes de la ville, dressant au passage, un arbre généalogique de la mode des tribus à la française, fondatrices de la streetculture.
FAMILLE ALTERMONDIALISTES 10
FAMILLE SAPEURS 6
COURTESY OF 5
SOMMAIRE
MELI-MELO 50
FAMILLE HIP HOP 42
FAMILLE SKINHEADS 38
DOPPLEGANGER 98
FAMILLE GOTHIQUES 34
SUBCULTURE CLASHES 77
FAMILLE SKATEURS 28
FRESH 73
FAMILLE CHAV 24
ICÔNES 64
FAMILLE SURFEURS 19
THIS IS PARIS 59
FAMILLE HEADBANGER 15
AIR FRANCE ONE 53
Une année à se triturer, cogiter, négocier et conceptualiser, pour finalement arriver à ce quinzième opus.
Pour les gadgets, la montre Kronaby, le smartphone de
Enfin la bande-son de
l’extreme Crosscall action X3 et mon lecteur de K7.
LCM#15 était lourde de feu avec Baby Huey “Hard
Rendons à César ce qui lui appartient, ce numéro n’aurait pas vu le jour sans tout
Times”, Cry Baby OST, Janet
ces livres, baskets et gadgets qui nous ont tant inspiré.
Jackson “Pleasure prinearth”, Fine Young Cannibals “Johnny” et Big K.R.I.T” 4eva
D’abord les chaussures, un vrai retour aux bases avec
is a mighty long time”.
des Converse Kenny Anderson “merci Elsa, Charlotte, Luidgi et Léa”, Nike Cortez, la Skytop V “Merci Stefania” et plein de belles Dr Martens (Sebastien et 5o5) !
Mes compagnons de route ont été Sneakers, Méthodologie de la recherche en sciences de gestion, No half steppin’, Street Culture, Lo Life et Homicide. Ces lectures n’ont pas quittées mon sac à dos! Côté outfit, on a alterné entre la parka militaire Tchèque, la veste Columbia outdry ex eco, la chemise buffalo de Woolrich, un pantalon Dickies 874, beaucoup de bas de
Une petite mise à jour run-
jogging et mes casquettes Vans X Peanuts!!!
ning grâce à la montre tomtom Spark music+cardio, les perles de Skechers Gorun 4 et la veste gore Running. Une bonne moisson basket entre Jordan superfly react, Adidas Crazy explosive, Under Armour Curry 4, Nike KD 10 et mes préférées les Adidas Dame 4, le tout dans mon sac Kipsta away!
Nous adressons des remerciements appuyés à J.B et Romain Sybillin
COURTESY OF
ciple”, Duran Duran “Planet
6 Marchant en chemise noire ouverte sur la poitrine, ils n’aiment rien tant que théoriser, conceptualiser et débattre dans les cafés du quartier latin. Ces deux courants seront syncrétisés par un groupe d’étudiants logeant à la Maison des Étudiants Congolais à Paris. Ils ont grandi pendant la seconde guerre mondiale dans la capitale de la France libre, Brazzaville, et croient mordicus à la formule “Paris, capitale de la mode”. De retour à Brazzaville dans les années 60, ils reprennent le nom des existentialistes et tombent les filles par dizaines, charmées par leur style et leur rhétorique. Le temps passe, les étudiants devenus notables fréquentent les beatniks en mocassins et béret. Les aller-retours Paris-BZV se multiplient. On passe des chemises noires aux complets trois boutons puis aux vestes croisées, et des chaussures Testoni aux J.M Weston. Les petits du quartier de Bacongo les prennent
Famille Sapeurs
particulière, leurs pas de Rumba, et surtout ils empruntent leurs toilettes et leurs effets. Envieux et admiratifs à la fois,
Au commencement était André Grenard Matsoua... le messie/
les émules se mettent en quête de ces mêmes signes exté-
rebelle congolais ayant ramené de sa participation à la
rieurs de richesse uniquement disponibles en Terre promise.
première guerre mondiale, le goût des costumes des colons
Ils débarquent alors en France par tous les moyens, non
et l'émancipation des peuples indigènes. Pilier de la fierté
plus pour faire des études et accéder à un avenir meilleur,
du peuple congolais, ses années de rébellion coïncident
mais pour réunir tous les éléments d’une gamme : Le ves-
avec une mode inspirée des États-Unis. En effet, de l’autre
tiaire de base, le nécessaire du parfait Parisien. A la fin des
côté de l’Atlantique, les communautés d’abord noires, puis
années 70 et au début des années 80, ces aventuriers d’un
latino ne jurent que par la tendance zoot suit qui leur causera
genre nouveau, précurseurs du tourisme de mode, peuvent
bien des problèmes. En guerre, le pays de l’oncle Sam
être considérés comme les ancêtres des influenceurs.
considère les costumes extra-larges et les couleurs pim-
Prescripteurs de mode par leurs goûts vestimentaires et
pantes comme un acte antipatriotique. La France, régie par
leur originalité, ils ont initié la street culture, harmonisé des
l'austérité imposée par le rationnement, vit tout aussi mal
pièces de haute couture, découvert des créateurs et défriché
le gaspillage de tissus de ces gamins qui font la nique aux
des tendances ; faisant ainsi le succès de certains et sou-
occupants dans les caves de St Germain. Vêtements over-
tenant la créativité d’autres. Beaucoup de ces marques ont
sizés, chaussures bigarrés et houppettes, telle est la tenue
aujourd’hui pignon sur rue, mais sont conscientes du tribut
de ces rebelles nouvelle génération. Ces jeunes fous côtoient
qu’elles doivent au soutien indéfectible de la seule vraie
les existentialistes, une génération à peine plus âgée com-
subculture née en France : La caste des sapeurs. Comme
posée de libre-penseurs dont la réputation n’est plus à faire.
l’a dit Marithé Girbaud, “On doit bien cela aux congolais!”
Famille Sapeurs
en exemple : Ils miment leurs attitudes, leur démarche si
7 bigarrés et houppettes, telle est la tenue de ces rebelles nouvelle génération.”
ZAZOUS
“Vêtements oversizés, chaussures
EXISTENTIALISTES
8 “Marchant en chemise noire ouverte sur la poitrine, ils n’aiment rien tant que théoriser, conceptualiser et débattre dans les cafés du quartier latin.”
9 leurs goûts vestimentaires et leur originalité, ils ont initié la street culture.”
SAPEURS
“Prescripteurs de mode par
10 Au commencement étaient les beatniks… Bérets, boucs et marinières pour les garçons, justaucorps et ballerines pour les filles, ils se déhanchent sur des envolées de la trompette du jazzman Dizzy Gillespie et refont le monde entre deux volutes de fumée de cigarette, jusqu’à l’arrivée du haschich et des drogues expérimentales. Les nouveaux initiés appelés “hippies” pousseront la philosophie vers un monde plus en phase avec la Nature, la liberté et l’égalité des sexes. C’est l’époque du flower power, des chaussures à plateforme,
Famille Altermondialistes
Hendrix, des rugissements de Janis Joplin et des couronnes de fleurs dans les cheveux. Toujours en quête de plus de plénitude, leurs émules vagabondent de communauté en communauté et les plus convaincus ne reviendront jamais
à la vie de société conventionnelle. Leur look fusionne avec la mouvance punk en transhumance et les pantalons pattes def’ cèdent la place aux fonctionnels et résistants treillis. Les brodequins militaires et les chaussures de randonnée prouvent leur résistance quelque soit la situation. Au milieu des années 90, on n’erre plus de ville en ville mais de champ en champ, hauts lieux des raves, ces fameuses fêtes sauvages de musique électronique à ciel ouvert. Les hippies sont morts, longue vie au teufeurs! Déjà rompus à resister à l’autorité lors des évacuations, la conscience des années 60 ne va tarder à se réveiller. Vétus de noir, les teufeurs vont gonfler les rangs des contestataires qui manifestent contre les worlds companies.
Famille Altermondialistes
des vêtements en fibres naturelles, des solos de Jimmy
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BEATNIKS
“Bérets, boucs et marinières pour les garcon...”
HIPPIE
12 “C’est l'époque du flower power, des chaussures à plateforme, des vêtements en fibres naturelles, des solos de Jimmy Hendrix...”
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TEUFEURS
“Les hippies sont morts, longue vie au teufeurs!”
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ALTERMONDIALISTES
“Vétus de noir, les teufeurs vont gonfler les rangs des contestataires qui manifestent contre les worlds companies.”
15 Au commencement étaient les rockabillies… Au sortir de la seconde guerre mondiale, le phénomène de castes sociales vole en éclat. La jeunesse désoeuvrée ne se reconnaît plus dans le système de corporations et la voie tracée qui les contraint à marcher dans les pas de leurs pères. Au contraire, ils aspirent à une vie meilleure. C’est l’apparition du concept d’adolescence, fondement de la société moderne tant au niveau sociologique qu’économique. Coiffures gominées, vestes d’universités, jeans retroussés sur les PFlyers, pour les garçons. Chemisettes, corsaires, robes balançoires et Keds, pour les filles. L’American way of life s’empare de l‘Europe et notamment des environs des bases militaires de l’OTAN. En France, ils arrivent dans
Famille Headbanger
les cousins d’Amérique, ils se déhanchent sur les tubes d’Elvis Presley ou du king français, Johnny. Mais ils souffrent d’une plus mauvaise réputation qu’aux Etats-Unis : Les
malfrats à la coiffure banane effraient les foules avec leurs blousons de cuir à la place du Perfecto et leurs mobylettes faute de motos. Dans les années 70, le phénomène retrouve une seconde jeunesse avec les loubards immortalisés dans les chansons de Renaud et les BD de Frank Margerin, et qui grâce à leurs petits larcins accèdent enfin au combo perfecto, jean Lois et santiags. Le phénomène très français à la base va s’imprégner de l’influence anglo-saxonne et de la montée en puissance du Hard Rock (Metal) dans les années 80. Là aussi, le look va subtilement se transformer : Les cheveux longs tombent sur les vestes Levi’s sans manches et customisées. Ils portent des jeans serrés et des baskets Top Ten. Début des années 2000, une influence grandissante des gothiques et de la scène punk hardcore uniformise les jeans noirs, les vêtements militaires et les grosses pompes de skate: Le metalleux nouveau est arrivé.
Famille Headbanger
les années 60 et se nomment les blousons noirs. Comme
ROCKABILLIES
16 “Coiffures gominées, vestes d'universités, jeans retroussés sur les PFlyers, pour les garçons. Chemisettes, corsaires, robes balançoires et keds, pour les filles.”
17 effraient les foules avec leurs blousons de cuir à la place du perfecto et leurs mobylettes, faute de motos.”
LOUBARDS
“Les malfrats à la coiffure banane
LES METALLEUX
18 “Les cheveux longs tombent sur les vestes Levi’s sans manches et customisées. Ils portent des jeans serrés et des baskets Top Ten.”
19 Au commencement étaient les Hawaïens… et leur pratique vieille de plusieurs siècles qui consiste à chevaucher les vagues sur une planche. Dans les années 20, le surf connaît une recrudescence, mais reste un phénomène américain avec une mode très locale. Un bond de 40 années en avant, permet de voir apparaître certains codes tels que les chemises Pendleton et les chaussures Vans empruntées à leurs cousins skateurs. En France, la tribu se regroupe sur
Famille Surfeurs
européenne. Les marques communautaires OP, T&C, Oxbow, Quiksilver et j’en passe, vont se multiplier, dès
lors que l’on respecte bien le cahier des charges du fluo. Le surf se voulant plus nomade, la séparation avec le skate va se faire en douceur à la fin des années 80. Comme dans le film “Point break”, la nouvelle génération va pieds nus de spot en spot, un poncho mexicain sur les épaules. La conscience de l’impact sur la nature rejaillit sur les collections qui deviennent de plus en plus éco-responsables. Depuis un peu moins de dix ans, les membres de la famille du surf ressemblent à des rebelles en grosses cylindrées façon Waves and wheels: Vêtements vintages, Red Wings aux pieds, barbe au menton et planche sous le bras, ils ride sur terre comme sur mer.
Famille Surfeurs
la côte basque dans les années 80, véritable Californie
PENDLETON
20 “les chemises Pendleton et les chaussures Vans empruntées à leurs cousins skateurs.”
21 la côte basque dans les années 80, véritable Californie européenne.”
FLUO
“En France, la tribu se regroupe sur
NOMADES
22 “Comme dans le film “Point break”, la nouvelle génération va pieds nus de spot en spot, un poncho mexicain sur les épaules.”
de la famille du surf ressemblent à des rebelles en grosses cylindrées”
WAVES AND WHEELS
23 “Depuis un peu moins de dix ans, les membres
24 ballon rond, ne s’arrête pas à la case skinheads et passe
radicale du mouvement Modernists et phénomène qui n’a
directement de la rue aux stades de foot. Plus de danse,
jamais vraiment pris en France : Ils refusent de se plier à
place aux chants de guerre. Avec pour leitmotiv “bière,
la mouvance “tout le monde il est beau, tout le monde il
foot et baston”, on confondrait presque les casuals avec
est gentil” des hippies. De nature plus radicale que leurs
les skinheads, tant leurs looks sont quasi similaires. A dire
prédécesseurs, ils sont bellicistes jusque dans leur tenue.
vrai, les deux franges sont très proches dans la France des
Le mouvement, fusionnant avec les rude boys jamaïcains,
années 90. Les cheveux sont légèrement plus longs. En
a engendré la première génération de la subculture la plus
lieu et place des Docs, ils portent des Adidas Samba ou
marquante au monde : La culture skinheads. Une partie
des Dunlop Green flash. Les t-shirts Lonsdale remplacent
des hard mods, plus pour l’amour de la castagne que du
les polos Fred Perry et les vestes Harrington, Lacoste,
Stone Island, CP Company, Fila ou Ellesse trouvent grâce à leurs yeux. Des ravages dans les vitrines des villes ennemies les ont aidés à se constituer une garde-robe fournie à moindre frais. Sans jamais oublier, ô grand jamais, l’écharpe aux couleurs du club de foot. Doit-on rappeler qu’ils sont issus du même terreau que les skins? Les casuals initieront la dernière mutation de la classe ouvrière. Ajoutez à la veste de survêtement, le pantalon assorti, des Reeboks Classic, des pièces de marques de luxe et un peu de quincaillerie dorée. Le phénomène Chavs sera lancé.
Famille Chav
Famille Chav
Au commencement étaient les Hard mods... la frange
25 de la castagne que du ballon rond, ne s'arrête pas à la case skinheads et passe directement de la rue aux stades de foot.”
CASUALS
“Une partie des hard mods, plus pour l’amour
HARD MODS
26 “ils sont bellicistes jusque dans leur tenue.”
27 pantalon assorti, des Reeboks Classic, des pièces de marques de luxe et un peu de quincaillerie dorée. Le phénomène Chavs sera lancé.“
CHAVS
“Ajoutez à la veste de survêtement, le
28 la pop des années 80 et les sapes fluo, on assiste à une
culture dérivant du 50ème Etat américain. Lassés les jours
montée hardcore fusion punk. Fin 90, une influence Hip-
de pluie d’attendre les vagues, les gamins du quartier ont
hop/Reggae galvanise des fringues oversizées et chaussures
inventé un passe-temps qui deviendra la clef de voûte de
mastoc de marques comme Ipath ou LRG. La résurrection
leur vie, un genre de surf sur roulettes, le skate. Il prend
du punk rock indé se fait en passant par le skate et ses
ses quartiers dans la rue et les piscines asséchées de la
jeans slim noirs ainsi que ses baskets montantes. Aujourd’hui,
côte ouest. Stylistiquement, le look est un mélange de deux
on assiste à un retour aux origines californiennes avec des
tribus californiennes : Les cholos (latinos) aux pantalon
marques virant cholos comme Dickies, mais aussi des
Khakis et chemises à carreaux, et les surfeurs typiques aux
ogres de la mode mainstream (Levi’s) ou encore les géants
cheveux longs et décolorés, shorts et longues chaussettes.
du sport que sont Adidas, Nike et Converse. À côté de
Des années 60 à 80, les petites chaussures en toiles Vans
ça, on voit toujours des acteurs du cru monter à des hau-
vont être la marque de choix du milieu, tandis que petit à
teurs stratosphériques comme Supreme, HUF ou Hélas,
petit d’autres marques niches comme Airwalk et Vision
dominant au passage le petit monde de la street culture.
vont faire leur trou, ainsi que le détournement de modèle comme les All Star ou les Air Jordan 1. En Europe et notamment en France, la scène skate va se développer en créant ses propres standards, Nizza hi, Dunlop ou Stan Smith. Paris et Lyon deviennent des places fortes et le mouvement commence à prendre ses distances avec le surf. La rue colle tellement aux roues des boards, que le mouvement devient prescripteur de mode pour les autres tribus (punks, teufeurs, Hip-hop et j’en passe). Contrairement aux autres subcultures qui souvent sont initiées par un genre musical, dans le cas du skate, la musique n’est qu’une bande-son originale accompagnant sa magnifique odyssée. Le skate se nourrit de courants musicaux de façon cyclique. Après
Famille Skateurs
Famille Skateurs
Au commencement étaient les surfeurs californiens… sub-
29
SURFEURS
“un genre de surf sur roulettes, le skate”
30
FLUO
“Airwalk et Vision vont faire leur trou, ainsi que le détournement de modèle comme les All Star ou les Air Jordan 1.”
galvanise des fringues oversizées et chaussures mastoc de marques comme Ipath ou LRG.”
HIP-HOP / HARDCORE
31 “Fin 90, une influence Hip-hop/Reggae
SLIMS
32 “La résurrection du punk rock indé se fait en passant par le skate et ses jeans slim noirs ainsi que ses baskets montantes.”
33 origines californiennes avec des marques virant cholos comme Dickies…”
WORKWEAR
“Aujourd'hui, on assiste à un retour aux
34 de Converse, qu’il s’agisse d’All Star ou de Weapon. Au milieu des années 80, quelques Blitz kids vont pousser le côté romantique dans ses derniers retranchements. Tout part d’un genre musical mélancolique mélangeant des références à la période victorienne, à l’univers fantastique et aux chaussures Buffalo. Version sombre du mouvement hippie, les gothiques sont eux aussi issus des classes moyennes et comptent une grande proportion de membres
Famille Gothiques
pas la volonté de changer la société et préfèrent vivre reclus. Le noir domine leurs vêtements et leur humeur.
Au commencement étaient la scène glam rock...ou plutôt les adeptes de Bowie aux vêtements efféminés. Ils ne peuvent que s’entendre avec la frange esthétique du mouvement punk, perchée sur des Creepers et des Doc Martens. Réunis par un rejet des dérives violentes, un retour à la fête et à la création d’un univers mode qui leur est propre, ils se réfugient dans un club qui ouvre ses portes fin 70 à Londres : Ainsi les Nouveaux Romantiques, ou New Wave en France, se retrouvent sur la piste electropop du Blitz. Ils subliment le fashion statement androgyne à force de tenues, maquillages et coiffures excentriques. Là aussi, les Docs sont un must-have, mais également les baskets noires montantes
Famille Gothiques
de la gente féminine dans leurs rangs. Ils n’ont néanmoins
35 punk, perchée sur des Creepers et des Doc Martens.”
PUNKS
“La frange esthétique du mouvement
NEW WAVE
36 “Ils subliment le fashion statement androgyne à force de tenues, maquillages et coiffures excentriques.”
37 lique mélangeant des références à la période victorienne, à l’univers fantastique et aux chaussures Buffalo.”
GOTHIQUES
“Tout part d’un genre musical mélanco-
38 Au commencement étaient les rude boys... Au sortir de la seconde guerre, une politique, visant à faire venir de la main d’oeuvre du Commonwealth, est menée pour reconstruire la terre d’Albion. La génération Windrush déverse ses mœurs, son look et ses goûts musicaux dans les terres. C’est une jeunesse caribéenne au look particulièrement distingué, adepte de rassemblements musicaux, les dance hall, où les Wallabees de Clarks ou des mocassins s’agitent nerveusement au son du ska. Les costumes affutés, pantalons
Famille Skinheads
courts (les Pork Pie Hats) viennent finir la tenue. Très vite, les modernists vont ajouter au look des pardessus des
surplus américains (Fishtail Parka), plus adaptés à la météo
polo Fred Perry, se rasent la tête et portent des pantalons
anglaise et aux longues virées sur leurs Vespa customisées,
à pli, Sta Prest… Sans le savoir, les hard mods posent les
ainsi que des souliers en vogue, Desert Boots de Clarks
bases du mouvement skinheads version spirit of 69, qui
ou Winkle Pickers, au choix. Ils dansent des heures d’affilée
ajoutera à la tenue des symboles de ses origines ouvrières
sur du jazz, du blues, de la soul, du ska et du rocksteady à
avec ses bretelles et ses Docs. A la musique noire, on ajoute
l’aide de béquilles chimiques. En réaction au mouvement
le Oï, sorte de punk rock sous stéroïdes. Le mouvement
hippie qui lui emboîte le pas, jugé trop soft et bourgeois,
arrive en France sous sa forme originelle au début des
les mods les plus belligérants vont adapter leur style à la
années 80, mais se retrouve vite détourné par la frange
guérilla urbaine en l’épurant. Ainsi, ils tombent la veste de
radicale, avant que les antifa’ ne récupèrent leurs turfs et
costume au profit d’une chemise Ben Sherman ou d’un
leur blason à force de bastons légendaires.
Famille Skinheads
raccourcis, longues gabardines et chapeaux aux bords
39 culièrement distingué, adepte de rassemblements musicaux, les dance hall, où les Wallabees de Clarks ou des mocassins s’agitent nerveusement au son du ska.”
RUDE BOYS
“C’est une jeunesse caribéenne au look parti-
MODS
40 “les modernists vont ajouter au look des pardessus des surplus américains (Fishtail Parka), plus adaptés à la météo anglaise et aux longues virées sur leurs Vespa customisées, ainsi que des souliers en vogue, Desert Boots de Clarks ou Winkle Pickers, au choix.”
41 polo Fred Perry, se rasent la tête et portent des pantalons à pli, Sta Prest”
SKINHEADS
“Ben Sherman ou d’un
irréconciliable : Plutôt Carhartt, Timberland et surtout Polo
basse groovy de Chic, mais plutôt les tenues ostentatoires
Ralph Lauren sur la côte Est (Wu-Tang Clan), forte tendance
de Rick James. Les pionniers (Grandmaster Flash and
Dickies et Converse All Star côté Ouest (Dogg pound
Furious Five, Afrika Bambaataa...) raffolent des ensembles
gangsta), avec au milieu le mouvement afrocentriste lancé
en cuir avec epaulettes aux couleurs flashy et des cuis-
par les piliers du Latin Quarter (X-Clan) en tenue rouge/
sardes assorties. Dix années plus tard, nous sommes place
noire/vert, médaillon africain, et grosses bottines noires
du Trocadéro : Les tenues se font plus contemporaines,
marquant la cadence du réveil de la conscience noire.
dans le sens où elles sont calquées sur les bboys (danseurs)
L’entrée dans les années 2000 est tout baggy avec une
en sneakers Pro Keds ou Puma, jeans Lee ou pantalons
explosion de couleurs, de brillants et de motifs allover :
bouffants comme Ozone, bob Kangol et des bijoux en or
C’est la génération fluokids marchant en Air Force 1 (Souljah
à foison (LL.Cool J, Run DMC). Le milieu des années 80
Boy, Cash Money, Cam’Ron…) ou Bapesta pour les plus
sera le témoin de l’âge d’or du Hip-hop américain et le
nantis. A l’heure actuelle, le courant a beaucoup perdu de
balbutiement du français. Le baggy fait ses premières
son originalité, préférant se greffer à la tendance initiée par
apparitions avec l’avènement du workwear. Même dans la
le skate, avec les jeans skinny et les sweats Supreme ainsi
mode, la scission East coast/West coast semble
que les Adidas Yeezy pour sauver la face.
Famille Hip hop
Famille Hip hop
Au commencement était le Funk… pas la petite ligne de
43 Furious Five, Afrika Bambaataa...) raffolent des ensembles en cuir avec epaulettes aux couleurs flashy et des cuissardes assorties.�
FUNK
“Les pionniers (Grandmaster Flash and
BBOYS
44 “Les tenues se font plus contemporaines, dans le sens où elles sont calquées sur les bboys (danseurs) en sneakers Pro Keds ou Puma, jeans Lee ou pantalons bouffants comme Ozone, bob Kangol et des bijoux en or à foison (LL.Cool J, Run DMC).”
45 afrocentriste lancé par les piliers du Latin Quarter (X-Clan)…”
AFROCENTRISTES
“…au milieu le mouvement
LOLIFE
46 “…Carhartt, Timberland et surtout Polo Ralph Lauren sur la côte Est (Wu-Tang Clan)…”
47
CHOLOS
“…Dickies et Converse All Star côté Ouest (Dogg pound gangsta)…”
FLUO KIDS
48 “…la génération fluokids marchant en Air Force 1 (Souljah Boy, Cash Money, Cam’Ron…) ou Bapesta pour les plus nantis.”
49 les jeans skinny et les sweats Supreme ainsi que les Adidas Yeezy pour sauver la face.”
SKINNY
“…tendance initiée par le skate, avec
8. CHAMPION
13. OXFORD
18. SANTIAG
7. 1460
12. ONE STAR
17. SAMBA
22. BAILEY
6. DESERT BOOT
11. CORTEZ
16. R ICHELIEU
21. TONGS
23. SLIP - ON
3. A LL STAR
1. TOP T EN
2. A IR FORCE 1
24. YEEZY
19. P URE SE
14. ROYAL H I
9. 180
4. BAPESTA
MELI-MELO
25. CLYDE
50
20. YELLOW BOOT
15. MOC TOE
10. NEW ROCK
5. CREEPERS
51
B.
A.
CHAVS
HARDOS
GOTHIQUES
C.
H. SURFEUR
HIP HOP
E.
I.
TEUFEUR
SAPEURS
À ce stade de la lecture, testez vos connaissances sur la mode des Subcultures en reliant chaque tribu à ses chaussures iconiques.
D.
F.
G.
SKATEUR
SKINHEAD
Au début des années 1980, Nike est un challenger sur le marché du basketball. Soucieuse de combler son retard, la marque charge Bruce Kilgore de créer un modèle qui permettra aux athlètes d’atteindre des sommets. Son nom : Air Force 1, comme l’avion présidentiel américain. Le designer s’est inspiré de l’empeigne du modèle de randonnée Nike Approach et d’une semelle épaisse cachant dans son talon un système d’amorti composé d’unités d’air calqué sur la structure de la voûte de Notre Dame de Paris. Au départ, les ventes ont plus l’allure d’une course de fond que d’un sprint. Les Nike Air Force 1 peinent à décoller. Le colosse de Philadelphie, Moses Malone, va leur donner un coup de pouce : Suite à son titre de MVP des finales NBA en 1983, elles obtiennent enfin la reconnaissance tant méritée. Les playgrounds de Philadelphie sont conquis, mais, surtout, les gamins de Baltimore et DC les adorent. La production est néanmoins stoppée en 1984, les chaussures ne devant leur salut qu’à la résistance de 3 boutiques de Baltimore (Downtown Locker Room, Cinderella Shoes et Charley Rudo’s Sports). Dépassant le cadre du sport, elles s’ouvrent à une clientèle qui les achète non pour leurs performances mais pour leur look. Nike répond à la demande par un programme de coloris saisonniers exclusifs aux shops de B’more alors qu’elles ne figurent plus dans le catalogue de vente depuis des années! En plus de révolutionner le design des produits de sport, la pression populaire force Nike à relancer la production en 1986. Les grosses chaussures chamboulent le marketing de la sneaker en imposant le système de réédition et de collaboration entre une marque et un point de vente. Il n’en fallait pas plus pour lancer la machine du sneaker game et donner naissance au tourisme de sneakers; une procession quasi-spirituelle va défiler le long de la côte Est, sur la route Interstate
1982 est une année charnière pour la société moderne : Joe Strummer (The Clash) courait le marathon de Paris, les emoji étaient utilisées pour la première fois, Belmondo épatait la nation avec “L’As des as”, la France entière s’essayait au moonwalk sur “Thriller” de Michael Jackson et «Chacun fait» de Chagrin d’amour, le Minitel faisait son apparition dans les foyers français, un rookie nommé Michael Jordan écrivait la première ligne de sa légende avec un shoot clutch en finale NCAA tandis que Bernard Hinault gagnait un énième Tour de France.
À une époque, la “valeur ajoutée” des marques de sport s’estimait en fonction des avancées technologiques. Or la formule secrète de Nike, le système AIR, n’était pas encore adaptée au basketball. Tout cela était sur le point de changer en 1982 grâce à l’Air Force 1.
95. Le design est régulièrement retravaillé, mais on ne sait pas exactement quand la White on white tige basse a fait son apparition, malgré le clin d’oeil du rappeur Pete Nice, sur les Air Force 1 basses dans la chanson “Outta My Way Baby” en 1993. Par contre, l’introduction de la tige mid, fut accompagnée d’une campagne d’ampleur “City Attack” en 1994, enrôlant les ambassadeurs de la street culture new yorkaise. Estampillées du logo “NYC” sur le velcro, elles vont être adoptées comme figure de proue de la ville et d’un quartier en particulier, Harlem, alias Uptown. Dans les mois qui suivront, on les retrouve aux pieds des hustlers, imités par les rappeurs du cru, puis dans les clips des stars internationales en recherche de street cred. Diddy, Missy, Jay-Z ou encore Fat Joe convertissent leurs fans par millions. Par ricochet, les Air Force 1 accèdent à la postérité. En fin stratège, la compagnie Nike avait planifié le pack et son fringant logo NYC pour démarrer une distribution internationale, les White on white allaient débarquer en France. Au milieu des années 90, de l’autre côté de l’Atlantique, dans l’Hexagone en pleine croissance économique, l’EDF 98 posait ses fondations et les discman arbitraient entre les sons “cainri “de Tupac à Biggie Small et “céfran” de la bande originale de “La Haine”. La jeunesse portait des jeans cartonnés deux tailles trop grandes, le polo rayé Brice et des baskets blamches vierges de toute sophistication. C’est dans ce contexte que débarquèrent les Air Force 1, vers 1993 dans les rayons des magasins Courir et Foot Locker. Mais surtout clandestinement dans les shops des Halles, comme Double Source ou sur les étals des puces de Clignancourt qui leur faisaient passer la frontière en douce dans les valises des vols NYC-CDG. Trouver une paire n’était pas facile. Quelques tiges mid, des basses parfois mais jamais, ô grand jamais, de tiges hautes qui pourtant pullulaient dans les rues de New York. La distribution morcelée et le design de la chaussure timorent le lancement. Trop grosse pour les lascars, pas assez sophistiquée pour les zoulous. Le public de l’Air Force 1 est une caste affiliée aux Etats-unis. Un cercle d’initiés, qui se reconnaissent d’un simple regard. La chaussure ne découle pas d’une mode franco-francaise, comme le fait remarquer le vétéran du hip-hop, Uncle Tex. Non, les Air Force 1 sont portées en réaction à une autre petite chaussure blanche, très appréciée par la jeunesse à une époque où les amateurs de hip-hop en France se divisent en 2 franges : • Les Lascars “jean plaqué, veste de survêtement, casquette de tennis et petites baskets blanches” et fervents supporters de rap français ; • Les Zoulous/Squales qui portent des pantalons baggys et des sapes XXL inspirées par les rappeurs américains! Les Air Force 1 sont la bannière de leurs revendications. Le clan Air Force 1 est composé de basketteurs prodigues, ayant foulé les parquets outre-Atlantique, et parmi la scène
Texte Johnny Kilroy Illustrations Wildchidzamz
AIR FRANCE ONE
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Depuis sa première commercialisation l’Air Force 1 s’est plongée dans le bain de jouvence des collaborations, lui permettant d’être continuellement connectée à la nouvelle génération. Ainsi pour ses 25 ans, en 2007, Nike a mis en place le tournoi de basket-ball “Rookie Game” réunissant sous la houlette de Maximilien N’Tary-Calaffard, les influenceurs de la street culture française, méthode inédite à l’époque, prémices du célèbre tournoi “Pigalle Basketball”.
Les Air Force 1 vont connaître leur âge d’or dans l’Hexagone au début des années 2000, lorsque les Américains gagnent la bataille de la rue et que le port du baggy se démocratise. Les basketteurs et les fans de hip-hop adoptent le look des rappeurs qui vantent les vertus des chaussures de basket-ball sur les chaînes musicales MTV, Trace et MCM. De Busta Flex à Diams en passant par Booba, les “Uptowns” sont des incontournables de la panoplie Hip-hop. Indissociables du courant musical, elles en ont arpenté des soirées, de “Hip Hop Loves Soul” aux “Mo’Diamonds” en passant par “Sneakers & Caps” qui fait des sneakers l’attribut indispensable des soirées dès 2004. Un dress code original à une époque où les jeunes se voyaient refuser l’entrée des clubs à cause de leurs tenues. Le fondateur Nicolas “Viny” Donato se souvient avec nostalgie qu’elles étaient le lieu de véritables défilés d’Air Force 1. Comme dans la S.A.P.E, il y avait une surenchère : C’était à celui qui viendrait au Gibus chaussé du modèle le plus exclusif.
Au moment où les sneakers commencent à faire frétiller le grand public, les caribéens s’invitent au grand bal de l’Air Force 1 avec un look populaire drivé par la Jamaïque et Porto Rico. Vêtus de débardeurs en filet et shorts baggy, les rois du Dancehall et du Reggaeton, ces adorateurs de la Mid marquent la cadence sur le riddim ; ce qui paraît tout à fait normal, lorsque l’on sait que New York abrite les plus grandes communautés jamaïcaine et portoricaine au monde. En France, la jeunesse antillaise s’ambiance place Carrée à Paris, chille du côté du lac de Sarcelles, zouke aux soirées du Palacio, haut lieu des nuits afro-caribéennes, et surtout wayne à la «Beach party de Toulouse” qui rassemble plus de 5 000 fêtards tous les ans. Les héros de cette génération s’appellent Sir Samuel, Krys ou encore Admiral T.
francaise, uniquement les DJ’s; car dans le milieu du hip-hop, ni les Bboys (danseurs), ni les MC’s (rappeurs) n’y prêtent attention. La première apparition dans un média est répertoriée en 1995 dans le clip “Honesty & Jalousie” aux pieds de l’un des DJs du plus américain des groupes francais, Alliance Ethnik. Un autre membre influent de la communauté arbore fièrement ses “Uptowns”. Bouboule, l’un des fondateurs du Secteur Ä assortit ses Air Force 1 colorées à ses “Khaki” façon West Coast. Il n’a guère besoin de cela pour s’affirmer dans ce collectif chantre des baskets blanches de marques concurrentes, mais il le fait avec brio. Bouboule est peut être le chaînon manquant d’une communauté d’adeptes des “Uptowns” qui se profilera un peu plus tard. On approche des années 2000 et, outre les basketteurs et les squales, la communauté antillaise forme le troisième bastion des Air Force 1 en France. Même si elles ont fait le bonheur de dizaines de millions d’exemplaires dans des milliers de versions différentes, le coloris blanc ton sur ton, reste, encore aujourd’hui, le plus prisé. Dans la jungle des sneakers, peu de modèles font jurisprudence. La Nike Air Force 1 est du cercle très fermé des vrais classiques qui resteront une fois la frénésie sneaker passée. Elle a tout de même réussi le tour de force de rentrer dans la culture populaire par 3 accès différents: Le sport, la musique et la mode.
Progressivement, l’Air Force 1 a cessé de trôner sur les collections des sneakers addicts, qui, par nature, voguent de nouveauté en nouveauté. La nouvelle génération lui préfère les running et ses look moins bulky. Quintessence du style, l’Air Force 1 est l’un des bestsellers de Nike avec pour preuve sa présence obligatoire dans le vestiaire des modeuses parisiennes vers 2014. Est-ce une conséquence directe de la collaboration entre le styliste italien et la maison de Beaverton? Sûrement !
Une année plus tard, en 2008, une campagne nommée “1World” dévoilait 2 collaborations françaises : L’une avec le magnat de la musique électronique Busy P et l’autre avec le rappeur Booba. Nike x PPP (Pigalle, Pain O Chokolat, Pompon) a été la troisième collaboration française. Stéphane Ashpool, fondateur de la marque Pigalle, a choisi ce modèle pour deux raisons, c’est un grand amateur de basketball et comme la célèbre chaussure, il est né en 1982.
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THIS IS PARIS
Camera MPY Style Max & Zab Models: Djoly (Diao Models), Jo, Sofiya Special thanks to JB
a fiy a S o aki t M rlo s au ie n te ie P Va ans n V e an d M lau talo es anc r St C ll an u y s l s jo r y Pu P us te a D et r Ch ss Pe nce au ed t a as Ch Fr s S did ch be tte A ut s D Ro se re o n s J u o au s Vo s ol Ch au te s ’ P nce Ch Ve c O St a olo y ar P M tes O’ err l t e c P e he r um ss Ma red rsc st au e F o Co Ch ol res h H P c u ss ren au T Ch
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Sofiya Veste Marc O’ Polo Chemise Soulland @zalando
Jo Trench Herschel Veste Marc O’ Polo Polo Marc O’ Polo
Djoly Polo Fred Perry
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Jo Veste Fred Perry Jupe New Man T-shirt Maison Labiche Batte Rawlings
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Djo l Ves y te M Ch ai so a Ch ussur n L ab a e Jea usset s Adid iche n W te s as O S T-s h i r ra n g l e t a n c e r i g i n als t Fr r ed Per ry
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Djoly Costum e El Gan so Pochett e Vans Chemise Gant
Jo Bas resil les Wolfo rd Chaussu res Gola Veste Fre d Perry Jupe New Ma n T-shirt M aison La biche Batte Ra wlings
Sofiya Vans Veste ns lon Va a Pa n t iko e i se R C he m
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SOMMAIRE ICÔNES Photo: Elisa Gomez Style: Max Remerciements: @austudioparis20, Claire Collet, Diane De Cadoudal, Dimitri, Lydiane
Kangol Bermuda Adidas Superstar
63 Mitchell and Ness Flight Jacket MA-1 Dr Martens Newton
62 GAS Perfecto Lee 101S
61 Dickies 874 Converse All Star Lo
60 Black Rainbow Varsity1 Pro Keds Royal hi
Sweat Mitchell and Ness Combinaison Kway Chaussures Dr Martens
Photo Wilee DA/ID Max Style Zab Ntaka Casting Diao Model Model Bass
FRESH
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SOMMAIRE
71 Doudoune Pyrenex Combinaison One Piece Tee shirt Vuarnet Banane Eastpak Chaussettes Stance Chaussures Dr Martens
70 Kway Vintage Kiliwatch Paris Chemise Vintage Kiliwatch Paris Jean Gant Chaussures Dr Martens
69 Casquette POC Teddy Nico Panda Tee shirt Santa Cruz Casque Skull Candy
68 Casquette Poc Teddy Nico Panda Tee shirt Santa Cruz Casque Skull Candy Pantalon Les ExpatriĂŠs Chaussures Dr Martens
67 Casquette Mitchell and Ness Teddy New Era Sweat Adidas Originals Osaka Jean Denim & Co Chaussures Dr Martens
66 Veste et chemise Wrangler x Peter Max Jeans Obey Chaussettes Stance Chaussures Dr Martens
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ls ina e g i t r rea sO ida ust C ance d t A s rt u M s S en ho t Yo sette art S + hir s Dr M s au ste Ve weat Ch ures S ss au h C
Art by Matthew Brian Bowens
SUBCULTURE CLASHES
La rue n’est pas la maison d’enfants de choeur, les tribus se sont affrontées durant des batailles épiques au 4 coins du monde
40’s U.S.A
PACHUCOS VS
SERVICEMEN
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60’s U.K
MODS VS
ROCKERS
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70’s Australie
SHARPIES VS
MODS
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80’s France
BONEHEADS VS
CHASSEURS
DOPPLEGANGER Photo Karen Mandeau DA Max Style Zab Ntaka HMU Louisa Kiehn
Cassandre Chemise Denim Studio Jean Lee Basket Superga Bijoux Claire’s
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SADE
“LOVE IS STRONGER THAN PRIDE” I won’t pretend that I intend to stop living But I can’t hate you
I won’t pretend I’m good at forgiving
Mmmm
Though I have tried
I still really really love you I still really really love you
Love is stronger than pride Mmmm I won’t pretend that I intend to stop living But I can’t hate you
I won’t pretend I’m good at forgiving
Mmmm
Although I have tried
I still really really love you Love is stronger than pride Mm mm mm mm mm
I still really really love you
Would be like
Sitting here wasting my time Waiting for the sun to rise It’s all too clear things come and go Sitting here waiting for you Would be like waiting for winter It’s gonna be cold Be snow
There may even
I still really really love you Love is stronger than pride Love is stronger
I still really really love you I still really love you Love is stronger than pride
Paroles: Andrew Hale / Helen Adu / Stuart Matthewman
Eddie David Ensemble Fred Perry Chemise Désaxés Wallabee Clarks Batte Rawlings Bijoux LCM
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SLICK RICK
“LA DI DA DI” Hit it! Aww yea!
She said uh, (It’s all because of you) She said what? (You went away)
Say what? (I’m feeling sad and blue) And now, my life is filled with rainy days. And I love you so, how much you’ll never know.
Now what was I to do
Cause you took your love away from me.
La di da di... la di da di, She’s cryin’ over me and she was feeling blue
Yea... La di, la di! Here comes your mother with those two little guys»
What? Ricky Ricky Ricky what?
I’ll give you all my love today.
(And if you give me that OK)
So we can go cruising in my OJ, and what?
She said (why don’t you give me a plan)
She put a finger in the face of MC Rick
But she gave chase, she caught up quick
So I broke the hell out like I had the chicken pox
She grabbed me closely by my socks
She said, «If I can’t have you (she can’t either»)
I tried to break it up I said, stop it, leave her
Something was wrong I said why is going on?
The bitch was strong, the kids was gone.
Slammed the child on the hard concrete
Punched her in the belly, and stepped on her (feet)
Hit Sally in the face and decked her in the (eye!)
Her mean mother steps up, says to me («Hi! «)
I said, «Don’t cry, (dry, your eye) You know what, you peep this, La di da di, we like to party. We don’t cause trouble, we don’t bother nobody. We’re... just some men that’s on the mic, We rock the mic (Right!).
And when we rock upon the mic, For all a y’all, keepin’ y’all in health. Just to see ya smile and enjoy ya’self. Cause it’s cool when you cause a cozy conditionin’, That we create, so that’s our mission, so listen, To what we say because this type of shit happens everyday. I... woke up around ten o’clock in the mornin’, Went to the bathroom to wash up,
Gave myself a (stretch up), a mornin’ yawn and... Had some soap on my face and my hand upon the cup, I said a (Mirror mirror!) on the wall... Who is the top choice of them all? Five minutes it lasted... the mirror said,
Somehow your words just hypnotize me
There was a rumble dumble, (You are you concieted bastard!).
Yo MC Rick my love is here to stay»
Doug E. Fresh y’all, give him a round of applause y’all,
To the tick tick uh ya don’t quit... hit it!
To the tick tock and you don’t stop
And with your wrinkled pussy, I can’t be your loverrrr!»
I said, «I am - go ask my mother
I says, «I’m thirty-four», she said, («Stop lying! «)
She said, «No you’re not,» then she starts crying
I said, «You can’t have me I’m too young for you miss»
I said, «Cheer up!» I gave her a kiss
The bitch been around before my mother’s born
And on and on and on she kept on
And I just love your jazzy ways Yo that’s true, that’s why we never have no beef, So then I washed off the soap and brushed the gold teeth. Then I got the files, for my fingernails.
Used «Oil of Olay» cause my skin gets pale. True to the night and on my behalf I put the bubbles in the tub so I could have a bubble bath. Clean, dry, was my body and hair, I threw on my brand new Gucci underwear. For all the girls I might take home, I got the Johnson’s Baby Powder and the (Polo Colonge). Fresh dressed like a millions bucks, threw on the Valley shoes Stepped out the house, stopped short, oh no!
Yea, what up
Doug E. Fresh!
And the fly green socks.
Then I dilly (dally) ran through a (alley),
Paroles: Douglas Davis / Richard Walters
I went back in, I forgot the... (my Kangol)
This was a girl playing hard to get
Bumped into my old girl (Sally) from the (Valley). So I said «What’s wrong?» cause she looked upset
Max Survêtement « Archive » Hummel Bob Kangol Bijoux LCM
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LL COOL J
“MAMA SAID KNOCK YOU OUT” I’ve been here for years
Don’t call it a comeback I’m rocking my peers Puttin’ suckers in fear a monsoon
Makin’ the tears rain down like Listen to the bass go boom Explosions, overpowerin’ Over the competition I’m towerin’ Wrecking shop when I write these lyrics That’ll make you call the cops Don’t ever compare
Don’t you dare stare, you better move Me to the rest that’ll all get sliced and diced Competition’s payin’ the price I’m gonna knock you out Mama said knock you out I’m gonna knock you out Mama said knock you out I’m gonna knock you out Mama said knock you out I’m gonna knock you out Mama said knock you out Don’t you call this a regular jam I’m gonna rock this land I’m gonna take this itty-bitty world by storm And I’m just gettin’ warm Just like Muhammed Ali They called him Cassius Watch me bash this beat like a skull Why do you riff with me
That you know I’ve beef with
Cause I might go Blaw!
And when I pull out my jammy get ready
The maniac psycho I’ll devour
The man of the hour, tower of power
When I rip and kill at will
understand
I’m gonna tie you up and let you That I’m not your average man
How you like me now?
When I gotta jammy in my hand
The ripper will not allow Listen to my gears shift
You to get with Mr. Swift or Rift,
Oh!
Damn! Listen to the way I slay
I’m blasting, I’m blasting I’m shafting Damage
Your crew
Kinda like shaft, so you can say Oh, English filled my mind, and I came
Destruction, terror, and mayhem
Damage
up with a funky rhyme I’m gonna knock you out Farmers (what) Farmers (what)
Pass me a sissy so sucker I’ll slay him
I’m ready (we’re ready)
Mama said knock you out
I’m gonna knock you out
Mama said knock you out
Get down
I think I’m gonna bomb a town
I’m gonna knock you out
Mama said knock you out
to rock Hard
‘Cause he gave me the strength
I gotta thank God
And my nine is easy to load
Cause I explode
Pull my lever
Don’t you never, ever
I’m gonna knock you out Mama said knock you out Shadow boxing when I heard you on the radio, UH I just don’t know But now I gotta new tour
What made you forget that I was raw
I’m gonna knock you out
I’m going insane Startin’ the hurricane
I’m gonna knock you out Mama said knock you out
Mama said knock you out
I’m gonna knock you out
Releasin’ pain
Unless you say my name
You can’t gain or maintain
I’m gonna knock you out
Mama said knock you out
Lettin’ you know
Rippin’
Paroles: Bobby F Ervin / George Clinton Jr. / Gregory Jacobs / James Mccants / James Todd Smith / Leroy Mccants / Marlon Williams / Sylvester Stewart / Walter Morrison / William Bootsy Collins
Mama said knock you out
Killin’ Pass the Old Gold
Diggin’ and drillin’ a hole
I’m gonna knock you out I’m gonna knock you out
Mama said knock you out Mama said knock you out I’m gonna knock you out I’m gonna knock you out
Mama said knock you out Mama said knock you out Shotgun blasts are heard
Vince Veste Vintage Kiliwatch Paris Pull Crew Neck Umbro Pantalon Cuir Just Fab Montre Casio Basket Vans Sk8 Hi
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THE CURE
“BOYS DON’T CRY” I would say I’m sorry If I thought that it would change your mind I have said too much
But I know that this time Been too unkind I try to laugh about it Cover it all up with lies I try and laugh about it Hiding the tears in my eyes Boys don’t cry
Because boys don’t cry
I would break down at your feet Plead with you
And beg forgiveness But I know that it’s too late And now there’s nothing I can do So I try to laugh about it I try to laugh about it
Cover it all up with lies
Because boys don’t cry
Hiding the tears in my eyes
I would tell you That I loved you But I know that it’s no use
If I thought that you would stay
Gone away
That you’ve already
Pushed you too far
Misjudged your limit Took you for granted I thought that you needed me more Now I would do most anything But I just keep on laughing
To get you back by my side Hiding the tears in my eyes Boys don’t cry
Because boys don’t cry Boys don’t cry
Paroles: Michael Dempsey / Robert Smith / Lol Tolhurst
Emeraude_Saphir Lunettes de soleil Wasted Veste LCM Écharpe Primark Pull Kaporal Jean April 77 Shoes Dr Martens
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RICK JAMES
The kind you don’t take home to mother
She’s a very kinky girl,
It’s such a freaky scene.
When I get there she’s got incense, wine and candles
«Room 714, I’ll be waiting.»
Three’s not a crowd to her, she said
“SUPER FREAK”
Once you get her off the street.
She will never let your spirits down,
The girl’s a super freak
That girl is pretty wild now The kind of girl you read about
She likes the boys in the band, When I make my move to her room,
In the new wave magazines.
She says that I’m her all time favorite It’s the right time, she’s never hard to please.
Every time we meet.
I’d really like to taste her
The girl’s a super freak
That girl is pretty kinky The girl’s a super freak
She’s all right, she’s all right
That girl is pretty wild now
In the new wave magazines.
She’s a super freak, super freak,
That girl’s all right with me yeah.
The kind of girl you read about
The girl’s a super freak
Temptations sing, oh, super freak,
She’s super freaky, super freak, super freak.
That girl is pretty kinky I’d really like to taste her
She’s a very kinky girl,
Super freak, the girl’s a super freak, oh.
Every time we meet. She’s all right, she’s all right
The kind you don’t take home to mother
That girl’s all right with me yeah. She’s a super freak, super freak,
Paroles: Alonzo Miller / Rick James
Once you get her off the street.
She will never let your spirits down,
She’s super freaky, super freak, super freak. She’s a very special girl, From her head down to her toenails In a limousine.
Yet she’ll wait for me at backstage with her girlfriends,
Kate Chapeau Stetson Body Molly bracken Brassière Pretty Little Thing Tutu Molly Bracken Chaussettes Stance Chaussures Art
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MADONNA
Express yourself Express himself
(You’ve got to make him) Hey, hey, hey, hey Express what he’s got, oh baby ready or not
So if you want it right now, make him show you how
Try to carry on, but he just won’t get it
“EXPRESS YOURSELF” Come on girls To express himself
He’ll be back on his knees
Think about the love he once had
And when you’re gone he might regret it
Do you believe in love? (You’ve got to make him)
‘Cause I got something to say about it And it goes something like this Hey hey
To lift you to your higher ground
What you need is a big strong hand
Express himself Don’t go for second best baby You know, you know, you’ve got to
Make you feel like a queen on a throne
Put your love to the test Make him express how he feels
Express yourself
So please
(You’ll never come down)
Make him love you till you can’t come down
And maybe then you’ll know your love is real You don’t need diamond rings Fancy cars that go very fast
Or eighteen karat gold You know they never last, no, no
Express himself
(You’ve got to make him) Hey, hey, hey, hey
What you need is a big strong hand
So if you want it right now, make him show you how
To lift you to your higher ground Make you feel like a queen on a throne
Express what he’s got, oh baby ready or not Express yourself
(You’ll never come down)
(You’ve got to make him)
Make him love you till you can’t come down
But he needs to start with your head
Hey, hey
So you can respect yourself
Long stem roses are the way to your heart Satin sheets are very romantic
Express what he’s got, oh baby ready or not
So if you want it right now, then make him show you how
What happens when you’re not in bed You deserve the best in life Second best is never enough
Paroles: Madonna / Stephen Bray
So if the time isn’t right then move on
(Baby on your own)
You’ll do much better baby on your own
Loïc Pantalon Dickies Caleçon Saxx Basket One Star Converse
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THE GAME
“HATE IT OR LOVE IT” I’m from Compton where the wrong colors be cautious I stay strapped like car seats
One phone call will have ya body dumped in Marcy Been bangin since my lil nigga Rob got killed for his Barkley’s
Told Banks when i met him imma ride
Air Max 95s
That’s 10 years I told Pooh in 95’ I’d kill you if you try me for my
Ya, let’s take em back And if I gotta die rather homicide
See how time fly?
Now i’m goin back to Cali with my Jacob on
I ain’t have 50 Cent when my Grandmomma died
Uh huh
Confusion occurs comin up in the cold world
Comin up I was confused my momma kissin a girl
One of them gold ropes
I wanna live good, so shit I sell dope for a fo-finger ring
My favorite rapper used to sing ch-check out my melody
And I ain’t going nowhere, so you can get to know me)
(Go ‘head envy me, I’m rap’s M.V.P
And I’m gon’ shine, homie, until my heart stop
Hate it or love it, the underdog’s on top
Daddy ain’t around probably out commitin felonies
NaNa told me if I pass could get a sheep skin coat
Losers lose, winners win
From the beginnin to the end
If I can move a few packs and get the hat, now that’d be dope
The cold world that we in
This is real we ain’t got to pretend
Tossed and turned in my sleep that night Different day same shit, ain’t nothing good in the hood
Enough of me nigga now listen to Game
Is full of pressure and pain
Woke up the next morning niggas done stole my bike I’d run away from this bitch and never come back if I could
Used to see 5-0 throw the crack by the bench
Hate it or love it the underdog’s on top And I’m gonna shine homie until my heart stop
My moms happy she ain’t gotta pay the rent And she got a red bow on that brand new Benz
Now i’m fuckin with ~5-0~ it’s all startin to make ~sense~
And I ain’t goin nowhere so you can get to know me
Waitin on Sha Money to land sittin in the Range
I’m raps MVP Hate it or love it the underdog’s on top
When there’s kids starvin
Thinkin how they spend 30 million dollars on airplanes
Go head’ envy me
And I’m gonna shine homie until my heart stop I’m raps MVP
I wanna know what’s goin on like i hear Marvin
Pac is gone and Brendas still throwin babies in the garbage
Go head’ envy me And I ain’t goin nowhere so you can get to know me
Whenever I’m in the booth and i get exhausted
No school books they use that wood to build coffins
I love ya Ma’
I think what if Marie Banker got that abortion
On the grill of my lowrider I’ll fo-five em
Paroles: Andre Lyon / Marcello Valenzano / Ronald Baker / Jayceon Taylor / Norman Harris / Allan Felder / Curtis Jackson
Guns on both sides right above the gold wires Kill a nigga on my song but really do it Thats the true meaning of a ~ghostwriter~ Believe you me homie i know all bout losses
10 g’z will take ya daughter out of Air Forces
Gwen Sweat Nico Panda Lunettes Cazal Bijoux LCM
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RICK ROSS
“EVERYDAY I’M HUSTLIN’” Everyday I’m hustlin’
Yeah I balls a lot, nah I owns the team Ricky Ross, Roc-A-Fella, I owns the scene It ain’t no coincidence that my age is a kilo
Stop playin’ with me lames y’all not my equal
which means that I’m gordo
Which means that I’m pordo,
I’m a walkin’ memorial
Which means that I use a G4, like an auto
Hey, let’s go
So nigga just let that cause go
I’m legendary for whippin’ whippin’ that hard
Snowman bitch, I don’t even wear the same draws
Hustle, hustlin’ hustlin’ Hustle, hustlin’ hustlin’
look like bowling balls
Flat screens on my walls, floors
Hustle, hustlin’ hustlin’ Everyday I’m hustlin’
my nigga hit them streets
It’s over for you clowns soon as I see you ridin’ homie, but that ain’t hard enough
I know Big Meech, the real Big Meech
Everyday I’m hustlin’
Everyday I’m hustlin’
Everyday I’m, everyday I’m, everyday I’m hustlin’ I stack big faces, I stack small faces
You know me I might pull up in an armored truck
Everyday I’m hustlin’
Everyday I’m hustlin’
Ev-ev-ev-everyday I’m hustlin’
I got a dirty mouth but my kicks is clean Them folks ridin’ hid the pots and the triple beams
I stack all faces, squares white as pillow cases
Hit the Dodge spot I must’ve copped six Magnums
Ev-ev-ev-everyday I’m hustlin’ everyday I’m hustlin’
Ev-ev-everyday I’m, everyday I’m, Everyday I’m hustlin’ hustlin’ hustlin’ hust-hustlin’ Hustle real hard
Sheet mix, remix still talkin’ white bricks
Testarossa ride, like I’m on a coaster ride
Feds on my tail, you know them boys’ll six flag ya
Marriott suite, I must’ve used six magnums
Hustle real hard
still talkin’ white shit
Two million records sold and I’m
Hustle, hustle real hard
Hustlin’ hustlin’
Hustle, hustle real hard
you can’t see the facts
I’m the fuckin’ future nigga, what
Hustle-hustlin’ hustlin’ Hustle, everyday I’m, everyday I’m
Hold up
They come cross the border, I’m fulfillin’ ya order
the one ya need to ask
Ya want them pretty things, I’m
Everyday I’m
Who you haters think you talkin’
charges get brought up
But the second ya bought ‘em, Fed I’m whippin’ the case, like I’m whippin’ the base
to, I’m the fuckin’ boss I’m in the air I don’t hear niggaz corny raps
how good does it taste
Look at daddy in face now tell me
White on white, G4, hater get lost Yeah nigga Hov is back, that nigga Hov is back
Willie Fal-con, I’m the Dow Jones
I got a honey bun, no not a chick I got a honey bun, millions nigga
We never steal cars, what I’m puttin’ miles on
Down South where them D-Boys ground zones
My shit bigger than your’s, at the biddin’ wars
Thirty feet, it cost a couple hundred thousand
I got couple hundred ‘em become the hundreth one
Ninety-nine problems prick, don’t ‘Less you got a hundred lives
just a bigger draw
I’m the one they biddin’ for, dog I’m I’m in the distribution, I’m like Def Jam
murder bout a hundred, uh
Release fish scales, scales on my desk man
We don’t resort to violence, we on resorts and islands they thought you was lyin’
Paroles: Andrew Harr / Jermaine Jackson / William Roberts
With linen shorts and shades, case My Louis slippers, Polo top Linen shorts so my balls don’t get hot, ha ha
Peppa Body Pretty Little Thing Costume Marithe &Franรงois Girbaud Chaussures JM Weston
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JANELLE MONÁE
“Q.U.E.E.N”
I can’t believe all of the things they say about me Walk in the room they throwing shade left to right They be like ooh, she’s so fun face And I just tell em, cut me up, and get down They call us dirty cause we break all your rules down And we just came to act a fool, is that all right? (Girl, that’s alright) They be like, ooh let them eat cake But we eat wings and throw them bones on the ground Am I a freak for dancing around? Am I a freak for getting down? I’m coming up, don’t cut me down And yeah I wanna be, wanna be Is it peculiar that she twerk in the mirror? And is it true we’re all insane?
And am I weird to dance alone late at night? And I just tell ‘em, no we ain’t and get down I heard this life is just a play with no rehearsal And tell me what’s the price of fame?
I wonder will this be my final act tonight Am I a sinner with my skirt on the ground?
Am I a freak for getting down?
Am I a freak for dancing around? I’m coming up, don’t cut me down And yeah I wanna be, wanna be
I wanna love who I am
Even if it makes others uncomfortable
I will love who I am
Even if it makes other uncomfortable
Don’t mean a thing
Dance ‘til the break of dawn I can’t take it no more Baby, we in tuxedo groove Monae and E Badu We got the drums so tight
Crazy in the black and white Baby, here comes the freedom song Baby there’s melody
Too strong we moving on Show you another way This joints for fight unknown But you gotta testify
Come home and sing your song
No, no, the booty don’t lie
Because the booty don’t lie Oh no, the booty don’t lie Uh, I asked a question like this Are we a lost generation of our people? Add us to equations but they’ll never make us equal So why ain’t the stealing of my rights made illegal?
She who writes the movie owns the script and the sequel They keep us underground working hard for the greedy My crown too heavy like the Queen Nefertiti
But when it’s time pay they turn around and call us needy Gimme back my pyramid, I’m trying to free Kansas City Mixing masterminds like your name Bernie Grundman
Yeah, keep singing and I’mma keep writing songs
And even when you edit me the booty don’t lie
You can take my wings but I’m still goin’ fly
Well I’m gonna keep leading like a young Harriet Tubman
And is it rude to wear my shades?
Say is it weird to like the way she wear her tights?
I’m tired of Marvin asking me, What’s Going On?
Hey brother can you save my soul from the devil?
Am I a freak because I love watching Mary? (Maybe)
And while you’re selling dope, we’re gonna keep selling hope
Categorize me, I defy every label
March to the streets cause I’m willing and I’m able Say will your God accept me in my black and white?
Will you be electric sheep?
We rising up now, you gotta deal you gotta cope
Hey sister am I good enough for your heaven? Will he approve the way I’m made?
Paroles: Devon Wright / Paul Terence Statham
Or will you preach?
Electric ladies, will you sleep?
Or should I reprogram the programming and get down?
Am I a freak for getting down?
Am I a freak for dancing around?
And yeah I wanna be, wanna be
I’m coming up, don’t cut me down
Leny Chapeau Stetson Lunettes Smith Veste en jean Kiliwatch Paris Tee shirt Obey Jeans Denim Studio Basket All Star Chuck Taylor Converse
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GUNS AND ROSES
“NOVEMBER RAIN” Sometimes I need some time on my Own Sometimes I need some time all alone Everybody needs some time On their own Don’t you know you need some time all alone And when your fears subside And shadows still remain, oh yeah I know that you can love me When there’s no one left to blame So never mind the darkness We still can find a way ‘Cause nothin’ lasts forever Even cold November rain
When I look into your eyes I can see a love restrained But darlin’ when I hold you Don’t you know I feel the same Nothin’ lasts forever And we both know hearts can change And it’s hard to hold a candle In the cold November rain
Don’t ya think that you need somebody Don’t ya think that you need someone Everybody needs somebody You’re not the only one You’re not the only one
Paroles: Slash / Izzy Stradlin / Duff Mc Kagan / Darren A Reed / Matt Sorum / W. Axl Rose
Don’t ya think that you need somebody Don’t ya think that you need someone Everybody needs somebody
Don’t ya think that you need somebody Don’t ya think that you need someone Everybody needs somebody You’re not the only one You’re not the only one
Don’t ya think that you need somebody Don’t ya think that you need someone Everybody needs somebody You’re not the only one You’re not the only one
We’ve been through this such a long long time Just tryin’ to kill the pain, oo yeah But love is always coming and love is always going And no one’s really sure who’s lettin’ go today Walking away If we could take the time To lay it on the line I could rest my head Just knowin’ that you were mine All mine So if you want to love me Then darlin’ don’t refrain Or I’ll just end up walkin’ In the cold November rain Do you need some time on your own Do you need some time all alone Everybody needs some time On their own Don’t you know you need some time all alone I know it’s hard to keep an open heart When even friends seem out to harm you But if you could heal a broken heart Wouldn’t time be out to charm you
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LESOMMAIRE CLOSET MAG 15