LA MORT - AVANT, PENDANT, APRÈS

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Pierre Le Maschere

LA

MORT

AVANT, PENDANT, APRÈS Morts et renaissances

60 pages

(30 pages A4)

2011

Copyright P Le Maschere 2011. Ce texte peut être librement reproduit en citant lʼauteur et lʼadresse mail : pierrelemaschere@gmail.com

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LA MORT — AVANT, PENDANT, APRÈS

Contenu Désamorcer les pensées fausses sur la Mort…

1/AVANT… Tout au long de lʼexistence. Deux extrêmes : naissance et Mort. Se libérer de la terreur de l’Humanité face à la Mort. Comment se libérer de cette peur de la Mort ? La recherche de preuves : croyances et expérience de la Mort. Comment se préparer au passage ?

2/ PENDANT…Un instant. La Mort se passe pratiquement sans souffrance. Cet instant de passage est rapide. On ne meurt jamais seul.

3/APRES… Une autre existence radieuse. Des êtres sont revenus de l’au-delà lorsque le besoin s’en faisait sentir. Ni Mort, ni Enfer, ni Paradis. Un monde à l’identique, plus lumineux, plus beau, plus réel. Un monde « astral » de passage. Un monde « mental » de passage. Les rêves peuvent nous instruire de ce deviennent nos proches disparus. * À quoi servent la Mort et l’existence terrestre ? La Réincarnation : un cycle bouclé. Réincarnations et Résurrection : deux événements complémentaires. * Perspectives de la future culture de la Mort. Pensées éclairées sur la Mort

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ernièrement nous écoutions une jeune et gentille journaliste placer, lors d’une interview quelconque, cette petite phrase si commune : Et puis, personne n’est revenu de l’au-delà pour dire comment çà se passe. Nous avons constaté qu’elle ravivait — sans en avoir conscience — chez de nombreux auditeurs et auditrices, et sans doute parmi les personnes âgées, une anxiété essentielle concernant la survie après la mort… Combien de gens ne prêtent pas attention à leurs paroles, apparemment anodines, qui peuvent blesser psychologiquement autrui ! Ces avis non fondés révèlent soit l’ignorance, soit une forme de peur ; ou les deux. Si on demandait à ceux qui les répètent de prouver ce qu’ils affirment, ils en seraient bien incapables. Cela nous a inspiré la recherche d’autres « perles » au sujet de la Mort pour désamorcer leur impact par l’analyse, et proposer d’autres matières à réflexions.

Désamorcer les pensées fausses sur la Mort… Depuis avant son premier souffle, jusqu’après son dernier soupir, chacun est concerné par la question de la mort. La manière d’y répondre varie de la fin de non recevoir de l’athée et du matérialiste qui considèrent qu’il n’y a rien après ; de l’attitude émotionnelle, allant de la superstition infondée à la foi aveugle, des croyants de toutes sortes ; à l’investigation rationnelle de l’ésotériste, du yogi et du métaphysicien expérimental. Avec toutes les variantes qui peuvent exister entre ces extrêmes. Dans notre culture occidentale actuelle à forte tendance matérialiste, la mort est considérée par beaucoup comme un mystère dont on parle peu, et mal. Mal : car une foule de doctes banalités — non étayées — érige un mur d’incompréhension sur un sujet qui sommes toute nous est bien familier… depuis que nous renaissons et remourrons au cours des ages !… À l’image symbolique de la végétation qui renaît chaque printemps. La culture orientale, en revanche, a cette vertu extraordinaire de nous faire voir la mort de manière totalement différente. Peu à peu l’Occident commence à s’imprégner de cette sagesse spirituelle. Qui n’a pas entendu ces quelques doctes banalités, non étayées, concernant l’avant, le pendant et l’après de la mort : - [je n'ai pas peur de la mort.] - [je n'ai pas peur de mourir, mais de souffrir.] - [J’attends l’aventure de la mort avec curiosité] - [je n'ai qu'une vie et j'y tiens.] - [on n'a qu'une vie, alors il faut en profiter au maximum.] - [le contraire de la mort c'est la vie.] - [je suis contre l’incinération. J’aime savoir où est un pouvant aller me recueillir sur sa tombe]

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- [on est toujours seul pour mourir.] - [que se passe-t-il lorsqu'on exhale son dernier soupir.] - [personne n'est jamais revenu de l'autre côté pour dire comment ça se passait.] - [à la mort, on se dissout dans l'au-delà.] - [après la mort, il n’y a plus rien.] - [chaque fois que quelqu'un meurt, une étoile s'allume dans le ciel.] - [à la mort, on va au Paradis.] - [aller en enfer me fait peur.] - [un mort continu à vivre tant qu'on en conserve son souvenir.] - [l’au-delà est un monde illusoire, seul le monde physique est réel]. - etc...

Ce sont ces doctes banalités dont il faut nous débarrasser pour pourvoir approfondir, dans une recherche personnelle, la compréhension profonde du mécanisme de la mort. Nous proposons au lecteur de laisser de côté momentanément ces pensées qui ne reposent sur rien et d’examiner les formulations de Sages qui connaissent le sujet du point de vue humain et de l’expérience consciente qu’ils en ont de l’autre côté du voile. Ce qu’ils proposent n’est pas présenté comme la Vérité, mais comme une expérience que chacun doit confirmer ou infirmer, dans une démarche scientifique sincère, avec le temps. En déplaçant l’attention de ces doctes banalités matérielles, vers ces idées métaphysiques, on dévitalise leur énergie négative qui emprisonne notre réflexion. L’exercice ne peut être que bénéfique si nous gardons notre libre-arbitre et ne tombons pas dans le travers de tant d’esprits sectaires sans le savoir — matérialistes ou spirituels — qui adoptent des conceptions erronées toutes faites. La question qui se pose alors est le choix de ces auteurs transmettant la Sagesse éternelle. Il n’est point besoin d’une démarche érudite comparant et accumulant les citations, puisqu’il n’est pas question ici de prouver quoi que ce soit concernant la mort, et l’existence après ce passage hors du corps. La preuve en la matière ne peut venir que d’une expérience personnelle et non d’une démonstration intellectuelle qui se limite à un cerveau… mortel ! Cette expérience c’est d’abord l’examen silencieux, sans a priori, des idées sur la mort pour laisser l’inspiration nous guider vers une expérimentation intérieure d’idées plus subtiles et une certitude intime, au-delà de la rationalisation intellectuelle. Faire cesser le jeu incessant du mental n’est possible que pour le véritable esprit scientifique, absorbé entièrement dans l’objet de son investigation. Parmi les nombreux Sages et Écoles métaphysiques, nous extrairons quelques explications qui battent en brèche les doctes banalités matérielles dont on nous rebat les oreilles. Ces sources, de plus de 60 ans, sont universellement connues et reconnues par un grand nombre de penseurs crédibles. Cependant on ne s’arrêtera pas à ces avis, puisque nous cherchons à nous faire notre propre opinion. Pas plus qu’il ne convient de laisser le doute s’insinuer dans la recherche, ni le sentiment d’incompétence ou d’infériorité face à des notions dont nous n’avons peut-être jamais entendu véritablement parler. Notre propos est d’extraire et de rassembler des expériences significatives dans des sources disséminées un peu partout et parfois difficiles à trouver. Parmi ces quelques ouvrages sur le sujet, nous chercherons à dégager ces citations de leurs commentaires trop techniques, trop philosophique et métaphysiques ; en ne retenant de ces expériences que la description qui balisent le chemin parcouru entre deux incarnations sur la Terre. Cette démarche devrait satisfaire aussi bien l’agnostique, le matérialiste, le sceptique que le croyant.

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L’analyse peut se diviser en AVANT, PENDANT, APRÈS le passage par l’expérience de la mort du corps. AVANT : la méthode consiste surtout à nous rendre compte des conditionnements qui ont forgé cette TERREUR culturelle de la MORT. PENDANT : seul des Connaissants, comme de grands yogis, peuvent en parler. APRÈS : les vrais (et rares) clairvoyants conscients travaillant en pleine possession de leurs moyens et les Êtres qui ont atteint le stade de « la continuité de conscience », comme Jésus-Christ et d’autres Maîtres de la Sagesse plus récents, peuvent nous dire d’expérience des choses intéressantes utiles pour une créativité personnelle donnant à notre existence terrestre tout son sens. Vu la taille limitée de ce texte, de nombreux détails, de nombreuses subtilités ne peuvent être abordés. Le but étant prioritairement de donner des points de repère pour dissiper la peur de la mort, c’est plus l’aspect forme que spirituel et philosophique qui est envisagé, car il est la première préoccupation de ceux qui s’interrogent sur ce sujet universel. Tant qu’elle n’est pas satisfaite, les autres discours demeurent très théoriques. Il est évident que toutes ces descriptions sont aussi valables pour les vivants en deuil, récemment ou non, que pour les futurs morts qui seront préparés à leur nouvelle expérience.

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1/AVANT... Tout au long de l'existence. « Je veux comprendre ; pas croire. »1

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eux extrêmes : naissance et Mort.

Une des pensée qui imprègne le plus l’Occident est d’opposer [la vie à la mort]. Tandis que l’opposé de la mort est la naissance. La Vie est éternelle : tout le monde en convient, … mais continue à tomber dans cette ornière des conventions ! Si nous considérons la mort comme un passage, au même titre que la naissance, cela implique non une fin mais la renaissance sur un autre plan de conscience.

Se libérer de la terreur de l’Humanité face à la Mort. Celui qui dit qu’il n’a pas peur de la mort se trompe et se connaît bien mal lui-même. Il peut occulter la peur, mais elle rode dans son inconscient car elle est inhérente à la condition humaine depuis des temps immémoriaux. La tradition ésotérique explique que cette terreur fut implantée dans de très anciennes races dont nous avons perdu le souvenir, par des êtres mauvais voulant dominer leurs semblables. Peu importe les détails, et la technique perdue qui fut utilisée2, mais cela met en lumière le poids énorme de ce conditionnement très ancien et la 1

Réponse du chevalier Antonius Blok à la Mort, dans le film Le Septième sceau, d’Ingemar Bergman. (voir note 21) Plusieurs Traditions en parlent. Voici les termes spécifiques utilisés par A.A. Bailey : « La peur de la mort est l'une des grandes anomalies ou distorsions de la vérité divine, dont sont responsables les Seigneurs du Mal cosmique. Quand, aux premiers temps de l'Atlantide, ils surgirent de l'endroit où ils avaient été enfermés, et obligèrent temporairement la grande Loge Blanche à se retirer sur les niveaux subjectifs, leur première grande entreprise de distorsion fut d'implanter la peur chez les êtres humains, en commençant par la peur de la 2

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difficulté qu’il y a de se déconditionner de cette Terreur archétypique sous toutes ses formes. Terreur réactivée régulièrement aux différentes époques historiques !… Concernant la Chrétienté, l’acte le plus pernicieux fut la culture moyenâgeuse de l’Enfer et de la démonologie héritée en particulier des cultes sanglants de l’Asie mineure. Le cinéma, le roman ont suffisamment illustré cela pour que chacun en ait un minimum d’idées approximatives sans être un érudit. C’est cette terreur de la Mort qui nous empêche de penser clairement le sujet. Le conditionnement religieux pervers a entraîné par contrecoup un grand mouvement de déconditionnement matérialiste depuis le siècle des Lumière et les Encyclopédistes, jusqu’à nos jours avec l’insistance sur la laïcité. Jusqu’à générer une attitude « intégriste » envers tout le religieux. La société française en particulier n’ose plus parler de religion, de métaphysique… alors que l’existence n’est que matérielle ET méta-physique de manière indissoluble !… Et la réflexion scientifique sur la Mort a été du coup occultée. Cette terreur de la Mort se décline en : Crainte de la souffrance, de l’agonie (voir plus loin les propos de Paramhansa Yogananda sur le souvenir subconscient de morts antérieures). Crainte de la déchéance du corps et de la conscience. Crainte de la perte de l’identité. Peur de la disparition du corps physique visible avec laquelle la conscience s'était d'abord identifiée. Peur de la disparition de l’apparence tangible. Horreur de l'inconnu et de l'indéfinissable. Peur de la souffrance dans l’au-delà et dans l'Enfer. Peur de l’immuabilité ennuyeuse d’un hypothétique Paradis. Terreur indicible du Néant (dont certains font parfois l’expérience durant l’existence). Souffrance de la séparation des êtres aimés. Doute de l'immortalité promise. Quête magique insaisissable de l’immortalité. Désir irrationnel et régressif de se réincarner dans une espèce subhumaine. … Et dans ces mille et une visions de morts dramatiques et horribles que nos cultures voyeuristes ne cessent d’exhiber. Le symbole culturel chrétien le plus surprenant est la crucifixion qui « cloue » notre vision sur la croix ! Par cet amalgame de situations, l’expérience stricto sensu du passage lors d’une mort corporelle paisible est masquée. Les attitudes face à la mort sont variées. Elles vont : de la fuite, du refoulement, à la négation, en pratiquant la politique de l’autruche. Ou bien en se jetant dans les bras consolateurs de la Religion, … bien incapable de fournir un discours scientifique rassurant3. Ou en cherchant une réponse dans la science matérialiste, qui peine à investiguer des niveaux vibratoires qu’elle ne voit pas. Enfin, en expérimentant plus ou moins empiriquement le monde « invisible ». … Mais toutes ces réactions donnent-elle la Paix ? Même l’attitude résumée par les mots : [J’attends l’aventure de la mort avec curiosité]… porte les germes de la peur ; car la curiosité est l’autre versant de la peur subtile de l’Inconnu !… Ne vaut-il pas mieux savoir AVANT, du moins les grandes lignes, avec quelques précisions sérieuses ? C’est le but de ce qui va suivre. mort. À partir de ce moment-là, les hommes ont mis l'accent sur la mort et non sur la vie, et ils ont été toute leur vie, hantés par la peur. » LA MORT, LA GRANDE AVENTURE Compilation d’A.A Bailey, Association Lucis Trust, Genêve. p. 146 3 Tandis que les textes ésotériques des Mystiques comme Saint Jean de la Croix, Sainte Thérèse d’Avila, etc… ne sont pas à la porté de l’Humanité ordinaire.

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Comment se libérer de cette peur de la mort ? D’abord, en regardant ce qui nous fait peur et en comprenant son caractère illusoire, fondé sur une émotion indésirable, on commence à prendre de la distance, à se désidentifier de cette peur qui n’est pas notre conscience intellectuelle. En utilisant ensuite le pouvoir de notre pensée et de notre imagination créatrice, nous pouvons investiguer des domaines plus positifs et nous centrer sur le sens de l’éternité de la Vie, de l’immortalité d’une partie réelle de nous-même : qui n’est pas le corps périssable, mais également un corps de matière-énergie subtile. Les quelques explications ésotériques suivantes peuvent nous aider à visualiser cela, car l’être humain a encore besoin de FORMES, fut-ce-t-elles immatérielles en apparence. « C'est seulement parce que les hommes tiennent indûment à ce qui est matériel et détestent perdre le contact avec l'aspect forme de la nature, qu'ils ont peur de la mort. Il est sage de se souvenir que l'immortalité est un aspect de l'être spirituel vivant et n'est pas une fin en soi, ce que les hommes cherchent à en faire. « Symboliquement, la nature nous décrit constamment les faits essentiels par le cours des quatre saisons, par les cycles de lumière et d'obscurité et par la merveille de l'apparition de la beauté, de la couleur, ou de quelque fonction utile, à partir d'une graine qui a lutté vers la lumière du soleil à cause de sa vie inhérente. »4 …

Esuite, la compréhension intelligente de la notion de Karma et de Réincarnation est sans doute le premier pas important qui peut nous débarrasser de la peur de la mort. Nous en reparlerons plus loin.

La recherche de preuves : croyances et expérience de la Mort. Ce premier travail d’objectivation commencé et poursuivi avec persévérance, ne recherchons-nous pas, consciemment ou inconsciemment, des PREUVES de la vie après la mort ? À chaque époque, des groupes ont tenté d’en trouver. Par exemple, au XVIIIe siècle, il y avait le début des expériences spirites, de communication avec l’au-delà grâce à des médiums plus ou moins conscients. Mais cette expérience n’est pas personnelle et nécessite un intermédiaire qui laisse beaucoup de spectateurs sceptiques. Néanmoins, ces mouvements ont entamé le matérialisme de cette époque. Citons comme anecdote, celle d’une vielle dame morte après une centaine d’années, passées dans un corps de douleurs lors de la dernière partie de son existence, qui disait à un clairvoyant conscient : « Si j’avais su avant, comme le monde ici est beau et la vie agréable, jamais je ne me serais agrippé à mon corps comme je l’ai fait »5 !… Pour ceux qui en ont la capacité, la volonté et la persévérence, il y a également la sortie consciente du corps physique vers le corps astral, selon des techniques yogiques spécifiques. Le monde astral se révèle alors dans sa réalité, encore plus précise que le monde physique. Mais cela concerne encore relativement peu de monde.

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A.A. Bailey (Ref. Oeuves complètes : 18@731) Source privée.

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Depuis quelques décennies, ce sont maintenant les expériences de mort imminente6, qui ne sont pas volontaires mais le résultat d’accidents divers. Le chiffre de 4% de la population mondiale ayant eu cette expérience est cité. Pour ceux qui en ont fait l’expérience, c’est sans doute une preuve irréfutable de la vie après la mort. Mais pour les témoins, la description sincère des personnes ayant expérimenté ces morts imminentes généralement ne peut juste qu’interpeller ; même les plus septiques7. Mais elle manque peut-être souvent d’une base de connaissances suffisante pour présenter à l’observateur extérieur autre chose qu’un indéfinissable merveilleux, qui peut l’apparenter à la superstition, même si ce n’est pas le cas. De plus, la description du tunnel lumineux dans lequel on se déplace lors de ces expériences de mort imminente, peut renvoyer à la peur de l’inconnu lorsqu’on en entend simplement parler. Que se passe-t-il au-delà de ce tunnel lumineux ? Ces témoins sont incapables de l’expliquer vraiment, puisqu’ils ne l’ont pas franchi jusqu’au bout. Cet ensemble de faits incontestables constitue surtout un corpus de croyances, utiles mais limitées. Dans notre culture occidentale moderne, avide de rationalisations, d’explications intellectuelles, l’enseignement de la Théosophie8 apporte une traduction compréhensible du mécanisme de la mort, selon la métaphysique védantique (qui autrement reste hermétique). Nous en verrons quelques aspects. Mais il est certainement utile de comprendre d’abord la constitution ésotérique de l’homme. C’est l’ABC de l’ésotérisme. Le propos de ce texte n’est pas de développer cet aspect qui est facilement accessible par ailleurs9. Enfin, encore une fois, la preuve ne doit-elle pas être personnelle, par expérimentation et non par simple croyance ou adhésion non réfléchie ? Toutes les écoles ésotériques sérieuses insistent sur ce point. Elle ne nécessite pas l’emploi de phénomènes extraordinaires, comme ceux cités ci-dessus, mais une connaissance progressive de Soi, tout au long de notre existence.

Comment se préparer au passage ? Comment se préparer au passage tant pour celui qui s’en va que pour ceux qui restent encore un moment ? Une vie sincère, simple, dévouée aux autres est la meilleure préparation de l’avis des Sages10. N’est-ce pas l’avis populaire également ?…

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ou EMI et autres synonymes : "Expérience aux frontières de la mort", "expérience de mort approchée" (EMA), Near Death Experience (NDE). 7 Excepté peut être les esprits orgueilleux enfermés dans des concepts mentaux cristallisés, liés souvent à leur position sociale ou a des expériences superstitieuses et traumatisantes de l’enfance. 8 Fondée au XIXe siècle par H. P. Blavatsky ; et continué sous une autre appellation au XXe siècle par l’œuvre d’A. A. Bailey. Comme tout mouvement de révélations ils ont leurs détracteurs et leurs partisans. Mais leur renommée universelle, l’absence de pseudo-gurou, le respect du libre-arbitre, la tolérance envers toutes les confessions, l’absence de recherche de profits, les mettent à l’abri des dérives sectaires. Même si les enseignements paraissent parfois dépassés dans la forme, avec le temps, ils restent une source incontournable pour toute recherche métaphysique. 9 Par exemple, les quatre ouvrages déjà anciens de Arthur E. Powell, peuvent donner biens des explications intéressantes sur la triple enveloppe physique-éthérique, astrale, mentale de l’ego ; sur l’âme et l’Esprit. LE DOUBLE ETHERIQUE, LE CORPS ASTRAL, LE CORPS MENTAL, LE CORPS CAUSAL. Toujours réédités et téléchargeables gratuitement en livres électroniques : http://terrenouvelle.ca/telecharger_auteurs.php#Powell 10 On peut ajouter quatre règles données aux ésotéristes pratiquant la méditation : « On peut se demander s'il n'est pas possible de formuler de simples règles que pourraient suivre tous ceux qui cherchent à établir un certain rythme en eux, afin que, non seulement la vie soit bien organisée et constructive, mais que, quand sera venu le moment de laisser l'enveloppe extérieure, nul problème ou nulle difficulté ne se présente. Je vais vous donner quatre règles simples qui sont liées à une grande partie de ce que font aujourd'hui les aspirants. » (Les 4 points commencent ainsi ) : 1. « Apprendre à se focaliser dans la tête par la visualisation »… 2. « Apprendre à servir avec le coeur, »… 3. « Apprendre, en s'endormant, à retirer la conscience dans la tête. » … 4. « Noter et surveiller tous les phénomènes liés au processus de retrait, que vous l'appliquiez au cours de la méditation ou en vous endormant. » … Etc…(A.A. Bailey, Compilation pp. 43-44)

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Quant à l’attitude des vivants vis-à-vis d’un mort, les pleurs ne sont-ils pas plus l’expression d’un centrage sur soi de la part des vivants en deuil qu’une quelconque considération pour l’expérience que vit le défunt ? La juste attitude mentale consiste à se rendre compte qu’on évoque essentiellement le passé, même bon, mais surtout les phases de maladie, du défunt ; puis de tourner sa pensée sur le présent en cherchant à imaginer le monde plus libre, plus joyeux où se meut maintenant la personne qui est passée de l’autre côté du voile. Par exemple, en l’imaginant effectuer ce qu’elle aimait le plus, mais avec bien plus de capacité ; ou se promenant en bonne compagnie dans un beau jardin, etc. … Il n’est pas question de médiumnité mais d’utilisation de la pensée créatrice pour positiver notre attitude. Les ésotéristes dotés de voyance vraie confirment que le défunt est grandement aidé par ces pensées de joie. Le processus du deuil en est aussi fortement accéléré, voir supprimé. Comment peut-on penser que les défunts n’existent que si nous pensons à eux ! N’y a-t-il pas là l’expression d’une croyance irrationnelle infondée et résultant en particulier de la peur de l’abandon ? Néanmoins, si nous pensons positivement et joyeusement aux disparus, nous pouvons nous mettre télépathiquement en contact avec eux. Beaucoup de gens en ont l’expérience. « Les enseignements occultes ne conseillent en aucune manière d’oublier les morts, mais il suggère que le souvenir affectueux est une force qui, habilement dirigée, aide le mort à traverser l’étape intermédiaire et à atteindre le monde astral, tandis que le regret et la désolation sont non seulement inutiles mais nuisibles. C’est avec un instinct très sûr que la religion hindoue prescrit les cérémonies du Shraddha et la religion catholique les prières pour les morts. (…) « Les prières générales pour l’ensemble des morts ainsi que les vœux sincères pour eux, bien que moins efficaces qu’une pensée précise, produisent dans leur ensemble les résultats considérables. L’Europe ignore tout ce qu’elle doit à ces ordres religieux qui se dévouent jour et nuit et prient sans cesse pour les fidèles décédés. (…)

Nous comprenons bien que toute notre existence se passe à l’ombre de la peur de la Mort. Mais si nous voulons vivre paisiblement et profiter pleinement des expériences terrestres, il ne tient qu’à nous de nous déconditionner de cette peur. Cela est possible ! *

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2/ PENDANT…Un instant. « Mourir... dormir, rien de plus ;... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair: c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. » Shakespeare, Hamlet

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es Connaissants décrivent parfois ce qui se passe au moment du dernier souffle physique. On peut y réfléchir sans a priori. Si l’on a assisté au décès d’un proche arrivé paisiblement, sans maladie, à la fin du voyage terrestre, on a pu constater son état serein au moment où le cœur cesse de battre et après (de même qu’après une lourde maladie, d’ailleurs). Examinons ce qui se passe de l’intérieure.

La mort se passe pratiquement sans souffrance. Dans nos cultures modernes qui exploitent à outrance les histoires morbides, où nous sommes submergés de feuilletons innombrables se déroulant dans des hôpitaux, de reportages sur les mouroirs du Monde, …on perd parfois de vue qu’une majorité d’individus décèdent « de leur belle mort ». L’expression est à noter !… Cette culture matérialiste moderne est responsable de cet état d’esprit négatif. Elle a envahi même les églises qui ont — en théorie — une conception plus transcendante de la mort !… Tous les ésotéristes sont cependant unanimes pour dire que la mort se passe pratiquement sans souffrance. C’est le cas dans le sommeil ; en état de veille, çà peut être un léger choc très court. Voici ce qu’en écrit en détail Paramhansa Yogananda, ce grand yogi qui a conquis la conscience cosmique 11 d’un Maître de la Sagesse : « Au début le mourant est conscient de l’endormissement des muscles et des membres. Quand le cœur commence à s’engourdir, il y a une sensation de suffocation, parce que, sans le cœur, l’action des poumons ne peut pas opérer. Cette sensation de suffocation est un petit peu douloureuse p e nd a nt env ir o n u ne à t r oi s sec o nd e s et causes une grande frayeur de la mort. Comme les âmes se réincarnent de nombreuses fois, et doivent nécessairement faire l’expérience de la mort en passant du vieux corps dans le corps d’un jeune enfant, elles conservent la mémoire de cette sensation de suffocation et de douleur. Cette mémoire de la courte douleur cause la peur de la mort. (…)

Récapitulation de la vie (phénomènes connu et reconnu par tous)… « Avec la douleur de la suffocation, il y a un grand conflit mental pour rétablir la respiration. À ce moment, une revue condensée de toutes les actions bonnes et mauvaises de sa vie parvient au cerveau du mourant. De cette introspection mentale résulte la tendance du genre de naissance que le mourant aura dans sa prochaine vie. À ce moment, le sens du toucher, du goût, de l’odorat, de la vision, et de l’audition disparaisse successivement ; le sens de l’audition est le dernier à quitter la conscience 11

Qui lui fait vivre les expériences de tous, de l’intérieur comme de l’extérieur.Cette notion largement inconnue des occidentaux est développée dans son Autobiographie d’un yogi.

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du mourant. C’est pourquoi il est extrêmement insensé de murmurer à l’oreille de cette personne : « tout est fini, il est en train de mourir ». (…) » Les personnes ordinaires, après l’expérience du sens de suffocation, se trouvent soudainement délivré du poids de leur corps, de la nécessité de respirer et de toute peine physique. Après cela l’âme du décédé entre dans un stade de sommeil inconscient un million de fois plus profond et plus agréables que l’état du sommeil ordinaire. Un sens de montée au travers d’un tunnel paisible, sombre est expérimenté. (…) La s o uffra nc e e st p u re me nt me nta le quand esprit réalise qu’il ne peut plus respirer ou vivre de nouveaux dans son corps…. Puis après un temps quand l’âme réalise que le corps est parti, elle se réconcilie. » 12

D’autres Sages s’expriment en des termes similaires : - « Dans le pire des cas, le passage n’est pas plus douloureux qu’un choc électrique ». - « Le processus de détachement n’existe pas sauf dans des cas de mort violente et soudaine ; même alors, il est très rapide, comparable au sens d’un péril imminent et destructeur, suivi comme d’un choc électrique. »2

Cet instant de passage est rapide. Il n’est pas différent du sommeil, à l’exception qu’il est définitif, dit l’ésotérisme. Chaque nuit de notre existence nous expérimentons donc, sans douleur, la mort ! Il peut ensuite être comparé symboliquement à la gestation de l’enfant dans le ventre de sa mère. Puis vient la renaissance ou réveil sur un plan ou monde dit astral que nous allons voir plus loin.

On ne meurt jamais seul. Pourquoi certains pensent qu’ils mourront seuls ?… Cette affirmation n’est pas étayée rationnellement. Ne reflète-t-elle pas le sentiment de solitude propre au matérialisme ? De cette peur d’isolement, d’esseulement, de celui qui n’a pas réalisé intiment, en son cœur, l’Unité de toute la fraternité humaine ? N’est-ce pas une formule de dépit pour conjurer une peur !… La peur de solitude ne renvoie-t-elle pas au désir du paradis perdu (amniotique, disent les psychanalystes) ? Elle est très profondément ancrée dans la condition humaine. Personne ne penserait qu’on naît seul. Pourquoi en serait-il différemment de la nouvelle naissance dans le monde astral ! Lors de la mort, il y a d’un côté les proches, éventuellement les soignants… De l’autre : d’une part, l’Âme qui dirige en silence un processus ordonné pour la personnalité. Celui pour qui l’Âme devient une réalité sait qu’il ne peut pas être seul, puisqu’il est déjà deux, indivisible ! Les enfants (ou les adultes) qui pensent à leur ange gardien ont également ce sens. Ce processus ordonné de transformation est décrit en détail par l’ésotérisme, mais n’a pas sa place dans ce court texte. 13 12

Paramhansa Yogananda, (ou Paramahansa), karma et réincarnation Crystal Clarity Publishers Canada pp.57,… Traduction libre de l’anglais. 13 Le chercheur qui en aura le temps étudiera en particulier la longue explication dans : LA MORT, LA GRANDE AVENTURE, une compilation d’A. A. Bailey, chap. X, La mort considérée comme un processus ordonné, pp. 73-90

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Et d’autre part les Aides14 du monde astral qui nous expliquent ce qui se passe. Puis enfin, nous rencontrons les êtres aimés, déjà passés de l’autre côté. Le révérend anglican et théosophe C.W. Leadbeater en parle souvent d’expérience15, ainsi que d’autres Sages. La solitude n’est pas où on le pense. « Â la naissance, l’âme se trouve plongée dans une nouvelle ambiance et immergée dans un corps d’abord complètement inhabile à prendre soin de lui-même et à établir un contact intelligent avec son entourage immédiat, et cela pendant longtemps. L’homme arrive en incarnation sans se rappeler l’identité ni la signification pour lui du groupe d’âmes habitant les corps avec lesquelles il se trouve en relation. Cette solitude ne disparaît que graduellement, à mesure que s’établissent ses propres contacts de personnalité, qu’il découvre ses semblables par affinités, et finalement réuni autour de lui ceux qu’il appelle ses amis. Ap rè s l a m o rt, il n’ en est pa s a i nsi , car l’homme trouve de l’autre côté du voile les êtres qu’il a connus et ceux avec lesquels il a été lié pendant sa vie sur le plan physique. Il n’est jamais seul à la manière dont les êtres humains entendent la solitude. Il est également conscient de ceux qui habitent encore un corps physique. Il peut les voir et partager leurs émotions et leurs pensées car son cerveau physique ayant cessé d’exister ne peut plus constituer un obstacle. Si les êtres en savaient davantage, c’est l’expérience de la naissance qu’ils craindraient et non celle de la mort, car l a na is sa nc e i n sta lle l’â m e d a ns s a v rai e pr is o n, ta ndi s q ue l a mo rt n’e st q u e le pr em ie r pa s v er s s a li bér ati o n. »16

Effet bénéfique de l’incinération. L’enseignement ésotérique est unanime sur l’intérêt qu’il y a d’incinérer le corps pour accélérer l’entrée dans le monde astral. Chacun peut constater que cette pratique se développe en Occident, car l’interdit religieux s’estompe et le matérialisme est peut-être plus ou moins inconsciemment sensible à la non-pollution de la planète par les corps. Ces quelques points devraient éclairer l’essentiel des préoccupations sur ce qui va se passer au moment de la mort.17

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Les Aides invisibles : « L'aide peut être donnée aux hommes par différentes sortes d'habitants du plan astral : - des esprits de la nature des Dévas - de ceux qui sont physiquement morts, ou - des vivants qui peuvent se servir consciemment du plan astral. En Orient, l'existence des aides invisibles a toujours été reconnue. En Occident, on a gardé les légendes grecques et romaines. L'époque médiévale a de nombreuses histoires de Saints qui aident aux moments critiques et même souvent protègent de la mort. De nombreuses chapelles votives témoignent de ces intercessions. Le principal travail des aides invisibles est de réconforter ceux qui viennent de mourir, et de les délivrer s'il y a lieu de la peur qu'ils éprouvent devant la nouveauté de leur état pour qu'ils comprennent mieux l'avenir radieux qui les attend. Ils apportent aussi une aide précieuse aux vivants en suggérant de bonnes pensées. C'est pourquoi il faut être attentif et vigilant pour capter ces bonnes pensées au milieu des autres, d'où la nécessité du silence intérieur par la concentration et la méditation. » (Résumé, Le corps astal, ouvrage cité). 15 Charles Webster Leadbeater, révérend anglican et théosophe (1854-1934). Par exemple : L’AUTRE CÔTÉ DE LA MORT, Adyar, Paris, 4e édition, 1963. 16

A.A. Bailey, Compilation, p. 66

Pour les chercheurs qui veulent aller plus loin, le processus de cette courte étape de dégagement d’une partie subtile du physique : le corps éthérique, est explicité dans des ouvrages spécifiques. Par exemple : 17

- Arthur E. POWELL, Lieutenant-Colonel, LE DOUBLE ETHERIQUE, chap. XVI, Les éditions Adyar, Paris, 1928.

- Et la séquence plus détaillée des événements lors de la mort, en une dizaine de points, est décrite dans A. A. BAILEY, Compilation

pp. 77-82.

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Qu’y a-t-il derrière l’obscurité des paupières fermées ?… Cette interrogation métaphysique ne résume-t-elle pas l’interrogation de celui qui va mourir ? Et de même que le méditant appliqué et persévérant finit par voir au-delà de cette obscurité des paupières fermées, pendant son existence, le défunt va connaître naturellement ce qu’il y a de l’autre côté du voile de la Mort.

*

3/APRES… Une autre existence radieuse.

L

es connaissances ésotériques sur l’après-mort (et non la « mort » !) peuvent servir à focaliser l’intellect sur des pensées plus positives, lumineuses, et permettre un véritable travail de recherche créative, selon les dispositions de chacun, comme cela a déjà été noté. Elles concernent l’existence terrestre qui peut être réorientée pratiquement dans un sens véritablement méta-physique ; que l’on ait ou non ce sujet d’intérêt. Mais commençons par faire table rase d’une docte banalité dans laquelle nous nous prenons sans cesse les pieds : [personne n'est jamais revenue de l'autre côté pour dire comment ça se passait.]

Des êtres sont revenus de l’au-delà lorsque le besoin s’en faisait sentir. Depuis que la civilisation matérialiste a oublié la résurrection de Lazare et la sortie de Jésus-Christ du tombeau, cette docte banalité ne cesse d’être répétée à tout bout de champs, par les média en particulier. Notons bien, encore une fois, que ce propos n’est étayé sur rien ! C’est une « profession de foi » matérialiste. Elle dénote d’abord un manque de culture de ceux qui l’ânonnent, car s’ils lisaient un peu plus, ils sauraient que bien des témoignages disent le contraire et seraient plus circonspects dans leurs affirmations. Il ne serait d’ailleurs pas plus scientifique de croire ces témoignages aveuglément, sans les avoir examinés sous toutes les coutures, que de ressasser cette docte banalité ! Ensuite, comme il a été précédemment noté, ces avis non fondés révèlent soit l’ignorance, soit une forme de peur ; ou les deux. Mais n’est-elle pas aussi un moyen de se dédouaner de son manque de curiosité et d’effort de recherche ? Cette affirmation gratuite est une prothèse remplaçant la connaissance scientifique longue et difficile. Cette pirouette intellectuelle évite de se sentir dévalorisé ! Ce propos est aussi le résultat d’une culture occidentale qui ne croit que ce qu’elle voit et que les songes, les visions, etc… ne sont que des états différenciés de perception du cerveau. Mais là encore la preuve différentielle entre les fantasmes et les expériences supranormales n’a pas été apportée par la Science officielle. La Science n’a pas encore osé investiguer des états vibratoires au-delà du magnétisme, des ondes radio, et des rayons X. Mêmes les tests sur la télépathie sont rapportés au cerveau physique ; quant aux émotions, ce n’est qu’une simple histoire d’hormones !… Cela dit d’une manière concise.

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Examinons donc ce que dit Paramhansa Yogananda à propos de son vécu concernant la résurrection de Sri Yukteswar 18. « Je contemplais Sri Yukteswar lui-même en chair et en os ! » (…) — Mais est-ce vraiment vous, le Lion de Dieu ? Portez-vous la même enveloppe charnelle que celle que j’ai inhumée dans le sable cruel de Purri ? — Oui mon fils c'est moi en personne. Ceci est mon corps de chair et de sang. Il paraît éthéré aux yeux de mon esprit, mais pour toi, il est bien matériel. J’ai tissé d'atomes cosmiques un corps entièrement nouveau, exactement semblable à celui - songe cosmique - que tu as enterré dans le sable illusoire de Purri, au sein d'un monde de songes. » (…) Je l'étreignais avec une force herculéenne, heureux de retrouver le même arôme familier qui baignait son corps physique. Encore maintenant je sens dans les paumes le contact de sa chair divine, au rappel de ces heures inoubliables. » (…) Mais oui, mon nouveau corps est une fid èl e r ép liq ue d e l’ a ncie n. Je le matérialise où le dématérialise à volonté, beaucoup plus fréquemment que je ne le faisais sur Terre. En le désintégrant, en un clin d’œil, je vais avec la vitesse de la lumière de planète en planète, du cosmos astral ou causal ou physique (…) Tu n’as fait que rêver sur cette terre, et n’a vu que mon corps de songe, poursuivit-il. Ensuite, tu as inhumé cette image, œuvre de songe. À présent, mon corps de chair, celui que tu contemples, que tu presse si fort, est ressuscité sur une autre planète, également rêve divin (…) La tristesse de la séparation s’était évanouie. La pitié, la souffrance qui m’avait tiré de ma tranquillité intérieure avaient fui à jamais. La fontaine du bonheur, toujours renouvelée, jaillissait par tous les ports, s’épanouissant en divine extase. Les pensées et les sentiments subconscients les plus purs ressurgissaient, versant leurs nuances délicates, réveillée par la radieuse visite de Sri Yukteswar. Dans le présent chapitre, j’obéis aux injonctions du Maître en annonçant la nouvelle de sa résurrection, quand bien même elle devrait se heurter à l’indifférence d’une génération matérialise (…)

On n’a donc pas ici un commentaire académique extérieur, comme c’est trop souvent le cas en matière d’ésotérisme, mais un témoignage direct et contemporain. Il est possible d’en trouver d’autres, mais celui-ci ne suffit-il pas à méditer ?… Essayons de compléter notre idée de cet au-delà au travers de divers autres extraits de descriptions, chronologiquement jusqu’au retour sur terre.

Ni Mort, ni Enfer, ni Paradis… …mais un progrès vers plus en plus de lumière, de connaissances et de possibilités. « Le Paradis, tu as de la chance de le connaître!… moi je ne sais pas ce que c’est ! ». Sœur Emmanuelle à Bernard Pivot qui en parlait doctement.

« En tant que connaisseur du sujet de la mort par expérience, tant du point de vue du monde extérieur que de celui de l’expression de la vie intérieure, je vous dis : « il 18

AUTOBIOGRAPHIE D'UN YOGIS, Adyar, Paris, 1955,…, Chapitre : Résurrection de Sri Yukteswar pp. 408,…

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n’y a pas de mort ». Il n’y a qu’un passage à une vie plus pleine grâce à la libération des entraves du véhicule physique. (…) Pour l’homme d’évolution moyenne, l a mo rt e s t la c o nti n uati o n d u pr oc es s us d e la v ie d an s sa c onsc ie nce , l a c o nti nuati o n de s i nt ér êts et de s t e nd a nce s h abituell e s. » (…) 19 « L’enfer n’existe pas ; ce n’est qu’une fiction due à l’imagination théologique. Ni le purgatoire ni l’enfer ne peuvent être éternel, car une cause finie ne peut produire des effets infinis. » 20

Un monde à l’identique, plus lumineux, plus beau, plus réel. Les descriptions religieuses des Paradis, de la Résurrection finale des corps, de la transformation de l’individu en lumière… jusqu’au tunnel lumineux dans lequel on disparaît selon ceux qui ont fait une expérience de mort imminente, ne sont pas bien rassurants ni convainquant pour le commun des mortels, il faut bien le reconnaître ! La perte de la FORME du corps et du milieu où l’on vit est un paramètre essentiel de la peur de la mort. La perte de la forme s’accompagne de la croyance erronée de la perte de la personnalité au moment du décès. L’individu auto-conscient s’évanouirait-il ?… Les églises prêchent des hérésies sur la mort pour mieux garder sous leur coupe croyants… et incroyant ! Car les incroyants n’ont pas grand-chose auquel rattacher leurs pensées sur l’après-mort et le fonds commun de la Civilisation chrétienne n’influence-t-il pas plus ou moins leurs réflexions ? Les explications ésotériques, particulièrement celle de la Théosophie depuis le XIXe siècle, mais d’autres aussi, sont en butte à une guerre d’opinions de la part des églises comme des rationalistes de tous bords. C’est pourtant là que l’on peut trouver une mine de renseignements à examiner. Il est vrai que depuis le milieu du XXe siècle, de nombreux mouvements ont vulgarisé ces connaissances, mais parfois en les habillant bizarrement, et en dérivant sur des sentiers sectaires qui font également peur, à juste titre. L’attitude de prosélytisme sentimental ou dogmatique n’est pas non plus bien reçue dans nos sociétés, sauf de ceux qui désirent — consciemment ou inconsciemment — être sous dépendance et dominés. Le cinéma, essentiellement par des films « grand public », a également participé à ce travail de vulgarisation auprès des masses, peut-être plus réceptives que les intellectuels21.

19 20

21

A.A. Bailey Compilation pp.25-26, ouvrage cité. Arthur E. POWELL, Le corps astral, ouvrage cité.

Citons quelques exemples de films parmi bien d’autres :

FANTOME A VENDRE (The Ghost Goes West) est une comédie britannique réalisée par René Clair, sorti en 1935. LE SEPTIEME SCEAU drame fantastique suédois d'Ingmar Bergman, 1957. Ce magnifique grand classique du cinéma illustre la psychologie de la peur de la mort, mettant directement en cause l’influence de l’église qui en fait sa promotion. Si la présentation de la problèmatique de la mort et de la quêté métaphysique de Dieu est sans doute plus proche de la culture nordique que méditerranéenne — on se souvient de la partie d’échec entre le chevalier Antonius Blok revenant des Croisades et la Mort — , elles n’en restent pas moins universelles. GOHST, film de Jerry Zucker en 1990, avec Demi Moore, Whoopi Goldberg, Sam Wheat. Il fait s’imbriquer subtilement le monde astral et le monde physique, aussi réels l’un que l’autre. GHOST WHISPERER, de John Gray, avec Jennifer Love Hewitt. Cette série de 2005 à 2010, de même que le film précédent insistent sur une frange de l’au-delà où les individus désincarnés ont encore des affaires à régler avec la terre. Si cette vision est très approximativement conforme à la tradition ésotérique, elle reste trop partielle et génératrice également d’incertitude. Elle montre néanmoins un monde astral à l’identique du monde physique. PATTON, film américain réalisé par Franklin J. Schaffner en 1970, montrant Patton sur un champ de bataille antique où il avait la certitude d’avoir déjà combattu 2000 ans auparvant. Ce général, dans la réalité, croyait à la réincarnation. Et dernièrement ce téléfilm : LES CHATAIGNIERS DU DESERT, de Caroline Huppert,, en 2010, inspiré d’une histoire de Frédérique Hebrard et Louis Velle. L’opposition de la naissance à la mort y est explicitement affirmé, et non à la vie ; et la mort est présentée comme un événement joyeux prélude d’une renaissance. Etc. …

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Si l’on a conscience de ces pressions sur l’opinion — donc en partie de la nôtre —, nous pouvons examiner plus tranquillement ce que dit la Sagesse sur cet au-delà. Le « plus grand clairvoyant conscient » du XIX-XXe siècle, le révérend C.W. Leadbeater, a donné de nombreuses descriptions des mondes astral et mental qu’il visitait 22. Ses propos sont corroborés par ceux d’autres clairvoyants conscients et sérieux et de célèbres yogis comme Lahiri Mahasaya, Sri Yukteswar, Paramhansa Yogananda, etc…. La culture occidentale est un peu réticente à les étudier. Autre peur !… (sans doute salutaire pour éviter de tomber entre les pattes des pseudo-guru autoproclamés23). Ecoutons-les. « Immédiatement après la mort, et surtout si la crémation a eu lieu, l’homme dans son corps kama-manasique 24 est auss i ale rte et co n sci e nt de son entourage qu’au moment où il vivait sur le plan physique. »25 « L'i n divi du alit é n'e st p as pe rd ue. La même personne reste présente sur la planète. Seule a disparu la fraction qui formait une partie intégrante de l'apparence tangible de notre planète. » 26 « Pour l'homme d'évolution moyenne, (…) sa conscience reste la même. Il ne voit pa s d e di ffér e nce d' un état à l' a utr e et souvent il n'est pas même conscient d'avoir vécu l'épisode de la mort. Pour (celui qui aspire à servir ses semblables), la mort est une entrée immédiate dans la sphère de service à laquelle il est déjà habitué, et qu'il r ec on naî t au s sit ôt c o mm e fa mi liè re , car, pendant son sommeil, il a développé un champ de service actif et d'étude. Maintenant il y travaille pendant vingt-quatre heures (pour employer les termes du plan physique) au lieu de n'y consacrer que les quelques heures de son sommeil terrestre. » 27

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Un monde « astral » illusoire de passage. De même que, lors de l’existence sur terre, l’individu progresse d’identifications en desidentifications successives (monde de l’enfance/monde adulte ; êtres aimés/ repoussés ; situations socio-professionnelles valorisantes/décevantes ; etc.) le processus se poursuit dans le monde astro-mentaux par le Penseur qui conserve son individualité. Ce monde illusoire — aux yeux de l’Âme — de transition, où l’individu continue son progrès est décrit en particulier ci-après par l’ésotérisme du XIXe-XXe siècle dans un discours coloré par les tendances un peu moralisatrices de cette époque, dont on peut faire abstraction pour ne pas rejeter cette mine d’informations expérimentées par les clairvoyants conscients qui ont pénétré ces dimensions de « l’au-delà ».

22

Par exemple C.-W. Leadbeater, L'AUTRE COTÉ DE LA MORT Adyar, Paris, 1923. Téléchargeable gratuitement à la bibliothèque Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205668q.r=.langFR. Ses textes sont également compilés par E.A. Powel (cf ref.) 23 Contrairement aux yogis cités qui appartiennent à des ordres orientaux officiels, semblables aux ordres monastiques chrétiens. 24

De kama, le désir, et manas, le mental. Il est impossible dans cet article d’aborder des sutilités trop techniques et bien trop longues sur ce « corps » kama-manasique ou astro-mental, et les illusions qui peuvent naître en l’imaginant comme un « corps de matière », mais les possibilités et les sens du corps physique se retrouvent dans l’au-delà. L’approximation d’un « corps » permet dans un premier temps de passer la barrière de la peur, et de poursuivre la réfléxion de plus en plus subtilement, si l’on en prend le temps. 25 AA Bailey, Compilation p. 52 26 A.A. Bailey (Ref. Oeuves complètes : 17@478) 27 A.A. Bailey (Ref. Oeuves complètes : 4@300)

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On peut se faire une vague idée de ce plan de conscience doté, selon l’expression occulte, d’une 4e dimension difficile à saisir par notre cerveau à 3 dimensions, en lisant ces quelques fragments28 : « Lorsque l’homme arrive sur le plan astral après la mort physique, il ne se rend pas toujours compte qu’il est mort ; et même s’il comprend ce qui vient de lui arriver, il n’est pas toujours capable de comprendre en quoi le monde d’astral diffère du monde physique. (…) « Par degré l’homme commence à comprendre les différences qui séparent sa vie actuelle de celle qu’il menait dans le monde physique. Par exemple il découvre très rapidement que to ute d o ule u r et to ut e fati gue o nt di sp ar u. Il s’aperçoit aussi que dans le monde astral, désirs et pensées s’expriment en formes visibles, bien que celles-ci soit faites principalement de la matière la plus fine du plan. À mesure que sa vie se déroule sur le plan astral, ces formes deviennent de plus en plus visibles pour lui. (…) « Ainsi, bien que les vivants supposent souvent qu’ils ont « perdu » le mort, celui-ci n’a jam ai s l’ im p re ss io n d’ avo ir p er d u l es viv ant s. « L’expérience a montré que la seule étude intellectuelle des enseignements occultes à ce sujet est d’une grande utilité pour l’homme à sa mort, et que le seul fait d’avoir entendu parler des conditions de la vie astrale est également utile, même si l’homme a considéré ces choses comme des hypothèses. (…) « Pour un homme qui, avant de mourir physiquement, a appris quelles sont les véritables conditions de la vie sur le plan astral, l’une des caractéristiques les plus agréables de cette vie est l’ a bs e nce d e fati gue et la li bé rati o n de ce s néc e ss ité s i m pé rie u se s t ell es q u e ma n ge r et bo ir e qui sont le fardeau de la vie physique. Sur le plan astral, l’homme est véritablement li bre d e fai re c e q u’il v e ut et de passer son temps comme il l’entend. (…) « En se plaçant à ce point de vue astral, il est clair que les gens physiquement vivants, confinés dans leur corps physique, sont en réalité beaucoup moins libres que ceux que l’on désigne habituellement par le mot morts. Les soi-disant morts sont beaucoup plus libres, et, étant moins enchaînés par les conditions matérielles, sont capables de travailler plus effectivement, et d’avoir un c ha m p d’act ivité be au co u p pl us lar ge. (…) « En plus des morts, il y a aussi sur le plan astral environ u n ti er s d es viva nts qui ont quitté temporairement leur corps physique pendant le sommeil. (…) « Pendant la vie astrale, il est non seulement possible d’écouter de la m usi q ue , mais aussi d’en écouter de bien plus belle que sur la terre, car il existe sur le plan astral des harmonies différentes et beaucoup plus riches que les oreilles physiques ne peuvent en entendre. Pour l’artiste, toute la bea uté du monde astral supérieur est à sa disposition. L’homme peut se d é pla ce r facilement et rapidement, il peut voir les me rvei lle s d e la nat u re beaucoup plus aisément que sur le plan physique. S’il est un historien où un homme de science, les bi bl iot hè qu e s et les labor at oi re s du monde entier sont à sa disposition ; de plus il co m pr e nd mai nt ena nt le s p hé nom è ne s nat urel s bi e n mie u x q u’ ava nt, p ar ce q u’il s v oi e nt ce q ui s e p a ss e à 28

Extraits de Arthur E. POWELL, Lieutenant-Colonel, tome : LE CORPS ASTRAL.

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l’int ér ie ur d es c ho s es a u ss i bie n q u’à l’ ext éri e ur, et i l v oit bi e n d e s c au s es do nt il n e v oya it aut re foi s qu e le s effet s. (…) Le p hil a nth r op e peut poursuivre son travail utile avec beaucoup plus d’efficacité et dans les meilleures conditions que sur le plan physique. Il peut aider des milliers de gens, et avec une bien plus grande certitude d’obtenir des résultats. (…) « Les gens qui vivent sur les sous-plans supérieurs s’entourent habituellement de l’am bi a nce q u’il s d é sir e nt…. De paysages de leur création, ou de ceux qui ont été construits par les autres. (…)

Le sens de la maladie. « Une mort subite, par exemple à la suite d’un accident, ne rend pas la vie astrale plus pénible. Mais actuellement, pour la plupart des gens, une mort plus naturelle est préférable, parce que la vieillesse ou les ravages d’une longue maladie s’accompagnent toujours d’une désagrégation des particules impures, de sorte que quand l’homme reprend conscience dans le monde astral, une grande partie du travail propre à ce plan est déjà faite. (…)

À l’inverse de cette purification, à propos du tabac, il est intéressant de noter que l’ésotérisme explique depuis bien longtemps ce que notre culture moderne commence enfin à comprendre, sans en pousser l’analyse jusqu’au niveau de l’après-mort. « Les effets des excès de tabac sur le corps astral après la mort sont tout à fait remarquables. Le poison a si bien rempli le corps astral que celui-ci est paralysé par son influence, est incapable de tout travail convenable et de tout mouvement libre. L’homme se trouve ainsi pour un certain temps dans un état analogue à celui du paralytique, pouvant parler, mais incapables de se mouvoir, est presque entièrement soustrait aux influences élevées. Lorsque la partie empoisonnée se détache de son corps astral, il est guéri (…)

Il y a bien sûr une multitude d’autres détails sur le monde astral et des explications plus techniques ou philosophiques qui intéresseront les lecteurs de cet ouvrage… Puis l’individu finit son existence dans le monde astral et meurt à nouveau sur ce plan pour renaître dans le monde mental. *

Un monde « mental » de passage. Picorons quelques passages de la longue description du monde mental de l’ouvrage Le corps mental, non pour nous en faire une idée exacte, mais pour comprendre qu’une réalité supérieure au monde astral existe, et préfigure une condition encore plus glorieuse dans un futur plus ou moins lointain, lorsque l’individu sera libéré de l’attraction des trois mondes de la Terre.

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Un monde de félicité. « Lorsque l'homme laisse son corps astral sur le plan astral, il "s'élève" jusqu'au plan mental, il pénètre dans ce que l'on appelle le monde c él est e 29, … C’est-à-dire un monde de pensée. (…) « Il est décrit comme une partie réservée du monde mental d'où toute peine et toute souffrance sont exclues par les soins des grandes intelligences spirituelles qui gouvernent l'évolution humaine. C'est le lie u d e r ep o s bé ni où l'homme a ss im ile pai si bl e me nt l e s fr uit s de s a v ie p hy si qu e. (…) « La séparation finale du corps mental et du corps astral ne comporte a uc une es p èce de s o u ffra nc e ; d'ailleurs, il est impossible à l'homme ordinaire de comprendre ce qui se passe ; il perçoit seulement qu'il tombe doucement dans un état de repos délicieux. En général, l'homme passe par une période d'inconscience analogue à celle qui suit la mort physique. (…) « Pour le clairvoyant, le corps mental à l’apparence d’un brouillard dense ayant la forme du corps physique est entouré d’un ovoïde plus fluide. C’est pourquoi l’on reconnaît les gens dans le monde mental aussi bien que dans le monde physique ».(…) « Le corps mental à une constitution plus ou moins fine suivant l’état de développement intellectuel de l’homme. Il est extrêmement beau à voir ; le mouvement rapide et délicat de ses particules lui donnent l’aspect d’une lumière irisée, et cette beauté s’accroît d’une manière extraordinaire lorsque l’intellect se développe en s’exerçant principalement sur les sujets les plus nobles. Comme nous le verrons plus loin en détail, chaque pensée donne naissance à des vibrations dans le corps mental accompagnées par un jeu de couleurs que l’on peut comparer au jeu de la lumière solaire dans l’écume qui jaillit au pied d’une chute d’eau, mais les couleurs du plan mental ont un attrait supérieur et les nuances beaucoup plus délicates. »(…) « Lorsque l'homme s'éveille après cette deuxième mort, sa première impression est une félicité et une vit alit é inde sc ript ible s , une telle joie de vivre qu'il n'a pas besoin d'autre chose pour le moment que de vivre. Une telle félicité appartient à l'essence de la vie dans tous les mondes supérieurs du système. La vie astrale présente des possibilités de bo nhe ur très supérieures à tout ce que nous connaissons sur terre, mais la vie céleste procure une félicité qui n'a aucun rapport avec la vie astrale la plus belle. Il en est de même chaque fois que l'on passe d'un monde au monde supérieur. Et cela est vrai, non seulement de l'état de félicité, mais aussi de la sagesse et de la largeur de vues. La vie céleste est tellement plus large et plus riche que la vie astrale que toute comparaison entre elles est impossible. Lorsque le dormeur s'éveille dans le monde céleste, les nuances les plus délicates saluent ses yeux qui s'ouvrent, l'air semble être lui-même musique et couleur, l'être vivant est tout entier imprégné de lumière et d'harmonie. Alors à travers le brouillard doré apparaissent les visages de ceux qu'il a aimés sur la terre, idéalisés par la beauté qu'expriment leurs émotions les plus nobles et les plus élevées, délivrés des troubles et des passions des mondes inférieurs. (…) « L'intensité de cette félicité est la principale caractéristique de la vie céleste. Non seulement le mal et la souffrance y sont, par suite de la nature des choses, impossibles, non seulement l'homme n'est environné que de créatures heureuses, mais ce monde 29

Ce monde est généralement appelé par les théosophes "Dévachan", ce qui signifie littéralement la région brillante ; il est aussi désigné en sanscrit par le mot devasthan, ou la région des Dieux ; c'est le Svarga des Hindous, le Sukhavati des Bouddhistes, le Ciel des Zoroastiens, des Chrétiens et Mahométans. Le principe fondamental du monde céleste est d'être un monde de pensée.

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est celui dans lequel l'homme est destiné à jouir de la plus haute félicité spirituelle dont il est capable, celui où les aspirations sont comblées. (…) « Diverses tentatives ont été faites pour décrire le monde céleste, mais chacune d'elles a échoué parce qu'il est par nature indescriptible au moyen du langage physique. (…)

* La préparation de sa prochaine incarnation. « Pendant sa vie de purification sur le plan astral, la partie inférieure de sa nature a été rejetée ; il ne lui reste plus que les pensées les plus nobles, les aspirations les plus élevées et les plus altruistes qu'il entretient pendant sa vie terrestre. (…) « Dans le monde astral, il peut avoir eu une vie assez agréable. … Mais dans le monde céleste, il récolte les résultats de ses pensées et sentiments altruistes seulement ; la vie du monde céleste ne peut donc être que félicité. Comme l'a dit un Maître, le monde céleste "est la terre où il n'y a ni larmes ni soupirs ; où il n'y a pas de mariage libre ou forcé ; et où le juste réalise pleinement sa perfection". (…) « L'homme qui pendant sa vie terrestre n'a prêté attention qu'aux choses physiques dispose d'un nombre restreint de « fenêtres » pour regarder le monde qui l'entoure maintenant. Au contraire, l'homme qui est intéressé aux arts, à la musique, à la philosophie, a accès à une source infinie de réjouissance et d'étude. Les bénéfices qu'il en retire ne sont limités que par son propre pouvoir de perception. (…) « Dans le monde céleste, tout ce qui a quelque valeur dans les expériences morales et mentales du Penseur pendant la vie qui vient de finir est mis en oeuvre, médité, et graduellement transmué en facultés morales et mentales définies, que l'homme emportera avec lui dans sa prochaine incarnation. Il n'incorpore pas au corps mental la mémoire du passé, car le corps mental est destiné à périr. La mémoire du passé fait partie du Penseur lui-même, qui a vécu ce passé et qui survit. Mais le s ré s ultat s d e l' ex pé rie nc e so nt tr a ns for m é s e n ca p acité s, de sorte que si un homme a étudié profondément un sujet, il en résulte la formation d'une faculté spéciale lui permettant de s'assimiler aisément ce sujet lorsqu'il lui sera présenté dans une prochaine incarnation ; il naîtra avec des dispositions particulières pour cette étude et réapprendra très rapidement. (…) « Tout ce à quoi nous avons pensé sur la terre est utilisé dans le monde céleste ; toute aspiration est muée en faculté ; tous les efforts stériles deviennent des pouvoirs et des capacités ; les luttes et les insuccès réapparaissent comme matériaux qui servent à façonner des instruments de victoire ; l'erreur et l'affliction brillent comme des métaux précieux qui vont servir à faire des volitions sages et bien dirigées. Les projets de bonnes actions pour lesquels le pouvoir et l'adresse nous ont manqué dans le passé, sont exprimés en pensée, représentés, pour ainsi dire étape par étape, et les pouvoirs nécessaires sont développés sous forme de facultés mentales qui seront mises en jeu dans une vie terrestre future. Dans le monde céleste, comme l'a dit un Maître, la personnalité rassemble "seulement le nectar des qualités et de la conscience morale de chaque personnalité terrestre". (…)

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* La vie mentale est beaucoup plus près de la réalité que la vie des sens. « Certaines personnes croient que la vie de l'homme ordinaire dans le monde céleste inférieur n'est que rêve et illusion, que lorsqu'il s'imagine heureux au milieu de ses amis et de sa famille, ou en train d'exécuter ses projets avec succès, il est victime d'une illusion cruelle. (…) « Il est bien évident que l'homme ordinaire se fait des choses pendant sa vie terrestre une conception très imparfaite et inexacte sur beaucoup de points. Par exemple, il ne sait rien des forces éthériques, astrales et mentales qui agissent dans toutes les choses qu'il voit, et qui en réalité forment la partie la plus importante de ces choses. Sa conception est limitée à cette faible portion des choses que ses sens, son intellect, son éducation, son expérience lui permettent d'apprécier. Il vit donc dans un monde qui est dans une large mesure sa propre création. Il ne comprend pas que le monde lui apparaît ainsi parce qu'il ne connaît rien de mieux. Ainsi, à ce seul point de vue, la vie physique ordinaire est au moins aussi illusoire que la vie du monde céleste, et si l'on y réfléchit, on s'apercevra bien vite qu'elle est beaucoup plus illusoire. (…) « Si nous sentons la vie terrestre céleste irréelle quand nous en entendons terrestre de son centre, sous l'influence contemplons la vie du monde céleste de maya ou illusion particulière. (…)

réelle, et si nous croyons la vie du monde parler, c'est que nous contemplons la vie de toutes ses illusions, tandis que nous l'extérieur, momentanément libérés de sa

« Le m onde c él est e n' e st e n a uc une faç o n u n rêv e o u u n r efuge de l'oi siv eté . Au contraire, c'est une région, ou plutôt une condition d'existence dans laquelle le mental et le cœur se développent à l'abri de la matière grossière et des soucis triviaux, où des armes sont forgées pour les luttes de la vie terrestre, où enfin les progrès futurs se préparent. (…) « Il est sans doute difficile sur le plan physique de réaliser le caractère créateur des pouvoirs exercés par le Penseur revêtu de son corps mental, au lieu d'être comme dans le corps physique. Sur la terre, l'artiste peut créer des visions de beauté exquises, mais lorsqu'il cherche à les reproduire au moyen des matériaux terrestres, il est loin de s'approcher de ses conceptions mentales. Dans le monde céleste, tout ce que l'homme pense est aussitôt reproduit en formes, au moyen de la matière subtile qui est la substance du mental lui-même, le milieu dans lequel le mental travaille normalement lorsqu'il est libre de toute passion, la matière qui répond à toute impulsion mentale. Ainsi la beauté de ce qui entoure l'homme dans le monde céleste est à la mesure de sa propre énergie mentale. (…) »

*

Les rêves peuvent nous instruire sur le devenir de nos proches disparus. Pour la majorité qui n’a pas la vision de l’astral et qui ne veut pas recourir à un médium (ce qui est préférable dans la plupart des cas), le rêve apporte parfois des renseignements sur le devenir de leurs proches qui sont de l’autre côté du voile, sans être, bien entendu, des preuves scientifiques. Mais s’ils ont un impact positif et permanent, n’est-ce pas déjà un pas dans la bonne direction pour se libérer du doute ? Par exemple, cette personne anonyme parlant de ses rêves :

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« Peu de temps après le décès de ma mère, j’eu un rêve très marquant et persistant des années après, où je la voyais par la porte vitrée d’un ancien wagon de chemin de fer, dans une ambiance grise et brumeuse. Elle n’était pas triste, mais un peu somnolente comme lors d’un voyage un peu monotone. Quelques mois après ce rêve, j’en eu un autre où elle était étendue mais bien éveillée sur une couchette, dans une cabine de bateau. Le soleil pénétrait par le hublot, et une grande joie régnait. Ce rêve, comme le précédent, dépassait en netteté, impression et compréhension mes rêves ordinaires. L’interprétation s’imposa à moi avant même d’être réveillé, sans que j’ai besoin de réfléchir au sens des symboles : le premier rêve correspondait à la phase intermédiaire avant le passage dans le monde de l’astral, où elle ne faisait que transiter, pour aller vers un monde mental encore plus radieux. Ayant consacré sa vie à la recherche de la connaissance, je me souviens qu’elle me disait vouloir aller après sa mort, directement sur le plan spirituel sans s’attarder dans l’astral. » * Une magnifique synthèse de ces mondes subtils est donnée par le Jnanavatar (incarnation de la Sagesse) Sri Yukteswar, lors de sa rematérialisation devant Paramhansa Yogananda. Il lui raconte le monde astro-mental (dénommé simplement astral) où il vit et tel qu’il le connaît réellement. 30 « Les écritures enseignent, poursuit Sri Yukteswar, que Dieu a revêtu l’âme humaine de trois enveloppes successives : le corps causal, tissé d’idées ; le corps astral subtil, siège du mental et de la vie de l’affectivité ; enfin le corps physique grossier. Sur terre, l’homme est équipé d’un appareil sensoriel, lequel correspond, chez l’être astral, à la conscience, à l’affectivité, dans un corps formé de « grain de vie ». L’être causal se meut au pays fortuné des idées. Mon œuvre me met en contact avec les êtres de l’astral qui se prépare à pénétrer dans l’univers causal31. Il existe une infinité de planètes peuplées d’êtres astraux, explique le Maître. Pour voyager d’un monde à l’autre, leurs habitants se servent de leurs sens astraux, d’énergies subtiles plus rapides que l’électricité ou les radiations invisibles. L’univers astral, aux formes les plus subtiles de la lumière différenciée, est infiniment plus vaste que le cosmos matériel. Le monde physique tout entier est suspendu comme une petite cabine de matière solide, à l’aéronef géant de l’univers astral. Nombreuses sont les galaxies matérielles, qui se résolvent en poussières d’étoiles, mais plus nombreuses encore sont les galaxies de l’astral, dont les systèmes solaires ont des planètes incomparablement plus éblouissantes que les nôtres ; à l’aube leurs soleils s’épanouissent en mille aurores boréales aux yeux émerveillés de leurs habitants. Le jour et la nuit y sont plus longs que sur terre. Le monde astral est infiniment beau et pur, incomparablement mieux organisé. Il n’y existe ni étendues désertiques, ni planètes inhabitables. Les fléaux terrestres : mauvaises herbes, microbes, insectes ou serpents y sont inconnus, ainsi que les différences de climat, de saison ; un éternel été y règne, tempéré par des averses aux millions de gouttes multicolores, des chutes de neige d’une blancheur éblouissante ; lacs d’opale, mers lumineuses, rivières couleurs arc-en-ciel embellissent leur paysage. L’univers astral ordinaire, mais non le monde supérieur d’Hiranyanloka, est peuplé de millions d’âmes humaines venues plus ou moins récemment de la Terre, ainsi 30 31

Autobiographie d’un Yogi, chapitre cité. Les mots-clés en gras ont été ajoutés pour faciliter une lecture thématique. Le causal est la partie supérieure, sans forme, du monde mental.

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que de myriade d’autres êtres : poissons, animaux, fées, sirènes, nains, gnomes, demidieux ou esprits résidants en différentes planètes astrales, suivant les nuances de leur karma. Des zones entières y sont dévolues aux esprits, bons ou mauvais ; les premiers peuvent se déplacer librement d’une zone à l’autre, tandis que les seconds sont strictement confinés dans la leur (…) Le cosmos astral étant plus naturellement en harmonie avec la perfection divine, chaque chose est créée directement par la volonté divine, indirectement et partiellement par celle de l’être astral. Celui-ci possède la faculté de moduler la forme ou perfectionner la beauté de tout ce que le Seigneur a déjà créé, car il a donné à ses enfants de l’astral le privilège de pouvoir modifier à volonté leur cosmos. Ainsi sur terre, la matière solide et transformée par un processus chimique, tandis qu’un acte de volition suffit pour changer en liquide, en gaz ou en énergie la matière du monde astral. (…) L’humanité est assombrie par la guerre sur terre, sur mer, et dans les airs. Le monde astral au contraire est celui de l’harmonie, de l’égalité. L’être astral matérialise ou dématérialise son corps à volonté. Fleurs, poissons ou animaux peuvent s’y transformer temporairement en homme ou prendre n’importe quelle forme. Tous les habitants de l’astral communiquent aisément entre eux sans aucun appareil (…) Nul ne naît de femmes ; les enfants sont directement matérialisés par l’être astral, grâce à sa volonté cosmique, et se condensent en une forme astrale définie. Les âmes récemment privées de corps (morts) sont attirées dans un « foyer » astral par ses affinités morales ou spirituelles. (…) Le corps astral se modèle exactement sur la forme physique de la dernière incarnation dans les mondes de la matière. L’être astral conserve l’apparence qu’il avait dans sa jeunesse, lors de son ultime naissance terrestre (…) Les amis des vies passées se retrouvent dans le monde astral, poursuivi la belle voix de mon gourou, aux accents de flûte. Ils s’enivrent d’amitié éternelle, ayant enfin acquis la certitude que l’amour est indestructible, ce dont ils ont tant de fois eu l’occasion de douter lors des désespérantes séparations terrestres. L’intuition de l’être astral perce le voile séparant son monde du monde terrestre pour observer les activités humaines, mais l’homme sur terre ne peut voir l’astral que si son sixième sens est en voie de développement. Des milliers d’êtres humains ont ainsi des brèves entrevision de l’astral. Les légumes tissés de rayons lumineux, abondent sur le sol astral. L’être astral absorbe des légumes et un nectar qui jaillit en glorieuse cascade de feu, ou qu’il puise dans les cours d’eau de son univers. (…) De même que, sur Terre, l’image invisible de personnes éloignées peut être tirée de l’éther et rendue visible par un appareil de télévision, pour se dissoudre de nouveau dans l’espace,… L’habitant d’une planète astrale y matérialise l’idée-forme de légumes astraux, créée par Dieu, qui flotte dans l’éther. Par un processus identique l’imagination exubérante de cet être créé des jardins de fleurs bigarrées aux mille fragrances insoupçonnées pour les dissoudre ensuite dans leur irréalité. (…)

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L’être astral, affranchi des liens terrestres, rencontre dans les différents secteurs de son univers une infinité d’êtres chers acquis au cours des différentes incarnations humaines : pères, mères, épouses, maris ou ami. (…) L’être astral vit beaucoup plus longtemps que nous ; converti en temps terrestre, la durée de vie serait de cinq cents à mille ans. Les visit eu r s p a ss a ge rs d u m o nd e ast ra l y séjournent plus ou moins longtemps, suivant le caractère de leur karma physique, lequel les refoule vers la terre dans les délais prescrits. Au moment de rejeter son corps de lumière, l’ ê tre a st ral n’ est j a mai s e n pr oi e aux a ffr es de l a m ort . Néanmoins, certains d’entre eux éprouvent de l’inquiétude à la pensée d’échanger leur enveloppe astrale contre la causale, plus subtile. Le monde astral est exempt de morts accidentelles, de maladie, de la vieillesse. Ces trois fléaux son spécifique à la Terre, où l’homme ne se connaît en somme qu’en tant que corps physique, lequel doit exclusivement son existence à l’air à la nourriture et au sommeil. (…) Un homme s’identifie avec son corps physique seize heures par jour environ. Pendant le so m me il av ec r êve , il émigre dans son corps astral, créant sans effort les objets à la manière de l’être astral. Dans le s o m mei l p ro fo nd dépourvu de songes, il transporte le sens de sa conscience, ou sens du moi, dans le corps causal ; seul, ce sommeil-là est réconfortant. Dans les songes, le dormeur est en contact avec le corps astral : ce sommeil n’est pas entièrement reposant.(…)

…Suit une description de la vie dans le monde causal. Ces quelques extraits montrant le monde astro-mental donneront peut-être envie au lecteur de lire la vingtaine de pages consacrées à ce sujet dans l’ouvrage cité. Les mécanismes de mort du corps mental, le passage dans le monde causal, puis le retour dans un corps physique dépassent le cadre limité de ce texte. 32 Ces trois morts ou passages de la personnalité donnent ainsi l’éclairage du mot trépassé : qui passe trois fois 33

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À quoi servent la Mort et l’existence terrestre ?

A 32 33

près ces descriptions, même succinctes des mondes subtiles, la mort ne prendt-elle pas tout son sens et toute sa relativité ? L’absurdité sinon de la mort, de certaines morts comme celles des

Lire : Arthur E. POWELL, Lieutenant-Colonel, LE CORPS MENTAL, LE CORPS CAUSAL. Les éditions Adyar, Paris, 1928. Origine du XXIIe siècle

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enfants en particulier fait partie de ces interrogations sur le sens de l’incarnation et de la mort. Ce point de vue est plus spécifique à la civilisation matérialiste occidentale si l’on veut bien prendre le recul nécessaire pour l’observer. La réponse philosophique est pourtant simple et devient une réponse expérimentale pour celui qui s’engage sur le chemin de la connaissance de Soi ; mais c’est un autre sujet. Sans entrer dans un domaine trop long, le corps physique pendant toute l’existence terrestre, a une réelle utilité pour le développement de la Personnalité. Mais une identification trop forte au corps matériel empêche la Personnalité, le Penseur de continuer son chemin de progrès. Alors la mort le libère de cette identification qui le paralyse. Les textes précédents ont fait largement allusion au travail qui continue à s’effectuer dans les mondes astral et mental, de purification et de préparation. « La Loi de Mort est le facteur qui commande sur le plan physique. L'une des méthodes fondamentales de l'évolution est de détruire les formes, pour permettre à la vie qui évolue de progresser. » 34 « La destruction de la forme dans la bataille est de si peu d’importance pour ceux qui savent que la réincarnation est une des lois fondamentales de la nature et qu’il n’existe pas de mort. Les forces de la mort circulent aujourd’hui, mais il s’agit de la mo rt de l a li bert é, de la mort de la li br e pa ro le , de la mort d e l a li bert é d’act io n de l’homme, de la m ort d e la v érit é et des v ale ur s sp ir itu ell es sup éri e ur es . Ces dernières sont des facteurs vitaux de la vie humaine ; la mort de la forme physique est un facteur négligeable par rapport à eux, facilement redressé par la méthode de la renaissance et d’une n o uve lle o cc asi o n o ffe rte . »35

La Mort que nous voyons trop comme une fin, n’est donc qu’un passage. L’existence terrestre, qu’un moyen pour l’individu de faire des expériences et d’élargir sa conscience, selon l’expression occulte : « Le corps est de champ de bataille de l’Âme. L’Âme est le champ de bataille de l’Esprit. » En résumé : « … sur les deux aspects de la mort du corps physique une pensée se dégage, celle de l’intégrité de l’homme intérieur. Il reste lui-même. Il est i nd e mne et s a ns ent rav e s. Il est un agent libre par rapport au plan physique et ne réagit plus qu’à trois facteurs prédisposant : - la qualité de son équipement astral - émotionnelle. - l’état mental dans lequel il vit habituellement. - la voie de l’âme, souvent peu familière, mais parfois bien connu et aimé. « L’i ndivi du alit é n’e st pa s p er d ue . La même personne reste présente sur la planète. Seule a disparu la fraction qui formait une partie intégrante de l’apparence tangible de notre planète. Mais s ubsi ste nt to ut ce qui a été aim é o u haï, ce q ui a ét é uti le à l’huma nit é o u à co n stit ue r u n pa s si f po u r ell e, ce q ui a s erv i la r ace effic ac em e nt a u i ne ffic ace me nt . »36

34 35 36

A.A Bailey, (Ref. Oeuves complètes : 3@569). A.A Bailey, Compilation p. 59 A.A. Bailey, Compilation p. 82

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La réincarnation : un cycle bouclé. Mort physique et renaissance dans un corps astral ; mort astrale et renaissance dans un corps mental ; mort mentale et renaissance dans un corps physique : un cycle de réincarnation est bouclé. On l’aura compris, la « mort » n’est qu’un court passage qui nous mène à des renaissances puis à la réincarnation. « Cette alternance de renaissance astral ou terrestre constitue le sort inéluctable de tout ce qui n’ont pas atteint la libération ».37 (…) commente Sri Yukteswar.

Réincarnations et Résurrection : deux événements complémentaires. Il est évident que ces connaissances transmises par la sagesse védantique peuvent mettre à mal les dogmes des Églises occidentales. C’est pourquoi elles ont combattu toutes ces remises en cause de leur autorité usurpée à la Vérité. Jusqu’à nos jours, par exemples, des ecclésiastiques partent en croisade contre la notion de Réincarnation en voulant l’opposer à la Résurrection. Mais Réincarnations et Résurrection sont deux événements complémentaires, dont le second ne se produit qu’une seule fois. (Lire notre autre article : RÉINCARNATION ET RÉSURRECTION) 38

Avant la Mort, nous vivons dans la peur ; pendant, la Mort se réduit à un court passage indolore ; après, nous vivons dans un monde familier où nous passons généralement plus de temps que sur terre. Puis le cycle de la Vie recommence, jusqu’au jour où nous serons libres de ne plus revenir et jouirons de l’Immortalité de l’Esprit, en gardant toute notre intégrité. Ce travail est éternel.

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Perspectives de la future culture de la Mort.

D

ans les 100 à 300 prochaines années, que peut on espérer de la culture de la Mort dans nos civilisations occidentales ? D’ici quelque siècle, l’enseignement ésotérique annonce que la nouvelle Culture aura modifié l’ancienne conception de la Mort de manière scientifique. Des pionniers, 37

Suit l’intéressante explication en détail de la différence entre les renaissances sur terre et dans le monde astral et causal. Voir le passage de l’Autobiographie d’un yogi, p.416. La libération, cet état où le Maître de la Sagesse a la conscience cosmique, est un autre sujet. (Cf . A.A. Bailey, œuvres complètes tome1) De plus, ces quelques extraits de descriptions du monde astral, sont complétés d’autres aspects de philosophie védantique que le lecteur lira avec intérêt dans l’autobiographie. 38 Pierre LE MASCHERE, RÉINCARNATION ET RESURRECTION, Définitions pour démêler les fils. Librement téléchargeable à : http://www.scribd.com/doc/15587279/REINCARNATION-ET-RESURRECTION

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plus ou moins conscients ou des connaissants, en témoignent comme nous l’avons évoqué au cours de notre réflexion. L’important ne sera-t-il pas que l’Humanité dans une très large part ait atteint ce point de conscience et de reconnaissance de l’illusion de la Mort et de la continuation de l’activité de l’individu dans d’autres mondes plus réels ? En quels termes l’ésotérisme parle-t-il de l’avenir ? Parmi les nombreuses annonces sur le sujet, relevons quelques points positifs auxquels aspirent une très grande partie de l’Humanité et prédits par l’ésotérisme, même s’ils peuvent sembler aujourd’hui incompréhensibles ou aléatoires ; à chacun d’en juger.39 - Le règne de la peur de la Mort est près de la fin. « Le règne de la peur de la mort est près de la fin et, bientôt, nous entrerons dans une période de connaissance et de certitude qui chassera toute peur. Pour éliminer la peur de la mort, il faut élever le sujet sur un plan plus scientifique et enseigner à mourir scientifiquement. » (…) « L'une des actions initiales, à la réapparition du Christ et de la Hiérarchie, sera d'effacer cette peur particulière et de confirmer dans l'esprit des gens que l'idée d'incarnation et de prise de forme représente la vraie obscurité pour l'esprit divin qu'est l'homme ; c'est la mort et l'emprisonnement temporaire de l'esprit. On enseignera aux hommes que l'évolution est en soi un processus initiatique, conduisant d'une expérience de vie à une autre… »

- Fêter le départ. « Lorsque la peur de la mort sera, une fois pour toutes, éliminée de la pensée raciale, c'est à ce stade (au cours de la mort du corps éthérique) que les amis et parents du mourant "donneront une fête" pour lui et se réjouiront avec lui de ce qu'il abandonne son corps.»

- Entrer dans le domaine des certitudes. « On verra sortir du domaine des questions et entrer dans le domaine des certitudes le fait que l'existence persiste et qu'elle est éternelle. Nul ne mettra en doute que lorsqu'un homme a rejeté son corps physique, il est encore une entité vivante et consciente. On saura qu'il poursuit son existence dans un royaume situé à l'arrière-plan du plan physique. On saura qu'il est encore vivant, éveillé, et qu'il se rend compte. » « Cette connaissance résultera des facteurs suivants : a. A l'intérieur de l'œil physique des êtres humains, il se développera un pouvoir... qui révélera le corps éthérique... On verra que les hommes occupent ce corps. b. Certaines personnes ont le pouvoir de se servir du "troisième oeil réveillé à nouveau". Leur nombre croîtra et démontrera l'immortalité, car elles verront avec facilité l'homme qui s'est dépouillé de son corps éthérique aussi bien que de son corps physique. c. Une découverte dans le domaine de la photographie prouvera la survie. d. Les trépassés finiront par se servir de la radio et par établir des communications que l'on pourra réduire à l'état de vraie science. e. Finalement l'homme se trouvera synchronisé avec une perception et un contact qui lui permettront de voir à travers. Cela révélera la nature de la quatrième dimension, et 39

A.A Bailey, Compilation, p. 79, p.146 ; A.A. Bailey (Ref. Oeuves complètes : 14@183 et 17@413).

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fo ndr a le m o nd e s ubj ecti f et le m o nd e o bj ecti f e n un s e ul m o nd e no uv ea u. La mort cessera d'inspirer la terreur, et l'on verra disparaître cette crainte particulière. »

- La continuité de conscience entre les mondes physique et astral. « Avec le temps, avant même la fin du prochain siècle, la mort sera considérée comme n'existant pas, au sens où on l'entend actuellement. La co nti nuit é d e co ns cie nc e sera si développée et un si grand nombre d'individus de type élevé fonctionneront simultanément dans les deux mondes, que l'antique peur disparaîtra. (…) « C'est déjà fait dans une large mesure quant au plan éthérique et au plan physique dense. L'unification doit se faire maintenant entre le plan astral et le plan physique. Elle se réalise grâce au travail des chercheurs dans toutes les branches de la vie et de la pensée » (…)

- Une technique pour mourir. On lira le rapport des témoins qui ont vu mourir Paramhansa Yogananda dans l’Autobiographie d’un yogi. Cette façon de mourir résulte d’une technique encore secrète aujourd’hui pour des raisons de manque de développement métaphysique des individus. (Se reporter à la note 10 précédente). « Il y a une technique pour mourir comme il y en a une pour vivre, ignorée de presque tout l'Occident et en grande partie aussi de l'Orient, à l'exception de quelques centres de Connaisseurs. » (…)

L’observateur impartial peut constater que cette nouvelle culture de la Mort est déjà en train de naître. L’Orient et l’Occident échangent leurs savoirs. Le matérialisme, un temps utile, se fracasse sur les impasses de nos civilisations qui ont rejeté le sens métaphysique de la vie. Récapitulatif des Références, en notes40

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Récapitulatif des Références principales. A. A. BAILEY, LA MORT, LA GRANDE AVENTURE, compilation, Association Lucis Trust, Genêve, 1989. Une recherche thématique peut également être faite sur l’ensemble de l’œuvre, téléchargeables gratuitement en livres électroniques : séparément : http://miroir.urobore.net/index.php/2006/04/20/13-bibliotheque-esoterique-et-occulte-en-ligne-ouvrages-en-telechargement#b Ou globalement : http://www.megaupload.com/?d=avgtzs5m C.W. LEADBEATER , L’AUTRE CÔTÉ DE LA MORT, Les éditions Adyar, Paris, 4e edition, 1963. téléchargeables gratuitement en livres électroniques (fac similé) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205668q/f2.image.pagination.r=.langFR.swfv Pierre LE MASCHERE, RÉINCARNATION ET RESURRECTION, Définitions pour démêler les fils. Librement téléchargeable à : http://www.scribd.com/doc/15587279/REINCARNATION-ET-RESURRECTION Arthur E. POWELL, Lieutenant-Colonel, 4 tomes : LE DOUBLE ETHERIQUE, LE CORPS ASTRAL, LE CORPS MENTAL, LE CORPS CAUSAL. Les éditions Adyar, Paris, 1928. Toujours réédités et téléchargeables gratuitement en livres électroniques : http://terrenouvelle.ca/telecharger_auteurs.php#Powell Paramhansa YOGANANDA, AUTOBIOGRAPHIE D'UN YOGIS, Adyar, Paris, 1955 Paramhansa YOGANANDA, KARMA & REINCARNATION, compilation en anglais, Crystal Clarity Publishers, Canada, 2007

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Terminons par quelques pensées qui peuvent servir de point de départ à une investigation personnelle, nourrie des extraits cités tout au long de cet essai et d’autres textes que trouvera le lecteur.

Pensées éclairées sur la Mort. En considérant et méditant ces quelques descriptions précédentes, on parvient à remplacer les doctes banalités, non étayées, sur la mort, par les pensées éclairées suivantes :

La Mort n’existe pas. La Mort est un phénomène très court. Nous ne sommes jamais seuls. Nous retrouvons les êtres chers dans notre vie astro-mentale La Vie continue après que nous ayons quitté le corps. Les re-naissances succèdent aux morts. Des Connaissants sont revenus pour nous parler de l’au-delà. Il n’y a ni Purgatoire, ni Enfer. Les matérialistes se réconcilieront avec la Mort grâce à la Science future. Les mondes au-delà du voile sont de plus en plus lumineux et heureux. La vie astro-mentale est plus réelle que le vie physique. La peur de la Mort se dissipe avec la conception de la Réincarnation. La peur de la Mort disparaîtra avec la continuité de conscience. La future culture méta-physique effacera l’illusion de la Mort. « Le corps est de champ de bataille de l’Âme. L’Âme est le champ de bataille de l’Esprit. »

…Alors la Mort nous communiquera le vrai Sens de la Vie. ***

Adresse :

pierrelemaschere@gmail.com

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