L’interview
nce a r u s s a e n u à OUI, qui fait toute r la lumière su nos contrats.
Le PHaRMaCIeN
« Nous devons nous inspirer de la GMS » Pascal Louis, CNGPO
DEFRANCE
Le PHaRMaCIeN w w w. l e p h a r m a c i e n . f r
La fraude sous l’œil de la Cnam
Vers la fin des vaccins obligatoires
Zoom sur les antipelliculaires
décryptage p. 26
enquête p. 32
banc d’essai p. 48
DEFRANCE No 1251 juin 2013
Photo : Polo Garat
Et si une partie de l’avenir économique des officines se jouait dans l’OTC ? ENJEUX p. 16
MADP, l’assurance en toute clarté. Chaque confrère, sociétaire ou pas de la MADP peut télécharger gratuitement notre Guide pratique de l’assurance de l’Officine. Fruit de notre parfaite connaissance des spécificités de notre métier, il fait le point sur les principes généraux régissant l’assurance de l’officine. www.madp.fr
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Entre pharmaciens on se comprend tellement mieux !
DEFRANCE
Pièce par pièce
Philippe Gaertner Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
© Miguel Medina
Et si demain il fallait prendre rendez-vous pour aller chez le pharmacien ?
No 1251 I 55e année I 14/06/13 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel
Demain, dans les déserts médicaux, l’officine deviendra l’avant-poste de la santé publique et le pharmacien l’interlocuteur privilégié des patients.
Les Grands Dossiers de la pharmacie ont été élaborés pour donner des pistes de réflexion et une vision prospective mais réaliste de la pharmacie de demain. À DEMANDER SUR
pharmaciengiphar.com
L’Éditorial
Le PHaRMaCIeN
RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Corinne Taeron I Fabienne Rigal créatioN et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 88,29 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 89,08 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0217 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.
U
ne fois n’est Les années 2011 et 2012 ont vu des baisses de pas coutume, prix d’une ampleur inégalée depuis la création la bonne nou- de la Sécurité sociale… et le plafond n’a pas v e l l e n o u s encore été atteint puisqu’une rencontre avec le vient du Jour- cabinet de la ministre de la Santé Marisol Tounal officiel. raine nous en a donné la certitude : les baisses Après douze ans d’attente, les holdings de de prix pour 2013 dépasseront le milliard pharmaciens ont enfin vu le jour le 6 juin der- d’euros en prix fabricant hors taxes (PFHT). nier. La profession les a beaucoup attendues Soit presque 3 milliards d’euros en prix public durant toutes ces années et force m’est d’avouer sur trois ans. Inimaginable il y a encore quelques que le texte est à la hauteur. Comme nous années ! l’avionstoujours proclamé, ces SPF-PL permet- Ne vous méprenez pas : la profession doit soutront aux pharmaciens qui font ce choix de tenir la maîtrise médicalisée des dépenses de défendre à la fois leur indépendance financière santé. La sauvegarde de la Sécurité sociale – et et professionnelle : réserver la majorité en capi- la nôtre – est à ce prix mais la rémunération tal et en droits de vote à l’exerçant actuelle de la pharétait la seule solution raison« Plus que jamais, macie la tire vers le nable… et la raison a prévalu. bas, provoquant il faut créer de chaque jour la C’est une grande victoire pour vrais honoraires l’officine mais une victoire disdéfaillance de trop crète dont les effets ne se feront nombreux confrères. de dispensation. » sentir qu’au fil des ans, quand le C’est pourquoi modiréseau bénéficiera de la souplesse fier la marge des introduite par ces holdings sur la transmission pharmaciens de manière trop timorée serait le des parts de société. Raison de plus pour ne moyen le plus sûr de l’entraîner dans cette spipas s’attarder sur la route qui nous mène vers rale infernale. Plus que jamais, il nous faut nous la sauvegarde de la profession. Le récent échec échapper par le haut en créant des honoraires des négociations avec l’Assurance maladie a de dispensation. J’insiste : de vrais honoraires été cruel mais nous devons jouer le coup d’après. de dispensation et non un simple décalque de Je crois en les textes et les textes sont formels : l’existant, comme nous le proposait l’Assurance l’État et l’Assurance maladie se sont résolument maladie par la conversion du forfait à la boîte, engagés, à travers la signature de la convention qui ne résoudrait rien. Ni à court terme pour pharmaceutique ou les nouvelles missions notre économie, ni à long terme pour notre contenues dans l’article 38 de la loi Hôpital, reconnaissance professionnelle. Reste à tous patients, santé et territoires (HPST), à réformer les partenaires conventionnels et à l’État de se la pharmacie. Nous nous y emploierons jusqu’au montrer dignes de cette exigence en respectant bout pour éviter à la profession une catastrophe. leur signature et l’esprit de la loi.
Juin 2013 I No 1251 I 1
juin 2013 Sommaire
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Actualité
Santé
Officine
fait sa révolution 16
L’INTERVIEW
4
ascal Louis : P « Nous devons nous inspirer de la GMS »
10 15
L’actu en bref Le kiosque
16 enjeux Le renouveau de l’automédication 23 dossiers de la fÉdÉ
décryptage
32
48
32 ENQUÊTE Vers la fin des vaccins obligatoires
42 investissement Choisir le bon réfrigérateur 44 officine En bref 46 Produits
35 Panorama 36 conseil Le retour des peaux de mouton 37 fiche conseil Traiter les escarres : les principaux pansements 40 International Il y a même des applications pour ça !
48 BANC D’ESSAI Zoom sur les antipelliculaires 50 SUBSTITUONS ! Rabéprazole 53 Aperçu
54 56
culture auto-moto
La fraude sous l’œil de la Cnam Longtemps passive, l’Assurance maladie a dorénavant choisi de jouer la carte de la dissuasion contre la fraude, sous l’impulsion de son directeur général
26
Frédéric Van Roekeghem. Six ans après sa mise en place par les caisses, le dispositif de lutte antifraude a-t-il vraiment fait la preuve de son efficacité ? Pas si sûr.
ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un encart de 4 pages « Congrès des pharmaciens ». Juin 2013 I No 1251 I 3
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN
DEFRANCE
REPÈRES
« Le combat syndical n’autorise pas à émettre publiquement des contrevérités et à tenir des propos diffamatoires contre une profession. »
« Le sport plutôt qu’une longue liste de médicaments : le nombre de décès liés à la sédentarité est réduit de 10 % grâce au sport. »
Dans une lettre à l’Ordre des vétérinaires, l’Ordre des pharmaciens déplore les propos de Claude Andrillon, représentant syndical vétérinaire, dans La Tribune.
Valérie Fourneyron, ministre des Sports, à propos de l’expérimentation Sport-Santé menée par la municipalité de Strasbourg.
❙❙Début juin, l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) a rencontré Michel Sapin, ministre du Travail, puis le Premier ministre JeanMarc Ayrault. Elle leur a présenté ses priorités pour développer les entreprises libérales en cette période de crise. ❙❙Le syndicat des médecins généralistes MG France a mis à disposition des praticiens une affiche pour leur salle d’attente qui met en avant leur obligation légale de prescrire des génériques ainsi que l’interdiction de rajouter une mention « NS » à la demande du patient. ❙❙La convention dentaire a du mal à voir le jour. Repoussée du fait de frictions importantes entre les syndicats de chirurgiens-dentistes et les complémentaires santé, la finalisation de l’avenant 3 pourrait tout de même aboutir d’ici la mi-juillet. ❙❙Le 27 mai, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), 60 Millions de consommateurs et Santéclair ont présenté leur Observatoire citoyen des restes à charge en santé. Initiative accueillie avec consternation par la CMSF, qui dénonce la création d’un « tribunal inquisitorial ».
10 I No 1251 I Juin 2013
1,2
« Le contrat de performance consiste à payer pour les traitements qui fonctionnent. »
million
de sachets d’aspirine de contrefaçon en provenance de Chine ont été saisis mi-mai au Havre, dissimulés dans un chargement de thé. Les produits ne contenaient aucun principe actif.
Lors d’un séminaire, le président du Comité économique des produits de santé, Dominique Giorgi, a présenté les avantages de cette « pratique encore rare ».
27
ans
En moyenne, c’est le délai entre deux contrôles par l’inspection de la pharmacie, selon la Cour des comptes. Le nombre de pharmacies contrôlées a chuté de 1 509 en 2007 à 840 en 2009.
90 500 3 319 C’est le nombre de requêtes sur les moteurs de recherche Internet durant le mois d’avril pour le Doliprane, qui occupe la première place des spécialités recherchées sur le Net devant le Drill sans sucre ou l’Efferalgan vit.C. (Source :
baromètre 1001pharmacies.com)
Les holdings, enfin ! La date est à marquer d’une pierre blanche : le 6 juin a paru le décret spécifique aux holdings de pharmaciens.
P
lus personne ne croyait à la parution du décret sur les sociétés de participations financières de profession libérale (SPF-PL) de pharmaciens. C’est pourtant chose faite depuis le Journal officiel du 6 juin. Une décision immédiatement saluée par
l’Ordre et la FSPF, qui y voit une « récompense » et « une avancée indéniable pour la profession ». Le décret n’ouvre le capital de ces SPF-PL qu’à des officinaux en exercice, d’anciens officinaux pendant dix ans ou les ayants droit pendant cinq ans à compter du décès et réserve la majorité du capital d’une société d’exercice libéral (SEL) à ceux qui exercent effectivement dans cette société. Le nombre de SEL dans lesquelles un même phar-
débat
macien peut prendre des participations est limité à quatre en plus de celle dans laquelle il exerce, une SEL ne peut détenir des participations directes ou indirectes que dans quatre SEL et le nombre de SEL dans lesquelles une même SPF-PL peut prendre des participations est de trois au maximum. Enfin, les adjoints comme les titulaires peuvent constituer une SPF-PL. Ceux qui s’étaient déjà lancés ont deux ans pour rentrer dans les clous. ❙
vignette
Pour ou contre le Disparition prévue bouclier sanitaire ? début 2014 C’est une étude produite par deux chercheurs de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui relance le débat : instaurer un plafond annuel de dépenses prises en charge par assuré au-delà duquel tout serait remboursé à 100 % est-il une bonne méthode pour résoudre les déficits galopants de l’Assurance maladie ? Les chercheurs ont évoqué plusieurs pistes avec des franchises à hauteur de 50, 100 ou 200 euros par an. Non remboursables par les complémentaires, cela va de soi. Du côté de la Cnam, on souligne que cela se traduirait par un « non-remboursement total pour une partie de la population ». Injuste ? ❙
euros
C’est le salaire brut moyen d’un pharmacien adjoint en intérim en 2012, en augmentation de 1,7 %. Pour les préparateurs, la hausse est encore plus marquée : + 3,7 % par rapport à 2011, pour un salaire moyen de 1 851 euros brut. (Source : Baromètre Appel médical 2013)
L’IMAGE DUMOIS
réseau
Selon un projet de décret, la disparition de l’incontournable vignette pharmaceutique est actée pour le 1er janvier de l’année prochaine. Le Comité économique des produits de santé devra mettre sur pied une base opposable contenant les tarifs de toutes les spécialités : à terme, toute mention de prix disparaîtra des boîtes de médicament. Un travail de titan pour les services du ministère. Côté pharmaciens, plusieurs mesures d’accompagnement sont prévues par les pouvoirs publics comme l’édition d’un ticket Vitale plus lisible ou celle d’un plan de posologie… Même si on ne voit pas bien le rapport. ❙
Ratés au démarrage Reporté ! Le procès du Mediator, ouvert au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre par la juge Isabelle Prévost-Desprez, ne recommencera pas avant le 15 mai 2014, le temps que les pièces de l’instruction d’un autre procès mené au pôle de santé publique soit versé au dossier. C’est au TGI de Paris que pourrait ainsi être jugé le premier procès pénal pour tromperie : les réquisitions du procureur sont attendues pour l’automne.
© Lionel Bonaventure / AFP
❙❙Sondage à l’appui, la Fédération hospitalière de France (FHF) veut supprimer la liberté d’installation et le volontariat de la garde pour les médecins libéraux, afin de désengorger les urgences des hôpitaux publics. Une proposition dénoncée par la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui opterait plutôt pour une campagne d’information sur la bonne utilisation des urgences.
© MINISTÈRE DES SPORTS
© MIGUEL MEDINA
ils l’ont dit
INTERPRO
En bref Actualité
Le PHaRMaCIeN
DEFRANCE
laquestiondumois
« Vous sentez-vous capable de faire des vaccinations ? » Fin avril, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a évoqué l’éventualité que les pharmaciens prescrivent et effectuent à l’officine des rappels de vaccins chez les adultes. Devant l’indignation des infirmiers et des médecins, nous avons réalisé une enquête afin de connaître votre point de vue. Le constat est sans appel : pour près de la moitié
d’entre vous, vacciner ne rentre pas dans vos prérogatives. 29 % des titulaires interrogés accepteraient de pratiquer la vaccination… sous réserve d’y être formés et seulement 21 % du panel seraient prêts à user de la seringue sans hésitation. La ministre devra sans doute adapter sa copie et, pourquoi pas, déléguer officiellement le suivi du carnet vaccinal aux pharmaciens ?
4 % NSP
21 %
Oui, sans hésitation
29 %
Oui, à condition d’être formé
46 %
Non, ce n’est pas mon rôle
Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 27/05/2013 et le 03/06/2013).
Juin 2013 I No 1251 I 11
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN
DEFRANCE
REPÈRES
« Le combat syndical n’autorise pas à émettre publiquement des contrevérités et à tenir des propos diffamatoires contre une profession. »
« Le sport plutôt qu’une longue liste de médicaments : le nombre de décès liés à la sédentarité est réduit de 10 % grâce au sport. »
Dans une lettre à l’Ordre des vétérinaires, l’Ordre des pharmaciens déplore les propos de Claude Andrillon, représentant syndical vétérinaire, dans La Tribune.
Valérie Fourneyron, ministre des Sports, à propos de l’expérimentation Sport-Santé menée par la municipalité de Strasbourg.
❙❙Début juin, l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) a rencontré Michel Sapin, ministre du Travail, puis le Premier ministre JeanMarc Ayrault. Elle leur a présenté ses priorités pour développer les entreprises libérales en cette période de crise. ❙❙Le syndicat des médecins généralistes MG France a mis à disposition des praticiens une affiche pour leur salle d’attente qui met en avant leur obligation légale de prescrire des génériques ainsi que l’interdiction de rajouter une mention « NS » à la demande du patient. ❙❙La convention dentaire a du mal à voir le jour. Repoussée du fait de frictions importantes entre les syndicats de chirurgiens-dentistes et les complémentaires santé, la finalisation de l’avenant 3 pourrait tout de même aboutir d’ici la mi-juillet. ❙❙Le 27 mai, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), 60 Millions de consommateurs et Santéclair ont présenté leur Observatoire citoyen des restes à charge en santé. Initiative accueillie avec consternation par la CMSF, qui dénonce la création d’un « tribunal inquisitorial ».
10 I No 1251 I Juin 2013
1,2
« Le contrat de performance consiste à payer pour les traitements qui fonctionnent. »
million
de sachets d’aspirine de contrefaçon en provenance de Chine ont été saisis mi-mai au Havre, dissimulés dans un chargement de thé. Les produits ne contenaient aucun principe actif.
Lors d’un séminaire, le président du Comité économique des produits de santé, Dominique Giorgi, a présenté les avantages de cette « pratique encore rare ».
27
ans
En moyenne, c’est le délai entre deux contrôles par l’inspection de la pharmacie, selon la Cour des comptes. Le nombre de pharmacies contrôlées a chuté de 1 509 en 2007 à 840 en 2009.
90 500 3 319 C’est le nombre de requêtes sur les moteurs de recherche Internet durant le mois d’avril pour le Doliprane, qui occupe la première place des spécialités recherchées sur le Net devant le Drill sans sucre ou l’Efferalgan vit.C. (Source :
baromètre 1001pharmacies.com)
Les holdings, enfin ! La date est à marquer d’une pierre blanche : le 6 juin a paru le décret spécifique aux holdings de pharmaciens.
P
lus personne ne croyait à la parution du décret sur les sociétés de participations financières de profession libérale (SPF-PL) de pharmaciens. C’est pourtant chose faite depuis le Journal officiel du 6 juin. Une décision immédiatement saluée par
l’Ordre et la FSPF, qui y voit une « récompense » et « une avancée indéniable pour la profession ». Le décret n’ouvre le capital de ces SPF-PL qu’à des officinaux en exercice, d’anciens officinaux pendant dix ans ou les ayants droit pendant cinq ans à compter du décès et réserve la majorité du capital d’une société d’exercice libéral (SEL) à ceux qui exercent effectivement dans cette société. Le nombre de SEL dans lesquelles un même phar-
débat
macien peut prendre des participations est limité à quatre en plus de celle dans laquelle il exerce, une SEL ne peut détenir des participations directes ou indirectes que dans quatre SEL et le nombre de SEL dans lesquelles une même SPF-PL peut prendre des participations est de trois au maximum. Enfin, les adjoints comme les titulaires peuvent constituer une SPF-PL. Ceux qui s’étaient déjà lancés ont deux ans pour rentrer dans les clous. ❙
vignette
Pour ou contre le Disparition prévue bouclier sanitaire ? début 2014 C’est une étude produite par deux chercheurs de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui relance le débat : instaurer un plafond annuel de dépenses prises en charge par assuré au-delà duquel tout serait remboursé à 100 % est-il une bonne méthode pour résoudre les déficits galopants de l’Assurance maladie ? Les chercheurs ont évoqué plusieurs pistes avec des franchises à hauteur de 50, 100 ou 200 euros par an. Non remboursables par les complémentaires, cela va de soi. Du côté de la Cnam, on souligne que cela se traduirait par un « non-remboursement total pour une partie de la population ». Injuste ? ❙
euros
C’est le salaire brut moyen d’un pharmacien adjoint en intérim en 2012, en augmentation de 1,7 %. Pour les préparateurs, la hausse est encore plus marquée : + 3,7 % par rapport à 2011, pour un salaire moyen de 1 851 euros brut. (Source : Baromètre Appel médical 2013)
L’IMAGE DUMOIS
réseau
Selon un projet de décret, la disparition de l’incontournable vignette pharmaceutique est actée pour le 1er janvier de l’année prochaine. Le Comité économique des produits de santé devra mettre sur pied une base opposable contenant les tarifs de toutes les spécialités : à terme, toute mention de prix disparaîtra des boîtes de médicament. Un travail de titan pour les services du ministère. Côté pharmaciens, plusieurs mesures d’accompagnement sont prévues par les pouvoirs publics comme l’édition d’un ticket Vitale plus lisible ou celle d’un plan de posologie… Même si on ne voit pas bien le rapport. ❙
Ratés au démarrage Reporté ! Le procès du Mediator, ouvert au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre par la juge Isabelle Prévost-Desprez, ne recommencera pas avant le 15 mai 2014, le temps que les pièces de l’instruction d’un autre procès mené au pôle de santé publique soit versé au dossier. C’est au TGI de Paris que pourrait ainsi être jugé le premier procès pénal pour tromperie : les réquisitions du procureur sont attendues pour l’automne.
© Lionel Bonaventure / AFP
❙❙Sondage à l’appui, la Fédération hospitalière de France (FHF) veut supprimer la liberté d’installation et le volontariat de la garde pour les médecins libéraux, afin de désengorger les urgences des hôpitaux publics. Une proposition dénoncée par la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui opterait plutôt pour une campagne d’information sur la bonne utilisation des urgences.
© MINISTÈRE DES SPORTS
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En bref Actualité
Le PHaRMaCIeN
DEFRANCE
laquestiondumois
« Vous sentez-vous capable de faire des vaccinations ? » Fin avril, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a évoqué l’éventualité que les pharmaciens prescrivent et effectuent à l’officine des rappels de vaccins chez les adultes. Devant l’indignation des infirmiers et des médecins, nous avons réalisé une enquête afin de connaître votre point de vue. Le constat est sans appel : pour près de la moitié
d’entre vous, vacciner ne rentre pas dans vos prérogatives. 29 % des titulaires interrogés accepteraient de pratiquer la vaccination… sous réserve d’y être formés et seulement 21 % du panel seraient prêts à user de la seringue sans hésitation. La ministre devra sans doute adapter sa copie et, pourquoi pas, déléguer officiellement le suivi du carnet vaccinal aux pharmaciens ?
4 % NSP
21 %
Oui, sans hésitation
29 %
Oui, à condition d’être formé
46 %
Non, ce n’est pas mon rôle
Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 27/05/2013 et le 03/06/2013).
Juin 2013 I No 1251 I 11
Actualité Enjeux
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Enjeux Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les bons chiffres de l’automédication contrastent quelque peu avec le marasme du marchédu médicament remboursable. Et si une partie de l’avenir économique des officinesse jouait dans l’OTC ? par Laurent Simon
Le renouveau de l’automédication Longtemps, automédication a rimé avec déremboursement. Un coup d’œil aux plans
de réévaluation successifs de la Pharmacopée laisse apparaître une longue litanie d’arrêts de prise en charge. Depuis les premiers plans d’économies de la Sécurité sociale – Durafour en 1975, Veil en 1977 –, l’Assurance maladie n’a jamais cessé de réviser la prise en charge des médicaments… le plus souvent à la baisse. « En 1980 les vitamines, en 1990 les anti-asthéniques, les déremboursements n’ont jamais vraiment cessé », analyse Claude Le Pen, économiste de la santé à l’université Paris-Dauphine. Plus récemment, les magnésiums (été « Le médicament non 2010) ou les vasodilatateurs comme le Tanakan (mars 2012) ont fait les remboursable offre des frais de déremboursements de opportunités que n’offrait classe. Dernier exemple en date, les antiarthrosiques d’action lente plus le médicament (Art 50, Zondar, Piasclédine, Chonremboursable. » drosulf…), qui ont écopé d’un avis défavorable de la commission de Claude Le Pen, économiste de la santé transparence en février 2013 et qui seront exclus du remboursement mi-juillet après un passage au purgatoire de la vignette orange. On ne compte également plus les déremboursements au cas par cas, comme le tout récent Vectarion (almitrine, Servier) qui suit l’arrêt de la prise en charge de l’Adartrel (ropinirole, GlaxoSmithKline), de l’Abufène (bêta-alanine, Bouchara-Recordati) ou du Vastarel (trimétazidine, Servier). On ne prédit d’ailleurs pas un grand avenir en automédication à ces dernières, des molécules anciennes au positionnement ambigu : insuffisance respiratoire, troubles de la vigilance, syndrome des jambes sans repos… Difficile de créer une offre OTC structurée autour de ces spécialités. Pour les gens 16 I No 1251 I Juin 2013
qui la défendent, fabricants en tête, la vraie automédication est ailleurs. Et force est d’avouer qu’elle se porte plutôt bien en ces temps de disette budgétaire : « Le marché dit d’“automédication”, c’est-à-dire de médicaments délivrés sans ordonnances – qu’ils soient ou non remboursables – reste très dynamique : + 5,4 % en avril 2013 par rapport à avril 2012, + 5,4 % sur le premier trimestre 2013 et + 4,1 % en cumul mobile annuel. Quelles qu’en soient les raisons (déremboursements, pathologies hivernales, etc.), les Français achètent de plus en plus de médicaments en les payant de leur poche. Cela fait partie de la nouvelle donne », commente Claude Le Pen dans la lettre d’information IMS Pharmanews. « Pour la première fois, les choses changent : on quitte la culture du médicament gratuit. C’est du jamais vu », renchérit-il. À tel point que l’économiste estime que « le pharmacien trouvera des opportunités dans le médicament non remboursable qu’il ne trouvera plus dans le médicament remboursable ». Gisements de croissance Revenons un instant sur les chiffres de l’année 2012 et de début 2013. Les bons chiffres du marché de la prescription médicale facultative auraient plusieurs origines. La première et la plus évidente est un niveau de pathologies hivernales élevé : le segment voies respiratoires augmente de près de 7,5 % en chiffre d’affaires (CA) à mars 2013 en cumul mobile annuel ; pour les antalgiques, la hausse est encore plus marquée à 8,6 %. Ces deux segments représentent à eux seuls 1 milliard d’euros de CA pour l’officine. L’épidémie de gastro-entérite est également à l’origine de l’augmentation du CA du segment voies digestives de + 2,7 % sur la même période.
Les patients, poussés à la responsabilisation par les déremboursements et les restes à charge, se prennent en main. Le CA de l’Oscillococcinum explose à + 29,4 % en ce début d’année… (voir ci-contre) Au-delà de l’effet d’aubaine lié à ces pathologies saisonnières, le marché se structure petit à petit. À cela de nombreuses raisons, dont notamment le changement de mentalité des fabricants concernés : « Politique de prix, maîtrise marketing… ils n’avaient pas culturellement cette démarche. Cela date d’il y a quelques années : les premiers déremboursements étaient plus subis que maintenant », analyse Pascal Voisin, directeur OTC IMS Health France. Contrôle des prix On se souvient de la flambée des prix qui a suivi le déremboursement des veinotoniques en 2008. Si certains avaient contenu cette hausse, voire avaient baissés un peu leurs tarifs (– 16 % pour le Cyclo 3, Pierre Fabre), d’autres fabricants avaient fait la culbute, comme les laboratoires Servier dont le prix fabricant hors taxes (PFHT) de son renommé Daflon avait enflé de 33 % entre octobre 2007 et janvier 2008. Il y eut pire : au même moment, le PFHT d’un produit comme l’Hirucrème (Bayer santé familiale) aug- III
Le Doliprane, mégastar C’est évidemment la spécialité des laboratoires Sanofi, le Doliprane, qui garde la tête en parts de marché de ce classement. Elle est suivie par l’Humex et l’Oscillococcinum, également en forte hausse. Les marques grand public, qui peuvent faire l’objet de publicité, prennent une place de plus en plus importante. 4,6 % 2,3 % 2,3 % 2,2 % 1,8 % 1,8 % 1,5 % 1,5 % 1,4 % 1,4 %
■ Doliprane + 17,5 % ■ Humex + 12,1 % ■ Oscillococcinum + 29,4 % ■ Nurofen + 10,1 % ■ Efferalgan + 2,3 % ■ Strepsils + 10,0 % ■ Fervex + 15,3 % ■ Daflon + 3,3 % ■ Lysopaïne + 10,1 %
79,2 %
■ Nicorette – 2,0 % ■ Total autres + 4,3 % Évolution du chiffre d’affaires mars 2012 / mars 2013.
Données pharmacies – Cumul mobile annuel mars 2013 Source : IMS health 2013
Juin 2013 I No 1251 I 17
Actualité Enjeux
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Les bons chiffres de l’automédication contrastent quelque peu avec le marasme du marchédu médicament remboursable. Et si une partie de l’avenir économique des officinesse jouait dans l’OTC ? par Laurent Simon
Le renouveau de l’automédication Longtemps, automédication a rimé avec déremboursement. Un coup d’œil aux plans
de réévaluation successifs de la Pharmacopée laisse apparaître une longue litanie d’arrêts de prise en charge. Depuis les premiers plans d’économies de la Sécurité sociale – Durafour en 1975, Veil en 1977 –, l’Assurance maladie n’a jamais cessé de réviser la prise en charge des médicaments… le plus souvent à la baisse. « En 1980 les vitamines, en 1990 les anti-asthéniques, les déremboursements n’ont jamais vraiment cessé », analyse Claude Le Pen, économiste de la santé à l’université Paris-Dauphine. Plus récemment, les magnésiums (été « Le médicament non 2010) ou les vasodilatateurs comme le Tanakan (mars 2012) ont fait les remboursable offre des frais de déremboursements de opportunités que n’offrait classe. Dernier exemple en date, les antiarthrosiques d’action lente plus le médicament (Art 50, Zondar, Piasclédine, Chonremboursable. » drosulf…), qui ont écopé d’un avis défavorable de la commission de Claude Le Pen, économiste de la santé transparence en février 2013 et qui seront exclus du remboursement mi-juillet après un passage au purgatoire de la vignette orange. On ne compte également plus les déremboursements au cas par cas, comme le tout récent Vectarion (almitrine, Servier) qui suit l’arrêt de la prise en charge de l’Adartrel (ropinirole, GlaxoSmithKline), de l’Abufène (bêta-alanine, Bouchara-Recordati) ou du Vastarel (trimétazidine, Servier). On ne prédit d’ailleurs pas un grand avenir en automédication à ces dernières, des molécules anciennes au positionnement ambigu : insuffisance respiratoire, troubles de la vigilance, syndrome des jambes sans repos… Difficile de créer une offre OTC structurée autour de ces spécialités. Pour les gens 16 I No 1251 I Juin 2013
qui la défendent, fabricants en tête, la vraie automédication est ailleurs. Et force est d’avouer qu’elle se porte plutôt bien en ces temps de disette budgétaire : « Le marché dit d’“automédication”, c’est-à-dire de médicaments délivrés sans ordonnances – qu’ils soient ou non remboursables – reste très dynamique : + 5,4 % en avril 2013 par rapport à avril 2012, + 5,4 % sur le premier trimestre 2013 et + 4,1 % en cumul mobile annuel. Quelles qu’en soient les raisons (déremboursements, pathologies hivernales, etc.), les Français achètent de plus en plus de médicaments en les payant de leur poche. Cela fait partie de la nouvelle donne », commente Claude Le Pen dans la lettre d’information IMS Pharmanews. « Pour la première fois, les choses changent : on quitte la culture du médicament gratuit. C’est du jamais vu », renchérit-il. À tel point que l’économiste estime que « le pharmacien trouvera des opportunités dans le médicament non remboursable qu’il ne trouvera plus dans le médicament remboursable ». Gisements de croissance Revenons un instant sur les chiffres de l’année 2012 et de début 2013. Les bons chiffres du marché de la prescription médicale facultative auraient plusieurs origines. La première et la plus évidente est un niveau de pathologies hivernales élevé : le segment voies respiratoires augmente de près de 7,5 % en chiffre d’affaires (CA) à mars 2013 en cumul mobile annuel ; pour les antalgiques, la hausse est encore plus marquée à 8,6 %. Ces deux segments représentent à eux seuls 1 milliard d’euros de CA pour l’officine. L’épidémie de gastro-entérite est également à l’origine de l’augmentation du CA du segment voies digestives de + 2,7 % sur la même période.
Les patients, poussés à la responsabilisation par les déremboursements et les restes à charge, se prennent en main. Le CA de l’Oscillococcinum explose à + 29,4 % en ce début d’année… (voir ci-contre) Au-delà de l’effet d’aubaine lié à ces pathologies saisonnières, le marché se structure petit à petit. À cela de nombreuses raisons, dont notamment le changement de mentalité des fabricants concernés : « Politique de prix, maîtrise marketing… ils n’avaient pas culturellement cette démarche. Cela date d’il y a quelques années : les premiers déremboursements étaient plus subis que maintenant », analyse Pascal Voisin, directeur OTC IMS Health France. Contrôle des prix On se souvient de la flambée des prix qui a suivi le déremboursement des veinotoniques en 2008. Si certains avaient contenu cette hausse, voire avaient baissés un peu leurs tarifs (– 16 % pour le Cyclo 3, Pierre Fabre), d’autres fabricants avaient fait la culbute, comme les laboratoires Servier dont le prix fabricant hors taxes (PFHT) de son renommé Daflon avait enflé de 33 % entre octobre 2007 et janvier 2008. Il y eut pire : au même moment, le PFHT d’un produit comme l’Hirucrème (Bayer santé familiale) aug- III
Le Doliprane, mégastar C’est évidemment la spécialité des laboratoires Sanofi, le Doliprane, qui garde la tête en parts de marché de ce classement. Elle est suivie par l’Humex et l’Oscillococcinum, également en forte hausse. Les marques grand public, qui peuvent faire l’objet de publicité, prennent une place de plus en plus importante. 4,6 % 2,3 % 2,3 % 2,2 % 1,8 % 1,8 % 1,5 % 1,5 % 1,4 % 1,4 %
■ Doliprane + 17,5 % ■ Humex + 12,1 % ■ Oscillococcinum + 29,4 % ■ Nurofen + 10,1 % ■ Efferalgan + 2,3 % ■ Strepsils + 10,0 % ■ Fervex + 15,3 % ■ Daflon + 3,3 % ■ Lysopaïne + 10,1 %
79,2 %
■ Nicorette – 2,0 % ■ Total autres + 4,3 % Évolution du chiffre d’affaires mars 2012 / mars 2013.
Données pharmacies – Cumul mobile annuel mars 2013 Source : IMS health 2013
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Actualité Enjeux [Le renouveau de l’automédication]
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
mentait du jour au lendemain de 88 %. d’unités vendues en 2000, cinq fois moins en Un phénomène qui ne pouvait être complètement 2012 –, le segment reprend du poil de la bête. imputé à la TVA, qui était alors passée de 2,1 % Au dernier comptage en mars 2013, le CA de la (médicaments remboursables) à 5,6 %. Illisible circulation remonte à 142 millions d’euros, en pour les patients, indéfenhausse de 11,3 %. Il y a donc dable pour le pharmacien. « Il manque une vie après l’Asssurance De manière générale, les des spécialités maladie pour certaines spéprix continuent néanmoins cialités (voir encadré ci-desleur augmentation : + 2 % d’automédication sous « Déremboursements avec un prix moyen à entre PMO et PMF. » par l’exemple »), ce qui 5,85 euros entre 2012 et n’était pas le cas auparavant. 2013. Une hausse due selon Pascal Brossard, Afipa Mais pour franchir encore IMS à l’apparition de grands un cap, l’automédication a conditionnements… et aux déremboursements besoin de plus d’indications et donc de plus de comme l’illustre le cas des veinotoniques. Après molécules : « Il manque des médicaments interun effondrement logique – près de 100 millions médiaires entre ceux à prescription médicale obligatoire et ceux à prescription médicale facultative, analyse Pascal Brossard, président de Zambon France et de l’Afipa, l’association regroupant les industriels du secteur de l’autoDéremboursement n’est plus synonyme de mort commerciale. La chute, certes médication, des médicaments pour lesquels le très importante (– 54 %), des volumes du Tanakan cache une augmentation de pharmacien serait amené à poser des questions, la part automédiquée. utiliser un arbre décisionnel… Quelques exemples : les triptans dans les cas de migraines, le traitement Unités vendues avant le déremboursement : de la cystite par la phosphomycine… » Reste que 4,4 millions les délistages ou « switchs » intéressants ne sont pas légion ces dernières années. L’orlistat, Unités vendues après le déremboursement : délisté sous le nom plus fameux d’Alli, n’a pas 2 millions rencontré le succès escompté malgré les campagnes de communication du laboratoire et l’appui sur le réseau officinal : « Le succès de la première année ne s’est pas confirmé et il est ■ Sur prescription devenu un produit moins important. Il faut dire ■ Hors prescription que ce marché est assez versatile avec un aspect “nouveauté” important, dicté par l‘attitude des Hors prescription : 0,75 M d’unités consommatrices. Le produit a également subi la (38 %) Hors prescription : 0,26 M d’unités concurrence des compléments alimentaires », (6 %) confirme Pascal Voisin. III
Déremboursements par l’exemple
Le déremboursement du Vastarel s’est aussi traduit par une chute importante en volumes (– 62 %). Les génériques pâtissent proportionnellement plus du déremboursement que leur princeps. Unités vendues avant le déremboursement : 4,8 millions
Unités vendues après le déremboursement : 1,8 million
■ Sur princeps ■ Génériques
Génériques : 3 M d’unités (63 %)
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Génériques : 1 M d’unités (55 %) Source : IMS health 2013
Développement contrarié A contrario, les inhibiteurs de pompe à protons, qui ont déboulé sur le marché de l’automédication suite au switch du pantoprazole en 2009, suivi par l’oméprazole, se sont implantés durablement, malgré l’existence d’équivalents remboursés. Selon Pascal Voisin, « ils ont trouvé un créneau sur le marché, notamment grâce à un marketing puissant et astucieux mais pas seulement : tout le monde s’accorde sur leur intérêt thérapeutique par rapport aux sels d’aluminium. » Si les patients semblent avoir accepté le principe de la prise en charge individuelle, les réticences sont plutôt aujourd’hui à chercher du côté des autorités sanitaires, malgré quelques signaux en faveur de l’automédication. Ainsi, début avril, dans sa lettre de mission au Comité éco- III
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Autre sujet d’inquiétude pour le ministère : la III nomique des produits de santé (CEPS), Marisol Touraine a mandaté Dominique Giorgi, vente en ligne. Contrainte par une décision du son président, pour être « force de proposition Conseil d’État, Marisol Touraine a revu sa copie dans le développement des marchés des médica- début juin sur le nombre de spécialités autoriments dits “biosimilaires” et des médicaments sées à la vente par correspondance : plus de d’automédication ». Paradoxe de la parole 4 000 spécialités au lieu des 350 appartenant à publique, la même ministre de la Santé s’est la liste du libre accès initialement prévues. Avec Internet, l’automédication déclarée, lors du dernier passe son grand oral. « Le salon Pharmagora, « réti- « Internet ne fera libre accès n’a pas fait vendre cente » au développement du pas vendre plus plus de médicaments, il en ira secteur. Les craintes de l’état portent à la fois sur l’aug- d’automédication. » certainement de même pour Internet. Le gâteau va se parmentation des prix de l’auto- Déborah Wallet-Wodka, Paris-VI tager entre tous les opéramédication, délétère teurs », assure pourtant politiquement en temps de crise, mais aussi sur le risque d’échappement Déborah Wallet-Wodka, maître de conférence au soin de certains patients préférant s’automé- au sein du master Marketing de la santé publique (université Paris-VI). Aucun des interdiquer plutôt que d’aller voir leur médecin. Pour Pascal Brossard, le mouvement est néan- venants interrogés n’estime que la part du commoins enclenché : « Avec le CEPS, nous avons merce électronique dépassera 5 à 10 % du réuni un groupe de travail sur l’automédication, marché. En revanche, les écarts seront scrutés coprésidé par Dominique Giorgi et moi-même. de près, en termes de consommation médicaC’est une première. Cela souligne que l’automé- menteuse comme de prix, le Web servant de dication est beaucoup mieux acceptée. Aupara- comparateur géant à des patients de plus en vant, il ne s’agissait que de déremboursement. » plus avertis... et de plus en plus exigeants. x
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Source : IMS health 2013
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