Refuge de La Conay

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Étés 1947 – 1948 Souvenirs Françoise Chappaz


Le chalet de la Conay a été, pour ma sœur et moi, un de nos premiers lieux de vacances durant les étés 1947 et 1948.

Refuge et ferme de La Conay


De la petite gare de Charix-Lalleyriat, où nous étions arrivés de Bourg par le train à vapeur, nous partions à pied vers le Chalet de la Conay à 10 km de là….


Quatre km plus loin, nous nous arrêtions à Lalleyriat, chez "les Frise-Poulette*", deux soeurs, Mme Vion qui tenait une petite épicerie et Denise Guillermet (si je me souviens bien) qui tenait une auberge. Actuellement ce sont les deux maisons de vacances contiguës à côté de la mairie.

*Frise-Poulette : surnom donné sans doute par "les gens du CAF"


Cette halte était obligatoire car Denise, l'aubergiste, tenait la clef du chalet à la disposition des adhérents du CAF (Club Alpin Français) qui voulaient y séjourner.

Après ce petit arrêt pour se restaurer, nous attaquions les 6 km restant... Avant la guerre M. Vion servait de taxi pour acheminer les "touristes" pas très sportifs jusqu'à Cuvéry.


Cette 2ème partie du parcours avait été un peu épique.

Ma sœur, qui n'avait que 2 ans et demi n'avait pas bien digéré le pâté qu'elle avait trouvé fameux des sandwichs de l'auberge, aussi mon père n'écoutant que son courage montait nos bagages sur 1km, les laissait au bord du chemin, redescendait nous chercher, remontait avec Denise sur les épaules et ainsi de suite jusqu'au chalet où ma sœur vomit, le pâté avait fait son œuvre.


En 1947 il y avait encore des tickets de rationnement, il fallait transporter sa nourriture.

Quand notre provision apportée de Bourg était épuisée mon père redescendait à Lalleyriat pour se réapprovisionner et remplacer les petites provisions qui demeuraient en permanence au chalet.


On pouvait également compter sur la petite auberge de Cuvéry tenue par les Pichon. Je me souviens encore du beurre que Mme Pichon pliait dans les grandes feuilles de gentiane.

Un boucher de la Michaille apportait tous les 15 jours les commandes qu'on lui passait, le pain ? je ne m'en souviens pas. Nous y trouvions le journal et notre courrier y était dirigé.

Auberge de Cuvéry


Aussi tous les jours (?) nous faisions le trajet La Conay - Cuvéry et retour. Peut-être avions-nous droit à un petit verre de limonade ou de grenadine en récompense ?

Tout au long du chemin, parmi les sauterelles aux ailes rouges ou bleues qui nous faisaient peur car elles étaient très abondantes, nous cueillons des fleurs et en bordure du bois nous ramassions des petites fraises qui nous régalaient pour notre dessert. Ces cueillettes nous faisaient oublier, enfants, la longueur du chemin.


L'après-midi nous allions à la ferme de la Charnaz chercher du lait, on nous offrait de la crème ou du lait bourru que je ne buvais pas, j'ai encore en mémoire son odeur et sa tiédeur... Les bergers qui faisaient un petit jardin temporaire nous donnaient ou peut-être leur achetions-nous des salades....

Ferme de la Charnaz


Quinze jours plus tard et cela sans incident nous refaisions le chemin " La Conay, gare de CharixLalleyriat " avec, au bout du chemin, le petit verre de limonade que nous prenions au cafÊ Montillet près de la gare, rÊcompense de notre marche.




Refuge et ancienne ferme de La Conay (avant 1944)

Refuge et ferme de La Conay


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