L’INTERVIEW
« Nous devons faire bouger le système »
RMaCIeN
Claude Évin, ARS Île-de-France
DEFRANCE
Le PHaRMaCIeN
Maires courage
La mélatonine, à dormir debout
Les patchs de substitution nicotinique
DÉCRYPTAGE P. 30
ENQUÊTE P. 36
BANC D’ESSAI P. 64
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Trois années d’économies drastiques s’ouvrent… la santé sera-t-elle préservée ? ENJEUX P. 22
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L’Éditorial
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Une occasion unique
Philippe Gaertner
© MIGUEL MEDINA
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
No 1259 I 55e année I 03/04/14 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTRICE DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTEURS : Élise Brunet (ebrunet@lepharmacien.fr) I Gabriel Bourovitch (gbourovitch@lepharmacien.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Anaïs Bellan I Claire Grevot I François Silvan CRÉATION ET RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg Infographie Conseil : Stéphanie Goutte DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61
Q
uand on se penche cet accord est un bon accord. Non parce qu’il un instant sur ce est parfait, non parce qu’il est abouti – nous n’en qui fait la force de sommes qu’au début de la longue route vers les notre profession, honoraires à l’ordonnance –, mais parce qu’il u n e é v i d e n c e est juste. Juste pour tous les pharmaciens et saute aux yeux : les pharma- juste pour les patients. Devant les outrances ciens sont des professionnels de santé rompus d’une autre structure syndicale qui surjoue son à la délivrance de spécialités pharmaceutiques opposition à une réforme qu’elle a pourtant délicates à manier, souvent vitales pour le initiée en signant la convention avec l’Assurance patient… mais ce critère n’est pas suffisant à maladie en 2012, il faut rester humble : non, la nous distinguer ; d’autres professions manipu- FSPF ne va pas signer l’accord ultime mais la lent également ces molécules et accompagnent FSPF va signer un accord indispensable. le patient, je pense notamment aux médecins À l’heure où le prix des médicaments baisse et aux infirmières. sans discontinuer dans l’optique bien compréNon, ce qui fait l’ADN des pharmaciens, c’est hensible de sauvegarder notre système de leur double appartenance au monde de la santé santé, le choix ne nous était plus laissé : la main et au monde de l’entreprise, leur capacité à tendue par le ministère de la Santé et l’Assurance prendre les meilmaladie depuis leures décisions à quelques mois ne la fois au nom de la « L’accord avec l’Assurance l’aurait pas été une sauvegarde de leur seconde fois, soyezmaladie convient aux officine mais aussi en sûrs. Si l’on pharmaciens parce qu’il pour la sécurité de revient à l’esprit et leurs patients. Cette à la lettre de ce que leur ressemble. » compétence est la FSPF va signer unique et c’est à dès que les textes elle que la FSPF a fait appel en imaginant le seront à notre disposition, cela tient finalement protocole d’accord sur les honoraires pharma- en peu de mots : pérennisation de nos revenus ceutiques qui sera finalisé au moment où vous grâce à l’avenant génériques et à l’accord sur lirez ces lignes. Le tour de France que j’ai mené les honoraires – 0,80 euro par boîte en 2015, avec tout le bureau de la Fédération m’a confor- 1 euro en 2016 – et extension de nos compété dans mes espérances. Deux réunions par tences professionnelles avec les entretiens chez semaine pendant six semaines, devant des mil- les patients asthmatiques… Cet accord convient liers de pharmaciens ont forgé mon opinion : aux pharmaciens parce qu’il leur ressemble.
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avril 2014 Sommaire
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Actualité
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Santé
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L’INTERVIEW
36
laude Évin : C « Nous devons faire bouger le système »
38 PANORAMA
L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE
22 ENJEUX 50 milliards, et moi, et moi…
Officine
ENQUÊTE À dormir debout
42 CONSEIL Articulations on the rocks 43 FICHE CONSEIL L’entorse du genou 46 INTERNATIONAL La chasse aux œufs est ouverte !
50 INVESTISSEMENT Sur la rampe de l’accessibilité 52 OFFICINE EN BREF 56 ANALYSE Les six commandements de la mise en vitrine 58 PRODUITS 63 SUBSTITUONS ! Progestérone 64 BANC D’ESSAI Les patchs de substitution nicotinique
26 DOSSIERS DE LA FÉDÉ
66 APERÇU
DÉCRYPTAGE
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CULTURE AUTO-MOTO
Maires courage L’engagement politique est-il compatible avec l’exercice officinal ? À l’heure où les pharmaciens maires n’ont jamais été aussi peu nombreux – durcissement du métier et de la fonction d’édile oblige –, on est en droit de se poser la question. Pourtant,
30 certains confrères témoignent qu’il est possible de mener les deux de front. Si la fonction est ingrate et nécessite certes une solide organisation, elle est à leurs yeux une façon d’agir pour la défense de la profession comme pour celle de leurs administrés.
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L’INTERVIEW
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Personnage incontournable du monde de la santé, au point que son nom a circulé pour prendre la tête de l’Assurance maladie à la place de Frédéric Van Roekeghem, Le Pharmacien de France ne pouvait manquer de rencontrer Claude Évin. Propos recueillis par Laurent Simon
Photos Miguel Medina
Claude Évin
« Nous devons faire bouger le système » BIOEXPRESS Auréolé de son passage au ministère de la Santé et des Affaires sociales au tout début des années 1990 et auteur de la loi régissant la consommation de tabac dans les lieux publics et les publicités pour les boissons alcoolisées, Claude Évin occupe depuis 2010 la tête de l’agence régionale de santé d’Île-deFrance, la plus puissante du pays. Avocat de formation, il est également titulaire d’un DEA de droit et d’un doctorat en droit public. I 2004-2009 : président de la Fédération hospitalière de France. I 1988-1991 : ministre de la Solidarité, de la Santé et de la Protection sociale. I 1986-1987 : vice-président de l’Assemblée nationale. I 1978-2007 : député PS de Loire-Atlantique, sauf pendant ses mandats successifs au gouvernement et entre 1993 et 1997.
La stratégie nationale de santé (SNS) voulue par la ministre Marisol Touraine est en pleine élaboration, sans que personne comprenne bien de quoi il en retourne pour l’instant. S’agit-il toujours, selon vous, de « rompre avec la loi HSPT », comme la ministre l’avançait en 2012 ?
Faites-vous allusion aux parcours de soins des
Je ne sais pas si c’est une rupture : notre système est personnesâgées en risque de perte d’autonomie confronté à des défis auxquels il nous faut répondre, (Paerpa), pour lesquels une expérimentation débute en particulier l’explosion des pathologies chroniques en ce moment même ? et la persistance des inégalités de santé, qu’elles soient Le Paerpa n’est pas la seule réponse, ce n’est qu’un sociales ou territoriales. Globalement, nous avons la exemple issu de la loi de financement sur la sécurité chance en Île-de-France d’avoir une population jeune sociale sur un seul type de patients. Cinq expérimenet en bonne santé, mais il y a de grandes disparités. tations Paerpa sont conduites actuellement et trois Un exemple : la prévalence du cancer du sein chez la autres vont démarrer bientôt. Il s’agit de diminuer les femme, directement corrélée à des facteurs sociaux. hospitalisations évitables. Un autre aspect de la SNS Il existe de plus des problèmes concerne la répartition des prod’accès aux soins avec des cas « Le ministère nous fessionnels de santé : le minisaussi différents que la Seine-ettère de la Santé nous a demandé, Marne ou la Seine-Saint-Denis, a demandé d’analyser le 7 mars dernier, d’établir [il lit qui comprennent à la fois des les fragilités du réseau la circulaire ministérielle] « des zones urbaines denses mais diagnostics régionaux pour l’acofficinal. » également des zones où l’accès cessibilité aux pharmacies d’offià un médecin est plus difficile. cine dans les territoires fragiles Outre les inégalités, les maladies chroniques consti- ou en voie de fragilisation et d’identifier les mesures à tuent le second défi à relever : elles représentent plus mettre en place ». À la manière de ce que nous avons de la moitié des dépenses de prestation de l’Assurance fait pour les médecins, il s’agira d’analyser la réparmaladie. Cancer, diabète, maladies respiratoires, tition des officines, d’identifier les problèmes liés à cardio-vasculaires, maladies mentales… ce sont d’éventuelles fermetures et de quantifier les difficul13 millions de patients en France. tés d’accès aux soins. Justement, quelles mesures de la SNS permettraient d’améliorer la prise en charge de ces patients ?
La prévention et une meilleure coordination entre professionnels de santé. Le pharmacien y trouve d’ailleurs sa place : sa fonction première consiste à dispenser le médicament mais il doit pouvoir jouer un rôle au-delà, dans la prévention, l’information, 6 I No 1259 I Avril 2014
l’éducation thérapeutique… Il peut donner l’alerte en cas de problème. Une réflexion est d’ailleurs menée dans la stratégie nationale sur ces prises en charge de proximité.
Vous inquiétez-vous d’une baisse des effectifs officinaux dans votre région ? A contrario, nombreuses ont été les institutions (Assurance maladie, Cour des comptes…) à pointer la « surdensité » d’officines, particulièrement à Paris. L’Île-de-France compte 3 907 officines. Y accéder pose
problème dans certains territoires ruraux, même si
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
L’INTERVIEW la densité de pharmacies est plus importante dans ma région que dans d’autres. Cela n’empêche pas certains territoires franciliens de connaître des disparités importantes. Suivez-vous une politique précise en ce qui concerne les pharmacies parisiennes ? Allez-vous, par exemple, favoriser les regroupements plutôt que les transferts ?
Les projets sont laissés à l’appréciation des professionnels eux-mêmes ! L’Île-de-France est une région où les gens circulent beaucoup ; l’implantation des pharmacies doit pouvoir répondre à ces mouvements de population et donc la densité de pharmacies n’est parfois pas directement liée au nombre de résidents. Compte tenu des critères d’installation des officines actuellement en vigueur dans notre pays, cela suscite parfois des conflits entre pharmaciens. En termes d’installation, nous intervenons dans le cadre législatif actuel, sans y déroger. La question des gardes, qui revient légalement aux syndicats en concertation avec les agences régionales de santé (ARS), est épineuse à Paris : quelles actions avez-vous menées pour les réguler ?
Nous avons travaillé avec l’Ordre et l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pour régler le problème suivant : nous comptions seulement deux pharmacies qui ouvraient 24 heures sur 24 à Paris et d’autres dont les horaires variaient de 21 h à minuit, de manière assez inégale. Nous avons organisé un service de garde pour permettre l’ouverture de huit à dix officines toute la nuit sur le territoire parisien. L’ARS et l’URPS pharmaciens ont collaboré afin de promouvoir une information fiable à destination des Franciliens sur les gardes et urgences de leurs pharmaciens. Cela prendra la forme d’un site internet, d’une application smartphone et d’un module exportable sur d’autres sites, comme celui des communes concernées. C’est une amélioration du service rendu à la population. Ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF), vous êtes à la tête de la région la plus « hospitalière » de France… Pas trop difficile de s’occuper également des libéraux ?
La création des URPS a été déterminante pour la rencontre avec les libéraux et avec les pharmaciens en particulier. Ces structures prennent de nombreuses initiatives. Par exemple, on n’aurait pas pu concevoir un système de garde cohérent sans ce dialogue. Si, au niveau national, le dialogue avec l’Ordre est déterminant sur des sujets comme les critères pour l’installation des pharmacies ou le dossier pharmaceutique, le niveau régional est pertinent pour impliquer ces partenaires dans certains projets, telle la III Avril 2014 I No 1259 I 7
L’INTERVIEW
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
« La collaboration ville-hôpital ne se décrète pas par des circulaires. »
III
8 I No 1259 I Avril 2014
démarche « territoires de santé numériques » que nous souhaitons expérimenter dans le nord du département du Val-de-Marne. L’idée est simple : comment développer les outils numériques entre professionnels ? Les pharmaciens sont directement impliqués dans cette démarche qui a pour but de rendre intero pérables tous les systèmes d’information. Un autre bon exemple de notre collaboration concerne les ordonnances dématérialisées, sur lesquelles nous travaillons également avec l’Ordre des pharmaciens. Il faut signaler aussi qu’un projet de télésuivi de l’hypertension artérielle et un autre concernant l’éducation thérapeutique des patients sur la douleur chronique sont en route. Je pourrais citer également la carte de coordination des soins, un mémo en cas d’hospitalisation destiné aux soignants libéraux, qui a été lancée récemment par les URPS des médecins, des infirmiers et des pharmaciens. Les partenariats ne manquent donc pas.
est d’ailleurs souvent plus en avant que l’infirmier ou le kinésithérapeute, puisque la maladie chronique implique très souvent la prise d’un traitement. Qui dit coordination, dit rémunération, non ?
Il est vrai que le paiement du parcours de soins sous forme forfaitaire se pose de plus en plus. Dans le cadre du Paerpa, cela s’appelle le parcours personnalisé de santé, encore en expérimentation. Même au niveau de la rémunération, le modèle peut être revu mais, tous les professionnels en sont bien conscients, il nous faut maîtriser les dépenses de santé ou au moins en maîtriser l’évolution. On ne pourra jamais accepter que les dépenses de santé explosent et je vous rappelle d’ailleurs que nous ne sommes pas à enveloppe constante : les dépenses d’Assurance maladie pour 2014 progressent de 2,4 % par rapport à 2013… même si l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour 2015 progressera probablement moins. Le fait est que les besoins des patients évoluent et que les réponses à ces besoins coûtent de plus en plus cher. Il ne faut donc pas rester figé. Pour en revenir aux fonctions des agences régionales de santé, souhaitez-vous qu’elles soient encore étendues dans la future SNS ?
Le but des ARS est de mieux répondre aux besoins en adaptant la politique de santé aux particularités de chaque territoire. Les réponses ne sont ainsi pas les mêmes au centre de Paris ou en Seine-et-Marne. Cela a rendu cohérent notre action dans la prévention par exemple. C’est nous qui devons faire bouger le système pour l’adapter aux besoins.
Avez-vous réussi à abattre une partie du mur qui existe entre l’hôpital et la ville ? Cela pourrait se jouer à des détails, comme des prescriptions hospitalières en dénomination commune internationale (DCI) ou plus fréquemment substituables…
Voudriez-vous disposer d’objectifs régionaux de dépenses d’assurance maladie (Ordam), qui suscitent de nombreuses polémiques à chaque fois qu’ils sont évoqués… et donc de capacités budgétaires supérieures ?
Je ne dirais pas que j’ai abattu tous les murs entre ville et hôpital ! Effectivement, l’Île-de-France comporte le plus grand centre hospitalo-universitaire d’Europe, avec l’Assistance publique dont nous assurons la tutelle depuis la création des ARS. Sur la relation ville-hôpital, cela se joue souvent sur la qualité des relations entre les professionnels dans les territoires ; nous poussons ce travail notamment au sein des hôpitaux avec les commissions médicales d’établissement. La sortie d’hospitalisation est un élément fort sur lequel il doit y avoir une collaboration étroite. Ce ne sont pas des choses que l’on peut décréter par circulaire… mais c’est un vrai sujet. On ne peut pas tout construire autour de l’hospitalisation. Le médecin libéral, l’infirmier, le masseur-kinésithérapeute sont des acteurs déterminants de la prise en charge au long cours, parfois pour toute une vie. Le pharmacien
Nous n’avons pas les outils pour piloter au niveau régional une enveloppe qui comprendrait les prestations ou les dépenses de soins. Ceci étant dit, notre objectif est quand même de maîtriser les dépenses au niveau régional. Tout dépend donc ce que l’on entend par enveloppe. Le premier pas a été de créer les ARS pour gérer ce pilotage global de la santé ; il faut que nous allions progressivement plus loin, par exemple en soutenant l’installation des professionnels. Vous réclamez donc plus de pouvoirs pour les ARS sur l’installation des professionnels de santé ?
Dans le cadre de conventions nationales, nous pourrons être en charge de volets régionaux, concernant par exemple des problématiques de santé publique. Les caractéristiques de l’insuffisance rénale chronique ou celles des maladies comme la drépanocytose, le
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L’INTERVIEW
III
DEFRANCE
sida ou la tuberculose sont très particulières à l’Îlede-France. Ce sont des sujets sur lesquels les ARS peuvent avancer. Concernant l’installation des médecins, l’impact sur les charges des professionnels des coûts de l’immobilier mériterait d’être davantage pris en compte.
dire l’usage dans les lieux à usage collectif ? J’y suis plutôt favorable, pour une raison de cohérence quant aux comportements que l’on cherche à éviter : pourquoi tolérer l’usage de la cigarette électronique dans des lieux où l’usage de la cigarette est interdit ? Cette question mériterait d’être analysée par le parlement.
Dernier sujet, qui n’est pas en lien direct avec vos fonctions de directeur d’ARS : que pensez-vous de l’explosion de la consommation de cigarettes électroniques ?
Selon vous, la cigarette électronique doit-elle avoir un statut de médicament et donc être distribuée exclusivement en officines ?
La loi de 1991 interdit le tabac dans les lieux à usage collectif, comme les bureaux, pour des raisons de protection des non-fumeurs. « Il y a certains produits La cigarette électronique n’est actuellement pas qui nécessitent des réglementée du tout : la première question qui doit conseils et que l’on ne être traitée est celle relative peut pas banaliser. » à la toxicité de ses composants, mais aucune étude n’est disponible. Je constate tout de même que la cigarette électronique a permis une diminution de la consommation de tabac. C’est donc un plus dans la lutte contre le tabagisme. Faut-il aller jusqu’à en inter10 I No 1259 I Avril 2014
Le PHaRMaCIeN
La question ne se pose pas pour le moment. Il faudra se pencher sur la restriction de la distribution s’il est avéré que l’usage de ce produit constitue un problème de santé publique. La distribution de substituts nicotiniques en grandes surfaces vous semble-t-elle être une bonne idée pour en augmenter la diffusion ?
Il ne faut jamais oublier que ces produits nécessitent du conseil et ne peuvent être disposés sur des rayons sans que se posent un certain nombre de questions. Ce débat sur le rôle des officines vient de rebondir avec les tests de grossesse et d’ovulation, mais il y a des produits que l’on ne peut pas banaliser. x
C’EST
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
ILS L’ONT DIT
G.N. Singh, Drug Controller General of India, l’homologue indien du directeur de l’Agence nationale de sécurité du médicament, sur Docbuzz.
Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre des pharmaciens, à propos du numerus clausus en pharmacie. (Source : Café Nile)
Brigitte Dormont, économiste de la santé à Paris-Dauphine, cherche des solutions aux déficits sociaux dans Libération.
INTERPRO ❙❙Le Dr Patrick Gasser, nouveau président de l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés, a présenté à la presse les huit priorités de son équipe. La première va consister à « rééquilibrer les moyens en faveur des soins de ville » et donner « une vraie place aux spécialistes libéraux » dans la stratégie nationale de santé. Il a ensuite insisté sur « l’urgence » de concrétiser la classification commune des actes médicaux (CCAM) cliniques, différée à maintes reprises depuis 2004. Il appelle également à une revalorisation immédiate des spécialités cliniques. ❙❙Plus d’un tiers des médecins accepteraient de déléguer des tâches à un infirmier, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Cette proportion varie de 18 % à 60 % selon que le financement serait assumé par les revenus du cabinet ou par l’Assurance maladie. ❙❙Le Collectif des sagesfemmes appelait à nouveau à la grève le 20 mars, malgré l’annonce de la création d’un statut médical de sage-femme des hôpitaux. En revanche, l’Union nationale et syndicale des sages-femmes appelle à une « concertation constructive » avec le ministère de la Santé, qui exclut toute évolution sur ce sujet. ❙❙Les kinés peuvent de nouveau s’installer librement en zone surdotée. Le Conseil d’État a censuré les « mesures limitant de façon contraignante » l’accès au conventionnement : la cessation définitive d’activité d’un autre masseur-kinésithérapeute était depuis juillet 2012 un prérequis à l’autorisation d’exercer dans certaines communes.
12 I No 1259 I Avril 2014
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« Rien ne changera si on ne touche pas à la liberté d’installation et au paiement à l’acte. »
© MIGUEL MEDINA
« Il y a des endroits où on fabrique des chômeurs et d’autres où on n’a pas assez de gens. »
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« Si nous devions suivre les normes de qualité américaines, nous devrions fermer toutes nos usines. »
EXCLUSIF
Tout l’OTC en libre accès Conséquence inattendue de la vente sur Internet, l’OTC va pouvoir passer totalement devant les comptoirs des officines.
C’
est finalement assez logique : dans la mesure où le Conseil d’État a imposé la vente en ligne de toutes les spécialités OTC, à peu près 4 000 produits, pourquoi restreindre le libre accès en officine à seulement quelques centaines de produits,
qui plus est à la demande des fabricants ? Lors d’une réunion du Comité stratégique des industries de santé (CSIS) qui s’est tenu le 15 janvier avec toutes les composantes du secteur – agences sanitaires, direction générale de la santé et de la concurrence, Ordre et syndicats… –, il a été annoncé que le décret du 30 juin 2008 instaurant le libre accès serait modifié pour permettre le passage devant le comptoir de toutes les spécialités à prescrip-
tion médicale facultative. Une petite révolution à l’échelle de l’automédication : on imagine déjà des présentoirs de Doliprane à portée du public… Problématique. Le projet de texte est encore en discussion, notamment pour lever des ambiguïtés vis-à-vis de la promotion sur les médicaments remboursables, logiquement interdite. Une présentation neutre des produits pourra-telle être garantie ? Rien n’est moins sûr. ❙
formation
vétérinaires
La ministre de la Santé Marisol Touraine a commandé l’été dernier à l’Inspection générale des affaires sociales un rapport sur le fonctionnement du développement professionnel continu (DPC). Alors que des versions non finalisées du texte circulent déjà, les premières critiques fusent, surtout de la part des médecins. « Jugé technocratique, le circuit du DPC devrait subir un lifting et associer davantage les professionnels à sa gouvernance », note ainsi Le Quotidien du médecin. Et de pointer quelques autres problèmes, en particulier celui du budget, trop juste pour former tous les professionnels, ou du contrôle des organismes de formation, pour l'instant inexistant. ❙
Les mots du président de l’Ordre des vétérinaires Michel Baussier à l’intention de ses ouailles en décembre dernier se passent de commentaires : « Des laboratoires […], soit spontanément, soit en réponse à des sollicitations aussi inopportunes qu’irresponsables émanant de vétérinaires praticiens, inciteraient – ou envisageraient de le faire – par des avantages commerciaux […] à un stockage […] d’antibiotiques dits […] critique[s] tels que les céphalosporines de deuxième et troisième génération et les fluoroquinolones. » Des « comportements immoraux » qu’il n’hésitera pas « à porter sur la place publique » et à « poursuivre personnellement ». ❙
Un rapport très attendu
Cherche antibios critiques à stocker
En bref Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
15
2
175
4 000
C’est le budget alloué aux pharmaciens titulaires pour l’année 2014 par l’OGDPC, comprenant les pertes de ressources des pharmaciens et la rémunération des organismes de formation.
sont passés à ce jour devant leur commission paritaire locale respective pour non-respect du taux minimal de substitution de 65 % imposé par l’accord générique signé avec l’Assurance maladie.
ont été inscrites à l’Ordre des pharmaciens entre novembre 2012 et février 2014, depuis la sortie du décret sur les sociétés de participations financières de professions libérales (SPPF-PL).
seront supprimés en quatre ans à l’Assurance maladie si la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux s’applique jusqu’en 2017.
millions d’euros
holdings
pharmaciens
postes
L’IMAGE DUMOIS
© MIGUEL MEDINA
Passage à l’euro Difficile de ne pas les remarquer. Les tests de grossesse à 1 euro étaient en vente chez Leclerc dès le 19 mars, sous la marque Médicaid – aucun lien avec l’équivalent américain de la CMU. Le produit provient d’Eckbolsheim, dans la banlieue de Strasbourg, siège du groupe Prodiag. Sa filiale Laboratoire SBH assemble et conditionne les éléments du test, fabriqués en Chine. Pour proposer un tel prix, il n’y a pas de hasard.
LAQUESTIONDUMOIS
Êtes-vous d’accord pour tenir à jour le carnet de vaccination électronique des patients ? C’est un grand oui pour la tenue du carnet de vaccination électronique ! À plus de 85 %, vous êtes d’accord pour accompagner cette évolution du dossier pharmaceutique, qui verra certainement le jour début 2015, mais pas à n’importe quelle condition. Suivant l’adage selon lequel tout travail mérite salaire, une majorité d’entre vous attend une rémunération avant de se lancer dans cette nouvelle mission. La minorité de réti-
cents l’est parce qu’elle estime que ce rôle doit rester dévolu au médecin. Devant l’obsolescence du carnet de vaccination « papier » et l’échec des précédentes tentatives de carnets électroniques, les pharmaciens ont certainement entre les mains la solution au problème de la désaffection populaire pour la prévention vaccinale. Pas évident, en revanche, que le ministère leur accorde une rallonge pour ce faire…
2 %
Non, cela ne m’intéresse pas
12 %
Non, c’est le travail du médecin traitant
1 %
Ne sais pas/ Ne se prononce pas
30 %
Oui, sans hésitation
55 %
Oui, à condition qu’une rémunération soit prévue Source : questionnaire administré en ligne sur un panel de 324 répondants entre le 18/03/14 et le 20/03/14.
Avril 2014 I No 1259 I 13
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
CE QU’ILS ILS L’ONT DIT ONT DIT
Quatre mois pour un accord Marisol Touraine veut accélérer les expérimentations sur les nouveaux modes de rémunération (ENMR), censées poser les bases de futures coopérations entre professionnels de santé. L’extension à 150 nouvelles équipes de libéraux doit avoir lieu « d’ici à trois mois ». La volonté de la ministre de la Santé est claire : un accord national « avant fin juillet », comme elle l’a déclaré lors de la dernière convention du Centre national des professions libérales de santé. ❙
justice
Le discret fichier pénal de l’Ordre Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) a obtenu fin janvier l’autorisation de créer un fichier informatique répertoriant l’ensemble des signalements et des procédures pénales visant des pharmaciens. Pour les affaires en lien avec l’exercice professionnel, mais aussi celles « susceptibles de jeter un doute sur la moralité professionnelle » ou de « porter préjudice à l’intérêt collectif de la profession », le Cnop pourra conserver des données sensibles à des fins statistiques et de communication, comme il le fait déjà pour les contentieux disciplinaires et administratifs. ❙ 14 I No 1259 I Avril 2014
Christian Saout, coprésident du think tank Coopération patients, dans une lettre ouverte adressée à Marisol Touraine, ministre de la Santé.
retraites
Capital risqué à la CAVP DR
interpro
Bernard Debré, professeur d’urologie et député UMP de Paris, à propos de sa condamnation par l’Ordre des médecins pour son Guide des 4 000 médicaments, coécrit avec Philippe Even.
« Les malades chroniques ne sont pas des incendiaires responsables de l’embrasement des dépenses de santé. » © MIGUEL MEDINA
Étienne Caniard, président de la Mutualité Française.
« Je suis abasourdi et peiné par cette condamnation absurde. » © MIGUEL MEDINA
© MIGUEL MEDINA
« La Mutualité n’est absolument pas gênée par une reconquête d’une partie du territoire perdu par l’Assurance maladie. »
Un rapport de l’Igas remis fin 2013 pointe les placements à risque de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens.
S
ix milliards d’euros, c’est la somme que doit gérer la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) pour le régime complémentaire de retraite des pharmaciens. Deux inspecteurs de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) se sont penchés sur sa façon de faire entre 2006 et 2011.
Leurs conclusions sont sans appel : la caisse « ne contrôle pas ses risques […], les placements […], donne la priorité à la performance plutôt qu’à la sécurité ». La CAVP a contesté tous les résultats de l’enquête, sans parvenir à convaincre l’Igas. Le rapport pointe « la présence d’investissements risqués dont la détention directe n’aurait pas été permise par la réglementation ». En d’autres termes, les inspecteurs dénoncent l’utilisation par la CAVP de sociétés intermédiaires dont certaines recourent à « des produits dérivés dans un but de spéculation ou de surexposition », parfois dans des pays émergents, comme l’Inde ou la Malaisie. ❙
TRANSPARENCE
Beaucoup de bruit contre le SMR La décision de Marisol Touraine de faire figurer le service médical rendu (SMR) sur les boîtes n’a pas les faveurs de grand monde. Consultés par les autorités avant qu’elles ne rédigent les textes d’application, les pharmaciens ont fait part de leurs remarques au ministère de la Santé. Dans sa réponse du 14 mars dernier, la FSPF « s’interroge sur la lisibilité d’un tel dispositif », en particulier concernant les médicaments non remboursables sur lesquels l’absence de macaron
Service médical rendu insuffisant
Médicament avec 2 SMR
Service médical rendu faible
Médicament avec 3 SMR
Service médical rendu modéré
Médicament avec 4 SMR
Service médical rendu important
(Photomontage)
de couleur « risque de jeter le discrédit » et d’empêcher le pharmacien de « convaincre le patient de la pertinence du traitement prescrit ». Quant aux industriels, c’est carrément la levée de bouclier. Dans un courrier adressé à la direction générale de la santé début
mars, ils contestent « vivement » la mesure. Selon le Leem, le SMR est « inintelligible » pour les patients, le mode de signalisation à plusieurs couleurs (voir L’Hebdo du Pharmacien, n o 146) « source de confusion » et le choix des couleurs (vert, rouge, noir) synonyme de danger. Le Leem de conclure en prévoyant un « risque de rupture » si la date d’entrée en vigueur de la mesure était maintenue. À moins qu’un remaniement ministériel ne vienne rebattre les cartes d’ici là… ❙
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Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
36 %
4 600 100
C’est le taux de pénétration des biosimilaires en France à septembre 2013 sur les trois molécules disponibles : l’hormone de croissance somatropine, l’époétine et le facteur de croissance hématopoïétique filgrastim.
pharmaciens
millions
sont inscrits à Pôle Emploi selon Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre des pharmaciens, soit un bond de 20 % en deux ans.
de téléconsultations médicales auront lieu grâce à des sites spécialisés en 2014 dans le monde, prévoit une étude réalisée par le cabinet Deloitte. Une augmentation de 400 % par rapport à il y a deux ans.
(Source : Café Nile).
(Source : IMS)
12,5
milliards d’euros Le déficit du régime général de la Sécurité sociale a été moins élevé que prévu en 2013, a rapporté la ministre de la Santé Marisol Touraine. Le gouvernement tablait à l’origine sur une perte de 13,3 milliards d’euros. Une bonne nouvelle, donc.
signalétique
informatique
Après le triangle noir signalant les médicaments à surveillance renforcée et en attendant les ronds de couleur pour le Service médical rendu (voir p. 14), un autre pictogramme est en gestation : le made in Europe. Sa création, jugée « prioritaire » dans le rapport annuel pour 2013 du Conseil national de l’industrie publié mi-mars, n’est pas pour demain : sa création est suspendue à une négociation entre industrie et État, représenté par les ministres du Redressement productif, de la Santé et de l’Enseignement supérieur. ❙
Les pharmaciens seront logés à la même enseigne que les médecins concernant la publicité dans leur logiciel… pour l’instant. Une première version d’un décret autorisant la pub dans les logiciels d’aide à la dispensation (LAD) avait soulevé l’ire de certains (voir Le Pharmacien de France, no 1256). Cette possibilité n’a pas été retenue dans le texte qui devait être examiné par l’Assurance maladie et le Conseil d’État fin mars, à moins qu’il soit attaqué par une ou plusieurs sociétés de services (SSII) du secteur officinal. ❙
Un picto de plus pour la collection ?
Suspense sur la publicité dans les LAD
MACRO / ÉCO
Inégaux devant les baisses de chiffre d’affaires Parmi les 68 départements qui ont vu le chiffre d’affaires moyen toutes taxes comprises (CA TTC) de leurs officines baisser entre 2012 et 2013, c’est la HauteMarne qui accuse la plus forte baisse, avec – 7 % en un an ! À l’autre extrémité du spectre, parmi les 14 départements dont les pharmacies ont vu leur CA moyen augmenter, on trouve l’enviable Lot-etGaronne (+ 4 %). Au plan national, on constate un léger repli du CA TTC des officines, avec – 1 %. Pour autant, il semble impossible de tirer des conclusions par département sur l’origine de ces différences de chiffres d’affaires, pourtant bien réelles.
Source : service économique de la FSPF.
16 I No 1259 I Avril 2014
Évolution du CA TTC par officine entre 2012 et 2013
-1% -2% -3% -4% -5% -6% -7% 0% 1% 2% 3% 4%
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Actualité En bref
LABORATOIRES ❙❙Bristol-Myers Squibb a suspendu un important investissement dans son usine d’Agen, où sont produits le Dafalgan et l’Efferalgan. Le groupe américain conditionne le versement de 60 millions de dollars (environ 43 millions d’euros) à l’abandon du projet d’inscription du paracétamol au Répertoire, sur lequel un arbitrage du président de la République est désormais attendu. ❙❙Biocodex va agrandir son site de production de Beauvais, pour la troisième fois depuis 2008. L’opération vise à augmenter les capacités de conditionnement. Le laboratoire français devrait dépenser 6 millions d’euros pour ces travaux, dont la livraison est prévue en septembre 2015.
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
NOMINATIONS x Quatre pharmaciens ont été nommés à la commission de transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) : Diane Braguer (faculté de Marseille), Valérie Garnier (Nîmes), Émilie Peron (CHU de Nantes) et Rémi Varin (CHU de Rouen). x Dominique Maraninchi a annoncé sa prochaine démission du poste de directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ses adjoints François Hébert et Béatrice Guéneau-Castilla ont été reconduits pour trois ans.
x Le Dr Jean-Paul Ortiz, néphrologue à Cabestany (Pyrénées-Orientales), a été élu président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Par ailleurs, le Dr Patrick Gasser, hépato-gastro-entérologue à Nantes, a été élu président de l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe-CSMF). x Michel Caillaud a été élu président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Il avait déjà exercé cette fonction entre septembre 2011 et juin 2012.
x Le Dr Philippe Cuq, chirurgien vasculaire à Toulouse, a été réélu président de l’Union des chirurgiens de France (UCDF), qu’il dirige depuis sa fondation en février 2005. x Sophie Martinon a été nommée conseillère en charge des comptes sociaux au cabinet du ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve. Cette énarque était auparavant la directrice de cabinet du directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), Frédéric Van Roekeghem.
À votre santé ! par Martin Vidberg
Mauvais rayon ! Les batailles incessantes entre la pharmacie et la grande distribution vont-elles finir par semer le doute dans l’esprit des patients ?
❙❙Arkopharma a été racheté par un fonds d’investissement anglais. L’offre de Montagu Private Equity, estimée à près de 300 millions d’euros, a été préférée à celle du français PAI Partners. ❙❙Alkopharm a été placé en redressement judiciaire. Ponctuant une décennie de déboires financiers, cette décision entraîne le licenciement de 60 salariés, à Quimper et à Paris. ❙❙Les plans sociaux de Boehringer Ingelheim, Janssen et Sanofi ont été validés par l’administration. Au total, 688 postes seront supprimés et environ 200 créés dans ces trois entreprises. ❙❙Les salariés de GlaxoSmithKline France ont manifesté contre le plan social visant la visite médicale et les fonctions support. Le projet de la direction aboutirait à la suppression nette de 132 postes. Les syndicats veulent obtenir de meilleures conditions de départ volontaire, pour éviter le recours aux licenciements contraints. ❙❙Le président de France Biotech s’inquiète du manque d’investissements privés dans les sociétés de biotechnologies en France après la phase dite « d’amorçage ». Pour y remédier, l’association suggère plusieurs mesures d’ordre fiscal et réglementaire, comme l’affectation prioritaire des fonds d’assurance-vie non réclamés.
18 I No 1259 I Avril 2014
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« Comment augmenter le panier moyen en restant éthique ? » : Marie Henry, directrice de l’Executive MBA MMPO, participera au plateau télé dimanche 30 mars à 14h30.
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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les médias parlent de vous, on vous en parle… par Gabriel Bourovitch COSMÉTIQUEMAG (mars 2014)
La beauté opère Moyen reconnu de fidéliser la clientèle, « les opérations beauté gagnent du terrain en pharmacie ». Mais les industriels ne répondent pas toujours favorablement aux demandes des officines. Privilégiant les points de vente à forte affluence, certains font parfois payer les interventions de leurs formatrices. À Lens (Pas-de-Calais), une préparatrice explique qu’elle organise elle-même « trois ou quatre animations par an [mais] pas plus car il faut un mois de préparation ». Avec le concours régulier d’une marque, à raison d’un ou deux événements par mois, « les sorties caisses progressent de 30 à 40 % pendant et après l’opération », estime un spécialiste de l’externalisation commerciale. Rien de tel qu’un minisoin régulier pour se refaire une beauté… financière. ❙ er
OUEST-FRANCE (1 mars)
Mauvaise publicité La chambre disciplinaire de l’Ordre des pharmaciens de Basse-Normandie a débuté l’examen des 150 plaintes visant Philippe Lailler. Ce titulaire caennais, pionnier de la vente en ligne, s’était rendu célèbre en apparaissant dans les médias lors du lancement de son site fin 2012. Ce battage lui a déjà valu un blâme du Conseil national de l’Ordre, dont il a fait appel. Pour sa défense, son avocat a cru bon d’avancer que « les pharmaciens sont des commerçants en situation de concurrence [qui] n’ont plus de zone de chalandise ». Et, accessoirement, des professionnels de santé avec un code de déontologie ? ❙
LE MONDE (14 mars)
FRANCE 5 (4 mars)
Peut-on faire confiance à la télé ? Le trio Carrère d’Encausse-CymesThévenet pensait bien faire en intitulant sa dernière Enquête de santé « Médicaments génériques : peut-on leur faire confiance ? ». Le reportage diffusé en prime time prend d’emblée le parti du bon sens populaire en dépit des certitudes scientifiques. Ces patients qui assurent ressentir un effet différent de celui du princeps ne sauraient mentir... D’ailleurs, certains médecins ne cachent pas eux-mêmes leur scepticisme. Les enquêteurs ont eu le mérite d’aller sur le terrain, interrogeant toutes les parties prenantes, mais cela ne suffit pas à lever le doute sur l’efficacité des génériques. Et ne fait qu’effleurer les véritables enjeux industriels : quid des conditions de fabrication des principes actifs en Inde et en Chine ou du lobbying des laboratoires auprès des professionnels de santé pour dénigrer leurs concurrents génériques… Pas assez télégénique, sans doute.
LE PARISIEN (11 mars)
L’UNION (5 mars)
La guerre des Vanvéens
L’alliance des Revinois
Cinq titulaires de Vanves (Hauts-de-Seine) ont déposé un nouveau recours contre un transfert d’une officine au sein de leur commune. Déjà rejeté par l’agence régionale de santé d’Île-de-France, le déménagement de cette pharmacie à 50 mètres de son emplacement d’origine a finalement été autorisé par le ministère de la Santé en septembre 2013. Plus spacieuse et moins chère, cette enseigne est perçue comme une menace par les confrères voisins. Le maire centriste veut pourtant croire qu’il y a « du travail pour tout le monde ». ❙
Quatre officines pour un peu plus de 7 000 habitants : à Revin (Ardennes), « il y aurait bientôt eu une pharmacie de trop ». Ce constat a convaincu deux d’entre elles de fusionner. Leur regroupement est effectif depuis le 1er mars, sans suppression d’emplois ni changement d’horaires, mais dans une promiscuité contrainte. En effet, pendant les travaux de rénovation de leur future pharmacie commune, les dix employés cohabitent dans un local devenu trop étroit. Un bon moyen de rapprocher les nouveaux collègues pendant la période de transition. ❙
NOUVELOBS.COM (6 mars)
Jeunes volontaires Les premiers résultats de l’enquête de l’Ordre des pharmaciens auprès des jeunes officinaux dessinent « le profil d’une génération motivée, qui n’hésite pas à s’installer à la campagne ». Attachés à l’exercice libéral, ils déplorent un déficit de formation initiale en management et en qualité. ❙
LES ÉCHOS (4 mars)
Quête abondante 1001Pharmacies, la start-up qui gère une plateforme de vente en ligne utilisée par 250 officines françaises, a levé 2 millions d’euros de fonds publics et privés pour financer son développement. Objectif : atteindre les 1 000 pharmacies et se lancer à l’international. ❙
Pessoa fait des émules Alors que l’attention est focalisée sur le Centre libre d’enseignement supérieur international (Clesi), un nouveau cursus médical privé annonce son affiliation à l’université portugaise FernandoPessoa. L’Institut supérieur européen d’enseignement privé (Iseep) a fait sa promotion à Paris, sur le perron du campus Diderot et au salon de l’Étudiant. La brochure distribuée promet un accès « sans concours » à plusieurs cursus médicaux, dont la pharmacie, moyennant 6 500 euros par an. Mais, après vérification, « rien ne semble vraiment prêt, sinon quelques prospectus et un embryon de site internet ». ❙ LA MONTAGNE (13 mars)
Oiseaux de nuit Depuis plus de dix ans, Marie-Noëlle assure la permanence de nuit du samedi au dimanche dans une officine clermontoise. Un week-end sur deux, de 22 h à 8 h, au début pour l’argent, aujourd’hui par goût. « Ça m’a aidée. Ça m’a usée aussi. Mais j’aime bien. On a l’impression d’être dans un monde à part », explique cette pharmacienne de 58 ans. De fait, elle communique avec ses patients à travers une vitre, seul rempart contre les injures et les crachats des plus excités. Ceux qui, le lendemain, viendront penauds acheter leur tube d’aspirine. Heureusement, parmi les personnes qui se présentent – jusqu’à une vingtaine par nuit – il y a aussi de « belles rencontres », dont les conversations font passer le temps plus vite. « Ça compense des abrutis. » ❙ Avril 2014 I No 1259 I 21
Actualité Enjeux
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Rarement un plan d’économies aura autant fait parler de lui : sur les 50 milliards d’euros promis par le gouvernement pour respecter les contraintes européennes, combien concerneront les pharmaciens ? par Laurent Simon
50 MILLIARDS, ET MOI, ET MOI… Frédéric Van Roekeghem est un homme à la parole mesurée, peu adepte des petites phrases. Le directeur général de l’Assurance
maladie est donc une personnalité écoutée. Lors des débats de la dernière convention du Centre national des professions libérales de santé (CNPS), le 14 mars, il n’a pu retenir un augure remarqué : « Il paraît très clair que nous aurons un Ondam [Objectif national de dépenses d’assurance maladie, fixé tous les ans par le Parlement, NDLR] assez serré en 2015. […] On ne dispose pas d’une soupape ou d’une cagnotte. Le ministère des Finances sait identifier les poches [où il peut piocher]. » Qu’on se « Si on ne bouge pas le tienne donc pour dit : la dans ce genre de situation, « sous-exécution » de l’Ondam pour l’année 2013 de près de on est mort. » 1 milliard d’euros – il est évidemment trop tôt pour savoir quels seront les déficits en 2014 – ne pourra donc pas être reportée sur l’année suivante. Au contraire, l’Ondam 2015 « tiendra compte de cette sous-exécution », analyse Frédéric Van Roekeghem. En clair, le système est capable de moins dépenser, il doit donc continuer à le faire pour les années à venir. Fuites et rumeurs Si ces propos ont autant d’importance, c’est que la période est bouillonnante. Au plus haut sommet de l’État, à la présidence de la République, il en a été décidé ainsi : sur la période 20152017, 50 milliards d’euros d’économies devront être trouvés parmi les dépenses publiques pour respecter les exigences budgétaires européennes. Rapporté à l’ensemble des dépenses, c’est évidemment peu mais, à l’échelle des entreprises, cela peut représenter beaucoup. 22 I No 1259 I Avril 2014
Une chose semble plus que probable : sur les 50 milliards attendus, 25 milliards seront ponctionnés sur les budgets de la Sécurité sociale, un véritable État dans l’État, qui concentre à elle seule la moitié des dépenses publiques. Les arbitrages ont lieu au moment où nous écrivons ces lignes. « Le gouvernement prépare dans le plus grand secret le détail de ces 50 milliards d’économies, même si quelques informations ont déjà fuité, comme la fixation d’un Ondam à 1,75 % ou en tout cas inférieur à 2 % », analyse Claude Le Pen, économiste de la santé et professeur à l’université Paris-Dauphine. Comme toujours en ces périodes d’attente, les estimations au doigt mouillé foisonnent : 12 milliards d’économies sur la santé à lire les médias, voire un Ondam à 0 % au lieu du 1,75 % attendu pour 2015… Qui ne dit mot consent « Si on ne bouge pas dans ce genre de situation, on est mort », résume un connaisseur du secteur de la santé, qui ne se rappelle pas de situation aussi « chaude » depuis longtemps. Qui ne dit mot consent aux coupes budgétaires ! Le mystère porte aujourd’hui – et jusqu’au 15 avril prochain – sur la répartition de ces économies entre tous les postes de dépenses, même s’il ne fait aucun doute que le médicament – et donc les pharmacies – y prendra sa part, pas forcément à leur désavantage (voir encadré ci-contre). Tous les ministres recevront leur lettre de cadrage individualisée à cette date, qui comportera la liste de tous les postes d’économies à réaliser et leurs montants. Pour le détail, les supputations vont bon train… mais il y a quelques pistes. À ce titre, la lecture des deux notes du Commissariat à la stratégie et à la prospective, un think tank public rattaché direc-
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Enjeux Actualité
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DEFRANCE
tement aux services du Premier ministre, publiées en mars dernier et ciblées précisément sur le médicament, est instructive. Le système français y est notamment critiqué pour sa rigidité : « Les prix fixés sont dotés d’une grande inertie. Une fois le prix arrêté suite à l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché, toute modification nécessite un temps d’ajustement relativement important, en particulier lié à des contraintes d’étiquetage des produits. » La disparition de la vignette au 1er juillet prochain est l’opportunité pour les pouvoirs publics de réguler le prix des médicaments pratiquement en temps réel. Nul doute que le Comité économique des produits de santé (CEPS) profitera de cette souplesse… Le Commissariat pointe aussi la « régulation des prix relativement peu offensive [sur le générique, NDLR] ». L’hôpital et ses fantômes Mais s’il est un secteur qui représente les pistes les plus sérieuses d’économies, c’est l’hôpital. Un rapport de l’Inspection générale des finances de 2012 le pointait, signé entre autres de Dominique Giorgi, l’actuel président du CEPS, l’institution chargée d’appliquer les baisses de prix qui seront décidées dans la prochaine loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) : « Si des économies supplémentaires devaient III
Génériques, la pièce maîtresse des économies Au sein du ministère de la Santé, les consultations s’accélèrent pour générer les économies attendues par le président de la République. Lors d’un comité de pilotage réuni début mars par la direction de la Sécurité sociale, deux pistes d’économies ont été clairement évoquées : la chirurgie ambulatoire et le médicament générique. Sur le premier thème, le ministère attend « 25 % d’augmentation d’ici à 2017 », rapporte un participant à la réunion. Une donne intéressante pour les pharmaciens pour peu que les médecins jouent le jeu, en généralisant notamment la prescription en DCI qui ne représente que « 12 % en France contre 81 % en Grande-Bretagne », rapporte la même source. Encore trois réunions pour développer et promouvoir le générique sont prévues d’ici à l’été ; de quoi préparer des mesures qui seront intégrées dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2015, comme le développement de logiciels d’aide à la prescription pour les hospitaliers. Ces derniers ne se privent pas de prescrire hors Répertoire, interdisant de facto la substitution aux pharmaciens de ville. A également été évoquée l’intégration de la prescription générique à la rémunération à la performance des spécialistes. L’idée générale étant de ramener « 3 à 4 milliards d’euros d’économies à l’horizon 2017 et de manière pérenne », précise un document de cadrage de la réunion. Restent quelques points d’achoppement, en particulier à propos de la mention « non substituable », contre laquelle les médecins sont toujours « vent debout ». Les syndicats présents dénonçaient un non-sens au moment où le gouvernement les pousse à s’informatiser et même un risque de falsification des ordonnances, dans la mesure où la mention « NS » est portée à la main.
Avril 2014 I No 1259 I 23
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[50 milliards]
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être recherchées au-delà du socle de le Paerpa avec l’enveloppe de 100 euros : on passe 10 milliards d’euros, elles nécessiteraient de sol- des journées entières à perdre son temps et à liciter davantage l’hôpital. Un scénario d’écono- créer des conflits entre professionnels (UNPS), mies a maxima [soit à peu près la situation dans témoigne Jean-François Rey, président de laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, l’Union nationale des professionnels de santé. NDLR], correspondant à un effort de producti- Si on demande à tous de faire plus de coordinavité et d’efficience poussé à un rythme très sou- tion, il faut que le politique assume ses choix. » tenu à l’hôpital. Ce scénario permet de réaliser environ 15 milliards d’euros d’économies sur la Douloureuse anticipée période 2013-2017 [le rapport date de 2012, Mais du côté de Marisol Touraine, cela ne fait NDLR] ». Il y a certes loin de la coupe aux aucun doute, comme elle l’exprimait lors de la lèvres : le secteur hospitalier est réputé irréfor- convention du CNPS : « Les premières prises en mable, le risque de créer des mouvements charge [dans le cadre du Paerpa, NDLR] seront sociaux d’ampleur nationale étant bien réel. bientôt opérationnelles. D’ici fin 2014, 230 000 perPourtant, « si on veut passer en dessous de 2 % sonnes en bénéficieront. Il s’agit bien d’une expéd’Ondam, il faudra toucher à l’hôpital, parie rimentation avant généralisation. » Un discours Claude Le Pen. S’il n’y a que la médecine de ville, particulièrement volontariste, certainement ce ne sera pas crédible ». La alimenté par les rumeurs de ministre de la Santé Marisol « Avec le Paerpa, remaniement ministériel qui Touraine voulant réussir la on perd son temps émaillent le paysage poli« révolution du premier tique en ce début d’année recours » promise dans la des jours entiers 2014. On n’aura en tout cas stratégie nationale de santé pour 100 euros. » jamais parlé aussi tôt du pro(voir encadré ci-dessous), elle jet de loi de financement de devra certainement la finan- Jean-François Rey, UNPS la sécurité sociale (PLFSS) cer par des transferts depuis pour 2015 : six mois avant les budgets hospitaliers. Car les professionnels que la commission des comptes de la Sécurité de santé libéraux dénoncent déjà les conditions sociale annonce officiellement la douloureuse de rémunération des parcours de santé pour pour l’année suivante, généralement courant personnes âgées en risque de perte d’autonomie septembre, l’Ondam 2015 est déjà dans tous les (Paerpa), censés alléger les frais d’hospitalisa- esprits. Et pour cause : si les proportions habition des patients concernés : 100 euros, à par- tuelles sont respectées, c’est un plan d’éconotager entre tous les acteurs. « J’ai expérimenté mies d’environ 3 milliards d’euros qui devrait tomber pour l’année 2015, avec des baisses de prix sur les médicaments aux alentours du milliard d’euros, contre 875 millions en 2012 et 680 millions en 2013 ! Concernant la marge réglementée des officinaux, pour 2014, 2015 et 2016, les hypothèses retenues par la FSPF prévoient une diminution de 217 millions d’euros Initialement prévue pour l’été, la chaque année, résultant des mesures de baisse future loi Touraine sera finalede prix. Ces dernières seront compensées, il est ment présentée aux parlemenvrai, par un « effet structure » de 85 millions, taires début 2015. Parmi le grâce aux produits chers et aux nouveautés. catalogue de mesures hétéroclites Tout se jouera sur l’éternel équilibre des efforts issues des débats en régions et entre la maîtrise médicalisée – inciter les médedes nombreuses consultations cins à prescrire dans le Répertoire, par lancées par le gouvernement, exemple – et la maîtrise comptable, incarnée quelques-unes seront à coup sûr par les redoutées baisses de prix. Une seule inscrites dans la loi et concerneront certitude : les débats seront agités. x III
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Un début d’Arlésienne
directement les pharmaciens : des adaptations sur les règles d’installation des pharmacies sont notamment à prévoir – des discussions ont d’ailleurs déjà commencé avenue de Ségur –, ainsi que la création du carnet de vaccination électronique.
24 I No 1259 I Avril 2014
NOTABENE En 2013, le recul du marché remboursable en ville a atteint 2,3 % à 20 milliards d’euros (en prix fabricant hors taxes) et 0,2 % en volume (source : IMS).
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ETAUSSI
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La FSPF se positionne sur la stratégie nationale de santé POLITIQUE. Les consultations se multiplient autour de la future
CONCURRENCE
Contre le détournement d’ordonnances Après une première action de l’ Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens de Champagne-Ardenne en 2012 (voir Le Pharmacien de France, no 1237), c’est au tour de la FSPF de reprendre le dossier sensible des détournements d’ordonnances par des prestataires de maintien à domicile. L’action de l’URPS s’était soldée à l’époque par un rappel à la règle diffusé par de nombreuses agences régionales de santé. Oxygénothérapie, stomathérapie, nutrition entérale, pression positive continue… aucun secteur n’est épargné par le phénomène, particulièrement en sortie d’hôpital. Les prestataires bafoueraient « deux principes pour le patient, celui de la propriété de son ordonnance mais aussi celui du libre choix de son prestataire. D’autant que ces patients sont souvent en situation de détresse psychologique », résume Fabrice Camaioni, en charge du dossier à la FSPF. Le syndicat a déjà remonté une centaine de dossiers que les pharmaciens lui ont transmis auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), et continuera de le faire.
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idèle à la méthode gouvernementale de consultation large avant une prise de décision, le ministère de la Santé a organisé des débats tous azimuts depuis novembre dernier à travers toute la France. Les professionnels ont également été sollicités pour donner leur avis. L’Ordre des pharmaciens présentera dans les semaines à venir les 31 mesures qu’il préconise pour la stratégie nationale de santé (SNS), chère à Marisol Touraine. La FSPF a elle aussi apporté sa contribution. Sur le plan sanitaire, pour accompagner la création d’un carnet de vaccination électronique porté par le dossier pharmaceutique, le syndicat propose la création d’un acte de dispensation des vaccins et même d’une forme de prescription pharmaceutique, le cas échéant, à l’instar de la pilule du lendemain. Il évoque en outre la dématérialisation des déclarations de pharmacovigilance ou celles de matériovigilance. Du bon sens, en somme. Missions inédites Et ce n’est pas tout au rayon des nouveaux actes pharmaceutiques : la FSPF prône, par exemple, d’élargir le nombre de tests de dépistage à disposition de la profession ou de permettre la délivrance sans ordonnance de certaines spécialités (fosfomycine, rifamycine...). Pour compléter cet arsenal, elle réclame égale-
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loi Touraine, prévue pour le premier semestre 2015.
ment la reprise en main de vieux dossiers toujours en souffrance, comme la sortie des textes sur la préparation des doses à administrer (PDA). Dans une optique de lisibilité pour les patients, la FSPF préconise par ailleurs de simplifier les dispositifs d’accompagnement (Sophia, Prado, Paerpa) en faisant de l’officine le point d’entrée. Tout cela sera-t-il suffisant pour organiser la « révolution du premier
recours », promesse principale de la future SNS ? Pour le président de la Fédération, Philippe Gaertner, il s’agit avant tout de « donner les moyens aux pharmaciens d’officine d’être acteurs de la coordination des soins en ville, pour permettre le maintien dans leur lieu de vie ou le retour anticipé au domicile des patients et développer le rôle du pharmacien dans la prévention ». En sera-t-il ainsi ? Réponse dans quelques mois. ❙
Les dossiers de la Fédé
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Attention au démarchage d’Offissima ! PRÉVOYANCE. Une offre commerciale émanant du groupe Klesia et concernant les salariés non cadres circule actuellement. La FSPF appelle les titulaires à la vigilance.
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l y a du rififi dans les complémentaires. Présenté aux partenaires sociaux le 10 mars dernier par le groupe Klesia, son produit d’assurance santé et prévoyance à destination des salariés non cadres de l’officine a suscité la réprobation de leurs représentants. « La FSPF, avec d’autres organisations syndicales membres de la commission paritaire nationale de la pharmacie d’officine, a donc décidé d’enjoindre le groupe Klesia de mettre un terme à cette action commerciale dans les meilleurs délais », peuton lire dans une circulaire syndicale. En cause : la souscription aux contrats Offissima suspend l’adhésion aux régimes conventionnels, validés par les syndicats de la profession. Ces derniers craignent un recul des garanties offertes, malgré le fait que Klesia SA – à ne pas confondre avec Klesia
prévoyance –, promette des niveaux supérieurs de garantie à cotisations identiques. Ce que la FSPF récuse sur au moins un point : la chambre particulière en cas de maternité. Dans le contrat Offissima, cette prestation est couverte à hauteur de 30 euros, alors qu’elle l’est « depuis peu » à hauteur de 75 euros par les régimes conventionnels de prévoyance des salariés non cadres. En outre, la précarité de couverture liée à ce type de contrat est plus grande, relève l’organisation patronale : l’assureur peut en effet décider d’une année sur l’autre de supprimer le contrat, notamment sur des critères de rentabilité. Et, en cas de défaut de paiement de la part de l’officine et « à l’issue d’une procédure de mise en demeure, la suspension immédiate des garanties pour l’ensemble des assurés et leurs ayants droit ». ❙
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Les pharmaciens maires n’ont jamais été aussi peu nombreux, durcissement du métier et de la fonction d’édile oblige. Pourtant, il reste possible de mener campagne et d’exercer son mandat sans lâcher la pharmacie, témoignent certains confrères.
Cette année, les municipales se déroulaient les 23 et 30 mars.
I 0,35 % des maires français sont des pharmaciens.
Maires courage
ls sont 130 pharmaciens (dont 20 femmes) selon le dernier recensement du ministère de l’Intérieur à la veille des élections municipales de 2014. Soit 0,35 % des édiles dirigeant les 36 667 communes françaises. Un chiffre à mettre en regard, par exemple, des 376 médecins, 39 dentistes ou des quelque 12 000 retraités, 5 639 agriculteurs et 1 782 enseignants de premier et second degrés occupant un fauteuil de maire… Un déséquilibre de la représentation connu et ancien mais qui tend à s’accroître (voir encadré p. 28). La direction générale des collectivités locales (ministère de l’Intérieur) a analysé ce phénomène, qui conduit notamment les indépendants à ne plus se représenter. Les pharmaciens maires étaient environ 200 dans les années 1970, 160 durant les deux décennies suivantes, 130 au cours du dernier mandat. Combien après mars 2014 ? « Avec la fin du cumul des mandats et les contraintes croissantes des élus, nous allons vers une fonctionnarisation de la politique. Les membres de la société civile vont en disparaître. Ce chiffre de
« Un pharmacien a toutes les chances d’être élu maire s’il est estimé sur son territoire. » Olivier Dosne, maire de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), candidat à sa propre succession en 2014
30 I No 1259 I Avril 2014
Par François Silvan Photos Miguel Medina
130 pharmaciens maires va encore baisser », pronostique Olivier Dosne, 53 ans, maire UMP de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne, 18 000 hab.) depuis 2008, et qui se représente en 2014. Pourquoi ? « Parce que les confrères n’en ont plus la force, avec une tension économique sur l’officine et une complication technique, financière, juridique de la fonction de maire », analyse Didier Huguet, maire sans étiquette depuis 2008 de Châteaudun (Eure-et-Loir, 14 000 hab.), également candidat à sa succession en 2014. Face à tant de contraintes, la lassitude peut se faire sentir. « Je suis content de ne plus être maire et suis convaincu que les pharmaciens ont intérêt à être dans leurs entreprises, dans un contexte où on va leur demander de faire du service », nous déclare ainsi Henri Ségard, qui a été maire de Comines (Nord, 12 000 hab.) de 1989 à 2006, battu lors d’élections partielles en 2011. S’investir sans compter « Cela m’a coûté cher de faire de la politique, explique Olivier Dosne. Un pharmacien adjoint pour me remplacer, c’est vite 3 000-4 000 euros mensuels non compensés par les indemnités d’élu. Sans compter un possible flottement dans l’organisation de l’officine. » Y a-t-il donc un réel risque économique à s’engager en politique ? « Je pense qu’il est minime, relativise Michel Gabas, 50 ans,
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La loi sur le non-cumul des mandats empêchera bientôt d’être à la fois maire et député, mais autorise à être maire et conseiller général ou régional.
maire radical depuis 2008 et conseiller général d’Eauze (Gers), commune rurale de 4 100 habitants, et toujours en lice aux élections de mars 2014. Certains clients viendront parce que c’est la pharmacie du maire, d’autres vous bouderont car vous êtes moins au comptoir ou parce qu’ils sont d’un bord politique différent… Grosso modo, cela s’équilibre. » Didier Huguet, lui, se refuse à parler d’un risque économique pour l’officine. « Très peu de patients s’en vont parce que vous avez été élu maire… Si vous ne politisez pas trop les choses, je ne crois pas qu’un tel engagement ait un impact sensible. Les répercussions sont plus nettes sur la vie privée. » C’est ce qui a poussé Jean-Louis Gaby, 64 ans, maire UMP de Commentry (Allier, 6 600 hab.) depuis 2001, à se retirer en 2014, « afin de prendre une bouffée d’oxygène » : « Ma femme est également pharmacienne. J’ai néanmoins dû céder la moitié de ma pharmacie lorsque j’ai été élu en 2001. Je m’y suis résolu au bout d’un an de mandat car mener totalement les deux activités de front était intenable. » Didier Huguet dit également pouvoir se permettre d’être édile grâce à la présence d’un associé à l’officine. « Nous avons trouvé un arrangement financier pour qu’il ne soit pas pénalisé : j’ai doublé le temps de présence de notre adjoint. » Gérard Dubrac, lui, a pris le parti de s’associer en 2005 avec une autre pharmacie du centre-
ville et de recruter un adjoint. À 60 ans, il a déjà été plusieurs fois conseiller municipal depuis 1983 puis maire UMP de 1995 à 2008 de Condom (Gers, 7 000 hab.), avant de se représenter en mars 2014. « Même en tant que maire, il ne se passe pas un jour sans que je passe à l’officine. Mon épouse est elle aussi pharmacienne, ce qui facilite grandement les choses. » Question d’organisation S’engager en politique en conservant l’exercice officinal, c’est donc possible, confirme Michel Gabas, mais « au prix d’une méga-organisation et de beaucoup d’énergie, surtout les dix-huit premiers mois de mandat, qui relèvent de l’acrobatie. J’étais un titulaire paternaliste, omniprésent, ne sachant pas déléguer… Il a fallu évoluer ! » Et recruter un adjoint supplémentaire vingt-cinq heures par semaine, grâce à ses 3 300 euros d’indemnités de maire et de conseiller général. Olivier Dosne, lui, a pu mener à bien un regroupement à quatre mois des élections. Au quotidien, il est en mairie le matin et en soirée, l’après-midi en pharmacie autant que faire se peut. « Pour moi, ceci est fondamental car c’est l’image de la société civile au service de la population. Les gens vous voient en costume cravate avec le préfet le matin, et les manches retroussées l’après-midi derrière le comptoir. » Michel Gabas tâche III Avril 2014 I No 1259 I 31
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Ci-dessus, Didier Huguet (Châteaudun) ; à droite : Olivier Dosne (Joinville-le-Pont).
lui aussi d’être à l’officine les mardis et samedis matin, le jeudi toute la journée ainsi que le soir vers 18 h pour relever le courrier, valider les prix, recevoir quelques représentants, faire un peu d’ordonnance et se former « pour ne pas perdre la main ». Didier Huguet est au moins quatre jours par semaine à la mairie de 8 h à 23 h. Lui aussi est normalement à la pharmacie III
Notables, ça eût payé L’accès aux fonctions de maire et de conseiller municipal est de plus en plus soumis à une sélectivité, avant tout sociale, analyse le sociologue Michel Koebel dans un article d’octobre 2012 inti tulé « Les élus représentent-ils le peuple ? »(www. metropolitiques.eu). Le chercheur a analysé des tendances à partir du Répertoire national des élus (déclarations de can didatures en préfecture), plus fin que les statis tiques ministérielles.
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Premier constat : la sur représentation des agri culteurs. Pourtant, cette catégorie socioprofession nelle est celle qui a perdu le plus de représentants de 1983 à 2008 (– 57,4 %), avec les artisans, com merçants et chefs d’entre prise (– 51,2 %). En forte hausse, le nombre d’em ployés (+ 80 %), de cadres (surtout du public) et de professionsintellec t u e l le s s u p é r i e u re s (+ 13,6 %), hégémoniques dans les villes de plus de 10 000 habitants (70 à
93 % des exécutifs locaux, hors retraités). Les maires retraités ont doublé, les ouvriers stagnent. Les professions tradition nellement pourvoyeuses de notables (médecins, pharmaciens, notaires…) « se révèlent en très net recul », comme les tra vailleurs indépendants en général. Conclusion du chercheur : « La décentralisation devait, selon ses promoteurs, rapprocher les élus des citoyens. Elle n’a fait que les en éloigner socialement. »
une journée par semaine, le lundi, et un mercredi sur deux. Reste certains cas particuliers, comme celui de Pierre Leportier, ancien président de la FSPF et seul candidat à la mairie d’Ézy-surEure (Eure, 1 300 hab.). Déjà embarqué dans la vie d’élu au niveau national avant ses mandats locaux, sa future fonction de maire va paradoxalement lui simplifier la vie : « Je suis depuis 25 ans dans la vie syndicale, mon officine est organisée pour pallier mes absences. À la limite, ça risque d’être un peu plus facile puisque la mairie et la pharmacie sont distantes de 300 mètres. » Au-dessus de 50 000 habitants, la gestion municipale devient trop prenante pour permettre une présence à la pharmacie, selon Jean-Louis Gaby. Néanmoins, un mandat politique ne devrait pas avoir comme corollaire l’abandon de sa profession, insistent nos édiles. « D’abord par mesure de précaution, pour ne pas devenir chômeur lorsque vous perdez vos mandats !, relève Gérard Dubrac. De plus, le métier de pharmacien est une très bonne sonde sociale en tant qu’élu. » Il ne faut pas se couper des réalités de l’officine, abonde Didier Huguet, qui résume cependant le sentiment général : « C’est une charge passionnante ! Qui prend du temps, qui a forcément des implications. Mais vous avez le plaisir de faire avancer les choses pour vos concitoyens. » Olivier Dosne explique aussi s’être engagé en 2008 poussé par le désir de voir sa ville « changer de siècle » : « Kennedy a bien dit un jour qu’il fallait
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Les salaires des maires Population (nbre d’hab.)
Maires
Adjoints
< 500
646,25
250,90
500 à 999
1 178,46
313,62
1 000 à 3 499
1 634,63
627,24
3 500 à 9 999
2 090,81
836,32
10 000 à 19 999
2 470,95
1 045,40
20 000 à 49 999
3 421,32
1 254,48
50 000 à 99 999
4 181,62
1 672,65
100 000 à 200 000
5 512,13
2 508,97
> 200 000
5 512,13
2 756,07
Conseillers municipaux communes > 100 000 hab. : 228,09 euros Montant en euros à novembre 2013.
arrêter de se demander ce que le pays pouvait faire pour soi, mais plutôt se demander ce que l’on pouvait faire pour son pays. C’est un peu ce que je me suis dit pour ma ville. » Il y va aussi de la défense professionnelle, affirment nos témoins. Faire entendre sa voix Les élus locaux rencontrent souvent les autorités, glisse Didier Huguet. De plus, ils peuvent peser au plan national, ajoute Michel Gabas, « par exemple sous forme de notes à des parlementaires, qui sont prises en compte parce que nous sommes des élus ». L’élection municipale est la porte d’entrée en politique, complètent Jean-Louis Gaby et Gérard Dubrac. Sauf cas de personnalités adoubées par le parti, il est rare d’aller directement au conseil général puis à des mandats nationaux, explique ce dernier. La disparition des pharmaciens dans la strate municipale signifiera leur disparition en politique nationale, avec une conséquence en matière de défense professionnelle, assène-t-il. « Nous n’étions que onze pharmaciens versus soixante médecins à l’Assemblée lorsque j’étais député. J’ai ainsi vu des amendements partir au panier en quelques secondes [NDLR, concernant la répartition géographique des médecins]. Nous, nous ne pesions pas. » Il faut que des pharmaciens s’engagent pour tous les mandats, locaux comme nationaux, pour deux raisons, résume Didier Huguet : « Pour la défense professionnelle, mais surtout parce que
le pharmacien est généralement apprécié, a une bonne vision de la vie de la collectivité et peut présenter une implication désintéressée. » Autrement dit, vous faites de bons élus ! Mais faitesvous de bons candidats ? Jean-Louis Gaby estime que le pharmacien bénéficie toujours de son aura de notable en milieu rural ou semi-rural. À Commentry, 60 % des habitants ont voté en sa faveur en 2008, un an après un score inverse aux législatives… Michel Gabas partage cet avis. « J’en suis à ma troisième campagne électorale : rien de mieux que d’être médecin ou pharmacien pour appréhender les préoccupations des gens, les évolutions sociales et l’activité. Vous êtes au cœur de la vie locale. » Olivier Dosne, de son côté, analyse : « Notre ancien statut de notable a disparu, mais notre profession garde des atouts maîtres en politique. Le comptoir de l’officine, c’est aussi un peu un comptoir de campagne – il ne faut pas se le cacher – vu le nombre de mains que vous serrez. Un pharmacien qui se présente a toutes les chances d’être élu maire, adjoint, conseiller général…, s’il est estimé sur son territoire. Et ce, quelle que soit sa couleur politique. » « Il n’y a pas de recette pour faire campagne, ajoute Michel Gabas. Mais notre métier nous donne de la visibilité et nous fait connaître, que l’on nous apprécie ou pas, et toutes les portes nous sont ouvertes. » Ces dernières semaines, Olivier Dosne était en « réunion Tupperware » presque tous les III
« J’étais un titulaire paternaliste, omniprésent, ne sachant pas déléguer… Il a fallu évoluer ! » Michel Gabas, maire d’Eauze (Gers), candidat à sa propre succession en 2014
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Quelle est la profession des maires ? CADRES SUPÉRIEURS (PRIVÉ) 732 (2,00 %) RETRAITÉS 12 027 (32,8 %)
INDUSTRIELS CHEFS D’ENTREPRISE 637 (1,74 %)
Les autres professions (ingénieurs, architectes, agents techniques…) représentent environ 35 % des effectifs des maires (données au 1er janvier 2014).
AVOCATS 131 (0,36 %)
NOTAIRES 66 (0,18 %)
ENSEIGNANTSDIRECTEURS D’ÉCOLE 771 (2,10 %)
FONCTIONNAIRES 1 872 (5,10 %)
AGRICULTEURS 5 639 (15,38 %)
PHARMACIENS 130 (0,35 %)
EMPLOYÉS (PRIVÉ) 1 794 (4,89 %) MÉDECINS 376 (1,03 %)
soirs chez l’habitant, apparaissait dans une permanence ad hoc, faisait les marchés… « Pendant que mes amis tractaient, je me promenais les mains dans les poches sur le front du marché, j’aime beaucoup ! » « La campagne, c’est un folklore immuable quelques semaines avant l’élection. Elle est surtout déterminante quand vous démarrez en politique, complète Gérard Dubrac. Personnellement, j’estime être quotidiennement en campagne lorsque je croise les gens. Même si j’ai ajouté quelques visites avant l’élection… En revanche, je n’aborde jamais le débat municipal à la pharmacie. » Dans une ville où cinq listes s’affronteront les 23 et 30 mars prochains, Didier Huguet consacre depuis plusieurs mois toutes ses soirées à sa campagne, participe aux assemblées générales des associations et aux tractages, arpente les marchés, se balade en ville, dans les cafés… « Je dois parallèlement continuer ma vie d’élu avec de gros dossiers en cours à pousser. Mais cela fait partie du jeu. » Quant à Michel Gabas, il s’est astreint à être le matin à l’officine durant la campagne. « Lorsque les clients savent que vous êtes candidat ou maire, ils sont plutôt flattés. » Les après-midi se sont passés en visites, réunions, marchés… Une période plutôt tendue pour III
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l’équipe officinale, témoigne-t-il : « Ce matin j’avais une séance photo ; cet après-midi, des entretiens individuels avec les agents municipaux ; ce soir, un conseil d’administration de la maison de retraite… » In fine, le métier de pharmacien nous prépare à ce genre d’engagement, résume Michel Gabas, qui trouve dommage qu’aussi peu de confrères s’impliquent dans la vie publique : « Faute d’engagement, nous laissons la place aux apparatchiks ou à des professions qui ne sont pas forcément dans “la vraie vie”. » Olivier Dosne va dans le même sens et encourage ses confrères : « Si vous n’osez pas partir en politique, allez vers un engagement professionnel. Il m’a fallu arriver à l’Assemblée nationale pour me rendre compte de l’impact de l’activité syndicale ou ordinale. C’est une implication qui vaut le coup, même si elle génère souvent peu de remerciements et beaucoup de critiques. » Mais ceci est un autre sujet. ❙
« Le métier de pharmacien est une très bonne sonde sociale en tant qu’élu. » Gérard Dubrac, ancien maire de Condom (Gers) et à nouveau candidat en 2014
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L’Agence européenne de sécurité des aliments avait écarté un lien entre mélatonine et réduction de la durée d’endormissement fin 2009, avant de changer d’avis dix-huit mois plus tard. Récemment, il a été révélé que plus de la moitié des experts de cette agence sont en situation de conflit d’intérêts.
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❙ 25 références, principalement sous forme de comprimés ou de gélules, plus rarement en spray, contiennent de la mélatonine sur le marché français. ❙ 194 278 boîtes vendues en 2013, pour un chiffre d’affaires supérieur à 3,6 millions d’euros. ❙ Circadin représente à lui seul 38 % des ventes en volume et 59 % en valeur. Le coût pour la collectivité dépasse 750 000 euros. Source : FSPF/Pharmastat.
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ans la jungle des compléments alimentaires, la mélatonine fait figure de cas d’école. Cette molécule, qui devrait en principe être dispensée sur prescription depuis plus de deux ans, continue d’être proposée en vente libre, parfois à des doses équivalentes à celle du Circadin, seule spécialité pharmaceutique à base de mélatonine actuellement sur le marché. L’attitude des pouvoirs publics, qui mêle négligence et tolérance, entretient la confusion : certains laboratoires ont suspendu la distribution de leurs produits, quand d’autres poussent à la consommation à grand renfort de campagnes publicitaires nationales. Effets indésirables La décision rendue le 26 février 2014 par le Conseil d’État semble n’avoir eu aucune incidence sur cette situation absurde. Pourtant,
la juridiction suprême a reconnu la légalité de l’inscription de la mélatonine sur la liste II. Une victoire historique pour le ministère de la Santé, qui a toujours fait montre de réticence à l’égard de cette hormone aux propriétés supposées miraculeuses (voir encadré page de droite). Petit rappel : en 2009, il avait tenté de la classer sur la liste I, celle des « produits présentant les risques les plus élevés pour la santé ». Contesté par Natural Distribution, un fabricant anglais, ce premier arrêté était annulé deux ans plus tard par le Conseil d’État, faute de données cliniques démontrant la dangerosité présumée. La seconde tentative du ministère, publiée en septembre 2011, a également été attaquée par la firme, avec l’appui de quatre autres fournisseurs : Arkopharma, Noria, Solgar et Yves Ponroy. Mais, cette fois, le ministère a sorti de son chapeau des extraits de la base nationale de
INDICATION LIMITÉE Le seul médicament autorisé reste circonscrit au traitement de l’insomnie du sujet âgé. L’industrie n’a jamais montré d’appétence pour cette hormone naturelle… donc non brevetable. pharmacovigilance attestant que « l’absorption de mélatonine peut aboutir à des effets indésirables graves ». Un argument imparable, auquel s’ajoutent les « incertitudes scientifiques » qui justifient de « soumettre son utilisation à une surveillance médicale ». Comme l’y autorise le droit européen, la France impose donc des restrictions à la libre circulation d’une marchandise pour protéger la santé et la vie des personnes. Selon le Code de la santé publique, une substance vénéneuse doit être délivrée sur présentation d’une ordonnance, sauf si le gouvernement autorise sa vente hors prescription en deçà d’une dose d’exonération. L’Agence nationale de sécurité du médicament
Enquête Santé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
© MIGUEL MEDINA
UN MIRACLE FINANCIER En 1995, il n’y avait rien que la mélatonine ne puisse guérir. Vingt ans après, les seuls bénéfices prouvés sont commerciaux.
COMPLÉMENT EXCÉDENTAIRE Avec son dosage à 2 mg, l’américain Solgar passe outre la limite tacite de la DGCCRF. La plupart des produits disponibles sur le marché se situent entre 1 et 1,9 mg. (ANSM), censée proposer un seuil, indique qu’il n’en existe pas pour la mélatonine… qui devrait donc être obligatoirement prescrite. Mieux encore : la procédure devant le Conseil d’État n’étant pas suspensive, cette obligation aurait dû s’appliquer depuis le 27 janvier 2012, date du rejet du recours déposé par les fabricants. Kafkaïen. Allégations Sentant le vent tourner, Arkopharma a suspendu la distribution en France de ses produits à base de mélatonine depuis le début de l’année. Moins scrupuleux, Valdispert a diffusé fin 2013 un spot publicitaire à la télévision vantant les vertus somnifères du bien nommé Nuit Paisible. « On est dans le flou depuis cinq ans. Il y a ceux qui suivent la réglementation et ceux qui attendent de se faire attraper », commente une responsable marketing de l’industrie. Le secteur peut en tout cas compter sur la bienveillance de la direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’administration de Bercy ne cache pas s’être « prononcée contre l’inscription sur la liste I » en 2009 et s’en tient aux « allégations de santé » adoptées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui soutiennent que la mélatonine réduit la fatigue liée au décalage horaire et le temps d’endormissement. Les conflits d’intérêts récemment révélés à l’EFSA n’y ont rien changé. Se référant à l’autorisation européenne de mise sur le marché du Circadin, la DGCCRF affirme refuser les compléments alimentaires « apportant des quantités équivalentes ou supérieures » à 2 mg. Pourtant, la boîte de 60 comprimés de mélatonine 2 mg de Solgar est disponible en officine et le laboratoire assure « s’en tenir à la réglementation ». Sollicité à plusieurs reprises, le ministère de la Santé n’a pas fait connaître sa position. Il serait peut-être temps de se réveiller. ❙
La France ne se couche pas Propulsée au rang d’hormone miraculeuse en 1995, la mélatonine a toujours été considérée avec scepticisme par les autorités sanitaires françaises. La ruée mondiale provoquée par quelques livres racoleurs avait conduit le ministre de la Santé de l’époque à publier un communiqué de presse mettant « en garde le public contre le risque qu’implique la consommation de mélatonine ». Au fil des ans, les ministres successifs ont martelé que « la mélatonine répond à la définition du médicament ». L’Agence européenne du médicament l’a d’ailleurs implicitement reconnu en accordant en 2007 une autorisation de mise sur le marché au Circadin (Biocodex), conditionné sous forme de comprimés à libération prolongée dosés à 2 mg. Fin 2008, la Haute Autorité de santé a donné son feu vert à un remboursement à 35 % dans le traitement à court terme de l’insomnie primaire chez le patient de 55 ans et plus, malgré l’absence « d’avantage clinique démontré ». Le ministère de la Santé a également autorisé en mai 2011, pour une durée de trois ans, une prise en charge plafonnée à 500 euros par an pour les enfants de plus de 6 ans atteints de myopathies inflammatoires. Rien n’indique que cette mesure sera renouvelée.
Gabriel Bourovitch Avril 2013 I No 1259 I 37
Santé Panorama
❙❙Une perte de poids durable chez les obèses souffrant aussi de psoriasis est associée à une amélioration du score PASI de leur affection dermatologique, montrent des chercheurs danois dans une étude présentée au Congrès international sur l’obésité qui s’est tenu en Malaisie fin mars. Une perte de 10 kilos en un an fait ainsi gagner plus de trois points. ❙❙Le comité parlementaire de suivi du risque ambroisie entre en guerre contre quatre nouvelles plantes invasives, dont le datura et la berce du Caucase. L’espèce Datura stramonium est présente dans le grand Sud-Ouest et commence à envahir les régions plus au nord, ce qui devient « préoccupant » car ses graines sont hautement toxiques. La sève de la berce du Caucase, présente dans le nord de la France, les Alpes-Maritimes, le Gard et les Pyrénées-Orientales, peut quant à elle être à l’origine de graves brûlures. ❙❙Un essai randomisé mexicain publié dans Chest apporte de l’eau au moulin des oméga-3 : les enfants nés de femmes ayant pris une supplémentation en acides gras oméga-3 pendant leur grossesse semblent avoir moins de symptômes respiratoires, que les mères soient atopiques ou non. La supplémentation en oméga-3 a même un bénéfice significativement plus important chez les mères atopiques que chez les non-atopiques. ❙❙Une étude réalisée par l’Assurance maladie et présentée au congrès de la Société francophone du diabète à Paris, en mars, indique que les diabétiques prennent un antihypertenseur dans 71 % des cas, un hypolipémiant dans 57 %, un psychotrope dans 29 %, un antalgique ou anti-inflammatoire dans 33 %. Ces pourcentages augmentent avec l’âge. Par rapport à la population générale, leur risque de maladie rénale chronique terminale est multiplié par 2,85 et celui de maladie hépatique ou pancréatique par 2,1, leur risque cardiovasculaire augmenté de 53 %, celui de maladie psychiatrique de 39 % et celui de maladie respiratoire chronique de 38 %.
38 I No 1259 I Avril 2014
DEFRANCE
INFO OU INTOX
Pas de cup avec un stérilet ? L’utilisation de coupes menstruelles ne serait pas compatible avec un stérilet.
C’
est le site Rue89 qui rapporte l’affaire : des cas de déplacement ou d’expulsion de stérilets chez des femmes utilisant une coupe menstruelle (ou cup) ont été signalés à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Moins de dix depuis mai 2013, mais qui ont parfois abouti à des avortements. Ces flacons destinés à recueillir le sang aspireraient-ils, au moment de leur retrait, le dispositif intra-utérin (DIU) ou se coinceraient-ils dans ses fils ? Absence de preuves L’ANSM a déclaré à Rue89 qu’« après enquête et même s’il y a un risque théorique, il est impossible à ce stade d’imputer les déplacements ou expulsions
DR
ÀSAVOIR
Le PHaRMaCIeN
aux coupes menstruelles ». Une étude canadienne parue en 2012 dans la revue Contraception a d’ailleurs conclu à l’absence de preuves en ce sens. Mais certaines marques, comme Mooncup sur son site en anglais, recommandent d’attendre six semaines après la pause du DIU avant d’utiliser une coupe ou un tampon et que la patiente vérifie après chaque période menstruelle que les fils se sentent toujours. L’ANSM appelle en outre les profession-
nels à la vigilance face au « risque potentiel ». Pas de quoi s’inquiéter pour autant, plutôt le signe d’une méconnaissance de ce nouveau genre de protection, autant de la part des utilisatrices elles-mêmes que des professionnels de santé. Là où ces coupes sont plus répandues (Angleterre, Pays-Bas), aucun risque particulier n’a été constaté, rapporte à Rue89 MartinWinckler, médecin et spécialiste des questions de contraception. ❙ intox !
contraception (1)
contraception (2)
Le 20 mars, à l’occasion du Salon de gynécologie obstétrique pratique, Effik a relancé sa communication sur Triafémi (éthinylestradiol/ norgestimate), indiquée dans la contraception orale chez la femme ayant une acné légère à modérée. Après une année 2013 difficile pour les pilules, tout comme pour Diane 35 ou les spécialités au norgestimate, le laboratoire estime pouvoir entamer aujourd’hui « un travail afin de repréciser la place d’un produit comme le norgestimate, au profil thromboembolique bien clarifié ». Et de penser qu’après cette « période de grande suspicion », les médecins choisiront « plutôt le produit qui a la double AMM ». ❙
Toujours désireuse d’alléger la délivrance de la contraception, en particulier des pilules progestatives, l’Association française pour la contraception a présenté lors de sa journée nationale, le 19 mars une expérience londonienne plutôt avant-gardiste. Des consultations de contraception ont été organisées en pharmacies où, après une formation de l’équipe, la contraception orale était délivrée sans ordonnance. L’expérience prouve d’une part que ces consultations répondent aux besoins de femmes qui ne consultent pas habituellement et, d’autre part, qu’elles diminuent de 60 % les consultations pour contraception d’urgence. ❙
Triafémi veut Pour la vente libre détrôner Diane 35 des progestatives
Le PHaRMaCI
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DE FRAN N CE
PAGE 2 THÉR APEUTIQU PAGE 3 ACTU ES/P ALITÉS SCIEN HARMACOLOGIE PAGE 4 / TIFIQUES 5 ANALYSES D’ORDONN ANCE
DPC
« Je fais cystite sur cystite »
à la page
PAGE 6 FOCU S PAGE 7 ARBR SUR ET À RETE NIR E PAGE 8 TEST DÉCISIONNEL DE LECT URE
« Je bois beaucoup d’eau »
« J’ai env ie d’uriner sans arrêt »
« Mon médecin m’a pres un sachetcrit »
«Je suis stressée et fatiguée»
« Est-ce que ça peut passer ? »
« Ça me brûle »
« J’ai un poids dan le ventre s »
« Le cranbe ça marche rry, ?»
« J’ai une bandelette positive»
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Panorama Santé
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L’IMAGE DUMOIS
900 grammes par jour Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas ! Cette pimpante radioscopie de l’étron humain rappelle (ou apprend) qu’il se compose principalement d’eau (75 %), mais aussi de fibres indigestes (8 %), de bactéries mortes (8 %), de graisses (4 %), de sels (4 %) et de protéines (1 %). Mieux, l’infographie présente aussi une frise des pathologies ; il n’y a donc plus qu’à comparer un échantillon pour savoir si tout va bien ou si votre production fécale indique une hémorragie digestive basse (couleur rouge), une maladie de Crohn (verte), un trouble de la vésicule biliaire (jaune), une pancréatite (grise), voire une hémorragie digestive haute (noire) provoquée par exemple par un ulcère gastro-duodénal, une tumeur œsophagienne…
grossesse
vih
Le patch ne sevre pas Une étude de l’AP-HP n’a trouvé aucun intérêt au patch nicotinique chez les femmes enceintes fumeuses. Ajoutant à la complexité du sevrage tabagique chez ces patientes.
C
e travail repose la question de l’utilisation des substituts nicotiniques au cours de la grossesse. Publié dans le British Medical Journal et promu par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), il inclut 402 femmes enceintes de douze à vingt semaines, fumant au moins cinq cigarettes par jour. Elles ont reçu soit un patch nicotinique, soit un patch placebo, la dose délivrée étant fonction du niveau de cotinine pour obtenir un effet maximal de substitution nicotinique. Inefficacité Le taux d’abstinence complète a été de 5,5 % dans le groupe ayant reçu
des patchs nicotiniques et 5,1 % dans le groupe placebo. Le délai médian de reprise de la cigarette après le jour fixé d’arrêt du tabac a été de 15 jours dans les deux groupes. Enfin, le poids de naissance des nouveau-nés n’était pas significativement différent : 3,065 kg dans le premier, 3,015 kg dans le second. « Ces résultats doivent nous encourager à évaluer de nouvelles approches pour aider les femmes enceintes à arrêter de fumer, commente l’AP-HP. En l’absence de preuve de l’efficacité des substituts nicotiniques dans cette population très spécifique, le soutien comportemental doit être l’intervention à privilégier. » ❙ R D
Hormones à éviter Une étude thaïlandaise publiée dans Journal of AIDS déconseille les pilules à base de désogestrel + éthinylestradiol chez les séropositives traitées avec de l’éfavirenz. L’antirétroviral Sustiva compromettrait en effet leur efficacité : la concentration plasmatique moyenne en étonogestrel était réduite de 61 % en moyenne, se traduisant par une augmentation significative de la progestérone, et « des signes d’ovulation » sont rapportés chez 19 % des patientes. La névirapine (Viramune), elle, s’est montrée sans conséquences. ❙
diclofénac
SMR dégradé La commission de la transparence en a fini de sa réévaluation du service médical rendu des médicaments (SMR) à base de diclofénac (Voltarène, Voltarènedolo, Flector et Artotec) et estime que, même si son rapport bénéfices/risques reste positif, le diclofénac est associé à des risques cardio-vasculaires accrus similaires à ceux des anti-COX 2. Elle a donc dégradé à « insuffisant » son SMR dans les sous-populations de patients « qui pourraient présenter des facteurs de risque de survenue d’un événement cardio-vasculaire ». ❙ Avril 2014 I No 1259 I 41
Santé Conseil
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© INSEP/AMÉLIE BENOIST
Articulations on the rocks
Tout au long de la séance, l’opérateur reste en contact visuel et sonore avec le patient.
Mode d’emploi Séances individuelles ou collectives, on ne badine pas avec la sécurité ! Dans un cas comme dans l’autre, le patient doit se présenter muni d’un certificat de noncontre-indication rempli par son médecin ou, le cas échéant, son rhumatologue. Il reste par ailleurs toujours en contact (visuel et sonore) avec l’opérateur durant la séance. Pour les séances de groupe, l’Insep fournit gants, chaussettes, bonnet ou bandeau pour les oreilles, ainsi qu’un masque de chirurgien pour les voies aériennes supérieures. Pour les séances individuelles, Cryomedica conseille de se munir d’une paire de chaussettes afin de préserver les pieds du froid. En revanche, mains et visage ne nécessitent pas de protection, ces parties du corps restant hors de la zone de froid.
Joséphine Volat
42 I No 1259 I Avril 2014
Plonger un corps perclus de rhumatismes dans un bain d’azote à – 100 °C ? L’idée vient de l’Est et commence à être utilisée en France sous l’influence du milieu sportif.
F
s’agit de froid sec. « Les doses de froid sont adaptées à chaque individu, précise Frédéric Bridel, conseiller thérapeutique en cryothérapie et récupération physique. Les pharmaciens commencentà s’y intéresser ; ils nous questionnent pour équiper leur officine. » Des formations adaptées sont d’ailleurs d’ores et déjà à l’étude.
aire subir au corps un choc thermique peut sembler barbare à première vue, mais des études ont En collectif démontré les bénéfices de la cryo- Que ce soit pour la récupération physique thérapie dès la fin des années 1970. Et sont ou le traitement d’une pathologie, la cryoaujourd’hui à l’origine de dispositifs per- thérapie se pratique en séance ponctuelle mettant « d’exposer le corps ou sous forme de cure, à à un froid sec et intense pen- Une séance raison d’une à deux dant une durée limitée », de cryothérapie séances par jour. En dehors indique Patrick Favre, des cabines individuelles, gérant de Cryomedica, peut atteindre la technique est applicable importateur de cabines de les – 195 °C. en chambres collectives où cryothérapie. Ce sportif a l’air est refroidi par des découvert les bienfaits de la méthode après compresseurs, la température fixe et le avoir traversé plusieurs fois l’Atlantique à corps entier exposé. Équipé d’une chambre la voile et à la rame. Appliquée au sport, pouvant accueillir trois à quatre personnes, la cryothérapie du corps entier facilite en l’Institut national du sport, de l’expertise effet la préparation physique comme la et de la performance (Insep) suit un protorécupération et agit sur l’inflammation et cole au cours duquel les personnes passent, la cicatrisation tissulaires. Mais elle pos- en l’espace de trois minutes, de – 10 °C à sède d’autres champs d’application, moins – 60 °C, puis à – 110 °C. Si le dispositif se connus en France, tels les rhumatismes destine avant tout aux sportifs, l’Institut inflammatoires. Avec pour principaux effets accueille également des patients. « Chaque le soulagement des douleurs, l’amélioration année, 60 à 80 personnes viennent ici de leur du sommeil et la récupération. propre initiative ou sur les conseils de leur médecin traitant ou rhumatologue. La majoEn individuel rité souffre de spondylarthrite ankylosante, En Allemagne et en Pologne, la cryothé- polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie, arthrapie est officiellement reconnue et rem- rose, algodystrophie ou sclérose en plaques », boursée. Dans l’Hexagone, on en est encore rapporte Jean-Robert Filliard, adjoint au loin, bien que l’accessibilité à cette tech- chef du service médical de l’Insep. nique de soin progresse. Patrick Favre Difficile de comparer l’efficacité des deux équipe aujourd’hui une dizaine de cabinets systèmes de froid. Toujours est-il que la médicaux, de kinésithérapie et de centres cryothérapie séduit de plus en plus. Et la de bien-être, contre trois en 2012. Impor- France pourrait bien connaître une vague tés d’Ukraine et de Slovaquie, ses cryosau- de froid avec l’accroissement rapide de nas individuels (la tête reste à l’extérieur) centres équipés. ❙ fonctionnent à l’azote gazeux. Une séance Claire Grevot dure deux à trois minutes, à des tempéraplus d’informations : tures qui peuvent atteindre – 195 °C. Une Pour www.physio-recup.fr, www.cryomedica.fr, valeur extrême très bien supportée, car il www.insep.fr.
Fiche Conseil
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Pratique massive du ski alpin oblige, le taux d’entorses du genou a nettement augmenté ces quinze dernières années. L’objectif des conseils à chaud au comptoir : protéger et éviter une aggravation des lésions.
RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE Le système ligamentaire du genou se compose de deux ligaments centraux (ligaments croisés antérieur et postérieur) et de deux ligaments périphériques (ligaments collatéraux interne, ou médial, et externe, ou latéral). Une entorse est une lésion de l’un et/ou des deux types de ligaments. Elle est qualifiée de grave quand l’un ou les deux ligaments croisés sont lésés (partiellement ou totalement rompus), l’antérieur dans la majorité des cas. Quant aux lésions des ligaments périphériques, trois stades de gravité existent : I stade 1 (entorse bénigne) : simple étirement du ligament ; I stade 2 (gravité moyenne) : rupture ou désinsertion partielle ; I stade 3 (entorse grave) : rupture ou désinsertion complète. Une entorse grave du genou peut être isolée ou s’accompagner de lésions ligamentaires périphériques. ÉVALUATION DE LA GRAVITÉ Signes d’une entorse grave : I l’instabilité du genou ; I une douleur initiale vive et brève, qui se calme ensuite avant que des élancements ne reprennent dans l’heure qui suit ; I un craquement audible ; I la sensation d’une déchirure ; I un œdème dans les 5 à 10 minutes. L’impossibilité de poser le pied au sol et la violence du traumatisme ne marquent pas forcément la gravité de la lésion. Signe d’une entorse bénigne : I une diminution rapide en quelques heures des douleurs. VOS CONSEILS Face à une entorse bénigne ou dans l’attente de la consultation, pensez « GREC » : glaçage, repos, élévation, compression. Soit une série de premiers conseils visant à protéger l’articulation et à éviter l’aggravation des lésions et qui ne présentent aucun risque si la gravité de l’entorse était avérée.
© DIMDLE
L’entorse du genou
Glaçage : I appliquer au plus vite une vessie de glace ou une poche réfrigérée pour diminuer l’œdème et calmer la douleur ; I protéger la peau des brûlures en intercalant un linge humide ; I maintenir au moins 20 minutes ; I renouveler plusieurs fois par jour (toutes les 4 heures), tant que le genou reste gonflé. Repos : I éviter autant que possible l’appui du membre traumatisé ; I pour soulager la douleur, utiliser des cannes-béquilles lors des déplacements. Élévation : I placer le membre en décharge, c’est-àdire surélevé par rapport au reste du corps, pour réduire la douleur et assurer le drainage de l’œdème. Compression : I poser des bandes de compression (Biflex de Thuasne, Coheban de 3M…) pendant 48 à 72 heures pour diminuer l’œdème ; I utiliser éventuellement ensuite une genouillère élastique (voir au verso) durant 2 à 3 semaines. L’orthèse n’est pas nécessaire en cas d’entorse bénigne, celle-ci évoluera favorablement très rapidement. Sinon, une consultation s’imposera. Le médecin pourra alors prescrire l’orthèse adéquate (voir au verso). Une instabilité peut persister, entraînant une douleur et une gêne pendant la pratique de certains sports. Pensez à recom-
mander la genouillère de contention chez les sportifs, en prévention. Mais aussi : I en cas de douleur, préférez un antalgique (paracétamol par exemple). Les antiinflammatoires par voie orale ne semblent pas plus efficaces et provoquent davantage d’effets indésirables ; I un topique anti-inflammatoire (pommade, gel ou compresse imprégnée) peut être appliqué trois fois par jour, en quantité suffisante. Les enfants ou les adultes de plus de 50 ans doivent systématiquement être envoyés en consultation. x Claire Grevot Sources : Utip, Prescrire.
3 IDÉES REÇUES « Il y a toujours un lien entre douleur et gravité. » L’intensité de la douleur n’est pas un signe fiable de gravité : le ressenti varie d’un sujet à un autre et il n’est pas rare qu’une rupture du ligament croisé antérieur soit totalement indolore. I « Qui dit lésion des ligaments croisés dit opération. » Concernant la rupture du ligament croisé postérieur, le recours à la chirurgie est peu fréquent : cette lésion peut être bien tolérée si l’on entretient régulièrement sa musculature. En cas de rupture du ligament croisé antérieur, l’opération n’est pas non plus systématique, d’abord parce que cette rupture ne présente pas de gêne véritable, ensuite parce qu’une cicatrisation spontanée est possible. I « L’entorse ne peut être prévenue. » Si, partiellement, en se musclant suffisamment et en pratiquant des exercices dits « proprioceptifs » : ils améliorent l’équilibre et les réflexes. Par ailleurs, une genouillère de contention peut être conseillée en prévention des récidives lors de la reprise de l’activité. I
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Fiche Conseil
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De la genouillère élastique à l’attelle ligamentaire rigide, difficile de s’y retrouver entre les différents modèles d’orthèses de genou. Si elles sont prescrites par le médecin dans certains cas, le pharmacien doit être à même de les distinguer pour mieux accompagner ses patients dans leur utilisation.
Le choix de la bonne orthèse
Infographie Stéphanie Goutte
Medi, DJO, Gibaud…
Genouillère élastique
Medi, Thuasne, Gibaud, DJO…
Attelle de Zimmer
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Thuasne, Velpeau…
Genouillère strapping
Medi, Thuasne, DJO…
Orthèse ligamentaire articulée
Bauerfeind, Velpeau, Thuasne…
Genouillère ligamentaire
Bauerfeind, DJO, Gibaud…
Attelle ligamentaire rigide (4 points)
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Santé International
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La chasse aux œufs est ouverte!
Mais comme elle n’amuse plus passé l’âge de 6 ans, chassez plutôt les dernières perles que la science internationale a pondues. par Anne-Laure Mercier
ROYAUME-UNI Le poids des autres Le carton vous paraît lourd ? Vous en êtes certain ? Et si c’était plutôt votre vie qui vous pesait ? De la psychologie de comptoir (britannique) peut-être, mais qui a valu un article dans le Journal of Experimental Psychology, signé d’une équipe de l’université de Cambridge. Des volontaires ont accepté de soulever des boîtes de poids variés, puis de deviner combien elles pesaient ; ceux qui se sentaient plus démunis dans leur quotidien avaient tendance à surestimer le poids des boîtes, inversement de ceux qui avaient le sentiment de compter aux yeux de la société. Souriez, le pack de lait vous paraîtra plus léger.
ÉTATS-UNIS La pinte crânienne
© SSOOSAY
Vous pensiez que la gueule de bois repoussait la date de la prochaine fête alcoolisée ? Erreur. Une équipe de l’université du Missouri (Columbia) a recruté des buveurs avertis à qui elle a demandé de noter leurs consommations sur une période de 21 jours. Les résultats sont parus dans Alcoholism: Clinical and Experimental Research et, pour l’anecdote, ces 386 professionnels du zinc ont comptabilisé à eux seuls 2 276 virées éthyliques, dont 463 gueules de bois. Un mal de crâne qui ne fait que retarder de 6 heures la prochaine virée… soit 44 heures après au lieu de 38 ! Pas suffisamment, donc, pour penser que la gueule de bois freine la consommation d’alcool chez les plus habitués. Le mal par le mal, disait saint Patrick.
ESPAGNE
© LE NELGE
La couche sur le gril
46 I No 1259 I Avril 2014
Halte au gâchis ! Les étrons de bébé ne quitteront plus la couche que pour atterrir dans l’assiette. Rien de tel en effet pour garnir le fouet catalan – fine saucisse sèche de la région – ou plus exactement pour en faire un produit bien meilleur pour la santé qu’un yaourt aux probiotiques. Une équipe de chercheurs espagnols (et tordus), dont le travail a été publié dans la revue Meat Science, a comparé du fouet maison fabriqué avec trois souches probiotiques de lactobacilles isolées à partir de selles de nourrissons de moins de 6 mois – bien plus fournies et plus faciles à obtenir que celles d’adultes même consentants… – à un autre fabriqué à partir de trois souches probiotiques commerciales. Et ça marche ! S’ils ont tous paru délicieux aux cobayes qui les ont goûtés et sans odeur embarrassante, reste encore à convaincre les adeptes de charcuterie.
International Santé
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ESTONIE Le cocktail faucheur L’Europe de l’Est nous envoie des nouvelles bien fraîches : l’université de Tartu a trouvé comment prédire la mort ! Un peu d’albumine, une pincée d’alpha-1-glycoprotéine acide, des lipoprotéines de très faible densité, une dose de citrate et le tour est joué ! Ces quatre biomarqueurs permettraient de déterminer le risque de mortalité toutes causes confondues : mortalité cardio-vasculaire, cancer… Bien que les travaux aient été menés sur plus de 9 800 Estoniens, puis répétés auprès de 7 500 Finlandais et quelques, les résultats, publiés dans PLOS Medicine, restent à confirmer. Je ne sais pas, vous, mais ils donnent en tout cas envie d’une bonne prise de sang. En revanche, taisez l’information à votre assureur.
SUISSE L’outil à microbes C’est idiot : les mains sont propres, mais le reste est oublié. L’université de Genève s’est piquée d’enquêter sur l’état des mimines et des stéthoscopes des médecins d’un hôpital universitaire et d’y rechercher Staphylococcus aureus résistant à la méticilline et autres bactéries aérobies. Bingo : après un examen physique, le stéthoscope est autant, voire plus contaminé que les mains. L’instrument n’est pourtant pas considéré comme un vecteur de transmission, regrettent les auteurs de l’étude parue dans Mayo Clinic Proceedings. Quand on sait que les stéthoscopes sont en moyenne désinfectés moins d’une fois par mois… © THE CLEAR COMMUNICATION PEOPLE
FRANCE La pilule-orchestre La science a peut-être trouvé la pilule magique qui assurera la victoire dans la prochaine saison de l’émission The Voice : le valproate donnerait l’oreille absolue. L’étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), publiée dans la revue Frontiers in Systems Neuroscience, suggère ainsi que le cerveau adulte peut apprendre mieux et plus rapidement grâce à cet antiépileptique qui ferait retrouver sa neuroplasticité d’enfant. Vingt-quatre hommes âgés de 18 à 27 ans ont reçu pendant deux semaines soit du valproate, soit un placebo. Aucun n’avait de formation musicale et quelques enseignements leur ont été dispensés au cours de la seconde semaine. Ceux sous valproate se sont révélés bien meilleurs, jusqu’à développer l’oreille absolue… Une première chez l’adulte.
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Gestion du tiers payant
L’engagement d’une coopérative de pharmaciens La Société des pharmaciens du Centre propose de réaliser, pour l’officine, toute la gestion du tiers payant. La condition : adhérer à cette coopérative créée par et pour les pharmaciens. La Société des pharmaciens du Centre (SPC) a été créée en 1978, sous la forme d’une coopérative, dans l’objectif alors de défendre le travail des pharmaciens d’officine indépendants : en offrant à la population le service du tiers payant, les pharmaciens ont pu éviter la création d’une pharmacie mutualiste à Orléans. Regroupant à l’origine des officinaux de la seule région Centre, la coopérative a décidé, en 2001, de s’ouvrir à tous les pharmaciens de France. Aujourd’hui, elle compte plus de 800 adhérents issus de toutes les régions et représente une vraie force engagée dans la défense de la profession et le soutien des confrères dans leur pratique quotidienne.
Gain de temps, paiements garantis
Jean-Marc Franchi, président de la SPC.
Depuis sa création, en collaboration avec Résopharma qui assure le transport des flux, la SPC propose à ses adhérents de réaliser, à leur place, la gestion des opérations de tiers payant : pointage des bordereaux de paiement, traitement des rejets, recyclage des factures, relance auprès des organismes payeurs, rapprochement bancaire, etc. Pour le pharmacien d’officine, il s’agit d’un travail particulièrement chronophage lorsqu’il est réalisé en interne, avec le risque de laisser passer des erreurs ou d’oublier de traiter un dossier. « Le service que nous avons mis en place permet au titulaire de libérer du temps et d’être plus disponible au comptoir. Il peut ainsi se recentrer sur son cœur de métier. De plus, nous l’aidons à diminuer le nombre de rejets et donc les impayés », indique Jean-Marc Franchi, président de la SPC. Comment la société coopérative organiset-elle cette gestion ? Avec rapidité et efficacité grâce à une méthodologie de travail rigoureuse, une banque de données exhaustive et des contacts privilégiés avec les caisses et mutuelles. « Nous ne rentrons jamais dans le système informatique du
pharmacien », tient à préciser Jean-Marc Franchi. La coopérative reverse aux pharmaciens, par virement, les sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire (RO) et complémentaire (RC). Pour les règlements et les coûts, elle propose plusieurs options. Le pharmacien a ainsi le choix parmi quatre délais moyens de paiement : x5 jours, soit 8 virements mensuels (option A) ; x7 jours, soit 8 virements mensuels (option B) ; x9 jours, soit 5 virements mensuels (option C) ; x 1 3 jours, soit 5 virements mensuels (option D). Ceci pour un engagement d’une télétransmission journalière (RO+RC). Un relevé des sommes versées est envoyé tous les quinze jours, composé d’une ligne par journée de télétransmission. « Au jour choisi pour le virement, le pharmacien sait que l’argent est sur son compte. À charge pour nous de récupérer les sommes dues auprès des caisses. C’est, pour le profes-
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sionnel, un vrai avantage qui fait la différence entre nous et les autres sociétés de gestion du tiers payant. Celles-ci en effet gèrent le flux financier sans s’occuper si l’argent rentre sur le compte du titulaire », souligne Jean-Marc Franchi. Par ailleurs, confier la gestion de son tiers payant à la coopérative confère un autre avantage : celui d’avoir des mois de facturation gratuite du service quand la trésorerie de la société le permet. Autant d’arguments convaincants pour adhérer à la SPC et s’unir dans l’intérêt de tous. x
Le coût mensuel du service Il varie selon l’option de règlement et le nombre de factures. Pour 100 factures par jour, il est de : x 412,50 € pour l’option A ; x 343,75 € pour l’option B ; x 275,00 € pour l’option C ; x 206,25 € pour l’option D.
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Officine Investissement
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Sur la rampe de l’accessibilité Avis aux retardataires : les titulaires ont jusqu’au 31 décembre pour commencer à remplir l’obligation d’accessibilité de leur officine aux handicapés… ou pour demander à en être exempté.
L
es réunions se sont succédé, leurs boycotts aussi, les demandes de dérogations avec, mais rien n’y a fait : l’obligation d’accessibilité aux personnes handicapées pour les établissements recevant du public (ERP), y compris pour les officines donc, est maintenue au 1er janvier 2015. Sauf qu’il ne s’agit plus forcément d’être aux normes à cette date mais au moins de prouver que la démarche est entamée. Pour ce faire, le gouvernement propose de constituer des agendas d’accessibilité programmée, ou AD’AP, sortes de calendriers précis et budgétés des travaux. Un dispositif d’exception, certes, mais qui reste lourd à mettre en place ; il y a donc urgence à se pencher dessus. LE CALENDRIER Les décisions sont prises mais doivent encore être actées, d’abord par l’intermédiaire d’un projet de loi présenté le 2 avril 2014 en conseil des ministres. Cette ordonnance, dont le contenu précisera le régime juridique des AD’AP, doit être publiée cet été, accompagnée des décrets et d’arrêtés qui réajusteront notamment certaines normes d’accessibilité au vu des difficultés de mise en œuvre sur le terrain. Quoi qu’il en soit, les titulaires ont jusqu’au 31 décembre pour soit déposer leur dossier d’AD’AP, soit notifier leur engagement dans cette démarche. Dans ce dernier cas, l’AD’AP complet devra être déposé au plus tard douze mois après la publication de l’ordonnance, donc d’ici à l’été 2015. Passé cette date, un délai de réalisation accéléré et des pénalités sont à prévoir. Constituer un AD’AP permet d’étaler les travaux sur trois ans pour un ERP de cinquième catégorie (voir encadré ci-dessous),
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et donc une mise aux normes au plus tard en novembre 2018, sur six ans pour les ERP de première à quatrième catégorie (2021) ou neuf ans pour les « patrimoines particulièrement complexes » (2024). LE DOSSIER L’AD’AP est un document de programmation financière des travaux. S’il est prévu que son contenu soit allégé pour les ERP 5, il doit présenter au moyen d’un document Cerfa (no 13824 *) le descriptif du bâtiment (plans cotés), les travaux à engager, les éventuelles impossibilités techniques et financières justifiant une demande de dérogation (voir plus bas, « Les dérogations »), le financement et le planning de réalisation des travaux. Deux exemplaires sont adressés, l’un à la mairie pour information, l’autre à la préfecture pour validation, laquelle rendra sa décision dans un délai de quatre mois. Plus l’officine est grande, plus la réalisation d’un diagnostic d’accessibilité s’impose avant la constitution de l’AD’AP. Outre une analyse fine de l’état de l’établissement au regard des nouvelles obligations, il estimera le coût
des travaux nécessaires. Ce diagnostic et le dossier AD’AP peuvent être réalisés par un architecte ; l’Union nationale des professions libérales a d’ailleurs signé un partenariat avec l’Union nationale des syndicats français d’architectes qui permet aux adhérents de la FSPF de bénéficier
ERP 1 ou 5 ? La catégorie d’établissements recevant du public (ERP) à laquelle appartient l’officine dépend de sa capacité d’accueil. Dans la grande majorité des cas, elle relève de la cinquième catégorie, ne pouvant recevoir plus de 100 personnes. Mais les pharmacies implantées dans une galerie ou un centre commercial sont classées dans la même catégorie que cette galerie ou ce centre, soit
généralement en première catégorie (pouvant accueillir plus de 1 500 personnes). Or de ce statut dépendent les normes d’accessibilité à mettre en place : un ERP 5 doit se rendre partiellement accessible dans l’espace de vente, depuis la porte d’entrée jusqu’à un poste de vente, tandis qu’un ERP 1 doit rendre accessible l’intégralité de sa surface, y compris le back office…
Investissement Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Des portes automatiques mais pas de comptoir adapté
DR
À l’approche de la date butoir, la FSPF a voulu dresser un état des lieux de l’accessibilité des officines. Mené auprès de plus de 2 500 adhérents, son sondage montre d’emblée que la majorité d’entre eux se sont déjà engagés dans cette démarche ou répondent à quelques premiers critères : 91 % des officines disposent ainsi d’un espace de vente permettant le passage d’un fauteuil roulant, 67 % n’ont plus de marches devant leur entrée, 76 % sont équipées
L’obligation d’accessibilité ne concerne pas seulement les personnes en fauteuil roulant mais aussi les handicaps visuel, moteur, cognitif et psychique ainsi qu’auditif.
d’un tarif préférentiel. Certaines chambres de commerce et d’industrie (CCI), quelques assureurs à l’instar de la MACSF ou encore des sociétés d’assistance à la maîtrise d’ouvrage proposent également un accompagnement. LES NORMES Les obligations de conformité sont nombreuses et parfois lourdes ; certaines même nécessiteront l’obtention d’un permis de construire. S’il est impossible d’en dresser ici une liste exhaustive, il faut avant de les consulter déterminer à quelle catégorie d’ERP appartient l’officine (voir encadré page de gauche) : c’est ce classement qui fixe les normes auxquelles l’établissement doit répondre. En fonction, elles peuvent
concerner tout ou partie de l’officine. Entre autres exemples, si des places de stationnement sont rattachées au local, au moins l’une d’entre elles doit être adaptée et réservée aux personnes handicapées. Même chose si un sanitaire est ouvert au public. Le cheminement intérieur comme extérieur doit également être libre : depuis la voie publique jusqu’à l’espace de vente, il faut penser au respect des pentes, à la hauteur des comptoirs, à l’accessibilité des poignées, à l’éclairage… Et le diable se niche dans les détails : tous les handicaps étant concernés, l’accessibilité peut aussi exiger des marquages au sol, un étiquetage en gros caractères et d’une couleur contrastée, un confort acoustique… L’intégralité de ces obligations figure dans un guide interministériel disponible en ligne **. QUI ? Locataire ou propriétaire de l’officine, tous les titulaires sont concernés. Dans le premier cas, le bail indiquera qui doit prendre en charge et réaliser les travaux envisagés. En l’absence de clause expresse, c’est au bailleur qu’il reviendra de faire le nécessaire. Dans le second cas, la question ne se pose pas… En revanche, si l’officine appartient à une copropriété, c’est à cette dernière que revient la décision des conditions de réalisation des travaux. À noter qu’aucune aide publique n’est accordée pour l’instant, bien que le gouvernement ait annoncé un – futur – accompagnement par la Caisse des dépôts et Bpifrance, la Banque publique d’investissement.
de portes automatiques, 50 % ont aménagé des sanitaires accessibles aux personnes handicapées et 58 % disposent de places de parking spécifiques. En revanche, seulement 28 % offrent un comptoir adapté. Témoins des complexités de la réalité du terrain, 20 % des répondants ne pourront installer de portes automatiques suffisamment larges et 15 % auront à faire face à des travaux de plus de 50 000 euros, dont 5 % de plus de 100 000 euros.
LES DÉROGATIONS Trois motifs sont prévus : une impossibilité technique, la préservation du patrimoine architectural ou une disproportion manifeste entre la mise aux normes et les conséquences financières pour l’établissement. Ces dérogations peuvent porter sur l’ensemble de l’officine ou certaines des normes à mettre en place. Dans tous les cas, elles doivent faire l’objet d’une demande auprès du préfet (formulaire Cerfa no 13824 *) d’ici au 31 décembre. Là encore, un architecte, votre assureur ou la CCI peut vous assister. Il est également prévu pour les pharmacies dont la situation financière est « dégradée » la possibilité de demander à la préfecture une suspension des délais de mise aux normes jusqu’au retour à l’équilibre, sur présentation de pièces attestées par l’expert-comptable. LES SANCTIONS Si l’investissement pourra s’avérer conséquent, la sanction en cas de non-respect des normes d’accessibilité peut l’être aussi : la loi prévoit une amende de 45 000 euros pour les responsables, six mois d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende en cas de récidive, le remboursement complet des éventuelles subventions publiques, voire la fermeture de l’officine ou l’interdiction d’exercer ! x Anne-Laure Mercier * Téléchargeable sur www.formulaires. modernisation.gouv.fr/gf/cerfa_13824.do ** Téléchargeable sur www.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/Reussir_accessibilite.pdf Avril 2014 I No 1259 I 51
Officine En bref
❙ Marque Verte, la marque de Welcoop, entame un impressionnant plan média en direction du grand public : des spots TV sur les chaînes de France Télévisions ou de la TNT, ainsi que des spots radio sur Europe 1 ou RTL, diffusés pendant six mois, une application mobile – un service d’observance et de communication avec la pharmacie – et un nouveau site internet. Des kits et présentoirs sont également prévus pour les officines du groupe. ❙ C ’est acté : les banques et établissements de paiement peuvent traiter jusqu’au 1er août 2014 les ordres de virement et de prélèvement en euros, en attendant le passage au système de paiement européen Sepa (voir Le Pharmacien de France, no 1257). ❙ ÉvoluPharm occupera le petit écran jusqu’au 28 avril. Du moins pour l’instant… Pour sa première vague de publicité de l’année, le groupement propose un nouveau spot scandant « La qualité ? Le prix ? Avec ÉvoluPharm, vous avez les deux ! » et présentant un nouveau produit minceur. ❙ Depuis le mois de mars et tout au long du mois d’avril, les officines Giropharm organisent une opération « Grossesse et quotidien avec bébé ». Une brochure de conseils pratiques peut être remise aux patients et le livret mensuel que le groupement consacre à la nutrition porte à cette occasion sur les besoins en micronutriments pendant la grossesse. ❙ Le diplôme universitaire de phyto-aromathérapie dispensé par la faculté de pharmacie de l’université de Franche-Comté se tient sur deux semaines, du 19 au 23 mai, puis du 16 au 20 juin. Renseignements et inscriptions auprès de Joëlle Chorvot : joelle.chorvot@univ-fcomte.fr ou 03 81 66 55 62.
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DEFRANCE
prévoyance
Un régime plus généreux Depuis le 1er mars, les salariés des officines bénéficient de nouvelles garanties santé et prévoyance, sans hausse des cotisations.
L
e régime de prévoyance de la pharmacie d’officine a été modifié le 16 janvier par les partenaires sociaux, à l’exception de la CGT. Depuis le 1er mars, les frais de transport médicaux des salariés de la branche sont pris en charge à hauteur de 100 % de la base de remboursement de la Sécurité sociale, ce qui leur permet de bénéficier du tiers payant. Autre nouveauté, le supplément pour chambre particulière est accordé en cas d’accouchement, dans la limite de 75 euros par jour. Pour les employés non cadres, le calcul des prestations servies en cas d’incapacité de travail, d’invalidité et de congé maternité ou paternité inclut désormais les éléments variables du salaire, comme les primes et le treizième mois. Pour les cadres, l’allocation pour frais d’obsèques est portée de 305 à 750 euros. Ces nouveaux droits sont financés sans augmentation des cotisations. Cependant, la participation patronale aux contrats collectifs des complémentaires santé n’est plus exonérée
d’impôt, conformément à la loi de finances pour 2014. L’avenant du 16 janvier précise à cette fin la répartition des charges entre employeurs et salariés. Le texte reprend en outre les nouvelles règles en matière de portabilité, qui découlent de la loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi : l’entreprise doit dorénavant mentionner le maintien des garanties dans le certificat de travail et informer l’organisme assureur de la cessation du contrat de travail. ❙
avantages
emploi
Annoncé depuis des mois, le décret permettant à l’employeur de dématérialiser les titres-restaurant – sous la forme d’une carte à puce ou d’une application sur smartphone, par exemple – a paru au Journal officiel et entre en vigueur le 2 avril. Avec quelques obligations pour le titulaire qui se lancerait, comme mettre en œuvre « une fonctionnalité de blocage automatique du paiement » en cas de dépassement du seuil autorisé – à savoir 19 euros par jour – ou d’utilisation auprès d’un commerçant non habilité ou au cours d’un dimanche ou d’un jour férié. Exception faite, au choix de l’employeur, pour les salariés travaillant ces mêmes jours. Par ailleurs, les bénéficiaires des titres-restaurant doivent pouvoir accéder en permanence à leur solde. ❙
Les agences d’intérim peuvent, depuis le 6 mars, embaucher en CDI les travailleurs qu’elles mettent à la disposition des entreprises. Ce nouveau contrat a été créé en juillet 2013 par un accord au sein de la branche du travail temporaire, qui fixe un objectif de 20 000 recrutements de ce type en trois ans. Le secteur de la pharmacie d’officine pourrait y prendre sa part, vu la récente progression de l’emploi intérimaire parmi les adjoints ces dernières années : ils étaient 4 055 en 2012, soit près de 15 %, contre 3 416 (13 %) en 2011, selon les dernières données démographiques publiées par l’Ordre. Préparateurs, rayonnistes et personnels d’entretien auront également accès à ce statut d’intérimaire permanent. ❙
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Le PHaRMaCIeN
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En bref Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Éco&Vous
REMBOURSABLE
PHARMACIE MOYENNE
ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS
– 2,6 %
– 2,3 % ❙❙En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,46 million d’euros. ❙❙Pour le seul mois de janvier, le CA moyen par pharmacie atteint 128 116 euros.
– 2,5 % OTC
❙❙En janvier dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,9 milliards d’euros, en baisse de 2,3 % par rapport au mois de janvier 2013.
janvier 2014
Le baromètre du médicament
– 9,8 % – 4,8 % DM (LPPR)
CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)
❙❙Remboursable : 77,2 %. ❙❙OTC : 7,8 %. ❙❙Dispositifs médicaux LPPR : 6,9 %. ❙❙Parapharmacie : 8,1 %.
+ 6,1 %
– 1,7 %
+ 5,7 %
❙❙Entre février 2013 et janvier 2014, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33,2 milliards d’euros, en baisse de 1,7 % par rapport au cumul mobile annuel février 2012-janvier 2013.
PARAPHARMACIE
+ 2,3 % + 3,2 % évolution mensuelle
évolution annuelle
(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 706 officines françaises)
téléphonie
Doro se lance en solo
Les étudiants ont pensé l’officine lilloise comme « le poumon de la ville ».
agencement
Le design s’invite Les lauréats 2014 du concours de design en officine organisé par L’Oréal ont été dévoilés.
P
our sa troisième édition, le concours Reload My Pharmacy (que l’on peut traduire par « Réinvente ma pharmacie ») a décerné son premier prix à un projet du Strate Collège, école de design à Sèvres, sur l’officine du centre Euralille, à Lille.
L’idée est d’imaginer « l’espace dermocosmétique de la pharmacie de demain » – le concours a été lancé par L’Oréal Cosmétique Active – avec des titulaires désireux de réaménager leur lieu d’exercice. Le projet est ensuite livré à un architecte qui l’adapte éventuellement. En attendant de savoir si la pharmacie lilloise réalisera les travaux rêvés, les lauréats participeront en octobre à la version internationale du concours. ❙
Le spécialiste suédois des télécoms simplifiées pour seniors a inauguré sa première boutique à Paris. Un showroom expérimental qui pourrait bien se muer en tête de pont d’un futur réseau de distribution directe. Le PDG français Jérôme Arnaud souhaite en effet « accélérer les efforts » dans cette direction dès cette année, notamment en lançant son propre site de vente en ligne dans plusieurs pays. Contactée, la firme n’a pas précisé comment cette nouvelle stratégie s’articulera avec sa diffusion en officines. ❙
e-santé
Sympad débarque Annoncé il y a près de deux ans (voir Le Pharmacien de France, no 1240), le projet Sympad (système de suivi des patients chroniques en pharmacie ou à domicile) se concrétise. Lancée à l’occasion du salon Pharmagora à Paris le 29 mars, cette box, livrée avec un écran tactile, permet d’enregistrer et de suivre depuis l’officine toutes sortes de mesures (diabète, hypertension, asthme, tabagisme…), grâce aux outils connectés. À raison de 100 à 250 euros par mois selon le niveau de services choisi par le titulaire. ❙ Avril 2014 I No 1259 I 55
Officine Analyse
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les six commandements de la mise en vitrine 1. ANALYSEZ Pour que la vitrine devienne un investissement rentable, évitez de choisir thèmes et produits à l’aveugle. Vous pouvez vous appuyer sur les pathologies saisonnières, les campagnes institutionnelles, les campagnes publicitaires des laboratoires ou celles organisées par les groupements. Les gammes qui bénéficient d’une forte visibilité auprès des médias peuvent aussi faire l’objet d’une mise en avant. Mieux, « une analyse des ventes permet de trouver des sujets de vitrines : ventes à booster d’un produit leader, gamme qui doit mieux tourner, service à développer… », signale Claudine Blanckaert, consultante et formatrice en marketing du point de vente. Le référencement d’une nouvelle marque, le dépistage du diabète ou la dispensation de conseils diététiques sont autant d’atouts à faire découvrir. Mais n’oubliez pas que les vitrines sont aussi prévues pour apporter des informations et éduquer le public, particulièrement en matière sanitaire et sociale. Les médias animés (journaux lumineux en LED…) sont déconseillés.
© TWICEPIX
Un client ne fait généralement que passer devant votre vitrine. Pour qu’il franchisse aussi la porte de votre officine, voici six règles à suivre scrupuleusement.
2. SOYEZ INCISIF Le message que vous souhaitez adresser au client, qu’il soit éducatif ou institutionnel, qu’il s’agisse d’un conseil ou d’une offre promotionnelle, doit être percutant et concis. « Plus le message est simple et clair, avec une mise en scène sobre, plus la communication est efficace », souligne Claudine Blanckaert. 3. RESTEZ VOUS-MÊME Pour qu’une vitrine joue son rôle, accordez-la à votre personnalité. Difficile, certes, quand la communication a été confiée à son groupement, mais cela n’empêche pas d’apporter sa touche personnelle. De même, vous pouvez présenter des panneaux laboratoires tout en ménageant un espace réservé à la communication propre
Si vous ne devez retenir que ça… x Pas plus de deux couleurs principales dans la vitrine, auxquelles peut être ajou-
tée une troisième couleur neutre (gris, blanc ou beige). x 3 à 4 secondes : c’est le temps que met un client pour lire un étalage de 4 mètres de long. x Un client passe en moyenne 9 secondes devant votre vitrine. x Le point fort de votre vitrine se situe à 1,60 mètre du sol, au niveau des yeux de la majorité des personnes. C’est à cette hauteur que doivent être concentrées les informations. x Une vitrine se lit toujours de gauche à droite : le regard se pose d’abord sur le centre de la vitrine, puis sur la droite.
de l’officine. Tenez compte aussi de la typologie de votre clientèle. Les affichages ne doivent pas être trop nombreux, rester de dimension raisonnable et les prix portés à la connaissance du public doivent l’être avec « tact et mesure ». Tout est toujours affaire de modération. 4. ACCORDEZ Bien qu’il soit possible d’associer des produits de plusieurs marques, astreignezvous à un thème par vitrine, « sauf si les vitrines sont bien séparées », indique BrigitteCaron, directrice commerciale de Déco Family. Si vous décidez de vous lancer dans une décoration artisanale, respectez l’harmonie des couleurs. Quel que soit le nombre de vitrines, arrangez-vous pour que l’ensemble forme un tout cohérent. Évitez à tout prix le remplissage ! 5. JOUEZ LES PROLONGATIONS N’hésitez pas à étendre la communication jusqu’à l’intérieur de la pharmacie, par exemple en montant un stock conséquent du produit, en réalisant une animation ou en faisant en sorte que toute l’équipe délivre un message identique. 6. RÉITÉREZ ! Renouvelez sa vitrine régulièrement, environ tous les mois, permet de continuer à capter l’attention du client. ❙ Claire Grevot
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%
100 EEN
STRIBILD 150 mg/150 mg/200 mg/245 mg, flacon de 30 comprimés pelliculés / CIP : 3400927426452 / PPTTC : 980,21 €. Laboratoire GILEAD.
Stribild est une association fixe de deux inhibiteurs de la transcriptase inverse (emtricitabine et ténofovir) et d’un inhibiteur de l’intégrase (elvitégravir), « boosté » pharmacocinétiquement par le cobicistat. Elle est remboursée dans le traitement du VIH-1, chez les 18 ans et plus, naïfs de tout traitement antirétroviral. La prise combinée de ces molécules n’est pas plus efficace que des administrations séparées et présente un fort risque de résistance.
LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙La
posologie est d’un comprimé par jour durant les repas. Il ne doit être ni croqué ni écrasé. ❙❙En cas d’oubli, le patient peut prendre le comprimé oublié dans les 18 heures. ❙❙Si le patient vomit dans l’heure suivant la prise, reprendre un comprimé. ❙❙Stribild ne doit pas être administré avec d’autres antirétroviraux traitant le VIH.
❙❙Une
contraception efficace est requise. La contraception hormonale doit être assurée par des produits à base d’éthinylestradiol à 30 µg et de norgestimate (Effiprev, Triafemi), qui sont les seuls à avoir été étudiés avec Stribild. ❙❙Une toxicité rénale du ténofovir justifie une surveillance rénale accrue. En outre ne pas associer Stribild avec d’autres médicaments néphrotoxiques. ❙❙Les interactions sont nombreuses avec Stribild.
FLUTIFORM (FLUTICASONE/FORMOTÉROL) %
65
3
mois
SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) FLUTIFORM 50 µg/5 µg/dose, flacon de 120 doses / CIP : 3400926648794 / PPTTC : 30,88 €. FLUTIFORM 125 µg/5 µg/dose, flacon de 120 doses / CIP : 3400926648855 / PPTTC : 39,25 €. Laboratoire MUNDIPHARMA.
Associant un corticoïde et un bêta-2 mimétique de longue durée d’action, Flutiform est une nouvelle alternative dans le traitement continu de l’asthme chez les adultes et enfants de plus de 12 ans. Flutiform n’est pas un traitement de la crise et n’est pas indiqué dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). LE CONSEIL DU PHARMACIEN
❙❙La
posologie recommandée de Flutiform est de 2 bouffées matin et soir, en attendant 30 secondes entre les deux bouffées. ❙❙Secouer l’inhalateur avant toute utilisation.
E! Médicament d’exception
H Prescription hospitalière
❙❙Amorcer le dispositif avant la première utilisa-
tion ou s’il n’a pas été utilisé pendant trois jours. ❙❙Bien se rincer la bouche après la prise. ❙❙La seule chambre d’inhalation utilisable pour les patients ayant des difficultés avec la coordination main-poumons est Aerochamber Plus. ❙❙L’inhalateur doit être nettoyé une fois par semaine, avec un tissu propre et sec. Ne pas retirer la cartouche du boîtier en plastique. ❙❙Le cromoglycate de sodium est ici un excipient, à une dose trop faible pour être anti-allergique. ❙❙Flutiform contient 1 mg environ d’éthanol par inhalation. Cette quantité est sans risque.
Spé Prescription initiale hospitalière
Prescription spécialiste
Surveillance particulière
Sortie de la réserve hospitalière
Nouvelle molécule
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32, rue Jeanne d’Arc - 51100 REIMS Tél : 03 26 04 04 07 - Fax : 03 26 04 00 33 - Mail : contact@ essentielcommunication.com
Essentiel SDM
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Essentiel SDM
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THÈMES 2014 pris en charge par le FIF-PL
selon les critères déterminés par les représentants de votre profession
PHARMACIENS (4773 Z - Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé)
• Prise en charge annuelle et par professionnel plafonnée à 1 200 € maximum dans la limite du budget de la profession. • Prise en charge au coût réel par professionnel limitée à 300 € par jour de formation et plafonnée à 1 200 € par an et •
par professionnel pour les formations prioritaires, (prise en charge au coût réel plafonnée à 300 € par EPU mais correspondant à une journée de formation sur le quota annuel pour les formations EPU citées ci-dessous). Prise en charge au coût réel plafonnée à 150 € par jour et limitée à 300 € par an et par professionnel pour les formations non prioritaires, en déduction du forfait de prise en charge des formations prioritaires.
Seules les formations soumises à la Commission professionnelle des pharmaciens peuvent faire l’objet d’une prise en charge. FORMATIONS PRIORITAIRES
SÉMIOLOGIE / PATHOLOGIE
MYCOLOGIE
• Pathologies • Maladies cancéreuses • Pédiatrie • Dermatologie
Toute formation liée à la pratique professionnelle DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
• Diététique et nutrithérapie • Gérontologie • Homéopathie • Médication, conseil à l’officine • Maintien à domicile • Mycologie • Orthopédie • Pathologie • Audio-prothèse • Optique • Pharmacie clinique, • Thérapeutique • Vétérinaire
LÉGISLATION PHARMACEUTIQUE LIÉE À L’ACTE THÈMES RELEVANT DU DPC
THÉRAPEUTIQUE À L’OFFICINE
• Thérapeutique • Diététique • Phytothérapie • Homéopathie • Médication officinale • Médication familiale • Médicaments à prescriptions restreintes • Prothèses capillaires • Cosmétiques • Dermo cosmétique • Gynécologie • Pharmacologie
EPU
ORTHOPÉDIE
• EPU • APEPPU • Formation continue des pharmaciens QUALITÉ DE L’ACTE PHARMACEUTIQUE
• Véhicules pour handicapés physiques • Orthèses • Thermoformables VÉTÉRINAIRE
• Officiqual • Ordoqual • Endoqual • Qualité acte pharmaceutique • Évaluation de la qualité des soins et de la pratique professionnelle dans le cadre de la Haute Autorité de santé
FORMATION DE COORDONNATEURS DE SANTÉ EN GÉRIATRIE
FORMATIONS NON PRIORITAIRES
Toute formation relative à l’exercice professionnel Attention, la liste ci-dessous est non exhaustive APPROCHE GLOBALE DE L’EXERCICE OFFICINAL
• Communication • Gestion • Gestion des ressources humaines • Juridique • Langues • Management • Informatique bureautique
et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION !
PRISE EN CHARGE DU PATIENT
• Maintien à domicile • Intégration du pharmacien dans un réseau • Dossier pharmaceutique (demi-journée) • Éducation thérapeutique du patient • Accompagnement du patient : suivi et entretien
• Sont éligibles les formations d’une durée •
minimale de 6 h sur une journée ou cycle de 6 h par module successif de 2 h minimum. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.
Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le Fif-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.
Pour toute demande de prise en charge : www.fifpl.fr
Produits Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Quoi de neuf en prescription ?
ELONVA (CORIFOLLITROPINE ALFA) Spé
ENBREF
%
Humira
100 EEN
SMR important ASMR niveau 5 (inexistante) ELONVA 100 µg/0,5 ml, boîte de 1 seringue préremplie / CIP : 3400937459013 / PPTTC : 515,48 €. ELONVA 150 µg/0,5 ml, boîte de 1 seringue préremplie / CIP : 3400937459181/PPTTC : 515,48 €. Laboratoires MSD France.
Elonva est le premier stimulant folliculaire à action prolongée, indiqué pour induire le développement de follicules multiples chez les femmes traitées dans le cadre d’un programme d’assistance médicale à la procréation. Après une injection unique, il agit sur une semaine entière et permet de remplacer avec une meilleure réponse les sept premières injections quotidiennes d’une hormone folliculo-stimulante (FSH) recombinante classique. Il doit être associé à un antagoniste de la Gonadotropin-releasing hormone (GnRH) : cétrorélix (Cetrotide) ou ganirélix (Orgalutran).
LE CONSEIL DU PHARMACIEN
❙❙Pour
une femme de poids ≤ 60 kg, la dose unique par cycle de traitement est de 100 µg, de préférence dans l’abdomen. La dose de 150 µg est indiquée pour les femmes de plus de 60 kg. ❙❙L’antagoniste de la GnRH, utilisé pour prévenir une ovulation prématurée, doit être commencé au 5e ou 6e jour. À partir du 8e jour seront faites des injections de FSH recombinante, en suivant un protocole classique. ❙❙Le produit peut être conservé à température ambiante pendant un mois maximum.
TENSIOMÈTRE M3 OMRON
DE SODIUM 5 %, HYALURONATE DE SODIUM 0,15 %) NR
SA inconnu ASA inconnue
1
mois
SA inconnu ASA inconnue
OMRON TENSIOMÈTRE M3, EAN : 4015672108363 / Prix conseillé : 65 €. Laboratoire OMRON SANTÉ.
ODM5, flacon multidose de 10 ml / ACL : 3401520128170 / Prix conseillé : 10,53 €. Laboratoire HORUS PHARMA.
Ce tensiomètre est doté de quelques nouveautés pratiques. Il est muni d’un brassard M/L adapté à un tour de bras de 22 à 42 cm. Des indicateurs d’installation correcte avec voyant à LED et de détection de mouvement assurent la bonne prise de la tension. Un voyant orange s’allume en cas d’hypertension. Lors de trois mesures consécutives réalisées en quelques minutes (matin, midi et soir, selon la règle des trois), le M3 dispense une valeur moyenne des résultats obtenus.
Remboursement
❙❙Compléments de gamme. Les comprimés pelliculés de ténofovir à 123, 163 et 240 mg arrivent sur le marché, ainsi que les granulés dosés à 33 mg/g. L’autorisation de mise sur le marché prévoit une utilisation en pédiatrie dans le traitement du VIH-1.
ODM5 (CHLORURE
NR
Médicament orphelin
HUMIRA 40 MG, solution injectable en seringue préremplie / CIP : 3400936223059 / PPTTC : 943,74 €. HUMIRA 40 MG, solution injectable en stylo prérempli / CIP : 3400937801454 / PPTTC : 943,74 €. HUMIRA 40 MG/0,8 ML, solution injectable pour usage pédiatrique / CIP : 3400941851728 / PPTTC : 1 041,36 €. Laboratoire ABBVIE.
Viread
DERNIÈREMINUTE
%
❙❙Extension d’indications. Humira 40 mg en seringue ou stylo préremplis est désormais pris en charge dans la maladie de Crohn de l’adulte. Les indications d’Humira 40 mg en solution injectable pour usage pédiatrique ont été étendues à l’arthrite juvénile idiopathique polyarticulaire évolutive ainsi qu’à la maladie de Crohn active et sévère chez les enfants et adolescents de 6 à 17 ans.
Ce dispositif médical hyperosmolaire est utilisé pour réduire les œdèmes cornéens. Il est indiqué dans les dystrophies cornéennes, œdèmes posttraumatiques et postopératoires. Le chlorure de sodium à haute concentration attire par effet osmotique les fluides en excès hors de la cornée. L’acide hyaluronique est cicatrisant. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙La
posologie est de 1 à 2 gouttes quatre fois par jour
NR Non remboursable
dans le sac conjonctival inférieur de l’œil. ❙❙Après instillation, garder l’œil fermé une à deux minutes. ❙❙Non compatible avec les lentilles de contact. ❙❙En cas d’œdèmes postchirurgicaux, à utiliser uniquement après cicatrisation. ❙❙Une légère sensation de brûlure ou de picotement ainsi qu’une vision momentanément trouble peuvent apparaître lors de l’instillation. ❙❙À noter : le produit ne contient pas de conservateurs.
VIREAD 123 MG, boîte de 30 cps pelliculés / CIP : 3400926788872 / PPTTC : 188,75 €. VIREAD 163 MG, boîte de 30 cps pelliculés / CIP : 3400926788933 / PPTTC : 246,74 €. VIREAD 204 MG, boîte de 30 cps pelliculés / CIP : 3400926789015 / PPTTC : 246,74 €. VIREAD 33 MG/G, flacon de 60 g de granulés / CIP : 3400926789183 / PPTTC : 103,39 €. Laboratoires GILEAD SCIENCES.
Accu-Chek
❙❙Nouvelle version pour Accu-Chek Performa. Plus besoin de puce de calibration et marquages pré- et postprandiaux des résultats glycémiques. Il fonctionne avec les bandelettes Accu-Chek Performa. Laboratoire ROCHE.
ASMR L’AMÉLIORATION DU
SERVICE MÉDICAL RENDU correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament. ASA L’AMÉLIORATION DU SERVICE ATTENDU correspond au progrès fourni par un dispositif médical comparé au produit de référence. Source : HAS
3
EEN Présence d’excipient à effet notoire
ans
Précautions sur la route
Contre-indiqué durant la grossesse
Contre-indiqué durant l’allaitement
À conserver au réfrigérateur
Durée de conservation après ouverture
Avril 2014 I No 1259 I 61
Pharmacien référent et solution MEDISSIMO
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Au coeur des bonnes pratiques de dispensation en pilulier
Dès le 1er patient. Cette solution innovante associe la sécurité d’un pilulier inviolable à l’efficacité d’un système d’information en traçabilité totale (SIAPDA). Le pharmacien référent devient l’acteur d’un service qualifié et évalué qui concoure au bon usage des médicaments en EHPAD et à domicile. À partir de 1,95 € par résident et par mois. 32 I No 0000 I Mois 2010
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Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Un générique aux rayons X par Élise Brunet DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE FAIBLE. Tous les laboratoires génériqueurs ne sont pas sur le coup, mais un autogénérique est disponible (Progestan).
REPORT DE PRESCRIPTION TRÈS FAIBLE. Il n’y a pas d’autre molécule dans cette classe. La micronisation est de plus une forme galénique particulière.
Substituons !
RISQUE DE « NS » INCONNU. Il n’y a pas de données statistiques fiables sur ce point actuellement.
Progestérone
DIFFICULTÉ À SUBSTITUER FAIBLE. Seuls six laboratoires génériqueurs proposent cette molécule. Toutefois, la forme galénique spécifique de cette hormone naturelle rend les risques de report de prescription négligeables.
PDM 40,2 % PDM 23,4 %
PDM 14,5 %
PDM 5,8 %
PDM 11,4 % PDM 4,6 % PDM : part de marché (génériques)
LA MOLÉCULE
LE MARCHÉ
Données FSPF/Pharmastat
DCI : progestérone
CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : OUI
PRINCEPS : Utrogestan
INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI
CLASSE THÉRAPEUTIQUE : hormone sexuelle et modulateur de la fonction génitale, progestatif.
MARCHÉ TOTAL : 12,7 millions d’euros (princeps + générique, cumul mobile annuel – CMA – janvier 2014)
MÊME CLASSE Néant.
MARGE TOTALE : 9,2 millions d’euros (princeps + générique hors performance, CMA janvier 2014)
INDICATIONS : par voie orale, troubles liés à une insuffisance en progestérone (syndrome prémenstruel, périménopause, traitement hormonal substitutif…) ; par voie vaginale, insuffisance ovarienne, menace d’avortement, supplémentation de la phase lutéale… ASSOCIATION : NON
ROTATION GLOBALE : 10,8 boîtes par mois (princeps + générique) MARGE PAR OFFICINE : 34,80 euros par mois (princeps + générique hors performance)
L’ANALYSE DU De prime abord, le taux de substitution de la progestérone, s’élevant à 87,9 %, est tout à fait satisfaisant. Bien que cette molécule ne fasse pas partie du « baromètre » de l’Assurance maladie, un des deux dosages est pourtant sous surveillance par cette dernière : le 100 mg, pour l’instant non soumis au tarif forfaitaire de responsabilité (TFR). Le conditionnement trimestriel de ce dosage, disposant seulement de deux génériques, atteint l’excellent taux de substitution de 98,5 %. La boîte mensuelle est en comparaison à la traîne, puisqu’elle n’est substituée « qu’à » 85 %. Les efforts sont donc à axer sur ce conditionnement.
LA SORTIE DU MOIS
DCI : acétate de flécaïnide à libération prolongée. PRINCEPS : Flécaïne LP. CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antiarythmique.
Avril 2014 I No 1259 I 63
Officine Banc d’essai
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les patchs de substitution nicotinique S’ils font certes partie de la palette des outils indispensables à un sevrage tabagique réussi, les patchs nicotiniques n’en nécessitent pas moins d’être correctement conseillés pour atteindre leur objectif. Anaïs Bellan
I
ls augmentent de 50 à 70 % les chances de maintien de l’abstinence tabagique à six mois comparativement à un sevrage tenté sans aucune aide. Les traitements nicotiniques de substitution (TNS) – patchs ou formes buccales d’action rapide – évitent au patient de ressentir les symptômes physiques de manque qui surviennent en cas d’arrêt brutal de la cigarette. Les dispositifs transdermiques assurent une couverture continue en nicotine, tandis que gommes, comprimés, inhaleur ou spray permettent de gérer des envies plus ponctuelles. Dans tous les cas, la réussite du sevrage dépend de la motivation du patient et du bon usage de ces TNS. L’équipe officinale doit veiller à instaurer le juste dosage initial des patchs. Les personnes qui présentent une dépendance forte (soit un score au test de Fagerström simplifié de 4 à 6 ou une consommation de plus de 20 cigarettes/ jour) débuteront par un dispositif à 21 mg/ jour, tandis que les patients faiblement ou moyennement dépendants commenceront avec un dosage à 14 mg/jour. La dose est ensuite diminuée toutes les quatre semaines, passant ainsi de 21 mg/jour à 14 mg/jour, puis à 7 mg/jour. En pratique, des ajustements peuvent être nécessaires (allongement des paliers à huit semaines, diminution ou augmentation des doses) si des symptômes de surdosage (nausées, diarrhées, hypersalivation, sueurs, céphalées) ou de sous-dosage (envie impérieuse de fumer) surviennent. Pour les patients dont le sommeil serait perturbé par l’apport continu de nicotine, l’équipe officinale peut conseiller la gamme NicoretteSkin, dont les patchs se retirent la nuit. Il convient cependant de prévenir le patient du symptôme de manque qui risque de survenir au réveil, afin qu’il puisse mieux y faire face. Enfin, le rappel des bénéfices de l’arrêt du tabac (voir encadré ci-contre) est essentiel pour soutenir les patients dans leur démarche. ❙
64 I No 1259 I Avril 2014
NICOPATCH (Pierre Fabre) 3 dosages : 7, 14, 21 mg / 24h / boîtes de 7 ou 28 patchs / ACL (21 mg/24 h x 28 patchs) : 3400938381009 / PMC : 29,99 à 43,90 € Caractéristiques : dispositifs transdermiques beiges, de forme ronde et de tailles proportionnelles aux différents dosages : 10, 20 et 30 cm². À savoir : disponible aussi en pastilles. ON AIME La bonne adhérence du dispositif, même lors d’un repositionnement suite à un retrait temporaire (baignade), et la ligne de découpe, clairement visible. ON REGRETTE Le manque de discrétion des patchs et le packaging, vieillot.
NIQUITIN (GlaxoSmithKline) 3 dosages : 7, 14, 21 mg / 24h/ boîtes de 7 ou 28 patchs / ACL (21 mg/24 h x 28 patchs) : 3400937955959 / PMC : 28,90 à 39,90 € Caractéristiques : dispositifs transdermiques transparents, de forme rectangulaire et de tailles proportionnelles aux différents dosages : 7, 15 et 22 cm². À savoir : disponible aussi en comprimés à sucer. Les NiquitinMinis se dissolvent en 10 minutes, contre 20 à 30 minutes pour des comprimés classiques (toutes marques confondues). ON AIME Les petites dimensions du patch ; l’indication, sur la face principale de l’emballage, de la catégorie de fumeurs concernés : fortement (21 mg/24 h) ou faiblement (14 mg/24 h) dépendant – les patchs à 7 mg/24 h portent même la mention « Fin de traitement » – ; le détail, sous forme de tableau, de la stratégie de traitement au dos du packaging. ON REGRETTE La mauvaise adhérence et la rigidité du dispositif, ainsi que la promesse de transparence non tenue.
LES BÉNÉFICES DE L’ARRÊT DU TABAC SUR LA SANTÉ x À 20 minutes : les pulsations cardiaques redeviennent normales. x À 48 heures : le goût et l’odorat s’améliorent. x À 1 an : le risque d’infarctus du myocarde diminue de moitié. x À 5 ans : le risque de cancer du poumon diminue presque de moitié. Source : www.tabac-info-service.fr
Banc d’essai Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
NICORETTESKIN (JOHNSON & JOHNSON) 3 dosages : 10, 15, 25 mg / 16 h / boîtes de 7 ou 28 patchs / ACL (25 mg/16 h x 28 patchs) : 3400939651231 / PMC : 31,90 à 45,90 € Caractéristiques : dispositifs transdermiques beiges semi-transparents, de forme rectangulaire et de tailles proportionnelles aux différents dosages : 9, 13,5 et 22,5 cm². À savoir : disponible aussi en gommes, comprimés, inhaleur et spray buccal.
PHOTOS MIGUEL MEDINA
ON AIME La très bonne adhérence initiale du dispositif et sa grande discrétion, la présence de schémas explicatifs pour une pose correcte du patch ainsi que la mention précisant de ne pas jeter les dispositifs usagés dans les ordures ménagères – le logo « Le réflexe Cyclamed » figure sur la notice –, le code couleur en fonction des dosages (bleu foncé, bleu, violet) et l’indication de la catégorie de fumeurs concernés. ON REGRETTE La perte d’adhérence après un repositionnement et la durée de diffusion plus courte qui pose soucis pour les patients habitués à fumer rapidement après le réveil.
NICOTINELL TTS (Novartis) 3 dosages : 7, 14, 21 mg / 24h / boîtes de 7 ou 28 patchs / ACL (21 mg/24 h x 28 patchs) : 3400933468743 / PMC : 28,90 € à 44,90 €
ÉVALUER LA DÉPENDANCE À LA CIGARETTE Le test de Fagerström simplifié évalue en deux questions le niveau de dépendance à la cigarette. Son résultat permet d’établir avec le patient un plan de sevrage en deux ou trois étapes. Le matin, combien de temps après être réveillé(e) fumez-vous votre première cigarette ? Dans les 5 minutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 points 6-30 minutes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 points 31-60 minutes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 point Plus de 60 minutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0 point Combien de cigarettes fumez-vous par jour, en moyenne ? 10 ou moins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0 point 11 à 20. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 point 21 à 30. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 points 31 ou plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 points Score
Dépendance
0-1
Pas de dépendance
2-3
Dépendance modérée
4-6
Dépendance forte
Caractéristiques : dispositifs transdermiques beiges, de forme ronde et de tailles proportionnelles aux différents dosages : 10, 20 et 30 cm². À savoir : disponible également en gommes et comprimés. ON AIME La bonne adhérence du dispositif, même lors d’un repositionnement suite à un retrait temporaire (baignade) et la notice enrichie de schémas explicatifs pour une pose correcte du patch. ON REGRETTE Le manque de discrétion des patchs et l’absence de ligne de découpe pour l’ouverture du sachet contenant le dispositif.
NOTABENE
Les leaders du marché JOHNSON & JOHNSON
PIERRE FABRE
(– 21,1 %)
(– 13,8 %)
7,1 %
47,1 %
GSK
19,8 %
(– 14,7 %)
NOVARTIS
26 %
(– 16,8 %)
Source : FSPF-Pharmastat. xx % Part de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2013*. – xx % + xx % Évolution des CA entre 2012 et 2013*. * CA 2013 estimé à partir du cumul mobile annuel arrêté en novembre 2013.
Le chiffre d’affaires des traitements nicotiniques de substitution (TNS) a reculé de 4,8 % en 2013, passant légèrement sous la barre des 100 millions d’euros. Cette régression est probablement liée à l’essor de la cigarette électronique – vendue très largement en dehors du circuit pharmaceutique – selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Le marché des patchs – 23,9 % des parts de marché (PDM) 2013 en ventes – est celui qui a le plus souffert de cette baisse générale des ventes des TNS. Il a en effet accusé en 2013 une chute de 15,5 % de ses ventes. Dans le même temps, les ventes des gommes ont enregistré une baisse de seulement 3,9 % et celles des comprimés sont restées stables. Sur le seul marché des patchs, le laboratoire Pierre Fabre s’impose comme le leader avec 47,1 % des PDM en chiffre d’affaires (CA) en 2013. Il est suivi par les laboratoires Novartis et GlaxoSmithKline, qui affichent respectivement 25,9 % et 19,8 % des PDM en CA. Un quatrième acteur, le laboratoire Johnson & Johnson, s’octroie le reste. Ce dernier tire cependant son épingle du jeu sur le marché global des TNS : grâce au développement de ses formes d’action rapide (gommes, comprimés, inhaleur et spray), il y est premier en PDM ! Il est par ailleurs le seul des quatre acteurs du marché à avoir enregistré une évolution positive de son CA l’an dernier.
PMC = prix moyen constaté Avril 2014 I No 1259 I 65
Officine Aperçu
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Des livres, des sites Internet… par Gabriel Bourovitch
Un passe pour la Paces Réussir sa première année commune d’études de santé (Paces) requiert un minimum de préparation. Certaines structures privées en ont fait leur fonds de commerce, mais le tutorat n’a pas dit son dernier mot. Créé par les associations d’étudiants en pharmacie et en médecine, le site www.tutoratpaces.fr répertorie les initiatives de 37 universités ainsi que le nombre de places accessibles sur concours dans chacune des filières concernées. À recommander à tous ceux qui pensent ne pas avoir les moyens de leur vocation. ❙
Un guide de référence L’heure n’est pas (encore) à la certification des officines, mais le document édité par la Société française de pharmacie clinique (SFPC) n’a rien à envier aux manuels produits par la Haute Autorité de santé (HAS) pour contrôler cliniques et hôpitaux. Pas moins de 97 critères ont été définis et déclinés en trois niveaux de réalisation : prévoir, mettre en œuvre, évaluer et améliorer. De l’aménagement des locaux aux préparations magistrales, en passant par l’éducation thérapeutique du patient, aucun aspect pratique n’est oublié. Plus qu’un aide-mémoire, un véritable cahier des charges à s’approprier dès maintenant, pour ne pas prendre en marche le train de la qualité. ❙ Référentiel de pharmacie clinique, http://bit.ly/1bF4Czk, 206 p.
L’autre livre de la genèse
L
e sujet est vieux comme le monde, mais n’a jamais suscité autant d’intérêt. En attendant la première gestation filmée de l’intérieur sur le mode de la télé-réalité et pour se prémunir contre les conseils anonymes et non validés qui prolifèrent sur Internet, rien ne vaut un ouvrage approuvé par les spécialistes de la grossesse pour assouvir la curiosité des futures mères. La quatrième édition de l’ouvrage du Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF) est un modèle du genre : la transformation du corps, le planning
médical et administratif y sont détaillés mois par mois, à grand renfort de schémas, d’échographies et de témoignages glanés sur le site www.aufeminin.com. Les chapitres consacrés au « bien-être » et aux « petits maux » de la femme enceinte regorgent de conseils et d’exemples de traitements médicaux adaptés. En bonus, une vingtaine de vidéos gratuites sont accessibles en scannant avec un smartphone les flashcodes disséminés dans le livre. Une bonne idée à reproduire. ❙ Le Grand Livre de ma grossesse, Eyrolles, 496 p., 24,90 €.
Toubib de poche Voici une appli qui devrait captiver vos patients hypocondriaques. Docforyou ne remplace certes pas le colloque singulier, mais peut éviter des consultations inutiles. À partir de symptômes correspondant à une partie du corps ou d’une liste de maladies, quelques questions fermées aboutissent à un diagnostic. Un bon outil d’orientation, gratuit qui plus est, mais hélas doté d’un annuaire médical insuffisant et disponible uniquement sur iPhone. ❙ 66 I No 1259 I Avril 2014
Faites le plein d’huiles Cette encyclopédie de l’aromathérapie mériterait une couronne de lauriers. D’abord parce que l’objet est à classer parmi les beaux livres – et ce n’est pas pour l’encenser. Ensuite et surtout parce que son contenu est une mécanique bien huilée : d’un côté, plus de 160 plantes recommandées pour leurs vertus curatives, conseils d’utilisation à l’appui ; de l’autre, plus de 160 symptômes à traiter avec des recettes naturelles, parfois sous le contrôle d’un praticien. Gingembre et menthe poivrée contre le mal des transports, shampoing de cade contre les pellicules… L’essence de l’art résumée dans un manuel pour herboristes amateurs et apothicaires confirmés. ❙ Le Petit Larousse des huiles essentielles, Larousse, 304 p., 24,90 €.
29&30 MARS 2014
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CULTURE
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
en partenariat avec
DES LIVRES
www.zone-litteraire.com
Écrivain ET journaliste
DR
Bienvenue en France où scribouillards et journaleux ne font souvent qu’un. Les exemples sont en effet nombreux de journalistes se piquant d’écriture, parfois avec talent, souvent par opportunisme.
C’
est une sorte de déformation professionnelle. Quitte à écrire, pourquoi ne pas le faire pour la postérité ? Gagnés par la fièvre du verbe haut ou lassés des petites phrases, les journalistes sont (très) nombreux en France à tenter un petit roman
de temps en temps. La tendance n’est pas nouvelle : le prix Interallié, précisément destiné à récompenser cette catégorie d’écrivains, existe depuis 1930, même si la règle consistant à ne récompenser que des journalistes s’est considérablement assouplie. La preuve : Nelly Alard, récompensée en 2013, n’a que vaguement officié dans des revues culturelles, sans toutefois en faire son métier. E n re v a n c h e , l e s exemples fourmillent parmi les salariés de
grands titres nationaux (Jean Hatzfeld, Sorj Chalandon…), s’attirant souvent les louanges pour leur ouverture au monde (voir ci-dessous, à gauche)… mais parfois aussi des soupçons de conflits d’intérêts finalement assez logiques. Rien de plus simple pour susciter des critiques favorables que d’en être un soimême ! Philippe Besson (voir ci-dessous, à droite) est de ceux-là. Pierre Assouline, à la fois critique, romancier et ex-patron de presse
(Lire), en est un autre exemple. On pourra citer aussi Patrick Poivre d’Arvor ou Franz-Olivier Gisbert. Mais le cas le plus emblématique est celui de Jérôme Garcin, du Nouvel Observateur, qui fait la pluie et le beau temps sur le paysage littéraire français avec son émission Le Masque et la Plume. Il est également l’auteur d’une dizaine de romans, principalement aux éditions Gallimard. On n’est jamais mieux servi que par ses obligés. ❙
Léonard Vincent est un homme du monde. Après un récit paru en 2012, Les Érythréens, c’est en territoire romanesque qu’il nous entraîne à présent dans les pas de Max, la figure principale d’Athènes ne donne rien. Cet anti-manuel d’économie cherche à délivrer un compte rendu sensoriel, suffocant et stimulant de cette époque de crise. À la recherche des preuves qu’une révolution se fomente, se décrète, puis éclate. Une ambition déjà partagée par Yannick Haenel à la rentrée dernière avec Renards pâles dans un Paris fantasmé. ❙
Louise aime Clément, qui ne l’aime plus : une histoire banale… Comment un écrivain peut-il se glisser à ce point derrière les paupières d’une femme ? Alors qu’il laisse souvent la tristesse envahir ses écrits, Philippe Besson nous offre ici un roman d’amour optimiste. En choisissant la forme épistolaire pour raconter une rupture, il sublime ce travail du deuil et fait de l’écriture le personnage principal. Par sa plume lyrique et dense, sensiblement féminine, il dévoile les vertus et la force de l’écriture et nous sert une belle leçon de courage. ❙
70 I No 1259 I Avril 2014
Athènes ne donne rien, Léonard Vincent, Éditions des Équateurs, 105 p., 18 €.
DR
Précis de la rupture
DR
Les graines de la colère
Se résoudre aux adieux, Philippe Besson, Julliard, 188 p., 18,50 €.
AGENDA MUSIQUE
❙❙ Mickael Miro. En tournée : le 11 avril à Lille, le 12 à Paris, le 19 à Caen, le 24 à Grenoble, le 5 juillet à Sainte-Sigolène. ❙❙ Trio Wanderer. Le 12 avril à Avignon (Opéra Théâtre). ❙❙ La Musique sans marteau. Le 15 avril à Lyon (Théâtre de la Croix-Rousse). ❙❙ Brigitte. En tournée : le 17 avril à Laval, le 18 à Saint-Nazaire, le 19 à Angoulême, le 24 à Feyzin, le 25 à Annecy, le 26 à Mâcon. ❙❙ Tryo. En tournée : le 19 avril à Chalon-sur-Saône, le 8 mai à Juvisy-sur-Orge, le 16 à Montlouissur-Loire, le 29 à Fourmies… ❙❙ Julien Doré. En tournée : le 25 avril à Bourges, le 12 juin à Sète, le 19 à RamonvilleSaint-Agne, le 29 à Fourmies… ❙❙ Les Demi-Frères enchantent Nougaro. Jusqu’au 28 avril à Paris (théâtre L’Archipel).
SPECTACLES
❙❙ Duel au canif. Du 18 au 20 avril à Nice (théâtre de l’Impasse). ❙❙ Le petit garçon qui posait trop de questions. Du 23 avril au 14 mai à Toulouse (Centre culturel des Minimes). ❙❙ Tout un homme. Du 23 au 26 avril à Grenoble (MC2-Grand Théâtre). ❙❙ Deux femmes pour un fantôme. Jusqu’au 25 avril à Nice (Théâtre Athéna). ❙❙ Dom Juan. Jusqu’au 26 avril à Paris (Théâtre 14). ❙❙ Chat en poche. Jusqu’au 27 avril à Paris (Théâtre Artistic Athévains). ❙❙ La Porte à côté. Jusqu’au 1er juin à Paris (Théâtre Édouard-VII). ❙❙ Un singe en hiver. Jusqu’au 21 juin à Paris (Théâtre de Paris).
EXPOS
❙❙ Su-Mei Tse. Du 12 avril au 22 juin au château des Adhémar (Montélimar). ❙❙ Figures libres (Rodolphe Bouquillard). Jusqu’au 28 avril à la galerie de Thorigny (Paris). ❙❙ Femmes en Provence et en Méditerranée. Jusqu’au 4 mai 2014 au musée Regards de Provence (Marseille). ❙❙ Gustave Doré (1832-1883). L’imaginaire au pouvoir. Jusqu’au 11 mai au Musée d’Orsay. ❙❙ Le siècle d’or de la peinture danoise : une collection française. Jusqu’au 11 mai au musée Fabre (Montpellier). ❙❙ Fernand Léger : reconstruire le réel. Jusqu’au 2 juin au Musée national Fernand-Léger (Biot). ❙❙ Visages. Picasso, Magritte, Warhol. Jusqu’au 22 juin au Centre de la Vieille-Charité (Marseille). ❙❙ Star Wars Identities. Jusqu’au 30 juin à la Cité du cinéma (Saint-Denis).
CULTURE
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
SUPERFLU ! CONTRE CULTURE
Le golf américain
Miracles aux toilettes Mais certains patients – en particulier ceux souffrant de rectocolite hémorragique, de maladie de Crohn ou d’infection
DR
U
Des guides de transplantation fécale fleurissent sur le Net.
par Clostridium difficile, des affections ultrahandicapantes – ont décidé de prendre un peu d’avance en procédant à des transplantations fécales à domicile, hors de tout contrôle médical. Pratiquée par sonde gastrique en milieu hospitalier, cette « opération » peut aussi bien se faire dans sa salle de bain avec un kit de lavement,
un mixer et… des fèces, bien sûr, d’un donneur bien portant. Les témoignages laudatifs (voir Nota bene), essentiellement issus de pays anglo-saxons, pullulent sur le Web. Et soulèvent pas mal de questions : existe-t-il des donneurs plus ou moins compatibles ? La transplantation est-elle efficace sur toutes les affections ? Le magazine de vulgarisation anglais New Scientist rapporte par exemple des cas de parents s’enquérant de la meilleure manière de pratiquer des transplantations fécales sur leurs enfants autistes, alors que le niveau de preuve en ce domaine est très insuffisant pour le moment. L’espoir vient parfois de là où on ne l’attend pas. ❙ Laurent Simon
NOTABENE Si vous désirez en savoir plus, de nombreuses ressources existent sur Internet : fecaltransplant.org, thepowerofpoop.com (didacticiels, guide et témoignages) ou http:// bit.ly/1fimAwx (vidéos de patients).
Connaissez-vous le disc golf ? Non ? Ce sport pratiqué depuis les années 1980 dans les pays anglo-saxons fait son trou en France. Rassembleur et ludique, le principe est simple : des parcours avec des objectifs à toucher en un certain nombre de coups, le par. Si vous voulez respecter les règles jusqu’au bout, vous pourrez craquer pour cette magnifique cible homologuée par les professionnels américains, pour la somme de 99,95 dollars sur Hammacher.
DR
Le microbiote intestinal est une voie de recherche majeure pour les années à venir. En attendant des résultats, des patients se lancent seuls. n intestin, c’est environ 7 mètres de tuyau, habité par plus de 100 000 milliards d’hôtes, des bactéries formant le microbiote intestinal, dix fois plus nombreuses que le nombre de cellules de l’être humain qui les porte. Largement méconnue des scientifiques jusqu’à récemment, l’influence de cette faune sur de très nombreuses maladies (obésité, diabète, stress, anxiété, maladie inflammatoire chronique…) est étudiée avec frénésie depuis quelques années.
DR
Transplantation de caca
La pétanque finnoise Et si vous délaissiez le pastis pour un Salmiakki Koskenkorva, boisson finlandaise ? C’est peut-être ce qui risque de vous arriver si vous touchez au Möllky, la pétanque finlandaise. L’objectif est de marquer 50 points en renversant des quilles numérotées de 1 à 12 grâce à la seule quille non numérotée. Combinant adresse et stratégie, le jeu cartonne déjà en France. Vous pouvez trouver un Möllky original pour une trentaine d’euros dans de nombreux magasins.
NOTRE SÉLECTION DVD La Vie d’Adèle. Chapitres 1 et 2
Les Garçons et Guillaume, à table !
D’Abdellatif Kechiche. Avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche.
De et avec Guillaume Gallienne. Avec André Marcon, Françoise Fabian, Diane Kruger.
Est-il encore utile de présenter ce film qui non seulement a fait couler beaucoup d’encre mais a aussi raflé la Palme d’or du dernier Festival de Cannes ? On croit déjà tout connaître de ces trois heures de pellicule, mais le réalisateur surprend par l’intensité du jeu de ses actrices et son regard, cru et vorace, sur leurs corps. Une initiation amoureuse à voir absolument.
Guillaume est chétif, Guillaume est sensible… Guillaume est pédé ! Aucun doute pour cette famille de très grands bourgeois sise à Neuilly. Et pourtant. Cette quête d’identité se transforme, grâce au talent autobiographique de Guillaume Gallienne, en une fable hilarante et délicieusement ambiguë sur l’apprentissage de la sexualité.
et aussi… Malavita
De Luc Besson. Avec Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones.
Il était temps
De Richard Curtis. Avec Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy.
Cartel
De Ridley Scott. Avec Michael Fassbender, Brad Pitt, Cameron Diaz,
En solitaire
De Christophe Offenstein. Avec François Cluzet, Samy Seghir, Virginie Efira.
La Reine des neiges Animation.
Violette De Martin Provost. Avec Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier Gourmet.
Simone de Beauvoir, d’accord. Mais Violette Leduc ? Martin Provost sauve de l’oubli cet autre grand auteur de l’après-guerre dont le talent n’avait pas échappé à celle qui signa Le Deuxième Sexe. Sur fond politique, féministe et littéraire, ce biopic est surtout celui d’une femme hantée par son enfance, sa laideur et sa solitude. Un portrait âpre mais passionnant.
Avril 2014 I No 1259 I 71
AUTO-MOTO
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
par Christophe Bentz
UNE VOITURE
LEXUS GS 300h SILENCE, ON ROULE !
D
ans l’empire Toyota, l’ambassadeur du luxe s’appelle Lexus. La gamme GS a pour mission de faire la vie dure aux ténors allemands du segment des routières premium. Dans la lutte face aux Audi A6, BMW Série 5 ou Mercedes Classe E, cette version 300h vient épauler la puissante GS 450h. Moins sportive mais moins onéreuse, la 300h est taillée pour une conduite de sénateur et cette gamme présente l’originalité de ne proposer que des moteurs hybrides à essence. Un pari gonflé au regard de la prévalence du gazole dans cette catégorie. Le plaisir de la GS 300h réside d’abord dans son silence de fonctionnement, quasiment religieux à l’arrêt et à faible vitesse grâce au moteur électrique. Quand le quatre-cylindres s’ébroue, les 223 ch sont à peine perceptibles. En ville, l’agrément est remarquable et sur route
UNE MOTO
LES « PLUS » LES « MOINS » ❙ Confort ❙ Avantages fiscaux ❙ Accélérations linéaires
KTM 1290 R KATAPULTE !
LES « PLUS » LES « MOINS » ❙ Moto explosive et facile ❙ Seulement 12 points sur le permis !
72 I No 1259 I Avril 2014
la limousine n’est pas anémique pour autant puisque le constructeur annonce un 0 à 100 km/h en 9 secondes. Mention spéciale à la sécurité active, pour laquelle la GS 300h embarque les outils anti-collision les plus modernes, tel un régulateur de vitesse s’ajustant à l’allure du véhicule qui précède. Affichée à partir de 50 000 euros, ce n’est certes pas la plus accessible de sa catégorie mais le bonus écologique, le coût d’entretien, sa faible consommation et son immatriculation – gratuite ou réduite dans certaines régions et grandes villes – influencent favorablement son budget de fonctionnement. ❙
Q
uelle gueule ! Quel que soit l’angle sous lequel on la regarde, elle respire l’adrénaline et donne l’impression qu’elle va vous mordre. Si les designers de KTM sont allés loin, les ingénieurs sont partis encore plus loin. Avec un twin inédit pour la marque, ce streetfighter possède des performances proprement hallucinantes : un rapport poids/puissance proche de 1, avec 180 ch pour 189 kg et à peine 7 secondes pour passer de 0 à 200 km/h ! De quoi faire jeu égal avec la Bugatti Veyron et déposer une Lamborghini Aventador. Pour mettre ce boulet de canon sous contrôle, KTM l’a heureusement doté d’une technologie de pointe. Notamment des pneus de compétition, un monobras puissant ou les nouveaux étriers monoblocs Brembo. Sur son tableau de bord ultracomplet, vous pourrez compter sur le système Ride by Wire proposant trois cartographies. Deux font office de camisole avec une limitation de la puissance, un ABS aux petits soins, un contrôle de traction au maximum et un couple de camion presque totalement disponible à 2 500 tours. Mais si vous n’avez jamais testé la célèbre attraction Disney Space Mountain, optez pour le troisième mode (sport) : tournez franchement la poignée et restez très très concentré. ❙
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