Pharmacien de France n°1256 (aperçu)

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L’INTERVIEW

ALLIANCE HEALTHCARE FRANCE, UNE OFFRE GLOBALE POUR VOUS ACCOMPAGNER, AUJOURD’HUI, FACE AUX ENJEUX DE DEMAIN.

« Nous n’avons rien à vendre » Laurence Bouret, Dastri

Haro sur la réclame ! enjeux ANALYSE p. XXp. 16

Les pilules ne Les patchs font pas le poids chauffants enquête p. 30p. XX enquête banc d’essai DÉCRYPTAGE p. XX p. 50

No 1256 janvier 2014

Unique sur le marché, l’offre globale Alliance Healthcare France répond à tous les besoins de votre métier de pharmacien. Des services de répartition premium : une qualité de service optimale avec 52 établissements de proximité certifiés ISO 9001. Des services dédiés aux pharmaciens pour l’optimisation de votre métier : gestion, soutien juridique, management, formations, dynamisation du point de vente, prise en charge du patient… Des marques exclusives : Boots Laboratories™, Almus®, Alvita®. Alcura™ : des services spécialisés de santé vers le patient : maintien et soins à domicile, soutien à l’observance aux traitements… Alphega Pharmacie : le 1er réseau européen de pharmaciens indépendants.

THE BEAUTY OF CERTAINTY

Les pharmaciens pourraient bientôt substituer les médicaments biosimilaires. Une mesure qui suscite pas mal d’interrogations… Et l’ire des industriels. DéCRYPTAGE p. 22


L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Dernière reculade

Philippe Gaertner

© Miguel Medina

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

No 1256 I 55e année I 27/12/13 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTeurs : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) I Gabriel Bourovitch (gbourovitch@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Héloïse Rambert I Cédric Ménard création et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina, Nicolas Kovarik Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 86,79 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 88,29 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0217 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

A

u soir de la réu- l’action pour la sauver. Je vous laisse juge de la nion avec l’Assu- portée de ses promesses. Ce même maillage rance maladie officinal que les politiques entretiennent préqui devait clore cieusement dans leur municipalité, ils le malune année 2013 traitent au niveau national par des décisions déjà passablement maussade sans queue ni tête. pour la profession, c’est une dernière et exé- J’ai toujours fait le pari de la confiance avec nos crable nouvelle qui est tombée. Le 18 décembre gouvernants, persuadé que le bon sens l’empordernier, les engagements pris une semaine terait. À l’heure où j’écris ces lignes, alors qu’une auparavant n’ont pas pu aboutir à un protocole chance unique s’offre à la profession de faire d’accord. Je ne peux donc plus, force est de constater que me rendre à l’évidence : « Aujourd’hui, que nous n’arrivons pas à après plus de vingt-deux mois conclure. Plus pour les les pharmaciens de négociations, c’est un patients, dans le cadre de la se sentent échec. Avec le passage des délivrance des ordonnances tests de grossesse en grandes complexes, plus pour la colabandonnés. » surfaces et le rapport de l’Aulectivité, par l’effort de substorité de la concurrence, voititution fourni depuis de là un énième clou rivé dans le grand cercueil de nombreuses années. Il ne s’agit pas que d’une péripétie dans un processus conventionnel : la la pharmacie d’officine. Que diront les banquiers qui soutiennent nos séance du 18 décembre dernier marque la fin confrères quand ils entendront que les négocia- d’un cycle. Nous ne pourrons pas rester inactifs tions censées stabiliser la profession et permettre dans les prochaines semaines : les pharmaciens à certains d’échapper à la faillite ont échoué ? montreront leur colère car, après un plan d’écoIls les lâcheront certainement et les fermetures nomies une fois de plus drastiques, la coupe est d’officines se compteront les unes après les pleine. Seule embellie : la confiance maintenue autres. Ce sont des centaines de confrères qui de la ministre pour une dispensation de l’OTC se retrouveront sur le carreau. En termes de exclusivement en officine. La santé publique a santé, on ne peut se payer de mots : Marisol cette fois pris le dessus. Touraine a beau nous assurer de son soutien J’aurais préféré dans ce premier éditorial de 2014 – toujours à distance, ses absences successives vous annoncer ce qui était attendu par bon au Congrès des pharmaciens le prouvent –, la nombre d’entre vous en 2013. Sachez que tous profession se sent abandonnée par un gouver- les responsables de la FSPF resteront mobilisés nement qui lui avait pourtant promis l’écoute et pour que 2014 soit une meilleure année.

HOMMAGE À PIERRE PECKRE C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Pierre Peckre, âgé de 91 ans, président de la FSPF de 1963 à 1983, dont il était ensuite devenu président honoraire. Il avait notamment été président du syndicat des pharmaciens du Nord de 1960 à 1969, président du tribunal de commerce de Lille et président de la MADP. Il était par ailleurs officier dans l’ordre de la Légion d’honneur et commandeur de l’ordre national du Mérite. Le président Peckre s’était particulièrement investi en faveur de la mise en place du tiers payant dans les officines de pharmacie, tant avec l’Assurance maladie, dans le cadre de la convention conclue en 1975, qu’avec les organismes complémentaires. C’est également sous sa présidence que la Fédération s’est illustrée dans la défense de la pharmacie d’officine, alors fortement mise à mal par les pharmacies mutualistes. C’est un grand président de la Fédération et un grand syndicaliste qui vient de s’éteindre.

Vous retrouverez dans le prochain Pharmacien de France un hommage à Jacques Marouby, ancien trésorier de la FSPF, qui nous a quitté le 13 novembre dernier. Janvier 2014 I No 1256 I 1


3 PERSONNES SUR 4 CONFRONTÉES À LA DOULEUR SONT INSUFFISAMMENT SOULAGÉES (1)

janvier 2014 Sommaire

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

16

4 8 13

VOTRE EXPERTISE :

L’INTERVIEW Laurence Bouret : « Nous n’avons rien à vendre » L’actu en bref Le kiosque

16 enjeux Haro sur la réclame !

NOTRE EXPERTISE :

Le conseil L’antalgie

20 dossiers de la fÉdÉ

Santé

30

50

30 ENQUÊTE Les pilules ne font pas le poids

40 investissement Les offres télécoms 42 officine En bref 45 nouvelles technologies Trucs et astuces des PDF 46 Produits 48 SUBSTITUONS ! Tramadol + paracétamol

32 Panorama 34 conseil L’acné voit la lumière 35 fiche conseil Accompagner le patient acnéique 38 International Nos meilleurs vœux !

PARTENAIRES DANS LE SOULAGEMENT DE LA DOULEUR MODÉRÉE À INTENSE UNE FORMULATION UNIQUE

Boehringer Ingelheim France CHC-12-107 12/10/61644230/PM/012

Photos : Fotolia

TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE DES DOULEURS D’INTENSITÉ MODÉRÉE À INTENSE OU NE RÉPONDANT PAS À L’UTILISATION D’ANTALGIQUES PÉRIPHÉRIQUES SEULS.

PA R A C É TA M O L CODÉINE CAFÉINE

400 mg 20 mg 50 mg

DENOMINATION DU MEDICAMENT : PRONTALGINE®. COMPOSITION : paracétamol 400,0 mg, caféine anhydre 50,0 mg, phosphate de codéine hémihydraté 20,0 mg, (quantité correspondante en codéine : 15,6 mg), excipients qsp un comprimé. FORME PHARMACEUTIQUE : comprimé. DONNEES CLINIQUES : Indications thérapeutiques : Traitement symptomatique des douleurs d’intensité modérée à intense ou ne répondant pas à l’utilisation d’antalgiques périphériques seuls. Posologie et mode d’administration : Réservé à l’adulte. 1 comprimé, à renouveler si nécessaire au bout de 4 heures, ou éventuellement 2 comprimés par prise en cas de douleur sévère, sans dépasser 6 comprimés par jour. La posologie quotidienne maximale est de 3 g de paracétamol et de 120 mg de codéine. Les prises doivent être espacées de 4 heures au minimum. En cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 10 ml/mn), l’intervalle entre deux prises sera au minimum de 8 heures. Les prises systématiques permettent d’éviter les oscillations de douleur. Les comprimés sont à prendre avec un verre d’eau. Contre-indications : Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants : hypersensibilité à l’un des constituants, insuffisance hépatocellulaire, insuffisance respiratoire quel que soit son degré, en raison de l’effet dépresseur de la codéine sur les centres respiratoires, enfants de moins de 15 ans, au cours de l’allaitement en dehors d’une prise ponctuelle (cf rubrique Grossesse et Allaitement), en association avec les agonistes-antagonistes morphiniques (buprénorphine, nalbuphine, pentazocine). Ce médicament ne doit généralement pas être utilisé, dans les cas suivants : en association avec l’alcool ou les médicaments contenant de l’alcool. Mises en garde spéciales et précautions particulières d’emploi*. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions*. Grossesse et allaitement*. Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines*. Effets indesirables*. Surdosage*. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUE : Propriétés pharmacodynamiques* : Classe pharmacothérapeutique : ANTALGIQUE CENTRAL ET PERIPHERIQUE. Propriétés pharmacocinétiques*. Données de sécurité précliniques*. DONNEES PHARMACEUTIQUES*. NUMEROS D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : Prontalgine (18 comprimés) : CIP 34009 361 714 9. CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE : Médicament non soumis à prescription médicale. Non remboursé Sec. Soc.– Non Agréé collect. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/ DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION : Date de première autorisation : 29 septembre 1997. Date de dernier renouvellement : 29 septembre 2007. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE : 01 septembre 2009. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : BOEHRINGER INGELHEIM FRANCE, 14 rue Jean Antoine de Baïf 75013 Paris – Information médicale : 03 26 50 45 33*. Pour une information complète, consulter le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) disponible sur le site internet de l’Afssaps et/ou sur demande auprès du laboratoire. Prontalginecp-MLA-010909-v3.doc

décryptage

Officine

50 BANC D’ESSAI Les patchs chauffants 52

Aperçu

54

culture jeux de mots

56

Ceci n’est pas un générique Vous avez aimé les polémiques sur les génériques ? Alors préparez-vous à de nouveaux échanges enflammés, car la substitution des biosimilaires par les pharmaciens officinaux prévue dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2014,

22

même limitée aux seules initiations de traitement, n’a pas fini de faire parler d’elle. Prometteuse en termes d’économies, cette mesure suscite néanmoins des interrogations. Et l’ire des laboratoires qui commercialisent les spécialités de référence.

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un supplément de 8 pages « DPC, mode d’emploi » + un bulletin d’abonnement.

(1) Source : Livre blanc de la douleur. Synthèse des travaux réalisés par le comité d’organisation des états généraux de la douleur ; juin 2005. www.sante.gouv.fr

AGISSEZ PRONTO

Janvier 2014 I No 1256 I 3


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ils l’ont dit

INTERPRO ❙❙Le Collectif et l’Ordre des sages-femmes ont claqué la porte des négociations sur leur statut à l’hôpital. Ces organisations réclament un titre de praticien hospitalier. Une revendication jugée « pas très réaliste » par Édouard Couty, magistrat honoraire à la Cour des comptes chargé de mener la concertation pour le ministère de la Santé. ❙❙L’ancien président du conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, René Couratier, a été radié du tableau. Deux procédures disciplinaires simultanées ont abouti à cette sanction, alors que la justice administrative est également saisie de l’affaire. L’intéressé affirme que l’on veut « l’éliminer » et annonce son intention de faire appel. ❙❙Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes demande l’annulation d’une formation parrainée par Novartis à la faculté de Tours. L’intervention et le déjeuner offert par le laboratoire relèvent du « conflit d’intérêts », selon le syndicat. L’année dernière, le doyen avait levé le caractère obligatoire de cette journée. ❙❙La Fédération nationale des infirmiers a diffusé une liste de « 60 idées pour améliorer la qualité des soins », à l’issue de son 60e congrès. Parmi lesquelles la possibilité de vacciner et d’adapter les doses d’AVK ou d’antalgiques. ❙❙Les syndicats d’agents critiquent le fonctionnement des Agences régionales de santé. Auditionnés au Sénat, ils ont déploré les baisses d’effectifs, le « défaut de pilotage national » et la toute-puissance des directeurs généraux.

8 I No 1256 I Janvier 2014

DEFRANCE

REPÈRES « On est des bébés post-Mediator. »

« Les ARS ont fait de la stratégie de santé avant même que le gouvernement lance la sienne. » © Miguel Medina

Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

© Miguel Medina

« L’arme atomique, c’est de mettre toute l’ordonnance en non substituable quand on vous embête. » Claude Bronner, président d’Union généraliste.

En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN

Claude Évin, directeur général de l’ARS Île-de-France, lors d’un débat organisé par l’agence de conseil en affaires publiques Nile.

1 944

2 sur 3 5 000 2 479 778

déclarations de ruptures de stock de médicaments ont été effectuées par 300 officines pilotes au 15 novembre dernier, grâce au nouveau dispositif DP-ruptures.

C’est la proportion de Français favorables à la vente de médicaments sur Internet. En un an, la vente sur Internet a pris 2,1 % de part de marché en parapharmacie. (Source : 1001Pharmacies)

(Source : Ordre des pharmaciens)

euros

euros

C’est la moyenne des rémunérations qui seront versées aux médecins pour 2013 dans le cadre du paiement à la performance par l’Assurance maladie.

C’est la somme totale des rémunérations rendues publiques pour le cabinet de Marisol Touraine au titre de 2013, dont 119 280 euros pour la ministre de la Santé. La transparence, c’est maintenant.

(Source : Le Quotidien du médecin)

L’IMAGE DUMOIS

concurrence

L’Autorité frappe encore Sans surprise, l’Autorité de la concurrence prône la libéralisation de l’OTC. Entre autres.

T

reize ans après l’avis du Conseil national de la consommation qui proposait d’exclure du monopole officinal un certain nombre de produits « frontières », l’Autorité de la concurrence remet le couvert. Dans un rapport rendu le 19 décembre dernier, son président Bruno Lasserre pré-

cise que le « statu quo ne paraît plus être aujourd’hui une option viable » et préconise une ouverture raisonnée, selon lui, de l’OTC en grande distribution. « Nous ne voudrions pas que le Doliprane soit traité sur les mêmes tracts [des supermarchés] que le rôti de veau », remarque-t-il. Dans sa quête du prix bas, l’Autorité lève toutefois un petit lièvre en pointant que, dans l’enquête de terrain qu’elle a menée, les inspecteurs ont remarqué qu’aucune phar-

europe

macie ne vendait de médicaments vignettés à prescription médicale facultative moins cher que le prix de la vignette, qui n’est qu’un prix de remboursement maximal. En revanche, et c’est plutôt une bonne surprise, elle insiste aussi sur le développement des nouvelles missions, citant la tenue d’un « carnet vaccinal électronique » ou la « rémunération des nouveaux services comme l’aide aux personnes âgées ou handicapées à domicile ». ❙

emploi

Le monopole Accord de branche officinal réaffirmé sur le temps partiel Une fois n’est pas coutume, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a parlé en faveur du modèle officinal. À l’origine, une plainte de trois pharmaciennes italiennes qui ont demandé l’autorisation de vendre, dans leur parapharmacie, des médicaments soumis à prescription médicale. Les trois aventurières ont été déboutées par la CJUE, qui a estimé que la commercialisation de médicaments remboursables dans les paras provoquerait une « diminution de la qualité du service que les pharmacies fournissent au public » en entraînant « un défaut d’approvisionnement de médicaments sûrs et de qualité ». Carrément. ❙

Les organisations patronales et trois syndicats de salariés (CFDT, CFTC, CFE-CGC) sont parvenus à un accord sur la durée minimale hebdomadaire de travail dans la branche officinale. Les partenaires sociaux se sont entendus sur un seuil de 16 heures par semaine, abaissé à 5 heures pour les personnels de nettoyage, au lieu des 24 heures prévues par la loi sur la sécurisation de l’emploi votée en juin. En contrepartie, les heures complémentaires seront majorées de 15 %, soit moitié plus que le taux légal. Ces dispositions pourraient entrer en vigueur dès le mois de janvier, à moins que la CGT et FO exercent leur droit d’opposition. ❙

Tests de confiance « La concertation n’est pas à géométrie variable selon les professions. » Catherine Lemorton a dit ses quatre vérités à Benoît Hamon qui défendait la fin du monopole officinal sur la vente des tests de grossesse et d’ovulation, qualifié de « rente ». « Si c’est une rente, cela signifie que ces professions en vivent », a rétorqué la présidente de la Commission des Affaires sociales. Les députés ont néanmoins adopté la mesure.

laquestiondumois

« Êtes-vous pour la publicité dans les logiciels d’aide à la délivrance ? » 0 % La réponse est claire, très claire. Pour une écrasante majorité de pharmaciens, la publicité dans les logiciels d’aide à la dispensation (LAD), c’est niet. Vous êtes 87 % à exclure totalement cette possibilité, malgré le fait qu’elle existe déjà dans certains logiciels et qu’elle sera peut-être officiellement admise sous peu (voir notre article « Haro sur

la réclame ! », p. 16). Aucun d’entre vous ne serait même prêt à transiger en excluant l’industrie pharmaceutique. Seuls 10 % d’entre vous n’y verraient aucun inconvénient. Les résultats de la concertation entre les professionnels du secteur informatique, les syndicats et l’Ordre sous l’égide de la Haute Autorité de santé prendront-ils en compte votre avis ?

Oui, sauf pour l’industrie pharmaceutique

10 %

Oui, sans restrictions

4 % NSP

87 %

Non, en aucun cas

Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 12/12/2013 et le 16/12/2013).

Janvier 2014 I No 1256 I 9


Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ils l’ont dit

INTERPRO ❙❙Le Collectif et l’Ordre des sages-femmes ont claqué la porte des négociations sur leur statut à l’hôpital. Ces organisations réclament un titre de praticien hospitalier. Une revendication jugée « pas très réaliste » par Édouard Couty, magistrat honoraire à la Cour des comptes chargé de mener la concertation pour le ministère de la Santé. ❙❙L’ancien président du conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, René Couratier, a été radié du tableau. Deux procédures disciplinaires simultanées ont abouti à cette sanction, alors que la justice administrative est également saisie de l’affaire. L’intéressé affirme que l’on veut « l’éliminer » et annonce son intention de faire appel. ❙❙Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes demande l’annulation d’une formation parrainée par Novartis à la faculté de Tours. L’intervention et le déjeuner offert par le laboratoire relèvent du « conflit d’intérêts », selon le syndicat. L’année dernière, le doyen avait levé le caractère obligatoire de cette journée. ❙❙La Fédération nationale des infirmiers a diffusé une liste de « 60 idées pour améliorer la qualité des soins », à l’issue de son 60e congrès. Parmi lesquelles la possibilité de vacciner et d’adapter les doses d’AVK ou d’antalgiques. ❙❙Les syndicats d’agents critiquent le fonctionnement des Agences régionales de santé. Auditionnés au Sénat, ils ont déploré les baisses d’effectifs, le « défaut de pilotage national » et la toute-puissance des directeurs généraux.

8 I No 1256 I Janvier 2014

DEFRANCE

REPÈRES « On est des bébés post-Mediator. »

« Les ARS ont fait de la stratégie de santé avant même que le gouvernement lance la sienne. » © Miguel Medina

Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

© Miguel Medina

« L’arme atomique, c’est de mettre toute l’ordonnance en non substituable quand on vous embête. » Claude Bronner, président d’Union généraliste.

En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN

Claude Évin, directeur général de l’ARS Île-de-France, lors d’un débat organisé par l’agence de conseil en affaires publiques Nile.

1 944

2 sur 3 5 000 2 479 778

déclarations de ruptures de stock de médicaments ont été effectuées par 300 officines pilotes au 15 novembre dernier, grâce au nouveau dispositif DP-ruptures.

C’est la proportion de Français favorables à la vente de médicaments sur Internet. En un an, la vente sur Internet a pris 2,1 % de part de marché en parapharmacie. (Source : 1001Pharmacies)

(Source : Ordre des pharmaciens)

euros

euros

C’est la moyenne des rémunérations qui seront versées aux médecins pour 2013 dans le cadre du paiement à la performance par l’Assurance maladie.

C’est la somme totale des rémunérations rendues publiques pour le cabinet de Marisol Touraine au titre de 2013, dont 119 280 euros pour la ministre de la Santé. La transparence, c’est maintenant.

(Source : Le Quotidien du médecin)

L’IMAGE DUMOIS

concurrence

L’Autorité frappe encore Sans surprise, l’Autorité de la concurrence prône la libéralisation de l’OTC. Entre autres.

T

reize ans après l’avis du Conseil national de la consommation qui proposait d’exclure du monopole officinal un certain nombre de produits « frontières », l’Autorité de la concurrence remet le couvert. Dans un rapport rendu le 19 décembre dernier, son président Bruno Lasserre pré-

cise que le « statu quo ne paraît plus être aujourd’hui une option viable » et préconise une ouverture raisonnée, selon lui, de l’OTC en grande distribution. « Nous ne voudrions pas que le Doliprane soit traité sur les mêmes tracts [des supermarchés] que le rôti de veau », remarque-t-il. Dans sa quête du prix bas, l’Autorité lève toutefois un petit lièvre en pointant que, dans l’enquête de terrain qu’elle a menée, les inspecteurs ont remarqué qu’aucune phar-

europe

macie ne vendait de médicaments vignettés à prescription médicale facultative moins cher que le prix de la vignette, qui n’est qu’un prix de remboursement maximal. En revanche, et c’est plutôt une bonne surprise, elle insiste aussi sur le développement des nouvelles missions, citant la tenue d’un « carnet vaccinal électronique » ou la « rémunération des nouveaux services comme l’aide aux personnes âgées ou handicapées à domicile ». ❙

emploi

Le monopole Accord de branche officinal réaffirmé sur le temps partiel Une fois n’est pas coutume, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a parlé en faveur du modèle officinal. À l’origine, une plainte de trois pharmaciennes italiennes qui ont demandé l’autorisation de vendre, dans leur parapharmacie, des médicaments soumis à prescription médicale. Les trois aventurières ont été déboutées par la CJUE, qui a estimé que la commercialisation de médicaments remboursables dans les paras provoquerait une « diminution de la qualité du service que les pharmacies fournissent au public » en entraînant « un défaut d’approvisionnement de médicaments sûrs et de qualité ». Carrément. ❙

Les organisations patronales et trois syndicats de salariés (CFDT, CFTC, CFE-CGC) sont parvenus à un accord sur la durée minimale hebdomadaire de travail dans la branche officinale. Les partenaires sociaux se sont entendus sur un seuil de 16 heures par semaine, abaissé à 5 heures pour les personnels de nettoyage, au lieu des 24 heures prévues par la loi sur la sécurisation de l’emploi votée en juin. En contrepartie, les heures complémentaires seront majorées de 15 %, soit moitié plus que le taux légal. Ces dispositions pourraient entrer en vigueur dès le mois de janvier, à moins que la CGT et FO exercent leur droit d’opposition. ❙

Tests de confiance « La concertation n’est pas à géométrie variable selon les professions. » Catherine Lemorton a dit ses quatre vérités à Benoît Hamon qui défendait la fin du monopole officinal sur la vente des tests de grossesse et d’ovulation, qualifié de « rente ». « Si c’est une rente, cela signifie que ces professions en vivent », a rétorqué la présidente de la Commission des Affaires sociales. Les députés ont néanmoins adopté la mesure.

laquestiondumois

« Êtes-vous pour la publicité dans les logiciels d’aide à la délivrance ? » 0 % La réponse est claire, très claire. Pour une écrasante majorité de pharmaciens, la publicité dans les logiciels d’aide à la dispensation (LAD), c’est niet. Vous êtes 87 % à exclure totalement cette possibilité, malgré le fait qu’elle existe déjà dans certains logiciels et qu’elle sera peut-être officiellement admise sous peu (voir notre article « Haro sur

la réclame ! », p. 16). Aucun d’entre vous ne serait même prêt à transiger en excluant l’industrie pharmaceutique. Seuls 10 % d’entre vous n’y verraient aucun inconvénient. Les résultats de la concertation entre les professionnels du secteur informatique, les syndicats et l’Ordre sous l’égide de la Haute Autorité de santé prendront-ils en compte votre avis ?

Oui, sauf pour l’industrie pharmaceutique

10 %

Oui, sans restrictions

4 % NSP

87 %

Non, en aucun cas

Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 12/12/2013 et le 16/12/2013).

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Testez la différence ! L’INTERVIEW Un entretien sans concession

DÉCRYPTAGE Le dossier du mois, où santé rime avec société ÉCO&VOUS Le panorama économique du mois

L’ACTU EN BREF Six pages d’infos à chaud BANC D’ESSAI Toutes les clés pour bien référencer

 Tous les mois plus d’informations, plus d’analyses, plus de réactions

 L’HEBDO du Pharmacien de France Chaque semaine, un condensé de l’actualité par mail. Pour vous abonner ou joindre la rédaction, une seule adresse : contact@lepharmacien.fr

PHARMA1252-01_002 1

15/07/13 19:16


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