Le Décolletage et industrie N°249

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No 249- Mai-Juin 2016 - 5 euros

Luxe : nouvelles opportunitÊs pour la filière ...........................................4 à 17

Dossier Comment valoriser les savoir-faire français â—?

........................................................8

Lunetterie, horlogerie, maroquinerie et bijouterie : ĂŠtat du marchĂŠ en France ..............................................11 Ă 14

A Genève, le salon dĂŠdiĂŠ Ă l’horlogerie fait le plein ......................................................16

Echos de la vallÊe de l’Arve Les consÊquences du refus de la taxe transport �

..............................................18 Ă 21 â—? Vie des entreprises Des connecteurs fabriquĂŠs en Haute-Savoie sur... Mars ..............................24

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Inscription à la Commission Paritaire des publications et Agences de Presse n° 0217T82916 Dépôt légal 469 ISSN : 0751-6193 Rédacteur en chef :

Samuel Thomas Rédacteur :

Jérôme Meyrand Tél. 04 50 07 31 96 redaction@ledecolletage.com

Dossier luxe ................................... 4 à 17

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Les conséquences du refus de la taxe transport .. 18 Interview : « Cette taxe est une entrave à la compétitivité des PME » .................. 20 et 21

Le Décolletage

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Les mutations des industries fragilisent les savoir-faire ................................................. 6 Vers une reconfiguration de l’écosystème de la filière

Imprimerie :

La lunetterie : un marché devenu mature .......... 11 L’horlogerie : un marché en forte croissance ...... 12 Bijouterie : un savoir-faire prisé par les grandes marques ................................. 13 La maroquinerie : un secteur en pleine croissance

S.A. Presse Flamande Rue du Milieu - B.P. 139 59523 Hazebrouck Cedex Les manuscrits non insérés ne peuvent être rendus Imprimé en France

Le salon EPHJ enquête sur les jeunes ................ 16 En Espagne, Nat Vidriera travaille pour les grandes marques de parfums .............. 17

.............................................................. 8 à 10

.................................................................... 14 La profession en panne de techniciens .............. 15

iMX de Mitsubishi, une fraise indexable avec les qualités d’une monobloc ..................... 28 L’usinage des matières réfractaire facilité avec la fraise céramique Mitsubishi .................. 30 Euromac, des activités au beau fixe depuis le Simodec .......................................... 31 Iscar élargit sa gamme Swisscut Innova ............ 32

Au calendrier Dynamisme sans faille au salon Siams .............. 33


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DOSSIER

Pérenniser les savoir-faire dans le haut de gamme H

savoir-faire français reste prisé par les grandes marques. Et enfin, la maroquinerie, en croissance grâce à l’engouement pour le Made in France. Rendez-vous genevois de la haute précision, qui consacrera à Palexpo une large place à l’industrie horlogère, le salon EPHJEPMT-SMT ouvrira ses portes le 14 juin, réunissant des entreprises de sous-traitance spécialisées dans l’horlogerie-joaillerie, les microtechniques et le médical. Dans le cadre du salon, les organisateurs ont réalisé un sondage sur le recrutement dans le secteur industriel suisse, à forte dominante horlogère, que nous vous dévoilons dans ce dossier.

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orlogerie, maroquinerie, lunetterie, bijouterie. Si la croissance du marché mondial du luxe s’est mise à ralentir, dès 2014, le secteur reste porteur et permet à ses sous-traitants de réaliser des marges plus confortables qu’ailleurs. S’appuyant sur l’étude très complète du cabinet d’audit et de conseil Mazars, ce dossier permet de dresser un tour d’horizon des attentes et perspectives de l’ensemble des acteurs de la filière. Passé à la loupe par le spécialiste en expertise globale, quatre sous-secteurs du luxe ont attiré notre attention. La lunetterie, un marché devenu mature. La fabrication de composants horlogers en... France. La bijouterie, dont le

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ANALYSE

Les mutations des industries fragilisent les savoir-faire Les mutations des industries de la mode et du luxe : quels impacts sur les savoir-faire ? Et quelles orientations pour la filière ? u-delà des perspectives de marché, l’intérêt pour les ressources et les compétences mobilisées dans les chaînes de valeur et les activités est déterminante pour appréhender la performance des entreprises. Dans un marché tourné pour l’essentiel vers l’offre, les acteurs des industries de la mode et du luxe ne font pas exception et portent une attention forte aux savoir-faire qui contribuent largement à leur développement et à leur réputation. Loin d’être un patrimoine immuable, la cartographie des savoir-faire fait émerger de multiples problématiques susceptibles de fragiliser, à plus ou moins à brève échéance, les acteurs et les chaînes de valeur des industries de la mode et du luxe en France.

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La représentation de la chaîne de valeur pour chaque sous-secteur permet de distinguer les différents maillons, les activités, les savoir-faire et de positionner les acteurs et les mutations en cours. L’analyse des sous-secteurs révèle plusieurs problématiques stratégiques. Une déstructuration de la chaîne de valeur. La fragmentation des chaînes de valeur entraîne des déséquilibres dans les rapports de force entre les acteurs et une répartition parfois inéquitable de la valeur. Cette nouvelle donne fait évoluer les pratiques et génère des enjeux de transformation pour les acteurs. Les savoirfaire, qui sont des agencements contingents à chaque sous-secteur

Les acteurs des industries de la mode et du luxe portent une attention forte aux savoir-faire qui contribuent largement à leur développement.

voire entreprise, apparaissent fragiles dans les mouvements reconfigurant la chaîne de valeur, motivés par des enjeux de consolidation et de développement. L’impact sur les savoir-faire n’est pas uniforme : des opérations de sauvegarde à l’initiative de grands groupes permettent de maintenir les traditions, alors que d’autres acteurs semblent plus isolés dans des chaînes de valeur qui promeuvent de nouvelles pratiques et s’internationalisent. Des besoins de financement. Qu’il s’agisse d’accompagner le développement de l’activité (croissance, valorisation de la marque et des savoir-faire…) ou de réaliser des investissements pour développer de nouveaux produits, se doter d’équipements, mettre en œuvre de nouvelles unités de production ou renforcer ses parts de marché, les enjeux financiers sont des problématiques récurrentes. Les opérations plus complexes (transmission, collaboration avec les grandes maisons

ou rapprochements) génèrent également des besoins de financement, les acteurs peinant à trouver les ressources nécessaires. L’“atelier” reste la forme organisationnelle historique, mais les évolutions de l’environnement soulèvent de multiples problématiques pour dépasser le cadre artisanal, tout en préservant les savoir-faire. Le développement de nouvelles organisations du travail. Pour répondre aux exigences du marché, les acteurs des différents sous-secteurs sont amenés à faire évoluer leurs organisations. L’étude a permis de caractériser plusieurs enjeux : la recherche de la taille critique pour répartir les compétences sur différents artisans, le maintien et développement de la capacité de production, la mise en place de la polyvalence des artisans dans les ateliers pour faciliter la réactivité, la mise en place de dispositifs d’apprentissage… La culture de la coopération. La

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collaboration entre les acteurs (pour un maillon donné, entre les maillons et globalement sur l’ensemble de la chaîne selon les soussecteurs) est insuffisante à l’échelle du territoire, d’un métier, ou entre les parties prenantes (entreprises-ateliers et acteurs de l’écosystème). Or la préservation des savoir-faire et l’innovation se nourrissent de projets partagés et transversaux sur les territoires. L’écosystème joue un rôle déterminant dans la valorisation des savoir-faire. Les organisations professionnelles, les pouvoirs publics et les acteurs sur les territoires contribuent à la valorisation des savoir-faire. Trois grands enjeux caractérisent l’écosystème. La représentation des sous-secteurs résulte de l’histoire et appréhende mal les défis de la filière. La multiplicité des structures, la lisibilité limitée des objectifs, des offres et des services mais également des modes opératoires réduit l’impact sur la filière et ses adhérents, malgré des initiatives et des réalisations reconnues. Les acteurs des différents soussecteurs disposant de ressources limitées sont en quête d’une approche partenariale dans leurs relations avec les tiers qu’il s’agisse d’être accompagné dans le développement ou de faciliter les échanges intersectoriels sur un territoire donné (approche de type cluster). Enfin, les groupes et les maisons disposent de moyens pour faire valoir les savoir-faire. Audelà des marques établies, les acteurs de la filière ont un rayonnement à étendre pour faire connaître leurs métiers. A l’échelle nationale, la pérennité de ces traditions nécessite également de valoriser les métiers de la main pour susciter des vocations et promouvoir des talents et de nouvelles perspectives de créativité. Source : cabinet Mazars


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ANALYSE

Vers une reconfiguration de l’écosystème de la filière Les savoir-faire des industries de la mode et du luxe constituent un patrimoine à valoriser porteur d’innovations. ’appuyant sur ces différentes problématiques, les orientations pour la filière mode et luxe constituent des pistes de réflexion à instruire, c’est-à-dire à inscrire dans les politiques publiques concernées en distinguant l’action à l’échelle locale et nationale. En d’autres termes, par opposition aux recommandations formulées au niveau de chaque sous-secteur, ces orientations visent à identifier les grandes logiques d’actions nécessaires à la pérennisation des savoir-faire dans les industries de la mode et du luxe.

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La représentation des sous-secteurs sous la forme de chaînes de valeur rend compte des mouvements stratégiques (disparition de maillons, consolidation, rachats…). Elle permet également de positionner les acteurs sur les processus, les activités et d’évaluer l’impact sur les principaux savoir-faire. Dans ce contexte, deux orientations stratégiques émergent pour sauvegarder et développer les savoir-faire. Des outils de financement dédiés à la filière. Le développement et la capacité à mobiliser des outils de financement spécifiques à la filière ont pour ambition d’intervenir auprès des acteurs et faire face avec réactivité aux difficultés et aux enjeux de développement dans une approche partenariale. En appréhendant la dispersion et les difficultés d’accès aux outils, un tel cadre permet de bâtir des outils financiers adaptés : à titre

La garantie de hauts niveaux de qualification au sein des entreprises de la filière est un préalable pour pérenniser les savoir-faire mais également innover.

d’exemple, des solutions financières pour la gestion de trésorerie (affacturage, reverse factoring…), ou des montages des hauts de bilan pour accompagner le développement ou conforter l’indépendance des acteurs. Des structures assurant l’incubation et l’essor de nouveaux acteurs détenant des savoir-faire innovants ou reconnus. Les industries de la mode et du luxe ne bénéficient pas d’un accompagnement à la hauteur du patrimoine présent sur le territoire et du potentiel de savoirfaire. La construction de structures d’accompagnement poursuit plusieurs objectifs, en particulier : la constitution de pépinières pour innover, une mise à disposition d’équipements, d’outils et de compétences, un développement de l’intérêt pour les métiers de la main, une valorisation du patrimoine et une attractivité accrue pour les territoires et des retom-

bées économiques, sociales et culturelles. Au-delà du cadre stratégique qui fournit les ressources pour développer les savoir-faire, l’organisation joue un rôle déterminant pour combiner les ressources et les compétences et mettre en avant les savoir-faire dans la gestion des opérations au sein de la chaîne de production. Les orientations concernant l’organisation distinguent trois logiques. La formation et la transmission des qualifications. Les savoirfaire renvoient à des situations qui mobilisent d’abord la maîtrise de qualifications de haut niveau par les artisans. Par conséquent, la pérennité des savoirfaire implique pour chaque soussecteur considéré l’existence de formations adaptées qui assurent une transmission de ces qualifications. Mais au-delà des enjeux de formation propres à chaque métier (certains sous-secteurs ne dis-

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posant plus de formations publiques à l’instar du métier de tailleur pour hommes), il s’agit de promouvoir des formations d’excellence reconnues à l’échelle nationale et internationale. La garantie de hauts niveaux de qualification au sein des entreprises de la filière est un préalable pour pérenniser les savoir-faire mais également innover. La coordination par les qualifications permet de transmettre une culture de l’excellence et de répondre à la forte réactivité requise dans certaines chaînes de valeur. Le développement de dispositifs d’apprentissage. L’intégration de nouvelles compétences au sein des organisations génère des besoins d’apprentissage. Or qu’il s’agisse de la formation initiale ou continue, la filière requiert un cadre pour faciliter l’apprentissage (financement, engagements réciproques des parties…) et ainsi rendre attractif les métiers pour les jeunes, ou encore permettre le


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LUXE développement des compétences et faciliter la polyvalence dans les ateliers. L’élaboration de nouveaux modèles organisationnels. Pour répondre aux attentes des donneurs d’ordre (réactivité, tension sur les prix…), les acteurs interrogés font face à des défis pour rendre plus agile leur organisation. Au-delà des enjeux visant à préserver les savoir-faire (polyvalence, taille critique…), l’approche partenariale à l’échelle des territoires ou entre pairs est un levier pour bâtir de nouvelles formes organisationnelles et valoriser les savoirfaire à l’instar d’initiatives engagées par certains territoires. Elle permet également de développer les parcours de carrière des artisans et de promouvoir leurs compétences et leurs métiers. Les acteurs de l’écosystème

jouent historiquement au travers des fédérations un rôle de représentation des membres. Les mutations des industries de la mode et du luxe ouvrent de nouvelles perspectives. Un effort de simplification pour accroître la qualité de service offerte aux acteurs. L’analyse des sous-secteurs révèle tantôt une dispersion géographique ou des proximités géographiques qui rappellent l’ancrage territorial des savoir-faire. Par ailleurs, les acteurs expriment des attentes fortes vis-à-vis de l’écosystème recherchant un accès facilité et une lisibilité de la valeur ajoutée apportée pour les accompagner dans leurs projets. Pour servir les intérêts de la filière, une reconfiguration de l’écosystème en lien avec les acteurs s’avère déterminant pour répondre aux attentes

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et permet d’impliquer les fédérations, la CCI, pôle emploi, les pôles de compétitivité, les structures d’accueil de type incubateur, les acteurs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ou encore le tissu industriel. Quels que soient les formats, il s’agit de créer les conditions permettant une valorisation partagée des savoir-faire à l’échelle du territoire ou d’un sous-secteur. De la représentation à l’accompagnement. Dans ce cadre, les fédérations et l’ensemble des acteurs de l’écosystème deviennent des partenaires. Il s’agit de s’intéresser autant à l’image et la notoriété du sous-secteur qu’à la gestion des opérations et aux enjeux liés aux savoir-faire. Ce changement de posture réinterroge les formes d’intervention (l’offre et

les prestations) caractérisées par des rôles et des responsabilités plus opérationnels et transversaux auprès des acteurs de la filière et une orientation de l’action tournée “résultats”, contre une approche par les moyens. Le développement d’outils dédiés aux industries de la mode et du luxe. Enfin, l’étude révèle des ruptures sur certaines chaînes de valeur, signifiant la disparition de certains maillons ou une pénurie de compétences – se traduisant par des difficultés de recrutements. Pour appréhender ces enjeux, la mise en place de dispositifs dédiés à l’échelle nationale et/ou locale permet de jouer un rôle de veille, c’est-à-dire d’anticipation ou d’accompagnement concret s’inscrivant dans les politiques publiques. Source : cabinet Mazars

Quelles perspectives à long terme ? Au-delà des problématiques et des enjeux pour pérenniser les savoir-faire, quelles sont les perspectives à long terme pour les soussecteurs étudiés ? L’analyse des industries de la mode et du luxe révèle l’enchevêtrement des activités du luxe et de la mode. Mais l’étude révèle la forte distinction entre ces activités, qu’il s’agisse de l’identité produits, des modèles d’affaires, de la conception, de la production et de la distribution (clientèle, stratégies commerciales…). Si la plupart des marques se positionnent majoritairement sur l’un ou l’autre de ces secteurs, les maisons maintiennent un équilibre entre une logique de création fortement associée au renouvellement des tendances de la mode et le maintien d’une tradition, de codes et d’une histoire caractéristiques du luxe. Une entreprise orientée mode doit se doter d’une organisation agile et très réactive, alors qu’une maison orientée luxe se doit de capitaliser sur ses succès passés. Les (grandes) maisons ont géré la transformation d’un modèle basé sur la commercialisation d’articles de luxe vers un modèle mixte, articulant à la fois les activités du luxe et de la mode. Pour chaque sous-secteur, l’étude du cabinet Mazars porte un regard prospectif sur son évolution. Trois scénarios idéaux-types sont proposés pour permettre d’identifier quelle activité est la plus plausible pour chaque soussecteur. Ces scénarios sont positionnés sur un axe volume-valeur et permettent d’expliciter l’importance des savoir-faire dans le modèle. Dans le scénario maturité du modèle luxe et

La coopétition permet aux acteurs sous-traitants de ne pas être uniquement concurrents.

mode, le développement de la filière reste tiré par les grands groupes et la pérennité de la filière en France et des savoir-faire est assurée par la promotion de pratiques vertueuses, permettant de traiter certaines problématiques, en particulier une répartition plus équitable de la valeur ajoutée sur la chaîne de valeur ou encore des chartes de bonne conduite, limitant le turnover et valorisant le développement des compétences et savoir-faire. Dans le scénario souveraineté de la marque, le développement est tiré par l’attractivité de la marque qui devient première devant l’intérêt pour la qualité des produits et les savoirfaire. Par exemple, dans la phase de conception, les showrooms deviennent la norme devant la pratique des défilés ; les stratégies sont

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globales ou multidomestiques selon les lignes de produits. Dans le dernier scénario, la coopétition permet aux acteurs sous-traitants de ne pas être uniquement concurrents, ni même simplement complémentaires mais bien à proposer une différenciation dans leur offre, dans leur spécialisation technologique ou dans leur savoir-faire organisationnel, qui justifie qu’on fasse appel à eux et qu’on les intègre dans un réseau. Dans cette configuration, les modèles d’affaires s’inspirent de l’économie de la fonctionnalité, et l’organisation de la filière s’inspirent des approches des districts (logique réseau). Source : cabinet Mazars


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La lunetterie : un marché devenu mature En France, les marques françaises se positionnent sur le moyen et le haut de gamme, et le secteur s’est largement industrialisé depuis une vingtaine d’années. La plupart des entreprises ont su répondre à la demande croissante des marques du luxe. e secteur de la lunetterie représente environ 4,7 milliards d’euros et distingue deux activités : l’optique et le solaire. Les marques françaises se positionnent sur le moyen et le haut de gamme (Vuillet Vega et Lafont). Certains acteurs se focalisent sur des marchés de niche au travers d’activités à forte valeur ajoutée à l’instar de la Maison Bonnet pour les lunettes en écailles et corne et de Minima, intégrant des savoir-faire de haute technologie (issus de l’aérospatiale ou de la métallurgie). L’italien Luxottica reste le leader mondial, notamment grâce aux licences pour les montures solaires. En France, le secteur s’est largement industrialisé depuis une vingtaine d’années et la plupart des entreprises ont su répondre à la demande croissante des marques du luxe.

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Les savoir-faire sont pour l’essentiel industriels, les étapes encore manuelles concernent principalement les finitions : polissage, laquage… Comme d’autres soussecteurs, la lunetterie connaît une déstructuration de sa chaîne de valeur. Les marques françaises se concentrent sur la création et sous-traitent quasi-systématique-

(charnières, bas de plaquette…), le secteur bénéficie encore d’un fort ancrage territorial dans le Jura (autour de Morez-Morbier pour les montures métalliques), dans l’Ain (autour d’Oyonnax pour les montures en acétate) et l’Ile-de-France (pour les créateurs). En dépit d’une proximité géographique, les entreprises collaborent peu. Le Jura et l’Ain subissent un certain enclavement et une concurrence forte avec la Suisse pour attirer et retenir les compétences renvoyant à des savoirfaire communs avec l’horlogerie (par exemple, l’usinage, le matriçage…). Enfin, le poids des règlementations en matière de produits de santé inquiète les acteurs Le faible nombre de nouveaux artisans formés fragilisant la pérennité français (normes, part des remdes savoir-faire. © Dori boursements…), et tout particulièrement le projet de loi sur les ment les étapes en aval de la jeunes créateurs (Zadig & Volmutuelles qui orienterait la chaîne. Les sous-traitants se spé- taire, Anne & Valentin, Théo…) consommation sur les produits les cialisent généralement sur un ou confient leurs licences aux sousmoins chers (fabriqués hors de plusieurs maillons (fabrication, traitants français. Pour trouver France). traitement de surface, assem- leur place sur ce marché dominé La souveraineté des marques blage, finitions). L’analyse de la par un acteur bien établi, les enchaîne de valeur a mis en évi- treprises françaises se différen- place les savoir-faire en retrait. dence des opérations de consoli- cient par des produits de haute L’acte d’achat semble en effet se dation afin de proposer une offre qualité ou font le choix d’un posi- justifier d’abord par la griffe. tionnement haut de gamme-luxe Luxottica, leader mondial sur ce globale aux donneurs d’ordres visant un marché de niche et valodomaine, a fait le pari des licences (CTS, TWC L’Amy) ou d’intégrarisant des savoir-faire exceptionet la pertinence de cette stratégie tion entre différents maillons (Nanels : matériaux rares (écaille, mése confirme pour les montures soja). Les produits de série à des tataux précieux…), haute technicité. laires. Dans ce contexte, les entrerifs accessibles sont fabriqués Les acteurs communiquent peu prises françaises devront commuhors de l’Europe et notamment en Chine, générant un manque de sur leurs savoir-faire dans la pro- niquer davantage sur leurs satransparence sur l’origine des motion et la distinction entre les voir-faire et démontrer qu’elles gammes de produits. Cette discré- ont gagné en qualité et en producproduits. tion sur les savoir-faire limite l’at- tivité et respectent les normes entractivité pour les métiers de la lu- vironnementales. L’export peut netterie (polissage, soudure…). également être un moyen de sécuLes enjeux stratégiques Le faible nombre de nouveaux ar- riser les savoir-faire sur le territisans formés fragilisant la péren- toire dans un contexte d’hégéL’hégémonie du groupe italien nité des savoir-faire. monie des marques. Luxottica pèse sur la lunetterie française (licences pour les monMalgré une disparition partures solaires), même si les entre- tielle du tissu industriel, en partiSource : cabinet Mazars tiens indiquent que certains culier sur certains composants

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ANALYSE

L’horlogerie : un marché en forte croissance Face à l’hégémonie de la Suisse, la France s’est focalisée sur le SAV et la fabrication de composants. u niveau mondial, le secteur de l’horlogerie enregistre des taux de croissance conséquents. L’hégémonie de la Suisse est indéniable et le Swiss Made est largement reconnu. Le modèle de distribution est en pleine mutation : les magasins multimarques laissent place à l’ouverture de magasins en propre des marques. Largement occupée par les grandes marques, elle laisse peu de places aux entreprises émergentes. On constate également une augmentation du rythme des collections et une réduction du cycle de vie des produits.

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Dans ce contexte, la France s’est focalisée sur le SAV et la fabrication de composants. Il ne reste que quelques rares manufactures et établisseurs en France, dont Herbelin et Péquignet. On dénombre environ 85 entreprises françaises pour un chiffre d’affaires total, en 2012, de 285 millions d’euros (Ecostat, mai 2013). De manière globale, la chaîne de valeur est déstructurée, avec des fabricants de composants spécialisés très peu nombreux en France (boîtiers, cadrans…).

Des enjeux stratégiques La volonté des grandes marques et groupes d’internaliser les savoir-faire a renforcé la concurrence pour racheter les quelques sous-traitants indépendants possédant des savoir-faire dans la fabrication de composants (cadrans, aiguilles, boîtiers, mouvement). Ces rachats ont été réalisés pour la

En France, la chaîne de valeur est déstructurée, avec des fabricants de composants spécialisés très peu nombreux.

plupart en Suisse. Le reste de la production et de l’assemblage se fait en sous-traitance. La proximité avec la Suisse pèse lourdement sur la filière aussi bien pour le recrutement des profils qualifiés que pour leur fidélisation. Les entreprises françaises proposent donc des formes d’organisation des savoir-faire (polyvalence, valorisation, développement…) et de management (perspectives de carrière, responsabilité…) attractives. Dans ce contexte contraint, les entreprises françaises ont choisi de diversifier leurs activités sur des marchés connexes, afin de développer leurs savoir-faire et de réduire leur dépendance à un nombre limité d’acteurs. Les sa-

voir-faire dans ce secteur sont historiquement ancrés dans le bassin jurassien. Les formations françaises sont reconnues et attirent de nombreux jeunes, mais les effectifs semblent insuffisants pour répondre à la demande. Aujourd’hui, l’ancrage reste fort avec près de 60 % des entreprises françaises en FrancheComté. Le réseau Luxe et Tech tout comme le Pôle des microtechniques qui a permis à une cinquantaine de PME françaises de la Région d’être présente au salon dédié à l’environnement professionnel de l’horlogerie-joaillerie (EPHJ) et aux microtechniques (EPMT), présence au salon financée à hauteur de 60 000 euros par la Région, atteste d’une dyna-

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mique sur le territoire. Cependant, l’enclavement de la région ne favorise pas l’attractivité des talents et profils qualifiés. Enfin, la représentativité du secteur n’est pas jugée optimale par un certain nombre d’acteurs : elle serait trop éclatée. Avec une hyperspécialisation assumée et forte dans la microtechnique et le SAV, la France trouverait sa place par rapport à l’hégémonie suisse et pérenniserait les savoir-faire français. De plus, des synergies avec les secteurs bijouterie-joaillerie, lunetterie et maroquinerie permettraient le développement des entreprises et de leurs savoir-faire. Source : cabinet Mazars


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Bijouterie : un savoir-faire prisé par les grandes marques En France, le marché est dominé par des marques appartenant à des grands groupes. Le reste concernant les fabricants joailliers très spécialisés. e chiffre d’affaires de la bijouterie-joaillerie représente 1,7 milliard d’euros en 2012 et plus de 12 000 emplois en France. Le marché est dominé par des marques appartenant à quatre grands groupes. Le reste du marché concerne les fabricants joailliers très spécialisés et non regroupés qui travaillent en soustraitance pour ces grandes marques, sans grande visibilité en dehors du secteur, ainsi que les créateurs parfois artisans de petite taille. Les donneurs d’ordre (DO) sont peu nombreux et se concentrent sur la création et l’approvisionnement des pierres de taille importante. Ces marques ont pour certaines des ateliers en interne, mais de taille très réduite, ce qui leur permet de garder la maîtrise des savoir-faire de fabrication. Les sous-traitants français se distinguent par un niveau élevé de leurs savoir-faire en haute joaillerie, et une modernisation de la production devenue semi-industrielle pour le haut de gamme. Les grands groupes font appel aux savoir-faire français dans la haute joaillerie et la fabrication haut de gamme. Cependant, la chaîne de valeur française est fragilisée par la faiblesse des effectifs sur certains métiers. Le manque d’artisans formés aux métiers de lapidaire, sertisseur et polisseur fait peser un risque de disparition des savoir-faire de transformation de la matière et de fabrication. Pour assurer la pérennité et le développement de leurs savoirfaire, certains ateliers de taille mo-

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Les sous-traitants français se distinguent par un niveau élevé de leurs savoir-faire en haute joaillerie, et une modernisation de la production devenue semi-industrielle pour le haut de gamme.

deste expriment une prise de conscience des acteurs sur la nécessité de se regrouper et de développer des partenariats.

De nombreux acteurs de taille modeste La crise de 2008-2009 a renforcé les exigences des DO, ce qui a engendré une nécessaire mutation de l’organisation du tissu de soustraitance. Ces changements sont nouveaux pour le secteur et difficiles à appréhender pour de nombreux acteurs de taille modeste. Les ateliers qui ne parviennent pas à se structurer risquent ainsi de voir leur marge diminuer. Par ailleurs, les entreprises, et en particulier les PME et TPE, expriment des tensions sur leur trésorerie, notamment à cause de la volatilité des prix sur les matières premières conjuguée à des stocks importants à financer. La fragilité de la situation financière de ces petites entreprises fait peser un

risque sur la pérennité des savoirfaire rares qu’ils détiennent en particulier en haute joaillerie. Certains savoir-faire dont la formation est essentiellement en atelier sont fragilisés. Les métiers de polisseur et sertisseur sont notamment sous tension, notamment du fait de profils expérimentés devenus rares : la recherche de profils qualifiés devient critique à la fois dans les ateliers et les maisons. Par ailleurs, le recrutement de formateurs est devenu très difficile. Il y a un enjeu de garder les profils les plus expérimentés pour les sous-traitants, et de formation en apprentissage de longue durée pour la filière sur certains métiers. Les savoir-faire concentrés à Paris bénéficient de la proximité entre les DO et les sous-traitants. A l’inverse, Lyon et sa périphérie surtout spécialisées dans le sertissage et la fabrication, et la Franche-Comté (Besançon), ras-

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semblent essentiellement la soustraitance très spécialisée et isolée du fait d’un manque structurel de coopérations et de dialogue entre les ateliers. On constate un ancrage du sous-secteur dans un modèle “luxe et mode”, dans lequel deux dynamiques de marché coexistent. En effet, les grandes marques de la place Vendôme rayonnent à l’international et s’appuient sur un réseau de soustraitants aux savoir-faire exceptionnels concentrés sur un marché luxe, alors qu’une part importante des ventes moyenne gamme et mode concerne des produits sans marque (et/ou dont la plupart n’est pas produite en France). Les savoir-faire principalement mis en valeur sont ceux de la haute joaillerie, dont les collections sont rythmées par les fashions weeks. Source : cabinet Mazars


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ANALYSE

La maroquinerie : un secteur en pleine croissance La création de nombreux ateliers dans l’Hexagone montre un engouement pour le Made in France. a maroquinerie constitue une part importante des ventes des grands groupes du luxe avec 1,7 milliard d’euros en 2010. Ce secteur est en forte croissance pour les produits haut de gamme et luxe, positionnement choisi par les entreprises françaises. La création de nombreux ateliers en France montre un engouement pour le fabriqué français. Trois typologies d’acteurs dans le secteur coexistent : les grandes entreprises du luxe et du haut de gamme qui exportent beaucoup, les ateliers en soustraitance en plein développement qui font des efforts importants de rationalisation des coûts et enfin les jeunes créateurs et petites entreprises qui émergent avec difficulté via des circuits courts de distribution. La croissance du secteur entraîne de forts besoins en compétences et les ateliers ont donc des difficultés pour recruter. Les grandes marques du luxe ont tendance à intégrer des ateliers ou à en créer de nouveaux. Face au manque de profils qualifiés, elles développent leurs propres écoles en interne (école Hermès, Vuitton…). Parallèlement, les jeunes créateurs semblent peu accompagnés pour trouver leur place sur le marché. De manière globale, nos interlocuteurs ont très largement souligné une forte tension sur les approvisionnements en cuir en particulier pour le veau et les peaux exotiques. Pour pallier le besoin en peaux de qualité, les marques remontent à l’amont de la chaîne de valeur à commencer par les tanneries (quatre rachats) puis les élevages (d’abord pour les peaux

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Les grandes marques du luxe ont tendance à intégrer des ateliers ou à en créer de nouveaux.

exotiques, charte des bonnes pratiques, financement de vaccinations…). Par ailleurs, les jeunes créateurs peinent à trouver des interlocuteurs pour leurs demandes de faibles volumes. Le marché étant largement occupé par les grandes marques, les petites entreprises ont des difficultés pour trouver des réseaux de distribution mais également des fonds d’amorçage pour continuer leur développement. Pour les ateliers en sous-traitance ou en interne, les besoins en recrutement sont très importants. Les différentes étapes de fabrication sont encore largement manuelles et l’apprentissage est plutôt long. Seul le CTC (Centre technique cuir chaussure maroquinerie) offre des formations continues et les demandes des entreprises de taille modeste sont souvent peu honorées. Certains

métiers connexes, la gainerie et la malleterie, semblent aujourd’hui de plus en plus rares, alors que de plus en plus d’acteurs se positionnent sur cette activité (Pinel, Goyard, Moynat…). Dans un secteur où coexistent trois principales typologies d’acteurs, le dialogue dans une instance comme la fédération semble peu développé selon les acteurs rencontrés. Elle permettrait pourtant d’échanger sur des problématiques communes comme les besoins en compétence, la disparition de certains métiers (malletier, gaineur…) et la disponibilité des ateliers pour répondre à toutes les commandes. Enfin, malgré les campagnes de promotion des grandes marques sur leurs ateliers, les métiers manuels du cuir semblent encore peu attractifs pour les jeunes. Deux dynamiques sont parallè-

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© Kent Wang

lement à l’œuvre dans le secteur de la maroquinerie : une tendance dominante des grandes marques qui tirent le marché avec des modèles spécifiques (du type sac Kelly d’Hermès…) et de grands volumes de production. Et en parallèle, les jeunes créateurs mettent l’accent sur les savoir-faire et proposent une offre authentique et intimiste. Les grandes marques et les jeunes créateurs assurent le maintien de la polyvalence chez les artisans, ce qui est indispensable pour maintenir le développement des savoir-faire. Cette double dynamique assure la préservation et le développement des savoir-faire. Le maintien de ces deux modèles permet de proposer une offre diversifiée de produits de luxe. Source : cabinet Mazars


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LUXE

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SALON EPHJ-EPMT-SMT

La profession en panne de techniciens Près de trois quarts des entreprises suisses estiment que les problèmes de recrutement représentent un facteur important de risque pour leur développement. elon une enquête dirigée par l’équipe du salon de Genève EPHJ-EPMT-SMT, et portant sur la formation dans le secteur industriel, révélait en juin 2013 une pénurie de maind’œuvre. Une situation inquiétante qui ne s’améliore pas.

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55,3 %. Une nette majorité d’entreprises sont confrontées à des problèmes de recrutement. Cela se traduit notamment par un temps moyen de recrutement qui se situe entre trois et six mois pour 45,8 % des entreprises et jusqu’à plus de six mois pour 8 % d’entre elles. Ce qui signifie qu’une nette majorité d’entreprises ne parvient pas à recruter en moins de trois mois. Des délais

En Suisse, une nette majorité d’entreprises est confrontée à des problèmes de recrutement. © The Watches.tv

extrêmement longs quand on doit gérer des carnets de commandes et des flux de production tendus. Cherche techniciens qualifiés et spécialisés. Les catégories de métier les plus recherchées par les entreprises interrogées sont dans le domaine de la production (60,7 %) et recherche et développement (45,5 %). La vente représente 20 % des recherches alors que l’administration et IT ne représentent que 16 %. Le niveau de qualification le plus recherché est très nettement le collaborateur qualifié-spécialisé à hauteur de 66,5 %, devant le collaborateur hautement qualifié à 52 % et l’employé sans qualification à 14,2 %. Les techniciens qualifiés et hautement qualifiés sont donc les plus recherchés pour les besoins de la chaîne de production dans des métiers de plus en plus spécialisés, mais réclamant de solides connaissances de base pour s’adapter à toutes les situations et

aux innovations technologiques. Les besoins actuels sont également croissants dans les domaines de la qualité, l’innovation, la formation, l’art, le design et le SAV. Autant de métiers qui doivent trouver toute leur place dans les cursus de formation afin de s’adapter aux besoins du terrain. L’obligation de recruter hors de la Suisse. Plus deux tiers des entreprises sondées reconnaissent être obligées de recruter une main-d’œuvre étrangère pour faire face à cette pénurie en Suisse. Cette main-d’œuvre étrangère atteint plus de 10 % de la totalité des effectifs dans près de la moitié des entreprises. Un résultat qui peut refléter l’inadaptation de la formation en Suisse mais qui démontre de manière forte que la main-d’œuvre étrangère n’est pas qu’une variable d’ajustement, c’est un recours essentiel pour les entreprises suisses.

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71,3 %.Près de trois quarts des entreprises estiment que les problèmes de recrutement et la pénurie de main-d’œuvre représentent un facteur important de risque pour leur développement et leurs activités. Selon les dernières études parues à ce sujet ces dernières années, il semble donc que le problème ne fait que s’aggraver et qu’une proportion toujours plus élevée d’entreprises s’inquiète de ce phénomène dans leur secteur industriel. La force du franc suisse ressort également en tête des préoccupations des chefs d’entreprise et, dans une moindre mesure, l’accès aux financements et aux marchés étrangers.


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LUXE

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SALON EPHJ-EPMT-SMT

Le rendez-vous de la haute précision enquête sur les jeunes Unique en son genre, EPHJ-EPMT-SMT est devenu en quelques années le salon international leader dans le domaine de la haute précision, qu’elle soit horlogère, microtechnologique ou médicale. Pour fêter son 15e anniversaire, le plus important salon professionnel de Suisse a décidé de lancer un grand sondage auprès des jeunes suisses pour mieux connaître leurs relations avec la montre. a 15 e édition du salon EPHJ-EPMT-SMT aura lieu du 14 au 17 juin, comme toujours dans l’enceinte de Palexpo, à Genève. Pour marquer cette édition anniversaire, les organisateurs ont souhaité contribuer à l’évolution du secteur horloger (EPHJ) en commandant un important sondage auprès des jeunes suisses (15-25 ans) afin de faire un point sur la relation que ces derniers entretiennent avec les belles montres. Sont-ils toujours attirés par la qualité de cet objet du quotidien ? Le fait d’en porter une au poignet, est-il toujours un signe de reconnaissance et de réussite sociale pour eux ? Autant de questions qui méritent d’être posées à une époque où la multiplication des objets connectés accapare l’attention des jeunes et où l’industrie horlogère s’interroge sur la marche à suivre.

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Les résultats de ce sondage seront dévoilés en ouverture du salon et feront l’objet d’un impor-

Les premiers indicateurs de présence pour l’édition 2016 du salon EPHJ-EPMT-SMT sont très positifs et confirment la fidélité des exposants et l’inscription de nouvelles sociétés. © The Watches.tv

tant débat dans le cadre des fameuses tables rondes. Cette enquête permettra également de mieux connaître l’éventuel intérêt des jeunes suisses pour les métiers de l’horlogerie, alors que la relève se fait un peu attendre. L’actualité technologique et microtechnologique (EPMT) sera également au cœur de ce programme, avec des débats prometteurs autour de l’évolution de l’impression 3D, des lasers ou du marché de l’horlogerie suisse et ses capacités à s’adapter. Les premiers indicateurs de présence pour l’édition 2016 du salon EPHJ-EPMT-SMT sont très positifs et confirment la fidélité des exposants et l’inscription de nouvelles sociétés.

« Nous continuons à croître de manière raisonnable et maîtrisée, c’est un bon signal dans une période plus compliquée où chacun comprend l’importance de mettre en avant son savoirfaire, ses services et ses produits, face à plus de 20 000 visiteurs professionnels venant d’une soixantaine de pays » , souligne Barthélémy Martin, chef de projet. Le plus important salon professionnel helvétique continuera à réserver une place de choix à l’innovation, grâce au Grand Prix des exposants 2016, qui récompensera le projet le plus innovant parmi les très nombreux dossiers en compétition. Du côté des technologies médicales (SMT), avec plus de 255 ex-

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posants actifs dans ce domaine, le salon est devenu le plus grand rendez-vous suisse d’un secteur technologique en plein développement. Organisé en partenariat avec BioAlps et Inartis, le Village medtech sera le cœur de ce dispositif. Il mettra en présence des institutions comme l’EPFL, l’Hepia, Swiss Global Enterprise ou le YParc d’Yverdon, aux côtés de startup et de PME en plein développement. Durant quatre jours, le monde de la microtechnique et de la haute précision sera donc présent à Genève, pour le rendez-vous incontournable de la profession. Plus d’informations sur www.ephj.ch.


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LUXE NAT VIDRIERA

La PME usine des moules pour les flacons de parfums L’entreprise fabrique des moules pour les bouteilles utilisées dans le haut de gamme, les marques de cosmétiques de luxe et les parfums. ociété basée à Barcelone, Nat Vidriera utilise un centre d’usinage à broche verticale Haas VF-3 pour fabriquer les moules servant à la production semi-automatisée de produits en verre. Quel type de produits ? Généralement des bouteilles de produits cosmétiques et de parfum. Pas le genre de produit utilisé par les grandes marques (ces articles sont fabriqués en très grandes quantités en utilisant des processus entièrement automatisés), mais bien celui destiné à des marques synonymes de luxe et d’extrême qualité mais qui sont beaucoup moins connues. « Nous avons acheté notre Haas VF-3 à la mi-2015, pour nous permettre de fabriquer les nombreuses tailles et formes de moules et matrices à estamper que nous utilisons pour notre production. Nos principaux marchés sont l’éclairage, tant technique que classique, les accessoires d’intérieur et de bain, ainsi que l’emballage pour les laboratoires et les industries de l’alimentaire et des cosmétiques », affirme Oriol Camprubi Carreras, directeur de projet et designer. Et de poursuivre : « Nous avons opté pour la Haas car c’est une machine très complète, en d’autres termes, elle proposait la performance et les caractéristiques que nous recherchions, et pour un prix très raisonnable. Service et assistance font aussi partie de la prestation. Nous n’étions pas familiers de l’usinage CNC, et le HFO local s’est parfaitement occupé de nous. »

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La plupart des moules fabriqués par Nat Vidriera exigent deux à trois mois de mise au point, depuis la première ébauche de conception dans SolidWorks jusqu’au démarrage de la production des bouteilles.

Selon Nat Vidriera, la machine Haas est précise et fiable. Elle est en outre assez rapide. « La vitesse n’est pas réellement importante pour nous, mais nous souhaitons obtenir des surfaces de la meilleure qualité possible. Certains des moules en acier que nous fabriquons seront utilisés pendant vingt à quarante ans. »

Deux à trois mois de mise au point Comme l’entreprise produit des bouteilles en assez petits lots, quelque 800 ou 1 000 pièces par jour, elle n’a pas besoin d’une automatisation complète, à aucun stade du processus. Le défi le plus important est la complexité et le détail de conception de certaines des surfaces. Ses clients vendent des produits de luxe, et tiennent donc à ce que l’emballage reflète tout le coût et l’exclusivité du contenu. Il n’est pas rare que les moules qu’elle usine exigent deux à trois mois de mise au point, depuis la première ébauche de conception

dans SolidWorks jusqu’au démarrage de la production des bouteilles. La PME de Barcelonaise n’a pas beaucoup de concurrents… Pas en Espagne du moins. La plupart des industries misent sur de gros volumes, et celles-ci, comme beaucoup d’autres, ont alors migré vers la Chine et l’ExtrêmeOrient. « Je pense personnellement que ce n’est pas une bonne chose, car les conditions des travailleurs locaux de ces pays sont plutôt médiocres » , analyse Oriol Camprubi Carreras. L’entreprise a débuté il y a quarante ans, en tant que coopérative. L’actuel propriétaire, Antonio Torrejon, a acheté l’entreprise il y a dix ans, alors qu’il était directeur général. Il bénéficie d’une grande expérience de la production du verre, et ne souhaite pas se développer trop rapidement. La philosophie est celle du pas à pas. « J’aime faire des expériences et tenter de nouvelles choses, décrit le designer de Nat Vidriera. Pour moi, la

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Haas est parfaite, car elle facilite la façon dont je réalise le design. Épaulé par notre opérateur, José Molina, je peux facilement et rapidement transformer mes idées en prototypes, bien que je ne sois pas un machiniste CNC formé. La commande Haas est très simple à utiliser, et elle fonctionne très bien avec notre logiciel de FAO Cimatron. » La plupart des conceptions sont réalisées en collaboration avec le client, mais certaines sont entièrement créées par l’usineur. « La machine Haas doit avant tout servir notre atelier de verre, mais l’orientation va vers davantage de production de moules pour d’autres clients, et nous allons peut-être même fabriquer nos propres produits et les vendre à des tiers. En tant que designer, je ne cesse d’envisager ou de rêver à de nouveaux moyens d’utiliser la Haas. Et pas uniquement pour les moules pour verre ! J’ai un tas d’idées de toutes sortes. Mais l’entreprise n’a jamais été autant sollicitée qu’en ce moment. C’est pourquoi certaines de mes idées devront attendre un peu… »


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THYEZ

Les conséquences du refus de la taxe transport La communauté de communes Cluses, Arve et Montagne (2CCAM) a voté jeudi 31 mars, à Thyez, contre la mise en place du versement transports. Repoussant du même coup le lancement d’un maillage de transports en commun imaginé pour janvier 2018. Il n’est pas mort mais la réflexion devra reprendre. bulletins secrets jeudi 31 mars au soir, les 45 élus de la 2CCAM ont repoussé l’instauration du versement transports destiné à financer le projet de transports public du bassin clusien : 21 contre, 20 pour, 3 blancs. Le taux avait pourtant été revu à la baisse (0,45 % au lieu des 0,80 envisagé initialement).

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Transports enterrés « à court terme » Une déception pour le président Loïc Hervé, qui reconnaissait après la séance que le projet était enterré, en tout cas à court terme. « Il est certain que le réseau tel que nous le prévoyions ne roulera pas au 1er janvier 2018, autant être clairs ». Pour la suite, cela dépendra des bonnes volontés. « Nous avions 18 mois pour affiner le projet, le choix ne permet pas d’aller de l’avant, nous continuerons à gérer le skibus, le réseau clusien, le transport scolaire ». Et de lancer une perche aux autres élus, voire aux industriels : « Que ceux qui ont des propositions nous aident, réfléchissons à un nouveau projet avec un nouveau mode de financement ». Pour lui, sans l’utilisa-

Les opposants à la taxe s’étaient réunis devant l’amphithéâtre de Thyez sous l’œil de gendarmes et policiers avant de remplir la salle des débats et du vote à bulletins secrets, le 31 mars.

tion du versement transports, guère de salut toutefois : « Sans lui je ne vois pas comment, à part la fiscalité des ménages, un levier difficilement mobilisable, quel type de financement nouveau pourrait être apporté. La Région ne finance pas les transports urbains, elle finance des études, ce qu’elle a fait ».

centre, il y a la reconstruction d’une clinique à Cluses, d’une maison de retraite à Marnaz et de gros dossiers commerciaux en cours. Des dossiers dans lesquels la politique de cohérence territoriale et la desserte en transports sont des éléments permettant à l’Etat de rendre un avis. Je suis donc inquiet que l’avis de la Direction des terri-

toires soit plus négatif, ou que des recours soient plus faciles à obtenir. » Le prochain conseil communautaire planchera d’ailleurs sur le Schéma de cohérence territoriale, autre dossier urgent qui remettra les élus face à des enjeux de territoire vastes et de long terme. DAVID GOSSART

Conséquences collatérales

AMBIANCE, AMBIANCE...

Au-delà, le sénateur-maire de Marnaz s’inquiétait des conséquences collatérales à cette décision. Notamment sur les projets entérinés en tenant compte du futur projet. Commerciaux, principalement. Bien qu’il ne les ait pas cités, pourraient être concernés des dossiers comme l’extension du Gifi Scionzier, de Lidl Cluses ou d’Intersport Cluses. « Le contrat de plan Etat-Région va nous permettre de financer Funiflaine, le Techno-

Sous le regard des gendarmes et de la police, les “pour” (associations environnementales pour faire court) et les “contre” (les industriels pour résumer) se sont regardés en chiens de faïence à l’entrée de l’amphi. Calmement, malgré l’amertume qui pointait. « Désolé, on est prêts un peu plus tard parce qu’on travaillait avant de venir… » persiflait une “bleue”, sous-entendant que les “verts” avaient plus de temps libre. Dedans, les applaudissements ont vite été éteints et le calme a régné durant le débat dans un amphi plein à craquer. L’échec du vote a été un gros coup dur pour certains élus. Le Thyllon Pascal Ducrettet en a voté contre le budget qui, pour lui, avait perdu tout sens. La première adjointe marnerote Pascale Camps laissait éclater aussi colère et émotion, au point que le Clusien Pierre Gallay tentait de lui demander de reprendre un peu de maîtrise. Au final, Loïc Hervé remerciait l’assemblée de la tenue des débats, après quelques semaines d’attaques virulentes.

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CLUSES

« Cette taxe est une entrave à la compétitivité des PME » Voici l’entretien de Lionel Baud, président du Syndicat national du décolletage (SNDEC), qui est paru dans Le Messager, avant que le vote de la taxe transport n’ait lieu au sein du conseil communautaire de la 2CCAM, le 31 mars à Thyez. epuis quand avez-vous été associés au projet ? Nous n’avons jamais été associés. En décembre 2014, nous avions adressé un courrier au président de la 2CCAM, Loïc Hervé, après avoir appris, par hasard, qu’un réseau de transport public à l’échelle de l’intercommunalité allait voir le jour et qu’il serait financé par une taxe sur les entreprises. A travers cette lettre, nous exprimions notre surprise et nous voulions qu’un processus de concertation soit mis en œuvre. Nous avons également clairement dit que nous avions la volonté d’être associé à une réflexion permettant d’aboutir à un projet pour la mobilité et l’attractivité en vallée de l’Arve. Mais notre demande n’a jamais été prise en compte. Et cette concertation n’est jamais venue ? Nous sommes quand même surpris de cette absence totale de concertation et d’écoute, alors que nous sommes sur un projet local, périmètre où la concertation est quand même de mise et où nous avons tous la volonté de rendre ce territoire et cet écosystème plus fort et plus attrayant. Si un territoire comme la vallée de l’Arve s’est relevé si vite de la crise de 2009 et avec la volonté de ressortir plus fort, c’est parce que

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Lionel Baud a condamné fermement l’instauration de cette nouvelle taxe qui va peser sur les décolleteurs.

nous avons tous travaillé ensemble : entreprises, acteurs politiques, institutionnels, financiers… et non pas les uns contre les autres. D’une manière générale, toutes les grandes et belles réalisations le sont grâce à une concertation et une mobilisation collective, à partir d’un diagnostic partagé, et d’une étude préalable des be-

soins. Ce qui n’a pas été le cas pour ce projet. Cette taxe, qui pourrait s’élever jusqu'à 0,8 % de la masse salariale, est-elle la charge de trop ? Pour une entreprise de 30 à 40 personnes, cette charge supplémentaire est l’équivalent de la participation que peuvent recevoir les salariés. Cette charge sup-

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plémentaire correspond à 20 % du CICE. Alors que nous sommes dans un contexte national de réduction des charges pesant sur les entreprises pour favoriser la compétitivité et l’emploi, comment est-ce possible d’aller à l’opposé de cette tendance dans le contexte économique actuel. Comment estce possible de toujours raisonner : une idée égal une taxe ? Il faut


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moyens de déplacement des habitants (mode doux, covoiturage, mutualisation, flexibilité…) et s’inscrire dans une dimension de développement durable, c’est-àdire faire mieux avec moins. Cela peut arriver qu’un projet soit mal engagé. Cela fait même partie de la vie d’un projet. Mais il faut aussi savoir prendre un peu de hauteur et ne pas vouloir le maintenir à tout prix. Vous citez Mobil’Arve en exemple… Le CTDEC et le SNDEC animent en effet le volet industriel d’un projet, Mobil’Arve, qui s’inscrit dans le cadre du plan de protection de l’atmosphère (PPA) mis en place par le préfet de la HauteSavoie. L’objectif de cette action est d’aboutir à des plans de déplacements entreprises ou interentreprises. Cette action ne se limite pas à la 2CCAM, il s’étend sur l’ensemble de la vallée de l’Arve comme son nom l’indique. La démarche est aussi très structurée : d’abord une géolocalisation des salariés, puis une enquête sur les déplacements domicile/travail des salariés, et enfin la rédaction d’un plan d’actions qui, sur la base du diagnostic, permet la mise en œuvre de solutions adaptées aux salariés de l’entreprise. A ce jour, près de 35 entreprises (45 sites), représentant environ 6 000 salariés, sont engagées dans la démarche. Des actions de mutualisation d’achats de vélos électriques ou de voitures électriques sont en cours, le covoiturage est aussi très demandé par les salariés. On s’aperçoit que les solutions sont innovantes, multiples et nécessitent de la flexibilité. Dans la zone de Bonneville-Est, environ quinze entreprises réfléchissent ensemble à une possibilité de mettre en œuvre un plan de déplacement interentreprises (PDIE). D’autres entreprises du territoire de la 2CCAM seraient prêtes à s’engager dans la démarche, mais vu ce qui se passe actuellement, elles réfléchissent à deux fois avant de se lancer. De ce fait, cette menace de taxe transport freine cette dynamique d’investissement des entreprises dans des démarches écoresponsables adaptées au besoin de leurs salariés. ENTRETIEN RÉALISÉ PAR

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aussi chercher à innover dans les modes de financement. Le tissu industriel de la vallée de l’Arve est composé essentiellement de TPE-PME fortement soumises à la concurrence internationale. Ce sont aussi de grands groupes internationalisés, qui vont chercher à se développer dans les environnements les plus compétitifs. C’est donc aussi une question de compétitivité des territoires. Et il faut avoir conscience qu’une charge supplémentaire sur les entreprises sera une entrave à la compétitivité des entreprises qui aura un impact puisqu’elle engendrera des baisses d’investissement, des risques sur l’emploi, des pertes de pouvoir d’achat des salariés, moins de soutien à la vie et aux associations locales. Et au final une perte d’attractivité du territoire. Vous ne croyez pas non plus à la pertinence de ce réseau de bus… Quand le diagnostic ou l’étude préalable ne sont pas correctement réalisés, les solutions préconisées sont rarement les bonnes… Le sujet de la mobilité en Vallée de l’Arve dépasse le seul territoire de la 2CCAM qui va de Thyez à Magland. Donc déjà le périmètre géographique n’est pas cohérent. Comment vouloir lancer un tel projet, à plus de 5 millions d’euros par an, sur un territoire qui va de Thyez à Magland sans avoir lancé une étude sérieuse des besoins ? L’approche doit être plus globale en termes de périmètre géographique, en termes de maillage avec les autres modes de transport, en termes de concertation aussi avec les territoires voisins. Il faut aussi tenir comptes des pratiques en cours et des expériences d’autres territoires. A Cluses, les bus sont vides. A Oyonnax par exemple, territoire qui ressemble à la vallée de l’Arve, les bus sont vides. Dans la zone industrielle des Glaisins à Annecy-le-Vieux, moins de 5 % des salariés utilisent le bus. Nous parlons ici de structuration du territoire pour les vingt à trente prochaines années. Il faut donc réfléchir à un projet d’avenir, et non pas à un projet du passé. Réfléchir à un projet qui tienne compte des nouvelles pratiques des personnes et des nouveaux

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HAUTE-SAVOIE

NTN-SNR : des roulements et des hommes Premier employeur privé des deux Savoie et véritable institution sur le bassin annécien, l’entreprise NTN-SNR, spécialisée dans le roulement depuis bientôt 100 ans, doit son succès à ses créateurs, son savoirfaire ou encore son actionnaire japonais. Mais pas seulement. Car NTNSNR, c’est avant tout des hommes et des femmes passionnés par leurs métiers. ettre les pieds chez NTN-SNR, numéro 1 français du roulement et membre du top 5 mondial, c’est entrer dans un autre univers. Un monde où l’entreprise, de par sa taille et son rayonnement, ressemble plus à une petite ville qu’à une société familiale. D’ailleurs, chez NTN-SNR, on a son propre médecin, son propre restaurant, son propre parking et même son propre quartier ! Il n’y a qu’à voir la photo ci-dessus pour s’en apercevoir.

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Pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, et quand bien même les chiffres du groupe donnent le vertige (lire ci-contre), l’humain est autant présent chez NTN-SNR que la graisse, les cages ou les bagues, éléments qui constituent un roulement depuis que Léonard de Vinci l’a inventé (ou presque).

Une grande mobilité Dans cette entreprise qui fêtera son siècle d’existence dans

Situé au nord de la gare d’Annecy, le siège de NTN-SNR a la taille d’un quartier. On le devine depuis la Rocade, l’avenue du Rhône et l’avenue des Hirondelles.

deux ans, on ne s’attarde pas sur Porsche, Renault ou Ferrari. Pas plus que sur la Deutsh-Bahn, la SNCF, Airbus ou le programme Ariane 5, quelques-uns des clients ou partenaires qui font confiance au groupe. Non. On préfère évoquer le parcours de Gwendoline, autrefois vendeuse et aujourd’hui opératrice qualifiée, la méthode de Thierry, qui motive et responsabilise ses collaborateurs comme personne, l’œil de Vincent, qui est capable de dénicher toutes les microfailles d’un roulement ou encore la vision de Gérald, qui permet au secteur recherche et développement de garder son avance sur la concurrence. Sur les unités de production (UP), véritables petites

usines qui produisent chacune leurs propres pièces, on ne trouvera pas un employé qui ne parlera pas de ses différentes expériences internes. « Moi, j’ai fait

LE GROUPE EN CHIFFRES Effectifs : 4 225 personnes. Chiffre d’affaires 2014 : 872 millions d’euros. Production de roulements : environ 450 000 par jour (70 % pour l’automobile, 25 % pour l’industrie et 5 % pour l’aéronautique). Investissements : 200 millions d’euros entre 2010 et 2014, dont 60 % en France. Recherche et développement : 400 salariés et 3,5 % du chiffre d’affaires. Formation : 4,6 % de la masse salariale.

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Meythet et Cran avant de venir à Seynod », peut-on ainsi entendre dans les couloirs. Attention toutefois, la mobilité n’est pas uniquement géographique. Escalader l’escalier qui conduit du poste d’ouvrier à celui de chef de secteur, ou de la fonction d’ingénieur à celle de patron d’UP, est loin d’être une utopie. La grande diversité de métiers qui existent au sein de la société – ainsi que les plans de formations internes qui accompagnent les salariés tout au long de leur vie –, permettent à chacune des personnes qui travaillent à NTNSNR d’imaginer y faire toute leur carrière sans jamais tourner en rond. Un beau paradoxe. JEAN-BAPTISTE SERRON


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VIE DES ENTREPRISES

C’est en 1918 - il y a 98 ans -, qu’a été fabriqué le premier roulement de ce qui s’appelait à l’époque la SRO, pour Schmidt Roost Oerlikon (les noms des fondateurs de l’entreprise). Aujourd’hui, environ 450000 roulements sont fabriqués quotidiennement dans les différentes usines du groupe.

Vincent est un des “médecins-légistes“ de NTN-SNR. Il est chargé, en interne ou pour des clients extérieurs, de trouver pourquoi certaines pièces ont lâché. Avec son scalpel, son crayon et son oeil expert, il autopsie les roulements défectueux sous toutes les coutures.

Chaque jour, les cadres des différentes UP (unités de production) passent beaucoup de temps à discuter avec leurs agents, régleurs et opérateurs. Le but : prendre régulièrement le pouls des troupes pour résoudre les problèmes avant qu’ils n’arrivent. Ces moments servent également à faire des points réguliers sur l’état de la production et des machines.

Si une partie des machines nécessaires à la production des roulements (ce que l’on appelle les“moyens“) est achetée à des fournisseurs (comme par exemple les fours ou les pièces électroniques), d’autres sont réalisées en interne. C’est la mission de l’UCM (unité centrale mécanique), où travaillent des techniciens disposant de savoir-faire uniques.

Sur les “plateaux“ d’Annecy travaille la matière grise du groupe. L’un est spécialisé dans l’automobile et l’autre dans l’industrie. On y trouve les équipes d’innovation, de développement (conception et application) et le Service d’assistance technique (SAT). C’est grâces à ces personnes, recrutées de bac + 2 à bac + 5, que le groupe entend conserver son avance sur la concurrence.

Si l’industrie est un milieu encore majoritairement masculin, les femmes y sont de plus en plus présentes. Sur les lignes de production mais également aux postes à responsabilité. L’unité de production de Seynod 2 est ainsi dirigée par Marjorie Lemerige. Et un de ses bras droit est également une femme.

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VIE DES ENTREPRISES

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NICOMATIC

Des composants chablaisiens sur la planète Mars Après la Lune, c’est sur Mars que vont se retrouver des connecteurs fabriqués par Nicomatic, une entreprise de Bonsen-Chablais. e 14 mars dernier, la mission ExoMars décollait de la base de lancement de Baïkonour, au Kazakhstan. Le but de cette mission menée par l’agence spatiale européenne et l’agence spatiale fédérale russe : trouver des traces de vie sur Mars. A destination de Mars a été envoyée une sonde qui doit se placer en orbite autour de la planète rouge en octobre prochain. Et à l’intérieur de cette sonde se trouve un appareil dont l’objectif est de détecter la présence d’eau, de méthane et d’une grande variété de constituants de l’atmosphère. Bref la présence de vie. Un appareil notamment composé de connecteurs fabriqués par Nicomatic, une entreprise de Bons-enChablais. « Nos connecteurs ont pu résoudre des problématiques liées à l’encombrement et au poids dans le module électronique, indique Tatyana Collomb, responsable de secteur et du projet chez Nicomatic. L’isolant qui ne dégaze pas et la fiabilité de contact de nos connecteurs ont été à l’origine du choix d’utilisation dans l’espace. »

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Des connecteurs relativement standards En clair, Nicomatic est capable de fabriquer des connecteurs très petits (quelques millimètres) mais aussi très performants. De même, c’est un plastique très particulier qui est utilisé pour isoler le connecteur. Un plastique capable de résister à l’environnement par-

La sonde TGO (Trace Gas Orbiter) doit se place en orbite autour de Mars en octobre prochain. Le connecteur CMM de Nicomatic est utilisé dans des interconnexions de circuits imprimés d’un module de TGO.

ticulièrement hostile qu’est l’espace (températures, vibrations, chocs…), un savoir-faire propre à l’entreprise bonsoise. Ce n’est pas la première fois que des composants chablaisiens sont envoyés dans l’espace. Le 14 décembre 2014, le petit robot chinois Yutu ( “lapin de jade “ en mandarin) se posait sur la lune. Dans ce petit robot, des connecteurs Nicomatic. Des connecteurs qui avaient alors été spécifiquement créés pour ce robot, ce qui n’est pas le cas pour ExoMars où sont utilisés des connecteurs rela-

tivement standards. Le choix de Nicomatic pour cette seconde mission dans l’univers n’est d’ailleurs pas lié à la première mais à une conférence que Nicomatic avait tenue en Russie en

2012 sur le thème de la miniaturisation dans l’espace. La phase scientifique de la mission ExoMars doit s’achever en 2022. AMÉLIE LÉCOYER

NICOMATIC EN CHIFFRES - Entreprise familiale créée en 1976 - 260 employés - 8 filiales (Etats-Unis, Chine, Inde, Royaume-Une, Allemagne, Turquie, Corée du Sud, Japon) - 30 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 82 % réalisés à l’exportation - 2 500 clients

DEC024.


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VIE DES ENTREPRISES CHAVANOD (HAUTE-SAVOIE)

Omron-Adept met des robots dans vos usines Omron-Adept, à Chavanod, est une entreprise spécialisée dans le robot industriel. Sa longévité, ainsi que son expertise, font de cette société une référence planétaire. Et vu les produits innovants qu’elle développe chaque année, cela n’est pas près de changer. u cœur du parc Altaïs de Chavanod se trouve l’entreprise qui facilite la vie des… entreprises. Son nom : Omron-Adept (une dénomination héritée de la fusion récente entre les deux groupes).

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Si Omron-Adept est aussi appréciée par ses consœurs du monde entier, c’est tout simplement parce qu’elle est indispensable à leur fonctionnement. En effet, la société chavanodine participe à la conception des robots qui permettent aux usines de produire. Des domaines d’application vastes « Ceux-ci sont divisés en deux catégories, explique Bruno Adam, le directeur du site. Il y a les robots fixes et les robots mobiles. » Les premiers servent par exemple à faire du packaging à haute cadence ou de l’assemblage de précision, alors que les seconds ont pour but de déplacer des charges d’un point A à un point B. « Et à chaque fois, ils évitent à un homme de se casser le dos », signale Bruno Adam, qui assure que « quand une boîte installe un robot, elle crée deux emplois ». À l’heure actuelle, OmronAdept Technologies France (c’est le nom complet de l’entreprise),

Les robots mobiles et fixes d’Omron-Adept sont conçus par Bruno Adam et ses équipes.

élabore et fabrique les logiciels qui font fonctionner les robots. « Leurs cerveaux », comme dit Bruno Adam. Ils en construisent également une partie. Toutefois, avant d’être intégrés à une chaîne de production, ces derniers passent entre les mains d’intégrateurs externes, qui les adaptent aux besoins spécifiques des clients. « Ils font la coque, les fi-

nitions et la personnalisation », détaille Bruno Adam. Les domaines d’application des produits élaborés par Omron-Adept – qui emploie 15 personnes à Chavanod et qui a fait un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros en 2015 –, sont vastes. « Il y a la cosmétique, le décolletage, le nucléaire, le pharmaceutique, la logistique ou encore l’hospitalier », note Bruno Adam.

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Cependant, c’est dans l’agroalimentaire (45 % du CA) que les robots haut-savoyards sont les plus utilisés. Et dans un futur proche, ces bons chiffres devraient encore s’améliorer puisque le secteur du robot connaît une croissance de 10 % par an depuis le début des années 2000. J.-B.S.


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MACHINES-OUTILS

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ESCOMATIC

Nouvelle NM6 : une machine encore plus flexibilité Même pour les produits de masse, les exigences relatives à leur qualité ainsi qu’à la complexité de leurs géométries se sont fortement accrues, tandis que les objectifs concernant les coûts des pièces usinées ont été constamment revus à la baisse. Esco a développé des systèmes qui peuvent répondre de façon optimale à ces exigences contradictoires du marché. ors de l’élaboration de notre nouvelle Escomatic NM6 Flexi, nous nous sommes concentrés principalement sur des aspects tels que la polyvalence, la productivité et la facilité d’utilisation », explique Jean-Marc Schouller, directeur général de la société Esco, située à Les Geneveys-sur-Coffrane (Suisse).

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Ce nouveau système est le successeur du modèle Escomatic NM 64X, mais bénéficie d’une conception fondamentalement nouvelle afin d’offrir une flexibilité la rendant apte à entamer une gamme de tâches d’usinage très étendue. Dans le même temps, la productivité a pu être augmentée de façon sensible. Un avantage fondamental de la nouvelle machine résulte du fait que, comme le modèle précédent, elle correspond à une conception spéciale différente de tous les systèmes concurrents : sur les machines Escomatic, la tête d’usi-

La nouvelle Escomatic NM6 Flexi se distingue surtout par une deuxième unité d’usinage indépendante et par un dispositif amélioré de redressage de la matière. © Klaus Vollrath

nage tourne autour de la pièce.

L’avantage de la tête de travail rotative « Déjà nos premières installations des années 50 avaient cette particularité : la pièce n’est pas en rotation tandis que les outils de tournage sont fixés sur une tête de travail tournant autour de la matière » , se rappelle Jean-Marc Schouller. La construction du nouveau système Flexi suit ce principe : la matière à usiner est alimentée par un canon

avec un ajustement serré situé au centre de la tête de travail. Celle-ci est munie de quatre porte-outils et tourne jusqu’à 12 000 tr/min. L’avantage décisif est ici que chaque porte-outil peut être commandé individuellement à l’aide d’un mécanisme sophistiqué à l’intérieur de la tête de travail.

copeau d’un changement d’outils sont presque nuls. Cette caractéristique inaccessible pour les autres systèmes sur le marché est à la base de la productivité supérieure des unités Escomatic. La tête peut être équipée aussi bien d’outils de tournage spécifiques mis au point par Esco que d’inserts du commerce.

Du moment que même en position de repos, les outils ne se trouvent qu’à quelques dixièmes de millimètre de la pièce, les temps non productifs copeau à

Usinage simultané sur deux unités

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« Une des innovations les plus impor-


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tantes de notre nouvelle machine est la deuxième table indĂŠpendante pour l’usinage de l’arrière de la pièce Âť , souligne M. Schouller. Avec ce dispositif, le système dispose de deux unitĂŠs de traitement utilisables indĂŠpendamment, une pour l’avant (dispositif d’usinage frontal, DUF) et une pour la face opposĂŠe (dispositif d’usinage arrière et latĂŠral, DUAL) des pièces. Les deux tables fonctionnent indĂŠpendamment sous contrĂ´le CNC sur le mĂŞme plan transversal en face de la tĂŞte rotative. L’unitĂŠ de DUF consiste en une table croisĂŠe contrĂ´lĂŠe par deux axes CNC et munie de trois broches porte-outil, qui sont orientĂŠes dans la direction de l’axe de rotation. Une quatrième broche (en option) est orientĂŠe transversalement et peut ainsi prendre en charge des opĂŠrations de fraisage ou de perçage latĂŠral. Mais le progrès vraiment dĂŠcisif est constituĂŠ par l’unitĂŠ DUAL, puisque cette station groupe au total 6 broches porte-outils et (en option) quatre outils de tournage supplĂŠmentaires. Sa table est munie de trois axes Ă commande CNC et porte une contre-broche Ă axe C. Celle-ci reprend les pièces finies au moment oĂš elles sont tronçonnĂŠes et les transfère dans la deuxième station pour y achever leur usinage.

Redressage rotatif sophistiquĂŠ La Flexi dispose en consĂŠquence de deux unitĂŠs d’usinage dĂŠcouplĂŠes l’une de l’autre, agissant dans une large mesure indĂŠpendamment en fonction de l’allocation des tâches d’usinage aux diffĂŠrentes unitĂŠs. Naturellement, cette organisation a un effet très positif sur les temps de passage des pièces et donc sur la productivitĂŠ du système. Quatre des six broches porte-outil de l’unitĂŠ DUAL sont orientĂŠes parallèlement Ă l’axe longitudinal de la pièce Ă usiner, ce qui permet un usinage arrière approfondi tandis que les deux broches rĂŠservĂŠes aux opĂŠrations d’usinage latĂŠrales sont orientĂŠes verticalement. Un avantage supplĂŠmentaire de la contre-broche rĂŠsulte du fait que ce serrage permet de supprimer la formation de tĂŠtons de coupe lors du tronçonnage. Pour certaines

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MACHINES-OUTILS applications exigeantes, ce dĂŠtail peut constituer un avantage important. ÂŤ Une autre caractĂŠristique distinctive de nos systèmes est une technologie spĂŠciale de redressage de la matière sous forme de fil qui nous permet de supprimer presque complètement les asymĂŠtries de contraintes rĂŠsiduelles Âť, poursuit Jean-Marc Schouller. On y arrive en appliquant un cambrage variant aussi bien dans l’espace que dans le temps dans une unitĂŠ de redressage situĂŠe en amont de l’alimentation de la matière. Ă€ cette fin, le fil passe Ă travers quatre canons de guidage fixĂŠs sur un chariot tandis que son centre est cambrĂŠ et donc dĂŠformĂŠ plastiquement par un cinquième canon mobile se trouvant au centre du dispositif. Durant cette opĂŠration, le canon orbite continuellement autour de l’axe du fil. L’angle de la dĂŠformation de la matière traverse donc toute la plage angulaire tandis que l’unitĂŠ se dĂŠplace le long de l’axe du fil. Ainsi, la dĂŠformation plastique du fil cambrĂŠ entre l’anneau rotatif et les deux anneaux les plus proches augmente progressivement de zĂŠro au maximum et diminue de nouveau jusqu’à zĂŠro. Par ce traitement, les contraintes existantes dans la matière sont compensĂŠes par ces nouvelles dĂŠformations. Au cours du passage, toutes ces contraintes sont homogĂŠnĂŠisĂŠes et ensuite rĂŠduites Ă un niveau uniforme et très bas. Le rĂŠsultat est un fil qui peut ĂŞtre usinĂŠ unilatĂŠralement sans risque de dĂŠformation en banane. La conception de cet appareil a ĂŠtĂŠ complètement rĂŠvisĂŠe. La nouvelle version dispose d’un entrainement ĂŠlectrique et peut ĂŞtre programmĂŠe depuis la console de commande.

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OUTILS COUPANTS

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MITSUBISHI MATERIALS CORPORATION

iMX, une fraise indexable avec les qualités d’une monobloc Ce système révolutionnaire, associe les avantages des fraises en carbure monobloc et des fraises indexables. a gamme iMX de Mitsubishi Materials Corporation est un système révolutionnaire, associant les avantages des fraises en carbure monobloc et des fraises indexables. Cette première mondiale, alliant fraise et porte-fraise en carbure, confère une sécurité et une rigidité proches d’une fraise de type monobloc. Ceci grâce au système de contact cône-face de la fraise et du porte-fraise, tous deux fabriqués en carbure monobloc, mais dont seule la partie filetée du tirant est en acier.

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Comparée aux conceptions habituelles corps acier-fraise carbure, cet d’accouplement rigide, sûr et précis est fiable et permet d’augmenter les paramètres de coupe en toute sécurité. Sur d’autres systèmes d’outils modulaires carbure, l’accouplement et la zone de serrage sont généralement fabriqués avec une partie en carbure, brasée sur une queue en acier. Cette méthode présente des faiblesses intrinsèques à la jointure comparée avec un attachement en carbure monobloc. La gamme iMX de fraises interchangeables permet de réduire le nombre d’outils, les stocks, et les temps de changement d’outils. Elles se révèlent en outre très performantes dans toute une série d’applications. Fort de leur rigidité leur domaine d’application privilégié est l’usinage des alliages de titane et des alliages réfractaires, comme l’Inconel. Le fraisage haute performance des aciers inoxydables, des aciers

Les fraises modulaires iMX sont disponibles en cinq modèles différents.

au carbone et des aciers alliés, ainsi que des aciers trempés fait également partie de leur domaine d’application standard. Chaque type de fraise est doté d’hélices variables qui limitent les vibrations, tandis que la version type torique à 4 dents intègre un arrosage débouchant dans les goujures. La grande variété d’applications n’est pas le seul fait du système de serrage tout aussi puissant et fiable soit-il, mais aussi rendue possible du fait du nouveau revêtement utilisé du type Smart Miracle (nuance EP7020). Le substrat en carbure super dur à

particules ultra-fines revêtu Smart Miracle (Al, Cr) N améliore sensiblement la résistance à l’usure. La surface du revêtement a également fait l’objet d’un traitement polissage, se traduisant par une diminution des efforts de coupe, une évacuation facilitée des copeaux, un meilleur état de surface des surfaces usinées. Cette nouvelle génération de revêtement Smart Miracle confère une performance hors pair et une durée de vie accrue des outils notamment dans le cas des aciers et alliages difficiles à usiner. Les fraises modulaires iMX sont disponibles en cinq modèles

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différents : torique à quatre dents, avec arrosage débouchant dans les goujures (diamètre 1025 mm) ; torique à quatre dents (diamètre 10-25 mm), à hélices variables pour diminuer les vibrations ; droite à six, dix ou douze dents (diamètre 10-25 mm) pour fraisage de finition ; hémisphérique à quatre dents (diamètre 1025 mm) et hémisphérique à six dents (diamètre 10 à 25). Toutes les fraises sont à hélices variables pour diminuer les vibrations. Enfin, les porte-fraises en carbure iMX sont disponibles dans les diamètres 10, 12, 16, 20 et 25 mm.


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OUTILS COUPANTS

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MITSUBISHI MATERIALS CORPORATION

L’usinage des matières réfractaires facilité La nouvelle gamme de fraise céramique rend désormais possible l’usinage à grande vitesse des métaux extrêmement résistants à la chaleur et à l’usure. es alliages réfractaires à base de nickel, tels que l’Inconel 718, sont considérés comme particulièrement difficiles à usiner par le secteur des outils coupants. Toutefois, en raison de leur composition, ils se ramollissent lorsqu’ils sont chauffés à des températures supérieures à 800oC, et peuvent dès lors être usinés plus facilement. Afin d’usiner sans difficulté ces matières, Mitsubishi Materials a mis au point sa nouvelle gamme innovante de fraises céramique : la CESRB. Alors que les fraises en carbure se détériorent considérablement à des températures supérieures à 800oC, la nouvelle gamme de fraises céramique conserve toute sa robustesse. Cette nouvelle gamme rend désormais possible l’usinage à grande vitesse de ces matières réfractaires, telles que l’Inconel, et associe en outre de grandes vitesses de coupe et d’avance élevées. Les fraises céramique peuvent non seulement fonctionner au-delà des performances des fraises carbure, mais elles permettent également de doubler la durée de vie de l’outil, tout en assurant un usinage à des vitesses et à des avances dix fois supérieures à celles des outils traditionnels. Cette nouvelle gamme est née du principe suivant : les fraises fonctionnent à sec sous air pulsé à des vitesses et à des avances élevées ainsi qu’à des profondeurs de coupe relativement importantes afin de générer une chaleur

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Alors que les fraises en carbure se détériorent considérablement à des températures supérieures à 800°C, la nouvelle gamme de fraises céramique conserve toute sa robustesse.

de frottement supérieure. Grâce à une augmentation de la température, les matières se ramollissent et la fraise peut ainsi mieux fonctionner. À ce titre, le département R&D de Mitsubishi recommande une utilisation de cette nouvelle gamme à des vitesses de rotation comprises entre 13 000 et 26 000 tr/mn (en fonction du diamètre de l’outil), avec des vitesses d’avance tournant aux alentours de 1,5 à 2 m/mn.

Géométrie audacieuse Cette gamme convient parfaitement aux applications reposant sur l’utilisation de l’Inconel dans les secteurs de la production d’énergie et de l’aéronautique et présente des performances sans précédent grâce à sa composition en céramique et à sa géométrie innovante. Par ailleurs, sa géométrie audacieuse intègre un angle

d’hélice optimisé, lequel permet de réduire les forces de coupe et de limiter les bavures, un phénomène trop fréquent lors de l’usinage de matières réfractaires. En outre, Mitsubishi a eu recours à sa technologie d’affûtage optimisé, afin d’offrir une meilleure résistance des arêtes à l’écaillage, même lors des applications extrêmes d’ébauche. Ces caractéristiques sont combinées à une goujure négative et à un angle de coupe spécialement conçu pour résister à des températures et à des charges élevées. Les performances de cette nouvelle gamme ne s’arrêtent pas là. Les nouvelles fraises sont disponibles non seulement dans une configuration à quatre dents pour le fraisage des poches et le rainurage, mais également dans une conception à six dents pour le surfaçage et le profilage. Les fraises à

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quatre et à six dents sont proposées dans un large éventail de dimensions : dans des diamètres de 6, 8, 10 et 12 mm, avec un rayon de bec de 0,5, 1 et 1,5 mm, en fonction du diamètre. Les diamètres disponibles sont livrés avec une queue d’une longueur de 6, 8, 10 et 12 mm, respectivement. Pour assurer des performances accrues et une forte rigidité, la gamme CESRB de fraises en céramique présente une conception extracourte d’une longueur totale de 50, 60, 65 et 70 mm et d’une longueur de coupe de 4, 5, 6, 7,5 et 9 mm pour les diamètres sélectionnés. En raison des hautes performances affichées par cette nouvelle gamme, Mitsubishi recommande aux clients d’utiliser une machine-outil résistante dotée d’un dispositif de serrage robuste comme un mandrin hydraulique de précision.


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OUTILS COUPANTS EUROMAC

Des activités au beau fixe rencontré de nombreux décideurs de l’industrie et concrétisé plusieurs partenariats commerciaux avec des entreprises nationales et étrangères.

Pour sa première participation au salon du Simodec, à La Roche-sur-Foron, Euromac avait décidé de frapper fort et les retours ne se sont pas fait attendre. epuis quelques années déjà la société a décidé de consacrer une partie de son budget à la communication et notamment à l’événementiel. C’est ainsi qu’après avoir participé à Industrie Paris, puis Industrie Lyon elle a décidé d’exposer au Simodec, en mars, en HauteSavoie.

« J’ai été surpris de voir des visiteurs de cette qualité. Comparativement aux précédents salons auxquels nous avons participé, le Simodec a été le plus performant. Cela montre clairement le dynamisme de cette région. Je n’ai pas été déçu et je compte bien revenir dans deux ans. »

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Au centre, François Bourgeois entouré de son fils (à droite) et de son chargé de clientèle Christian Ravaz.

Pour préparer au mieux ce salon, Euromac avait au préalable consacré énormément de temps à

la création de son stand. En effet, la société avait pris la décision de concevoir un stand ouvert sur quatre façades sans faire appel aux services d’un standiste. « Cela a été un gros travail en amont aussi bien pour moi que pour ceux de mes salariés qui ont participé à cette créa-

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tion. Ce fut aussi l’occasion de partager nos compétences sur un projet commun. C’est une excellente méthode pour créer du lien en interne », explique François Bourgeois, directeur d’Euromac, pour qui il est important d’aller au-devant des clients. C’est ainsi que la société a

Depuis la fin du salon, Euromac a constaté un regain d’intérêt sensible pour ses outils coupants en carbure monobloc. Connue comme spécialiste de l’alésoir, grâce au Simodec, l’entreprise a mis en avant ses autres gammes d’outils (fraisage, perçage ou encore les outils spéciaux). En préparation actuellement un nouveau catalogue sera dédié aux forets à trous d’huile.

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OUTILS COUPANTS

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ISCAR

Le fabricant élargit sa gamme Swisscut Innova Les outils sont désormais disponibles avec canaux d’arrosage haute pression (JHP), directement dirigés sur l’arête de coupe. ort du succès de sa nouvelle gamme Iscar Swisscut Innoval, Iscar complète les produits déjà disponibles et propose désormais des outils avec canaux d’arrosage haute pression (JHP), directement dirigés sur l’arête de coupe. Ces outils peuvent supporter une pression jusqu’à 340 bars et sont disponibles avec des corps de 10 à 16 mm. De nombreux tours à poupée mobile sont aujourd’hui équipés de pompes haute pression. Les nouveaux outils ont été spécialement conçus pour optimiser leurs niveaux de performance. Le premier choix de plaquettes à utiliser sur ces outils JHP correspond aux plaquettes à face de coupe plate sans brise-copeaux, comme les plaquettes ER pour le tournage ou les plaquettes NP pour le tronçonnage et les gorges. D’autres plaquettes possèdent un brise-copeaux qui peut bloquer la sortie du lubrifiant et réduire ainsi son efficacité. Jusqu’à aujourd’hui, Iscar proposait des plaquettes de tournage arrière avec face de coupe plate, angle de coupe à 0o (Kro) et largeur frontale de 0,7 mm. Afin d’offrir de nouvelles solutions à l’usinage de très petits diamètres et pièces fragiles, des plaquettes de 3 mm de large ont été ajoutées aux plaquettes dotées d’un angle d’attaque à 7o dédiées aux matériaux ductiles. Iscar a également développé les plaquettes de tournage-gorges NX avec brise-copeaux offrant une meilleure gestion des co-

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Les nouveaux outils peuvent supporter une pression jusqu’à 340 bars et sont disponibles avec des corps de 10 à 16 mm.

peaux dans les aciers alliés et inoxydables.

A propos d’Iscar Iscar, situé dans le nord d’Israël, est le fournisseur d’une gamme complète d’outils dynamique carbure de précision pour l’usinage

des métaux. Ils produisent une large gamme d’inserts en carbure, fraises en carbure et d’outils de coupe, couvrant la plupart des applications de découpe de métal. Iscar fournit également des solutions de travail des métaux à la fois dans l’ingénierie et la fabrica-

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tion de grandes industries à travers le monde. De nombreux produits innovants, spécialement conçus selon les exigences du client, ont fait d’Iscar un chef de file mondial dans les industries manufacturières telles que l’automobile et l’aérospatiale.


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AU CALENDRIER

Le spĂŠcialiste pour vos tours Ă dĂŠcolleter Ă cames

SUISSE

Dynamisme sans faille au salon Siams

RĂŠalisation d’Êtudes, modiďŹ cation d’appareil, ajout et modernisation d’embarreur, cartĂŠrisation. Pièces dĂŠtachĂŠes.

Le salon des moyens de production microtechniques a accueilli du 19 au 22 avril Ă Moutier, en Suisse, un peu plus de 14 000 visiteurs. n journal de mardi matin titrait “Siams : sous le signe de l’incertitudeâ€?. Il faisait certainement rĂŠfĂŠrence Ă la situation globale de l’Êconomie et relayait un type de propos un peu alarmiste assez Ă la mode depuis le 15 janvier de l’annĂŠe passĂŠe. Sans vouloir faire preuve d’un optimisme bĂŠat, cette ĂŠdition de Siams, qui rĂŠunit tous les deux ans en avril des acteurs industriels proposant des moyens de production microtechniques, a eu plutĂ´t tendance Ă gommer cette incertitude et Ă montrer le formidable potentiel des PME du monde microtechnique. Après quatre jours passĂŠs dans la capitale mondiale des microtechniques, les 2 700 personnes qui travaillent sur les 437 stands installĂŠs Ă Moutier repartent satisfaits de leur investissement dans le produit Siams. La semaine a ĂŠtĂŠ très riche et beaucoup d’exposants contactĂŠs nous ont confirmĂŠ avoir eu beaucoup plus de contacts qu’ils ne l’imaginaient. Avant le salon, les organisateurs communiquaient que les exposants allaient venir Ă Moutier pour y faire des affaires. C’est un ĂŠtat de fait clairement avĂŠrĂŠ. De très nombreuses affaires ont ĂŠtĂŠ conclues cette semaine. L’innovation et les visiteurs. Et si l’innovation se dĂŠcouvre au fil des allĂŠes (finalement bien plus que les 200 annoncĂŠes), les organisateurs ont ĂŠgalement bien innovĂŠ, notamment avec le système de scannage aux entrĂŠes qui fluidifie grandement les passages et permet un contrĂ´le fiable des visi-

RÊparation et reconstruction de tours à dÊcolleter grattage et mise en gÊomètrie

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Francis Koller, fondateur et ancien directeur de Siams, Laurence Gygax, responsable clientèle, et Pierre-Yves Kohler, nouveau directeur du salon (de gauche à droite).

permet de prĂŠciser leurs souhaits en termes de taille et de position. ÂŤ Nous avons reçu ĂŠnormĂŠment de retour de nos exposants qui souhaitent dĂŠjĂ bloquer des surfaces pour la prochaine ĂŠdition. De mĂŞme, nous avons ĂŠtĂŠ contactĂŠs cette semaine dĂŠjĂ par de nouveaux exposants qui souhaitent assurer leur participation en 2018 Âť , poursuit la responsable clientèle. Nous souhaitons bien du plaisir aux organisateurs pour le puzzle qui les attend. Les jeunes Ă la rescousse. En plus des confĂŠrences et manifestations professionnelles, Siams a ĂŠgalement vu la remise des prix du concours de dessin l’usine du futur. 130 enfants ĂŠtaient prĂŠsents et c’est dans une joyeuse cacophonie que s’est dĂŠroulĂŠe cette manifestation sympathique. ÂŤ La relève dans les mĂŠtiers techniques est un sujet d’importance, si nous voulons que nos entreprises continuent d’innover. Pour que le Siams continue de rayonner, nous devons nous assurer que les mĂŠtiers techniques puissent intĂŠresser les jeunes. Le concours de dessin a eu le mĂŠrite de les sensibiliser au monde industriel de demain Âť , prĂŠcise Pierre-Yves Kohler.

30 ans d’expÊrience dans le dÊcolletage ACM DEXIS 8 Rue des Tailles - 25770 FRANOIS TÊl. : 03 81 59 94 90 Fax : 03 81 59 09 34

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teurs. Après quatre jours, 14 347 entrĂŠes ont ĂŠtĂŠ scannĂŠes. Pour ĂŞtre complet, il faut ajouter les 2 700 personnes qui travaillent sur les stands et sont ĂŠgalement visiteurs des autres stands. ÂŤ Vu la taille des locaux et l’infrastructure, ce nombre total d’environ 17 000 personnes est probablement un nombre optimal et maximal que nous pouvons accueillir Âť, affirme Pierre-Yves Kohler. La qualitĂŠ et la quantitĂŠ. Les organisateurs sont très satisfaits de ces nombres, mais c’est plus encore la qualitĂŠ des visiteurs et de contacts qui les rĂŠjouit. ÂŤ Nos exposants ont le sourire et c’est un plaisir de se faire aborder dans les allĂŠes. Ils sont très satisfaits de leur participation et des innovations que nous avons mises Ă leur disposition Âť, souligne Laurence Gygax, responsable clientèle. ÂŤ Ce sont principalement des dĂŠtails, comme le cafĂŠ et les croissants gratuits pour les exposants le matin avant l’ouverture, mais c’est important Âť, ajoute-t-elle. Et pour 2018 ? Afin de gĂŠrer au mieux les demandes de stands pour 2018, les exposants ont reçu un formulaire d’intention qui leur

acm-franois@dexis.eu DEXIS, LE RESEAU DE NEGOCE TECHNIQUE DE DESCOURS & CABAUD

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Mai-Juin- 2016

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ENTREPRISES ET ANNONCEURS CITES 2CCAM ....................................................................... 18-20-21 ACM DEXIS ............................................................................ 33 AIRBUS .................................................................................. 22 APPLITEC ................................................................................ 4 AXITE ............................................ Deuxième de couverture BIOALPS ................................................................................ 16 CREDIT AGRICOLE DES SAVOIE ...... Troisième de couverture CTC ....................................................................................... 14 CTDEC ................................................................................... 21 DECIP MACHINES-OUTILS ....................................................... 9 DELTA MACHINES ........................... Première de couverture DEUTSH-BAHN ...................................................................... 22 ECOSTAT ............................................................................... 12 EPFL ...................................................................................... 16 EPHJ-EPMT-SMT ................. 15-16-Quatrième de couverture ESCOMATIC ..................................................................... 26-27 EUROMAC ....................................................................... 21-31 EURO SCIES ........................................................................... 21 FERRARI ................................................................................ 22 GOYARD ................................................................................ 14 HAAS .................................................................................... 17 HEPIA .................................................................................... 16 HERBELIN ............................................................................. 12 HERMES ................................................................................ 14 HORN ...................................................................................... 7 HUDRY .................................................................................... 4 IMAS AEROMECCANICA ....................................................... 21 INARTIS ................................................................................. 16 ISCAR .................................................................................... 32 JINFO .................................................................................... 31 KOMET .................................................................................. 27

LE DECOLLETAGE & industrie No 249

LAFONT ................................................................................ 11 L’AMY .................................................................................... 11 LUXOTTICA ........................................................................... 11 MASTERCAM SWISS .............................................................. 31 MAZARS .................................................... 6-8-10-11-12-13-14 MICRONORA ......................................................................... 29 MITSUBISHI MATERIALS CORPORATION .......................... 28-30 MOYNAT ............................................................................... 14 NAJA ..................................................................................... 11 NAT VIDRIERA ...................................................................... 17 NICOMATIC .......................................................................... 24 NTN-SNR ......................................................................... 22-23 OMRON-ADEPT ..................................................................... 25 OUTIMAT .............................................................................. 15 PALEXO ................................................................................. 16 PEQUIGNET ........................................................................... 12 PINEL .................................................................................... 14 POLE DES MICROTECHNIQUES ............................................. 12 PORSCHE .............................................................................. 22 RENAULT .............................................................................. 22 SIAMS .................................................................................... 33 SNCF ..................................................................................... 22 SNDEC ............................................................................. 20-21 STAR MACHINE TOOL ............................................................. 5 SWISS GLOBAL ENTERPRISE .................................................. 16 TREFILERIE PERILLAT ............................................................ 19 VUILLET VEGA ...................................................................... 11 VUITTON ............................................................................... 14 Y-PARC .................................................................................. 16 ZADIG & VOLTAIRE ............................................................... 11 ZIMMERLI ............................................................................. 19

DEC034.


DEC035.

9'


DEC036.

9'


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