Decolletage 253

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L’industrie du futur à l’honneur au salon Midest



&

in d u s t r ie

N° 253 - Février-Mars 2017 - 5 euros

L’industrie du futur à l’honneur au salon Midest Le Cetim-CTDEC forme les décolleteurs de demain

Dossier

équilibres

Les du marché de la

machine-outil se maintiennent


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Machine-outil et lubrifiants Dossier 3/18

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France, Europe, Monde : quelles tendances pour la machine-outil ?

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France : le petit poucet de la machine-outil pour le travail des métaux

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L’Europe sort son épingle du jeu

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Un marché mondial à la baisse avec les mêmes pays leaders

10 SU-matic se développe à Marignier et à Bologne 12 Decip veut devenir un acteur majeur de la poupée mobile 13 Marché des lubrifiants : les tendances pour 2017 14 Fuchs pousse la technologie MQL 15 Blaser Swisslube développe des huiles entières de classe GTL 18 Hudry présente ses nouveautés 19 Les formations proposées par le Cetim-CTDEC

Formations 22 Le salon Midest à l’heure de l’industrie du futur

Salon 24 Rencontre avec Guy Métral, président de la CCI74

L’actu de la Vallée de l’Arve Échos de la Vallée de l’Arve &

ind u s trie

25 Rencontre avec Franck Duc, chef de projet au Thésame 26 Bucci Industries France fête ses 20 ans 28 MGB, de l’horlogerie à l’aéronautique, soixante ans d’évolution à Marnaz 30 Trempelec ne connaît pas la crise 31

Bucci présente un banc de contrôle de rectitude des barres

Revue professionnelle d’informations techniques, économiques, financières, sociales et de formation professionnelle des métiers du décolletage.

Directeur de publication : Alain BODART Inscription à la Commission Paritaire des publications et Agences de Presse n° 0217T82916 Dépôt légal 469 ISSN : 0751-6193

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Machine-outil et lubrifiants Dossier

France, Europe, monde : quelles tendances pour la machine-outil ? Comment se porte le marché de la machine-outil en France, en Europe et dans le monde ? Le Décolletage et Industrie s’est penché sur les chiffres pour en tirer quelques tendances :

● L’Europe a su maintenir sa production et ses ventes de machines-outils dans un contexte difficile lié à une baisse des commandes, particulièrement en Asie.

● La France occupe une place mineure sur le marché mondial de la machine-outil pour le travail des métaux face aux poids lourds européens que sont l’Allemagne et l’Italie, mais elle a augmenté sa production.

Tous les détails à lire dans ce dossier.

Présent à

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● En 2015, le marché mondial des machines-outils a été en baisse par rapport à 2014, aussi bien en termes de consommation que de production. Cela n’a pas empêché les grands équilibres de rester les mêmes entre les grands pays producteurs et exportateurs (Chine, Japon, Allemagne, Italie).

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Marché de la MO en France Dossier

France : le petit poucet de la machine-outil pour le travail des métaux La France occupe une place mineure sur le marché mondial de la machine-outil pour le travail des métaux face aux poids lourds européens que sont l’Allemagne et l’Italie ou mondiaux tels que les Etats-Unis et la Chine. Etat des lieux du marché selon les statistiques du Symop. Pour situer la place de la France au niveau européen, elle ne représentait en 2015, que 1,5% de l’ensemble de la production européenne (UE27) de machines d’usinage par enlèvement de matière métallique avec un montant de 72 millions d’euros sur un total de 4,7 milliards produits, selon les chiffres d’Eurostat, fournis par l’OSST. Toujours dans cette même catégorie de machines, les importations françaises ont atteint 23,5% des importations totales de l’UE27 en 2015 et 2,7% des exportations. Au niveau mondial, ce sont les mêmes tendances : selon les statistiques de l’UN Comtrade fournies par l’OSST, la part de la France est de 3,3% dans les importations mondiales des tours et centres d’usinage qui travaillent par

enlèvement de métal en 2015, et de seulement 0,9% dans les exportations mondiales.

Les chiffres 2015 du Symop Dans la catégorie plus large des machines-outils métal, le Symop (Syndicat des machines et technologies de production - www.symop.com) fait un bilan mitigé pour 2015. Si la production française a augmenté de 8% par rapport à 2014, les exportations sont à la baisse (- 2,8%), tandis que les importations affichent une hausse de 11%, peut-on lire dans la brochure « Chiffres clés 2016-2017 » du syndicat français. Les principaux pays fournisseurs de la France sont en 2015 respectivement l’Allemagne (28% de l’ensemble), l’Italie (14%), le Japon (13%) et la Suisse (11%). Quant aux

exportations françaises, elles sont majoritairement dirigées vers la Chine (13% du total) et l’Allemagne (11%). Viennent ensuite des pays tels que le Royaume-Uni, l’Italie, la Suisse et les Etats-Unis.

Le détail par catégorie Pour avoir une vision plus précise par catégorie de machines-outils, il faut se pencher sur les statistiques douanières publiées par le Symop. Pour la catégorie « centre d’usinage, machines à poste fixe et à stations multiples » (n°8457): les exportations repartent à la hausse en 2015 après un net recul entre 2013 et 2014. Celles-ci atteignent un montant de 30 millions d’euros pour les 6 premiers mois 2015 contre 26 millions pour les 6 premiers mois 2014, soit une augmentation de 15%.

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Cette progression est due essentiellement aux exportations de machines à stations multiples qui bondissent de 94%. Quant aux importations, elles sont en légère baisse (-1%) avec un montant de 73 millions d’euros pour les 6 premiers mois 2015 contre 74 millions à période équivalente en 2014. Pour la catégorie « tours (y compris les centres de tournage) » n°8458, il y a une stagnation des exportations pour les 6 premiers mois 2015 (- 1%) par rapport à la même période l’année précédente. Les importations sont par contre en nette hausse (+ 9%) due principalement aux tours horizontaux, atteignant un montant total de 87 millions d’euros pour les 6 premiers mois 2015 contre 80 millions l’année précédente. ISABELLE VERDIER


Marché de la MO en France Dossier

Selon les chiffres du Symop qui reprend des données de l’Insee, le parc français d’unités légales de machines-outils métal comptait : -

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machines en 2013

Parc français des machines-outils métal

Pour un effectif de

4 733 employés

Chiffre d’affaires réalisé :

1

milliard d’euros en 2013

PRODUCTION À LA HAUSSE EN 2016

QUID DE L’OSST ?

Selon les prévisions de la Cecimo (European Association of the Machine Tool Industries) publiées dans le Statistical Toolbox de novembre 2016, la production française de machines-outils devrait continuer sa progression en 2016. L’organisme, qui regroupe 15 fédérations européennes de producteurs de machines-outils, estime que la hausse devrait être de 7,6% pour la France. Le montant total de la production européenne est estimé à 24,2 milliards d’euros en 2016.

L’Observatoire stratégique de la sous-traitance (OSST) est une association qui réalise des prestations de veille informationnelle destinées aux entreprises de la sous-traitance dans l’optique d’une meilleure compréhension et maîtrise de l’environnement économique. L’objectif est, à travers ses publications collectives et ses études personnalisées, de vous appuyer dans votre processus de décision stratégique. www.osst.com

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Marché de la MO en Europe Dossier

L’Europe sort son épingle du jeu Dans un contexte de récession avec des marchés comme la Chine et le Brésil en baisse, l’Europe maintient sa production et ses ventes de machines-outils. Le point à partir des chiffres d’Eurostat pour l’année 2015 et les estimations de la Cecimo (European Association of Machine Tool Industries) pour 2016. Malgré une conjoncture difficile, l’Europe a bien résisté en 2016. C’est le constat que fait la Cecimo www.cecimo.eu, association qui regroupe les fédérations de 15 pays européens producteurs de machines-outils (Allemagne, Autriche, Belgique, République tchèque, Danemark, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, Turquie et Royaume-Uni).

Plus de 40% du marché mondial de la production Globalement, la production européenne de machines-outils devrait croître légèrement en 2016 par rapport à 2015, se félicite la Cecimo dans un communiqué daté de novembre 2016. Elle devrait atteindre

un montant de 24,2 milliards d’euros, soit un peu plus de 40% des parts du marché mondial, qui représente 60 milliards d’euros. Les exportations européennes devraient rester stables avec un montant de 18,7 milliards d’euros, estime la Cecimo, et ce malgré une baisse des ventes en Asie et en Russie. Celle-ci est compensée par une augmentation des exportations aux Etats-Unis et au Mexique. En outre, la digitalisation accrue des équipements rend l’Europe très attractive auprès d’acheteurs étrangers, souligne la Cecimo.

L’Allemagne et l’Italie dominent Pour les catégories plus spé-

cifiques de machines-outils, l’Allemagne et l’Italie occupent une place prépondérante au sein de l’UE27. C’est ainsi le cas pour les machines d’usinage par enlèvement de matière métallique. L’Allemagne en a fabriqué plus de la moitié en 2015 (55%) et l’Italie 22% sur un montant total de 4,7 milliards d’euros produits dans la zone UE27, selon les chiffres d’Eurostat fournis par l’OSST. Même constat pour les importations et les exportations de cette catégorie de produit en 2015 avec l’Allemagne et l’Italie qui dominent. On note toutefois la présence d’autres pays comme ceux de l’Europe de l’Est, en pointe dans les importations (Pologne, République

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tchèque, Slovaquie, Hongrie). La domination de l’Allemagne est encore plus forte pour la catégorie des tours qui travaillent par enlèvement de métal. L’Allemagne est de loin le premier pays producteur de la zone UE27 en 2015 avec 61% de l’ensemble, représentant un montant total de 2,7 milliards d’euros, loin devant l’Italie (17%). Pour les exportations de cette catégorie, l’Allemagne est aussi largement en tête, tandis que c’est moins le cas pour les importations avec une part de 48% du total importé en 2015 par les pays de l’UE. ISABELLE VERDIER


Marché de la MO en Europe L’ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION 2016 PAR PAYS Selon les prévisions de la Cecimo publiées dans le Statistical Toolbox de novembre 2016 ( http://www.cecimo.eu/site/fileadmin/ Statistical_toolbox/CECIMO_Statistical_Toolbox_11_2016.pdf ), la production européenne de machines-outils devrait légèrement augmenter en 2016 pour atteindre un montant total de 24,2 milliards de dollars. Une tendance inverse à la production mondiale, en légère baisse en 2016 par rapport à 2015 (60 milliards d’euros prévus en 2016 contre 61,5 milliards en 2015). Les prévisions de production varient selon les pays. Certains d’entre eux sont en baisse comme le Royaume-Uni (-19%), la République tchèque (-8%), la Suisse (-7,6%), ou encore la Belgique (-6,7%). Tandis que d’autres sont à la hausse. C’est ainsi le cas de la France (+7,6%), de l’Italie (+5,6%), de la Suède (+4,2%) et de l’Espagne (+ 3%).

TOP 6 DES PAYS PRODUCTEURS

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Au sein de l’Europe, les parts de marché par pays producteurs vont peu évoluer en 2016, estime la Cecimo dans le Statistical Toolbox de novembre 2016. C’est l’Allemagne qui occupe avec l’Italie la place prépondérante avec les deux tiers de la production européenne. A elle seule, l’Allemagne représente 46% des machines-outils produites par les pays de la Cecimo, et l’Italie 19%. Ces deux leaders sont suivis par la Suisse, en troisième position avec une part de marché de 12%. Viennent ensuite respectivement l’Espagne (4%), l’Autriche (3,5%) et le Royaume-Uni (3,4%).


Marché de la MO dans le monde Dossier

Un marché mondial à la baisse avec les mêmes pays leaders En 2015, le marché mondial des machines-outils a été en baisse par rapport à 2014, aussi bien en termes de consommation que de production. Etat des lieux d’un secteur selon les chiffres de Gardner business media et de l’UN Comtrade et où les grands équilibres demeurent entre les mêmes grands pays producteurs et exportateurs (Chine, Japon, Allemagne, Italie).

Selon l’étude « Word Machine Tool Survey » http://www.gardnerweb.com/cdn/cms/2016%20 WMTS%20Report.pdf du groupe de presse américain Gardner business mpedia, les indicateurs sont en berne sur le marché mondial de la machine-outil. La consommation totale a été ainsi de 79 milliards de dollars en 2015, en baisse de 12% par

rapport à l’année précédente. Cette diminution s’explique principalement par la chute de la consommation en Asie (-13%) et sur le continent nord-américain (-11%). Du côté de la production, la tendance est aussi à la baisse (- 12%) avec un total de 80 milliards de dollars de machines-outils produites dans le monde en 2015 contre 92 milliards en 2014, selon les chiffres de Gardner business media. La baisse varie selon les continents, avec un taux plus

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Consommation et production mondiales en baisse

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Marché de la MO dans le monde

Dossier

Top 10 des pays producteurs Le classement des pays producteurs de machines-outils ne change pas pour autant entre 2014 et 2015, signale l’étude de Gardner business media. On trouve ainsi à la première place la Chine avec un montant de 22 milliards de dollars de machines-outils produites en 2015, en baisse de 10% par rapport à 2014. Le Japon est deuxième avec 13,5 milliards de dollars, et l’Allemagne troisième avec 12 milliards. Viennent ensuite l’Italie, la Corée du Sud, les Etats-Unis, Taïwan, la Suisse, l’Espagne et l’Autriche.

Les chiffres pour les tours et centres d’usinage On retrouve les mêmes tendances globales en affinant à la catégorie n°8458 « tours

et centres d’usinage par enlèvement du métal ». Selon les chiffres de l’UN Comtrade fournis par l’OSST, les deux premiers pays exportateurs en 2015 pour ce produit sont le Japon avec un total de 1,7 milliard de dollars, soit 26% du marché, et l’Allemagne (16% du total). Après ces deux poids-lourds, viennent ensuite dans le top 10 successivement Taïwan (10% du marché), la République de Corée (8,7%), la Chine (7%), l’Italie (5,4%), la Belgique, les Etats-Unis, la Suisse et l’Autriche. La France ne se situe qu’en 15ème position des pays exportateurs pour ce produit. En ce qui concerne les importations, le top 10 des pays importateurs est différent. Les Etats-Unis viennent en 1ère position (avec une part de marché de 17%), suivis de la Chine (10%) et de l’Allemagne (8%). On compte ensuite la Belgique, l’Italie, le Mexique et la Russie. La France arrive cette fois en 8ème position devant la Turquie et le Japon.

Selon les prévisions de la Cecimo publiées dans le Statistical Toolbox de novembre 2016 ( http://www.cecimo.eu/site/fileadmin/ Statistical_toolbox/CECIMO_Statistical_Toolbox_11_2016.pdf ), la production européenne de machines-outils devrait légèrement augmenter en 2016 pour atteindre un montant total de 24,2 milliards de dollars. Une tendance inverse à la production mondiale, en légère baisse en 2016 par rapport à 2015 (60 milliards d’euros prévus en 2016 contre 61,5 milliards en 2015). Les prévisions de production varient selon les pays. Certains d’entre eux sont en baisse comme le Royaume-Uni (-19%), la République tchèque (-8%), la Suisse (-7,6%), ou encore la Belgique (-6,7%). Tandis que d’autres sont à la hausse. C’est ainsi le cas de la France (+7,6%), de l’Italie (+5,6%), de la Suède (+4,2%) et de l’Espagne (+ 3%).

ISABELLE VERDIER

TOP 10 DES PAYS EXPORTATEURS

TOP 10 DES PAYS IMPORTATEURS

Selon l’étude « Word machine tool survey » du groupe de presse américain Gardner business media, deux pays dominent largement le top 10 des pays exportateurs de machines-outils en 2015: l’Allemagne et le Japon. Tous deux atteignent des exportations de l’ordre de 9 milliards de dollars. L’Italie arrive en troisième position, loin derrière, avec des exportations de 3,6 milliards de dollars. Viennent ensuite la Chine (3,2 milliards) et Taïwan (3,1 milliards) suivies par la Suisse avec 2,6 milliards d’exportations et la Corée du Sud (2,3 milliards). Les Etats-Unis sont pour leur part huitième avec 1,7 milliard. Tandis que la Belgique et l’Espagne sont en fin de ce top 10 avec des exportations atteignant respectivement 954 millions et 850 millions.

C’est la Chine qui est de loin la première du top 10 des pays importateurs de machines-outils en 2015, selon le classement effectué par l’étude « Word machine tool survey . Elle atteint un montant de 8,6 milliards de dollars, loin devant le deuxième pays importateur, les Etats-Unis qui réalisent un score de 4,5 milliards. Le numéro 3 du top 10 est l’Allemagne (2,7 milliards), suivie du Mexique (2,1 milliards), de la Russie (1,7 milliard) et de l’Italie (1,4 milliard). On retrouve ensuite des pays asiatiques tels que la Corée du sud (n°7), la Thaïlande (n°8), la Turquie (n°9) et enfin le Vietnam.

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modéré que la moyenne en Asie, grâce notamment à ses exportations, et plus élevé en Amérique du Nord (-15%) et en Europe.


Zoom sur SU-matic Dossier

SU-matic se développe à Marignier et à Bologne Depuis trois ans, le fabricant de porte-outils et têtes multibroches SU-matic, qui fait partie du groupe suisse Suhner, a développé son atelier de maintenance-réparation de Marignier et a investi massivement dans de nouvelles machines dans son usine de Bologne. A Marignier, une agence de proximité L’agence de Marignier est une filiale de la société Somex, membre du groupe Suhner également, qui agit en sous-traitance pour Su-matic afin de proposer des prestations de service après-vente et de réparation au niveau local. Installée depuis 2013 dans les locaux du fabricant de machines hybrides R-Tech, qui a été primé par l’Ademe (voir notre article sur le Midest), SU-matic bénéficie d’une véritable synergie avec cette entreprise. « Les commodités d’une société plus importante

Bureau d’études.

Ivanis Sebben.

sont mis à notre service, explique Emmanuel Antoni, responsable commercial France de SU-matic. Et nous bénéficions également de l’atelier de production de la société Rennard que nous pouvons utiliser si nous avons des besoins pour produire des pièces pour la réparation ». Selon les besoins du client, SU-matic demande à R-Tech de fabriquer des pièces en sous-traitance ou lui loue une machine à l’heure. La société dispose d’un local de 50m2 loué à R-Tech avec un bureau et un petit atelier pour l’entretien des porte-outils, dirigé par Alexandre Cara, technicien service après-vente.

« C’est une véritable agence de proximité avec le client », souligne Emmanuel Antoni. Elle propose ainsi des formations pour faire de la maintenance préventive ou apprendre à réparer par soi-même. Autre service proposé par SU-matic à ses clients : la location de ses porte-outils pour produire des échantillons initiaux pour des donneurs d’ordre. Plutôt que d’avoir à acheter le porte-outils et d’avoir à réaliser un investissement inutile si la commande n’est pas passée, le client peut le louer pendant deux mois à un coût correspondant à 10% du montant du porte-outils. Au bout de ces deux mois, soit il achète le porte-outils et le prix de sa location est déduit, soit il continue à le louer. Enfin, SU-matic s’est lancé depuis avril dernier dans la commercialisation des pompes haute pression MP Systems (voir encadré). « Nous avons testé avec succès ces pompes sur nos machines de production en Italie et nous allons bientôt les installer sur des clients pilotes dans la

Emmanuel Antoni devant une machine de l’atelier R-Tech. LE DECOLLETAGE & industrie No 253

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vallée de l’Arve. C’est une belle opportunité de développement », estime Emmanuel Antoni.

A Bologne, une usine équipée de machines ultra-performantes Rachetée en 1991 à l’entreprise Martinson, l’usine SU-matic, installée à Zola Predosa dans la banlieue de Bologne, dispose d’un impressionnant parc machines qui est sans cesse renouvelé. En 2013, la société a d’abord investi dans deux magasins automatiques à casiers verticaux , cela a permis d’optimiser considérablement la gestion des stocks tout en réduisant l’encombrement au sol. Un tour Okuma bi-broches bi-tourelles LT2000 EX-MYW a été installé. Il a permis de réaliser des gains très importants sur les temps de cycle et temps de réglage grâce à l’équipement des tourelles avec le système d’outillage à changements rapides Sumatic/Capto. En juin dernier, deux centres d’usinages MA600 H Okuma ont été montés en ligne avec un


Zoom sur SU-matic Dossier LES INVESTISSEMENTS À VENIR

Photo de groupe de l’équipe italienne avec accroupi le responsable commercial France Emmanuel Antoni.

système de chargement automatique Fastem. Les deux centres sont dotés de magasins d’outils de grande capacité afin de pouvoir fonctionner en autonome le plus longtemps possible. L’implantation dans l’usine de tous ces nouveaux outillages a nécessité de nombreux mouvements dans l’atelier et la configuration actuelle a permis d’optimiser au mieux le flux des pièces entre les différents secteurs. D’autres investissements sont prévus pour les années à venir (voir encadré). Un principe guide l’organisation de l’usine, qui compte 35 personnes en production : pour chaque machine, il est

prévu d’avoir deux exemplaires identiques, une en réglage et une autre en production. Cela permet à l’opérateur de rester productif et de ne pas avoir d’arrêt si une des machines tombe en panne. L’usine produit à 60% des pièces en grande série et à 40% en petites séries. Un bureau d’études de cinq personnes a également été constitué pour concevoir des pièces sophistiquées correspondant aux exigences des constructeurs. « Nous travaillons par exemple avec les constructeurs automobiles pour nous adapter à la nouvelle génération de boîtes de vitesse », explique Ivanis Sebben, directeur général de SU-matic basé à Brugg au

siège du groupe Suhner, situé à une vingtaine de kilomètres de Zurich. Pour ce dernier, les potentiels de développement existent principalement dans le domaine des tours et des périphériques machines. Le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui est aujourd’hui de 10 millions d’euros pour un effectif de 46 personnes (38 en Italie, 7 en Suisse, et 1 à Marignier), est encore amené à progresser. L’entreprise envisage d’ailleurs d’acheter les locaux de son usine, qui sont actuellement loués, et prévoit d’ores et déjà des plans d’extension. ISABELLE VERDIER

Sont en commande pour juin 2017 : 2 centres d’usinages verticaux Mazak VTC 820/20 avec l’un des deux qui sera équipé dès le départ du 4ème axe pour les pièces plus complexes ainsi qu’un centre d’usinage horizontal FH4000 avec palettisation. La société est en cours de réflexion pour intégrer un robot de dé/chargement sur l’un des deux Cu horizontaux pour augmenter le taux de fonctionnement journalier. Pour 2018-2019-2020, il est prévu d’acheter un tour Okuma Multus nouvelle génération avec un robot de dé/chargement adapté et un CU 5 axes Okuma. Il est aussi envisagé de créer un atelier d’usinage dédié aux outillages spéciaux.

LA POMPE HAUTE-PRESSION MP SYSTEMS SU-matic a noué un partenariat avec l’Américain MP Systems (Morris Pump), qui appartient à Morris Group, pour importer sur toute l’Europe leurs pompes haute pression. Pour l’instant, elle propose le modèle RF8, un groupe monté sur roulette, capable de délivrer une pression jusqu’à 70 bars. Il dispose d’un réservoir de 190 litres et d’une pompe de relevage intégrée. Ce modèle peut être adapté aux besoins du client comme le rajout de sorties, la filtration, le refroidissement ou une pression plus importante.

SU-matic dans les locaux de R-Tech.

Des techniciens de Pernat SMJ en formation. Emmanuel Antoni et Alexandre Cara.

Un des nouveaux centres d’usinage Okuma 600.


Zoom sur la société Decip Dossier

A gauche la MX 330 Matsuura, à droite La NN32YB2 XB 8 Nomura DS

Decip veut devenir un acteur majeur de la poupée mobile Fournisseur de solutions d’usinage personnalisées, la société Decip, basée à Saint-Pierre-en-Faucigny, veut devenir un acteur majeur des machines à poupée mobile dans la vallée de l’Arve. Elle a présenté plusieurs nouvelles machines lors des journées techniques qu’elle a organisées du 14 au 16 décembre derniers. La Matsuura MX330 en vedette Présentée pour la première fois en France, la Matsuura modèle MX-330 est un centre 5 axes pour les pièces de dimensions jusqu’à 330 mm. « Cette machine a suscité beaucoup d’intérêt de la part des personnes qui sont venues », signale Didier Simon, directeur des ventes de Decip. «Son intérêt est de pouvoir faire des petites pièces avec une surface au sol réduite. Il est de plus possible de pouvoir additionner 10 palettes sur le côté, ce qui donne une autonomie à la machine », ajoute-t-il. Elle sera de nouveau exposée au salon Industries de Lyon en avril prochain. Autre machine présentée ayant suscité de l’intérêt : la Nomura poupée mobile modèle NN32YB2 XB 8 axes + axe B. Elle permet de faire l’usinage

d’une pièce fraisée et dispose de 33 outils en poste avec 15 outils sur l’axe B. « Cela fait beaucoup plus d’outils que les concurrents, souligne Didier Simon. En outre, il est possible de rajouter un outil spécifique sans démonter l’axe B pour faire du tourbillonnage qui permet notamment de fabriquer une vis à os pour le médical », ajoute-t-il. Dernière machine vedette : la Lumex Avance – 25, machine de fabrication additive hybride métal du constructeur japonais Matsuura (voir encadré).

La force du service après-vente En plus de présenter des machines à la pointe des dernières technologies, Decip met en avant son service après-vente. « Nous avons 800 000 pièces de rechange et nous sommes capables de redémarrer une machine dans

la demi-journée dans la vallée de l’Arve et dans la journée ailleurs », déclare Didier Simon. Essentiellement régionale avec un chiffre d’affaires réparti à 60% dans la vallée de l’Arve et à 40% dans la région Rhône-Alpes, la société Decip a pour ambition de devenir un acteur majeur de la machine à poupée mobile dans la vallée de l’Arve. Sa stratégie est de travailler avec des bureaux R&D pour proposer des machines adaptées aux besoins de ses clients. Présidée par son fondateur, François Favre, et dirigée par son fils, Hervé Favre, la société familiale créée en 1979 a les moyens de ses ambitions avec un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2016. Elle est depuis 12 ans distributeur certifié ISO 9000, un véritable sésame. ISABELLE VERDIER

LE DECOLLETAGE & industrie No 253

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Les performances de la Lumex Avance – 25 Cette machine Matsuura combine la fabrication additive par fusion de poudre métal et un usinage de précision de haut niveau. Elle comprend des outils intégrés et un paramétrage très complet pour une prise en main facile et rapide. Elle dispose en outre d’une broche haute vitesse de 45 000 tours/ minute qui permet d’usiner chaque couche.de décision stratégique.


Le marché des lubrifiants Dossier

© Bielomatik

Marché des lubrifiants : les tendances pour 2017 Dans le domaine très vaste des lubrifiants industriels, il est difficile d’avoir des chiffres spécifiques concernant les lubrifiants utilisés pour l’usinage et encore plus pour le décolletage. D’où l’idée de donner quelques grandes tendances de l’évolution de ce marché à partir des analyses des acteurs présents sur le terrain. Selon les chiffres du Centre professionnel des lubrifiants (CPL), qui collecte pour la France les statistiques professionnelles de l’industrie des lubrifiants et des additifs de lubrification, le marché des lubrifiants industriels se porte bien. De janvier à octobre 2016, il a atteint un montant de 182 436 tonnes, soit + 2,6% par rapport à la même période en 2015. Un optimisme contredit toutefois par les acteurs de terrain

qui soulignent que cette catégorie est trop vaste pour être pertinente puisqu’elle comprend les huiles hydrauliques, les huiles de graissage et les huiles d’usinage. De plus, soulignent certains, le marché des lubrifiants pour les décolleteurs se porte plus ou moins bien selon les secteurs. Si le médical et l’aéronautique voient une progression des achats de lubrifiants, il n’en est pas de même pour l’automobile qui se délocalise, notam-

ment en Europe de l’Est. Du coup, globalement la tendance serait à la stagnation des ventes en volume. Toutefois si les tonnages devraient diminuer de manière globale en 2017, on pourrait dans le même temps évoluer vers une augmentation des recettes liée au fait que les produits proposés sont de plus en plus techniques. A l’image de deux groupes spécialisés dans ce domaine, Blaser Swisslube et Fuchs Pe-

LE DECOLLETAGE & industrie No 253

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trolub, qui se tournent vers des produits et une offre de services de plus en plus pointus pour les adapter au mieux aux besoins de leurs clients. Le groupe suisse Blaser Swisslube propose ainsi une huile entière avec un raffinage de classe GtL (Gas to Liquid) tandis que le groupe allemand Fuchs Petrolub développe la technologie MQL (Minimum Quantity Lubrification). ISABELLE VERDIER


Zoom sur Fuchs Dossier

Fuchs pousse la technologie MQL Très présent dans la vallée de l’Arve, le groupe allemand Fuchs Petrolub veut pousser plus de décolleteurs à utiliser la technologie MQL. Le leader mondial des indépendants du graissage (2 milliards d’euros de CA en 2015) propose une gamme de lubrifiants MQL qui couvre 100% des usinages sur 100% des matières existantes. Cette technologie MQL (Lubrification en quantité minimale) consiste à déposer une très faible quantité de lubrifiant de coupe au point de contact outil/matière. Cet arrosage par le centre d’outil garantit une lubrification optimale à la pointe de l’outil avec la quantité exacte nécessaire à l’opération d’usinage. « Pour l’instant seuls les décolleteurs travaillant dans le domaine du médical utilisent cette technologie, explique Anthony Houlé, chef de produit usinage de Fuchs Lubrifiants France SA, la filiale française du groupe qui a réalisé en 2016 un CA de 114 millions d’euros.

Mais nous voulons convaincre les autres industriels de la vallée de l’Arve travaillant pour d’autres secteurs (automobile, aéronautique) d’adopter la technologie MQL ». Les lubrifiants MQL Fuchs sont déjà utilisés depuis plus de 10 ans par des constructeurs automobiles (Volkswagen, Audi, Ford, Daimler) et des constructeurs de machines-outils allemands pour la fabrication de pièces de structures ou de pièces mécaniques en grandes séries. Le groupe PSA a franchi le pas en 2014 en démarrant l’industrialisation d’une pièce moteur avec la technolo-

gie MQL. Reste à convaincre d’autres industriels français, qui sont seulement 10% à utiliser cette technologie, selon une étude récente. Au total, la gamme de lubrifiants MQL Fuchs compte 22 produits dont aucun n’est formulé sur une base pétrolière, mais sur des bases d’alcools gras ou d’esters synthétiques végétaux. « Cet argument devient de plus en plus important, signale Anthony Houlé, car les réglementations visant à interdire les huiles minérales se multiplient, à commencer dans le secteur aéronautique ». ISABELLE VERDIER

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3 PRODUITS SPÉCIFIQUES POUR LES DÉCOLLETEURS Dans sa gamme de produits MQL, Fuchs propose trois produits adaptés aux décolleteurs en fonction du degré de dureté des métaux. Pour les alliages tendres ou de dureté modérée (cuivre, aluminium, acier), il y a l’Ecocut GM 532. Pour les métaux réfractaires de type inox, nickel ou titane, il y a l’Ecocut BTS 15. Et enfin un hybride entre les deux : l’Ecocut HBC 24.


Zoom sur Blaser Swisslube Dossier

Blaser Swisslube développe des huiles entières de classe GTL Un lubrifiant fait beaucoup parler de lui ces derniers mois dans la vallée de l’Arve. Le Blasomill GTL (Gas to liquid) de chez Blaser, proposé depuis 2016, intéresse tout particulièrement les décolleteurs parce qu’il offre une réponse adaptée à l’usinage haute pression avec de nombreux avantages pour l’utilisateur.

LaTechnologie GtL pour Huiles de coupe

Incontestablement, le produit se démarque par sa spécificité et les professionnels sont séduits. Ce succès est à l’image du groupe familial suisse Blaser, créé en 1936 à Hasle-Rüegsau, à une vingtaine de kilomètres de Berne. L’entreprise, qui a démarré avec des produits de graissage destinés au secteur de l’agriculture, s’est imposée au niveau mondial sur le créneau des lubrifiants réfrigérants sur des processus d’usinage couvrant tous les secteurs d’activité. Son crédo pour définir un bon lubrifiant : apporter un produit adapté aux attentes et objectifs du client en étudiant son process usinage et les matières utilisées.

J.-Dereu-H.Smagghe machine

le centre technologique d’applications et d’essais de coupe avec un parc machine utilisant uniquement des machines de dernière génération, fondé dès 2009 dans les locaux de Blaser en Suisse. Cette collaboration entre chimistes et spécialistes d’usinage permet de créer des produits innovants en réponse aux attentes des utilisateurs. Des partenariats ont été ainsi mis en place autour de l’usinage du titane ou des nouvelles nuances matière dans la filière

métallurgique. Et, en 2016, Blaser a mis au point une huile entière avec un raffinage du groupe III : GTL*. Des huiles Blasomill GT 15 et GT 22 permettent un arrosage en très haute pression jusqu’à 300 bars. Elles constituent une nouvelle référence pour une réponse adaptée aux besoins des décolleteurs (voir encadré). ISABELLE VERDIER

La recherche, élément moteur Dirigé par Marc Blaser, le petit-fils du fondateur, Blaser consacre 6% de son chiffre d’affaires à la R&D et dispose du premier laboratoire européen privé pour le développement des lubrifiants d’usinage avec un peu plus de 60 chercheurs, ingénieurs et laborantins sur un espace de 3 500 m2. Ce laboratoire est couplé avec

Micro Biologie LE DECOLLETAGE & industrie No 253

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Blaser Swisslube_Essais au Technology Center

LA GAMME BLASOMILL GT DÉVELOPPÉE POUR LE DÉCOLLETAGE La gamme Blasomill d’huile de coupe à base d’huile minérale hautement raffinée GTL* (Gas to liquid) apporte une performance de coupe élevée, notamment sur l’acier spécial (inox). Par ses qualités spécifiques, elle se distingue par sa faible émission de brouillard, l’absence de mousse et d’odeur. Cette huile diffère des produits habituels en étant totalement transparente, ce qui permet une bonne visibilité du processus d’usinage. Son adaptation aux travaux en haute et très haute pression se vérifie par l’importante réduction des vapeurs dans l’atmosphère, une qualité qui se traduit par une faible consommation du produit. Dans cette gamme, deux types de produits sont proposés : la Blasomill GT 15 et la Blasomill GT 22 avec une viscosité et un point d’éclair différents.




Zoom sur Hudry Dossier

Hudry présente ses nouveautés A l’occasion des journées techniques du 30 novembre et 1er décembre derniers, Hudry a présenté les dernières nouveautés de produits qu’elle distribue notamment dans le domaine des accessoires machines-outils, des outils coupants et de la métrologie. Membre du groupe Dexis, la société Hudry, basée à Scionzier, avait beaucoup de nouveautés à présenter dans tous les secteurs qu’elle couvre.

Scionzier, où Hudry dispose d’un magasin de plus de 1000 m2 avec 30 000 références en stock, la société a trois autres agences à Grenoble, Annecy et Chambéry.

Comme l’explique son directeur général, Jean-Marc Lange, « nous voulons rester des spécialistes dans chaque gamme que l’on propose ». C’est pourquoi il existe une équipe dédiée pour chacun des 6 départements produits de la société: outils coupants ; métrologie ; accessoires machines-outils ; environnement, manutention et stockage ; automatisme, pneumatique et transmission mécanique ; protection individuelle. En plus de

Parmi les nouveautés présentées à Scionzier, on peut citer dans les accessoires machines-outils la machine de traitements de copeaux de la société italienne Jvonne, série Eco-Compact. Cette série a été conçue pour le compactage des copeaux issus de l’usinage mécanique. En plus de la réduction du volume, le métal est séparé du lubrifiant d’usinage, ce qui garantit des briquettes sans liquide.

En métrologie, il y avait des nouveautés de la société Vision, qui présentait un système d’observation numérique Evo Cam, une inspection full HD Makrolite et une machine de mesure optique et vidéo. Trimos Sylvac proposait aussi une machine de mesure optique Sylvac Visio 200 V3 et le système de mesure de pièces de révolution Sylvac Scan. Dans le domaine de la protection individuelle, la société Ejendals

La Citizen M32

FOCUS SUR LE M32 CITIZEN CINCOM Le tour présenté était un M4 -32 (4e génération) de type VIII, à savoir avec un axe Y sur le porte-outils de reprise arrière. Ce dernier peut recevoir des porte-outils sur trois rangées (deux rangées pour les outils rotatifs et une pour les outils fixes) permettant d’utiliser ainsi jusqu’à neuf outils. Les nouvelles fonctions avancées comprennent un axe B sur le porte-outils vertical avec commande simultanée des quatre axes (la plage d’inclinaison est de -10° à 95°). La configuration de la tourelle issue de la génération précédente est conservée pour permettre la compatibilité du porte-outils. LE DECOLLETAGE & industrie No 253

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proposait des semelles adaptées à la morphologie des pieds pour les chaussures de sécurité. Deux machines-outils étaient également en démonstration lors de ces journées : le centre de tournage Mazak QT Compact 200 MSY (Degomme Boccard) et le tour CN M4-32 VIII Citizen Cincom (Hestika France), voir ci-dessous. ISABELLE VERDIER


Formation Dossier

Comment se former avec le Cetim-Ctdec ? Situé à Cluses, le Cetim-Ctdec est un acteur majeur de la formation en matière de décolletage. En 2016, 284 sessions de formations ont été réalisées par le centre, ce qui représente un total de 1 234 stagiaires. Les demandes les plus importantes ont concerné l’usinage, la programmation, le contrôle, les questions QSE, et le management. Pour former sur des niveaux d’opérateurs, régleurs et techniciens dans le domaine du décolletage et de l’usinage, le CQPM (certificat de qualification paritaire de la métallurgie) est une référence. En association avec l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), le Cetim-Ctdec propose 5 CQPM spécialisés sur le décolletage axés sur la production et le contrôle.

Les cinq CQPM proposés par le Cetin-Ctdec CQPM n° 8904740026 Technicien régleur sur tours automatiques multibroches

CQPM n° 9103740081 Régleurs sur machines-outils à commande numérique de décolletage

CQPM n° MQ 2000 04 59 /350186 Agents de contrôle de qualité

CQPM n° MQ 9704600158 Contrôleur en métrologie dimensionnelle

suite page 20

1388164400VD

Présent à

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CQPM n° 9103600080 Opérateur sur machines de production


Formation Dossier La plupart de ces CQPM peuvent être personnalisés en fonction des besoins, souligne le Cetim-Ctdec. Ils peuvent être ainsi individualisés lorsqu’ils dépassent les exigences du référentiel. Il est aussi possible de les réorienter vers l’usinage du futur (multibroches CN, process auto adaptatif, machines spécifiques multi-axes, FAO, etc). Une évaluation a lieu avant la formation pour proposer une remise à niveau si nécessaire. La formation se fait alternativement au Cetim-Ctdec qui dispose d’un plateau technique varié (voir encadrés avec les équipements disponibles) et en entreprise. Les groupes sont compris entre 4 à 6 personnes.

DES ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES VARIÉS Le plateau technique du Cetim-Ctdec comporte des équipements variés pour répondre à tous les besoins industriels. Pour les formations en usinage, il comprend : ●

3 centres d’usinage allant du 3 au 5 axes continus (DMG Mori, DMU50 Cincinnati Sabre 500, Haas DM 1).

Deux tours à poupée fixe 3 et 4 axes (Haas ST 10 et ST10Y).

Des tours à poupées mobiles (Tsugami BO206, Citizen C16, Deco7, Déco 13, Gildemeister Sprint 32 (Linéar instrumenté), GM 20, GM 32, AS 14).

Des machines transfert (WG 126, WG 128). En outre, deux robots Stäubli ont enrichi le parc machine en 2016.

LA PLATEFORME OUTILS COUPANTS Plusieurs machines sont dans le parc du Cetim-Ctedec pour les formations sur la plateforme outils-coupants. On compte ainsi : ●

PD2I Pardus 4H20 (machine de smurithropie pour la préparation des arêtes).

● Zoller

Genius 3 (mesure des outils de coupe).

● Alicona ●

Infinite Focus SL (mesure de surfaces 3D).

Banc de mesure Visyualys® (mesure des outils de coupe).

De plus, il faut ajouter à ce parc d’autres machines concernant les formations en métrologie et en matériaux.

Contact : Olivier Sciascia - tél. : 0450967371 - o.sciacia@cetim-ctdec.com etim-ctdec.com

Pour demander le guide de formation Tél. : 04 50 98 20 44, infos@cetim-ctdec.com

© Cetim-Ctdec

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Comment se former avec le Cetim-Ctdec ? Dossier En dehors des CQPM, d’autres offres de formation sont proposées avec notamment 15 nouveaux stages en 2017 (voir encadré). Le guide des formations 2017 est disponible en format papier sur demande et également sur le site www.cetim-ctdec.com. Concrètement, une entreprise qui souhaite monter un plan de formation peut prendre contact directement avec un expert du Cetim-Ctdec qui l’accompagnera dans le choix des formations, l’optimisation technique et économique du plan de formation. Au total, le Cetim-Cdec compte 13 experts qui interviennent à la fois comme formateur et comme consultant auprès des entreprises. ISABELLE VERDIER

LES 15 NOUVEAUX STAGES 2017 15 nouveaux stages sont proposés en 2017. Ils concernent les sujets suivants : ●

Etablissement des gammes de fabrication.

Mesure tridimensionnelle COFFMET – Tolérancement GPS et ASME.

● Mesure

tridimensionnelle : COFFMET - Niveau 3 - Métrologue expert.

● Contrôle

des engrenages à axes parallèles : analyse, interprétation des mesures.

Les bases du contrôle des états de surface en atelier.

Analyse vibratoire pour la surveillance des machines Niveau 1 (ISO 18436-2).

● Analyse

vibratoire pour la surveillance des machines Niveau 2 (ISO 18436-2).

● Module

Manual Guide i - Le Tournage Facile.

● Module

Manual Guide i - Le Fraisage Facile.

● Métrologie

et Contrôle en Rectification : la Théorie.

● Rectification

Cylindrique Intérieure.

● Rectification

Centerless en Plongée – Application pratique.

● Rectification

Centerless en Enfilade – Application pratique.

● Production ● Anglais

Auto-Adaptative Usitronic®.

technique.

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© Cetim-Ctdec

dec

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Midest

Conférence de presse Guy Métral (CCI), Brunno de Chaisemartin (SNDEC), Jean-Louis Mivel et Jean-Marc André (DG Pôle Mont-Blanc Industries). © IV Elus et représentants professionnels à l’inauguration du stand Haute-Savoie sous-traitance. © Isabelle Verdier

Le salon Midest à l’heure de l’industrie du futur Les industriels de Haute-Savoie sont repartis satisfaits du salon mondial de tous les savoir-faire en sous-traitance (Midest) qui s’est tenu du 6 au 9 décembre dernier. Ce dernier était couplé pour la première fois avec le salon Smart industries dédié à l’industrie du futur. Une configuration qui sera renouvelée en 2017. Comme depuis 10 ans, la délégation des entreprises du département était emmenée par Haute-Savoie sous-traitance, un organisme créé par quatre institutions (CCI de Haute-Savoie, pôle Mont-Blanc Industries, département et Syndicat national du décolletage) pour donner de la visibilité aux entreprises du département. Une action jugée positive par les industriels de Haute-Savoie. Selon les chiffres donnés par Guy Métral, président de la CCI, à l’issue du Midest de 2015, près de 90% des exposants avaient été consultés

en moyenne 15 fois pour des demandes de devis et une entreprise sur deux avait obtenu des nouvelles commandes et acquis au moins un nouveau client. « Plus de 40% des entreprises ont augmenté leur chiffre d’affaires suite au Midest (+ 11 445 euros en moyenne) », a affirmé Guy Métral.

La bannière « Convergence Industrie du futur » renouvelée en 2017 Au total, ce sont 1700 exposants, 42 000 professionnels qui se sont réunis sous la ban-

nière « Convergence Industrie du futur » qui regroupe le Midest, Smart industries ainsi que le Forum industrie du futur proposant un programme de conférences, des animations, et un panorama de réalisations industrielles de pointe. Pour le seul Midest, on comptait pour cette édition 13,6% d’étrangers visiteurs et 77 pays représentés. Le stand Haute-Savoie sous-traitance regroupait pour sa part 30 entreprises issues principalement des secteurs du décolletage, des machines spéciales, de la découpe des métaux et de l’usi-

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nage, dont 11 nouvelles (voir encadré). Parmi elles, la société R-Tech, qui a inventé la transformation d’anciennes machines multibroches traditionnelles en machines modernes et connectées. Ce concept a reçu un prix de l’Ademe (voir article). Fort de ce succès, il est prévu en 2017 une nouvelle édition couplée entre ces différents évènements : Midest, Smart Industries et Forum Industrie du futur. Celle-ci devrait se tenir du 3 au 5 octobre. ISABELLE VERDIER


Midest R-TECH, FABRICANT DE MACHINES HYBRIDES, PRIMÉ PAR L’ADEME

lanc

Présente sur le stand de Haute-Savoie sous-traitance, l’entreprise R-Tech spécialisée dans le recyclage d’anciennes machines multibroches à came a été récompensée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pour son projet « Eco Hycam ». Basée à Marignier et codirigée par François Rennard et Nicolas Galmiche, l’entreprise R-Tech, créée en 2010, s’est lancée en 2013 sur un créneau porteur : la transformation d’anciennes machines multibroches à cames en machines hybrides. « Nous avons déposé la marque « HyCam » qui signifie machine à came hybride, explique Nicolas Galmiche. Il s’agit d’une nouvelle gamme de machines située entre les machines mécaniques et les numériques », ajoute-t-il. L’idée du concept « Eco Hycam » est simple : ajouter aux anciennes machines multibroches traditionnelles des commandes numériques innovantes éco-conçues. Son avantage : être beaucoup moins cher tout en préservant l’environnement. La démarche a séduit l’Ademe qui a attribué en novembre dernier à R-Tech le prix « Initiative PME Eco-conception » lancé dans le cadre du « Programme investissements d’avenir ». « Ce prix est une reconnaissance de la qualité de nos solutions », souligne Nicolas Galmiche. Il permet également à toutes les entreprises intéressées par une machine « Hycam » de bénéficier d’une aide de la Région AURA équivalente à 15% du prix.

Pour l’heure, R-Tech réalise 2,7 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA), dont 15% à l’export. « Nous visons 60% de CA à l’export en se développant sur des marchés comme l’Espagne, le Brésil, le Mexique, les Etats-Unis, l’Allemagne et aussi l’Asie », souligne Nicolas Galmiche. Il est vrai que le potentiel de développement est mondial et repose sur des milliers de machines installées. IV

Le stand Haute-Savoie sous-traitance © IV

© IV

A gauche Thomas Sanders, responsable commercial et à droite Nicolas Galmiche, un des co-dirigeants.

Parmi les 30 entreprises exposantes au Midest avec Haute-Savoie sous-traitance, on en comptait 11 qui venaient pour la première fois. Il y avait deux entreprises du secteur du décolletage :

48 CONFÉRENCES

sur des thématiques clés

5 616 1 360 EXPOSANTS

Décolletage des cimes et Tamidec, basées toutes les deux à Saint-Pierreen-Faucigny et dirigées par Christophe Gouin.

Visiteurs

prototypage, robotisation, fabrication additive, nouveaux matériaux, réalité augmentée, emploi.

TOP 5

PAYS VISITEURS

BELGIQUE ITALIE TUNISIE ESPAGNE ALLEMAGNE

38 PAYS EXPOSANTS

} Dans 30 marchés d’application.

Hollande inaugure le salon Convergence pour l’industrie © IV

LES 11 NOUVELLES SOCIÉTÉS DU STAND HAUTE-SAVOIE SOUS-TRAITANCE

LES CHIFFRES CLÉS DU MIDEST 2016

PROFESSIONNELS

Vue générale du Midest © IV

13,6 %

77

D’ÉTRANGERS S

PAYS REPRÉSENTÉS

Pour les machines spéciales, Hestika France, filiale du groupe Citizen/ Miyano était présente. Tandis que l’on comptait trois entreprises du secteur usinage : Anthoine Bernard et Fils, Meca Production et MGSA SAS. Pour la mise en forme et découpe des métaux, il y avait les sociétés Arxice et Microweld. Pour la fonderie l’entreprise Fonderie du Mont-Blanc. Enfin pour les services aux entreprises, le bureau d’études Epure Développement et les lubrifiants Hydro Fluid.

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L’actu de la vallée de l’Arve BIO EXPRESS Né à Cluses en 1950, Guy Métral est fils d’artisan décolleteur. Des origines qui lui ont donné « le goût du travail, du respect des autres et de l’humilité ». Lui-même industriel, il a fondé le groupe Symbiotec, qui comprend RMG Industrie, Sodifrance et PCP Crêpes de France. Passé par l’École nationale de l’horlogerie de Cluses et l’EGCESC de Chambéry-Lyon, il est membre du Medef depuis 1994, vice-président du Syndicat national du décolletage depuis 1999 et président de la CCI de Haute-Savoie depuis 2004. Entre autres fonctions. Père de deux enfants, il a également été élu à Cluses entre 1995 et 2013. Sa devise : « Écouter, respecter, rassembler les hommes pourl’intérêt général. »

Ses projets et ambitions pour les cinq années à venir Conscient qu’un mandat de cinq ans passe vite, Guy Métral ne souhaite pas perdre de temps en ce début d’année et a déjà défini ses axes de travail pour les prochains mois. En voici quelques-uns. Faciliter les reprises et transmissions Parce que reprendre est plus facile que créer, le président voudrait que les reprises et transmissions d’entreprises soient facilitées. « Transmettre, c’est une valeur qui me parle. » Renforcer les relations avec la Suisse et l’Italie Étant donné la situation géographique de la Haute-Savoie, Guy Métral souhaite renforcer les liens qui existent entre la CCI 74, la Suisse et l’Italie. Et pourquoi pas servir d’intermédiaire entre ces pays et la CCI de région. « Cette proximité doit davantage être utilisée. Elle peut apporter une vraie plus-value. » Développer la formation et l’apprentissage Parce qu’un apprenti, « ce n’est pas une charge mais un investissement », le natif de Cluses a l’intention de promouvoir cette forme d’enseignement. « L’apprenti, insiste t- il, c’est la naissance et l’avenir d’une entreprise. » Faire confiance à la Région Soucieux de préserver les équilibres et de maintenir une osmose entre les différents acteurs économiques du territoire, Guy Métral rappelle que « c’est la Région qui a le pilotage de l’économie » et que « les CCI doivent être en adéquation avec ses instructions ».

« Il faut avoir des idées avant-gardistes » L’équipe de Guy Métral, qui va l’accompagner durant le mandat, a été renouvelée à 55 % lors des dernières élections consulaires.

Guy Métral, président de la CCI 74 Largement réélu à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie de Haute-Savoie en novembre dernier, Guy Métral veut mettre à profit les cinq années à venir pour innover, encore et toujours. En remportant avec sa liste (Union et rassemblement des entreprises de Haute-Savoie) les quarante sièges mis en jeu lors des dernières élections de la Chambre de commerce et d’industrie, le président sortant de la CCI 74, Guy Métral, a démontré qu’il avait toute la confiance du monde économique haut-savoyard. Il souhaite désormais traduire cela en actes.

Guy Métral, vous avez été réélu président de la CCI 74 en novembre dernier en faisant carton plein. Quel a été votre sentiment à ce moment-là ? De la fierté pour moi et surtout pour mes collaborateurs, car on a reconnu les efforts qui ont été faits par la CCI.

Après plus d’une décennie passée à la tête de la chambre, n’aviez-vous pas envie de passer la main ? Mais je l’aurais fait si nous n’étions pas dans une situation aussi délicate. Si tout avait été

comme je le souhaite, croyezmoi, je serais parti. Seulement voilà, tout n’est pas rose et j’ai pensé que ma présence pouvait être utile.

Une fois élu, vous avez souvent employé le mot « adaptation ». Pourquoi ?

Concrètement, je crois que ça passe par moins de réunionite et plus d’action. Et il faut des idées, si possible avant-gardistes. Il faut déjà imaginer ce que sera le monde économique de 2020 ou 2030.

Parce qu’il faut tout le temps s’adapter à tout. En matière de finances, on doit toujours faire plus d’économies, ce n’est pas possible autrement. On est un établissement public et l’argent public, ça se respecte. En matière d’organisation aussi, il faut s’adapter. Avec les collaborateurs, on est tout le temps en train de se demander si on ne peut pas mieux faire. Enfin, il faut également s’adapter au contexte global, national et international. En permanence.

En somme, la CCI doit montrer le chemin au tissu économique local ?

Et comment fait-on cela ?

Oui, la CCI 74 sans les autres n’est rien. Tout comme je ne suis rien sans mes collaborateurs.

Pour ça, il faut se fixer des objectifs et les atteindre, comme dans une entreprise. Moi, je me lève entreprise, je vis entreprise et je me couche entreprise.

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Notre rôle, c’est de donner l’impulsion et d’accompagner le mouvement. Je rappelle également que nous ne sommes pas seuls. L’État est un de nos partenaires les plus importants, tout comme la Région ou les collectivités locales. Sans oublier les CCI voisines (Savoie, Ain, Beaujolais) et la CCI de région, à Lyon.

C’est donc un mandat collectif qui s’ouvre ?

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR JEAN-BAPTISTE SERRON


L’actu de la vallée de l’Arve

Franck Duc, chef de projet au sein de Thésame « Profitez des aides de la Région pour l’industrie du futur ! » Responsable du programme performance industrielle auprès du pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries (MBI) , Franck Duc détaille de façon concrète les aides dont peuvent bénéficier les entreprises de la Région AURA (Auvergne Rhône-Alpes) pour l’industrie du futur.

En quoi consiste le programme Industrie du futur de la Région AURA ? Le programme « Ambition Industrie du futur » a été lancé en juin dernier par la Région AURA avec le salon « Industrie 2020 First ». Il se décline sous deux axes principaux : des aides directes avec appels à manifestation d’intérêt et un accompagnement des PME dans le domaine des nouvelles technologies et du numérique. Tout au long du premier semestre 2017, des réunions seront organisées pour diffuser l’information auprès des entrepreneurs (voir encadré).

Quelles sont les aides directes auxquelles peuvent prétendre les entreprises de la vallée de l’Arve ? On peut distinguer deux

types d’aides directes : le financement d’études de faisabilité et l’aide à la concrétisation des projets. Pour les études de faisabilité concernant l’agrandissement de sites industriels, la robotique, la réalité augmentée ou encore la fabrication additive, les appels ont été clos le 15 janvier dernier. On a constaté une forte participation des entreprises des deux Savoie avec sur les 53 dossiers retenus une vingtaine d’entre elles présentes. Cela a pu se faire grâce à la mobilisation du pôle MBI. Concrètement, les entreprises bénéficieront chacune d’une aide correspondant à 80% de 30 000 euros. Nous espérons une nouvelle opération dans l’année. Concernant la concrétisation de projets, le financement variera de 10 à 20% de la somme investie avec un plafond fixé à 490 000 euros.

Qu’est-il prévu en matière d’accompagnement des entreprises ?

LES DATES À RETENIR

C’est un axe important du Plan PME de la Région qui a décidé de renforcer deux thématiques importantes de ce programme : la performance avec l’aide à la mise en place de nouvelles technologies (robotique, fabrication additive, usinage intelligent) et le numérique (simulation numérique, objets connectés, etc.). Il est aussi important d’accompagner les hommes dans ce processus de changement. A ce sujet, la Région vient de lancer un appel d’offres pour trouver des consultants experts, notamment sur le Lean Management.

A Savoie Technolac, réunion sur l’usinage intelligent ouvert à tous les industriels de l’usinage.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR ISABELLE VERDIER

Pour tous renseignements contacter : +

LE DECOLLETAGE & industrie No 253

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8 février 2017

7 mars 2017 A Saint-Pierre en Faucigny, Mont-Blanc Hôtel : réunion sur les aménagements de sites : les pièges à éviter et les aides de la Région pour les adhérents du Pôle MBI. 10 mars 2017 Réunion sur la simulation numérique par Espace Numérique Entreprise pour les adhérents du Pôle MBI. Avril 2017 Réunion sur la fabrication additive. Mai 2017 Réunion sur la robotique.


Zoom sur Bucci L’actu de la vallée de l’Arve

Discours des responsables avec de gauche à droite : Didier Bouvet et les dirigeants italiens Tomaso Tarozzi (DG) et Massimo Bucci (président)

Bucci Industries France fête ses 20 ans Il y avait beaucoup de monde fin octobre 2016 lors des journées techniques de Bucci Industries France pour fêter les 20 ans de la filiale française du groupe italien Bucci spécialisé dans les périphériques pour machines-outils et l’automatisation. Pour Didier Bouvet, dirigeant de Bucci Industries France, le chemin parcouru depuis ces dix dernières années est significatif. « Nous avons intégré des partenaires sur l’ensemble du process d’usinage avec les marques Kitagawa (broches et mandrins), Algra (porte-outils tournants), VisiControl et Nikon Metrology (contrôle), Sinteco (assemblage et emballage de pièces), et nous voulons poursuivre dans cette voie, souligne t-il. Nous venons d’ailleurs de signer un partenariat avec la société suisse MT Robot, qui fabrique des chariots autoguidés UNITR permettant

d’automatiser la logistique des ateliers industriels », ajoute t-il. C’est résolument vers l’industrie du futur que Bucci Industries France se tourne. « Et pour cela il nous faut développer le numérique et maîtriser trois éléments, estime Didier Bouvet : savoir relever les données sur les machines et leurs périphériques, les analyser et les traiter et enfin les restituer à l’opérateur de manière qualifiée ». Une application produit Iphone a déjà été lancée en ce sens. Du côté des machines, pour répondre à la problématique récurrente de la rectitude des barres avant usi-

nage, un banc de contrôle a été développé avec le Cetim-CTDEC (voir article p.31). D’une manière générale, comme l’a expliqué le DG du groupe, Tomaso Tarozzi, la croissance du groupe est basée sur le développement de partenariats avec les clients. « Nous nous définissons comme des fournisseurs de technologies en ayant les capacités de fournir des solutions évolutives », a t-il déclaré. Pour ce dernier la recette du succès est simple : innover pour améliorer les performances des machines (vitesse, diminution des coûts d’entretien, disposi-

tifs de contrôle) et développer des solutions d’automatisation. Et les résultats sont là : le chiffre d’affaires consolidé du groupe a atteint 145 millions d’euros en 2016 dont 70% à l’export (avec l’Allemagne et la France comme marchés principaux), en progression de 30% sur trois ans, pour un effectif de 900 personnes. A elle seule, la filiale française représente 10% du chiffre d’affaires pour un effectif de 50 personnes. ISABELLE VERDIER

Un nouveau bâtiment de 1000 m2 Grâce aux investissements de la maison mère italienne, Bucci Industries France vient de tripler la surface de ses locaux en ajoutant un nouveau bâtiment de 1000 m2 aux 700 m2 existants. Cette extension va notamment lui permettre de faire un show-room et de développer la partie contrôle avec la possibilité de devenir un centre d’essai.


1388166300VD


Zoom sur MGB L’actu de la vallée de l’Arve Aujourd’hui nous sommes soixante en France et cent dans le monde.

Jean-Paul Burnier tient une fusée qui contient les savoir-faire de MBG, depuis 60 ans installée rue du Bargy.

MGB, de l’horlogerie à l’aéronautique, soixante ans d’évolution à Marnaz L’entreprise de décolletage familiale est toujours au même endroit depuis sa création.Mais désormais, elle rayonne dans le monde entier. Et fêtait ses soixante ans vendredi 16 décembre 2016. Valérie Burnier est directrice générale en charge de l’administratif et du financier. Sa sœur Véronique est PDG est son frère Yves directeur technique.

Comment est née l’entreprise ? Les deux fondateurs Marcel et Gustave Burnier étaient agriculteurs et avaient la maison familiale ici. Ils ont commencé par faire quelques pièces pour l’industrie horlogère suisse. C’est là qu’ils ont créé MBG en 1956. Ils étaient alors quatre. Aujourd’hui nous sommes soixante en France et cent dans le monde. On travaille aujourd’hui dans le monde entier, nous avons deux filiales à Shangaï et Boston.

Quel est votre métier maintenant ? On fabrique des pièces de

0 à 20mm spécialisées dans la connectique, historiquement pour le marché de la téléphonie jusque dans les années 2000, et nous avons pris un virage dans l’aéronautique qui représente près de 50% de notre chiffre aujourd’hui. Le médical représente aussi une partie de notre activité, entre 5 et 10%.

En quoi cela a-t-il modifié votre travail, vos process ? Ça a surtout diminué les tailles

de séries. L’horlogerie ce sont des grandes séries, moins techniques, et ce n’est pas non plus la même chose entre téléphonie et aéronautique, les process de fabrication et de validation sont aussi différents. Les alliages ne sont pas non plus les mêmes.

Comment se porte la filière ? Le marché de l’aéronautique est porteur en ce moment car on travaille sur un type d’appareil porteur en ce moment. Nos clients ne prévoient pas de nouveaux avions mais nous avons contractualisé sur ces avions-là. Donc la commande peut se tasser dans quelques années mais nous n’allons pas fabriquer ces commandes en un an, il y a donc une visibilité un peu supérieure par rapport à certains marchés du décolletage.

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Y a-t-il encore de la place pour grossir sur le site historique de Marnaz ? Notre développement va surtout se faire en déplaçant certains process vers la Chine. Il est à noter qu’il n’y a jamais eu de prise de capital, nous sommes toujours 100% une entreprise familiale, ce qui est de plus en plus rare. ENTRETIEN RÉALISÉ PAR DAVID GOSSART


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L’actu de la vallée de l’Arve

EPSI INVENTE SCANFLASH Spécialiste des solutions matérielles et logicielles de mesure et de pilotage des machines-outils, la société française EPSI vient d’inventer Scanflash, une nouvelle machine à mesurer conçue pour opérer dans l’atelier, en bord de ligne de production. En seulement quelques dizaines de secondes, cette machine nouvelle génération contrôle la dérive du processus d’usinage à partir de la mesure des pièces et calcule les corrections d’outils idéales à appliquer aux machines-outils. Son architecture a été pensée dès le début pour répondre aux impératifs de productivité et de robustesse d’un site de fabrication.

Stéphane Perlaut (à gauche) et Florent Monier (à droite) devant un four KN-KC.

Trempelec ne connaît pas la crise Installée à Marignier, la société Trempelec spécialisée dans le traitement thermique, plus spécifiquement dans la production de traitements sous vide et de nitrocarburation, a connu une progression de 40% de son chiffre d’affaires au cours des 3 dernières années. Son secret : elle est la seule en France à avoir des fours de nitrocarburation équipés du pilotage simultané de l’enrichissement en azote (KN) et en carbone (KC) « Ce système de pilotage KN et KC permet de maîtriser parfaitement la morphologie des couches formées, il est unique en France », explique Stéphane Perlaut, directeur de site. Ces

fours permettent notamment de produire des pièces en suivant les normes AMS2759-10 et AMS2759-12 demandées par les constructeurs automobiles américains. Arrivé à la tête de Trempelec en 2014, Stéphane Perlaut a aussi décidé de changer de stratégie en cherchant des clients gros volume. « 80% de notre CA est désormais assuré par 20 clients », se félicite-t-il. Appartenant au groupe Thermi-Lyon, Trempelec bénéficie également de la synergie du groupe qui n’a pas hésité à faire des investissements lourds dans ces machines uniques du secteur thermique. « Nous

avons investi dans 3 fours à pilotage KN-KC et dans 2 fours de recuit pour stabiliser la matière avec bientôt un troisième de prévu », explique le co-dirigeant du groupe, Florent Monier. Au total entre mi-2014 et mi2017, 5 millions d’euros ont été investis. Résultat : le chiffre d’affaires consolidé du groupe Thermi-Lyon, qui possède 7 filiales dont deux à l’étranger (Roumanie et Chine), a été de 19 millions d’euros en 2016, en augmentation de 5% par rapport à l’année précédente et tiré en partie par la croissance de Trempelec (+10%). ISABELLE VERDIER

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ADC S’ÉQUIPE DE MATÉRIELS PERFORMANTS Spécialisée dans l’usinage de prototypes complexes, la société ADC (Ateliers des Commanderies) basée à Lamaids dans le département de l’Allier et dirigée par Jacques Pinto s’est équipée de matériels performants depuis qu’elle a intégré en 2015 le groupe MMC Metal France, filiale française du groupe Mitsubishi Materials. Elle rassemble désormais une équipe de 24 spécialistes disposant d’un parc de 25 machines CNC (dont 6 machines 5 axes) associé à une FAO version X 10 et la certification EN9100 en cours.


Echos de la vallée de l’Arve

Bucci présente un banc de contrôle de rectitude des barres

« Ce banc répond clairement aux attentes de nos clients »

C’est pour répondre à la demande des industriels du décolletage, des aciéristes et des fournisseurs matière que Bucci Industries France a développé, en association avec le Cetim-CTDEC, un banc de contrôle de rectitude des barres.

Principe de fonctionnement Après chargement des barres ou profilés sur le banc, on procède à une mesure automatique - via des capteurs par contact des deux extrémités de la barre (crosses) et aussi de la rectitude entre les points d’appui. Un logiciel de traitement des données intégré permet d’obtenir les résultats. La rotation des barres est automatisée et le chargement automatisable (en option). Le contrôle est adapté aux barres métalliques –acier,

laiton, aluminium, titane…- de diamètre 10 à 80 mm pour des longueurs de 3 à 6 m. Disponible sur le marché au cours du premier trimestre 2017, ce banc «répond clairement aux attentes de nos clients», a souligné Didier Bouvet.

126, route du Giffre 74970 MARIGNIER FRANCE

Il sera également évolutif Il est notamment prévu l’extension de la méthode aux profilés (hexa…) pour des barres de 6 m ; une version du banc avec chargement/déchargement robotisés ainsi que l’évolution vers des embarreurs instrumentés (vibratoire) et un process d’usinage auto adaptatif.

RONDS ET PROFILÉS DE PRÉCISION pour HORLOGERIE, OPTIQUE et DÉCOLLETAGE TÉLÉPHONE 04 50 34 60 04 TÉLÉCOPIE 04 50 34 57 93 E-MAIL : generale@trefilerie-perillat.com

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PROFILÉS DE PRÉCISION PAR ENLÈVEMENT DE MATIÈRE : moletés, pignons, spéciaux

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Il a été présenté en avant-première lors des journées techniques de Bucci fin octobre 2016 (voir article p.26).

Didier Bouvet devant le banc


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Evénement

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Calendrier

Le salon Industrie à Lyon en avril Le salon Industrie se tient à Lyon cette année du 4 au 7 avril. Incontournable événement centré autour des technologies de production, il propose à tous les industriels une large sélection de solutions pour rendre une usine productive et compétitive : des équipements aux produits en passant par les services associés. Les visiteurs pourront notamment observer les machines, robots et équipements en fonctionnement et découvrir les dernières nouveautés technologiques. Le salon se complète d’un programme d’animations associant des espaces de démonstrations, des témoignages et des retours d’expérience, construits autour de thèmes forts : l’innovation, la formation et l’usine du futur. Seront réunis cette année au parc Eurexpolyon : - 900 exposants, - 22 000 donneurs d’ordres - sur 50 000 m² d‘exposition. - 50 filières seront représentées - et 9 parcours technologiques seront proposés avec des villages thématiques. Pour tous renseignements : www.industrie-expo.com

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Du mardi 30 mai au mercredi 7 juin 2017 Infos et réservations

ARCHAMPS TECHNOPOLE Parc d'Affaires International 297, rue Douglas Engelbart Tél. 04 50 84 03 03 CLUSES 14, Place du Crétêt Tél. 04 50 98 20 32

ANNEMASSE 2, rue Fernand David Tél. 04 50 92 13 66 SALLANCHES 78, avenue de Genève Tél. 04 50 58 38 74

1 850€ EPAGNY C.C. Auchan Tél. 04 50 24 29 90

ANNECY ET SA RÉGION



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