Le Magazine Leaders 3.0 - Le leadership innovant

Page 1

Propulsé par :

Pauline D’amboise

page 13

www.le-manager-urbain.com

page 6

Le Magazine Leaders 3.0

Volume 2, numéro 1 DEMAIN SE PRÉPARE AUJOURD’HUI

Dominique Brown Leader innovateur


2

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Éditorial Le leadership d’action

P

ar ce magazine, nous souhaitons inspirer et encourager les jeunes, et les jeunes de cœur, à persévérer dans leur développement et à prendre la relève de ceux qui ont su contribuer positivement à bâtir notre société.

On définit souvent un leader comme étant une personne qui a le courage de prendre des décisions difficiles et de passer à l’action. Nous vous proposons donc six profils de leaders ayant le style de leadership d’action. Nous débutons avec Dominique Brown, un leader entrepreneur couronné de succès, qui nous démontre que la créativité et l’esprit d’équipe sont les clés de la réussite. Puis, un leader incontournable, Ghislain Picard, nous illustre, à travers son parcours empreint de respect, que la communication et la collaboration sont essentielles pour faire avancer les choses. Par la suite, une leader inspirante, Pauline D’Amboise, nous fait la preuve que l’authenticité et la force de conviction mènent à bien de grands et importants changements pour le bien commun. Alain M. Bergeron, un leader créatif et persévérant, nous fait la démonstration à travers son cheminement qu’il est possible, en passant à l’action, de transformer sa passion en une histoire à succès. Également, Chantal Arguin, une leader déterminée, nous fait la preuve qu’il est possible de sortir des sentiers battus et de réussir brillamment. Finalement, Benjamin Garant, un leader visionnaire, nous fait part de l’importance de la qualité de vie au travail dans la réussite d’une entreprise. Quels sont leurs meilleurs trucs, astuces et conseils? Eh bien, découvrez le tout en lisant ces six profils de leaders remarquables. Le Manager Urbain

Sommaire En page couverture : Dominique Brown, président Chocolats Favoris

3

Profils de leaders : Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador Pauline D’Amboise, secrétaire générale et vice-présidente Gouvernance et responsabilité sociale, Mouvement Desjardins Alain M. Bergeron, auteur Chantal Arguin, présidente Groupe Trifide Benjamin Garant, président Cyber Cat Nos chroniques : Gestion sous Haute Tension, une formation dans l’action Pourquoi le leadership est-il difficile à démontrer? L’importance d’être et agir en leader authentique Informations sur le Magazine Leaders 3.0 Éditeur : Publié par :

Production 100% Action C.P. 1012 Lac-Beauport (Québec) Canada G3B 2J8

10 13 17 22 25

6 16 20

Rédacteur en chef : Roger Martineau

Conception et réalisation graphique : Harold Beaupré Graphiste


Le Magazine Leaders 3.0

Volume 2, numéro 1

Dans le chocolat comme dans les jeux vidéo auparavant Dominique Brown, un entrepreneur d’abord!

Roger Martineau

POUR FAIRE UN LIEN ENTRE LES DEUX UNIVERS QUE SONT LA PRODUCTION DE JEUX VIDÉO ET CELLE DE CHOCOLAT, IL FALLAIT ABSOLUMENT DISCUTER AVEC CET ENTREPRENEUR HORS PAIR QU’EST DOMINIQUE BROWN, CAR IL A TROUVÉ LE MOYEN D’EXCELLER DANS LES DEUX DOMAINES. NOUS L’AVONS FAIT ET NOUS AVONS COMPRIS… ominique Brown a grandi à

D Québec. Il était étudiant en informatique lorsqu’il a décidé de se

lancer en affaires. Il raconte : « J’avais 19 ans lorsque j’ai été engagé par une compagnie qui œuvrait dans les jeux vidéo, Behaviour, qui est maintenant à Montréal. J’ai travaillé là pendant un an et demi et, en mai 2000, la compagnie a décidé de déménager à Montréal. J’ai pris quelques mois pour élaborer mon plan d’affaires et, en septembre 2000, j’ai ouvert les bureaux de Beenox. Je suis allé chercher quelques-uns de mes collègues, les convainquant de rester à Québec. »

Dominique Brown poursuit : « J’ai travaillé à faire progresser Beenox pendant les cinq années qui ont suivi, et ce, jusqu’en 2005. Nous avions atteint un certain succès dans l’industrie du jeu vidéo. C’est à ce moment-là que la compagnie Activision nous a approchés pour faire notre acquisition. J’ai donc décidé de vendre l’entreprise et, à 26 ans, je suis devenu le plus jeune vice-président de cette compagnie publique qui faisait presque un milliard de chiffre d’affaires à l’époque. Je suis resté en poste jusqu’en 2012 et nous nous sommes On connait la suite : l’entreprise rendus jusqu’à plus de 500 emBeenox est assez rapidement devenue ployés. » l’un des développeurs de jeux vidéo les plus en vue au Canada.

3


4

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

À la fin de 2012, après avoir constaté que Beenox n’était plus en croissance depuis deux ans, Dominique Brown a quitté l’entreprise. « J’ai cru que mon mandat était terminé, explique-t-il. Oui, j’aimais le jeu vidéo et le fait d’être créatif, mais je suis un entrepreneur qui a besoin de croissance, c’est ce qui m’intéresse dans la vie. J’ai donc décidé de quitter Beenox même si on m’avait offert de renouveler mon contrat. J’ai alors décidé de me lancer un peu dans le vide… »

tenant plus de trois ans qu’il s’y consacre. Il commente : « La compagnie a progressé d’une façon extraordinaire. Nous venons tout juste d’aménager dans notre nouveau quartier général de 32 000 pi2. Nous avons maintenant treize (13) succursales au Québec, notre fondue est maintenant disponible chez IGA et elle connaît un succès incroyable, dépassant même les marques internationales. Nous partons à la conquête des marchés du Canada anglais en 2016 et à l’international en 2017. Au cours de sa dernière année chez L’objectif est de faire 100 M$ de Beenox, monsieur Brown avait investi chiffre d’affaires d’ici 2020. » dans le chocolat en faisant l’acquisition de Chocolats Favoris. « Au Leader précoce début, quand j’ai quitté Beenox, je Le PDG de Chocolats Favoris n’a pas n’avais pas vraiment l’intention de attendu d’avoir atteint l’âge adulte me consacrer à Chocolats Favoris, pour se manifester comme entrepresouligne-t-il. J’avais l’intention de neur. Nous lui avons demandé d’où prendre des vacances. » venait sa fibre entrepreneuriale : « Mon père est médecin et il a déIl importe de préciser que son contrat marré une clinique, ce qui dénote un contenait des clauses de non-com- certain côté entrepreneurial, mais je pétition dans le domaine du jeu n’ai pas été très exposé à cela. On dividéo. Il ajoute : « Finalement, je rait que j’ai toujours eu ça en dedans m’ennuyais et j’ai décidé de me de moi, c’est inné. À onze ans, je suis lancer pleinement dans Chocolats allé voir ma mère et je lui ai dit que Favoris. Mon plan de match était plus tard j’aurais ma propre compad’amener cette entreprise-là le plus gnie dans les jeux vidéo. J’ai toujours loin possible en dedans d’un an, puis imaginé avoir une entreprise. Jeune, après je retournerais dans le jeu je pensais aux magasins que j’aurais plus tard, sur Excel je faisais des plans vidéo… » d’affaires, je montrais mes budgets à La compagnie Chocolats Favoris avait mon père, avec des prévisions de explosé entre-temps et il y a main- ventes, etc. Quand j’étais au

secondaire, j’ai lancé un magazine, je vendais des abonnements, j’ai fait des marchés aux puces, je pense que j’ai toujours été entrepreneur dans l’âme. » Dominique Brown est un créateur né et vit en bonne partie pour cela : « Je ne me vois pas arrêter, avoue-t-il. Bâtir des choses, je trouve cela extrêmement motivant. Et avec nos nouvelles installations dans le parc industriel Armand-Viau, j’avoue que nous avons un lieu de création extraordinaire. Et il n’y a pas une chocolaterie sur la Terre qui va avoir des bureaux comme ça! » Actions déterminantes Pour monsieur Brown, ça n’existe pas, un entrepreneur qui travaille seul. Il nous confie d’ailleurs que son meilleur coup fut probablement de réaliser que tout ne tourne pas autour de lui, et qu’il devait bien s’entourer. « Moi, je dis souvent que je ne suis le meilleur dans rien, mais je travaille avec les meilleurs dans leur domaine, admet-il. Je peux affirmer que parmi les choses que j’ai su bien faire, c’est de bien m’entourer. Chez Beenox, j’avais une équipe exceptionnelle, et mes lieutenants de l’époque sont encore à la tête de l’entreprise. Ils continuent de croître, avec des projets de plus en plus intéressants. L’équipe en place faisait vraiment le travail, et c’est encore le cas. Chez Chocolats


Le Magazine Leaders 3.0

Favoris, c’est la même chose : j’ai des gens ici qui s’occupent des boutiques, de la production, etc. Je ne suis pas un gars de production ou du secteur manufacturier, à la limite je suis un créatif un peu perdu, j’ai besoin de gens autour de moi qui sont capables d’opérationnaliser ces idées-là. Mon rôle est de donner aux gens de mon équipe les outils nécessaires pour réussir. Pointer dans une direction, dire on s’en va par là, et leur demander ce dont ils ont besoin pour y arriver. Je vais m’organiser pour leur offrir. C’est ça que je fais de mes journées. » Obstacles Il n’a jamais été du genre à se laisser décourager par des obstacles ou par des échecs : « Des obstacles? J’en ai eu plein, admet-il, mais j’aurais de la difficulté à m’arrêter pour en choisir un en particulier. Quant aux échecs, je dirais que ce ne sont pas tant des échecs que des rebondissements. J’ai toujours été convaincu que peu importe l’obstacle qui allait se présenter, je trouverais une façon de le contourner ou de passer au travers. Chaque fois que j’ai fait face à des problématiques, par exemple de me retrouver avec des budgets de développement réduits de 40 % avec à peine trois ou quatre jours pour changer de bord pour réaliser un projet… Vous savez, dans une compagnie publique, il faut atteindre nos objectifs de chiffre d’affaires, je n’ai donc jamais accepté les choses comme des fatalités. Il y a toujours une façon de contourner l’obstacle, et je ne m’arrête pas à mes échecs non plus, c’est pourquoi je ne m’en souviens pas vraiment. Tous les jours, il se passe des choses qui ne vont pas comme on voudrait, on fait des erreurs, mais je n’ai jamais frappé un mur qui m’a fait tomber par terre et qui m’a empêché de bouger après. »

Un leader qui l’a inspiré Comme tout jeune entrepreneur de sa génération, Dominique Brown a été fasciné par certains leaders. Il en nomme un en particulier : « Steve Jobs m’a beaucoup inspiré, par sa compagnie et sa philosophie. J’ai beaucoup suivi l’évolution d’Apple. Je suis d’ailleurs en contact avec les produits Apple depuis mon primaire. J’ai suivi l’évolution des Macs, j’ai travaillé en collaboration avec Apple chez Beenox, j’ai rencontré plein de gens. C’est une culture de compagnie qui m’a beaucoup touché. » Le hasard fait bien les choses, surtout quand on a la chance de se rendre à la maison-mère d’Apple, à Cupertino, en Californie… « J’ai rencontré monsieur Jobs par hasard à la cuisine extérieure qu’il y a chez Apple, raconte-t-il. J’ai jasé avec lui, il m’a demandé ce que je faisais chez Apple et je lui ai raconté avec passion ce que je faisais. J’avoue que je ne l’avais pas reconnu sur le coup, car il se faisait pousser une barbe et on ne l’avait jamais vu avec une barbe en public. » L’importance de s’impliquer Depuis le début de sa carrière, le PDG de Chocolats Favoris a fait partie de plusieurs conseils d’administration dont ceux de l’École nationale de divertissement interactif (ENDI), de l’Alliance numérique, du Groupe Le Massif. Il ajoute : « Je me suis également impliqué chaque année dans plusieurs causes, notamment le Club des petits déjeuners, la Tablée des Chefs et la Maison Michel-Sarrazin. Je crois que c’est très important pour un entrepreneur de s’impliquer socialement et d’avoir un impact significatif dans la communauté. C’est l’un de nos engagements. »

Voici quelques messages qu’il lance aux jeunes : « 1 — Je leur dirais de persévérer dans leurs études et dans leurs projets. L’école nous apprend plein de choses. Quand on devient entrepreneur, on est axé beaucoup sur le concret, sur les résultats. À l’école, on a parfois de la difficulté à comprendre pourquoi on s’attarde à des aspects plus théoriques, mais plus tard en entreprise, on s’aperçoit qu’on a besoin de l’ensemble de ces connaissanceslà, car un entrepreneur, c’est un généraliste. 2 — Il ne faut pas attendre d’être déjà sur le marché du travail pour démarrer une entreprise. Les gens qui attendent finissent par dire “j’aurais donc dû…” Plus tu avances dans la vie, plus les risques liés au fait de se lancer en affaires sont grands, à cause des obligations qui apparaissent peu à peu (maison, auto, enfants, etc.). Quand je me suis lancé en affaires, je n’avais rien à perdre! Je ne savais pas ce qui m’attendait, je ne connaissais rien en comptabilité, par exemple, alors je suis allé me chercher des gens qui s’y connaissaient et j’ai fait de même pour toutes les choses qui me manquaient. Je n’avais aucune idée au départ. J’ai appris, je me suis débrouillé. Je suis parti de rien, j’ai créé un studio qui fait maintenant partie de la plus importante compagnie de jeux vidéo au monde, et là j’en suis à ma deuxième entreprise. Il faut persévérer, se faire confiance. »

Avec une telle feuille de route, Dominique Brown est devenu un modèle inspirant pour la relève. Le Québec de demain est en train de se construire avec des hommes et des femmes qui, comme lui, persévèrent, ont confiance en leurs moyens et Messages à la relève Dominique Brown connaît du succès, savent bien s’entourer. mais cela ne vient pas sans effort.

Volume 2, numéro 1

5


6

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Enfin une formation, pour les femmes et les hommes, dans l’action! Lorsque tout va bien, gérer peut être un jeu d’enfants. Lorsque la pression monte, lorsque les enjeux grandissent, les grands gestionnaires, les grands leaders doivent ressortir.

Souhaitez-vous développer votre plein potentiel de gestionnaire-leader? Le programme Gestion sous Haute Tension vous aide à développer les qualités essentielles au gestionnaire-leader d’aujourd’hui. Vous bénéficierez d’une méthode éprouvée pour mieux faire face aux situations difficiles et prendre les bonnes décisions.

Comment? En vous faisant expérimenter des simulations significatives et stimulantes de gestion opérationnelle dans un environnement unique: la Citadelle de Québec. En vous permettant de partager vos expériences avec les autres participants lors des simulations. En vous permettant d’apprendre grâce à des séminaires, conférences et témoignages d’experts militaires et civils.

Mais surtout, en sortant de votre zone de confort! Êtes-vous prêt à relever le défi?

Un site unique La Citadelle de Québec, une garnison militaire active, est la plus importante forteresse britannique construite en Amérique du Nord. Depuis 1920, elle est la résidence officielle du Royal 22e Régiment, unique régiment d'infanterie francophone au sein des Forces canadiennes.


Le Magazine Leaders 3.0

Volume 2, numéro 1

7

Les compétences ciblées par le programme ont été choisies en fonction de ce principe: Un gestionnaire efficace se doit de planifier, prendre des décisions, communiquer ses intentions et attentes, démontrer du leadership, gérer son stress et celui des membres de son équipe et, régulièrement, démontrer du courage managérial.

Surtout en situation complexe d’incertitude! Avantages pour les participants (selon le programme choisi): Lors de l’inscription

Lors de la formation

(1 mois avant la formation)

Suivi après la formation (Jusqu’à 6 mois après la formation)

Adhésion au site Le Manager Urbain

Mise en application des outils de gestion en situations complexes

Réception d’un rapport de performance personnalisé

Abonnement à la série « Leçons de leaders GSHT »

Apprentissage dans l’action et l’échange

Rencontre de 2 heures avec un expert de l’équipe GSHT

Présentation des outils de gestion GSHT

Amélioration de la cohésion et de l’esprit d’équipe

Identification de pistes de développement professionnel

Préparation des participants à la formation

Réseautage auprès de gestionnaires influents

Identification de besoins en suivi et coaching

Analyse du profil comportemental

Abonnement à la série « Leçons de leaders GSHT »

Outils de gestion GSHT: L’équipe d’experts GSHT a développé des outils de gestion visant à vous aider dans l’exécution de vos fonctions de gestionnaire. Ces outils décisionnels efficaces concernent les compétences ciblées par le programme. Suite à la formation, vous pourrez facilement utiliser ceux-ci quotidiennement.

Pour plus d’informations sur le programme et les diverses options qui s’offrent à vous, n’hésitez pas à consulter notre site www.le-manager-urbain.com/gsht ou communiquez avec Richard Breton, Ph. D. 418-952-3243 Admissible à la loi du 1% sur les formations


8

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Trois programmes adaptés selon vos besoins: Programme une journée GSHT *15 participants minimum par entreprise ✔ Repas sur le site de la Citadelle (1 repas) ✔ Profil comportemental ✔ 2 mises en situation pratiques (scénarios) ✔ 2 outils de gestion GSHT ✔ Abonnement à la série « Leçons de leaders »

Durée: de 8h à 18h

Programme Comité de gestion *15 participants minimum par entreprise Détails: Les avantages du programme précédent + ✔ Programme d’entrainement personnalisé ✔ 3 mises en situation pratiques (scénarios) ✔ 1 entrainement physique matinal ✔ Hébergement sur le site de la Citadelle (5 repas et 1 nuit) ✔ 3 outils de gestion GSHT ✔ Accès aux salles de la Citadelle pour la tenue de votre comité de gestion (vendredi)

Durée: du jeudi 9h au vendredi 16h Programme Weekend GSHT *7 participants minimum par entreprise Détails: Les avantages des programmes précédents + ✔ Hébergement sur le site de la Citadelle (7 repas et 2 nuits) ✔ 2 entrainements physiques matinaux ✔ 5 mises en situation pratiques (scénarios) ✔ Souper conférence format banquet + réseautage ✔ 6 outils de gestion GSHT

Durée: du vendredi 9h au dimanche 16h


Le Magazine Leaders 3.0

Voici quelques témoignages:

Admissible à la loi du 1% sur les formations Pour plus d’informations sur le programme et les diverses options qui s’offrent à vous, n’hésitez pas à consulter notre site www.le-manager-urbain.com/gsht ou communiquez avec Richard Breton, Ph. D. 418-952-3243

Volume 2, numéro 1

9


10

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador Ghislain Picard, un leader incontournable a réalité des membres des PreL mières Nations est passablement

différente de celles des Québécois et des Canadiens. Le contexte dans lequel s’exerce le leadership de M. Picard l’est tout autant. Communicateur chevronné, on remarque tout de suite à quel point il est articulé. Calme et cultivé, il sait communiquer ses convictions et il réussit à sensibiliser les auditoires auxquels il s’adresse. Biographie Ghislain Picard est né à Pessamit en 1955. Il a fait ses études secondaires à Hauterive avant de fréquenter le Collège Manitou, une institution post-secondaire qui était située à La Macaza, dans les Laurentides. Étudiant en Arts et communication, cette rencontre avec les autres cultures autochtones a été une véritable révélation pour lui. « Le Collège m’a permis de m’ouvrir aux autres cultures autochtones », confirme-t-il. Et cette ouverture s’avéra fort utile dans les différentes étapes de sa carrière.

Roger Martineau

PLUS DE QUARANTE ANS APRÈS NOTRE DERNIÈRE RENCONTRE, SUR LA CÔTENORD, NOUS AVONS DISCUTÉ DE LEADERSHIP AVEC

QUELQU’UN QUE L’ON VOIT FRÉQUEMMENT À LA TÉLÉ, LE CHEF DES PREMIÈRES NATIONS DU QUÉBEC ET DU LABRADOR, M. GHISLAIN PICARD.

Suite à la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, en 1975, entre le gouvernement du Québec d’une part et les représentants des Cris et des Inuits du Nord du Québec, d’autre part, et suite au règlement sur les revendications territoriales de ces derniers qui en découlait, on a assisté à l’éclatement de l’Association des Indiens du Québec. Le Conseil des Atikamekw et Montagnais fut créé par la suite, et Ghislain Picard y a occupé le poste de responsable des communications jusqu’en 1983. Il a d’ailleurs participé activement à la fondation de la Société de communication Atikamekw-Montagnais qui diffusait des émissions radiophoniques en langues autochtones à l’ensemble des communautés atikamekw et montagnaises.


Le Magazine Leaders 3.0

« À cette époque, chacun s’était mis à travailler sur ses priorités régionales. C’est ce qui explique pourquoi les Atikamekw et les Montagnais s’étaient regroupés. Ce sont deux Nations de souche algonquienne, tout comme les Cris. » En 1989, il devenait vice-président du Conseil des Atikamekw et des Montagnais, puis, en 1992, il était élu Chef régional de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, un regroupement créé en 1985 et qui représente les quarantetrois communautés des dix Nations suivantes (ordre alphabétique) : les Abénaquis, les Algonquins, les Atikamekw, les Cris, les HuronsWendat, les Innus, les Malécites, les Micmacs, les Mohawks et les Naskapis. Premiers pas comme leader Ses enseignants au secondaire avaient rapidement remarqué à quel point le jeune Picard exerçait un leadership positif auprès des siens. « À cette époque, raconte-t-il, Bernard Hervieux, mon cousin Ronald Caron et moi-même avions initié des projets à saveur culturelle, des projets qui servaient à occuper nos jeunes pendant la saison estivale. Cette initiative nous a valu une certaine appréciation plus marquée de la part de nos collègues innus. Elle s’est avérée positive, et je pense qu’elle reflétait bien l’intérêt que notre communauté avait et a toujours pour notre culture. » Des défis de taille dans un contexte difficile Les observateurs de la scène politique reconnaissent que la question autochtone est loin d’être réglée. Il n’en demeure pas moins que l’on doit se réjouir des rapprochements qui se sont succédé depuis l’ère Bourassa. « Nous avons rencontré plusieurs

obstacles, dont l’assimilation qui poursuivait son cours et des préjugés comme celui qui décrit nos populations comme étant passives. » Ce n’est pas simple de représenter autant de Nations différentes, on le comprend facilement. Les manifestations agressives de 1990 (crise d’Oka) ont laissé des blessures qui ne sont pas encore guéries. Mais elles ont mis un autre fait en lumière : « Il fallait aussi que les autres Nations se fassent mieux connaître et qu’elles présentent leurs revendications », fait valoir M. Picard.

situé à quinze minutes de Montréal, et celle des Innus de Pessamit. Nous devons donc composer avec le positionnement de chacune des communautés. » Dans son rôle, Ghislain Picard doit savoir écouter et bien analyser les prises de position de ceux qu’il représente : « Il faut distinguer ce qui est des émotions, des commentaires et certaines assertions des uns et des autres. Il faut faire la part des choses, car il y a des convictions, parfois viscérales… Toutefois, il ne faut jamais penser que l’ennemi (au sens figuré) est autour de la table, mais bien à l’extérieur… Il faut se concentrer sur nos points de convergence et aller s’asseoir avec nos interlocuteurs après. »

Ghislain Picard l’a déjà dit : il n’est ni Canadien, ni Québécois, mais Innu! Cette déclaration illustre bien la fierté qui l’anime. On pourrait même dire qu’elle est maintenant partagée par la majorité des au- Un bon coup Le Chef des Premières Nations avoue tochtones. qu’il n’a pas l’occasion de mettre la « Dans l’histoire, la question au- main à la pâte sur une base quotitochtone a fait l’objet de plusieurs dé- dienne comme le font les chefs dans bats, notamment après le leurs communautés respectives. rapatriement de la Constitution, mais il y a eu très peu de progrès tan- « Dans sa communauté, le chef se gibles. C’est encore la même réalité donne une vision et il peut la mettre qui est présente, et ce, depuis les pre- en œuvre dans la mesure où il est apmières années de la Loi sur les puyé par ses membres. Il a une marge Indiens, en 1876. La même mentali- de manœuvre que je n’ai pas sur le té prévaut, entre un dominant et un plan régional. Mon rôle consiste dominé. Certaines politiques sont plutôt à faire en sorte que tout le aussi coloniales aujourd’hui qu’elles monde trouve sa place autour de la table et puisse contribuer à l’élaboral’étaient à l’époque! » tion d’un positionnement commun, Le chef des Premières Nations rap- ce qui est primordial. Je pense qu’au pelle que, dans le contexte canadien, cours des deux dernières décennies, le Québec est une région comme les nous avons réussi à gagner le respect des gouvernements et de nos comautres. Il ajoute : « Il y a une grande diversité. Au sein munautés dans la démarche politique même de nos communautés, au nom- que nous représentons. » bre de quarante-trois. La langue seconde est l’anglais pour certaines Le chef Picard rappelle qu’il y a eu d’entre elles et le français pour les des étapes importantes qui ont conautres. Nos Nations ont des façons de tribué à sensibiliser les gouvernevoir qui sont parfois diamétralement ments, dont un coup de maître : opposées. Il faut dire que l’on peut « En 2006, nous avons réussi à endifficilement comparer la réalité de gager le gouvernement Charest dans Kahnawake, un territoire mohawk un exercice d’envergure, le Forum

Volume 2, numéro 1

11


12

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

taines similitudes entre la lutte pour les droits des Noirs en Afrique du Sud au temps de l’apartheid et celle que mènent nos Premières Nations… Messages à l’intention des futurs leaders Quand on demande à Ghislain Picard s’il a des messages qu’il aimerait adresser aux jeunes, il répond d’abord que c’est important de rester fidèle à soi-même. socio-économique des Premières Nations, qui visait à mettre en lumière les grands écarts socio-économiques entre nos communautés et la société québécoise. Pendant trois jours, nous avons réussi à faire en sorte que le premier ministre et une douzaine de ses ministres participent à cet événement dans une de nos communautés (Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean). M. Jim Prentice, ministre fédéral des Affaires indiennes, était aussi présent. » On se souviendra que le gouvernement était prêt à prendre une série d’engagements, dont la création d’un nouveau fonds de développement réservé aux autochtones.

(2015), un programme d’aide financière aux projets ponctuels autochtones. Ces programmes ont pour objectifs de favoriser la création d’emploi ainsi que le développement économique et communautaire des Premières Nations et des Inuits du Québec. Leaders inspirants Quand nous nous sommes connus, Léonard Paul était le chef de la communauté innue de Pessamit. « Un chef que nous avons beaucoup apprécié », commente-t-il. Enseignant, Léonard Paul aura contribué à encourager les jeunes Innus à poursuivre leurs études. Il est maintenant décédé, mais l’Institut Tshakapesh distribue des bourses portant son nom aux jeunes Innus qui poursuivent des études postsecondaires.

« Mais je fais le constat qu’avant que les choses changent de manière substantielle. Il faudra faire preuve de patience et nous devrons faire en Plus tard, dans sa carrière, M. Picard sorte de demeurer dans les radars des a été en contact avec d’autres leaders politiciens. C’est très exigeant. dont il s’est inspiré. Vous savez, nous constatons que la société civile québécoise démontre plus d’intérêt envers nous que les gouvernements. Avec ces derniers, nous sommes habitués de passer d’un coup d’éclat à l’indifférence. Ça fait partie de la réalité avec laquelle nous devons composer. Quant à nous, nous avons prouvé que nous sommes capables de rassembler nos troupes. »

« J’ai beaucoup suivi la carrière de Dennis Banks, cofondateur de l’American Indian Movement et celle d’Ovide Mercredi, car j’ai suivi les conférences constitutionnelles à l’époque de l’Accord du Lac Meech. Enfin, j’ai aussi eu la chance de serrer la main de Nelson Mandela. M. Mandela et son peuple ont été des exemples de résilience. »

Dès 2007, le gouvernement du Picard et Mandela… Tiens, tiens. Québec créait donc le Fonds d’initia- Quand on y pense sérieusement, on tives autochtones et, plus récemment peut se demander s’il n’y a pas cer-

« Nous avons connu des difficultés parce que nous avions perdu cette détermination à rester fidèles à nous-mêmes. Heureusement, après les bouleversements que nous avons connus, nous sommes revenus à nos racines profondes. Nous devons être fiers de qui nous sommes… » Il livre un deuxième message, lequel découle tout naturellement du premier : « Le droit à l’autodétermination est un droit fondamental que possède tout peuple. Nous avons ce droit-là, nous aussi, dans la mesure où nous disposons des moyens. » Avec les années, le jeune leader du secondaire est devenu un modèle, non seulement pour les futurs leaders des Premières Nations, mais aussi pour leurs homologues québécois qui deviendront les décideurs de demain. Ghislain Picard représente les siens, il rencontre les dirigeants politiques et, au fil des ans, il s’est mérité le respect de ceux-ci. En 2003, il a même été nommé Chevalier de l’Ordre du Québec. Par son calme, ses propos clairs, pondérés et justes, Ghislain Picard est entré dans l’histoire du Québec par la grande porte, celle dont le cadre est le respect.


Le Magazine Leaders 3.0

Volume 2, numéro 1

Dans un poste-clé au Mouvement Desjardins Pauline D’Amboise, une leader authentique et fidèle à sa mission de vie Roger Martineau

PAULINE D’AMBOISE EST VICE-PRÉSIDENTE GOUVERNANCE ET RESPONSABILITÉ SOCIALE, ET SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU MOUVEMENT DESJARDINS. ELLE EST SATISFAITE DU CHEMIN QU’ELLE A PARCOURU DEPUIS TRENTE ANS AU SEIN DE CETTE ORGANISATION ET, LEADER DANS L’ÂME, ELLE SE SENT PRÊTE À RELEVER LES NOUVEAUX DÉFIS QUI SE PRÉSENTENT CHAQUE JOUR. NOUS L’AVONS RENCONTRÉE À SON BUREAU DE LÉVIS. est née en 1963, à SaintE lleMichel-du-Squatec dans le BasSaint-Laurent, et sa famille s’est établie plus tard à Rimouski. Après ses études collégiales en techniques juridiques, elle a fait son stage dans un bureau de notaires, à Québec, et elle y a travaillé un an par la suite. « Après un an, je leur ai dit que je ne pensais pas avoir d’avenir dans la position que j’occupais… », nous confie-t-elle en souriant. Et quand on connaît la suite des choses, on peut confirmer qu’elle a bien fait! Son père était dirigeant bénévole d’une Caisse populaire; on peut donc affirmer sans risque de se tromper qu’elle a les valeurs de la coopération dans ses gènes. C’est d’ailleurs en accompagnant son père lors d’un congrès, à Québec, qu’elle a rencontré des dirigeants de caisses. Et là, sa brillante carrière allait vraiment débuter. « Ils m’ont suggéré de déposer mon curriculum vitae, rappelle-t-elle. Mon plan de carrière a retenu leur attention : je m’étais donné une vision de ce que je voulais faire. On m’a offert un poste de technicienne en droit à la Confédération des caisses Desjardins, en 1985, et je suis chez Desjardins depuis. »

Lorsque M. Claude Béland a accédé à la présidence, en 1987, il a amené dans les années qui ont suivi de grandes transformations à la structure corporative de Desjardins. Elle raconte : « L’avocat à qui il avait demandé d’appuyer le conseil dans ses

travaux m’a offert de m’occuper du volet technique du secrétariat corporatif. Quand le dossier de réflexion sur le partage des responsabilités entre les fédérations et la confédération s’est présenté, j’ai commencé à être associée à tout ce qui touche à la

13


14

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Notes supplémentaires de présentation Madame D’Amboise détient un diplôme de maîtrise en éthique organisationnelle (U. de Sherbrooke) et un Certificat universitaire en gouvernance de sociétés (U. Laval). Parmi ses reconnaissances externes : Grande Lauréate Économie et Affaires, titre décerné par La Presse/Le Soleil en 2013. Top 25 des femmes d’influence au Canada selon le magazine Women of Influence (2012) : rayonnement en coopération et responsabilité sociale. Implications citoyennes Elle est impliquée dans la Fondation David Suzuki (administratrice et secrétaire), dans Bourse Scol’ERE, CoopCarbone, l’Institut en environnement et développement durable de l’Université Laval, CIRIEC, Équiterre et SWITCH. gouvernance. Je me suis mise à lire tout ce qui existait sur le sujet à l’époque. C’était peu documenté au Canada, mais heureusement, j’ai mis la main sur le Rapport Cadbury (Grande-Bretagne). Il s’agissait du premier code de gouvernement d’entreprise à nous inspirer. » En 1989, elle devenait adjointe au secrétaire de la Confédération des caisses Desjardins et, de promotion en promotion, elle s’est retrouvée au poste de secrétaire générale du Mouvement Desjardins, poste qu’elle occupe depuis 2001 et auquel se sont ajoutés le titre de vice-présidente Soutien à la coopération (2009-2013) et, depuis 2013, celui de vice-présidente Gouvernance et responsabilité sociale. Elle précise : « Quand M. D’Amours a été élu, un nouveau poste a été créé, celui de secrétaire générale de la nouvelle organisation découlant de la fusion des onze fédérations et de la confédération. Il m’a offert le poste. Cela m’a vraiment touchée. » La carrière de madame D’Amboise a pris un nouvel élan à ce moment-là. Elle explique : « Le président m’avait demandé d’harmoniser tous les codes de déontologie qui existaient jusquelà dans les fédérations et à la confédération. En 2001, nous avons donc implanté les meilleures pratiques en mettant sur pied le Conseil d’éthique et de déontologie du Mouvement et une équipe de soutien et en développant un nouvel encadrement en déontologie et de nouveaux outils. La clarification de la fonction éthique est venue plus tard. Pour m’outiller, je me suis inscrite en éthique organisationnelle à l’Université de Sherbrooke, puis à la maîtrise

dans la même discipline, de 2001 à 2008. Cela m’a permis de piloter la formation de nos dirigeants dans ce domaine. »

Desjardins alors distribuée à plus de 30 000 exemplaires : « Mon but était de familiariser les dirigeants à des enjeux avec lesquels ils étaient moins familiers. J’ai écrit soixante-quinze chroniques en dix ans, expliquant la gouvernance, la déontologie et le développement durable. Cela m’a fait connaître et ensuite, j’ai commencé à donner des conférences, d’abord à l’interne puis à l’externe, et ce, toujours dans la perspective de partager ma vision des choses et d’inciter à l’action, de rendre service et d’influencer. »

À la même période, M. D’Amours a eu à se positionner par rapport à la question de l’environnement. Il fallait aller plus loin. « Il m’a alors confié le dossier du développement durable, relate-t-elle. Par mes lectures, j’ai identifié les enjeux qui s’y rattachaient. Il fallait mobiliser toutes les troupes de Desjardins pour intégrer le développement durable dans un modèle d’affaires, ce n’était Il y a toujours quelques facteurs pas simple… » déterminants qui aident quelqu’un à Elle s’est d’abord fait un plan et s’est devenir leader, et elle n’échappe pas assurée que le président voulait bel et à la règle : « Moi, je dirais que c’est bien intégrer le développement ma mission de vie et je l’ai clarifiée durable au modèle d’affaires de avec le temps. Elle se résume à conDesjardins. Elle commente : « Après tribuer à ramener le souci du bien nos missions économique et sociale, commun dans les organisations, d’où voilà que l’environnemental s’a- mes champs d’action : la gouverjoutait comme condition au mieux- nance, l’éthique et le développement être économique et social des durable. » personnes et des collectivités... En 2005, nous avons organisé un forum Elle ajoute que sa formation dans portant sur ce que pourrait être l’en- trois disciplines interreliées lui a pergagement de Desjardins en mis d’avoir une vision globale et une développement durable. Nous avons meilleure expertise. De plus, notre déposé un projet de politique et j’ai entrevue est venue confirmer ceci : fait la tournée des dix-sept conseils elle possède des talents peu communs régionaux. Il y avait des résistances de communicatrice. « Je pense que je au début, car les gens trouvaient que réussis à communiquer mon enthounous en embrassions un peu large… siasme avec suffisamment de pragmaLa politique a été adoptée, sans trop tisme », admet-elle. de moyens au départ autres que la Meilleures actions force de conviction! » Quand on lui demande quelles ont Un leadership exprimé en été ses meilleures actions, elle répond soixante-quinze chroniques que ce fut de s’intéresser à des doParmi ses premiers gestes démontrant maines peu explorés, d’avoir été à l’ason leadership, madame D’Amboise vant-garde et de s’être énormément souligne qu’elle s’était proposée pour documentée pour se perfectionner : être chroniqueuse dans la Revue « Mes champs d’action ont fait en


Le Magazine Leaders 3.0

sorte que je sois placée dans des situations qui me sortaient de ma zone de confort et qui me permettaient de me dépasser. »

joue souvent des tours... Cela prouve, encore une fois, qu’il est essentiel d’être au clair avec ses valeurs et sa mission de vie. »

Elle poursuit : « Je suis fière d’avoir réussi à influencer la direction pour que soient implantées chez Desjardins les meilleures pratiques en gouvernance et en responsabilité sociale. En ce qui a trait au programme de développement durable, il est sur la bonne voie, mais il reste encore beaucoup de boulot à faire avec les équipes. Desjardins s’est engagé envers la transition vers une économie verte et s’est doté d’une gamme complète de produits financiers pour les entreprises et les individus afin de les encourager à prendre ce virage. Ce sont nos équipes des secteurs d’affaires qui en assument le leadership avec le concours de notre directionconseil. Le tout sera beaucoup plus visible cet automne. »

Leaders inspirants Plusieurs leaders de différents horizons l’ont influencée ou l’influencent encore. Elle mentionne les noms du Dalaï-Lama et de David Suzuki, entre autres, et il va sans dire, ceux des trois présidents qui se sont succédé depuis son arrivée chez Desjardins, il y a trente ans maintenant. une valeur que l’on priorise. Il est important d’en prendre conscience pour « J’ai travaillé avec monsieur Béland bien identifier ce qui nous mobilise pendant treize ans, et il m’a fait con- et aussi pour résoudre les malaises que fiance. Il a été le premier à me placer l’on vit. Être à l’écoute. devant de grands défis. Je retiens son humilité et son grand sens du bien 3 — Enfin, ayez une idée claire de ce commun. Il a été à l’origine de la que vous voulez dans la vie, un fil modernisation de nos structures. Par conducteur, et croyez en ce que vous la suite, monsieur D’Amours a été faites pour y arriver. » capable de voir quelles étaient mes forces. Il possédait une vision et un En terminant, elle explique qu’ellesens de l’écoute extraordinaires. même se ramène toujours à son fil Quand il traçait la ligne, c’était conducteur : « Mission, vision, ambiréfléchi, une force tranquille qui a tions, et le bonheur d’abord! Les fait avancer les choses avec rigueur et valeurs de Desjardins collent à mes diplomatie. Et maintenant, j’admire valeurs et à l’éducation que j’ai l’énergie et l’intelligence de madame reçue. » Leroux. Elle démontre une capacité à développer des réseaux et elle a le Après trente années chez Desjardins, souci de faire avancer les personnes. la mission de vie de madame J’ai donc eu la chance de travailler D’Amboise n’a pas changé : c’est touavec trois grands leaders. Je me suis jours de contribuer à ramener le souci inspirée des trois et je leur en suis très du bien commun dans les organisations. Comme elle excelle à ce reconnaissante. » chapitre et qu’elle réussit merveilleusement à joindre persévérance Messages aux futurs leaders et perspicacité, on comprend Nous en avons retenu trois : pourquoi elle est aussi heureuse et en« 1 — C’est important de croire en thousiaste dans son rôle de leader! ses idéaux, en ses aspirations et de passer à l’action. Il ne suffit pas Le Mouvement Desjardins compte d’avoir de bonnes idées, il faut poser maintenant plus de 45 000 employés. un premier geste qui déclenchera L’actif total s’élève à près de 251 G$. toute une série d’actions vers l’atteinte de ce but.

La situation environnementale est préoccupante. Sommes-nous sur la bonne voie? Sa réponse est sans équivoque : « Les GES sont dans l’atmosphère, et le climat est en train de se dérégler et les humains en sont la principale cause. Il faut agir, car nous sommes la dernière génération qui peut intervenir pour éviter le pire. » Elle compte sur l’engagement des pays et des entreprises lors de la COP21 à Paris, en décembre.

Des moments plus difficiles Il y a toujours des gens qui sont plus difficiles à convaincre, surtout lorsque le besoin ne semble pas immédiat. Et lorsqu’on veut innover et que l’on manque un peu d’expérience, il est normal de vivre des moments difficiles, à l’occasion. Que fait-elle face à de telles difficultés? « Il faut prendre le temps de digérer et d’en discuter avec des personnes de confiance. Mais j’ai appris de mes er- 2 — Vivez avec authenticité, conreurs, j’ai été davantage à l’écoute et science et cohérence avec vos je me suis fait aider. Notre égo nous valeurs. Toute décision s’appuie sur

Volume 2, numéro 1

15


16

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Pourquoi le leadership est-il difficile à démontrer? Richard Breton, Ph. D.

IL S’AGIT D’ALLER DANS LES RAYONS DE VOTRE LIBRAIRE PRÉFÉRÉ POUR CONSTATER LA POPULARITÉ DU SUJET DU LEADERSHIP EN ENTREPRISE OU DANS LE DOMAINE DU SPORT. IL S’AGIT DE COMPTER LE NOMBRE DE FORMATIONS DISPONIBLES TRAITANT CE SUJET POUR COMPRENDRE SON IMPORTANCE POUR L’ENTREPRISE. EN EFFET, LES ENTREPRISES DÉPENSENT BEAUCOUP D’ARGENT POUR BIEN FORMER LEURS GESTIONNAIRES À DÉMONTRER UN LEADERSHIP APPROPRIÉ ET EFFICACE. POURTANT, LE LEADERSHIP CONTINUE ENCORE DE POSER DES DÉFIS AUX GESTIONNAIRES EN POSTE. DANS CET ARTICLE, MON BUT N’EST CERTES PAS DE CRITIQUER LES FORMATIONS EXISTANTES SUR LE SUJET. MON OBJECTIF EST PLUTÔT DE SUSCITER UNE RÉFLEXION SUR LES RAISONS QUI FONT QUE NOUS ÉPROUVIONS TOUJOURS DES DIFFICULTÉS À DÉMONTRER DU LEADERSHIP MALGRÉ LES NOMBREUSES FORMATIONS AUXQUELLES NOUS SOMMES EXPOSÉS.

• Le leadership implique de prendre conséquences sont plus évidentes que •

gérer la pression. Il doit l’aider à bien s’outiller pour assumer le stress qui vient avec les enjeux importants.

des décisions difficiles et impor- la passivité et l’inaction. On peut donc tantes; comprendre le leadership en théorie, Le leadership est l’affaire de tous et non d’un seul individu.

Les enjeux Généralement, les grands gestionnaires se distinguent lorsque les enjeux sont importants. Les enjeux surviennent

mais on peut avoir de la difficulté à assumer les conséquences rattachées avec les décisions.

lors de situations critiques pouvant affecter, entre autres, la viabilité de l’entreprise et l’emploi de plusieurs personnes. Selon moi, le facteur « enjeux » différencie vraiment la pratique et la théorie. En théorie, je peux très bien comprendre comment démontrer un leadership efficace. Je peux être très connaisseur par rapport au leadership. Cependant, en pratique lorsque les enjeux sont grands et réels, je peux avoir de la difficulté à démontrer du leadership. Lorsque les enjeux sont grands, le stress et la pression le sont également.

Les décisions difficiles Lorsqu’on parle d’enjeux importants, on parle nécessairement de situations À mon avis, le leadership est difficile où des décisions difficiles doivent être à démontrer pour trois raisons : prises. Ces décisions peuvent avoir un impact important sur l’entreprise et les gens qui y travaillent. Par définition, le leadership demande de prendre et d’assumer les décisions. La deuxième partie de la phrase précédente peut poser des problèmes. Il peut être parfois difficile d’assumer les conséquences de décisions déchirantes et difficiles à prendre. On observera parfois des gestionnaires qui préfèreront que les choses • Le leadership est demandé lorsque s’arrangent d’elles-mêmes plutôt que les enjeux sont importants; prendre l’odieux de la décision. Prendre une décision est plus visible, les

Le leadership, une affaire de tous La résolution de situations difficiles entraîne souvent l’implication de plusieurs personnes possédant des compétences et des ressources différentes. Le leader doit donc être en mesure de rallier les différents intervenants à la cause. Il doit pouvoir être capable d’amener tous ces gens à collaborer. Il est souvent celui qui est responsable de la cohésion dans l’équipe. Alors qu’on peut bien comprendre le leadership en théorie, en pratique, il faut démontrer des qualités de rassembleur et de motivateur.

sumer les décisions difficiles. Il doit permettre au gestionnaire de bien comprendre l’impact de ses décisions et indécisions. Il doit l’aider à planifier pour faire face aux éventuelles conséquences. Il doit aider le gestionnaire à développer sa capacité de planifier pour l’imprévu. Il doit l’aider à gérer les incertitudes. Aider le gestionnaire à développer ses capacités de rassembleur et de motivateur. Le coach doit, à partir de la personnalité du gestionnaire, l’aider à identifier son style de leadership. Il doit l’aider à comprendre ses forces et ses faiblesses dans sa capacité de rallier les troupes.

L’amélioration des compétences du gestionnaire par rapport à sa capacité de gérer les enjeux, de prendre des décisions difficiles, d’assumer les conséquences et de rallier des troupes mènera nécessairement à un leadership plus approprié et efficace de la part de ce dernier. En d’autres mots, je considère que le leadership est une conséquence du développement de ces capacités. Ainsi, un bon programme de formation dans la théorie et la pratique ainsi que la présence d’un coach de Aider le gestionnaire à bien com- gestionnaire contribueront à faire de prendre les enjeux dans les situations vos gestionnaires de véritables leaders. difficiles. Il doit l’aider à bien cerner ses propres limites de façon à prendre sous sa responsabilité des enjeux qu’il peut assumer. Il doit l’aider à

La solution? Évidemment, les formations sont essentielles. Au départ, pour démontrer du leadership de façon efficace, on doit bien connaître le concept. Cependant, le développement des compétences supportant le leadership ne peut s’arrêter là. La présence d’un coach de gestion est importante. Par son accompagnement, le coach de gestionnaire doit :

• Aider le gestionnaire à prendre et as-


Le Magazine Leaders 3.0

Bientôt un million de livres vendus Alain M. Bergeron, auteur jeunesse passionné

Roger Martineau

Les principales étapes de sa carrière lain M. Bergeron est né à Plessisville, en 1957, et il a grandi à Victoriaville, son lieu de résidence actuelle. Rien ne le prédestinait à devenir un leader québécois en littérature jeunesse. Après tout, ils sont très peu nombreux les auteurs québécois qui réussissent à gagner leur vie en écrivant. Alain est l’un de ceux-là.

AUTEUR JEUNESSE, LEADER DANS SON DOMAINE AVEC PLUS DE DEUX CENTS LIVRES PUBLIÉS CHEZ PLUS D’UNE DOUZAINE D’ÉDITEURS, ALAIN M. BERGERON A MAINTENANT TOUT PRÈS D’UN MILLION DE COPIES VENDUES À TRAVERS LE MONDE. C’EST AVEC UN GRAND PLAISIR QUE NOUS VOUS PRÉSENTONS UN Il a débuté sa carrière de journaliste MODÈLE DE PERSÉVÉRANCE en 1983, ce qui lui a fait découvrir le ET DE CRÉATIVITÉ. plaisir d’écrire au quotidien. Le fait de devenir père de famille, en 1989, l’a incité à écrire pour les enfants. Le

A

soir, il écrivait des histoires pour les enfants, pour se changer les idées... C’est donc depuis cette époque qu’il est auteur jeunesse, mais ce n’est devenu son métier à temps plein que depuis une dizaine d’années. Il explique : « Combiner les deux tâches n’était pas évident et commandait une discipline personnelle très rigoureuse. C’est en 2005, après la publication d’une cinquantaine de livres, que j’ai décidé de laisser mon emploi de journaliste pour vivre de ma passion et non pas seulement vivre ma passion; je ne voulais pas que ma famille subisse les contrecoups financiers de ma décision. »

Volume 2, numéro 1

17


18

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Leader discret Alain est un magicien des mots. Il leur donne une forme, une couleur et surtout une émotion comme peu d’auteurs réussissent à le faire. « J’ai remporté plusieurs prix littéraires en cours de route, reconnaîtil. C’est bon pour l’égo (et parfois, le portefeuille), mais l’effet demeure de très courte durée et ce n’est pas vraiment significatif pour une carrière. Toutefois, la publication de mon deux centième livre jeunesse, à l’automne 2014, a été un moment personnel assez marquant et valorisant, merci. » À cause de son talent, il est lu! Lorsqu’il était journaliste, ce talent lui conféra, malgré lui peut-être, un certain leadership auprès de sa communauté. « On pourrait me qualifier de leader silencieux et assez discret, avoue-t-il. À titre de journaliste, une des premières fois où j’ai vraiment senti que je faisais une différence, c’était pour accoler le nom du hockeyeur Gilbert Perreault (des Sabres de Buffalo, mais originaire de Victoriaville) à l’un des arénas de ma ville. Je trouvais inconcevable que cet athlète, qui avait connu une grande carrière dans la LNH, et qui demeurait encore ici, n’avait eu droit qu’à un modeste hommage (son chandail dans un cube de verre). J’avais allumé la mèche dans un éditorial, qui a, par la suite, fait boule de neige et qui a mené à l’Amphithéâtre GilbertPerreault. » À titre d’auteur jeunesse, un autre événement, la multiplication des Arbres de Joie dans les écoles du Québec, fut la source d’une immense fierté de sa part. Il raconte : « L’Arbre de Joie, en bref, a été instauré à Victoriaville dans les années 90. J’avais assisté à son lancement en tant que journaliste.

L’œuvre, qui permet à des enfants moins favorisés de recevoir au moins un cadeau à Noël, m’a inspiré un conte de Noël (publié en 1999 : L’Arbre de joie; oui, parfois, je ne me casse pas trop la tête avec les titres de mes livres…). L’idée était de faire connaître cette cause et de la répandre un peu partout. Des enseignantes de l’école Val des Arbres, à Laval, Esther Sauro et Danielle Cossette, ont été tellement touchées par l’histoire qu’elles ont adapté le concept en y intégrant leurs élèves de cinquième année (2000). Depuis, elles font, chaque mois de décembre, leur Arbre de Joie et récoltent des cadeaux pour plus de mille enfants démunis. Aussi, d’autres enseignantes les ont imitées pour mettre en place, dans leur communauté, leur propre Arbre de Joie. C’est ainsi qu’on compte une dizaine d’Arbres de Joie au Québec. On estime à plus de deux mille le nombre d’enfants qui reçoivent un cadeau, tout ça inspiré d’un petit roman. J’en suis vraiment très fier. » Le chemin tortueux qui mène au succès La réputation d’Alain ne cesse de grandir dans le monde de la littérature jeunesse, mais n’allez pas croire qu’il a eu la tâche facile pour en arriver là. Ce n’est jamais facile de faire sa marque comme auteur. C’est encore pire pour un auteur qui en est à ses premières armes, semble-t-il. « Les obstacles ont été nombreux, du fait que le terrain n’était pas déblayé, nous confie-t-il. Comment présenter un manuscrit à un éditeur? Qui contacter? À quoi s’attendre pour les ventes? Pourquoi le manuscrit est-il toujours refusé? Ces eaux, dans lesquelles j’essayais de ne pas me noyer, m’étaient carrément inconnues. Je n’avais aucune référence dans la région pour me guider. Les sept ou huit premières années d’écriture, j’essuyais refus par-dessus refus. Mais je continuais quand même

parce que j’aimais écrire. Je me demande encore ce qui a fait que j’ai persévéré malgré tout… Peut-être la passion, tout simplement. Vous pouvez imaginer mon bonheur quand un éditeur m’a (finalement) contacté pour publier mon travail. Mais j’avoue qu’il y a eu régulièrement des épisodes de découragement. » Les obstacles sont encore présents, mais ils sont d’une autre nature comme l’explique l’auteur : « Depuis quelques années, la plupart des éditeurs déplorent une baisse significative des ventes de livres. Il faut travailler, sans relâche, et être totalement habité de sa mission. Encore aujourd’hui, ce n’est jamais partie gagnée. Les ventes ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Devant le constat des faits, on se retrousse les manches et on travaille plus fort encore. Car il faut se rappeler quelque chose : personne ne va écrire pour nous! » Sa meilleure décision : celle d’écrire tous les jours Aimer écrire, c’est un besoin, comme celui de respirer. Et c’est nécessaire de le faire chaque jour ou presque pour s’améliorer. « Il n’y a vraiment pas de secret de ce côté-là, souligne l’auteur. C’est d’écrire tous les jours (ou presque), c’est d’être animé d’une passion sans commune mesure et d’être habité totalement par cette même passion. Quand j’ai commencé à écrire pour les enfants, j’espérais pouvoir gagner ma vie rapidement. Ben, j’ai rapidement… déchanté! Au Québec, un best-seller représente environ des ventes de trois mille exemplaires dans la première année (parce que ça baisse sensiblement les années suivantes). Si le livre se vend dix dollars, ça fait… trois mille dollars en droits d’auteur. Oui, il faut publier beaucoup de livres pour arriver à bien gagner sa vie (si on fait


Le Magazine Leaders 3.0

abstraction de rares gros noms en littérature). J’ai compris très tôt que je devrais publier pas mal de livres avant d’arriver à en tirer un revenu décent. J’étais très lucide quant à la possibilité de devenir auteur à temps plein. C’était un travail à très long terme (on parle de plus d’une dizaine d’années ici). » au Japon, en Europe, partout au Canada… » Facteurs déterminants Passionné et discipliné, deux mots Les leaders qui l’ont inspiré et qui l’inspirent encore qui expliquent son succès : « On pourrait parler de concentra- On a beau avoir un talent inné pour tion sur un seul but : écrire. J’adore l’écriture, on ne naît pas auteur. ce que je fais. La passion est un autre Comme le musicien qui doit apprenfacteur déterminant pour mener à dre à lire la musique et à interpréter des œuvres avant de composer, terme sa mission. » l’écrivain doit lire et s’inspirer des Il importe de souligner que cet auteur maîtres. Quels sont ceux qui ont talentueux n’a pas eu de formation inspiré Alain M. Bergeron? pour être auteur, sinon qu’il a lu « L’auteur René Goscinny (à qui l’on beaucoup, écrit beaucoup et qu’il est doit, notamment, les Astérix) est arrivé, au fil du temps, à se trouver un mon modèle. J’adore son écriture, style d’écriture et un genre dans tout en finesse, en subtilité et en humour. De par son œuvre, il montre la lequel il aime évoluer. voie à suivre. C’est lui, mon phare. Je « Je suis très discipliné. Pour chacun continue de relire son travail, encore de mes livres, je fais toujours un plan aujourd’hui, avec un plaisir sans cesse avant d’écrire une seule ligne. Ainsi, renouvelé. Comme j’évolue en litje sais où je m’en vais. Le syndrome térature jeunesse, mes leaders sont de la page blanche? Connais pas! » également Hergé, Peyo, J.K. Rowling (pour les Harry Potter) et, plus près de nous, l’auteur François Gravel. » Le coup dont il est le plus fier Alain vit donc de sa passion pour l’écriture. Ce n’est pas donné à tout Implications citoyennes le monde de gagner sa vie en faisant L’activité citoyenne d’un auteur ce qui nous passionne. C’est toutefois comme lui est plutôt personnalisée, un trait commun chez les leaders de mais elle peut tellement faire une diftous les secteurs d’activité. De quoi férence. « J’envoie souvent des livres à des enest-il le plus fier? seignantes pour donner (discrète« De bien gagner ma vie dans un mi- ment) à des élèves de leur classe lieu pas évident où peu réussissent, moins favorisés par la vie. Ces livres est sa première réponse. De donner le sont dédicacés au nom de l’enfant. goût de la lecture aux enfants (un On dit alors qu’on a organisé un commentaire qui revient régulière- tirage et que le hasard a bien fait les ment). De voir mes livres traduits en choses… Cela demeure entre le prof plusieurs langues. C’est une expéri- et moi, évidemment. Dans la maence surréaliste d’écrire dans mon bu- jorité des cas, c’est le seul livre que reau, à Victoriaville, et de découvrir l’enfant aura chez lui de tout son prique mes livres sont rendus en Chine, maire…

Il y a enfin les journées de la Culture à la bibliothèque de Victoriaville où nous (l’illustrateur Sampar-Samuel Parent, mon complice depuis 1992 — et moi) recevons quelque cinq cents enfants de troisième année, qui se verront remettre un livre dédicacé à leur nom (oui, cinq cents livres dédicacés). On fait ça depuis maintenant près de quinze ans. C’est unique au Québec. » Deux messages destinés aux jeunes L’auteur avoue qu’il aurait un millier de messages à adresser aux jeunes, mais il en choisit deux : « Les artistes ne vivent pas que d’amour et d’eau fraîche. En achetant un livre québécois, par exemple, vous donnez la chance à un auteur d’ici de gagner sa vie. Cela vaut pour tous les domaines, au bout du compte… » À la relève, il rappelle que petit train va loin et qu’il en est un exemple vivant. « Et il faut faire abstraction de toutes les distractions qui peuvent vous éloigner de votre but », ajoute-t-il en terminant. Alain M. Bergeron atteindra sous peu le chiffre magique d’un million de livres vendus. Nous sommes très fiers de vous l’avoir présenté. N’est-il pas un très beau modèle à suivre? Bibliographie (incomplète) https:// fr.wikipedia.org/wiki/Alain_ M._Bergeron

Volume 2, numéro 1

19


20

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

L’importance d’être et agir en leader authentique cupons au sein du système organisationnel et/ou dans notre système social, si nous choisissons d’agir et d’être en leader authentique, nous produisons quasi instantanément un impact positif sur notre entourage. Comme nous sommes où nous avons choisi d’être ici et maintenant dans notre vie personnelle et professionnelle, nous sommes nécessairement plus performants dans les différentes sphères de notre vie. Quelles sont les 7 prémisses du leader authentique3 ? Développer son attention; oser écouter en soi et autour de soi. Réveiller sa curiosité; oser découvrir ce qu’il y a dans le champ des possibilités. Apprendre à persévérer : oser continuer même quand on ne voit pas des résultats rapidement.

Geneviève Desautels

AGIR ET ÊTRE UN LEADER AUTHENTIQUE EST PARTICULIÈREMENT ARDU PAR LES TEMPS QUI COURENT. PLUSIEURS LEADERS TANT AU NIVEAU POLITIQUE, RELIGIEUX ET ORGANISATIONNEL NOUS ONT RÉCEMMENT DÉÇUS SUITE À LEUR MANQUE D’ÉTHIQUE ET D’AUTHENTICITÉ. COMME C’EST LE CAS POUR LA CRÉDIBILITÉ, ON PEUT DIFFICILEMENT S’AFFICHER EN TANT QUE LEADER AUTHENTIQUE. C’EST UNE INTENTION QUI SE TRADUIT QUOTIDIENNEMENT DANS NOS ACTIONS. ON TEND VERS LE LEADERSHIP AUTHENTIQUE LORSQUE NOS CHOIX SONT ALIGNÉS À NOS VALEURS PROFONDES ET

QUE L’ON S’AFFAIRE À METTRE LA TABLE AFIN QUE LES AUTRES PUISSENT EXPRIMER LEUR PLEIN POTENTIEL LORSQU’ILS ŒUVRENT AU BUT COMMUN. ’appuie les auteurs et chercheurs qui défendent la thèse que nous avons tous le potentiel nécessaire pour être leader de notre propre vie; être qui nous sommes réellement, réaliser ce que nous voulons vraiment et exprimer le plein potentiel de nos talents à servir la cause qui est la nôtre. En parallèle, certains d’entre nous choisissent d’assumer un rôle de leader d’équipe en tant qu’entrepreneurs par exemple. Pour être un leader d’équipe qui inspire et suscite l’engagement de ses collaborateurs, il est nécessaire d’investir en soi,1 car « on dirige comme on est »2.

J

Ressentir le contentement; oser apprécier ce qui nous entoure comme au premier jour. Apprivoiser la tranquillité : oser ralentir et faire le vide au quotidien pour mieux faire le plein. Être concentré; oser croire que vous êtes sur la bonne voie. Accepter totalement ce qui est; oser être authentique avec vos forces et vos vulnérabilités. Comment utiliser le leadership authentique pour augmenter sa vitalité? C’est en ayant une plus grande conscience de qui nous sommes que nous pouvons être et agir en étant aligné sur nos valeurs et motivations plutôt que sur ce que nous pensons que les autres attendent, pensent et espèrent de nous.

Peu importe le rôle que nous oc- Développer

une

plus

grande


Le Magazine Leaders 3.0

conscience de soi est un travail à plein temps qui rapporte puisqu’il permet d’identifier au quotidien nos fuites d’énergie et de prendre action pour les colmater avant qu’elles ne puisent toute notre énergie. Si vous le voulez bien, je vous propose à partir d’ici une portion d’une séance d’autocoaching pour vous permettre d’oser réfléchir et passer à l’action sur le thème du leadership authentique. Vous acceptez? Cela nécessite de vouloir vivre « l’expérience » de coaching en étant à la fois le coach (celui qui est responsable de la démarche et du suivi) et le coaché (celui qui prend du recul, fait des prises de conscience, réalise les exercices et les actions proposées pour lesquels il s’engage envers lui-même). Comme le dit Jacques Salomé, « La prise de conscience n’est pas suffisante pour qu’il y ait un changement. Encore faut-il faire des choix et s’engager avec soimême à s’y tenir ». Au passage, je vous mentionne que de plus en plus de recherches révèlent la puissance de l’autocoaching comme stratégie de développement dans l’action. Les résultats de ces recherches concluent à un retour sur investissement de plus de 400 % pour les personnes qui s’engagent dans cette démarche à des fins de développement professionnel. En vous référant à la description des sept prémisses du leadership authentique décrites plus haut, dans quelle mesure êtes-vous un exemple de leader authentique dans votre vie professionnelle et personnelle? Comment, au quotidien, pouvezvous participer davantage à faire émerger le leader authentique chez vos collègues, patrons, employés et chez les personnes qui vous sont chères?

Dans quelle mesure faites-vous des quels prétexte ou circonstance nous choix conscients et assumez-vous la y amènent, que ce soit dans la perspective d’un objectif d’affaires ou de pleine responsabilité de ces choix? vie, l’éveil de votre leadership auQuels sont les bénéfices pour vous thentique permet d’augmenter de d’agir et d’être en leader authentique? façon importante votre vitalité et indice de bien-être global, et ce, de Si vous êtes prêt à passer du façon durable. discours à l’action, je vous pro1 Ulrich, Dave (2009). Code Secret du pose d’écrire : Leadership. Montréal : • Quelle est votre intention? Traduisez cette intention en Éditions Transcontinental. objectif clair et précis. 2 Lapierre, Laurent (2012). On dirige • À quoi allez-vous reconnaître votre progression et/ou l’atteinte comme on est. Québec : de votre objectif? Presses de l’Université du Québec. • Quel est votre plan de travail 3 Desautels, Geneviève (2012). Oser le pour atteindre votre objectif? Monde en Soi ; Choisir d’agir et d’être en • Qui ou qu’est-ce qui peut vous aider à atteindre votre objectif? leader authentique. Longueuil : Éditions Béliveau.

À partir de mon expérience personnelle et celle de plusieurs de mes clients en coaching d’affaires et personnel, je peux affirmer, peu importe

Volume 2, numéro 1

21


22

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

Arpenteure-géomètre Chantal Arguin : l’exemple d’une femme leader dans un secteur d’activité masculin

s’est ensuite inscrite à l’Université Laval où elle a obtenu un baccalauAU SEIN DE L’ORDRE DES AR- réat en géomatique — bachelière ès PENTEURS-GÉOMÈTRES DU sciences appliquées (B.Sc.A.). QUÉBEC, LE POURCENTAGE DE MEMBRES FÉMININS EST Nous lui avons demandé de décrire ENCORE TRÈS FAIBLE. CELA en quoi consiste son travail exacteN’EMPÊCHE PAS CERTAINES ment. D’ENTRE ELLES DE DIRIGER LEUR PROPRE ENTREPRISE. « Je suis arpenteure-géomètre depuis C’EST LE CAS DE CHANTAL vingt-quatre ans. Ma journée de traARGUIN, AVEC QUI NOUS vail se divise en deux volets : pour NOUS SOMMES ENTRETENUS mon entreprise Groupe Trifide, je fais de la géomatique, donc de la carIL Y A QUELQUES JOURS. tographie mobile de précision (simiyant grandi à Trois-Rivières, laire à Street View) et qui est réalisée Chantal y est restée jusqu’à la sur demande pour les municipalités; fin de ses études collégiales en dans l’autre volet, Arguin et associés Sciences pures et appliquées. Elle arpenteurs-géomètres, nous faisons de Roger Martineau

A

l’arpentage foncier. C’est plus traditionnel. Nos clients sont des courtiers immobiliers ou des propriétaires de maison qui ont besoin d’un certificat de localisation lors de la vente de leur domicile. » Principales étapes de sa carrière Chantal n’est pas devenue entrepreneure tout de suite après avoir obtenu son diplôme, même si ça lui trottait déjà dans la tête. Elle raconte : « Je voulais devenir chef d’entreprise, c’était clair dès le départ, mais il fallait acquérir de l’expérience d’abord. J’ai donc débuté ma carrière en 1991. De 1991 à 1995, j’ai travaillé pour un arpenteur-géomètre traditionnel, en arpentage foncier. Ensuite, de 1995 à


Le Magazine Leaders 3.0

2002, j’ai travaillé pour une entreprise qui faisait de la géomatique. Dans les deux cas, j’avais dit assez rapidement à mes patrons que je voulais un jour devenir associée, mais il n’y a pas eu d’ouverture. Je me suis fait dire non deux fois… Si au moins il y avait eu des raisons pour qu’ils refusent. J’ai donc démarré l’entreprise Groupe Trifide, spécialisée en géomatique, en 2002, mais l’arpentage foncier est revenu dans mes activités en 2010. Partir à mon compte aura été mon meilleur coup finalement, même s’il y a des hauts et des bas, c’est inévitable. Présentement, nous comptons une quinzaine d’employés au total. » S’impliquer et devenir leader Dès son jeune âge, madame Arguin avait senti le besoin de sortir des sentiers battus et de s’impliquer, ce qui a contribué à ce qu’elle devienne rapidement une leader. « C’est vrai, je me suis toujours impliquée. Quand j’étais jeune, je faisais partie d’un club 4-H (HONNEUR dans les actes, HONNÊTETÉ dans les moyens, HABILETÉ dans le travail. HUMANITÉ dans la conduite). J’ai été longtemps dans ce mouvement, et je suis même devenue monitrice pendant plusieurs années. Par ailleurs, il y avait aussi mon père que j’admirais, lui qui était directeur d’un magasin et qui assumait un certain leadership. En terminant à l’université, j’avais compris que pour faire ma place en tant que professionnelle, il fallait que je m’implique rapidement : je l’ai fait auprès de la Société canadienne du cancer, notamment, j’ai adhéré aux Toastmasters, puis à la Jeune Chambre de commerce du Cœurdu-Québec, soit des implications sociales ou communautaires. Et en 1996, j’ai commencé à m’impliquer dans mon ordre professionnel, et ce, jusqu’en 2002. »

force de caractère de madame Arguin n’est pas étrangère à la place qu’elle occupe comme leader. « Lorsque quelqu’un me dit non et qu’il n’a pas de bons arguments, je vais l’écouter, mais je vais poursuivre ce que je voulais faire, autrement. Moi, quand on me dit non, je ne me laisse pas écraser, je vais plutôt tenter d’atteindre mes objectifs sans écraser les autres. » Elle ajoute qu’en cours de route, c’est bien certain que les obstacles se manifestent et qu’il faut s’ajuster : « Oui, c’est vrai dans le cas de Groupe Trifide, notamment, qui dépend beaucoup des contrats gouvernementaux. Avec la conjoncture économique et le contexte devenu difficile des exportations, il a fallu que je me réinvente constamment. Il faut faire de la recherche et développement continuellement, et se maintenir à jour avec la technologie, être à l’affût de nouveaux clients et de nouveaux marchés, profiter des opportunités et offrir une plus-value. Je ne fais pas que livrer un bien, je mets de l’avant la professionnelle que je suis auprès de ma clientèle. Vous savez, ce que nous faisons n’est en rien comparable à ce que le client peut trouver tout seul sur Internet. Il y a toute une différence! »

Quand elle a démarré son entreprise en 2002, la bulle technologique venait d’éclater et elle a eu besoin de capital de risque. « Je n’étais pas familière avec le capital de risque. J’ai appris et je me suis donné des barèmes, car je devais produire des rapports mensuels structurés. Ces apprentissages-là me servent encore de cette base aujourd’hui. Un deuxième obstacle : l’entreprise allait bien jusqu’en 2005, puis en 2006, deux de nos trois plus gros clients en Europe (80 % de mon chiffre d’affaires était en exportation jusqu’en 2005) ont Persévérance décidé de faire plutôt affaire avec des On peut également retenir que la Chinois. Je me suis trouvé une firme

en Égypte, ce qui m’a permis d’ajuster mes prix en fonction du marché international. Les deux clients sont revenus avec nous par la suite. Enfin, un autre coup de massue : la Commission Charbonneau. En 2012, mon entreprise s’était tournée du côté des contrats municipaux. Il y a donc eu une période difficile en 2013. Cela fait partie de la vie des entrepreneurs d’avoir des hauts et des bas, même si certains n’osent pas l’admettre. Je tiens à signaler que j’ai eu une très belle collaboration avec Desjardins à ce moment-là. Ils ont continué à me faire confiance. En 2014, nous avons rencontré nos objectifs, et en 2015, nous les dépassons. » Leaders inspirants Chantal Arguin hésite avant de nommer un leader en particulier : « Disons tout de même que Steve Jobs demeure inspirant à cause de ses idées innovantes. Il a osé penser différemment. En fait, tous les entrepreneurs qui pensent différemment sont inspirants. Je suis membre de TEC Canada depuis 2008, c’est un peu comme mon MBA de la vie. Nous y rencontrons d’excellents conférenciers, des entrepreneurs avec des expériences bonnes et moins bonnes. Je m’aperçois que pour réussir, il faut être capable de se réajuster. Si tu réussis à le faire, tu as plus de chance de succès que si tu restes assis… Celui qui bouge en fait toujours plus que celui qui ne bouge pas. C’est important de garder une petite longueur d’avance pour réussir. Je ne me considère pas comme une entrepreneure accumulant de grands succès, mais je suis fière de dire que dans mon entreprise les gens sont heureux, et c’est là-dessus que je pourrais m’accrocher. Pour moi, réussir ce n’est pas seulement de faire des millions de chiffre d’affaires. Les entrepreneurs qui ont su garder leur côté humain, ceux-là m’inspirent. J’ajouterais aussi que les enfants et les parents qui participent à la Journée des petits entrepreneurs

Volume 2, numéro 1

23


24

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

« Oui et non. Au début, il y a eu des arpenteurs-géomètres qui ont refusé de me serrer la main, d’autres qui ont dit que jamais il n’y aurait une femme présidente de notre ordre professionnel… Eh bien, j’ai été présidente de l’Ordre en 2000. La première de l’histoire! Quand j’ai débuté ma carrière, il n’y avait que 4 % de femmes dans l’Ordre des arpenteurs-géomètres. Ce nombre a plus que doublé, mais nous ne sommes pas nombreuses encore. J’ai lancé un débat à l’Ordre pour savoir pourquoi il n’y a pas plus de femmes. Pourtant, l’intérêt des filles pour la géomatique est présent, mais m’inspirent beaucoup. Enfin, je tiens elles quittent en cours de route. » à souligner le leadership majeur d’un organisme comme Québec interna- Messages à la relève tional qui crée des événements qui Il va sans dire qu’une leader comme aident plusieurs entrepreneurs. Ils madame Arguin a plusieurs messages ont été là pour m’aider. » qu’elle aimerait adresser à la relève. Femme dans un univers masculin Ce n’est pas toujours évident pour une femme d’évoluer dans un secteur traditionnellement masculin. Nous lui avons demandé si elle avait rencontré des problèmes à cause de cela :

— Donnez de votre temps et n’attendez rien en retour. Le retour va venir par défaut, à un certain moment donné. C’est important de donner du temps à titre de bénévole. On a besoin d’avoir de nouvelles idées sur des CA et sur des comités. Moi, cela m’a permis de forger mon caractère et de comprendre tellement de choses. Après, tu bâtis ton réseau social. Il faut comprendre que le réseautage, c’est la base. — C’est important d’écouter, de rester soi-même. De prioriser les valeurs humaines au-dessus de tout. — Et enfin, essayez d’avoir du plaisir dans votre travail. »

Chantal Arguin, une femme dynamique qui a su prendre SA place, en avant de la parade! Cela explique pourquoi elle a été récipiendaire de la médaille Gloire de l’Escolle – Prix Grands Diplômés de l’Université Laval, En voici quelques-uns : « — Croyez en vous et osez vous af- il y a quelques mois. firmer. Osez penser différemment. — Ayez une vision claire. — Si on vous dit non, n’arrêtez pas. — Plusieurs d’entre vous ont le potentiel pour devenir des entrepreneurs, et on a besoin de vous.

• Document corporatif • Affiche, programme • Magazine, journal • Logotype • Pochette • Dépliant • Brochure

hbg

Graphisme institutionnel, d’édition et publicitaire Depuis 1979

Harold Beaupré Graphiste 418 694 0487 hbgcom@bell.net


Le Magazine Leaders 3.0

Président de Cyber Cat Benjamin Garant a la fibre entrepreneuriale dans son ADN Roger Martineau

LES VALEURS PRÉCONISÉES PAR UN DIRIGEANT D’ENTREPRISE SONT TRÈS SOUVENT À LA BASE DE SON SUCCÈS. C’EST LE CAS DE BENJAMIN GARANT, COFONDATEUR ET PRÉSIDENT DE CYBER CAT, UNE FIRME INFORMATIQUE DE QUÉBEC SPÉCIALISÉE DANS LE DÉVELOPPEMENT D’OUTILS SUR MESURE DE GESTION WEB ET MOBILE POUR LES MOYENNES ET GRANDES ENTREPRISES. enjamin Garant a grandi à

B Saint-François-de-la-Rivière-

du-Sud (Montmagny), là où son arrière-grand-père a fondé en 1895 l’entreprise Garant. Cette entreprise longtemps familiale est encore aujourd’hui le leader canadien dans la fabrication des outils de jardinage et de déneigement. Nous vous présentons donc un leader qui possède la fibre entrepreneuriale dans son ADN! Leader précoce Monsieur Garant affirme qu’il a toujours été introverti, un peu gêné, mais il a tout de même été le premier à agir comme président de la coop étudiante du Collège de Lévis alors qu’il n’était encore qu’au secondaire. « Je m’étais impliqué par curiosité personnelle dès le secondaire III dans cette coop dirigée par des élèves du collégial et, lorsque je siégeais en tant que représentant du secondaire, on m’a demandé de remplacer le président qui venait de quitter. Nous avons alors bâti un projet pour aller chercher toute la vente de la papeterie et des livres de niveau secondaire, ce qui nous a permis de doubler le chiffre d’affaires. Je transformais rapidement mon désavantage en avantage, car je connaissais tous les intervenants du secondaire. »

Après ses études collégiales, il s’est inscrit en génie informatique à l’Université Laval où il a décroché un baccalauréat. Pourquoi en informatique?

fonctionnait et quelle était la réalité d’un développeur, d’un ingénieur dans ce domaine-là, mais je n’ai jamais programmé depuis que je suis sorti de l’université… avoue-t-il en souriant. Je suis vite tombé dans les « Je voulais comprendre comment ça ventes, la gestion de projet, les

Volume 2, numéro 1

25


26

Volume 2, numéro 1

Le Magazine Leaders 3.0

ressources humaines, les relations choisir ses employés, ceux qui seront avec les clients, les finances, bref tout heureux avec nous pendant au moins ce qui n’était pas dans mon bac… » dix ans. Vous savez, un leader n’existe que parce qu’il a une équipe C’est en 1997, tout de suite après avec lui. Il faut donner de bonnes avoir obtenu son diplôme, qu’il a dé- valeurs aux employés, savoir les apmarré son entreprise avec un de ses précier et les outiller pour bien traamis du secondaire. Celui-ci s’occu- vailler. Nous sommes maintenant pait davantage du côté technique. vingt-trois chez Cyber Cat. Les valeurs que nous préconisons, mon « Au début, nous avions des idées, on partenaire Marco McFadden et moi, voyait les technologies disponibles, sont : intégrité, travail d’équipe et mais nous n’avions aucun client. qualité. Ce sont des valeurs que mon Nous voulions nous spécialiser dans père m’a léguées et j’y crois. les catalogues électroniques, d’où le nom de Cyber Cat – le CAT est Les clients : quand tu es honnête l’abréviation du mot catalogue. C’est avec tes clients et que tu travailles une firme de communication qui a pour eux, une relation loyale va se trouvé le nom de l’entreprise à partir développer. Je ne m’intéresse qu’aux de là. relations à long terme avec mes clients et mes employés. » Aujourd’hui, la majorité de nos clients sont de grandes entreprises de Obstacles distribution ou de fabrication. Nous Il n’y a jamais de parcours parfait, et sommes encore présents dans le certains obstacles permettent sousecteur du catalogue électronique, du vent de constater que l’on a le cran commerce électronique, de l’intégra- pour diriger une entreprise dans les tion dans les systèmes internes, de moments difficiles. gestion de processus d’affaires, et nous utilisons la mobilité pour venir « Nous sommes passés près de fermer complémenter cela. Nous profitons trois ou quatre fois. À titre d’exemdu fait que nous sommes déjà dans les ple, au début des années 2000, un de systèmes des clients pour amener ces nos gros clients a fait faillite. La données dans les mains des représen- moitié de mon équipe travaillait pour tants et des inspecteurs sur la route. » ce client. Cette journée-là, j’ai dû les mettre à pied. J’avais demandé conseil à mon père, je l’appelle mon Le leader et ses valeurs Le président de Cyber Cat avoue qu’il silent partner. Il m’a aidé à démarrer a toujours voulu être entrepreneur, mon entreprise, mais il ne s’immisce car il ne se voyait pas aller travailler pas dans la gestion. Il m’avait dit que dans l’entreprise de quelqu’un je n’avais pas le choix pour que l’entreprise survive. Ce fut une décision d’autre. difficile, mais en pareilles circon« Mon objectif était donc de démar- stances, je prendrais encore la même rer mon entreprise, de bien servir les demain matin. Il faut toujours viser clients, de bien leur livrer de la valeur le bien de ses clients et de l’entreet de bâtir une équipe. Ce sont les prise, car si l’entreprise ne va pas deux choses les plus importantes que bien, tu ne peux plus aider personne, j’ai réussies : bâtir une équipe et bien ni tes employés ni tes clients. » servir nos clients. Les deux meilleurs coups L’équipe : pour avoir une bonne Monsieur Garant avoue d’emblée que équipe, c’est important de bien son meilleur coup à vie, il l’a réussi

quand Cyber Cat a signé un contrat avec le troisième plus gros manufacturier de souliers au monde. Il raconte : « Mon beau-frère était leur représentant à Québec et il perdait du temps à faire les inventaires quand il se rendait chez ses clients. Il faisait tout sur papier, ce qui n’avait aucun sens, il m’a demandé si ça existait un outil informatique capable de lui faciliter la tâche. Nous avons conçu une application qui roulait sur des appareils conçus pour les agendas électroniques. Mes partenaires n’y croyaient pas, j’ai donc démarré une entreprise en parallèle, GIZMO Scan, et nous avons développé un pilote pour aller vendre l’application. Il a fallu trois ans pour que nous leur vendions l’application, et ils sont encore nos clients aujourd’hui. Cela nous a permis de développer notre expertise en mobilité… et Gizmo s’est intégré à Cyber Cat! » Le président de Cyber Cat cite un autre bon coup qui a des répercussions encore aujourd’hui : « Quand nous sommes entrés chez un important distributeur de quincaillerie qui fait affaire au Canada et aux États-Unis, au départ, nous voulions faire leur catalogue électronique, mais il y avait déjà une compagnie de Montréal qui le faisait. Je leur ai demandé si je pouvais les aider à faire autre chose. Ils m’ont dit qu’ils aimeraient simplifier leur saisie de tout leur catalogue de produits, qui était sur papier seulement. Les clients ne pouvaient pas commander en ligne avec ça. Nous avons embauché six personnes qui ont fait la saisie de leurs données. Après deux ans, c’est nous qui connaissions le mieux leurs produits. Je connaissais leur site, je savais ce qui marchait bien et ce qui ne marchait pas. Nous les avons alors convaincus de faire affaire avec nous pour l’ensemble de leurs besoins. Ça fait quinze ans que nous travaillons avec eux maintenant. La patience a porté fruit. »


Le Magazine Leaders 3.0

Benjamin Garant, le leader Quand on lui demande ses principales qualités, il nomme tout de suite la patience et l’intégrité. « Je suis un ingénieur à la base, donc très analytique, j’observe beaucoup, j’ai besoin de comprendre les gens et les choses. Nous avons laissé passer des opportunités parce que ce n’était pas dans mon ADN d’intervenir dans certains dossiers. » Leaders inspirants La plupart des leaders s’inspirent de modèles. Dans le cas de monsieur Garant, quelques noms lui viennent tout de suite en tête : « J’ai toujours eu mon père comme référence et modèle, mais jamais en me disant comment faire les choses, j’ai aussi su me trouver un mentor qui a un parcours d’homme d’affaires d’exception. Je me suis aussi impliqué dans une cause, Centraide, et je vois des gens exceptionnels, notamment messieurs Yvon Charest et Alban d’Amours, des leaders naturels, des gens qui n’ont pas peur de redonner à la communauté, et cela m’inspire beaucoup. C’est pourquoi je fais partie du comité des grands donateurs depuis un an et demi. Je considère que nous sommes chanceux d’être rendus où nous sommes, alors si nous ne le faisons pas, qui va le faire? C’est important de s’impliquer, de donner. »

des douches, des places pour les vélos, nous participons au Défi Entreprises et au Pentathlon des neiges. Au Défi, nous avons même remporté deux années consécutives le titre d’équipe la plus en forme à Québec. Ça crée une grande complicité et un esprit d’équipe incroyable! J’ai des gens plus en forme et plus de bonne humeur, ils ne sont pas malades souvent. Ils aiment venir au bureau. Nous travaillons fort, mais nous n’avons pas peur Qualité de vie au travail Le grand patron de Cyber Cat est fier de fêter quand c’est le temps. » de dire qu’il a très peu de roulement de personnel dans son entreprise. La Messages aux futurs leaders raison, c’est que les gens sont là parce Le premier conseil que Benjamin Garant aimerait donner aux futurs que ça leur tente. leaders, c’est qu’il est important de se « Depuis trois ans, nous avons amé- donner un objectif et du temps pour nagé dans nos bureaux actuels. J’ai l’accomplir. préconisé le sport, la qualité de vie. Tout le monde est capable de tra- « Avec du temps, on est capable de vailler debout! C’est pertinent dans faire pas mal de choses. Il ne faut pas notre domaine, car on est assis pen- s’arrêter seulement au court terme, dant quarante heures. Nous avons parce que cela peut nous faire man-

quer des réalisations sur cinq ou dix ans : la magie se fait là. Et il ne faut pas avoir peur de regarder en arrière pour voir où on était six mois avant. Des fois, on trouve que ça ne va pas assez vite, mais il faut prendre le temps de s’arrêter. Je ne suis pas capable de courir et d’être efficace en même temps. » Deuxième message : il affirme que c’est important de se trouver une cause pour redonner à la société. « Trouvez-vous une cause qui vous tient à cœur, et donnez votre aide en temps ou en argent. Cela vous rapportera cent fois plus que ce que vous donnerez, et n’attendez pas d’avoir du temps ou de l’argent pour le faire. » Avec un leadership inspiré et inspirant qui vont de pair, les employés et les clients sont heureux. C’est difficile de demander mieux! Chez Cyber Cat, on l’a compris…

Volume 2, numéro 1

27



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.