Les géants - Maximilien Pellet

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Les géants Du 10 janvier au 10 février 2019

Maximilien Pellet

Le pays où le ciel est toujours bleu




Les Géants, hommage à Roger Toulouse, 2018 - Enduit sur bois, 200 x 120 cm


Les Géants, hommage à Roger Toulouse, 2018 - Enduit sur bois, 200 x 120 cm


Les Géants, hommage à Roger Toulouse, 2018 - Enduit sur bois, 200 x 120 cm


(...) l’être qui a une forme domine les millénaires. Le fossile n’est plus simplement un être qui a vécu, c’est un être qui vit encore, endormi dans sa forme. 1 Par les gestes simples du maçon qui ont traversé les siècles, Maximilien Pellet convoque l’histoire de la représentation. Convocation comme construction, évocation comme interprétation. Aussi les géants qui dominent cette proposition de l’artiste en sont les témoins et les représentants. Figures emblématiques des traditions populaires traversant tant les cultures religieuses ou païennes que les époques. Nous reviennent alors les frasques de Don Quichotte de la Mancha ; il y a cette malice aussi dans les peintures chimères de Maximilien Pellet. Ces géants, aux traits grossièrement humains, ceux d’un primitivisme enfantin où le « bonhomme » règne, sont de part leur tentative de représentation de la modernité une évocation du travail de Roger Toulouse, personnalité locale à laquelle Maximilien Pellet rend ici hommage. Hommage sans formalisme, non dans l’exhaustivité du catalogue raisonné — que pourtant l’artiste affectionne tant — mais dans l’empirisme joyeux, prétexte à l’expérimentation formelle chère au peintre orléanais dans sa transition de l’expressionnisme à l’abstraction. La figure de l’artiste, passionné d’art mais aussi collectionneur, s’exprime à travers chacune des toiles aux références non dissimulées : sûrement cette gourmandise de l’emprunt, de l’observation, de l’imitation. Dès lors, l’enduit agrège et absorbe autant les effets de styles que les corps extérieurs, tels ces carreaux de céramique rapportés, derniers éléments constitutifs d’une grammaire nouvelle que l’artiste déploie au rythme d’un parcours ludique. Autant de gestes parfois primitifs, instinctifs, sûrement innés qui posent les prémices d’une initiation par sédimentation et oubli volontaire. Un apprentissage autant intuitif que cultivé, par imitation et anachronisme qui participe d’un double mouvement ; la connaissance d’effets inconnus et la redécouverte d’effets connus. Cherchant à produire l’image inédite, non sans 1 — G. Bachelard, La poétique de l’espace, PUF, 1957.



Vue de l’exposition

Les Géants, hommage à Roger Toulouse, 2018 Enduit sur bois, 200 x 120 cm

didactisme, Maximilien Pellet, usant d’une esthétique faussement surannée, éprouve la modernité par l’inscription dans la tradition : celle du peintre, devenu décorateur. Construire par assemblage, en grand et en peinture. Ce plaisir de la composition déjà présent dans les carnets de croquis quadrillés de l’artiste s’exprime à l’échelle de l’espace de monstration où chaque châssis au format similaire pourrait être dispersé et recomposé à loisir par sens du spectaculaire. À ce jeu de taquin résonne le récit rocambolesque de l’art et de ses grandes tribulations : fragments volés, toiles découpées, fresques démantelées... bien que la fresque ait depuis l’origine des temps, de l’art rupestre à la renaissance, l’honneur de la persistance dans le temps par une ambition double, spatiale et historiciste. Chaque pan invite alors la grande comme la petite histoire et façonne une narration elliptique qui, « rejointée », s’inscrit dans la grande tradition picturale par delà les avant-gardes. In fine, ces peintures devenues murs et mobiles affirment la permanence d’une chronologie stylistique méconnue des historiens modernes qui pourtant traverse les civilisations humaines. Thomas Havet



Sans titre, 2018 - Gravure et monotype sur zinc, 38 x 28 cm



La mosaïque et la sculpture, 2017 - Enduit sur bois, bois, roulettes, 226 x 250 cm


Fragment d’œuvre murale, 2017 Enduit et plâtre sur polystyrène, 120 × 125 cm



Le couple et la lune, 2018 Céramique sur bois, 95 x 98 cm


Sans titre, 2018 Aquarelle sur papier, 40 x 30Â cm


Sans titre, 2018 Aquarelle sur papier, 40 x 30 cm

Le sorcier, 2018 Céramique sur bois, 100 x 90 cm



En savoir + Maximilien Pellet

www.maximilienpellet.fr

Le POCTB Le pays où le ciel est toujours bleu, POCTB - collectif d’artistes, est un label de création et de diffusion dans le domaine de l’art contemporain. Ce label propose une programmation dans son espace d’exposition situé à Orléans et hors les murs avec La borne, microarchitecture de création et de monstration itinérante en région Centre - Val de Loire. Direction artistique : Sébastien Pons / Laurent Mazuy

Le pays où le ciel est toujours bleu Quartier Carmes - 5 rue des Grands-Champs à Orléans - 02 38 53 11 52 - www.poctb.fr

Graphisme : Sébastien Pons

Avec le soutien de


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