COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

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NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

cooperateur.coop

VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Vision 2020 à La Coop fédérée Une vision d’avenir La classe moyenne agricole En train de disparaître ?


C’EST QUI LE CORIACE MAINTENANT? Suppression exceptionnelle des mauvaises herbes avec le NOUVEAU Enlist DuoMC PRATIQUEMENT NON volatile Potentiel MINIMAL de dérive physique Un SYSTÈME FACILE D’UTILISATION pour les nouveaux hybrides exceptionnels de maïs EnlistMC

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SOMMAIRE ÉDITION NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

VOTRE VIE

VOS AFFAIRES

VIE COOPÉRATIVE 5 6 8 10

AFFAIRES AGRICOLES 20 Ferme laitière Floroma — forcer moins,

ENTRE NOUS Ghislain Gervais*

alimenter mieux, produire plus

MA COOP

26 L’EFFET BOEUF Bruno Langlois* 27 Porc — Alimentation de précision

PAUSE PENSÉE Colette Lebel* Vision 2020 : Vision d’avenir

en engraissement, où en sommes-nous ?

30 Ferme avicole Monique Beaudry

12 Rencontre CUMA :

bâtiment techno, performances de haut niveau

ressourcement, réflexion, action !

34 Les pommes de terre Mamzells contre-attaquent !

VIE AGRICOLE

38 La France agricole cherche sa voie, sans les quotas 46 De l’eau en quantité, dans

16 Famille dysfonctionnelle : entreprise vouée à l’échec

des abreuvoirs de qualité

18 ZOOM VOTRE VIE

48 Calendrier des journées acéricoles 2018

AFFAIRES ÉCONOMIQUES 50 La classe moyenne en agriculture est-elle en train de disparaître ?

54 Hausse des taux d’intérêt — impact sur l’agriculture 56 ZOOM VOS AFFAIRES

Site Web : www.cooperateur.coop Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine

* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

FORCER MOINS, ALIMENTER MIEUX, PRODUIRE PLUS

Famille 38

dysfonctionnelle entreprise vouée à l’échec

16

LES POMMES DE TERRE MAMZELLS

BÂTIMENT TECHNO, PERFORMANCES DE HAUT NIVEAU

HAUSSE DES TAUX D’INTÉRÊT

CONTREATTAQUENT !

30

20

34

IMPACT SUR L’AGRICULTURE

54 COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

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VIE FAMILIALE

VIVRE AVEC UN ENFANT « DIFFÉRENT » ABONNEMENT : VERSION PAPIER

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Membres : 11,29 $ / année Non-membres : 1 an : 30 $ 2 ans : 45 $ 3 ans : 60 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

VOLUME 46, NO 8 | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Pascal Labranche, Bruno Langlois, Colette Lebel, Pierre Lessard, Nicolas Mesly, Laurent Trudel

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

Graphistes Bernard Diamant, Simon Fortin Webmestre Ricardo Silva Photographes Pierre Cadoret, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Nicolas Mesly Page couverture Bernard Diamant Impression Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateurr et sur son site Internet ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 info@relationsmedia.ca Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada àà:: Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

PHOTOS : 123RF (HAUT); PATRICK DUPUIS (BAS)

Éditeur Jean-François Harel

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

110349-11-17

Le Coopérateurr est publié huit fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.


ENTRE NOUS

LE SCANDALE GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, GHISLAIN.GERVAIS@LACOOP.COOP

AVEC LA SAISON des récoltes qui battait son plein, vous avez peut-être manqué le scandale de l’heure. Je ne parle pas ici du scandale de Hollywood, avec Harvey Weinstein, ni de ceux de chez nous, avec Gilbert Rozon et Éric Salvail, qui soulèvent des questions de société préoccupantes. Non, je parle d’un scandale qui n’a pas eu la couverture de presse qu’il mérite, étant donné que

appels d’offres publics, ou encore d’une clause qui mettrait fin à l’ALÉNA après cinq ans. Nombreux sont ceux qui pensent que ces demandes ont pour seul objet de faire dérailler les négociations et de justifier le retrait américain de l’ALÉNA. Le Canada et le Mexique ont eu la bonne attitude dans ce contexte, en gardant la tête froide

les trois autres ont pris toute la place. Alors qu’un retrait de l’Accord de libre-échange nord-amér icain est quelque chose que le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, et le président Trump évoquent régulièrement et considèrent comme une solution de rechange à un nouvel accord avec le Mexique et le Canada, le Bureau du représentant américain au commerce n’a analysé aucun scénario sur ce que signifierait la fin de l’ALÉNA pour les États-Unis. L’ALÉNA est pourtant un des plus importants accords commerciaux, en ce qu’il a créé la plus vaste zone de libre-échange au monde, regroupant près de 480 millions de personnes. Chaque minute, il y a pour 1,4 million $ de produits et services

devant ces demandes inadmissibles et en disant vouloir poursuivre la négociation jusqu’à ce qu’on en arrive à un accord gagnant-gagnant. Mais compte tenu de la faible population de notre pays, l’économie canadienne a besoin du commerce international pour prospérer et, à cet égard, il est intéressant d’entendre que les négociations pour la conclusion du Partenariat transpacifique (PTP) sans les États-Unis semblent sur la bonne voie. Le Japon est le deuxième marché en importance pour le porc québécois, et la conclusion l’an dernier d’une entente de libre-échange entre le Japon et l’Union européenne pourrait nous placer dans une situation précaire si nous n’obtenons pas les mêmes conditions d’exportation.

échangés entre le Canada et les États-Unis – soit près de 750 milliards $ d’échanges l’an dernier. De l’avis de beaucoup, l’idée que l’administration Trump prenne des décisions qui affecteront des millions d’emplois américains sur la seule base de l’idéologie, et sans véritable analyse éco-

Il faudra cependant être vigilant pour que les concessions consenties dans la négociation initiale de l’ALÉNA, dans les secteurs sous gestion de l’offre, afin de satisfaire nos voisins américains, ne soient pas reconduites de facto dans la nouvelle entente. Il faudrait aussi que nos gouvernements comprennent que, pour nourrir une population en croissance dans un contexte de conditions climatiques extrêmes, ils devront développer et partager une vision qui prendrait davantage en compte le fait que les denrées alimentaires ne sont pas que des objets de commerce, mais des

PHOTO : MARTINE DOYON

nomique, est un fait effrayant. Ce gouvernement improvise. La situation appellerait pourtant à une approche structurée. La renégociation visant la modernisation de l’ALÉNA crée de l’incertitude et perturbe les chaînes d’approvisionnement et de valeur nord-américaines, ce qui freinera les investissements. Pas nécessaire d’y ajouter la menace d’un chaos économique. Dans ce contexte, pas surprenant que le gouvernement américain ait déposé sur la table de négociation une demande en vue de mettre fin à la gestion de l’offre et de bénéficier d’un accès total au marché canadien du lait, des œufs et de la volaille. Cette demande s’ajoute à une série de positions controversées : la demande que 50 % des pièces automobiles soient fabriquées en sol américain; l’abolition du mécanisme de règlement des différends; l’introduction du Buy American Act, qui restreindrait l’accès des entreprises canadiennes aux

biens de nécessité vitale, qui portent en eux une forte charge culturelle. En somme, il faut cesser d’utiliser l’agriculture et l’alimentation comme monnaie d’échange pour d’autres enjeux de commerce. Je vous laisse sur ces réflexions et vous souhaite à l’avance un joyeux temps des Fêtes, loin de ces préoccupations.

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UNE FÊTE POUR L’UNION DE 3 COOPÉRATIVES

LA WEBSÉRIE LA COOP GAGNE UN PRIX

Vous avez été nombreux à visionner les capsules de la première websérie La Coop, qui portait sur l’agriculture de précision et dont le titre était La précision au quotidien. Les producteurs Alain Brisson (de la Ferme A.R. Brisson) et Jacques Côté (de la Ferme MJC), producteurs de grandes cultures, étaient les vedettes de cette websérie, qui a remporté, le samedi 30 septembre, le Parchemin d’or des prix Roger-Blais, décernés par l’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agroalimentaire (ACRA). Ces prix visent à souligner les meilleures communications d’entreprise de l’année dans le secteur agroalimentaire. Pour visionner ou revisionner cette websérie : cooperateur.coop/webserie

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JAE : LA FERME AUX PETITS OIGNONS SE DISTINGUE

C’est le 30 août que se tenait à Drummondville la 36e édition du gala du concours des Jeunes Agriculteurs d’Élite (JAE) du Canada, section Québec. Véronique Bouchard et François Handfield, propriétaires de la Ferme Aux petits oignons, spécialisée en production maraîchère biologique à MontTremblant, ont remporté les grands honneurs. Les autres finalistes étaient Jacques Cloutier et Julie Bourdeau, de la Ferme Amico, à Lévis, spécialisés dans la production d’œufs de consommation, ainsi que Marie-Pierre Dubeau et Sébastien Grandmont, de la Ferme Le Petit Mas, à Martinville, producteurs d’ail et de fleur d’ail. Véronique et François deviennent ainsi les représentants québécois au volet pancanadien du concours, qui se tiendra du 30 novembre au 3 décembre à Penticton, en Colombie-Britannique. Les grands gagnants nationaux seront dévoilés le 1er décembre. La soirée de gala honore des agriculteurs et agricultrices de moins de 40 ans pour leurs performances exceptionnelles en gestion d’entreprise. 6

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En août dernier, l’évènement Mariage 3 = 1 a eu lieu pour célébrer la fusion des coopératives des Frontières, Uniforce et AgriEst. Près de 300 personnes – membres, employés et invités spéciaux – ont eu l’occasion de fraterniser, chanter et taper du pied, aux Polo Parc Farms, à Sainte-Marthe ! Sylvain Brault et Bruno Dubuc, respectivement président et directeur général de La Coop Unifrontières, ont accueilli personnellement tous les invités. Le président a adressé ce message aux participants : « L’union des trois coopératives est un pas vers le futur. Nos coops ont eu la capacité, à travers les années, de remettre en question leur pertinence auprès de leurs membres et de s’adapter afin de toujours répondre à leurs besoins. » Plusieurs activités récréatives étaient au programme, dont la prestation de Louis Racine, producteur laitier de Casselman, en Ontario, appelé le cultivateur chantant. Les profits des ventes de boissons ont été versés à deux organismes de la région, soit Au cœur des familles agricoles et la Fondation du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario Photo (crédit : INFOsuroit.com – Jeannine Haineault). Sylvain Brault et Bruno Dubuc, respectivement président et directeur général de La Coop Unifrontières

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LA COOP UNIVERT LANCE UN PROGRAMME D’AIDE AUX PRODUCTEURS

La Coop Univert a mis sur pied un programme d’aide novateur, offert gratuitement à ses membres. Il a été mis en place avec la collaboration du CRESS PAE (Centre de recherche et d’expertise en service de santé – Programme d’aide aux employés), un centre multidisciplinaire qui offre aux employeurs différents programmes liés aux besoins psychosociaux des individus, afin de favoriser leur mieux-être. Le Programme d’aide aux producteurs membres (PAPM) est avant tout un programme de prévention. C’est un service de consultation professionnel qui permet à un membre de discuter confidentiellement de ses difficultés et de ses préoccupations, afin de trouver une solution rapide, adéquate et gratuite. Les membres font appel librement et volontairement au service offert dans le cadre du PAPM. Une ligne téléphonique personnalisée est à leur disposition 24 heures par jour, sept jours par semaine. Le programme inclut trois heures de consultation par an pour chaque producteur membre de La Coop Univert. Ce service est renouvelé le 1er mai de chaque année.


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PAUSE-PENSÉE

SILOS ET PONCEAUX

NOUS SOMMES à l’ère de l’information. Plus

presque, en bénéficie à très peu de frais.

efforts concertés pour le bien commun, à la simple reconnaissance de l’autre dans sa différence. Les positions se cristallisent. On ne se comprend plus. On se méf ie. On se confronte. Danger. Plus que jamais, une bonne culture générale devient nécessaire au maintien harmonieux de notre vie en société. Les cours

Quelle avancée pour l’humanité ! Grâce aux savants calculs algorithmiques, les résultats que nous obtenons en interrogeant Internet tirent leur pertinence des recherches que nous, ou des gens comme nous, avons déjà effectuées. Et c’est très utile, étant donné la formidable quantité d’information disponible ! Ainsi, par quelque obscur amalgame, la machine nous assigne des préférences et nous offre des contenus qui devraient nous intéresser. Nous pouvons alors approfondir nos théories, accroître nos connaissances et nous joindre à des réseaux de gens qui s’intéressent aux mêmes choses que nous. Facile et passionnant !

d’histoire et de philosophie, comme autant de fenêtres sur le monde, doivent être maintenus et valorisés. L’éducation à la coopération, par ailleurs, devrait être incluse dans tout parcours scolaire, parce que la coopération oblige au dialogue, à l’ouverture aux autres, à l’empathie. Impérativement, il nous faut des espaces de connaissance partagée, qui agissent comme autant de ponceaux permettant les échanges pluralistes, sains et respectueux. Pour reprendre l’idée de Peter Drucker, auteur de nombreux livres, il nous faut être des femmes et des hommes en forme de T. La partie verticale de la lettre T représente la connaissance pointue que nous avons acquise,

Il y a par contre un côté sombre. Autrefois, la simple lecture d’un journal nous exposait à toute l’information disponible, que cela nous plaise ou non. Nous devions lire, minimalement, les grands titres pour ensuite décider si nous allions poursuivre la lecture ou non. Avec Internet, l’information vient à nous selon des préférences assignées; c’est comme si on nous offrait désormais une encyclopédie tronquée, dont on n’aurait conservé que les pages que les gens comme nous préfèrent habituellement. Et sans nous en rendre compte, nous nous enfonçons de plus en plus dans nos paradigmes. Nous nous érigeons d’immenses silos

notre expertise, mais la partie horizontale nous amène à rester ouverts, à coopérer avec les autres, qui, étant différents de nous, ont quelque chose à nous apprendre. De son côté, Yves Citton, professeur à l’Université Grenoble-III et auteur de Pour une écologie de l’attention, recommande d’adopter, pour s’informer, « des stratégies de dispersion permettant, par le jeu du hasard et de l’intuition, de trouver ce que l’on ne cherche pas. Et ainsi de se connecter à d’autres points de vue qui nous amènent à enrichir, élargir, nuancer notre compréhension du monde. » Certes, les technologies de l’information

de croyances, jamais mises au défi par ceux qui ne pensent pas comme nous. Et c’est très confortable, avouons-le. Mais attention : c’est ainsi que les opinions se polarisent. On ne sait plus où se situe l’autre qui pense différemment, lequel ne sait pas davantage où on se situe. On en vient même à oublier qu’il existe d’autres perspectives, d’autres courants de pensée que ceux auxquels on adhère. Il devient alors impossible de parvenir à un véritable partage, à des

ouvrent de fantastiques possibilités, de la création de nouvelles solidarités au renouvellement de la démocratie dans un univers pair-à-pair. Il y a là un incroyable potentiel. Mais prenons garde aux gigantesques silos en émergence : ils pourraient appauvrir la pensée humaine, nous couper de la diversité des opinions et nourrir le conformisme béat. Assurons-nous donc de bien entretenir nos ponceaux et de nous y pointer de temps en temps.

besoin d’accumuler les coûteuses encyclopédies à la maison ou de se déplacer en bibliothèque pour les consulter : on trouve réponse à tout, très facilement, en interrogeant Internet. L’accès à la connaissance n’est plus un luxe réservé à l’élite. Tout le monde, ou Impérativement, il nous faut des espaces de connaissance partagée, qui agissent comme autant de ponceaux permettant les échanges pluralistes, sains et respectueux.

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

PHOTO : MARTINE DOYON

COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP


SALON DE L’AGRICULTURE


| VIE COOPÉRATIVE

VISION 2020, VISION D’AVENIR PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK DUPUIS, AGRONOME

Gaétan Desroches (à gauche) et Ghislain Gervais (à droite)

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017


LE RÉSEAU LA COOP S’APPRÊTE À VIVRE UN DES PLUS IMPORTANTS VIRAGES DE SON HISTOIRE. LE PROJET VISION 2020 LE MÉTAMORPHOSERA EN UNE ENTITÉ PLUS EFFICACE, AGILE ET RENTABLE, AU PROFIT DES PRODUCTEURS ET DE LEURS COOPÉRATIVES. ENTREVUE AVEC GHISLAIN GERVAIS ET GAÉTAN DESROCHES, RESPECTIVEMENT PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION DE LA COOP FÉDÉRÉE.

Coopérateur : Rappelez à nos lecteurs d’où vient l’idée du projet Vision 2020 ? Et pourquoi, selon vous, estil essentiel ? Ghislain Gervais : Le projet résulte d’une vaste consultation et d’un exercice de planification stratégique réseau qui se sont échelonnés sur deux ans. Les coopératives se consolidaient déjà entre elles. Le grand constat, c’est que d’année en année, la performance financière de nos coopératives diminue et que les marges agricoles sont sous pression. Les exploitations agricoles aussi se consolident et prennent de l’expansion. De même, les grandes enseignes de l’agricole fusionnent et mettent de la pression sur les marchés. Les producteurs s’attendent à de nouveaux services et font pression sur leurs fournisseurs, en l’occurrence leurs coopératives. Celles-ci nous demandent d’améliorer la situation. Une consolidation coordonnée devenait nécessaire, en plus d’un changement des pratiques d’affaires. Une coopérative en difficulté, c’est un patrimoine accumulé par deux ou trois générations qui se dilapide. C’est un peu perdre ce qui est notre ADN depuis plus de 95 ans. Il fallait réagir. Concrètement, comment prendra-t-il forme sur le terrain ? GG : La première étape, c’est la consolidation des coopératives. Elle leur permettra d’atteindre la masse critique nécessaire pour réaliser les investissements qui assureront le développement de leur secteur agricole, pensons aux technologies numériques et aux outils d’aide à la décision. Grâce à de nouvelles ressources financières, elles pourront élaborer des activités structurantes et étendre leur chaîne de valeurs. Une coopérative vouée à l’agricole, de petite taille, n’y arriverait pas. Gaétan Desroches : Dans un deuxième temps, les coops consolidées créeront, dans le secteur agricole, un partenariat avec La Coop fédérée, grâce à des actifs communs, sous la forme d’une coentreprise 50-50 (joint-venture). Les coops demeureront les spécialistes du détail dans le secteur agricole, et la relation de proximité avec les membres restera entièrement entre leurs mains. Ce qui change, ce sont les processus derrière cette relation. Nous avons organisé un modèle d’affaires sans intermédiaire (one-step), plus agile, qui établit un lien direct aux producteurs. Un produit ne passera plus entre les mains de La Coop fédérée puis d’une coopérative avant d’arriver à la ferme. Quel est l’avantage des coentreprises ? GG : C’est un modèle que nous connaissons. Nous en avons une cinquantaine d’établis au Canada, notamment

avec le réseau des Agromarts. La coentreprise favorise la proximité et donne un accès direct aux décideurs. On travaille à un niveau. On arrête de se lancer la balle d’un échelon à l’autre : expert-conseil, directeur des ventes, directeur général, etc. On reste branché sur la réalité du terrain et les attentes des producteurs. À elle seule, la consolidation des coopératives entraînera des économies annuelles récurrentes de 15 millions $, mais ce sont les coentreprises qui procureront l’agilité commerciale. Que répondez-vous aux producteurs et coopératives qui manifestent des inquiétudes quant à l’avenir de leur réseau ? GG : La principale inquiétude du producteur, c’est le maintien de sa relation avec son expert-conseil et sa coopérative. Elle ne changera pas. C’est l’arrière-boutique qu’on réorganise. Nous outillerons encore mieux les conseillers. Ils établiront des relations étroites avec les producteurs afin de les amener à gagner en efficacité. L’administration relèvera des coopératives consolidées. Le soutien qu’offre La Coop fédérée aux coopératives demeurera : servicesconseils, rôle de fédération, entretien de la vie associative. GD : Certaines coopératives craignent que La Coop fédérée prenne le contrôle de l’agricole. Ce ne sera pas le cas. Les coopératives exerceront un contrôle pratiquement plus grand que celui de La Coop fédérée. Qu’adviendra-t-il des coopératives de consommation, d’Olymel et de BMR dans ce processus ? GG : Ils ne sont aucunement touchés. Une réflexion stratégique sur les différents portefeuilles d’affaires de La Coop fédérée avait mené à investir dans Olymel et dans la Filière porcine, ainsi que dans BMR, et à créer un nouveau partenariat dans Sonic. Il restait l’Agricole. Vision 2020 est un renforcement de notre ADN et de nos racines agricoles. Nous sommes une coopérative agricole et agroalimentaire, nous devons solidement continuer à l’être. Combien restera-t-il de coopératives agricoles au terme de l’exercice ? GD : On compte actuellement 41 coopératives agricoles. Trois groupes importants sont actuellement en train de se former. À la fin de l’exercice, il devrait y avoir 5 ou 6 grandes coopératives consolidées au Québec et une dizaine de plus petites avec peu d’impact agricole. Rappelons que Vision 2020 n’est pas un projet de La Coop fédérée, société mère, c’est un projet de son réseau, sa fédération, un projet d’avenir pour les 25 prochaines années.

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Les ateliers ont favorisé les échanges entre les participants. Ici, Andréa Renaud, conseillère aux Affaires coopératives en session de travail sur la gouvernance des coopératives

Rencontre des présidents, secrétaires et trésoriers de CUMA

WChantal St-Laurent, répondante provinciale CUMA-CUMO pour le MAPAQ, a informé les participants des toutes dernières nouveautés du Programme services-conseils.

Ressourcement, réflexion, action !

TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

La plus récente rencontre des présidents, secrétaires et trésoriers de coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA), organisée par les Affaires coopératives de La Coop fédérée, s’est tenue à Sainte-Croix de Lotbinière le 26 septembre. Compte-rendu. Les thématiques traitées lors de cette journée ont touché principalement les nouvelles technologies en agriculture présentées au Salon national des CUMA de France, ainsi que les bonnes pratiques de gouvernance, telles que la rédaction de procès-verbaux et le rôle déterminant de la présidence de la CUMA en période de mouvance. Les objectifs poursuivis par cette activité étaient de favoriser le développement de compétences, de faire émerger les synergies entre les CUMA et d’encourager le réseautage entre les participants.

LA FRANCE : UN MONDE DE DIFFÉRENCE, ET POURTANT… Bruno Guérard, répondant CUMA pour La Coop fédérée et secrétaire de la CUMA de l’Érable, a visité le Salon national des CUMA de France qui s’est tenu à Lisieux, en Normandie, à la fin août. Les chiffres impressionnent. La France compte 12 260 CUMA, 212 000 adhérents, 47 000 salariés, 250 000 équipements en partage, 680 millions $ d’investissements (112 900 $ en moyenne par CUMA)

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et 808 millions $ de chiffres d’affaires (77 770 $ en moyenne par CUMA). Un agriculteur français sur deux est membre d’une CUMA, un portrait différent d’ici. Au Québec, on compte 60 CUMA et 20 millions $ d’actifs immobilisés. Le nombre moyen de producteurs par CUMA est toutefois plus élevé au Québec qu’en France, soit 34 contre 25. Des études effectuées de part et d’autre de l’Atlantique en arrivent sensiblement au même constat : la CUMA permet au moins 15 % d’économie sur l’achat de machinerie, et les équipements achetés servent principalement à la récolte et au travail du sol. Bruno Guérard a également pris connaissance du foisonnement des nouveautés technologiques présentées au Salon : stations météos à la ferme, drones, outils informatiques (logiciels, applications, capteurs de rendement), robot désherbeur mécanique fonctionnant à l’énergie solaire et plateforme collaborative Web. Le gadget vedette et prometteur de l’année : le boîtier connecté de la société Karnott. Il permet de suivre le matériel agricole et d’enregistrer toutes les données d’utilisation. Les données


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a Conseils sur l’utilisation prudente des

antimicrobiens, 2014. L’Association canadienne des mÊdecins. b DonnÊes sur le fichier.

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| VIE COOPÉRATIVE

Les bonnes pratiques liées à l’organisation et le déroulement des AGA ont été présentées par Linda Bernier, secrétaire-trésorière de la CUMA de Leclercville.

sont synchronisées en temps réel afin de faciliter l’analyse des durées d’utilisation, des distances parcourues et des surfaces travaillées. De nouvelles tendances parmi les CUMA françaises : l’alimentation des troupeaux et l’intercuma. Dans le premier cas, pour un coût relativement minime (quelques dollars l’hectolitre), on distribue à votre troupeau sa ration alimentaire. Pour ce qui est de l’autre nouveauté, l’intercuma consiste à rentabiliser entre CUMA le matériel agricole moins utilisé, « preuve que le nombre de producteurs diminue », indique Bruno Guérard. Enfin, forfait ou CUMA ? Avec l’avènement des multiples plateformes collaboratives Web, qu’adviendra-t-il de ces coopératives ? Au Québec, la stagnation du nombre de CUMA depuis une dizaine d’années a alimenté les échanges entre les participants. Les fermes grossissent et les propriétaires de ces entreprises sentent moins le besoin de partager du matériel, le leur étant constamment utilisé ou presque. Avec l’augmentation des allocations de quota laitier, les producteurs d’ici manquent de plus en plus de place dans leurs étables. La discussion a été lancée : l’élevage de génisses en CUMA, rassemblées en un lieu commun, pourrait-il être une solution à leur manque d’espace ? Oui, pour certains. Non, pour d’autres. Les principaux obstacles : les maladies et la qualité des fourrages.

GESTION ET GOUVERNANCE Chantal St-Laurent, répondante provinciale CUMACUMO (coopératives d’utilisation de main-d’œuvre) pour le MAPAQ, a informé les participants des toutes dernières nouveautés du Programme servicesconseils (volet 4, Meilleures pratiques). Il vise l’adoption

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

de meilleures pratiques à la ferme afin d’améliorer la performance des entreprises. Une aide financière maximale de 1500 $ par ferme est offerte dans le cas d’une adhésion à une CUMA. Le taux d’aide est de 50 % et, pour la relève agricole, il s’élève à 80 %. Pour plus de détails, Chantal St-Laurent invite les producteurs à contacter le répondant CUMA de leur direction régionale du MAPAQ. Le programme prend fin le 31 mars 2018. De plus, elle a affirmé que le Portrait des CUMA et CUMO au Québec serait accessible prochainement sur le site Internet du Ministère. Les ateliers sur la gouvernance coopérative présentés par Andréa Renaud et Colette Lebel, respectivement conseillère aux Affaires coopératives et directrice des Affaires coopératives à La Coop fédérée, ont suscité des échanges animés. Elles y ont traité de la rédaction des procès-verbaux et du rôle de la présidence en période de mouvance. De bonnes pratiques de gouvernance passent par la communication, la transparence, la vision à long terme, l’évaluation annuelle des administrateurs et le développement des compétences. Enfin, Linda Bernier, secrétaire-trésorière de la CUMA de Leclercville, a présenté les bonnes pratiques entourant l’organisation et le déroulement de leur assemblée générale annuelle ainsi que de leur rencontre de fermeture de branches d’activité. Une journée complète de réunion, un lieu propice aux discussions, des invités spéciaux annoncés à l’avance et beaucoup d’activités sociales sont des éléments qui contribuent à un haut taux de participation. « S’adapter à ses membres, c’est la réussite d’une CUMA », dit-elle.

TÉMOIGNAGES DANIELLE CADOTTE, SECRÉTAIRE-TRÉSORIÈRE DE LA CUMA DES RIVIÈRES ET PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION DES CUMA DU CANADA « J’ai adoré ce séminaire de perfectionnement. J’aimerais souligner au passage qu’il existe un logiciel de comptabilité et de gestion adapté aux CUMA. Neuf CUMA l’utilisent actuellement. Avis aux intéressés ! » GUY PELLERIN, PRÉSIDENT DE LA CUMA DE L’ÉRABLE « Très intéressant. On dit que le nombre de fermes baisse, mais qu’en est-il du nombre d’actionnaires par ferme ? Et quel impact cette tendance a-t-elle sur les CUMA ? Trois choix s’offrent aux producteurs pour rentabiliser leur usage de machinerie : faire grossir leur entreprise, adhérer à une CUMA ou faire du forfait. La machinerie coûte cher, et on ne peut se permettre de ne pas l’utiliser. » GENEVIÈVE SAINTE-MARIE, SECRÉTAIRE DE LA CUMA L’ACHIGAN « Ces rencontres sont très utiles pour se ressourcer, pour se rafraîchir la mémoire sur certaines pratiques et, bien sûr, pour apprendre à mettre en œuvre de nouvelles façons de faire. »


LES GAGNANTS

NATIONAUX DU CONCOURS FIERTÉ DE LEUR RÉGION! LA NT FO I QU US NO EZ CH DE S UR DES PRODUCTE CATÉGORIE OR

CATÉGORIE ARGENT

CATÉGORIE BRONZE

Médaille d’or Mérite Promutuel Assurance de la prévention

Première médaille d’argent

Première médaille de bronze

LA FERME PELLERAT (1997) INC. Sophie Nicole, Gervais et Jean-Guy Pelletier et Lucie Poirier Saint-Roch-des-Aulnaies (Chaudière-Appalaches)

POLYCULTURE PLANTE 1987 INC. Huguette Ferland, Pierre et Simon Plante Sainte-Pétronille (Capitale-Nationale)

FERME A.G.R. SENC Annick Fortier et Guy Rhéaume Sainte-Marie (Chaudière-Appalaches)

2e rang national

2e rang national

2e rang national

FERME LORKA (2014) INC. Lorraine Lemay et Carl Marquis Sainte-Croix (Chaudière-Appalaches)

FERME DAMIBEL INC. Michèle Chabot et Dany Lessard Saint-Gervais (Chaudière-Appalaches)

ÉRABLIÈRE MARTIN CARON INC. Simon Caron et Linda Pelletier Lac-Frontière (Chaudière-Appalaches)

3e rang national Prix La Coop fédérée à l’agroenvironnement

3e rang national

3e rang national

FERME SYLVAIN LAQUERRE INC. Noëlline Dusablon, Maxime et Sylvain Laquerre Saint-Casimir (Capitale-Nationale)

FERME MAURICE ET PHILIPPE VAILLANCOURT INC. Josianne Girard et Philippe Vaillancourt Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans (Capitale-Nationale)

FERME SAINT-ACHILLÉE SENC Évelyne Cossette et Simon Lachance Château-Richer (Capitale-Nationale)

MENTION SPÉCIALE DE L’AGROTOURISME FERME B.M. 1987 INC. (CIDRERIE VERGER BILODEAU) Benoit et Claude Bilodeau, Micheline L’Heureux et Sandra Ouellet Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans (Capitale-Nationale)

:

[

WWW.ONMA.GOUV.QC.CA

Collaborateurs :

Associés :

Agropur Coopérative La Terre de chez nous

L’Union des producteurs agricoles Salon de l’agriculture

]


| VIE AGRICOLE

TEXTE DE GUYLAINE GAGNON

Qu’est-ce qui différencie une famille fonctionnelle d’une famille dysfonctionnelle ? Est-ce que la famille dysfonctionnelle peut exploiter une entreprise avec succès ? Voyons ce qu’en pense Pierrette Desrosiers, psychologue du travail.

Pierrette Desrosiers, psychologue du travail et coach spécialisée en milieu agricole

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Dans les écoles de gestion, on a longtemps étudié l’entreprise comme une entité rationnelle. On s’aperçoit maintenant que l’aspect émotionnel est aussi important dans son succès. Le milieu agricole étant composé principalement d’entreprises familiales, Pierrette Desrosiers utilise, pour estimer les chances de succès d’une entreprise, des grilles d’analyse qui visent à connaître la qualité du fonctionnement d’une famille. « En fait, explique-t-elle, s’il y a un problème avec un enfant, l’intervenant évalue, au moyen de plusieurs facteurs, la qualité du fonctionnement familial. Cela l’aide à comprendre et à trouver des solutions pour soutenir l’enfant. Je m’inspire donc de ces

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mêmes grilles d’analyse pour évaluer la capacité des familles à gérer une entreprise, parce que les facteurs qui sont importants pour créer une bonne dynamique familiale sont les mêmes que ceux pour obtenir du succès dans une entreprise. » Voici quelques-uns des facteurs à considérer pour estimer la maturité fonctionnelle d’une famille et, par conséquent, sa capacité à exploiter une entreprise.

LA QUALITÉ DE LA COMMUNICATION Une communication adéquate est l’élément de base d’une bonne dynamique familiale. On définit ainsi une bonne communication : exprimer les bonnes choses, à la bonne personne, de la bonne manière, au bon


VIE AGRICOLE |

endroit et au bon moment. Il faut aussi que l’intention corresponde à l’effet souhaité et que celui-ci soit constructif pour chacun. (Voir l’encadré Éléments qui démontrent de bonnes aptitudes en communication).

Un bon niveau de cohésion consiste en des liens affectifs et émotionnels de qualité à l’intérieur d’une famille. (Voir l’encadré Indicateurs d’une bonne cohésion familiale).

n’a pas de préférence, explique la psychologue, il y a un impact sur l’enfant qui a cette perception. » À partir du moment où, dans la fratrie, il existe une rivalité entre les enfants parce qu’ils cherchent à briller aux yeux de leurs parents, cette rivalité existera aussi dans l’entreprise. La rivalité entre enfants est un prédicteur de perturbations. Mentionnons que c’est l’envie qui entraîne la compétition entre deux personnes.

LA FLEXIBILITÉ

ASSUMER LA RESPONSABILITÉ DE SES ACTES

La flexibilité psychologique est un indicateur de santé mentale. La flexibilité dans une famille est aussi un indicateur positif. Elle montre que ses membres sont capables de s’adapter à un changement important ou soudain. Le bon équilibre est important ici, car s’il y a trop de flexibilité – pas de règles du tout –, c’est le chaos. Inversement, s’il y a peu de flexibilité, on parle de rigidité, ce qui n’est pas souhaitable non plus.

Avoir la capacité de reconnaître sa part de responsabilité est également un indicateur de maturité. Cette caractéristique permet à chaque membre d’une famille de se mobiliser pour trouver des solutions et apporter sa contribution.

UNE BONNE COHÉSION

DES RÔLES ET RESPONSABILITÉS BIEN DÉFINIS Dans une famille fonctionnelle, chacun doit avoir des responsabilités, même les très jeunes enfants. Ces responsabilités structurent les activités familiales et aident chaque membre à développer ses compétences professionnelles à l’âge adulte. En revanche, si les rôles ne sont pas bien définis dans une jeune famille, il y a peu de chance que les enfants se structurent lorsqu’ils passeront à l’âge adulte et créeront une entreprise.

STYLE DE LEADERSHIP (ET POUVOIR) Dans une famille saine, il existe un leadership qu’on qualifie d’égalitaire, c’est-à-dire qu’il est partagé en fonction des compétences de chacun. « Chaque membre de la famille a ainsi sa zone dans laquelle il est leader », indique Pierrette Desrosiers. Ce qui n’est pas souhaitable, c’est un leadership autoritaire, où seulement une personne décide de tout. Ou encore l’absence de leadership, qui conduit au chaos complet.

RIVALITÉ ET ENVIE Selon certaines statistiques, près des deux tiers des enfants affirment à l’âge adulte que leurs parents ont une préférence marquée pour l’un d’eux. « Même si le parent

Les facteurs qui sont importants pour avoir une bonne dynamique familiale sont les mêmes que ceux pour obtenir du succès dans une entreprise.

EN CONCLUSION Pierrette Desrosiers démontre ainsi que plus le fonctionnement de la famille est carencé, plus la gestion de l’entreprise familiale sera difficile. «En effet, soutient la psychologue, si la famille n’a pas su développer ses compétences sur le plan de la structure, de la communication et de la cohésion, il est peu probable qu’elle puisse relever les défis auxquels une entreprise est régulièrement confrontée. Car une entreprise familiale est avant tout une famille!»

ÉLÉMENTS QUI DÉMONTRENT DE BONNES APTITUDES EN COMMUNICATION ■

Les membres de la famille sont capables, dans une bonne mesure, de s’écouter et de se respecter.

Ils font attention les uns aux autres.

Ils sont à l’aise d’exprimer leurs sentiments.

Ils peuvent être uniques et différents.

Si plusieurs de ces éléments ne correspondent pas à la dynamique d’une famille, c’est que ses membres n’ont pas appris à exprimer leurs sentiments, leurs besoins, leurs frustrations et leurs attentes.

INDICATEURS D’UNE BONNE COHÉSION FAMILIALE ■

Les membres de la famille sont impliqués dans la vie des autres membres.

Ils se sentent très près les uns des autres.

Ils se donnent du soutien durant les moments difficiles.

Ils se sentent aimés.

En contrepartie, si les membres d’une famille estiment qu’ils passent trop de temps ensemble, c’est qu’elle est trop enchevêtrée. La notion de plaisir à passer du temps ensemble est importante. Si on le fait par obligation, il n’est plus question de bonne cohésion.

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Producteur agricole, un métier de plus en plus stressant Les longues journées éprouvantes et le travail solitaire ont un effet néfaste sur la santé mentale des agriculteurs. « [Ils] vivent leur détresse dans l’isolement », affirme le médecin montréalais Amir Georges Sabongui, spécialisé en psychologie clinique. « Ils ne demandent pas d’aide lorsqu’ils en ont besoin. » Il souligne que, ces dernières années, on a constaté une montée du stress et de la dépression ainsi qu’un risque accru de suicide chez les agriculteurs, comparativement à la population en général et aux données antérieures. De septembre 2015 à janvier 2016, l’Université de Guelph a mené une enquête en ligne sur la santé mentale auprès d’agriculteurs de partout au pays. Cette enquête a permis de recueillir plus de 1100 réponses. Parmi les répondants, 45 % ont affirmé qu’ils éprouvaient un stress intense, 58 % ont fait état de divers niveaux d’anxiété et 35 % se sont déclarés en dépression. tableau de bord pour s’évaluer : Selon le Dr Sabongui, les producteurs devraient établir de bonnes façons d’évaluer leur santé mentale, un genre de tableau de bord avec divers voyants. Les voyants verts indiquent qu’ils sont heureux, engagés et motivés. Les voyants jaunes signalent des problèmes potentiels. Les voyants rouges, quant à eux, indiquent l’apparition d’idées suicidaires. Il est crucial que les producteurs qui sont en détresse « rompent le silence et aillent chercher de l’aide », insiste-t-il.

■ Un

■ Détecter

la détresse : Au Québec, l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont collaboré étroitement pour mettre sur pied et déployer la formation Agir en sentinelle pour la prévention du suicide – Déclinaison agricole. Les sentinelles sont des personnes travaillant sur le terrain, directement auprès des producteurs agricoles : experts-conseils, agronomes, comptables, inséminateurs, vétérinaires et même certains producteurs. Leur rôle est de repérer les signes de détresse ou les changements de comportement d’un producteur qui pourrait être vulnérable au suicide, d’établir un contact avec ce dernier, puis d’assurer un lien avec les ressources d’aide sur le territoire. En un an, 600 personnes ont été formées au Québec, et l’engouement est toujours important. (Sources : Financement Agricole Canada, UPA)

Cinq étapes pour vivre un deuil lié à l’entreprise Au cours de notre vie, nous sommes confrontés à une série de deuils. Et de plus en plus, les producteurs agricoles devront vivre des deuils liés à leur entreprise, que ce soit en raison de l’absence de relève, d’un divorce, d’une vente obligée ou d’une faillite. Ce sont des évènements non souhaités, mais qu’il faut affronter. Le processus de deuil – qu’il s’agisse de la perte d’un être cher ou d’une des situations susmentionnées – comporte cinq grandes étapes. Les voici. 1. Choc et déni : La personne confrontée à une perte refuse d’abord de voir la réalité en face. Cette courte phase survient lorsqu’on apprend la perte. Durant cette période, les émotions semblent plus ou moins absentes. C’est quand on quitte cette phase que la réalité de la perte s’installe. 2. Colère : C’est une phase caractérisée par une colère liée à la perte, où se mêlent l’amertume, la révolte et le sentiment d’injustice. La personne endeuillée cherche souvent un bouc émissaire (fils, conjoint, pouvoirs publics, banquier). La culpabilité peut s’installer dans certains cas. C’est aussi une période de questionnement : pourquoi moi ?

4. Dépression : Cette étape, plus ou moins longue, se caractérise par une grande tristesse, des remises en question et de la détresse. On a l’impression qu’on ne terminera jamais son deuil. Cette période est marquée par un intense sentiment de solitude, pouvant parfois aller jusqu’à la dépression. 5. Acceptation : Après une période de désorganisation, on chemine vers l’intégration et l’adaptation. La réalité de la perte est mieux comprise et acceptée. La personne endeuillée peut encore vivre de la tristesse, mais elle a retrouvé son plein fonctionnement. Elle a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte. Elle comprend que l’existence vaut encore la peine d’être vécue et qu’elle peut être heureuse à nouveau. Pour plus de détails : pierrettedesrosiers.com/des-deuils-a-faire-en-agriculture 18

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PHOTO : ISTOCK

3. Marchandage : Cette phase comporte de la négociation et du chantage. En fait, selon la situation qui cause le deuil, on fait des tentatives pour revenir au rêve. Par exemple, on fait des promesses au conjoint qui veut nous quitter, on tente des compromis, etc.


LE CQCM VA À LA RENCONTRE DES MILLÉNIAUX Cette année, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) a visité les campus universitaires du Québec pour intéresser les jeunes de la relève au modèle d’affaires coopératif, mettre en valeur les retombées positives des coopératives locales dans leur collectivité et donner une tribune aux coopératives. Cette tournée a pour thème Coopératives d’ici : notre empreinte sur le monde !

L’ABC du bien manger Pour être actif et en bonne santé, on a besoin d’énergie ! Une répartition adéquate des repas dans la journée permet à l’organisme de refaire le plein et de prévenir la panne sèche. Petit-déjeuner : Le petit-déjeuner idéal devrait contenir des aliments provenant d’au moins trois des quatre groupes alimentaires, qui sont : les légumes et les fruits, les produits céréaliers, le lait et ses substituts, et les viandes et leurs substituts. N’oubliez pas d’y inclure des protéines (beurre d’arachide, fromage, œuf, lait). Elles vous permettront de tenir le coup jusqu’au prochain repas ! Dîner : À midi, privilégiez les repas équilibrés. Gardez en tête que les aliments riches en matières grasses sont difficiles à digérer. Il est donc normal de se sentir fatigué après un repas copieux. Collation d’après-midi : Pour éviter la fatigue, l’irritabilité et les maux de tête dus à une baisse d’énergie, assurez-vous de ne pas passer plus de cinq heures sans manger. Si la faim se fait sentir entre les repas, prenez des collations nourrissantes : fruits, yogourt, céréales. Souper : Le soir, prenez plaisir à manger des repas variés, sans stimulus extérieurs (télévision, radio, ordinateur et autres écrans), pour être à l’écoute de vos signaux de faim et de satiété. Les repas copieux pris à quelques heures du coucher peuvent avoir des effets néfastes sur votre journée du lendemain en influant sur la durée et la qualité de votre sommeil. (Source : Extenso, Centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal)

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| AFFAIRES AGRICOLES

1. Père de cinq enfants, Patrick Leclerc a bien des chances de voir une prochaine génération prendre la relève de l’entreprise familiale.

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

2. Adossée aux silos-couloirs, l’étable froide de 75 taures avec façade au sud permet d’élever les animaux de remplacement au grand air, dans des enclos confortables. Résultat : un à deux mois de moins sur l’âge au premier vêlage !

IL Y A UN « AVANT » ET UN « APRÈS » À LA FERME FLOROMA – LA DISPARITION DE DEUX SILOS VERTICAUX DANS LE CIEL DE PONT-ROUGE PEUT EN TÉMOIGNER. ET FLORENT ET PATRICK LECLERC ALIMENTENT MAINTENANT AVEC PLUS D’EFFICACITÉ LEURS VACHES LAITIÈRES !

3. Les aliments fermentés se composent de maïs-ensilage, de luzerne et de graminées (fléole des prés, ray-grass et brome). Mieux conservés, les aliments ont moins de variations en énergie et en protéine qu’auparavant.

Un des deux silos verticaux menaçait de s’écrouler et, la dernière année, on ne l’utilisait même plus. Avec 115 kg de quota à produire en 2015, l’ensilage venait à manquer dès les premiers jours du

printemps. Et nourrir les animaux prenait chaque jour quelques heures. Il fallait distribuer l’ensilage à la machine, les balles rondes à la main et les concentrés au robot d’alimentation sur rail. « Je me

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suis fait opérer aux deux genoux, alors je ne voulais plus monter dans un silo ! » relate le gaillard Patrick Leclerc. « Avec ses nouveaux silos-couloirs et sa mélangeuse automotrice, la ferme pourrait alimenter deux fois plus de vaches », s’enthousiasme pour sa part le technologue qui concocte les rations du troupeau Floroma, l’expertconseil Martin Grenier. « Patrick est un gars tourné vers l’avenir. Moderniser l’alimentation faisait partie d’un plan mûr et réfléchi. »

CROISSANCE, EFFICACITÉ ET VISION En 2015, la ferme a donc pris le virage vers l’alimentation en ration totale mélangée (RTM), en faisant couler 630 m3 de béton pour la construction de cinq silos-fosses pouvant contenir chacun 700 tonnes d’ensilage. Une première installation de ce type dans la région de Pont-Rouge, assure le directeur des ventes agricoles de La Coop Univert, Simon Magny. Pour ne pas faire les choses à moitié, on a aussi opté pour une toiture (pente 4/12) au-dessus des grandes fosses, COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

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| AFFAIRES AGRICOLES

1. Victor arpente la ferme sur deux pattes ou à trois roues, bain immersif qui lui fera peut-être considérer une carrière auprès des bovins laitiers ! 2. Plus de 600 m3 de béton ont été nécessaires pour bâtir cinq silos-fosses pouvant contenir chacun 700 tonnes d’ensilage.

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU FLOROMA MARTIN GRENIER, T.P. EXPERT-CONSEIL EN PRODUCTION LAITIÈRE, LA COOP UNIVERT Q Quota détenu : 160 kg Q Nombre de vaches en lactation : 110 Q Moyenne annuelle par vache : 11 800 kg Q MCR : 253-270-262

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VEAUX, GÉNISSES ET TAURES Q 0-5 mois : Lactoremplaceur Goliath XLR 27-16 avec Goliath VO-21 Deccox Q 5-12 mois : maïs sec + Supplément Goliath 38 et grosses balles de foin mélangé Q 12-24 mois : Minéral Goliath 16-4 et grosses balles de foin mélangé VACHES AU TARISSEMENT Q Minéral Transilac VT7-3 Q Grosses balles de graminées VACHES EN TRANSITION Q Aliment Transimil 24 Q Ensilage de maïs Q Grosses balles de graminées VACHES EN LACTATION Groupe de base (RTM) Q 25 kg d’ensilage de maïs Q 16 kg d’ensilage de foin 2e et 3e coupes Q 2 kg foin sec Q Maïs humide Q Tourteau de soya Q Fin gluten de maïs Q Minéraux Synchro VIP Groupe 1 (alimentation en couverture) Q Maïs humide Q Supplément Synchro 5050 option 3 Q Supplément Synchro G44

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un surcoût de 175 000 $ pour la structure d’acier, mais une décision que ne regrette pas Patrick Leclerc. « Ni le soleil ni les précipitations ne peuvent désormais détériorer la qualité de nos ensilages, explique l’agriculteur. Les pertes à l’entreposage et à la reprise sont minimes. » Pour brasser les rations, l’entreprise a choisi une mélangeuse automotrice plutôt qu’un mélangeur fixe muni d’un automate. Une décision aussi bien pragmatique qu’économique, en comparaison avec l’achat d’un panneau de contrôle et de

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plusieurs videurs de silos verticaux. « Les Leclerc privilégient souvent le “plan or”, illustre Martin Grenier. Ils soupèsent bien les options, en privilégiant des solutions parfois plus coûteuses à court terme, mais plus rentables à long terme. » L’idée de ce mode d’alimentation provient d’une ferme laitière de SainteGeneviève-de-Batiscan, visitée en plein hiver, par grand froid. « Quand nous sommes arrivés, mon père et moi, ça ne nous a pas pris plus de 30 secondes pour comprendre que les silos-fosses étaient


PUBLIREPORTAGE |

LE RECOURS À LA NUTRIGÉNOMIQUE CONFIRME LE RÔLE JOUÉ PAR LES VITAMINES B DANS LA REPRODUCTION

Hélène Leclerc, M.Sc. Soutien Technique et Recherche et Développement_Ruminant Jefo Nutrition Inc.

Bien que certains troupeaux laitiers affichent une excellente performance reproductive, la performance moyenne des troupeaux canadiens est encore insatisfaisante, avec un taux de gestation de 17,6 %. L’augmentation du taux de gestation pourrait représenter une économie annuelle de 150 $ US à 200 $ US par vache. La nutrigénomique, étude de l’influence des nutriments sur l’expression de gènes spécifiques, permet d’évaluer précisément l’effet d’une solution nutritionnelle sur la performance reproductive. Des études récentes utilisant la nutrigénomique ont été menées sur des vaches laitières pour comprendre le mode d’action des vitamines B protégées de la dégradation ruminale sur leur performance reproductive. Des vaches laitières ont été nourries avec un mélange de vitamines B protégées (acide folique, vitamine B12, riboflavine et choline) avant et après le vêlage, suivi d’une supplémentation d’un autre mélange de vitamines B protégées (acide folique, vitamine B12, pyridoxine, acide pantothénique et biotine) au cours de la phase initiale de lactation. L’une de ces études avait pour but d’évaluer l’effet des deux mélanges de vitamines B protégées sur l’expression génique des marqueurs spécifiques à la survie des embryons présents dans les cellules de l’endomètre (Kaur et al., 2016). Des marqueurs spécifiques à l’immunité et à l’adhérence des cellules ont été exprimés dans une plus grande mesure lorsque les vaches laitières ont reçu une supplémentation en vitamines B par rapport aux vaches n’ayant reçu aucune supplémentation (Figure 1). Les

résultats ont clairement montré un potentiel d’amélioration de l’adhésion de l’embryon à l’utérus et un meilleur environnement favorisant le développement et les chances de survie de l’embryon au stade précoce. L’objectif d’une autre étude était d’évaluer l’effet des mêmes mélanges de vitamines B protégées sur l’expression des gènes des cellules de la granulosa du follicule ovarien dominant (Richard et al., 2016). Les chercheurs ont déterminé que les gènes participant à la sécrétion d’hormone lutéinisante (LH) et à la qualité des ovocytes ont été exprimés dans une plus grande mesure lorsque les vaches laitières ont reçu une supplémentation en vitamines B protégées dans la ration que lorsqu’elles n’ont pas reçu de supplémentation ou lorsqu’elles ont reçu des injections d’acide folique et de vitamine B12. Cette réponse a démontré que le follicule dominant se préparait à l’ovulation plus tôt et que la qualité des ovocytes s’était améliorée. Les résultats de ces études nutrigénomiques ont permis de mieux comprendre le mode d’action de ces deux mélanges de vitamines B protégées sur la reproduction.

L’UTILISATION DE LA NUTRIGÉNOMIQUE EN REPRODUCTION, DE PAIR AVEC DES ÉTUDES CONTRÔLÉES SUR LE TERRAIN VIENT CONFIRMER LES AVANTAGES DE SUPPLÉMENTER LES VACHES AVEC DES MÉLANGES DE VITAMINES B PROTÉGÉES EN PÉRIODE DE TRANSITION ET DE LACTATION. CECI EST UNE SOLUTION NUTRITIONNELLE NOVATRICE POUR AUGMENTER LA RENTABILITÉ DES EXPLOITATIONS AGRICOLES. [Références sur demande.]

FIGURE 1. L’EFFET DES VITAMINES B PROTÉGÉES SUR L’EXPRESSION GÉNIQUE DES MARQUEURS IMPLIQUÉS DANS L’ADHÉSION DES CELLULES DE L’ENDOMÈTRE.

SPPI 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0

447,6b

222,1

a

Témoin Vitamines B protégées

a, b diffèrent, p=0.03

MUC5B 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0

812,4b

244,7a

Témoin Vitamines B protégées

a, b diffèrent, p=0.05

MYH9 6100 6000 5900 5800 5700 5600 5500 5400 5300 5200

5962,7b

5461,7a

Témoin Vitamines B protégées

a, b diffèrent, p=0.10

SELL 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0

OXTR 600

179,9b

500 498,5b 400

118a

300 200

246,3a

100

Témoin Vitamines B protégées

a, b diffèrent, p=0.10

0

Témoin Vitamines B protégées

a, b diffèrent, p=0.04

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| AFFAIRES AGRICOLES

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1. Avec une production de lait en augmentation constante et un troupeau comptant notamment 14 vaches EX et 59 TB, la Ferme Floroma se positionne pour l’avenir. 2. L’expert-conseil Martin Grenier voit d’un bon œil les prochaines années de la Ferme Floroma, qui a misé sur la modernisation de son système d’alimentation avant le remplacement d’une étable encore très fonctionnelle.

faits pour nous, explique Patrick Leclerc. Mélanger les rations dans un équipement motorisé en appuyant sur des boutons et décharger la ration dans un garage chauffé, c’est l’idéal ! » Justement, une fois la ration élaborée, elle est déchargée sur un convoyeur de la chambre d’alimentation pour être distribuée aux animaux avec un chariot motorisé. « Dix minutes : c’est le temps que j’ai personnellement chronométré pour “batcher” une ration de trois tonnes l’hiver dernier », assure Florent Leclerc, qui me souffle toutefois à l’oreille que son fils Patrick a souvent le pied au plancher, même au volant de sa rutilante mélangeuse Siloking !

ALIMENTER MIEUX, PRODUIRE PLUS On prépare donc une seule RTM, servie à tous les animaux. Comme les vaches en lactation sont encore logées en stabulation entravée – la dernière rénovation majeure de la vacherie ne date que de 2005 –, celles

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dont la production est supérieure (groupe 1, 60 % des animaux) reçoivent au robot une alimentation en couverture de la ration de base. Pour stimuler la consommation d’aliments frais, on concocte deux rations par jour, servies en deux repas. Un travailleur guatémaltèque s’occupe de la distribution de la ration aux animaux, alors qu’un robot pousse-fourrage de marque Juno, de Lely, presque aussi travailleur que l’employé, stimule la consommation 23 fois par jour. Les avantages de ces changements et innovations sont nombreux. Passées en RTM, les vaches trient moins leur ration. La qualité et la constance de la ration s’en trouvent améliorées. Parce qu’on homogénéise davantage l’alimentation grâce au mélangeage horizontal des différentes coupes (principe du millefeuille lors du remplissage de la fosse) et au désilage vertical à l’aide d’une fraise, les animaux consomment les mêmes aliments à longueur d’année. Enfin, on libère le temps passé à confectionner des rations au profit d’activités plus productives, notamment auprès des animaux. En somme, c’est le réservoir de lait qui a menacé de déborder la plupart du temps, obligeant Patrick à augmenter la capacité d’entreposage à 3000 gallons ! Prévoyant, il n’a eu qu’à retirer le parement de briques de la laiterie, à dévisser six vis et à retirer la cloison pour qu’on puisse sortir l’ancien réservoir et entrer le nouveau. Fait anecdotique, oui, mais révélateur du degré de prévoyance de ces Leclerc de Pont-Rouge !


Merci d’avoir participé à la campagne Financement agricole Canada, en collaboration avec les banques alimentaires québécoises, remercie tous les partenaires, les bénévoles communautaires et les personnes qui ont contribué au succès de la 14e édition de FAC en campagne contre la faim. Votre générosité permettra de lutter chaque jour contre la faim, partout dans la province.

Nous vous remercions tous du fond du cœur. PLATINE

NATIONAUX

OR

ARGENT

F.Ménard inc. | Groupe Ethier Inc. | Olymel s.e.c.

@FACagriculture #FACcontrelafaim


L’EFFET BOEUF

DÉFI « TFRMO » QUAND LES FAITS CONFIRMENT LES MOTS BRUNO LANGLOIS, AGRONOME CONSEILLER SPÉCIALISÉ EN PRODUCTION BOVINE, LA COOP FÉDÉRÉE, BRUNO.LANGLOIS@LACOOP.COOP

contextes particuliers ont le don de nous faire réfléchir. C’est justement ce qui m’est arrivé lors du Rendez-vous La Coop de septembre dernier. Suivez bien le fil. Connaissez-vous le défi TFRMO? «Trouver, former et retenir la main-d’œuvre»! Tous les secteurs d’activité économique y participent activement. Les médias en font état régulièrement. À titre d’exemple, RadioCanada Témiscamingue rapportait au début de septembre que le restaurant McDonald’s du centre-ville de Val-d’Or devait fermer temporairement, faute de per-

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Et comment Premier Tech est-elle parvenue à transformer ses employés en équipiers ? Selon Pierre Talbot, c’est par l’innovation, c’est-à-dire par l’augmentation de la valeur perçue par la main-d’œuvre. Au-delà du salaire et des autres avantages, un équipier aime qu’on reconnaisse son travail et ses compétences et qu’on l’implique dans certains processus décisionnels. En plein le genre de stratégie qu’applique aussi l’aluminerie ALCOA de Deschambault, employeur très bien coté, qui parlait récemment d’une pyramide inver-

sonnel disponible. Qui aurait cru qu’un jour McDo manquerait d’étudiants pour pourvoir ses quarts de travail? Bien entendu, la production bovine n’échappe pas à cette dure réalité. Comment s’y adapter ou s’y préparer, tout en maintenant une marge opérationnelle? La première idée qui vient à l’esprit est de «changer de talle» pour le recrutement. Un réflexe que semblent avoir eu beaucoup d’entreprises, si on se fie au nombre grandissant de travailleurs étrangers présents dans les fermes bovines de grande taille. Une solution efficace à court terme, mais qui n’est pas si simple non plus. Un deuxième moyen, dont les retombées apparaissent davantage à moyen terme, passe souvent par la tentative de fidéliser les employés grâce au salaire et à

sée comme modèle de gestion : les objectifs sont fixés par l’employeur, mais les moyens de les atteindre le sont par les employés (équipiers). Qualité et efficacité, créativité et ingéniosité, initiative et autonomie, communication, flexibilité et adaptation constituent les valeurs véhiculées dans cette usine. Intéressant, et peut-être plus facile à mettre en place qu’il n’y paraît.

certains avantages. Simple à dire, mais difficile à réaliser en production bovine, quand on considère que le principal avantage qu’ils recherchent, bien souvent avant même une bonne rémunération, est d’avoir un horaire de travail régulier qui favorise la conciliation travailfamille! Difficile ne veut cependant pas dire impossible. Quant à une solution à long terme, celle évoquée par Pierre Talbot, vice-président principal à l’innovation chez Premier Tech et conférencier au Rendez-vous La Coop est drôlement pertinente: «Notre entreprise compte plus de 3800 équipiers, fiers d’y travailler.»

fournisseurs ordinaires. Elles veulent être des partenaires d’affaires et des agents de changement auprès de leurs clients. Elles sont fières d’eux et fières de le dire. Une idée particulièrement chère aux yeux de vos experts-conseils Opti Bœuf. Plus que ça: ils aiment être considérés eux aussi comme vos équipiers, et ainsi pouvoir vous proposer certaines solutions innovantes en sachant que vous y réfléchirez. Tout ça pour vous aider à atteindre vos objectifs et à relever le défi TFRMO. À La Coop, nous prenons l’engagement que les faits confirmeront les mots. Soyez-en assuré.

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Et par-dessus tout, les équipiers aiment jouer pour une équipe gagnante!

ET LA COOP, LÀ-DEDANS? Si vous avez eu la chance de visionner les capsules On récolte ce qu’on aime, vous avez remarqué que La Coop fédérée et ses coopératives affiliées ne sont pas des

PHOTO : PIERRE CADORET

CURIEUX COMME certains mots entendus dans des


AFFAIRES AGRICOLES |

L’ALIMENTATION DE PRÉCISION INDIVIDUALISÉE EN ENGRAISSEMENT OÙ EN SOMMES-NOUS? TEXTE DE PIERRE LESSARD, AGRONOME, M. SC.

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Les travaux sur l’alimentation de précision en engraissement ont été amorcés par un chercheur de chez nous: Candido Pomar, du Centre de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada de Lennoxville. Cette méthode d’alimentation nécessite un suivi journalier et individualisé du poids et de la consommation de chaque porc. Grâce à une puce électronique placée dans l’oreille du porc, des données sur le poids et la consommation sont enregistrées tous les jours. Le programme alimentaire est géré de façon automatique par un logiciel. À partir des informations recueillies, ce logiciel calcule la valeur nutritive correspondant aux besoins journaliers de chacun des porcs. Grâce à la puce électronique, lorsque le porc se présente à la trémie, le système d’alimentation distribue automatiquement un mélange de deux aliments – l’un à haute densité nutritive, l’autre à faible densité –, correspondant aux besoins particuliers du porc. Cette méthode d’alimentation est très efficace. Elle permettrait de réduire de 25 % la consommation totale de l’acide aminé le plus limitant, ainsi que de réduire de 8 % les coûts d’alimentation (soit de 5 à 8 $ par porc, selon le prix des ingrédients). Les prochaines étapes et surtout les défis de l’alimentation de précision individualisée seront en lien avec le développement d’équipement fonctionnel en condition de production

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L’ALIMENTATION DE PRÉCISION CONSISTE À SERVIR À L’ANIMAL UN ALIMENT QUI CORRESPOND LE PLUS POSSIBLE À SES BESOINS, ET CELA, EN TOUT TEMPS DURANT L’ÉLEVAGE. L’OBJECTIF EST D’OPTIMISER LA PERFORMANCE DES ANIMAUX, MAIS SURTOUT DE RÉDUIRE LES COÛTS D’ALIMENTATION ET LES REJETS DANS L’ENVIRONNEMENT.

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BESOIN D’UN SUIVI BEAUCOUP PLUS IMPORTANT QU’AVEC UN PROGRAMME ALIMENTAIRE CONVENTIONNEL Q L’alimentation de précision implique de se coller le plus possible aux besoins de l’animal. Il est donc essentiel de mettre en place une forme de suivi de la croissance et de la consommation des porcs, ce qui comprend des pesées répétées en cours d’élevage. Q Lorsque les animaux ne suivent pas la courbe de croissance ou de consommation prédite au départ, il est essentiel d’appliquer rapidement des correctifs (recalcul du mélange des deux aliments) pour s’assurer que les animaux sont performants et qu’il y a une économie des coûts d’alimentation. Q Si l’alimentation est faite par groupe de poids similaires, le suivi est d’autant plus élaboré, i.e. que vous devez faire le suivi de l’évolution du poids des groupes constitués. Q Si les animaux ont une croissance plus élevée que prévu et que vous n’effectuez pas les correctifs nécessaires, l’économie des coûts d’alimentation sera réduite. Q Si les animaux ont une croissance inférieure à ce qui était prévu et que vous n’effectuez pas les correctifs nécessaires, leur performance sera réduite et l’épaisseur de gras dorsal augmentera. VÉRIFICATION DE LA VARIABILITÉ DE POIDS DES PORCS À L’ENTRÉE Q L’alimentation est définie pour un groupe de porcs et non pas pour un individu. Il est donc essentiel d’ajuster le programme alimentaire dans le cas de lots à forte variation de poids à l’entrée. À défaut d’ajustement, les performances pourraient être affectées. BESOIN D’AJUSTEMENT DU PROGRAMME DANS TOUS LES BÂTIMENTS Q Les performances de croissance et de conversion varient d’un bâtiment à l’autre. Les courbes de croissance et de consommation devront être ajustées dans chacun des bâtiments. Q Un suivi individuel doit être effectué dans chaque bâtiment.

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ALIMENTATION DE PRÉCISION PAR GROUPE L’alimentation de précision par groupe a également fait l’objet d’une évaluation. Elle diffère de la méthode individualisée, car elle vise à combler quotidiennement les besoins d’un ensemble de porcs, plutôt que ceux d’un individu en particulier. Il faut comprendre ici que l’économie sera moins importante que dans le cas de l’alimentation individualisée, car une partie des porcs sera suralimentée par rapport à ses besoins et une autre partie sera sousalimentée, tout comme en alimentation conventionnelle. L’économie viendra du fait que l’on se rapprochera tout de même davantage des besoins des porcs qu’avec un programme alimentaire comportant de trois à cinq phases. Les animaux devront d’abord être séparés par sexe. Les porcs peuvent être répartis par groupe de poids similaire (par exemple : trois groupes de poids pour chaque sexe), ou tout simplement être divisés en deux groupes pour l’ensemble du bâtiment (un groupe de mâles et un groupe de femelles). Si vous souhaitez alimenter des groupes de poids similaire, cela suppose que vous avez pris le temps de classer les porcs par poids à l’entrée en engraissement (temps et main-d’œuvre nécessaires). Cette méthode d’alimentation requiert un suivi du poids des porcs et de la consommation tout au long de l’élevage. Donc, plus il y aura de groupes à suivre, plus le temps consacré au suivi sera important. Par contre, l’économie des coûts d’alimentation pourrait être plus grande lorsque le nombre de groupes augmente. Les premiers résultats de l’application de l’alimentation de précision par groupe ont été publiés par le CDPQ en 2014. Dans son étude, l’alimentation de précision par groupe de poids similaire a permis de réduire les coûts d’alimentation de 3,80 $ par porc pour un élevage alimenté en sexes séparés comparativement aux porcs alimentés suivant un programme conventionnel de quatre phases où les sexes étaient mélangés.

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Pour faire suite à cet essai, nous avons entrepris un programme de recherche sur l’alimentation de précision par groupe. Nos objectifs étaient d’élaborer une méthodologie d’application, d’acquérir un savoir-faire, de parfaire la connaissance des besoins nutritionnels des porcs et de définir le potentiel économique de cette méthode. Nous sommes à ce jour toujours en phase de développement et d’évaluation économique.

EN CONCLUSION L’alimentation de précision individualisée demeure la méthode qui a le plus grand potentiel de réduction du coût d’alimentation des porcs à l’engraissement. L’alimentation de précision par groupe offre également un potentiel d’économie de coût d’alimentation jusqu’à 3 $/porc. Cette dernière exige cependant une intensité de suivi plus important et plus spécialisé que l’application d’un programme alimentaire conventionnel de trois à cinq phases. À défaut de faire les suivis nécessaires, l’économie de coût d’aliment espérée peut être réduite, voire même nulle. Dans le cas des deux méthodes, il faudra considérer l’investissement dans l’équipement nécessaire à l’application en ferme pour définir un retour sur l’investissement. En terminant, sachez qu’il reste encore du développement et des analyses économiques à faire pour rendre ces nouvelles approches applicables à large échelle sur le terrain. Cette innovation en alimentation crée de l’intérêt sur plusieurs continents. Le raffinement de la recherche pourrait l’amener à un stade applicable en condition commerciale dans les prochaines années. Restez à l’affût !

L’auteur Pierre Lessard, agronome, M. Sc. Nutritionniste en alimentation porcine Olymel pierrelessard@olymel.com

PHOTO : PIERRE CADORET

SOMMAIRE DES ÉLÉMENTS ESSENTIELS AU SUCCÈS DE L’ALIMENTATION DE PRÉCISION PAR GROUPE

commerciale. C’est à partir de cette étape que l’évaluation économique de cette innovation prendra forme en tenant compte de l’investissement dans un système d’alimentation.



1 1. Façade du poulailler de 23 x 102 m. Les trois silos facilitent la gestion des moulées médicamentées et des moulées de finition en fin d’élevage. 2. Laurent Trudel et sa fille Élisabeth, alors âgée de trois mois. L’intégration des enfants se fait jeune !

COLLABORATION SPÉCIALE : LAURENT TRUDEL ET PATRICK DUPUIS, AGRONOME

MIS EN SERVICE EN SEPTEMBRE 2015, LE BÂTIMENT D’ÉLEVAGE DE POULETS À GRILLER DE LA FERME MONIQUE BEAUDRY OPTIMISE LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES, LE BIEN-ÊTRE ANIMAL ET L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE. « Les résultats économiques étant étroitement liés aux résultats zootechniques, nous avons offert à nos oiseaux le meilleur environnement qui soit », indique Laurent Trudel, diplômé en génie civil du cégep de Joliette. Laurent est copropriétaire avec sa conjointe, Marie-Ève Mercier, et la mère de celle-ci, Monique Beaudry, de l’entreprise avicole de Saint-Roch-Ouest, dans Lanaudière. La superficie d’élevage de 2230 m 2 (24 000 pi 2) du bâtiment, construit il y a deux ans, offre la possibilité de produire annuellement 500 000 kg de poulets à griller.

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NOUVEAU DÉPART Tout a commencé avec Claude Mercier (aujourd’hui décédé) et Monique Beaudry. Le couple avait acquis, au milieu des années 1990, trois sites d’élevage de poulets à griller. Deux sites étaient alors la propriété de la Ferme Mercier-Beaudry et l’autre de la Ferme Monique Beaudry. En 2010, lors des transferts en vue d’établir la relève du couple, un premier site est vendu à un de ses fils, David, et un deuxième à une de ses filles, Mélanie. Le troisième site, situé à l’époque à Sainte-Sophie, est demeuré la propriété de Monique; l’autre fille du couple,

PHOTOS : COURTOISIE DE LAURENT TRUDEL

3. Émile Trudel participe fièrement à la préparation du poulailler en vue de l’arrivée des poussins.


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Marie-Ève (optométriste de formation et copropriétaire d’une clinique d’optométrie à Joliette) s’est jointe à cette troisième entreprise par la suite. Le bâtiment de Sainte-Sophie, situé à quelque 20 minutes de voiture de la résidence de Marie-Ève et Laurent, à SaintRoch-Ouest, montrait de nombreux signes de désuétude. Les deux jeunes éleveurs ont alors commencé à mijoter le projet d’en bâtir un tout neuf, à proximité de leur milieu de vie. Le couple, qui a deux enfants – Émile, quatre ans, et Élisabeth, un an –, souhaitait, en évitant les fréquents déplacements entre la ferme et la maison, passer plus de temps en famille. Les deux aviculteurs visitent alors plusieurs poulaillers, pour la plupart des bâtiments à un seul étage, chauffés à l’aide d’un plancher radiant, le modèle qu’ils souhaitent construire.

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1 2 3 1. Ces deux chaudières au gaz naturel (de 400 000 BTU chacune) fournissent l’eau chaude nécessaire pour chauffer entièrement la bâtisse. 2. 39 000 poulettes à 7 jours d’âge. La dispersion sur l’ensemble des 24 000 pieds carrés du parquet d’élevage est complète. 3. Des mètres et des mètres de tuyaux composent le plancher radiant essentiel au projet de l’entreprise.

Une visite à Saint-Boniface à la Ferme Tomchyrs, propriété de René Gélinas, qui a adopté cette technologie, les convainc. « Nous avons adoré le concept de ce poulailler moderne, souligne Laurent, et nous nous en sommes inspirés pour réaliser nos plans de construction. » Grâce à sa formation, Laurent a été le maître d’œuvre du chantier. Il en a supervisé toutes les étapes, qui se sont déroulées, selon un échéancier serré, de mars à septembre 2015.

BÂTIMENT DERNIER CRI Monique, propriétaire de 80 % de l’entreprise, ainsi que Marie-Ève et Laurent, propriétaires à hauteur de 20 %, n’ont pas lésiné sur la technologie. Le bâtiment à structure d’acier de 23 m sur 102 (76 pi sur 336) offre entre autres toutes les commodités pour satisfaire les propriétaires et intervenants qui gravitent autour de l’élevage : cuisinette, salle de réunion, salle de bain complète. Doté d’un plancher radiant, le poulailler a été conçu pour offrir le meilleur rendement écoénergétique possible. L’isolation sous le plancher ainsi que celle des murs, du grenier et des conduites d’eau chaude sont optimales. « Un avantage important, puisque le coût de l’énergie pour le chauffage ne diminuera probablement pas dans les années à venir », estime Laurent.

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Le bâtiment est entièrement chauffé à l’eau chaude (par deux chaudières au gaz naturel de 400 000 BTU chacune). Il n’y a cependant aucune combustion de gaz naturel ou de propane dans le parquet d’élevage. « La combustion de ces gaz dégage de l’humidité et du gaz carbonique, qu’il faut ensuite évacuer en ventilant et en chauffant pour rétablir la qualité de l’air des oiseaux – bref, une suite sans fin », explique le producteur. L’environnement des oiseaux est donc chauffé à l’aide du plancher radiant (source principale) et de huit aérothermes à eau chaude de 100 000 BTU chacun (pour les besoins ponctuels). Le plancher radiant aide en plus à assécher la litière de copeaux de bois (ce qui permet d’en utiliser moins, environ ½ po


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plutôt que de 2 à 3 pour un poulailler traditionnel). Le fumier est donc très sec, ce qui favorise un faible taux d’ammoniac dans l’air. La ventilation est divisée en 10 paliers, dont 4 variables, afin de garantir un bon renouvellement de l’air selon l’âge des oiseaux. Le bâtiment est doté de deux types d’entrées d’air. Les entrées modulaires, situées au centre du plafond, sont pour les besoins plus précis ne nécessitant pas un important volume de circulation d’air. Et il y a des entrées longitudinales, installées au sommet des murs, pour les périodes chaudes nécessitant un apport accru en air frais. « Ces trappes fonctionnent avec les ventilateurs à gros débit afin de réduire l’impact des canicules en fin d’élevage, s’il y a lieu », explique l’aviculteur. Le contrôle de l’ambiance s’effectue à l’aide des systèmes Automates Genius et Farmquest, conçus par Monitrol. « Cette entreprise est située à proximité de notre

ferme, indique Laurent, ce qui nous assure d’un service rapide et de qualité, primordial dans l’élevage du poulet aujourd’hui. » Dans le parquet, les mangeoires Multibeck (du fabricant Leroy) favorisent l’accès des poussins à la moulée. Ceux-ci ne peuvent pas s’y loger, ce qui élimine la présence de fientes dans les aliments. Les murs recouverts de plastique scellé facilitent le lavage et la désinfection. Le plancher en pente, avec égouts, favorise l’écoulement des eaux de lavage. Le nettoyage du bâtiment, à la sortie d’un lot, se fait par une seule personne en 6 à 7 heures. « Le soir même, le poulailler est prêt à recevoir la nouvelle litière pour le lot suivant, indique Laurent. La rapidité d’exécution du nettoyage favorise aussi le respect d’un vide sanitaire adéquat tout en maximisant l’utilisation de la bâtisse. » Le transfert de la part de Monique à Marie-Ève et Laurent devrait se faire au cours de l’année 2018.

OUTIL DE GESTION PERFORMANT ET ADAPTÉ AU PRODUCTEUR QUE VOUS ÊTES!

Système infonuagique lié au régulateur Genius vous permettant d’accéder, à distance, aux informations essentielles pour optimiser les performances de votre ferme.

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TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

PETITES, SUCCULENTES ET QUÉBÉCOISES, ELLES CONCURRENCENT AVANTAGEUSEMENT TOUTES LES POMMES DE TERRE QUI PROVIENNENT DU RESTE DU CANADA ET DES ÉTATS-UNIS. LES MAMZELLS CONTREATTAQUENT. ET LUC GARON EN EST UN FIER PRODUCTEUR ET AMBASSADEUR.

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2 3 MAUVAISE PRESSE

« Bien sûr que ça se mange cru, une pomme de terre », lance le propriétaire de l’entreprise Gilbert Garon Bic, déboulonnant un mythe bien ancré. Agro-économiste de formation, Luc est un gestionnaire aguerri. Son terrain de jeu préféré n’est toutefois pas le bureau de l’entreprise que son père, Gilbert, a fondée en 1969. Ce dernier, encore très actif au sein de Gilbert Garon Bic même à 77 ans, a su transmettre sa passion de la production et de l’innovation à son fils. Luc préfère de loin avoir les deux pieds, et les deux mains, dans la terre : sa ferme en cultive 400 ha (225 en pommes de terre, le reste en rotation ou engrais vert). Ou alors être sur le plancher de son poste d’emballage, à Rimouski (secteur du Bic), ainsi que dans ses deux autres sites d’entreposage, situés à Sainte-Luce et Baie-des-Sables, dans le Bas-Saint-Laurent. Sa conjointe, Nancy Brisson, et sa sœur Nathalie, irremplaçables alliées, l’appuient et le conseillent dans toutes ses décisions.

Luc est un véritable ambassadeur de ce tubercule, immensément consommé partout dans le monde, mais encore trop souvent bafoué et relégué au statut de légume bas de gamme. Comme l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le clamait en 2008, Année internationale de la pomme de terre, celle-ci est un véritable trésor enfoui. Les qualités nutritionnelles de Solanum tuberosum en font un aliment de choix. Riche en minéraux et vitamines, la pomme de terre doit pourtant encore surmonter des préjugés tenaces. On croit qu’elle fait engraisser. Et pour beaucoup, son goût est fade. La diversification de l’alimentation des consommateurs l’a poussée hors de leur assiette, au profit du quinoa, par exemple. Enfin, l’époque Montignac n’a pas aidé sa cause. L’homme recommandait de bannir de son alimentation les trois P : pain (sauf l’intégral), pâtisseries et pomme de terre. Il faut dire aussi que le consommateur ne s’y retrouvait plus avec le traditionnel sac de 10 lb. Résultat : sa consommation est en chute libre. On estime sa décroissance à 2 % par année, nous apprend Audrey Boulianne, agronome et directrice de l’innovation à Québec Parmentier, un regroupement d’une vingtaine de producteurs, dont l’entreprise de Luc fait partie. Il fallait répondre aux nouveaux besoins des gens et des familles en offrant des produits différenciés et de bon goût, dit-elle. Justement, la pomme de terre de spécialité, de plus petite taille, est en forte croissance depuis plusieurs années. De nouvelles variétés apparaissent sur les marchés, et les consommateurs en redemandent. De réputés chefs la cuisinent

LES MARCHÉS DE LA POMME DE TERRE Au Québec, on trouve quatre principaux marchés, que se partagent 175 producteurs : ■ Croustilles

(Yum Yum, Frito-Lay, Old Dutch) ■ Transformation

(préépluchage, pommes de terre rondes, en cubes, frites) ■ Table (chaînes et épiceries,

cantines et casse-croûtes) ■ Semences

(Source : Luc Garon)

1. Luc Garon, passionné de mise en marché, en compagnie d’Audrey Boulianne, directrice de l’innovation à Québec Parmentier, et de Karine Aubertin, experte-conseil au Centre de services de l’est. Audrey et Karine, toutes deux agronomes, collaborent pour favoriser la culture des nouvelles variétés de pommes de terre Mamzells. 2. L’irrigation est nécessaire dans la production de pomme de terre, affirme Luc Garon. Et d’autant plus cette année, dans le Bas-Saint-Laurent, région durement éprouvée par la sècheresse. Depuis une décennie, Luc constate une fréquence accrue des sècheresses, bien souvent pendant une période critique de la croissance des pommes de terre. 3. Luc consacre une vingtaine d’hectares (50 acres) à la culture des Mamzells. La gestion de leur entreposage diffère de celle des pommes de terre traditionnelles. Les équipements de tamisage ont dû être adaptés à la grosseur des tubercules. Ces derniers doivent aussi être exempts de terre.

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PETITES, MAIS À LA HAUTEUR Nouveaux emballages, nouveau design, nouvelles couleurs. Trois gammes Mamzells ont vu le jour. 1. Saveur. Des pommes de terre très goûteuses, aux parfums de beurre et de noisette notamment, qui aident à créer des accords culinaires – un peu comme la SAQ avec ses pastilles. À pelure mince, elles ne nécessitent qu’un court temps de cuisson. Offertes en sacs de trois livres refermables. 2. Utilisation. Plus grosses, ces pommes de terre tout indiquées pour le four, la purée, les frites ou la mijoteuse sont vendues en sacs de cinq livres refermables. 3. Spécialité. Des pommes de terre plus petites, en sacs de 680 g (1,5 lb), idéales pour un souper. On les a nommées Jacky, Ella, Grace, Sophia et Violetta, et elles visent à séduire une nouvelle clientèle.

1. Les Mamzells, des gammes diverses pour plaire à un large éventail de consommateurs. 2. Les rotations, essentielles, sont actuellement de deux années sur cinq en pommes de terre. Luc vise une année sur trois. Il fait les rotations surtout avec des engrais verts, pour favoriser la structure et la fertilité du sol, mais aussi avec de l’avoine, de l’orge, du sarrasin et du canola.

1 2 pour ses saveurs distinctes, ses qualités nutritives et son raffinement (Jean Soulard, bien connu au Québec, est l’un d’eux). Des entreprises concurrentes de l’Îledu-Prince-Édouard, de l’Ouest canadien et des États-Unis, qui avaient flairé le filon depuis déjà un moment, se faisaient de plus en plus présentes au Québec. Ailleurs, les innovations pullulaient aussi. « L’Europe est une dizaine d’années en avance sur nous », souligne Luc Garon. C’est d’ailleurs vers le Vieux Continent que l’on s’est tourné pour dénicher les variétés plus petites qui allaient relancer la culture locale, sous l’appellation Mamzells.

UNE ÉTOILE EST NÉE Pierre Chouinard, directeur général de Québec Parmentier, n’est pas demeuré les bras croisés devant la concurrence. Dix ans d’efforts et de recherche, en collaboration avec l’Université Laval, ont été nécessaires pour mettre au point les Mamzells. Des chercheurs, sous la direction de Charles Goulet, ont testé pas moins d’une centaine de variétés de petites pommes de terre : saveurs, cuisson, qualités nutritives, etc. Résultat : en octobre 2016, le monde de la pomme de terre québécoise changeait de visage, en partie du moins, avec le lancement des Mamzells par Québec Parmentier.

À LIRE

UN BUSINESSMAN INNOVATEUR

Épatante patate : Éloge de la pomme de terre, par Véronique Leduc et Fabrice Gaëtan, éditions Parfum d’encre

« On convoite les ventes à l’épicerie, mais on travaille aussi avec les restaurants », précise Audrey Boulianne. Fonceur, passionné de marketing et de technique,

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Luc Garon a emboîté le pas sans hésiter. Karine Aubertin, experte-conseil en agroenvironnement et productions maraîchères au Centre de services de l’Est, le qualifie de producteur innovateur. « Il fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, dit-elle. C’est un gars business qui adore le terrain. Il est consciencieux et prend le temps de s’informer. Il ne néglige rien et sait s’entourer. » Il s’est d’ailleurs entouré au fil des ans d’une équipe d’une vingtaine d’employés, qui assure le succès de l’entreprise. Parmi les personnes-ressources clés de celleci figurent Yolaine Fillion, technicienne, et Luc Bérubé, agronome et producteur, qui travaillent au Club d’encadrement technique du Bas-Saint-Laurent (Groupe Pousse-Vert) et sont tous les deux des sommités dans le domaine. Ce n’est pas pour rien que l’exploitation que Luc Garon dirige a si bonne réputation en région. Avec des producteurs comme lui, l’innovation est entre bonnes mains. Et les Mamzells ont un bel avenir devant elles…


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DEPUIS L’ABANDON DES QUOTAS PAR LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE (PAC), EN 2015, LA MAÎTRISE DE LA PRODUCTION PASSE PAR UNE CONTRACTUALISATION ENTRE LES PRODUCTEURS ET LES INDUSTRIELS, COOPÉRATIFS OU PRIVÉS. RÉSULTAT : TOUS LES ÉLEVEURS SONT PERDUS DANS UN MARCHÉ LIBÉRALISÉ. TEXTE ET PHOTOS DE NICOLAS MESLY

Pendant 30 ans, la France, deuxième producteur laitier de l’Union européenne, a fait des quotas laitiers une affaire de gestion de volume sur des territoires précis, administrée par les pouvoirs publics. Elle compte aujourd’hui près de 62000 exploitations laitières. Mais elle en perd de 2 à 3 % par année. Le vieillissement des troupes et la libéralisation des marchés risquent d’accélérer une retraite anticipée. Trois filières s’en tirent bien: le lait bio, les fromages d’appellation (comme le comté) et les circuits courts. Mais celles-ci représentent moins de 10% du lait produit dans l’Hexagone. Alors qu’en estil de la filière «conventionnelle» au moment où la plus grosse exploitation laitière de France, La Ferme des 1000 vaches, est ostracisée ? Quel sera le nombre de bêtes socialement acceptable dans les étables : 100 vaches? 200 vaches? Et dans ce contrat social, est-il possible de redonner une vraie valeur au lait français? Dans une lettre publiée dans le journal Les Échos1, le président de la coopérative Sodiaal, Damien Lacombe, propose une solution collective pour enrayer la spirale destructrice. Le nouveau contrat proposé repose sur quatre points : 1. la rémunération équitable des éleveurs; 2. le bien-être animal; 3. le temps passé au pâturage; 4. une alimentation animale sans OGM.

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www.lesechos.fr/ journalistes/ index.php?id=77251

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Le hic, c’est que personne ne s’entend sur le premier point.


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À LA RECHERCHE D’UN COÛT DE PRODUCTION ET D’UN JUSTE PRIX DU LAIT «Les quotas ont figé notre production pendant 30 ans. On a toujours mis l’accent sur le prix du lait, sans se soucier du coût de production», explique Arnaud Degoulet, président de la coopérative Agrial, rencontré en septembre dernier au Salon de la production agricole – Carrefour européen (SPACE), à Rennes, en France. Pour chiffrer ce coût de production et augmenter la compétitivité de ses membres, Agrial a mis récemment sur pied une division économique. On cible surtout la relève, afin de faire bénéficier les jeunes producteurs du réseau d’agrofournitures et de machinerie de la coopérative. Agrial est redevenue transformateur de lait après une absence de 10 ans (1992-2012) et entend miser sur une valeur ajoutée aux 2,5 milliards de litres de lait produits par ses membres, en pariant sur ses marques. Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), parle plutôt d’un coût de production à 340 euros la tonne pour que les producteurs français se maintiennent à flot. Pas étonnant qu’en 2009 et 2016, avec un prix du lait largement sous la barre des 300 euros la tonne après la chute des cours des prix internationaux, les producteurs français et européens aient déversé ou menacé de déverser des milliers de litres sur le parlement européen, à Bruxelles. Mais le « prix syndical » de la FNPL est loin de faire l’unanimité, « quand on sait que l’écart de coût de production entre un groupe de tête et un groupe de queue peut être de 30 % », souligne le président de la

Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), Dominique Charge. « Si on annexait le prix du lait à des coûts de production, les producteurs s’endormiraient sur leurs lauriers et nous, on n’arriverait plus à passer par rapport à la concurrence européenne. Ce chiffre de 340 euros la tonne ne correspond à aucun élément de compétitivité», affirme quant à lui Jehan Moreau, directeur de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL). Chose certaine, «on ne peut plus donner aux consommateurs tous les gains de productivité gagnés dans nos fermes et dans nos entreprises», insiste Dominique Charge.

Katrine Lecornu, présidente de European Dairy Farmers, croit que les producteurs doivent dorénavant s’outiller pour affronter la volatilité des marchés.

UN JUSTE PRIX, MAIS LEQUEL? Depuis 10 ans, les producteurs laitiers français font les frais d’une guerre des prix sans merci entre les quatre grands détaillants que sont Leclerc, Carrefour, Système U et Intermarché, où une majorité de Français font leur épicerie. « Il faut trouver une formule pour répartir les revenus de façon équitable le long de la filière », croit Dominique Charge. Selon lui, cette formule est discutée à l’Élysée, avec nul autre que le président Emmanuel Macron, au moment où ont cours des états généraux sur l’alimentation dans l’Hexagone. Sur le plancher des vaches, le désarroi est total. « Tous les éleveurs sont perdus dans un marché volatil et libéralisé. Le coût de production, c’est notre seule certitude. Il faut gérer la trésorerie et gérer la volatilité », dit Katrine Lecornu, productrice de lait française et présidente

Euros/1 000 litres

PRIX DU LAIT MOYEN EN FRANCE 1

1

367 343

336 300

288 2007

327

315

316

294

2015

2016

274 2008

2009

Au 26 octobre 2017, 1 euro valait 1,49 $ CA

2010

2011

2012

2013

2014

Source : FranceAgrimer / S.S.P., Enquête Mensuelle Laitière

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de European Dairy Farmers (EDP). Cet organisme, non partisan et apolitique, étudie, grâce à une plateforme informatique poussée, les coûts de production de 500 producteurs européens ainsi que d’une douzaine de canadiens. Selon la productrice, le prix du lait ne veut plus rien dire. « À preuve, au Canada, même avec un prix du lait supérieur à

600 euros la tonne, la marge canadienne entre le coût de production et le prix du lait est plus mauvaise que la nôtre », expliquet-elle. Katrine Lecornu croit que, dans un marché libéralisé, les producteurs vont devoir se doter de nouveaux outils de gestion des risques, par exemple des contrats à terme avec des laiteries engageant 30 % du volume produit à la ferme à un prix garanti.

Michel Welter, le producteur qui scandalise la France. Son modèle d’affaires « industriel » ne passe pas dans un pays profondément attaché à ses valeurs paysannes et où l’éleveur laitier trait en moyenne moins de 60 vaches.

LA FERME DES 1000 VACHES : L’EXPLOITATION HONNIE DES FRANÇAIS ! À lire aussi sur le site Web du Coopérateur : « La filière laitière française est-elle concurrentielle ? » cooperateur.coop/affaires-agricoles

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le directeur général de la plus grosse ferme laitière de France, Michel Welter, a la couenne dure. Cet homme de 51 ans, exproducteur laitier, subit la pression citoyenne – d’abord de son village d’Abbeville, puis de tout le pays – pour avoir monté une ferme «industrielle» de 1000 vaches. Bris de matériel, menaces de mort, affrontement avec divers groupes de citoyens, cible de la Confédération Paysanne et procès à répétition font partie de son quotidien depuis la première collecte de lait réalisée à la ferme, le 4 septembre 2013. Rencontré dans son bureau, Michel

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Welter explique le choix de son modèle d’affaires, en ayant l’œil sur les images prises par les caméras de surveillance à l’entrée de la ferme. Car les incursions d’intrus sont régulières. Michel Welter dit s’être inspiré de voyages aux États-Unis, en Allemagne, dans les Pays-Bas et en Israël pour monter l’entreprise. En fait, il a concrétisé le rêve d’un homme, l’entrepreneur aujourd’hui décédé Michel Ramery, multimillionnaire issu du monde agricole qui a fait fortune dans les travaux publics. Mais, pour parodier la chanson Le blues du businessman, Michel Ramery aurait voulu être agriculteur.


Alors le multimillionnaire n’a pas hésité à convaincre neuf producteurs de remettre la gestion de leurs entreprises entre ses mains et à injecter 7,6 millions d’euros dans un complexe d’élevage laitier dernier cri, sans compter un parc de machinerie 2.0, exploité en CUMA, qui permet aux adhérents de cultiver 1000 ha de grains dans une zone des plus fertiles de France. «Chaque producteur qui s’est joint au groupe a son histoire personnelle: divorce, âge de la retraite, maladie, explique Michel Welter. Mais tous ne voulaient plus avoir le stress de gestionnaire» – au moment où l’agriculture française est sous haute tension, en raison de la pression tant sociétale qu’économique. Sur un grand tableau, à l’entrée de son bureau, sont affichés les prix du lait, qui oscillent entre 330 et 350 euros/1000 litres en 2017 (entre 190 et 230 euros/1000 litres en 2016). À ces prix-là, on se demande comment l’entreprise peut être rentable. « En France, personne ne veut parler de coût de production ni de salaire. Ce sont des sujets tabous ! » dit Michel Welter. Pour lui, le poste de dépenses le plus important n’est pas l’alimentation des bêtes, à base d’ensilage, mais la paye des 29 employés, dont le taux de roulement est de 30%. Son travail de gestionnaire n’est pas de tout repos. Lors de la visite de la ferme, en cette journée pluvieuse, son cellulaire ne

1. Les vaches sont traites trois fois par jour sur ce carrousel de 50 places – une telle taille est une première en France. 2. Stéphane Delabie, ex-menuisier, est un des 29 employés de la Ferme des 1000 vaches.

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FRANCE : LE LAIT EN CHIFFRES ■ Nombre d’exploitations :

61 733 ■ Nombre de vaches

par exploitation : 59 ■ Nombre de vaches :

3 658 000 ■ Collecte de lait :

24 milliards de litres ■ Prix payé à la ferme :

294 euros*/1000 litres ■ Excédent commercial laitier:

3,4 milliards d’euros (2014) ■ Pour en savoir plus :

www.maison-du-lait.com/ fr/chiffres-cles/filierelaitiere-francaise-en-50chiffres#section-0

*Au 26 octobre 2017, un euro valait 1,49 $ CA

dérougit pas. Il en profite pour prendre des photos; par exemple, celle d’un enclos où des génisses pataugent dans un carré de litière mouillée, à cause de la rupture d’un tuyau d’alimentation en eau. Aussitôt, l’employé responsable est averti de corriger la situation. Dans l’étable à stabulation libre ultramoderne, les vaches ruminent de bonheur avant d’aller se faire traire trois fois par jour sur un carrousel de 50 places. Ils sont trois employés à diriger et à traire les bêtes, dans une ambiance feutrée. Côté bien-être animal, on fait même l’écornage sous anesthésie, pour que les vaches ne gardent pas un mauvais souvenir de l’homme, ce qui facilite leur manutention toute leur vie.

Mais aucune laiterie ni aucun hypermarché français ne veulent du lait de la Ferme des 1000 vaches, par crainte de la réaction des consommateurs. Alors, affairé près des deux grands réservoirs disposés à l’extérieur, Bernard Frédéric, chauffeur de camion-citerne, pompe chaque jour les 23 000 litres de lait produit à la ferme pour les acheminer de l’autre côté de la frontière, à la coopérative belge Milcobel. «La lutte est injuste, parce que j’oppose un débat factuel à un débat émotionnel. Mais on n’aura pas ma peau!» lance Michel Welter. Comme prix de consolation dans un contexte social tumultueux, Milcobel lui a demandé de fournir le double du volume actuel de lait.

LAIT BIO : 1000 FERMES POUR UNE VACHE « En 2013, lorsque le prix du lait conventionnel était presque à parité avec celui du lait bio, nous avons eu 60 demandes d’adhésion. L’année dernière, nous en avons eu 400 », raconte Théophile Jouve, directeur général de Biolait, rencontré au siège social de l’entreprise, à Saffré. Fondée en 1994 par deux couples d’éleveurs, Biolait récolte aujourd’hui le tiers de la production laitière biologique française. Celle-ci a doublé en 10 ans et représente 2,3 % de la collecte nationale. Biolait récolte le lait de 1200 éleveurs, répartis dans 70 départements de la France.

La croissance du volume de lait négocié par Biolait est hallucinante. De 37 millions de litres récoltés en 2007, l’entreprise en collecte 190 millions 10 ans plus tard. Et en 2018, il est prévu d’écouler 260 millions de litres. Une augmentation de 37 % en un an ! «Nous vendons le lait à une centaine de transformateurs», précise Théophile Jouve. Biolait ne transforme pas une goutte de lait. Mais elle vend sa matière première à des laiteries dont les produits UHT, eux, se retrouvent sur les étagères d’hypermarchés comme Biocoop, Système U et Carrefour, dans une dizaine de pays, y compris la Chine!

Joachim Perrocheau, membre de Biolait, gère le GAEC Les 4 saisons avec quatre associés, tous d’anciens salariés âgés entre 30 et 61 ans qui ont choisi le métier d’agriculteur après avoir suivi une formation adéquate. Chaque associé gagne 2000 euros par mois. Les aides annuelles de la Politique agricole commune (PAC) financent l’équivalent de la rémunération annuelle de deux des membres, soit près de 50 000 euros. Depuis 2015, les éleveurs n’ont pas encore touché les aides promises à l’agriculture biologique. « Les Français ne consacrent que 13 % de leur budget à la nourriture, précise l’éleveur. Sans ces aides, nous ne pourrions pas être en affaires. »

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«L’abandon des quotas n’a rien changé pour nous. Nous sommes sous contrat directement avec des laiteries depuis le début de notre existence», explique Joachim Perrocheau, du GAEC2 Les 4 saisons, dont un des cinq membres est le fondateur de Biolait. Au dire de Joachim Perrocheau, le succès de l’entreprise repose sur cette vision : « La maîtrise de notre matière première sera la maîtrise de notre prix. » Pari tenu : le prix du lait biologique payé à l’éleveur cette année est de 450 euros/1000 litres, alors qu’il est de 300 euros/1000 litres pour le lait conventionnel. À 44 ans, Joachim Perrocheau a exercé plusieurs métiers avant de choisir de devenir responsable du troupeau de 135 vaches du GAEC Les 4 saisons. «Pour mes voisins, mes vaches sont des chèvres ! » dit-il en riant. La moyenne de production des bêtes est de 4700 litres de lait par année, soit 17 litres par jour. On ne compte que sur les fourrages et céréales produits à la ferme pour nourrir les animaux. Et on exerce une

Né au Nouveau-Brunswick, Théophile Jouve, directeur général de Biolait, met son expertise au profit des 1200 producteurs de Biolait, dont la maxime est « Le bio partout et pour tous ». L’entreprise est une coopérative dont le modèle et les services techniques visent à promouvoir l’autosuffisance à la ferme.

gestion réglée au quart de tour sur les 230 ha de pâturage, où l’on tente de récupérer chaque brin d’herbe pendant 12 mois. L’investissement en machinerie est maintenu au strict minimum ou réalisé en CUMA. Résultat: il faut quatre fois moins de volume de lait biologique pour toucher l’équivalent du revenu généré par le lait conventionnel. «Je n’ai pas le stress de gros endettements et je bénéficie de cinq semaines de vacances», explique Joachim Perrocheau.

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Groupement agricole d’exploitation en commun

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LE CHAMPAGNE DES FROMAGES EST SOUS HAUTE TENSION

Chaque meule de comté produite est numérotée, ce qui en permet la traçabilité. Un quota de production est alloué à chaque coopérative ou laiterie. Les tricheurs s’exposent à de sérieuses pénalités.

La relève se bouscule au portillon de la filière comté. À 27 ans, le fils de Jean-Marie Guinchard, Baptiste, prépare son entrée d’ici quelques années, « Le respect des animaux, de la terre, le fait que je puisse traduire mes convictions par mon travail d’éleveur et participer à la construction du monde, c’est ce qui me motive », dit Baptiste.

«Nous sommes des producteurs de fromages avant d’être des producteurs de lait, et c’est ce qui nous permet de tirer notre épingle du jeu», raconte Jean-Marie Guinchard, rencontré à sa ferme ancestrale, à l’entrée du village de La Sommette, petit hameau collé à la frontière suisse. Avec son troupeau de 160 bêtes de race Montbéliarde qui pâture sur 115 ha, l’homme de 58 ans est au nombre des 2300 éleveurs à produire le champagne des fromages français, le comté, dont la fabrication à partir de lait cru remonte au Moyen Âge. Alors qu’en 2015, avec la fin des quotas, les producteurs de lait européens ouvrent les vannes pour gagner la course aux marchés d’exportation, les producteurs de comté gardent la tête froide. «On a mis un plafond par éleveur et par hectare», explique Olivier Vivot, président de la fruitière de Flangebouche, dont Jean-Marie Guinchard est membre. «Fruitière» est le nom donné aux coopératives formées pour l’exploitation du lait et la fabrication des fromages; il veut dire «fruit du travail». La filière comté, la plus importante appellation d’origine protégée (AOP) de France, compte 146 transformateurs, dont 122 fruitières et 12 affineurs. À portée des chiffres dans son ordinateur portable, Olivier Vivot cite l’augmentation de la production du fromage-vedette. De 47 000 tonnes en 1999 à 67 000 en 2015, puis chute à 62 000 tonnes en 2016, en raison «d’une météo catastrophique». Moins de 10 % du volume de comté est exporté, mais sa popularité en dehors de l’Europe

Pas question d’OGM ni d’ensilages dans la filière comté. Le troupeau est nourri au foin et au pâturage.

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gagne rapidement l’Angleterre et les ÉtatsUnis. Et il y a fort à parier que, sous l’Accord économique et commercial global (AEGC), le comté concurrencera encore plus les produits fabriqués par les fromagers artisans du Québec. «On n’arrive pas à suivre nos marchés et on ne peut pas fournir à la demande », poursuit le président. Toutefois, deux facteurs limitent la production du fromage porte-étendard. La météo, d’abord, puis un cahier des charges très strict. Le comté ne peut être produit que par deux races de vaches: la Montbéliarde ou la Simmental française. Les bêtes doivent aller au pâturage de sept à neuf mois et être alimentées de fourrages produits à proximité. Bannis sont les ensilages et le recours à des OGM. Mais ce cahier des charges fait l’objet de haute tension entre les éleveurs. «Doit-on limiter la restructuration des élevages à 150 vaches? Doit-on bannir l’utilisation des robots de traite à la ferme, alors que notre coopérative utilise des robots pour retourner les meules dans les chambres de maturation ? » se questionne Jean-Marie Guinchard. De plus, l’éleveur s’inquiète de la réaction des consommateurs quant à l’utilisation de glyphosate, par certains producteurs, pour faire mûrir les plants de céréales avant la récolte. Chose certaine, le débat se transmet à la prochaine génération – qui se bouscule d’ailleurs au portillon: quelque 130 exploitations sont reprises chaque année, selon Olivier Vivot. Le prix du lait payé au producteur est certes une incitation: 520 euros/1000 litres, comparativement à 320 euros pour le lait conventionnel. Jean-Marie Guinchard déplore le fait que le comté puisse concurrencer les fromages québécois; au Québec, les fromagers parlent de « concurrence déloyale ». Avec son associé, il dit toucher chaque année environ 50 000 euros en aide de la PAC (Politique agricole commune). « Même avec un prix supérieur à celui du lait conventionnel, sans cette aide, nous ne serions pas capables de maintenir la ferme. C’est un choix de société », croit-il.


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ABREUVOIRS ADAPTÉS Il y a quatre ou cinq ans encore, les bols métalliques étaient la norme dans le monde bovin, selon Jérôme Cosnet. Moins cher et presque aussi résistant que le métal, le polymère fait sa place au soleil. « On ne change pas le besoin primaire de faire venir de l’eau propre et en bonne quantité dans un réceptacle, qu’il soit de polyéthylène ou de métal, dit-il. Ce qui change, c’est la taille des exploitations et leur configuration. » Encore aujourd’hui, les abreuvoirs doivent, dans le cas des vaches, fournir un débit de 15 à 18 litres d’eau par minute, rappelle-t-il. Le choix du bon abreuvoir, au bon endroit, pour les bons animaux, est primordial. Par exemple, à la sortie de la salle de traite, certaines vaches ingurgitent en

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un seul passage jusqu’à 40 % de leurs besoins quotidiens en eau ! L’accès au point d’eau et la quantité de liquide disponible sont donc fondamentaux pour la productivité. L’abreuvoir collectif à cet endroit ne sera donc pas du même modèle qu’un abreuvoir situé dans les logettes ou à l’intérieur d’un parc de vêlage.

ABREUVOIRS UNIQUES Ce qui distingue les produits La Gée ? « Leur conception unique ! » clame le Français. Les caractéristiques des abreuvoirs, offerts en plus de 30 modèles au débit ajustable, répondent à des observations comportementales ou zootechniques. Par exemple, les bols pour les veaux sont inclinés afin que de l’eau demeure derrière le mécanisme de poussoir (qui sert à faire couler l’eau). Le veau déclenchera donc le mécanisme en voulant s’abreuver de cette eau. L’entretien facile des abreuvoirs, grâce à un bouchon pour une vidange complète, est aussi à souligner. Nettoyer le filtre ne prend que quelques secondes, sans outils ni démontage de la valve – une innovation brevetée. Une composante métallique antilapage peut être ajoutée à l’abreuvoir pour empêcher les animaux de jouer avec et de gaspiller l’eau. Enfin, comme l’abreuvoir est décalé du mur, l’arrivée d’eau est protégée, qu’elle soit sur les côtés ou en dessous. Pour l’entretien, les pièces La Gée (joint, filtre, ressort, etc.) sont les mêmes pour tous les abreuvoirs, et leur remplacement est intuitif; pas besoin, donc, de sortir un manuel technique. Réinventer un abreuvoir pour le bétail, est-ce comme réinventer le bouton à quatre trous ? Pas vraiment, selon Jérôme Cosnet, qui se plaît à expliquer l’innovation derrière des équipements tenus pour acquis. « Ce que j’aime le plus dans mon métier, c’est inventer des produits et découvrir de nouveaux continents, à la rencontre de clients », conclut celui qui expédie des équipements dans plus de 45 pays !

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE COSNET INDUSTRIES

Le Français Jérôme Cosnet s’acclimate bien au Québec. Ce fils d’éleveur des Pays de la Loire a fréquenté quelques salons d’exposition ici et a foulé le plancher des vaches pour s’abreuver de nos méthodes et conditions d’élevage. « J’aime me mettre dans la peau des éleveurs aussi bien que dans celle de nos distributeurs, comme le Groupe BMR, qui distribue nos produits fabriqués de polyéthylène, dont nos abreuvoirs », explique le directeur général du groupe Cosnet Industries et de sa filiale Polymoule. L’entreprise a créé la marque La Gée, nommée d’après le cours d’eau qui serpente à Coulans-surGée, à proximité du siège social de Cosnet Industries, groupe actif aussi bien en métallurgie qu’en plasturgie (polyéthylène rotomoulé et injecté). « Présentés en grande pompe lors d’Expo-Champs 2017, dans le kiosque d’Agrizone, les produits La Gée ont séduit bon nombre d’agriculteurs curieux de connaître les innovations de la gamme, en comparaison avec l’offre actuelle d’abreuvoirs sur le marché québécois », souligne Audrey Poirier-Lemay, acheteuse chez BMR.


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■ Respect

de l’entente californienne : comment s’y prendre ? Centre ACER

■ État

de la recherche sur la pierre de sucre et le contrôle de la mousse.

■ Plans

types de cabanes à sucre Raymond Bernier et Yves Bédard, ingénieurs – MAPAQ bois, un combustible d’avenir ? Vincent Poisson et Philippe Leduc, ingénieurs forestiers, Club acéricole du Sud du Québec

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passion : établir de nouveaux standards Serge Dubois, acériculteur et fondateur de Biodélices Inc., Érablières Sirobec SENC et Biodélices Inc.

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PHOTO : 123RF

■ Le


AFFAIRES AGRICOLES |

DATE

LIEU

INFORMATION

MARDI 9 JANVIER

L’Ange-Gardien (Outaouais) Salle municipale de L’Ange-Gardien 1177, route 315

Raymond Bernier 819 986-8544, poste 2407 raymond.bernier@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/outaouais (calendrier des événements)

MERCREDI 10 JANVIER

Saint-Eustache Cabane à sucre Constantin 1054, boulevard Arthur-Sauvé (route 148)

Gaétan Lefebvre 819 623-2270, poste 4503 gaetan.lefebvre@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/laurentides (calendrier des événements)

VENDREDI 12 JANVIER

Victoriaville Hôtel Le Victorin 19, boulevard Arthabaska Est

David Lapointe 819 293-8501, poste 4425 david.lapointe@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/centreduquebec (calendrier des événements)

SAMEDI 13 JANVIER

Sainte-Geneviève-de-Batiscan École secondaire Le Tremplin 100, chemin de la Rivière-à-Veillet

Carole Naud 418 277-2558 cetadeportneuf@hotmail.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/mauricie (calendrier des événements)

JEUDI 18 JANVIER

Canton d’Orford Hôtel Chéribourg 2603, chemin du Parc Simultanément par webdiffusion* en Abitibi-Témiscamingue, au Saguenay– Lac-Saint-Jean et en Montérégie-Ouest

Karine Quirion 819 583-0780, poste 4750 karine.quirion@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/estrie (calendrier des événements)

VENDREDI 19 JANVIER

Sainte-Marie Centre Caztel 905, route Saint-Martin

Direction régionale de la Chaudière-Appalaches 418 386-8116, poste 1529 chaudiere-appalaches@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/chaudiereappalaches (calendrier des événements)

SAMEDI 20 JANVIER

Lac-Mégantic Polyvalente Montignac 3409, rue Laval

Karine Quirion 819 820-3001, poste 4750 karine.quirion@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/estrie (calendrier des événements)

SAMEDI 27 JANVIER

Montmagny École secondaire Louis-Jacques-Casault 141, boulevard Taché Est

Direction régionale de la Chaudière-Appalaches 418 386-8116, poste 1529 chaudiere-appalaches@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/chaudiereappalaches (calendrier des événements)

JEUDI 1ER FÉVRIER

New Richmond Hôtel Le Francis 210, chemin Pardiac

Jovette Arsenault 1 877 221-7038, poste 1950 jovette.arsenault@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/gaspesieilesdelamadeleine (calendrier des événements)

SAMEDI 3 FÉVRIER

Témiscouata-sur-le-Lac École secondaire de Cabano 120, boulevard Phil-Latulippe

Diane Drolet 418 862-6341, poste 4130 diane.drolet@mapaq.gouv.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca/bassaintlaurent (calendrier des événements)

*Consultez les pages de votre région dans le site Internet du MAPAQ; vous y trouverez bientôt tous les détails liés à cette webdiffusion. COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

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TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

Au Québec, 36,3 % des exploitants agricoles ont déclaré occuper un emploi hors ferme en 2015 (le plus faible pourcentage au Canada), contre 44,4 %, en moyenne dans le reste du pays. (Rapport sur le recensement 2016)

En 2016, le nombre de vaches laitières au Québec avait diminué de 3,5 % par rapport à 2011, pour s’établir à 347 038 têtes, et le nombre de fermes laitières avait reculé de 13,3 %. En revanche, la production par vache s’était accrue. C’est toujours au Québec qu’on recensait le plus de vaches et d’exploitations laitières auCanada. (Source : Rapport sur le recensement 2016).

1

Source : Statistique Canada

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Parmi ces 2400 grandes entreprises, on retrouve une forte proportion de producteurs de porc, de volaille et de grandes cultures (maïs-grain, soya, avoine). On constate aussi beaucoup moins de disparité au sein des productions sous gestion de l’offre (lait, œufs, volaille, érable) : les exploitations y étant assujetties sont à l’origine de près de 42 %1 des revenus agricoles bruts au Québec. On voit donc encore dans ces productions une classe moyenne prospère. En revanche, les entreprises de moyenne dimension peuvent, elles, éprouver certaines difficultés à investir suffisamment pour moderniser leurs installations, ce qui est bien souvent nécessaire à l’accueil d’une relève montante.

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La masse critique requise pour acquérir de nouvelles technologies n’est souvent pas à la portée de ces entreprises. Ne disposant pas de suffisamment de liquidités, elles ne peuvent croître, acquérir de nouvelles technologies et, donc, réduire leurs frais fixes d’exploitation. Des questions se posent. D’un côté, de grandes entreprises produiront-elles essentiellement toutes les denrées de base, à bas prix ? À l’autre l’extrémité du spectre, de petites entreprises, à faible coût de production et exemptes de dettes, s’en tireront-elles en développant des marchés de créneau ? La polarisation est-elle vraiment la perspective qui pointe à l’horizon ? C’est ce que croit Patrick Mundler, professeur

PHOTO : ISTOCK

SUR LES 29 000 FERMES QUE COMPTE LE QUÉBEC, 2 400 GÉNÈRENT LA MOITIÉ DES RECETTES AGRICOLES ANNUELLES, ÉVALUÉES À 8 MILLIARDS $1. L’AGRICULTURE QUÉBÉCOISE EST-ELLE EN TRAIN DE SE POLARISER EN PETITES ET GRANDES ENTREPRISES ?


AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

Graphique 1 ÉVOLUTION DE LA DIMENSION DES ENTREPRISES AGRICOLES AU QUÉBEC Fermes avec plus de 225 ha en superficies cultivées au Québec

Fermes avec plus de 4658 porcs en stock au Québec

Producteurs laitiers avec plus de 100 kg mg/jour

40%

35%

40%

35%

30%

35%

30%

25%

30%

25%

25%

20%

20%

20%

15%

15%

15% 10%

10%

10%

5%

5% 0%

5% 0%

0% 2001 Q % fermes

2011

2016

2001

2006

Q % fermes

Q % superficies totales

2011

2003

Q % porcs

2012

Q % producteurs

2014 Q % quota

Sources : Rapport sur le recensement 2016 et La Coop fédérée

Graphique 2 SUPERFICIE AGRICOLE TOTALE, TERRES EN CULTURE ET NOMBRE D’EXPLOITATIONS AGRICOLES (CANADA), 1971 À 2016 Nombre d’exploitations agricoles (en milliers)

Acres (en millions) 180

400

160

350

140

300

120

250

100

200

80

150

60

100

40

50

20 0

1971

1976

1981

Q Superficie des terres en culture

1986

1991

Q Superficie agricole totale

1996

2001

2006

2011

2016

0

O Nombre d’exploitations agricoles Source : CANSIM

à l’Université Laval (voir l’entretien en encadré, page 53). La tendance des dernières années semble en effet indiquer qu’une polarisation pourrait bien prendre forme (voir le graphique 1). Déjà, on a assisté à une concentration du nombre d’entreprises dans trois secteurs d’activité : de 2001 à 2011 dans les grandes cultures et le porc, et de 2003 à 2012 dans le lait.

Ainsi, non seulement le nombre d’entreprises agricoles diminue, mais leur dimension augmente. C’est ce que révèle notamment le rapport sur le Recensement de l’agriculture de 2016. « En raison de la concurrence et de l’apport de la technologie, le nombre d’exploitations agricoles canadiennes diminue, et celles qui restent sont plus grandes et à plus fortes intensités de capital », indique-t-il. COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

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| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

Québec ou Canada, même scénario. En 2016, le Canada comptait 193 492 exploitations agricoles, en baisse de 5,9 % par rapport à 2011 (année du dernier recensement) et de 47,1 % depuis 1971. Même si on compte moins d’exploitations agricoles et d’exploitants, les entreprises s’agrandissent et utilisent une plus grande superficie de terres pour produire des cultures, toujours selon le rapport. La superficie des terres en culture a augmenté de 6,9 % par rapport à 2011, atteignant 93,4 millions d’acres en 2016 – un record. La taille moyenne

Le Québec comptait plus de porcs que n’importe quelle autre province en 2016, soit près du tiers de tous les porcs déclarés au Canada. Le nombre de porcs au Québec a augmenté de 10 % au cours des cinq dernières années, pour atteindre 4,5 millions de têtes (Rapport sur le recensement 2016)

des exploitations a presque doublé depuis 1971 (voir le graphique 2, page 51).

QU’EN EST-IL AU QUÉBEC ? Le nombre d’exploitations agricoles est légèrement en baisse (1,8 %) par rapport à 2011. Le Québec recense 28 919 exploitations agricoles, un recul plus faible que la moyenne nationale (5,9 %), indique le rapport (voir le graphique 3). Les questions qui se posent sont : combien d’entreprises le Québec comptera-t-il en 2020, 2030, 2050, et comment se répartiront-elles ?

Graphique 3 NOMBRE TOTAL D’EXPLOITATIONS AGRICOLES, QUÉBEC, 1921 À 2016 Nombre d’exploitations agricoles (en miliers) 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 1921

1931

1941

1951

1956

1961

1966

1971

1976

1981

1986

1991

1996 2001

2006

2011

2016 Source : CANSIM

Graphique 4 FERMES DU QUÉBEC ET BIPOLARISATION — ÉVOLUTION DU NOMBRE DE FERMES SELON LE CHIFFRE D’AFFAIRES BRUT

12 000 10 000

52 % des fermes produisent pour moins de 100 000 dollars par an

8000 Q 1991 Q 2001

6000

Q 2011 Q 2016

4000 2000

0 et 00 pl $ us

00 10

50 99 0 0 9 0 00 0 0 $ $

2 49 50 0 9 0 00 0 0 $ $

10 24 0 0 9 0 00 0 0 $ $

0 00 00 0 $ $

50

99

0 00 00 0 $ $

10

49

M 10 oin 00 s d 0 e $

0

Source : Statistique Canada

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AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

LA POLARISATION DES ENTREPRISES AGRICOLES ENTRETIEN AVEC PATRICK MUNDLER, PROFESSEUR À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION DE L’UNIVERSITÉ LAVAL. Coopérateur : La classe moyenne est-elle en train de disparaître, ou du moins se polariser en grandes fermes productrices de denrées à bas prix d’un côté et en petites fermes établies dans des créneaux de l’autre ? Patrick Mundler : Globalement, c’est qu’au Québec, assez curieusement, de 1991 à 2011, le nombre de fermes de moins de 100 000 $ de revenu brut diminue peu (voir le graphique 4, page précédente), alors que dans de nombreux endroits, en Europe notamment, leur nombre s’effondre. Dans la classe des 100 000 à 250 000 $, elles diminuent très fortement. Dans la catégorie des 250 000 à 500 000 $, de 1991 à 2001, le nombre d’entreprises a un peu augmenté, puis s’est stabilisé par la suite. Enfin, dans la catégorie des 500 000 $ et plus, il y a une augmentation très sensible du nombre d’exploitations. Ces tendances se sont confirmées dans les résultats du recensement de 2016, qui sont parus récemment.

PHOTO : COURTOISIE DE PATRICK MUNDLER

Quel constat faites-vous de ces données ? Que les entreprises qui se retrouvent au milieu peineront de plus en plus pour s’en sortir ? On se dirige vers une bipolarisation. Avec un maintien des petites fermes à moins de 100 000 $ et une augmentation très sensible des plus grosses fermes à plus 500 000 $. Dans les productions standards – porc, lait, céréales –, on a des fermes qui se spécialisent, grandissent et produisent des denrées standards pour les marchés de masse. Les fermes moyennes, si elles sont spécialisées et à peu près dans les mêmes créneaux, vont faire comme les autres et s’agrandir, car pour elles, la croissance est nécessaire afin de tenir le coup. Elles basculeront finalement dans la catégorie des fermes de 500 000 $ et viendront grossir leur rang. Selon vous, quel est l’avenir des petites entreprises ? C’est plus compliqué. On ne sait pas exactement tout ce que cette catégorie comporte. La diversité des petites entreprises est très grande et on n’en connaît pas toute la mesure. Toutefois, elles occupent le territoire et nourrissent les gens. Elles ne constituent pas une concurrence pour l’accès à la terre. En revanche, il y a là des fermes qui, à mon avis, si elles occupent un bon créneau, pourront croître de façon importante. J’ai vu de petites fermes de légumes en circuit court, en système de paniers par exemple, atteindre des chiffres d’affaires de près de 400 000 $ sur trois ou quatre hectares. Donc, celles qui fonctionnent bien passeront dans la catégorie des fermes moyennes, voire des grosses. En revanche,

pour d’autres entrepreneurs, il s’agit d’un projet de vie, de loisirs ou de retraite. Ils sont installés dans de petits créneaux : acériculture, arboriculture, pomiculture, viticulture, petits élevages de bovins, d’ovins, de volailles (canards, pintades), ont parfois un revenu d’appoint extérieur et ne dépendent pas des prix du marché. Constatez-vous certaines tendances semblables ailleurs dans le monde ? Dans la statistique américaine, par exemple, on retrouve les mêmes catégories que celles que je vous ai mentionnées; ce n’est pas propre au Québec. Les États-Unis comptent aussi un grand nombre de petites fermes. Le transfert des grandes entreprises posera-t-il problème ? Au Québec, on a un problème de relève. Les fermes qui deviennent de plus en plus grandes deviennent aussi moins facilement transmissibles. Dans les statistiques sur la relève, pour ce qui est des productions sous gestion de l’offre, il s’agit d’une relève presque exclusivement apparentée. Pourtant, les centres de formation agricole, les cégeps notamment, sont remplis de jeunes. Dans les circuits courts, je vois monter toute une génération de gens très bien formés qui s’installent dans des productions de créneau et dans de petites fermes qu’ils financent eux-mêmes. Pour démarrer en production laitière aujourd’hui, si vous ne venez pas du milieu, il vous faut d’abord trouver 10 kg de quota – ce qui représente 240 000 $ de dépenses en commençant –, et vous êtes encore sans vaches, sans bâtiments, sans terres… La catégorie des entreprises de 100 000 à 250 000 $ de revenu est-elle la plus à risque de « disparaître » ou de diminuer sensiblement ? Oui. J’ai des collègues en Oregon et en France qui les appellent les fermes du milieu. Elles correspondent à l’image qu’on se fait de la ferme familiale. Mais quand on dit qu’elles sont la forme principale qu’on trouve au Québec, ce n’est pas vrai. On se raconte des histoires, car le développement se fait plutôt vers les deux pôles. On peut aussi faire des recoupements par territoire. L’agriculture se concentre dans les basses terres du Saint-Laurent, mais en proportion les petites fermes se trouvent surtout en périphérie, où il y a aussi des soucis d’aménagement et d’occupation de l’espace. Contrairement aux très grosses fermes, les plus petites sont plus facilement transmissibles, ce qui leur confère de l’intérêt.

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| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

TEXTE DE PASCAL LABRANCHE, AGRONOME

LA LENTE REMONTÉE DES TAUX D’INTÉRÊT SEMBLE DÉSORMAIS AMORCÉE PAR LA BANQUE DU CANADA. VOYONS QUELS SONT LES IMPACTS À PRÉVOIR DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET COMMENT S’EN PRÉMUNIR. Certains impacts de cette hausse des taux d’intérêt sur vos finances sont directs, alors que d’autres sont beaucoup plus insidieux. Quelques stratégies de gestion vous permettront de limiter les dégâts et de profiter des occasions d’affaires que cette situation pourrait offrir.

UN PEU D’HISTOIRE Le taux directeur de la Banque du Canada est en fait un des principaux outils pour réguler l’économie du pays et, par le fait même, son inflation. La Banque vise habituellement une fourchette stable et prévisible de l’inflation, soit de 1 à 3 %. Ainsi, la Banque du Canada abaisse son taux d’intérêt pour stimuler l’économie et l’augmente pour la ralentir. Il faut relativiser la dernière hausse, car nous étions dans un creux historique (voir graphique 1). Cette hausse était donc à prévoir.

La question était de savoir quand elle aurait lieu. Bien des économistes l’attendaient depuis le début de 2016.

LES PRÉVISIONS Faire des prévisions est toujours hasardeux. Cependant, de nombreux économistes prévoient une hausse de 2 à 2,5 % d’ici environ deux ans. Cette hausse se fera de façon progressive, selon le rythme de l’économie et l’évolution de l’inflation.

LES IMPACTS DIRECTS Prenons l’hypothèse d’une hausse de 2 %. Pour un producteur laitier ayant un endettement de 300 $/hl, elle représentera un coût de financement plus élevé de 6 $/hl de lait produit. Pour un producteur de maïs qui a un endettement de 8000 $/ha, cette hausse se traduira par un coût de 160 $ de plus par hectare ou de 20 $ de plus par tonne métrique de maïs.

Graphique 1 TAUX OFFICIEL D’ESCOMPTE* (EN POURCENTAGE) 7 6

Juillet 2017

3 2 1 0 1996

2001 Janvier

Juillet

2006

2011

Source : Banque du Canada, le bureau des données et statistiques.

*Depuis le 22 février 1996, il correspond à la limite supérieure de la fourchette opérationnelle fixée par la Banque du Canada pour le taux du financement à un jour.

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2016 2017

PHOTO : ISTOCK

4

Septembre 2017

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AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

Graphique 2 HISTORIQUE DES TAUX HYPOTHÉCAIRES VARIABLES PAR RAPPORT AUX TAUX FIXES DE 2006 À AUJOURD’HUI 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 2007 Taux fixe

2008

2009

2010

2012

2013

2014

Taux variable

LES IMPACTS INDIRECTS

PHOTO : SUZANNE TURCOT

2011

Il faut prévoir les impacts indirects de la remontée des taux d’intérêt. Tout d’abord, l’écart entre les taux américains et canadiens est un facteur important dans la détermination du taux de change. Plus notre taux est élevé, plus la demande de notre devise est grande et plus notre dollar prend de la valeur! C’est ce qu’on a pu observer lors de la première hausse de 0,5%: le dollar canadien est passé d’environ 78¢ US à 82¢ US. Comme le prix de la majorité des produits que nous commercialisons – sauf ceux sous gestion de l’offre – est basé sur le prix américain, il faut prévoir qu’il nous restera moins d’argent dans nos poches. Prenons, à titre d’exemple, une tonne métrique de maïs qui se négocie à 200$ CA avec un taux de change à 78 ¢ US. Cette même tonne de maïs se négociera à 190,24 $ CA si le taux de change est à 82 ¢ US et que le prix du maïs américain reste le même. Si vous êtes consommateur de grains, c’est une bonne nouvelle. Si vous êtes producteur de grains, c’est moins intéressant. La même logique s’applique au porc et au bœuf, dont le prix au Canada est aussi basé sur le prix américain. Il existe un autre impact indirect que l’on a tendance à oublier. La Banque du Canada augmente ses taux lorsque l’économie va bien et que le taux de chômage est bas. Si vous avez des employés et que vous êtes en compétition avec des industries qui offrent de meilleurs salaires, la concurrence ne sera que plus féroce pour retenir ou recruter les

2015

2016

2017 Source : Ratehub.ca

meilleurs employés. Il existe, en ressources humaines, des moyens pour garder ses employés heureux. C’est le temps plus que jamais de les mettre en pratique.

TAUX VARIABLES OU TAUX FIXES? Est-ce qu’on doit opter pour des taux variables ou fixes? En fait, la principale réponse réside dans votre capacité à supporter le risque, si vous avez un taux d’endettement peu élevé et un bon solde résiduel. Traditionnellement, il est plus avantageux de prendre un taux variable fermé de cinq ans qu’un taux fixe fermé de cinq ans (voir graphique 2). Mais ce choix n’est pas absolu. Si vous avez plusieurs prêts fermés, tentez de répartir leur échéance pour qu’ils ne soient pas tous renouvelables la même année. Ainsi, si vous devez subir une hausse, vous aurez le temps de vous adapter aux prochaines échéances.

EN CONCLUSION La période des bas taux d’intérêt est bien terminée ! Il faut toutefois comprendre que, bien qu’une hausse des taux fasse augmenter le coût de production, l’impact est beaucoup moins important qu’une inflation galopante. De plus, une hausse crée de bonnes occasions d’affaires pour les meilleurs gestionnaires, puisqu’elle force le prix des terres à s’aligner sur leur valeur économique plutôt que sur leur valeur spéculative. C’est donc le temps plus que jamais d’adopter une bonne stratégie à long terme.

L’auteur Pascal Labranche, agronome Coordonnateur en agroéconomie et développement numérique agricole La Coop fédérée pascal.labranche@lacoop.coop

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POUR VOTRE TRANSFERT D’ENTREPRISE, AVEZ-VOUS PENSÉ À TOUT ? Le cabinet d’avocats Cain Lamarre, actif dans plusieurs secteurs économiques, dont l’agroalimentaire, a préparé le Guide pratique du transfert de ferme. Ce petit document, magnifiquement relié, vise à rappeler les aspects juridiques à ne pas oublier lors d’un transfert de ferme. Voici quelques thèmes explorés : 1. Fractionner votre revenu de source agricole avec votre famille et bénéficier de la déduction pour gains en capital. 2. Obtenir la libération de vos cautionnements. Ceux-ci ont généralement été signés pour garantir les dettes futures de l’entreprise. En d’autres termes, la caution est l’endosseur d’une autre personne.

4. Établir vos règles de gouvernance. C’est une façon de vous prémunir pour maintenir un certain contrôle sur la situation de l’entreprise transférée, que les nouveaux acquéreurs soient membres de votre famille, employés ou étrangers. 5. Revoir vos polices d’assurance vie pour protéger l’entreprise en cas de décès de l’un des exploitants. 6. Mesurer les conséquences et risques des baux de terres agricoles avant d’amorcer l’achat ou la vente. Ils peuvent être contraignants pour l’acheteur. 7. Planifier l’occupation de votre résidence, la construction d’une nouvelle maison et la reconnaissance de vos droits acquis. Pour consulter ce document, visitez transfertdeferme.com.

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

ÊTES-VOUS GESTIONNAIRE OU ENTREPRENEUR ? Bien que les gestionnaires et les entrepreneurs se côtoient souvent au quotidien dans les entreprises, leur mode de pensée, leur langage et leurs motivations dans l’action sont bien différents. Le gestionnaire est capable d’analyser des états financiers d’un simple coup d’œil. L’entrepreneur ne se sent vraiment à l’aise que dans l’action. Il a du flair pour dépister les bonnes occasions et possède souvent un talent inné pour le calcul mental, ce qui lui suffit pour analyser un projet. Le gestionnaire a les deux pieds sur terre; il aime planifier et réfléchir avant de décider. Il est convaincu qu’une bonne prévision, avec des objectifs clairs et des indicateurs de résultats bien conçus, l’aidera à maîtriser tous les facteurs de risque et à prédire l’avenir. L’entrepreneur est un rêveur impatient, qui veut entrer sur le marché le plus rapidement possible afin de devancer la concurrence. Il fonce dans le tas, quitte à faire évoluer ses objectifs en cours de route. Il n’a pas besoin de prédire l’avenir, puisqu’il le vit déjà ! Le gestionnaire rêve de réussir sa carrière et sa vie. Sa marge d’erreur est mince, car sa réputation est constamment en jeu, et du même coup ses chances de promotion et son emploi. L’entrepreneur vit pour innover et pour vendre. Il n’a pas peur de souffrir ou de se planter. S’il échoue, il recommencera bientôt un autre projet. L’entrepreneur et le gestionnaire appartiennent tous les deux au monde des affaires. Si le premier est un peu fou, le second est un peu trop sérieux. C’est sans doute la raison pour laquelle ils ont besoin l’un de l’autre. (Centre d’expertise en gestion agricole)

ILLUSTRATION : ISTOCK

3. Préparer une convention entre actionnaires. Ce document permet à l’entreprise de traiter, de façon préventive, des sujets délicats auxquels elle peut devoir faire face.


BASF : DE NOUVELLES SOLUTIONS POUR AIDER LES PRODUCTEURS Les parcelles d’essais de produits de protection des cultures que mène la société chimique BASF étaient en démonstration cette année au Centre de recherche sur les grains (CÉROM), à Saint-Mathieu-de-Belœil, et présentées dans trois cultures : maïs, soya et blé. « Depuis plusieurs années, nous lançons de nouveaux herbicides et fongicides, indique Jean-François Foley, agronome responsable du développement technique chez BASF. Nous avons un éventail de solutions efficaces et rentables pour lutter contre les mauvaises herbes et les maladies des cultures. » ■ Maïs :

BASF a lancé Armezon Pro, un mélange de deux produits pour la maîtrise des graminées et des feuilles larges annuelles en postlevée dans le maïs. De l’atrazine y était recommandé en mélange en réservoir pour une meilleure maîtrise de certaines mauvaises herbes, mais des essais internes réalisés ces deux dernières années montrent que le produit Engenia (le nouveau dicamba de BASF) peut souvent remplacer l’atrazine et offrir une excellente efficacité. « Par contre, dans le maïs-grain conventionnel, l’atrazine est toujours recommandé, fait savoir Jean-François Foley, car il est nécessaire de remplacer le glyphosate pour assurer le contrôle des graminées et feuilles larges. »

■ Autre

nouveauté : l’herbicide antigraminée résiduel Zidua SC, appliqué du présemis à la prélevée dans le soya tolérant au glyphosate (GT) et jusqu’à quatre feuilles dans le maïs GT. Rarement utilisé seul, on peut, entre autres, le combiner avec un glyphosate ou avec Marksman ou Engenia (si on ne veut pas d’atrazine dans le mélange).

■ Maïs-ensilage :

BASF effectue dans cette culture de nombreuses recherches en collaboration avec des chercheurs universitaires ainsi que de l’industrie. BASF a notamment lancé le fongicide Headline AMP, qui agit tout particulièrement sur le rendement et la qualité de l’ensilage. Le fongicide Caramba, appliqué au stade floraison, offre une protection contre le Fusarium et diminue le niveau de vomitoxine, tant dans le maïs que dans les céréales.

■ Maïs

et céréales : Le fongicide Headline AMP (prémélange de Headline et de Caramba) couvre un large spectre de maladies foliaires dans ces cultures.

■ Luzerne :

Priaxor est un fongicide maintenant homologué dans cette culture, souligne Jean-François Foley, et aidera à une meilleure rétention des feuilles du bas pour favoriser le rendement et la qualité.

■ Soya :

Le fongicide Cotegra procure une efficacité hors pair contre la moisissure blanche (Sclerotinia). Priaxor complète très bien une stratégie à deux passages avec Cotegra, indique le spécialiste. L’utilisation de ces deux produits permet une bonne gestion de la résistance. Engenia est également offert dans cette culture (soya Xtend seulement); il viendra à bout de mauvaises herbes résistantes à l’atrazine ou au glyphosate. Une attention particulière devra toujours être portée aux bonnes pratiques relatives à l’utilisation de cette nouvelle technologie.

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STRATÉGIES POUR DIMINUER VOTRE FACTURE DU PRINTEMPS Une des façons de faire baisser votre facture d’intrants est de commander tôt et de profiter des escomptes pour paiements anticipés. Voici comment. Les options les plus intéressantes sont celles où vous avez l’argent pour payer vos intrants dès l’achat. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Toutefois, même s’il vous faut du financement, certaines stratégies peuvent être payantes. D’abord, vérifiez, auprès de votre institution financière, les taux de financement offerts ainsi que les conditions. Vous pouvez aussi contacter votre coopérative pour comparer ces conditions avec le programme de Financement agricole Canada (FAC). Le programme de FAC est fait sur mesure pour financer vos intrants liés aux cultures (semences, fertilisants, pesticides, pétrole, produits de fenaison, etc.). Il est facile pour les coopératives d’appliquer vos achats sur votre compte FAC. Que vous soyez financé par votre institution financière, par votre coopérative ou par l’entremise du programme de FAC, vous pourrez profiter des escomptes pour paiements anticipés offerts par La Coop. Un autre bel outil est le programme de paiement anticipé des Producteurs de grains du Québec (pour plus de détails : http://bit.ly/2yoxyNZ). Il vous offre une avance de fonds sans intérêt sur les premiers 100 000 $ de votre future récolte de grains commercialisés. Vous pouvez donc l’utiliser pour payer votre compte à votre institution financière, à La Coop ou à FAC. Pour plus de détails sur le programme FAC ou sur les escomptes pour paiements ou commandes anticipés, adressez-vous à votre expert-conseil en productions végétales La Coop !

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VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les variétés de soya Roundup Ready 2 XtendMD possèdent des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate et au dicamba. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate et ceux qui contiennent du dicamba détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le dicamba. Contactez votre détaillant Monsanto ou appelez le support technique de Monsanto au 1-800-667-4944 pour connaître les programmes de désherbage recommandés avec le système de production Roundup ReadyMD Xtend. La technologie Roundup ReadyMD comporte des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate, un ingrédient actif des herbicides pour usage agricole de marque RoundupMD. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, prothioconazole et fluoxystrobine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, prothioconazole, fluoxystrobine et clothianidine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs plus PonchoMD/VOTiVOMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, prothioconazole, fluoxystrobine, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le mais plus le traitement des semences DuPontMC LumiviaMD est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives metalaxyl, prothioconazole, fluoxastrobin et chlorantraniliprole. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. VisivioMC contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam, sedaxane et sulfoxaflor. AcceleronMD, Cell-TechMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, GenuityMD, JumpStartMD, Monsanto BioAg et le logoMD, OptimizeMD, QuickRootsMD, Real Farm Rewards™, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 XtendMD, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup ReadyMD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAXMD, Roundup XtendMD, RoundupMD, SmartStaxMD, TagTeamMD, TransorbMD, VaporGripMD, VT Double PROMD, VT Triple PROMD et XtendiMaxMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisée sous licence. BlackHawkMD, ConquerMD et GoldWingMD sont des marques deposes de Nufarm Agriculture Inc. ValteraMC est une marque de commerce de Valent U.S.A. Corporation. FortenzaMD et VisivioMC sont des marques de commerce d’une société du groupe Syngenta. DuPontMC et LumiviaMD sont des marques déposées de E.I. du Pont de Nemours et Company. Utilisée sous licence. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD/VOTiVOMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisée sous licence.

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017

PHOTO : ISTOCK

Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ces produits a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ces produits ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ces produits. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship.


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