2011 / Expositions / Evénements

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2011 / Expositions / Evènements J

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Le pays où le ciel est toujours bleu

20 rue des Curés à Orléans www.poctb.fr



La programmation 2011 du Pays où le ciel est toujours bleu articule deux paires d’expositions, l’une au printemps, l’autre à l’automne. Différents par les thèmes abordés, ces deux ensembles proposent un large éventail de la création contemporaine par la palette des œuvres et des artistes qui les composent. Au printemps, les expositions consacrées à la figure animale puis à l’idée de la miniature sont construites à la manière de promenades sensibles où se côtoient diverses postures artistiques et sont montrés des sentiments contraires tels que l’amour et la haine ou le contrôle et la perte… Les œuvres figuratives des expositions Anthropocentrisme et Miniatures3 (commissaire : Sébastien Pons) agissent auprès du spectateur comme un miroir déformant, un révélateur d’angoisses primaires. A l’automne, les expositions traitent du thème de la peinture hors toile à partir de deux regards : celui de Cécile Desbaudard, critique d’art, commissaire invitée, et celui de Laurent Mazuy, artiste. Les deux propos, Hors toile #1 et Hors toile #2, mettent en scène un questionnement riche et varié, axé, pour le premier, sur une mise en espace des composants de la peinture par le fait de l’installation, et, pour le second, sur des œuvres autonomes, des objets décalés du mode opératoire classique que sont le châssis et la toile. Les deux propositions font apparaître comme lien inhérent à l’exercice et aux questionnements la couleur en tant qu’élément constitutif de l’œuvre, la couleur dans l’espace ou confrontée à l’espace, la couleur associée à l’idée d’épiderme, à la surface, à la texture et à l’épaisseur. Entre ces deux cycles d’expositions et à la fin de l’année, Le pays où le ciel est toujours bleu fait la part belle à des artistes orléanais avec une exposition monographique du peintre abstrait Jean Delaunay et en organisant avec le metteur en scène et acteur Jérome Marin1 une exposition de son complice plasticien et performer Tom de Pékin. Cette dernière est programmée au BOL - salle d’exposition du 108 (rue de Bourgogne) à l’occasion de la programmation de trois de ses spectacles à la Scène Nationale d’Orléans. 1 – Compagnie de l’Eau qui Dort


Anthropocentrisme Du 25 mars au 10 avril 2011 Marion Auburtin, Flavio Cury, Aurélien Mole, Olivier Morvan, Marta Orzel Commissaire : Sébastien Pons Olivier Morvan Echelle (amour des animaux/ pyramide pour toujours), 2011 Installation - Matériaux divers, dimensions variables

La figure animale est un lieu de projections. Dans un espace plongé dans le noir, les œuvres de Maraion Auburtin, de Flavio Cury, d’Aurélien Mole, d’Olivier Morvan et de Marta Orzel éveillent une gamme de sentiments et d’angoisses. Avec Echelle (amour des animaux/pyramide pour toujours), un énigmatique empilement de caisses destinées au transport des animaux, Olivier Morvan fait appel à notre enfance et plus précisément au conte des frères Grimm Les musiciens de Brême, ainsi qu’à notre culture de l’art contemporain en reconstituant l’assaut de la maison par une coalition d’animaux comme l’ont fait Katarina Kozyra1 avec des animaux naturalisés ou Maurizio Cattelan2 avec des squelettes d’animaux. L’artiste s’ingénue à évoquer des citations pour mieux les mettre en boîte. 1 - La pyramide des animaux, 1993 2 - L’amour est éternel, 1995


Flavio Cury Cage, 2004/2005 Installation vidéo Marta Orzel Short stories, 2009 Acrylique et crayon sur papier

Cage, vidéo de Flavio Cury, montre un hibou pris au piège d’un son émis à intervalles réguliers. L’animal tourne la tête brutalement, à gauche, à droite, devant, derrière, à la recherche de l’origine de ce bruit strident qui s’accélère progressivement. Le son, de plus en plus angoissant, et l’animal, de plus en plus agressif, agissent comme un piège, qui se referme sur le spectateur. Marta Orzel nous invite dans un univers décalé. Des Short Stories (nouvelles) mettent en scène, à la manière des illustrations de livres d’enfants, des petits personnages humains, animaux et hybrides. Ces derniers tissent des relations ambigües, alternant le rôle du bon et


Aurélien Mole The High Performance Machine, 2009 Plaques de verre gravées au laser, peinture, chêne et Plexiglas

du méchant : scènes de tendresse ou de meurtre. La complexité des sentiments, des relations, tout est ici passé en revue, adouci par le pelage des doudous de l’enfance. Aurélien Mole avec The high performance machine reprend les célèbres photographies d’Eadweard Muybridge qui fixent et analysent le galop d’un cheval. « Plutôt que de penser la décomposition du mouvement sous forme de succession, les plaques de verres placées les unes sur les autres évoquent le finish d’une course hippique. La photographie ayant scindé la continuité du mouvement rend possible la décomposition de toute activité humaine. Le spectre du Fordisme plane sur The high performance machine et son cheval qui court contre lui-même »3. Dans sa série La collection ornithologique du Notaire, Marion Auburtin présente une suite de petites peintures naturalistes figurant des oiseaux empruntés à la collection de taxidermie de Jean Mercier Génétou, savant et notable berrichon du 19e siècle. Réalisées sur des toiles tendues par des cercles de broderies, ces images dépassent le geste d’analyse et de classification pour ouvrir sur une autre réalité. Il est question de nature morte, d’une mise en scène du temps.

3- Aurélien Mole


Marion Auburtin La collection ornithologique du Notaire, 2009 Huile sur toile et cadre à broder Marion Auburtin Sphinx tête de mort, 2010 Huile sur bois doré

Enfin, tel un présage, ou pour réanimer quelques superstitions paysannes, l’artiste a posé dans l’espace d’exposition ses Sphinx tête de mort, minuscules triptyques sur bois doré représentant ledit papillon. Sébastien Pons



Miniatures3 Du 27 mai au 12 juin 2011 Marion Auburtin & Benjamin Laurent-Aman, Julien Grossmann, Jérémie Lenoir Commissaire : Sébastien Pons « Le manège est un univers en miniature, chargé de tout ce qu’il y a de mortel, de fatal, de damné dans l’univers. » Le tour du jour en quatre-vingts mondes de Julio Cortázar

Julien Grossmann Les traversées, 2008 Installation

Julien Grossmann, avec Les traversées nous invite à assister, impuissants et fascinés, à la destruction de paysages élémentaires. L’artiste restitue, dans deux réceptacles placés au sol sur des hauts parleurs, deux environnements : l’un fait de sable, l’autre de terre et d’eau, avec au milieu de chacun un bus en modèle réduit. L’émission d’un son grave fait vibrer tour à tour les deux ensembles. Les paysages se transforment, le sable se soulève, le bus s’enlise peu à peu, la terre vibre, l’eau devient menaçante… Ces actions filmées en direct sont projetées en grand format sur les murs, l’artiste nous laisse le choix de la distance du regard.


Marion Auburtin & Benjamin Laurent-Aman Loop island, 2011 Faïence émaillée et mécanisme musical modifié Marion Auburtin & Benjamin Laurent-Aman Loop island, 2011 Performance réalisée lors du vernissage Jérémie Lenoir Logements en banlieue blésoise, 2009 Cimetière, Amboise, 2009 Photographie contrecollée sur Dibon (5 exemplaires)


Jérémie Lenoir Manège de petits chevaux, Saumur, 2009 Photographie contrecollée sur Dibon (5 exemplaires)

Loop Island montre neuf petites figurines en faïence animées et sonores disposées sur une table circulaire en une ronde joyeuse et innocente. Il s’agit de monstres de foire, de freaks1 : une femme au système pileux extravagant, une femme déformée par l’obésité, une femme à trois têtes, trois seins et quatre bras, des sœurs siamoises, un cul-de-jatte, un homme assis sur ses volumineuses testicules et bien d’autres réjouissantes difformités anatomiques. Ces personnages fascinants, modelés avec précision par Marion Auburtin, sont animés par un mécanisme qui les fait tournoyer en musique et dont les cylindres ont été savamment mutilés par Benjamin Laurent-Aman, transformant des airs mélodiques en une cacophonie grinçante. Les artistes jouent avec malice sur les sentiments d’attraction et de répulsion. Vue du ciel, l’artiste Jérémie Lenoir propose une suite photographique de paysages anthropiques urbains et campagnards. « Le recul qu’offre le ciel transforme la Terre en un monde de miniatures. Tel Pantagruel jouant aux marionnettes, chaque vol est prétexte à raviver mon imaginaire d’enfant, à me laisser séduire par la dépréciation des échelles et des distances… L’œil est saisi, captivé par le décryptage des objets. Pas à pas, il recompose toute une appréhension des espaces dans une nouvelle dimension. »2 Sébastien Pons 1 - En référence à « Freaks - La Monstrueuse Parade » 1932 - Film réalisé par Tod Browning 2 - Jérémie Lenoir : « Territoires occupés - Une autre vision de la france » 2009 La maison d’éditions LME



Loin de la poussière Du 17 juin au 3 juillet 2011 Jean Delaunay Loin de la poussière1 « Quand l’homme se laisse aveugler par les choses, il se commet avec la poussière2. Quand l’homme se laisse dominer par les choses, son cœur se trouble ». Les peintures présentées ici à Oulan Bator sont extraites de trois séries qui s’inscrivent dans une continuité avec les séries précédentes : Composition ; Prémices ; Dessein ; Curvas ; elles sont portées par les mêmes motifs3 : - l’imprévisibilité de ce qui advient sur le tableau, la lente apparition des gestes, des aplats laissant transparaître, couche après couche, le temps qui s’est posé, l’épaisseur de la peinture, la profondeur des surfaces4 ; - la transparence, conçue ici comme une volonté de ne rien cacher du processus artistique, transcription intégrale d’un discours plastique fondé sur l’association libre ; - les sous-jacences : figures du corps, esquisse d’écriture, voix des autres arts dont les titres se font l’écho : Patrimoine pour le roman de Philip Roth, Les bijoux pour Les fleurs du mal de Baudelaire, Ellis Island pour le film de Georges Perec. Leur particularité plus que leur nouveauté est somme toute banale. Techniquement il y a l’abandon du papier et de l’encre de chine, au profit de la toile tendue, apprêtée ou non, et de l’acrylique, traitée en aquarelle. Elles sont toujours peintes à l’horizontale en tournant autour d’elles dans l’ignorance de leur sens de présentation qui ne se détermine qu’à la fin. Elles sont aussi invisiblement phénoménologiques, conséquences de l’étirement inhabituel du temps de leur réalisation. Elles ont été peintes une par une, parfois sur plusieurs années, et de manière très discontinue. Le peintre s’annihile derrière ses fonctions sociales. Rarement les petites morts5, scandant chaque geste, trait ou surface, n’auront été aussi longues, et l’oubli du tableau, parfois laissé en jachère pendant plusieurs

Jean Delaunay Patrimoine, 3/49, 2002 Acrylique et fusain sur toile

1 - Shitao : « Les propos sur la peinture du moine citrouille amère » chapitre 15 – 1630 - traduction et commentaires de Pierre Ryckmans, Collection savoir sur l’art aux éditions Hermann. 2 - Concept d’origine bouddhique : « la poussière signifie l’ensemble des affaires et usages mondains qui déteignent sur la nature authentique et la souillent ». 3 - « L’honnête homme promène son attention sur les choses mais il ne l’y attache point ; s’il promène son attention sur les choses, celles-ci, si infimes soient-elles, seront encore assez considérables pour lui procurer de la joie ; si considérables soient-elles, elles ne le seront point au point de lui occasionner du trouble. Mais s’il attache son attention aux choses, alors même les choses les plus intimes deviendront suffisamment considérables pour lui causer du trouble et les plus considérables ne pourront suffire à lui procurer la joie ». Su Dong Po 4 - Robert Musil « L’homme sans qualité » tome 2 - page 608 traduction Philippe Jacottet éditions Seuil collection. 5 - Tristan Trémeau : « Peindre avec réserve » in catalogue Jean Delaunay 1996 - Le Carré Saint-Vincent / Scène Nationale d’Orléans


Jean Delaunay Ellis Island, 3/54, 2008/2009 Acrylique sur toile Bijoux, 5/31, 2002 Acrylique et fusain sur toile Patrimoine, 3/49, 2002 Acrylique et fusain sur toile

mois, si prolongé. Mais jamais le fil fascinant de l’épiphanie du tableau qui advient ne se sera dénoué comme lors des retrouvailles d’un être cher après une longue absence où le temps est privé de l’oubli. Le principe de composition ne repose plus ici sur des cercles agencés selon la figure des nœuds borroméens mais sur la superposition et le tressage « aléatoire » de formes issues de trois carrés dont le côté correspond à la largeur du tableau et dont le découpage géométrique interne allie orthogonalité et courbe. Enfin, à une époque où l’art contemporain et les artistes sont parfois assignés au dialogue immédiat et direct avec les lieux et les gens et soumis souvent à la tyrannie d’un évènementiel commandé, il n’est pas inutile de rappeler la singularité du travail d’atelier, et celle de la peinture. Les œuvres s’y construisent dans un dialogue décentré avec le monde incluant présent et passé. Position de retrait, loin de la poussière et des ténèbres où l’artiste s’extrait du monde, le temps du travail, pour mieux le parler, le décrire ou le peindre. Si, dans L’Art du roman, Kundera6 écrit de celui-ci que : « la passion de connaître » s’est emparée de lui pour qu’il scrute la vie concrète de l’homme et le protège contre « l’oubli de l’être » ; pour qu’il tienne le 6 - Milan Kundera : « L’Art du roman » 1986 éditions Folio page 15


Jean Delaunay Ellis Island, 1/34, 2004/2007 Acrylique sur toile

monde de la vie sous un éclairage perpétuel, ne peut-on à sa suite situer la raison d’être des arts mais aussi de la peinture dans la révélation des aspects inconnus de l’existence et du singulier de l’être ? Jean Delaunay


Hors toile #1 Du 16 septembre au 2 octobre 2011 Isabelle Ferreira, Vincent Ganivet, Matt McClune, Miguel-Angel Molina, Olivier Soulerin Commissaire : Cécile Desbaudard

Vincent Ganivet Ronds de fumée, 2011 Installation - Fumée de fumigènes sur mur

La peinture a investi les lieux, simplement, radicalement, lumineuse et poussière Ni cadre ni châssis Déployée dans l‘espace, redéployant l‘espace Les Ronds de fumée de Vincent Ganivet Ténue, fragile, volatile, la multitude d’infimes particules colorées s’est déployée en trois ronds de couleurs et de dimensions différentes. Trois explosions de fumigènes sur mur, puis trois traces : les dépôts de poussières colorées rouge, jaune, bleue, davantage concentrés au niveau des points d’impact. Quelques petits agglomérats de poussière, répartis ça et là sur la matière poudrée, rappellent des pigments, matité ronde, vaporeuse, camaïeux circulaires s’amusant de la frontalité du mur blanc.


Olivier Soulerin Pans suivants, 2011 Installation - Médium, tasseaux et acrylique

Pans suivants d’Olivier Soulerin Une succession de six puis deux pans de bois ajourés de dimensions diverses, proches des murs mais totalement indépendants de ces derniers, se développe verticalement en suivant les deux angles droits consécutifs que propose ici l’architecture. L’espace ménagé entre les panneaux de bois et le mur ne permet pas la circulation, il autorise une perception fragmentaire - démultipliant les effets de perspective et de contrastes colorés - de la partie arrière de l’œuvre. Les couleurs - rose sur la partie extérieure, orange sur la partie intérieure - se signalent par une alternance de bandes horizontales dont l’une des faces demeure neutre, non peinte. Séquences de vides et de pleins au sein des pans de bois mais aussi entre ces derniers et le mur, variations de matières peinture/bois/mur, rythmique chromatique, jeux aplats/relief… Tout en réaffirmant son lien à la frontalité, la peinture amorce un déploiement en volume qui déstabilise et la perception de sa présence et celle de l’espace l’accueillant. Matérialisation picturale de la profondeur, signalement d’organisations spatiales, la peinture redistribue les perspectives. Sans titre de Matt McClune Désordre, déséquilibre de la répartition anarchique des cinq panneaux verticaux peints adossés au mur, en contact direct avec celui-ci et le sol, dans une instabilité proche de la chute. Rupture de la lisibilité frontale, la peinture vient butter de cinq manières différentes contre le mur tout


Matt McClune Sans titre, 2011 Acrylique sur aluminium anodisé Matt McClune Sans titre, 2011 (détail) Vue générale de l’exposition

en s’en éloignant nettement au niveau du sol, elle s’affirme sculpturale. Subtile démultiplication des effets de transparence et opacité au sein de la matière picturale, grâce à la superposition de plusieurs couches de peinture aux tonalités voisines finalement recouvertes de blanc associée aux capacités du support, l’aluminium anodisé, à incorporer la luminosité environnante. Fluidité, élasticité, traces gestuelles, émergences ponctuelles de couleurs, matités, brillances, connivences colorées, matière affleurant, effleurant, imprégnée des lieux et les imprégnant.


Isabelle Ferreira Perche, 2011 Briques platrières, peinture acrylique, tasseaux Isabelle Ferreira Being blank (état 2), 2011 Médium, acrylique, briques platrières, briques vernies, briques émaillées, tasseaux en pin et en acajou

Peinture coffrée d’Isabelle Ferreira Evocation d’un emprisonnement de la matière picturale dans un coffrage, pour la circonscrire tel le béton, attendre qu’elle prenne, se solidifie, devienne volume, référence aux techniques du bâtiment mais aussi coffre, objet qui renferme ce qui est précieux, entretient et ouvre sur le mystère. Peinture coffrée impose la présence de la couleur dans l‘espace, radicale, essentielle, âpre et sensuelle à la fois. Tension entre elle et le vide environnant, tension des superpositions et agencements des modules de briques plâtrières peints, tension entre les puissantes peinture-blocs et le coffrage de bois nu. Délicatesse des dialogues entre les couleurs et la lumière, les rainures des briques et la planéité du coffrage, les couleurs et la nudité du bois. Being Blank (état 2) d’Isabelle Ferreira Les modules de briques peints s’adossent ici au mur, supportés par des tasseaux de bois dans lesquels ils sont encastrés. La composition de l’œuvre se fragmente à la verticale : modules de différentes couleurs et/ou vides et à l’horizontale : espacements et superposition des systèmes briques/ tasseaux mais aussi ajout d‘une plaque de bois noire. Tensions à nouveau, entre le mur et chaque point d’appui des systèmes briques/tasseaux mais aussi entre ces deux derniers. Jeux des nuances de tonalités blanches. Jeux des formes entre les tasseaux longilignes, les modules peints et la plaque de bois. Jeux d’équilibre et de proximité avec le mur qui perturbent


Isabelle Ferreira Peinture coffrée, 2011 Contreplaqué, équerres, briques platrières et acrylique Miguel-Angel Molina Zone, 2011 Acrylique et bois

horizontalité et verticalité. Jeux des matières, transparences et brillances, certaines briques sont uniquement peintes, d’autres émaillées ou vernies, certaines parce qu’anciennes comportent des micro-cassures, certaines sont entièrement peintes, d’autres non sur la tranche, puis différents types de bois, certains peints d’une couche de blanc superposée à celle initiale de jaune, d’autres (comme l’acajou) laissés à l’état brut. Tout en explorant les subtilités et spécificités de ses caractéristiques plastiques, la peinture s’extrait du mur, expose son identité volume. Perche d’Isabelle Ferreira « Complément d’objet » de Being Blank ainsi qu’Isabelle la nomme. Isolée, revendiquant sur d’audacieux tasseaux peints de jaune son écartement extrême, voire dangereux, du mur. Prolongation effrontée, insolente de Being Blank. Sans titre (jauge) d’Olivier Soulerin Trait d’union couleurs, aspérité construite, ajourée, longiligne Echo de Pans suivants Respiration, ponctuation Zone de Miguel-Angel Molina Négation des murs, Zone se développe au sol, ne craignant nullement nos pas, les appellant.


Miguel-Angel Molina Zone, 2011 Acrylique et bois

Omniprésence incongrue de la matière picturale, qui se déploie, riche, mêlée, exprimant sans retenue l’étendue de sa plasticité, depuis la fluidité jusqu’à la viscosité, sous nos pieds… Marcher sur Zone, matérielle, haptique, offerte : d’abord appréhension et attirance, puis fascination… Découvrir la peinture tête baissée tout en ayant la possibilité de déambuler sur et au cœur de celle-ci, de se rapprocher jusqu’à la toucher. Puis, identification d’un environnement, les couleurs, leur répartition évoquent comme une photographie satellite, une sorte de planisphère, un document qui enregistre en altitude ce qui se passe au sol. Clin d’œil à la peinture illusionniste pour perturber davantage et notre rapport à lisibilité frontale et notre déstabilisation spatiale : nos pas reposent, à l’intérieur d’une salle, sur une sorte de fragment de territoire dont notre regard nous indique qu’il n’est perceptible que depuis un lieu extrêmement éloigné de nous, l‘espace, au-delà du ciel… Zone, un espace pictural. Cécile Desbaudard


Hors toile #2 Du 14 au 30 octobre 2011 Erwan Ballan, Laurence Papouin, Antoine Perrot, Eric Provenchère, Sylvie Turpin, Egide Viloux Commissaire : Laurent Mazuy Indépendamment du fait d’extraire de la toile et du pinceau les questions d’une grammaire picturale, Erwan Ballan, Laurence Papouin, Antoine Perrot, Eric Provenchère, Sylvie Turpin et Egide Viloux imaginent un emploi différencié de la couleur.

Erwan Ballan Peinture Plastic, e.t.c..., 2010 Silicone, verre, pigment, bois et métal

Réalisée à partir d’une pâte de silicone coloré rose, Peinture Plastic, e.t.c… d’Erwan Ballan donne à voir d’une part, la matière sortie du tube (serpentins organiques, libres et vivants) et d’autre part, cette même matière contrainte, compressée derrière une plaque de verre comme sous les lamelles d’un microscope. Cette composition met en regard deux postures dynamiques et complémentaires, pour illustrer un même geste, une même action. Installé dans l’angle d’un mur, Matuvu, quite too much, e.t.c..., met en abîme cette dualité par l’emploi du miroir dans lequel se reflètent à la fois une pâte silicone rouge compressée et la salle d’exposition.


Laurence Papouin Peinture suspendue bleue, 2009 Acrylique et résine Erwan Ballan Matuvu, quite too much, e.t.c..., 2010 Silicone, verre, miroir, pigment, bois et métal Laurence Papouin Coup de poing 5, 2010 Acrylique


Antoine Perrot Fortune picture - Peinture porte-bonheur, 2010 n°15 - Tampons abrasifs, bois, roue abrasive (laiton) et poignée n°19 - Tampons abrasifs, bois, plumeau et poignée n°24 - Tampons abrasifs, bois et roulettes n°27 - Tampons abrasifs, bois, ventouse et poignée n°30 - Tampons abrasifs, bois et cadenas (rouge) Erwan Ballan Matuvu, quite too much, e.t.c..., 2010 Silicone, verre, miroir, pigment, bois et métal Eric Provenchère Sans titre, 2010 Acrylique et tablette Eric Provenchère Sans titre, 2010 Acrylique et tablette

Laurence Papouin réalise des peintures géométriques colorées qu’elle déforme et fige par la résine. Avec Peinture suspendue bleue, la toile est accrochée à une patère, le drapé qui en résulte, souple et tombant assure au regardant par ses points de vue successifs une dynamique chromatique. Il en est de même avec Coups de poing 5, où la toile qui épouse la forme d’un coussin accroché au mur garde l’empreinte du geste violent dont elle porte le titre. Antoine Perrot utilise une couleur apportée par les objets manufacturés qu’il convoque. Avec Fortune picture - Peinture porte-bonheur, il propose une suite d’objets improbables et afonctionnels constitués d’une superposition d’éponges grattantes, vertes, jaunes, rouges, oranges et bleues prises entre deux plaques de bois dans lesquelles sont rapportés divers ustensiles utilitaires, tantôt un plumeau, tantôt une roulette de pied de meuble, un antivol flexible ou une ventouse… Eric Provenchère reformule l’idée de palette. Il applique au couteau des couleurs en pleine pâte sur des plateaux étagères aux longueurs multiples. Les différentes propositions, fixées au mur à hauteur de hanche, témoignent et interrogent : un assemblage de couleurs choisies comme autant de fragments.



Sylvie Turpin Débordé, 2010 Mortier frais, acrylique Sylvie Turpin Débordé, 2010 (détail) Vue générale de l’exposition


Egide Viloux Etude pour un paysage, 2010 Acrylique sur bois, métal et plastique Antoine Perrot Fortune picture - Peinture porte-bonheur, 2010

Sylvie Turpin travaille les composantes de la fresque. Une pâte teintée dans la masse qui s’échappe du mur génére des volumes au titre évocateur. Débordé se compose de deux longues formes verticales moulées, entre lesquelles une couleur peinte à même le mur assure la liaison. Tout comme Provenchère, Egide Viloux reformule la palette. Etude pour un paysage se compose d’une multitude de planchettes de bois recouvertes d’aplats de couleurs rangées sur un présentoir à cartes postales circulaire et tournant. L’offre est abstraite, totémique. L’œuvre pixelisée dialogue avec l’idée d’achalandage et les choix et hasards qu’elle suppose. En somme, l’objet d’Hors toile #2 est probablement la couleur, à moins que ce ne soit le geste et l’intention qui le portent : énumérer et classer. Par la répétition, le geste tout à la fois s’affirme et s’efface. Ce mouvement contradictoire met en suspension la couleur, dans son espace propre : un corps en tant que tel aux prises avec ce qui l’origine. Laurent Mazuy


Suite canine Du 2 au 17 décembre 2011 Tom de Pékin

Tom de Pékin Good dog, 2011 Vidéo

L’exposition Suite canine de Tom de Pékin, organisée par Le pays où le ciel est toujours bleu et la Compagnie de l’Eau qui Dort est proposée au BOL - salle d’exposition du 108 rue de Bourgogne (Orléans) dans le cadre de la présentation de trois créations de spectacles de Jérôme Marin (Compagnie de l’Eau qui Dort) à la Scène Nationale d’Orléans. Le personnage central de cette exposition de dessins est Tommy le chien. Ce dernier, à la fois animal et humain, interprète, avec un point de vue érotique, une relation similaire à celle qui unit un maître et son compagnon à quatre pattes. A l’occasion du vernissage, Tom de Pékin mué en Tommy le chien et Monsieur K (personnage de cabaret créé et joué par Jérôme Marin ont proposé une performance éclairant d’un regard nouveau la célèbre chanson interprétée par Line Renaud Le chien dans la vitrine.


Tom de Pékin Saved by the shower, 2011 Crayon sur papier Tom de Pékin & Monsieur K Performance le soir du vernissage Tom de Pékin Good dog, 2009 (détail) Sérigraphie (75 exemplaires)


En savoir + Marion Auburtin La Compagnie de l’Eau qui Dort Flavio Cury Isabelle Ferreira Vincent Ganivet Julien Grossmann Benjamin Laurent-Aman Jérémie Lenoir Aurélien Mole Olivier Morvan Marta Orzel Laurence Papouin Antoine Perrot Eric Provenchère Olivier Soulerin Tom-de-Pékin Sylvie Turpin Egide Viloux

www.marionauburtin.com http://compagnie-eauquidort.blogspot.fr www.flaviocury.net www.isabelleferreira.com www.vincentganivet.fr www.juliengrossmann.com www.benjaminlaurentaman.com www.jeremielenoir.com www.mole.servideo.org www.escapologique.net http://martaorzel.com http://www.laurencepapouin.com www.antoineperrot.net http://eric.provenchere.perso.sfr.fr http://olivier.soulerin.net http://tomdepekin.tumblr.com www.sylvieturpin.com www.egideviloux.fr

Le POCTB Le pays où le ciel est toujours bleu est un label de création et de médiation en art contemporain installé dans les ateliers d’artistes Oulan Bator. Ce label s’envisage comme une force de propositions et de réflexions sur les territoires. Il développe en France et à l’étranger depuis sa création en 2000 des actions à partir d’outils qui portent une dynamique et un dialogue permanent avec les artistes et les publics : La borne, mobilier urbain de création en art contemporain itinérant en région Centre, des expositions, des aides à la production et à la publication, ou encore des échanges avec d’autres collectifs d’artistes.

Le pays où le ciel est toujours bleu Oulan Bator - 20 rue des Curés à Orléans - 02 38 53 11 52 - www.poctb.fr Graphisme : Sébastien Pons - Couverture : Anaïs Mathias

Avec le soutien de

Direction Régionale des Affaires Culturelles Centre



Du 25 mars au 10 avril 2011

Anthropocentrisme

Du 27 mai au 12 juin 2011

Du 17 juin au 3 juillet 2011

Jean Delaunay

Miniatures

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Du 16 septembre au 2 octobre 2011

Hors toile #1

Du 2 au 17 dĂŠcembre 2011 Du 14 au 30 octobre 2011

Hors toile #2

Suite Canine Tom de PĂŠkin


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