Argumentaire - Vers un Etat PS ?

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> ARGU FLASH < 4 février 2013

VERS UN ÉTAT PS ? 1°) Durant la campagne électorale, François Hollande avait multiplié les grandes promesses sur la constitution d’un Etat non partisan • « à l’avenir, les hauts fonctionnaires seront nommés sur leurs compétences et la seule loyauté qui leur sera réclamée sera celle à l’égard de l’État et non du chef de l’État. » (Dijon, le 3 mars 2012). • Il avait ajouté aussi par exemple « Moi, président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les présidents des chaînes publiques, je laisserai ça à des instances indépendantes » (2 mai 2012). 2°) 9 mois après son élection, les masques tombent : François Hollande n’a pas tenu parole et la constitution d’un Etat PS est en marche. • Plus d’1/4 des préfets, plus d’1/3 des recteurs d’académie, plus de 15% des consuls et près de 20% des ambassadeurs ont été changés et remplacés par des personnalités de gauche, la plupart du temps car ils avaient été nommés sous la droite. • François Hollande a fait la part belle à ses amis personnels et politiques : o Jean-Pierre Jouyet, ami intime de François Hollande et camarade de promotion à l’ENA, a été nommé à la tête de la Caisse des Dépôts. Le poste devait pourtant revenir à Xavier Musca, secrétaire général de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy ; o David Azéma, ancien membre du cabinet de Martine Aubry, a pris la direction de l’Agence des Participations de l’Etat ; o Olivier Schrameck, ancien directeur du cabinet de Lionel Jospin, a été nommé à la présidence du Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA). Rémy Pflimlin, président de France Télévisions est ouvertement contesté dans la presse par la ministre de la Culture, et Alain de Pouzilhac, Président de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF) a dû démissionner sous la pression des ministres de la culture et des affaires étrangères en juillet 2012. C’est l’ensemble de l’audiovisuel public qui est repris en main alors que François Hollande avait juré de ne pas s’immiscer dans ce domaine. o Jack Lang a été nommé à la tête de l’Institut du Monde Arabe ; o Bruno Bézard, ancien conseiller économique de Lionel Jospin, a pris la tête de la Direction générale des Finances ; o Bernard Boucault, ancien directeur du cabinet de Daniel Vaillant, a été nommé préfet de police de Paris. Il a été responsable du « comptage » des manifestations sur l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe ; o François Chérèque a été nommé inspecteur général des affaires sociales, puis chargé du suivi du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté ; o Martine Aubry est devenue représentante spéciale de la France en Chine, JeanPierre Chevènement représentant spécial en Russie… www.u-m-p.org 1


A l’inverse, les fonctionnaires jugés trop proches de la droite ont été « démissionnés » à cause de leur orientation politique et non pas de leur manque de compétence : o Michel Gaudin, préfet de Paris, a été congédié dès mai 2012, à 1 an de la retraite, sans qu’on lui propose un autre poste ; o Daniel Canepa, préfet de la Région Ile-de-France, a été débarqué en décembre 2012, à 7 mois de la retraite ; o Renaud Muselier, ancien député UMP, a dû quitter la direction de l’Institut du Monde Arabe, à peine un an après sa nomination ; o Boris Boillon, ambassadeur de France en Tunisie, a été remplacé dès août 2012 ; o Roland Debbash, recteur de l’académie de Lyon, a été limogé en septembre 2012, il a notamment rappelé que « c’est la première fois depuis l’épuration consécutive à la Libération de la France, en 1944, qu’un recteur de l’académie de Lyon est relevé de ses fonctions à la suite d’un changement de gouvernement. »

3°) Ce mouvement qui consiste à « rosir » l’administration est d’autant plus préoccupant que la gauche détient déjà tous les pouvoirs en France : Présidence de la République, Gouvernement, Assemblée nationale, Sénat, majorité de communes (75% des 20 plus grandes villes sont à gauche), de départements et de régions (95,5% des conseils régionaux et 61% des conseils généraux sont déjà à gauche). Le seul lieu de contre-pouvoir qui demeure est donc bien l’UMP. 4°) A l’inverse, nous n’avons pas fait preuve d’un tel sectarisme : • Au gouvernement, Nicolas Sarkozy avait choisi l’ouverture : o Bernard Kouchner (ancien ministre de F. Mitterrand, ancien Secrétaire d’Etat de Jospin, ancien député européen PS), ministre des Affaires étrangères. o Jean-Marie Bockel (sénateur PS, ancien ministre de F. Mitterrand) a été secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie, puis aux Anciens combattants de 2008 à 2009, puis à la Justice de 2009 à 2010. o Fadela Amara (marquée à gauche, ancienne Présidente de « ni putes, ni soumises ») a été secrétaire d'État chargée de la Politique de la Ville. o Jean-Pierre Jouyet (ancien membre des cabinets de Delors et Jospin) a été Secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes. • Au parlement, la présidence de la Commission des Finances avait été réservée à un membre de l’opposition, les députés PS Didier Migaud puis Jérôme Cahuzac. • Au Conseil Constitutionnel, nomination de Michel Charasse (ancien sénateur PS et ministre de F. Mitterrand). • Dans l’administration, Didier Migaud a été nommé président de la Cour des Comptes et Jean-Pierre Jouyet, Président de l’Autorité des Marchés Financiers. 5°) L’UMP demande solennellement à François Hollande de renoncer à constituer un Etat PS. La notion du service de l’Etat doit passer devant celle du service d’un camp politique. François Hollande doit, comme il s’y était engagé durant la campagne présidentielle, soumettre les nominations à un vote favorable aux deux tiers des commissions parlementaires compétentes. En mars prochain, un tiers du Conseil constitutionnel doit être renouvelé : nous serons extrêmement vigilants sur ces nominations.

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