IDÉES SIMPLES SUR LA SEXUALITÉ**

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IDÉES SIMPLES SUR LA SEXUALITÉ

Pierre Le Maschere 2012

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IDÉES SIMPLES SUR LA SEXUALITE Un formidable défi pour la civilisation future.

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otre société occidentale est hypersexualisée. La liberté sexuelle espérée après la révolte de mai 1968 n’a pas apporté de solution au « problème sexuel » que chacun vit plus ou moins mal, depuis si longtemps. Les réponses modernes sont beaucoup trop orientées vers la physiologie ; le grand public est en attente de clarifications plus satisfaisantes. Ce texte essaie de mettre au clair cette question au travers d’idées simples connues, puisées à la source des grandes traditions de la Sagesse, et qui permettent de trouver le juste milieu, pour chacun à titre individuel, entre continence et intempérance sexuelle. Pour cela il faut d’abord prendre de la distance par rapport aux conditionnements prégnants, obsédants de nos sociétés occidentales ; puis remettre les idées sur la sexualité à leur juste place… pierrelemaschere@gmail.com

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IDÉES SIMPLES SUR LA SEXUALITE Un formidable défi pour la civilisation future.

TABLE

Entre continence et intempérance sexuelle. 1/ VOIR AU-DELA DES CONDITIONNEMENTS CULTURELS SUR LA SEXUALITÉ L’ÉGLISE MORALISATRICE et la PSYCHANALYSE « DEDOUNANTE » PROPAGATION DES IDÉES FAUSSES Le cinéma est le lit des fausses idées. COMPORTEMENTS PATHOLOGIQUES ET CONSÉQUENCES.

2/ REMETTRE LES IDÉES SUR LA SEXUALITÉ À LEUR JUSTE PLACE. Où trouver des idées justes à propos de la sexualité ? 1RE IDEE SIMPLE •

La sexualité est un simple instinct. • LA finalité unique de la sexualité est la procréation. 3E IDEE SIMPLE • L’acte sexuel et l’Amour n’ont rien a voir. 4E IDEE SIMPLE • L’acte sexuel et la Sexualité sont différentiables. 5 E IDEE SIMPLE • Il y a une sexualité normale, et une sexualité anormale. 6E IDEE SIMPLE • La sexualité normale suit la loi des cycles. 7E IDEE SIMPLE • La véritable signification du mariage découle d’une appréciation intellectuelle ordonnée. 8E IDEE SIMPLE • Les arts véritablement créateurs permettent de sublimer l’énergie sexuelle. 9E IDEE SIMPLE • La continence forcée et la licence sont les deux pôles d’un même problème ; mais la continence est préférable à la licence. 10E IDEE SIMPLE • La seule union qui offre la plénitude est l’union avec le Soi, l’âme. 11E IDEE SIMPLE • Il n’y a de problème sexuel que si l’on pense qu’il y en a un. 12E IDEE SIMPLE • La chasteté n’est pas d’ordre mental. … Etc… 2E IDEE SIMPLE

3/ CHEMINEMENT INDIVIDUEL ET COLLECTIF La sexualité est d’abord une affaire personnelle. Quelques suggestions de grands yogis. Conséquence collective du développement de l’éthique sexuelle personnelle.

4/ PROLONGEMENT MÉTAPHYSIQUE… Qu'appelons-nous un problème sexuel? Prémisses de la future Civilisation 2012-10-06

Livre électronique gratuit édité par Pierre le Maschere. © Copyright : Diffusion dans un but non commercial autorisé, avec la mention de l’auteur.

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IDÉES SIMPLES SUR LA SEXUALITÉ Un formidable défi pour la civilisation future.

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ntre continence et intempérance sexuelle.

Dans nos sociétés occidentales en particulier, la sexualité semble poser des problèmes insolubles. La quête d’une sexualité épanouie est un leitmotiv obsessionnel en ces temps de consommation. En prenant du recul, nous pouvons observer trois groupes d’individus. Ceux qui « font çà comme on s’mouche », pour reprendre l’expression de Dulcinéa dans l’Homme de la Mancha, d’après Cervantes. Ils ont la même attitude, sans affect et sans pensée, que celui du règne animal. C’est l’état « sauvage », instinctuel. À l’autre extrémité du panorama, se situent les Sages qui ont complètement maîtrisé leur instinct, le reléguant à sa juste place de fonction de reproduction. L’amour altruiste peut prendre la place alors de ce pseudo amour égoïste, qui ne cherche que la possession avide. Ces Sages n’ont rien à voir avec ces religieux qui ont fait « vœux de chasteté » ou ces yogis qui ont fait « vœux de brahmacharya » et luttent toute leur existence pour réaliser intellectuellement cet idéal inatteignable en pratiquant la continence. Le sexe NE POSE PAS DE PROBLEME à ce groupe. C’est l’état de maîtrise, de Chasteté, dont nous parlera Krisnamurti à la fin de ce document. Entre ces deux pôles, un kaléidoscope d’attitudes et de comportements sexuels infiniment variés concernent la plus grande majorité des individus. La sexualité pour la masse oscille entre incontinence et continence. Elle va de la luxure compulsive à la discipline familiale. De l’érotisme exacerbé à une plus ou moins parfaite substitution ou sublimation par le sport, les activités sociales prenantes, la création artistique. Les stades peuvent passer d’une complaisance aveugle pour l’animalité à une absence d’appétit pour la « chose », selon d’obscures raisons ; ou à la recherche de solutions au malêtre sexuel.

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Il y a ceux qui ne veulent pas envisager autre chose que le sexe dans leur existence ; et ceux qui voudraient bien s’en passer, s’ils pouvaient… Il y a ceux qui en parlent sans cesse et ceux qui n’en parle presque pas ; qui y pensent en permanence et ceux qui ne s’en préoccupent pas. L’insatisfaction inconsciente, subconsciente ou consciente résulte de refoulements, de culpabilité, de peur d’épuisement du capital vital et de la mort prématurée1, de tristesse postcoïtale, d’humeur irritable, d’impuissance, d’insensibilité, d’obsession et de dégoût… Sans parler des pathologies mentales et criminelles. Même pour ceux que la sexualité semble combler, la culture de masse les rattrape tôt ou tard, de manière subtile ou brutale, par une prise de conscience vive des « interdits » ou la maladie par exemple. Alors, comment ne plus souffrir physiologiquement et moralement ? La littérature, les émissions spécialisées, la radio, reflètent le tourbillon des sentiments et des pensées contradictoires à ce sujet, et rendent la compréhension encore plus confuse. Alors, comment voir clair sur cette question ? Ce ne sont ni les conseils religieux de tempérance, de « fidélité », ni des psychanalystes et ceux des apprentis sexologues cherchant à dédouaner des interdits, ni les mouvements de libération sexuelle, ni l’absence de tous conseils… qui rendent les individus plus libres, plus heureux, vis à vis d’un instinct devenu obsessionnel et si prégnant dans nos sociétés ! Alors, comment sortir de ce « problème du sexe » ?… IL Y A LA UN FORMIDABLE DEFI POUR LA CIVILISATION FUTURE ! L’enseignement ésotérique2 parle de la santé déficiente de l’humanité actuelle à cause de sa sexualité anarchique… Tout le monde peut s’en rendre compte avec un minimum de bon sens et d’analyse scientifique. La civilisation actuelle moribonde ne peut qu’en payer le prix amer ! Et attendre collectivement que l’éthique individuelle d’un nombre de plus en plus grand d’individus conscients balaye une amoralité collective pervertie à ce sujet. Nous assistons au chant du cygne des mauvaises attitudes sexuelles !… C’est un simple fait. Cet essai condensé est au-delà de toute morale collective, politique, de toute idéologie, religieuse ou non, de tout point de vue exclusivement psychanalytique ou médical. Il a pour but de remettre en lumière quelques idées simples pour : SE LIBERER DES CONDITIONNEMENTS CULTURELS SUR LA SEXUALITÉ, par une analyse des causes principales et des effets de l’univers sexualisé à outrance par la culture moderne.

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L’association sexualité-mort est assez insupportable pour la conscience collective. Par exemple, pour l’anecdote, l’un des deux film Brancaleone avec Vittorio Gassman illustrait à l’origine ce fantasme. On y voyait Brancaleone essayant de dénombrer toutes ses aventures amoureuses pour connaître le temps qui lui restait à vivre. Mais la version rééditée récemment a été expurgée de cette scène ! Autocensure ?… 2 Entendons tout simplement par ésotérisme l’enseignement des choses métaphysiques, de l’Ame et de l’Esprit, dont la source se trouve dans la Tradition Védantique de l’Inde.

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REMETTRE LES IDÉES SUR LA SEXUALITÉ À LEUR JUSTE PLACE, par l’exposé de préceptes de la Sagesse antique. MAITRISER UN INSTINCT DE PROCRÉATION, en comprenant la nature transcendante du sexe, afin d’utiliser cette énergie précieuse pour le bien de tous et la réalisation individuelle. Un Texte de Krisnamurti, entre autres, donne la clé. Nous le lirons à la fin. Ces idées sur la sexualité sont connues de tout temps et n’ont rien d’original. Mais les gens les énoncent le plus souvent sans en tirer les conséquences. De plus, elles sont recouvertes de la poussière des émotions trompeuses et des pensées illusoires de nos cultures, qui ternissent l’éclat de la Sagesse immémoriale. Tentons simplement de donner un coup de plumeau !… Et de voir si elles ne nous parlent pas… La résolution de ce « problème sexuel » apparaîtra alors à l’observateur attentif, d’ordre métaphysique et peut prendre un temps infini… Mais ne peut-on commencer par sortir pragmatiquement de l’illusion du sexe et voir au-delà des conditionnements culturels sur la sexualité ? Notons cependant la difficulté d’aborder ce sujet comme le relève l’ésotérisme : UN SUJET DIFFICILE A APPROCHER. « Nous nous rendrons compte que la difficulté est basée sur des préjugés dans le mental de l'homme, et sur cette intime conviction que son point de vue particulier est nécessairement le seul exact, parce qu'il vit et agit selon lui et s'en contente. Il est basé sur le fait que le sexe est l'une des impulsions primordiales et fondamentales, l'un des instincts substantiels, et qu'il est par conséquent le facteur dominant dans le côté animal de la nature de l'homme ; il est basé sur l'excessive intimité du sujet, une intimité qui fut transformée en un secret indécent pendant les périodes où la race succomba à un puritanisme excessif, et prostitua une fonction naturelle en un mystère lascif. »AAB 3

1/ VOIR AU-DELA DES CONDITIONNEMENTS CULTURELS SUR LA SEXUALITÉ Sans remonter à Adam et Eve, l’église moralisatrice a sans doute généré un des premier conditionnement des peuples de la chrétienté. Puis vint le Siècle des Lumière prolongé au début du siècle dernier par la psychanalyse « dédouanante » qui a représenté le mouvement opposé du balancier de l’Histoire, en mettant l’accent sur la libération du sexe4. Avec son cortège de nouvelles idées fausses également. Cette propagation des idées fausses a été amplifiée avec le développement des média et de la liberté d’expression à un point dont nous n’avons même plus conscience !…

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AAB : Les initiales AAB sans plus de précision renvoient toutes à : UNE COMPILATION SUR LA SEXUALITE, D’après l’œuvre d’Alice A. Bailey, Ed Lucis Trust. 4 Il est intéressant de noter que la psychanalyse n’est qu’une présentation moderne d’enseignements très anciens. La référence constante à la mythologie grecque en est un signe. Mais l’école freudienne qui arrivait pour « décorseter » des générations sous l’emprise du puritanisme, victorien en particulier, a mis l’accent sur le sexe, contrairement à ses illustres ancêtres helléniques, qui maniaient des symboles autrement métaphysiques. N’est-ce pas un symptôme d’une époque totalement obnubilée par la sexualité ?… Il y aurait là matière à une réflexion plus poussée si le sujet s’y prêtait.

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Et la recrudescence, depuis peu, des comportements pathologiques est la conséquence visible de tous ces reconditionnements dont la société doit se défaire si elle veut progresser et non s’autodétruire. Revoyons cela un peu plus en détail. L’ÉGLISE MORALISATRICE et la PSYCHANALYSE « DEDOUANANTE » Le poids d’une tentative bimillénaire pour indiquer le droit chemin aux individus est incommensurable !… Les matérialistes d’aujourd’hui ont beau se dire détaché des églises, ils n’en demeurent pas moins totalement conditionnés de manière plus ou moins inconsciente par la notion que l’histoire à appelé le péché de la chair. La culpabilisation du sexe continue à faire ses ravages dans l’inconscient collectif. Cette orientation donnée par un père de l’Eglise5 et ses successeurs, pour maîtriser la sexualité n’a pas fini d'envoûter les hommes et les femmes. Mais entre deux maux, il fallait sans doute préférer le moindre, comme l’explique le point de vue de l’ésotérisme qui situe cette question dans une perspective moins individuelle, plus collective : « Derrière tous ces résultats d'une mauvaise attitude prolongée vis-à-vis de la fonction sexuelle, se trouvent deux maux majeurs, ou plutôt deux effets principaux des actions mentales et physiques de l'homme. Ils sont graves dans leur signification. Il y a tout d'abord, le développement dans la conscience de l'homme, de ces complexes, de ces psychoses, de ces inhibitions et démembrements psychologiques qui ont si sérieusement altéré la santé et la sérénité de milliers d'individus. Il y a, secondement, la menace pesant sur la véritable vie de l'humanité elle-même, en ce qui concerne l'unité familiale et la vie familiale. D'un côté nous avons la promiscuité et la trop grande indulgence en ce qui concerne les relations sexuelles, et qui ont pour résultat (et cela a toujours été ainsi) la surpopulation et le surpeuplement d'êtres humains. D'autre part nous avons une stérilité imposée, qui peut finalement aussi présenter des dangers, mais qui est cependant, sous bien des aspects, le moindre des deux maux. Cette stérilité s'accroît rapidement, et conduit finalement à des conditions physiques indésirables. Cependant, à notre époque, c'est le moindre des deux maux. Notons ici deux points. Comme conséquence du premier mal et du surpeuplement qui en résulte, nous avons provoqué une situation économique tellement grave et catastrophique que la paix et la stabilité du monde en sont menacées. Du second mal pourrait résulter la disparition progressive de l'humanité elle-même, si la stérilité obligatoire devenait une pratique universelle. Cela permettrait la prédominance du monde animal, une immense augmentation de la vie animale, ce qui serait une période de régression et non de progrès. » AAB

Ne pourrait-on dire que l’incontinence sexuelle a provoqué « l’incontinence économique » dont nous souffons tous ? Un autre enseignement dévié de l’Eglise fut celui du devoir conjugal. Si la perpétuation de l’espèce est une nécessité vitale pour la survie des sociétés, l’église occidentale a omis de préciser que le devoir conjugal n’était pas une permission de considérer la femme comme une prostituée, soumise aux pulsions non organisées, irréfrénées de l’homme. Car la fécondation une fois effectuée, le devoir conjugal est accompli, jusqu’à une éventuelle autre conception !… 5

On attribue à Saint PAUL cette distorsion de l’enseignement religieux.

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La pratique systématique de la PEUR par l’imagerie moyenâgeuse de l’enfer, a favorisé l’incrustation dans l’imaginaire des générations, de ce conditionnement anti-sexe. Il faudrait aussi citer les exemples de mortifications sado-masochiste des moines ; les fantasmes érotiques des tentations de Saint Antoine ; l’histoire de la castration d’Abélard, etc.… Cette accumulation d’interdits, de menaces, de culpabilisation pour s’opposer au désir pour le plaisir sexuel a eu pour résultat de faire d’un acte naturel un mystère lascif. Des attitudes malsaines ont conditionné les masses car ces méthodes s’appuyant sur la peur n’ont comme effet que de créer des résistances, des refoulements qui s’enfouissent dans l’inconscient… jusqu’à nos jours. La position moderne de l’Eglise contre la contraception, le préservatif, l’avortement, ne sont pas du rôle d’un enseignement religieux qui devrait se préoccuper uniquement de la relation entre l’homme et son âme. En mettant trop l’accent sur ces aspects physiques, l’église amplifie la confusion matérialiste concernant la sexualité. Le but n’est pas de reprendre l’histoire de la sexualité à travers les ages, allant de période de rigueur en période de relâchement. Nous sommes aujourd’hui dans une période d’extrême relâchement comme chacun peut le constater. Il faut simplement se dire que le « problème sexuel » résulte d’une longue suite de pensées émotionnelles illusoires que les humains ont forgé. Et les identifier si l’on veut un jour s’en libérer. * Plus de deux mille ans de conditionnement !… Difficile d’en sortir indemne ! La psychanalyse est pourtant venue pour casser tous ces tabous, mettre en lumière tous les complexes forgés par les désirs refoulés et les pensées pervers. Pervers au sens étymologique de « détourné de sa fin ». Nous reviendrons sur cette finalité. Cette analyse de la psyché y parviendra-t-elle ? Elle ne s’y emploie que depuis moins de cent ans. D’autre part, les trois grandes écoles : freudienne, adlérienne et jungienne tournent autour du sujet de la sexualité, mais ne font que l’effleurer. Et pour un public très restreint, en fait. Toutes ces écoles ne dépassent pas une approche physique, pour ne pas dire matérialiste, là ou une conception métaphysique est nécessaire… Ce grand courant historique de déconditionnement d’un courant plus ancien de conditionnement porte donc en son sein ses propres effets secondaires de re-conditionnement. Le sexe est appréhendé de nos jours d’une manière trop physiologique, et en particulier trop exclusivement relié à « l’alibi hygiénique » de l’acte sexuel. Ceux qui prônent que la sexualité ce n’est pas ça, font presque figure de demeurés. Les mouvements américains de jeunes voulant arriver vierges au mariage, par exemple, sont un folklore dont se moquent bien des gens. L’école jungienne cependant, en développant la notion d’anima et d’animus, ouvre une porte pour se détacher du « sexe brute ». L’anima est cette représentation mentale et affective inconsciente que l’homme se fait de la femme « idéale », et l’animus celle que la femme se fait de l’homme « idéal ». Ces notions sont encore mal connues du grand public, mais elle pourront sans doute faire évoluer la conscience collective à propos du rapport des sexes et du rôle relatif du sentiment amoureux et de l’acte physique.6 6

Pour le lecteur intéressé voici quelques références : JUNG Carl G., FRANZ M.L. von, JOSEPH L., HENDERSON L., JACOBI J., JAFFE A., L'HOMME ET SES SYMBOLES, Ed. Pont Royal, Paris, 1964. JUNG Emma, HILLEMAN J., ANIMA ET ANIMUS, Seghers. Professeur LAGACHE, Daniel, LA JALOUSIE AMOUREUSE, Psychologie descriptive et psychanalyse, I Les états de jalousie et le problème de la conscience morbide, II La jalousie vécue, III Psychanalyse de la jalousie, Presse Universitaire de France , Paris 1947.

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Bien entendu, il existe de nombreuses autres sources historiques de conditionnements et de déconditionnement concernant la sexualité. Personne n’est exempt de conditionnement : c’est la nature même de l’être humain. Retenons simplement qu’il est essentiel de prendre un recul scientifique si l’on veut essayer d’observer et de comprendre la question. Notons bien que ces deux positions matérialistes, religieuse et psychanalytique, sous-tendent la plupart des discours actuels sur la sexualité. L’amour a été perverti par un discours religieux moralisateur et hypocrite ; le sexe estompe la valeur de l’amour par un discours psychanalytique trop physique.

PROPAGATION DES IDÉES FAUSSES. Aux comportements sexuels du passé et du présent, l’extraordinaire propagation des idées et des images due au développement des moyens de communication et de la liberté d’expression récents favorisent cette bulle d’illusion concernant le sexe. Le cinéma est le lit des fausses idées. En tout premier lieu, le cinéma et la télévision fait le lit des idées fausses. Un survol de l’histoire de la censure cinématographique est édifiant à ce sujet7. Les censeurs ont tenté de ralentir, plus que d’interdire, la représentation cinématographique des comportements sexuels en particulier, que chaque décennie a jugée malsains. Par exemple, dans les années 30 (jusqu’aux années 70), le cinéma américain prônait une autocensure aux réalisateurs de films dans un « code Hays8 » qui listait tout ce qui ne devait pas être montré (sexuel ou non). Détail savoureux, il spécifiait que « La présentation de chambres à coucher doit être dirigée par le bon goût et la délicatesse. » ! La France, la Belgique, bien qu’un peu plus libérales n’échappèrent pas à la censure. Cette censure, en ce qui concerne la sexualité, montre bien qu’il y a des « bonnes » et des « mauvaises » attitudes en la matière. Mais elle ne s’attaque qu’aux « excès ». Excès qui évoluent avec le temps… jusqu’à l’explosion des mœurs en 1968, et la dite « libération sexuelle ». Une étude approfondie du cinéma montre comment les verrous ont sauté les uns après les autres, à quelques exceptions près. Mais ce n’est pas le lieu ici de les développer (se reporter à l’ouvrage cité). C’est donc pas ce biais cinématographique que la MODÉLISATION D’UNE SEXUALITÉ ERRONÉE est propagée.

BENOIT, Hubert, DE L’AMOUR, Psychologie de la vie affective et sexuelle, La Colombe, Paris 1952. ANDRE, Richard, LA FEMME IDEALE, L’HOMME IDEAL eBook téléchargeable sur : 7

http://leera.toile-libre.org/alivresraeditelect_catalogue.htm#proj

Cf. Pierre le Mascher, 68 ANS DE FILMS CENSURÉS EN FRANCE, eBook librement téléchargeable sur http://www.scribd.com/doc/36504730/68-ANS-DE-FILMS-CENSURES-EN-FRANCE 8 Cf traduction française sur http://cours.cegep-st-jerome.qc.ca/530-gjb-p.l/textes.htm Ou ref. précédente. « Les scènes de passion : ne doivent pas être présentées sauf si elles sont essentielles au scénario ; Des baisers excessifs ou lascifs, des caresses sensuelles, des positions et des gestes suggestifs ne doivent pas être montrés »… « La présentation de chambres à coucher doit être dirigée par le bon goût et la délicatesse. » …

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D’autre part, l’image… puis le son9 et la parole ont conditionné des générations de spectateurs ! Aujourd’hui la représentation suggérée ou non de l’acte sexuel est omniprésente dans une très grande partie des films occidentaux. Remarquons au passage que dans d’autres cultures, indienne par exemple, la sexualité ne fait pas partie des leitmotivs des scénarii. Cette incontinence érotique cinématographique n’apporte rien au règlement du « problème sexuel », mais ne fait que le grossir, en alimentant le réservoir de l’inconscient collectif des frustrations qu’elle crée artificiellement. Il n’est pas besoin de développer ce fait. Un autre genre de spectacle est particulièrement INSIDIEUX : LE FILM ET LE FEUILLETON TELEVISE « GRAND PUBLIC », « POUR TOUS ». À tel point que tous les acteurs sociaux responsables n’ont même pas conscience de la place occupée par le « sexe qui n’est pas montré » !… La sexualité bridée est omniprésente dans les dialogues et les situations apparemment « chastes ». Elle est aussi banalisée que boire ou manger, à ceci près que sa finalité procréatrice est le plus souvent absente, ou très marginale. La « première expérience » des ados est la rengaine fréquente des discussions, dès qu’on montre des jeunes dans une série télévisée… Mais cette sursaturation d’attitudes et de comportements sexuels « matérialistes » est-elle vraiment le reflet de la réalité ? Les réalisateurs ne montre qu’un aspect racoleur de la société. Mais en le magnifiant, ils en font un « problème récurrent ». Ils font croire le plus souvent que les jeunes, et les moins jeunes, n’ont pas peur du sexe, et le pratiquent à tous vents. Mais c’est une illusion.10 Par contraste, dans l’œuvre de Shakespeare, par exemple, la sexualité est assez présente dans les dialogues — parfois même aux allusions grivoises — mais la représentation de l’acte sexuel n’est pas obsessionnel comme dans le cinéma actuel. Elle n’est pas une fin mercantile en soi. Il peut donc exister des créations artistiques sublimant la sexualité. Ce sujet mériterait à lui seul toute une étude. Un journalisme « obsédé ». Un jour Bernard Pivot, turlupiné comme tous ses confrères contemporains par la consécration à la mode post soixante-huitarde consistant à placer sa « question sur le sexe » au moine bouddhiste Mathieu Ricard, voulut savoir comment la vie monastique était compatible avec la sexualité ; si ça ne lui posait pas de problème. La réponse fut claire : « Il n’y a de problème sexuel que si l’on pense qu’il y en a un » À l’inverse, les média, à force de parler du sexe et de ses « problèmes », bien plus qu’en le montrant, créent cette illusion. La littérature, la bande dessinée, la publicité, Internet, les magazines féminins… vont dans ce même sens de propagation de la banalisation du sexe, ou plutôt du « problème sexuel », en exacerbant les fantasmes érotiques. En particulier la répétition de la relation duelle homme-femme, fondée sur la relation sexuelle antagoniste (hormis les films à l’eau de rose… et encore !), à une époque qui cherche l’égalité des sexes, est un paradoxe !… 9

LE SON. Pour la petite histoire, tout le monde a entendu parler du soit disant premier film qui scandalisa les sociétés du début du parlant : EXTASE, avec Hedy Lamarr. Les commentateurs superficiels citent le plus souvent les images de l’actrice courrant nue dans les bois. Mais ils occultent, parce qu’ils n’ont pas vu le film, la séquence où rien n’est montré mais où l’on entend les sons de l’extase de l’actrice qui s’abandonne à son amant. L’impact du SON fut certainement le facteur dominant sur les spectateurs de cette époque pour créer ce scandale planétaire d’alors (car les films muets avec des femmes et des hommes nus étaient assez fréquents). 10 Nous ne parlons pas des films à thème qui abordent ce sujet d’une manière plus psychologique, mais des films et feuilletons très courants.

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La psychologie ésotérique, à propos de la dualité de relation entre les sexes, peut apporter un éclairage intéressant : « Dans le monde des phénomènes de l'homme moyen, l'accent a toujours été mis, et l'est aujourd'hui encore, sur la dualité de relation entre les sexes ; nos romans, nos pièces, nos films et les aventures de tous les hommes en témoignent. La créativité s'exprime surtout par la propagation de la race, engendrée par la relation hommefemme, vu la relation des pôles positif et négatif de la famille humaine. Ceci est bon et juste et fait partie du Plan divin. Même si les hommes ont prostitué leurs capacités et avili leurs relations, le plan fondamental est divin et idéal. Puis (…) la relation sexuelle tout entière se déplace progressivement et régulièrement pour retrouver son rôle authentique, celui d'une simple phase naturelle de l'existence dans les trois mondes et d'un appétit normal et correct, mais l'accent change. L'expérience et la correspondance supérieure, dont le sexe physique n'est qu'un symbole, deviennent apparentes. Au lieu d'une relation masculin-féminin, il se dégage une relation magnétique entre la personnalité maintenant négative et l'âme positive, d'où découle la créativité sur les plans supérieurs. »11 Nous y reviendrons dans le dernier chapitre. Rappelons qu’il n’y a pas lieux de porter un jugement moral sur tous ces points, mais d’observer le niveau de conscience — ou d’inconscience — de nos contemporains en ce qui concerne la question sexuelle.

COMPORTEMENTS PATHOLOGIQUES ET CONSÉQUENCES. « le domaine du désir physique, n'est pas pour l'humanité, la ligne du progrès. »AAB Au début de la psychanalyse on s’était aperçu des ravages psychiatriques du refoulement des désirs. Cela est toujours vrai mais sur d’autres niveaux et à une plus large échelle. Le balancier continue : Cause… Une incompréhension du « problème sexuel » a favorisé les excès, les déviations, les perversions, les crimes, etc… qui est le lot misérable de nos sociétés « civilisées ». Et cela s’amplifie depuis une trentaine d’années !… …Et effet. Chaque époque a eu ses pathologies sexuelles, infectieuses et psychologiques. L’opinion, conditionnée par la religion, les croyances, les a toujours plus ou moins considéré comme un « châtiment divin ». Même les athées, en ne lui donnant pas ce nom. Et ces conséquences des dérèglement sexuels ne sont pas réglées… 11

UNE COMPILATION SUR LA SEXUALITE, D’après Alice A. Bailey, (18-538), Ed Lucis Trust.

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Ces deux sujets de la culture actuelle : propagation des idées fausses et comportements pathologiques suivis de conséquences épidémiologiques, plombent toutes nos sociétés modernes. Seul l’individu, par le développement d’une éthique personnelle pourra mettre fin à ces cancers sociaux. Cette éthique commence par la compréhension de la sexualité. Comprendre ces conditionnements ; regarder avec vigilance les germes de ces fausses pensées… est un premier pas pour se déconditionner. Mais quelles pensées cultiver à la place, avant même d’envisager un changement profond d’attitude ?… Ce sombre tableau de la sexualité peut être éclairé par ces propos ésotériques d’Alice A. Bailey. « Qu'il y ait beaucoup de gens capables de résister aux "tentations de la chair" est cependant vrai. Il y a partout des hommes et des femmes qui traversent la vie, en restant purs et non contaminés ; c'est un fait exact et merveilleux. Il y a des âmes avancées dont la vie s'est séparée de la nature animale et dont le mental contrôle les actes journaliers, et c'est la gloire de l'humanité. Mais la plupart d'entre eux vivant dans un autre monde de pensée et d'intérêt, ne sont pas tentés comme le sont les fils des hommes plus enclins à écouter leur nature animale. » […] « On trouve toujours ces perversions lorsqu'une civilisation est à son déclin et lorsque l'ordre ancien fait place à un ordre nouveau. Pourquoi en est-il ainsi ? Cela est dû au fait que les impulsions nouvelles en agissant sur les précédentes, et les forces nouvelles en agissant sur l'humanité, éveillent en l'homme une attirance pour ce qui est, pour lui, un champ nouveau et inexploré d'expression, pour ce qui est inhabituel et souvent anormal. Les esprits faibles succombent alors à l'impulsion, ou bien des âmes déjà expérimentées sont victimes de leur nature inférieure et s'égarent dans des directions illicites. A ces époques, nous voyons d'un côté un progrès très déterminé dans de nouveaux domaines spirituels encore inexplorés, mais en même temps une expérimentation dans le domaine du désir physique, qui n'est pas pour l'humanité, la ligne du progrès. » AAB

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2/ REMETTRE LES IDÉES SUR LA SEXUALITÉ À LEUR JUSTE PLACE. Cherchons quelques idées à cultiver à la place des pensées sur le « problème sexuel ». Mais dans le fatras de tout ce qui se dit et s’écrit sur la sexualité : OU TROUVER DES IDÉES JUSTES À PROPOS DE LA SEXUALITÉ ? Ni universitaires, ni religieux, ni médecins, ni psychologues ou psychanalystes, … qui pataugent « complaisamment »12 dans un bourbier de déviations, perversions, et complexes de tous genres dont il est quasi impossible de se dégager, tant la multitude des idées se 12

Qui est d’ordre psychologique profond, obscur, et du à tout un ensemble de mécanismes qui ne peuvent être abordés ici. Ils sont le noyau même des conditionnements. Voir : Mécanisme de déconditionnement, sur http://fr.scribd.com/doc/6947484/MECANISMES-DEDECONDITIONNEMENT

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télescopent, ne peuvent nous aider ! Ce propos un peu lapidaire n’est-il pas confirmé par la pratique ?… Même si un soulagement momentané, dans telle ou telle situation, peut être apporté par ces « spécialistes »13. Ne faut-il pas revenir à la Source de la Sagesse ? L’enseignement suprême par essence de nos civilisations occidentales peut se trouver dans les textes védantiques, et ceux qui s’en inspirent comme le bouddhisme, la mythologie grecque, l’ésotérisme14,… portés par leurs messagers contemporains inspirés. Nous retiendrons des citations de quelques auteurs qui retransmettent cette Sagesse éternelle, sans pouvoir être exhaustif évidemment. ; et en évitant soigneusement les propos sectaires trompeurs15. Quelques idées simples connues sur la sexualité : Ces idées, si simples qu’on en a oublié l’origine, chacun en a entendu parler, sans toujours trop y prêter attention, alors qu’une réflexion approfondie peut apporter un éclairage utile. Revisitons-les en détail. 1RE IDEE SIMPLE

• La sexualité est un simple instinct L’instinct de reproduction, comme l’instinct de conservation, l’instinct grégaire devrait être en très grande partie en dehors du champs de la conscience et ne pas préoccuper l’individu. Lorsque la nécessité se fait sentir, il y a simplement une réaction instinctive. Chacun conviendra que ce n’est pas le cas chez la plupart des individus. Mais pourquoi la pensée humaine a-elle rendu si complexe l’instinct sexuel ?… 2E IDEE SIMPLE

. LA finalité unique de la sexualité est la procréation . « L'homme doit apprendre, et profondément comprendre ce fait que le but principal du sexe n'est pas la satisfaction des appétits, mais la création de corps physiques au moyen desquels la vie puisse s'exprimer. » AAB Cette idée simple essentielle pose à bien des gens des problèmes souvent insolubles. La limitation de l’acte sexuel à cette seule fin leur semble une discipline insurmontable !… Tandis que pour d’autres, sans doute bien moins nombreux, cela est conforme à leur éthique. Sans parler de ceux qui ont totalement maîtrisé la chasteté. Ce principe éternel pris au sens strict, exclu donc toute forme de relation stérile : homosexuelle16 ; entre un homme jeune et d’une femme vieille et infertile ; et autres 13

Dans tous ces domaines, il y a bien entendu des êtres d’exception qui ne sont pas des « victimes » de leurs « chapelles » et cultivent un jugement sain, métaphysique et scientifique. 14 En particulier, parmi les plus modernes : la Théosophie et l’œuvre d’ Alice A. Bailey… 15 Les nombreux documentaires sur les sectes montrent qu’elles utilisent beaucoup la sexualité pour tromper leurs victimes ! 16 Ce sujet dépasse le cadre de cette réflexion. De plus il est complètement biaisé par la politisation récente de l’homosexualité et ne ferait que déboucher sur des polémiques à l’infini. Pour celui qui prend le temps d’y réfléchir sereinement, l’éclairage ésotérique peut apporter des réponses qui se trouvent dans un passé karmique immémorial. Cf. AAB.

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déviations… Le bon sens populaire ne s’y trompe pas, malgré les courants de pseudotolérance sexuelle, propagés par les média. Dans nos sociétés contemporaines, ce principe est relégué aux oubliettes le plus souvent, ou fait l’objet de sarcasmes ! Nous verrons avec la 6e idée et la 8e idée une réponse à la « rigueur » que peut représenter pour certains cette 2e idée… Pourquoi la culture contemporaine est-elle si avide de sexe et si éloignée de cette idée fondamentale ?… Par peur ?… 3E IDEE SIMPLE

• L’acte sexuel et l’Amour n’ont rien a voir. Pour illustrer à quel point notre culture ne fait pas la différence, il faut se souvenir, par exemple, de cette interview d’un tout jeune garçon surdoué par Mireille Dumas, lors d’une de ses fameuses émissions. La journaliste-psychologue aborda ce sujet — toujours pour placer cette sempiternelle et obsessionnelle question des journalistes contemporains — en demandant au jeune garçon ce qu’il pensait du sexe. Très calme, il répondit : le sexe ne sert qu’à avoir des enfants. Mireille Dumas ne pu retenir ce cri du cœur : Mais ! …et l’amour ?… L’acte sexuel est un acte physico-physiologique instinctif, tandis que l’amour est de l’ordre du sentiment. De plus, ce sentiment est une projection de l’inconscient qui est par définition très égoïste, où le désir déborde sur le respect et sens de l’autre. L’Amour véritable est altruiste. Il n’exclut pas la sexualité bien sûr. Mais il voit l’autre tel qu’il est, et non tel qu’il désirerait qu’il soit. D’ou la fréquente désillusion des couples lorsqu’ils ont épuisé leurs désirs sexuels ! Et l’explication des divorces nombreux en occident. Ce salmigondis de sexualité, de sentiments ambigus, de mémoire obsessionnelle du plaisir, de pensées illusoires… est ce que les gens désignent du nom « d’amour ». Mais toute personne un peu réfléchie se rendra compte de l’illusion dans laquelle les gens vivent… comme ce jeune garçon surdoué en apporta la leçon lapidaire à cette journaliste ! Bon nombre de couples sont persuadés que si le mari ne « touche » plus l’épouse, c’est qu’il ne l’aime plus. La littérature et le cinéma sont les plus grands pourvoyeurs de cette idée fausse. Pourquoi tant de gens ne peuvent considérer l’Amour sans le sexe à tout prix ? Par égoïsme ?… 4E IDEE SIMPLE

• L’acte sexuel et la Sexualité sont différentiables. La sexualité imprègne toute la création. C’est une attirance entre deux pôles positif et négatif. Cela, chacun le sait. L’acte sexuel est le résultat de la descente de l’énergie sexuelle vers les organes génitaux et de son assouvissement. Mais l’énergie sexuelle peut être dirigée 14


différemment, vers d’autres actes créateurs comme l’art, etc… Cela aussi chacun le sait. Alors pourquoi entretenir cette pensée fausse qui confond les deux ? L’un et l’autre ne sont pas à réprimer, à supprimer, mais a utiliser correctement. Nous verrons comment plus loin. Nous écouterons également ce qu’en dit Yogananda17. Pourquoi la sexualité ne peut-elle être envisagée sereinement, sans tabou ? 5 E IDEE SIMPLE

• Il y a une sexualité normale, et une sexualité anormale. Le désir sexuel normal éveille rarement un désir d'apaisement.

Il existe une sexualité normale et une sexualité anormale. Le Sage swami Sri Yukteswar les défini en ces termes 18: « Le désir sexuel normal et anormal. On doit parler ici davantage de l'instinct naturel de reproduction qui, immédiatement après l'instinct de conservation, est l'instinct le plus fort du corps animal. Comme tous les autres désirs, le désir sexuel a un état normal et un état anormal ou maladif. Ce dernier est uniquement le résultat des substances étrangères19 accumulées par une vie non naturelle (…). Dans le désir sexuel, on a donc un thermomètre très précis de son état de santé. Ce désir sort de son état normal quand les nerfs sont irrités du fait de la pression sur l'appareil sexuel des substances étrangères accumulées dans l'organisme. Cette pression se manifeste d'abord par une augmentation du désir sexuel et ensuite par une diminution progressive de la puissance sexuelle. Le désir sexuel normal libère entièrement l'homme des passions excessives. Il agit rarement sur l'organisme (éveil d'un désir d'apaisement). Ici aussi, l'expérimentation montre que ce désir, comme tous les autres désirs, est toujours normal chez lez personnes que mènent une vie naturelle, telle qu'on l'a décrite. La racine de l'arbre de vie. L'organe sexuel — situé à la jonction d'importantes extrémités nerveuses, particulièrement les nerfs sympathiques et spinaux (les principaux nerfs de l'abdomen) qui, par leur connexion avec le cerveau, sont capables de stimuler tout l'organisme — est dans un sens, la racine de l'arbre de vie. L’homme à qui l’on a appris à avoir une vie sexuelle normale peut garder le corps et l'esprit en bonne santé et passer toute sa vie agréablement. On n'enseigne pas ces principes pratiques de santé sexuelle, parce que le public considère ce sujet comme impur et indécent. L'humanité, ainsi aveuglée, se permet de recouvrir d'un voile la Nature, parce que celle-ci lui semble impure, oubliant que la Nature est toujours propre et que ce qui est impur et impropre réside dans l'esprit de l'homme et non point dans la Nature elle-même.

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Ce grand yogi de l’Inde est venu en Occident pour l’aider à plus d’intériorisation. Sri Yukteswar, Swami, La Science Sacrée, Self Realization Fellowship Los Angeles, Californie, USA1978. Il fut le guru de Paramahansa Yogananda. 19 Nous verrons plus loin que ces substances ne sont pas que de nature physique… 18

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Il est donc clair que l'homme qui ignore la vérité sur les dangers auxquels conduit le mauvais usage de sa force sexuelle et qui est contraint de se livrer à des excès à cause de l'irritation nerveuse due à une vie non naturelle, souffre, dans sa vie, de maladies qui le tourmentent et il finit par être victime de mort prématurée.» On voit clairement par ce texte que, contrairement à une autre pensée fausse, une attitude spirituelle ne consiste pas à nier la sexualité et à la réprimer. Là encore l’église chrétienne en particulier à conditionné les masses. D’autre part le désir d’apaisement par l’acte sexuel n’est pas la conclusion obligatoire du désir sexuel normal, contrairement à la pensée fausse cultivée par notre culture moderne. Quand enseignera-t-on aux jeunes ces principes pratiques de santé sexuelle, en remettant l’acte sexuel à sa juste place et en ne focalisant pas la sexualité sur la simple physiologie ?… 6E IDEE SIMPLE

•La sexualité normale suit la loi des cycles. « Bien des difficultés inhérentes à l'usage et à l'abus des besoins sexuels se rattachent à des manquements envers la Loi de Périodicité. L'homme devrait se laisser gouverner par la manifestation cyclique de l'impulsion sexuelle, et régler sa vie en conséquence sur un rythme défini. Mais l'humanité ne fait actuellement rien de tel, sauf pour les cycles mensuels féminins, et encore n'y prête-t-on que peu d'attention. » AAB

La sexualité qui suit le rythme cyclique de la nature est dans la vérité. La femme a un cycle naturel ; mais pas l’homme. La procréation a un autre cycle, plus long… L’ésotérisme relève que : « C'est une fonction qui n'a pas été pliée au rythme dans la vie journalière et qui est considérée comme devant être suivie et satisfaite lorsque le besoin apparaît et que le droit le demande. C'est là qu'est la distinction et que la solution s'offre au problème. »AAB Le vœu de bramacharia des indous, qui est une des règles devant être suivie par celui qui s’engage sur le chemin de la connaissance de soi rejoint cette idée. Bramacharia, c’est l’abstention d’incontinence sexuelle, s’étendant à l’astral. C’est à dire englobant l’acte sexuel mais également l’incontinence des désirs, des pensées érotiques et des fantasmes. L’abstention d’incontinence ne veut pas dire continence ! Il y a là une subtilité importante. Par la continence, le moi est au premier plan et fait preuve de violence21. L’abstention résulte au contraire d’une attitude différente de retrait non-violent du moi. 20

Cette 6e idée simple peut être une réponse à l’angoisse que pourrait représenter pour certains la 2e idée simple : LA finalité unique de la sexualité est la procréation. L’humanité actuelle n’est pas prête, c’est évident, pour une continence absolue : mais elle peut développer une meilleure utilisation de sa sexualité.

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Se reporter aux nombreux articles sur le Yoga de Patanjali : La pratique des cinq observances morales (yamas) et de l'ordonnance du caractère (nyamas), etc… 21 Comme par exemple avec les méthodes prônant une « chasteté » conditionné.

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Il est certain que les média en serinant à longueur de jour des pensées, des images et des musiques sexuelles ne favorisent pas cette loi des cycles ! Il y a pourtant d’autres civilisation, d’autres groupes qui ont su se préserver des ces excès ! Pourquoi cette loi des cycles observée dans la nature n’interpelle-t-elle pas plus les individus ?

7E IDEE SIMPLE

la véritable signification du mariage… découle d’une appréciation intellectuelle ordonnée. La désagrégation actuelle du sens du mariage, avec toutes ces modifications politiques, sociales, la recrudescence des divorces, la quête insatiable du plaisir sexuel hors mariage, etc.… n’annonce-t-elle pas les prémices d’une renaissance du Mariage pour l’avenir? Dans la Civilisation future, la pensée ésotérique relève que : « Les relations de l'homme envers les autres seront alors intelligemment dirigées et sa relation avec l'autre sexe sera guidée non plus seulement par l'amour et le désir, mais par une appréciation intellectuelle ordonnée de la véritable signification du mariage. » Observons que l’humanité contemporaine est bien plus senti-mentale que mentale. L’engagement marital est donc souvent vicié à la base. Quand le mariage sera-t-il autre chose qu’un contrat d’intérêts égoïstes ?…

8E IDEE SIMPLE

Les arts véritablement créateurs permettent de sublimer l’énergie sexuelle. « Transmuter le désir sexuel en un processus de 22 création du beau, du bon, et du vrai » .

Cela est bien connu depuis longtemps dans la civilisation occidentale et chez les religieux tout particulièrement. Il s’agit des arts véritablement créateurs et non des activités pseudo artistiques à caractère mercantile qui pullulent actuellement. Là où se niche l’avidité, le sexe n’est pas loin. Au contraire, une dépersonnalisation totale lors de la véritable création artistique sublime sans difficulté l’énergie sexuelle dans l’objet créé. Parmi les artistes contemporains, il y en a peu qui atteigne ces sommets créateurs, il faut bien le reconnaître ! Cette créativité ne se limite pas à l’art mais s’étend également à de nombreux domaines, tels les activités philosophiques, sociales, caritatives comme celle d’une mère Térésa, d’une sœur Emmanuelle ou de Aung San Suu Kyi, et de bien d’autres, pas nécessairement religieux. La tendance au développement des politiques culturelles serait-elles une élévation de la conscience des masses d’où émergera dans le futur un plus grand nombre d’esprits créateurs, parallèlement à une meilleure utilisation de la sexualité ?…

22

AAB, UNE COMPILATION SUR LA SEXUALITE [18@670]

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9E IDEE SIMPLE :

• La continence forcée et la licence sont les deux pôles d’un même problème ; mais la continence est préférable à la licence. Il n’y a de liberté ni dans la continence, ni dans la licence. Les excès sexuels débouchent sur une déperdition d’énergie vitale et raccourci la durée de vie. Mais où finit l’usage normal du sexe et où commence la licence ?… Nos sociétés sexualisées à outrance sont peu dissertes sur ce point ! D’un autre côté la continence forcée n’est pas la sublimation des instincts sexuels, mais une violence faite au corps et aux sens. Elle risque de conduire à des refoulement malsains. On peut cependant la remplacer par une résistance positive, acquise grâce à une connaissance de soi. Nous en reparlerons plus loin. Mais pour cette période de mutation de la civilisation, la continence est préférable à la licence pour les raisons déjà évoquées au début. Quand nos contemporains comprendront-ils que les attitudes antagonistes ne permettent pas de sortir d’un problème avant longtemps ?…

10E IDEE SIMPLE

• La seule union qui offre la plénitude est l’union avec le Soi, l’âme. Le DESIR du plaisir sexuel est une illusion qui égare sans fin l’individu. Si un acte sexuel dans des conditions harmonieuses débouche sur le plaisir, ce plaisir n’en est que la conséquence. Si on en fait un but, il n’y aura jamais de satisfaction mais une frustration éternelle. Cela est valable pour toutes les activités humaines, et en particulier actuellement pour la recherche du profit, du bénéfice qui dérègle l’économie mondiale !… L’union avec le Soi, l’âme, n’est évidemment pas à la portée immédiate des gens ordinaires qui ne savent même pas ce que cela veut dire. Mais inconsciemment, la « lumière » projetée par les Saints, les Êtres d’exception, laïques ou spirituels, peut attirer beaucoup de gens vers un espoir de dépassement de soi qui les conduit pas à pas vers l’âme. Croyants ou non. Tous les Sages réalisés confirment cette plénitudes qui est une béatitude sans cesse renouvelée, qui ne s’épuise jamais, comme dit le grand yogi Paramahansa Yogananda23 en toute connaissance de cause. La future Civilisation métaphysique annoncée24 n’implique-t-elle pas cette démarche ?… 11E IDEE SIMPLE

• Il n’y a de problème sexuel que si l’on pense qu’il y en a un. Si la pensée mêlée au désir est à l’origine du problème sexuel, elle est également le moyen pour commencer à en sortir. Une pensée calme, disciplinée, réorientée vers une conception élevée ou métaphysique est à même de se distancier de la personnalité matérielle et émotionnelle, pleine de désirs, de souvenirs, de frustrations sexuelles. 23 24

Pour plus d’information, visiter le site de la Self-Realisation Fellowship sur http://www.yogananda-srf.org/ Se souvenir des propos d’André Malraux : « Le XXIe siècle sera métaphysique ou ne sera pas » !

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Cesser de penser qu’il y a un « problème » est un moyen de le tarir, comme on se débarrasse des mauvaises herbes d’un jardin en ne les arrosant plus. C’est peu à peu que la sexualité reprend alors sa juste place d’instinct. Ce deuxième pas de défocalisation de la pensée des problèmes doit être suivi d’un troisième, comme le décrit l’idée suivante. Quand les êtres cesseront-ils de résider en permanence dans leurs pensées sexuelles ?…

12E IDEE SIMPLE

• La chasteté n’est pas d’ordre mental. « La chasteté n'est pas une chose de l'esprit : on ne peut pas « devenir » chaste. Vous ne connaîtrez la chasteté que là où il y aura de l'Amour, et l'Amour n'est ni du monde de la pensée, ni du monde des objets de la pensée... » Krishnamurti

Voici encore un pas à franchir pour être libre. « ... Le problème sexuel est une réaction et lorsque l'esprit cherche à le résoudre, il ne le rend que plus confus, plus lancinant, plus douloureux. L'acte n'est pas un problème, le problème est l'esprit, l'esprit qui se veut chaste. La chasteté n'est pas du monde de la pensée : l'esprit ne peut que réprimer ses propres activités et le refoulement n'est pas la chasteté. La chasteté n'est pas une vertu ; elle ne peut pas être cultivée. L'homme qui cultive l'humilité n'est certainement pas humble; il peut appeler son orgueil humilité, mais c'est un orgueilleux et c'est pour cela qu'il cherche à être humble. L'orgueil ne peut jamais devenir humilité et la chasteté n'est pas une chose de l'esprit : on ne peut pas « devenir » chaste. Vous ne connaîtrez la chasteté que là où il y aura de l'amour, et l'amour n'est ni du monde de la pensée, ni du monde des objets de la pensée... »25 Nous écouterons plus en détail, à la fin, ce que dit Krishnamurti de la sexualité. Le défi de la Civilisation n’est-il pas d’abord de se libérer des mirages créés par les émotions destructrices, les désirs enchaînants, grâce à cette nouvelle conquête de la dimension mentale supérieure de sa personnalité ?… * On pourrait égrener d’autres idées simples sur la sexualité : Le matérialiste avide ne peut trouver d’équilibre sexuel , pas plus que le dévot émotionnel ; la vie sexuelle doit être maîtrisée, non atrophiée ; on ne peut se libérer en cherchant à épuiser le désir sexuel comme le prônent malignement des sectes ; etc. … Mais celles-ci ne suffisent-elles pas déjà pour remettre les idées sur la sexualité à leur juste place ? À la suite de chaque paragraphe sur ces idées simples, une question devrait permettre au lecteur de méditer plus profondément et lui éviter de se contenter un simple « surf » comme notre culture nous a déformé… ***

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KRISHNAMURTI, cité dans L’art amoureux des Indes, M P Fouchet. Cf biblio. plus complète note 27. L’amour dont il est question ici est « l’Amour-Sagesse » des indous. Et non l’amour-égoïste dont la culture est pleine.

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3/ CHEMINEMENT INDIVIDUEL ET COLLECTIF La sexualité est d’abord une affaire personnelle. « Je ne vous ai pas demandé la perfection, mais de RÉSISTER »

Yogananda

Chacun vit sa sexualité en fonction de son histoire, de son age, de son éducation, de ses conditionnements propres et de ceux du pays où il vit. De la pré puberté à la vieillesse ne peut-on dire que le plus souvent il la subit plus qu’il ne la dirige ? Parfois avec un relatif bonheur, mais pas toujours ; et assez éloigné des idées simples énoncées ci-dessus.

Ces idées simples sur la sexualité n’ont aucun sens pour bien des gens, même s’ils en ont entendu parler. Pour d’autres, elles sont impossibles à mettre en œuvre, quand bien même ils le désireraient. L’idée de ne plus avoir de rapport sexuel leur semblent tout simplement insurmontable ; ou bien contre nature ! Certains aspirent à se libérer du « joug de la sexualité » mais ne savent pas comment appliquer ces idées. Tous ceux qui ont à se surpasser dans une discipline physique, créative ou mentale savent parfaitement que l’acte sexuel leur fait perdre leurs moyens. Balzac après avoir honoré une dame écrivait : « encore un tome de perdu » !… Les sportifs avant une compétition disent tous s’abstenir de relations… Gandhi disait que cela l’empêchait de méditer… Etc. Il y a un moment où le « problème sexuel » peut devenir si gênant, ou douloureux moralement qu’un déclic se fait dans la conscience et l’individu cherche à maîtriser sa sexualité. Beaucoup utilisent des méthodes contraignantes et inefficaces sur lesquelles il est inutile de s’appesantir. Tous tâtonnent. Il est intéressant de lire les mémoires de Gandhi — cette Grande Ame comme il est nommé — qui parle de la période suivant son vœu de bramacharia26 pour comprendre comment un être d’exception est confronté à ses instincts. Voici quelques extraits. « …où se cache le ressort des pensées indésirables et de leurs insidieuses invasions. »

« Ces difficultés, je ne cesse aujourd’hui, de les trouver sur mon chemin. L’importance de ce vœu ( de brahmacharya) continu sans trêve à se révéler à moi. La vie sans brahmacharya me paraît insipide et bestiale. Par nature la bête brute ne connaît nulle contraintes. L’homme n’est homme que dans la mesure où étant capable de se contraindre il s’y efforce dans la pratique … … Je me suis aperçu que le brahmacharya, avec tout ce qu’il contient de merveilleux en puissance, n’est nullement chose aisée et n’est certes pas simple affaire de corps. Il commence par la contrainte du corps – mais est loin de s’en tenir là. Dans la perfection, il exclut jusqu’à toute pensée impure. Le vrai brahmachâri ne rêvera même pas de satisfaire les appétits de la chair ; tant qu’il n’a pas souscrit à cette condition il lui reste un long bout de chemin à faire. Quant à moi, l’observance du simple brahmacharya physique n’est pas allé sans de nombreuses difficultés. Aujourd’hui je puis dire que je me sens assez à l’abri de cela ; mais il ne me reste à parvenir à la complète maîtrise de ma pensée, qui est capital. Ce 26

GANDHI Autobiographie ou mes expériences de vérité, Quadrige/Presse Universitaires de France, Paris 1950, 1990, Chap XXV et suiv.

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n’est pas manque d’effort ou de volonté ; mais ça m’est toujours un problème que de savoir où se cache le ressort des pensées indésirables et de leurs insidieuses invasions. Je suis absolument certain qu’il existe une clé qui permet de fermer la porte aux pensées indésirables ; mais il appartient à chacun de trouver par lui-même… … Le récit partiel de l’histoire de cette lutte et de ses efforts désespérés fera l’objet de chapitre à venir. Je conclurai celui-ci sur une indication de la façon dont je me mise à l’œuvre. Dans mon premier élan d’enthousiasme, l’observance du vœu ne me paraît nullement difficile. Le premier changement qui intervient dans mon mode de vie, fut de ne plus partager le même lit avec ma femme, et de ne plus rechercher d’intimité physique avec elle. »(Chapitre XXV) … « Il faut ici que je lance un avertissement aux aspirants au brahmacharya. Bien que j’ai établi un rapport intime entre régimes alimentaires et brahmacharya, il est certain que l’esprit demeure essentiel. Le jeune ne purifiera jamais l’esprit conscient de son impureté : toutes les modifications de régime n’y pourront rien. La concupiscence de l’esprit ne peut s’extirper que par le moyen d’un examen de conscience sans relâche, de l’abandon aux mains de Dieu et, enfin, de la grâce. »(Chapitre XXX) Quelques suggestions de grands yogis. “Ceux qui s’adonnent aux excès sexuels tremblent à la pensée de la maîtrise de soi ; ils redoutent, à tort, de souffrir et d’être malheureux en y renonçant” Yogananda

Mis face à un désir de se libérer de l’assujettissement au sexe, d’une continence douloureuse, l’individu cherche des solutions. Voici quelques suggestions de grands yogis. Un jour, un disciple de Yogananda se plaignait auprès du Maître qu’il avait du mal à résister à la tentation. Yogananda répondit : « Je ne vous demande pas de vaincre l'illusion, mais simplement de lui RÉSISTER.» 27 On rejoint la définition donnée ci-dessus à propos de bramacharia : s’abstenir d’incontinence. Yogananda considérait par ailleurs la sexualité comme un bien précieux : « les désirs sexuels étaient pour les moines la tentation la plus grande, spécialement pour les plus jeunes. Un jour le maître nous dit 28: LE SEXE VOUS A ETE DONNE POUR VOUS RENDRE FORT. « si la pulsion sexuelle était supprimée de vous, vous réaliseriez que vous avez perdu votre plus grand ami. Vous perdriez tout intérêt dans la vie. Le sexe vous a été donné pour vous rendre fort. Plus vous lui cédez plus vous devenez faibles. Mais quand vous le maîtrisez vous découvrirez que vous êtes devenu un lion de joie. » 27

L'Essence de la Réalisation du Soi" p. 90 - Paramhansa Yogananda. — Et cité dans Swami Kriyananda, conversations avec YOGANANDA Crystal Clarity Publishers, Nevada city California Etats Unis. p.345 28 Swami Kriyananda ibid …p. 428

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Ce lion de joie fait écho aux propos de Gandhi : La vie sans brahmacharya me paraît insipide et bestiale. Il n’est donc pas question de refouler ou de réprimer la sexualité, mais de la maîtriser par une pensée déterminée exempte de peur, sans violence. Cet entraînement à une sexualité normale, comme le dit Gandhi prend du temps29 !… La sexualité naturelle est influencée par des facteurs étrangers. Dans La science du sacré, cité précédemment, Sri Yukteswar précise les conditions d’une vie naturelle qui calme les passions. « La vie naturelle et un régime non-irritant calment les passions. Lorsqu'on a recours à des moyens extraordinaires, tels que le jeûne excessif, la flagellation ou le confinement monastique, en vue de supprimer les passions sexuelles, on trouve que ces moyens produisent rarement l'effet désiré. Toutefois l'expérimentation montre que l'homme peut facilement dominer ces passions, les ennemis farouches de la moralité, quand il mène une vie naturelle et qu'il suit un régime non-irritant (…). Il obtient ainsi le calme mental, que tous les psychologues savent être très favorable à la claire compréhension aussi bien qu'au discernement. (…) Le lieu de séjour. Parlons, en second lieu, du lieu de séjour. Quand après avoir respiré l'air pur de la montagne ou des champs ou des jardins on entre dans une pièce remplie de monde, on éprouve une sensation désagréable. Un tel exemple permet facilement de comprendre que l'atmosphère des villes ou de tout endroit peuplé n'est aucunement le lieu de séjour naturel de l'homme. Mais l'atmosphère pure des montagnes, des champs ou des jardins, ou encore d'un endroit sec et bien aéré à l'ombre d'arbres couvrant un grand morceau de terre est le lieu de séjour qui, selon la Nature, convient à l'homme. Le genre de personnes à fréquenter. En troisième et dernier lieu, considérons le genre de personnes que nous devons fréquenter. Ici aussi, si l'on écoute la voix de sa conscience et que 1'on consulte ses tendances naturelles, on voit tout de suite qu'on préfère les personnes dont le magnétisme nous affecte harmonieusement, qui calment notre organisme, fortifient notre vitalité intérieure, développent notre amour naturel et ainsi nous soulagent de nos misères et nous procurent la paix. Cela revient à dire qu'on doit chercher la compagnie de Sat, ou Sauveur, et éviter celle d'Asat (…). Si l'on garde la compagnie de Sat (le Sauveur), on pourra jouir d'une santé parfaite, physiquement et mentalement, et notre vie se prolongera. En revanche, si l'on désobéit aux avertissements de Mère Nature, que l'on n'écoute pas la voix pure de sa conscience et qu'on demeure en compagnie de tout ce qui répond au nom d'Asat, l'effet contraire se produira : notre santé s'altérera et notre vie se raccourcira. » ( pp. 44, et suiv.) Il est certain que la concentration urbaine et les lieux de promiscuité (supermarchés, hypermarchés, discothèques, fastfood, etc…) ne favorisent pas cette vie saine et explique vraisemblablement en partie la sexualisation excessive de tout notre environnement. La tendance actuelle au retour à la campagne, à « l’écologie », à une vie 29

Notons que dans son cas il n’avait plus du tout de relation sexuelle. Il avait passé le milieu de son existence et avait déjà fondé une famille.

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naturelle… montre sans doute une orientation vers des conditions plus favorables à une sexualité normale. Dans notre monde contemporain, tout est affaire, bien sur, d’un sens correct des proportions. On ne peut plus vivre sur une île déserte !… Quand une reconnaissance adéquate du rôle que la vie sexuelle doit jouer, dans la vie courante, est accompagnée d'une concentration de pensée sur le centre de la créativité30 (…) la vie sexuelle normale est alors réglée et non atrophiée, et elle est reléguée à sa juste place, comme l'une des facultés ou l'un des appétits habituels de l'homme. Elle est maîtrisée par le manque d'intérêt dirigé sur elle et subordonnée à la loi du pays en ce qui concerne la relation avec le pôle opposé – négatif et féminin, ou masculin et positif. (…) Elle devient surtout l'agent de création des véhicules nécessaires aux âmes se réincarnant.31 *

Conséquence collective du développement de l’éthique sexuelle personnelle. « La solution du problème sexuel libèrera le mental des hommes d'une inhibition et d'un souci exagéré, et procurera ainsi une liberté d'esprit qui permettra l'influx d'idées et de conceptions nouvelles. » AAB

Etre libre de la sexualité est donc d’abord une affaire individuelle. Lorsque de nombreux individus auront maîtrisée leur sexualité, l’opinion changera d’attitude à ce sujet. Comme c’est le cas dans tous les domaines de l’existence32. Et cela aura inévitablement des répercussions sur la Civilisation future. Nous pouvons voir des prémices infimes dans toutes les modifications concernant la condition féminine (les lois sur le harcèlement, le principe de donner une amende aux clients des prostituées, etc…), même si ces avancées sont faibles, incomplètes et si beaucoup d’erreurs subsistent. Mais ce n’est pas à coup de lois que le « problème sexuel » se résoudra. Tout au plus la loi endigue les excès les plus insupportable à l’opinion. Le « problème sexuel » se résoudra par le développement d’une éthique personnelle des hommes comme des femmes. Le lecteur qui voudrait méditer plus avant sur cet aspect collectif de la sexualité trouvera des développement ésotériques intéressants dans la compilation des œuvres d’Alice A. Bailey, entre autre. On comprend alors que le changement d’attitude des peuples concernant la sexualité dont ils mésusent depuis si longtemps, sera un formidable défi pour la civilisation future, en lui donnant une direction totalement nouvelle…

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Que l’ésotérisme définit comme le centre de la gorge. UNE COMPILATION SUR LA SEXUALITE 18@671 Pensons par exemple au progrès extraordinairement rapide concernant l’attitude face au tabac.

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4/ PROLONGEMENT MÉTAPHYSIQUE… « Le mystère du sexe lui-même se trouve résolu par le rétablissement du sens de l’unité et d’équilibre, d’unité ou de totalité. Dans son aspect humain le plus élevé, la différenciation sexuelle n’est que le symbole, ou l’expression du clivage ou de séparativité dont le mystique est conscient et qui lui fait chercher l’alignement ou l’union avec ce qu’il appelle la divinité. » 33

Bien des gens ne sont pas enclin à la métaphysique, et encore moins à la spiritualité. Et traiter de leur sexualité de ce point de vue peut leur sembler aberrant ! Ne peuvent-ils alors adopter un point de vue scientifique, qui est au-delà du matérialisme, et réfléchir à ce que la métaphysique peut leur apporter comme éclairage intéressant à leur problème ?… Sans jugement a priori. 34

Qu'appelons-nous un problème sexuel? Pour terminer, écoutons comme Krisnamurti, ce sage Penseur, pose le problème sexuel simplement. « Est-ce l'acte ou est-ce une pensée se rapportant à l'acte? Ce n'est pas l'acte lui-même, lequel n'est pas un problème pour vous, pas plus que manger; mais si vous "pensez" à manger ou à l'acte sexuel toute la journée, du fait que vous n'avez pas autre chose à faire, cela devient un problème pour vous. C'est le fait d'y penser qui constitue le problème. Et pourquoi y pensez-vous? Pourquoi construisez-vous tout un monde pour entretenir cette pensée avec vos cinémas, vos périodiques, vos récits, vos modes féminines? Pourquoi l'esprit est-il si actif dans cette voie? Pourquoi pense-t-il à vos besoins sexuels? Pourquoi cette question est-elle fondamentale dans vos vies? Lorsque tant de choses appellent, sollicitent notre intérêt, vous accordez toute votre attention à des pensées se rapportant au sexe. Et qu'arrive-t-il lorsque vos esprits sont absorbés de cette façon? (...) En somme l'amour physique est la dernière évasion, n'est-ce pas? C'est la voie vers le complet oubli de soi. Elle offre quelques moments d'absence et il n'y a pas d'autre façon de s'oublier, car, par ailleurs, tout ce que l'on fait dans la vie ne peut qu'amplifier, renforcer le moi. Vos affaires, vos religions, vos dieux, vos chefs, vos théories politiques et économiques, vos évasions, vos activités sociales, vos adhésions à des partis, tout ce que vous faites renforce le moi. Et comme il n'y 33

Alice A. Bailey, Psychologie ésotérique, tome II, p. 385 Lucis Trust. Relevons que tant que la culture occidentale n’intégrera pas la constitution ésotérique de l’être humain, toutes ces explications sur le mystère du sexe resteront très académiques. L’individu moyen, au mieux, envisage la « possibilité » de l’inconscient tel que la psychanalyse le décrit, c’est à dire limité à la personnalité, sans reconnaître la réalité de l’âme qu’ils ne peuvent aborder avec l’intellect. La notion ésotérique ou métaphysique de la triple constitution : corps (physique, émotionnel, mental)-Âme-Esprit de l’Homme leur est étrangère faute de pouvoir atteindre, par les moyens appropriés, des niveaux de conscience transcendants. Ce sujet dépasse le thème traité ici, et le lecteur pourra se reporter, pour une première approche synthétique, à des ouvrages comme : POWEL A.E., Le Double éthérique, Ed. Adyar, Paris, 1932. Le Corps astral, Ed. Adyar, Paris, 1932. Le Corps mental, Ed. Adyar, Paris, 1932. 60. Le Corps causal, Ed. Adyar, Paris, 1932.— BAILEY Alice A., Psychologie ésotérique, I, II, Editions Lucis, Genève. — HERBERT J., L'Interprétation psychologique du Veda selon Shri Aurobindo Paris, 1979. Etc. … 34

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a qu'un acte qui ne mette pas l'accent sur le moi, il devient un problème, car vous vous accrochez à cette voie de l'ultime évasion. Les quelques instants de complet oubli de vous-mêmes qu'elle vous offre sont les seuls où vous soyez heureux. Tout le reste, tout ce à quoi vous touchez devient cauchemar, source de souffrances et d'angoisses; alors vous vous accrochez à l'unique possibilité d'oubli, oubli que vous appelez bonheur. Mais sitôt que vous vous y accrochez, cette voie devient un cauchemar elle aussi, car vous voulez vous en libérer, vous ne voulez pas en être esclaves. Alors vous inventez - c'est toujours l'esprit qui travaille - l'idée de chasteté, de célibat, et vous essayez le célibat, la chasteté, en refoulant, niant, méditant, en faisant toutes sortes de dévotions, ces opérations étant entreprises par l'esprit afin de débrayer de la réalité. Cela encore met l'accent sur le moi qui essaye de "devenir quelque chose", et vous revoilà pris dans la ronde du labeur, des tracas, des efforts, des souffrances. ... La question sexuelle devient un problème extraordinairement difficile et complexe tant que vous n'avez pas compris l'esprit qui pense à ce problème. L'acte, vous le sauvegardez. Vous vivez librement à cet égard à moins que vous ne vous serviez du mariage pour votre satisfaction, faisant ainsi de votre femme une prostituée, ce qui est apparemment très respectable; et vous en restez là. Mais le problème ne peut être résolu que lorsqu'on comprend tout le processus et la structure du "moi" et du "mien" : ma femme, mon enfant, ma propriété, ma voiture, ma réussite, mon succès. Tant que vous n'aurez pas compris et résolu tout cela, vos rapports sexuels demeureront un problème. Tant que vous serez ambitieux - politiquement, religieusement ou de toute autre façon - tant que vous mettrez l'accent sur le moi, le penseur, l'observateur, en le nourrissant d'ambitions, soit en votre nom, soit au nom d'un pays, d'un parti ou d'une idée que vous appelez religion, tant que durera l'activité de cette expansion personnelle, vous aurez un problème sexuel. »35 La clé donnée est simple… mais il est bien difficile de la tourner dans la serrure !… Rappelons ce qui est dit au début cependant. Un premier pas consiste à se rendre compte de tous les conditionnements, personnels et collectifs à propos de la sexualité. Un deuxième pas est de remettre les idées sur la sexualité à leur juste place ; remplaçant ainsi l’incontinence médiatique sexuelle. Ensuite, tout est affaire de recherche individuelle… *

Prémisses de la future Civilisation En ce qui concerne la sexualité dans la future Civilisation, relevons ces quelques idées visionnaires rapportées par Alice A. Bailey, parmi bien d’autres, qui reprennent ce qui a été dit au long de cet article et qui serviront de conclusion :

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KRISHNAMURTI, cité dans L’art amoureux des Indes, M P Fouchet. (Et J. Krishnamurti La première et dernière liberté Questions et réponses : sur le problème sexuel (p. 216-217)… (cf. J. Krishnamurti Le changement créateur , Amour et sexualité pp. 120-121 )

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• En prolongement de la 5e idée. Le désir ardent « Le désir ardent pour le plaisir égoïste et pour la satisfaction d'une impulsion animale, est instinctivement juste lorsqu'il est réglé. Il est mauvais, et de façon dévastatrice lorsqu'il est uniquement prostitué à la jouissance. Il sera remplacé par la décision mutuelle des deux parties en cause. » * e • En prolongement de la 7 idée. La relation des sexes, le mariage et célibat. « La relation des sexes et la façon d'aborder le mariage, seront considérés comme faisant partie de la vie de groupe et devant servir au bien du groupe ; cette conception ne sera pas le résultat de lois réglant le mariage, mais celui de l'éducation relative aux relations de groupe, au service et à la loi d'amour, comprise pratiquement et non uniquement sentimentalement. » « Le véritable mariage et la juste relation sexuelle devrait comprendre l'union des trois aspects de la nature de [l’individu] ; il devrait y avoir une rencontre à la fois sur les trois niveaux de conscience : le physique, l'émotionnel et le mental. Un homme et une femme pour être vraiment et agréablement mariés, doivent se compléter, être les compléments l'un de l'autre dans les trois départements de leur nature, et il doit y avoir union simultanée de ces trois départements. Combien rare est ce cas, » « L'humanité la trouvera inévitablement au cours des siècles et dans la mesure où l'instinct grégaire fera place aux attitudes préméditées et pleinement conscientes de l'aspirant [à l’auto-réalisation] et de l'intelligentsia. » Mariage et célibat. Le mariage : UNE DISCIPLINE DU MENTAL ET NON DE LA CHAIR « Il n’y a pas de meilleur terrain d'entraînement que le mariage, normalement utilisé et réellement compris. Le fait d'amener la nature animale à une discipline rythmée, l'élévation de la nature émotionnelle et instinctive sur l'autel du sacrifice et l'abnégation de soi requise dans la vie de famille sont de puissants procédés de purification et de développement. Le célibat : le CELIBAT NECESSAIRE EST CELUI DE LA NATURE SUPERIEURE VIS-A-VIS DES DESIRS DE LA NATURE INFERIEURE, et le refus de l'homme spirituel quant à la domination de la personnalité et les exigences de la chair. Cette attitude de célibat imposé a engendré chez beaucoup (.…) plusieurs genres de perversions des fonctions et des facultés données par Dieu ; et même lorsqu'on n'en arrivait pas à ces conditions misérables, lorsque l'existence restait pure, consacrée et saine, il y a cependant eu de la SOUFFRANCE INUTILE, BEAUCOUP DE DETRESSE MENTALE ET DE DISCIPLINE SEVERE, avant que les pensées et les tendances non contrôlées puissent être contrôlées. »36 «Instruite par les nombreuses expériences sexuelles qui se poursuivent maintenant, la génération montante atteindra un point d'équilibre et, en conséquence, les plateaux de la balance se déplaceront dans la direction désirée ». * 36

Pour plus de détails sur ces aspects métaphysique, se reporter aux textes d’Alice A. Bailey…COMPILATION SUR LA SEXUALITÉ . Notons que la lecture nécessite la connaissance d’un vocabulaire ésotérique, et comme toute compilation, des raccourcis peuvent rendre le texte difficile à aborder. Voici la table des matières des 14 chapitres : L'ENERGIE SEXUELLE — LE PROBLEME DE LA SEXUALITE — SEXUALITE ET ETAT DE DISCIPLE — MARIAGE ET PARENTE — LES CHAKRAS ET L'ENERGIE SEXUELLE — TRANSMUTATION ET TRANSFERENCE DE L'ENERGIE SEXUELLE — KUNDALINI ET L'ENERGIE SEXUELLE — MALADIE ET L'ENERGIE SEXUELLE — L'HOMOSEXUALITE — LES RAYONS ET L'ENERGIE SEXUELLE —L'ASTROLOGIE ET L'ENERGIE SEXUELLE — LES DEVAS ET L'ENERGIE SEXUELLE — CORRESPONDANCES COSMIQUES DE L'IMPULSION SEXUELLE — LE MYSTERE DE LA SEXUALITE.

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• En prolongement de la 8e idée. L'impulsion créatrice. « Lorsque l'impulsion créatrice sera détournée [des organes génitaux vers le centre de la créativité] , l'homme vivra moins intensément dans ses impulsions sexuelles physiques et plus conformément dans son expression créatrice. Sa vie sur le plan physique suivra un cours normal ; mais il est nécessaire pour cela que les hommes se rendent compte que la manière dont l'homme d'aujourd'hui satisfait sa nature sexuelle est anormale et déréglée, et qu'il faut viser à une sage régularisation. » * e • En prolongement de la 10 idée. Le sexe : la grande vérité. « Le sexe est alors perçu comme n'étant en vérité que la relation entre la nature inférieure et le Soi supérieur ; la nature inférieure est alors élevée à la lumière du jour afin que l'homme puisse atteindre à l'union complète avec la divinité. L'homme découvre que le sexe (qui n'a jusqu'ici été qu'une fonction purement physique, accomplie quelquefois sous l'impulsion de l'amour) est élevé à sa juste place et à son niveau véritable en tant que mariage divin, accompli et consommé sur les niveaux de la conscience de l'âme. Telle est la grande vérité qui est au-delà de la sordide histoire de l'expression sexuelle, de la magie sexuelle et des déformations de la magie tantrique moderne. L'humanité a rabaissé ce symbole, et dans ses pensées elle a rabaissé le sexe jusqu'à en faire une fonction animale sans réussir à l'élever jusqu'au règne du mystère symbolique. Les hommes ont cherché par l'acte physique à produire la fusion intérieure et l'harmonie qu'ils recherchaient avidement, mais cette fusion ne peut être réalisée de cette manière. Le sexe n'est que le symbole d'une dualité intérieure qui doit elle-même être dépassée et muée en une unité. Il n'est pas dépassé par des moyens physiques ou par des rituels. Il est transcendance sur le plan de la conscience. »37 * e • En prolongement de la 12 idée. Le couple pervers : SEXE ET PEUR. « L'instinct sexuel a sa racine dans la peur de l'isolement et de la séparation, dans la révolte contre la condition d'unité séparée sur le plan physique et contre la solitude. Il a comme résultat la perpétuité de la race humaine. » L’être auto-réalisé à dépassé la peur. Voici une raison de sa chasteté. *

Ces idées simples, hors de toutes chapelles, à propos du futur de la civilisation peuvent servir de modèles et d’encouragements à celui qui lutte pour se libérer du joug d’une sexualité anormale, et du poids d’une érotisation incontinente de la « vieille culture moderne » moribonde. Une attitude nouvelle vis à vis de la sexualité, de ses pratiques et du mariage, et une perception différente ne peut que se faire jour en réaction aux illusions actuelles. Une expansion de la créativité dans tous les domaines : arts, sociaux, scientifiques,… en sera le bénéfice, comme cela commence à être le cas.

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AAB (16-345)

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Autres écrits de Pierre le Maschere. pierrelemaschere@gmail.com

REINCARNATION ET RESURRECTION Définitions pour démêler les fils. Définitions de réincarnation (et karma) et de résurrection. Obstacles à leur compréhension. * http://www.scribd.com/doc/15587279/REINCARNATION-ET-RESURRECTION

LA MORT - AVANT, PENDANT, APRÈS Analyse étayée pour nous déconditionner de la peur de la Mort. Avant la Mort, nous vivons dans la peur ; pendant, la Mort se réduit à un court passage indolore ; après, nous vivons dans un monde familier où nous passons généralement plus de temps que sur terre. Puis le cycle de la Vie recommence, jusqu’au jour où nous serons libres de ne plus revenir et jouirons de l’Immortalité de l’Esprit, en gardant toute notre intégrité. Ce travail est éternel. * http://www.scribd.com/doc/48955384/LA-MORT-AVANT-PENDANT-APRES

68 ANS DE FILMS CENSURÉS EN France DOCUMENT COMPLET de 347 pages — Refonte et mise à jour de plusieurs articles parus sur Scribd en 2009, sur les listes des films censurés en France de 1900 à 1968. I - La censure cinématographique de 1946 à 1968. Ces 20 ans de censure cinématographique préparant la révolution de mai 68. Types de censure et critères d'interdictions. II - La censure cinématographique du début du parlant de 1930 à 1945 III - La censure cinématographique au temps du muet de 1900 à 1929

* http://www.scribd.com/doc/36504730/68-ANS-DE-FILMS-CENSURES-EN-FRANCE à suivre sur Scribd

http://www.scribd.com

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