L’INTERVIEW
« Nous avons pris assez de coups » François Blanchecotte, Syndicat des biologistes
Le PHaRMaCIeN w ww. lep harmaci e ndef ra nce. f r
Les experts : Sous-Bois
Hépatite C à prix d’or
Les crèmes pour l’allaitement
DÉCRYPTAGE P. 22
ENQUÊTE P. 28
BANC D’ESSAI P. 50
DEFRANCE No 1264 NOVEMBRE 2014
INCLUS
Le PHaRMaCIeN s
DEFRANCE
Q su ue la sc ls EN gr ep so JE an tib nt c U de le es X d s P. is de pr 16 tr b od ib a u ut sc it io ul s-f n er ro ? da nt ns ièr e
Le compte rendu intégral du Congrès 2014
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
L’Éditorial
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Tenir la distance
Philippe Gaertner
© MIGUEL MEDINA
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
No 1264 I 55e année I 31/10/14 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmaciendefrance.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Garnier DIRECTRICE DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmaciendefrance.fr) RÉDACTEURS : Élise Brunet (ebrunet@lepharmaciendefrance.fr) I Giulia Gandolfi (ggandolfi@lepharmaciendefrance.fr) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Joséphine Volat (jvolat@lepharmaciendefrance.fr) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Anaïs Bellan I Claire-Marie Aubé I CRÉATION ET RÉALISATION : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com CORRECTION : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina Dessins : Martin Vidberg
L
e 30 septembre der- pour notre profession ? Nous sommes réellement nier, il y eut les slo- passés à deux doigts d’un cataclysme à nul autre gans, les chansons, pareil. Pour autant, nous aurions tort de penser les fumigènes et les que nous en avons réchappé. Jusqu’au dernier pancartes… mais amendement, à la dernière minute de l’ultime aussi la joie paradoxale de se retrouver ensemble, débat parlementaire, un retournement de malgré l’urgence de la situation. En tant que situation ne peut être exclu. représentant de votre profession, je n’étais mal- C’est pourquoi je vous invite à ne pas relâcher heureusement pas à vos côtés dans la rue vos efforts. Tout le travail effectué depuis des ni même derrière les rideaux clos de mon officine mois l’aurait été pour rien si nous ne finissions mais dans les bureaux d’une administration pas par obtenir gain de cause. Je vous demande parisienne pour y négocier notre avenir. donc de continuer à vous mobiliser pour votre J’ai néanmoins nettement perçu la mobilisation défense, notamment au travers des affiches puissante qui vous distribuées par l’Ordre « La profession est animait. Et qui a renforcé des pharmaciens et en notre position dans les continuant à faire signer passée à deux doigts ministères, à tel point les pétitions. Nous d’un cataclysme que la loi Activité entrons en réalité dans – le nouveau nom de l’exla phase la plus critique à nul autre pareil. » loi Montebourg – de cette « séquence », ne concernera plus les pharmaciens. Toutes les pour employer un terme à la mode : le moment mesures nous intéressant seront « rapatriées » où tous les dérapages sont possibles par inatdans le projet de loi Santé de notre ministre tention. Ne croyez pas avoir gagné quoi que ce Marisol Touraine. Un soulagement, tant cette soit pour le moment, la réalité vous rattraperait dernière s’est montrée une interlocutrice atten- durement. Il est évident que nous ne nous tive ces dernières semaines. Nous partions de laisserons pas faire, mais encore et toujours loin : dois-je vous rappeler les conclusions du nous aurons besoin de vous pour nous aider à rapport de l’Inspection générale des finances et vous défendre. S’il ne fallait retenir que cinq ses conséquences potentiellement dévastatrices mots de cet édito : ne baissez pas la garde !
DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmaciendefrance.fr) Tél. : 01 42 81 56 85 Fax : 01 42 81 96 61 ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 86,76 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 88,26 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0217 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 14/11/2013.
Novembre 2014 I No 1264 I 1
INST-2014-09-471 - Teva Laboratoires - 100 - 110 Esplanade du Général de Gaulle 92931 La Défense Cedex - RCS nanterre 440 313 104
Un programme de 20 Recommandations pour mieux suivre mes traitements, c’est bien.
Sans vous, impossible de le mener à bien.
M
algré l’engagement quotidien des professionnels de santé, la mauvaise observance des traitements par les personnes âgées reste un problème de santé majeur. Ce problème ne prend pas sa source que dans les dysfonctionnements physiologiques et cognitifs liés au vieillissement. Convaincu que c’est l’affaire de tous, Teva a constitué un groupe d’experts pour observer et analyser le quotidien des seniors polymédiqués. Il en a tiré un programme de prévention. La première étape de ce programme a permis d’établir 20 recommandations résumées dans un Livre Blanc. Ensemble, professionnels de santé et laboratoires, nous avons un rôle à jouer an d’obtenir des résultats concrets. Parce que, améliorer le bon suivi des traitements de vos patients âgés est aussi important pour nous que la mise au point de nouveaux médicaments.
Un laboratoire nouveau pour une nouvelle santé Téléchargez Télé h le l Livre Li Blanc Bl ett ses
20 Recommandations s sur www.teva-laboratoires.com m
Suivez-nous sur
@TEVAFR
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Actualité
16
4 8 13
novembre 2014 Sommaire Santé
28
50
L’INTERVIEW
28
rançois Blanchecotte : F « Nous avons pris assez de coups »
30 ANALYSE
L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE
16 ENJEUX La zone grise 20 DOSSIERS DE LA FÉDÉ
DÉCRYPTAGE
Officine
ENQUÊTE Hépatite C à prix d’or
Les poux préfèrent les vacances 33 PANORAMA 34 CONSEIL Le miracle du vaccin anti-gros 35 FICHE CONSEIL Les suites de la chirurgie de l’obésité La chirurgie bariatrique 38 INTERNATIONAL Les prix Ig Nobel 2014
• •
40 INVESTISSEMENT Les avantages en nature… et leurs inconvénients 42 OFFICINE EN BREF 46 PRODUITS 49 SUBSTITUONS ! Telmisartan 50 BANC D’ESSAI Les crèmes de soin pour l’allaitement 52
APERÇU
54 56
CULTURE JEUX DE MOTS
Les experts : Sous-Bois Si l’enseignement de la mycologie se réduit comme peau de chagrin, il reste encore une poignée d’irréductibles pharmaciens mycologues qui s’activent pour que leur profession conserve son rôle de référent dans la prévention des
22 intoxications. Diplômes universitaires, voire enseignement à distance, formations pratiques dispensées par les associations mycologiques aux plus motivés et donnant lieu à l’attribution d’un label… tout est bon pour redynamiser la discipline.
ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmaciendefrance.fr Ce numéro comporte un encart jeté de 8 pages « DPC Nouvelles missions à la une » et un encart broché de 4 pages Mylan à l’intérieur d’un encart broché de 16 pages « Congrès des pharmaciens ». Novembre 2014 I No 1264 I 3
L’INTERVIEW
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Beaucoup de professionnels de santé redoutent l’ouverture du capital, tandis que les biologistes la vivent au jour le jour depuis vingt-cinq ans. Fonds d’investissement, sièges sociaux à l’étranger : voici un aperçu en vie réelle de la libéralisation dans le domaine de la santé. Propos recueillis par Laurent Simon
Photos Miguel Medina
François Blanchecotte
« Nous avons pris assez de coups » BIOEXPRESS Pharmacien de formation, biologiste à Joué-les-Tours et actif dans toutes les instances de représentation des professionnels de santé (UNPS, CNPS, UNAPL), François Blanchecotte a été aux premières loges pour accompagner et/ou combattre la métamorphose de sa profession pendant les dernières années. I Depuis 2013 : président de la commission des Affaires européennes de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), après en avoir été vice-président. I Depuis 2011 : président du Syndicat des biologistes (SDB) ; vice-président de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) ; vice-président du Centre national des professions libérales de santé (CNPS).
4 I No 1264 I Novembre 2014
Après presque vingt-cinq ans d’ouverture du capital, où en sont aujourd’hui les biologistes ?
en votre faveur. Cette situation dramatique a mené à la grève du 30 septembre pendant laquelle ces dissensions au sein de la profession se sont bien exprimées : les professionnels appartenant à l’Association pour le progrès de la biologie médicale [créée en 2012, cette association promeut un « modèle rénové » de la biologie française, NDLR] n’ont pas fermé rideau. D’un côté, la biologie des réseaux financiers ; de l’autre, les biologistes indépendants. sociétés
Le péché originel remonte à la loi du 31 décembre 1990 instaurant les sociétés d’exercice libéral (SEL). C’est en réalité très simple à comprendre : les autorités ont confondu les rôles des biologistes avec ceux de leurs sociétés. Depuis, nombre de ces sociétés ont grossi et certaines ont même leur siège social à l’étranger, comme en Irlande pour les laboratoires Biomnis. Avec, au « Certaines capital de cette société, des professions interdites en imposent des objectifs Les deux ne pourraient-ils pas France, comme des assureurs. commerciaux à leurs cohabiter paisiblement ? Pourtant, les pouvoirs publics Le problème tient au fait que laboratoires. » de l’époque nous avaient assucertaines personnes de la haute ré que des décrets seraient administration sont persuadées publiés pour éviter le contournement de cette loi et que, dans la biologie française, un ou deux grands laisser ainsi le pouvoir aux biologistes exerçant. opérateurs suffiraient pour tout le territoire, à l’image de ce qui se fait au Brésil, aux États-Unis ou en Que s’est-il passé depuis ? Australie. C’est peut-être leur rêve, mais ce n’est pas Après plusieurs ministres, et bien que cette disposi- la réalité française. Pour diriger ce genre de chaînes, tion figure maintenant dans la loi, nous attendons il faut un nombre infime de biologistes : que fait-on toujours les décrets. Mais aucun des trois derniers alors des 10 000 professionnels, biologistes et techministres qui se sont succédé à la santé [Roselyne niciens, qui travaillent actuellement en France ? On ne Bachelot, Xavier Bertrand, Marisol Touraine, NDLR] peut pas faire fi de la construction historique de notre n’a voulu revenir sur la loi de 1990, certainement système de soins. pour des raisons budgétaires. C’est une deuxième erreur : aujourd’hui, certains laboratoires, comme Un de ces réseaux financiers, Labco, qui compte à son Cerba ou Labco, continuent de déroger à la règle en capital 38 % d’investisseurs extérieurs, dont des ayant acheté des laboratoires d’analyses de biologie fonds, mais aussi des professionnels de santé, a médicale (LABM) pendant cette période de flou ; des annoncé son intention d’entrer en Bourse sous peu. procès sont en cours. On est en train, sous couvert Qu’en pensez-vous ? de déréglementation – inspirée par l’Europe, le rap- J’y suis opposé. Ce n’est pas une bonne nouvelle, port Attali… –, de créer des règles qui permettent à ni pour la France ni pour la biologie. Mais ceux qui ce genre de situations de perdurer. C’est ce que je seront réellement floués, ce seront les épargnants : résumerais de la façon suivante : il vaut mieux parfois Labco est une société endettée à hauteur de 649 milrester dans l’illégalité et attendre que la loi change lions d’euros pour 574 millions d’actifs. Elle clame
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
L’INTERVIEW qu’elle va générer de l’emploi et faire du bien au pays. Quand une société cotée en Bourse dit qu’elle va créer de l’emploi, je ne la crois pas. Les logiques commerciales qui sont en train de se développer n’ont rien à voir avec notre métier. Vous parlez de logiques commerciales, pouvez-vous préciser votre propos ?
Des documents prouvent que certaines sociétés imposent des objectifs commerciaux à leurs affiliés. La réalité – et nous avons recueilli de multiples témoignages sur le sujet – montre que certains salariés appartenant à ce type de sociétés capitalistiques sont amenés à valider sans contrôle d’un biologiste médical des résultats d’analyse, ce qui est totalement illégal. Pourquoi le gouvernement de l’époque a-t-il ouvert le capital ?
Il aurait pu être intéressant d’aider les professionnels à consolider leurs laboratoires en ouvrant le capital à certains investisseurs, comme des banquiers. Nous faisons la différence entre des banquiers et des investisseurs boursiers qui demandent des remontées de dividendes énormes. Dans ce cas, il ne reste alors au pseudo-biologiste qui reste à la tête d’un laboratoire qu’une marge de manœuvre réduite. Imaginons que le réseau soit vendu à un fonds de pension : la loi permet, il est vrai, de s’opposer à cette vente en offrant aux propriétaires la possibilité d’acheter les parts. Mais qui possède aujourd’hui 100 ou 150 millions d’euros ? En réalité, les personnes qui maîtrisent les holdings ont ensuite tous les pouvoirs. À vous entendre, les professionnels de santé ont perdu tout contrôle sur leur outil de travail…
La loi n’est en tout cas pas suffisamment protectrice des biologistes médicaux, qui devraient garder la maîtrise des votes et du capital de leur laboratoire. Rien qu’en ouvrant le capital à 25 %, les professionnels perdent le contrôle, alors à 49,9 % ou même 100 %, comme cela a été évoqué… Je vous laisse imaginer. Le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) pointe un paradoxe : il est aujourd’hui plus simple pour des investisseurs étrangers que pour des Français de contourner les règles hexagonales, dans la mesure où ces derniers devront monter une société étrangère…
Il est d’autant plus facile d’avoir un siège social à l’étranger que les règles sociales en France sont compliquées et l’imposition bien plus élevée. L’argent est rare aujourd’hui dans la santé. Dépensons donc nos budgets pour des soins de qualité profitables à chaque patient et au juste coût plutôt que de laisser les bénéfices s’évaporer dans des sociétés dont III Novembre 2014 I No 1264 I 5
L’INTERVIEW
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
« Ceux qui possèdent les holdings ont tous les pouvoirs. »
III
le siège social est situé à l’étranger. Les LABM ne sont pas délocalisables et emploient des milliers de personnes ; or, aujourd’hui, un site de campagne non rentable sera tout simplement fermé. Par ailleurs, des réseaux de laboratoires « sponsorisent » des cabinets infirmiers et, au final, restreignent la liberté de choix des patients. Je ne jette pas l’opprobre sur les infirmiers mais on voit aujourd’hui des laboratoires « capter les prélèvements » réalisés dans certains cabinets. Les pharmaciens ont-ils raison de croire que, si leur capital était ouvert, ils subiraient le même sort que les biologistes ?
Depuis les années 1990, la biologie a été un terrain d’expérimentation. On est en droit aujourd’hui d’alerter les autres professions sur toutes les déviances que nous constatons depuis vingt-cinq ans. Nous avons pris assez de coups. Les pharmaciens sont à présent en première ligne, mais les maisons/pôles de santé ou les Sisa [sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires, créées en 2011 pour regrouper les libéraux dans des maisons de santé, NDLR] sont également concernées. Dès l’instant où des bénéfices sont possibles, les investisseurs voudront être présents dans le capital. Quel a été l’effet de cette concentration capitalistique sur le nombre de LABM ? La proximité avec les patients a-t-elle pu être garantie ?
Les laboratoires qui existaient précédemment continuent d’exister mais sont regroupés sur le plan juridique. Ils ont mis en commun leurs plateaux techniques pour répondre à l’obligation d’accréditation, qui devra être effective au 1er novembre 2016. Ils ont été contraints de travailler ensemble ; nous ne pensions pas que la concentration serait aussi forte et rapide. Il y a maintenant une concurrence directe entre les laboratoires qui mutualisent leurs moyens et ceux qui appartiennent à un réseau. Nous sommes partis de 4 200 LABM pour nous retrouver avec 607 SEL. Toutefois, le nombre de sites n’a pas diminué. 6 I No 1264 I Novembre 2014
Doit-on comprendre que le service rendu au patient n’a pas été dégradé ?
C’est la première fois cette année que j’entends des patients réclamer le retour du service public et de la permanence des soins. Ils ont l’impression d’être reçus comme des chiens dans un jeu de quilles, avec des horaires d’ouverture extrêmement réduits. Le biologiste, dans sa fonction médicale, doit assurer une permanence, des horaires élargis… En bref : un service au patient. Mais cela reste le cas de la très grande majorité des biologistes médicaux travaillant au sein de laboratoires qu’ils contrôlent. Est-ce qu’au moins l’intégration des jeunes professionnels au capital des LABM a pu être effectuée sans encombre ?
Nous le pourrions, si nous disposions du décret sur les holdings. Tout le monde nous l’a promis mais nous n’en avons toujours aucune nouvelle. Il serait parti au Conseil d’État… En attendant, les Ordres enregistrent aujourd’hui les SPFPL [les sociétés de participation financière des professions libérales ou holdings, NDLR] mais sans connaître les règles qui doivent s’appliquer. Selon vous, les 25 % du capital ouvert des LABM ne sont-ils qu’une première étape vers l’ouverture totale ?
Le mouvement du 30 septembre prouve la volonté de tous les libéraux de ne pas ouvrir leur capital. Mais la décision qui sera prise sera politique. Je vous rappelle que le préprojet de loi Montebourg, devenu Macron, prévoyait d’ouvrir le capital des officines à 49 % à des investisseurs extérieurs… et celui des biologistes à 100 %. Je ne vois pas en quoi cela redonnait du pouvoir d’achat aux Français : les LABM ne pratiquent aucun dépassement et assurent déjà tous la facturation électronique des soins et le tiers payant. Si l’État dérégule la nomenclature des prix, non seulement ceux-ci ne baisseront pas à moyen terme, mais en plus, les remboursements dépendront uniquement des contrats de mutuelle des patients. Si la pression concurrentielle s’accentue, les laboratoires les moins rentables, en particulier ceux situés en milieu rural, seront fermés et une partie des personnels sera licenciée. Y aurait-il néanmoins des solutions pour ramener des économies à l’Assurance maladie ?
Aujourd’hui, lors d’une hospitalisation, les examens réalisés en ville sont systématiquement refaits à l’hôpital. Dorénavant, l’accréditation des LABM devrait permettre que ces résultats ne soient plus remis en cause, ce qui représenterait déjà entre 200 et 400 millions d’euros d’économies par an. Cela fait dix ans que l’on demande à transmettre nos données de biologie à l’hôpital mais cela reste aujourd’hui impossible à cause de l’échec du dossier médical partagé et de l’absence de solutions alternatives. x
ème anniversaire ! 11 re ot n r te fê e - On vient d Il est tellement prévenant, il me comprend, ur ! il me connaît par cœ
- Ah bah t’as trouvé la perle rare, vie ? il fait quoi dans la
- Il est pharmacien. Le kit idéal pour accompagner vos patientes
Pionnier de la contraception orale générique, Biogaran accompagne les femmes et les pharmaciens en mettant à leur disposition un ensemble d’outils et de conseils.
Pochettes nomades
Brochure d’information
PO 4273-07/14
Biogaran accompagne les pharmaciens et les femmes dans la contraception orale depuis 2003.
Vitrophanie
Poster d’équivalence
Parce que la pilule est un symbole du respect des droits des femmes, nous y sommes attachés et nous continuons à vous proposer une large gamme de pilules pour que toutes les femmes puissent avoir accès à la contraception qui leur convient.
Votre officine nous est précieuse. ww w . b i og a r a n . f r
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
ILS L’ONT DIT
INTERPRO ❙❙Mobilisation en vue pour les médecins généralistes. Pour protester contre la loi Santé et l’ouverture de la vaccination aux pharmaciens, les syndicats de médecins, dont la branche généraliste de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et MG France, appellent à fermer les cabinets. Le premier pour les fêtes de Noël, le second pour l’Épiphanie. ❙❙Un diplôme bis pour cinq spécialités paramédicales. Un arrêté publié au Journal officiel créé un « supplément aux diplômes » d’État (DE) d’infirmier, infirmier-anesthésiste, ergothérapeute, manipulateur d’électroradiologie et pédicure-podologue. Délivré en même temps que le DE, il facilitera leur mobilité en Europe. ❙❙Emmanuel Macron braque le projecteur sur les dentistes. Le ministre de l’Économie souhaite rendre « transparent » le coût des prothèses dentaires qu’il estime parfois « insuffisamment explicite ». ❙❙Les formations en ostéopathie enfin encadrées. Un décret paru au Journal officiel fixe les conditions d’agrément des établissements de formation qui délivrent le titre d’ostéopathe. Une initiative gouvernementale applaudie des deux mains par le Syndicat français des ostéopathes (SFDO). ❙❙La Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK) et la Fédération des kinésithérapeutes (FFMKR) défileront à Paris le 5 novembre. Ils déplorent que leur diplôme ne soit reconnu qu’au niveau bac+2 et que leur formation ne soit toujours pas intégrée au système Licence-MasterDoctorat (LMD).
8 I No 1264 I Novembre 2014
« Les pharmaciens ne veulent pas voir les médicaments en grandes surfaces mais mon pharmacien vend bien des shampoings et des gels douche. »
Éric Zemmour, éditorialiste au Figaro Magazine.
Charline Vanhoenacker, humoriste sur France Inter. DR
La vision du futur du Dr Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo.fr et président de DNAVision, société spécialisée dans le décryptage du génome. (Source : Egora.fr)
« La jurisprudence Leclerc est de remplacer les petits commerçants par des caissières payées en dessous du Smic. »
DR
DR
« Le médecin de 2030 aura le statut de l’infirmière de 2015. Il se contentera de lire l’ordonnance. »
formation
Vers un DPC a minima ? Le budget 2014 sera à peine suffisant pour financer un tiers des formations. Des mesures drastiques semblent inévitables.
L’
organisme gestionnaire du développement professionnel continu (OGDPC) n’a pas les moyens de ses ambitions. Les 206 millions d’euros prévus pour 2014 suffiront à peine à financer un tiers des formations. Et cela « en dépit
des 10 millions d’euros injectés par l’Assurance maladie », commente Charles-Henri Guez, membre du conseil de surveillance de l’OGDPC. Pour prendre en charge tous les professionnels de santé, il aurait fallu pas moins de 565 millions d’euros, estime l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Du coup – même si ce n’est pas encore acté –, l’obligation annuelle de DPC pourrait devenir, dans la prochaine loi de santé, triennale. En attendant sa
publication, une négociation doit avoir lieu début novembre. Mais déjà, un décret du 8 octobre a changé les règles du jeu. Désormais, l’OGDPC « concourt » seulement au financement. Et le 16, ce dernier a annoncé que, pour les nouveaux inscrits, une seule formation serait prise en charge pour 2014. Des mesures drastiques sans lesquelles l’organisme serait « en cessation de paiement », selon Charles-Henri Guez qui appelle les pouvoirs publics à intervenir. ❙
ruptures
installation
Après le fiasco du décret de 2012, signé de la même ministre de la Santé (voir Le Pharmacien de France, no 1244, novembre 2012), Marisol Touraine resort dans son projet de loi relatif à la santé les mesures qui avaient alors été abandonnées. Revoilà donc la liste des médicaments « d’intérêt thérapeutique majeur », qu’un décret préciserait et pour lesquels les fabricants se devraient de mettre en place des « plans de gestion des pénuries », une idée qui avait aussi été abandonnée il y a deux ans. À noter : les grossistes-répartiteurs ne pourraient vendre ces produits à l’étranger et les pharmaciens seraient autorisés à les dispenser à l’unité. À suivre ! ❙
L’annonce d’Emmanuel Macron de vouloir ramener le nombre de règles d’installation de douze à « deux ou trois », comme le ministre de l’Économie l’a évoqué le 15 octobre dernier, a en fait tout de l’affichage. Contacté, le cabinet du ministère renvoie à décembre pour des arbitrages plus précis, sachant qu’ils ne seront alors plus rendus par Bercy… mais par le ministère de la Santé. L’article 51 du préprojet de loi Santé de Marisol Touraine prévoit en effet « d’adapter les conditions de transfert et de regroupement des officines ». La notion de « distance minimale », un temps évoquée, fera bien partie des options discutées. ❙
La liste « d’intérêt majeur » revient
Deux règles bien mystérieuses
En bref Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
41 effets indésirables liés à la nutrivigilance (compléments alimentaires…) ont été déclarés par des pharmaciens depuis 2010. Encore un effort ! (Source : Anses)
+ 14 % 4 %
8
En 2013, le marché des génériques a représenté près de 6 milliards d’euros en pharmacie, en progression de 14 % par rapport à 2012. Ils ont permis 2,5 milliards d’euros d’économies.
C’est le nombre moyen d’affections dont souffrent les résidents en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dont l’hypertension artérielle (59 %), la démence (55 %), les troubles du comportement (48 %)…
(Source : Mutualité française)
des IVG
entre février et avril 2013 seraient dues aux soupçons médiatiques sur la dangerosité des pilules de 3e et 4e génération, lors de la crise survenue fin 2012-début 2013. (Source : Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction)
© BERCY – A. SALESSE
C’est au sortir du conseil des ministres le 15 octobre dernier qu’Emmanuel Macron a tenu sa première conférence de presse à Bercy.
(Source : CNSA)
L’IMAGE DUMOIS
Droit d’aînesse « Pragmatique », le mot est revenu à plusieurs reprises dans la bouche du jeune ministre de l’Économie lors de sa première conférence de presse, tenue le 15 octobre dernier. Il y a présenté les grands axes de l’ex-loi Croissance, rebaptisée loi Activité. Seul, sans pupitre ni fiches, Emmanuel Macron a annoncé ce que les pharmaciens n’attendaient pas : c’est Marisol Touraine qui sera chargée de porter les mesures les concernant. Pragmatique, effectivement.
LAQUESTIONDUMOIS
Manifesterez-vous à Paris à l’appel de l’UNAPL ? Votre motivation ne se dément décidément pas ! Après la mobilisation massive du 30 septembre dernier, où plus de 9 pharmacies sur 10 ont fermé leur rideau, et les assurances apportées par Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, et Marisol Touraine, ministre de la Santé, sur le capital et la répartition des pharmaciens, on aurait pu s’attendre à un fléchissement de votre envie d ’en découdre. Que nenni ! 68 % d’entre vous sont prêts à
« monter à la capitale » pour montrer votre mécontentement, si le besoin s’en faisait sentir. Si l’on ajoute les 12 % des sondés qui privilégieraient d’autres formes de contestation, 8 pharmaciens sur 10 restent motivés. Peut-être est-ce lié à l’incertitude autour du « nettoyage » de la liste des autorisations de mise sur le marché promise par Marisol Touraine (voir « Enjeux », p. 16). Seuls 3 % de notre panel excluraient de toute façon de se mobiliser.
13 %
Ne sait pas/ Ne se prononce pas
3 %
Non, en aucun cas
12 %
Non, je privilégie d’autres formes de contestation
4 %
Oui, mais sans conviction
68 %
Oui, sans hésiter
Source : sondage administré en ligne entre le 16/10/14 et le 20/10/14 sur 678 répondants.
Novembre 2014 I No 1264 I 9
Actualité En bref
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
CE QU’ILS ILS L’ONT DIT ONT DIT « L’avenir des pharmaciens, c’est la transformation du business model ou la fermeture. »
Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, réagit à la mobilisation du 30 septembre dans un entretien accordé à Paris Normandie.
transparence
Rififi chez les militants L’association Initiative Transparence Santé (ITS), rassemblant majoritairement des opérateurs privés de données de santé, s’était donné pour but d’accéder au Système national d’informations interrégions de l’assurance maladie. Il faudra attendre : sur fond de dissensions à propos du Mediator, dont l’ITS avait fait un de ses chevaux de bataille, l’association a été dissoute début octobre. ❙
dispensation
À la ville plus qu’à l’hôpital Presque dix ans après les débuts polémiques de la sortie de réserve hospitalière, c’est un retournement historique qui a eu lieu en 2013. Selon une étude IMS Health parue en octobre, « la consommation des médicaments prescrits à l’hôpital mais délivrés en ville [6,25 milliards d’euros, en hausse de 5 %, NDLR] a dépassé en 2013, pour la première fois, celle des médicaments prescrits et consommés à l’hôpital [6 milliards d’euros, en hausse de 1 %, NDLR] ». En d’autres termes, les officines délivrent maintenant plus de médicaments que les pharmacies hospitalières et, à lire l’étude d’IMS Health, « les deux courbes ne sont pas près de se recroiser ». Une vraie réussite pour les pharmaciens de ville. ❙ 10 I No 1264 I Novembre 2014
« On ne fait pas évoluer un système par la sanction ». » Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la Cnamts, se félicite de la mise en place du paiement à la performance, quelques semaines avant son départ de l’Assurance maladie. (Source : Le Quotidien du médecin) © MIGUEL MEDINA
Philippe Becht, délégué général Giphar, dans Le Nouvel Économiste.
DR
DR
« C’est une manifestation contre l’idée préconçue d’un projet qui n’a jamais été le mien. […] Beaucoup d’idées fausses circulent. »
génériques
Tour de vis sur la DCI L’obligation de prescrire en DCI va se généraliser début 2015.
L
e taux de prescription en dénomination commune internationale (DCI) peine à décoller. À peine 12,3 % des ordonnances étaient libellées en DCI en 2013. Elles sont 14,2 % aujourd’hui, selon la Mutualité française. Une légère augmentation (+ 1,9 %) qui n’a pas eu de conséquences significatives sur la délivrance de génériques. Mais la ministre de la Santé compte s’appuyer sur ce levier pour faire
des économies. Elle a annoncé que la prescription en DCI, inscrite dans la loi depuis 2011, deviendra « obligatoire au 1er janvier 2015 ». Serat-elle assortie de sanctions pour les médecins ? Marisol Touraine ne s’est pas encore prononcée. « L’effet financier le plus positif que j’attends à court terme pour la générication des médicaments est lié au développement de la prescription en DCI », a-t-elle insisté en annonçant parallèlement un « plan génériques » (voir page de droite). Si la DCI venait effectivement à se répandre, quid des répercussions sur les incitations accordées aux pharmaciens pour la substitution ? Personne ne peut le dire pour le moment. ❙
ÉCONOMIES
Coup d’arrêt pour le Crestor C’est une mesure d’exception qui frappe la rosuvastatine (Crestor). À compter du 1er novembre, la prescription de cette statine sera conditionnée à un accord préalable de l’Assurance maladie. Suite à un décret paru au Journal officiel le 23 septembre dernier, les prescripteurs devront remplir un document Cerfa de demande d’accord préalable de remboursement pour les initiations de traitement par la rosuvastatine. La non-réponse de la Sécurité sociale dans les quinze jours
vaudra accord. Autant dire que les médecins vont réfléchir à deux fois avant d’envisager sa prescription. Cette molécule, la dernière de sa classe à n’être pas génériquée, était un caillou dans la chaussure de l’Assurance maladie depuis sa sortie en 2009. Le Crestor a été le
troisième produit le plus remboursé en 2013, à hauteur de 342,8 millions d’euros (+1,4 %) : une exception française, sans justification thérapeutique claire, qui a entraîné cette restriction importante de prescription par les autorités. La molécule représente tout de même environ 70 millions d’euros de marge globale en année pleine pour les pharmaciens, qui vont certainement voir les initiations de traitement chuter drastiquement pendant la fin d’année. L’occasion de substituer les autres statines !
Actualité
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
REPÈRES
14
536
millions d’euros
avis
C’est l’économie attendue du regroupement de l’Inpes, de l’Eprus et de l’INVS en un Institut national de prévention, de veille et d’intervention en santé publique dans le cadre de la future loi de santé.
Entre 2010 et 2014, la Haute Autorité de santé a publié en moyenne une dizaine de synthèses d’avis sur les médicaments par mois. (Source : Haute Autorité de santé)
Le marché des dispositifs médicaux remboursables du titre I (traitements d’aide à la vie, aliments, pansements…) est en augmentation significative pour 2013 : +6,8 % par rapport à 2012.
consultations C’est la fiche du Doliprane 100 mg, poudre pour solution buvable en sachet-dose, qui compte le plus de consultations sur la base Medicaments.gouv.fr, ouverte depuis octobre 2013. (Source : ministère de la Santé)
biosimilaires
Le plan qui valait 150 millions
La substitution reportée aux calendes grecques
L
es baisses de prix sur les génériques semblaient acquises : 485 millions d’euros prévus à l’issue de la commission des comptes de la Sécurité sociale en septembre dernier. Marisol Touraine, sibylline, avait néanmoins glissé qu’un « plan génériques » viendrait soutenir le marché, sans en révéler le contenu mais dont les effets devraient amener à épargner 150 millions d’euros à la profession sur les 485 de départ. L’annonce détaillée devrait se faire d’ici à mi-novembre, a promis le ministère, en complément de l’obligation de prescription en dénomination commune internationale (voir page de gauche). Le rapport de la Cour des comptes, très critique sur la promotion du générique en France, proposait plusieurs pistes, dont la suppression du Répertoire pour pouvoir notamment traiter des problèmes du paracétamol et des sprays, actuellement non inscrits au Répertoire. Muriel Dahan, pharmacienne et membre de l’Inspection générale des affaires sociales, a été missionnée sa réalisation. ❙ AP OPUS Nlle Interface_230x100_avril2014_Mise en page 1pour 23/04/14 09:05 Page1
Historique
12 045
milliards d’euros
(Source : Mutualité française)
génériques
Facturation
5,2
Transmission
L
a décision de confier un droit de substitution aux pharmaciens sur les biosimilaires, inscrite dans la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) de 2014, est toujours en attente de son décret d’application. Qui ne devrait pas voir le jour avant 2015, selon le député UMP Jean-Pierre Door. En cause : la politique de la chaise vide menée par les industriels du Leem. Mais pas seulement. En dépit d’un marché prometteur (+ 35 % par an entre 2011 et 2013 et une dizaine de médicaments en perte de brevet d’ici à cinq ans), les officinaux ne sont toujours pas pressés de substituer les biomédicaments. « Le pharmacien ne peut pas porter à lui seul, même si on l’y incite financièrement, la politique du biosimilaire », a affirmé, lors d’un colloque organisé par la revue Pharmaceutiques, la présidente de la commission des affaires sociales à l’Assemblée Catherine Lemorton, qui a incité les pouvoirs publics à s’appuyer, en priorité, sur les prescripteurs, notamment en raison de la gravité des pathologies. ❙
Bordereau
Règlement
Caisse
Plus de 100 officines par an optent chaque année pour le logiciel de gestion offrant un maximum d’intuitivité, de simplicité et d’efficacité.
Aujoud'hui, grâce à son nouveau design, choisissez-le également pour votre plaisir. OPUS, logiciel de gestion d’officine sous Windows Un design épuré, une ergonomie ultra efficace
contact@opusoftware.fr www.opusoftware.fr
Novembre 2014 I No 1264 I 11
Actualité En bref
LABORATOIRES ❙❙BMS se concentre sur le cancer de la peau. Le laboratoire bénéficiera d’une procédure accélérée d’autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA) pour son anticorps anti-PD-1 Opdivo (nivolumab) comme traitement du mélanome avancé. ❙❙Novo Nordisk travaille sur le diabète. Le laboratoire danois est en train de développer une nouvelle formulation de l’insuline qui permettrait de ne faire qu’une injection par semaine. Mais, même en cas de succès des essais, le traitement n’arrivera pas sur le marché avant 2020. ❙❙Roche met en avant le Lucentis. La Food and Drug Administration (FDA) a accepté la demande, de la part du groupe suisse, d’extension de mise sur le marché (AMM) pour le Lucentis dans le traitement de la rétinopathie diabétique.
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
NOMINATIONS x Jean-Luc Fournival a été élu président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), où il remplace Michel Caillaud. Titulaire d'une officine à Grenoble, il était jusqu’alors vice-président de l’UNPF, chargé de l'Assurance maladie. x Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a été réélue à la tête du Comité de liaison des institutions ordinales (Clio), qui réunit les seize ordres des professions réglementées.
x Lætitia Hible est la nouvelle présidente du groupement Giphar. Elle succède à son confrère Jean-Michel Cloppet. x Cécile Courrèges, conseillère santé de Manuel Valls, devient la nouvelle directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire, en remplacement de Marie-Sophie Desaulle. x Catherine Lemorton reste présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée
nationale. La pharmacienne a été réélue à l’unanimité. x David Ruczkal est le nouveau président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf). Étudiant à Lille, il succède à Victorien Brion. x Dominique Polton, conseillère du directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), a été nommée présidente de la commission des comptes de la santé.
À votre santé ! par Martin Vidberg
Prévention (trop) primaire Les épidémies se suivent et se ressemblent. Après la grippe H1N1 et le SRAS, le virus Ebola est en train de gagner ses galons de terreur sanitaire dans l’Hexagone.
❙❙Bayer fait de la pédagogie sur la contraception. Le laboratoire, qui vient de lancer en France son système intra-utérin (SIU) hormonal Jaydess, destiné en particulier aux plus jeunes et aux nullipares, a élaboré un serious game pour « lutter contre la méconnaissance » du stérilet. ❙❙Merck Serono à la recherche d’un partenaire pour son immunothérapie anticancer. Sa maison mère Merck KGaA a indiqué que le laboratoire était en « discussions avancées avec des acteurs majeurs en oncologie » et qu’il espérait parvenir à un accord d’ici à la fin de l’année. ❙❙Johnson & Johnson veut élargir l’utilisation du Stelara aux enfants. Une demande d’extension d’autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA) a été déposée par le laboratoire pour Stelara (ustekinumab) dans le traitement du psoriasis modéré à sévère chez les 12-17 ans. ❙❙Ipsen diversifie le Décapeptyl. La phase III de l’étude portant sur une version sous-cutanée du Décapeptyl (pamoate de triptoréline), jusqu’alors intramusculaire, pour le traitement du cancer de la prostate a été couronnée de succès.
12 I No 1264 I Novembre 2014
Retrouvez toute l’information sur www.lepharmacien.fr
Le Kiosque
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les médias parlent de vous, on vous en parle… par Giulia Gandolfi LE PARISIEN (2 octobre)
Double personnalité Tandis que ses confrères manifestaient le 30 septembre, le titulaire d’une officine de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) était, lui, en garde à vue pour avoir indûment facturé à l’Assurance maladie pas moins de 815 000 euros. Sa méthode ? Se faire rembourser des médicaments très onéreux – entre 900 et 2 700 euros la boîte –, destinés à trois clients : un vrai malade, un malade imaginaire et… le pharmacien lui-même ! ❙ LA PROVENCE (14 septembre)
Achevée par la crise C’est un témoignage touchant que relate ici La Provence. L’histoire d’une pharmacienne qui finit par vendre, à perte, son officine. Son chiffre d’affaires avait dégringolé au gré des baisses de prix, des déremboursements et de l’essor des génériques. Jusqu’à ce que sa banque lui refuse sa demande de refinancement.
Presse quotidienne nationale et régionale (27 septembre-1er octobre)
L’œil sur la manif « La quasi-totalité des pharmacies en grève, “du jamais-vu” », « Jour de colère chez les libéraux », « Les pharmaciens soignent leur colère » ou encore « Overdose de réformes, les pharmaciens sont malades » titraient les journaux le 30 septembre dernier. Dans les pages des quotidiens nationaux comme dans la presse régionale, au journal télévisé ou, en boucle, sur les chaînes d’information en continu et les réseaux sociaux, la couverture médiatique de la grève des pharmaciens et autres libéraux aura été à la hauteur de l’ampleur de la mobilisation. Plus de 120 000 personnes sont descendues dans la rue, selon les estimations de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), instigatrice du mouvement. Et plus de neuf pharmaciens sur dix y ont participé en fermant leur officine ou en arpentant les rues comme un seul homme, une blouse blanche en guise d’uniforme et la croix (verte) comme symbole de leur mécontentement.
« On nous a répondu que de toute façon les petites pharmacies comme la nôtre allaient disparaître », raconte-t-elle. ❙ NICE-MATIN (24 septembre)
Suicide assisté A-t-il soustrait des dérivés morphiniques pour aider son ami d’enfance à mettre fin à ses jours ? Maxime le jure, il ignorait l’état dépressif de Geoffrey. Un an de prison avec sursis et une interdiction d’exercer pendant cinq ans ont néanmoins été requis à l’encontre du jeune salarié. ❙
L’ARDENNAIS (9 septembre)
MIDI-LIBRE (23 septembre)
Check-up en ligne Conseiller les clients par webcam, c’est ce que propose désormais La Nouvelle Pharmacie de Katy Garcias, une pharmacienne de Pézenas (Hérault) qui emploie 25 personnes, dont 7 pharmaciens, et a déjà expérimenté le drive. L’Agence régionale de santé (ARS) l’a en effet autorisée à recevoir, virtuellement, les patients sur rendez-vous entre 6 h et 23 h pour des entretiens confidentiels et gratuits. ❙ NORD-ÉCLAIR (16 septembre)
Le racisme s’affiche Dépistage expérimental Ce n’était pour lui que « des trucs bébêtes ». Gilles Caffet, pharmacien de Rouvroysur-Audry (Ardennes), n’est pas raciste. Et pourtant, des « coupures de presse et images à l’humour plus ou moins douteux » – dont certaines raillant des femmes et enfants vêtus de burqas – étaient bel et bien placardées sur un mur de son officine. L’Ordre condamnerat-il l’officinal, comme le réclame une association antiraciste ? ❙
Le Collectif national des groupements de pharmacies d’officine (CNGPO) a lancé une opération de dépistage des maladies cardio-vasculaires auprès des 35-50 ans du NordPas-de-Calais. Il s’agit d’un entretien d’une vingtaine de minutes au terme duquel, en cas de souci, le patient est renvoyé vers son médecin. Son président Pascal Louis espère que l’expérience sera généralisée. ❙
Périphar.
Le logiciel de gestion d’avenir qui allie conseil et efficacité. Bernard, nnées Claude o d e d e u q n s en a rmations, B roduits associé p n o sti e g , > Portail d’info ils nse ractif, fiches co conseiller inte vente ... et é : formateurs lis a n n o rs e p e gional à ment et servic commercial ré e m ô > Accompagne in b t, n ie ectés par cl techniciens aff réactif esoins, support b s vo e d te u l’éco pour un ules optimisés d o m s e d : s ck achats, sto > Facturation, cacité maximum d’effi
Démonstrations vidéos sur notre chaîne YouTube et sur notre site www.periphar.fr
0820 904 905 contact@aspline.fr www.periphar.fr
partenariat avec Novembre 2014 I No 1264 en I 13
Publi rédactionnel
Gestion du tiers payant
L’engagement d’une coopérative de pharmaciens La Société des pharmaciens du Centre propose de réaliser, pour l’officine, toute la gestion du tiers payant. La condition : adhérer à cette coopérative créée par et pour les pharmaciens. La Société des pharmaciens du Centre (SPC) a été créée en 1978, sous la forme d’une coopérative, dans l’objectif alors de défendre le travail des pharmaciens d’officine indépendants : en offrant à la population le service du tiers payant, les pharmaciens ont pu éviter la création d’une pharmacie mutualiste à Orléans. Regroupant à l’origine des officinaux de la seule région Centre, la coopérative a décidé, en 2001, de s’ouvrir à tous les pharmaciens de France. Aujourd’hui, elle compte plus de 800 adhérents issus de toutes les régions et représente une vraie force engagée dans la défense de la profession et le soutien des confrères dans leur pratique quotidienne.
Gain de temPs, Paiements Garantis
Jean-Marc Franchi, président de la spC.
Depuis sa création, en collaboration avec Résopharma qui assure le transport des flux, la SPC propose à ses adhérents de réaliser, à leur place, la gestion des opérations de tiers payant : pointage des bordereaux de paiement, traitement des rejets, recyclage des factures, relance auprès des organismes payeurs, rapprochement bancaire, etc. Pour le pharmacien d’officine, il s’agit d’un travail particulièrement chronophage lorsqu’il est réalisé en interne, avec le risque de laisser passer des erreurs ou d’oublier de traiter un dossier. « Le service que nous avons mis en place permet au titulaire de libérer du temps et d’être plus disponible au comptoir. Il peut ainsi se recentrer sur son cœur de métier. De plus, nous l’aidons à diminuer le nombre de rejets et donc les impayés », indique Jean-Marc Franchi, président de la SPC. Comment la société coopérative organiset-elle cette gestion ? Avec rapidité et efficacité grâce à une méthodologie de travail rigoureuse, une banque de données exhaustive et des contacts privilégiés avec les caisses et mutuelles. « Nous ne rentrons jamais dans le système informatique du
pharmacien », tient à préciser Jean-Marc Franchi. La coopérative reverse aux pharmaciens, par virement, les sommes correspondant aux factures adressées aux régimes obligatoire (RO) et complémentaire (RC). Pour les règlements et les coûts, elle propose plusieurs options. Le pharmacien a ainsi le choix parmi quatre délais moyens de paiement : x 5 jours, soit 8 virements mensuels (option A) ; x 7 jours, soit 8 virements mensuels (option B) ; x 9 jours, soit 5 virements mensuels (option C) ; x 13 jours, soit 5 virements mensuels (option D). Ceci pour un engagement d’une télétransmission journalière (RO+RC). Un relevé des sommes versées est envoyé tous les quinze jours, composé d’une ligne par journée de télétransmission. « Au jour choisi pour le virement, le pharmacien sait que l’argent est sur son compte. À charge pour nous de récupérer les sommes dues auprès des caisses. C’est, pour le profes-
PHARMA 1263-030 14 30 PHARMA1258-014
sionnel, un vrai avantage qui fait la différence entre nous et les autres sociétés de gestion du tiers payant. Celles-ci en effet gèrent le flux financier sans s’occuper si l’argent rentre sur le compte du titulaire », souligne Jean-Marc Franchi. Par ailleurs, confier la gestion de son tiers payant à la coopérative confère un autre avantage : celui d’avoir des mois de facturation gratuite du service quand la trésorerie de la société le permet. Autant d’arguments convaincants pour adhérer à la SPC et s’unir dans l’intérêt de tous. x
Le coût mensuel du service Il varie selon l’option de règlement et le nombre de factures. Pour 100 factures par jour, il est de : x 412,50 € pour l’option A ; x 343,75 € pour l’option B ; x 275,00 € pour l’option C ; x 206,25 € pour l’option D.
17/09/14 28/02/14 17:25 12:28
PHARMA
2/14 12:28
Coopérative de pharmaciens au service des Pharmaciens
Un service adapté à votre besoin Efficacité et Performance Présent sur toute la France Gestion du Tiers Payant
Une télétransmission par jour Nous gérons et traitons vos factures subrogatoires et vos rejets : - un suivi personnalisé - efficience de la SPC dans son action Virements : 8 virements par mois (tous les lundis et jeudis) Nous vous réglons la TOTALITE des dossiers (RO+RC) 2 relevés par mois : avec le résumé de vos opérations (journées, rejets, recyclages…)
Pointage simplifié (1 ligne = 1 journée) : - maitrise du flux financier - gain de temps
www.spcorleans.fr SOCIETE DES PHARMACIENS DU CENTRE 5 Rue Antoine Lavoisier - 45100 ORLEANS LA SOURCE Tél. : 02 38 53 96 48 - Fax : 02 38 77 15 10 PHARMA 1263-031 15 31 PHARMA1258-015
17/09/14 28/02/14 17:25 12:28
Actualité Enjeux
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Le « nettoyage » de la liste des autorisations de mise sur le marché annoncé par la ministre de la Santé et les représentants des pharmaciens ressemblera-t-il à un simple toilettage ou à un immense coup de balai ? Le diable est dans les détails. par Laurent Simon
LA ZONE GRISE Tout a commencé par un concert d’approximations. Le 26 septembre dernier, sur BFM-TV,
Marisol Touraine annonce qu’il lui semble « utile » de regarder « s’il y a des produits qui ont encore besoin aujourd’hui d’être appelés “médicaments” », se disant favorable à « un nettoyage de [leur] liste » et estimant même que certains produits à prescription médicale facultative (PMF) « Le passage dans pouvaient perdre ce statut. Ce faisant, elle prend de court le sang ne peut pas toute la profession. Et de citer constituer un critère. » deux spécialités sujettes au passage en grandes surfaces Jean-Paul Giroud, pharmacologue (GMS) : le dentifrice Fluocaril (Procter & Gamble) et les pastilles pour la gorge Valda (GlaxoSmithKline). Manque de chance, les deux exemples sont caducs, le premier étant protégé par sa teneur en fluor excédant les normes admises en matière de produits cosmétiques (voir encadré page de droite), le second n’étant même plus un médicament depuis 2004… Le ministère ne marche pas seul Appuyant immédiatement la volonté ministérielle, l’Ordre des pharmaciens se prononce alors par la voix d’Isabelle Adenot, sa présidente, pour un repositionnement « à partir du moment où des médicaments ont en eux des substances […] complètement inertes, qui ne passent pas la barrière du sang par définition et n’agissent que par effet mécanique ». Pour appuyer son propos, dans son discours de clôture de la convention Jeunes organisée par l’Ordre le 9 octobre dernier à Paris, elle cite notamment la vaseline ou la paraffine et précise que les spécialités qui se verraient déchoir de 16 I No 1264 I Novembre 2014
leur autorisation de mise sur le marché (AMM) « ne sont absolument pas résorbées, […] absolument pas métabolisées, [sans] action systémique [ni] pharmacologique ». À l’heure où le rapport de l’Inspection générale des finances réclamait rien moins que la libéralisation totale du marché de l’OTC et son passage en GMS, la profession pouvait alors penser l’avoir échappé belle. Sauf que le « nettoyage » enclenché par les autorités sanitaires pourrait avoir une portée insoupçonnée, même si la notion de « passage systémique » censée disqualifier les produits de leur AMM n’est plus d’actualité et semble en outre totalement hors de propos. « Le passage dans le sang ne peut pas constituer un critère, s’insurge Jean-Paul Giroud, pharmacologue et membre de l’Académie de médecine, et la notion d’inerte ne veut rien dire du tout. Un produit non résorbé qu’on donnerait par la bouche ne serait donc pas un médicament ? » Ou quand la volonté politique se heurte aux concepts scientifiques. Calendrier politique Toute la démarche de nettoyage des AMM, outre sa justification politique au moment où Bercy cherche de nouveaux gisements d’économies, se base sur un changement de la définition du médicament survenu en 2007 en France suite à l’application de la directive européenne 2004/27. Ce texte introduit en droit français trois notions exclusives : celles d’actions « pharmacologiques, immunologiques ou métaboliques ». À écouter les conclusions du groupe de travail rassemblé avenue de Ségur et comptant en son sein les représentants des pharmaciens et des ministères de la Santé et de l’Économie, ne resterait qu’à tirer les consé-
Enjeux Actualité
Le PHaRMaCIeN
PHOTOS DR
© MIGUEL MEDINA
DEFRANCE
Quelques produits emblématiques de la « zone grise », entre médicaments et produits de grande consommation, réclamés par la grande distribution.
quences de ce changement sur la Pharmacopée française… et à le faire avant décembre, date à laquelle le ministère de la Santé compte faire ses annonces sur le sujet, concomitamment au reste de celles de la loi Activité sur les professions réglementées. Même si le retrait d’une AMM ne requiert pas de texte de loi, le calendrier est plus que serré pour le gouvernement, dans la mesure où toutes ces démarches devront être appuyées, soit par des concertations directes avec les industriels, soit par l’intermédiaire de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa). Dans leur programme de réforme de mai 2014, destiné à amadouer l’Europe, les services de Bercy ne faisaient pas mystère de leurs intentions : « Les tests de grossesse et les produits d’entretien pour lentilles de contact pourront désormais être vendus hors pharmacie [ils l’ont été suite au vote de la loi Hamon sur la consommation en mars 2014, NDLR] ; des mesures équivalentes seront prises pour d’autres produits dits frontières. » Les pharmaciens étaient prévenus. Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, ne disait d’ailleurs pas autre chose le 15 octobre dernier : « On doit avoir une approche pragmatique, chirurgicale. Nous avons choisi de
ne pas procéder à la mise en vente de médicaments en grandes surfaces. Cela ne veut pas dire que le ministère de la Santé ne va pas continuer à travailler sur des déréférencements de certains médicaments qui iront ensuite en supermarché. Cela ne veut pas dire que de manière identifiée, on ne décide pas de la commercialisation de tel ou tel dispositif ou médicament hors de la pharmacie. Le Parlement a voté une telle décision concernant les tests de grossesse. » À l’entendre, il ne s’agirait donc pas nécessairement III
Le Fluocaril sauvé par son fluor Un temps présenté comme candidat à la perte d’autorisation de mise sur le marché (AMM), réclamé par Michel-Édouard Leclerc par publicité interposée, le Fluocaril bi-fluoré 250 gardera son statut de médicament. « Les dentifrices sont soit des cosmétiques, soit des médicaments, en raison notamment de leur teneur en fluor », précise-t-on à l’Agence du médicament (ANSM). Le fluor peut ainsi être utilisé jusqu’à 0,15 % dans les cosmétiques. Au-delà, il s’agit de médicaments. « Les dentifrices bénéficiant d’une AMM en France contiennent entre 250 mg et 1 350 mg de fluor pour 100 g », selon l’ANSM. Ne seraient donc pas concernés par le « nettoyage » des AMM le Fluocaril bi-fluoré 250 (2 500 ppm) ni, à plus forte raison, le Fluodontil (13 500 ppm). En revanche, la question se pose pour d’autres dentifrices disposant d’une AMM, comme le Selgine, un dentifrice au sel marin commercialisé par les laboratoires Teofarma.
Novembre 2014 I No 1264 I 17
Actualité Enjeux [La zone grise]
NOTABENE Eux aussi passés en grandes surfaces en mars dernier, les produits pour lentilles ont subi à juillet 2014 une baisse de 8,4 % en unités et de 9,3 % en chiffre d’affaires.
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
du toilettage de vieilles AMM mais plutôt de viser des classes de produits ou des dispositifs médicaux bénéficiant aujourd’hui du statut de médicament. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) confirme que suite au coup de balai décidé par le ministère de la Santé, « une expertise est en cours sur certains produits et substances actives afin d’examiner leur mécanisme d’action, élément essentiel dans la qualification des produits de santé », mais sans préciser de calendrier ni les spécialités concernées.
solutions pour lentilles de contact, les pansements, les compresses, les tests de grossesse, les gels défatigants. Au-delà de ces listes, l’application brute de ces trois « nouvelles » notions d’actions « pharmacologique, immunologique et métabolique » impliquerait-elle que des spécialités comme les antiacides d’action locale (Rennie, Maalox…) ou les laxatifs quittent le giron des médicaments ? On pourrait citer aussi par exemple le retrait des antipoux d’action mécanique, qui procèdent par étouffement de l’insecte, pour ne maintenir que les produits d’action pharmacologique, comme Au service de Bercy ceux contenant du malathion. Avec l’ultime Au sein du groupe de travail ministériel ont été paradoxe suivant : la phénothrine, un antipaévoquées dans un premier temps certaines rasitaire d’action pharmacologique donc, est gammes de dentifrices, d’antiseptiques, de déjà en vente en parapharmacie, dans la pommades antidouleur, de gamme notamment des shamcompléments alimentaires et poings Item ! Quant aux antide produits antipoux, sans « Il faut laisser septiques, ce n’est pas qu’il ait fuité de liste précise. l’ANSM faire son beaucoup plus clair : « Il y en Un cadeau fait à Bercy ? Ces a des bons et des dépassés. On produits sont expressément travail. » est à des années-lumière de la visés par la grande distribu- Philippe Besset, FSPF médecine moderne. Je ne caution. Et ce depuis longtemps, tionne pas cette démarche qui comme le prouve un document consisterait à passer en superde 2010 listant les produits de consommation marché des produits inefficaces », assène Jeancourante « qui ne sont pas des médicaments », Paul Giroud. Du côté des pharmaciens, on selon la Fédération du commerce et de la dis- laisse maintenant les coudées franches à tribution : des antiseptiques (éosine, alcool à l’ANSM : « Nous aurions un conflit d’intérêts 70°, eau oxygénée), des antipoux, de la vita- majeur à donner notre avis sur des produits que mine C (dose supérieure à 180 mg), des crèmes nous vendons ; il faut laisser l’ANSM faire son à base de plantes (arnica et camphre), les travail », commente ainsi Philippe Besset, viceprésident de la FSPF, qui soutient cette démarche de nettoyage des AMM. III
Pas de libéralisation des substituts nicotiniques pour le moment. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer de la part de la grande distribution, très active auprès de Bercy, confirme une source parlementaire. Le lobby fait feu de tout bois pour convaincre députés et sénateurs : la même source rapporte l’organisation d’une réunion en octobre 2013 par la Ligue nationale contre le cancer… et É. Leclerc pour « sensibiliser » les parlementaires. Pile au moment des discussions de la loi Consommation, à l’issue desquelles les tests de grossesse ont quitté la pharmacie. L’officine l’a échappé belle… pour le moment.
18 I No 1264 I Novembre 2014
DR
La nicotine convoitée
AMM et conséquences Avec quelles conséquences ? Symboliques, tout d’abord : la profession ne s’est jamais résolue à la « vente à la découpe » de son monopole. Sanitaires, ensuite : rappelons que la paraffine peut déstabiliser un traitement par antivitamines K – tout comme les autres laxatifs, d’ailleurs – et ne peut être envisagée chez les patients concernés sans un avis médical ou pharmaceutique exprès. Économiques, enfin, même si ce dernier point est moins crucial dans la mesure où l’exclusion du monopole officinal ne signifie pas la perte totale du marché. L’exemple récent des tests de grossesse n’incite toutefois pas à l’optimisme : – 22 % de chiffre d’affaires pour la pharmacie à juillet dernier par rapport à l’année d’avant, à cause de baisses de prix marquées et – 9 % en unités. Mais l’argent n’est décidément pas, cette foisci, le problème. x
Vitaminez… OUI ance
ur à une ass apte qui s’ad ns de tio aux évolu ession ! f votre pro s s mission Nouvelle PST loi H
…vos contrats d’assurance !
MADP, l’assurance à votre mesure
0 810 000 419
www.madp.fr La mu tu el le d’assu r an ce cr éé e p a r d e s p h a r ma c i e n s p o u r t o u s l e s p har macie ns
itka 03 84 54 61 55
Assureur professionnel privilégié des pharmaciens d’officine, nous vous proposons des produits d’assurance spécifiques adaptés à vos besoins : ● une gamme élargie de produits : dommages aux biens, responsabilité, pertes d’exploitation, habitation, santé, prévoyance, emprunteur, protection juridique, assistance… ● des contrats clairs et lisibles, ● des interlocuteurs dédiés, ● des prises en charge rapides en cas de sinistre menaçant votre activité ou vos biens.
Les dossiers de la Fédé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
missions
RECYCLAGE
Dastri au complet Si vous n’avez pas déjà rejoint le réseau de recyclage de déchets d’activité de soins à risque infectieux Dastri, c’est presque trop tard. Celui-ci, qui comporte déjà 12 000 points de collecte, dont 11 000 officines, affiche complet au moins jusqu’en février 2015. Les retardataires auront alors une chance de l’intégrer pour peu que leur dossier soit accepté par l’écoorganisme. En effet, certaines officines, qui pratiquaient déjà la collecte de Dasri avant sa création mais qui ne l’ont pas encore rejoint, continuent néanmoins de récolter aiguilles, perfuseurs ou cathéters… en dehors de tout cadre légal, puisque Dastri est la seule et unique filière agréée à ce jour et le restera certainement ad vitam aeternam vu la complexité de créer un éco-organisme satisfaisant à tous les critères imposés du cahier des charges, notamment le nombre de points de collecte. L’Ordre et la direction générale de la santé (DGS) s’en sont déjà inquiétés. Dans un courrier datant de juillet dernier, la DGS pointait que les « officines qui n’ont pas adhéré au réseau mis en place par l’écoorganisme Dastri ne sauraient poursuivre la collecte de Dasri de leurs patients en autotraitement sans enfreindre la réglementation ». Par ailleurs, des négociations seraient en cours entre Dastri et différents exploitants pour que d’autres structures rejoignent les 40 laboratoires qui font déjà partie du réseau. ❙
20 I No 1264 I Novembre 2014
La vaccination, envers et contre tous Le projet de loi Santé de Marisol Touraine prévoit la possibilité pour les pharmaciens de pratiquer la vaccination à l’officine. Une révolution professionnelle, mais les médecins attendent au tournant.
C
e n’est plus un mystère depuis les Journées de l’Ordre des pharmaciens en 2013 : la possibilité de vacciner à l’officine est dans les cartons. On y presque aujourd’hui : l’article 32 du projet de loi Santé de Marisol Touraine précise ainsi que « les pharmaciens d’officine peuvent pratiquer les vaccinations dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la Santé après avis du Haut Conseil de la santé publique ». Reste à fixer par décret les « titres ou formations requis […], les conditions techniques » et les modalités d’information du patient. « Il s’agit de la vaccination des adultes et des adolescents », précise Philippe Gaertner, président de la FSPF, écartant immédiatement l’idée de p ratiquer la vaccination à l’officine pour les enfants, chez qui « la couverture vaccinale est bonne jusqu’à 12 ans à part des cas de parents ou de médecins antivaccination ». Rien d’impossible En revanche, passé l’enfance, les patients échappent aux médecins et aux infirmières pendant des années… mais pas aux pharmaciens. « On ne cherche pas à vacciner des gens qui le seraient déjà par les médecins », précise Philippe Gaertner, qui a pris publiquement parti pour la vaccination
DR
DR
ETAUSSI
La vaccination antigrippale fera-t-elle partie de vos attributions ?
officinale au dernier congrès des pharmaciens de CannesMandelieu le 19 octobre dernier, malgré sa position à la tête du Centre national des professions libérales de santé (CNPS). Une institution qui compte de nombreux médecins en son sein. Ces derniers, par l’intermédiaire de tous leurs princip a u x s y n d i c a t s ( C S M F, MG-France…), se sont déjà érigés contre cette possibilité. Dernier obstacle à surmonter : la réticence même de la profession puisque près de la moitié d’entre vous n’envisagent pas ce rôle (voir « La question
du mois », Le Pharmacien de France, no 1251). Toucher les patients et pratiquer une injection constitue une évolution très, voire trop importante pour de nombreux officinaux. Rien d’impossible néanmoins : au Portugal, où la vaccination antigrippale à l’officine est possible depuis 2007, près de 60 % des injections y ont lieu chaque année. ❙
NOTABENE Outre les pharmaciens, le projet de loi accorde la possibilité de vacciner aux sages-femmes, en particulier chez la femme enceinte et le nouveau-né.
Les dossiers de la Fédé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
coopération
Cruciale rémunération pour les Acip Les négociations pour les accords-cadres conventionnels interprofessionnels arrivent à leur terme, non sans mal.
D
DR
e 40 à 150 euros, selon la complexité de la coordination : la rémunération des équipes de soins prévue dans les futurs accordscadres conventionnels interprofessionnels (Acip) ne convainc pas les organisations syndicales qui négocient avec l’Assurance maladie depuis plusieurs mois et dont la dernière séance a eu lieu le 22 octobre dernier. « Ce n’est pas à la hauteur, résume Philippe Gaertner, président de la FSPF, malgré le coup de pouce de 20 % octroyé si l’équipe compte plus de quatre professionnels. » Les sommes passe-
raient alors de 48 euros à 180 euros, ventilées de la façon suivante : 40 % pour le coordinateur, les autres professionnels se partageant le reste de la somme. Un peu léger. Pour rappel, le texte de l’accord prévoit quatre niveaux de complexité, à la rémunération croissante : le suivi d’un traitement antivitamines K (AVK) rapportera par exemple 40 euros, la prise en charge d’un insuffisant cardiaque 150 euros, si l’équipe compte moins de quatre professionnels. Ces Acip ne semblent pour l’instant pas promis à un grand avenir. ❙
NOUVEAU EN PHARMACIE
Fidélisez de nouveaux clients
NETTOYER
Spray nettoyant
Serviettes imprégnées
SÉCHER
Kit de nettoyage
Spray séchant et dépoussiérant
Poire soufflante
APAISER
Kit de séchage
Huile lubrifiante
Dispositifs médicaux Classe 1 – Lire attentivement les instructions de la notice. Pour les serviettes imprégnées : Utilisez les biocides avec précaution. Avant toute utilisation, lisez l’étiquette et les informations concernant le produit.
VISIBILITÉ OPTIMISÉE !
Novembre 2014 I No 1264 I 21 4 rue Ambroise Croizat 91120 Palaiseau-France www.quies.com
Crédit photo : 123RF/Monika Wisniewska • Studio création : ON SE DIT TU . www.on-se-dit-tu.fr
avec les produits d’entretien pour aides auditives Quies Audio.
DÉCRYPTAGE
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Si l’enseignement de la mycologie se réduit comme peau de chagrin, les pharmaciens mycologues forment une poignée d’irréductibles qui s’activent pour que leur profession conserve son rôle de référent dans la prévention des intoxications.
Les experts : Sous-Bois
Laccaria amethystina (comestible).
«
N
«
ous étions douze à table. Du jour au lendemain, un plat de champignons me laissa seul au monde. » Cet extrait des Mémoires d’un tricheur, de Sacha Guitry, n’est pas sans faire écho à la mise en garde de l’Institut de veille sanitaire (INVS) d’août dernier. Dans un communiqué, l’établissement public recensait 240 cas d’intoxication durant l’été précédent, parmi lesquels quatre graves dont un décès. Un chiffre en hausse par rapport à la même période un an plus tôt, en raison de conditions météo pluvieuses. Et de rappeler le rôle clé des pharmaciens dans l’identification des champignons, qu’il qualifie de « spécialistes » en la matière. Héritiers d’un patrimoine Le pharmacien capable d’assurer sans hésiter au cueilleur novice que le contenu de son panier est comestible ne serait-il pas une image d’Épinal, voire un souvenir d’antan ? S’ils sont encore les dépositaires d’un savoir qu’ils sont les seuls à aborder au cours de leurs études, les
« Les officinaux ont d’autres choses à faire dans le contexte actuel que de réactualiser leurs connaissances. » Régis Courtecuisse, professeur à la faculté de pharmacie de Lille
22 I No 1264 I Novembre 2014
Par Claire-Marie Aubé Photos Miguel Medina
officinaux se montrent souvent démunis face au jeu de l’identification. Certains renvoient vers ceux de leurs confrères dont ils savent qu’ils seront plus à même de répondre. Guillaume Eyssartier, mycologue professionnel, auteur de L’Indispensable Guide du cueilleur de champignons (éditions Belin), recommande même « dans les petites villes de province, de se tourner plutôt vers les mycologues locaux que vers les pharmaciens qui font ce qu’ils peuvent avec des connaissances peu ou mal abordées ». Comment expliquer cette désaffection alors que les brochures officielles stipulent de consulter un pharmacien pour contrôler sa récolte ? Mystérieuse, hasardeuse, pour nombre de pharmaciens, la mycologie paraît ésotérique. D’autres sont freinés par la responsabilité qu’implique l’identification d’une cueillette, qui engage le pharmacien. Il ne faut pas oublier non plus que la demande au comptoir reste saisonnière. Gisèle Bouchya, titulaire à Garidech (Haute-Garonne) et présidente de l’Association mycologique des pharmaciens du Sud-Ouest, s’est intéressée à la mycologie parce qu’elle s’est sentie « ridiculisée » la première fois qu’elle a été confrontée à un panier et qu’elle n’a pas su répondre. Mais elle reconnaît que « c’est une culture qui se perd. C’est aussi un acte gratuit non rémunéré, ce qui pose problème aux jeunes pharmaciens car on
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
DÉCRYPTAGE xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Les experts : Sous-Bois
Leucopaxillus cerealis (comestible).
n’est plus dans la pharmacie d’autrefois où le pharmacien rendait service et pouvait gagner sa vie sur autre chose ». Les difficultés économiques de la profession, tout comme celle du pays, ont donc des effets insoupçonnés : si russules, lactaires et girolles ont toujours séduit les gourmets, avec la crise et le retour au naturel, la cueillette connaît un nouvel engouement. Loin d’être supplanté par Internet ou les applications mobiles (voir encadré « À deux clics de l’omelette », p. 24), le pharmacien reste le référent en matière de champignons. Un sondage réalisé par un étudiant de la faculté de pharmacie de Nancy établit que deux tiers des pharmaciens comptabilisent entre 1 et 10 demandes d’identification par an et un tiers en reçoivent entre 10 et 100 (voir encadré « Un service appelé à se monétiser ? », p. 25). Par ailleurs, « en cas d’intoxication, le premier réflexe du corps médical est de se tourner vers l’interne de pharmacie le plus proche », observe Yves-François Pouchus, professeur de mycologie et botanique à la faculté de Nantes. Pas de maîtrise sans pratique Si la faculté apporte aux étudiants les bases de la mycologie, au quotidien, c’est un savoir qui demande un entretien régulier. Or les officinaux ont « d’autres choses à faire dans le contexte actuel
que de réactualiser leurs connaissances », avance l’un des mycologues les plus reconnus, Régis Courtecuisse, président de la Société mycologique de France (SMF) et professeur à la faculté de pharmacie de Lille. Il se refuse à quantifier le nombre de pharmaciens hexagonaux capables d’identifier des champignons : « Cela dépend des régions et des facultés. Un pharmacien en milieu rural sera également plus sollicité qu’en ville. » La mycologie concerne donc surtout le pharmacien de campagne… à condition qu’il s’y intéresse. Une affaire de spécialistes, en somme, mais à laquelle les passionnés s’attachent à redonner ses lettres de noblesse. Pour faire venir les pharmaciens à la mycologie, la faculté de Lille, héritière d’une longue tradition de terrain, propose dans le cadre de la formation continue un diplôme universitaire (DU) aux titulaires, également ouvert aux étudiants de sixième année. Devant les nombreuses demandes d’inscription émanant notamment de l’étranger (Afrique, Canada…), cet enseignement pourrait d’ailleurs être dispensé à distance dès l’an prochain. D’autres universités lui ont emboîté le pas avec des DU, telles celles de Reims ou de Lyon. À Nantes, en plus des heures de mycologie obligatoires en deuxième et cinquième années, l’université propose des enseignements optionnels en quatrième et sixième III
10 %
des étudiants s’intéressent de façon poussée à la mycologie.
Novembre 2014 I No 1264 I 23
DÉCRYPTAGE
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Lepiota josserandii (mortel).
Grifola frondosa (comestible).
années. À Nancy, l’enseignement a lui aussi été intensifié et la mycologie figure désormais au programme tous les ans à partir de la deuxième année. « En fonction des régions, dans III
À deux clics de l’omelette Insertion des lames, forme du chapeau, présence d’une armille, d’une volve… les critères de reconnaissance ne sont pas toujours évidents pour le néophyte. À l’heure numérique, Internet donne accès à de très bons forums fréquentés par les passionnés. Mais pour s’y faire aider, encore faut-il pouvoir envoyer de bonnes photos. Quant aux applications mobiles, les férus de mycologie s’accordent à les trouver insuffisantes. L’une d’elles, Ik-Champi (voir « Aperçu », Le Pharmacien de France, no 1255), mise en
24 I No 1264 I Novembre 2014
service à l’automne dernier s u r i Pad, i P h o n e et Android, mérite cependant d’être regardée d’un peu plus près. Ne serait-ce que parce qu’elle a été élaborée par l’Institut Klorane, engagé depuis vingt ans dans la protection, la valorisation et l’éducation autour du règne végétal et fongique, et avec le concours du professeur Louis Chavant, expert mycologue, qui l’a testée avec ses étudiants de la faculté de pharmacie de Toulouse. Pour aider le cueilleur mais aussi le pharmacien derrière son comptoir, Ik-Champi
résente les principales p espèces à connaître (une centaine) ainsi que les confusions à éviter. Ce g u i d e p é d a go g i q u e associe leçons de mycologie, illustrations détaillées, photos et clés de détermination. L’application vient ainsi s’ajouter à la panoplie de guides, brochures et posters pour vitrines déjà édités par l’Institut, accessibles en l i g n e o u s u r s i m p le demande. Toutefois, à court comme à long terme, pour rester le garant d ’une bonne poêlée, rien ne remplace une sortie en forêt.
une promotion, environ 10 % des étudiants s’intéressent de façon poussée à cet enseignement », affirme Yves-François Pouchus. « Même si elle paraît désuète, nous souhaitons redynamiser cette discipline car il y a toujours des intoxications », explique Anne-Cécile Lelameur, maître de conférences à la faculté de pharmacie de Toulouse, qui vient d’ouvrir un programme de développement professionnel continu (DPC) pour que les officinaux puissent réviser les bases ou approfondir leurs connaissances. Remplir une mission de santé publique « À l’officine, classiquement, on a besoin de savoir identifier une quarantaine de champignons. On cherche surtout à répondre à la question : “Est-ce que ça se mange ?” », souligne Julien Gravoulet, titulaire à Leyr (Meurthe-et-Moselle) et président de l’Amyphar (l’Association des mycologues pharmaciens). Il ne s’agit donc pas de former d’éminents mycologues capables de reconnaître des milliers d’espèces – ce qui requiert des années de pratique et d’investissement – mais que « les pharmaciens puissent remplir leur rôle d’éducation du public ». Ces divergences d’approche n’empêchent toutefois pas pharmaciens et sommités du monde mycologique de se côtoyer. Les journées les plus emblématiques de ces rapprochements sont probablement les Mycologiades internationales de Bellême (Orne),
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
DÉCRYPTAGE xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Les experts : Sous-Bois
Un service appelé à se monétiser ? Une large majorité de pharmaciens (78,6 %) accepte d’identifier les champignons qui leur sont apportés. Cette proportion monte à 86,2 % à la campagne et baisse à 60,5 % en milieu urbain. Ces chiffres sont tirés d’un sondage réalisé entre octobre 2011 et mars 2012 auprès de 108 pharmaciens lorrains (dont 61 % exerçaient en milieu rural et 39 % en ville) par Romain Henry, étudiant de la faculté de pharmacie de Nancy, dans le cadre de sa thèse Mycologie pratique à l’officine, perspectives dans le cadre de la loi HPST. Parmi les causes de refus, le manque de temps est cité par un quart des pharmaciens. Toutefois, Romain Henry estime que « le fait de récompenser le pharmacien pour le temps passé, autant avec le patient pour vérifier sa récolte qu’en formation ou sorties mycologiques pour le maintien de ses connaissances, pourrait inciter un plus grand nombre d’officinaux à exercer cette activité ». Autre argument en faveur d’une rémunération : quand on sait que 73,4 % des pharmaciens interrogés ont déjà retrouvé des espèces toxiques parmi celles qui leur étaient présentées, la vérification des récoltes permettrait probablement d’éviter nombre d’hospitalisations. Romain Henry insiste sur la n écessité de mettre en place un protocole d’identification qui, en améliorant les pratiques, pourrait conduire à la rémunération de la diagnose comme faisant partie des nouvelles missions du pharmacien d’officine. Un pharmacien sur deux estime « possible » cette rémunération, les pharmaciens urbains étant même plus convaincus que les ruraux.
le grand rendez-vous automnal. L’événement est accessible à tous, néophytes comme amateurs avertis. En 2013, 12 facultés de pharmacie sur 24 y ont pris part, et 30 % des participants étaient des officinaux. Par ailleurs, « les facultés s’adressent de plus en plus aux associations de mycologues afin qu’elles les aident à encadrer des sorties en forêt », indique Yves-François Pouchus. C’est également l’un des objectifs de l’Amyphar : participer à l’unité d’enseignement libre (UEL) myco-écologie des étudiants en pharmacie à Nancy. Les résultats sont là puisqu’il « s’agit de la deuxième UEL la plus demandée en quatrième année », relate Julien Gravoulet. Cependant, « en dehors de certaines facultés qui s’investissent, la mycologie se perd au niveau universitaire, déplore Guillaume Eyssartier. Il y a de moins en moins de professeurs de mycologie, ils partent à la retraite et l’enseignement se réduit chaque année avec les réformes. En France comme en Europe, la mycologie est surtout soutenue par des amateurs, mais qui n’ont pas les connaissances scientifiques pour la transmettre ». De fait, elle vit à 99 % grâce aux associations mycologiques locales, qui comptent près de 10 000 adhérents dans l’Hexagone. Guillaume Eyssartier regrette que « les pharmaciens n’y soient pas assez présents ». Pourtant, les sorties organisées par ces associations sont un moyen tout aussi efficace que les DU ou DPC de rafraîchir des connais-
sances acquises sur les bancs de la fac. Et l’effort fourni pour réactualiser ces compétences se voit parfois récompensé. L’Amyphar – en accord avec le Conseil de l’ordre de Lorraine – délivre par exemple un label aux pharmaciens qui s’engagent à par- « À l’officine, on cherche ticiper à trois de ses sorties et surtout à répondre se soumettent à un examen pratique. Les potards ainsi à la question “Est-ce que labellisés peuvent ensuite ça se mange ?” » afficher un autocollant sur leur Julien Gravoulet, titulaire à Leyr vitrine. La Fédération des asso- (Meurthe-et-Moselle) ciations mycologiques de l’Ouest travaille de même sur un label « identificateur de panier », qui serait commun aux pharmaciens et aux mycologues. Prendre ses responsabilités « En mycologie, il ne faut jamais dire jamais ni toujours », note Jean-Baptiste Cokelaer, titulaire de la pharmacie du Musée au CateauCambrésis (Nord) qui identifie cinq à six paniers par semaine en saison. Pour lui, la prudence reste de mise au comptoir : « La mycologie est un domaine fluctuant. Mon credo, c’est de prendre du recul. Ne jamais se précipiter. Dire au client de repasser le lendemain s’il le faut. » Il recommande également de toujours identifier III Novembre 2014 I No 1264 I 25
DÉCRYPTAGE
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Stropharia aurantiaca (comestibilité inconnue).
devant témoin : « Je suis responsable du spécimen qui m’est présenté au comptoir, pas de l’ensemble des cageots restés dans le coffre de la voiture ! » Pour Louis Chavant, professeur émérite en mycologie et botanique de l’université de Toulouse et président de l’Association mycologique de Toulouse, « il y a eu une période où les pharmaciens qui n’y connaissaient rien jetaient un œil sur les paniers et décrétaient qu’il fallait « Je suis responsable tout jeter. Mais aujourd’hui, du spécimen qui m’est même en ville, ils prennent conscience que, comme quand présenté, pas des cageots ils délivrent un médicament, restés dans le coffre ils sont responsables, que de la voiture ! » l’expertise soit faite ou non. Jean-Baptiste Cokelaer, titulaire Aussi, quand ils ne sont pas au Cateau-Cambrésis (Nord) capables d’identifier, orienter vers un confrère, un spécialiste ou la fac fait partie de leur rôle de conseil ». Au-delà de la responsabilité, c’est aussi l’image du pharmacien qui est en jeu. La pharmacie du Musée organise chaque année, à l’automne, des expositions. Non pas d’œuvres du peintre Matisse, auquel un musée est consacré à quelques pas de là, mais de palettes mycoloIII
26 I No 1264 I Novembre 2014
giques disposées sur le comptoir. « Les clients apprécient que je m’attarde sur la nature plus que sur des aspects mercantiles, confie JeanBaptiste Cokelaer. Ils me voient moins comme un commerçant que comme un pharmacien d’antan. Et cela a le mérite d’ouvrir le dialogue sur autre chose que sur une maladie ou sur les prix. » Dans le même état d’esprit, Régis Courtecuisse se plaît à rappeler à ses étudiants que « la mycologie est une compétence qu’on ne pourra pas leur prendre, une opportunité pour valoriser la dimension scientifique de leur diplôme en apportant du service au client, une occasion de mettre en avant leur rôle sociétal dans la prévention des intoxications ». Julien Gravoulet, de l’Amyphar, va plus loin : selon lui, la reconnaissance des champignons ferait même partie des fameuses « nouvelles missions » de l’officine. Une analyse que semble partager la Société française de pharmacie clinique (SFPC) : dans son référentiel qui répertorie l’ensemble des activités du pharmacien d’officine, elle l’invite notamment à « promouvoir la demande d’identification des champignons, des baies et plantes toxiques ». La mycologie à l’officine ? Un savoir à consommer sans modération. ❙
DÉCRYPTAGE xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
L’interprofessionnalité, un trait d’union nécessaire au service du patient : les clés pour réussir
Conférence animée par des experts de la santé et présentée sous un format interactif et ludique. Venez accompagné(e) des professionnels de santé de votre réseau.
L’interprofessionnalité, une réelle opportunité pour l’officine ! L’amélioration de la coordination du parcours de soins de vos patients est un enjeu réel pour l’avenir de l’officine. OCP vous soutient dans votre démarche.
Vous souhaitez participer à une conférence ? Contactez votre commercial OCP ou connectez-vous sur POINT www.ocp.fr pour connaitre la prochaine date près de vous.
OCP Répartition - Direction Ventes & Marketing - octobre 2014
Une nouvelle conférence pour aborder l’interprofessionnalité de manière détaillée et pratique.
Santé Enquête
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
La Haute Autorité de santé (HAS) estime que le Sovaldi (sofosbuvir) apporte une amélioration du service médical rendu importante (ASMR II) dans la prise en charge des patients infectés par le VHC. La revue Prescrire parle d’avis « en partie optimiste » au vu de son dossier d’évaluation.
DR
Hépatite C à prix d’or Les nouveaux antiviraux à action directe, dont le Sovaldi est le principal exemple, coûtent trop cher à la Sécurité sociale. Arrivera-t-on à déterminer leur juste prix ?
S NOTABENE Alors qu’un accord sur le prix du Sovaldi (sofosbuvir) n’a pas encore été trouvé entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) et Gilead, l’Agence européenne du médicament (EMA) vient de recommander l’approbation, dans le traitement de l’infection chronique à VHC chez l’adulte, d’un nouveau médicament du laboratoire américain. Il s’agit de l’Harvoni, un « combo » qui associe au sofosbuvir le ledipasvir. Aux États-Unis, où il vient d’être autorisé, son prix est de 94 000 dollars.
28 I No 0000 I Mois 2012
i « la santé n’a pas de prix », elle en a pourtant visiblement un pour le laboratoire américain Gilead qui estime son médicament miracle contre l’hépatite C, le Sovaldi (sofosbuvir), à 56 000 euros la cure. De quoi faire exploser le budget très serré de la Sécurité sociale. « Il faut arriver à déterminer le prix juste. On ne peut pas payer n’importe quel prix », affirmait Marisol Touraine, fin septembre, sur Public Sénat. Depuis, la ministre de la Santé a dégainé une mesure extraordinaire qui vise le laboratoire en question grâce à une taxe ad personam. En effet, si le prix à payer pour les nouveaux antiviraux à action directe (AAD) est trop élevé (audelà de 450 millions d’euros en 2014 et de 700 millions d’euros en 2015), les industriels devront reverser une partie de leurs gains à l’État. Une menace qui sonne
comme un cri de détresse : en l’absence de rationnement des soins et d’outils de régulation des dépenses, le Sovaldi coûterait à lui seul environ 1 milliard d’euros à l’Assurance maladie en 2015. Or, si celle-ci est prête à soutenir le coût de molécules innovantes pour les maladies orphelines et certains cancers rares, le problème du virus de l’hépatite C (VHC) est que les personnes infectées se comptent par milliers : plus de 200 000, dont 4 sur 10 l’ignorent. Rationnement La Haute Autorité de santé (HAS) a déjà effectué un premier tri en préconisant que la prescription du Sovaldi soit réservée, dans un premier temps, aux patients ayant atteint un stade avancé de fibrose hépatique. Mais même ainsi, le nombre de patients à traiter – et par conséquent, le coût du traitement – demeure insoutenable pour le système de santé français. D’ail-
Le taux de réponse virale du Sovaldi est de 90 % versus 60 % pour les traitements anti-VHC de référence. leurs, la « taxe Touraine » n’est pas la première charge lancée par le gouvernement contre Gilead. Au début de l’été, la France a été le fer de lance d’une coalition de quinze pays européens pour faire pression sur le fabricant. Une première qui n’a finalement pas abouti ; la France se retrouve donc seule face à Gilead. Son arsenal est limité : le gouvernement n’envisage pas de délivrer une licence d’office pour autoriser la générication de la molécule sans l’autorisation du dépositaire du brevet et, s’il fixait unilatéralement le prix, celui-ci pourrait purement et simplement cesser de commercialiser son traitement en France. Une hypothèse qui semble inconce-
Enquête Santé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
PHOTOS MIGUEL MEDINA
Les traitements classiques contre l’hépatite C, basés sur l’association de peginterféron alfa et de ribavirine, ont une efficacité virologique plus limitée.
vable. De son côté, Gilead justifie le prix prohibitif du Sovaldi par les économies qu’il ferait faire à l’Assurance maladie en termes d’hospitalisations et de greffes de foie. Argument recevable ? Qu’importe. Mieux, l’industriel met en avant sa vocation humanitaire : s’il bradait son joyau en Europe, dit-il, comment pourrait-il continuer à l’offrir à prix cassé aux pays pauvres ? Une cure à base de sofosbuvir coûte en effet 900 euros en Égypte, 300 euros en Inde… Pour ses détracteurs, le véritable problème est que, contrairement aux traitements du VIH qui sont prescrits à vie, le Sovaldi, lui, ne l’est que pour une durée limitée puisqu’il guérit… Sa rentabilité l’est donc aussi. Forcing De là l’exigence de le rentabiliser sur une période courte. « Le compte à rebours des bénéfices est lancé. Les industriels le savent et veulent aller vite pour traiter beaucoup de patients », soulève le Pr Jean-François Bergmann, chef de service à l’hôpital Lariboisière à Paris et ancien vice-président de la com-
mission d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Selon lui, « sans la pression des industriels, le prix chuterait ». Alors pourquoi ne pas attendre que le laboratoire revoie ses ambitions à la baisse et propose un prix plus abordable, d’autant que l’évolution de cette pathologie est plutôt lente ? « On a créé autour du VHC un climat d’urgence qui n’a pas lieu d’être. Par peur d’un nouveau scandale sanitaire, on a pris des décisions politiques, pas des décisions cliniquement raisonnables » dit-il. « Ni la recherche ni les coûts de fabrication ne justifient un tel prix », s’insurge également Bruno Toussaintde la revue Prescrire. Pour lui, il aurait d’ailleurs fallu « prendre en compte la totalité de la dépense ». Le Sovaldi ne se consomme pas seul, fait-il remarquer, mais avec d’autres molécules (voir « Nota bene », page de gauche) qui renforcent son efficacité. Conséquence : un coût global qui pourrait finalement dépasser les 80 000 euros par patient. Ce que personne ne semble avoir envisagé pour l’instant. ❙
Et chez nos voisins européens ? En matière de santé, l’Europe n’est pas encore une union. Ensemble, les pays membres auraient pu « s’opposer à la spéculation sur les prix des médicaments », estimait le commissaire européen à la santé, le Maltais Tonio Borg, avant l’échec d’un accord qui implorait Gilead de « prendre en compte les budgets nationaux ». Or, le laboratoire américain a fait la sourde oreille et continue de négocier le prix du Sovaldi pays par pays. Depuis, un prix a été fixé au Royaume-Uni et en Allemagne. Mais le nombre de patients atteints d’hépatite C varie énormément d’un pays à l’autre. En Italie, où ils sont très nombreux (1,5 million), la situation inquiète. D’autant que certains malades sont prêts à payer le prix fort en se procurant le Sovaldi auprès de la pharmacie du Vatican où, relate la presse italienne, la molécule serait déjà en vente libre… Pour faire face à la situation, la ministre de la Santé italienne Beatrice Lorenzin a même suggéré de créer un fonds spécial destiné à financer le remboursement des molécules innovantes… avant que la Péninsule cède à son tour et que l’Agenzia italiana del farmaco (AIFA), l’Agence italienne du médicament, signe un accord avec le laboratoire. Le prix reste, pour l’heure, confidentiel. Sera-t-il plus proche des 65 000 euros des États-Unis ou des 900 euros égyptiens ? En tout cas, il semble peu probable que le Comité économique des produits de santé (CEPS) français parvienne à négocier un prix inférieur à celui de l’Italie.
Giulia Gandolfi Novembre 2014 I No 1264 I 29
Santé Analyse
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les poux préfèrent les vacances Contrairement à une idée reçue, les poux de tête ne prolifèrent pas en période scolaire mais pendant les congés scolaires d’été. Une parasitologue propose une marche à suivre originale.
C
haque année et, surtout, chaque rentrée scolaire s’accompagne souvent d’un ou plusieurs épisodes de pédiculose. La cohabitation scolaire est donc tenue pour responsable de la propagation les poux de tête… À tort ! D’après le site de données épidémiologiques monté par Celtipharm, il semblerait que les poux prolifèrent plutôt pendant les congés d’été. Openhealth.fr réalise des cartogrammes depuis 2009 à partir des ventes de produits antipoux réalisées dans son réseau de 4 600 officines partenaires. Les données sont relevées quotidiennement. Résultat : « Cette année, comme les précédentes, l’épidémie a débuté à la fin du mois de juin, à la sortie des classes, détaille Vincent Auvigne, épidémiologiste et consultant pour Celtipharm. Elle s’est d’abord répandue dans l’ouest et le sud de la France », avant de s’étendre fin août à tout le pays. Le pic épidémique a été atteint la semaine du 25 au 31 août, soit deux à quatre jours avant la rentrée des classes. Le bon produit, au bon moment Vincent Auvigne explique la propagation rapide des poux de tête pendant les grandes vacances par « d’importants brassages de population » et, surtout, par « la baisse
30 I No 1264 I Novembre 2014
à base de diméticone, qui traitent en une seule application poux et lentes. Ces produits évitent en outre le développement de résistances, ce qui n’est pas le cas de ceux contenant des insecticides neurotoxiques comme les pyréthrinoïdes ou le malathion. Si elle refuse de citer des marques tant que son étude comparative ex vivo d’une vingtaine de produits n’est pas publiée, le site Scoleo.fr, plateforme de services par et pour Graphique extrait d’OpenHealth.fr, site de données épidémiologiques en les parents d’élèves, indique que, accès libre, qui montre bien la hausse des ventes d’antipoux durant l’été. de ces tests, « sont ressortis quatre produits antipoux de vigilance » des parents lorsqu’ils « L’épidémie efficaces : Nyda ultra, ne sont plus chez eux. C’est ainsi débute chaque Duo LP Pro lotion radique les campings, les colonies de cale, Ecoprioderm vacances, les centres aérés ou les année à la fin 15 min et Pouxit fort ». parcs à thèmes se retrouvent les du mois de juin. » Le Dr Combescot théâtres de cette joyeuse prolifédéconseille en ration. D’autant que l’on sait que, Vincent Auvigne, épidémiologiste revanche les quelques très souvent, les familles ne suivent produits dont l’applipas les bonnes pratiques pour cation doit être renouéradiquer ces poux. velée, « une hérésie qui fait courir Le Dr Catherine Combescot, parale risque d’une recontamination sitologue et spécialiste du pou, entre les deux applications ». invite à privilégier les produits Inutile également de s’asperger « enrobants », à l’instar de ceux de produits préventifs ou d’appliquer de l’huile essentielle de lavande, « neurotoxique à fortes doses ». Il n’existe d’ailleurs qu’une solution selon elle pour venir à bout des poux : « Toutes les personnes susceptibles d’avoir été Une synthèse parue dans la revue Prescrire en mars contaminées, à l’école ou dans la confirme les propos du Dr Combescot (lire ci-contre) : famille, devraient effectuer un « La diméticone est à préférer en raison du peu d’effets contrôle tous les vendredis soirs, ce indésirables connus et d’une efficacité prouvée. » Certes, qui leur permettrait, en cas de les pyréthrinoïdes (perméthrine, dépalléthrine, etc.) et besoin, d’être traitées toutes en le malathion affichent des taux d’élimination des poux même temps », à savoir le samedi jusqu’à 75 et 98 % et d’autres insecticides comme matin. Partisane donc d’une « lutte l’ivermectine et le spinosad sont efficaces chez 75 à totalement synchronisée », elle 85 % des patients… mais ces produits, en plus des appelle à l’effort collectif et avec résistances qu’ils entraînent, ont des effets indésirables les bons produits, « parce que c’est locaux et leur toxicité à long terme pose question. du bon sens ». Cela suffira-t-il ? ❙
La diméticone d’abord
Anne-Laure Mercier
Panorama Santé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
L’IMAGE DUMOIS
Portraits toxicologiques
© SARAH SCHOENFELD
De gauche à droite et de haut en bas : Représentations de la kétamine, du MDMA, du GHB associé à du GBL et de la méthylone.
INFO OU INTOX
La lysine contre l’herpès ? Cet acide aminé est souvent mis en avant pour son action préventive dans les manifestations des infections à HSV.
DR
E
t si la consommation de lysine permettait de diminuer la f réquence des poussées d’herpès ? La question n’agite plus la communauté scientifique depuis presque trente ans : une demi-douzaine d’essais cliniques d’assez bonne qualité mais ne réunissant que quelques dizaines de patients chacun ont en effet exploré cette hypothèse dans les années 1980. Avec des résultats contrastés mais majoritairement positifs à des doses journalières égales ou supérieures à 1 g, surtout dans des
infections à Herpes simplex virus (HSV), ce qui empêche la molécule d’avoir une quelconque allégation thérapeutique en ce domaine.
HSV-1, impliqué dans l’herpès labial.
cas d’herpès labial. Les données récoltées lors de ces études sont plus probantes sur la diminution de la fréquence des poussées (cinq essais positifs) que sur leur durée (deux essais positifs) ou leur gravité. L’Autorité européenne de sécurité des aliments n’a, de son côté, reconnu aucun effet de la lysine sur l’immunité contre les
Un possible effet En résumé, même si le niveau de preuve scientifique reste trop faible, rien n’empêche de recommander une supplémentation au long cours en lysine à des patients souffrant d’herpès récurrent, en complément des antiviraux traditionnels, comme l’aciclovir. Attention toutefois à ne la conseiller ni chez la femme enceinte, ni aux patients souffrants de problèmes rénaux. La principale source de lysine est et doit demeurer l'alimentation et notamment la viande, le poisson, les œufs et les produits laitiers. ❙ info !
Des photos de drogués, vous en avez certainement déjà vu. Mais des photos de drogues, certainement beaucoup moins. L’artiste allemande Sarah Schoenfeld a eu l’idée de mettre en contact quelques gouttes de drogues (MDMA, LSD…) en solution sur des films déjà exposés. Ces drogues ont, chacune à leur manière, « impressionné » la pellicule. Une fois agrandi, le résultat est proprement… hallucinant.
ÀSAVOIR ❙❙Une revue de la littérature parue dans Addiction rassure : la cigarette électronique n’aurait (presque) que des avantages. Une équipe internationale de chercheurs résume les bénéfices de la e-cig dans cette étude indépendante : aucun effet secondaire grave à signaler, le niveau des excipients ou impuretés potentiellement toxiques est très faible et les concentrations de nicotine respectées. À tel point que les chercheurs incitent les gouvernements à ne pas trop réguler leur utilisation. ❙❙L’Agence nationale de sécurité du médicament prend des mesures pour limiter l’abus de dextrométhorphane (DXM) chez les ados et les jeunes adultes. La DXM a en effet une parenté pharmacologique avec la kétamine, un anesthésique également utilisé à des fins « récréatives » mais beaucoup plus difficile d’accès puisque réservée à l’usage hospitalier. La DXM, psychotrope et potentiellement hallucinogène à des doses supérieures à 120 mg pour un adulte, est en revanche disponible sans ordonnance, notamment en capsules (Tuxium, Ergyx…). Soyez donc vigilants !
Novembre 2014 I No 1264 I 33
Santé Conseil
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les mirages du vaccin anti-gros La recherche sur un « vaccin antiobésité », alternative idéale aux médicaments et à la chirurgie bariatrique, est en plein essor.
Pourra-t-on un jour maigrir sans régime ?
Contrave : et un de plus ! La Food & Drug Administration (FDA) vient de donner son feu vert à un quatrième médicament anti-obésité. Contrave, cette nouvelle « pilule miracle » est à base de bupropion et de naltrexone. En France, ces molécules sont connues respectivement sous les noms de Zyban et Revia, indiquées dans le sevrage tabagique pour la première et le maintien de l’abstinence alcoolique pour la seconde. Une association de deux antiaddictifs pour traiter une troisième dépendance ? Un pari qui paraît risqué, au regard de la probable toxicité cardio-vasculaire à long terme de cette association, ainsi que les idées suicidaires et effets neuropsychiatriques graves rapportés avec le bupropion.
34 I No 1264 I Novembre 2014
chez la souris. Les tests humains pourraient commencer d’ici à 2017. Cette piste semble prometteuse. Est-elle pour autant réaliste ? Comme le souligne le Pr Ziegler, « certaines choses sont surprenantes avec les virus, mais ici les résultats sont trop faibles ». ne simple piqûre pourrait-elle Autre voie, autre mode d’action, Cytos Bioêtre résoudre l’épidémie technology, une société suisse, a été la majeure du x x i e siècle ? première, en 2005, à lancer un vaccin « antiLe National Health Service, ghréline », devant amener le système immule système de santé publique anglais, nitaire humain à produire des anticorps n’y croit pas : « L’idée qu’un traitement puisse contre cette molécule régulatrice de la permettre aux gens de continuer à manger sécrétion d’hormone de croissance et stimu ce qu’ils veulent sans prendre de poids est latrice de la prise alimentaire. Les scientidu domaine de l’imagifiques espéraient ainsi naire. » Le professeur « Un vaccin contrôler les tendances Olivier Ziegler, chef de sercompulsives à la prise alianti-obésité vice « Diabétologie, malamentaire. La révolution dies métaboliques et est totalement attendue n’a toutefois pas nutrition » à l’hôpital Bra- irréaliste. » eu lieu, ce vaccin n’ayant eu bois (Vandœuvre-lès- au cours des essais aucun Nancy), est du même avis Pr Olivier Ziegler effet sur la perte de poids. et l’a redit aux Entretiens Qu’importe, en 2012, de Bichat en septembre : « Un vaccin anti- Braasch Biotech LLC, une compagnie améobésité est totalement irréaliste, tous les ricaine, tente également l’aventure et les mécanismes physiopathologiques ainsi que résultats de leur vaccin chez la souris sont toutes les voies neurologiques impliquées de prime abord impressionnants. Celui-ci, doivent être pris en compte. Bloquer un seul composé d’anticorps dirigés contre la facteur ne suffit pas. » Pourtant, plusieurs somatostatine, une substance régulant la pistes sont évoquées de façon sérieuse. sécrétion d’hormone de croissance, semble induire une forte augmentation du métaboDes concepts, pas de preuves lisme puisque la perte de poids est de 10 % Premier exemple de ces facteurs potentiels en 4 jours avec une seule injection ! Six de l’obésité : l’adénovirus 36-humain, qui semaines après, c’est la douche froide : la fait l’objet de recherches depuis 2007. reprise de poids est bel et bien là. Ce vaccin À l’origine de rhumes, ce virus aurait « un est abandonné chez l’homme, avant d’être gène qui semble être impliqué dans un effet breveté en mai 2013 aux États-Unis pour pro-obésité », selon le Centre de recherche traiter l’obésité… des chiens et des chats. biomédicale à Pennington (États-Unis). Ses propriétés sur l’hormone de croissance La conviction de son incidence sur l’obé- sont aujourd’hui utilisées pour augmenter sité infantile se renforce mais aucune preuve la proportion de viande maigre et la quanirréfutable n’a encore été apportée. Bien tité de lait produite par le bétail, remplaçant que le mécanisme exact en reste pour l’ins- ainsi la somatostatine bovine recombinante tant inconnu et que la possibilité que interdite en Europe depuis 2000. Et nous d’autres virus humains soient impliqués ne permettant du même coup de manger plus, puisse être écartée, les résultats d’un can- de grossir et de recourir à un vaccin antididat vaccin parus dans l’International Jour- obésité. La boucle est bouclée. ❙ nal of Obesity en avril 2014 sont concluants Élise Brunet
U
Fiche Conseil
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Maladie chronique, l’obésité peut être traitée chirurgicalement si la diététique et l’activité physique n’ont pas suffi. Les techniques diffèrent (voir infographie au verso) mais le suivi postopératoire est indispensable à vie.
Les suites de la chirurgie de l’obésité LES NOUVELLES HABITUDES ALIMENTAIRES Elles permettent au patient de s’adapter à son « nouvel estomac » : x manger assis, dans le calme ; x couper les aliments en petits morceaux, manger lentement et en mastiquant bien, fractionner l’alimentation en 3 repas et 2 collations ; x boire uniquement entre les repas, en petites quantités et fréquemment ; x cesser de manger dès les premiers tiraillements digestifs ou à satiété ; x au début, éviter les aliments riches en fibres (asperges, poireaux…), les fruits et légumes à peau épaisse ( raisin, orange…) et les aliments prenant un volume important dans l’estomac (semoule…), plus difficiles à digérer ; x les goûts peuvent être modifiés après l’opération. En cas d’intolérance alimentaire, réessayer l’aliment quelques semaines plus tard. Des vomissements ou blocages sont possibles lors de repas trop rapides ou composés de gros morceaux. Consulter en urgence s’ils persistent après des mesures correctives ou se manifestent après absorption de liquides. Le dumping syndrome, fréquent avec le bypass, est une sensation de malaise (sueurs, céphalées, tachycardie, hypotension), pouvant durer jusqu’à 20 minutes et qui survient juste après l’ingestion rapide d’un volume important de sucres, de graisses ou d’alcool. S’allonger et attendre ; il n’y a pas de traitement défini. Si ces symptômes se produisent 4 heures après le repas, ils traduisent une hypoglycémie : consulter le médecin ou la diététicienne. x D’autre part, il est recommandé de pratiquer une activité physique, adaptée à ses envies et à sa condition, 4 fois par semaine pendant 40 minutes.
L’ADAPTATION DES TRAITEMENTS
LES CARENCES VITAMINIQUES ET PROTÉIQUES
Elles varient selon le type d’intervention et peuvent survenir dans un délai variable. x Les carences vitaminiques sont systématiques en cas de chirurgie malabsorptive (voir au dos). La prise de multivitamines et oligo-éléments, en particulier de calcium (500 à 1 500 mg/j), vitamine D (400 à 800 UI/j), vitamine B12 (1 000 à 2 000 µg/sem) et fer (50 à 100 mg/j, associé ou non à la vitamine C) est obligatoire à vie, au risque sinon de voir apparaître des carences graves. Les doses sont individuelles, fonction des dosages biologiques réalisés a minima annuellement ; elles sont données ici à titre indicatif. x En cas de chirurgie restrictive (voir au dos), la supplémentation se discute selon le bilan clinique et biologique. x La carence protéique est fréquente : L’IMPACT PSYCHOLOGIQUE les apports baissent et la viande peut La modification de l’image du corps peut être mal tolérée après la chirurgie. être source de difficultés pour le patient comme Recommander une prise protéique dans sa relation avec les autres. Conseiller alors d’au moins 60 à 80 g/j, varier les une aide psychologique et/ou le recours à des assosources et toujours commencer le repas par les protéines. ciations de patients (Collectif national des associations
Après une chirurgie malabsorptive (voir au dos), l’assimilation de certains médicaments (antivitamines K, hormones thyroïdiennes, antiépileptiques…) peut être modifiée, nécessitant une adaptation posologique. Des traitements peuvent devenir inutiles ou voir leur dose diminuée suite à la perte de poids obtenue, comme les antidiabétiques ou les hypoglycémiants. Conseiller au patient de signaler son intervention à chaque consultation médicale. Les médicaments irritants pour l’estomac (aspirine, anti-inflammatoires, corticoïdes) ne sont pas recommandés par voie orale.
d’obèses (CNAO), Allegro Fortissimo…). D’autre part, une chirurgie réparatrice, supprimant l’excès de peau éventuel après l’amaigrissement au niveau des seins, du ventre, des bras et des cuisses, est possible, au plus tôt 12 à 18 mois après la chirurgie bariatrique.
LES COMPLICATIONS x Les complications chirurgicales. Selon la technique : ulcère, fuites ou rétrécissement au niveau de la jonction entre l’estomac et l’intestin, hémorragies, occlusion intestinale, glissement de l’anneau ou problèmes liés au boîtier (voir au dos…), elles peuvent être immédiates ou plus tardives. Douleur, vomissements ou dysphagie sont des signes d’alarme. x Des complications fonctionnelles sont possibles : troubles de l’œsophage (reflux, œsophagite…), perturbation du transit (diarrhées prédominantes), flatulences… Une diarrhée persistante est toutefois inhabituelle
et amène à des explorations plus complètes. Selon la technique de bypass utilisée, un « syndrome de l’anse borgne », s’accompagnant de pullulation microbienne, peut survenir. x Une perte de poids rapide favorise la lithiase biliaire. En l’absence de cholécystectomie prophylactique (possible pour certains patients), l’acide ursodésoxycholique à la dose de 600 mg/jour pendant 6 mois peut être prescrit. x Enfin, la malabsorption des graisses augmente l’oxalaturie et, avec elle, le risque de formation de calculs rénaux et d’insuffisance rénale chronique.
Élise Brunet Sources : Recommandation HAS janvier 2009 : « Obésité : prise en charge chirurgicale chez l’adulte » – Recommandations HAS juillet 2009 : « Chirurgie de l’obésité : ce qu’il faut savoir avant de se décider ! » – « Troubles fonctionnels digestifs et déficits nutritionnels après chirurgie bariatrique », Paul Bauret et Robert Benamouzig, Videodigest 2013 – www.sfnep.org - Société française d’endocrinologie : « Suivi nutritionnel avec éducation du patient » – Entretiens de Bichat septembre 2014, intervention du professeur Olivier Ziegler.
Novembre 2014 I No 1264 I 35
Fiche Conseil
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE DEFRANCE
Destinée aux patients souffrant d’obésité sévère ou massive, la chirurgie bariatrique répond à deux grands principes : la restriction et la malabsorption.
La chirurgie bariatrique LES DEUX GRANDS TYPES DE TECHNIQUES
La chirurgie de l’obésité modifie l’anatomie du système digestif. C’est une aide mécanique et métabolique qui soit réduit la taille de l’estomac (technique dite restrictive pure), soit diminue en plus l’assimilation des aliments par l’organisme (technique mixte dite restrictive et malabsorptive). Estomac.
MALABSORPTION
RESTRICTION
Une partie de l’intestin est court-circuitée : les aliments vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle où seule une fraction des aliments est assimilée.
LE BYPASS GASTRIQUE Technique restrictive et malabsorptive qui court-circuite une partie de l’estomac et de l’intestin : les aliments vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle et sont donc assimilés en moindre quantité. Perte de poids escomptée : de 70 à 75 % de l’excès de poids, soit de 35 à 40 kg *.
Œsophage
Estomac ne recevant plus les aliments à continue de sécréter des enzymes digestives et de l’acide Portion d’intestin grêle (duodénum) sectionnée à anse biliopancréatique
La quantité d’aliments ingérés est réduite et la sensation de satiété apparaît plus rapidement.
L’ANNEAU GASTRIQUE AJUSTABLE Technique restrictive consistant à placer un anneau autour de la partie supérieure de l’estomac ; la petite poche ainsi délimitée fait rapidement naître la sensation de satiété. C’est la seule technique ajustable : l’anneau peut être retiré ou son diamètre modifié en injectant un liquide dans le boîtier. Perte de poids escomptée : de 40 à 60 % de l’excès de poids, soit environ 20 à 30 kg *.
Intestin grêle.
Poche gastrique Boîtier sous-cutané
Agrafes
Poche gastrique Anneau gastrique ajustable Portion d’intestin grêle (jéjunum) raccordée à la poche gastrique anse alimentaire
Tube en silicone
Raccordement entre l’anse biliaire et l’anse alimentaire à les aliments rencontrent les sécrétions digestives
Estomac
LA DÉRIVATION BILIOPANCRÉATIQUE Technique restrictive et malabsorptive complexe : l’estomac est réduit par gastrectomie [1] et l’intestin grêle divisé en deux parties [2], [3]. L’estomac est ensuite raccordé à la première partie [2] qui véhicule les aliments jusqu’au gros intestin. La seconde partie, qui transporte les sécrétions digestives du foie et du pancréas, est raccordée à la fin de l’intestin grêle [4]. L’essentiel des aliments passe ainsi directement dans le gros intestin sans être absorbé. Perte de poids escomptée : de 75 à 80 % de l’excès de poids, soit de 60 à 65 kg*.
Vésicule biliaire Pancréas
Gros intestin (côlon) Intestin grêle (anse alimentaire) [2]
Estomac réséqué [1] Estomac résiduel
Intestion grêle (anse bilio pancréatique) [3]
Œsophage Estomac restant (1/3)
Agrafes Estomac réséqué (2/3)
Duodénum (intestin grêle)
Portion d’intestin grêle où sont absorbés les aliments (anse commune)[4]
Nous remercions la Haute Autorité de santé de nous avoir autorisés à reproduire ces illustrations. Le texte intégral est consultable sur le site www.has-sante.fr, rubrique Évaluation & recommandation.
36 I No 1264 I Novembre 2014
LA GASTRECTOMIE LONGITUDINALE Technique restrictive consistant à retirer environ les deux tiers de l’estomac, dont la partie contenant les cellules qui sécrètent la ghréline, hormone stimulant l’appétit. L’estomac, réduit à un tube vertical, fait passer plus rapidement les aliments dans l’intestin. Cette technique constitue parfois la première étape avant une dérivation biliopancréatique (voir ci-contre). Perte de poids escomptée : de 45 à 65 % de l’excès de poids à deux ans, soit de 25 à 35 kg*.
* Pour une personne de taille moyenne (1,70 m) avec un IMC égal à 40 kg/m2.
Pharmastat, des outils incontournables et gratuits pour mieux gérer votre officine Photos Thinkstock • Conception
Pharmastat c’est aussi la liste de meilleures ventes en oTc et en para
parce que l’analyse chiffrée de votre quotidien est essentielle à votre développement, pharmastat vous apporte gratuitement tous les mois une analyse détaillée de votre activité en comparaison des officines de votre secteur.
les prix moyens pratiqués dans votre zone de chalandise la typologie de votre officine pour mieux vous comparer à vos concurrents Toutes les tendances chiffrées mensuelles ContaCtez-nouS
n° Vert. 0 800 354 402
Pour plus d’informations : www.pharmastat@fr.imshealth.com
IMS HealtH | Tour AriAne - 5-7, plAce de lA pyrAmide - 92088 lA défense cedex propriété d’ims Health et de ses filiales - Tous droits réservés - 2014
Santé International
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les prix Ig Nobel 2014 Comme chaque année, les Ig Nobel récompensent les sujets de recherche les plus insolites, voire carrément farfelus. Et cette nouvelle édition a de quoi vous surprendre, jugez plutôt ! par Laurent Simon
NORVÈGE Catégorie : sciences arctiques Comment les rennes réagissent-ils à la présence d’un ours polaire ? On s’en doute : peur et fuite éperdue pour échapper aux crocs du prédateur. Mais comment réagissent-ils à un humain déguisé en ours ? Deux chercheurs de l’université d’Oslo, disposant certainement d’un compte épargne temps bien rempli, se sont penchés sur la question dans un papier publié dans Arctic, Antarctic, and Alpine Research et ont trouvé la réponse : les rennes sont tout autant effrayés par la vision d’un homme déguisé que d’un ours bien réel. Étonnant, non ?
ESPAGNE Catégorie : nutrition Peu d’entre nous savent que les selles de nos chères têtes blondes peuvent servir de probiotiques pour la fabrication de saucisses fermentées. C’est pourtant le sujet d’étude de cette équipe de chercheurs de Gérone paru dans Food Microbiology dont les conclusions sont d’ailleurs sans appel : les fèces d’enfants sont une excellente matière première. On s’était presque résigné à manger des insectes pour sauver la planète, mais du caca…
ITALIE Catégorie : art
PHOTOS : DR
Les esthètes souffrent-ils moins ? Oui, à lire les résultats de l’étude parue dans Consciousness and Cognition. Soumis à une brûlure au laser tout en regardant, au choix, ce qu’ils avaient désigné comme une belle peinture ou une croûte sans nom, les cobayes de l’étude ont moins souffert devant le chef-d’œuvre. CQFD ou plutôt LHOOQ, comme aurait dit Marcel Duchamp (voir photo ci-contre).
38 I No 1264 I Novembre 2014
International Santé
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
CHINE
Catégorie : santé publique
Catégorie : neurosciences
Les célibataires ne le sont jamais totalement car ils ont un chat… Cette mauvaise nouvelle pour les intéressé(e)s en cache une autre : la toxoplasmose transmise par leur compagnon moustachu entraînerait des changements de personnalité : plus triste, plus casanier… C’est en tout cas ce que suggèrent trois études parues dans Folia Parasitologica, PLOS one et Biological Psychology. De quoi renverser le postulat de départ : les célibataires le restent à cause de leur chat.
Mais que se passe-t-il dans la tête des gens qui voient Jésus dans un toast (photo ci-contre) ? Cette paréidolie – c’est le terme scientifique – est-elle due au manque de sommeil, à la consommation de vin de messe frelaté… ou Dieu a-t-il ripé lors d’une bénédiction ? La solution est plutôt à chercher dans notre cerveau du côté de l’aire fusiforme des visages, qui est impliquée dans ces fausses reconnaissances faciales, selon les chercheurs de l’université de Pékin, dont les travaux ont été publiés dans le numéro d’avril de la revue Cortex. Le vrai miracle serait que la tartine ne tombe plus côté beurre.
JAPON Catégorie : physique Le gag est vieux comme le monde : c’est l’histoire d’un mec qui marche et glisse sur une peau de banane. 99,999 % des gens se contenteraient d’en rire mais pas l’équipe de tribologie – la science des frottements (si si…) – du professeur Mabuchi. En utilisant des peaux de banane et une plaque de lino mais aussi une latte de parquet, les scientifiques nippons sont arrivés à la conclusion formelle que « l’effet lubrifiant de la peau banane provient du gel folliculaire de polysaccharides après son écrasement sur le sol ».
INDE Catégorie : médecine Se mettre une mèche de coton dans le nez pour stopper un saignement : efficace, peut-être, mais pas original. Une équipe internationale (Inde, États-Unis) décrit dans The Annals of Otology, Rhinology & Laryngology le cas d’un jeune patient de 4 ans dont les épistaxis sévères, dues à une thrombasthénie de Glanzmann, ont été traitées grâce à du bacon inséré dans le nez. Croyez-le ou pas, les saignements ont cessé dans les 24 heures et le patient est sorti de l’hôpital deux jours après !
AUSTRALIE Catégorie : psychologie Les noctambules sont-ils plus narcissiques, machiavéliques, voire psychopathes que la moyenne ? Disons-le simplement : oui, à lire les conclusions de l’étude de chercheurs de l’université de Sydney sur les « créatures de la nuit » parue dans Personality and Individual Differences. Pire, les personnes qui sont « du soir », hommes ou femmes, profiteraient de leur avantage psychologique sur ceux « du matin » en raison de leur moindre vigilance une fois la nuit tombée. L’étude ne précise pas si ces derniers prennent leur revanche dès potron-minet.
Novembre 2014 I No 1264 I 39
Officine Investissement
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les avantages en nature… et leurs inconvénients Compléments de salaire faciles à mettre en place, y compris dans une entreprise de moins de 50 salariés, les avantages en nature doivent toutefois être maniés avec précaution.
D
isposer des avantages en nature d’un comité d’entreprise (CE) mais en se passant de celui-ci ? C’est possible à partir d’un seul salarié ! Donc à l’officine. Et le titulaire a de quoi laisser libre cours à son imagination. Chèquesvacances, titres-restaurant et chèquescadeaux sont les plus connus de ces compléments de rémunération, mais on peut leur associer d’autres privilèges loin d’être réservés aux seules grandes entreprises : bons d’achat, coffrets cadeaux, chèques emploi service universel (Cesu), places de cinéma ou de théâtre à prix réduit, abonnements à des clubs de sport, conciergerie d’entreprise, services à la personne… Une large palette est envisageable, tant qu’elle respecte la loi (voir encadré). Coup de pouce Le titre-restaurant est « une gratification assimilable à du salaire, un gain de pouvoir d’achat pour les salariés sans cantine, un coup de pouce financier en temps de crise quand l’employeur ne peut augmenter ses collaborateurs », affirme Edenred, l’un des quatre plus gros émetteurs de titres-restaurant sur le marché français. Présentés par les sociétés qui les commercialisent comme des outils de recrutement, de fidélisation ou des leviers de motivation, les avantages en nature offrent aussi l’intérêt de ne pas – ou peu – être soumis aux charges sociales, ni à l’impôt sur le revenu. C’est cette raison, ainsi que le souhait de faire participer ses salariés à la bonne santé financière de son entreprise, qui a conduit Éric Flahaut, titulaire à Mennecy (Essonne), à proposer des chèquesvacances en 2011, puis des titres-restau-
40 I No 1264 I Novembre 2014
rant il y a un an, et un intéressement. Satisfait de ces moyens qui fidélisent ses 11 collaborateurs car « ils sont conscients que ce n’est pas fréquent ailleurs », il recommande à quiconque souhaite se lancer de commencer par les chèques-vacances, « plus simples que les titres-restaurant ». En effet, ces derniers nécessitent une gestion mensuelle, calculée en fonction des absences notamment, et représentent un coût annuel plus élevé que les chèquesvacances, dont la distribution ne se fait qu’une fois par an, et ce, quel que soit le nombre de jours travaillés. Autres formes de récompenses possibles, qui se passent de déclaration fiscale : l’organisation de ventes privées (sous forme de réductions sur les prix des produits de l’officine) et la redistribution aux salariés d’échantillons professionnels émanant de l’activité officinale ou de
chèques-cadeaux offerts par les laboratoires. Ce type de gratification « se pratique souvent à l’officine, où les récompenses, individuelles ou collectives, sont fréquemment liées à l’essor d’une gamme ou d’un rayon », observe Delphine Nédaud, consultante en ressources humaines et créatrice de Soluce RH, une plateforme de conseil en cours de développement s’adressant aux titulaires d’officine. Miroir aux alouettes Toutefois, la mise en place d’avantages en nature reste subordonnée à la rentabilité de l’officine, ainsi qu’à sa situation pour certaines d’entre elles : les titres-restaurant, par exemple, s’avèrent plus intéressants pour les salariés des pharmacies de centres-villes ou de galeries marchandes, plutôt qu’en campagne. Surtout, même s’ils sont attrayants fiscalement, ces moyens peuvent ne pas se révéler forcément opportuns d’un point de vue managérial. En effet, tout ce que le titulaire ajoute au salaire constitue pour lui une charge supplémentaire non négligeable :
Règles à la carte Jamais discriminatoires : telle est la règle commune aux avantages en nature. Tous les salariés doivent pouvoir en bénéficier. Pour être exonéré, l’employeur doit respecter les critères d’attribution et les plafonds fixés par la loi, qui varient d’un avantage à l’autre : x les titres-restaurants ne sont attribués qu’aux salariés dont la pause déjeuner est incluse dans le temps de travail. Les absences pour maladie ou congés n’y donnent pas droit. La part patronale doit se situer entre 50 et 60 % de la valeur du titre et rester inférieure à 5,33 euros ;
x les chèques-cadeaux, bons d’achats,
coffrets cadeaux et cadeaux en nature sont exonérés à hauteur de 156 euros par an par salarié. Ils doivent être liés à un événement fixé par la loi (Noël, naissance…) ; x figure d’exception, les chèquesvacances sont distribués exclusivement par un établissement public, l’Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV). La contribution patronale doit être proportionnelle à la rémunération de chaque salarié. Elle est exonérée de charges sociales et fiscales à hauteur d’environ 430 euros par an et par salarié.
Le PHaRMaCIeN
Investissement Officine
© PERSONAL CREATIONS
DEFRANCE
« Un titre-restaurant représente un coût car l’employeur en finance une partie ! », note Delphine Nédaud, peu réceptive aux ardeurs commerciales d’Edenred, Chèque Déjeuner et autres sociétés émettrices de ces titres (voir « Nota bene »). D’autre part, paradoxalement, « la part complémentaire engagée par salarié est faible. Aussi le retour sur investissement pour l’employeur n’est pas énorme ou reste ponctuel », observet-elle. Olivier Delétoille, associé du cabinet d’expertise-comptable Adequa, lui fait écho : « Ces compléments de salaires fonctionnent bien dans une équipe resserrée de deux, trois ou quatre collaborateurs. Mais ils ne sont plus un élément de motivation dès que les équipes grossissent et atteignent huit à dix personnes, car alors ils relèvent de l’acquis. Pire, on ne peut plus réduire la voilure ! » De plus, si titres-restaurant et chèques-cadeaux ont pu avoir le vent en poupe, en temps de crise les salariés préfèrent souvent entendre la monnaie sonner
et trébucher sur leur compte bancaire afin de la dépenser comme bon leur semble. Luc Cathala, titulaire toulousain, a mis en place les Chèques de table de NatixisIntertitres proposés par Giropharm auquel il est adhérent. Si c’était à refaire, il préférerait motiver ses salariés par « des challenges ponctuels à court terme plutôt que par des titres-restaurants qui [lui] coûtent environ 8 000 euros par an et ont perdu leur efficacité après quelques années ». Motivés ! Les primes ont aussi les faveurs d’Olivier Delétoille, « un système de récompense individuel plutôt que collectif et plus simple à gérer que les titres-restaurant ». Cela dit, cette approche n’est pas non plus sans contraintes. Il faut en effet pouvoir justifier les primes auprès de chacun des salariés et payer les charges afférentes. « Mais, sur le long terme, c’est la seule solution pour faire avancer ses équipes », ajoute-t-il.
« Développer les compétences des salariés, établir des conditions de travail favorables, et, en dernier lieu, mettre en place des avantages : il y aura plus de résultats si le titulaire réfléchit à ce qu’il veut faire de ses ressources humaines dans cet ordre », précise Delphine Nédaud, partisane d’une réflexion globale sur la politique de ressources humaines de l’entreprise. Plus que sur des cadeaux, elle préconise de miser sur la formation des collaborateurs pour « conserver leur employabilité et évoluer dans leur métier ». À chacun de voir midi à sa porte. x Claire-Marie Aubé
NOTABENE Chèque de table, Chèque Déjeuner, Ticket Restaurant… sont des noms de marque, déposés par leur société émettrice (respectivement Natixis-Intertitres, Groupe Chèque Déjeuner, Edenred). Le terme générique employé pour les désigner est généralement celui de titre-restaurant ou de chèque-repas. Novembre 2014 I No 1264 I 41
Officine En bref
ÀSAVOIR ❙ Les réserves des régimes de retraite complémentaire Agirc et Arrco fondant comme neige au soleil, les partenaires sociaux devraient plancher le 28 novembre sur un projet de fusion d’ici à l’horizon 2019. Une idée qui avait déjà été évoquée puis abandonnée en 2011. Selon le document de travail que s’est procuré Capital.fr, les économies engrangées sont estimées entre 90 et 130 millions d’euros. Cela suffira-t-il ? ❙ L es décrets d’application de la mise en œuvre du compte de prévention de la pénibilité ont paru au Journal officiel du 10 octobre. Ils fixent comme prévu le taux de la cotisation générale due par tous les employeurs « au titre de la solidarité interprofessionnelle » à 0,01 % à compter de… 2017. ❙ Le projet de loi de financement de la sécurité sociale et le projet de loi de finances pour 2015 ont entamé leur parcours parlementaire. Le premier prévoit notamment de porter le congé parental de six mois à un an pour un premier enfant si les deux parents le prennent. Le second d’augmenter le taux du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) de 6 à 9 %, en deux ans, pour les entreprises situées dans les départements d’outre-mer. ❙ Les frais d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) en cas de créations d’entreprise et de déclarations de nouvelles activités commerciales ont été réduits de moitié. Ils s’élèvent désormais à 34,32 euros pour une entreprise individuelle commerciale et 49,92 euros pour une société commerciale. Le tarif d’un extrait K ou K bis passera en outre en janvier de 5,46 à 3,90 euros.
42 I No 1264 I Novembre 2014
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
emploi
Temps partiel : accord signé ! Les représentants des titulaires et des salariés ont finalement trouvé un terrain d’entente sur le sujet. L’accord a été paraphé début octobre.
A
lors que les discussions patinaient depuis plusieurs mois, les partenaires sociaux de la branche officinale ont finalement signé le 2 octobre, lors de la réunion de la commission paritaire nationale, un accord sur le travail à temps partiel. Ce dernier a été conclu entre la FSPF et l’Uspo, d’une part et trois syndicats de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC), d’autre part. Si FO – qui avait fait annuler, avec la CGT, un premier accord – n’a pas paraphé le texte, l’organisation a cependant déclaré qu’elle ne s’y opposait pas. Il pourrait donc entrer en vigueur avant l’été, la publication de l’arrêté d’extension pouvant intervenir dans le courant du premier semestre 2015. Le mois suivant sa parution, donc, plusieurs mesures s’appliqueront aux officines. La durée hebdomadaire minimale sera fixée à seize heures, sauf pour les personnels d’entretien qui pourront être embauchés à partir de cinq heures par semaine. Toutefois, le temps de travail pourra être majoré de façon
ponctuelle et dans la limite de cinq périodes de huit semaines par an. Enfin, les heures complémentaires seront désormais majorées de 15 %, au lieu de 10 % auparavant. Ceci dit, rappelons que, jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord, les nouveaux contrats à temps partiel signés depuis le 1er juillet doivent être conclus sur la base d’une durée de 24 heures par semaine, sauf si le salarié demande par écrit à déroger à cette règle. Une possibilité qui lui restera acquise même après. ❙
accessibilité
cotisations
La mise en œuvre de l’accessibilité des établissements recevant du public, donc des officines, avance à pas comptés. L’ordonnance qui confirme son calendrier et ses modalités a enfin paru au Journal officiel le 27 septembre mais les décrets d’application manquent encore à l’appel à l’heure où nous bouclons. Censés paraître avant la fin du mois d’octobre, ils doivent notamment préciser les conditions d’octroi de certaines dérogations ou le contenu des « agendas d’accessibilité programmée ». Quoi qu’il en soit, l’ordonnance précise d’ores et déjà que le refus d’une copropriété d’engager les travaux constitue une dérogation. De leur côté, les associations de personnes handicapées envisagent un recours devant le conseil d’État. ❙
La loi du 18 juin 2014 relative à l’artisanat, aux commerces et aux très petites entreprises, dite loi Pinel, du nom de la nouvelle ministre du Logement, revisitait les baux commerciaux (voir Le Pharmacien de France, no 1263, septembreoctobre 2014) mais pas seulement : le texte opère quelques ajustements quant aux charges sociales des travailleurs indépendants. Il prévoit ainsi la suppression du dispositif de réduction dégressive de la cotisation minimale d’assurance maladie, de la dispense de cotisation d’allocations familiales ainsi que celle due au titre de la formation professionnelle. La loi Pinel allège également certaines formalités applicables au régime de l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL). ❙
L’ordonnance y est, Le RSI ajusté pas les décrets par la loi Pinel
Service de rapprochement bancaire
Résobank en chiffres 4 000 professionnels de santé utilisateurs 97 % de rapprochements automatiques 110 banques partenaires 10 ans de savoir-faire
Une alternative au pointage manuel de vos règlements Contactez nos conseillers au N°Indigo : 0 820 20 12 29
0,075 € HT/min
www.resopharma.fr
En bref Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Éco&Vous
REMBOURSABLE ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS
– 5,5 %
– 4,7 % ❙❙En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,45 million d’euros. ❙❙Pour le seul mois d’août, le CA moyen par pharmacie atteint 104 818 euros.
– 2,3 %
août 2014
PHARMACIE MOYENNE
Le baromètre du médicament
OTC
❙❙En août dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,4 milliards d’euros, en baisse de 4,7 % par rapport au mois d’août 2013.
– 5,3 % – 6,5 % DM (LPPR)
CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)
❙❙Remboursable : 76,2 %. ❙❙OTC : 7,1 %. ❙❙Dispositifs médicaux LPPR : 7,4 %. ❙❙Parapharmacie : 9,3 %.
– 1,7 %
+ 4,7 %
❙❙Entre septembre 2013 et août 2014, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33 milliards d’euros, en baisse de 1,7 % par rapport au cumul mobile annuel septembre 2012-août 2013.
retraite
PARAPHARMACIE
– 0,7 % + 3,4 % évolution mensuelle
évolution annuelle
(Source : FSPF-Pharmastat, sur un échantillon de 14 000 officines extrapolé aux 22 706 officines françaises)
formation
La réforme entérinée Jusqu’alors optionnel au-delà de la classe 3, le régime complémentaire de retraite devient entièrement obligatoire. Ses cotisations seront déterminées selon les revenus du pharmacien.
L
a réforme du régime complémentaire de retraite par capitalisation a abouti. La Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) a décidé de suivre la recommandation de la Direction de la sécurité sociale (DSS) pour qui la législation européenne n’autorise pas les organismes de sécurité sociale à gérer des régimes de retraite facultatifs. La réforme entrera en application au 1er juillet 2015 et sera applicable à tous les nouveaux cotisants. Ceux-ci ne pourront alors plus choisir le montant de leurs cotisations qui sera déterminé d’après leurs revenus. Les cotisants actuels pourront, eux, continuer, pendant douze ans, à cotiser dans la classe qu’ils auront choisie au premier semestre 2015. Mais ils ont aussi la possibilité, en en faisant la demande auprès de la CAVP, de chan-
– 0,1 %
Taxes maintenues La loi du 5 mars sur la formation professionnelle diminuait de 1,60 à 1 % le taux de la contribution patronale à son financement dans les entreprises de 10 salariés et plus. Un avenant à l’accord de branche sur la formation des salariés des officines a été signé le 2 octobre, qui instaure une contribution supplémentaire afin de maintenir le taux de 1,60 %. Pour les entreprises de moins de 10 salariés, le taux fixé à 0,55 % est aussi relevé par une contribution supplémentaire, afin d’atteindre le taux conventionnel de 0,80 %. ❙
plastique
ger de classe de cotisation au 1er janvier (formulaire téléchargeable en ligne et à renvoyer avant le 15 décembre). Une période de transition pour « protéger les plus endettés », souligne le président de la CAVP Bernard Lagneau, qui, néanmoins, invite ses assurés à la réflexion : « Des cotisations faibles donneront des retraites insuffisantes. » ❙
Les sacs changent de loi Leur disparition programmée – pour 2016 – faisait l’objet d’un amendement au projet de loi relatif à la biodiversité mais le texte n’étant au menu des débats parlementaires qu’en début d’année prochaine, les sacs plastiques constituent désormais l’article 19 bis du projet de loi sur la transition énergétique. Ce dernier devrait aboutir plus rapidement. Il a déjà été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. ❙ Novembre 2014 I No 1264 I 45
Officine Produits
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Quoi de neuf en prescription ? par Élise Brunet AUTRESPRODUITS ENBREF ❙❙EMBRYOLISSE ❙❙Lait-Crème concentré + Gloss. Tube de 20 ml et stick de 2 g / EAN : 3350900000691 / Prix conseillé : 12 €.
VYNDAQEL (TAFAMIDIS) 100 EEN H Spé %
SMR modéré ASMR niveau 4 (mineure) VYNDAQEL 20 mg, boîte de 30 capsules molles / CIP : 3400921824599 / PPTTC : 4 546,03 €. Laboratoires PFIZER.
❙❙KLORANE ❙❙Bain moussant apaisant Petit junior. Flacon-pompe de 500 ml / ACL : 3401565049195 / Prix conseillé : 10,40 €. ❙❙MUSTELA ❙❙Huile pour le bain. Flacon de 200 ml / EAN : 3504108015241 / Prix conseillé : 5,90 €. ❙❙JOHNSON & JOHNSON SANTÉ BEAUTÉ FRANCE ❙❙Sensibiafine lait démaquillant apaisant. Flacon de 125 ml / EAN : 3574661167282 / Prix conseillé : 6,53 €. Flacon-pompe de 400 ml / EAN : 3574661167275 / Prix conseillé : 13,59 €. ❙❙Cicabiafine crème mains anti-irritations. Tube de 75 ml / EAN : 3574661168845 / Prix conseillé : 8,30 €. ❙❙LA ROCHE-POSAY ❙❙Lipikar Baume AP+. Tube de 200 ml / EAN : 3337872418587 / Prix conseillé : 17 €. Flacon-pompe de 400 ml / EAN : 3337872418570 / Prix conseillé : 22,50 €.
Vyndaqel traite une maladie ra r e , t o u ch a n t e n v i ro n 3 000 personnes en Europe : l’amylose à transthyrétine (ATTR). Il se destine aux patients présentant une polyneuropathie symptomatique débutante puisqu’il est indiqué pour retarder le déficit neurologique périphérique. L’ATTR est une maladie héréditaire qui se caractérise par une transthyrétine ayant une structure anormale et formant des dépôts amyloïdes dans de nombreux organes, dont le foie, ainsi qu’au niveau du système nerveux. Le tafamidis est
un stabilisateur spécifique de la transthyrétine, empêchant sa dénaturation inadaptée. La seule alternative actuelle à Vyndaqel est la transplantation hépatique. De nombreuses inconnues demeurent toutefois sur l’efficacité et les effets indésirables de ce médicament. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙La dose recommandée est de
20 mg par jour en une prise. ❙❙La capsule doit être avalée entière (non croquée ni coupée), avec ou sans nourriture. ❙❙Si des vomissements sur-
❙❙NUXE ❙❙Shampoing Rêve de miel. Flacon-pompe de 300 ml / EAN : 3264680008016 / Prix conseillé : 9,90 €.
SELINCRO (NALMÉFÈNE)
❙❙ROGÉ CAVAILLÈS ❙❙Soin toilette intime antibactérien. Flacon-pompe de 200 ml / EAN : 3596490003807 / Prix conseillé : 7,90 €. Flacon de 500 ml / EAN : 3596490003814 / Prix conseillé : 13,90 €.
SMR modéré ASMR niveau 4 (mineure)
%
30
❙❙LÉA NATURE ❙❙Eau thermale de Jonzac sérum peau parfaite. Flacon de 30 ml / EAN : 3517360010220 / Prix conseillé : 24,10 €.
SMR LE SERVICE MÉDICAL RENDU
PAR UN MÉDICAMENT correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie. Il peut être important, modéré, faible ou insuffisant. SA LE SERVICE ATTENDU D’UN DISPOSITIF MÉDICAL mesure son rapport bénéfice/risque et sa place dans
la stratégie thérapeutique. Source : HAS
S! Liste I
Liste II
46 I No 1264 I Novembre 2014
Délivrance Stupéfiant
viennent peu de temps après la prise et que la capsule de Vyndaqel est retrouvée, reprendre une dose. ❙❙Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace durant le traitement et un mois après l’arrêt de celui-ci. ❙❙Les effets indésirables les plus fréquemment retrouvés sont les infections urinaires et vaginales ainsi que des troubles digestifs de type diarrhées et douleurs abdominales. ❙❙Vyndaqel est à conserver dans son emballage d’origine, à l’abri de la lumière.
EEN
SELINCRO 18 mg, boîte de 14 cps / CIP : 3400927443480 / PPTTC : 50,67 €. Laboratoires LUNDBECK.
Selincro est indiqué dans la réduction de la consommation d’alcool, chez les consommateurs à risque élevé, et en association à un suivi psychosocial continu. Ce modulateur du système opioïde n’est pas un médicament aboutissant à une abstinence immédiate ; il permet une diminution de la prise alcoolique, probablement en modulant les fonctions cortico-mésolimbiques. Ce traitement sera prescrit si une consommation d’alcool à haut risque (> à 60 g/j pour les hommes, > à 40 g/j pour les femmes) persiste deux semaines après une évaluation initiale faite par le médecin. Son effet est toutefois estimé « faible » par la Haute Autorité de santé (HAS).
E! Médicament d’exception
H Prescription hospitalière
LE CONSEIL DU PHARMACIEN
❙❙Selincro doit être pris une à deux heures avant
la prise d’alcool. Prendre le comprimé dès que possible si celle-ci a déjà eu lieu. ❙❙La dose maximale est de 1 comprimé/jour. ❙❙Avaler le comprimé entier, car le nalméfène en contact direct avec la peau peut provoquer une réaction cutanée. ❙❙Attention à l’utilisation concomitante de médicaments opioïdes, y compris les sirops contre la toux et les antidiarrhéiques (lopéramide). Ceux-ci risquent alors d’être inefficaces. ❙❙Selincro n’empêche pas les effets enivrants de l’alcool et ne provoque pas de dépendance.
Spé Prescription initiale hospitalière
Prescription spécialiste
Surveillance particulière
Sortie de la réserve hospitalière
Nouvelle molécule
Produits Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Quoi de neuf en prescription ?
INRATIO 2 (AUTOMESURE DE L’INR) H
ENBREF
%
Simponi
SA suffisant ASA niveau 5 (inexistante) INRatio 2, lecteur d’automesure de l’INR / CIP : 3401020647546 / PPTTC : 750 €. INRatio 2 bandelette-test, boîte de 12 / CIP : 3401320647482 / PPTTC : 55 €. INRatio 2 bandelette-test, boîte de 48 / CIP : 3401020647317 / PPTTC : 220 €. Laboratoire ALERE.
Cet appareil d’automesure de l’INR est pris en charge pour les enfants de moins de 18 ans traités par antivitamines K (AVK) au long cours, souffrant de pathologie cardiaque, de thromboses ou d’hypertension artérielle pulmonaire. Son fonctionnement est basé sur le calcul de l’impédance du sang lors de la coagulation, permettant la mesure d’un INR compris entre 0,7 et 7,5 en 60 secondes environ. Ce moniteur est muni d’un système de « contrôle qualité ». L’automesure ne dispense pas d’un contrôle régulier de l’INR en laboratoire d’analyses médicales.
LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙Vérifier le code de bandelette à chaque inser-
tion d’une bandelette de test. ❙❙Poser le lecteur pendant l’exécution du test. Ne pas le tenir en main, ne pas le déplacer ni le toucher, au risque sinon de fausser le test. ❙❙Pour nettoyer la zone située autour du logement de la bandelette, utiliser une solution alcoolique ou de l’eau de Javel à 5 %, appliquée à l’aide d’une compresse ou d’un Coton-Tige. ❙❙Le patient peut choisir d’afficher ses résultats selon le mode INR/taux de prothrombine (TP).
DERNIÈREMINUTE
MENOPUR 600 UI/ML
INNOVAIR NEXTHALER (BÉCLOMÉTASONE + FORMOTÉROL)
(MÉNOTROPINE)
%
65
Spé
100
Nouveau dosage de méno tropine permettant des injections sous-cutanées répétées. Les indications sont identiques à celles de la forme dosée à 75 UI/ml (traitement de la stérilité, induction de l’ovulation). La boîte contient 9 seringues munies d ’aiguilles, graduées en unités FSH/LH, ainsi qu’une aiguille pour la mise en solution de la poudre. Le produit reconstitué se conserve 28 jours à température ambiante.
Remboursement
mois
(inexistante)
MENOPUR 600 UI/ml, poudre et solvant pour solution injectable / CIP : 3400927390920 / PPTTC : 170,05 €. Laboratoire FERRING.
%
6
SMR important ASMR niveau 5
SMR important ASMR niveau 5 (inexistante)
Médicament orphelin
EEN
%
❙❙Nouvelle indication. Le golimumab est le troisième anti-TNF autorisé dans la rectocolite hémorragique active de l’adulte, en cas de contre-indication ou de réponse insuffisante aux corticoïdes et immuno suppresseurs oraux. La posologie recommandée est d’une injection sous-cutanée par mois. SIMPONI 50 MG, boîte d’une seringue préremplie / CIP : 3400939730974 ; boîte d’un stylo prérempli / CIP : 3400939730745 / PPTTC : 937,23 €. SIMPONI 100 MG, boîte d’une seringue préremplie / CIP : 3400927568480 ; boîte d’un stylo prérempli / CIP : 3400927568312 / PPTTC : 937,23 €. Laboratoires MSD.
Josacine
❙❙Nouvelles pipettes. Des cas de surdosage ayant été rapportés, l’Agence du médicament rappelle que la spécialité Josacine se destine aux enfants de plus de 2 kg. Les pipettes du dosage le plus faible ont donc été modifiées en conséquence : la graduation en dose-poids, toujours de 0,5 en 0,5, débute désormais à 2 kg. Un sticker bleu « Attention nouvelle présentation » sera accolé sur les boîtes renfermant les nouvelles pipettes.
INNOVAIR NEXTHALER 100/6 µg par dose, poudre pour inhalation, inhalateur de 120 doses / CIP : 3400926636210 / PPTTC : 40,35 €. Laboratoire CHIESI.
JOSACINE 125 MG/5 ML, granulés pour suspension buvable / CIP : 3400932306282 / PPTTC : 4,35 €. Laboratoire ASTELLAS PHARMA.
Cette association de corticoïde et de bêta-2 mimétique d’action longue se présente aussi sous forme de poudre de particules extrafines, permettant un dépôt profond et homogène sur l’ensemble de l’arbre bronchique.
Fluimucil
LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙❙La dose préconisée est de 1 à
2 inhalations 2 fois par jour. ❙❙La dose peut être inhalée uniquement lorsque le couvercle du dispositif est entièrement ouvert. Après inhalation, la fer-
NR Non remboursable
meture complète du couvercle déclenche le mécanisme de décompte de doses (visible). ❙❙Le goût sucré du lactose contenu dans le produit ainsi que le déclic de fin de dose assurent une prise correcte. ❙❙Ne retirer l’inhalateur de son sachet qu’immédiatement avant la première utilisation. ❙❙Nettoyer l’inhalateur avec un tissu sec et non avec de l’eau ou d’autres liquides. ❙❙Les tremblements des extrémités (légers) constituent l’effet indésirable le plus fréquent.
❙❙Nouvelle référence. Fluimucil n’est plus synonyme d’« expectorant » puisque la gamme s’enrichit d’un sirop au dextrométhorphane contre la toux sèche de l’adulte. La dose maximale est de 15 ml 4 fois par jour. Sirop sans sucre, arôme abricot-vanille. FLUIMUCIL TOUX SÈCHE 2 MG/ML, flacon de 200 ml / CIP : 3400934851568 / Prix conseillé : 5,10 €. Laboratoire ZAMBON.
ASMR L’AMÉLIORATION DU
SERVICE MÉDICAL RENDU correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament. ASA L’AMÉLIORATION DU SERVICE ATTENDU correspond au progrès fourni par un dispositif médical comparé au produit de référence. Source : HAS
3
EEN Présence d’excipient à effet notoire
ans
Précautions sur la route
Contre-indiqué durant la grossesse
Contre-indiqué durant l’allaitement
À conserver au réfrigérateur
Durée de conservation après ouverture
Novembre 2014 I No 1264 I 47
ÉVIDEMMENT C’EST PHARMAGEST ! Hébergement de Données de Santé Préparation des doses à administrer Entretiens pharmaceutiques Vente en ligne
Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Un générique aux rayons X par Élise Brunet DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE TRÈS FAIBLE. Dix génériqueurs référencent le telmisartan et aucune rupture de stock n’est à signaler.
REPORT DE PRESCRIPTION FAIBLE. Seuls l’éprosartan et l’olmésartan ne sont pas encore génériqués. Les quatre autres sartans le sont.
Substituons !
RISQUE DE « NS » INCONNU. Aucun chiffre officiel de « NS » n’est connu à ce jour ; la substitution des autres sartans ne semble pas poser de difficulté.
DIFFICULTÉ À SUBSTITUER FAIBLE. L’offre générique est complète, incluant tous les dosages et conditionnements du telmisartan. Cette molécule ne paraît pas plus délicate à substituer que les autres sartans déjà génériqués.
Telmisartan
L’ANALYSE DU
PDM 29,2 % PDM 26,3 %
PDM 9,4 %
PDM 16,5 % PDM 7,9 % ACTAVIS
EG
CRISTERS
RANBAXY
ZYDUS
(non représenté)
(non représenté)
(non représenté)
(non représenté)
(non représenté)
PDM 4,5 %
PDM 3,1 %
PDM 1,8 %
PDM 0,7 %
PDM 0,6 % PDM : part de marché (génériques)
LA MOLÉCULE
LE MARCHÉ
DCI : telmisartan
CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : OUI
PRINCEPS : Micardis, Pritor
INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI
CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II.
MARCHÉ TOTAL : 32 millions d’euros (princeps + génériques, cumul mobile annuel – CMA – juillet 2014).
MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Candésartan (Atacand, Kenzen) ; Éprosartan (Teveten) ; Irbésartan (Aprovel) ; Losartan (Cozaar) ; Olmésartan (Alteis, Olmetec) ; Valsartan (Nisis, Tareg). INDICATIONS : Traitement de l’hypertension artérielle essentielle chez l’adulte ; prévention cardiovasculaire en cas d’athérothrombose ou de diabète de type 2. ASSOCIATION : OUI (hydrochlorothiazide, amlodipine).
Données FSPF/Pharmastat
MARGE TOTALE : 9,1 millions d’euros (princeps + génériques hors performance, CMA juillet 2014). ROTATION GLOBALE : 5,7 boîtes par mois (princeps + génériques). MARGE PAR OFFICINE : 34,70 euros par mois (princeps + génériques hors performance).
C’est un mystère. Sur le marché depuis déjà quelques mois, les génériques du telmisartan peinent vraiment à se faire une place, puisque le taux de substitution actuel n’est que de 35 %. L’objectif du « suivi spécifique de la délivrance des génériques », convenu avec l’Assurance maladie, est pourtant de 75 %. Autant dire qu’il reste du chemin à parcourir ! En outre, il ne serait pas surprenant que le telmisartan soit inclus dans le dispositif du paiement à la performance, puisque le valsartan, le candésartan, le losartan et l’irbésartan le sont déjà. Axez donc vos efforts sur cette molécule !
LA SORTIE DU MOIS
DCI : ibuprofène lysinate PRINCEPS : Nurofenflash CLASSE THÉRAPEUTIQUE : anti-inflammatoire non stéroïdien.
Novembre 2014 I No 1264 I 49
Officine Banc d’essai
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Les crèmes pour l’allaitement La crainte de voir se former des crevasses peut freiner une patiente désireuse d’allaiter. Il existe pourtant des crèmes de soin adaptées. À condition d’en connaître les d ifférentes textures et formules, et de les appliquer suffisamment tôt. Anaïs Bellan
S
’
il y a un seul et unique conseil à prodiguer, c’est celui-ci : ne pas attendre d’allaiter pour les utiliser ! En effet, les crèmes de soin pour l’allaitement préviennent l’apparition des crevasses plus qu’elles ne les traitent. Il est particulièrement intéressant de les recommander, en application biquotidienne, dès le dernier mois de grossesse afin de préparer et d’assouplir la peau fine du mamelon et de l’aréole. Une fois l’allaitement commencé, l’application de la crème protectrice peut être renouvelée après chaque tétée. Les produits aux textures cireuse ou grasse (Lansinoh HPA, Purelan 100, Dodie Allaitement Soin crevasses, Pommade au Castor equi) isolent particulièrement bien les bouts de seins de l’humidité et réduisent le risque de macération. Ils présentent néanmoins l’inconvénient de tacher les sous-vêtements, ce qui n’est pas le cas pour les textures plus fluides (Mustela 9 mois Baume allaitement, Saugella Crème allaitement crevasses). Les formules de ces dernières renferment cependant un plus grand nombre d’ingrédients, notamment chimiques. Leur innocuité pour le bébé est ainsi plus difficile à justifier aux yeux d’une partie des consommatrices. En cas de crevasse déjà formée, toute vente de crème devrait s’accompagner d’un conseil associé sur les bouts de sein en silicone. Leur usage pendant quelques jours permet de réduire la douleur. Le port de coussinets d’allaitement ou de coquilles de recueil de lait peut également s’avérer nécessaire. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler à la patiente que la tétée ne doit pas excéder 15 minutes à chaque sein. ❙
50 I No 1264 I Novembre 2014
POMMADE AU CASTOR EQUI (Boiron) Tube de 20 g / EAN : 3400931468103 / Prix fixé : 2,08 € (remboursement à 30 %) Composition : teinture mère de Castor equi (4 %), vaseline. ON AIME La texture fluide et peu collante de la pommade, l’excellent rapport qualité/prix. ON REGRETTE La nécessité de rincer la crème avant de mettre l’enfant au sein (l’ingestion régulière de vaseline peut diminuer l’absorption des vitamines liposolubles : A, D, E, K), la fragilité du tube métallique, l’absence d’indication et de mode d’emploi sur le packaging, ainsi que de durée de conservation après ouverture, le coût élevé du service téléphonique d’information médicale (0,06 € la minute + coût d’un appel depuis un mobile) et la difficulté à joindre un conseiller.
LANSINOH HPA LANOLINE (Lansinoh, distribué par Almafil) Tube de 40 ml / EAN : 3401551645684 / PMC : 17,30 € Composition : lanoline 100 % naturelle hautement purifiée. À savoir : existe aussi en 10 ml au PMC de 8 €. ON AIME La crème incolore, la précision des conseils d’utilisation disponibles sur la notice et l’efficacité du packaging : code couleur adapté à l’univers du bébé et mise en avant des informations essentielles. ON REGRETTE L’usage seul de l’anglais pour les informations disponibles sur la face principale du tube, la mention « Pas d’odeur » qui ne correspond pas à la réalité, ainsi que le prix élevé.
SAUGELLA CRÈME ALLAITEMENT CREVASSES (ROTTAPHARM) Tube de 30 ml / EAN : 3401344961335 / PMC : 8,70 € Composition (actifs uniquement) : paraffine liquide (hydratation), extrait de Mimosa tenuiflora (action régénératrice), extrait de calendula (action apaisante). ON AIME La texture non grasse qui ne colle pas et ne tache
pas les vêtements, l’embout fin qui délivre la quantité souhaitée de crème, des informations d’utilisation concises et disponibles à la fois sur l’emballage et le tube, le prix raisonnable. ON REGRETTE Le packaging désuet et la longue liste des ingrédients, dont la présence regrettable de phénoxyéthanol, conservateur controversé.
Banc d’essai Officine
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
MUSTELA 9 MOIS BAUME ALLAITEMENT (EXPANSCIENCE) Tube de 30 ml / EAN : 3504105010706 / PMC : 9 €
Les leaders du marché POLIVÉ
5,5 %
ROTTAPHARM
0,6 % (+ 24,4%)
AUTRES
1 % (+ 45%)
(– 12,6 %)
EXPANSCIENCE
Composition (actifs uniquement) : peptides d’avocat et bisabolol (action apaisante), beurre de karité (hydratation), extrait de Lupin blanc (action régénératrice). ON AIME La texture peu grasse, qui pénètre rapidement et ne tache pas les vêtements, le packaging performant, le rappel sur le tube des conseils d’utilisation et le prix raisonnable. ON REGRETTE La longue liste des ingrédients, dont la présence regrettable de polyéthylène glycol (PEG), dont l’usage est controversé.
DODIE ALLAITEMENT SOIN CREVASSES (POLIVÉ) Flacon de 30 ml / EAN : 3700763500003 / PMC : 12,50 €
PHOTOS MIGUEL MEDINA
Composition : lanoline ultrapure.
PURELAN 100 (Medela) Tube de 37 g / EAN : 7612367005265 / PMC : 11,10 € Composition : lanoline ultrapure. ON AIME Les conseils d’utilisation disponibles sur la notice et le prix, moins élevé que celui de la crème concurrente Lansinoh. ON REGRETTE La texture cireuse et la couleur jaunâtre de la
crème (caractéristiques intrinsèques de la lanoline brute), l’odeur, la pression importante à exercer sur le tube pour faire sortir le produit, l’absence de mention de durée de conservation après ouverture et le packaging, peu attrayant. Penser aussi à rappeler avant la première utilisation de dévisser le bouchon pour ôter l’opercule qui ne se voit pas au premier coup d’œil.
ON AIME Le flacon-pompe, la fluidité de la crème, les nombreuses informations utiles et lisibles que l’on retrouve à la fois sur l’emballage et le flacon et un service consommateur joignable à un numéro non surtaxé, indiqué sur le packaging. ON REGRETTE La trop grande quantité de crème délivrée à chaque pression, ainsi que la couleur jaunâtre et l’odeur caractéristique de la lanoline.
NOTABENE
6,7 %
(+ 0, 2%) MEDELA
9,6 %
(+ 15,1%)
BOIRON
6,5 %
(– 3,3 %)
ALMAFIL
70,1 %
(–0,9%)
Source : FSPF-Pharmastat. xx % Part de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2013. – xx % + xx % Évolution des CA entre 2012 et 2013.
Le marché des crèmes pour l’allaitement se maintient avec difficulté. Entre 2012 et 2013, il a progressé de 0,1 % en valeur pour atteindre un chiffre d’affaires (CA) de près de 3,86 millions d’euros. En volume, la réalité est encore plus dure : le marché a enregistré une baisse de 0,9 % avec un peu plus de 358 000 unités vendues en 2013. Le laboratoire Almafil s’impose avec 70,1 % de parts de marché (PDM) en CA en 2013. Cette domination doit néanmoins être nuancée puisque, en termes de ventes, le laboratoire ne représente plus que 42,8 % de PDM pour 153 379 tubes de Lansinoh écoulés. En parallèle, en 2013, il s’est vendu 120 153 unités de la Pommade au Castor equi (Boiron). En volume de ventes, le laboratoire homéopathique se place donc en deuxième position avec 33,5 % de PDM contre 6,5 % de PDM en CA pour 2013. Cet écart s’explique par le faible prix de ce produit (2,08 euros). Les ventes de Purelan (Medela) ont représenté 9,3 % des PDM en 2013. Ce spécialiste de l’allaitement s’en sort mieux que son poursuivant, le très connu laboratoire Expanscience. En effet, avec 33 387 tubes de Purelan vendus en 2013, Medela a progressé de 12,5 % en volume tandis que le Baume allaitement de Mustela a stagné autour des 28 600 unités. Le soin proposé par Dodie a connu quant à lui la plus grosse chute du marché avec des ventes en baisse de 14,1 %. Enfin, Saugella confirme sa place de Petit Poucet avec 2 715 crèmes vendues en 2013, un chiffre en hausse de 27,3 %.
PMC = prix moyen constaté Novembre 2014 I No 1264 I 51
Officine Aperçu
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
Des livres, des sites Internet… par Giulia Gandolfi
Des fiches bristol 2.0 La version virtuelle des fiches bristol débarque : SMARTfiches permet de réviser de façon ludique en « switchant » d’un thème à l’autre du bout des doigts. Téléchargeable sur smartphone et tablette mais aussi consultable en ligne, son contenu, décliné en 16 spécialités, est fiable et gratuit. Les fiches de cette encyclopédie en ligne sont rédigées par des internes en médecine, relues et corrigées par des professeurs universitaires et régulièrement mises à jour lors de la parution de nouvelles recommandations. ❙
Accompagner la fin de vie Conçu comme un guide pratique, cet ouvrage sur les soins palliatifs à domicile s’adresse aux professionnels de santé du premier recours qui interviennent auprès des patients en fin de vie. Comment évaluer et soulager la douleur ? Comment accompagner et soutenir les proches ? Mais aussi, comment éviter le burn-out face à une situation émotionnellement prenante et physiquement éprouvante ? Les auteurs – un généraliste rural et une infirmière, spécialistes de la question – ont réussi à condenser leur vaste expérience qui se prolonge au-delà du livre grâce à des liens vers des sites internet indiqués dans les encadrés. ❙ Godefroy Hirsch et Marie-Claude Daydé, Soins palliatifs à domicile. Repères pour la pratique, Le Coudrier, 208 p., 29,50 €.
Développement (du) personnel
Ê
tes-vous plutôt perfectionniste, altruiste, créat i f , o b s e r v a t e u r, loyaliste, épicurien, meneur ou médiateur ? Voici les neuf types de personnalités qui composent l’ennéagramme, un outil de développement personnel utilisé, entre autres, dans le domaine du management et auquel cet ouvrage propose de vous initier. Pourquoi se fier à l’instinct quand on recrute un nouveau collaborateur alors que l’on dispose de cette méthode pseudo-scientifique pour cerner la personnalité de tout un chacun ? Experte en techniques de coaching, l’au-
teure du livre, qui s’adresse en priorité aux pharmaciens et aux autres professionnels de santé susceptibles de manager une équipe, comme les dentistes ou les médecins, prévient ses lecteurs : l’ennéagramme est « une technique terriblement efficace » qui vous permettra avant tout de mieux vous connaître avant de diriger vos collaborateurs d’une main de maître. Que dire de plus ? Les clés de la réussite sont entre vos mains… ❙ Sonia Spelen, Devenez des spécialistes. Au-delà de votre spécialité, EDP Sciences, 156 p., 45 €.
Calendrier vaccinal virtuel Serez-vous amené à vacciner dans vos officines ? En attendant que la loi de santé l’instaure – ou pas ! –, vous pouvez commencer à potasser le dernier calendrier vaccinal. L’appli Vaccins 2014, élaborée avec la communauté médicale et paramédicale indépendante Remede.org, est un aide-mémoire un peu basique visuellement, sûrement pratique mais pas gratuit ! À télécharger pour 4,49 euros sur iPhone ou iPad (indisponible sur Android). ❙ 52 I No 1264 I Novembre 2014
Une ruche dans l’officine Le miel possède de nombreuses propriétés thérapeutiques. Loin d’être un simple remède de grand-mère comme on pourrait le croire, il peut être intégré au conseil officinal pour les adeptes de solutions thérapeutiques naturelles. Il permet ainsi de traiter les troubles ORL, digestifs, hépatiques ou dermatologiques dont ce livre fournit des exemples précis à travers des « cas d’officine ». Pharmacienne, apithérapeute et apicultrice amatrice, l’auteure s’appuie sur une bibliographie étoffée, riche de plus de 200 publications scientifiques. Pas étonnant que sa thèse d’apithérapie ait reçu les félicitations du jury ! ❙ Dr Olivia Metral, Le Miel dans votre pharmacie, Baroch Éditions, 168 p., 24 €.
THÈMES 2014 pris en charge par le FIF-PL
selon les critères déterminés par les représentants de votre profession
PHARMACIENS (4773 Z - Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé)
• Prise en charge annuelle et par professionnel plafonnée à 1 200 € maximum dans la limite du budget de la profession. • Prise en charge au coût réel par professionnel limitée à 300 € par jour de formation et plafonnée à 1 200 € par an et •
par professionnel pour les formations prioritaires, (prise en charge au coût réel plafonnée à 300 € par EPU mais correspondant à une journée de formation sur le quota annuel pour les formations EPU citées ci-dessous). Prise en charge au coût réel plafonnée à 150 € par jour et limitée à 300 € par an et par professionnel pour les formations non prioritaires, en déduction du forfait de prise en charge des formations prioritaires.
Seules les formations soumises à la Commission professionnelle des pharmaciens peuvent faire l’objet d’une prise en charge. FORMATIONS PRIORITAIRES
SÉMIOLOGIE / PATHOLOGIE
MYCOLOGIE
• Pathologies • Maladies cancéreuses • Pédiatrie • Dermatologie
Toute formation liée à la pratique professionnelle DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
• Diététique et nutrithérapie • Gérontologie • Homéopathie • Médication, conseil à l’officine • Maintien à domicile • Mycologie • Orthopédie • Pathologie • Audio-prothèse • Optique • Pharmacie clinique, • Thérapeutique • Vétérinaire
LÉGISLATION PHARMACEUTIQUE LIÉE À L’ACTE THÈMES RELEVANT DU DPC
THÉRAPEUTIQUE À L’OFFICINE
• Thérapeutique • Diététique • Phytothérapie • Homéopathie • Médication officinale • Médication familiale • Médicaments à prescriptions restreintes • Prothèses capillaires • Cosmétiques • Dermo cosmétique • Gynécologie • Pharmacologie
EPU
ORTHOPÉDIE
• EPU • APEPPU • Formation continue des pharmaciens QUALITÉ DE L’ACTE PHARMACEUTIQUE
• Véhicules pour handicapés physiques • Orthèses • Thermoformables VÉTÉRINAIRE
• Officiqual • Ordoqual • Endoqual • Qualité acte pharmaceutique • Évaluation de la qualité des soins et de la pratique professionnelle dans le cadre de la Haute Autorité de santé
FORMATION DE COORDONNATEURS DE SANTÉ EN GÉRIATRIE
FORMATIONS NON PRIORITAIRES
Toute formation relative à l’exercice professionnel Attention, la liste ci-dessous est non exhaustive APPROCHE GLOBALE DE L’EXERCICE OFFICINAL
• Communication • Gestion • Gestion des ressources humaines • Juridique • Langues • Management • Informatique bureautique
et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION !
PRISE EN CHARGE DU PATIENT
• Maintien à domicile • Intégration du pharmacien dans un réseau • Dossier pharmaceutique (demi-journée) • Éducation thérapeutique du patient • Accompagnement du patient : suivi et entretien
• Sont éligibles les formations d’une durée •
minimale de 6 h sur une journée ou cycle de 6 h par module successif de 2 h minimum. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.
Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le Fif-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.
Pour toute demande de prise en charge : www.fifpl.fr
CULTURE
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
AGENDA MUSIQUE
DES LIVRES
Profession : visiteur médical
L
e Teckel n’est pas ce genre d’ou vrage se tar guant d’apprendre à son lecteur les dessous les plus sombres de l’industrie pharmaceu tique. L’officinal n’y découvrira rien mais,
lui qui maîtrise quel ques-uns des rouages du marché du médica ment, se réjouira jus tement à cette lecture évocatrice. Soit une aventure sur les routes du secteur de Guy Far kas, légende de la visite médicale. Sur nommé « le Teckel » par ses concurrents, il se retrouve à un an et demi de la retraite affu blé d’un jeune cadre surdiplômé et « fils de », mandaté pour le surveiller. Tous deux ont à charge de vendre la nouvelle version d’un médicament
© LES ARÈNES
Le rire est contagieux Comment présenter 300 dessins parus dans les colonnes du célèbre magazine The New Yorker depuis 1925 et rassemblés ici sous le thème de la médecine ? Ce cartoon caractéristique repré sentant une seule scène est aussi connu pour son trait noir et blanc que pour sa satire sociétale. Citons en guise de mise en bouche celui où un médecin dit à son patient : « Ah ! j’oubliais, vous serez éveillé tout le long de l’intervention : l’anesthésiste est en vacances. » Ou encore celui d’un ambulancier : « Sa carte de donneur stipule bien que c’est exclusivement pour quelqu’un qui vote conservateur. » ❙ A.-L. M. The New Yorker. L’Humour à l’hôpital, Jean-Loup Chiflet, Les Arènes, 192 p., 24,80 €.
54 I No 1264 I Novembre 2014
soupçonné d’avoir pro voqué des centaines de morts. « Forcément, j’ai été inspiré par l’affaire du Mediator, commercialisé par le groupe Servier, a raconté au magazine Télérama l’auteur, Hervé Bou rhis. En plein sarkozysme, en 2012, j’avais été interpellé par l’incroyable cynisme de la chose et la totale cupidité exprimée. En même temps, j’avais envie de raconter l’histoire d’un VRP sillonnant la France dans une vieille bagnole, avec un côté houellebecquien. En
plus, je voulais y mêler une ambiance de thriller, avec un cadavre dans le coffre. » Mission réussie. Au-delà du point de départ clas sique qu’est la cohabi tation entre deux contraires, il y a du Jean-Pierre Marielle là-dedans, du ringard et du beau, du drôle et de l’impitoyable, de l’amour et du scan dale. Beaucoup de personnages à grands nez aussi. Un teckel jouissif ! ❙ A.-L. M. Le Teckel, Hervé Bourhis, Casterman, 88 p., 16 €.
Se souvenir des jolies choses Au fur et à mesure que Florent fouille ses sou venirs, du haut de ses 70 ans et d’un Alzheimer galopant, le lecteur reconstitue l’histoire d’une vie. Faite de choix et de regrets, de deuil et de séparation, de tendresse et de cruauté. Entre la Normandie et l’Angleterre, la maladie n’est ici qu’un prétexte pour narrer l’histoire d’un père et de sa fille. Traits et couleurs joueront de ces allers-retours narratifs, parfois au risque de nous perdre aussi. Mais la beauté des planches suscite une émo tion inoubliable. ❙ A.-L. M. © GRAND ANGLE POUR BAMBOO ÉDITION 2014
© CASTERMAN
Guy Farkas n’est désormais plus seul dans sa CX break pour faire ses tournées. Le contact est à peine mis que le dessinateur Hervé Bourhis nous entraîne dans une histoire tour à tour drôle, haletante, poétique et cynique.
Ceux qui me restent, Damien Marie & Laurent Bonneau, Grand Angle, 152 p., 21,90 €.
❙❙ Helmet. En tournée : le 6 novembre à Montbéliard, le 7 à Saint-Avé, le 8 à Mérignac. ❙❙ Calogero. En tournée : le 18 novembre à Bordeaux, le 19 à Pau, le 20 à Limoges, le 22 à Paris… ❙❙ Louis Delort & The Sheperds. En tournée : le 18 novembre à Nantes, le 21 à Petite-Forêt, le 22 à Amiens, le 6 décembre à Brunoy, le 17 janvier à Montpellier, le 31 à Dijon… ❙❙ Les Ogres de Barback. En tournée : le 22 novembre à Florange, le 28 à Saint-Étienne, le 29 à Serignan, le 4 décembre à Tournefeuille… ❙❙ Lenny Kravitz, Strut. En tournée : le 26 novembre à Dijon, le 28 à Lyon, le 30 à Nice, le 1er décembre à Marseille, le 3 à Bordeaux, le 8 à Lille. ❙❙ Mark Knopfler. En tournée : le 29 mai 2015 à Nice, les 2 et 3 juin à Paris.
SPECTACLES
❙❙ Les Coquelicots des tranchées. Du 11 novembre au 31 décembre à Paris (Théâtre 14). ❙❙ Quatre minutes. Jusqu’au 15 novembre à Paris (Théâtre de la Bruyère). ❙❙ Cirka Afrika 2. Du 15 novembre au 11 janvier 2015 à Paris, puis en tournée : le 14 janvier à Lille, le 15 à Amiens, le 17 à Tours, le 18 à Nantes… ❙❙ Éric Antoine, Magic délirium. En tournée : le 18 novembre à Besançon, le 21 à Aurillac, le 2 décembre à Tours, le 4 à Paris… ❙❙ Le Mensonge. Du 16 au 21 décembre à Aix-en-Provence (Théâtre du Jeu de paume). ❙❙ Cirque Plume, Tempus fugit ? Jusqu’au 28 décembre à Paris (parc de la Villette). ❙❙ Sans filtre. Jusqu’au 31 décembre à Paris (Théâtre Fontaine).
EXPOS
❙❙ Paysages réels ou imaginaires ? Du 8 novembre au 6 janvier 2015 à la galerie Frémeaux (Paris). ❙❙ Zizi sexuel, l’expo. Jusqu’au 4 janvier 2015 à la Cité des sciences et de l’industrie (Paris). ❙❙ Marcel Duchamp. La peinture, même. Jusqu’au 5 janvier 2015 au Centre Pompidou (Paris). ❙❙ Le Kama-sutra. Érotisme et spiritualité dans l’art indien. Jusqu’au 11 janvier 2015 à la Pinacothèque de Paris. ❙❙ Sade. Attaquer le soleil. Jusqu’au 25 janvier 2015 au Musée d’Orsay (Paris). ❙❙ Kate MccGwire. Covert. Jusqu’au 26 janvier 2015 au musée de la Chasse et de la Nature (Paris). ❙❙ De Gainsborough à Turner, l’âge d’or du paysage et du portrait anglais dans les collections du musée du Louvre. Jusqu’au 26 janvier au musée des Beaux-Arts (Quimper).
CULTURE
Le PHaRMaCIeN DEFRANCE
SUPERFLU ! CONTRE CULTURE DR
Ebola, faiseur de zombies
Lévitation funky
rumeur a fleuri, fondée sur une poignée de témoignages indirects de « résurrections » de patients morts d’Ebola. Café et oignons L’épidémie, qui s’étend depuis décembre 2013, n’a été déclarée qu’en mars 2014 et il a fallu attendre le 9 août dernier pour que l’agence officielle chinoise Xinhua se fende d’une dépêche pour tenter de déminer la même rumeur, apparemment naissante dans l’empire du Milieu : non, Ebola ne provoque pas de crises de violence post mortem et, non, Ebola ne peut être guéri par un mélange de café et d’oignons. La psychose a été ravivée début octobre par une vidéo troublante de Good
Morning America, où le présentateur assiste, médusé, à l’enlèvement d’un cadavre… qui s’avère être un mourant (voir « Nota bene »). Ce qui est sûr, c’est que les symptômes hémorragiques au dernier stade de l’infection n’ont rien à envier à un film d’horreur. Soufflons donc un peu en attendant que le virus Ebola débarque en France, ce que des scientifiques anglais avaient très précisément prévu, avec 75 % de probabilité, pour le 24 octobre dernier. ❙ Laurent Simon
NOTABENE Pour visionner la vidéo de Good Morning America : http://youtu.be/ITV7uDp21zc
DR
V
ous avez vu The Walking Dead ? World War Z ? La Nuit des morts-vivants ? Pratiquez-vous le vaudou ? Si ce n’est pas le cas, vous n’êtes peut-être pas familier avec le concept du zombie. Ce monstre lent et malhabile, grand bouffeur de cerveaux devant l’Éternel, a envahi l’imaginaire collectif ces trente dernières années. Films, jeux vidéo, romans… les zombies, terme issu du créole haïtien qui désigne un mort ramené à la vie sous contrôle total d’un sorcier, sont aujour d’hui des cadavres ambulants ressuscités au contact de radiations, d’un virus (Vingt-huit jours plus tard) ou d’une drogue (Re-Animator). Alors que l’épidémie d’Ebola frappe durement l’Afrique de l’Ouest, d’où est précisément issu le vaudou, une
DR
La folle rumeur a pris comme un feu de poudre : l’épidémie d’Ebola qui fait rage en Afrique de l’Ouest produirait des morts-vivants.
Pour l’année 2000, les futurologues nous avaient promis des voitures volantes. Nous sommes en 2104 et voilà ce que la modernité a à nous proposer : des enceintes Bluetooth volantes, grâce à la lévitation magnétique. Les Om/One, c’est leur nom, laissent pantois par leur design, et on attendra de les essayer pour en dire autant de leur son. Elles seront disponibles en décembre, mais la précommande est déjà possible sur Omone.com au prix de 199 dollars.
De quoi crâner Par le pouvoir de ce crâne, vous pourrez écouter toute votre musique sans fil… et sans prise de tête. Ces belles enceintes signées Jarre Technologies – oui, oui, comme Jean-Michel Jarre ! – vous procureront le grand frisson esthétique. Pour la modique somme de 399 euros, vous pourrez apprécier la finition ultramoderne et la qualité sonore de ces enceintes à aucune autre pareil (disponibles sur Jarre.com).
NOTRE SÉLECTION DVD States of Grace
On a failli être amies
De Destin Cretton. Avec Stephanie Beatriz, Brie Larson, John Gallagher Jr.
De et avec Anne Le Ny. Avec Karin Viard, Emmanuelle Devos, Roschdy Zem.
Tiré de sa propre expérience d’éducateur dans un centre accueillant des jeunes en difficulté, le réalisateur Destin Cretton signe un premier film lumineux. Grace est le nom de la jeune directrice du centre qui voit arriver une ado tourmentée, qui la renverra à sa propre histoire. De l’émotion crue, une réalisation nerveuse et, malgré la violence, une grâce infinie.
Aïe ! Tomber sous le charme du mari d’une amie que l’on cherche par ailleurs à aider à changer de vie peut provoquer quelques désordres… C’est autour de ce triangle amoureux qu’Anne Le Ny a tourné cette comédie campagnarde. Il faut dire que voir l’acteur Roschdy Zem aux fourneaux peut donner envie de succomber à la gourmandise !
et aussi… 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi D’Alexandre Arcady. Avec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Jacques Gamblin.
Une semaine ordinaire
De Peter Glanz. Avec Jason Bateman, Olivia Wilde, Billy Crudup.
Sous les jupes des filles
D’Audrey Dana. Avec Isabelle Adjani, Alice Belaïdi, Laetitia Casta.
Imagine
D’Andrzej Jakimowski. Avec Edward Hogg, Alexandra Maria Lara, Melchior Derouet.
Maléfique Animation.
Edge of Tomorrow De Doug Liman. Avec Tom Cruise, Emily Blunt, Bill Paxton.
L’air de rien, ce film à gros sabots se moque des codes de la sciencefiction et de l’action à tous crins pour étonner et – encore plus surprenant – faire rire ! Malin et rythmé, Edge of Tomorrow joue avec l’espace-temps et nos nerfs. Visuellement, rien d’exceptionnel. Tout le plaisir est dans la réalisation et le brio qui animait déjà le Mr. & Mrs. Smith du même réalisateur.
Novembre 2014 I No 1264 I 55
JEUX DE MOTS
par l’association À la croisée des mots Pour recevoir d’autres jeux et grilles : contact@alacroiseedesmots.com Micro ou meule
Prévient des caries
Indiscutable
Centre d’alvéoles
Alter ego
Chemin de poubelles
Référent patronal
Assistant
Finissent en brosse
À mi-X
À lui Le Vilain petit canard
Établis par la loi Jeu de mots Va de fil en aiguille
Norme d’échanges
Vierge
Cela est mieux
On y va boire
Mission d’expertise
Une recette à pleurer Armées ces chevalières Met en veille
Y vas ou n’y vas pas
Produit des ampoules
Qui arrivent en douce
Se mettre à l’écoute
Il a un engagement personnel
Y vais ou y vais pas
Prix de Diane
Le départ des officiers
Précèdent Céline
Au large
Fourrée sans noyau
Traceur de tableaux
Double la personnalité
La pilule sans lendemain
Sainte avec une touche
Prit de haut
Bien secoué
Première tranche d’impôts
Qui se retrouve à la barre Premières sucettes
En plein dans les miches
Réfléchie et déjà tarée Physiologiques pour Quinton
Tétine
Placer les lettres manquantes (_) pour trouver le mot répondant à la définition. _ _ T _ _ _ _ _ E _ T I _ _ N E _
Qui protège un droit de reproduction.
_ _ _ T E T _ _ I _ _ N E
Parfois favorable au régime de semi-liberté.
_ _ T E _ _ _ T I _ N _ _ E
Tube de rouge (définition empruntée à Scipion, célèbre verbicruciste)
_ _ T _ E _ _ T _ _ I _ _ N E
Applique des formules… qui ont fait leur preuve.
_ _ _ _ _ _ T E T _ _ I _ N _ E
Macadam chaos girl.
T _ _ E _ _ _ T _ I N E
Une essence qui dégraisse.
_ _ _ T E _ T I _ N _ _ _ _ E
Protège le marché avec des barrières.
Solutions disponibles sur www.lepharmacien.fr le 17 novembre.
56 I No 1264 I Novembre 2014
PHARMA1264_56_001 56
24/10/14 14:45
CONGRÈS NATIONAL DES PHARMACIENS
2014
18 -19 octobre
Cannes - Mandelieu
MERCI aux pharmaciens
venus très nombreux participer au 67e congrès
nos partenaires
ainsi qu’à pour leurs contributions à cette manifestation
ABBOTT ABM A-DERMA ALCON ALERE ALLIADIS ALLIANCE HEALTHCARE ARKOPHARMA ASCA AVèNE BIEN-ÊTRE & SANTé BIOGARAN BOIRON CADUCIEL CERP RRM CHANNELS DEMAPHARM DUCRAY EXPANSCIENCE FIF PL FORM’UTIP
GROUPE PHR HARTMANN IMPETO MEDICAL IPSEN KAPELSE KLORANE KRKA LEEM LE PHARMACIEN DE FRANCE/DPC LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN LIFESCAN MACSF MEDISSIMO MTRL MYLAN NATURACTIVE NATURE EFFISCIENCE NOVARTIS PHARMA NUTRICIA OCP OPTIPATRIMOINE
OPUS OSPHAREA PHARMAGEST PHARMETUDES PHOENIX PHARMA PIERRE FABRE SANTé ROBOTIK ROCHE SANDOZ SANOFI DIABETE SANOFI SANTé GRAND PUBLIC SIGVARIS Ste DES PHARMACIENS DU CENTRE TEVA UTIP INNOVATIONS VIDAL VOCATION SANTé WINPHARMA ZENTIVA
PARTENAIRES PRESSE ACTUALITES PHARMACEUTIQUES
LE MONDEPHARMACEUTIQUE.TV
PHARMA BEAUTé MAG
JOURNAL DE PHARMACIE CLINIQUE
LE MONITEUR DES PHARMACIES
PROFESSION PHARMACIEN
L’ENTREPRISE OFFICINALE
PHARMA
Gestionnaire
Professionnel de santé Approvisionnement
Maintien à domicile
• Financement et gestion de l’officine • Développement commercial • Motivation des équipes
Développement commercial Nouvelles missions
Découvrez de nouvelles solutions pour une officine encore plus performante sur : www.astera.coop
• Approvisionnement • Maintien à domicile • Nouvelles missions
Ma coopérative Astera propose toutes les solutions pour développer mon officine :
DES PHARMACIENS, DES BESOINS, DES IDÉES PARTAGÉES.
Informatique
Manager
Pharmaciens par vocation Astera par conviction Financement