Pharmacien de France 1252 entier

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L’interview

« Il faut une politique du médicament » William Dab, Arts et Métiers

Le PHaRMaCIeN

Les SPFPL déjà menacées

La Ritaline retient l’attention

Choisir une couverture coricide

ENJEUX p. 18

EnquÊte p. 34

banc d’essai p. 58

w w w. l e p h a r m a c i e n . f r

DEFRANCE N o 1 2 5 2 j u i l l e t- a o û t 2 0 1 3

DU NEUF AVEC DES VIEUX Le lancement de la Silver économie le prouve : les seniors constituent un marché d’avenir. Et la pharmacie y a toute sa place. DÉCRYPTAGE p. 28 VIEW INTERHÈLE

MIC , UNAY DELA ée u g lé re dé t s is in m s agée rsonne aux Pe utonomie et à l’A


COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE : Pour un lyophilisat oral : Métopimazine (DCI) micronisée : 7.5 mg. Excipients : gomme xanthane (Rhodigel 23), aspartam, docusate de sodium, dextran 70, mannitol. INDICATIONS THERAPEUTIQUES : Traitement symptomatique de courte durée des nausées et vomissements non accompagnés de fièvre, chez l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION* : Posologie : Adultes et enfants : durée de traitement ne doit pas dépasser 2 jours, sans avis médical. Adultes : 1 lyophilisat oral au moment des symptômes, à renouveler si les symptômes persistent ou réapparaissent, sans dépasser 4 lyophilisats par jour (30 mg de métopimazine). Enfants de plus de 6 ans : 1 lyophilisat oral au moment des symptômes, à renouveler si les symptômes persistent ou réapparaissent, sans dépasser 2 lyophilisats par jour (15 mg de métopimazine). Mode d’administration : Voie orale. La prise de lyophilisat oral s’effectue : soit après dépôt sur la langue (ne pas croquer), soit après dissolution dans un demi-verre d’eau. CONTRE-INDICATIONS : Phénylcétonurie, en raison de la présence d’aspartame. Risque de glaucome à angle fermé. Risque de rétention urinaire lié à des troubles urétro-prostatiques. Hypersensibilité à la métopimazine ou à l’un des excipients du produit. En association avec tous les dopaminergiques ou la lévodopa. MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS D’EMPLOI* : Mises en garde : vérifier l’absence de métopimazine dans la composition des autres médicaments que le patient est susceptible de prendre. Doses maximales de métopimazine recommandées en automédication : • chez l’adulte, ne pas dépasser 30 mg/j • chez l’enfant de 6 à 12 ans, ne pas dépasser 15 mg/j. Précautions d’emploi : Chez les sujets âgés, risque d’effets sédatifs, d’hypotension. En cas d’insuffisance rénale et/ou hépatique : risque de surdosage éventuel. La prise de ce médicament est déconseillée avec des boissons ou des médicaments contenant de l’alcool. INTERACTIONS AVEC D’AUTRES MEDICAMENTS ET AUTRES FORMES INTERACTIONS*: Médicaments sédatifs : De nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance : dérivés morphiniques, neuroleptiques, barbituriques, benzodiazépines, hypnotiques, antidépresseurs sédatifs, antihistaminiques H1 sédatifs, antihypertenseurs centraux, baclofène et thalidomide. Associations contre-indiquées : Dopaminergiques (tous) Associations déconseillées : Alcool. Associations à prendre en compte Anti-hypertenseurs. Autres dépresseurs du SNC. Bêtabloquants (sauf esmolol et sotalol). Médicaments atropiniques. Dérivés nitrés et apparentés. Associations nécessitant précautions d’emploi - Topiques gastro-intestinaux, antiacides et charbon GROSSESSE ET ALLAITEMENT*: Ce médicament doit être utilisé avec prudence. EFFETS SUR L’APTITUDE A CONDUIRE DES VEHICULES ET A UTILISER DES MACHINES*: Risque de somnolence. EFFETS INDESIRABLES* : Rares (≥ 1/10 000 et < 1/1000) : Affections du système nerveux : Sédation ou somnolence. Affections vasculaires : Hypotension orthostatique (observée en particulier avec la forme injectable). Affections gastro-intestinales : Sécheresse de la bouche. Affections endocriniennes : Hyperprolactinémie, gynécomastie, galactorrhée, aménorrhée. Affections de la peau et du tissu sous-cutané : Rashs ou éruptions cutanées.Affections des organes de reproduction et du sein : Impuissance, frigidité. Très rares (< 1/10 000) : Affections du système nerveux : Symptômes extrapyramidaux : dyskinésies précoces : torticolis spasmodiques, crises oculogyres, trismus*, possibilité de dyskinésies tardives comme avec tous les neuroleptiques au cours de cures prolongées. Affections gastro-intestinales : Constipation. Affections oculaires : Troubles de l’accommodation. Affections rénales et urinaires Rétention urinaire. SURDOSAGE* - PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES*: Propriétés pharmacodynamiques : Autres antiémétiques (A04D05). Antiémétique appartenant à la classe chimique des phénothiazines, avec une activité anti-dopaminergique élective (activité anti-apomorphine) car passage très limité de la barrière hémato-encéphalique. Propriétés pharmacocinétiques DUREE DE CONSERVATION : 3 ans. PRECAUTIONS PARTICULIERES DE CONSERVATION*: Pas de précaution particulière. PRESENTATION ET NUMERO D’IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE NATURE DU RECIPIENT : AMM 34009 363 4828 8 : lyophilisat oral sous plaquette thermoformée (PVC/Aluminium) ; boîte de 8. Médicament non soumis à prescription médicale. Non Remb. Séc. Soc. Non agréé Collect. TITULAIRE/EXPLOITANT DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : TEVA SANTE - 110 Esplanade du Général de Gaulle 92931 Paris La Défense Cedex - France - Tél. 01.55.91.78.00 / Tél. Information Médicale 01.49.81.81.81 - DATE DE REVISION : mars 2013 * Pour une information complète, se reporter au Résumé des Caractéristiques du Produit disponible sur le site internet de l’ANSM.

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L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Devoir d’exigence

Philippe Gaertner

© Miguel Medina

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1252 I 55e année I 23/07/13 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot créatioN et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 88,29 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 88,29 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0217 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

T

outes les vic- double nécessité : sortir de la spirale de déflation toires n’en sont que connaît le marché du médicament et rémupas. C’est la nérer les pharmaciens pour leurs compétences. réflexion que Sans cela, les honoraires ne sont rien. La valeur j’ai à l’esprit au ajoutée­ de l’officinal est dans l’analyse lendemain de d’ordonnance­, la détection des interactions la séance de négociation sur les honoraires phar- médicamenteuses, le dépistage des effets indémaceutiques qui nous a réunis, début juillet, au sirables, le suivi des patients chroniques… Pas siège de l’Assurance maladie. Affrontons la réa- dans le nombre de boîtes qu’il délivre. Qui peut lité : accepter la proposition de Frédéric Van encore accepter cette aberration intellectuelle ? Roekeghem, directeur général de la Cnam, de Pas nous, en tout cas. transformer le forfait à la boîte en honoraires de Alors, oui, je suis déçu par le résultat des séances dispensation avait de nombreux avantages. Poli- de négociation avec l’Assurance maladie. Oui, tiques, tout d’abord : nous aurions pu courir les je suis déçu de ne pas sentir un soutien plus plateaux télé ou radio en pérorant sur la grande actif de la part du ministère de la Santé. Oui, je avancée accordée à la profession sais que les effets posipar l’État. Syndicaux, ensuite : la « Les honoraires tifs sur la marge permis FSPF a été à la fois pionnière et par la signature de la pharmaceutiques fer de lance de cette révolution convention pharmaseront tels que intellectuelle et aurait tiré bénéceutique se sont fice de cet affichage. éteints. Oui, je sais que nous les avons Et pourtant, en acceptant cette certains d’entre vous imaginés ou proposition, nous aurions échoué. ont des difficultés écoPour une seule et simple raison : nomiques terribles. ne seront pas. » rien, absolument rien n’aurait Mais on ne cède pas changé pour les pharmaciens. Laisser la rému- sur un idéal : les honoraires pharmaceutiques nération officinale dépendante du volume ou des seront tels que nous les avons imaginés ou ne prix des médicaments que la pharmacie dispense seront pas. Entre les baisses de prix attendues est suicidaire… et la proposition de l’Assurance sur les génériques ou les princeps, les négociamaladie ne menait à rien d’autre. tions avec la Cnam et le PLFSS, la rentrée Comprenez-moi bien. Je ne pense pas que la s’annonce tendue comme jamais. En attendant, Cnam souhaite diminuer le nombre de pharma- prenez tout le repos dont vous avez besoin, si cies en France en les asphyxiant progressive- la vie de votre officine vous le permet… Et soyez ment mais une chose est sûre : elle n’a pas à sûrs que nous mettrons à profit la période esticœur de transformer le mode de rémunération vale pour vous assurer dès la rentrée des produ pharmacien. Les honoraires procèdent d’une positions plus sérieuses.

Juillet-Août 2013 I No 1252 I 1


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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Juillet-Août 2013 Sommaire

Actualité

Santé

Officine

18

34

58

4 L’INTERVIEW William Dab : « Il faut une politique du médicament »

34 ENQUÊTE La Ritaline retient l’attention

46 investissement Un véhicule pour votre officine 48 officine En bref 53 nouvelles technologies Excel en théorie 54 Produits 57 SUBSTITUONS ! Zolmitriptan

10 16

L’actu en bref Le kiosque

18 enjeux LES SPFPL déjà contestées

36 Panorama 40 conseil Soupçons sur le paracétamol 41 fiche conseil Suivre un asthme instable 44 International Ça sent l’été…

22 dossiers de la fÉdÉ 26 ANALYSE Transparence à la carte

58 BANC D’ESSAI Choisir une couverture coricide 60 Aperçu

culture 64 jeux de mots

62

décryptage

Du neuf avec des vieux En France, les personnes âgées de 60 ans et plus, au nombre de 15 millions aujourd’hui, seront 20 millions en 2030. Les seniors constituent ainsi le nouveau marché d’avenir. La santé est l’un des secteurs les plus concernés par cet

28 allongement de la durée de la vie. Avec le lancement en grande pompe de la filière Silver économie par le gouvernement le 24 avril dernier, la pharmacie saura-t-elle profiter de ce gisement de croissance tant annoncé ?

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un encart jeté de 8 pages « Congrès des pharmaciens ». Juillet-Août 2013 I No 1252 I 3


L’interview

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Furosémide, Mediator, pilules… le système sanitaire déchaîne les polémiques. William Dab, ex-directeur général de la Santé, y assiste aux premières loges et propose quelques solutions pour venir au secours d’une Agence du médicament régulièrement mise en cause. Propos recueillis par Laurent Simon

William Dab

« Il faut une politique du médicament » bioexpress William Dab est docteur en épidémiologie, auteur de trois livres, d’une centaine de publications scientifiques et blogueur (Des risques et des hommes, http://securitesanitaire.blog. lemonde.fr/). I Depuis septembre 2012 : directeur de l’École des sciences industrielles et des technologies de l’information (Siti). I Depuis 2001 : professeur titulaire de la chaire Hygiène et santé publique du Conservatoire national des Arts et Métiers. I 2003-2005 : directeur général de la Santé et membre élu du comité exécutif de l’Organisation mondiale de santé. I 1999-2002 : directeur de cabinet et conseiller scientifique à la Direction générale de la santé. I 1990-1996 : professeur à l’École nationale de la santé publique à Rennes.

4 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Le scandale du Furosémide Teva n’en était en réalité pas un : une maladresse de la patiente non détectée par un pharmacien et sa préparatrice a mené à trois semaines de tempête médiatique. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a-t-elle surréagi ?

On a beaucoup dit que la pharmacovigilance française était déficiente. Êtes-vous d’accord ?

Dans la partie signalement individuel des effets indésirables par les centres de pharmacovigilance intégrés dans les CHU, elle n’est pas déficiente. Elle soutient la comparaison avec les meilleurs. En revanche, au Il est toujours facile rétrospectivement de dire qu’on niveau de la population, les signaux ne peuvent être en a trop fait ou pas assez, je ne suis pas sûr que détectés que par un travail d’observation protocolé : cela soit vraiment intéressant de raisonner de cette c’est le cas d’effets secondaires qui ne se déclarent façon. Dans le traitement des alertes, des situations pas par des signes spécifiques comme des rashs de grande incertitude, il cutanés mais par des effets importe de savoir ce qui a fonccardiovasculaires par exemple, tionné et ce qui n’a pas fonc- « La surveillance des comme dans le cas des AINS. tionné. En l’occurrence, même médicaments n’est Seule l’analyse des populations si l’alerte était surdimensiond’évaluer le risque coropas organisée de façon permet née, il y a des éléments posinarien chez un groupe de tifs : la chaîne d’alerte a bien rationnelle. » patients traités par rapport aux fonctionné car cet événement non traités. aurait pu passer inaperçu. La vraie leçon vient du traitement du signal : je pense que le système de Est-ce que ces études ont été menées suite au scandécision publique sur le médicament n’est pas cor- dale du Vioxx, qui a provoqué 45 000 morts au Étatsrectement organisé. Unis, mais dont on a peu parlé en France ? C’est même moi qui les ai prescrites ! L’équipe de Que reprochez-vous exactement au système de Bordeaux-II les a menées sous la direction du Pr Bermise sur le marché et de surveillance post-AMM nard Bégaud. Si l’on en revient aux effets secondaires, des médicaments ? prenons l’exemple du Myolastan : des effets seconIl est trop fragmenté, trop dispersé et, surtout, la vision daires cutanés graves sont constatés, la molécule est du bénéfice/risque du médicament est centrée uni- retirée du marché. Cela fonctionne bien. Mais l’autre quement sur l’individu. La dimension populationnelle pilier de la pharmacovigilance, l’épidémiosurveillance, est insuffisamment utilisée. Entendons-nous bien : le est insuffisamment présent en France. Critiquer médicament est un outil de soin et chaque prescrip- l’ANSM ne m’intéresse pas mais, du point de vue des teur prend des décisions individuelles mais, au niveau compétences, il faut réaliser que pour faire de la de la population, les raisonnements doivent intégrer surveillance épidémiologique on a besoin d’équipes d’autres notions. Combien de décès évités ? À quel formées pour cela, dotées d’une masse critique sufcoût ? Quel remboursement ? Comment la molécule fisante pour analyser des signaux complexes ou se comporte-t-elle dans la « vraie vie » ? Il faut pour faibles. Aujourd’hui en France, seul l’Institut national cela un système de surveillance performant. de veille sanitaire a cette culture et ce niveau de


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compétence, c’est une question d’adéquation entre missions et compétences. Je parle de véritables équipes et non de quelques épidémiologistes aussi compétents soient-ils. Combien y a-t-il d’épidémiologistes à l’heure actuelle à l’ANSM ?

Cela se compte sur les doigts d’une main. Est-ce pour cette raison que l’ANSM a perdu son sang-froid, comme certains l’ont prétendu ?

Ce n’est pas une question de sang-froid mais de réflexe et de culture. Pour la question des pilules, l’Agence a été accusée de sous-réagir ou de réagir trop tard. Dans ce genre de situation, les organisations cherchent à se racheter et à montrer qu’elles savent tirer les leçons du passé. Peut-être cela a-t-il participé de cet état d’esprit et l’Agence a réagi fort parce qu’elle était sous pression. Mais, indépendamment de cela, la leçon à tirer est que les signaux d’alerte doivent être très soigneusement investigués. Ceux qui font de la surveillance épidémiologique le savent. Des signaux d’alerte, le système de veille sanitaire en produit tous les jours, tout le temps. Parmi eux, certains sont signifiants mais beaucoup ne le sont pas. C’est une compétence spécialisée que de pouvoir faire la distinction entre les deux. Il faut donc des enquêteurs de terrain pour qualifier la preuve…

Exactement. Il faut renseigner, prendre de l’information au plus près du terrain. Cette question est avant tout une question de validation des données. L’Agence du médicament, dans sa configuration actuelle, n’est pas constituée de bureaucrates incompétents mais l’investigation d’un signal demande des compétences dont l’Agence ne dispose pas suffisamment. À chaque étape de la chaîne du médicament, les compétences doivent être organisées de façon rationnelle et ce n’est pas le cas actuellement. C’est mon point de vue depuis que j’ai été directeur général de la Santé [poste occupé par William Dab de 2003 à 2005, NDLR] mais rien n’a changé depuis. En fait, cela se résume en une phrase : nous n’avons pas de politique publique du médicament mais seulement des décisions prises au cas par cas.

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Que manque-t-il à cette politique ? Des agences mieux structurées ?

Non, les agences sont les outils d’une politique… et une politique, cela veut dire établir une doctrine générale, allouer des moyens et obtenir des résultats. Prenons par exemple le grand problème de santé publique que sont les maladies coronariennes. On peut le combattre en prévention primaire, secondaire et tertiaire. Dans les trois cas, les médicaments ont leur III Juillet-Août 2013 I No 1252 I 5


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L’interview

place… mais le milliard d’euros que nous dépensons en hypocholestérolémiants est-il réellement utilisé à bon escient ? Aujourd’hui, ni l’ANSM ni la Haute Autorité de santé, ni le ministère de la Santé et ses directions comme la DGS ou la DGOS [Direction générale de l’offre de soins, chargée d’organiser les secteurs ville et hôpital, NDLR] ne peuvent répondre à ce « L’État apprend-t-il genre de question. Nous n’avons aucune vision globale de l’intérêt de ses erreurs ? On de santé publique des médicaments. En France, ces problèmes peut en douter. » sont résolus uniquement par le biais institutionnel. Mais sans ligne politique claire, sans cadre organisationnel précis, les agences ne suffisent pas à traiter les problèmes dans leur ensemble au plan sanitaire et économique. III

On a l’impression que le principe de précaution, par exemple dans le cas de la grippe H1N1, a surtout été une forme de protection politique…

La grippe était pourtant un authentique exemple de prévention et non de précaution ! Les pandémies grippales représentent un risque majeur : le principal problème ne venait donc pas d’un surcroît de précautions mais d’un dispositif insuffisant sur le terrain. Nous avons 250 médecins de santé publique dans le pays pour vacciner 40 millions de personnes ! La mission était impossible. Pendant que le Québec vaccinait 70 % de sa population grâce à son réseau de santé publique de terrain, nous ne sommes arrivés 6 I No 1252 I Juillet-Août 2013

qu’à une couverture de 7 % au travers d’un dispositif de sécurité civile, le seul existant, piloté par le ministère de l’Intérieur, sans lien avec les médecins et les pharmaciens. À l’automne 2009, quand les premiers retours de l’hémisphère Sud nous indiquaient que la grippe n’était pas aussi grave qu’attendue, il n’a plus été possible d’adapter le dispositif. Ce n’est pas une question de surréaction ou de surprécaution mais de stratégie d’intervention alors même que nous étions le pays qui avait acheté le plus de doses. Cela n’a pas changé depuis : les Agences régionales de santé ne disposent toujours pas de suffisamment de professionnels de santé publique. Le système n’est-il pas aussi en train d’apprendre de ses erreurs ?

La vraie question est : l’État apprend-il de ses erreurs ? On peut en douter comme je l’explique dans mon dernier livre [Agir face aux risques sanitaires, coécrit avec Danielle Salomon, aux PUF, NDLR]. Depuis l’affaire de la thalidomide, dans les années 1950, on se soucie des effets secondaires des médicaments ; ce n’est pas une préoccupation récente. En revanche, les nouvelles méthodes de recueil des signaux dans la population demandent de nouvelles compétences, par exemple pour analyser la plus grande base de données du monde : le Sniiram [Système national d’informations interrégions d’assurance maladie, où sont répertoriés tous les remboursements, NDLR]. Ces données sont massivement sous-exploitées car on ne sait à III


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« Le ministère de la Santé est incomparablement plus faible que celui de l’Agriculture. »

III

qui il revient de les exploiter… et l’accès à cette base est une procédure compliquée. Il faudrait donc assurer l’accès de tous aux données de santé ?

Il ne suffit pas de mettre les données du Sniiram en open source [disponible pour le grand public, NDLR]. Il faut d’abord protéger ces données propres aux patients, je vous rappelle qu’il s’agit d’une base de données nominatives. Nous devons aujourd’hui répondre à deux questions : qui a la responsabilité d’analyser ces données ? Qui en a la compétence ? Ces questions sont pour l’instant sans réponses. Or si l’on n’y répond pas, on se paie de mots. Il manque donc une politique globale du médicament. Qui doit en être l’instigateur ?

Dans notre système, c’est le ministre ! Or le ministère de la Santé est un ministère difficile et, surtout, très

faible. Les administrations centrales du ministère de l’Agriculture, par exemple, sont incomparablement plus puissantes que celle de la Santé : les agents sont mieux payés, ont plus de primes, de meilleures carrières. Pour une raison simple : quand nous allions à Bercy négocier le budget de la santé, on s’entendait dire que la santé disposait déjà du budget de la Sécurité sociale… lui-même supérieur au budget de l’État. Donc la santé est identifiée du point de vue du ministère des Finances comme un secteur surdoté. Cela a une conséquence directe sur la politique : sur 100 euros dépensés en France dans le domaine de la santé, seuls 2 % vont à la prévention organisée. Il faudrait multiplier ce chiffre par cinq, si l’on se fie aux références britanniques ou canadiennes. Nous sommes dix ans après la loi de 2004 sur la santé publique et, malgré les promesses de la réviser tous les cinq ans, rien n’a été fait. Les ministres ont toujours d’autres priorités, ils prennent des décisions à court terme : dans un ministère sous-doté, les politiques ne peuvent réagir qu’au jour le jour. La loi de santé publique annoncée pour 2014 vat-elle changer quelque chose ?

Je le souhaite. Il faut renforcer les compétences de santé publique des Agences régionales de santé qui ne disposent pour l’instant que de petites unités. Beaucoup d’alertes sont locales et de faible ampleur, comme celle du Furosémide. Pour les analyser, il ne faut pas seulement une instance nationale, mais des équipes capables d’investiguer localement avec le médecin, le malade et le pharmacien. Ce n’est pas la gendarmerie qui doit faire ce travail ! x

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Utilisation chez les personnes âgées. Utilisation chez les insuffisants rénaux. Utilisation chez les insuffisants hépatiques. Utilisation chez les enfants et les adolescents. Utilisation chez les patients prenant d’autres médicaments. Contre-indications : Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients. Compte tenu de la connaissance de son mode d’action au niveau de la voie monoxyde d’azote / guanosine monophosphate cyclique (GMPc) (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques), il a été mis en évidence une potentialisation des effets hypotenseurs des dérivés nitrés par le sildénafil ; son administration concomitante avec des donneurs de monoxyde d’azote (comme le nitrite d’amyle) ou avec des dérivés nitrés sous quelque forme que ce soit est donc contre-indiquée. Les médicaments utilisés dans le traitement des troubles de l’érection, y compris le sildénafil, ne doivent pas être utilisés chez les hommes pour qui l’activité sexuelle est déconseillée (par ex. des patients avec des troubles cardiovasculaires sévères comme un angor instable ou une insuffisance cardiaque grave). SILDÉNAFIL BIOGARAN® est contre-indiqué chez les patients ayant une perte de la vision d’un œil due à une neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NOIAN), que cet événement ait été associé ou non à une exposition antérieure à un inhibiteur de la PDE5 (voir rubrique Mises en gardes spéciales et précautions d’emploi). La tolérance du sildénafil n’a pas été étudiée dans les sous-groupes de patients suivants : insuffisance hépatique sévère, hypotension (pression artérielle < 90/50 mmHg), antécédent récent d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde et en cas de troubles héréditaires dégénératifs connus de la rétine comme la rétinite pigmentaire (une minorité de ces patients présentent des troubles génétiques des phosphodiestérases rétiniennes). Son utilisation chez ces patients est donc contre-indiquée. Mises en garde spéciales et précautions d’emploi* : On pratiquera une anamnèse et un examen clinique afin de diagnostiquer le trouble de l’érection et d’en déterminer les causes sous-jacentes potentielles avant d’envisager un traitement médicamenteux. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions* : Effets d’autres médicaments sur le sildénafil : Études in vitro ; Études in vivo. Effets du sildénafil sur d’autres médicaments : Études in vitro ; Études in vivo. Grossesse et allaitement* : SILDÉNAFIL BIOGARAN® n’est pas indiqué chez la femme. Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines*. Effets indésirables* : Affections du système immunitaire ; Affections du système nerveux ; Affections oculaires ; Affections de l’oreille et du labyrinthe ; Affections vasculaires ; Affections cardiaques ; Affections respiratoires, thoraciques et médiastinaux ; Affections gastro-intestinales ; Affections de la peau et du tissu sous-cutané ; Affections musculo-squelettiques et systémiques ; Affections des organes de reproduction et du sein ; Troubles généraux et anomalies au site d’administration ; Investigations. Surdosage*. Propriétés pharmacodynamiques* : Classe pharmaco-thérapeutique : médicaments utilisés dans les troubles de l’érection - Code ATC : G04BE03. Propriétés pharmacocinétiques*. Données de sécurité préclinique*. Présentations : Plaquettes (PVC/PVDC/Aluminium). ® Sildénafil Biogaran 50 mg : AMM n° 34009 268 801 2 5 : 4 comprimés. AMM n° 34009 268 802 9 3 : 8 comprimés. AMM n° 34009 268 803 5 4 : 12 comprimés. Non No 1252 I Juillet-Août 2013® 8 ISoc. remb. Sec. Sildénafil Biogaran 100 mg : AMM n° 34009 268 806 4 4 : 4 comprimés. AMM n° 34009 268 807 0 5 : 8 comprimés. AMM n° 34009 268 808 7 3 : 12 comprimés. Non remb. Sec. Soc. Liste I. Date d’approbation : 02 avril 2013. Laboratoires BIOGARAN – 15, boulevard Charles de Gaulle – 92707 Colombes Cedex. Tél : 0 811 907 917. *Pour une information complète, se reporter au RCP des produits disponibles sur le site internet de l’ANSM. PO 3876 – 04/2013.


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Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ils l’ont dit

La Résistance selon Jean-François Copé, président de l’UMP.

Jean François Lemoine, consultant santé sur Europe 1, suite à l’affaire du Furosémide Teva.

INTERPRO ❙❙Les avenants 9 et 10 à la convention médicale ont paru début juin au Journal Officiel. L’avenant no 9 inclut une série de dispositions tarifaires, tandis que l’avenant no 10 permet d’étendre la rémunération sur objectifs de santé publique aux gastro-entérologues et aux hépatologues. ❙❙Un arrêté précisant le zonage retenu pour l’implantation des chirurgiens-dentistes libéraux a été publié au Journal officiel, intégrant des mesures destinées à favoriser l’installation et le maintien en exercice de ces professionnels dans les zones sous-dotées. ❙❙L’avenir de l’Ordre infirmier reste toujours « incertain ». Son président Didier Borniche dénonce la position du gouvernement, qui planche sur une adhésion facultative à l’institution mais « travaille en permanence » avec la structure. Il prévient : remplacer l’Ordre par un autre dispositif « coûterait très cher » à l’État. ❙❙Un quatrième avenant à la convention des masseurskinésithérapeutes a été signé le 25 juin entre la Fédération française des masseurskinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam). Il doit notamment faciliter la télétransmission en généralisant la dématérialisation des ordonnances. ❙❙Bien que les décrets ne soient pas encore publiés, le Sénat a adopté l’expérimentation de la réorientation précoce des étudiants de première année commune de santé (Paces), qui s’effectuerait au plus tôt huit semaines après la rentrée.

10 I No 1252 I Juillet-Août 2013

© MIGUEL MEDINA

« On nous a menti en nous disant que c’était [les génériques, NDLR] la même chose. Or, la tolérance est de plus ou moins 20 %, c’est énorme ! » dr

DR

« À l’époque, on risquait […] la déportation […]. Aujourd’hui, on essaye d’échapper au déremboursement du Doliprane. »

« Je suis content que tout le monde parle de bioéquivalence pour les génériques. Mais qui en parle pour les princeps ? » Le directeur général de l’Agence du médicament (ANSM), Dominique Maraninchi, lors d’une table ronde organisée au Sénat.

vétérinaire

L’Igas refuse le découplage L’Igas juge le découplage prescription/délivrance inefficace dans la lutte contre l’antibiorésistance.

L

es conclusions sont sans appel. Daté du mois de mai mais pas encore rendu public à l’heure où nous imprimons, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’« encadrement des pratiques commerciales pouvant influencer la prescription des antibiotiques vétérinaires »

écarte d’emblée toute remise en cause de la prérogative des vétérinaires de pouvoir à la fois prescrire et délivrer des antibiotiques. Et ce malgré la mobilisation de la profession (voir « Les dossiers de la Fédé », p. 24). La mission estime que le découplage n’a pas montré son efficacité dans d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie. Elle souhaite néanmoins limiter les pratiques commerciales en vigueur, en interdisant notamment toute espèce de remises

et tout contrat de coopération commerciale sur les antibiotiques, sous peine de sanctions « dissuasives ». Une mesure qu’elle entend appliquer aux vétérinaires… comme aux pharmaciens ! Enfin, l’Igas appelle à une déclaration obligatoire, par tous les acteurs, des antibiotiques vendus, prescrits et achetés, en vue d’alimenter une base de données que gérera l’Agence nationale du médicament vétérinaire. La seule bonne nouvelle ? ❙

dépistage

Explications de tests Les tests de dépistage font leur entrée à l’officine, sur fond de polémique avec les médecins.

U

n décret du 15 juin autorise dorénavant les pharmaciens à utiliser trois tests de dépistage : le test naso-pharyngé d’orientation diagnostique de la grippe, le test oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A et enfin le test capillaire d’évaluation de la glycémie. On se souvient que les pharmaciens participant à la campagne de dépistage de l’Association française des diabétiques en 2012 étaient de fait dans l’illégalité, cet acte étant réservé aux seuls biologistes. La Direction générale de la santé a

remédié au problème et autorisé également les dépistages de l’angine et de la grippe. Si ce dernier ne sera certainement utilisé qu’à des fins épidémiologiques, le test angine est une vraie opportunité pour les pharmaciens. D’après l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), la durée du test (7 minutes) explique son peu de succès chez les médecins, même s’ils le reçoivent gracieusement. La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) n’a pas manqué de réagir dans une lettre à la ministre de la Santé, laquelle aurait agi en « catimini sans […] consulter quiconque ». « C’est une mauvaise surprise », abonde Michel Combier, président de l’Unof sur Egora.fr. Nouvelles missions, nouvelles polémiques. ❙


En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

+46 % 659

8 %

L’acte d’acupuncture, remboursé dans certains cas (nausées et vomissements en alternative thérapeutique, antalgique en association, syndrome anxiodépressif…), a été revalorisé le 1er juillet dernier, passant de 12,35 euros à 18 euros. Pas mal, non ?

Le taux de chômage parmi les salariés de la pharmacie d’officine (préparateurs, adjoints) se situe bien en dessous de la moyenne nationale (12,7 %).

programmes de DPC (développement professionnel continu) ont été enregistrés auprès des pharmaciens à fin mai dernier, selon l’organisme gestionnaire du DPC. À fin juin 2013, il y avait moins de 3 000 pharmaciens inscrits sur www.mondpc.fr.

Source : OMPL.

38

notes d’ASMR (amélioration du service médical rendu) de 2 (important) à 4 (modéré) ont été délivrées en 2012 par la Haute Autorité de santé. Un niveau comparable à celui de 2009 et bien supérieur à 2011. L’innovation est-elle de retour ?

L’IMAGE DUMOIS

Le voyez-vous ?

© Dominique Dupagne

Et si le Zopiclone Teva avait été remis par erreur dans un opercule de Furosémide ? Le blogueur Dominique Dupagne (Atoute.org) s’est livré à un travail pratique : ci-contre, deux comprimés ont été extraits d’un blister au hasard. Difficile de trouver lesquels !* L’enquête préliminaire semble valider cette hypothèse : ni malfaçon, ni malveillance… une simple maladresse de la patiente. * Les opercules 2 et 4 du haut.

laquestiondumois

« Allez-vous réaliser des entretiens AVK ? » Les entretiens pharmaceutiques des patients sous antivitamines K (AVK) vont enfin pouvoir se mettre en place à l’officine. Oui mais… vous n’êtes pas si nombreux à vouloir vous y mettre puisque seule une courte majorité des titulaires interrogés (56 %) se déclarent intéressés. 20 % sont tout de même dans les startingblocks et 36 % s’y préparent pour les mois à venir. En

revanche, un quart des pharmaciens interrogés sont réfractaires à cette nouvelle mission et 12 % n’en ont pas les moyens matériels. Enfin, 8 % ne sont pas encore fixés. L’Assurance maladie attend pourtant les pharmaciens au tournant : la réussite de ces entretiens conditionnera certainement leur développement dans d’autres pathologies. À bon entendeur…

8 % NSP

24 %

Non, je ne veux pas réaliser d’entretiens AVK

20 %

Oui, tout est en place

36 %

Oui, mais pas immédiatement

12 %

Non, je n’ai pas le temps / pas suffisamment de personnel

Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 19/04/2013 et le 25/04/2013).

Juillet-Août 2013 I No 1252 I 11


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ce qu’ils ils l’ont dit ont dit

Une étude publiée dans la revue en ligne Plos Medicine a chiffré l’impact des stratégies de contournement des génériques mises en place par les laboratoires pharmaceutiques sur le marché suisse. Etre 2000 et 2008, 15,9 millions d’euros auraient pu être économisés dans le seul canton de Genève si les génériques avaient été privilégiés au lieu des médicaments de contournement (isomères, association, formes à libération prolongée...), soit 9,2 % des dépenses totales de médicaments... La politique générique doit aussi passer par des mesures de lutte contre ces contournements. ❙

furosémide

Teva après la polémique Alors que l’affaire du furosémide s’achemine vers une conclusion heureuse (voir « Image du mois », p. 11), les laboratoires Teva font le point. « Je n’ai pas encore de recul sur l’impact qu’a provoqué cette affaire sur notre chiffre d’affaires génériques, mais notre branche médicaments innovants n’a pas été touchée », note Erick Roche, président de Teva France. Reste que la marque l’a, elle, été : pour en redorer le blason, le laboratoire israélien va lancer une campagne médiatique « dans les semaines à venir ». ❙ 12 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Pessoa déménage et s’étend Le gouvernement comme les libéraux ont beau faire front commun, l’université Pessoa continue à tisser sa toile.

D

es procédures judiciaires sont en cours et le Parlement a adopté des mesures « anti-Pessoa » dans le cadre du projet de loi relatif à l’enseignement supérieur, un article visant à mieux encadrer l’ouverture d’établissements privés dispensant des formations en santé. Pourtant, l’université incriminée, le centre

Fernando-Pessoa, a trouvé de nouveaux locaux toulonnais et occupera 2 500 mètres carrés en fin de construction dans une zone d’activité à proximité de l’université du Sud-Toulon-Var. Elle s’est par ailleurs déjà installée dans les anciens locaux (2 650 mètres carrés) de l’IUT de Béziers, en vue de la rentrée 2013. Au total, près de 220 étudiants pourraient être formés à Toulon (odontologie, kinésithérapie, orthophonie et pharmacie) et 140 à Béziers (odontologie, kinésithérapie, orthophonie et architecture). Autant de « provocations inacceptables » pour le Centre national des professions libérales de santé qui demande au gouvernement de réagir. ❙

REMBOURSEMENT

Cashback sur le Cimzia UCB et le Comité économique des produits de santé (CEPS) ont trouvé un accord original : en cas d’échec de son traitement Cimzia, le laboratoire s’engage à rembourser l’Assurance maladie. L’arrivée de traitements onéreux oblige l’État à faire preuve d’imagination pour leur prise en charge. Dernier exemple en date : le certolizumab (Cimzia), traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde. Inscrite au remboursement depuis août 2010, la molécule totalisait un chiffre d’affaires de 20 millions

DR

Le contournement coûte des millions

Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la Cnam, discute au Sénat de la capacité des Agences régionales de santé (ARS) à avoir la tutelle et le contrôle des établissements hospitaliers.

études

© MIGUEL MEDINA

génériques (1)

Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, dans une tribune parue dans Le Monde.

« Nous continuons à nous interroger sur la coexistence [au sein des ARS, NDLR] de compétences qu’il peut être malaisé de réunir. »

© MIGUEL MEDINA

Gwenegan Bui, député PS, dans Le Quotidien du médecin.

« Les Agences régionales de santé sont peu au fait des réalités de terrain mais convaincues de pouvoir faire mieux que les acteurs. »

DR

© Parti socialiste

« Ce sont les Roumains qui commencent à avoir des problèmes de déserts médicaux. Chaque année, 4 000 médecins quittent le pays. »

d’euros pour environ 2 500 patients. « Nous avons proposé de prendre en charge la notion d’échec thérapeutique », explique le directeur des affaires gouvernementales du laboratoire. Si le patient stoppe son traitement avant une date butoir, c’est UCB qui

paiera l’Assurance maladie. Ce délai, non révélé, n’a évidemment pas été choisi au hasard : en cas d’échec au traitement au bout de trois mois, les essais cliniques ont montré que le patient serait en échec thérapeutique dans plus de 80 % des cas à un an. Inutile donc de poursuivre le traitement par Cimzia dans ce cas. Quel avantage pour le laboratoire, direzvous ? Le prix de Cimzia n’a pas été baissé par le CEPS, contrairement à celui de plusieurs de ses concurrents. L’un dans l’autre…


Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

9 610

57

2,48

non homologués ou contrefaits ont été fermés suite à l’opération Pangea VI coordonnée par Interpol entre le 18 et le 25 juin dernier. Cinquante-huit personnes ont été arrêtées.

sont toujours actives et rentables à ce jour sur le territoire français. Elles étaient 63 en juin 2010.

C’est ce que compte économiser l’Assurance maladie dans l’optique de la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014. Les économies sur le poste médicament se montent à 750 millions d’euros.

sites de médicaments

pharmacies minières

115

milliards d’euros

C’est le nombre de sanctions prises par le Conseil national de l’Ordre à l’encontre de médecins ayant prescrit du Mediator, à l’instar du célèbre Dr Dukan, inventeur du régime éponyme.

génériques (2)

données

Dans son rapport sur le secteur de la distribution du médicament en ville, rendu public début juillet, l’Autorité de la concurrence fait une proposition plutôt surprenante. Plutôt que de laisser se développer hors cadre les coopérations commerciales sur les génériques, l’institution propose de « prévoir et d’encadrer la faculté pour les pharmaciens d’être rémunérés pour des services favorisant le développement de la substitution et la promotion des génériques ». La bonne idée du rapport ? ❙

Déjà très actif dans la lutte pour l’ouverture des données de santé (voir Le Pharmacien de France, no 1248, mars 2013), Celtipharm passe à l’étape supérieure en déposant une plainte auprès de l’Autorité de la concurrence contre la Caisse nationale d’assurance maladie pour « abus de position dominante ». La société de marketing veut accéder aux feuilles de soins électroniques anonymisées pour pouvoir lancer son projet d’études épidémiologiques et « empêcher les décès évitables liés aux médicaments ». ❙

La Concurrence pour des Celtipharm attaque rémus supplémentaires l’Assurance maladie

MACRO / ÉCO

La marge moyenne par feuille de soins

8,6 8,29 8,9 8,19

La marge par feuille de soins peut varier de 6 à 9 € d’un département à l’autre. Toutes les pharmacies ne sont pas égales en termes de revenus sur le remboursable. La carte ci-contre montre des différences assez marquées de marges par feuille de soins électroniques (FSE), se rapportant donc aux médicaments ou dispositifs médicaux remboursés par la Sécurité sociale. Parmi les mieux lotis, les départements du nord-est de la France, avec un maximum de 9,18 euros par FSE atteint en Haute-Saône. À l’autre extrémité du spectre, Paris qui, avec 6,43 euros par FSE, prend la dernière place de ce classement métropolitain. Côté explication, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : l’état de santé de la population, son âge moyen – les personnes âgées étant plus grandes consommatrices de soins –, mais aussi la densité officinale du département concerné. Source : Tableau de bord économique FSPF/IMS Pharmastat, juin 2013.

8,97

8,64

7,99 8

7,81

7,52

8,05 8,38

8,04

7,74 7,14

7,6

6,91

9,18

8,09

8,03

8,3

8,05 7,58

7,27

7,68 6,77

7,29

6,98 7,83 7,65

8,06 7,87

8,14 7,49 7,95

7,13 6,88

7,48

7,01

7,93 7,63

7,57

8,3

7,54 7,63

7,54

6,83

7,24 7,42

7,85 8,2

6,43

8,1

7,83

7,41

6,88

7,32

7,15 8,05

7,78

6,95

7,49

8,26 7,68

7,88

8,5

7,63

7,33

7,59

8,61

7,79

7,24

7,81

8,11

8,41

7,97

7,74 6,756,43

8,59

9,09 8,06

7,42

8,04

8,6 7,87

7,59

6,96

9,13

9,16

7,6

7,23

7,89

7,68

7,84

7,12

7,42

9,18

Juillet-Août 2013 I No 1252 I 13


Actualité En bref

laboratoires ❙❙Le 4 juillet, à Lyon, le laboratoire Aguettant, leader français du produit injectable, a posé la première pierre de son nouveau site Gerland 2. ❙❙L’Agence nationale de sécurité du médicament a délivré fin juin le statut d’« établissement pharmaceutique à but non lucratif » au laboratoire Généthon de l’Association française contre les myopathies (AFM)-Téléthon. Le centre de production Généthon Bioprod va ainsi pouvoir se lancer dans le développement de médicaments destinés à traiter les maladies rares. ❙❙GSK (GlaxoSmithKline) pourrait céder au sud-africain Aspen son portefeuille en thrombose et son site de NotreDame-de-Bondeville (SeineMaritime), qui emploie aujourd’hui 700 collaborateurs.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

nominations x Robert Desmoulins, pharmacien biologiste et président de la section G de l’Ordre, remplace Jean-François Gueler à la tête de la Mutuelle d’assurance des pharmaciens (MADP). x L’Association française des diabétiques (AFD) a modifié ses statuts pour devenir la Fédération française des diabétiques. La gouvernance a également changé avec l’élection de Pierre-Albert Lefebvre, précédemment trésorier, au poste de président de la fédération.

x Le médecin généraliste Patrick Bouet a été élu fin juin président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) pour un mandat de six ans. Il succède au Dr Michel Legmann, élu en juin 2007 et qui ne s’est pas représenté. x La Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a reconduit les députés socialistes Gérard Bapt et Christian Paul comme rapporteurs du PLFSS 2014 : le premier sur les recettes et l’équilibre général de ce plan, le second sur l’assurance maladie.

x Daniel Paguessorhaye a été élu le 22 juin dernier président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR). Il en était le vice-président depuis 2005. x Mathieu Levaillant, étudiant en troisième année de médecine à Angers, a été élu président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) le 25 juin dernier. Il prend la suite de Pierre Catoire.

À votre santé ! par Martin Vidberg

On n’est jamais trop prudent ! Le gouvernement vient d’autoriser les essais cliniques de médicaments à base de cannabis. Quelques précautions s’imposeront... si jamais ils arrivent sur le marché.

❙❙Selon L’Usine nouvelle, le groupe Servier s’apprêterait à commercialiser ses médicaments sous la marque Biopharma, du nom de sa filiale spécialisée dans les visites médicales. De quoi faire oublier l’image négative de ce laboratoire empêtré dans l’affaire Médiator. Une information démentie pour l’instant par Servier mais qui laisse peu de place au doute selon des sources syndicales et les visiteurs médicaux du groupe. ❙❙Sanofi a présenté fin juin les premiers résultats de deux études de phase 3 sur U300, déjà présenté comme le successeur de son insuline phare Lantus. Nul doute que le laboratoire anticipe la tombée dans le domaine public de son blockbuster, prévue aux alentours de 2015. ❙❙Selon La République du Centre, le groupe Servier mettrait en place un projet dénommé « Safran », destiné à réorganiser son principal site industriel situé à Gidy, près d’Orléans. ❙❙Pfizer a signé un accord avec la société américaine CytomX, qui développe une nouvelle génération d’anticorps thérapeutiques ciblés. Ces médicaments cytotoxiques innovants ont la capacité d’être actifs spécifiquement dans un micro-environnement tumoral.

14 I No 1252 I Juillet-Août 2013

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Le Kiosque

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les médias parlent de vous, on vous en parle… LE MONDE (5 juin)

LA DÉPÊCHE (19 juin)

Un herboriste condamné

Un pharmacien pilote

Michel Pierre, propriétaire de l’Herboristerie du Palais-Royal, à Paris, a été condamné pour « exercice illégal de la profession de pharmacien ». Il a ainsi écopé de 5 000 euros d'amende avec sursis et de 2 000 euros de dommages-intérêts à verser au Conseil national de l'Ordre des pharmaciens. Son avocat, Me Patrick Beucher, regrette « une législation totalement dépassée qui ne prend pas en compte les besoins de la population­ ». Michel Pierre, exerçant depuis quarante ans, n’a pas souhaité faire appel de cette décision. ❙ LE JOURNAL DU DIMANCHE (23 juin)

Micmac de médocs à Monaco Au vu du contexte économique actuel, toutes les solutions sont bonnes pour acheter moins cher les médicaments. C’est en partant de ce principe que des pharmaciens du Sud-Est font venir depuis plusieurs années des produits venant du Rocher, grâce à une filiale de l’OCP. Pour autant s’agit-il vraiment d’un trafic transfontalier illicite ? Difficile à dire… En effet il existe une véritable « controverse juridique », les législations française et européenne n’étant pas sur la même longueur d’onde à ce sujet. L’Agence nationale de sécurité du médicament ayant saisi le ministère, il va falloir trancher. ❙

Bernard Champanet, président du syndicat des pharmaciens du Tarn, est le héros d’un jour de La Dépêche. En effet, c’est de lui qu’est né un projet de clip sur le thème « Celui qui conduit c’est celui qui ne boit pas ». Tout a commencé le jour où Bernard Champanet a invité la préfète du Tarn à visiter sa grange pour lui montrer sa calèche et lui parler de son idée de tourner un clip avec des jeunes sur le thème de l’alcool au volant en utilisant ce moyen de transport plutôt… décalé. Le résultat ne s’est pas fait attendre : la préfecture a cofinancé le tournage du clip de 25 secondes avec cinq lycéens tarnais à l’écran. Ce clip est projeté avant chaque film dans les salles de cinéma d’Albi et de Castres depuis le 27 juin et ce pour plusieurs semaines. Belle initiative du syndicat des pharmaciens du Tarn.

macie depuis dix-huit mois, un « système de transport solidaire » a vu le jour afin d’assurer le portage des médicaments aux personnes à mobilité réduite, moyennant une petite rétribution. Même si la solution « ne peut être que provisoire » en attendant de retrouver une pharmacie, la vingtaine de membres de l’association s’organisent au quotidien pour assurer au mieux leur mission. ❙

de santé du Centre, autorise de fait le transfert de la pharmacie Gay à Bourges, jusque-là refusé. Si ce déplacement se confirmait, il « marquerait la disparition de la deuxième officine du centre-ville ». ❙ OUEST-FRANCE (28 juin)

Pas d’effervescence pour la vitamine C

Quelque 780 tonnes de médicaments ont été récupérées dans les officines bretonnes en 2012, plaçant ainsi la région Bretagne en cinquième position dans ce domaine. L’incinération de ces « 243 grammes par habitant » de médicaments inutilisés permet d’alimenter pas moins de 300 logements en chaleur et en électricité. Sécurité sanitaire et écologie, un doublé gagnant. ❙

Deux sociétés commercialisant de la vitamine C, Juva Santé et Vitarmonyl, ainsi que la centrale de référencement des hypermarchés Géant ont été relaxées par le tribunal correctionnel de Brest dans une affaire qui les opposait à un pharmacien de Morlaix depuis 2004. L’Ordre national des pharmaciens ayant mis vingt mois à porter plainte après le constat par huissier d’exercice illégal de la pharmacie, « l’ancienneté des faits et la lenteur de la profession à dénoncer une supposée infraction » ont été pointées du doigt par la défense. ❙

OUEST-FRANCE (18 juin)

LE BERRY RÉPUBLICAIN (28 juin)

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE (29 juin)

On s’adapte à La Pouëze

Transfert en vue à Bourges

Grève en expansion

Devant l’adversité, il faut trouver des solutions. La commune ayant perdu sa phar-

Le tribunal administratif d’Orléans, s’opposant à la décision de l’Agence régionale

16 I No 1252 I Juillet-Août 2013

OUEST-FRANCE (25 juin)

Cyclamed recyclé

Débutée le mercredi 26 juin, la grève des gardes dans les pharmacies le weekend, les jours fériés et les nuits

se poursuit en Indre-et-Loire et ce jusqu’à nouvel ordre. La raison ? Montrer son mécontentement face aux négociations avec l’Assurance maladie qui s’enlisent. Néanmoins, comme le souligne le quotidien, « la grève ne gêne pas les clients du fait des réquisitions ordonnées par l’État ». Le mouvement est amené à s’étendre dans les départements du Loiret-Cher et du Cher. ❙ CHARENTE LIBRE (7 juin)

Mobilisée contre son désert médical La titulaire de la pharmacie de la commune charentaise de Roullet-Saint-Estèphe, Élisabeth Allary, ainsi que son équipe officinale ont lancé un appel à la municipalité afin de recruter d’urgence un nouveau médecin généraliste. « Une démarche par rapport au contexte économique mais aussi à la demande des patients », ont-elles expliqué. En effet Bernard Bouchère, le médecin de la commune, cessera ses activités à la fin du mois. Le conseil municipal a bien entendu le message de la pharmacienne et a décidé de se lancer dans la recherche d’un successeur au praticien bientôt retraité. ❙ L’YONNE RÉPUBLICAINE (7 juin)

Lutte sans merci à Saint-Clément Le combat reprend. L’Association de défense des usagers de la pharmacie de Saint-Clément (ADUPSC) va exercer un recours devant le tribunal administratif de Lyon, en réponse à un mémoire déposé par l’Association syndicale des pharmaciens de l’Yonne (Aspy). Cette véritable guerre des clans perdure depuis 2006, date à laquelle l’Aspy a contesté le déména-


QUI

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

par Élise Brunet

stimule vos marges et fidélise vos patients ?

LE MONDE (15 juin)

Deal à la pharmacie du coin « J’aimerais pouvoir aller chercher mon herbe directement en pharmacie. » C’est la conclusion des quelques témoignages de patients consommateurs de cannabis dans un but thérapeutique, publiés dans Le Monde mi-juin. Le quotidien avait sondé ses internautes. Une trentaine d’entre eux, de tous âges et de tous milieux, ont fait part de leur expérience et du pouvoir analgésique puissant, entre autres, apporté par le cannabis. Bien que la seule indication retenue pour l’instant pour le Sativex en France soit la réduction de la spasticité chez les patients atteints de sclérose en plaques, il ressort de cette enquête une réelle demande d’utilisation du cannabis à visée thérapeutique sur le territoire.

gement de l’officine de SaintClément dans la zone commerciale Leclerc. L'ADUPSC, qui compte aujour­ d’hui 372 adhérents, a vu le jour au cœur de ce combat juridique en 2012 pour « maintenir une pharmacie accessible dans la commune ». La cour d'appel de Lyon devra statuer une nouvelle fois, sans doute avant la fin de l’année. Affaire à suivre… ❙ L’ÉQUIPE (21 juin)

Le trafic de Pau Alain Camborde, ancien préparateur physique de la Section paloise de rugby, vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Pau à trois mois de prison avec s u r s i s e t à 2  0 0 0 e u ro s d’amende de dommages-intérêts à verser à l’Ordre national des pharmaciens. En effet, une enquête pour importations et détentions de marchandises prohibées, exercice illégal de la profession de pharmacien et mise en danger de la vie d’autrui avait été ouverte après la découverte à son domicile de comprimés de clenbutérol, un anabolisant. Au final, l’enquête a conclu qu’aucun rugbyman ayant collaboré avec le prépa-

rateur physique n’avait consommé de cette substance dopante. La substitut du procureur de la République a parlé d’« un petit trafic local » et a précisé : « On n’est pas dans un dossier de dopage dans le sport de haut niveau. » Une remarque quelque peu… gonflée. ❙ LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ (10 juin)

Des pharmaciens au lit des patients Michel Siffre, le secrétaire général des pharmaciens de l'Union régionale des professions de santé (URPS) de Provence-AlpesCôte d’Azur, a mis sur pied une initiative dans le but « d’améliorer la prise en charge posthospitalière, en impulsant un parcours coordonné dans le respect du libre choix du patient ». Des pharmaciens de sa région se rendent ainsi directement au chevet des patients hospitalisés et leur remettent une fiche sur laquelle ils peuvent inscrire les coordonnées des professionnels de santé et des divers accompagnants les entourant, dans le but de se positionner comme acteur majeur pour la coordination des soins à leur sortie de l’hôpital. ❙

Cette spécialité est un générique de Viagra 100 mg comprimés pelliculés. Médicament inscrit au répertoire des génériques. Lors de la substitution, consultez la liste des excipients à effet notoire figurant sur l’emballage ainsi que le répertoire des génériques pour prendre connaissance des mises en garde éventuelles y figurant

Existe également : Sildénafil TEVA 25 mg, boites de 4 et 8 comprimés pelliculés, Sildénafil TEVA 50 mg, boites de 4, 8 et 12 comprimés pelliculés et Sildénafil TEVA 100 mg, boites de 4, 8 et 12 comprimés pelliculés. Ces spécialités sont des génériques de Viagra 25 mg comprimés pelliculés, Viagra 50 mg comprimés pelliculés et Viagra 100 mg comprimés pelliculés. Médicaments inscrits au répertoire des génériques. Lors de la substitution, consultez la liste des excipients à effet notoire figurant sur l’emballage ainsi que le répertoire des génériques pour prendre connaissance des mises en garde éventuelles y figurant. Sildénafil Teva 25 mg, comprimés pelliculés / Sildénafil Teva 50 mg comprimés pelliculés / Sildénafil Teva 100 mg comprimés pelliculés - Composition* : Sildénafil Teva 25 mg / 50 mg / 100 mg comprimés pelliculés : Chaque comprimé contient 25 mg / 50 mg / 100 mg de sildénafil (sous forme de citrate). Excipients qsp un comprimé pelliculé - Indications thérapeutiques : Traitement des hommes présentant des troubles de l’érection, ce qui correspond à l’incapacité d’obtenir ou de maintenir une érection du pénis suffisante pour une activité sexuelle satisfaisante. Une stimulation sexuelle est requise pour que Sildénafil Teva soit efficace. - Posologie et mode d’administration* : Voie orale. Adulte: 50 mg à prendre selon les besoins, environ une heure avant toute activité sexuelle. La dose peut être ajustée à 100 mg ou 25 mg. Dose maximale recommandée : 100 mg. Fréquence maximale d’utilisation : une fois par jour. Prise avec de la nourriture : l’action peut être retardée par rapport à une prise à jeun. Personnes âgées : Pas d’ajustement de la dose. Insuffisants rénaux : Insuffisance légère à modérée : voir « Adulte”. Insuffisance sévère : dose de 25 mg pouvant être ajustée à 50 ou 100 mg. Insuffisants hépatiques : Dose de 25 mg pouvant être ajustée à 50 ou 100 mg. Enfants et les adolescents : pas indiqué chez les personnes de moins de 18 ans. Patients prenant d’autres médicaments : A l’exclusion du ritonavir (association déconseillée), dose initiale de 25 mg chez les patients sous inhibiteurs du CYP3A4. Les patients sous alpha-bloquant doivent être stabilisés avant d’initier le sildénafil à la dose de 25 mg. - Contre-indications : Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients. Compte tenu de la connaissance de son mode d’action au niveau de la voie monoxyde d’azote / guanosine monophosphate cyclique (GMPc) (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques), il a été mis en évidence une potentialisation des effets hypotenseurs des dérivés nitrés par le sildénafil ; son administration concomitante avec des donneurs de monoxyde d’azote (comme le nitrite d’amyle) ou avec des dérivés nitrés sous quelque forme que ce soit est donc contre-indiquée. Les médicaments utilisés dans le traitement des troubles de l’érection, y compris le sildénafil, ne doivent pas être utilisés chez les hommes pour qui l’activité sexuelle est déconseillée (par ex. des patients avec des troubles cardiovasculaires sévères comme un angor instable ou une insuffisance cardiaque grave). Sildénafil Teva est contre-indiqué chez les patients ayant une perte de la vision d’un œil due à une neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NOIAN), que cet événement ait été associé ou non à une exposition antérieure à un inhibiteur de la PDE5 (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d’emploi). La tolérance du sildénafil n’a pas été étudiée dans les sousgroupes de patients suivants : insuffisance hépatique sévère, hypotension (pression artérielle < 90/50 mmHg), antécédent récent d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde et en cas de troubles héréditaires dégénératifs connus de la rétine comme la rétinite pigmentaire (une minorité de ces patients présentent des troubles génétiques des phosphodiestérases rétiniennes). Son utilisation chez ces patients est donc contre-indiquée. Mises en garde spéciales et précautions particulières d’emploi* : Pratiquer au préalable un diagnostic du trouble de l’érection par anamnèse et examen clinique. Pratiquer au préalable un examen de la fonction cardiovasculaire du patient. Evaluer au préalable le risque potentiel chez les patients susceptibles de présenter certaines maladies sous-jacentes, d’être affectés par ces effets vasodilatateurs, en particulier lors de l’activité sexuelle. Potentialisation des effets hypotenseurs des dérivés nitrés. Des événements cardiovasculaires graves ont été rapportés lors de l’utilisation de sildénafil. A utiliser avec prudence chez les patients présentant une malformation anatomique du pénis ou chez les patients présentant des pathologies susceptibles de les prédisposer au priapisme. Il n’est pas recommandé d’associer le sildénafil à d’autres traitements des troubles érectiles. Des anomalies visuelles et des cas de neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique ont été rapportés en association avec d’autres inhibiteurs de la PDE5. L’association avec le ritonavir n’est pas conseillée. La prudence est recommandée chez les patients prenant un alpha-bloquant. Le sildénafil ne doit être administré chez les patients présentant des troubles hémorragiques ou un ulcère gastro-duodénal évolutif qu’après une évaluation minutieuse du rapport bénéfice-risque. Sildénafil Teva n’est pas indiqué chez la femme. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions* - Grossesse et allaitement* - Effet sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines* - Effets indésirables* : Effets les plus fréquents : céphalées, rougeurs, dyspepsie, troubles de la vision, congestion nasale et sensations vertigineuses. - Surdosage* - Propriétés pharmacodynamiques* : Médicaments utilisés dans les troubles de l’érection - Code ATC : G04B E03 - Liste I. - Sildénafil Teva 25 mg : 34009 345 947 6 9 : 4 comprimés - 34009 346 948 2 0 : 8 comprimés. - Sildénafil Teva 50 mg : 34009 346 949 9 8 : 4 comprimés - 34009 346 950 7 0 : 8 comprimés - 34009 268 628 9 3 : 12 comprimés. - Sildénafil Teva 100 mg : 34009 346 951 3 1 : 4 comprimés - 34009 346 953 6 0 : 8 comprimés - 34009 268 629 5 4 : 12 comprimés. - Non Remb. Séc. 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Actualité Enjeux

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Il aura fallu douze années et pas mal d’atermoiements pour que les SPFPL voient enfin le jour. Présentées comme la solution au marasme économique, ces nouvelles règles du jeu sont pourtant dénoncées par certains pharmaciens qui n’ont pas hésité à porter l’affaire devant le Conseil d’État. par Anne-Laure Mercier

LEs SPFPL déjà contestées Il était temps. Le décret d’application qui fixe les règles pour les sociétés de participations financières de profession libérale (SPFPL) de pharmaciens d’officine a paru au Journal officiel du 6 juin dernier, soit… douze ans après la promulgation de la loi, dite Murcef, qui les a créées ! Il était même plus que temps :

chronologie ❙ 1990 : La loi du 31 décembre crée les SEL. Le capital est ouvert aux pharmaciens investisseurs mais de façon minoritaire. ❙ 2001 : La loi dite Murcef crée les SPFPL et permet aux investisseurs d’être majoritaires en capital dans une SEL en ajoutant l’article 5-1 à la loi de 1990. ❙ 2005 : La loi dite Dutreil II impose aux associés exploitants de détenir au minimum 5 % du capital des SEL. ❙ 2011 : La loi du 28 mars rend possible la présence d’investisseurs pharmaciens au capital d’une SPFPL dès lors que les exploitants en conservent directement ou indirectement la majorité du capital. ❙ 2012 : La mise en œuvre des SPFPL est rendue possible même sans décret. ❙ 2013 : Après les géomètres-experts et les vétérinaires, les pharmaciens d’officine décrochent leur décret d’application.

18 I No 1252 I Juillet-Août 2013

après une reprise du marché en 2011, selon le dernier bilan annuel de l’organisme de financement Interfimo, publié au mois de mars, le nombre de transactions a chuté en 2012, perdant d’emblée 12 %. Les prix de cession poursuivent eux aussi leur baisse, s’établissant l’an dernier à 84 % du chiffre d’affaires HT (soit 81 % du CA TTC). Pendant ce temps, la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens enregistrait 1 426 départs en retraite, « un nouveau record historique » d’après Interfimo qui ajoute qu’en dix ans les titulaires âgés de 56 à 65 ans ont presque doublé. Et le développement exponentiel de l’exercice en société d’exercice libéral (SEL) ces dernières années ne suffit plus à endiguer un marché morose et motiver des banques attentistes : « S’il est vrai que l’exercice de l’activité officinale par le biais d’une structure assujettie à l’impôt sur les sociétés présente bien des attraits […], force est toutefois de constater qu’à l’heure de la revente de leur outil de travail, nombre de pharmaciens découvrent le revers de la médaille », expliquait déjà en 2010 Me Thomas Crochet, avocat au barreau de Toulouse, sur son blog. Selon ses termes, les SPFPL étaient donc devenues « incon­tournables ». Selon ceux d’Interfimo, la création de cet outil était « urgente et indispensable pour assurer la fluidité des transmissions entre professionnels libéraux dès lors qu’ils se seront massivement organisés en SEL ». Car ce nouvel instrument offre deux avantages

principaux : outre fluidifier la transmission des SEL, il favoriserait l’accession au titulariat des jeunes comme des adjoints, « en réduisant le coût global d’acquisition de l’outil de travail » de ces derniers, précise Me Crochet. « Paravent patrimonial » Sans rentrer dans les détails complexes des possibilités juridiques et fiscales offertes par les SPFPL (voir graphiques ci-contre), l’expert-comptable et commissaire aux comptes Olivier Delétoille, cocréateur du cabinet Adequa, expliquait lors du salon Pharmagora 2013, en avril dernier, qu’en premier lieu elles « devraient permettre de faciliter le regroupement des officines et de restructurer le réseau », seul moyen selon lui aujourd’hui d’obtenir des gains de rentabilité. Ensuite, les SPFPL « protègent l’entrepreunariat. Une holding est une société qui détient des participations dans une autre société et dont la vocation première est de s’interposer entre la personne physique et l’endettement. Jouant comme un paravent patrimonial, elle protège les biens de la personne physique. On passe ainsi d’un marché de fonds de pharmacies à un marché de sociétés qui accueillent des fonds d’officines. Et les banques devront s’adapter. » Enfin, Olivier Delétoille souligne que les SPFPL offrent une « fiscalité avantageuse », celle du régime mère-fille, « c’est-à-dire que les dividendes versés par la “SEL fille” et consacrés à rembourser l’emprunt de la “SPFPL mère” ne seront quasiment pas imposables, détaille Luc Fialletout, directeur général adjoint d’Interfimo. Contrairement aux dividendes perçus directement par les personnes physiques qui supportent intégralement les prélèvements sociaux et fiscaux. Mieux encore, lorsque toutes les parts d’une SEL seront cédées en bloc à un ou


Enjeux Actualité

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Exemples d’utilisation des SPFPL La SPFPL : outil d’acquisition remboursements

Banque

SPFPL 90 %

50 %

A

50 %

SEL

5 %

B

5 %

A et B achètent un cabinet, une pharmacie ou un laboratoire exploité sous couvert d’une SEL. Plutôt que d’acquérir directement leurs parts, ils constituent entre eux une SPFPL qui portera 90 % de leurs parts et qui contractera le crédit nécessaire à leur place.

La SPFPL : outil d’intégration

n tio s éra de un den rémdivi +

33 %

B 33 %

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A

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33 %

100 %

SPFPL

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SEL

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Banque

C doit intégrer une SEL dans laquelle sont déjà associés A et B. Il constitue une SPFPL dans laquelle il sera le seul associé pour porter sa participation et emprunter à sa place.

La SPFPL : outil d’organisation SPFPL

– contrôle de gestion – RH, SI, achats...

SEL

A

ns tio es ta end s e pr ivid d +

b

49 % ns s tio de ta en es id pr div +

49 %

SEL

d

e

Une SPFPL prend des participations dans plusieurs SEL, tant à titre capitalistique que pour exercer au profit de ses filiales SEL des fonctions supports (gestion, organisation, etc.). Peuvent figurer au capital de la SPFPL soit les personnes physiques qui exercent dans les SEL, soit des tiers.

Étude Interfimo « Indications et précautions d’emploi des SEL et SPFPL » (juillet 2013), téléchargeable gratuitement en ligne sur www.interfimo.fr

plusieurs repreneurs, leur SPFPL sera en position d’acquérir 95 % du capital et des droits de vote […] ; alors, non seulement les dividendes seront exonérés mais de plus les intérêts d’emprunt seront déductibles […] des bénéfices réalisés par la “SEL fille”. » Avec une réduction de la durée de l’emprunt ou une augmentation de son montant à la clé et une transmission familiale facilitée, les SPFPL sont-elles donc la panacée ? Pas pour tout le monde, semble-t-il. Dommage collatéral Si le décret fait en sorte que les SPFPL restent entre les mains d’officinaux, titulaires ou adjoints, il réserve aussi la majorité du capital aux pharmaciens exerçants en supprimant le fameux article 5-1 de la loi de 1990 qui a créé les SEL, article qui ouvrait la possibilité pour un pharmacien investisseur d’être majoritaire au capital d’une SEL sans y exercer. Une bonne nouvelle pour l’indépendance des associés exerçants, une revendication historique de la FSPF, mais une mauvaise nouvelle pour certaines des Selas qui se sont constituées entre-temps. Dans ces sociétés d’exercice libéral par actions simplifiées, l’exploitant peut être associé minoritaire en capital. Alain Delgutte, président de la section A (titulaires) de l’Ordre des pharmaciens, indique que sur les 457 Selas enregistrées « seules la moitié sont concernées » par cette distorsion entre capital et droits de vote. Elles ont deux ans pour se mettre en conformité avec les règles édictées dans le décret. Insuffisant, juge le Collectif des Selas qui s’est créé pour défendre ces dernières : « Pour se mettre en conformité, il faudra que les pharmaciens exploitants deviennent majoritaires en capital, ce qu’ils ne pourront pas faire dans de très nombreux cas. Deux ans pour acheter 46 %, c’est beaucoup trop court !, déplore Stéphane Lang, le fondateur du collectif. Et cela pourra avoir des conséquences catastrophiques », à savoir une vente des participations généralement prises à l’échelon local et alors que le marché est en pleine crise ou une réinstallation comme adjoint signifiant une diminution des revenus. « Nous nous permettons de rappeler que les Selas sont créées en toute légalité depuis huit ans, avec l’aval du législateur. » Philippe Liebermann, vice-président honoraire de la FSPF et spécialiste du dossier des SPFPL, raconte avoir « demandé à différer les mesures pour les Selas mais le ministère a refusé. Il faut voir le positif : le décret pose un problème à un nombre d’officines excessivement minoritaires. » Pour autant, la FSPF prépare avec Interfimo et Fidal, un cabinet d’avocats, la mise en place d’une cellule III Juillet-Août 2013 I No 1252 I 19


Actualité Enjeux

dr

[Les SPFPL déjà contestées]

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

qui permettra d’étudier les situations au cas par cas, avec l’aide de l’expert-comptable de l’officine concernée, et de trouver la solution la plus adéquate. Sauf que le Collectif des Selas n’a pas attendu pour déposer un recours devant le Conseil d’État, assorti d’une requête en suspension dont la réponse devrait être connue d’ici un à deux mois.

ter atteinte à la liberté d’établissement. « Il s’agit là d’un argument majeur », considère Me Crochet. S’il l’emporte, le nombre de participations redeviendrait potentiellement illimité, permettant à nouveau les « cascades » d’officines. Un boulevard pour les grosses pharmacies qui pourraient sans aucune réserve acheter les petits fonds alentours, des proies faciles pour les investisseurs. En l’état, l’outil SPFPL ne bouscule en rien Les restrictions dans le viseur le maillage officinal mais, si le nombre de partiMe Crochet, également avocat du Collectif des cipations possibles se rouvrait, les conséquences Selas, déclare que le recours porte principalement pourraient se faire sentir à très long terme. Phisur l’article 5-1 mais aussi sur la limitation du lippe Liebermann ne s’en inquiète pas : « On nombre de participations dans les SEL et SPFPL verra. Nous sommes dans un pays de droit. » Il imposée par le décret. Pour rappel, le nombre rappelle que « toute la profession s’est félicitée de de SEL dans lesquelles un même pharmacien la sortie du décret, qui ouvre une nouvelle ère de peut prendre des participations est limité à quatre la gouvernance des pharmacies ». À titre indicaen plus de celle dans laquelle il tif, remarque Luc Fialletout, exerce, une SEL ne peut détenir « Nous avons « plus de 80 % des pharmade participations directes ou de fortes chances ciens achètent aujourd’hui indirectes que dans quatre SEL leurs fonds d’officine sous couet le nombre de SEL dans les- d’obtenir gain vert de SEL. Nul doute que les quelles une même SPFPL peut de cause. » SPFPL vont accélérer cette prendre des participations est tendance. » Selon Me Crochet Me Thomas Crochet, de trois au maximum. « Nous aussi : « Leur succès sera avocat du Collectif des Selas avons de fortes chances d’obtenir important dans le milieu de la pharmacie. Ce décret est claigain de cause car il y a de très sérieux arguments », avance-t-il. Thomas Crochet rement intéressant pour les jeunes et les moins entend s’appuyer sur deux arrêts de la Cour de jeunes, pour tous ceux qui veulent acheter des justice européenne dont « les conclusions se parts – et ils sont de plus en plus nombreux car il fondent sur une série d’arguments allant dans y a de moins en moins de fonds à vendre. J’ai notre sens ». L’un d’entre eux, rendu en 2010, d’ailleurs un certain nombre de SPFPL dans les portait sur l’interdiction de participer au capital cartons. » Alain Delgutte dit « à ce jour en avoir de plus de deux sociétés exploitant en commun enregistré une quarantaine ». Au risque de voir un ou plusieurs laboratoires d’analyses de bio- des polémiques que l’on croyait éteintes remonlogie médicale et reprochait à la France de por- ter à la surface. x III

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Les dossiers de la Fédé

La Savoie rejoint la FSPF ADHÉSION. La FSPF compte

un nouveau département affilié depuis l’assemblée générale extraordinaire qui a eu lieu début juillet à la Maison des pharmaciens : le syndicat de la Savoie. Guy Poletti, titulaire d’une officine à Albertville, en est le président. Après la Drôme en mars dernier, c’est le deuxième département de la région Rhône-Alpes à rallier la FSPF cette année. ❙

Un fonds contre les inondations INDEMNISATION. La FSPF

annonce avoir ouvert le fond spécial de dédommagement pour les pharmaciens sinistrés lors des inondations qui ont touché le sud-ouest de la France à la mi-juin, en particulier les départements des Pyrénées-Atlantiques ou des Landes. À la clé : 1 500 euros environ pour les pharmaciens syndiqués qui adresseront les justificatifs de leur sinistre (description, photographies) par l’intermédiaire de leur syndicat départemental. ❙

Bienvenue à Mayotte DOM. Le syndicat des phar-

maciens de la Réunion modifie son nom et devient le « syndicat des pharmaciens de la Réunion et de Mayotte » pour accueillir les pharmaciens de l’île qui est devenue le 101e département français depuis le 31 mars dernier. ❙ 22 I No 1252 I Juillet-Août 2013

DEFRANCE

Toujours le statu quo sur les honoraires Négociations. La rencontre de la dernière chance à l’Assurance maladie­le 9 juillet dernier n’a pas permis d’avancer d’un iota.

E

ncore un rendez-vous manqué entre les pharmaciens et l’Assurance maladie, le cinquième depuis le début des négociations sur les honoraires pharmaceutiques. Le 9 juillet dernier, les partenaires conventionnels se sont quittés sans avoir pu discuter de propositions nouvelles. Au grand dam de Philippe Gaertner, président de la FSPF, qui déplore : « Comment voulez-vous qu’une décision soit prise alors que tous les acteurs ne sont pas autour de la table ? », pointant ainsi encore une fois l’absence de l’État et de ses représentants aux discussions. Rétorsion Éternel problème depuis le début des négociations : malgré des assurances de la part du cabinet de la ministre de la Santé, la situation n’a pas évolué. L’Assurance maladie s’est contentée de réitérer une énième fois sa proposition de transformer le forfait de 0,53 euro en honoraires de dispensation, une solution qui ne satisfait pas les syndicats, bien qu’elle ait proposé de convertir l’équivalent de 0,60 euro en honoraires. « Ces propositions sont loin du compte, commente Philippe Gaertner, même si l’Assurance maladie a affiné les calculs d’impact de ses propositions sur les officines individuelles dans un effort de microéconomie, ce qui est appréciable. »

© Miguel Medina

etaussi

Le PHaRMaCIeN

Réunie en assemblée générale quelques jours avant cette impasse, la FSPF se prépare au bras de fer dans les mois à venir mais il faudra pour cela choisir d’entrer en conflit avec le ministère et l’Assurance maladie pour obtenir gain de cause. Une solution pas évidente à mettre en place au moment où les pharmaciens ont justement besoin d’eux pour avancer. Certains syndicats affiliés à la FSPF, notamment en région Centre, ont tout de même lancé une grève illi-

mitée des gardes, qui pourrait faire tache d’huile rapidement. En attendant, les partenaires conventionnels ont convenu de se revoir le 17 septembre pour une réunion de négociations. La der des der des der ? ❙

notabene Le 10 juillet dernier, Philippe Gaertner, président de la FSPF, a été reçu par le conseiller social du président de la République, Michel Yahiel, pour évoquer le blocage des négociations sur les honoraires avec l’Assurance maladie.


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Le médicament vétérinaire mobilise ANTIBIOTIQUES. Suite aux perquisitions et mises en garde à vue de pharmaciens pratiquant la délivrance­de médicaments vétérinaires, la profession tente la négociation.

L

vrant des médicaments vétérinaires, le contrôle de la prescription-délivrance des antibiotiques et la mesure no 34 du plan contre l’antibiorésistance. « Nous avons réitéré nos mots d’ordre, notamment l’abandon des marges arrière versées aux vétérinaires par les laboratoires pour tenter de réguler la consommation d’antibiotiques », commente Fabrice Camaïoni, en charge du dossier vétérinaire à la FSPF. Si d’autres réunions sont prévues à la rentrée, il semblerait que l’Inspection générale des affaires sociales ne soit pas du même avis (voir « Actualité en bref » p.10). ❙ DR

a lettre de la FSPF aux ministères de la Santé et de l’Agriculture fin mai dernier aura au moins permis d’ouvrir rapidement les discussions avec les instances concernées pour « une séparation entre la prescription et la délivrance des antibiotiques à usage vétérinaire ». Deux réunions ont eu lieu début juillet, rassemblant les représentants de la profession (FSPF et Union nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine) au cabinet de la ministre de la Santé et à la Direction générale de l’alimentation afin d’évoquer les inspections à répétition qui touchent les pharmaciens déli-

La mission Verger dessine l’Ehpad de demain dépendance. Les discussions sur le médi-

L

es quatre groupes de travail de la mission Verger sur le circuit du médicament et sa valorisation pour « améliorer la prise en charge médicamenteuse des personnes âgées », comme le précise la lettre de mission remise à Philippe Verger en novembre 2012, ont fini leurs travaux et rendront leurs conclusions en septembre sous forme d’un rapport. « Je pense que les recommandations s’axeront fortement autour de la reconnaissance du rôle du pharmacien référent », espère

24 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Claude Baroukh, secrétaire général de la FSPF. Il retient également une volonté de qualifier le circuit du médicament au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) : « Le "h" de Ehpad est en train de devenir la première lettre du mot hospitalisation. Dans les groupes de travail, on pouvait trouver beaucoup de pharmaciens hospitaliers et de pharmaciens Omedit [Observatoire des médicaments, des dispositifs médicaux et des innovations

© Miguel Medina

cament en Ehpad touchent à leur fin. Avec les PDA en toile de fond.

thérapeutiques, NDLR] », notet-il. Sur deux autres points, la négociation sera cruciale : la valorisation de la mission de pharmacien référent n’a pour l’instant pas été prévue dans les discussions internes aux groupes de travail et le dossier de la préparation des doses à administrer est toujours en attente, comme l’arrêté de bonnes pratiques dont il dépend, lui aussi toujours en gestation. « Nous devons obtenir une rémunération de cet acte pour la profession avant de laisser sortir les textes », assène Claude Baroukh. « Dans cette grisaille, il y a une lueur d’espoir, continue-t-il. En Basse-Normandie, l’Agence régionale de santé a accepté de rémunérer les pharmaciens participant à une expérimentation à hauteur de 1 euro par jour et par patient. » Des solutions sont donc possibles. ❙


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Actualité Analyse

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Transparence à la carte Le « Sunshine Act à la française » est enfin né. S’il voit large en étendant les obligations de transparence à tous les acteurs du monde de la santé, il multiplie aussi les exceptions, à commencer par les officinaux.

C

hose promise, chose d u e . L’ a n c i e n ministre de la Santé, Xavier Bertrand, l’avait inscrit dans la loi qui porte désormais son nom, celle du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire, qui fit suite au scandale du Mediator. Son successeur, Marisol Touraine, en a signé le décret d’application. Le « Sunshine Act à la française », ce dispositif né en 2010 aux États-Unis et censé faire toute la transparence sur les liens d’intérêts entre industrie pharmaceutique et professionnels de santé, a ainsi vu le jour le 22 mai. Décevant pour les uns, illisible pour les autres, il n’en est pas moins désormais applicable à tous : aux officinaux, aux étudiants, aux associations d’étudiants et de professionnels hors sociétés savantes (donc aux groupements entre

autres), aux établissements de santé, aux sociétés de conseil, aux éditeurs de presse et aux éditeurs de logiciels d’aide à la prescription et à la délivrance... Les professionnels de santé n’ont rien à faire : ce sont les laboratoires, qu’ils produisent ou commercialisent des produits à finalité sanitaire ou cosmétique et que ces produits soient remboursés ou non, qui doivent déclarer, sur Internet, tout avantage consenti d’un montant égal ou supérieur à 10 euros TTC. Secret des affaires C’est là que le bât commence à blesser : la notion d’avantage regroupe ici les avantages en nature – cadeaux, dons de matériels, frais de restauration et prise en charge de voyages d’agrément – ou en espèces – commissions, remises, ristournes, remboursements de frais… Ils doivent donc

Quid des labos étrangers ?

Les groupes internationaux sont légion dans l’industrie pharmaceutique. La question se pose donc de l’application de cette nouvelle règle entre un professionnel de santé français et un laboratoire basé à l’étranger. Sauf que, relève le cabinet d’avocats Simmons & Simmons, la loi, le décret et la première circulaire de l’administration observent un silence complet sur la notion de territorialité. Leur interprétation – « prudente » – : il ne devrait pas être nécessaire de publier une convention entre un laboratoire étranger et un professionnel de santé français si la filiale française n’est pas impliquée. « Mais si la filiale française est à l’origine du projet ou a été consultée », on peut considérer que l’avantage a été consenti au moins indirectement et qu’il doit donc en conséquence être publié. La nouvelle circulaire devrait préciser ce type de situation.

26 I No 1252 I Juillet-Août 2013

être publiés, qu’ils soient consentis de façon directe ou indirecte, c’est-à-dire qu’ils soient accordés au bénéficiaire lui-même ou à un groupement dont il serait membre. Mais les rémunérations, salaires et honoraires versés en contrepartie d’une prestation ou même les contrats commerciaux en sont exempts. Une bonne nouvelle pour le secret des affaires : les titulaires d’officine, également entrepreneurs, peuvent continuer à négocier le prix d’achat de produits et prestations de service sans que le laboratoire soit obligé de le publier, puisque ces biens font l’objet d’une facturation. Idem pour les remises, qui figurent déjà dans la comptabilité de l’entreprise. Une moins bonne nouvelle du point de vue de la transparence : la rémunération d’un pharmacien appelé à animer une formation pour le compte d’un laboratoire restera privée. Cela dit, les frais de bouche d’une équipe officinale invitée par l’industrie à


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« Le site Internet unique verra vraisemblablement le jour en 2014. »

un nouveau souffle ?

une soirée dans un hôtel quatre étoiles à l’occasion de la présentation d’une nouvelle gamme sont désormais publics. Le Conseil national de l’ordre des médecins lui-même remarquait qu’« on pourra ainsi connaître le prix d’un billet d’avion offert à un praticien pour se rendre à un congrès mais pas les sommes qui lui sont versées en contrepartie de la présentation qu’il y fera ! C’est bien le contraire de la transparence attendue. » Quoi qu’il en soit, tout avantage octroyé depuis le 1 er janvier 2012 est concerné. Usine à gaz Une rétroactivité qui donne quelques sueurs aux laboratoires et aux Ordres, en charge de la publication de ces informations en attendant la mise en œuvre d’un site Internet unique.L’industrie a en effet jusqu’au 1er août pour transmettre aux Ordres toutes les informations relatives aux conven-

tions et avantages consentis au cours de l’année 2012 et du premier trimestre 2013, lesquelles feront l’objet d’une double publication à la date du 1er octobre prochain : sur le site des Ordres et sur celui de l’entreprise pharmaceutique, en français et dans une rubrique ad hoc clairement identifiable et accessible librement et gratuitement au grand public. Imaginez les tonnes de papier, CD-Rom ou clés USB et les moyens humains et techniques à mobiliser. Imaginez aussi le peu de chances qu’aura un patient éventuellement désireux de s’informer de s’y retrouver parmi pléthore de noms, de dates et de montants, aucun moteur de recherche n’étant par exemple imposé. Quoi qu’il en soit, c’est à terme sur un site Internet public unique que votre nom pourra circuler. Selon Sébastien Pradeau, avocat spécialiste du droit de la santé et membre du think tank Loi Bertrand, ce site « verra vraisemblablement le jour en 2014 et pourrait bénéficier d’un nom de domaine se terminant par “sante.gouv”. Dès sa mise en ligne, il prendrait le relais des informations que les industriels auront publiées sur leurs propres sites Internet ». D’ici là, reste à trancher la question notamment du financement de ce site géant, entre autres questions pratiques encore en suspens. Toujours selon Sébastien Pradeau, l’administration envisage de publier une nouvelle circulaire dans les prochains mois. On a dit transparence, pas clarté. ❙ Anne-Laure Mercier

16 spécialités dédiées aux syndromes obstructifs des voies aériennes* ENVI-2013-05-189

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Sébastien Pradeau, avocat

Teva Laboratoires - 110 esplanade du Général de Gaulle 92 931 La Défense Cedex - RCS Nanterre 440 313 104 Juillet-Août 2013 I No 1252 I 27

*Nombre de spécialités dans la classe ATC R03 “médicaments pour les syndromes obstructifs des voies aériennes” – GERS 03/2013


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Les plus de 60 ans seront 20 millions en 2030. Avec le lancement de la filière Silver économie en grande pompe par le gouvernement, la pharmacie saura-t-elle profiter de ce gisement de croissance tant annoncé ? par Laurent Simon

DR

La console Wii de Nintendo est largement utilisée en maison de retraite.

Du neuf avec des vieux

S 36 %

des seniors citent la proximité comme premier critère de choix d’un magasin.

erez-vous un « SeTra », un « SeFra » ou un « BooBos » ? Autrement dit un « senior traditionnel » – conservatisme, sens du devoir et de la famille… –, un « senior fragile » – en perte d’autonomie – ou un « boomer bohème », attaché « à l’image et au signifiant du produit autant qu’à ses caractéristiques » ? Cette classification marketing un peu artificielle, imaginée en 2002 pour tenter de segmenter un marché des seniors encore vierge, témoigne bien d’une chose : l’argent des plus de 50 ans constituera le cœur de la croissance des dix prochaines années. Même les icônes de la jeunesse passée grisonnent : Mai-68, c’était il y a plus de quarante ans ! « Daniel Cohn-Bendit est le plus âgé des baby-boomers et il aura 77 ans dans dix ans », assène pour preuve Frédéric Serrière, expert de l’économie des seniors. Pour beaucoup d’opérateurs, en particulier la grande distribution, il s’agit de s’adapter vite ou de périr à coup sûr. Les chiffres font perdre la tête : 92 milliards

« Le matériel médicalisé est considéré comme un facteur de ghettoïsation. » Camal Gallouj, spécialiste de la grande distribution

28 I No 1252 I Juillet-Août 2013

d’euros de chiffre d’affaires tous marchés confondus (santé, finance, éducation, bien-être) pour 20 millions de personnes qui auront plus de 60 ans en 2030. Astronomique. Problème : le secteur n’est absolument pas mûr ni structuré, tant en termes d’offre que de canaux de distribution. Les autorités sont bien conscientes qu’il s’agit du verrou à faire sauter afin de créer des emplois dans le secteur de la Silver économie, une filière « inventée » il y a peu par le gouvernement : « Cette économie manque cruellement de distributeurs, peut-on lire dans le rapport rendu à Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie (voir Trois questions à…), et à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, fin avril dernier. Dans l’intervalle, les répartiteurs en pharmacie, la vente par correspondance et par Internet sont à privilégier. » De fait, les boutiques destinées aux seniors sont extrêmement rares, à l’exception des échoppes de matériel médical, comme Bastide qui possède une centaine de franchisés dans l’Hexagone, ou Hojo, implanté dans le VIe arrondissement de Lyon. Encore une fois, la France a du retard : le concept d’Hojo est directement inspiré de la chaîne espagnole La Tienda del Abuelo (en français, « Le magasin des grands-parents »). « Créée en 1993, [elle] a été précurseur en matière de magasins


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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Du neuf avec des vieux

Le robot NAO, développé par Aldebaran Robotics, accompagnera peut-être nos aînés dans les années à venir .

spécialisés seniors. Elle propose des produits d’équipement de la personne âgée qui souhaite rester chez elle. Elle cible les grands seniors, son concept alliant produits techniques et ergonomiques (ustensiles de cuisine, sanitaires…), à l’exception du matériel médicalisé, considéré comme facteur de ghettoïsation », analyse Camal Gallouj dans son étude Seniors, commerce et distribution. Nos aînés sont en effet tenus à l’écart du marketing de masse par le côté stigmatisant des produits pour la surface de vente. Imaginez un déambulateur à côté des écrans plats dans une grande ou moyenne surface (GMS)… C’est en partie ce qui explique que cette dernière se soit pour l’instant tenue à l’écart de ce marché pourtant très juteux. L’expérimentation menée par un franchisé Leclerc dans son hyper de Pont-L’abbé (voir Le Pharmacien de France, no 1196) reste à ce jour un one-shot. Autrement dit, un rayon maintien à domicile chez Auchan ou Carrefour, ce n’est pas pour demain. Champ libre pour l’officine… Les appels du pied lancés dans le rapport sur la Silver économie remis à Michèle Delaunay et Arnaud Montebourg n’y ont pour l’instant rien changé, que ce soit du côté de la GMS ou des grandes surfaces spécialisées (GSS), tels Darty, Boulanger, etc., malgré quelques frémissements :

« Vendre des produits à connotation trop anxiogène peut ternir leur image. Autre difficulté, les vendeurs ne sont pas, dans leur grande majorité, formés à la vente aux seniors. La diffusion via les pharmacies semble intéressante pour commercialiser des solutions “standardisées” sans trop d’assistance à la vente. En France, les pharmaciens se montrent relativement ouverts et certains diffusent déjà des solutions comme des téléphones Doro ou « Les industriels ont encore le Miniphone de la socié- du mal à passer la porte té lyonnaise Astélia », peut-on lire dans la newsletter spéciali- de l’officine […] alors sée Senior Strategy. Pas plus que la profession a une formé à la vente à la personne vraie légitimité. » âgée que les commerciaux de GMS ou de GSS, le pharmacien Jérôme Pigniez, délégué général de l’Asipag a néanmoins pour lui quelques atouts, le premier d’entre eux étant évidemment la proximité. Avec 22 706 points de vente en France en 2012, les officines sont partout. Justement, quand on interroge les seniors sur les critères de choix d’un magasin, le premier – et de loin – est la proximité, citée dans 36 % des cas, loin devant le choix ou la variété des produits qui y sont distribués (18 %), peut-on lire dans une étude menée en 2009. C’est même paradoxalement la profusion qui peut rebuter cette clientèle : « Les principaux reproches faits III Juillet-Août 2013 I No 1252 I 29


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aux hypermarchés par les plus de 60 ans sont la trop grande variété de produits, des espaces trop vastes, sans possibilité de se reposer, des rayons pas toujours adaptés, etc. », remarque Camal Gallouj. Pour autant, l’officine ne pourra pas écouler tous les produits de la trop vaste Silver économie : « Ceux qui marchent ou marIII

Cherche déambulateur high-tech Produit emblématique du secteur, le déambulateur à l’ancienne a la vie dure. Malgré l’appel lancé à la star des designers Philippe Starck par M i c h è l e D e l a u n a y, ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie, en novembre dernier, toujours aucune nouvelle du côté de l’aide à la marche version xxie siècle. Le designer s’était engagé à traiter le sujet gratuitement et pourrait faire de cette orthèse vieille comme le

30 I No 1252 I Juillet-Août 2013

monde le symbole du rajeunissement de l’offre silver. « Culturellement, nous dépendons de la pharmacie, pointe Vincent Herdegen, qui dirige la société Herdegen France, fabricant d’aides à la mobilité (cannes, fauteuil…) depuis 1860. Les déambulateurs sont des dispositifs médicaux pris en charge par la Sécurité sociale et des produits de faible rotation. » La grande distribution ne s’est ainsi jamais intéressée à ce produit cantonné au

monde médical. Pas assez vendeur, trop stigmatisant. La distribution se fait donc quasi exclusivement par des magasins de matériel médical ou les officines. Une situation partagée par de nombreuses orthèses de la personne âgée (cannes, fauteuils relevants…). Et, à moins d’un grand coup de balai en termes de design et de fonctionnalité, on les voit mal sortir du ghetto « vieux » avant de nombreuses années. Starck, es-tu là ?

cheront en pharmacie doivent réunir deux qualités : avoir un service après-vente (SAV) local et être “autovendables” sans trop d’explications. Sinon le pharmacien devra assurer lui-même le SAV et passer un temps considérable à vendre le produit, alors qu’il a beaucoup d’autres choses à faire dans son officine », analyse Frédéric Serrière. Pourtant le comptoir fait rêver les fabricants de la Silver économie : « Cela fait quinze ans que j’entends dire que les fabricants n’arrivent pas à toucher le pharmacien, alors qu’il est le bon prescripteur de ce genre de produits. Les industriels ont du mal à passer la porte de l’officine. La profession a une vraie légitimité mais il y a encore une incompréhension », estime Jérôme Pigniez, fondateur du site Gerontechnologie.net et délégué général de l’Asipag, syndicat qui fédère depuis quelques mois les fabricants du secteur. … mais pas tout de suite Les produits estampillés « silver » sont généralement fabriqués par de toutes petites entreprises, qui n’ont pas les moyens de faire de larges campagnes de communication. « Or les responsables des achats dans la GMS veulent être assurés d’avoir de la publicité à la télé. C’est pour cette raison qu’il y a une place pour les pharmaciens », confirme Jérôme Pigniez. L’incompréhension commerciale entre officine et Silver éco tient au caractère « borderline » de nombre de produits, pas tout


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3questionsÀ…

Michèle Delaunay

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La géolocalisation des patients se développe en même temps que la maladie d’Alzheimer.

à fait de la grande consommation mais pas non plus des produits de santé. Le problème de leur merchandising dans l’espace de vente se pose donc. « On ne peut pas rajouter des produits sans cesse dans l’officine, au risque de la dénaturer », prévient Jérôme Pigniez. Il est donc loin le jour où l’on verra apparaître dans vos rayons des robots de compagnie, comme NAO (voir photo p. 29) ou Roméo, deux modèles humanoïdes développés par la société française Aldebaran Robotics, voire carrément des exosquelettes, comme HAL (Hybrid Assistive Limb, « membre d’assistance hybride » en VF). Ce produit, développé par la société Cyberdyne – évidemment japonaise –, permettra la mobilité des personnes âgées même handicapées… une fois qu’il sera au point. Effrayant ? Oui, un peu. Cette économie engendre pas mal de fantasmes, voire de peurs : « À force de chercher le produit parfait, on entretient un cercle vicieux. Souvent, le mot expérimentation est utilisé de manière outrancière : dès qu’on crée un produit pour les seniors, on se sent obligé de les considérer comme des gens fragiles. De très nombreux opérateurs [conseils généraux, assureurs santé…, NDLR] ont expérimenté la géolocalisation ou les tablettes tactiles mais les cohortes sont très faibles. Il n’y a donc pas de résultats à en tirer et le schmilblick n’avance pas. Cela nourrit les sociétés de conseil, fait marcher la photocopieuse… mais les distributeurs qui y auraient un

Quels sont les produits de la Silver économie ? Quel serait l’apport des pharmaciens ? Le champ est extrêmement large : cela va de petits dispositifs qui coûtent peu jusqu’à des exosquelettes en passant par de la téléassistance ou des chemins lumineux pour guider les personnes âgées dans leur appartement. J’attends des professionnels qu’ils aient un discours positif vis-à-vis de ces technologies, qu’ils fassent de la pédagogie, mettent en confiance les seniors. Je ne demande pas que les pharmaciens donnent le mode d’emploi de ces objets mais qu’ils sachent convaincre leurs patients que ces technologies servent à quelque chose. Leur crédibilité de professionnels de santé les y aidera. Le rôle des pharmaciens doit-il se résumer à un rôle de pédagogie ? Je suis cancérologue dans le civil et, à ce titre, je prescrivais des médicaments aux effets secondaires

lourds. J’ai donc toujours travaillé en partenariat avec les pharmaciens. Les officinaux louent ou vendent déjà beaucoup de dispositifs pour la détersion des escarres ou les ulcères de jambes et pourraient devenir dépositaires voire vendeurs de certains produits de la Silver économie. Ils vendent déjà des cannes, or de nombreux modèles de cannes modernes ne trouvent pas de distributeurs. Il ne s’agit pas pour le pharmacien de savoir installer une douche à l’italienne ni de faire de l’ingénierie lourde mais, pour toute une partie de cette économie, les officines qui en font le choix pourraient devenir des distributeurs, des accompagnateurs, sans tomber dans le syndrome « showroom ». L a Silver économie manque globalement de distributeurs, selon le rapport qui vous a été rendu en avril dernier. La GMS ne va-t-elle pas capter le marché ? Les technologies sont là,

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ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie

le marché est là, il est en croissance exponentielle avec près de 15 % par an, et les patients ont besoin q u ’o n le le u r fas se connaître. Le prix de ces technologies est encore élevé mais, plus les ventes augmenteront, plus les prix baisseront. Je pense aussi à moi : j’ai 66 ans et, dès 70 ans, j’envisage d’aménager mon propre intérieur de cette manière pour en limiter les risques. L’adaptation de l’habitat et de l’environnement du patient doit être pensée très tôt. Cela peut commencer par des choses simples. Prenez les tablettes communicantes. Les possibilités de ces objets sont sans limites et nous pouvons déjà tous en bénéficier pour une centaine d’euros mais il faut se prendre en main : l’achat d’un iPad n’est pas remboursé par la Sécu.

intérêt ne voient que de l’“expérimental” dans ces expériences, regrette Jérôme Pigniez. Les pharmaciens ont intérêt à aller vers la télémédecine et la e-santé, par les tablettes tactiles ou les piluliers intelligents. » L’officine est en effet directement concernée par nombre de dispositifs qui ont trait à l’observance médicamenteuse. Mem-X, de la société éponyme, et le pilulier DO-Pill SecuR, développé par Pharmagest, en sont deux bons exemples. Le premier est un dictaphone doté d’une capacité de rappels, qui peut être utilisé, selon le fabricant, comme « pense-bête III Juillet-Août 2013 I No 1252 I 31


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Le DO-Pill SecuR est développé par Pharmagest dans la surveillance de l’observance à distance.

pour les personnes ayant des médicaments à prendre à heures fixes (maladie de Parkinson par exemple) ». Le dirigeant de cette start-up originaire de l’Essonne, Philippe Guillaume, écoule 20 % de ses ventes en officine. Le produit, vendu une centaine d’euros, connaît une bonne rotation dans les pharmacies qui lui donnent une chance en le plaçant sur le comptoir. « Certains partenaires, comme le conseil général de l’Essonne, le prennent partiellement en charge, décrit Philippe Guillaume. D’autre part, le groupe Médéric propose des prix préférentiels à ses adhérents. » Mais rien du côté de l’Assurance maladie. La prise en charge par la Sécurité sociale, un processus long et complexe, ouvrirait néanmoins les portes d’une réussite commerciale quasi certaine aux produits qui feraient ce choix. Viser un remboursement, c’est l’objectif que s’est d’ailleurs assigné Pharmagest pour le développement de son « pilulier intelligent », DO-Pill SecuR, un produit repris à une start-up canadienne, Telus Santé. Communiquant par une puce 3G ou l’ADSL à partir du domicile du patient, il transmet les données de prise en temps réel au soignant. Un suivi de l’observance « 2.0 » aux relents futuristes. « Pour obtenir le remboursement, il nous faut faire la preuve de son efficacité avec des études médicoéconomiques validées par des experts indépendants mais, même avec ces études, la prise en charge ne sera pas automatique, rapporte Dominique III

POUR ALLER PLUS LOIN

❙❙Le rapport sur la Silver économie remis aux ministres du Redressement productif et de l’Autonomie, fin avril dernier, est disponible sur http://goo.gl/Ts6zp. ❙❙Pour un tour d’horizon de l’offre produits dans la Silver économie et des contacts de fabricants : www.gerontechnologie.net ❙❙Pour des informations sur la création de la Silver Valley française, sur le modèle de la Silicon Valley américaine : www.soliage.com.

32 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Pautrat, directeur général de Pharmagest interactive. Nous souhaitons que la diffusion par les pharmaciens se fasse sous forme d’une location, comprenant le prix de l’appareil et du service de remplissage. À titre d’exemple, en Suisse la prise en charge est de 19 francs suisses par semaine et par patient. » Une manne encore inexploitée par un secteur qui cherche de nouvelles sources de revenus. Plus habituée à manipuler des marges commerciales à revenus immédiats, l’officine devra donc aussi faire rentrer dans son modèle économique la vente d’abonnements ou de forfaits – à la manière des boutiques de téléphonie mobile –, très en vogue dans le marché de la téléassistance, par exemple. Mais aussi faire évoluer ses pratiques de commandes : « L’officine est le seul secteur à ma connaissance à passer encore des commandes par fax. Cela n’existe pratiquement plus aujourd’hui. Le secteur est atypique pour cela », résume Philippe Guillaume. Tout le monde s’accorde sur un point : la Silver économie est un vrai filon de croissance… à condition de savoir comment l’exploiter. ❙

« À force de chercher le produit parfait, on entretient un cercle vicieux. » Jérôme Pigniez, délégué général de l’Asipag


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Santé Enquête

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La Haute Autorité de santé note que les professionnels sont peu formés à la détection du trouble de déficit de l’attention/hyperactivité, qui toucherait 3 à 5 % de la population française. Depuis 2005, il est reconnu en tant que handicap cognitif.

La Ritaline retient l’attention Les troubles de déficit de l’attention sont-ils trop traités en France… ou pas assez ? Une étude sur le méthylphénidate fait le buzz dans la presse grand public.

C’ notabene ET le hors AMM ? Une étude du Centre régional de pharmacovigilance de Reims, relayée par Le Monde, montre que le méthylphénidate (MPH) est largement utilisé hors AMM (à 42,7 %). Les dérives portent surtout sur l’âge du patient, cette molécule étant réservée aux enfants. Officiellement, outre le trouble de déficit de l’attention, le MPH est utilisé dans les cas de narcolepsie ou d’hypersomnie en cas d’échec du traitement par modafinil (Modiodal). Officieusement, on rapporte également des cas d’utilisation chez des malades atteints de sclérose en plaques pour traiter la fatigue liée à cette pathologie ou dans des préparations magistrales à visée amaigrissante.

34 I No 1252 I Juillet-Août 2013

est un article du Parisien-Aujour­ d’hui en France paru fin mai et intitulé L’étonnant succès de la Ritaline qui a relancé la polémique. Selon une étude menée par Celtipharm et relayée par le quotidien, cette spécialité et ses me-too Concerta et Quasym auraient connu en France une explosion de leurs ventes entre 2007 et 2013, avec plus de 70 % d’augmentation, passant de 283 407 à 481 655 boîtes vendues sur cette période. Impressionnant... mais à relativiser. Si la consommation de méthylphénidate (MPH) dans l’Hexagone a bien augmenté, l’explosion a eu lieu au début de la période analysée : la croissance ralentit autour de 8 % par an entre 2010 et 2013. Et la Ritaline, leader de cette classe thérapeutique, serait moins en vogue ces dernières années. La croissance du marché est en effet portée par le Quasym,

inscrit au remboursement en février 2011. Une impression confirmée par Patrick Bonduelle, directeur de la communication de Novartis France, le laboratoire qui exploite la Ritaline, encore largement majoritaire avec 55 % de parts de marché : « Les ventes sont plutôt stables depuis plusieurs années, voire en légère baisse ces derniers mois. » Le profil de prescription semble également avoir changé, avec un âge moyen des patients passé de 15 ans à 13 ans entre 2008 et 2013 et un nombre de patients doublé chez les moins de 9 ans. L’étude relayée dans Le Parisien n’a donc pas manqué de relancer le débat sur la « kiddy coke » – cocaïne pour les enfants –, comme la surnomment les Américains. Les États-Unis servent en effet d’épouvantail depuis de nombreuses années : le niveau de prescription y serait très élevé. Une étude de l’International Narcotics Control Board rapportait en 1995 une prévalence de 10 à

DEpuis dix-sept ans en France Le méthylphénidate a obtenu son AMM en 1996, les formes à libération prolongée sont apparues en 2003. 12 % du recours au MPH chez les enfants de 6 à 14 ans. Un chiffre vieux de 25 ans repris comme une antienne par les médias. La France reste mesurée En Europe, les niveaux de consommation, à part en Islande, sont beaucoup moins élevés qu’outreAtlantique. « On est même bien en deçà de nos voisins : la France consomme sept à huit fois moins de méthylphénidate que l’Allemagne », commente-t-on à l’Agence nationale de sécurité du médicament (voir aussi Trois questions à... Christine Gétin, ci-contre), La Haute Autorité de santé, qui remet à jour ses fiches de bon usage, abonde : « Le taux de prescription de psychosti-


Enquête Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

© MIGUEL MEDINA

Une étude ANRS appelée Stimago est en cours sur l’utilisation du méthylphénidate (Concerta) comme traitement de substitution à la cocaïne ou au crack.

Une VIEILLE MOLécule Le MPH a été synthétisé en 1944 par Leonardo Panizzo, chercheur chez Ciba-Geigy aux États-Unis. mulants atteint de 0,15 % dans la population d’âge scolaire, soit 5 % seulement des enfants ayant un TDAH. » Concernant les utilisations « hors cadre » de la molécule, une étude menée en 2011 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur pointait environ 80 cas d’abus de MPH, principalement des sujets polytoxicomanes ou consommateurs de stimulants. Un chiffre en augmentation par rapport à la période 2000-2006, où seuls une vingtaine de cas avaient été répertoriés. Malgré cela, Joëlle Micalleff, du Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance, se veut rassurante : « Il y a eu une prise de conscience des acteurs ; la France encadre très strictement la molécule, beaucoup plus que l’Allemagne, notamment. » Tout cela ne doit pas faire oublier que le recours au MPH en France ne doit se faire qu’après l’échec de « mesures correctives », comme une prise en charge psychologique. La pharmacologie reste un traitement de deuxième ligne, ainsi que ne cessent de le répéter les associations de patients. ❙

3questionsÀ…

Christine Gétin présidente de l’association de patients Hypersupers TDAH France

Comment accueillez-vous la hausse de prescription de Ritaline ces dernières années ? L’augmentation me paraît logique. On est parti d’un niveau très bas de diagnostics du trouble de déficit de l’attention/hyperactivité dans les années 2000 en France. Selon des experts européens, nous avions vingt-cinq ans de retard dans la prise en charge de ce trouble par rapport à d’autres pays. Nous avons comblé un peu ce retard mais, selon le rapport Inserm de 2012, notre pays reste avant-dernier en Europe pour les prescriptions de méthylphénidate. Combien de temps faut-il pour poser un diagnostic ? Il fallait près de quatre ans pour l’établissement du diagnostic

auparavant, un délai qui a aujourd’hui été ramené à trente mois en moyenne. Cela reste assez long. L’une des meilleures portes d’entrée dans le système de soins serait l’orthophoniste, parce qu’il identifie bien les troubles cognitifs ou fonctionnels. Au contraire, passer par la psychiatrie de secteur [hors hôpital, NDLR] amène un allongement de la prise en charge puisque l’enfant va suivre des années de psychothérapie inadaptée sans que ses troubles soient évalués. L’officine est-elle bien placée pour dépister ? On ne travaille pas assez avec les pharmaciens ! Pour les parents, c’est déjà très stigmatisant d’aller chercher des ordonnances de Ritaline, étant donné les conditions

particulières de délivrance, sans en plus y ajouter des commentaires ou jugements. Il est primordial de faire de la pédagogie car les familles qui acceptent une prescription pour leur enfant le font a p rès u n lo n g d é la i d e réflexion et ont souvent peur du traitement. Il faut leur permettre d’accéder aux informations les plus justes possibles à propos de ce médicament. Plus d’informations sur www.tdah-france.fr

Laurent Simon Juillet-Août 2013 I No 1252 I 35


Santé Panorama

❙❙Le Ramadan a débuté le 10 juillet et se terminera le 8 août. À cette occasion, MSD met à disposition des professionnels un kit d’information à remettre aux patients diabétiques, écrit à la fois en français et en arabe. Ce kit est disponible sous forme de brochure auprès du laboratoire ou téléchargeable à partir de l’adresse http://bit.ly/1aILxzw. ❙❙Parce que des réactions indésirables graves, voire mortelles, sont régulièrement enregistrées chez des chats traités avec des antiparasitaires externes à base de perméthrine, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) rappelle qu’ils sont destinés aux chiens. ❙❙L’Agence européenne du médicament (EMA) suit l’avis du Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance, qui recommande d’appliquer au diclofénac les mêmes précautions d’utilisation que pour les anti-Cox-2 (Celebrex) afin de minimiser les risques thromboemboliques artériels. ❙❙L’Agence européenne du médicament (EMA) approuve également les recommandations du Comité liées à la réduction du recours à la codéine dans le traitement de la douleur pédiatrique, après le signalement de plusieurs cas indésirables. Elle suggère de restreindre son utilisation aux plus de 12 ans. Dans la ligne de mire en France, des spécialités comme Codenfan, Codoliprane enfant ou Néo-Codion enfant. ❙❙La Faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry propose un diplôme universitaire de formation à la lutte contre le dopage et à sa prévention. 108 heures de cours et de travaux dirigés seront données entre octobre 2013 et juin 2014. Attention, les inscriptions se clôturent fin juillet. ❙❙Vous avez jusqu’au 3 septembre pour vous inscrire au diplôme universitaire de mycologie pratique et officinale dispensé à l’université de Reims. Les cours débuteront le 16 septembre pour huit semaines, les lundis de septembre, octobre et novembre.

36 I No 1252 I Juillet-Août 2013

DEFRANCE

INFO ou INtox

Du vinaigre sur les plaies ? L’acide acétique a toujours été utilisé comme antiseptique. Est-il vraiment efficace ?

les composés organiques contenus dans les gazes. Son évaporation à 24 heures à température ambiante a été jugée négligeable. Mieux : l’acide acétique a fait ses preuves à faible concentration.

U

tilisé comme antibactérien depuis des centaines d’années, l’acide acétique n’a pourtant jamais prouvé sa stabilité ou sa compatibilité avec des pansements. Une équipe de l’hôpital universitaire de Birmingham, au Royaume-Uni, s’est enfin penchée sur les propriétés de cette molécule naturellement présente dans le vinaigre. Ils ont utilisé une solution d’acide acétique à 5 % et ont procédé à des dilutions sérielles qu’ils ont testées sur des agents pathogènes communs, à savoir cinq différentes souches de Pseudomonas aeruginosa, toutes sensibles à la gentamicine et à la ciprofloxacine, deux souches de Staphylococcus aureus, dont une

© alsis35

àsavoir

Le PHaRMaCIeN

résistante à la méticilline, et deux autres souches d’Acinetobacter baumannii. L’activité antibactérienne a été mesurée jusqu’à 24 heures durant à température ambiante (environ 20 °C). Les résultats, publiés en juin sur le site du Journal of Hospital Infection, sont extrêmement positifs : l’acide acétique s’avère être un désinfectant efficace, dont l’activité n’est pas inhibée par

L’antibactérien idéal La solution à 0,17 % d’acide acétique était efficace contre les cinq souches de P. aeruginosa. Les souches d’A. baumannii et de S. aureus sensible à la méticilline étaient détruites par des solutions à 0,3 %. La souche de S. aureus résistante à la méticilline était en revanche légèrement moins facilement éliminée : une solution à 0,63 % d’acide acétique était nécessaire. Une excellente nouvelle vu le faible coût du produit qui par ailleurs n’est pas toxique et naturellement décomposé dans l’organisme comme l’environnement. ❙ info !

restrictions

mediator

La France s’en inquiétait, l’Europe le lui confirme. Saisie par la feue Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) en janvier 2012, l’Agence européenne du médicament vient de conclure que les risques des dérivés de l’ergot – fibrose et ergotisme – sont plus importants que leurs bénéfices – par ailleurs limités – dans une série d’indications : problèmes circulatoires, de mémoire ou cognitifs et prévention de la migraine. La dihydroergocristine, la dihydroergotamine, la dihydroergotoxine, la nicergoline et l’association de dihydroergocryptine et de caféine ne doivent donc plus être utilisées et seront retirées du marché à terme. ❙

Le benfluorex bénéficiera-t-il d’une seconde vie ? Une équipe californienne a identifié un nouveau mécanisme d’action potentiel du principe actif du Mediator : il bloque le facteur de transcription HFN4-alpha, un récepteur nucléaire connu pour jouer un rôle-clé dans la pathogenèse du diabète. Publiée dans la revue ACS Chemical Biology, l’étude ouvre la voie à de nouveaux antidiabétiques qui ne seraient pas métabolisés en dérivés proches des fenfluramines, responsables de valvulopathies. Le rêve ? D’après Le Figaro, cette étude a été financée par un projet européen dont les principaux acteurs sont proches du laboratoire Servier... ❙

Les dérivés de l’ergot au rebut

Servier retente sa chance


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THE BEAUTY OF CERTAINTY


Panorama Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’IMAGE DUMOIS

Qui suis-je ?

© STEVE GSCHMEISSNER/SCIENCE PHOTO LIBRARY/cosmos

Je suis la muse d’un microscope électronique à balayage. Je suis dépourvu de noyau. Je suis un mode de transport. Je mesure 7 µm. Je suis…

Un globule rouge sur l’extrémité d’une seringue.

tabagisme

La douteuse e-cig de Visiomed Prêt à se lancer en officine depuis des mois, Visiomed présente son inhaleur électronique comme un dispositif médical dûment autorisé. À tort.

égale à 20 mg/ml répond à la définition d’un médicament et non d’un DM. Quant au marquage CE, l’ANSM n’a pas à se prononcer mais avoue, sceptique, s’être saisie du dossier.

© visiomed

A

près avoir annoncé le 25 mars qu’il « s’attaquait au marché de la cigarette électronique en lançant Tag Replay », Visiomed déclarait le 12 juin que sa « déclaration d’activité concernant le dispositif médical (DM) Tag Replay a fait l’objet d’une recevabilité et de son enregistrement par les services de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) le 29 mai ». Par conséquent, « ce statut de DM permet à Tag Replay d’être à ce jour le seul inhaleur électronique à pouvoir

être commercialisé en pharmacie ». Tag Replay s’utilise pourtant avec des recharges dosées à un niveau « zéro », « medium » ou « fort » de nicotine soit, pour les deux derniers dosages, respectivement 18 mg/ml et 24 mg/ml de nicotine. Or une concentration supérieure ou

Amalgame En attendant, elle a adressé un courrier à Visiomed lui demandant de cesser toute communication autour d’une validation ou d’un enregistrement par l’agence de Tag Replay en tant que DM. « La déclaration faite par Visiomed en tant que fabricant de DM de classe I a effectivement donné lieu à émission d’un accusé de réception mais qui concernait la partie activité de cette déclaration », préciset-elle. Et non pas produit. Bref, il est urgent d’attendre avant de le placer en rayon. ❙

AGENDA 25-28 septembre. 8th European Sport Medicine Congress of the European Federation of Sports Medicine Associations et 6e congrès commun de la Société française de médecine de l’exercice et du sport et de la Société française de traumatologie et du sport /

Palais des congrès, place de Bordeaux, 67082 Strasbourg Cedex. Renseignements et inscription : www.efsma-strasbourg2013.fr

3-4 octobre. PCO 2013

(Journées Plaies et Cicatrisation de l’Ouest) / Centre de congrès,

13, avenue Albert-Sorel, 14000 Caen. Renseignements et inscription : 02 31 27 19 18, jpcom@jpcom.fr ou www.jpcom.fr 3-4 octobre. 11es Journées

nationales de l’escarre / Palais

du Grand Large, 1, quai Duguay-Trouin, 35407 Saint-Malo Cedex. Renseignements et inscription : 02 51 46 48 48, congres@technimediaservices.fr ou www.escarre-perse.com

3-4 octobre. Congrès Synergie

& résistances (VIH) / Centre de congrès, 14, boulevard Carnot, 13100 Aix-en-Provence. Renseignements et inscription : 04 78 17 61 91, capucine.bayle@kobe.fr ou www.kobe.fr/synergie

Juillet-Août 2013 I No 1252 I 39


Santé Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

DR

Soupçons sur le paracétamol Le lien supposé entre paracétamol et asthme chez l’enfant est remis en cause par une étude récente.

Focus sur Viva Pour cette étude présentée au congrès de l’American Thoracic Society, les mères ont rempli un questionnaire sur la prise de paracétamol au cours de leur grossesse et un autre un an après l’accouchement, puis devaient signaler chaque année un éventuel diagnostic d’asthme ou de wheezing (respiration sifflante) chez leur enfant. Les enfants exposés au paracétamol pendant leurs douze premiers mois avaient 1,2 fois plus de risques de développer un asthme. Une fois ajusté pour les infections respiratoires, ce risque n’était plus que de 0,9, donc non significatif statistiquement. En revanche, un doute subsiste sur le lien entre l’exposition in utero au paracétamol et le surrisque d’asthme /wheezing chez les enfants. Le manque de données sur les raisons de la délivrance ne leur permettait pas d’ajuster statistiquement ces résultats.

40 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Suspecté de causer de l’asthme chez nos bambins, le para­cétamol a soudainement été dédouané le mois dernier au congrès de l’American Thoracic Society.

grossesse, les maladies respiratoires dans les premières années de vie, l’allaitement maternel ou artificiel ou encore la présence d’animaux de compagnie. Les résultats de l’étude Viva, réalisée sur 1 139 paires mèreenfant et analysant les facteurs associés au développement de l’asthme chez nos étude Viva présentée lors du chérubins, apparaissent plus logiques : les congrès de l’American Thoracic infections respiratoires associées à de la Society de Philadelphie le 20 mai fièvre et motivant la délivrance de paracédernier a créé la surprise au sein tamol seraient responsables du dévelopde la communauté scientifique. En effet pement de l’asthme infantile… et non le (voir encadré ci-contre) les résultats du médicament en lui-même. professeur Joanne Sordillo, du Brigham Dans l’Hexagone, le docteur Claude Ponvert, allergologue à and Women’s Hospital l’Hôpital Necker-Enfantsde Boston, remettent en Les autorités cause le lien présumé françaises restent malades de Paris, se veut tout à fait rassurant et depuis plusieurs­années n’émet aucune recomentre l’exposition in utero silencieuses. au para­c étamol ou la mandation particulière consommation de cet antalgique dans la quant à l’utilisation de cet antalgique si première année de vie et le risque de déve- banalisé. Il confirme d’ailleurs les résultats du professeur Joanne Sordillo. lopper un asthme. Ce lien est présumé depuis 2008 précisément, date à laquelle l’étude réalisée dans Volte-face 31 pays dans le cadre du programme Pourtant, interrogé un an plus tôt lors du International Study of Asthma and Allergies Congrès francophone d’allergologie, où le in Childhood (Isaac) et publiée dans débat sur le lien entre exposition in utero l’hebdomadaire­ The Lancet démontrait que au paracétamol et développement de les enfants ayant consommé du paracéta- l’asthme chez l’enfant était toujours d’acmol pendant leurs douze premiers mois tualité, il allait jusqu’à supposer avaient un surrisque de 46 % de dévelop- un mécanisme expliquant cette corrélaper un asthme. Un résultat plutôt alarmant tion : « Peut-être en interférant avec le au vu de la consommation considérable métabolisme oxydatif fœtal et/ou en favorisant l’orientation de la réponse de ce médicament. immunitaire fœtale vers une réponse du type Un débat… qui dure Th2 prédominant. » Un renversement total Entretemps, de nombreux travaux ont été de situation, donc. lancés sur le plan international. Ces der- Ainsi la communauté médicale française niers n’ont toutefois guère suscité l’intérêt suit le mouvement sur un thème qui pasdu corps médical français. Il faut dire que sionne visiblement bien plus outre-Atlances études comprenaient de nombreux tique que chez nous. Du reste, aucune biais pour le moins surprenants : certaines étude n’a pour l’instant été lancée sur notre n’incluaient pas les antécédents atopiques territoire et les autorités sanitaires restent des patients, d’autres ne prenaient pas en totalement silencieuses sur le sujet. Nul compte des facteurs essentiels au déve- doute que de nouvelles études apporteront loppement de la pathologie asthmatique de l’eau au moulin. ❙ comme le tabagisme passif ou pendant la Élise Brunet

L’


fiche conseil

le PHarmaCien deFranCe

De nombreux termes existent pour qualifier la qualité du contrôle de l’asthme d’un patient, de l’« asthme non contrôlé » au « contrôle inacceptable de l’asthme ». Pas évident de s’y retrouver.

Suivre un asthme instable D’après l’enquête « Santé et Protection sociale » réalisée en 2006 par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), 6 asthmatiques sur 10 ont un contrôle insuffisant de leur asthme.

D’un point de vue théorique L’outil prédictif Gina 2009 (Global Initiative for Asthma) définit précisément le caractère non contrôlé d’un asthme, l’évaluation se réalisant sur une semaine. Cet outil prend notamment en compte des symptômes cliniques de la pathologie tels que la toux, les sifflements, la gêne respiratoire ainsi que la notion d’exacerbation et leur persistance pendant plus de 24 heures. Il intègre la valeur du débit expiratoire de pointe (DEP), mesuré par un peak-flow ou débitmètre de pointe, qui est un très bon reflet du degré d’obstruction bronchique. Au moins trois des critères ci-dessous doivent être validés pour que l’asthme soit qualifié de « non contrôlé » : ❙ symptômes diurnes plus de 2 fois par semaine ; ❙ symptômes nocturnes ; ❙ activités quotidiennes limitées ;

❙ recours à un traitement de

crise plus de 2 fois par semaine ; ❙ DEP inférieur à 80 % de la valeur optimale ou théorique fixée par le médecin. Toujours d’après Gina 2009, une exacerbation dans la semaine définit à elle seule le caractère « non contrôlé » de la pathologie.

d’un point de vue clinique Les explorations fonctionnelles respiratoires ont une place prépondérante dans le suivi des asthmatiques. La mesure notamment des capacités vitales lente (CVL) et forcée (CVF) et surtout du VEMS (volume expiratoire maximal pendant la première seconde) traduit le retentissement fonctionnel de la pathologie. À la fin de la consultation, le pneumologue doit normalement remettre au patient un plan d’action personnalisé écrit (Pape) qui lui indique quelle attitude adopter (et notamment comment adapter son traitement de fond) en fonction des variations du DEP, et éventuellement du VEMS, si le patient dispose d’un appareillage de mesure adapté.

enpratique Proposer au patient le « questionnaire ACT » (Asthma Control Test, voir ci-contre), facilement utilisable au comptoir. Il permet de situer rapidement le contrôle de l’asthme sur une échelle de 5 à 25. Une cotation à 25 correspond à un contrôle satisfaisant de la maladie. Un score entre 20 et 25 indique un asthme bien contrôlé. Un résultat inférieur à 20 traduit un asthme insuffisamment maîtrisé. Cet outil simple reprend, à l’exception de la valeur du DEP, les critères de Gina 2009.

par Élise Brunet

questionnaire act : Découvrez si votre asthme est contrôlé ou non Étape 1 : entourez votre score pour chaque question et reportez le chiffre dans la case à droite. Veuillez répondre aussi sincèrement que possible. Ceci vous aidera, votre médecin et vous-même, à mieux comprendre votre asthme.

Au cours des 4 dernières semaines, votre asthme vous a-t-il gêné dans vos activités au travail, à l’école/université ou chez vous ? Tout le temps

La plupart du temps

Quelquefois

Rarement

Jamais

1

2

3

4

5

POINTS

Au cours des 4 dernières semaines, avez-vous été essoufflé ? Plus d’1 fois par jour

Une fois par jour

3 à 6 fois par semaine

1 ou 2 fois par semaine

Jamais

1

2

3

4

5

POINTS

Au cours des 4 dernières semaines, les symptômes de l’asthme (sifflements dans la poitrine, toux, essoufflement, oppression ou douleur dans la poitrine) vous ont-ils réveillé la nuit ou plus tôt que d’habitude le matin ? 4 nuits ou + par semaine

2 à 3 nuits par semaine

1 nuit par semaine

1 ou 2 fois en tout

Jamais

1

2

3

4

5

POINTS

Au cours des 4 dernières semaines, avez-vous utilisé votre inhalateur de secours ou pris un traitement par nébulisation (par exemple salbutamol, terbutaline) ? 3 fois par jour ou plus

1 ou 2 fois par jour

2 ou 3 fois par semaine

1 fois par semaine ou moins

Jamais

1

2

3

4

5

POINTS

Comment évalueriez-vous votre asthme au cours des 4 dernières semaines ? Pas contrôlé du tout

Très peu contrôlé

Un peu contrôlé

Bien contrôlé

Totalement contrôlé

1

2

3

4

5

Étape 2 : additionnez vos points pour obtenir votre score total

POINTS

TOTAL

Bien vivre avec son asthme, c’est avoir un asthme contrôlé. Si votre score est à moins de 20, votre asthme n’est peut-être pas contrôlé. Consultez votre médecin et apportez-lui les résultats de ce test pour en discuter avec lui. Juillet-Août 2013 I No 1252 I 41


fiche conseil

le PHarmaCien deFranCe deFranCe

La délivrance d’un traitement de fond est le moment opportun pour ouvrir la discussion avec votre patient asthmatique, sous réserve que celui-ci soit coopérant.

« J’ai un asthme persistant » Soumettre le patient au questionnaire Act (voir au recto) Score > 20 Contrôle satisfaisant de l’asthme Maintien du traitement de fond

Score < 20 Asthme non contrôlé

Évaluation de la bonne utilisation des dispositifs d’inhalation : s’appuyer sur les grilles d’évaluation des gestes (Cespharm)

Évaluation de l’observance

Corticothérapie inhalée à forte dose

Corticothérapie inhalée à dose moyenne ou faible

❙ Consultation et explorations fonctionnelles respiratoires tous les 3 mois

❙ Consultation et explorations fonctionnelles respiratoires tous les 6 mois

❙ Dépistage des effets secondaires

❙ Dépistage des effets secondaires

VOS CONSEILS ❙ Automesure du DEP si période à risque (pollens…) ❙ Constituer un carnet de suivi ❙ Traitement de secours à avoir toujours sur soi

Mauvaise

Bonne

Mauvaise

Consultation

Réexplication et démonstration de l’utilisation des différents dispositifs

❙ Réexpliquer la maladie (bronchoconstruction, inflammation, hypersécrétion bronchique…) ❙ Insister sur l’importance du traitement de fond même en l’absence de symptômes ❙ Évaluer la tolérance et l’efficacité du traitement perçue par le patient ❙ Dépister la crainte des effets indésirables et les dédramatiser ❙ Remise de brochures

Recherche de facteurs déclenchants et/ou aggravants

❙ Recherche d’interactions médicamenteuses (bêtabloquants, AINS…) ❙ Tabac, pollution ❙ Allergènes : acariens, moisissures, pollens animaux domestiques…

❙ Mesures préventives ❙ Sevrage tabagique ❙ Remise de brochures

VOS CONSEILS ❙ Incitation à une autosurveillance régulière (mesure du DEP grâce au peak-flow ou mesure du DEP et du VEMS par un spiromètre miniaturisé) ❙ Constituer un carnet de suivi ❙ Traitement de secours à avoir toujours sur soi

Nouveau test Act 1 mois plus tard

Liens utiles ❙ www.asthme-allergies.org ❙ www.cespharm.fr

42 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Consultation immédiate si le score est toujours < 20 S’assurer de la mise en place d’un plan d’action personnalisé écrit (Pape) par le prescripteur


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Santé International

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Ça sent l’été… Les beaux jours, les vacances, les bobs et les marcels, enfin ! Pour fêter l’été, la recherche vous offre un festival de trouvailles insolites. À déguster sur sable chaud. Par Anne-Laure Mercier

CANADA … et les jeux idiots Après avoir été obligés de jouer aux pirates, bandeau sur l’œil, les patients souffrant d’amblyopie vont être ravis d’apprendre que leur nouveau traitement consiste en quelques parties de Tetris ! Aux dires des chercheurs de l’université McGill, dont le travail est publié dans la revue Current Biology, cette approche force les yeux à coopérer et augmente le niveau de plasticité du cerveau. Car le jeu de casse-tête était ici présenté, grâce à un visiocasque, de façon dichoptique : un œil était seulement en mesure de voir les pièces qui tombaient et l’autre seulement le sol. In fine, la vision de l’œil dit « paresseux » des neuf adultes s’en est trouvée améliorée après seulement deux semaines. Un essai clinique est d’ores et déjà annoncé chez les enfants. © Jared Cherup

États-Unis … et les soirées aux urgences Cinq mille visites pour des douleurs modérées à sévères dans près de 1 400 services d’urgence à travers le pays entre 2006 et 2009 ont été passées au peigne fin et les résultats appellent à une prise de conscience… urgente. La douleur est en effet bien moins traitée dans les hôpitaux américains si le patient est noir, hispanique, pauvre ou peu éduqué. A contrario, un patient résidant dans une banlieue chic se verra bien administrer la dose d’opioïde nécessaire. Ce constat sans appel, dressé par l’université du Rochester Medical Center Study, est rapporté dans le Journal of General Internal Medicine. Si la littérature scientifique a déjà fourni des données sur des disparités raciales et ethniques dans les soins, ces chercheurs pourraient être les premiers à avoir déterminé l’influence du statut socioéconomique sur la prescription de traitements opioïdes (oxycodone, morphine, codéine…). Aïe.

… et la clope en terrasse

DR

On connaissait largement les terribles et divers effets secondaires du tabagisme passif mais l’université de Montréal vient en remettre une couche. Selon son étude publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health, les enfants en bas âge – soit entre la naissance et l’âge de 10 ans – exposés à la fumée sont plus susceptibles d’aimer la bagarre et de devenir antisociaux. Carrément. Et ce, indépendamment d’une exposition au tabagisme pendant la grossesse ou de géniteurs enclins à la castagne. Sur les quelque 2 000 enfants inclus, aucun lien direct de causalité n’a été démontré mais il existe une corrélation statistique, corroborée par d’autres études biologiques sur les effets de la fumée sur le cerveau. Si l’idée de constituer un fichier de prédélinquants refait un jour surface, il faudra penser à passer par les buralistes.

44 I No 1252 I Juillet-Août 2013


International Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ALLEMAGNE Halte aux idées reçues ! Non, les dinosaures ne pratiquaient pas uniquement la levrette. Cette thèse communément admise chez les paléontologues vient d’être battue en brèche par un scientifique du Muséum d’histoire naturelle de Berlin. Modélisant l’accouplement du kentrosaure, un cousin du stégosaure, il s’est rendu compte que monter sur une femelle dont la carcasse est parsemée d’écailles dangereuses manquait d’entraîner la castration, voire la mort. Trop risqué. Il prône donc une variante du missionnaire : la femelle s’allongeait sur le flanc avant de recevoir la saurienne semence. Le débat est lancé.

© j3tdillo

… et les rencontres

CHINE … et la brève de comptoir Le Pharmacien de France vous offre ici une jolie histoire à partager autour du pastis : saviez-vous que les oiseaux avaient quatre ailes avant d’en perdre la moitié ? Une équipe de l’université de Linyi a étudié les fossiles du Musée de la nature de Shandong Tianyu et trouvé onze espèces d’oiseaux primitifs portant des signes clairs de plumes sur leurs pattes arrière, comme leurs copains dinosaures à l’époque. Les oiseaux auraient ainsi progressivement perdu ces ailes arrière qui ne leur servaient à rien, ni sur terre ni en l’air, capables qu’ils étaient de voler avec seulement deux ailes. C’est Darwin qui aurait été content.

SUISSE Une start-up suisse a présenté les super-données de son super masque antiviral lors de l’International Conference on Prevention & Infection Control qui s’est tenue fin juin à Genève. Il permet d’éliminer 99,9995 % du virus H1N1, plus de 99,999 % du H5N1 et 99,997 % du coronavirus, soit un résultat « cent fois plus efficace que les autres masques du marché », selon le fabricant. Encore plus fort : cette prouesse technique doit tout au… cholestérol contenu dans le masque : « Les phases de test ont clairement démontré l’efficacité et la rapidité à laquelle la technologie de la réduction du cholestérol fonctionne. » Viens donc manger une frite, Supermasque !

© Son of Groucho

… et les soirées déguisées

ROYAUME-UNI

rm a ©C on no

Si fiston n’a pas décroché le bac à cause de l’épreuve de mathématiques, un coup de jus et il n’y paraîtra plus l’an prochain. Une étude parue dans Current Biology montre en effet que la stimulation cérébrale électrique booste les talents en arithmétique. Cinquante et un étudiants d’Oxford se sont vu garnir le crâne d’électrodes et la moitié ont eu droit à un courant électrique – inférieur à celui d’une pile AA – droit vers la zone du cerveau qui calcule. Sous voltage, la mémoire est meilleure, l’étudiant est deux à cinq fois plus rapide et reste bon élève pendant les six mois suivant les cinq séances avec la fée Électricité. Dire que jadis une règle en bois suffisait…

h

… et les devoirs de vacances

Juillet-Août 2013 I No 1252 I 45


Officine Investissement

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Un véhicule pour votre officine Avant d’acquérir un véhicule professionnel, mieux vaut étudier les à partir de 2006. En revanche, les véhicules différentes options, chacune ayant des avantages, des inconvénients... propres (moins de 50 g de CO2/km) sont exonérés de façon permanente et les véhiet des conséquences fiscales.

L

ivraison de matériel médical et de médicaments, dépannage chez le grossiste entre deux livraisons, déplacements pour formation sur le temps de travail… Acquérir un véhicule pour votre activité professionnelle peut être intéressant. Plusieurs solutions existent : acheter un véhicule de tourisme au nom de l’entreprise, l’acquérir en votre nom propre, ou opter plutôt pour un utilitaire et s’orienter vers la location ou l’achat. Acheter un véhicule de tourisme au nom de l’officine C’est l’officine qui acquiert le véhicule et prend en charge son financement et l’ensemble de son coût. vantages A ❙ Un véhicule inscrit à l’actif peut être

amorti sur cinq ans. Sur le plan comptable, l’amortissement est calculé de façon linéaire sur la base du coût d’entrée au bilan : prix d’achat – attention, s’il s’agit d’une voiture particulière ou de tourisme et non d’un utilitaire, la TVA n’est pas récupérable –, frais de mise à disposition, équipements et accessoires. « Le prix d’achat est donc déduit progressivement des bénéfices en le répartissant sur cinq ans. En contrepartie, lors de la revente du véhicule, la différence entre la valeur de revente et la valeur nette comptable sera soumise au régime des plusvalues et donc imposable », précise Patrick Bordas, directeur associé de KPMG. ❙ Sur le plan fiscal, les charges telles que l’entretien, le carburant ou les réparations sont déductibles sans limitation si elles sont engagées dans l’intérêt de l’entre46 I No 1252 I Juillet-Août 2013

prise ; elles doivent être déduites pour leur montant réel. L’assurance du véhicule est également déduite du résultat. à noter : l’amortissement est plafonné à 18 300 euros pour les véhicules non polluants et 9 900 euros pour les autres 1. La déduction fiscale de l’amortissement est donc exclue pour la fraction du prix d’acquisition TTC qui dépasse ce plafond. Inconvénients ❙ L’officine doit s’acquitter de la taxe annuelle sur les véhicules de société (TVS). Son montant est déterminé, chaque année, en fonction des émissions de CO2 ou de la puissance fiscale. Le calcul s’applique aux véhicules mis en circulation depuis juin 2004 et possédés ou utilisés par la société

cules hybrides le sont pendant deux ans. ❙ La TVA payée lors de l’achat ainsi que sur l’essence et le super n’est pas récupérable. à l’inverse, la taxe sur le gasoil l’est à hauteur de 80 %, voire en totalité dans le cas d’un véhicule fonctionnant au GPL, au GNV 2 ou à l’électricité. Le bon conseil

C’est une solution intéressante si plusieurs personnes de l’officine utilisent le véhicule mais il ne faut pas sous-estimer la part de la TVS dans la fiscalité qui peut vite grimper. Pourquoi pas un utilitaire ? Sont considérées comme des véhicules utilitaires les voitures qui ne comportent que deux places à l’avant et qui n’ont à l’arrière ni siège ni point d’ancrage de ceinture de sécurité.

Questions-réponses Puis-je utiliser personnellement un véhicule d’entreprise ? Lorsqu’un véhicule inscrit à l’actif est utilisé à la fois à titre professionnel et personnel, les charges correspondantes ne sont déductibles du résultat professionnel qu’au prorata de son utilisation professionnelle. « Si le coût complet du véhicule est de 4 000 euros par an et que 20 % de l’utilisation du véhicule s’effectue à titre privé, on ne déduira que 80 % des charges, soit 3 200 euros », détaille Patrick Bordas. La quote-part de l’utilisation privée du véhicule est réintégrée dans les bénéfices et soumise à l’impôt sur le revenu. En pratique, on déduit 4 000 euros sur les différents postes de dépenses et on réintègre 800 euros.

Peut-on se mettre à plusieurs pour acheter un véhicule ? La solution est compliquée car se pose le problème de la carte grise, de la police d’assurance, etc. Enfin, la gestion du planning d’utilisation du véhicule, notamment si les déplacements sont fréquents de part et d’autre, peut être chronophage. Que puis-je transporter dans le véhicule de l’officine ? Le transport des matières infectieuses comme les produits biologiques ou les échantillons et déchets médicaux sont réglementés (emballage, étiquetage) par l’Accord européen relatif au transport international par la route de marchandises dangereuses (ADR) : http://bit.ly/1afKyrf.


Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Investissement Officine bourser plus que le barème mais dans ce cas, le supplément n’est pas déductible », signale Patrick Bordas. ❙ Dispense totale de la TVS uniquement si le kilométrage indemnisé n’excède pas 15 000 km.

© miguel medina

Le bon conseil « C’est l’option la plus rentable pour le pharmacien qui fait peu de déplacements professionnels, à condition de ne pas utiliser une grosse cylindrée », commente Patrick Bordas.

Avantages ❙ Sur le plan fiscal : pas de limitation des amortissements et pas de TVS, récupération de la TVA sur l’achat (sauf en cas d’achat à un particulier), sur les frais d’entretien et de réparation ainsi que sur le gazole. ❙ D’un point de vue pratique : le matériel peut facilement y rentrer sans avoir à démonter les sièges. Inconvénients ❙ Moins de confort pour l’utilisateur . ❙ Toute transformation en véhicule de tourisme est interdite. Le bon conseil L’utilitaire au nom de la pharmacie peut être utilisé par tous les employés. À noter : il n’est pas possible de retirer des points au permis du conducteur avec ce type de véhicule.

Utiliser son véhicule personnel C’est vous qui acquérez le véhicule et prenez en charge financement et coût. Vous facturez dans ce cas à la société les frais liés aux déplacements professionnels sous forme d’indemnités kilométriques 3. Avantage Le remboursement des indemnités kilométriques n’est pas imposable pour l’utilisateur mais déductible du compte de l’officine et permet donc une optimisation fiscale. Inconvénients ❙ Le barème des frais kilométriques est plafonné aux véhicules dont la puissance fiscale ne dépasse pas 7 CV. En cas de véhicule de plus de 7 CV, le barème reste identique alors qu’une grosse cylindrée coûte plus cher à l’entretien et en consommation… « On a le droit de se faire rem-

Acheter ou louer ? L’officine peut devenir propriétaire du véhicule, en l’achetant cash ou en contractant un emprunt mais aussi être locataire par le biais de la location financière (on rend la voiture au terme du contrat, souvent trois ans) ou du leasing (location avec option d’achat) au terme duquel on peut décider de rendre le véhicule ou de l’acquérir. Sur le plan fiscal, lorsqu’on emprunte à la banque, les intérêts de l’emprunt sont déduits du résultat. En cas de location d’une voiture de tourisme, si la location est supérieure à trois mois, la déduction des loyers est limitée de la même manière que l’amortissement des voitures particulières dont l’entreprise est propriétaire. Il n’y a pas de récupération de TVA. La TVS est à la charge de la société locataire. En cas de location d’un utilitaire, loyer et TVA sont totalement déductibles. Le bon conseil

En cas d’achat, « les taux d’emprunt étant bas, si l’officine a de la trésorerie, mieux vaut la conserver et contracter un emprunt que d’acheter comptant, conseille Patrick Bordas. Opter pour un crédit classique est la meilleure solution si l’on ne souhaite pas renouveler souvent le véhicule. Dans le cas contraire, le leasing est préférable ». x Claire Grevot 1. Voitures achetées depuis le 1er janvier 2006, dont le taux d’émission de CO2 est supérieur à 200 g/km 2. GPL (gaz de pétrole liquéfié), propane liquéfié, butane liquéfié ou GNV (gaz naturel pour véhicules) 3. www3.finances.gouv.fr/calcul_impot/2013/pdf/ baremekm.pdf

notabene Pour être en conformité avec l’Ordre, il ne doit apparaître sur le véhicule ni numéro de téléphone, ni adresse, ni le mot « pharmacie ». Juillet-Août 2013 I No 1252 I 47


Officine En bref

❙ L e délai accordé à la chaîne du médicament pour passer aux codes à 13 caractères pour tout produit de santé est arrivé à son terme : depuis le 1er juillet, seuls des codes ACL13 sont attribués et plus aucun code ACL7 n’est désormais communiqué.

© 401(K) 2013

❙ P uressentiel est en train de se constituer une équipe commerciale chargée de la vente et de la promotion de sa gamme auprès des pharmacies et parapharmacies. La filiale, baptisée Puressentiel Pharma, sera opérationnelle au mois de septembre et intègrera des formateurs pour les pharmacies clientes de la marque. ❙ P our bénéficier du crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi en 2014, l’administration permet aux entreprises de n’effectuer leurs premières déclarations qu’à compter de juillet 2013. Une ligne spécifique a été créée sur les bordereaux des cotisations Urssaf. ❙ P hoenix Pharma propose une nouvelle version de son service d’analyse merchandising et géomarketing pour les officines Phoenix Performance. Clientèle, concurrents, zone de chalandise, extension, projets urbains, demande de transfert, analyse d’un passage sous enseigne... tout y est, affranchi en outre de toute affiliation à un laboratoire. ❙ U n cabinet malouin d’expertise comptable lance www.mon-comptable-enligne.fr pour « faciliter le quotidien des entreprises ». Sept fonctionnalités sont mises à disposition parmi lesquelles la réalisation de factures et devis sécurisés et répondant à la législation en vigueur, un secrétariat à distance, un suivi comptable au quotidien et la gestion des paies. Une offre assurée par des expertscomptables inscrits à l’Ordre.

48 I No 1252 I Juillet-Août 2013

DEFRANCE

emploi (1)

Minimum 24 h/semaine Un salarié à temps partiel devra désormais travailler au moins 24 heures par semaine, un seuil trop élevé pour les besoins de l’officine.

P

armi les nouvelles garanties offertes aux salariés par la loi sur la sécurisation de l’emploi parue au Journal officiel le 16 juin dernier figure l’instauration d’un seuil, pour les contrats à temps partiel, de 24 heures hebdomadaires. Une mesure visant à protéger les salariés, souvent des femmes, des temps partiels subis de trop courte durée. Sauf qu’en officine, l’une des branches les plus concernées par le temps partiel (38 % des salariés*), « l’utilisation de ces contrats – plutôt d’une dizaine d’heures par semaine – est souvent demandée par les salariés eux-mêmes », constate Philippe Denry, chargé des relations sociales à la FSPF. La mesure est applicable à partir du 1er janvier 2014 ou, pour les contrats en cours, à compter du 1er janvier 2016. Sauf en cas de demande écrite du salarié motivée par des contraintes personnelles ou le cumul de plusieurs emplois lui permettant d’atteindre les 24 heures. Les étudiants de moins de 26 ans sont aussi exclus

emploi (2)

Libre choix de la complémentaire Jusqu’ici imposé au titulaire, l’organisme chargé de couvrir les frais de prévoyance des salariés de l’officine ne sera plus que recommandé.

L

a généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés constitue l’une des mesures phare de la loi sur la sécurisation de l’emploi. Si l’officine fait figure de « pionnière dans la mise en place de ces contrats de prévoyance santé et décès », rappelle Philippe Denry, président de la commission Relations sociales de la FSPF, puisqu’elle répond déjà à cette obligation via sa convention collective, les organisations syndicales ne pourront plus imposer l’organisme assureur au titulaire. Un article de la loi qui

© Laurence Vagner

© jr98664

Àsavoir

Le PHaRMaCIeN

du dispositif, ainsi que les professionnels dont la convention ou un accord de branche étendu prévoit une durée inférieure. Les partenaires sociaux estiment d’ailleurs que le sujet devra être abordé lors des prochaines négociations et fixé via un tel accord. À noter que la loi a également fixé une rémunération majorée des heures complémentaires de 10 % dès la première heure. ❙ * Chiffres 2009, selon une enquête du cabinet Ithaque parue en mai 2013.

maintenait cette « clause de désignation » a en effet été censuré par le Conseil constitutionnel, pour « atteintes à la liberté d’entreprendre et à la liberté contractuelle ». Cédant de fait, se dit-il, au lobby des assureurs privés, les instituts de prévoyance ayant généralement les faveurs de ce type d’accord. Les organisations syndicales ne pourront donc plus qu’émettre une ou des recommandations auprès des employeurs. À l’instar de Force ouvrière (FO), les partenaires sociaux s’inquiètent de « conséquences castastrophiques pour les salariés » mais Philippe Denry se veut rassurant : quel que soit l’organisme choisi par l’employeur, la convention collective impose une couverture et une prise en charge a priori supérieures aux minimas que fixera le gouvernement. L’assureur des salariés cadres venant tout juste d’être désigné (voir Le Pharmacien de France n°1248), l’accord reste valide jusqu’à son prochain réexamen. Ce sont donc les non-cadres qui étrenneront cette nouvelle modalité : l’appel d’offres sera lancé dans les mois à venir. ❙


En bref Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Éco&Vous

remboursable

Pharmacie moyenne

évolution du ca mois par mois

– 0,5 %

– 0,4 % ❙❙En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,48 million d’euros. ❙❙Pour le seul mois d’avril, le CA moyen par pharmacie atteint 122 787 euros.

– 2,8 %

avril 2013

Le baromètre du médicament

OTC

❙❙En avril dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,8 milliards d’euros, soit une baisse de 0,4 % par rapport au mois précédent.

– 2,9 %  + 6 % dispositifs médicaux

CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL Ventilation produits (pharmacie moyenne)

❙❙Remboursable : 77,4 %. ❙❙OTC : 7,2 %. ❙❙Dispositifs médicaux : 7 %. ❙❙Parapharmacie : 8,4 %.

– 1,1 % ❙❙Entre mai 2012 et avril 2013, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33,5 milliards d’euros, en baisse de 1,1 % par rapport au cumul mobile annuel mai 2011-avril 2012.

groupements

Nouveau-né dans le paysage officinal, l’association Agir Pharma propose aux groupements indépendants de fédérer leurs moyens pour devenir un acteur de poids. 300 à 400 € par an, quelle que soit la taille de l’adhérent, Agir Pharma planche pour se faire agréer organisme de formation, y compris dans le cadre du développement professionnel continu, propose un outil statistique sur les ventes, milite auprès des laboratoires pour mettre en place des campagnes de santé publique à grande échelle et avoir plus de poids dans les négociations commerciales, etc. D’autres groupements ont demandé à rejoindre l’association ; ils porteraient le nombre d’officines représentées à mille. Avis à ceux qui aspirent à un exercice plus collaboratif ! ❙ © TMg

M

+ 5,4 %  parapharmacie

+ 2,6 % + 4 % évolution mensuelle

évolution annuelle

(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 706 officines françaises)

marché

Agir Pharma rassemble utualisation des ressources et des moyens, échange de savoir-faire, partage d’expériences... Tout le monde en parle, eux sont passés à l’acte. Dix groupements dits « indépendants » (n’appartenant qu’à des officinaux), soit six cents officines, ont rejoint et constituent Agir Pharma, Association des groupements indépendants régionaux. À l’origine du projet, Didier Le Bail, titulaire de la Pharmacie des Quatre Chemins à Grasse, souhaitait ainsi rassembler des groupements locaux, régionaux, voire nationaux, ayant pour point commun d’être épars. Moyennant une cotisation de

0,0 %

Renseignements : www.agirpharma.com

Les compléments alimentaires en forme Une étude du groupe Les Échos annonce un « nouveau cycle de croissance » du marché des compléments alimentaires sur lequel, au passage, « l’officine renforce son leadership ». À ces bonnes nouvelles, une précision : « le durcissement de la réglementation donnera inévitablement lieu à un écrémage ». Merck, Pierre Fabre et Sanofi devraient en sortir gagnants, avec PiLeJe, Arkopharma ou Fenioux par exemple. ❙

management

PharmaProcess édite un guide pratique Solution de gestion des processus de l’officine, PharmaProcess a édité un livret destiné à aider les pharmaciens à instaurer un « management de proximité ». Intitulé Management en officine & démarche qualité, il propose des outils pratiques et détaille les étapes de la démarche. À commander gratuitement sur Pharmaprocess.fr (onglet Abonnement, champ Messages-remarques : taper LIVRET). ❙ Juillet-Août 2013 I No 1252 I 49


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Testez la différence ! L’INTERVIEW Un entretien sans concession

DÉCRYPTAGE Le dossier du mois, où santé rime avec société ÉCO&VOUS Le panorama économique du mois

L’ACTU EN BREF Six pages d’infos à chaud BANC D’ESSAI Toutes les clés pour bien référencer

 Tous les mois plus d’informations, plus d’analyses, plus de réactions

 L’HEBDO du Pharmacien de France Chaque semaine, un condensé de l’actualité par mail. Pour vous abonner ou joindre la rédaction, une seule adresse : contact@lepharmacien.fr


Nouvelles technologies Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Excel en théorie En partenariat avec

www.caduciel.com

Vous débutez avec Excel ? Voici trois tutoriels pour vous aider à créer rapidement des tableaux et graphiques qui optimiseront votre activité professionnelle.

Réalisez cher cette dernière, dans « Affiun classeur* chage », cochez « Barre de propre et lisible formule ». Exemples : Donnez un style à la feuille :

Addition des cellules A1 à A10 :

❙ sélectionnez la ou les cellules ; ❙ allez dans « Format » puis

fx=somme(A1:A10). Moyenne des cellules A1 à A10 : fx=moyenne(A1:A10). Maximum des cellules A1 à A10 : fx=max(A1:A10). Permet d’afficher la valeur maximale d’un ensemble de données, la plus grande quantité vendue ou le chiffre de vente le plus élevé par exemple.

« Format de cellule » ; ❙ choisissez la présentation : police, bordure, couleur, etc. Excel 2007 et 2010 proposent des mises en forme prédéfinies dans « Styles de cellules » et « Mettre sous forme de tableau ». Appliquez un format spécifique à une cellule :

sélectionnez les cellules à formater ; ❙ allez dans « Format » puis « Format de cellule » ; ❙ choisissez « Nombre », « Monétaire » (pour ajouter un sigle €), « Date », etc. ❙

Filtrez vos données. Vous sou-

haitez, par exemple, que les dix valeurs les plus élevées s’affichent en rouge : ❙ sélectionnez les cellules ; ❙ allez dans « Format », « Mise en forme conditionnelle » pour appliquer votre condition (Excel 2003) ou dans l’onglet « Mise en forme conditionnelle » (Excel 2007, 2010).

Faites des calculs rapides Une fonction est une opération mathématique que réalise Excel à votre place. Les formules les plus utilisées sont regroupées dans le bouton fx, situé dans la barre de formule. Pour affi-

Si les cellules que vous souhaitez sélectionner sont éparpillées dans la feuille, séparez-les par un point-virgule. Ex : fx=somme(A1;A3;C4). Condition (SI). Par exemple,

si vous souhaitez que s’affiche « À commander », sinon « En stock » lorsque le contenu de la cellule A1 est égal à zéro : ❙ cliquez sur la cellule où vous souhaitez que s’affiche le résultat ; ❙ cliquez sur le bouton fx, sélectionnez « SI » dans la case « Test logique », cliquez sur la cellule A1, dans « Valeur si vrai » tapez « À commander » et « En stock » dans « Valeur si faux » .

DR

voulez que s’affiche le résultat ; ❙ cliquez sur fx puis « SOMME. SI », allez dans « Plage » et sélectionnez les cellules des prénoms, dans « Critère » tapez « Luc », dans « Somme_plage » sélectionnez les cellules des ventes puis validez. Sinon, tapez fx=SOMME. SI(A1:A6;« Luc »;B1:B6) dans la barre de formule. Créez votre propre formule

en combinant les fonctions addition (+), soustraction (–), division (/) et multiplication (*) en la faisant débuter par =. Par exemple : =(A1+A2-A3)/2.

créez un graphique Sélectionnez les cellules (ventes, prix, rotation, etc.) ; ❙

avec Excel 2003 :

Vous pouvez aussi taper fx=SI(A1=0;« À commander »;« En stock ») dans la barre de formule. Somme sous conditions. Si,

par exemple, vous souhaitez additionner les ventes réalisées exclusivement par Luc : ❙ cliquez sur la cellule où vous

❙ allez dans « Insertion », « Gra-

phique », sélectionnez le modèle désiré (courbes, aires, etc.) puis cliquez sur « Terminer » ; votre graphique s’affiche alors sur la page ; ❙ personnalisez les axes (police, couleur, etc.) : faites un clic droit sur l’un d’entre eux et optez pour « Format de l’axe » ;

personnalisez le graphique (couleur, police, fond etc.) : faites un clic droit dessus et optez pour « Format de zone de traçage » ; ❙ insérez un titre ou définissez la légende : faites un clic droit sur le graphique, puis cliquez sur « Options du graphique ». ❙

avec Excel 2007 et 2010 : ❙ allez dans « Insertion », sélec-

tionnez le type de graphique souhaité ; votre graphique s’affiche alors sur la page du classeur ; ❙ personnalisez la présentation (couleur, style de caractère, titre, légende, etc.) : utilisez l’onglet « Outils de graphique (création, disposition, mise en forme) » qui apparaît en cliquant sur le graphique. Déplacez votre graphique en cliquant dessus ou agrandissez-le en étirant les coins. Si vous modifiez une donnée du tableau, le changement est aussitôt pris en compte. ❙ Claire Grevot * Le classeur est le fichier présentant l’extension .xls. Il est composé de feuilles dont les onglets sont situés au bas du tableau. Juillet-Août 2013 I No 1252

I 53


Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ? autresproduits enbref ❙❙Darphin ❙❙Masque Sorbet Yeux. Tube de 15 ml / ACL : 0882381055110 /  Prix conseillé : 29 €.

❙❙Phytea ❙❙Ménophytea Intimité Confort urinaire. Boîte de 30 capsules /  ACL : 3401554298771 /  Prix conseillé : 14,40 €. ❙❙Ménophytea Intimité Désir. Boîte de 30 gélules /  ACL : 3401554462035 /  Prix conseillé : 15 €. ❙❙Phytalgic formule renforcée. Boîte de 45 capsules /  ACL : 3401552042048 /  Prix conseillé : 15 €. ❙❙Urgo ❙❙Pansements hydrocolloïdes « cicatrisation rapide ». Modèle standard, boîte de 8, deux formats /  ACL : 3401563557739 /  Prix conseillé : 6,50 €. Modèle genou, boîte de 8, deux formats /  ACL : 3401563557678 /  Prix conseillé : 6,50 €. Modèle doigt, boîte de 8 /  ACL : 3401563557500 /  Prix conseillé : 6,50 €.

6

mois

SMR important ASMR niveau 5 (pas d’amélioration)

Cette nouvelle spécialité à base de paracétamol est bien plus dosée que les produits classiques : quatre fois plus que le Doliprane suspension, trois fois plus que le Dafalgan pédiatrique. Attention aux surdosages… Selon le laboratoire, ces nouveaux dosages de paracétamol permettent l’administration d’une quantité moindre de médicament à l’enfant et donc une prise complète et efficace du traitement. Sans surprise, l’indication de ce nouveau produit reste le

traitement symptomatique de la fièvre de moins de 3 jours et de la douleur légère à modérée.

❙❙À retenir : chaque millilitre de solution contient 25 gout­tes et chaque goutte renferme 4 mg de paracétamol. Le nombre de gouttes ou de millilitres à administrer par prise et par jour est à adapter en fonction du poids de l’enfant, par un calcul simple pour le pharmacien mais qui ne l’est pas nécessairement pour les parents. ❙❙Les deux présentations de Dolstic contiennent de l’azorubine qui peut provoquer de l’asthme, notamment chez les patients allergiques à l’acide acétylsalicylique.

Le conseil du pharmacien ❙❙La solution buvable en gouttes (pipette de 2 ml) est réservée aux enfants ne pesant pas plus de 13 kg, celle avec seringue graduée pour administration orale de 5 ml (0,2 ml par graduation) pour les enfants pesant de 13 à 32 kg. Attention, la pipette comme la seringue pour administration orale sont graduées en millilitres et non en dose-poids !

%

1

EEN

mois

SMR important ASMR niveau 3 (modérée) JAKAVI 5 mg, flacon de 60 comprimés / CIP : 3400922462257 / PPTTC : 2 126,84 €. JAKAVI 15 mg, flacon de 60 comprimés / CIP : 3400922462318 / PPTTC : 4 211,95 €. JAKAVI 20 mg, flacon de 60 comprimés / CIP : 3400922462486 / PPTTC : 4 211,95 €. Laboratoire Novartis Pharma.

SMR Le service médical rendu

par un médicament (SMR) correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie traitée. La commission de la Transparence de la HAS évalue le SMR, qui peut être important, modéré, faible ou insuffisant, pour que le médicament soit pris en charge par la solidarité nationale. Source : HAS

S!

54 I No 1252 I Juillet-Août 2013

EEN

Jakavi (ruxolitinib) 100 H Spé

❙❙Uriage ❙❙Bariéderm stick fissures et crevasses. Stick de 22 grammes / ACL : 3661434002540 /  Prix conseillé : 10,90 €.

Liste II

%

65

DOLSTIC 100 mg/ml, flacon de 30 ml avec embout compte-gouttes / CIP : 3400939434520 / PPTTC : 2,08 €. DOLSTIC 100 mg/ml, flacon de 60 ml avec seringue pour administration orale / CIP : 3400939434469 / PPTTC : 3,32 €. Laboratoire Bioprojet Pharma.

❙❙Epitact ❙❙Orthèse corrective à l’épithélium flex « hallux valgus, oignons ». Taille S, à l’unité / ACL : 3660396005200 /  Prix conseillé : 29,95 €. Taille M, à l’unité /  ACL : 3660396005217 /  Prix conseillé : 29,95 €. Taille L, à l’unité /  ACL : 3660396005224 /  Prix conseillé : 29,95 €.

Liste I

Dolstic (Paracétamol)

Délivrance Stupéfiant

Le ruxolitinib est un antinéoplasique qui a l’AMM dans le traitement chez l’adulte de la splénomégalie ou autres symptômes liés à la myélofibrose primitive (idiopathique) ou secondaire (maladie de Vaquez, thrombocytémie essentielle). Le ruxolitinib est un inhibiteur de tyrosine kinase, plus précisément des Janus kinases (JAK 1 et 2). Cet anticancéreux agit sur les différentes lignées sanguines, pouvant ainsi engendrer une thrombopénie, une anémie et/ou une neutropénie qui sont dose-dépendants. De plus le ruxolitinib augmente le risque d’infection des voies urinaires ainsi que celui de développer un zona.

E! Médicament d’exception

H Prescription hospitalière

Le conseil du pharmacien

❙❙La

dose initiale de ruxolitinib est fonction du taux de plaquettes du patient. ❙❙Le traitement doit être stoppé si le taux de plaquettes est inférieur à 50 000/mm3. ❙❙La dose maximale de ruxolitinib recommandée est de 25 mg deux fois/jour. ❙❙En cas d’oubli d’une dose, le patient ne doit pas prendre une nouvelle dose mais attendre la prise suivante selon la prescription habituelle. ❙❙La posologie doit être diminuée de moitié en cas d’administration concomitante d’inhibiteurs puissants du CYP3A4 ou de fluconazole.

Spé Prescription initiale hospitalière

Prescription spécialiste

Surveillance particulière

Sortie de la réserve hospitalière

Nouvelle molécule


Produits Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ?

signifor (pasiréotide)

enbref

%

Spé

Nicorettespray

100

SMR important ASMR niveau 4 (mineure) SIGNIFOR 0,6 mg, 6 ampoules (1 ml) pour injection SC / CIP : 3400922235202 / PPTTC : 405,04 €. SIGNIFOR 0,6 mg, 60 ampoules (1 ml) pour injection SC / CIP : 3400922235660 / PPTTC : 3 753,27 €. SIGNIFOR 0,9 mg, 60 ampoules (1 ml) pour injection SC / CIP : 3400922236032 / PPTTC : 4 124,49 €. Laboratoire Novartis Pharma.

Ce nouvel analogue de la somatostatine, inhibiteur de la sécrétion d’ACTH (hormone corticotrope), est utilisé dans la maladie de Cushing. Il est réservé aux patients pour lesquels la chirurgie hypophysaire n’est pas envisageable ou a été un échec. Bien que ce médicament soit jugé d’efficacité modeste, il représente un progrès puisqu’il n’existe pas d’alternative thérapeutique ayant reçu l’AMM à ce jour. À noter que l’hyperglycémie et le risque de développer un diabète constituent les deux points noirs de l’utilisation au long cours de ce produit.

Le conseil du pharmacien

❙❙La dose initiale recommandée de Signifor est

de 0,6 mg en injection sous-cutanée deux fois/ jour et peut aller jusqu’à 0,9 mg deux fois/jour. ❙❙Privilégier le haut des cuisses et l’abdomen (sauf le nombril ou la taille) pour les injections. ❙❙Ne pas pratiquer deux administrations consécutives sur le même site. ❙❙Après deux mois sans résultat probant, l’arrêt du traitement par Signifor doit être envisagé. ❙❙Les patients traités au long cours doivent surveiller étroitement leur glycémie.

dernièreminute

Tahor À croquer %

(lidocaïne/tetracaïne) NR

EEN

65

TAHOR 10 mg, comprimé à croquer / CIP : 3400949458783 / PPTTC : 15,83 €. TAHOR 20 mg, comprimé à croquer /  CIP : 3400949458844 / PPTTC : 29,24 €. Laboratoire Pfizer.

Pliaglis est une nouvelle crème indiquée chez l’adulte pour l’anesthésie locale de la peau saine avant une intervention dermatologique. Elle combine les plus fortes concentrations de lidocaïne et tétracaïne actuellement sur le marché.

Pour pallier l’arrivée du générique atorvastatine en comprimé pelliculé, Pfizer sort une nouvelle forme galénique pour les dosages à 10 et 20 mg. Le comprimé à croquer voit ses indications étendues puisqu’il est aussi remboursé dans le traitement de l’hypercholestérolémie familiale hétérozygote et de l’hyperlipidémie mixte chez les patients de 10 à 17 ans.

Médicament orphelin

Remboursement

Le conseil du pharmacien ❙❙Appliquer une couche de 1 mm d’épaisseur sur la zone à traiter et laisser sécher pendant 30 à 60 minutes selon l’acte dermatologique pratiqué. ❙❙La crème forme ainsi un film

NR Non remboursable

Genotonorm Goquick

❙❙Ce nouveau dispositif multidose et jetable permet de prérégler la dose. Il est doté d’une cartouche à double compartiment, un pour la poudre, l’autre pour le solvant.

Metoject

PLIAGLIS 70 mg / 70 mg/g, tube de 30 g / CIP : 3400922411330 / Prix libre. PLIAGLIS 70 mg / 70 mg/g, tube de 15 g / CIP : 3400922411279 / Prix libre. Laboratoire Galderma International.

(pas d’amélioration)

%

EEN

SMR inconnu ASMR inconnue

SMR modéré ASMR niveau 5

Nicorettespray 1 mg/dose, flacon de 150 doses / CIP : 3400922410500 à l’unité, PPTTC : 21,09 € / CIP : 3400922410678 par 2 /PPTTC : 35,29 €. Laboratoire Johnson & Johnson Santé Beauté.

Genotonorm 5,3 mg Goquick, boîte unitaire / CIP : 3400949741823 /  PPTTC : 170,80 €. Genotonorm 5,3 mg Goquick, boîte de 5 /  CIP : 3400949741991 / PPTTC : 797,42 €. Genotonorm 12 mg Goquick, boîte unitaire / CIP : 3400949742073 /  PPTTC : 374,48 €. Genotonorm 12 mg Goquick, boîte de 5 /  CIP : 3400949742134 / PPTTC : 1 753,47 €. Laboratoire Pfizer.

pliaglis

(ATORVASTATINE)

❙❙Spray buccal à la nicotine. Cette nouvelle forme galénique à base de nicotine est, selon le laboratoire, une petite révolution dans le sevrage tabagique car l’effet sur l’envie de fumer est ressenti « dès 60 secondes après la dose de deux pulvérisations, avec un soulagement supérieur à celui occasionné par les comprimés à sucer à 2 mg ou 4 mg ».

qu’il convient de décoller avant l’intervention. Enlever soigneusement tous les résidus du film avec une compresse. ❙❙Pliaglis ne doit jamais être appliquée avec les doigts, mais avec un instrument plat comme une spatule ou un abaisselangue ou avec des gants. ❙❙L’application sur le visage est réservée aux professionnels. ❙❙Ne pas apposer de pansement occlusif. ❙❙Une fois sorti du réfrigérateur, le tube peut être conservé 3 mois à température ambiante.

❙❙Nouvelles présentations dosées à 50 mg/ml. De moindre volume, elles sont destinées à remplacer les formes précédentes, dosées à 10 mg/ml. Metoject 7,5 mg/0,15 ml, boîte unitaire /  CIP : 3400926888688 / PPTTC : 17,49 €. METOJECT 10 mg/0,2 ml, boîte unitaire /  CIP : 3400926889050 / PPTTC : 18,68 €. Metoject 15 mg/0,3 ml, boîte unitaire /  CIP : 3400926774974 / PPTTC : 21,42 €. Metoject 20 mg/0,4 ml, boîte unitaire /  CIP : 3400926889401 / PPTTC : 23,79 €. Metoject 25 mg/0,5 ml, boîte unitaire /  CIP : 3400926889920 / PPTTC : 27,65 €. Laboratoire Nordic Pharma.

ASMR L’amélioration du

service médical rendu (ASMR) correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament par rapport aux traitements existants. L’ASMR, cotée de I, majeure, à IV, mineure. Une ASMR de niveau V signifie « absence de progrès thérapeutique ». Source : HAS

3

EEN Présence d’excipient à effet notoire

ans

Précautions sur la route

Contre-indiqué durant la grossesse

Contre-indiqué durant l’allaitement

À conserver au réfrigérateur

Durée de conservation après ouverture

Juillet-Août 2013 I No 1252 I 55


Agenda non personnalisé

0,83 0, 93 €

l’unité * Minimum 200 exemplaires. * Commande par tranche de 100 exemplaires supplémentaires.

16,5 cm

Agenda personnalisé

10 cm

Si vous désirez offrir le choix de couverture à votre clientèle, faites une commande séparée pour chaque couleur, (en respectant les quantités minimales par couleur, soit 200 ex. non personnalisés ou 250 ex. personnalisés).

TANDEM

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Merci de cocher la couverture de votre choix (ci-dessus) Agenda 2014

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Total HT

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FRAIS DE TRANSPORT (exclusif Métropole) Commande inférieure à 170 € = 17 € Commande comprise entre 170 et 380 € = 32 € Commande supérieure à 380 € = livraison offerte Total HT Montant TVA 19,6% TOTAL TTC à régler

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Ville

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Autre

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Essentiel SDM

Raison sociale Nom(s) Prénom(s) Adresse Code postal Téléphone mail


Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Substituons !

Un générique aux rayons X DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE Faible. La plupart des génériqueurs commercialisent les deux formes galéniques et conditionnements.

REPORT DE PRESCRIPTION Moyen. Quatre triptans ne sont pas encore génériqués. Le report sur ces molécules est donc possible.

RISQUE DE « NS » élevé. Le seuil intermédiaire fixé par l’Assurance maladie n’est que de 49 %. Une anticipation probable au risque de « NS ».

Zolmitriptan

DIFFICULTÉ À SUBSTITUER Moyenne. Bien que l’offre de distribution soit riche, la substitution par le zolmitriptan semble être sensible et très « patientdépendante », avec un risque de « NS » ou de report de prescription non négligeable.

PDM 27,4 %

PDM 28,2 %

PDM 11,9 %

PDM 10 % PDM 7.4 % Sandoz

eg

Ranbaxy

zydus

Évolupharm

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

PDM 4,8 %

PDM 4,3 %

PDM 1,9 %

PDM 1,9 %

PDM 1,5 % PDM : part de marché (génériques)

La molécule

Le marché

DCI : zolmitriptan

ASSOCIATION : NON

PRINCEPS : Zomig

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : NON

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antagoniste sélectif des récepteurs 5-HT1 à la sérotonine.

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI

MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Almotriptan (Almogran) Élétriptan (Relpax) Frovatriptan (Isimig, Tigreat) Rizatriptan (Maxalt) Sumatriptan (Imigrane) Naratriptan (Naramig) INDICATIONS : traitement de la phase céphalalgique de la crise de migraine.

Données FSPF/Pharmastat

L’ANALYSE du Avec un taux de substitution de départ de 44 % et de 52,5 % moins d’un an plus tard, le zolmitriptan a de beaux jours devant lui. D’autant que l’Assurance maladie est loin d’être exigeante en termes d’objectifs puisqu’elle a fixé les seuils bas à 24 % et intermédiaire à 49 %. Des taux qui suscitent d’ailleurs des interrogations. En effet, ils laissent à penser que les patients migraineux restent sensibles à une « modification » de leur traitement en cas de crise et qu’ils sont un peu difficiles à convaincre… Il n’empêche que les pharmaciens ont déjà rempli l’objectif leur permettant de prétendre à une rémunération à taux plein de la part des caisses.

LA SORTIE DU MOIS

MARCHÉ TOTAL : 31,4 millions d’euros (princeps + génériques, CMA avril 2013). MARGE TOTALE : 12,6 millions d’euros (princeps + génériques hors P4P, CMA avril 2013). ROTATION GLOBALE : 64 boîtes par an (princeps + génériques). MARGE PAR OFFICINE : 575,97 euros par an (princeps + génériques hors P4P).

DCI : sildénafil Princeps : Viagra Classe thérapeutique : traitement oral des troubles de l’érection.

Juillet-Août 2013 I No 1252 I 57


Officine Banc d’essai

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Choisir une couverture coricide Le cor amène généralement le patient au comptoir lorsqu’il est devenu douloureux. Conseiller le bon pansement soulagera, traitera et préviendra la récidive. Anaïs Bellan

L

e cor est un épaississement de la couche cornée de l’épiderme en réaction à une pression ou un frottement répété sur la face dorsale des orteils (localisation la plus fréquente). D’abord orienté vers l’extérieur, l’épaississement cutané s’étend rapidement en profondeur jusqu’à stimuler les terminaisons nerveuses. C’est alors la douleur qui conduit le patient au comptoir pour une prise en charge en trois étapes : apaiser, traiter et prévenir la récidive. Les pansements coricides soulageront la zone douloureuse grâce à leur disque protecteur et traiteront le cor par les propriétés kératolytiques de l’acide salicylique. Un bain de pieds peut être recommandé : pas plus de trois minutes, toujours dans une eau tiède. On peut y ajouter une solution désinfectante (Dakin, Septivon…). Quelques conseils empêcheront toute récidive : privilégier par exemple les chaussures larges et protéger les zones de frottement résiduel à l’aide d’un tube en silicone ou d’un pansement doté d’un évidement central. Enfin, les patients allergiques à l’aspirine ou susceptibles de présenter une baisse de sensibilité aux extrémités (artérite, diabète) doivent être orientés vers un pédicurepodologue. Les diabétiques présentant des pieds à risque de grade 2 ou 3 (voir encadré) bénéficient d’ailleurs d’un forfait de prévention (4 à 6 visites par an chez le podologue), pris en charge par la Sécurité sociale sur prescription. N’oubliez pas de le leur rappeler ! ❙

58 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Compeed Cors + (Johnson & Johnson Santé Beauté France) Boîte de 6 pansements / ACL : 3401044985570 / PMC : 6,77 € Principes actifs : hydrocolloïde et acide salicylique (4,4 mg/pansement). Dimensions : 1,7 x 4,7 cm ; Ø pastille : 0,9 cm. Mode d’emploi : sur peau propre et sèche, placer le pansement en veillant à centrer la pastille sur le cor et le retirer après 48 h au maximum. La cure peut se prolonger jusqu’à 14 jours consécutifs. Entre deux pansements, il est nécessaire de faire un bain de pieds tiède et de retirer la peau morte. ON AIME L’aspect « seconde peau » qui rend le pansement très discret et la boîte rigide, facile à glisser dans un sac. ON REGRETTE L’adhérence décevante du produit, la zone de décharge peu efficace qui n’atténue pas suffisamment la pression exercée sur les cors volumineux et le caractère occlusif du pansement qui peut amplifier une infection déjà présente.

Urgo Coricide (Urgo) Boîte de 12 pansements /  ACL : 3401044601296 / PMC : 4,98 € Principe actif : acide salicylique (32 mg/pansement). Dimensions : 2 x 7 cm ; Ø pastille : 0,8 cm. Mode d’emploi : placer le pansement en veillant à centrer la pastille verte sur le cor, l’œil-de-perdrix ou le durillon. Renouveler le pansement quotidiennement jusqu’à disparition de la callosité. ON AIME La décharge efficace de pression assurée par le disque protecteur, le conditionnement en sachet individuel qui facilite le transport des pansements et le petit prix. ON REGRETTE L’absence de conseils d’utilisation et de précaution d’usage sur l’emballage ; les bras fixateurs du pansement : trop larges et trop souples, ils favorisent les plis et ont tendance à se coller sur eux-mêmes.

Elastoplast Pansement Cor (Eucérin) Boîte de 8 pansements / ACL : 3401043904817 / PMC : 3,91 € Principe actif : acide salicylique (4 mg/pansement). Dimensions : 1,9 x 6,8 cm ; Ø pastille : 0,8 cm. Mode d’emploi : positionner le pansement en plaçant le centre de l’anneau sur le cor. Le changer tous les 2 jours au minimum et effectuer un bain de pieds tous les 4 jours pour faciliter l’élimination du cor.

ON AIME La bonne adhérence du produit et l’asymétrie des pattes du pansement qui facilite la pose, le conditionnement à l’unité et le petit prix. ON REGRETTE L’absence de conseils d’utilisation et de précaution d’usage sur l’emballage et l’épaisseur à peine suffisante du disque protecteur.


Banc d’essai Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Urgo Traitement Cors et Œil-de-perdrix (Urgo) Boîte de 5 pansements / ACL : 3401060054588 / PMC : 6,85 € Principes actifs : hydrocolloïde et glycérine. Dimensions : 5 x 2 cm ; pastille ovale : 3,2 x 0,8 cm. Mode d’emploi : pansement à appliquer sur une peau sèche et propre, en positionnant la zone anti-pression sur le cor. Le laisser en place jusqu’à ce qu’il se décolle de lui-même.

Les leaders du marché SSL Healthcare france

12,46 %

(+ 28,17 %)

Gilbert

0,99 %

(– 1,98 %)

Eucerin

0,95 %

(+ 5,53 %)

Autres

1,32 %

(+ 5,69 %)

Urgo

Johnson & Johnson

(+ 2,52 %)

(+ 12,20 %)

36,02 %

48,26 %

ON AIME La bonne adhérence du produit et sa discrétion, ainsi que la boîte rigide qui facilite le transport mais dont l’ouverture par coulissage n’est pas optimale (peut s’ouvrir dans le sac). ON REGRETTE La forme ovale de la partie active dont l’épaisseur est insuffisante pour exercer une décharge efficace de pression sur les cors volumineux, l’absence de substance kératolytique et la partie adhésive : trop souple, elle a tendance à se coller sur elle-même.

Scholl Pharma Pansements Traitement Cors (SSL Healthcare France) Boîte de 8 pansements + 8 disques / ACL : 3401546982336 / PMC : 6,54 € Principe actif : acide salicylique (40 %). Dimensions : 6,6 x 1,8 cm ; Ø pastille : 0,9 cm. Mode d’emploi : appliquer la pastille coricide sur le cor avant de poser le pansement protecteur.

photos Miguel Medina

ON AIME La précision d’action obtenue grâce au disque kératolytique qui reste en place sur le cor, la décharge efficace de pression assurée par le pansement protecteur et l’asymétrie des pattes de ce dernier, qui facilite la pose. ON REGRETTE Le conditionnement minimaliste des pansements protecteurs (collés par planche de 4 sans suremballage), qui ne permet pas un transport individuel.

notabene x PMC = prix moyen constaté l’anomalie du test au monofilament) […], x Définition des grades associée à une artériopathie selon le groupe des membres inférieurs international de travail (définie par l’absence des sur le pied diabétique : pouls du pied) […] et/ou à Grade 2 : « Neuropathie une déformation du pied sensitive (définie par (hallux valgus, orteils

en griffe ou en marteau, proéminence de la tête des métatarsiens). » Grade 3 : « Antécédents d’ulcération du pied (grade 3a) et/ou amputation de membres inférieurs (grade 3b). »

Source : FSPF-Pharmastat. xx % Parts de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2012. – xx % + xx % Évolution des CA entre 2011 et 2012.

Les ventes de pansements pour les cors (à visée curative ou seulement antalgique par décharge) ont progressé de 6,10 % entre 2011 et 2012. Sur la même période, le marché a enregistré une hausse de 9,85 % de son chiffre d’affaires (CA) pour atteindre 4,6 millions d’euros l’an passé. Ce marché de niche (son CA en 2011 est dix fois inférieur à celui des vernis anti-mycosiques, par exemple) est dominé par la gamme Compeed commercialisée par Johnson & Johnson (43,43 % des ventes en 2012) et le laboratoire Urgo qui totalise 38,60 % des ventes la même année. Le premier confirme néanmoins son avance avec une évolution positive de ses ventes entre 2011 et 2012 (+ 11,38 %) contre une stagnation des sorties pour les références du second (+ 0,87 %). Ce succès est en partie lié à la bonne entrée sur le marché en 2012 du pansement Compeed cors hydratant (43 893 unités vendues sur l’année). Le quart restant du marché est largement occupé par les produits de la marque Scholl (13,80 % des ventes en 2012) dont les ventes ont progressé moins rapidement que le CA (+ 7,21 % vs + 28,17 % entre 2011 et 2012). La nouveauté 2012, le stylo Scholl 2 en 1 anti-cors, a rencontré un accueil modéré (15 522 unités vendues en 2012), le produit phare de la marque restant les feutres protecteurs (43 926 unités). Enfin, le laboratoire Gilbert et sa gamme de produits Feuille de Saule, réclamés le plus souvent par les patients âgés, affichent des ventes confidentielles (1,40 %), tout comme l’unique référence commercialisée par Eucerin. Juillet-Août 2013 I No 1252 I 59


Officine Aperçu

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des livres, des sites Internet… par Joséphine Volat

Étiquetage au complet Afin de respecter le décret du 29 octobre 2012 fixant de nouvelles règles d’étiquetage pour toutes les préparations, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) propose sur son site un résumé des recommandations et les modèles d’étiquettes avec la liste des mentions requises adaptées à chaque situation : préparations administrées directement au patient, préparations utilisées pour en préparer d’autres, avec les cas particuliers des ampoules et des petits conditionnements primaires, etc. À télécharger sur http://bit.ly/13CNLtb ❙

Les plantes vous veulent du bien Comment traiter les infections ORL et respiratoires ? La réputation anti-infectieuse de la canneberge est-elle justifiée ? Existe-t-il un remède « miracle » pour calmer les coliques du nourrisson ? Autant de questions susceptibles de vous être posées par des patients qui optent de plus en plus pour la phytothérapie. Pour les conseiller, il est primordial de bien connaître les qualités respectives des plantes et, le cas échéant, de savoir les associer pour une efficacité ciblée. La présentation sous forme de question/réponse permet de revenir sur l’origine et l’histoire de la(es) plante(s) et d’offrir une proposition de soin précise. Au total, pas loin d’une centaine de plantes sont ainsi décrites en situation. ❙ 100 questions sur la phytothérapie, Dr Éric Lorrain, La Boétie, 220 p., 12,50 €.

Pharmaco dico

Apprivoiser son allergie

A

Vos patients sont de plus en plus nombreux à se plaindre d’allergies de toute sorte ? Une maman écrivain et un médecin allergologue ont uni leurs expériences pour proposer des solutions pratiques afin de gérer les allergies alimentaires, anticiper les allergies de contact, comprendre les allergies croisées, se préparer à l’arrivée d’un bébé potentiellement allergique, vivre avec un asthme ou choisir ses cosmétiques. Des tableaux récapitulatifs, des encadrés scientifiques, des témoignages et un glossaire permettent de trouver rapidement les informations. Un des seuls ouvrages qui suit l’allergique de la naissance à l’âge adulte. ❙

près une partie consacrée aux bases théoriques essentielles (législation, pharmacie galénique, pharmacocinétique, pharmacodynamie), l’ouvrage détaille les grandes classes de médicaments (analgésiques, c a rd i o l o g i e , hématologie, neurologie…). Grâce à des tableaux rapides à consulter, il présente les médicaments et leurs posologies, les effets indésirables et la prévention du risque, les précautions d’emploi et les contre-indications. Dans cette nouvelle édition, un encadré « Conseils au patient et éducation thérapeu-

tique » reprend les objectifs du traitement, le plan de prise et les modalités d’administration, la surveillance de l’efficacité et de la tolérance ainsi que les conseils hygiéno-diététiques pour chaque classe médicamenteuse. Particulièrement bien documenté et très complet, ce guide pratique de pharmacologie se révélera surtout utile pour ceux qui souhaitent se mettre à jour sur une classe entière de médicaments. ❙ Guide pharmaco clinique 2013, Marc Talbert, Gérard Willoquet et Roselyne Gervais, Le Moniteur, 1712 p., 50 €.

Iatrogénie de pointe Très utile afin de conseiller vraiment au mieux vos patients, le site Oncobassenormandie.fr répertorie les protocoles de chimiothérapie. Dans l’onglet « Les professionnels », vous pourrez télécharger les fiches des médicaments dispensés à l’officine qui comportent notamment les interactions possibles et la liste des effets secondaires. Vous pourrez également imprimer les fiches destinées aux patients et les leur remettre en mémo. Précieux. ❙ 60 I No 1252 I Juillet-Août 2013

Allergies au quotidien, Véronique Olivier et Dr Philippe Auriol, Scrineo, 320 p., 14,90 €.


www.asepta.com

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Soin et Prévention pour le pied diabétique


culture

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Musso-Levy, la battle

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Vénérés par le sexe féminin mais fermement rejetés par tous les amateurs de « vraie » littérature, les romans de Guillaume Musso et Marc Levy inondent les librairies. Surmontant tout a priori, Zone littéraire a voulu savoir pourquoi.

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ême avec tout le dédain du monde, personne ne pouvait rater les rayonnages pleins à craquer, les têtes de gondole grandeur nature et les affiches publicitaires jusque

sur les quais de gare. À croire qu’aux yeux du marketing, le lectorat féminin a deux rendez-vous dans l’année : le régime de l’été, la bluette du printemps et vice-versa. L’enjeu est de taille : l’an dernier, Guillaume Musso a écoulé à lui seul 1,7 million d’exemplaires, tous formats confondus, contre 1,4 million pour Marc Levy. Prenant

depuis plusieurs années la tête des ventes, leurs romans s’affrontent inévitablement. C’est à qui séduira le plus de Françaises, bravant vaillamment les affres de la critique littéraire. Car les Remus et Romulus de la littérature sentimentale populaire du xxie siècle sont accusés d’écrire creux et d’abuser de l’eau de rose. Il faut bien avouer que l’un comme l’autre utilisent invariablement le triptyque­ sujet-verbecomplément. Les cou-

vertures font craindre le pire et les noms des auteurs, en lettres rouges et massives, viennent écraser les titres gorgés de clichés sentimentaux, à l’instar de ce qui se trame à l’intérieur. Tout se passe en couple et tout est romanesque. De quoi faire rêver la célibataire passive au cheveu gras et le cœur frustré de la ménagère enlisée dans son quotidien d’autant que les ressorts abracadabrantesques mèneront à coup sûr au happy end. What else ? ❙

Levy reste le patron

Musso loupe le virage

Marc Levy avait dégainé le premier, en 2000 ; il renouvela l’exploit de la rentabilité chaque année, puis dut subitement partager le gâteau en 2004. Guillaume Musso a désormais pris la tête des ventes mais Marc Levy est l’aîné et il le prouve. Son dernier opus est d’abord un roman d’aventures sur fond de scandale écologique, politique et industriel, reléguant étonnamment les affaires sentimentales à l’arrière-plan. Malgré une intrigue parfois un peu confuse, l’auteur nous sert une histoire qui fait hausser le sourcil. Qui plus est, inspirée d’éléments réels. ❙

Guillaume Musso semble lui aussi vouloir devenir sérieux à travers l’histoire d’un veuf correspondant par courriel avec une jeune femme, jusqu’à ce qu’ils réalisent qu’ils se séduisent avec un décalage d’un an jour pour jour. Elle vit en 2010, lui en 2011. Elle est même morte selon l’espace-temps de Matthew, qui va se voir offrir l’opportunité de changer son destin en tentant d’éviter l’accident qui coûta la vie à sa compagne. S’ensuit alors une traque mêlant enlèvement, tentative de meurtre, adultère, espionnage et même gros sous. En vain : les clichés se succèdent et laissent pantois. ❙

Un sentiment plus fort que la peur, Marc Levy, Robert Laffont, 440 p., 21 €.

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Demain, Guillaume Musso, XO Éditions, 440 p., 21,90 €.

AGENDA musique

❙❙ 33e festival international de piano de La Roque-d’Anthéron. Du 20 juillet au 20 août. ❙❙ Alan Parsons Live Project. Le 28 juillet à Beaufort. ❙❙ La Folie des années 80. Le 28 juillet à Carpentras, le 7 août à Hyères. ❙❙ 64e festival de musique de Menton. Du 1er au 15 août à Menton. ❙❙ Best of Floyd. Le 2 août à Saint-Pierre-d’Albigny. ❙❙ Maxime Le Forestier. Du 26 au 28 septembre à Paris (Casino de Paris). ❙❙ Vanessa Paradis. En tournée : les 14 et 15 octobre à Toulouse, le 22 à Troyes, les 23 et 24 à Caluire-et-Cuire, le 31 à Metz, du 5 au 13 novembre à Paris (Casino de Paris).

spectacles

❙❙ La Légende de la dame blanche. Jusqu’au 28 juillet à Montrevelen-Bresse (ferme du Sougey). ❙❙ Excusez-moi pour la poussière. Jusqu’au 31 juillet à Figeac (salle Balène). ❙❙ Les Clowns, François Cervantes. Nouveau cirque. Jusqu’au 3 août à Paris (Théâtre de la Cité internationale). ❙❙ 10 ans de mariage ! Jusqu’au 4 août à Paris (La Grande Comédie). ❙❙ Equi’sueno, le rêve équestre. Du 1er août au 14 septembre au théâtre équestre de la Pommeraye. ❙❙ Chatte sur un toit brûlant. Jusqu’au 24 août au château de Grignan. ❙❙ La Vie de Galilée. Jusqu’au 21 septembre à Paris (Lucernaire). ❙❙ La Belle et la bête. Comédie musicale. Du 15 octobre au 31 juillet 2014 à Paris (Théâtre Mogador).

expos

❙❙ Les dessins bolonais du xviie siècle. Jusqu’au 9 septembre au musée du Louvre (Paris). ❙❙ Pierre Buraglio. Retour drômois. Jusqu’au 15 septembre à la galerie Artenostrum (Dieulefit). ❙❙ Arman. Jusqu’au 6 octobre à l’Hôtel des arts (Toulon). ❙❙ Chagall devant le miroir. Autoportraits, couples et apparitions. Jusqu’au 7 octobre au Musée national Marc-Chagall (Nice). ❙❙ Courbet/Cézanne, la vérité en peinture. Jusqu’au 14 octobre au musée Courbet (Ornans). ❙❙ Nari Ward. Jusqu’au 27 octobre au Château de Blandy-les-Tours. ❙❙ Miró. Poésie et lumière. Jusqu’au 27 octobre à la Fondation de l’Hermitage (Lausanne). ❙❙ Rebeyrolle. Le pouvoir de la peinture. Jusqu’au 30 novembre à l’Espace PaulRebeyrolle (Eymoutiers).


culture

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superflu ! contre culture

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Golfette des airs

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l existe peu d’objets de grande consommation qui n’aient pas du tout évolué en une cinquantaine d’années. Le préservatif est pourtant de ceux-là. Au-delà des astuces marketing plus ou moins justifiées – goût, phosphorescence, finesse… –, la forme et le mode d’emploi sont restés immuables au fil des années. C’est pourquoi les philanthropes de la Fondation Bill & Melinda Gates, après s’être attaqués aux toilettes du futur (voir Pharmacien de France n° 1243), passent à la capote (voir photo). Avec plusieurs idées en tête… ou ailleurs. Plaisir sans barrière Premier problème : les sensations. C’est notoire, mettre des préservatifs pour faire l’amour, c’est comme aller au cinéma

avec des lunettes de soleil. Outre la finesse du matériau, la lubrification interne joue un rôle premier. Deuxième problème : la mise en place. Qui n’a pas perdu patience à tenter de dérouler une capote récalcitrante ? Troisième problème : le matériau, en plus d’être ultrafin, devra être résistant et hypoallergénique. Un seul candidat à l’appel d’offres de la fondation a réalisé le presque sans-faute : l’Origami. Ce projet américain est né dans les cartons à dessins de Danny Resnick, lui-même séropositif à la suite d’une rupture de préservatif. Les trois modèles présentés se destinent aux hommes ou aux femmes, y compris pour les rapports anaux. Ils sont conçus en silicone, matière hypoallergénique par excellence, et leur nom révèle leur principal avan-

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Les recherches pour inventer le préservatif du futur sont menées tambour battant avec pour seule et unique limite l’imagination.

tage : la mise en place est facilitée par leur forme pliable, à la manière d’un origami japonais… même si le pliage fait plus penser à un lampion qu’à une grue nippone. Côté confort, le fabricant assure que l’Origami est bien plus agréable que son ancêtre en latex car il accompagne le mouvement de va-etvient sur le sexe, en plus d’un système de lubrification interne. L’avenir n’attend pas. ❙ Laurent Simon

notabene Si vous êtes anglophone et curieux, n’hésitez pas à aller consulter le site www.origamicondoms.com

Ils l’ont fait : plutôt qu’emprunter bêtement les chemins balisés de votre 18 trous préféré, survolez-les ! Cet aéroglisseur parfaitement fonctionnel a été designé par Bubba Watson, champion de golf. Pour l’immodeste somme de 58 000 dollars sur Hammacher.com, il permettra à quatre passagers de suivre vos exploits à la vitesse considérable de 40 km/h. Succès assuré au club.

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La capote du futur

L’Origami a gagné le prix de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Soif de réussite Envie de vous adonner à la boisson tout en préservant votre impeccable réputation ? Optez pour ce driver, qui cache fort élégamment un distributeur de… ce que vous voulez. Thé glacé ou Jack Daniels, la discrétion sera de mise et il permet de garder le liquide de votre choix chaud ou froid pendant des heures. Il suffira de 89,95 dollars sur Hammacher.com et de quatre piles AA pour vous assurer des journées sans soif.

notre sélection DVD Flight De Robert Zemeckis. Avec Denzel Washington, Kelly Reilly, Don Cheadle.

Dernier né au rayon des films de crashs, Flight s’inspire d’une histoire vraie en racontant l’histoire d’un pilote qui sauva de la catastrophe la quasi-totalité des passagers de son vol grâce à une incroyable prouesse technique. Placé sous les feux des projecteurs, il ne sera pas le héros que l’on croit. Malgré une fin moralisatrice, le jeu de Denzel Washington est lui aussi incroyable.

Möbius

D’Éric Rochant. Avec Jean Dujardin, Tim Roth, Cécile De France.

Un officier des services secrets russes surveille un puissant homme d’affaires. Une surdouée de la finance est engagée comme agent infiltré. Le cinéma français se frotte ici à l’espionnage et au torride. Rien que pour cela mais aussi pour son casting alléchant, Möbius vaut le détour et, malgré quelques imperfections, offrira un final qui surprendra les plus aguerris du genre. Qui s’y frotte, s’y pique…

et aussi… Au bout du conte

De et avec Agnès Jaoui. Avec Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer, Arthur Dupont.

Jappeloup

De Christian Duguay. Avec Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil.

Le Monde fantastique d’Oz De Sam Raimi. Avec James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz.

Die Hard : belle journée pour mourir

De John Moore. Avec Bruce Willis et Jai Courtney, Aldis Hodge.

Les Aventures de Barbapapa Animation.

Wadjda

De Haifaa Al Mansour. Avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani.

Si vous êtes passé à côté du tout premier film tourné en Arabie saoudite, écrit et réalisé par une femme qui plus est, voici l’occasion de vous rattraper. Car c’est un bijou : tout en finesse et en poésie, à la fois drôle et rugueux, il retrace le parcours initiatique d’une fillette de 10 ans, Wadjda. Et, sous couvert de légèreté, il en dit long sur la condition féminine en Arabie saoudite.

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Jeux de mots

par l’association À la croisée des mots

Mite les éponges

Pense donc

Sur Internet ou sur papier

Libère l’oppressé

Potion magique

Porte sa croix

Agit sur l’algie

Mal d’amour

Elles sont sures

Article de potard

Ennemi de De Gaulle

Donne une crise de foi

Ligne de la main

Soignent à l’eau

Chat

Sirène barbue !

Question d’identité

Fis le beau

C’est-à-dire

Assignant

Affection de Vian

Comme de l’H202

À nous de les délivrer

Direction de Dax

Note du docteur

Lieux de culture Arcs-en-ciel

Notre cher lecteur

Petit pour les petits Amuse

Chien de BD

Fera le mort

Coule de source

Lieu de naissance

Queue de cerises

Médecin qui dit non

Innée

Carnet bien net

Combat de pré

Rapport infini

En manque

Tour du stade

Poème chanté

Sein Règle

Omets

Les 4 saisons

Note en chemin

Proche de Dijon

Chef d’entreprise

Kif kif

Son procès fut un fiasco

Renverras à sa place

Michel en chanson

Met de l’eau dans le vin

Ordonnance

Trouver une anagramme de chaque mot à l’aide d’une définition pour découvrir dans la colonne grisée le mot qui répond à la définition : Globules pas toujours blancs ou rouges. PORCINE

Tenter d’avoir de bons rapports

CAMELIA

Convient à une relation ouverte

ILÉALES

Associées… mais pas folles à l’entendre !

POSTULE

Des écrits pour ces chéris

DÉCANOL

Vieux sentimental amoureux platonique

SPEEDAT

Militantes et partisanes

RÉSIDER

Le bon vouloir

Solutions disponibles sur www.lepharmacien.fr le 31 juillet.

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CONGRèS NATIONAL DES PHARMACIENS 26 - 27 octobre

2013 LYON

éVOLUTION OU TRANSFORMATION ? tout ce que vous devez savoir sur les changements annoncés

Cité Centre de Congrès

LYON www.congresdespharmaciens.org

Pour toute Information nathalie.boiche@congresdespharmaciens.org

PHARMA1252-II 3

15/07/13 19:23



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