2017 02 18 Portes (Historique de la grange des)

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Grange des Portes

Interprét aton libr e

Michel FENAYON – 18 février 2017


Situation

La grange des Portes se trouvait à proximité du col de Richemont, sur le chemin qui mène à la grange de Pré-Carré et aux Plans d’Hotonnes. Elle se situait sur la droite du chemin après les granges de Recouza et avant les granges du domaine des Moines. Aujourd’hui cette grange, n’existe plus, car elle fut détruite par les allemands qui l’incendièrent en 1944 (voir plus loin). Il ne reste que quelques pierres visibles parmi les herbes entre les arbres.


Ces quelques pierres témoignent de l’emplacement ou s’élevait la grange des Moines


La carte de Cassini La grange des Portes figure sur la carte de Cassini qui fut dressée vers 1760 sur les ordres du roi. La construction de la grange est donc antérieure à cette date. Son nom: « les Portes » vient très probablement du fait que la grange et son domaine aient appartenu à la Chartreuse de Portes située plus au sud ouest.


Interpréta tion libre

On voit que l’emplacement de la grange n’est pas particulièrement proche de la Chartreuse dont elle dépendait…

Grange des Portes


La chartreuse de Porte La chartreuse de Portes fut fondée en 1115 par Bernard de Varey et Ponce, moines de l'abbaye bénédictine d'Ambronay, sur la commune de Benonces . Cette commune est à 30 km au sud-ouest des hauts de Sothonod. Elle se situe sur la rive droite du Rhône qu’elle domine. Pour tout savoir sur la chartreuse de Portes : www.chartreux.org/fr/maisons/portes/ Ce fut le premier monastère français à s’être rallié à la « Grande Chartreuse »


Histoire de l’ordre des chartreux L'histoire des Chartreux commence en 1084 avec la fondation du premier monastère dans le massif montagneux de Chartreuse, au-dessus de Grenoble en Dauphiné, par saint Bruno, écolâtre de Reims, un Allemand originaire de Cologne et six compagnons (Lanuin, Hugues le Chapelain, Étienne et Étienne, ainsi que deux laïcs : André et Guérin) qui fondèrent ensemble la communauté de la Grande Chartreuse, mère et matrice de l'ordre cartusien. Quelques lien pour en savoir plus sur l’ordre des chartreux et son histoire : https://www.chartreuse.fr/histoire/histoire-de-lordre-des-chartreux/ https://www.chartreux.org/fr/index.php https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_des_Chartreux https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Chartreux

A droite : - Emblème et devise de l’ordre des chartreux - Moine chartreux appelé « cartusien »


Les plus anciens occupants connus de la grange

Le plus ancien occupant connu de la grange de Portes est BAILLY LEGER Romain (1709-1795) qui était laboureur à Hotonnes Il épousa en 1734 TAVEL Etiennette (1711-1786) de la grange des Moines fille de TAVEL GROSJEAN Joseph (1668-1756) marchand à Hotonnes qui fit de nombreuses acquisitions sur les hauts de Sothonod . Leurs six premiers enfants naquirent à Hotonnes et les trois derniers à la grange des Portes ; ce qui permet de situer leur installation à la grange des Portes entre 1747 et 1750


1831: cadastre napoléonien & propriétaires Parcelle 68

Parcelle 67 La grange est orientée est/ouest avec la façade au sud. Elle est divisée en cinq parcelles Deux parcelles d’habitation (64 et 65) à l’ouest de la grange

Parcelle 66

Trois parcelles de bâtiments ruraux à l’est dont une en copropriété Le plan de la grange ne figure pas dans le dossier des dommages de guerre. Il y a une simple description sommaire de la grange avant son incendie : Au sous-sol, une cave sous la cuisine, de 6 m² Au rez-de-chaussée : cuisine, salle, cave, écurie, grange le tout faisant 165 m² Au premier étage : chambre, grenier, fenil pour 144 m² Au deuxième étage : grange sur chambre de 14 m²

Parcelle 65

Parcelle 64


1831: Les occupants propriétaires

Après son décès en 1817 les fils de BAILLY Romain (17421817) héritent de la grange : •

Parcelle 65 d’habitation : la plus grande pour le fils ainé BAILLY Etienne Romain (1778-1840)

Parcelle 64 d’habitation : la plus petite

¾ pour BAILLY Claude (1780-1857) qui a des enfants ¼ pour BAILLY Pierre (1780-1860) qui est célibataire sans enfants

Chacun hérite d’un bâtiment rural et un troisième est en copropriété

Parcelle 65

Parcelle 64


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Les habitants après 1831 première partie

Les informations qui suivent sont les plus probables, elles pourront être modifiées ou complétées en fonction des recherches à venir Des enfants de BAILLY Claude (1785-1857) seul BAILLY Jean Louis (1819-1904) reste à la grange des Portes, les autres selon leurs mariages vont soit à la grange des Moines soit à la grange de Nid Blanc soit au bourg de Sothonod. Le fils de Jean Louis BAILLY, BAILLY Marcellin (1847-1879) lui succède Vers 1857 BAILLY Claude (1785-1857) vend sa part dans la parcelle 64 (les3/4) à son frère BAILLY Pierre (1780-1860). Celui-ci devient donc le seul propriétaire de la parcelle. Vers 1860 BAILLY Pierre (1780-1860) qui était célibataire et sans enfants vend la parcelle à son neveu BERNE Jules (1820-1897) qui était installé à la grange Nid Blanc ou étaient nés ses deux premiers enfants. Entre 1858 et 1865 il vint s’installer à la grange des Portes ou naquit son dernier enfant. De 1858/1865 à 1878 BERNE Jules (1820-1897) fait l’acquisition de « prés, terres, bois, pâturages et hermitures, etc…. » auprès des TAVEL de la grange des Moines et des ANCIAN de la grange Benoit Louis.


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Les habitants après 1831 deuxième partie

Vers 1875 BERNE Jules (1820-1897) loue la parcelle 64 à ANCIAN François Joseph (18491900) son petit neveu qui vers 1881 quitte la grange des Portes pour aller s’installer à la grange de la Combaz. De 1881 à 1899 la grange des Portes ne semble pas avoir été occupée. Les listes électorales de 1890 et 1895 n’indiquent aucun électeur sur la parcelle 64 Vers 1899 TAVEL Marie Antoine Ferdinand (1852-1918) de la grange des Moines fait l’acquisition de la parcelle 64 qu’il loue à BRUNET Alphonse (1869-1923) né à la grange Brunet qui apparait sur les listes électorales et les recensements de 1896 à 1923. Après le décès de ce dernier, la parcelle est transformée en bâtiment rural vers 1924


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Les habitants première partie

Au décès de son père en 1817, BAILLY LEGER Etienne Romain (1778-1840) lui succède sur la parcelle 65 avec sa deuxième épouse FAVRE PIRUSSET Jeanne (vers 1777-1843) Leur fils BAILLY Jean Marie (1819-1891) passe quelques années à la grange des Portes. Veuf en 1848, il se remarie avec FAVRE Célestine (1825-1872) et va s’installer à la grange Léchaud où naissent leurs enfants


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Les habitants deuxième partie

En 1882 le fils de son premier mariage BAILLY François Emilien (1846-1895) après quelques années passées à la grange de Nid Blanc (où il a eu 3 enfants) revient s’installer à la grange des Portes avec son épouse TOURNIER Marie Louise (1854-1938) ou naissent six nouveaux enfants uniquement des filles. A son décès en 1895, son épouse TOURNIER Marie Louise (1854-1938) reste seule avec ses filles, elles figurent dans les recensements jusqu’en 1926 Plusieurs des filles meurent en bas âge. Deux vont s’installer à Lyon suite à leur mariage. Ses voisins l’aident aux travaux des champs. Elle était surnommée « la Blanche » L’ainée BAILLY Clémence Mathilde est fille mère à 20 ans d’un petit BAILLY Louis Alfred (1903- ????) elle se marie en 1931 à Lyon avec NEVEU Joseph (1854- ????). Au décès de TOURNIER Marie Louise (la Blanche) en 1938 à Saint-Pierre-de Curtille en Savoie, il n’y a plus que deux héritières - BAILLY Emma (1892-1975) et - BAILLY Clémence Mathilde (1882-1969). Par un partage fait devant notaire le 3 septembre 1938, la grange des Portes est attribuée à Mathilde Mathilde qui habite à Lyon vient passer la bonne saison à la grange


1944 : La grange est brulée Mardi 8 février 1944: la grange est brûlée par les allemands de même que Molard Morfin et Pré-Carré 16 avril 1944, trois gendarmes de Champagne-en-Valromey : - Delhomme Jean maréchal des logis chef - Lagouttet Claudius - Berry Jean

(Voir compte-rendu page suivante) Il constatèrent les dégâts et prirent les témoignages de : ANCIAN Marcel Justin (1917- ????) de la grange Thévoux MAGNIN Louis fromager à la fruitière des hauts de Sothonod dites des Orgères qui avait été construite vers 1878



Les ruines

MAGNIN Louis, fromager aux Orgères qui perd son tracteur dans l’incendie de la grange Molard Morfin, perd ici sa Citroën C4 En 1952 BAILLY Clémence Mathilde (18821969) épouse NEVEU vend à TISSOT Georges Louis, marchand de bois à Montréal-laCluse, -

les ruines de la grange pour 1000 francs,

-

ses droits aux dommages de guerre


REMERCIEMENTS Ce document a pu être produit grâce à la disponibilité des différents interlocuteurs avec lesquels Michel FENAYON a mené de très nombreux et constructifs entretiens individuels. Que tous en soient remerciés bien chaleureusement ainsi que les différents services et outils du département de l’Ain mis à disposition des citoyens et des associations généalogiques et des sites patrimoniaux.


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