Pharmacien de France 1253

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L’interview

« Le DPC n’est pas complexe ! » Monique Weber, OGDPC

RMaCIeN DEFRANCE

Le PHaRMaCIeN w w w. l e p h a r m a c i e n . f r

Efficacité garantie

La déferlante des Naco

Traiter un aphte douloureux

décryptage p. 32

enquête p. 38

banc d’essai p. 66

DEFRANCE

No 1253 septembre-octobre 2013

Après le regroupement, le rachat de clientèle a désormais le vent en poupe au sein du réseau officinal.

RMaCIeN DEFRANCE

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L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

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Philippe Gaertner

© Miguel Medina

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1253 I 55e année I 27/09/13 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Cédric Ménard créatioN et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 88,29 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 88,29 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0217 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

L

a mesure semble une « rente de situation » ? Il est évidemment faire l’unanimité. financier : la grande distribution, comme dans Pourquoi, finale- tous les combats qu’elle mène, avance masquée. m e n t , n e p a s Elle a inspiré cette manœuvre et compte bien mettre les tests de la mener jusqu’au bout. grossesse à dispo- Malgré les assurances lénifiantes, comment croire sition en grandes surfaces (GMS) ? On aura pu des politiques qui assurent que l’OTC restera en entendre certaines responsables politiques officine pour toujours alors qu’ils peuvent sans défendre le pouvoir d’achat, d’autres chanter ciller laisser partir tout un pan de notre activité les louanges d’un accès encore plus large à ces en GMS ? Avec un minimum de jugeote, c’est produits de première nécessité intime sur l’air impossible. Vitamine C, produits pour lentilles : de la révolution des consommatrices. Balivernes. pourquoi sont-ils finalement appelés « produits Une rapide recherche permet de se rendre à frontières » ? Parce qu’il n’y a qu’une seule situal’évidence : on peut trouver des tests de gros- tion dans laquelle les frontières bougent : la sesse en pharmacie pour à peine 2 euros. Autant guerre. Les tests de grossesse ne sont que la pour le pouvoir d’achat. En outre, la France énième bataille d’un lobby que Michel-Édouard – m é t ro p o l e e t D o m Leclerc incarne depuis des confondus – peut s’enor« Sous le prétexte années, celui qui vise à gueillir de compter près de conquérir les marchés prode la facilité 23 000 officines très égaletégés par le monopole offid’accès aux ment réparties sur le terricinal. Je le redis ici, de toire – vous êtes aussi bien manière encore plus solentests, la grande placés que moi pour le nelle que d’habitude : la distribution avance FSPF mettra un point d’honsavoir – avec des pharmaciens au service de leurs neur à défendre les pharmasquée. » patients 24h/24h. Voilà macies dans tous les aspects pour la facilité d’accès. de leur activité. Nous défenAlors quoi ? Quel est le but réel de la libéralisa- drons la place des tests de grossesse dans nos tion de ces produits dits « frontières » par l’inter- rayons, nous expliquerons le bien-fondé du médiaire d’un amendement qui frise le hors-sujet conseil pharmaceutique, la perte de chance pour dans un projet de loi centré sur la consommation la patiente que représente une vente anonymisée défendu par un ministre, Benoît Hamon, lui en grande surface – quid des faux négatifs ? – et aussi chargé de la consommation, qui a osé je vous le dis avec un soupçon d’optimisme : à ramener le prix d’un conseil pharmaceutique à la fin, la pharmacie en sortira grandie.

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 1


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septembre-octobre 2013 Sommaire Actualité

20

L’INTERVIEW

4

onique Weber : M « Le DPC n’est pas complexe ! »

10 17

L’actu en bref Le kiosque

20 enjeux Rachats à tire-larigot

Santé

Officine

38

66

38 ENQUÊTE La déferlante des Naco

52 investissement Communiquer avec les Ehpad 54 officine En bref 58 analyse Passer au travers des travaux 60 Produits 65 SUBSTITUONS ! Latanoprost

40 Panorama 44 conseil Haro sur les teintures mères 45 fiche conseil Poux et environnement 50 International Les prix Ig Nobel 2013

66 BANC D’ESSAI Traiter un aphte douloureux

25 polémique La GMS aux frontières 26 dossiers de la fÉdÉ

68 Aperçu

70

décryptage

72

culture auto-moto

Efficacité garantie Les tractations entre les laboratoires et le Comité économique des produits de santé (CEPS) sur le prix des médicaments sont en train de vivre leur révolution. Face à l’inflation du coût des traitements, les autorités conditionnent le niveau de

32 prix à leur efficacité en vie réelle, voire exigent d’être remboursées par le laboratoire si leur produit n’est pas efficace. Ce sont les contrats dits « de performance » ou « conditionnels ». Ce type d’accord pourrait totalement changer la donne.

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L’interview

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La formation continue n’est pas un long fleuve tranquille : sur fond de bisbilles avec les médecins, le développement professionnel continu connaît une croissance contrariée. Quatre ans après avoir été voté, il est temps d’en dresser un premier bilan. Propos recueillis par Laurent Simon et Élise Brunet

Monique Weber

« Le DPC n’est pas complexe ! » bioexpress Monique Weber a passé la majeure partie de sa carrière à l’Assurance maladie, auprès des professionnels de santé. I Depuis le 1er juillet 2012 : directrice générale de l’Organisme gestionnaire du développement professionnel continu (OGDPC). I Octobre 2011 à juin 2012 : présidente puis directrice de l’Organisme gestionnaire conventionnel (OGC). I 2009-2011 : responsable du département des professions de santé (Cnam-TS). I 2005-2009 : responsable du département des produits de santé en charge du médicament, des dispositifs médicaux et de la biologie. I 1988-2005 : pharmacien conseil-chef de service (Service médical de l’Assurance maladie Bourgogne Franche-Comté et Île-de-France). I 1979-1988 : pharmacien conseil (Service médical de l’Assurance maladie Alsace et Bourgogne). I1974-1979 : pharmacien adjoint d’officine (Gironde).

Le 30 juin dernier a marqué la fin de la période transitoire pour la certification des organismes de formation et le lancement officiel du développement professionnel continu (DPC) tel qu’il avait été imaginé dans la loi HPST de 2009. Quel est votre bilan de la période écoulée ?

Sur le plan général, le DPC est un succès : nous sommes allés plus loin que nous le pensions dans le temps imparti. Vous l’évoquiez, au 30 juin, la période transitoire est effectivement terminée, mais pour les organismes qui n’auraient pas encore été enregistrés et validés, elle se prolonge jusqu’à leur évaluation officielle par la Commission scientifique indépendante (CSI) compétente.

La peur des sanctions a donc catalysé le mouvement…

En tout cas, cela a fait augmenter les inscriptions, c’est très net. Est-ce que cet effet va durer, je ne peux pas le dire, mais je peux affirmer sans trop m’avancer aujourd’hui que les pharmaciens auront consommé leur enveloppe budgétaire d’ici la fin de l’année. La question des sanctions par l’Ordre des pharmaciens a fait débat : qu’arriverait-il à un professionnel qui déciderait de ne pas se former ?

Il ne peut s’agir que de cas extrêmes d’insuffisance professionnelle caractérisée. L’Ordre devra d’abord lui proposer un programme de DPC et l’inciter à remplir son obligation de mettre ses connaissances à niveau. Certains se diront peutVous parlez de succès pour cette être que le DPC ne les concerne première année, mais comment « Les pharmaciens pas ou ne les intéresse pas… Dans le jauger alors que ni l’offre de font souvent du DPC ces cas-là, oui, les ordres pourront formation, ni l’arsenal législatif sanctionner. Mais avant d’en arrine sont encore complètement sans le savoir. » ver là, la responsabilité des proen place ? fessionnels sera de toute façon Pour la première année, on ne pouvait pas raisonna- engagée auprès de leurs patients. Quand un pharblement espérer que l’ensemble des libéraux soient macien délivre des médicaments, il se doit d’être à formés. Si l’on prend l’exemple des pharmaciens, jour de ses connaissances. Demain, les compagnies qui sont les bons élèves du DPC avec les infirmiers, d’assurances ne feront pas de cadeau aux profeson visait 5 265 titulaires formés pour 2013. Au 8 sep- sionnels qui ne se seront pas formés. tembre, nous avons déjà dénombré près de 5 000 titulaires engagés dans une démarche de DPC. Je Les contrats d’assurance professionnelle prévoientfais le pari que nous allons largement dépasser nos ils déjà ce genre de clause de formation ? prévisions et arriver autour de 10 000 pharmaciens Non, ce n’est pas encore le cas, mais je ne me fais d’ici à la fin de l’année. pas d’illusion, cela le sera un jour.

À quoi attribuez-vous l’appétit de formation de la profession ?

Il y a eu un élément déclencheur, à savoir la lettre qu’Isabelle Adenot [présidente de l’Ordre des pharmaciens, NDLR] a adressée à tous les pharmaciens. 4 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Toujours sur ce thème des sanctions, où en est le décret sur l’insuffisance professionnelle, qui donnera des pouvoirs de sanction aux ordres ?

Il n’est pas encore sorti. Le jour où les ordres auront ce décret, le contrôle de l’obligation sera plus facile


L’interview

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mais je ne pense pas qu’on en arrivera souvent à la sanction. S’il y a des récalcitrants, ce seront sûrement des professionnels proches de la retraite qui, constatant la montée en charge progressive du dispositif, ne verront pas l’utilité de s’y engager. Parmi la nouvelle génération, tout le monde se forme, c’est entré dans les mœurs. Cela dit, j’ai eu des dossiers de professionnels ayant commencé une formation DPC avant leur départ en retraite et qui, la finissant après, me demandaient une prise en charge : même des gens en fin de parcours professionnel peuvent donc être très motivés ! Sur quels critères les organismes vont-ils être enregistrés­et évalués ?

Ils doivent remplir certaines conditions : posséder un comité scientifique, fournir le casier judiciaire des dirigeants… L’arrêté précisait de nombreux points, en plus d’un dossier d’évaluation, comportant un programme témoin, qui doit suivre au moins une méthode préconisée par la Haute Autorité de santé et traiter d’une ou plusieurs orientations nationales [très larges, elles regroupent l’amélioration de la prise en charge des patients, des relations entre professionnels de santé ou de la santé environnementale, ndlr], mais aussi comporter une partie cognitive et une partie d’évaluation. Comment vous assurez-vous de l’indépendance du DPC et des organismes de formation par rapport à l’industrie ?

Les organismes doivent déclarer toutes leurs ressources et, si certaines proviennent de l’industrie, fournir la preuve que les formations DPC n’ont pas de lien avec elles. Un exemple : les hôpitaux fournissent du DPC pour tous leurs salariés, or tous ces établissements touchent des fonds industriels pour la recherche ou les essais cliniques. Il faut qu’ils démontrent que les lignes comptables consacrées à la formation sont bien séparées du reste. Même si l’industrie fournit des prestations, dans le cadre de congrès par exemple, nous réclamons la preuve de l’autonomie des financements. Si les éléments apportés ne sont pas crédibles, c’est éliminatoire pour l’établissement ou l’organisme.

© Miguel Medina

Y a-t-il des organismes qui n’ont pas encore reçu leur enregistrement et leur évaluation favorable ? Si oui, pour quelle raison ?

Ils n’ont pas encore été évalués en réalité : les organismes ont pour l’instant été validés transitoirement après avoir prouvé qu’ils faisaient déjà de la formation continue en 2012. Cette habilitation transitoire avait pour but de ne pas créer de rupture dans la formation des professionnels de santé. À l’heure où nous parlons, les dossiers sont tous déposés. III Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 5


L’interview

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« Les pharmaciens sont, avec les infirmiers, les bons élèves du DPC. »

III

Combien de temps cela va-t-il prendre ?

Nous avons reçu près de 2 000 dossiers tous professionnels de santé confondus, dont certains sont complètement nouveaux et d’autres qui bénéficiaient déjà d’une expérience dans la formation. Ils vont tous passer entre les mains des CSI. En ce qui concerne les pharmaciens, 709 d’entre eux bénéficient d’ores et déjà de l’habilitation transitoire. Cette nouvelle obligation de formation va-t-elle amener une augmentation du marché ?

Oui, par la force des choses. Je vais vous donner l’exemple des médecins : on a à l’heure actuelle 895 organismes de formation centrés sur les médecins ; en 2012, on en comptait moins d’une centaine. Bien sûr, ce chiffre est à modérer du fait que tous les établissements de santé, les universités, les écoles diverses et variées ne se sont pas enregistrés comme organismes de formation.

Obligation de formation veut aussi dire explosion des budgets de formation : celui de l’OGDPC, qui finance le DPC des titulaires d’officine [celui des adjoints étant géré par l’Opca-PL, NDLR], augmentera-t-il en 2014, dans ce contexte de crise ?

« Il se trouve encore des professionnels de santé qui ne savent pas ce qu’est le DPC. »

Je n’ai pas de visibilité sur le budget qui me sera alloué pour 2014 : cette enveloppe est décidée en marge du PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale, NDLR], directement entre l’État et l’Assurance maladie. Dans la mesure où les professionnels ont bien répondu au DPC pendant l’année 2013, il n’y a pas de raisons que ce budget ne suive pas. Si tous les pharmaciens s’inscrivent, l’OGDPC dispose-t-il de fonds pour former tout le monde ?

Nous avons une enveloppe par profession de santé qui peut être totalement consommée ou non d’ici à la fin de l’année. Si une profession dépasse son enve6 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

loppe, nous pouvons redistribuer les fonds de formation d’une enveloppe vers une autre. C’est le rôle du conseil de gestion de l’OGDPC. Concernant les autres professions, comment se fait-il qu’aucun fonds n’ait été consommé intégralement alors que la formation continue est devenue obligatoire ?

Malgré toute la communication que nous avons faite autour du DPC et malgré toute l’information convoyée, il se trouve encore des professionnels de santé qui ne savent pas ce qu’est le DPC. Est-ce que sa complexité n’en rebute pas certains ? Marisol Touraine, ministre de la Santé, a précisément commandé à l’Inspection générale des affaires sociales un rapport sur la simplification du système…

Ce n’est pas complexe ! Le DPC est un système qui n’a rien à voir avec le précédent ; or toute nouveauté effraie. En fait, les professionnels de santé font souvent du DPC sans le savoir ; ils devront juste apprendre à le formaliser au travers d’un programme. Un exemple : un pharmacien qui regroupe son équipe et dresse un bilan sur un sujet précis réalise une analyse de ses pratiques qui peut faire partie intégrante du DPC. Les maîtres de stage font-ils aussi du DPC sans le savoir ? Il est question, depuis octobre 2012, de reconnaître comme DPC les formations à la maîtrise de stage. Est-ce effectif aujourd’hui ?

Les formations à la maîtrise de stage sont aujourd’hui reconnues au sein du DPC et même « hors forfait ». Quelqu’un qui suit ce type de formation ne consomme pas son crédit annuel [1 350 euros par pharmacien titulaire, NDLR]. La formation de formateur est également incluse dans le DPC et hors forfait. Quel est le statut exact des diplômes universitaires (DU) au sein du DPC ? Certains sont très populaires chez les pharmaciens, comme l’orthopédie ; il serait pratique de les convertir en DPC.

Les DU seront reconnus à condition que la CSI les valide : ce sont les universités qui doivent les soumettre et, pour l’instant, elles ne l’ont pas fait. Mais même s’ils ne sont pas reconnus en tant que tels dans le DPC, dans le cas de DU totalement cognitifs par exemple, ils pourront tout de même constituer une action de DPC, qui devra être complétée par un volet évaluation. Le DPC marche toujours sur deux jambes. Pour en revenir à la génèse du DPC : voté en 2009, il ne devient actif que maintenant, après de nombreux et successifs reports. Quels ont été les freins ? La réticence des médecins ?

Au départ, les professionnels n’y ont pas été associés. Toute l’organisation s’est bâtie sans eux. Après III


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L’interview

III

qu’ils soient montés au créneau et un changement de ministre – Roselyne Bachelot ayant cédé la place à Xavier Bertrand –, les décrets ont été retravaillés, soumis une nouvelle fois aux professionnels, puis sont repassés en Conseil d’état… Ce processus a été lourd et long mais aujourd’hui le conseil de gestion du DPC est paritaire entre, d’un côté, les professionnels de santé et, de l’autre, l’État et l’Assurance maladie. Les syndicats sont présents dans les instances fixant les forfaits des programmes de DPC.

Des formations impliquant à la fois des médecins et des pharmaciens existent-elles aujourd’hui ? C’était un des buts de départ du DPC…

Au sein de l’équipe officinale, les préparateurs sont traités à part dans le DPC. Cela ne complexifie-t-il pas la tâche pour trouver des formations communes ?

Un peu comme les stages de rattrapage de points pour les permis de conduire, la validation du DPC ne comporte pas d’examen des connaissances. Pourquoi ne pas avoir introduit une sorte de contrôle continu dans le système ?

Les préparateurs font en effet partie du personnel paramédical : un organisme de formation s’adressant aux pharmaciens et aux préparateurs doit donc passer devant deux CSI pour valider une offre. De plus en plus, les organismes devront proposer des programmes pour des équipes soignantes : pharmacienspréparateurs, infirmiers-aides soignants…

« Les compagnies d’assurance ne feront pas de cadeau aux gens qui ne se seront pas formés. » 8 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Il y en a encore peu mais les exemples commencent à se multiplier : vingt-cinq programmes se font actuellement entre différentes professions. Les gens se retrouvent ainsi dans la même pièce et travaillent ensemble. Il ne s’agit pas simplement de suivre le même cursus séparément, mais bien d’une véritable formation pluriprofessionnelle.

On est passé d’une formation continue totalement facultative à un système d’analyse de ses propres pratiques professionnelles, c’est déjà un pas énorme ! Je ne sais pas si un examen sanctionnant serait bénéfique : le DPC n’est utile que s’il permet de se confronter et de réfléchir à ses pratiques. Ce que nous voulons, c’est amener les professionnels de santé à se demander : « De quelle manière puis-je progresser ? »… et les convaincre ainsi de suivre une formation. Cette démarche doit être personnelle. En revanche, il appartient à l’organisme de s’assurer, par des questionnaires à distance ou des tests volontaires, que la formation a bien atteint ses objectifs. x



Actualité En bref

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ils l’ont dit « Aujourd’hui, la vente sur Internet est beaucoup plus sécurisée que ce qui se passe dans certaines officines. »

Alain Fauconnier, sénateur (PS) et rapporteur du projet de loi relatif à la consommation, dans Le Quotidien du médecin.

Philippe Lailler, titulaire à Caen et propriétaire du site Pharma-gdd.com, sur France Inter.

INTERPRO ❙❙Les contrats de praticien territorial en médecine générale (CPTMG) débutent : après un premier contrat signé en Île-deFrance début septembre, cinq médecins ont franchi le pas pour s’installer en Auvergne. ❙❙Le syndicat Résilience est condamné pour diffamation. Son secrétaire général, Hugues Dechilly, devra indemniser l’Ordre national des infirmiers. En effet, il avait tenu des propos jugés injurieux à l’encontre de la profession lors d’une interview au site Actusoins.com, dans laquelle il déclarait : « Notre but est de dézinguer l’Ordre infirmier. » ❙❙Quatre protocoles de coopération entre professionnels de santé ont été autorisés en Bourgogne. Le but ? Permettre les « délégations d’actes » et les « transferts de compétences ». Ainsi les infirmiers seront habilités à réaliser des actes jusque-là réservés aux médecins. Il en va de même pour les orthoptistes qui pourront se substituer aux ophtalmologues pour certaines actions bien précises. ❙❙Les ordres des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes et des pédicures-podologues sont désormais dotés de SAS (section des assurances sociales). Créées par décret, ces SAS ont pour mission principale l’examen et la sanction de fautes professionnelles éventuellement commises lors de la dispensation de soins aux patients. ❙❙L’Ordre des chirurgiensdentistes et la Confédération nationale des syndicats dentaires ont fait condamner un centre dentaire associatif. Il est désormais interdit de tout démarchage commercial, comme le stipule le code de déontologie.

10 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

DR

Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre des pharmaciens, s’inquiète de la récupération par des réseaux mafieux internationaux de noms de sites de pharmacies françaises tombés dans le domaine public.

« Pourquoi maintenir le monopole quand on peut acheter un test en ligne pour 3 euros ? »

DR

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« La profession est soumise au cybersquatting. »

enquête

Peur sur les génériques La vague d’enquêtes de la DGCCRF culmine avec le renvoi d’un pharmacien picard devant le tribunal correctionnel.

B

retagne, Picardie, Pyrénées-Orientales, LoireAtlantique… les enquêtes de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) se sont multipliées sur le territoire.

Dans le collimateur des services de l’État : les coopérations commerciales entre pharmaciens et génériqueurs. En témoigne cet extrait de la lettre de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation adressée aux syndicats des pharmaciens du Finistère : « Toute infraction à l’article L.441-3 du Code de commerce est passible de 75 000 euros d’amende, l’amende pouvant être portée à 50 % de la somme facturée. »

Les services d’autres départements, en particulier de la Loire-Atlantique, ont déjà transmis des procès-verbaux d’audition au parquet, qui réserve pour l’instant sa décision. Le cas picard est allé un cran plus loin, avec le renvoi d’un pharmacien en correctionnelle et de possibles amendes se montant à plusieurs centaines de milliers d’euros. Il y a décidément urgence à réformer la rémunération des pharmaciens sur les génériques. ❙

remboursables

cyclamed

C’est une information du Parisien. Le quotidien, qui a pu consulter « un document confidentiel », rapporte dans son édition du 14 septembre que le ministère de la Santé voudrait profiter de la suppression de la vignette pharmaceutique, prévue le 1er janvier prochain, pour faire apposer, sur chaque boîte de médicament remboursable, son service médical rendu (SMR). Toujours dans les colonnes du Parisien, le Pr Gilles Bouvenot, président de la commission de Transparence, estime que ce serait « une excellente initiative, et je le dis au nom de la Haute Autorité de santé ». Il suggère même d’indiquer aussi le SMR sur la notice d’utilisation des produits. ❙

À raison de huit accidents en moins d’un an et demi (piqûres, brûlures chimiques…), les actuels cartons de recyclage de Cyclamed posent quelques problèmes de sécurité. Après vingt ans de bons et loyaux services, l’éco-organisme réfléchit donc à leur relooking et à leur mise aux normes sanitaires : suremballés dans des sacs plastiques, plus petits pour éviter des manutentions lourdes et simplifier la prise en charge par les grossistes … Des discussions sont en cours entre l’éco-organisme, les industriels et les pharmaciens dépositaires mais achoppent encore sur un détail d'importance : leur prix ! Réponse d’ici au 1er novembre. ❙

Le SMR bientôt sur les boîtes ?

Les cartons bientôt relookés


En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

778

900

7 350

2/3

C’est la quantité qu’un patient a réussi à obtenir auprès de pharmacies dans l’est de la France, après avoir consulté pas moins de 59 médecins.

Les baisses de prix en 2012 ont quasiment doublé par rapport à l’année précédente. Le médicament, ville et hôpital, porte à lui seul 40 % des économies de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie.

auraient souscrit début septembre à un contrat d’accès aux soins avec l’Assurance maladie, permettant, entre autres, un allègement de charges sociales contre une modération de leurs dépassements d’honoraires.

estiment que la fréquence des mentions non substituable a augmenté par rapport à la même période l’année dernière. Le même panel estime à 19 % la proportion d’ordonnances sur lesquelles la mention « NS » figure sur au moins une ligne. (Source :

boîtes de Subutex

(Source : Egora.fr)

médecins

millions d’euros

(Source : rapport annuel CEPS)

(Source : ESE)

des pharmaciens

Occurrence healthcare)

L’IMAGE DUMOIS

Les industriels au coude-à-coude L’intérim à la tête du syndicat des industriels, dont Hervé Gisserot a quitté prématurément la présidence, a eu au moins une conséquence : pour la première fois, toutes les composantes du Leem (Gemme, Lir, Afipa…) se sont affichées ensemble pour lancer un avertissement contre les mesures sur le médicament prévues dans le PLFSS.

laquestiondumois

« Allez-vous intégrer votre adjoint au capital 5 % de votre officine grâce aux holdings ? » NSP

La réponse est claire : les titulaires veulent rester seuls à la barre. Le décret sur les SPFPL paru le 6 juin 2013 est censé favoriser l’achat de parts par les jeunes pharmaciens et les adjoints. En théorie. Car, en pratique, 88 % des titulaires interrogés y sont fermement opposés. Seuls 2 % des sondés ont déjà permis à leur adjoint de rentrer

dans le capital de l’officine dans lequel il exerce et 5 % prévoient éventuellement de le faire. L’ensemble des possibilités qu’offre ce décret sont peut-être mal connues. Ou il est encore trop tôt. En fonction de l’évolution du marché des transactions, il sera intéressant de voir si les intentions actuelles des titulaires se maintiendront.

2 %

Oui, c’est déjà fait

88 %

Non pas question

5 %

Non pas encore

Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 12/09 et le 16/09/2013).

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 11


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ce qu’ils ils l’ont dit ont dit

Les pharmaciens doivent-ils, comme les médecins, demander la création d’un « compte personnel de prévention de la pénibilité » ? Station debout, garde de nuit… la profession se tâte. La reconnaissance de la pénibilité du métier de pharmacien amènerait des avantages aux salariés : départ précoce à la retraite, maintien de la rémunération lors d’un passage à temps partiel… ❙

génériques

Les biosimilaires s’installent Le Remicade a du souci à se faire. Ce traitement de la polyarthrite rhumatoïde, qui occupe la troisième place des médicaments les plus vendus à l’hôpital avec un marché estimé à 2 milliards d’euros pour l’Europe entière, aura bientôt deux nouveaux concurrents sur le marché européen : des biosimilaires commercialisés respectivement par Hospira (Inflectra) et Celltrion (Remsima). Une décision saluée par les génériqueurs français, qui poussent les États membres de l’Union européenne à « introduire rapidement ces nouvelles alternatives sur le marché ». Ces médicaments étant uniquement hospitaliers, peu de chance que vous ayez à les substituer dans les mois à venir. ❙ 12 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Marisol Touraine, interviewée dans Les Échos à propos de sa vie étudiante.

partenariat

La Mutualité fait le pari La Mutualité française lance une expérimentation « indemnisée » de détection de la BPCO en officine.

A

près le partenariat Allianz-CNGPO sur le dépistage cardiovasculaire, qui a rencontré un succès mitigé, au tour de la Mutualité française de faire de la « détection » – et non du « dépistage », pour ne pas froisser les médecins – en passant par les officines, mutualistes ou libérales. L’expérimentation sera

lancée dans 200 officines de Rhône-Alpes, Bretagne et Nord-Pas-de-Calais. Interrogée, la Mutualité française ne parle pas de rémunération, mais la phase expérimentale sera indemnisée pour les pharmaciens qui y participeront. « Si ce n’est pas concluant, l’expérimentation ne sera pas généralisée : il faudra prouver qu’il y a un service officinal rendu et des conséquences positives, à la fois sanitaires et économiques, sur l’organisation des soins », explique Laure Lechertier, responsable du département Politique des produits de santé à la Mutualité. Mais si elle s’avère probante, les portes de partenariats mutualistes s’ouvriront grandes à l’officine. ❙

RETRAITE (2)

Le RSI sert de repoussoir aux libéraux La réforme des retraites (voir « Officine en bref », p. 52) pourrait également toucher les libéraux, qui protestent de concert. « On ne veut pas finir comme le Régime social des indépendants (RSI) », plaide en substance une lettre adressée début septembre aux parlementaires par les dix présidents des caisses de retraite des professions libérales, pointant la faillite de ce régime brocardé à de nombreuses reprises par la Cour des comptes… En jeu, rien moins qu’« une remise en

DR

La pénibilité à double tranchant

Valérie Fourneyron, ministre des Sports, sur France Inter.

DR

retraite (1)

« Le look versaillais, ce n’était pas mon style. J’ai toujours aimé les couleurs vives. »

© Miguel Medina

Didier Tabuteau, directeur de la chaire Santé à Sciences Po, sur Egora.fr.

« Dans notre pays, on a toujours l’impression que le médicament peut tout. Ce lien est très fort. » © Ministère des sports

© Miguel Medina

« Les médecins de ville ont constitué leur identité professionnelle sur l’opposition avec les pouvoirs publics et cela ne se dépasse pas comme cela. »

cause de l’indépendance et de l’autonomie des régimes des libéraux » par l’introduction dans la réforme des retraites d’un article qui redonnerait la main à l’État sur la gestion de ces régimes, pour l’instant dévolue aux professionnels eux-mêmes au travers de

caisses « perso ». Non sans succès : la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens possède plus de 6 milliards d’euros d’actifs. Celle des libéraux dans leur ensemble en compte 15 milliards. La CNAVPL a donc multiplié les actions : rencontre avec le cabinet du Premier ministre – qui refuse de retirer l’article en question –, lobbying parlementaire, mailing aux professionnels… Cette pression portera-t-elle ses fruits ? Réponse à l’issue du débat parlementaire­, qui débute le 7 octobre.


Les Laboratoires Expanscience investissent aujourd’hui pour demain Engagés dans une démarche volontaire de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) depuis 2004, les Laboratoires Expanscience se sont fixé des objectifs ambitieux d’ici à 2015.

Nos produits pour les patients et les consommateurs Sur la période 2010-2015, mise en place d’un plan d’action visant à réduire l’impact environnemental de notre principal médicament

Nos achats et nos approvisionnements

Nos pratiques environnementales

Notre responsabilité sociale

En 2015, un plan d’action de RSE déployé sur 100 % de nos filières végétales

En 2015, diminution de 20 % des consommations d’énergie, d’eau et de production de déchets sur notre site d’Epernon

En 2015, 100 % du programme Qualité de vie au travail réalisés auprès de nos collaborateurs

(Par rapport à 2010)

Depuis leur création, en 1950, les Laboratoires Expanscience mettent des produits innovants à la disposition des patients et des consommateurs sur les marchés de la santé et du mieux-être. Ils développent des savoir-faire qui touchent à la Dermo-Cosmétique, à la Rhumatologie, au Dentaire, à la Dermatologie et aux Actifs Cosmétiques. Grâce à l’engagement de leurs 871 collaborateurs et à une forte présence à l’international, via 10 filiales et 84 pays distributeurs, les Laboratoires Expanscience ont réalisé un chiffre d’affaires de 240,5 millions d’euros en 2012. Flashez ce code pour visionner notre film RSE

La contribution des Laboratoires Expanscience au développement durable est reconnue comme exemplaire par l’AFAQ 26000.

Expanscience membre de l’UEBT pour la préservation de la biodiversité et le respect des règles du commerce éthique.

• 12431 – Crédits photo : © Steve West - Robert Nicholas – DR Expanscience

www.expanscience.com/developpement-durable


AlliAnce HeAltHcAre FrAnce, Une oFFre globAle poUr voUs AccompAgner, AUjoUrd’HUi, FAce AUx enjeUx de demAin.

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THE BEAUTY OF CERTAINTY


En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

190

millions d’Européens disposent d’une carte européenne d’assurance maladie, soit une progression de 15 millions de personnes en 2012 selon la Commission européenne. La France, elle, compte 5,4 millions de titulaires.

43e

Selon le magazine L’Expansion, les laboratoires Boiron se classent à une enviable 43e place des entreprises championnes de la rentabilité en France. Orpéa, spécialiste de la dépendance, arrive 37e et Bastide le confort médical 131e. Or gris et petites granules font recette…

1 500

63

délivrent régulièrement des antirétroviraux en France.

ont eu lieu en 2012, contre « seulement » 27 en 2008. Un chiffre record qui s’accompagne de 65 redressements (66 en 2011) et de 30 sauvegardes d’entreprises (26 en 2011).

liquidations de pharmacie

pharmacies

(Source : ViiV Healthcare)

(Source : Interfimo)

gardes

médicament

Parce que les dépenses des gardes pharmaceutiques sont passées de 8,5 millions d’euros en 2001 à 54,5 millions en 2011, la Cour des comptes suggère, dans son rapport 2013 sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, de confier aux Agences régionales de santé « la responsabilité générale de l’organisation des gardes », ainsi que leur financement. À ce pouvoir accru des ARS s’ajouterait celui de réquisitionner les professionnels de santé, aujourd’hui dévolu au préfet. ❙

Les « situations de "mauvais usage justifié" restent très minoritaires et ne sauraient expliquer la "massivité" du dérapage constaté pour certains médicaments et classes pharmacologiques ». Le rapport du Pr Bégaud sur la surveillance du bon usage du médicament en France, remis le 16 septembre au gouvernement, est sans appel. Il recommande donc la création d’une structure chargée de surveiller en temps réel l’usage du médicament, ainsi que des cours de pharmaco-épidémiologie pour les futurs pharmaciens. ❙

Les ARS pourraient Une surveillance désormais les organiser en temps réel ?

MACRO / ÉCO

Les médecins français prescrivent vite et cher La propension des prescripteurs français à jeter rapidement leur dévolu sur les nouvelles molécules est bien illustrée par l’exemple des antidiabétiques­, pointé par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes)… mais ils ne sont pas les seuls en Europe. « Les nouveaux antidiabétiques oraux représentent 15 % de la prescription en France et en Allemagne et moitié moins au Royaume-Uni et en Australie », note l’Irdes. Dans cette étude, la France et l’Allemagne se démarquent nettement de pays anglo-saxons, où leur prescription est « plus ciblée ».

100 % 90 % 80 %

8,8 % 8,2 % 7,7 %

9,5 % 6,2 % 2,5 %

70 % 60 %

32,1 %

5,8 % 7,2 %

34,5 %

5,0 % 4,0 % 5,9 %

41,0 %

33,3 %

50 %

1. Ce groupe comprend les associations de metformine avec des sulfamides, de metformine avec des glitazones et de metformine avec des gliptines.

40 % 30 % 20 %

38,5 %

48 %

50,3 % 43,6 %

10 % 0

Associations 1 Gliptines Glitazones Glinides Glucosidases Sulfamides Biguanides

france

allemagne

royaume-uni

australie

* La defined daily dose est la dose moyenne journalière d’un médicament dans son indication principale. Cette notion statistique est utilisée pour comparer les consommations médicamenteuses.

Structure de la consommation des antidiabétiques oraux en defined daily dose (DDD)* pour 1 000 habitants par jour en 2011

Données : IMS-Health (Allemagne, France, Royaume-Uni), PBS et RPBS (Australie). Analyse de l’Irdes.

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 15


Actualité En bref

laboratoires ❙❙Lilly démarrera en décembre la construction d’une nouvelle unité de production de cartouches d’insuline, accolée à son site de Fegersheim (BasRhin). Le laboratoire annonce une mise en service fin 2016 pour un investissement de 90 millions d’euros. Cette nouvelle ligne de remplissage montera la capacité de production du site à près de 200 millions d’unités par an. ❙❙Sanofi Pasteur prévoit de débuter la production du futur vaccin contre la dengue fin 2013-début 2014 sur le site de Neuville-sur-Saône. Les premiers vaccins devraient être disponibles fin 2015 table le laboratoire qui annonce une capacité de production de 100 millions de doses par an. Selon SanofiPasteur, ces volumes pourraient fournir tous les pays ayant besoin de vacciner leur population.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

nominations x Jean-François Rey, président de l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe), a été élu à la tête de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) pour un mandat de deux ans. Il succède ainsi à Alain Bergeau qui présidait l’institution depuis 2008 mais continuera son action au sein du bureau en tant que vice-président. x Jeu de chaises musicales à la tête de l’État : Daniel Lenoir quitte la direction de l’Agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais pour le poste

de directeur de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF). Il est remplacé à partir du 1er octobre par Jean-Yves Grall, qui laisse sa fonction de directeur général de la Santé (DGS). Son successeur n’est pas encore connu.

nationale de sécurité du médicament (ANSM) sera désormais assurée par le Dr Claude Pigement. Ce médecin a notamment fait partie de l’équipe de campagne du candidat François Hollande.

x Pascal Brière a été réélu à la présidence du Gemme (Générique même médicament). Le président de Biogaran (groupe Servier) est à la tête de cette association depuis fin 2006.

x Selon Les Échos, Christophe Ribon est nommé secrétaire général de la coopérative Sogiphar.

x La vice-présidence du conseil d’administration de l’Agence

x Pierre-Louis Bras, inspecteur général des Affaires sociales, est nommé secrétaire général des ministères chargés des Affaires sociales.

À votre santé ! par Martin Vidberg

Un mouchard sous la main Les applis envahissent notre vie ! Après la pilule qui envoie des SMS, découvrez le coach nutrition sans fil. Vous n’aurez plus jamais envie de steak-frites.

❙❙L’Usine nouvelle annonce la fermeture de l’usine Labso chimie fine, filiale de Boehringer Ingelheim, fin septembre. Le site de Blanquefort, en Gironde, qui fabriquait des principes actifs, principalement le dipyridamole, a déjà cessé son activité le 31 juillet. Sa production sera délocalisée en Espagne. ❙❙Le laboratoire suisse Galderma – la joint-venture entre L’Oréal et Nestlé – va agrandir son centre de recherche et développement à SophiaAntipolis. Les travaux, qui devraient être lancés début 2014, sont prévus pour durer trois ans et vont augmenter sa superficie de 4 300 m2. Cette extension devrait mener à la création d’une centaine de postes de chercheurs dans les six années à venir ; le centre en compte déjà 550. ❙❙Pfizer cède au façonnier Fareva son dernier site français de production, à Amboise. Les 499 emplois seraient garantis pendant cinq ans, pour continuer à fabriquer les médicaments du leader américain. Pfizer ne compte désormais plus de site de production dans l’Hexagone. ❙❙BioMérieux vient d’acquérir la société américaine BioFire, pour quelque 450 millions de dollars. Le groupe espère ainsi « renforcer son leadership en microbiologie ».

16 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Retrouvez toute l’information sur www.lepharmacien.fr


Le Kiosque

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les médias parlent de vous, on vous en parle... par Élise Brunet

Riposte à un billet non désiré Dans un billet du 11 sep­tembre, Renée Greusard, journaliste à Rue89, n’a pas mâché ses mots sur la vente en supermarché des tests de grossesse, doutant du respect du secret professionnel par les pharmaciens. Heureusement, une lectrice « pharmacienne salariée » s’est chargée de redorer l’image de la profession en témoignant dans un autre article publié trois jours après. ❙

LE TÉLÉGRAMME (13 septembre)

LE PARISIEN (10 août)

Street art à la pharmacie Initiative intéressante de la part de la pharmacienne d’Ons-en-Bray, près de Beauvais. Lassée de voir le mur de sa pharmacie sans cesse tagué, elle a fait appel à un groupe de graffeurs locaux, le collectif Cache-Misère. Pendant trois jours, les artistes ont usé de leurs bombes. Résultat : une fresque tout en couleurs, représentant notamment une fiole et une gélule. « C’est la seule solution que j’ai trouvée pour dissuader les tagueurs », indique la titulaire, avant d’ajouter : « J’ai donné quelques indications aux graffeurs et ils ont laissé leur inspiration parler. » Irokwa, Dom et Sahë, entre autres, se sont donc lancés dans cette belle réalisation. Cette nouvelle décoration satisfait les clients et des passants s’arrêtent même sur le parking, juste par curiosité. L’art au service de l’officine, une mission réussie.

© ACRE CACHE-MISÈRE

RUE89.COM (14 septembre)

Compléments à l’amende L’Ordre des pharmaciens maintient sa plainte contre Sentier Nature, entreprise bretonne fabriquant des compléments alimentaires, pour exercice illégal de la pharmacie. Le parquet avait pourtant prononcé un non-lieu en première instance. L’avocat du prévenu demande désormais une condamnation de principe. Délibération le 24 octobre. ❙ AFP (12 septembre)

NICE-MATIN (14 août)

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE (7 septembre)

FRANCE INTER (12 septembre)

Travailler plus pour vivre plus

Opération blanche pour les patients

Rillettes sur ordonnance

La pharmacie du Terminus, au Cannet (AlpesMaritimes), porte bien son nom. Marie-France Pigrenet, la pharmacienne, a bien du mal à descendre de voiture. Elle a pris sa retraite depuis cinq ans, à 95 ans ! Pourtant, en pleine forme et « adorant travailler », il n’est pas rare que la centenaire aille donner un coup de main à son fils Yves, qui tient l’officine depuis 1975. Qui a parlé de la retraite à 60 ans ? ❙

La grève des gardes s’est poursuivie tout l’été en Indre-et-Loire. Pourtant, les patients n’y ont vu que du feu : « le nombre de pharmacies de garde est resté le même qu’avant le mouvement », grâce aux réquisitions faites par l’État. C’est l’Agence régionale de santé (ARS) qui en a subi les conséquences puisque, à défaut des syndicats, elle a dû organiser les tours de garde des pharmacies mobilisées. ❙

Le plaidoyer des journalistes de l’émission Ça va mieux en le disant est sans appel : entre les prix cassés, les promotions parfois peu judicieuses, les gels douche et les parfums, la frontière entre la pharmacie et le supermarché devient de plus en plus floue. Les chroniqueurs assimilent le pharmacien à un tiroircaisse sans valeur ajoutée. Une attaque mesquine, mais qui fait néanmoins réfléchir. ❙

Fraude à l’assurance maladie Un ex-pharmacien francilien a été écroué pour avoir détourné pas moins de 340 000 euros à la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Essonne. Il facturait à la Sécurité sociale des médicaments non prescrits sur les ordonnances. Cet homme peu scrupuleux était déjà sous le joug d’une interdiction d’exercer la pharmacie pour des faits similaires depuis avril 2013, peine pour laquelle il avait fait appel. Bel exemple. ❙

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Lyon 2013 – 26 ET 27 OCTOBRE

Voilà votre congrès Débat 26 octobre 2013 à 10 h 00

Les honoraires, révolution en suspens

La modification de la rémunération des pharmaciens était annoncée depuis la signature de la convention pharmaceutique de mai 2012. Un an et demi plus tard, après de nombreuses séances de négociation avec l’Assurance maladie, la révolution se fait toujours désirer… et les pharmaciens n’en peuvent plus d’attendre. Grève des gardes, actions locales, la pression monte. C’est que les pharmaciens ont conscience de la fragilité de leur rémunération, dont la croissance est presque totalement assise sur les génériques.

Formation 26 octobre 2013 à 14 h 30

Les entretiens pharmaceutiques des patients asthmatiques Après les AVK, l’accompagnement des patients asthmatiques prévu dans la convention signée avec l’Assurance maladie est le prochain horizon professionnel des pharmaciens d’officine. En jeu : la prise en charge à l’officine de 300 000 à 400 000 patients asthmatiques non stabilisés­. Cette session organisée par l’Utip fait le point sur les connaissances scientifiques avec la participation d’experts de haut niveau.

Atelier 26 octobre 2013 à 16 h 30 La pharmacie rurale dans les déserts La démographie médicale française est à un tournant : pour la première fois dans l’histoire moderne de notre système de santé, le temps médical va diminuer. Premiers confrontés au départ en retraite des praticiens et à la difficulté chronique de leur trouver des remplaçants, les pharmaciens ruraux témoignent.


Publi rédactionnel

Atelier 27 octobre 2013 à 9 h 00 Le DPC : qui, quoi, comment ? Malgré des bugs au démarrage, le développement professionnel continu prend ses marques : tous les pharmaciens doivent aujourd’hui répondre à cette obligation de formation… même si certains l’ignorent encore. Découvrez son fonctionnement.

Débat 27 octobre 2013 à 10 h 00

Atelier 27 octobre 2013 à 14 h 00 Holdings, travaux pratiques Après douze ans d’atermoiements, le décret sur les sociétés de participations financières des professions libérales est sorti en juin dernier. La profession a enfin à sa disposition un outil efficace de cession des parts d’officine… qui nécessite quelques explications.

L’automédication est-elle soluble dans Internet ?

Cybersquatting, piratage de sites, contrefaçon… Entre scandales à répétition et impréparation des autorités, la mise à disposition des médicaments OTC par voie électronique n’est décidément pas un long fleuve tranquille. Au moment où de nombreux pharmaciens envisagent la vente par Internet, l’arrêté de bonnes pratiques viendra-t-il calmer le jeu ? Paradoxe de la situation : l’autorisation de la vente sur Internet fait irruption sur fond de chiffres encourageants du marché de l’automédication, qui n’est plus seulement porté par les déremboursements. Complémentaires et pharmaciens arriveront-ils à saisir la balle au bond ?

Débat 27 octobre 2013 à 15 h 00

Les pharmaciens à la porte des Ehpad

Le rapport Verger sur le circuit du médicament en maisons de retraite ne sera-t-il qu’un rapport de plus ? Sur fond de concurrence exacerbée entre « gros faiseurs » et pharmaciens de proximité, voire de dérapages sur les préparations des doses à administrer (PDA) aux personnes âgées, les pharmaciens attendent que leur rôle – et leur rémunération – soient fixés clairement par les autorités pour débloquer la situation. Le pharmacien référent, une des nouvelles missions initiée par la loi HPST, est-il la solution tant attendue à ce problème récurrent ?


Actualité Enjeux

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les rachats de clientèle fleurissent dans les agglomérations, certains pour faciliter un départ en retraite, d’autres pour éviter de voir débarquer un nouveau concurrent. Le réseau officinal s’autorégule avec les outils que l’État lui a donnés, dans un même but : réduire par Anne-Laure Mercier le nombre de licences. Pour le bonheur de tous ?

rachats À tire-larigot Les cas sont de plus en plus fréquents.

À Cognac, ce sont vingt-quatre pharmacies qui ont racheté, ensemble, la clientèle d’une officine en liquidation judiciaire. À Niort, elles ont été une dizaine à mettre leurs moyens en commun pour reprendre une pharmacie en difficulté. À Châteauroux, vingt-deux officines, soit vingtsept pharmaciens, se sont mis d’accord en vue d’un rachat pour fermeture d’une officine en vente depuis plus de deux ans. L’Indre en sera bientôt à son quatrième rachat pour fermeture et ce n’est que l’amorce d’une restructuration autonome du réseau officinal à l’échelon national. Sorte de pseudo-regroupement, le rachat de clientèle ou rachat pour fermeture a depuis quatre ans gagné les faveurs « Les rachats sont des titulaires désireux d’échapper au regroupement stricto sensu, plus long l’avenir : il y a et complexe à mettre en place, et trop d’officines. » d’asseoir leur position économique e sans se retrouver obligés de travailler M Annie Cohen Wacrenier, avocate au barreau de Paris avec leurs concurrents. Les chiffres de l’Ordre des pharmaciens sont formels : il est encore resté en 2012 largement préféré. Selon Me Annie Cohen Wacrenier, avocate au barreau de Paris (cabinet ACW Conseil), ce procédé « devrait être amené à devenir de plus en plus fréquent, selon moi c’est l’avenir, parce qu’il y a trop d’officines ». Plus grand monde ne s’en cache : si le nombre d’officines diminue, on compte encore une pharmacie pour 2 900 habitants, soit un ratio supérieur à celui des autres pays européens. Pour rester politiquement correct, l’État cherche désormais à récupérer des licences et a mis en place des mécanismes incitatifs comme l’allongement du gel des licences après un regroupement, passé de cinq à douze ans. Le rachat de clientèle en 20 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

est un autre, « mis en place par la pratique des affaires », indique Me Cohen Wacrenier. « Dans tous les cas, [ces mécanismes] se sont révélés des outils de croissance externe ou des planches de salut permettant à des pharmaciens dont l’officine était invendable compte tenu de son chiffre d’affaires de percevoir une indemnisation. » Donnant-donnant La titulaire de la pharmacie Centrale, à Châteauroux, petite et située dans un centre-ville engorgé, a ainsi enfin pu vendre son officine au taux du marché. Les vingt-sept « acquéreurs » ont également provisionné 150 000 euros pour le rachat du stock et pour couvrir les frais de licenciement, de droit au bail, d’informatique, de cession et d’avocat. Une enveloppe conséquente qui permet au partant de quitter le métier la tête haute et aux restants de conforter ou d’équilibrer leur situation, voire d’éviter, comme dans ce cas précis, l’installation potentielle d’une pharmacie Lafayette. Tous se sont ainsi entendus, participant selon la proximité et le chiffre d’affaires de leurs officines respectives (soit de 4 000 à 96 000 euros par tête), et n’avaient plus qu’à soumettre leur protocole d’accord à l’avis de l’Agence régionale de santé (ARS). À elle de s’assurer que l’approvisionnement en médicaments de la population de la commune ou du quartier concerné n’est pas compromis. Dans d’autres cas, c’est une pharmacie en liquidation judiciaire qui peut intéresser les confrères alentours. Ces derniers devront alors se montrer les plus offrants pour obtenir les faveurs du tribunal de commerce. À Cognac, ils se sont arrangés pour réunir une somme supérieure à celle de l’autre candidat, une diplômée à la recherche d’une licence. Selon La Charente


Enjeux Actualité

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© Miguel Medina

DEFRANCE

libre, cette dernière offrait 100 000 euros contre 120 000 euros pour le collectif de pharmaciens. Peut-on aller jusqu’à affirmer que les jeunes diplômés désireux de s’installer pâtiraient de cette réorganisation interne ? Autorationalisation Dans l’affaire de Niort, Bernard Pénicaud, viceprésident du Conseil de l’ordre de Poitou-Charentes (Crop), s’est retrouvé confronté à un jeune pharmacien désireux d’acheter. À ses yeux, la difficulté résidait dans le fait de « faire comprendre à un jeune que ce qu’il convoitait n’était pas un investissement pérenne. Il s’est d’ailleurs installé ailleurs après la décision du tribunal de commerce ». Plus généralement, il accorde que ces rachats de clientèle peuvent constituer un problème pour la jeune génération. « Cela signifie qu’il faut y réfléchir. Peut-être que les sociétés de participations financières de profession libérale (SPFPL) peuvent y remédier. » En attendant, « nous n’avons pas d’autre choix que de remodeler le réseau actuel. Nous nous devons d’être capables de réagir intelligemment face à sa saturation. Les textes nous en donnent la possibilité. Seul prérequis : que les pharmaciens se parlent, se respectent et échangent pour penser le réseau de demain, avant qu’il ne soit trop tard ». Bernard Pénicaud réfute également l’idée d’une vampirisation des plus faibles :

« Arrêtons de penser que lorsque l’on donne à l’un, on pique à l’autre. » D’ailleurs, les rachats de clientèle « ne concernent pas forcément des officines en difficulté financière, souligne Daniel Chevalier, à la direction de la santé publique de l’ARS de Poitou-Charentes. Ils se mettent aussi en place pour répondre à des départs en retraite. » Certains ont même tellement bien compris les mécanismes de regroupement et de rachat qu’ils s’en servent pour, par exemple, obtenir leur transfert dans un autre département. Autre astuce dévoilée par Me Cohen III

Comment ça marche ? Me Annie Cohen Wacrenier, avocate au barreau de Paris, explique que le rachat de clientèle « consiste à acquérir certains éléments d’un fonds de commerce d’officine de pharmacie soit, en l’occurrence, la clientèle, le stock et, éventuellement, une partie du mobilier et du matériel. La licence n’est pas cédée mais sera restituée à l’Agence régionale de santé en vue de son annulation ». Elle précise que « l’opération peut intervenir à l’initiative de plusieurs pharmaciens qui ont tous un intérêt commun à voir disparaître un point de vente et il peut y avoir plusieurs officines “ciblées” par l’opération ». Le prix de vente pour chaque acquéreur pourra être modulé en fonction du bénéfice présumé de l’opération : « Plus l’officine fermée est géographiquement proche, […] plus la quote-part du prix versé sera importante. » Une clause de variation de prix peut aussi être envisagée, en fonction de la hausse du chiffre d’affaires constatée.

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 21


Actualité Enjeux [Rachats à tire-larigot]

notabene Toute opération de restructuration du réseau est soumise à l’avis de l’Agence régionale de santé. Mais quel recours pour les pharmaciens en cas d’avis négatif ? De nombreuses Agences régionales de santé se posent la question.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Wacrenier : « Si, à la suite d’un rachat de macies à supprimer de la carte moyennant des clientèle, le nombre d’officines est inférieur au contreparties financières. Pour ce faire, l’Ordre nombre requis en fonction des quotas de popula- avait dressé une cartographie pointue du réseau, tion, alors il existera un risque de création ou de permettant d’identifier le nombre d’employés, transfert d’une officine venant de l’extérieur. » le chiffre d’affaires, l’âge et la situation des Pour l’éviter, « il faudra d’abord solliciter une prescripteurs environnants, entre autres critères. autorisation de regroupement. Une fois celle-ci Mais les négociations sur les honoraires sont obtenue, il y aura cession des éléments du fonds passées par là, suspendant les réunions de de la pharmacie à fermer et seul le pharmacien l’observatoire. Provisoirement. acquéreur sollicitera l’enregistrement d’une déclaration d’exploitation de l’officine, exploitée en Incitations vertu de la licence issue du regroupement ». Ordre, ARS, syndicats et spécialistes du secteur Dans tous les cas, ce sont autant de « moyens ne souhaitent pas pour autant parler de phénode rationaliser le nombre de points de vente », mène de concentration. « Nous n’en sommes pas ajoute-t-elle. Une intention de l’Observatoire de encore là, estime Me Cohen Wacrenier, et si l’évolution du réseau officinal créé par la conven- concentration il devait y avoir ce serait plutôt par tion pharmaceutique signée en avril 2012. Dis- le biais des sociétés d’exercice libéral (SEL). » crètement, il lui avait été donné pour mission Bernard Pénicaud rassure : « Il y a du travail pour de définir une méthodotout le monde. » Mais il logie « d’optimisation du « Le “laisser-faire” reste également lucide : mail­lage officinal » afin dans une profession « le “laisser-faire” dans « d’identifier les zones où une profession adminisil pourrait être aménagé administrée signifie trée signifie que quelque sans préjudice pour les que ça ne va pas bien. » chose ne va pas bien. Et, assurés », à savoir « les finalement, ce sont autant Bernard Pénicaud, vice-président zones où la densité en offi- du Crop Poitou-Charentes de pharmacies “mortes” cines ou le nombre de que les autorités n’auront pharmacies par habitant sont élevés », « ainsi que pas à indemniser. » Qu’à cela ne tienne, le réseau les zones dans lesquelles le réseau officinal devrait est en train de prouver sa capacité à utiliser être conforté ». Surtout, l’observatoire devait à bon escient les outils fournis par le législateur proposer « des objectifs quantifiés d’évolution du en attendant la négociation de nouvelles mesures réseau ». Bref, l’Assurance maladie voulait que fiscales incitatives, également dans les tuyaux la profession s’engage sur un nombre de phar- des syndicats. x III

Un réseau parmi les plus denses d’Europe La France affiche une des populations de pharmaciens les plus importantes d’Europe, avec plus de 35 pharmaciens pour 100 000 habitants – soit 1 pour 2 850 habitants et en moyenne 2 titulaires par officine –, contre 26 en Allemagne ou 21 au RoyaumeUni. Les zones fortement urbanisées et les zones touristiques sont bien sûr les plus densément peuplées. L’Ordre des pharmaciens temporise néanmoins ces interprétations : « La France, du fait de son vaste territoire, connaît une densité pharmaceutique (33,83 officines/1 000 km²) en retrait » par rapport à certains de ses voisins.

22 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

,26 97

100

Nombre de pharmaciens pour 100 000 habitants 80

60 ,31 29 46 46, ,93 40 ,09 2 35 ,2 06 7 2 32 32, ,5 ,5 1 29 29 27,3 6,23 ,05 ,84 27 2 25 24 24, 2,15 ,62 2 21 78 17, 15,18 5,18 9 2 9 1 1 13, 11,9 11,8

40

20

0

8

5,6

E e e E E G IE E DE GE AL NI NE DE AS RK NE TIE S èc iqu GN ND NCE AN A OG TALIE TUG AG ÈQUE GRIE OA SUIS E-U BOUR RICH LAN RVÈ SUÈ S-B EMA A M CH ON CR lg SP IRLA FR UM TURQUIEOL I M M R T FIN NO AY AN E U O P O T P be U E H P R A D X YA ALLE P. LU RE RO

Gr

Source : Rapport annuel 2012 du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE), publié en mars 2013


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Polémique Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

La GMS aux frontières de l’OTC

(FCD), visiblement à l’origine de ces amendements, procède par étapes. « Nous demandons la fin d’une insécurité juridique, le Code de la santé n’étant pas clair sur les produits frontières qui relèvent in fine de la décision du juge », déclare Nathalie Namade, directrice juridique et fiscale de la FCD.

Si l’on s’en tient à la première lecture du projet de loi Consommation, les tests de grossesse sortiront du monopole pharmaceutique. Un coup gagnant pour la Fédération du commerce et de la distribution… qui pense tout haut à s’accaparer l’OTC.

La FCD soutient Leclerc Cette structure, représentant Carrefour, Auchan ou Monoprix, rejoint désormais activement Michel-Édouard Leclerc dans son combat. « Le plus simple serait de pouvoir vendre les produits frontières et les médicaments sans ordonnance en GMS [grandes et moyennes surfaces, NDLR] avec les conseils d’un pharmacien diplômé », suggère Nathalie Namade. La FCD argumente à partir des ambiguïtés d’un monopole qui en fait serait « double », « celui des pharmaciens et celui de l’officine »... ❙

L

François Silvan

notabene © miguel medina

e 12 septembre, le Sénat a adopté deux amendements au projet de loi Consommation libéralisant la distribution des tests de grossesse et d’ovulation ainsi que celle des produits d’entretien pour lentilles. Deux jours avant, le ministre chargé de la Consommation, Benoît Hamon, assurait pouvoir « faire baisser considérablement les tarifs […] dans tous les domaines où nous considérons qu’il existe une forme de rente économique ». Reste aux pharmaciens l’argument de la santé publique : « nous considérons que la mise à disposition en grandes surface serait une perte de chance pour certaines patientes », assène Philippe Gaertner, président de la FSPF. Cette mesure est pourtant soutenue par le Planning familial comme par la ministre des Droits des femmes, qui y voit même « une avancée pour notre santé publique ». Dans l’hémicycle, le rapporteur aura bien fait remarquer qu’« une question de santé publique n’avait pas sa place dans ce texte ». D’où une volte-face dialectique : « ce n’est pas là un problème de santé mais de consommation », répondait la sénatrice Muguette Dini, vice-présidente du groupe UDI. Le consensus politique sur le sujet a de quoi inquiéter avant le passage en deuxième lecture… Car la Fédération du commerce et de la distribution

Dans son prochain numéro, Le Pharmacien de France reviendra en détail dans un « Décryptage » sur la grande distribution et le marché de l’OTC.

Les arguments lapidaires du Sénat « La protection de la santé publique ne justifie plus le monopole de distribution de ces produits non médicamenteux, déjà en vente libre chez tous nos voisins européens », a attaqué la sénatrice UDI Muguette Dini le 12 septembre au Sénat, en évoquant les produits pour lentilles. Même son de cloche sur les tests de grossesse mais dans la bouche d’une sénatrice socialiste cette fois, Michelle André, vice-présidente de la commission des Finances : « Le monopole actuel n’est justifié par aucune raison de santé publique. » Argument massue dans un débat sur un projet de loi Consommation : le prix. « Selon la

Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), l’ouverture du marché entraînera des offres à des prix de 30 à 40 % inférieurs » sur les produits pour lentilles. Quant aux atouts de la GMS cités au débat sur les tests de grossesse, relevons l’anonymat, le recours plus précoce aux tests, « une exigence de santé publique ». Arguments ultimes : les horaires d’ouverture (« 21 heures pour le supermarché contre 19 heures en officine » !) et la réticence des jeunes filles à recourir au pharmacien dans une petite ville, selon le rapporteur du texte.

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 25


Les dossiers de la Fédé

le PHaRMaCien DeFRanCe

Le générique toujours à la rescousse L’enquête Éco 2013, qui a permis d’analyser les bilans de 983 officines sur l’année 2012, confirme les tendances observées en 2011 : dépendance accrue aux génériques sur fond de baisse du chiffre d’affaires et de marge décroissante. Malgré cela, le résultat net par pharmacien pour les sociétés soumises à l’impôt sur le revenu évolue positivement. Explications.

Enquête Éco 2013 : les chiffres clés Résultats enquête 2011

Résultats enquête 2012

Évolution 2012/2011

CA

1 574 k€

1 547 k€

– 1,73 %

Marge

431 k€

424 k€

– 1,55 %

Salaires, charges, cotisations exploitants *

236 k€

237 k€

+ 0,29 %

Résultat d’exploitation *

129 k€

124 k€

– 4,05 %

Résultat net *

117 k€

118 k€

+ 1,28 %

93 k€

94 k€

+ 1,14 %

STABILITÉ des revenus. Le résultat net par

pharmacien pour les sociétés soumises à l’impôt sur le revenu (IR) augmente de 1,14 % entre 2011 et 2012. Les sociétés à l’IR représentent à peu près un tiers des pharmacies en France à cause, entre autres, de la progression toujours forte des sociétés d’exercice libéral, qui représentent un autre tiers de l’effectif. Le taux de marge moyen au niveau national est de 28,3 %. ❙

*Sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés exclues.

Résultat par pharmacien

Évolution de la rémunération (indice 100 en 2001)

REMBOURSABLES en baisse. Sur les spéValeur du point de salaire en officine (juillet)

Marge sur spécialités remboursables

Résultat par pharmacien

140 130 120 110 100

99 k€

102 k€

105 k€

90

98 k€ 94 k€

93 k€

2006

2007

91 k€

87 k€

90 k€

93 k€

94 k€

2010

2011

2012

80 2001

2002

2003

2004

2005

26 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

2008

2009

cialités remboursables, la marge continue son érosion entamée en 2010. Les revenus des pharmaciens empruntent quant à eux une pente légèrement croissante depuis 2009, passant de 87 à 94 k€, sans toutefois revenir aux niveaux atteints en 2002. Ce revenu s’entend pour tous les titulaires dans les sociétés soumises à l’IR. Entre 2002 et 2013, ces derniers ont donc perdu 10 % de pouvoir d’achat. ❙


Les dossiers de la Fédé

le PHaRMaCien DeFRanCe

Répartition des charges de l’officine salaires + charges

Évolution

206 k€ 60 %

+ 2,1 % + 2,4 % + 4,8 % + 8,7 %

autres achats et CH. EXT.

+ 5,3 %

74 k€ 22 %

amortissement et provisions

impôts et taxes

cotisations exploitant

5 %

4 %

9 %

18 k€

13 k€

SALAIRES augmentés. Les charges et

salaires augmentent plus vite que l’évolution du point de salaire de la branche pharmacie, en raison d’une plus grande ancienneté des salariés et de la mise en place du coefficient 330, le plus haut pour les non-cadres, qui tire les rémunérations vers le haut. Les cotisations sociales des pharmaciens augmentent de 5,3 % en 2012. L’augmentation de la part de la LPP et de la cosmétique dans le chiffre d’affaires explique certainement la hausse de 4,8 % des impôts et taxes. ❙

29 k€

Répartition des pharmaciens par tranche de RCAI 2012 REVENU COURANT. Plusieurs choses sont à

9 % 8 %

Nombre de pharmaciens

7 %

RCAI moyen : 79 k€

6 % 5 % 4 % 3 % 2 % 1 % 0 %

noter sur ce graphique : 22 % des pharmaciens ont un revenu inférieur à 30 k€ et 34,5 % des pharmaciens de l’échantillon ont un salaire inférieur à celui d’un pharmacien gérant, correspondant à un coefficient 800 dans la grille des salaires. 4 % ont même un revenu courant avant impôt (RCAI) négatif. 35 % des pharmaciens voient leur RCAI baisser de plus de 10 % mais à l’autre extrémité du spectre, 20 % voient leur RCAI augmenter de 20 %. ❙

€ € € € € € € € € € € € € € € € € € € € € € 0 k 10 k 20 k 30 k 40 k 50 k 60 k 70 k 80 k 90 k 00 k 110 k 120 k 130 k 40 k 50 k 60 k 170 k 80 k 90 k 00 k 00 k 2 2 à <à 0à 0à 0à 0à 0à 0à 0à 0à 0à à à à1 à1 à1 à à1 à1 à1 1 2 6 7 3 4 5 8 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 90 à > à 1

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Les dossiers de la Fédé

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La FSPF dévoile son portail

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INTERNET. Un site de la pharmacie française ? C’est le projet porté par

idée est simple, reste à la mettre en œuvre. Pour tenter de structurer l’offre d’OTC sur Internet par des sites de pharmacies, autant maîtriser leur référencement. Le conseil d’administration de la FSPF a donné son aval début septembre à la création d’un « portail en ligne de la pharmacie française », pour reprendre les termes de Philippe Besset, viceprésident de la FSPF en charge de la communication. Il s’agit de structurer un accès commun à tous les sites de pharmacies – qu’ils soient « vitrines » ou de vente – souscrivant à sa charte. Ce site, dont le nom est encore en réflexion, mettrait à dispo-

DR

L’

sition des pharmaciens plusieurs services : la création de sites de vente de médicaments clés en main au travers de modèles prédéfinis, mais aussi la géolocalisation – type Google Maps – de toutes les pharmacies françaises. Autre avantage avancé par la FSPF : le site pourra faire l’objet de promotion médiatique

– presse, télévision… – auprès du grand public, pour faire la promotion de la pharmacie française. L’internaute sera amené vers le portail par un contenu santé typé grand public (informations pollini­ ques, calendrier vaccinal…), sur les pathologies ou des fiches médicaments avec, en toile de fond, une mise en avant du rôle du pharmacien. Par ce projet, la FSPF réitère aussi son opposition à la vente par correspondance : les sites développés dans ce cadre nécessiteront que la commande soit livrée à domicile par un membre de l’équipe ou retiré au comptoir par le patient. ❙

L’étude Rephvim débarque à l’officine RECHERCHE. Une

DR

campagne d’appels téléphoniques pour le suivi de patients hospitalisés va avoir lieu courant octobre.

C

omment mieux suivre les prescriptions médicamenteuses des patients en sortie d’hospitalisation ? Selon la littérature, 20 à 80 % des malades souffriraient de problèmes médicamenteux à cause de défauts dans la continuité de l’information. L’étude Rephvim, initiée par la Société française de pharmacie clinique (SFPC), en partenariat avec les syndicats de pharmaciens et l’Ordre, va

tenter d’analyser le problème courant octobre. Le projet est financé par le ministère de la Santé et coordonné par le centre hospitalier régional universitaire de Tours. Il se peut que vous receviez à votre officine des patients suivis dans le cadre de cette étude. Vous serez alors

certainement contacté par téléphone une semaine après la fin d’hospitalisation pour répondre à un questionnaire sur la prise en charge. Il ne s’agira donc pas de démarchage commercial, mais bien d’une étude scientifique d’ampleur ! Faites donc bon accueil à l'opérateur. ❙

© MIGUEL MEDINA

la FSPF et Résopharma pour encadrer la vente d’OTC par voie électronique.

générique

Acarbose, le précédent En plein cœur de l’été, la parution d’un décret instituant un tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) pour l’acarbose a fait grand bruit en suscitant l’ire des syndicats de pharmaciens (FSPF, Uspo, UNPF), réunis en intersyndicale. Et pour cause : un TFR est habituellement instauré en cas de faible substitution sur une molécule, pour permettre à l’État d’engranger les économies attendues. Les règles du jeu ont d’ailleurs changé en 2011 : les taux de substitution d’une nouvelle molécule génériquée doivent atteindre 60 % à 12 mois, 65 % à 18 mois, 70 % à 24 mois et 80 % à 36 mois. Or, pour l’acarbose, le taux de substitution dépassait les 80 %. Pourquoi alors la parution d’un TFR sur cette molécule pour laquelle les pharmaciens avaient respecté les règles du jeu ? Le laboratoire Bayer, qui commercialise le princeps Glucor, en est à l’origine : « Il restait à Bayer 19 % de parts de marché. Ils ont fait le choix d’amputer leur marge de 60 % en diminuant les prix pour regagner des parts de marché. J’aimerais que les pharmaciens maintiennent la substitution à un niveau élevé. Les industriels ne doivent pas recommencer », explique Philippe Besset, vice-président de la FSPF. Les laboratoires sont prévenus. ❙

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 29


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DÉCRYPTAGE

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

La politique de fixation des prix des médicaments vit sa révolution. Face à l’inflation du coût des traitements, les autorités se mettent à conditionner le niveau de prix à leur efficacité en vie réelle, voire exigent d’être remboursées par le laboratoire si leur produit n’est pas efficace.

Par Cédric Ménard Photos Miguel Medina

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C’est le prix que coûtera par patient le traitement du mélanome Yervoy (Bristol-Myers Squibb)

es tractations entre les laboratoires et le Comité économique des produits de santé (CEPS) sur le prix des médicaments ont toujours été à couteaux tirés. Au cœur de ces discussions, l’efficacité mesurée lors des essais cliniques pré-AMM, passée au peigne fin par la Commission de la transparence (CT) de la Haute Autorité de santé (HAS) avec, pour principaux outils de négociation, le plafonnement de la dépense annuelle estimée ou des accords dits « prix/volumes », qui fixent le prix d’une spécialité en fonction de ses ventes. Mais, depuis peu, industriels et autorités ont recours pour certaines molécules à des contrats dits « conditionnels » ou « de performance ». Également appelés « contrats de partage de risque » par les industriels, ils peuvent prévoir la fixation par le CEPS d’un prix de remboursement conditionné à la réalisation d’études en vie réelle et contenir des clauses inédites comme une révision du prix à la hausse ou à la baisse selon les résultats. Ils peuvent même contraindre

« À l’avenir les entreprises seront payées sur les résultats plutôt que sur la vente d’un comprimé. » Joseph Jimenez, directeur général de Novartis

32 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

le laboratoire à un remboursement de la dépense si le médicament n’est pas efficace chez un patient donné. On parle alors d’accord « satisfait ou remboursé ». Science-fiction ? Au RoyaumeUni, l’équivalent de la Haute Autorité de santé a des manières beaucoup plus directes et rejette la plupart des produits qui ont un coût supérieur à 30 000 livres par « année Qaly » (pour « Quality Adjusted Life Year »), un barème qui prend en compte la qualité de vie du patient. Le Benlysta de Pfizer en a récemment fait les frais en se voyant interdire l’accès au marché anglais. Même la France, qui traditionnellement ouvre pourtant son marché aux molécules les plus onéreuses, a dû se rendre à l’évidence : impossible de tout rembourser. Une aversion au risque Cette possibilité de fixer un prix provisoire dans l’attente de résultats d’études en vie réelle a été formalisée en décembre 2012. Mais dans les faits, le CEPS a eu recours à cette pratique dès 2009. Elle présente un intérêt « généralement pour les médicaments coûteux, lorsqu’il existe une incertitude forte sur la reproductibilité en vie réelle des résultats cliniques », résume Francis Megerlin, maître de conférences en droit et économie de la santé à l’université Paris-V-RenéDescartes. « Cela permet de surmonter une aver-


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décryptage xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Efficacité garantie

sion au risque qui serait cause de rupture de dialogue entre l’État français qui doit garantir un accès rapide aux soins pour les patients et le fabricant qui veut accéder au marché sans retard », ajoute-t-il. De son côté, Jean-Yves Fagon, viceprésident du CEPS, explique que ces contrats « sont réservés à des situations qui posent de véritables problèmes, dans lesquels les prix demandés [par les industriels] sont très élevés au regard de dossiers qui laissent une zone d’ombre en termes d’efficacité ou de tolérance ». Dans une analyse récente du sujet, Gérard de Pouvourville, professeur titulaire de la chaire Essec Santé, note qu’en France les accords liant les conditions financières d’accès au marché à l’observation des résultats d’un traitement existent depuis plus de dix ans. En revanche, ceux conditionnant le prix à des études en vie réelle ou à la performance individuelle et fixant dès le départ des clauses financières sont encore exceptionnels. L’économiste précise que ces contrats peuvent être adaptés dans certaines situations en fonction de la note d’amélioration du service médical rendu (ASMR) accordée par la CT. Notamment pour un laboratoire défendant un produit avec une ASMR IV (progrès mineur) ou même V (pas de progrès), afin de démontrer des avantages qui ne sont pas étudiés lors des essais cliniques, comme une réduction des

dépenses globales de prise en charge des patients (suivi, hospitalisations…), voire une meilleure observance. Difficile néanmoins d’obtenir des précisions : les accords liant État et industriels du médicament sont secrets. À tel point que le CEPS ne connaît pas les termes du contrat qui lie un labo à son homologue anglais ou italien par exemple. Un laboratoire peut donc très bien négocier dans un pays et mal dans un autre. Si le prix facial des médicaments est public, son prix réel devient un secret industriel. Les cas d’école Cimzia et Trobalt Deux exemples d’accords ont tout de même filtré. Le premier est celui de l’antiépileptique Trobalt (rétigabine) de Glaxo­SmithKline. Lancé fin 2012, il a obtenu une ASMR décevante de niveau V, alors que le laboratoire avait mis en avant son intérêt chez les patients mal contrôlés. « L’approche classique “prix/volume”, calquée sur les derniers accords concernant d’autres antiépileptiques, ne permettait pas de trouver un terrain d’entente », explique Jean-Noël Bail, directeur des affaires économiques de GSK. Selon l’Agence de presse médicale, le laboratoire a finalement signé un accord de performance, incluant un système de remise conditionné à l’efficacité en vie réelle et comme critère principal la durée de traitement­ : pour les III Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 33


DÉCRYPTAGE

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Et si les patients remboursaient… Derrière ces nouveaux « contrats de performance » fondés sur l’efficacité en vie réelle du médicament résonne de plus en plus souvent la question de l’observance. Celle-ci implique de conditionner la prise en charge du traitement à l’observance du patient, voire de faire payer ce dernier s’il ne respecte pas son protocole thérapeutique… Un exemple a été exposé au cours du Colloque des industries numériques et santé + autonomie, organisé les 4 et 5 juillet au ministère de l’Économie. Présenté par Olivier Lebouché, directeur des activités de soins à domicile d’Air liquide pour l’Europe et président du Syndicat

national des prestataires de santé à domicile (Synalam), et André Tanti, vice-président du Comité éco n o m i q u e d es produits de santé (CEPS), il con­cerne la pression positive continue, indiquée dans l’apnée du sommeil. Le nombre de patients et les dépenses ad hoc augmentant depuis 2009, « la recherche d’économies » s’avère « nécessaire ». L’idée : ne rembourser que les patients observants sur le principe de « deux conditions cumulatives : 84 heures pendant 28 jours avec au moins 20 jours à 3 heures de traitement effectif ». Le patient est suivi via le dispositif de télétransmission du fabricant et, en cas de nonobservance, peut se voir

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demander la restitution de l’appareil ou une « indemnité d’immobilisation inférieure ou égale à  20 euros par semaine » ! « Le déremboursement ne survient qu’au bout d’au moins six mois. » Le CEPS estime que 15 à 20 % des patients concernés sont non-observants, « soit près de 100 000 patients ». À raison de 660 euros de coût de revient du patient en téléobservance pour l’assurance maladie obligatoire, on imagine aisément les économies attendues… Le Synalam e n v i s a g e d ’é q u i p e r 600 000 patients à l’horizon 2016 et d’étendre le dispositif à la ventilation, l’oxygénothérapie et l’insulinothérapie. Anne-Laure Mercier

patients arrêtant le médicament avant quatre mois, le produit est totalement remboursé à l’Assurance maladie ! Si le traitement est arrêté entre cinq et douze mois, le coût réel, inférieur au prix publié au Journal officiel, est fixé sur la base des traitements existants. Le prix « officiel » n’est ainsi accordé que si le traitement dure plus de douze mois. En outre, pour les patients dont le traitement se prolonge au-delà de douze mois, deux études en vie réelle ont été mises en place afin d’en comparer les résultats aux données cliniques. Avec, en cas de mauvaise surprise, des remises et baisse de prix à la clé. Le second exemple est celui du traitement de la polyarthrite rhumatoïde Cimzia (certolizumab) : UCB a signé un avenant avec le CEPS prévoyant un remboursement du médicament en cas d’arrêt du traitement avant une durée prédéterminée. Cet accord lui a permis de voir le prix du Cimzia maintenu, alors que ceux de plusieurs de ses concurrents ont été baissés. III

Des procédures encore peu utilisées… Aujourd’hui, moins d’une demi-douzaine de produits font l’objet d’un contrat à la performance individuelle, indique Jean-Yves Fagon, sans vouloir détailler lesquels. Le gouvernement a d’ailleurs demandé en février au CEPS de ne recourir au partage des risques financiers « que


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Les tests « compagnons » en quête de reconnaissance

de façon raisonnée et exceptionnelle ». Outre leur relative nouveauté, une des raisons de cette prudence est la forte complexité des contrats, le peu de recul sur leur utilisation et le fait que les études post-inscription représentent un coût non négligeable pour les industriels. Mais le faible nombre de contrats de performance et d’accords de prix conditionnels tient à un autre point, note François Lhoste, professeur en pharmaco-économie à l’université Paris-V : l’absence en France d’un système d’information suffisamment solide permettant de collecter, traiter et analyser les données de santé individuelles. « Quand est-ce que l’État, qui a en les moyens, mettra en place un outil de suivi des individus et des populations, avec des systèmes d’information interopérables, intégrables en ligne ? », s’interroge l’économiste. Reste que lors du dernier séminaire conjoint des universités Paris-V et Berkeley, le président du CEPS, Dominique Giorgi, a confirmé que contrats de performance et prix conditionnels étaient de plus en plus employés. En expliquant cette évolution par l’« inflation considérable » des prix des médicaments, notamment en oncologie ou pour le traitement des maladies orphelines. À titre d’exemple, le traitement du mélanome Yervoy (ipilimumab, Bristol-Myers Squibb) coûtera quelque 58 800 euros par patient. Un prix sensiblement inférieur aux 77 000 euros fixés en Belgique. Ce médicament est un symbole des

Avec le développement de la médecine personnalisée et des contrats de paiement à la performance, les tests diagnostics, dits « compagnons », vont jouer un rôle crucial, en permettant de mesurer l’efficacité du traitement ou de segmenter les patients. « Les autorités ont vocation à évaluer ensemble le médicament et le test compagnon », note Éric Baseilhac, responsable des affaires publiques chez Lilly. Il n’existe aujourd’hui aucune procédure coordonnée pour l’accès au marché du médicament et du test qui l’accompagne. Deux exemples : le Xalkori (crizotinib, Pfizer), un traitement du cancer du poumon, associé au test de détection des anomalies du gène ALK (Vysis ALK, Abbott), ou le Gilotrif (afatinib) de Boehringer Ingelheim, indiqué dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules accompagné d’un test de détection des mutations des récepteurs EGFR,

développé par Qiagen. Aujourd’hui, l’évaluation et la demande de prise en charge de ces tests passent par un circuit distinct de celui du médicament. Les industriels voudraient pouvoir saisir directement la HAS pour qu’elle évalue ces produits de diagnostic, obtenir des délais précis pour certaines parties de la procédure et se référer à une méthodologie claire pour leur évaluation technique et médico-économique, inexistante à l’heure actuelle. Ce sujet pose de nombreuses questions. « Comment répartir la valeur entre les deux éléments ? », s’interroge Éric Baseilhac. De son côté, Jean-Yves Fagon, vice-président du CEPS, note qu’il faudra aussi définir si le prix doit être réévalué lorsque le test compagnon évolue. Il faudra surtout attendre un peu pour que ce parcours coordonné soit défini. Les premières mesures réglementaires et législatives ne sont pas prévues avant juin 2014.

questions que poseront les immunothérapies : contrairement aux produits issus des biotechnologies homologués jusqu’alors, eux aussi très coûteux, les immunothérapies concerneront une population de patients bien plus importante. Le Yervoy n’a obtenu son prix qu’en mars dernier alors que son homologation européenne date de décembre 2011. Un délai inhabituel, preuve que les discussions ont été âpres. Autre cas symbolique, en cours de négociation : le Glybera d’Amgen. Première thérapie génique à avoir été homologuée « Ce type d’accord en Europe, son coût est estimé à… pourrait contribuer plus de 1 million d’euros par patient. C’est précisément dans ce à une transformation cas de figure – médicament très globale du système. » onéreux et limité à un petit nombre Francis Megerlin, maître de patients – que le paiement à la de conférences à l’université Paris-V performance trouve tout son intérêt, selon François Lhoste. Avant de relever que les laboratoires, pour les produits très onéreux, pourraient également fournir gracieusement un traitement au lieu de rembourser le payeur. La France n’est d’ailleurs pas la seule à s’être engagée dans cette voie. Le « satisfait ou III Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 35


DÉCRYPTAGE

remboursé » devient peu à peu incontournable, permettant aux laboratoires de faire face aux difficultés croissantes d’accès aux marchés. III

Pour aller plus loin

❙❙Compte rendu du 7e séminaire DescartesBerkeley de mai 2012 « Médicaments : accès au marché, arbitrage des valeurs, fixation des prix ». www.sfes.info/ Medicaments-acces-aumarche,177.html ❙❙« L’accès au marché remboursé pour les médicaments : les contrats de partage de risque fondés sur les résultats », note de travail de Gérard de Pouvourville (Essec) et Louis Mongrédien. www.cesasso.org/sites/default/ files/Contrats_de_ partage_des_risques.pdf

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… mais qui gagnent l’Europe Dans une interview publiée en janvier dans le Wall Street Journal, Joseph Jimenez, patron de Novartis, annonçait qu’il avait lancé une refonte en profondeur de l’organisation du laboratoire en ce sens. « Nous avons commencé à nous concentrer non plus sur la vente physique de nos produits mais sur une approche basée sur les résultats. Je pense vraiment qu’à l’avenir, les entreprises comme Novartis seront payées sur les résultats plutôt que sur la vente d’un comprimé. » L’exemple du traitement de l’ostéoporose Aclasta est marquant : au Royaume-Uni et en Allemagne, le laboratoire est sommé de rembourser le médicament si le patient est victime d’une fracture. En Italie, le labo supporte non seulement le coût du traitement mais également les dépenses liées à la prise en charge de la fracture. « L’Italie et le Royaume-Uni font partie des pays les plus avancés en la matière », abonde Francis Megerlin. Le National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE, homologue britannique de la HAS) en est ainsi un adepte de longue date. Et, depuis 2006, l’Agenzia Italiana del Farmaco (AIFA, l’agence italienne du médicament) aurait opté pour un dispositif de paiement à la perfor-

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mance pour pas moins de 49 produits, principalement des anticancéreux. Le pharmacien hospitalier effectue alors une demande en ligne pour chaque patient et doit ensuite signaler si ce dernier ne répond pas au traitement ou s’il subit un effet secondaire grave. Auquel cas, un rabais de 50 % sur le prix du traitement engagé est demandé. Dans ce contexte, le pharmacien d’officine pourrait avoir une nouvelle carte à jouer même si son implication dans ce genre de contrats reste purement théorique à ce jour. « Il peut contribuer à des études observationnelles mais, surtout, sera un des acteurs à mon avis majeur de la recherche de performance par l’éducation thérapeutique et le suivi de l’observance », souligne Francis Megerlin. « Ce type d’accords pourrait, selon les médicaments, générer de nouvelles interactions professionnelles sur une base assainie au profit du patient et contribuer à une transformation globale du système », ajoute-t-il. Le pharmacien, vigie de l’observance ? La profession ne demande pas mieux. ❙

notabene La fixation du prix des médicaments en France va bientôt connaître une autre mutation. Un accord de décembre 2012 prévoit en effet la prise en compte par le CEPS, lors de la première inscription au remboursement, d’études médico-économiques pour les produits avec une ASMR I à III à impact financier potentiellement important. Mise en pratique dans les prochains mois.


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Pradaxa et Xarelto se partagent à égalité le marché des Naco en 2013, après plus de 1 million de boîtes vendues de chaque spécialité sur les douze derniers mois, toutes présentations confondues.

La déferlante des Naco L’Assurance maladie est inquiète : l’augmentation fulgurante des prescriptions des nouveaux anticoagulants oraux (Naco) est-elle maîtrisée ?

notabene Les AVK Toujours présents Toujours largement majoritaires en France, les AVK (fluindione, coumarine…) ont connu quelques soubresauts dans leur structure de prescription ces dernières années. Si le marché est toujours outrageusement dominé par le Previscan, avec près de 10 millions de boîtes délivrées par an, une particularité française, la Coumadine multiplie par deux ses ventes sur les cinq dernières années. La raison ? Peut-être les recommandations de la revue Prescrire qui favorise l’utilisation de la Coumadine pour prévenir les accidents thrombo-emboliques, sans pour autant prôner le switch pour les patients déjà sous Previscan.

P

as de suivi biologique, d’origine synthétique, d’action rapide et à la posologie simplifiée, les Naco avaient tout de la molécule parfaite… mais la perfection n’est pas de ce monde. C’est le journal Le Monde qui a tiré la première salve, en juillet dernier, en décortiquant les conditions d’accès au marché de cette classe thérapeutique pour l’instant composée de trois molécules, l’apixaban, le dabigatran et le rivaroxaban (voir « Nota bene » ci-contre), qui viennent concurrencer frontalement les antivitamines K. L’Assurance maladie, qui voit les coûts de traitements exploser depuis la sortie du premier Naco, le Pradaxa, en décembre 2008, multiplie les avertissements. « Je peux vous dire que très, très rapidement il n’y aura plus grand monde sous AVK puisque, aujour­ d’hui, les prescriptions en incidence, c’est je crois 60 % des nouveaux

38 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

anticoagulants pour les nouvelles prescriptions. Donc on est en train d’épuiser finalement les personnes qui sont sous AVK », prévenait Hubert Allemand, médecin-conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) en juillet dernier lors d’une audition de la commission des Affaires sociales. Et ce, malgré les suppliques de la Haute Autorité de santé (HAS) et de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui ont appelé à plusieurs reprises à ne pas privilégier les Naco. De fait, s’ils ne représentent pour l’instant que 16 % du marché en unités, les petits nouveaux font une percée remarquable, à grands coups de marketing et de promotion de la part des laboratoires exploitants, Boeringher-Ingelheim, Bayer et BMS. Ce qui fait dire à Jean-Marie Vailloud, cardiologue et auteur du blog Grange blanche, que « si vous voulez manger/voyager gratuitement lors de cette ren-

dernier arrivé sur le marché, l’Eliquis affiche des ventes pour l’instant confidentielles.

trée, il vous faudra faire mine de vous passionner pour les Naco ». Les industriels dépensent en effet beaucoup d’énergie pour dissiper les doutes qui se sont accumulés à propos de leurs molécules prodiges. Le premier étant l’inquiétude suscitée par l’utilisation chez les patients insuffisants rénaux. Chez ces malades souvent âgés, selon Hubert Allemand, « il faut absolument surveiller au moins, d’après certains cardiologues, quatre fois par an la clairance de la créatinine quand on prescrit ces produits. […] Dans de nombreux cas, ça n’est pas fait ». De quoi pondérer la facilité d’utilisation vantée par les indus-


Enquête Santé

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© MIGUEL MEDINA

Un quatrième Naco, l’edoxaban, est en phase de développement clinique et sera exploité par Daiichi-Sankyo, un laboratoire japonais. Ce me-too agit comme l’apixaban et le rivaroxaban par inhibition du facteur Xa.

triels. L’ANSM et l’Assurance maladie ont lancé des études conjointes – à la manière de celle ayant mené au retrait de la pioglitazone (Actos) – pour analyser le suivi de ces molécules et leur structure de prescription. Résultat d’ici à la fin de l’année. L’autre inquiétude porte sur l’absence de suivi de l’anticoagulation, comme le bon vieux INR chez les AVK, mais aussi­l’absence d’antidote. Un problème en cas d’intervention chirugicale d’urgence… qui sera certainement résolu sous peu, beaucoup de laboratoires s’étant engouffrés dans la brèche (voir encadré ci-contre). Les mêmes en plus cher Tous ces problèmes pourraient être acceptables à condition que les Naco apportent un vrai plus en termes d’anticoagulation. Or les études disponibles ne montrent pas de différence comparé aux AVK, à part le dabigatran au dosage de 150 mg dans l’étude RELY, qui a prouvé sa supériorité. Un dosage qui n’a paradoxalement pas les faveurs des médecins, qui lui préfèrent majoritairement le 110 mg.

« Ce que mettent en avant les labos, ce sont des critères secondaires de saignements. Certains sont meilleurs que d’autres, effectivement. Mais un panel n’est pas fait pour répondre à dix questions à la fois. C’est le marketing qui choisit de mettre en avant les critères secondaires », analyse Jean-Marie Vailloud. Projetons-nous dans quelques années : si les Naco arrivent à détrôner les AVK sur le marché de l’anticoagulation, ce sera certainement au prix de l’utilisation d’antidotes développés expressément et d’outils de suivi spécifiques. Comme le relève le médecin blogueur Perruche en automne : « Nous avions une molécule qui coûtait peu cher (la warfarine) avec son test peu onéreux (l’INR) et ses antidotes. […] Des automesures étaient possibles, les pharmaciens pouvaient adapter les doses. Nous commencions à avoir les moyens de bien utiliser cette classe thérapeutique […]. Eh bien, nous allons devoir refaire exactement la même chose mais pour beaucoup plus cher avec les Naco. » ❙ Laurent Simon

Antidotes et suivi : les marchés cachés L’utilisation de Naco ne nécessite certes pas la mesure de l’INR comme les AVK mais, selon toute probabilité, ils auront leurs propres tests de suivi sous peu. Le besoin clinique s’exprimant de plus en plus, des tests de suivi spécifiques arriveront d’ici à fin 2013 sur le marché. Leur utilisation dépendra évidemment beaucoup de leur prise en charge par l’Assurance maladie. Actuellement, l’hémostase chez les patients sous Naco est testée sporadiquement hors automates et seulement dans les CHU (réactifs Hyphen, par exemple) : le suivi ne peut donc pas se faire en routine. Les kits commerciaux en cours de développement devraient prendre le relais dans les prochains mois. Il en va de même pour les antidotes : sont actuellement en développement, entre autres, un antidote du côté de chez Boeringher-Ingelheim, ainsi que des études en phase 2 sur une molécule appelée andrexanet alpha (Portola Therapeutics). Comme le résume un pharmacien américain sur le blog Spoonful of Medicine, devant la réticence des praticiens à prescrire des Naco : « Une fois que nous aurons des tests de suivi et la capacité d’en inverser les effets en cas de saignements, ils accepteront d’en prescrire. » Ce qui, du point de vue des laboratoires exploitants, est bien l’essentiel.

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 39


Santé Panorama

❙❙Quelle contraception pour les femmes à risque cardiovasculaire ? Pour s’y retrouver dans le maquis des méthodes contraceptives, la Haute Autorité de santé a publié le 11 septembre une nouvelle fiche mémo, en couleur et sous trois formats : liste, tableau et diagramme circulaire. À télécharger depuis http://bit.ly/18pvCp7. ❙❙Parce que l’utilisation du méthylphénidate est en constante croissance depuis dix ans en France (voir l’enquête « La Ritaline retient l’attention » parue dans Le Pharmacien de France, no 1252), l’Agence du médicament a édité une brochure sur ses risques d’effets indésirables neuropsychiatriques, cardiovasculaires et cérébrovasculaires et sur le risque de retard de croissance staturo-pondéral chez l’enfant. Destinée aux patients, elle rappelle également les modalités de surveillance et les règles de bonne utilisation de ce médicament : à télécharger sur http://bit.ly/19VzT0T. ❙❙Le diclofénac est désormais contre-indiqué chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive aérée, de cardiopathie ischémique, d’artériopathie périphérique et de maladie vasculaire cérébrale. Une évaluation européenne a en effet mis en évidence un risque d’événements thromboemboliques artériels élevé avec le diclofénac sous forme systémique, à un niveau comparable à celui des inhibiteurs de la Cox-2. Les médecins devront réévaluer le traitement des patients sous diclofénac et atteints de pathologie cardiovasculaire. ❙❙Le paracétamol peut induire des réactions cutanées sévères, selon une alerte de la Food and Drug Administration diffusée le 1er août : syndrome de Steven Johnson ou syndrome de Lyell et pustulose exanthématique aiguë généralisée entraînant des hospitalisations, voire des décès. Les symptômes apparaissent entre moins de 24 heures et 8 jours après la prise de paracétamol. S’ils sont probablement « rares », la FDA demande néanmoins un avertissement sur les boîtes.

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DEFRANCE

INFO ou INtox

Un Red Bull mieux qu’un café ? Outre la caféine, la liste des ingrédients « énergétiques » des boissons du même nom est longue.

D

e la taurine mais aussi de la cytidine-diphosphate-choline, de la tyrosine, de l’acide malique, du D-glucuronolactone et, comme si ce cocktail ne suffisait pas, de la caféine. Tels sont les ingrédients que l’on peut trouver dans 5-Hour Energy, une boisson énergétique célèbre aux États-Unis mais que l’on ne peut trouver en France que sur Internet et dont un groupe de chercheurs a examiné les propriétés. Les participants à leur étude ont consommé à l’aveugle 227 ml d’eau, d’eau caféinée ou de 5-Hour Energy, les dosages de ces deux dernières boissons ayant été préa­ lablement ajustés pour contenir le même taux de caféine au

© Simon le nippon

àsavoir

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kilo. Placés devant un écran d’ordinateur, ils devaient ensuite cliquer sur la souris dès qu’une lettre donnée apparaissait à l’écran. Forte concentration Certes, le temps de réaction est plus rapide après avoir bu une boisson caféinée qu’un verre d’eau… mais les chercheurs n’ont observé aucune différence entre l’eau caféinée et 5-Hour Energy. Ces résultats, présentés

en mai outre-Atlantique lors du dernier congrès annuel de l’Association for Psychological Science, confirmeraient ainsi que seule la caféine contenue dans les boissons énergétiques peut se prévaloir d’une quelconque efficacité. Ces dernières peuvent contenir l’équivalent d’une demi-tasse à 340 ml de café. Et c’est désormais sur la caféine que se penchent les autorités sanitaires françaises et européennes dans l’étude des effets indésirables de ces boissons. Pour rappel, la taurine n’a jamais prouvé ses effets stimulants et elle ne doit susciter, tout comme le D-glucuronolactone, aucune inquiétude en termes de sécurité. Il est également « peu probable qu’il existe des interactions cumulées entre la taurine et la caféine » ou que « le D-glucuronolactone interagisse avec la caféine, la taurine ou l’alcool ». ❙ intox !

e-cigarette

psa

Elle n’en finit plus de faire parler d’elle. Et vient pour la première fois d’être comparée au patch : selon un essai randomisé publié le 8 septembre dans The Lancet, la cigarette électronique ne présente, avec ou sans nicotine, qu’un effet modeste dans le sevrage tabagique, avec un taux d’abstinence similaire. Mais les auteurs de l’étude soulignent l’enthousiasme des participants pour cette méthode. Le Parlement européen déterminera le 8 octobre si la e-cigarette doit devenir un médicament. Une crainte pour les fabricants, qui refusent en outre une distribution exclusive en pharmacie, laquelle « porterait atteinte à une diffusion large » ! ❙

Un débat pourrait enfin toucher à sa fin : le rapport préparatoire au troisième plan Cancer, remis au gouvernement le 30 août, recommande de supprimer le remboursement du dosage du PSA « réalisé sans signe d’appel clinique chez les hommes sans risque élevé ». En somme, de faire appliquer les recommandations de la Haute Autorité de la santé qui, en 2012, rappelait qu’il n’y a toujours pas d’indications de dépistage systématique du cancer de la prostate, même chez les sujets les plus à risque. Une pratique encore très ancrée, jusqu’à une « évolution de l’incidence du cancer dix fois plus rapide que celle attendue du fait de l’évolution démographique »… ❙

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Guéritou, 2 cp/j Cette publicité est une fausse. Vous n’y croyez pas ? Observez-la de plus près. C’est à s’y méprendre. Elle est l’œuvre d’une artiste australienne visant à dénoncer les pratiques de l’industrie pharmaceutique lorsqu’elle pousse à la consommation. Justine Cooper a ainsi pensé et créé l’intégralité d’une campagne de marketing, depuis le spot TV jusqu’au site Internet – www.havidol.com –, tellement proche de la réalité que nombre de patients s’y sont laissé prendre. Et vous ?

pharmacovigilance

Le choc des triptans Le risque pourtant bien identifié d’« abus médicamenteux » aux triptans reste aujourd’hui méconnu, malgré sa gravité.

menter toujours plus sa consommation de triptans, jusqu’à trois prises par jour.

Céphalées quotidiennes Alain Serrie connaît donc bien le problème : le migraineux « anticipe l’arrivée d’une nouvelle crise en prenant de façon systématique son triptan ». L’orga-

© ethan hein

A

lain Serrie, professeur dans le service de médecine de la douleur à l’hôpital Lariboisière (Paris), accueille des patients qui ne peuvent se passer de leurs prises quotidiennes de triptans sous peine de voir leur journée polluée par des céphalées importantes. La solution ? Un sevrage ! Généralement par du Laroxyl en perfusion, au cours d’une hospitalisation d’une semaine en moyenne.

nisme devenant peu à peu dépendant, le mal de tête ne se fait pas attendre en l’absence de prise médicamenteuse, aboutissant à des céphalées chroniques quotidiennes (CCQ). Handicapant fortement le patient, elles le poussent à aug-

Une vigilance essentielle Le délistage éventuel de ces molécules ne ferait que faciliter ce phénomène. Mais on s’y intéresse : en juillet 2011, Galpharm Healthcare a vu sa demande de commercialisation du sumatriptan sans prescription médicale déboutée par deux fois par l’Agence européenne du médicament, au motif que « le profil de tolérance nécessite la surveillance du patient et par conséquent une prescription médicale obligatoire ». Ce cap sera-t-il maintenu, malgré le souhait de l'Afipa, association pour une « automédication responsable », de voir un jour cette classe d'antimigraineux délistée ? Affaire à suivre. ❙

AGENDA 5 octobre. Journée lorraine

d’actualités en néonatologie (Jalon 2013) / Park Inn By Radisson Nancy

Hôtel, 11, rue Raymond-Poincaré, 54000 Nancy. Renseignements et inscriptions : www.info-congres. com/jalon2013 12 octobre. 27e Journée

de dermatologie pédiatrique marseillaise Jean-Devaux / World

Trade Center de Marseille, 2, rue Henri-Barbusse, 13001 Marseille. Renseignements et inscriptions : assocmad.pagesperso-orange.fr/ progmars2013.htm

16-18 octobre. 5e congrès national

de l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (Afsos) / Palais Brongniart, 28, place de la Bourse, 75002 Paris. Renseignements et inscriptions : afsos2013.comm-sante.com

17 octobre. 9e Journée du réseau Hépatites virales / CHU de Caen,

avenue de la Côte-de-Nacre, 14033 Caen Cedex 9. Renseignements et inscriptions : www.jpcom.fr

13-15 novembre. 58es Journées internationales de biologie /

CNIT Paris-La Défense, 2, place de La Défense, 92800 Puteaux. Renseignements et inscriptions : www.jib-sdbio.fr

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 43


Santé Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Haro sur les teintures mères Début 2013, Boiron, leader de l’homéopathie en France, a pris la décision de retirer du marché ses teintures mères de Staphysagria et de Sabadilla. Curieuse affaire…

© H. Zell 2009

E

La staphisaigre, également appelée « herbe à poux », est une plante très toxique.

Halte au vinaigre Vinaigre blanc, rouge, de cidre ou balsamique… faites votre cuisine ! Les témoignages mentionnant un « résultat miracle » sur l’éradication des poux grâce à ce liquide domestique ne manquent pas sur les blogs. Le vinaigre « étoufferait » les poux selon certains, les « brûlerait par son acidité » selon d’autres. Des sites comme Vinaigreblanc.com vous indiquent même la marche à suivre. Tentant… Néanmoins, comme le confirment Laure Dehen et Olivier Chosidow dans l’Encyclopédie médico-chirurgicale (Elsevier Masson), « le peignage des cheveux imprégnés d’eau vinaigrée est toujours utilisé mais non évalué ». À cela s’ajoutent le risque réel de brûlures du cuir chevelu et l’odeur très forte du vinaigre. Ce remède alternatif est donc à déconseiller formellement.

44 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

monnaie courante au comptoir et sont, qui plus est, réservées au monopole pharmaceutique. Pas évidentes à se procurer, donc. Les mamans ne se laissant pas démonter se sont rabattues sur la solution la plus simple et la plus pratique : les teintures mères. Oui mais… Une décoction et une extraction hydroalcoolique sont deux procédés de fabrication bien distincts et qui ne libèrent pas les mêmes actifs. Dans le second cas, de nombreux alcaloïdes phytotoxiques sont extraits, comme la delphinine pour Staphysagria ou la cévadine pour Sabadilla. Ces teintures mères, appliquées la nuit durant de façon répétée, ont de ce fait conduit à un nombre non négligeable d’intoxications, plus ou moins sévères, chez les enfants traités.

n 2012, le service de pharmacovigilance du laboratoire homéopathique Boiron a soudainement reçu un nombre croissant d’appels pour le même motif : des officinaux signalant des effets secondaires suite à l’utilisation de deux teintures mères, Staphysagria et Sabadilla. Devant cet étrange phénomène, il a fallu creuser un peu pour en connaître la cause. Adieulespoux.com, Alternatives.blog. lemonde.fr et bien d’autres. Sur ces sites grand public, on peut trouver une solution Une décision… radicale naturelle et pour le moins alléchante à Pour limiter la toxicité de ces produits, le l’éternel problème de nos jeunes têtes pharmacien responsable du laboratoire blondes que sont les poux : pour une Boiron a ainsi pris la décision, au 1er janaction efficace, il suffirait vier 2013, de retirer du au coucher d’appliquer Les intoxications marché ces deux teinsur le cuir chevelu de la n’ont cessé tures mères. D’autant teinture mère de Staphyque leur efficacité répulsagria, mélangée ou non, d’augmenter. sive et antiparasitaire n’a selon les sources, à de jamais été prouvée par la teinture mère de Sabadilla. Une réfé- des études scientifiques mais relève unirence à la « poudre des capucins », utilisée quement d’écrits de la littérature profane. comme répulsif contre les poux au Désormais, le laboratoire commercialise xixe siècle. Ce remède était constitué de les souches de Staphysagria et de Sabadilla tabac associé à une décoction de graines uniquement sous forme de granules et de staphisaigre (appelée encore « herbe pour des indications différentes, la preà poux ») et de graines de cévadille (Saba- mière étant un remède majeur de toutes dilla officinarum). les frustrations (affectives, professionnelles…) et la seconde traitant les rhinalSubtilités chimiques lergies saisonnières. Il n’y a guère que le Les mamans se passant les bons tuyaux laboratoire Lehning qui continue de via leurs blogs, la demande en pharmacie vendre les teintures mères en petite quande teinture mère de Staphysagria et de tité, probablement pour leur action « antiSabadilla n’a fait qu’augmenter ces der- poux ». Qui a dit que le naturel était niers mois. Mais le nombre d’intoxications forcément sain ? x aussi, avec des symptômes allant des Élise Brunet spasmes aux convulsions, des diarrhées et vomissements aux arythmies carnotabene diaques… Quelle pouvait bien en être la Une décoction permet d’extraire les cause ? La réponse est simple. Les graines principes actifs par dissolution de la plante de staphisaigre et de cévadille ne sont pas dans l’eau bouillante, suivie d’une filtration.


fiche conseil

Le PHaRMaCIen DEFRAnCE

Si la plupart des parents ont bien intégré les différents traitements s’offrant à leurs bambins, il est néanmoins indispensable de respecter quelques recommandations complémentaires afin de favoriser l’éradication complète des poux dans la maison.

Poux et environnement

par Élise Brunet

méthodes non chimiques I Le jour du traitement anti-poux, laver le linge et les objets utilisés pendant les 4 jours précédant la constatation de l’infestation parasitaire (linge de corps, de toilette, tapis de bain, draps, taies d’oreillers, couette, pyjama, vêtements, bonnets, écharpes, gants, manteaux, bavoir…) à 60 °C minimum. Les poux résistent à des températures inférieures, ils « nagent » même très confortablement à 40 °C. I Les articles fragiles ou ne pouvant être lavés (peluches, peignes et brosses à cheveux, serre-têtes, bandeaux, casque de vélo…) doivent être enfermés dans un sac hermétiquement clos pendant 15 jours. Même si un pou ne survit théoriquement pas plus de 2 jours hors de son hôte, certaines lentes peuvent malgré tout éclore au bout de 6 à 9 jours. I Les canapés, coussins et sièges de voiture ainsi que les appuis-tête et sièges-auto peuvent être recouverts d’un drap de manière à les isoler des cuirs chevelus, pendant 15 jours également. Les poux ne supportent pas les basses températures. Vous pouvez donc aussi placer des objets potentiellement infestés 3 jours au congélateur.

méthodes chimiques Les insecticides neurotoxiques représentent un outil indispensable pour les parents souhaitant une action immédiate. Ils

DR

Pour traiter l’environnement, plusieurs solutions se présentent aux parents, avec recours ou non aux insecticides. Les méthodes physiques sont certes plus fastidieuses et moins rapides que les méthodes chimiques mais elles sont efficaces. Pour un résultat optimal quelle que soit l’option choisie, le traitement antipoux familial et les mesures environnementales devront être réalisés le même jour, idéalement le vendredi soir ou le samedi matin.

constituent également un bon atout pour les objets difficiles à laver ou à isoler (canapé, couvertures, tapis, literie…). Ils sont réputés ne pas tacher ni détériorer les surfaces traitées mais il peut s’avérer utile de faire un test sur une partie non visible au préalable. Généralement à base de perméthrine (Duo LP Pro environnement, Altopou environnement) ou de sumithrine (Paranix environnement, A-PAR), ces produits permettent une éradication rapide des poux. Les actifs larvicides qui y sont associés (S-méthoprène, pyriproxifène, butoxyde de pipéronyle…) tuent également les lentes, ce qui présente un avantage certain. Toutefois, ces sprays ne sont pas dénués de risques et nécessitent de suivre quelques règles : I utiliser le produit dans une pièce bien aérée ; I ne pas le vaporiser en présence d’une personne asthmatique ; I ne pas utiliser la literie traitée dans les 12 heures qui suivent ; I passer l’aspirateur sur les surfaces imprégnées en se conformant au délai

d’action du produit préconisé (1 à 2 heures en général). À noter : ces produits ne possèdent pas d’effet rémanent ; une nouvelle application s’avère donc nécessaire en cas de réinfestation au cours des semaines ou mois suivants. Le spray Vetoform représente une alternative intéressante : formulé à base de pyrèthre, insecticide naturel extrait du chrysanthème, il dispose, lui, d’une rémanence de 4 mois. Les sprays insecticides vétérinaires (Biocanina spray et fogger, Advanthome spray, Clément Thekan fogger…) sont théoriquement efficaces contre les poux mais n’ont généralement pas été testés dans cette indication : à éviter donc. I Les huiles essentielles telles que le géraniol (Parasidose environnement), le lavandin, le tea-tree, le géranium, le romarin ou encore la lavande et le clou de girofle sont aussi très utilisées pour traiter l’environnement. Le spray répulsif Puressentiel – pouvant également être appliqué sur le cuir chevelu – peut ainsi être vaporisé directement sur les vêtements ou objets à traiter. Disposer quelques rondelles de coton ou de papier buvard imprégnés d’un mélange de ces huiles essentielles dans un sac hermétiquement clos contenant les objets ou vêtements ayant été contaminés et laisser agir 48 heures avant de procéder au lavage.

Àsavoir Laissez vos animaux tranquilles !

Il n’est pas nécessaire de traiter chiens et chats puisque les poux qui élisent domicile chez nos animaux de compagnie ne sont pas transmissibles à l’homme. De la même manière, comme l’indique son nom latin Pediculus humanus capitis, le pou de tête ne se propage que par transmission interhumaine. Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 45


fiche conseil

Le PHaRMaCIen DEFRAnCE DEFRAnCE

Dans la jungle des produits anti-poux présents sur le marché, il n’est pas évident de s’y retrouver. Contre toute attente, les insecticides neurotoxiques restent le traitement de choix de ces petites bêtes.

« Mon enfant a des poux » Insecticides neurotoxiques en première intention : MALATHION ET PYRÉTHRINES

Votre enfant souffre-t-il ou a-t-il souffert de convulsions, d’épilepsie ?

non

OUI Les produits ayant comme excipients des terpènes ou du camphre sont proscrits (Prioderm lotion et spray, Itax shampoing, Parasidose shampoing).

Votre enfant est-il asthmatique ?

OUI

non

Les insecticides sous toutes leurs formes sont utilisables.

Ne pas utiliser de produits sous forme de spray gazeux (Prioderm spray, Paraplus spray, Paraspécialpoux spray).

vos conseils ❙ Bien respecter les limites d’âge s’il y a lieu. ❙ À savoir : diviser par deux le temps d’application chez l’enfant de moins de 2 ans pour les produits à base de malathion et Paraspécialpoux spray ; Itax shampoing et Parasidose shampoing sont contre-indiqués avant 30 mois. ❙ Décontamination de l’environnement indispensable (cf. recto)

Contrôle de l’efficacité du traitement par un examen soigneux de la tête : reste-t-il des poux vivants ?

Présence de poux vivants à J 2 : résistance au traitement

Changement de classe pharmacologique ❙ Produits étouffants : Biococidine (Parasidose soin traitant) dès 3 mois, diméticone (Pouxit, KO-poux…) et oxyphthirine (Duo LP Pro) à partir de 6 mois, huiles minérales (Paranix shampoing, Apaisyl Xpert…) dès 2 ans. Pas de contre-indications. ❙ Huiles essentielles (Puressentiel) à partir de 3 ans. ❙ Pépins de pamplemousse (Ecoprioderm shampoing) dès 2 ans.

Présence de poux vivants à J 12 : effet lenticide du produit insuffisant

Reprise du traitement initial

notabene Les insecticides répulsifs à appliquer de façon régulière sur le cuir chevelu n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Ils ont une action limitée de 6 à 12 heures seulement et pourraient même être à l’origine de résistances. À déconseiller, donc.

46 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013


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Santé International

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les prix Ig Nobel 2013 Devenus une institution, ils égaient la rentrée et parsèment la recherche d’une touche d’humour. Et, cette année encore, les prix Ig Nobel ne dérogent pas à la règle. par Anne-Laure Mercier

CANADA Prix d’archéologie Faire bouillir une taupe (morte). L’avaler sans la mâcher. Examiner minutieusement ses excréments les jours suivants (les vôtres, pas ceux de la taupe). Si Marmiton l’avait voulu, la recette aurait pu faire fureur. Grâce au Journal of Archaeological Science, on sait en tout cas quels os se dissolvent – ou non – dans le système digestif humain.

ÉTATS-UNIS

ROYAUME-UNI

Mention spéciale

Prix de la probabilité

La cérémonie a débuté sur un mini opéra en quatre actes rendant hommage au travail de George et Charlotte Blonsky. Ils avaient créé et breveté une table d’accouchement circulaire sur laquelle la femme doit être sanglée et qui, au moment M, se met à tourner à toute vitesse… Pas encore pratiquée dans les hôpitaux français, la méthode avait en tout cas valu au couple le prix Ig Nobel 1999.

© miguel medina

© Pip_Wilson

Il aura fallu réunir les compétences de chercheurs britanniques, hollandais et canadiens pour montrer que plus une vache est restée allongée longtemps, plus il est probable qu’elle se relèvera bientôt… Cette fine équipe a aussi découvert que si une vache se relève, il n’est pas facile de savoir quand elle va se recoucher. Et leurs minutieux travaux, publiés dans Applied Animal Behaviour Science, indiquent que ce manège se joue au quart d’heure près. N’est pas vétérinaire qui veut.

50 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013


International Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

© deege@fermentarium.com

FRANCE Prix de psychologie Une équipe parisiano-grenobloise a confirmé le lien entre alcool et autosatisfaction dans le British Journal of Psychology. L’étude, poétiquement intitulée « La beauté est dans l’œil de celui qui tient la chope », a notamment consisté à traîner jusque devant le miroir d’une salle de bains des participants plus ou moins imbibés. Les plus ivres se trouvaient les plus attirants. Et cette perception est proportionnelle au taux d’alcool dans le sang. Encore plus intéressant : la seconde partie de l’étude faisait parler les cobayes après la consommation de boissons prétendument alcoolisées alors qu’elles ne l’étaient pas forcément. Appelés à se décrire dans un discours, ceux qui pensaient avoir ingéré de l’alcool se disaient séduisants, brillants, originaux et drôles. Rien que ça. Soit l’alcool désinhibe, soit il gonfle l’ego.

JAPON Prix de médecine La musique adoucit les mœurs mais pas que. Une étude publiée dans le Journal of Cardiothoracic Surgery a évalué l’effet de l’opéra sur des souris ayant subi une transplantation cardiaque et observé que Mozart ou La Traviata de Verdi augmentent leurs chances de survie. La posologie est de sept jours avant l’opération et sept jours après.

ITALIE Prix de physique Yes we can ! Selon cette équipe pas seulement italienne (également britannique, suisse, russe et française) et dont Plos One a bien voulu publier le travail, certains individus pourraient être capables de courir à la surface d’une mare… s’ils se trouvent sur la Lune. CQFD.

Prix de chimie Cumulards, les Japonais ont aussi découvert que le processus biochimique expliquant pourquoi l’oignon fait pleurer est bien plus compliqué que ce que les scientifiques avaient déterminé. C’est certainement la raison de la publication de leurs travaux dans Nature, dont les conclusions pourraient, cela dit, permettre la création d’un oignon non lacrymogène.

THAÏLANDE Prix de santé publique

© JanneM

© SoraZG

Âmes sensibles, attention ! La Thaïlande a récemment expérimenté une épidémie d’amputations de pénis, pratiquées par des femmes (particulièrement) furieuses après leurs époux volages. Ce prix récompense la technique décrite dans le rapport « Gestion chirurgicale d’une épidémie d’amputation de pénis au Siam ». À savoir : cette technique est déconseillée dans le cas où le pénis a été partiellement mangé par un canard. Ceux qui veulent en savoir plus sont invités à consulter l’American Journal of Surgery.

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 51


Officine Investissement

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Communiquer avec les Ehpad Les SSII proposent des modules spécifiques aux officines impliquées dans la dispensation du médicament auprès d’un ou de plusieurs Ehpad. De quelle manière ces outils facilitent-ils les échanges entre officines et établissements ?

L

activité de préparation des doses à administrer (PDA) destinée aux établissements hébergeant des personnes âgées dépen­ dantes (Ehpad) est souvent chronophage pour les officines... et parfois problématique pour le réseau (voir Enjeux « PDA, le grand n’importe quoi », Le Phar­ macien de France, no 1242). Les SSII ont ainsi développé des outils d’automati­ sation des échanges pour éviter de mul­ tiples erreurs. gestion optimisée Les modules de gestion des SSII facilitent la préparation des piluliers, posologies et étiquettes. En pratique, après réception de la prescription et saisie des posologies, les médicaments peuvent être décondi­ tionnés, le pilulier rempli et des étiquettes précisant le nom du résident et la posolo­ gie de son traitement imprimées pour y être collées. Le pharmacien peut aussi éditer les feuilles d’administration des traitements et les bons de livraison. Chez Alliadis, l’outil s’appelle PilulEtiq. Chez Winpharma, c’est winCollectivités qui « permet d’imprimer des étiquettes pour identifier et stocker les boîtes entamées en attendant le renouvellement du traitement », signale Bénédicte Karpov, présidente du réseau Winpharma. Les modules intègrent également des fonctions de facturation. Les outils conçus par WinPharma, ASP Line ou Caduciel permettent de ne saisir qu’une seule fois les ordonnances. À noter, la sortie en fin d’année chez Pharmagest d’une solution de gestion de l’activité PDA, OffiDose 2.0, qui optimisera la gestion de stock. « Si

52 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

OffiDose 2.0 récupère de l’Ehpad la prescription électronique, le pharmacien n’aura pas besoin de saisir l’ordonnance : tout sera intégré dans le module. Sinon, le pharmacien ne la saisira qu’une seule fois », précise Linda Leprovost, chargée de communica­ tion et marketing. INTERFACE MULTIPLE Les modules Ehpad proposés par Alliadis, ASP Line, Caduciel, Pharmagest et Winpharma sont entièrement interfacés avec les logiciels de gestion officinale (en l’occurrence Alliance Premium, Périphar, Caduciel, LGPI Global Services et Winphar­ ma). Dès lors que le pharmacien a en sa possession la carte Vitale du patient, les dossiers sont traités en connexion avec le dossier pharmaceutique (DP). Permettant au passage l’identification des interactions, contre-indications, etc. Quant à la compa­ tibilité avec les robots PDA, WinPharma propose d’associer à winCollectivités un module baptisé winRobotDose qui gère la liaison entre le robot et le logiciel métier. Explication de Bénédicte Karpov : « Le pharmacien prépare son ordonnance ainsi que le plan de posologie depuis l’espace de

tarification dans winCollectivités. La mise en sachet est déclenchée à partir de la fenêtre de posologie. » Virginie Boissier, respon­ sable marketing chez ASP Line, indique quant à elle que « le PC consacré au pilotage du robot pilulier est interfacé avec Périphar

Coût et formation

*

x ASP Line : compris dans le pack global.

Prix en fonction du nombre de postes de l’officine. Formation facultative. x Caduciel : moins de 1 000 €. La hotline suffit (le module fonctionne selon le même principe que le logiciel). x PilulEtiq : 1 570 € HT. Installation et

formation sur site incluses. x winCollectivités, winNomade, win Ehpad : 990 € chacun ; winRobotDose : 1 490 €. Prévoir 1 h de téléformation. x OffiDose 2.0 : coûts communiqués en fin d’année. Formation fortement conseillée. * Liste non exhaustive.


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Investissement Officine

Prudence… x En cas d’utilisation d’un robot, assu-

© miguel medina

rez-vous que le logiciel métier avec lequel le module Ehpad est interfacé accepte les normes de communication du robot (compatibilité au niveau des protocoles d’échanges). Attention si vous gérez plusieurs Ehpad ! x Si vous souhaitez récupérer directement la prescription dans votre logiciel, assurez-vous que cette intégration est possible et que vos protocoles d’échanges sont compatibles avec ceux de l’Ehpad. x Si vous utilisez un pilulier électronique, renseignez-vous sur sa compatibilité avec le logiciel métier et le module Ehpad.

pour récupérer toutes les données en vue de la mise sous blister ou en sachet selon le robot ». Les modules développés par Allia­ dis et Caduciel sont également compatibles avec les robots (un fichier d’interface est fourni). Quant à OffiDose 2.0, il sera aussi capable d’envoyer les informations néces­ saires au logiciel du robot déconditionneur pour déclencher la production de la PDA. CONNEXION AVEC LES EHPAD Alliadis travaille actuellement sur une solution capable de récupérer les prescrip­ tions électroniques via un protocole sécu­ risé. De son côté, OffiDose 2.0 permettra de recevoir, décrypter et intégrer les pres­ criptions électroniques (médicaments prescrits et posologie associée) mais éga­

lement de récupérer et gérer les fiches de traitement électroniques comportant la liste des médicaments pris par un résident. À noter que les fonctionnalités décrites seront disponibles selon le logiciel utilisé par l’Ehpad. « OffiDose 2.0 pourra aussi être utilisé avec notre pilulier électronique intelligent Do-Pill SecuR », rapporte Linda Leprovost. Pour les utilisateurs de Caduciel, le module peut se connecter au logiciel de l’Ehpad via le robot qui gère le pilulier. GESTION NOMADE Développé par Winpharma, winNomade offre l’avantage de pouvoir utiliser le logi­ ciel métier sur un poste autonome qui n’est pas connecté à l’officine. Le pharmacien peut ainsi saisir les informations portées

sur les ordonnances directement depuis l’Ehpad à partir d’un ordinateur portable. « Finie la récupération des cartes Vitale pour finaliser les factures à la pharmacie. De retour à l’officine, l’ordinateur nomade est raccordé au réseau pour synchroniser les dossiers », commente Bénédicte Karpov. Cette SSII propose par ailleurs winEhpad pour une gestion statistique (suivi mensuel par résident, classe thérapeutique, spécia­ lité) et la télétransmission des feuilles de soins électroniques. TRAÇABILITÉ WinCollectivités assure une traçabilité via l’identification des intervenants, le numé­ ro de lot, la date de péremption, les restants des déconditionnements et les dates de début et de fin du pilulier. Numéros de lot et dates de péremption sont également enregistrés dans les modules d’Alliadis, ASP Line et Caduciel (après scannage des produits pour ces deux derniers). Enfin, avec OffiDose 2.0, le pharmacien pourra à tout moment, obtenir un état des lieux de son stock par Ehpad et par patient ainsi qu’un historique de toutes les PDA produites, livrées et les prescriptions et traitements en cours. Quant à l’observance des patients en Ehpad, aucun outil ne permet pour le moment de la mesurer mais certaines sociétés comme Alliadis planchent sur la question. x Claire Grevot Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 53


Officine En bref

DEFRANCE

retraite

❙ En vue du suivi des patients sous AVK, Alphega Pharmacie, en partenariat avec Sandoz, propose à ses adhérents un kit pédagogique « Entretiens pharmaceutiques » ainsi qu’un poster « Services à l’officine » destiné à être affiché à la vue des patients. Il organise aussi une série de soirées dans toute la France pour apprendre à mener un entretien et anticiper les problèmes d’organisation. Vingt-six dates sont prévues d’ici à la fin de l’année.

© PROMOPLAST

❙ Que faire de votre personnel en cas de baisse temporaire d’activité ? Les Éditions Francis Lefebvre répondent à cette question dans un guide de 52 pages qui présente les solutions existantes en matière d’activité partielle et de prêt de main-d’œuvre pour éviter de licencier ou ne plus avoir à supporter les coûts des salaires et des charges en cas, par exemple, d’importants travaux ou de sinistre. À commander sur www.indicator.fr (61 euros TTC).

❙ F abricant de supports de communication personnalisés, Promoplast a conçu un « étui thématique pour aider le pharmacien à renforcer » son lien avec le patient. À la fois porte-carte Vitale et gardeordonnances, cet étui renferme aussi un dépliant informatif de 8 feuillets rédigé par des pharmaciens et un médecin sur différents sujets : maladies chroniques, bébé ou bien-être. ❙ À l’occasion du lancement de trois nouvelles références dans sa gamme de soins du visage, Pharmactiv communique : ses adhérents ont reçu un dispositif complet pour la vitrine, le comptoir et le rayon, assorti de 100 doses d’essai à remettre aux clients. Un concours a même été lancé sur Facebook, permettant de remporter des « paniers beauté ».

54 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

La part des employeurs Attendue, scrutée, critiquée, la réforme des retraites est en tout cas désormais écrite. Le point sur les mesures qui pèseront sur les employeurs.

E

lle promet, cette fois, d’assurer « l’équilibre des régimes de retraite de base à horizon 2020 » et même de maintenir cet équilibre à horizon 2040 ! La réforme des retraites présentée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 27 août a en tout cas le mérite de répartir la charge entre salariés, employeurs et retraités à raison de 2,2 à 2,7 milliards d’euros de recettes supplémentaires chacun. Objectif : trouver 7,3 milliards d’euros sur les 7,6 milliards d’euros de déficit du régime général (et sur les 20,7 milliards de déficit de l’ensemble des régimes de retraite…) prévu pour 2020. Côté employeurs, les cotisations sociales patronales augmenteront de 0,15 point en 2014, puis de 0,05 point par an de 2015 à 2017 (soit + 0,3 point en 2017), exactement comme les cotisations salariales. JeanMarc Ayrault a précisé que « tous » les régimes seront concernés, « selon des modalités propres ». Cette hausse des cotisations patronales « sera intégralement compensée par une baisse des

cotisations famille dès 2014 », a promis le ministre de l’Économie Pierre Moscovici. Mais les titulaires d’officine auront aussi à financer la création des comptes personnels de prévention de la pénibilité dans le secteur privé puisque toutes les entreprises, « au titre de la solidarité interprofessionnelle », seront mises à contribution. Et aucune contrepartie n’est pour l’instant annoncée. Le projet de loi sera discuté à l’Assemblée à compter du 7 octobre. ❙

apprentissage

cosmétiques

Peu avant les grands départs en vacances, le gouvernement a surpris nombre d’entreprises en annonçant, le 17 juillet, la suppression de l’indemnité compensatrice de formation versée aux employeurs d’apprentis. Un dispositif que l’Inspection générale des affaires sociales qualifie de peu efficace et qui côtoie d’autres aides (exonérations de cotisations sociales et crédit d’impôt), s’est-il justifié. Il économisera surtout 550 millions d’euros. Devant le tollé suscité par cette décision, le gouvernement a déclaré le lendemain que cette prime sera bien supprimée mais qu’« une autre aide » sera accordée aux seules TPE (très petites entreprises, moins de dix salariés). Prise dans l’urgence, cette mesure reste encore à déterminer. ❙

Le règlement européen sur les produits cosmétiques a fini d’entrer en vigueur le 11 juillet. Il impose aux distributeurs finaux – ceux qui vendent directement ces produits au consommateur – d’en vérifier l’étiquetage : mention des coordonnées de la personne responsable, numéro de lot et liste des ingrédients, selon le livre blanc édité pour l’occasion par la Fédération des entreprises de la beauté*. L’étiquetage doit être rédigé en français et la date de péremption ne pas être dépassée. En cas de non-conformité, au pharmacien de ne pas vendre le produit et de contacter le responsable. À lui également, en cas d’effet indésirable, d’en informer l’Agence nationale de sécurité du médicament. ❙

Une autre aide pour les TPE

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Àsavoir

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Officine En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Éco&Vous

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Pharmacie moyenne

évolution du ca mois par mois

+ 7,3 %

+ 8,9 %

– 2,6 % OTC

❙❙En juillet dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,9 milliards d’euros, soit une hausse de 8,9 % par rapport au mois précédent.

❙❙En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,47 million d’euros. ❙❙Pour le seul mois de juillet, le CA moyen par pharmacie atteint 128 909 euros.

juillet 2013

Le baromètre du médicament

+ 12,6 %  + 3,4 % dispositifs médicaux

CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL Ventilation produits (pharmacie moyenne)

– 1,2 %

administration

parapharmacie

+ 19,8 % + 3,5 % évolution mensuelle

évolution annuelle

(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 706 officines françaises)

paiements

L’État veut simplifier Le 17 juillet, le comité interministériel pour la modernisation de l’action publique a pris 200 mesures de simplification des services publics notamment pour les entreprises.

«M

56 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

+ 5,5 %

❙❙Entre août 2012 et juillet 2013, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33,4 milliards d’euros, en baisse de 1,2 % par rapport au cumul mobile annuel août 2011-juillet 2012.

❙❙Remboursable : 76,1 %. ❙❙OTC : 7,3 %. ❙❙Dispositifs médicaux : 7,1 %. ❙❙Parapharmacie : 9,5 %.

Adieu commissions Après avoir été diminuées de moitié le 1er septembre 2012 sur décision de l’Autorité de la concurrence, les principales commissions interbancaires sur les prélèvements, TIP, télérèglements et virements d’origine étrangère sont supprimées depuis le 1er septembre dernier. Les commissions exceptionnelles sur rejets, également réduites de 50 % l’an dernier, ont encore été ajustées, voire rendues optionnelles, selon un barème disponible en ligne*. ❙ * www.autoritedelaconcurrence.fr/doc/13dse01.pdf

étudiants © nitot

oderniser l’action publique », tel est l’un des chantiers entrepris par le gouvernement Ayrault. Le troisième comité interministériel pour la modernisation de l’action publique, qui s’est tenu le 17 juillet dernier, a ainsi adopté 200 mesures de simplification pour les citoyens, les administrations et les entreprises. Sélection. x Dès 2014, les très petites entreprises n’auront plus à établir l’annexe aux comptes annuels et, sur option, pourront même ne plus publier leurs comptes. Les petites entreprises pourront, elles, établir des états simplifiés. x Le régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) sera simplifié (seuils, année de référence, chiffre d’affaires, etc.) au 1er janvier 2015, celui des plus-values de cession début 2014.

+ 9,5 %

Le gouvernement entend ainsi dégager 1,5 milliard d’euros d’économies en 2014.

x Les obligations en matière d’affichage

seront revisitées. x Le calendrier de paiement et d’appel des cotisations sociales personnelles sera modifié pour le 1er janvier 2015. x Les titres-restaurant seront dématérialisés à compter de 2014. ❙ Retrouvez l’intégralité des 200 mesures sur www.modernisation.gouv.fr

Un stage raccourci À compter de la rentrée universitaire 2013-2014, le second stage officinal obligatoire des étudiants en pharmacie, dit « stage d’application », est rebaptisé « formation d’application en officine », selon les termes d’un arrêté paru en avril. Au lieu de s’organiser au cours de la troisième ou quatrième année, il devra désormais être accompli au cours du premier semestre de la quatrième année d’études. Sa durée a en outre été revue à la baisse : il passe de quatre fois une semaine à une durée d’une à deux semaines. ❙


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Passer au travers des travaux Lésées par des travaux d’aménagement urbain, parfois jusqu’au licenciement de personnel, les officines ne sont pas toujours indemnisées. Loin s’en faut.

pour faciliter l’accès aux commerces ou la continuité de la fourniture en électricité. De plus en plus souvent sont instaurées des commissions de règlement amiable (CRA) du préjudice commercial, censées constituer des alternatives au recours contentieux, long, coûteux et complexe, mais, tout comme dans la jurisprudence, des critères d’indemnisation souvent drastiques sont préalablement fixés.

DR

L

a construction d’une ligne de tramway, la réfection de la voirie ou d’autres chantiers urbains plus lourds peuvent devenir le cauchemar d’un titulaire. Benoît Thierry, installé à Beauvais, a ainsi vu son chiffre d’affaires (CA) baisser de 30 % sur deux ans pendant les travaux de voirie engagés devant son officine pendant… quatre ans. Il a dû se séparer de ses quatre équivalents temps plein et exercer seul avant de pouvoir en réembaucher deux. Moyennant au passage la vente d’un bien immobilier pour éviter la faillite. « Trente emplois ont disparu en deux ans chez les commerçants concernés », ajoute-t-il. Depuis, il livre bataille pour se faire indemniser. Même parcours du combattant pour Andrée Ivaldi, titulaire en plein cœur de Paris et cernée de travaux en tout genre, du chantier de réhabilitation du Forum des Halles à la rénovation de la Samaritaine. « Conséquences : une chute de 25 % du CA

sur quinze mois et un pharmacien en moins. Ce qui me désole, c’est l’absence d’accompagnement de la mairie, de la Chambre de commerce, etc. » En effet, dans le cadre de travaux de réaménagement urbain, les structures publiques ne sont tenues à aucune obligation vis-à-vis des commerçants gênés et ces dossiers finissent généralement devant le tribunal administratif. La mairie, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) locale ou même le maître d’ouvrage peuvent toutefois mettre en place un fonds d’aide, assorti de mesures préventives comme l’installation de passerelles

Prévenir plutôt que guérir ! Les demandes d’indemnisation pouvant entraîner des délais encore plus préjudiciables, anticipez en rencontrant le maître d’ouvrage. N’hésitez pas à lui soumettre des propositions sur la signalétique, l’équipement en passerelles ou les zones de livraison. S’associer avec les commerçants concernés incitera la collectivité à vous écouter.

58 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Par ailleurs, négociez auprès de votre centre des impôts, votre banque et l’Urssaf un étalement de vos règlements. Le Régime social des indépendants peut également vous l’accorder, voire vous dispenser de paiement ou vous attribuer une aide grâce à son fonds social. Réorganisez-vous aussi : proposez la livraison gratuite, communiquez… et

pensez au chômage partiel si nécessaire. Enfin, conservez et archivez tous vos échanges. En parallèle, réunissez les justificatifs des troubles subis – photographies datées, constats d’huissiers, relevés des changements de sens de circulation, témoignages de riverains et clients, etc. – pour compléter votre future demande d’indemnisation.

Des bénéfices à terme En premier lieu, la jurisprudence restreint le périmètre d’indemnisation à la riveraineté directe des chantiers et, si certaines CRA acceptent d’examiner les dossiers des commerces des rues adjacentes, souvent, seules les demandes des entreprises ayant une façade sur les travaux sont acceptées. Ensuite, le préjudice économique ouvre automatiquement droit à une indemnisation en cas de privation totale d’accès. En cas de difficultés d’accès – cas les plus fréquents –, c’est au pharmacien de prouver la baisse de fréquentation de son officine et celle de sa marge commerciale. « C’est l’analyse comptable qui va permettre de démontrer l’effectivité du préjudice subi », précise le cabinet d’avocats Atlantic-Juris. Simple en apparence mais, dans les faits, celui-ci doit être « anormal », c’est-à-dire particulièrement grave. Car il est considéré que « les entreprises riveraines des voies publiques doivent supporter les inconvénients d’opérations effectuées dans l’intérêt général et dont elles sont susceptibles de profiter ultérieurement », indique la CCI de ParisSeine-Saint-Denis. Si un passage a été aménagé ou si le commerçant « peut luimême remédier à la gêne par de menus travaux », il ne sera pas indemnisé. De même, les travaux ayant pour objet l’aménagement de voies existantes « ne sont généralement pas indemnisables », ni ceux ayant débuté peu après l’installation, censés avoir été publiquement déclarés. Enfin, si le CA de l’officine était déjà en diminution avant le début des travaux, il risque d’être difficile, voire impossible, d’établir un lien de causalité directe. ❙ Anne-Laure Mercier


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Quoi de neuf en prescription ? autresproduits enbref ❙❙AVÈNE ❙❙Cicalfate crème mains. Tube 100 ml / ACL : 3401351850790 / Prix conseillé : 10,80 €.

❙❙GALÉNIC ❙❙Ophycée combleur précision. Rides marquées localisées. Tube embout précision 10 ml / ACL : 3401321103710 /  Prix conseillé : 31 €. ❙❙KLORANE ❙❙Shampoing volumateur aux fibres de lin. Flacon 200 ml / ACL : 3401354376358 / Prix conseillé : 5,70 €. ❙❙Baume après-shampoing volumateur aux fibres de lin. Tube 150 ml / ACL : 3401354376648 / Prix conseillé : 7,20 €. ❙❙Soin sans rinçage volumateur aux fibres de lin. Spray 125 ml /  ACL : 3401354376587 / Prix conseillé : 8,90 €. ❙❙Soin sans rinçage adoucissant au lait d’avoine. Spray 200 ml / ACL : 3401354304900 / Prix conseillé : 8,90 €. ❙❙RENÉ FURTERER ❙❙Astera Sensitive shampoing haute tolérance. Tube 200 ml / ACL : 3401354023290 / Prix conseillé : 9,90 €

SMR important ASMR niveau 4 (mineure)

Ce nouvel antinéoplasique se destine à une centaine de patients en France atteints d’un cancer médullaire de la thyroïde, à un stade localement avancé non opérable ou métastatique. Le mécanisme d’action exact de Caprelsa est inconnu, bien que les cibles de ce produit aient été identifiées (facteurs de croissance de l’endothélium vasculaire et épidermique, tyrosine kinase RET). L’allongement du QT dû à Caprelsa implique une surveillance régulière par électrocardiogramme.

Le conseil du pharmacien ❙❙Une seule délivrance par prescription est autorisée. ❙❙La dose recommandée est de 300 mg par jour, à adapter selon la tolérance cardiaque. ❙❙Les comprimés peuvent être dissous mais seulement dans un demi-verre d’eau non gazeuse. La dispersion est complète en dix minutes. ❙❙La demi-vie longue de ce produit (19 jours) rend délicate la gestion des effets indésirables. ❙❙Outre la toxicité cardiaque, ce médicament est à l’origine

de troubles neurosensoriels qui imposent la prudence lors de la conduite. ❙❙Les patients traités doivent porter une « carte d’alerte » remise par le médecin. ❙❙Caprelsa ne doit pas être associé à des médicaments allongeant l’espace QT et/ou entraînant des torsades de pointe (mizolastine, moxifloxacine, certains antiarythmiques, érythromycine IV…). ❙❙Caprelsa n’est pas recommandé chez les patients ayant une insuffisance hépatique. ❙❙Ne convient pas aux enfants.

selexid (pivmécillinam) %

65

SMR important (cystite aigüe simple) / insuffisant (cystite aiguë compliquée, pyélonéphrite, prostatite aigüe) ASMR niveau 5 (inexistante)

❙❙ROGÉ CAVAILLÈS ❙❙Sebactiv eau micellaire purifiante. Flacon 250 ml / ACL : 3596490003555 / Prix conseillé : 8,90 €. ❙❙Huile bain et douche veloutante. Flacon 250 ml / ACL : 3596490003500 / Prix conseillé : 9,90 €. Flacon 500 ml / ACL : 3596490003517 / Prix conseillé : 14,50 €.

SELEXID 200 mg, boîte de 12 comprimés pelliculés / CIP : 3400937993050 / PPTTC : 6 €. Laboratoire LEO PHARMA.

SMR Le service médical rendu

par un médicament (SMR) correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie traitée. La commission de la Transparence de la HAS évalue le SMR, qui peut être important, modéré, faible ou insuffisant, pour que le médicament soit pris en charge par la solidarité nationale. Source : HAS

S! Liste II

%

CAPRELSA 100 mg, boîte de 30 comprimés pelliculés / CIP : 3400922066806 / PPTTC : 1 156,29 €. CAPRELSA 300 mg, boîte de 30 comprimés pelliculés / CIP : 3400922066974 / PPTTC : 4 586,61 €. Laboratoire ASTRAZENECA.

❙❙DUCRAY ❙❙Creastim lotion capillaire antichute. Coffret de deux flacons spray 30 ml / ACL : 3401353583672 / Prix conseillé : 37,10 €.

Liste I

Caprelsa (vandétanib) 100 H Spé

Délivrance Stupéfiant

60 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Selexid est un nouvel antibiotique bactéricide de la famille des bêta-lactamines. Ce bioprécurseur du mécillinam est actif contre la plupart des entérobactéries mais sans action contre les bactéries à Gram+. Le niveau de résistance d’Escherichia coli à cette nouvelle molécule n’étant pas encore clairement défini en France, la cystite aiguë simple de la femme en constitue la seule indication validée et remboursée. Néanmoins, Selexid a une place intéressante dans l’arsenal thérapeutique car il permet de limiter le recours aux fluoroquinolones et aux sulfamides et donc de diminuer le risque de développement de résistances induites.

E! Médicament d’exception

H Prescription hospitalière

Le conseil du pharmacien

❙❙La

posologie proposée dans cette indication par la Haute Autorité de santé est de 200 mg deux fois par jour pendant sept jours. Elle n’est pas concordante avec le Résumé des caractéristiques du produit, actuellement en révision. ❙❙Selexid peut être utilisé pendant la grossesse et l’allaitement. ❙❙Ne pas administrer en cas d’allergie au groupe des pénicillines et céphalosporines. ❙❙L’association avec l’allopurinol augmente le risque d’accidents cutanés. ❙❙Ne pas administrer Selexid aux enfants.

Spé Prescription initiale hospitalière

Prescription spécialiste

Surveillance particulière

Sortie de la réserve hospitalière

Nouvelle molécule


Produits Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ?

esmya (ulipristal) Spé

enbref

%

65

SMR important ASMR niveau 4 (mineure) ESMYA 5 mg, 28 comprimés / CIP : 3400922257891 / PPTTC : 143,82 €. Laboratoire GEDEON RICHTER.

Fosrenol poudre

Voilà une intéressante alternative, par voie orale, à la leuproréline (Enantone LP 3,75 mg injectable) dans le traitement préopératoire des symptômes modérés à sévères des fibromes utérins. L’ulipristal, déjà présent dans la pilule du « surlendemain » EllaOne, est un antagoniste partiel des récepteurs de la progestérone. Par son action directe sur l’endomètre, cette molécule diminue l’abondance des saignements et permet en outre une réduction de la taille des fibromes. Esmya ne peut être utilisé que chez la femme en âge de procréer, à partir de 18 ans.

Le conseil du pharmacien

❙❙Le traitement par Esmya doit être commencé

au cours de la première semaine d’un cycle menstruel. La posologie recommandée est de cinq milligrammes par jour. ❙❙La durée de traitement ne doit pas dépasser trois mois car il n’existe pas de données disponibles au-delà de cette période. ❙❙Les contraceptifs hormonaux et les progestatifs peuvent diminuer l’efficacité d’Esmya. ❙❙Les bouffées de chaleur et les céphalées représentent les effets indésirables les plus fréquents.

❙❙Ce chélateur de phosphate utilisé dans le contrôle de l’hyperphosphorémie est maintenant disponible en sachets. Attention, Fosrenol poudre est insoluble dans l’eau et doit donc être mélangé avec des aliments semi-liquides (compotes...). FOSRENOL 750 mg, boîte de 90 sachets / CIP : 3400922361901 / PPTTC : 224,98 €. FOSRENOL 1 000 mg, boîte de 90 sachets / CIP : 3400922362090 / PPTTC : 237,56 €. Laboratoire SHIRE.

dernièreminute

AVAXIM 80 u

setofilm gé (ondansétron) E! 65

(virus de l’hépatite a inactivé)

%

SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) SETOFILM Gé 4 mg, films orodispersibles, boîte de 2 / CIP : 3400927369001 / PPTTC : 6,39 €. SETOFILM Gé 4 mg, films orodispersibles, boîte de 4 / CIP : 3400927369179 / PPTTC : 12,13 €. SETOFILM Gé 8 mg, films orodispersibles, boîte de 2 / CIP : 3400927369230 / PPTTC : 9,77 €. SETOFILM Gé 8 mg, films orodispersibles, boîte de 4 / CIP : 3400927369469 / PPTTC : 18,99 €. Laboratoire NORGINE PHARMA.

%

65

SMR important ASMR

Nouvelle forme galénique pour cet anti-émétique déjà bien connu. Les indications remboursées de l’antagoniste des récepteurs à la sérotonine restent les nausées et vomissements aigus ou retardés, chimio- et radio-induits. Le film à dissolution rapide est intéressant pour les patients ayant des difficultés à avaler.

niveau 3 (modérée) AVAXIM 80 U PÉDIATRIQUE, boîte de 1 seringue préremplie de 0,5 ml + 2 aiguilles / CIP : 3400922459585 / PPTTC : 16,35 €. Laboratoire SANOFI PASTEUR MSD.

Avaxim 80 U permet l’immunisation active contre le virus de l’hépatite A chez l’enfant âgé de 12 mois à 15 ans. Le schéma vaccinal comporte une dose de vaccin suivie d’un rappel 6 à 18 mois plus tard. %

Médicament orphelin

Remboursement

Le conseil du pharmacien ❙❙Setofilm doit être placé sur la langue avec un doigt sec. Le film se désintègre sans eau en

NR Non remboursable

quelques secondes dans la salive, qui peut ensuite être avalée. ❙❙Les posologies de Setofilm varient selon l’indication et l’âge du malade. ❙❙Une attention particulière doit être portée au transit du patient car la survenue d’un syndrome occlusif est possible. Un laxatif doux peut éventuellement être conseillé en complément du traitement. ❙❙Le sachet doit être conservé soigneusement fermé et à l’abri de l’humidité.

Innohep

❙❙Innohep est désormais autorisé dans le traitement prolongé de la maladie thrombo-embolique veineuse chez les patients cancéreux avec ou sans chimiothérapie, à la posologie de 175 UI/kg en une injection par jour. INNOHEP 10 000 UI/0,5 ml, boîte de 2 seringues / CIP : 3400933972394 / PPTTC : 23,60 € ; boîte de 10 seringues / CIP : 3400933972516 / PPTTC : 105,63 €. INNOHEP 14 000 UI/0,7 ml, boîte de 2 seringues / CIP : 3400933972684 / PPTTC : 29,20 € ; boîte de 10 seringues / CIP : 3400933972806 / PPTTC : 130,23 €. INNOHEP 18 000 UI/0,9 ml, boîte de 2 seringues / CIP : 3400933972974 / PPTTC : 36,28 € ; boîte de 10 seringues / CIP : 3400933973117 / PPTTC : 164,17 €. Laboratoire LEO PHARMA.

ASMR L’amélioration du

service médical rendu (ASMR) correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament par rapport aux traitements existants. L’ASMR, cotée de I, majeure, à IV, mineure. Une ASMR de niveau V signifie « absence de progrès thérapeutique ». Source : HAS

3

EEN Présence d’excipient à effet notoire

ans

Précautions sur la route

Contre-indiqué durant la grossesse

Contre-indiqué durant l’allaitement

À conserver au réfrigérateur

Durée de conservation après ouverture

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 61


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Substituons !

Un générique aux rayons X DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE Faible. La plupart des génériqueurs proposent cette molécule en conditionnement mensuel et trimestriel.

REPORT DE PRESCRIPTION élevé. Le latanoprost est la seule molécule de sa classe thérapeutique à être génériquée.

RISQUE DE « NS » élevé. Selon les données du dernier congrès d’ophtalmologie, en mai 2013, la demande de la mention « NS » par les patients est forte.

Latanoprost

DIFFICULTÉ À SUBSTITUER Moyenne. L’absence d’autres molécules génériquées dans cette classe thérapeutique ainsi qu’une volonté exprimée par les patients de se faire prescrire le princeps rendent la substitution délicate.

PDM 31 % PDM 30,6 %

PDM 14,2 %

PDM 4,3 %

PDM 12 %

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(non représenté)

(non représenté)

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(non représenté)

PDM 3,2 %

PDM 1,8 %

PDM 1,6 %

PDM 0,6 %

PDM 0,5 % PDM : part de marché (génériques)

La molécule

Le marché

DCI : latanoprost

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : OUI

PRINCEPS : Xalatan

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : analogue de prostaglandines.

MARCHÉ TOTAL : 30,4 millions d’euros (princeps + générique, CMA juillet 2013).

MÊME CLASSE (génériqué / non génériqué) : Bimatoprost (Lumigan) ; Travoprost (Travatan) ; Tafluprost (Saflutan).

MARGE TOTALE : 14,9 millions d’euros (princeps + générique hors P4P, CMA juillet 2013).

INDICATIONS : réduction de la pression intraoculaire élevée en cas de glaucome à angle ouvert ou d’hypertonie intraoculaire.

ROTATION GLOBALE : 11,4 boîtes par mois (princeps + générique).

ASSOCIATION : OUI Timolol (Xalacom)

Données FSPF/Pharmastat

MARGE PAR OFFICINE : 56,70 euros par mois (princeps + générique hors P4P).

L’ANALYSE du La substitution du latanoprost l’an dernier a été une réussite : le taux de substitution a atteint 70 % à la fin 2012 alors qu’il n’était que de 42 % six mois plus tôt. Un effort à poursuivre donc, bien que certains éléments viennent compliquer un peu la tâche. En effet, les retours du congrès de la Société française d’ophtalmologie en mai dernier mettent en évidence un manque de confiance dans le générique de la part des ophtalmologues et des patients. Néanmoins, les seuils bas (22 %) et intermédiaire (47 %) fixés par l’Assurance maladie sont plus que raisonnables. Voilà une molécule intéressante dans le cadre du paiement à la performance.

LA SORTIE DU MOIS

DCI : léflunomide Princeps : Arava Classe thérapeutique : immunosuppresseur sélectif

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 65


Officine Banc d’essai

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Traiter un aphte douloureux Face à un aphte de moins de 1 centimètre de diamètre, l’automédication est possible : un topique antalgique limitera la sensation de brûlure. Anaïs Bellan

I

l survient comme il disparaît : de lui-même, sans origine précise, ni cause clairement définie. L’aphte est une ulcération de la muqueuse buccale ou gingivale, ronde ou ovale, sur fond jaunâtre et délimitée par une bordure rouge inflammatoire. L’automédication est possible dans la mesure où le diamètre des lésions n’excède pas 1 cm et qu’il n’y en a pas plus de trois. Le traitement est uniquement symptomatique : il vise à éviter la surinfection et à limiter la sensation de brûlure. Dans ce cadre, il convient d’associer un bain de bouche antiseptique (Alodont, Paroex, Prexidine, Eludril, Hextril…) et un topique antalgique (voir produits ci-contre) pendant 5 à 8 jours. Les gels à base d’acide hyaluronique, bien que moins efficaces sur la douleur que les produits comprenant un antiinflammatoire ou anesthésique local, restent une bonne alternative pour les jeunes enfants, les femmes enceintes et les allergiques à l’aspirine. Des comprimés à sucer homéopathiques (Homéoaftyl, Aftosium) ou allopathiques (Lysopaïne, Lyso-6, Aphtoral, Hexalyse) peuvent également compléter le traitement. Enfin, un conseil efficace insistera sur les mesures hygiéno-diététiques à respecter pour éviter la récidive. Les aliments riches en histamine (noix, gruyère, fraises, kiwis, chocolat…) doivent être le plus possible évités. L’utilisation d’une brosse à dents souple contribue aussi à limiter les traumatismes de la muqueuse buccale. Quant aux porteurs d’appareil orthodontique ou de prothèse dentaire, ils s’assureront auprès de leur chirurgien-dentiste que leur dispositif n’est pas à l’origine des aphtes. ❙

66 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

notabene PMC = prix moyen constaté

AFTAMED GEL BUCCAL (Sunstar) Tube de 12 ml / ACL : 0070942125109 /  PMC : 7,84 € Principe actif : acide hyaluronique. Conseils d’utilisation : 2 à 3 applications minimum par jour chez l’adulte, après les repas. À savoir : existe aussi en spray et bain de bouche. Aftamed gel junior, destiné aux enfants à partir de 3 ans, présente un goût chewing-gum. ON AIME L’embout canule, le goût neutre, la formule sans alcool et sans sucre. ON REGRETTE La texture légèrement trop pâteuse en bouche. Elle reste néanmoins la plus réussie des gels à base d’acide hyaluronique.

BLOXAPHTE GEL BUCCAL ADULTE (Chauvin Bausch&Lomb) Tube de 10 ml / ACL : 3401097026954 /  PMC : 7,99 € Principe actif : acide hyaluronique. Conseils d’utilisation : 2 à 3 applications minimum par jour chez l’adulte. Éviter de manger et boire pendant les 30 minutes qui suivent l’application. À savoir : existe aussi en spray et bain de bouche. Bloxaphte gel junior, destiné aux enfants à partir de 30 mois, est aromatisé (goût bubble gum). ON AIME La canule, qui évite une application au doigt et facilite l’usage en journée (lavage des mains facultatif), le goût neutre, la formule sans alcool et sans sucre et le rappel de la posologie sur le tube. ON REGRETTE La texture épaisse et très pâteuse en bouche qui s’étale autant sur les dents que sur la gencive.

AFTAGEL GEL BUCCAL (Cooper) Tube de 15 ml /  ACL : 3400936377554 /  PMC : 5,43 € Principe actif : lidocaïne, sulfate de zinc. Conseils d’utilisation : application locale après les repas, à renouveler si nécessaire. À savoir : aucune limite d’âge indiquée.

ON AIME L’efficacité de l’anesthésique local et le petit prix du produit. ON REGRETTE La trop grande fluidité du gel qui rend impossible une application précise et l’arôme fraise qui rappelle celui des sirops antibiotiques. Le goût est d’ailleurs difficilement tolérable car il reste longtemps en bouche.


Banc d’essai Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

HYALUGEL GEL BUCCAL (Expanscience) Tube de 20 ml / ACL : 3401044442547 /  PMC : 9,11 €

Les leaders du marché mayoli

sunstar pharmadent

(– 15,61 %)

(+ 2,73 %)

2,88 %

2,01 %

autres

3,16 %

pierre fabre santé

28,35 % (+ 1,3 %)

Principe actif : acide hyaluronique. Conseils d’utilisation : 3 à 5 applications par jour chez l’adulte et l’enfant de plus de 30 mois. Éviter de manger et boire pendant 30 minutes après l’application. À savoir : existe aussi en spray et bain de bouche. ON AIME L’embout effilé du tube qui facilite le dosage du gel. cooper

ON REGRETTE La texture pâteuse en bouche, l’arôme menthe-citron qui n’est pas retrouvé et qui ne cache pas assez l’amertume du produit en plus de l’arrière-goût de plastique qui persiste longtemps après l’application.

3,62 %

(– 1,70 %)

urgo medical meda pharma

12,91 %

(+ 96,71 %)

10,15 %

(+ 6,49 %)

chauvin bausch & lomb

expanscience

(+ 9,50 %)

(+ 8,29 %)

17,24 %

19,68 %

Source : FSPF-Pharmastat.

© Miguel Medina

URGO FILMOGEL APHTES (URGO Médical)

PANSORAL GEL POUR APPLICATION BUCCALE (Pierre Fabre) Tube de 15 g / ACL : 3400936075764 / PMC : 5,79 € Principe actif : salicylate de choline, chlorure de cétalkonium. Conseils d’utilisation : 1 à 4 application(s) par jour chez l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans. Tenir compte de la teneur élevée en alcool (39 g pour 100 g) ; le résultat de l’éthylotest peut être positif dans les dix minutes suivant l’application. À savoir : contre-indiqué en cas d’allergie à l’aspirine. ON AIME La double action, antalgique et

antiseptique, du produit et la bonne couvrance du gel, qui permet une application facile. ON REGRETTE Le goût anisé (lié à l’huile essentielle de badiane) trop marqué en bouche, la forte concentration en alcool à l’origine de picotements lors de l’application et l’absence d’action cicatrisante.

Flacon de 6 ml / ACL : 3401098089279 /  PMC : 10,07 € Principe actif : dérivé cellulosique. Conseils d’utilisation : jusqu’à 4 applications par jour, de préférence avant les repas. Garder la bouche ouverte quelques secondes afin que le film sèche. À savoir : usage local réservé à l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans. Contre-indiqué en cas d’allergie à l’aspirine en raison de la présence d’acide carboxylique (structure chimique commune). Le flacon se conserve 6 mois après ouverture. ON AIME La spatule qui permet une application facile et précise de la solution, la longue tenue du film (4 h) qui tient ses promesses et isole correctement l’aphte. ON REGRETTE La sensation de brûlure qui persiste quelques minutes après l’application. En outre, le goût fruité n’est pas retrouvé.

Les principes actifs contenus dans les gels ❙❙Anesthésique : lidocaïne ❙❙Antalgique : salicylate de choline, acide salicylique (exemple : Pyralvex) ❙❙Antiseptique : chlorure de cétalkonium (ammonium quaternaire d’action bactériostatique à spectre large et antifongique) ❙❙Astringent : sulfate de zinc ❙❙Isolant et cicatrisant : acide hyaluronique ❙❙Cicatrisant : extrait de rhubarbe (exemple : Pyralvex)

xx % Part de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2012. – xx % + xx % Évolution des CA entre 2011 et 2012.

Le marché des produits traitant les aphtes reste confidentiel dans le rayon bucco-dentaire – 18,5 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA) en 2012 sur un total de 351,6 millions d’euros – mais il possède deux atouts : il affiche une plus belle croissance – son CA a augmenté de 11,5 % l’an dernier, celui du marché bucco-dentaire de 2,5 % – et n’est pas concurrencé par la grande distribution. Sans surprise, le laboratoire Pierre Fabre, leader des soins bucco-dentaires en pharmacie, domine le marché avec Pansoral (28,35 % des parts de marché en CA en 2012). Néanmoins, les ventes de ce dernier stagnent (— 0,92 %), au contraire de celles des gels à base d’acide hyaluronique. En effet, les laboratoires Expanscience (Hyalugel) et Chauvin (gamme Bloxaphte), respectivement deuxième et troisième acteurs du secteur, affichent des hausses de ventes de 9,26 % et 8,97 % entre 2011 et 2012. Le très connu Pyralvex, commercialisé par Meda Pharma, se maintient (+ 4,43 %). Il n’est cependant plus le meilleur produit à conseiller en raison de sa coloration brune – il tache les dents – et de son goût très amer. Enfin, la solution filmogène lancée par Urgo représente la bonne surprise de ce marché avec un quasidoublement de ses ventes entre 2011 et 2012 (+ 94,47 %). À l’inverse, Borostyrol, commercialisé par Mayoly, est en pleine perte de vitesse : ses ventes ont chuté de plus de 20,84 % dans la même période.

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Officine Aperçu

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des livres, des sites Internet... par Joséphine Volat

La SEP au quotidien

Écraser... ou pas À l’hôpital, les comprimés ou gélules des personnes âgées sont souvent écrasés ou ouverts pour faciliter leur prise. Au comptoir, vous êtes amenés à renseigner des mères de famille qui peinent à faire prendre leurs traitements à leurs enfants, voire des adultes qui continuent à avoir du mal à les avaler. L’Agence régionale de santé de Bourgogne met en garde contre cette pratique car toutes les formes galéniques ou molécules ne s’y prêtent pas : risque de toxicité locale directe pour le manipulateur (ex. : les cytotoxiques), de modification de l’absorption (sous- ou surdosage) ou des propriétés physicochimiques, pharmacocinétiques et pharmacologiques engendrant une toxicité ou une perte d’effet, de contamination et d’incompatibilités entre broyats successifs… Une pratique loin d’être anodine ! Pour vous aider, l’ARS met en ligne une liste (non exhaustive mais assez complète) des médicaments dont il est possible – ou pas – de modifier la galénique. ❙ À télécharger sur http://bit.ly/12ZxhKB

Avec l’Association française des sclérosés en plaques, Teva présente Mieux-vivre-avec-la-sep.com pour accompagner les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) et leur famille. À l’aide de vidéos, le site explique comment gérer sa SEP au mieux. On apprend ainsi que ce n’est pas une maladie héréditaire, qu’elle n’empêche pas d’envisager une grossesse et qu’elle ne requiert pas de régime alimentaire particulier. Tous les quinze jours, deux nouveaux sujets seront abordés. Clair et facile d’accès, à recommander à vos patients concernés. ❙

Appréhender la maladie rénale

B

ien connaître la maladie rénale et ses implications s’avère fondamental pour une bonne prise en charge. Destiné aux patients mais également au personnel soignant, ce livre explique en termes simples et clairs ce que sont la maladie rénale et l’insuffisance rénale chronique, leur évolution et les moyens de les contrôler. Une partie « Votre vie au quotidien » dispense des conseils d’hygiène alimentaire qui pourront être utilement repris au comptoir. Vous pourrez également attirer l’attention de vos patients sur la partie consacrée à l’utilité et

aux risques des médicaments, qui rappelle notamment les risques de l’automédication pour les patients atteints d’une maladie rénale. À la fin de chaque chapitre, des questions/ réponses permettent d’aborder certaines interrogations des patients. De plus, un glossaire et un répertoire d’adresses d’associations de malades par région complètent l’ouvrage. Un outil précieux pour comprendre la maladie, l’expliquer et la vivre plus sereinement. ❙ Vivre avec une maladie des reins, Michel Olmer, Association Lien, 137 p., 20 €.

Accompagnement solidaire Lacompagniedesaidants.org propose un espace d’entraide aux personnes s’occupant d’un proche dépendant. Pour 24 euros par an, les aidants bénéficient d’informations pratiques, d’une bourse d’échanges, d’un annuaire d’aidants, d’une application permettant de gérer le suivi médical, le répertoire, le budget et le planning de la personne aidée ainsi que d’un annuaire des bénévoles pouvant donner un coup de main. Précieux pour ne pas rester isolé ! ❙ 68 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Vous saurez tout sur le DIF L’organisme paritaire collecteur de fonds agréé des professions libérales (Opca-PL) publie trois guides sur le droit individuel à la formation (DIF), dont un destiné aux employeurs. Qui concerne-t-il ? Comment le calculer et le mettre en place ? Le financer ? Que devient-il en cas de rupture du contrat de travail ? Autant de questions auxquelles répond ce livret. Des modèles de documents vous faciliteront sa mise en œuvre : « compteur » de DIF, accepter/ refuser une demande… Enfin, un « mémo DIF » récapitule les points clés et les spécificités à connaître. À vous de jouer ! ❙ Guide pratique du DIF employeur, à télécharger sur www.opcapl.com



culture

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

en partenariat avec

des livres

www.zone-litteraire.com

Les petits préférés de la rentrée Oui, Amélie Nothomb et Éric-Emmanuel Schmidt ont sorti un roman lors de cette rentrée littéraire 2013. Mais à l’ombre de ces titans de l’édition vivent de grands romans parfois méconnus. En voici une sélection.

L

a rentrée littéraire 2013 est un petit cru en termes de quantité : seulement 555 romans ont paru depuis la miaoût, contre près de 646 pour la rentrée 2012. Il y en a évidemment pour tous les goûts mais, dans cette rentrée resserrée, quelques noms surnagent. Les amateurs de grands espaces, tout d’abord, aimeront suivre le fil des 736 pages du Canada de Richard Ford (Éditions de l’Olivier), dans les confins des grandes

Richard Ford.

plaines américaines. Plus microscopique, Nue est le quatrième volet de « l’ensemble romanesque », selon les termes de son éditeur, appelé Le Cycle de Marie (Faire l’amour, hiver ; Fuir, été ; La Véri-

té sur Marie, printemps-été) et que Jean-Philippe Toussaint consacre à sa compagne, laquelle travaille dans le milieu de la haute couture. Autre valeur sûre de la littérature française depuis son succès critique et public Truismes, Marie Darrieussecq sort Il faut beaucoup aimer les hommes (POL), un titre énigmatique pour raconter une histoire mêlant cinéma et réalité à travers l’histoire de Solange, une jeune Frenchie à Hollywood. Les deux dernières

sensations sont éditées par la maison Bourgois. La première se nomme Laura Kasischke qui, avec Esprit d’hiver, sort un huitième roman autour du huis clos entre Holly et Tatiana, une mère et son enfant adopté. La seconde est signée Alan Pauls, auteur argentin qui nous gratifie d’une Histoire de l’argent, qui fait suite à l’Histoire des larmes et à l’Histoire des cheveux, une biographie fascinante de son pays. Amis lecteurs, chaussez vos loupes ! ❙

Garcia, l’immanqué

Minard, l’incroyable

Nous avons déjà parlé de Tristan Garcia à plusieurs reprises dans Zone littéraire. D’abord pour l’étonnant La Meilleure part des hommes, le surprenant Mémoires de la jungle, puis l’avantgardiste Les Cordelettes de Browser et maintenant Faber. Le destructeur. Après avoir tâté de la science-fiction et du roman générationnel, le jeune écrivain s’attache à l’amitié croisée de trois adolescents dans une banlieue maussade et imaginaire appelée Morlay. C’est différent, un peu violent et résolument original. Les amateurs aimeront, les autres découvriront. ❙

De la science-fiction ? Non. Une biographie ? Non. Un roman historique ? Vous chauffez. Pas un western quand même ? Si. Céline Minard, après avoir tâté de tous les genres précités, s’est lancée dans le Far West pour offrir l’une des sensations de la rentrée : Faillir être flingué. Vous y retrouverez tous les canons – sans mauvais jeu de mots – du genre avec une superbe et une précision propre à l’auteure. Tout y est, rien ne manque : des cow-boys, des Indiens, des aventuriers… le tout emballé dans le style Minard, décidément très emballant. ❙

Faber. Le destructeur, Tristan Garcia, Gallimard, 480 p., 21,50 €.

70 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

Faillir être flingué, Céline Minard, Rivages, 328 p., 20 €.

AGENDA musique

❙❙ Zaz. En tournée : le 22 octobre à Lille, le 23 à Amiens, le 26 à Nancy, le 13 novembre au Havre, le 18 à Nantes, les 2 et 3 décembre à Paris. ❙❙ Pixies. En tournée : le 2 novembre à Genève, le 5 à Toulouse, le 11 à Esch-sur-Alzette. ❙❙ Buika. Les 4 et 5 novembre à Paris (Le Trianon). ❙❙ Les Voix du Soleil. Le 8 novembre à la salle des fêtes de Cavalaire-sur-Mer. ❙❙ Norma. Les 10 et 11 novembre à Lyon (Opéra). ❙❙ Debout sur le zinc. « Dis-moi comment tu t’appelles ». Musique pour enfants. Le 15 décembre. ❙❙ Depeche Mode. Delta Machine Tour. En tournée : le 21 janvier à Montpellier, le 23 à Lyon, les 29 et 31 à Paris et le 2 février à Strasbourg.

spectacles

❙❙ Opus/Circa (Australie) et le Quatuor Debussy (France). Du 15 au 17 novembre au CirqueThéâtre d’Elbeuf. ❙❙ Inventaires. Le 21 novembre à Saint-Raphaël (Palais des congrès). ❙❙ Train fantôme. Jusqu’au 5 janvier 2014 à Paris (Théâtre de la Gaîté-Montparnasse). ❙❙ Zef « en solo ». En tournée : le 3 novembre à Calais, le 5 décembre à Bully-les-Mines et le 7 à Lens. ❙❙ P’p les petits cailloux. Le 5 novembre à Carros (salle Juliette-Gréco). ❙❙ Les secrets de la terre. Le 16 novembre à Montauban (Théâtre de l’Embellie). ❙❙ Monet, Renoir… Chagall. Voyages en Méditerranée. Son et lumière. Jusqu’au 5 janvier 2014 aux Baux-de-Provence.

expos

❙❙ Exposition des œuvres photographiques Skin à l’Institut Curie. Octobre-novembre à l’Institut Curie (Paris et Saint-Cloud). ❙❙ Winshluss, un monde merveilleux. Jusqu’au 10 novembre au musée des Arts décoratifs (Paris). ❙❙ Portraits de Mallarmé, de Manet à Picasso. Jusqu’au 16 décembre au musée Stéphane-Mallarmé (Vulaines-sur-Seine). ❙❙ Masculin/Masculin. L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours. Jusqu’au 2 janvier 2014 au Musée d’Orsay (Paris). ❙❙ Les peintres de Pont-Aven du musée de Brest. Jusqu’au 5 janvier 2014 au musée des Beaux-arts de Brest. ❙❙ Marcel Lémar : le fou des bêtes ! Jusqu’au 5 janvier 2014 au musée Mandet (Riom). ❙❙ Exposition automates. Jusqu’au 5 janvier 2014 à la Maison de la Vache-qui-Rit (Lons-le-Saunier).


culture

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

superflu ! contre culture DR

Notre burger quotidien Manger au McDonald’s est-il une hérésie calorique­ ou un privilège de la modernité ? Ou bien les deux ? Le savoureux débat est lancé.

L

e Double Cheese est-il le plus nourrissant, le moins cher, autrement dit le meilleur rapport prix/ nutrition depuis l’aube de l’humanité ? Cette amusante question a été posée par un des lecteurs du blog de Stephen Dubner, journaliste et coauteur avec l’économiste Stephen Levitt du trop peu connu Freakonomics, un livre depuis décliné en blogs et radio Internet. Côté chiffres, l’assertion est frappante : pour un prix de 2 euros hors promotion, vous vous assurez 450 kcal, soit 25 % des apports nutritionnels recommandés par jour et même 36 % si l’on ne regarde que les protéines. Le tout avec un seul sandwich. La première réponse qui saute à l’esprit est évidemment la suivante : le McDo, c’est nul, ça ne nourrit pas.

Mais, comme le remarque Stephen Dubner dans un podcast : « Cette réponse en dit beaucoup sur la manière dont les gens voient le monde et notre système alimentaire. » Se contenter de cela serait donc botter en touche. Un Double Cheese est en effet constitué de pain spécial, de steaks hachés, de fromage fondu, d’oignons, de cornichons, de moutarde et de Ketchup, une composition complexe et nourrissante per se. Le prix de la calorie L’interrogation a une acuité toute particulière aux ÉtatsUnis, pays ravagé par une épidémie d’obésité, bien que les tout derniers chiffres montrent une stagnation de ce phénomène. Mais la vraie question est ailleurs : combien coûte une calorie « bio » comparée à une

calorie « junk » ? Une étude parue dans le Journal of the American Dietetic Association en 2007 y répondait en partie : pour 1 000 calories, il faut dépenser 1,76 dollar en bonbons, pâtisserie, plats préparés ou snacks contre… 18,16 dollars en fruits et légumes ! On pourra toujours rétorquer que 1 kilo de riz « bio » coûte à peine 3 euros mais il faudra du marketing à haute dose pour convaincre un Américain moyen qu’un bol de riz vaut mieux qu’un Double Cheese. Et c’est peut-être là qu’est tout le problème. ❙ Laurent Simon

notabene Si le débat vous intéresse, lire ou écouter le podcast « A burger a day » sur Freakonomics.com (en anglais uniquement).

Si vous êtes à 5 minutes près le matin, vous serez certainement sensible au fait de pouvoir siroter un petit noir à l’italienne au volant. À condition que votre véhicule dispose d’un allume-cigare, le Handpresso est fait pour vous. Pour la modique somme de 200 euros, il vous garantit 16 bars de pression et fournit 50 ml de café en moins de deux minutes. Le kit vendu sur Handpresso.com comprend deux tasses incassables et une serviette. Génial, non ?

DR

dr

Voyages expresso

Chaleur roulante « C’est un four là-dedans ! » Vous ne croyez pas si bien dire, grâce au Digital Stove to Go, commercialisé sur Maxburtonappliances.com. Si, en plus du petit-déjeuner (voir ci-dessus), vous avez aussi sauté le déjeuner, qu’à cela ne tienne ! Ce four, une fois branché sur l’allumecigare, vous permettra de cuire des aliments jusqu’à 180 °C. Largement suffisant pour essayer une des recettes décrites dans le petit guide livré avec. Même pas cher : 45 dollars à peine (33 euros), hors frais de port.

notre sélection DVD Le Temps de l’aventure

Promised land

De Jérôme Bonnell. Avec Emmanuelle Devos, Gabriel Byrne, Gilles Privat.

De Gus Van Sant. Avec Matt Damon, Frances McDormand, Rosemarie DeWitt.

Il leur aura suffi d’un regard échangé dans un train pour que leur journée bascule dans la délectation quand elle s’annonçait morose. La toujours excellente Emmanuelle Devos et le délicat Gabriel Byrne interprètent la rencontre inattendue et chronométrée de deux inconnus irrésistiblement attirés l’un par l’autre. De cette gracieuse parenthèse, elle sortira grandie.

Convaincu du bien-fondé de sa démarche, le jeune représentant d’un grand groupe énergétique tente de persuader les habitants d’une petite bourgade de l’intérêt de l’extraction du gaz de schiste. Mais les résistances qu’il rencontrera l’extirperont de sa candeur. Cet itinéraire écolo-éthique, par-delà les bons sentiments, se révélera bien plus cynique qu’il y paraît.

et aussi… As If I Am Not There

De Juanita Wilson (II). Avec Natasa Petrovic, Fedja Stukan, Miraj Grbic.

La Cité rose

De Julien Abraham. Avec Azize Diabate Abdoulaye, Idrissa Diabaté, Ismaël Ouazzani.

Dead Man Down

De Niels Arden Oplev. Avec Colin Farrell, Noomi Rapace, Terrence Howard.

11.6

De Philippe Godeau. Avec François Cluzet, Bouli Lanners, Corinne Masiero.

Tom et Jerry - Le haricot géant Animation.

Amours & Turbulences D’Alexandre Castagnetti. Avec Ludivine Sagnier, Nicolas Bedos, Clémentine Célarié.

Cette petite comédie romantique surprend par son écriture. Là où tout semblait joué d’avance – deux ex se croisent dans un avion et l’un tentera de reséduire l’autre durant le vol –, les personnages s’avèrent croustillants, le rythme enjoué, la réalisation pêchue et les dialogues sur l’amour et le célibat piquants à souhait. Avis aux trentenaires !

Septembre-Octobre 2013 I No 1253 I 71


auto-moto

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

par Christophe Bentz

une voiture

Mazda MX-5 III 2.0l Jouet pour adulte

U

ne impression de déjà-vu ? Rien de plus normal ! Après vingt-quatre ans d’existence et trois générations, la MX-5 est le roadster le plus vendu dans le monde avec plus de 1 million d’exemplaires. Connu également sous le nom de « Miata », ce phénomène a un secret de longévité : de légers et réguliers liftings. La version actuelle, apparue en 2005, s’offre ainsi un bouclier redessiné et marque le retour de la capote en toile accompagné d’un moteur atmosphérique 2 litres de 160 ch. Cela ne veut peut-être rien dire pour vous mais pour les amateurs cela veut dire beaucoup : le plaisir de conduire est de retour. Ses qualités dynamiques épatent : on ne monte pas dans une MX5, on y descend, car elle est très basse mais dès que ça roule, quel pied ! Bien calé dans les sièges sports Récaro cuir et alcantara, la répartition optimale des masses (50/50) et la direction ultraprécise de cette pro-

une moto

LES « PLUS » les « moins » ❙ T enue de route ❙ P osition de conduite ❙ I nsonorisation à grande vitesse

pulsion vous autorisent toutes les fantaisies tant les réactions sont saines. Dès que l’on augmente le rythme dans les virages, la sensation d’être dans un kart s’impose. Euphorie décuplée par le petit levier de vitesse à débattements courts et au verrouillage précis. Rassurez-vous, la comparaison avec le kart ne concerne pas l’équipement. Si, effectivement, la philosophie de notre jouet veut qu’à part un discret ESP aucune assistance électronique ne vienne vous rappeler à l’ordre, l’ascèse pratiquée par la Miata ne lui fait pas oublier l’essentiel : commandes au volant, excellentes enceintes Bose, régulateur de vitesse, kit Bluetooth et, cerise sur le gâteau pour une décapotable, des sièges chauffants. Au final, un jouet pour adulte diablement séduisant… et abordable : 28 900 euros. ❙

Suzuki Burgman 650 Executive Pullman affûté

S

i le Yamaha T-max domine le marché des maxiscooters sportifs, le meister reconnu du segment GT reste le Burgman 650. Un modèle tellement bien né que, depuis son lancement en 2002, Suzuki n’avait pas ressenti le besoin de proposer une mise à jour. Même si l’arrivée, mi-2012, du BMW C 650 GT a obligé la firme nippone à enfin sortir du bois. Face avant plus

72 I No 1253 I Septembre-Octobre 2013

LES « PLUS » les « moins » ❙ ❙ ❙ ❙

P erformances R angements C ommodos vieillots R igidité à haute vitesse

affûtée, poupe moins pataude, tableau de bord plus sobre… Malgré le lifting, vous avez à votre disposition le coffre le plus vaste du segment sous la selle (56 l), une grande boîte à gants verrouillable et deux vide-poches. Le coffre peut accueillir aisément deux casques intégraux. En action, cette « mini-Goldwin » joue la carte de l’agrément. Son puissant bi-cylindre 4 temps de 638 cm3 gagne en onctuosité et son centre de gravité très bas le dote d’une agilité déconcertante. Un régal pour la ville comme pour les longues escapades. Il ne faudra toutefois jamais oublier qu’il fait 277 kg et que ses suspensions sont vouées au confort. Si vous voulez des sensations fortes, vous pourrez toujours actionner le mode « power » entre deux feux rouges. Même un T-max 500 n’y résistera pas. Son rapport prix/prestations est également irrésistible : 10 800 euros (55 ch à 7 000 tr/min). ❙


CONGRèS NATIONAL DES PHARMACIENS 26 - 27 octobre

2013 LYON

éVOLUTION OU TRANSFORMATION ? tout ce que vous devez savoir sur les changements annoncés

Cité Centre de Congrès

LYON www.congresdespharmaciens.org

Pour toute Information nathalie.boiche@congresdespharmaciens.org


13-651 - 09/2013 -

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