Histoire du pays de gex valserine, michaille et haut bugey lucien michaux

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T

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Vallée de la Valserine

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contlniporaine

de la Michaille et du Haut-Bugey

Lucien michaux n lA

HISTOIRE DU

A Monsieur le Sénateur Albert FOUILLOUX Président du Conseil Général de l'Ain Maire de Prévessîn (Ain) Chevalier de la Légion d'Honneur

PAYS DE CEX

1

ÉTUDES PRÉHISTORIQUE

AVANT-PROPOS

de la Les régions du Pays de Gex, de la Vallée de la /alserine, de

la Michaille et du Haut-Bugey, sont situées à l'Est di département

vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contemporaine

Arrivé bientôt au terme d'une carrière d'activité

dans laquelle le labeur' persévérant exigea sa large place, j'ai eu l'idée de réunir tous les docu ments épars et de résumer dans un même volume,

Pourquoi, dira-t-on, avoir réuni dans un même volume l'histoire de régions apparemment aussi dl'férentes. que le Pays de Gex, la Vallée de la Valserine, la Michaille et le Haut-Bugey.

C'est, tout d'abord parce que ces régions sont ceiles où se sont écoulées les années de notre enfance, puis celles où notre

activité s'est manifestée dans la plénitude de ia jeunesse et de

I histoire assez tourmentée du Pays de Gex, de la

ia maturité.

Vallée de la Valserine, de la Michaille et du Haut-

Ensuite, au point de vue administratif et politique, elies ont été reliées ensemble pendant de nombreuses années, pour ne former qu'une même circonscription de Nantua-Gex.

Bugey.

jsm

de i'Ain.

Mon cher Président,

En témoignage d'une affection sincère, qui ne s est jamais démentie depuis plus d'un demi-siècle, et qui avait été précédée, avant nous, de l'amitié mutuelle qui unissait nos parents, j'ai l'honneur de vous offrir le respectueux hommage de ce travail modeste.

J espère que l'ouvrage vous plaira, et que vous I accepterez comme l'assurance du profond interet que je porte aux sympathiques populations de notre région.

Enfin, leurs divergences sont moins sensibles qu'on pourrait ie supposer, car la plaine et ia montagne sont ici étroitement unies, surtout pour les besoins agricoles, par l'association des cultures

et de l'estivage; ia forêt continue les exploitations rurales, en leur harmonieuse diversité.

siecies siècles successifs ont cimente cimenté la petite Patrie, Patrie. Ils ils prererent préfèrent les I «.v n *. 2 I est présenté d'une rl'linO façon f^Prin litllp résumés assez brefs, où l'essentiel utile

»

Les histoires anciennes, écrites par des auteurs tels que Bras sard, Béatrix, Monseigneur Dépery, l'Abbé Tissot, l'Abbé Delaigue, Louis Gauthier, et d'autres encore, ont maintenant disparu à peu

Veuillez agréer, mon cher Président, l'expres sion de mon entier dévouement, et mon bien cor(jial souvenir.

près complètement.

Lucien

michaux

MAIRE DE COLLONGES-FORT-L'ÉCLUSE CONSEILLER GÉNÉRAL DE L'AIN chevalier de la LÉGION D'HONNEUR

y

Collonges, le 10 Février 1939.

Nous espérons que ce volume sera bien accueilli, car il cons titue un rappei du passé, associé à l'histoire contemporaine. H est comme le témoignage définitif de l'affection sincère que nous éprou pays.

L. M.

Lucien MICHAUX.

par le glacier du Rhône, qui occupait également toiis la cuvette d u Léman et s'étendait sur Je Bas-Bugey, jusqu'aux Dnfins de la Bresse et de la Dombes.

Dans son intéressante « Histoire des Pays qui

.nt formé le

Département de i'Ain », M. Eugène Dubois donne de I détails captivants sur cette période, que l'on peut situer au d but du Quaternaire.

Puis ia terre se réchauffe et ie giacier recule ses limites arrive à Lancrans-Vanchy, pour rétrograder ensuite v rs Coiionges

et Pougny.

^ D'après M. Georges Montandon, dans « l'Oléogénè « humaine », cest vers cette période que i'être humain apparut

gions, c'est-à-dire pendant l'époque quaternaire, déno - .,,101glaciaire », qui a été située dans le temps et évaluée î 200.000 ans environ avant l'ère chrétienne. néolitique.

Elle fut suivie de l'âge de ia pierre polie, de et de l'âge du fer.

le du bronze

<■ D'où est-il venu, dit M. Dubois, ie premier bon sie qui vécut dans nos régions ? Quel fut son berceau ? L'Asie ? L'Afrique ?

Il paraît, en effet, peu vraisemblable que l'Europe ai

entendu les Prs'niers vagissements de l'humanité. Nos lointains ar êtres étaient déjà des êtres évolués, en possession d'une métho< î industrielle raisonnée

• L'idée de tailler une pierre implique autant id intelligence

que telles de nos découvertes modernes. Il a fallu ' fevoir choisir,

vons pour les laborieuses et loyales populations de notre beau PAR

couvertes de glaces. Le Pays de Gex, notamment, éliit submergé

Cette période a été appelée aussi âge de la piei 'e taillée ou

D'autre part, avec ia vie trépidante des temps modernes, nos compatriotes, les , JeunesS notamment, n'ont de très notamment, n ont pas pas oe ires longues lunyuc© hoitroo à à consacrer à à l'étude l'â+nyJ» des questions historiques H t etnr îni IP.Q dont Hnnt les IfiS heures et agréable.

Pendant des millénaires, elles furent loin d'avoir aspect qu'ef ies présentent actueliement. Les plaines et les vJ'Iées étaient

parmi les pierres, ies plus dures et, à la fois, ies lus fragiles ; il a fallu apprendre à les frapper d'une manière qui ]dénote beaucoup d'adresse.

« preper un arc, suppose des connaissances I élasticité des bois et des cordes ; fixer un éclat d certaines , sur silex „ à l'extremité d'une flèche, est une œuvre dont la plupartide nos com patriotes seraient fort incapables.

« Il ne semble pas qu'il faille chercher en Eurc^e les traces

de la longue lignée dont ia transformation, au cours e I immensité oes âges tertiaires, a amené progressivement l'êtrr humain à la forme physique et à la perfection intellectuelle q ® nous connaissons ».

j(A suivre).

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HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Vallée de la Valserine

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période conte^iporaine

de la Michaille et du Haut-Bugey

A Monsieur Lucien MICHAUX Conseiller Général de l'Ain

Maire de Collonges-Fort-l'Ecluse

Chevalier de la Légion d'Honneur

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

Dans • La Création », Edgar Qulnet pose aussi l'angoissante question de l'origine de l'homme. Il le voit apparaître dans les

Le versant oriental du Jura se prolonge en une pli r>e a peine accidentée, à laquelle on donne plus spécialement 3 nom de Pays de Cex. C'est là que se trouvent la plupart dei communes

des glaciers, en lutte dès le début avec les ours des cavernes

de l'arrondissement.

régions chaudes, et non pas au milieu de la neige, d^es trimas

ou les mammouths à l'épaisse fourrure.

.

» L'homme, conclut M. Dubois, n'est pas ne dans les etenaues

de glaces qui marquaient, dans nos régions, les débuts de 1 âge apparu uano dans les prairies ou dans les forets

miocènes. Son intelligence lui a permis de résister aux trimas d'emprunter la fourrure des animaux, de trouver dans les grott un abri contre le froid ».

.

^-

La présence de l'homme sur la Terre est donc très ancie

Mon cher Ami,

S'il n'apparut dans nos régions qu'à une époque j tant à quelque deux mille siècles, il existait déjà, dans ts plus cnauus, ii

Vous me faites grand honneur en me dédiant votre ouvrage sur le Pays de Gex, la Vallée de la Valserine, |a avec nous, sans jamais avoir été troublée.

réchauffement de la température.

Vous I avez écrit d'une façon claire, précise, et js Pf® ■If Il se rit sans effort s'il met sité, et en avecmouvement plaisir. une ardente curio ^ Contrairemervt à beaucoup de livres de ce genre, ce n eM point une compilation difficile à comprendre, à digérer et a retenir.

SÉNATEUR DE L'AIN MAIRE DE PRÉVESSIN

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

a aau uu auu.uuu

-

gence et votre labeur acharné, un excellent Maître-lmprim®"'". un Journaliste de grand bon sens et un Historien local du meilleur gout. Je puis dire que le très bon Gessien que vous êtes reste, a bien mérité de notre petite Patrie de l'Ain, dont vous etes un des meilleurs enfants

Albert FOUILLOUX, Sénateur de l'Ain.

siens ont constitué des organisations puissantes, qui

culqué l'émulation et les méthodes nouvelles.

3ur ont in-

„4. >,

.

Au cours des siècles, ces tribus se fixèrent : ™ j ensuite à défricher et à cultiver la terre, au fur et à mesure ,,

.

L'abbé Jolivet, ancien curé de Péron, avait découvert s

montagne du Jura, à proximité du Reculet, les traces d un

9

préhistorique, dont II avait fait une communication . d'Emulation de l'Ain. Ce village paraissait remonter a plusieurs siècles avant Jésus-Christ, après l'époque des Cavernes. L'autorité du chef de famille était alors

siens, comme celle du chef' de tribu sur les familles g sous son égide.

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.

.

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Tomnip du

Puis apparurent les Druides, qui firent edifler le Temp

Soleil, au mont Mourex.

. „

i, cnriAtp

1. Auguste Poncet, instituteur honoraire, membre de la

,

M.

Kl . é'vision en chapitres courts, en rend la lecture 39''éa. . parcourant, on ne se fatigue pas, on se repose, on 's instruit, gardant de chaque page un charme pénétrant. Je suis sur que votre ouvrage plaira à tous nos compa triotes de I Ain, et qu'il aura sa place dans les bibliothèques communales, comme dans les bibliothèques privées. Je tiens aujourd'hui à souligner vos mérites, car de sim ple ouvrier typographe, vous êtes devenu, par votre intelli

à cornes, de production de lait et de petites cultures variées. La race bovine gessienne, choisie, améliorée, sélectionnéi f.avec soin, Suisse et peut rivaliser avec les espèces les plus réputées de du monde entier. Cens de progrès et d'activité, les é inveurs ges-

Ce furent des tribus de chasseurs qui commencèrent a v^

et sur les sommets du Jura.

consciencieux et fort instructif.

PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL

y

.

~ fnnti'

Enfant gâté de la Nature, qui semble lui avoir pdigué ses caresses, le Pays de Cex est composé en majeure pai e de grasses prairies et de vergers. Nous sommes ici, indépeni iimment du côté touristique et hôtelier, dans un centre d'élevagî des bêtes

dans notre pays, où le gibier était abondant sur les pentes

Michaille et le Haut-Bugey. Il est pour moi le gage de l'amitié cordiale qui unissait nos deux familles et qui s'est continuée Je ne saurais trop vous féliciter de ce travail imporl3'nti

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

est quaternsire. n■ cai

M. ALBERT FOUILLOUX

par Lucien

d'Emulation de l'Ain, qui enseigna longtemps a P®!"®";, ® niprrps à Logras, une hache en pierre, une hache en bronze, fes P à cupule préhistoriques (écuelles), ainsi que des traces tiens lacustres. Il a également étudié l'intéressant remge oe Vy, au Crêt, qui paraît avoir été établi par les , entouré d'un large fossé. Entre Thoiry et Farges,

existent de nombreux blocs portant des écuelles, des s

,

ainsi que d'anciens dolmens.

■ .

P

.

LE PAYS DE GEX L'arrondissement de Cex est la partie orientale du ééparfêment

de l'Ain. Limité à l'est par le territoire Suisse, au su p

Rhône, à l'ouest par la Valserine, il est constitué 1^^J® versants de la chaîne principale du Jura, dont les le Turet (1.371 m.) ; le Mont-Rond (1.600 m.) : le

..

p,qJ

Vue générale de Gex en 18S7 - Les 5 clochent

m.) : le Crêt de la Neige (1,723 m.) ; le ' m Rof ' f Crêt de la Goutte (1.621 m.], et le Grand Cret-d Eau (1.624 m 3.

Le Pays de Cex est aussi un centre Important de (a fabrication lait ont su du fromage de gruyère. Là aussi, les producteurs se grouper intelligemment, dans des sociétés coopérj-tives de fro; tanneries et magerie. Il existe également plusieurs scieries, deu) de petites industries variées, des tailleries de pierre f fines, etc... Cette région privilégiée devait fatalement, au couil des siècles, (A suivre). susciter de nombreuses convoitises.

Les UC3S> crêtes OICLCa sont &LIML UUOUpCCO occupées par [Jai UOO des pâturages : sur '®® i^îfrnllt<»nt , la

j-.... „,,=ip Ipo hêtres disputent croissent.. des forêts de résineux, auxquels les hetres aispuœ place à mesure que diminue l'altitude. , ,

Sur le versant occidental, la région de la Vallee de la Valserine

est essentiellement pastorale et forestière.

■.' je—


lllSTOIRE DU PAYS DE GEX HISTOIRE DU

PAYS DE GEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

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ÉTUDE HISTORIQUE

Expéditions militaires des Helvétiens

AVANT L'ÈRE CHRÉTIENNE

°®s «e l'Helvétie organisèrent des expéditions militaires pour aller fonder des colonies dans des régions plus riches, notamment en Lombardie, ou pour se livrer au pillage.

siècles qui précédèrent l'Ere chrétienne, les peupla-

Le Pays de Gex a passé par bien des péripéties diverses, avant de devenir le séjour charmant dont ies touristes se plaisent à célébrer les beautés naturelles, l'air vivifiant de ses monts, le

grandiose panorama de ses horizons, qui s'étendent sur le bassin du Léman et sur la chaîne des Alpes ; ils apprécient aussi ses nombreux hôtels et pensions, particulièrement réputés. Dans ies temps ies plus reculés, le Pays de Gex faisait partie

de l'Helvétie, dont H partagea ies revers et les gloires. Les anciens Helvètes étaient divisés en quatre peuplades, sa voir : le district des Ambrons, borné au nord par le Rhin, à l'orient

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période conterriooraine

Comprenant la menace. César était arrivé à Genève : il fit rompre te pont du Rhône et leva des légions en Ligurie, ainsi que dans ies districts des Gaules tes plus dévoués aux Romains. Divicon demanda à César te libre passage par le pays des

Aliobroges, pour conduire les tribus helvètes dans la Gaule narbonnaise.

Le général romain temporisa, exigea un délai f)Our demander l'avis du Sénat. En attendant, il fit construire par ses légions un mur long de dix-neuf mille pas, haut de seize pieds, et défendu

courut de graves dangers ; les coalisés furent finalement vaincus,

par un fossé profond.

en Provence et en Lombardie.

Ce mur commençait à Genève, suivait eri partie ies bords du Rhône sur la rive gauche, et finissait à la crête de la montagne

par le Jura, au midi par ies tribus des Orbigènes:

du Wache, en face du passage de la Cluse.

En réalité, il ne s'agissait pas d'un mur, mais d un parapet élevé avec la terre et tes pierres qui provenaient d'un large fosse.

long du Jura, de franchir l'étroit défilé du Pas de la Çtese, et

niens ;

d'entrer en Séquanie par les villages de Léaz, Vanchy et Musinens, pour se diriger ensuite sur la Gaule, en suivant la rive droite du

Le district des Tugéniens, limité au nord par les Tigurins, au

Rhône. Elles traversèrent l'Ain vers l'embouchure de I Albarine et

couchant par les Orbigènes, au midi par les Alpes, au levant par

arrivèrent dans la vallée de la Saône, trois mois après avoir quitte

le pays des Rhétiens :

Et enfin le district des Orbigènes, borné au nord par les Am

lens.

soumettant à la loi du plus fort, rentrer dans leur pays.

D'après les commentaires de César, l'Helvétie était une pro vince celtique limitée par le Rhin, qui la séparait de la Germanie ;

diés avant leur départ.

laquelle les Helvétiens furent vaincus et subirent de grosses per

Ils durent rebâtir ies villages et les cités qu'ils avaient incen

par le Jura, qui la séparait de la Séquanie : par le lac Léman et

Le Pays de Gex, et la plus grande partie de l'Helvétie, tombè rent ainsi sous la domination romaine. Pour repeupler ces régions,

moment province romaine.

qui étalent devenues presque désertes. César y envoya des légion

législateurs.

A différentes reprises, des envahisseurs venus de la Germanie, dévastèrent et pillèrent tous tes districts de l'Helvétie.

m

des légions et de revenir en Gaule, rejoignit les émigrants entre Mâcon et Chalon. Il leur livra une grande bataille, au cours de

le Rhône, qui la séparaient du pays des Aliobroges, devenu à ce

taierrt trois classes de citoyens ; la noblesse militaire, recrutée

//

César, qui avait eu te temps de retourner à Rome, de lever tes. Beaucoup d'hommes, dit Brassard, furent noyés dans la Saône. 110.000 seulement échappèrent à cette défaite et piurent, en se

; parmi les hommes qui s'étaient distingués dans les combats ; les ■ druides ou prêtres, qui enseignaient la religion de Thor (Jupiter et Dieu Mars) et offraient les sacrifices à Freya (Vénus) ; le ■ troisième ordre se composait des bardes, chantres, poètes et

de la rive droite du Rhône, jusqu'à Viiiard-sous-Coilonge . On volt encore, à Divonne, les vestiges de l'aqueduc qui conc Jsait une partie de la rivière au temple élevé à la Nymphe des E; :x, ce qui est une preuve que les anciens maîtres de la Gaule coi taissaient la valeur thérapeutique de ces eaux froides. Un chemin fut construit au pied du Jura. Ce fut la lia Strata, appelée ensuite la Vie de l'Etraz. Il en reste des troni •)ns à Divonne, Vesancy, Gex, Echenevex, Allemogne, Thoiry, Pér h, Airans, Ecorans, ViJIard-sous-Collonges, Léaz et Vanchy.

le Pays de Gex.

brons, à l'orient par les Tugéniens, au midi par le lac Léman et le Valais, à l'occident par le Mont Jura, qui formait séparation avec la Séquanie. Ce district renfermait donc le Pays de Gex, le Pays de Vaud, l'Helvétie occidentale, la partie de langue française du canton de Fribourg, avec les bailliages de Grandson et d'Echa-

Les Orbigènes, comme les autres peuplades helvètes, comp-

Il reste de l'occupaticm romaine dans notre région m certain nombre d'inscriptions iatines, trouvées notamment à Pré\ issin (colonnes du Porche de l'Eglise), à Gex, Pouilly, Thoiry, e1 surtout à Versoixj qui faisait alors partie du Pays de Gex, ainsi se te faubourg de St-Gervais, à la porte de Genève, et tous U 3 villages

Les peuplades helvètes furent donc obligées de chOTiner le

Le district des Tigurins, borné au levant par le lac de Cons

seul chemin étroit suivait la bordure orientale du Jura, pour tra verser le défilé ou pas de La Cluse.

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César fit ensuite avertir les Helvétiens que le Sénat romain refusait te passage, alléguant que le peuple romain n avait pas l'habitude de laisser ainsi traverser ses provinces et ajoutant qu il était en mesure de s'opposer au passage. u i i

tance, au couchant par la Reuss, au midi par le canton des Tugé-

Du temps de Césa'r, dit Béatrix, H n'existait aucunes voie pra ticable pour traverser le Jura et pénétrer dans la Séquanie. Un

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

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Elles s associaient généralement avec des peuplades voisines, telles que celles de la Gaule ou de l'Allénianie (Cimbres et Teu tons). Sous les consults Marius et Catulus, la République romaine De nouvelles invasions des Helvétiens et de leurs alliés eurent des fortunes diverses, Rome étant constamment menacée, jus2*^^ célèbreà général qui 58 avait conquis le pays des Aliobroges etCésar, se trouvait Rome, l'an avant Jésus-Christ, quand les Helvètes se disposaient à quitter définitivement leur pays et a se fixer dans des régions plus clémentes de la Gaule.

par Lucien

Les Helvétiens partant au combat

Depuis trois années, les peuplades de l'Helvétie préparaient cette émigration, que les Orbigènes et Gessiens étalent les plus

ardents a conseiller. Ils avaient réuni de grandes quantités de vivres et de bestiaux.

Le trioment venu, lis brûlèrent leurs villes et leurs bourgades,

pour affirmer leur décision de n'y plus revenir, et se mirent en tnarche le 5 des Calendes d'Avril (28 mars). Avec leurs alliés, c était une masse de 450.000 âmes, tant guerriers que femmas et

Puis une tour aurait été édifiée au pas de La Cluseî| POur gar

der ie défilé du Rhône, qui formait limite à cet endroit ^ec la Sé

naires romains.

La Colonie qui occupa le Pays de Gex, depuis le Jura au Lé

man et à la vallée du Rhône, fut appelée ■ Colonie Julla Equestris • (Pays Equestres), parce que les soldats étalent surtout des cava liers, et que les pistes étaient très sommaires. Un poste se trou vait au village de Collonges.

L'occupation dura plus de quatre siècles, jusqu'en 406, date de l'Invasion des Allemanis.

La décadence de Rome approchait. Elle n'était plus, dit J.-J.

Le commandant en chef était DIvicon, assisté de Boyorix, chef des Ambrws, de Schwither, chef des Tugéniens, et d'Orgétorix,

Rousseau, la ville fondée par les pâtres et illustrée par les labou reurs, dont tes foyers rustiques incarnaient la modération et la vertu. Il lui fallait i'or et le sang des Nations pour entretenir ses artistes, ses gladiateurs, ses courtisans et ses histrions. De graves

chef des Orbigenes.

excès et des luttes politiques causèrent sa perte.

enfants.

L'exode des peuplades helvétiennes

quanie et te pays des Aliobroges.

Sous le domination des Aliemor

S

puis des Burgundes ou Bourguigr ôns de 406 à 534, soit 128 ans

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Guerriers et bergers, les Allemanis occupaient des!;territoires de ia rive droite du Rhin, entre le lac de Constance < Cologne.• Ils faisaient paître leur bétail dans des prairies commI ines.

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(4 ■i suivre).

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HISTOIRE DU PAYS DE GEX A plusieurs reprises, ils avaient essayé de traverser le Rhin, pour s'étendre sur l'Helvétie ou sur la Gaule. Mais les généraux

romains les chassaient sans trêvet notamment sous les règnes

des empereurs Alexandre, Maximin, Claudius, Probus et Constance II. Le général Julien leur livra une-grande bataille et les refoula audelà du Rhin.

Mais les Allemands revinrent un peu plus tard et réussirent à

occuper une grande partie de l'Helvétie.

C'est à ce moment qu'apparut dans nos contrées un nouveau

peuple, les Burgundes, qui arrivaient des rivages de l'Oder et de

la Vistule ; ils envahirent la Séquanie et se répandirent jusqu'aux

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contemporaine

de la Michallle et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

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de la Vallée de la Valserine

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rivages du Léman et du Rhône, occupant tout le pays des Orbigènes,

dont le Pays de Gex faisait partie. Ces peuplades finirent par se grouper pour résister à l'inva

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Sous la domination des Corlovingiens

Par sa grandeur et sa valeur, il réussit à groupe sous son autorité les peuples de l'Europe, depuis l'Océan jusqu'à a Hongrie, depuis l'Ebre jusqu'au Tibre. Charlemagne devint maître du royaume des Lombi -ds par sa victoire sur Didier, reçut à Milan ia Couronne de fer it donna à ia Lombardie le nom de royaume d'Italie. Ses conquêtes îfabuleuses le firent proclamer empereur d'Occident : il conclut avei NicéphoreHogothète, empereur d'Orient, un traité qui fixa les imites des deux empires. Charlemagnne mourut en 814, à Aix-la-Chapelle, I l'âge de 72 ans, après avoir régné pendant 48 années. De son i riage avec Hiidegonde, il avait eu quatre filles et un seul fils. lUis, dit le Débonnaire, il succéda à son père et eut quatre fil Lothaire, Pépin, Louis et Charles. Ce dernier reçut un royaume jii comprenait notamment ia Bourgogne transjurane, la Suisse et •7S Grisons. Le Pays de Gex passa ainsi sous sa domination. Mais les fiis et les petits-fiis de Louis le Débonn; re se querelièrent constamment et se firent une guerre sans me ci. L'un de ces princes, Charies-le-Chauve, mourut à vlantua en 87 au retour d'une expédition en Italie. Le dernier roi de la branche des Carlovingiens fu- Charles le

15

sion des Huns, venus de Hongrie sous ia conduite d'Attiia, qui était

de 757 à 879, soit 127 ans

vaincu près de Châlons-sur-Marne, par l'armée coalisée des Bur gundes, des Visigoths et des Francs, sous le commandement du

L'Empire de Charlemagne

arrivé en Gauie après avoir pillé la Germanie. Il fut finalement général romain Aétius.

Voulant récompenser les Burgundes du grand service qu'ils venaient de rendre à l'empire romain, le général Aétius, avec l'au torisation de son souverain, leur donna les pays situés entre la Saône et le Jura, jusqu'au Rhône, y compris une partie de l'Helvé tie, comprenant les Ambrons et les Orbgèines. Les Allemanis furent rejetes dans la région de la rive gauche du Rhin supérieur. C'est amsj que le Pays de Gex passa sous ia domination des Burgundes, qui prirent ensuite le nom de Bourguignons.

Vers la fin du V™® siècle, les Allemanis voulurent encore en-

vamr la. Gauie. lis furent battus par Clovis, qui se convertit au

christianisme après cette victoire, et épousa Ciotiide, fille du roi ^ Ciotdde, nommée Hiipéric, qui résidait à Genève. fut la lesoeur de Sédeleube, qui fonda près deCeGenève prieuré de St-Victor.

A la suite d'une série de batailles que se livrèrent les Bour

p" '■ucen michaux

Pépin-le-Bref, ancien maire du Palais, obtint par ronne de France et de Bourgogne. Le pape Etienne élection. Pépin fut le premier roi de France couronné avec

ruse la cou confirma son , - < le cérémonial

de l'Eglise. Il répara les injustices de Charles Martej envers la

Bourgogne, et rétablit ses peuples dans tous leurs droits et Privi lèges. Il traversa le Pays de Gex pour -aller combattre Astolphe, roi des Lombards.

Béatrix dit que Pépin mourut en 768, à l'âge de 54 ans, et que sa tombe porta pour inscription ; « Père de Charle Magne ». Sentant sa fin prochaine. Pépin avait eu soin de partager ses Etats entre ses deux fiis, Charles et Carioman. Mais ce dernier

mourut quatre ans. plus tard, et Charles hérita de toute la puissance.

Gros, prince faible contre lequel les Français, les A emands et les Italiens se soulevèrent en 880.

guignons et les Francs au cours du Vi™® siècle, Godemar fut battu. M avait le dernier roi du premier royaume de Bourgogno. L©

L'ÉPOQUE FÉODALE

Pays de Gex et Genève passèrent sous la domination des Francs, en 534.

Sous la domination des Rois Francs

Les premiers seigneurs du Pays de âex

jusqu'à Charles Martel

de 534 à 752, soit 218 ans

L'incapacité des derniers rois Carlovingiens avait en iDuragé l'indiscipline et l'indépendance des représentants du poi ioir centhal. Car ces agents de ia royauté ne recevaient pas c traitement

j"® 'ongtie de que batailles, alternant avec querelles et ^s drames de suite famille, se poursuivent sous des les deux fils de Clovis, Childebert l®"" et Clotaire l®® ; sous Contran,

fixe. Pour en tenir lieu, le souverain leur abandonnait 1 jouissance de certaines terres qui lui étaient réservées. C'étaient véritables

fiis de Clotaire : sous Childebert II, Thierry II, Dagobert 1®^ Clovis

Il Clotaire III, Childeric 11 et les maires du Palais; sous Charles

bénéfices, civils ou militaires, mais personnels et «ivocables à

volonté. Par la suite, ces bénéfices devinrent en qfelque sorte inamovibles et héréditaires. Mais, en retour, le roi exi 'ieait le ser

Martel.

A ce moment se produit une iflvasion des Sarrasins, venus

d Afrique et qui étaient déjà installés en Espagne. Ils furent fina

ment de fidélité de ceux qui en étaient gratifiés. De là ce de féodalité, c'est-à-dire « foi donnée » (fides etata).

lement battus a Poitiers, par Charles Martel.

Plusieurs bandes de ces pillards se réfugièrent dans le Bugey, le Pays de Gex, le Jura et le Valais. On parie encore à Gex des Portes Sarrasines, deux rochers

Peu à peu, certains de ces bénéficiaires, dont

rendaient la justice ; en « marquis », qui étaient cfirgés de la garde des frontières et des places fortes ; en « barons » qui étaient

des hommes libres remplissant les fonctions d'offici fs dans les

appellent les crèches des Sarrasins.

:

iJ<1 XtlitVIiÉ.CTOtîL Vj,

L'ancien château de Florimont

armées.

fV suivre).

nes sarrasines.

IFEwl

s PHJissance

de donner leur serment de fidélité. Les seigneurs étaient divisés en <■ ducs », qui éti nnt chargés de l'administration des provinces ou de la conduite es armées ; en « comtes », qui accompagnaient le souverain à guerre ou

Maladieres, une seconde à Crozet, et une autre à Vanchy. Elles servirem plus tard à recevoir les malades atteints de la peste. A Genissiat, commune d'injoux, on voit plusieurs cavités en forme de vase, taiilees profondément dans le roc,' que les habitants

Colonnes romaines de Prévessin

nom

s'était accrue, voulurent se rendre plus indépendants e négligèrent

qui dominent le Journan, à l'ouest de la cité. Les Sarrasins avaient lèpre, et l'on dut construire une léproserie aux

A Ecorans, commune de Collonges, existent encore les fontai

16

a...

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de la Vallée de la Valserine

DU PAYS DE CEX

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depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contei]poraine

de la Michaille et du Haut^Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Avec le temps, les grands feudataires, surtout lorsqu'ils se furent rendus indépendants, voulurent imiter les princes de haute lignée et avoir autour d'eux une noblesse personnelle qui leur fut soumise et fidèle. Ils donnèrent en conséquence quelques-unes

18

LE COMTÉ ÉQUESTRE

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

LES SEIGNEURS DE JOINVILLE

Simon mourut en 12.77. De son mariage avec Léoni è de Gex, il avait eu deux enfants ; Hugues de Jolnville et Pierre Te Marnay. Marié très jeune avec Eléonore de Faucigny, Hugues r Jurut quelques mois après son père, mais en laissant quatre enf; Jts : Pierre et Guillaume, Agnès et Béatrix. Guillaume de Jolnville enfant mineur, devint seigneur de Gex, sous la tutelle de sa .'fand-mère.

19

Barons de Gex

de leurs terres à d'autres tenanciers ; ceux-ci en firent autant, et On eut ainsi, dit l'abbé Delaigue, une graduation de fiefs qui

. '-'®

ou son arrière-fief, et qui n'eut son seigneur.

Ces fiefs pouvaient être transmis par succession, vente ou do nation, et s'enchevêtraient.

On comprend ainsi facilement que la paix ne pouvait guère régner entre tous ces petits potentats, dont les intérêts se trouvaiènt presque toujours en opposition. Aussi, chacun se construi sait un château sur le point le plus Inaccessible de ses terres.

Fossés, pont-levis, tours élevées, fenêtres étroites, portes de fer, machines de guerre, armes de toutes espèces, épleux, arbalètes, arquebuses, dagues, lances, créneaux, meurtrières, cachots, souvent double enceinte, rien ne manquait à ces manoirs.

C'est là que le seigneur vivait avec sa famille ; là qu'il médi tait un pillage ou une vengeance ; là qu'il revenait avec son butin quand une expédition avait réussi ; là qu'il se retirait en cas de poursuite ou de défaite.

Avait-LI décidé une expédition, ses vassaux devaient tout aban

donner pour le suivre ; était-Il attaqué, tous devaient courir à sa

défense ; le château était-Il démantelé, détruit en tout en partie, tous devaient travailler ou contribuer à sa reconstruction. Telle était la société du Moyen-Age.

Parmi les premiers seigneurs qui se rendirent indépendants de la royauté, il faut cité Boson, gouverneur de la Provence, qui fut élu ensuite roi d'Arles. D'autre part, à la mort de Charles le

Gros, la Bourgogne était gouvernée par Rodolphe de Stratlengen. Il se fit couronner roL de Bourgogne à St-Maurice-en-Valais. Ce fut Audabald, évêque de Belley, qui procéda à la cérémonie du Sacre. Le Pays de Gex fut absorbé dans ce nouveau royaume.

Rodolphe mourut en 911. Il eut pour successeur son fils Rodol

phe II, qui ajouta la couronne de Provence à celle de Bourgogne, et succomba le 11 juillet 937, laissant sa double couronne à son fils Conrad, qui mourut lui-même en 993. Après ,1e règne de Ro dolphe III, dit « le fainéant», qui mourut en 1032 sans postérité le royaume s'écartela.

Une rivalité éclata entre l'empereur Henri II d'Allemagne, Eudes

comte de Champagne, Othon-Gulllaume comte de Poitiers. La'guerre suivit et le Pays de Gex fut plusieurs fois dévasté.

Rodolphe II avait fondé le Comté Equestre, qui se divi

sait en deux parties, celui de Vaud et celui de Gex.

dépendaient les uns des autres. Le territoire se trouva morcelé au point qu'il n'y eut pour ainsi dire pas un village qui n'eut son fief

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

ainsi de suite.

par Lucien

npLi

?•

Léonète de Gex, qui avait succédé à son frère Conrad, épousa

seigneur de Gex dont le nom ait été recueilli,

de Gayo. || figure comme témoin dans un traité

Pramm^nt pour et ramener paix entre Humbert de Grammont, evequeSoyssol, de Genève, Almon,la comte du Genevois.

temem^Tp®

Gulgue, dans sa .Topographie du Dépar-

et Fernand de

Elle^tait"fMlp^;]2®D®

seigneurs Huges, Ponce

Mathllde est dame de Gex.

Comté, et"de Laurencf'de °slnlcty"'"'

deux'^ifs'aui®fMmnf Genevois, auquel elle donna rie de de Gex Gex oataa 'anme et Amé, C'est ainsi que la Seigneu rie passa J dans la maison du Genevois. comtl du 0™'!»'""?",' ®n J"8, le fils aîné, Guillaume, eut le le mre de laron entr^ les'^évêoupfHf des querelles fréquentes éclatèrent

totours dSe'^de''loTfrère 'son"?}® 'f successeur, Amé donna enla 12?=» on

construire un château-fort et des fourches patibulaires : il préten

dait encore que Te domaine d'Avouzon, tenu en fief de l'Evêque par un métayer de Lyon, appartenait à la Baronnie ; enfin. Il spéci

fiait que la juridiction, le ban, les usages et autres droits sur ie port de Genève, le bourg de St-Gervais, ainsi que leurs dépendan ces, étalent de son ressort.

L'Evêque, de son côté, soutenait que le Baron lui devait hom mage pour le marché qui se tenait à Gex, le lundi de chaque, se maine, et réclamait un dédommagement pour les torts que l'Evêché

se,désista de ses prétentions, fit hommage à l'Evêque pour le mar ché de Gex et pour le fief d'Avouzon, mais en réservant sa fidélité

deux enfants, Conrad et Béa-

ans' D^s unftrpppp K • Succédant à son père, Conrad régna dix

prieur de NanLa, et Et L°"ne ll%f" 'i®

Thoire et Villars, Il est dit

Montanoes et dp rhpmpi saccagé et ruiné les villages de étant mort très jeune,,et dp Gpx oui l'a nnrta p?» PU'< mains sa sœur, Léonète de Gex, qui la porta, par son mariage, dans lademaison de Jolnville,

sans Sts la

En,1260, des contestations s'élevèrent entre le Baron de Gex et l'Evêque de Genève, Henri des Bottls, qui avait été prieur de la Chartreuse de Portes. Jolnville prétendait avoir juridiction sur la terre du Mortier, comprenant les villages de Satigny, Bourdigny, Choully, Pessy et Peney, où -l'Evêque Aymon de Granson avait fait

de Baugé. Quelques années

à Genève L'arrarinp Pins'®®''® témoins, au château de l'isle, de oaver payer au Baron la somme de 39tout livres et 3 sols àdela Genève. L Barnn 1?^ accorda à l'Evêque, condition

Que le Seianeur rip nL„

perpétuée à travers les siècles, et qui existe toujours.

avait souffert des prédécesseurs de Simon. Soumis à l'arbitrage d'Agnès, dame du Faucigny et femme de Pierre de Savoie, cette difficulté fut terminée à l'amiable. Simon

du ^111^06 de Mnêno t®s avec l'évêque de Genève au sujet dait ouf le vmanp -i"-® ®talt Amé de Granson, prétennaient Le Baron soJpna'?°i'"'"®® dépendances lui apparterlm^able en 1?3R hI 'f contraire. Ce différend fut termine a

Le premier acte de Léonète, en 1278, fut d'ordonner u seigneur

de ChâtIllon-de-MIchallIe de faire hommage au seigneur .de la Tour de Savoie. Elle avait donc des droits sur la seigneurie c (i Châtillon.

et l'Institution de la confrérie des Chevaliers de l'Oiseau, qui s'est

Sauverny et le hameau de

Viillârd, près de l'EcI?!;

trix '^surnommérLénTpt^^''l'

de_ Gex, où Léonète était elle-même adorée de ses vassaux. On

Léonète.

prête à Simon l'idée originale et l'Initiative de l'organisation des tirs à l'arbalète, sur un oiseau de bols placé au sommet d'un arbre,

de Saint-Oyant (Salnt-Clau-

de? l'e f?ef dp nu dIus tard m'eu^Lp

H,

en 1254 Simon de Jonville, seigneur de Marnay et de Vaucouleur, petit-neveu du célèbre historien de Saint-Louis, C'était un prince sympathique et spirituel, qui sut se rendre populaire dans le Pays

20

à trois seigneurs : Pierre de Savoie, Rodolphe de Genevois et l'abbé de SaInt-Oyant (Saint-Claude). En retour, l'Evêque reconnut les droits du Baron sur le fief

d Avouzon et sur l'auberge du sieur Hugon, à Saint-Gervals. Il versa encore à Jolnville, pour le surplus des droits que celui-ci pouvait avoir, 275 livres genevoises, sur lesquelles 25 représen taient la valeur pour laquelle le fief d'Avouzon avait été engagé en rnétayage. L'acte fut signé à Genève en 1261. Parmi les témoins figuraient deux membres des familles nobles du Pays de Gex,

Rodolphe de Livron et Etienne de Rossillon, châtelain de l'isle. L'Evêque de Genève avait acquis Ta terre du Mortier, ou Man dement, à la suite de la donation faite par Eldegarde, qui avait offert à l'Eglise et au Monastère de Satigny, ses biens libres sur ce qu'elle possédait dans cette région, ainsi qu'à Feygères, Challex, Logras et St-Jean-de-JoinvIlle. Le 15 juin 1272, Simon et Léonète achetèrent, de Guichard de

Ballon, Te château et Ta paroisse de Léaz, pour le prix de 388 livres genevoises.

Le unateau de Gex

En 1289, Léonète fait hommage à la Dauphine Béirix de Fau'''Stiy-. Ç6t hommage comprend, non seuement ce qu 'lie possède en Michaille, mais encore l'Ecluse, Pougny, Ecorans'St-Jean-deJoinville, Flyes, Poullly, La Bâtie-Beauregard près de Jollex, Prangms dans Te Pays de Vaud, et généralement tout ce quelle possède en alleu dans le diocèse de Genève et Lausanne. Eii retour, elle reçoit Ta remise de 900 livres viennoises, qu'elle doit iSu Dauphin et la cession de tout ce que la dame Béatrix posi^de dans Ip

mandement de Versoix.

A suivre).

Nousdeinformons à nouveau nos lectrices lecteurs oue « ,L.J'î-P-L-RHistoire du—Pays Gex », par Lucien Michaux, éditioie : originale est epuisee. La reproduction, sous forme de feuilleton, que [tous publions Chaque seinaine dans notre journal, est justement destin e à mettre à la portée de tous, la lecture de cet ouvrage intéressant i

y, , s

à'


de la Vallée de la Valserine

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

21

La guerre ayant éclaté en 1291, entre le Dauphin du Viennois et le Comte de Savoie, Guiilaume de Gex, qui était devenu majeur,

22

prend le parti du Dauphin et assiège Amédée de Savoie dans le

grité des biens de la Baronnie de Gex.

et frère d Amédée V de Savoie. Le contrat de mariage fut signé

Guillaume, le Comte de Savoie fa[t envahir le Pays de Gex par

rent des châteaux de Léaz et de l'Ecluse, saccagent et pillent les

villages gessiens, dont plusieurs sont détruits par I incendie. Cette guerre dura deux ans. Elle se termina par une paix qui fut signée à Aix-en-Savoie.

,

-

.

D'après les stipulations du traité, chacun des belligérants dut restituer ce dont il s'était emparé, de sorte que cette guerre n eut

pas d'autre résultat que la dévastation de la contrée. Désireux de . *

. u fN

23

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

et Hugues de Genève

le 30 janvier 1293. La Princesse apportait une dot de 3.000 livres. En contre-partie, Léonète et Guillaume cédaient au Baron de Vaud

Les Savoyards s'emparent des châsaux de la Corbière, Ballon, Confort, Florimort et Gex

leurs droits sur la seigneurie de Prangins. Jeanne fut une princesse douce, bonne, pieuse et charitable; elle sut se faire aimer de ses sujets, et son souvenir est resté cher au cœur des Gexois, jusqu'à la Révolution de 1793.

p après Poncet de la Maladière, Jeanne se faisait porter parfois

Huguard de Joinville succéda à son père Guillaui e, à la tête

en litiere, du château de Florimont à celui de Branvaux, situé sur un rname on appelé Le Chateiard. On suivait un chemin qui passait

de la baronnie de Gex.

L'époque n'était pas heureuse ; plus d'un fléau vi t fondre sur ?

la contrée. En 1322, les vivres étaient si chers que fa coupe de froment (55 kilos) valait quinze sols, et celle d'avoii a sept sols. Il y eut un grand tremblement de terre qui causa laeaucoup de

avec Etienne, abbé de Saint-Oyant (Saint-Claude), pour la défense

dégâts.

D'autre part, la guerre avait éclaté de nouveau, et, 1320, entre le Comte de Genevois et le Comte de Savoie. Le remier avait obtenu l'alliance du Dauphin du Viennois et du Baron'de Gex. En 1321, Amédée V de Savoie vint mettre le si!je devant le

deux contractants.

r. 1300, une nouvelle guerre éclate entre le Comte de Savoie et le Dauphin du Viennois. Guillaume de Joinville

prend parti pour ce dernier. Une partie des troupes de Savoie P'

netre dans le Pays de Gex et s'empare de Versoix. Elles font ensuite des ravages dans plusieurs villages; enfin, elles s'em

château de la Corbière, qui était situé à proximité de Chaliex, sur un rocher escarpé qui plonge ses assises dans le F lône. Malgré

parent de Ballon et de Confort.

La paix fut signée à Lyon, le 21 juillet 1305. Pendant la guerre, en 1303, le Comte de Savoie avait fait cons truire le chateau de Malval, qui dominait la London.

une résistance héroïque des défenseurs de la place, Wi se prolon" gea pendant six semaines, les Savoyards s'en empirèrent.

Le Comte de Savoie vient ensuite assiéger le cfj Ion, qui était bâti sur une éminence de sable surpl-mbant le lit encaissé de la Valserine. Etienne de la Baume, baillBîdu Chablais,

iill»*

acheta, en 1305, de Gérard de Greizy, la tour des Maladieres, au-dessus de Gex.

dirigeait l'attaque. Le combat fut acharné ; au bout daquatre ]ours[

de Gex met le siège devant le châ

une brèche assez large faite dans la muraille perm.t de donner

teau de Malval, maigre Ja trêve qui avait été ordonnée par le Pape

l'assaut.

Clement V. I annee précédente, pour mettre fin à la guerre. L'affaire fut reglee par un tribunal arbitral composé des Comtes de

Le porte-étendard savoyard tombe dans le fosai- La Baume ramasse le drapeau et monte lui-même à l'échelles les flèches tombent autour de lui, mais pas une seule ne le towhe. Il'arrive

ïfiv lo n M. °®nevois et du Chablais. Par acte fait à VerGuillaume fut condamné à évacuer le château de îl ]L i" '' 9''tient que de la Corbière, de I Ecluse et de Leaz reviennent souslessachâteaux domination.

au sommet et plante l'étendard sur la brèche ; anhnés par son

f? f I Do I

Gex — Porte de Bonmont ou de l'Horloge

acheter. Le marché fut conclu le 13 janvier 1293, par Guillaume de

Gex, autorisé par Léonète, sa grand-mère. Le prix fut fixé à 2.100

livres viennoises, sur lequel fut défalquée la somme de 600 livres que Léonète avait empruntée antérieurement à Amédée de Savoie. Un traité d'alliance fut même conclu, par lequel Guillaume s'engageail à défendre éventuellement les possessions d'Amédée

t. XM:.. '.'tf'1«UL laÊtsst-

exemple, ses soldats le suivent, et bientôt le châteafe est en leur

pouvoir. C'était le dimanche avant l'octave de l'Epiphpnie, en 1326.

TToussaint,'Lo"® j® fils d Amédée encore de en Savoie, 1312. Levintmercredi la Edouard, mettre après le siège dev^t I Ecluse. M s en empara par suite de la trahison d'Etienne

ifi&i

de Sauverny, qm comrriandait la place, et les Savoyards prirent également le chateau de Léaz.

conserver Léaz et l'Ecluse, le Comte de Savoie proposa de les

24

HUGUARD DE JOINVILLE

de la vaiiee de Mijoux, qui fut déclarée « Vallée commune » aux

lo'Jyx

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Puis Guillaurne épousa Jeanne, fille de Louis, baron de Vaud

Ml de laenfants Marquelaz et deHuguard, la Déchaude Guillaume et JeanneOuillaz, eurent cinq : Hugues, Marguerite, Eleonore et Béatrix. Léonète de Gex mourut en 1299. La meme année, Guillaume, baron de Gex, fit une association

mporaine

par mcien michaux

dans Ja région : le château de l'isie, à Genève : la Corbière, sur le Rhône ; I Ecluse, Léaz. De son côté, Amédée garantissait l'inté

château de l'isie à Genève, mais il est repoussé. Furieux contre

ses troupes. Elles traversent le Rhône au pont de Grézin, s'empa

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont

^

j

y

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Guillaume de Joinville, baron de Gex, mourut en 1318. II avait

Après Ballon, vint le tour de Confort ; cette platjj était moins

itnportante et moins fortifiée que la première, il fut facile de s en emparer. Pour récompenser l'audace et l'habileté Je La Baume, le Comte de Savoie lui accorde le titre de baron e 50 livres de' rente annuelle, à prendre sur les revenus du bailliiSe de Bourq-

fait preuve de^generosité_ envers ses sujets; c'est à lui que les

en-Bresse.

««î® le 1 ,^^*;/®2'^"^®*Jo'nville durent leurs en 1303, lundi après la St-Laurent. C'est franchises, encore lui accordées qui, son chateau de Florimont, en 1316, concéda aux bourgeois de Gex a foret située au sud-ouest de la ville, et appelée la Côte de

Huguard de Gex mourut en 1352, sans laisseï; d'enfants. II avait institué pour héritière sa sœur Eléonore, femt:e de Hugues de Genève. C'était remettre la baronnie à l'ennemi li. plus acharné

I Envers. Lacté de cession est encore aux archives de la vill®*

Comtesse Léonète de Gex

du Comte de Savoie, qui était alors Amédée VI, dit

Comte Vert. (A suivre).

.il û


r

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

histoire du pays de GEX

Charles conçut ensuite le projet de conduire Yolande en Bour gogne avec ses cinq enfants, y compris Philibert. Yolande refusa et demanda secours à son frère, Louis XI, roi de France, qui la fit

L'INVASION ET LA DOMINATION

29

succéda, toujours sous la tutelle du Roi de France ; mais Louis XI mourut à son tour en 1483. Le jeune Duc prit en mains la direction de ses Etats ; c'est lui qui eut le Chevalier Bayard au nombre de

Depuis de longues années, un'malaise existait à Genève, dans

étaq toujours nommé par le Pape, mais que le Duc de Savoie et le Uhapitre de la Ville s'arrogeaient tous deux le droit de désigner

Jean-François de Savoie, homme tout dévoué au Duc qui cherche

qui ne régna qu'un an, de 1496 à 1497. Son fils, Philibert II, dit le Beau, lui succéda, mais il mourut en 1503, au château de Pont-d'Ain, des suites d'un refroidissement

En 1513, Charles III place, sur le siège épiscopal de Genève, a asseoir sa souveraineté sur la ville. Dès lors, la bourgeoisie se

divise en deux camps, les partisans du Duc, désignés Ironiquement sous le nom de Mameluks, et ceux de l'Indépendance. Abandonnés par leur nouvel Eveque, ces derniers vont en Suisse faire alliance É

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avec les Fribourgeois. Irrité de cette démarche, le Duc précipite les evenements, entre en ""1° i- ^sf„ j.C1Q , r. . - - et V'"® ^ 'a tête armée, et i. le 15 .„,rii avril 1519 se „ proclame Prince Seigneur de d'une Genève,

Mais pour faire diversion, les Fribourgeois se jettent sur le Pays de Vaud, obligeant ainsi Charles III à lâcher prise et à payer

contracté à la chasse. Son épouse désolée, Marguerite d'Autriche,

les frais de la guerre.

fille de l'Empereur Maximilien, fit construire l'incomparable Eglise de Brou, où elle reposa ensuite aux côtés- de Philibert, dans de

.L Eveque Jean-François de Savoie ayant résigné, en 1522, son eyeche en faveur de Pierre de Labaume, abbé de St-Claude, celuici désirait renouveler l'alliance avec les Fribourgeois ; elle arrivait a expiration le 8 février 1526. Le Duc s'y oppose. Des troubles éclatent a Genève entre les Mameluks et les partisans de l'Indé

magnifiques tombeaux.

Charles III dit le Bon, régna ensuite sur la Savoie et le Pays de Gex. Une affreuse sécheresse amena la disette et une effroyable

mortalité. Dans la région, le blé monta de dix à cinquante sols ; on arrachait les feuilles des arbres pour s'en nourrir. La misère était générale.

La guerre ayant éclaté entre l'Empereur Charles-Quint et Fran çois 1er, roi de France, Charles le Bon voulut garder la neutralité entre ces deux princes, auxquels il était apparenté. Cette politique lui réussit mal : les Français et les Suisses lui déclarèrent la guerre et s'emparèrent de presque tous ses Etats. La Bresse, le Bugey et la Savoie tombèrent au pouvoir de François 1®'': les Pays de Vaud, de Gex, de Chablais, de Ternier, au pouvoir des Bernois.'

petites garnisons se retirent sur l'Ecluse. Les Gene\ lis font une

sortie et rejoignent l'armée, avec laquelle ils fratj misent.

C'est ainsi que le prieuré de Gex fut vendu au seignè r

prison de Gex. Mais d'autres réussissent à gagner Fribourg, où is renouvel ent I alliance pour 25 ans; ils obtiennent également "

Les Mameluks sontChevaliers chassés de ils forment une association, celle des de Genève, la Cuiller,mais à laquelle adhèrent presque tous les nobles des Pays de Vaud, de Gex, de Ternier, du

Chablais, du Faucigny, et des Genevois partisans du Duc. Les habitants des campagnes adhèrent en masse au mouvement et me nacent Genève dont Ils tentent de s'emparer en 1529.

Mais une armée de 12.000 hommes, composée de Bernois, de Fribourgeois, de Soleurois et de volontaires n'aspirant qu'au pillage, se met en campagne ; elle envahit le canton de Vaud et la Pays

Les

châteaux d'Allemogne, de Gex et de la Perrière soi ; brûlés ; le village de Challex est complètement détruit, les ha itants ayant résisté à l'envahisseur. Le fort de l'Ecluse est pris, Les Bernois s'installent dans le Pays de Gex ; ils devaient y r« iter 28 ans. jusqu'en 1564 La domination des Bernois dans le Pays de Gex rt particulièrement dure. Pour payer les frais de la guerre, ils c mmencèrent par rançonner tous les habitants, au maximum de leur ; ressources, par un impôt global qui s'éleva à la somme énorme e huit mille

"

pour 1.000

le couvent des Carmes de Gex vendu à un c baretier ; la

dîme de St-Jean-de-Jonville vendue aux Genevois ; la belle prairie

d'Allemogne, connue sous le nom de « l'Oche ■>, adjugée au prix

de 500 écus. Au nombre des biens abergés, on peut cit??r les vignes de la cure de Gex, les immeubles de la cure de Pot ililly, la vigne de la cure de Fernex ; les cures de Versoix, CollejiiI Versonnex,

pendance, dont quelques-uns sont arrêtés et enfermés dans la

I appui de Berne.

brûle le château de Grilly, arrive à Gex et à SaconJlîx, dont les

deux cent cinquante couronnes. Le seigneur de Divo ne, du Châ telard, dut payer mille écus pour sa part. Par ailleurs les Bernois forcent Genève à se reconnaître débitrice de 9.917 icus d'or, à leur ouvrir les portes de la ville toutes les fois qu'il 1 le requéreront, à leur remettre le château de la Bâtle-Beaureg-rd, près de Collex, le couvent de Bellerive et toutes les fondati /is dont les revenus se trouvent sur les pays conquis. Enfin, tous les biens ecclésiastiques furent saisis set beaucoup d'églises démolies, après avoir été pillées ; il en fut d! même pour la célèbre abbaye de Bonmont, à Chéserex, près de Divonne, actuellement en terre vaudoise, qui renfermait les tomb ■aux des anciens seigneurs de Gex. il ne reste de cette belle aj baye qu'une partie de l'église, désaffectée et servant de remise ;agricole. Le culte protestant fut imposé dans le Pays de Gex. L'administration bernoise fut d'une rapacité inci tyable ; elle faisait argent de tout, vendait ou aliénait les biens sa is scrupules,

le domaine religieux, à propos de la désignation de l'Evêque, qui

Charles l""" meurt en 1489 et laisse pour lui succéder son fils Charles II, encore au berceau. Mais Un conflit éclate à propos de la nomination de l'évêque de Genève, entre le Comte de la Cham

Sa succession échut à Philippe de Bresse, le vainqueur de Chancy,

truisant tout sur son passage ; elle entre dans le I tys de Gex.

Les Chevaliers de la Cuiller

au choix du Souverain Pontife.

bre et Philippe de Bresse. On se bat au pont de Chancy : les Bres

Le Duc de Savoie est obligé de signer le traité de Saint-Julien et les troupes coalisées regagnent la Suisse. Mais de nouveaux troubles éclatent à Genève, dont les habitants se trouvent obligés

d'aller piller dans les campagnes voisines, et notamment dans le Pays de Gex, car le Duc de Savoie arrêtait tous les convois de

ses pages.

sans sont vainqueurs et installent l'évêque, Antoine de Champion, sur le siège épiscopal de Genève. Charles II mourut d'une chute de cheval, à l'âge de huit ans.

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

ravitaillement.

Elle dut mettre en gage, chez Aimé de Versonnex, la croix d'argent et le grand calice de la Cathédrale.

"-"C'e" michaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

31

Troubles à Genève

Plus tard, la ville de Genève connut des difficultés financières.

Yolande mourut en 1478. Louis XI, oncle du jeune Duc, s'occu pa alors de l'administration de la Savoie et du Pays de Gex. Phili bert, encore mineur, succomba en 1482. Son frère Charles lui

30

BERNOISE

libérer et promit de la défendre contre tous ses ennemis. Un sieur Jean Bandez, natif de Pregnin, qui avait apporté secours à Yolande, reçut une pension annuelle de 10 florins.

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont mporame

Sauverny ; les prieurés de Cessy, Asserans, Prévesï'n ; l'hôpital

L'Abbaye de Bonmont

Vers le 15 décembre 1535, un corps de 800 hommes, conduit

par le duc de Varey, débouche par La Faucille pour venir au secours de Genève. Le baron de Lassera, gouverneur de Gex, se met a la tête de 400 hommes, attaque cette troupe à Cessy et le fait avec tant de succès qu'il n'en resta qu'une douzaine pour porter la

de Maconnex. Les dîmes de Challex furent abergéeS à un caba-

retier pour 20 écus d'or et un cens annuel de 250 i iorins. Le .20 mal 1537, Pierre de Fernex reconrraît devoir aux seigneirs de Berne une r ente annuelle de 5 florins d'une part, et de trens5 sols, d'autre part, pour des biens appartenant auparavant à l'ajiibaye de StClaude, et ensuite à l'église de Sergy.

Les cures de Mattagrin, Verny, Saconnex, Feme)^ Tougin, Or-

nouvelle sur les bords du Léman.

nex, furent aussi vendues ou abergées.

A cette époque, les événements changent de face. François 1°''. roi de France, s'apprête à envahir les Etats du Duc de Savoie avec Isquel il est entré en conflit ; la vallée du Léman est en grande

tantisme furent également vendus. C'est ainsi que

de Gex. Elle s empare de Genève le 10 octobre 1530. Sous la pres sion des Bernois, les syndics de la ville abolissent le culte catho lique et déclarent le protestantisme obligatoire, ce qui provoque

16 janvier 1536, ils déclarent la guerre au Duc ; une armée de

I exode de nombreux habitants.

9.000 hommes envahit le pays de Vaud, pillant, saccageant et dé-

partie dégarnie de troupes.

Les Bernois en profitent pour lancer une nouvelle attaque. Le

Les fiefs des nobles qui refusèrent de se converj':'r au protes-

B Chevaliers

d eviennent possesseurs du fief de Fernex: les Gibaldi, venus

d'Italie, de celui de Farges ; les Wuillermin, venus c i Suisse, de

celui de Flyes ; les Wurtemberger, venus de Berne, de celui de Vesancy ; les Perrault, de celui d'Allemogne.

|A suivre].


HISTOIRE DU PAYS DE DEX Quant à la justice, elle fut d'une telle rigueur que l'on disait couramment: « raide comme la justice de Berne ».

Quand les Bernois se retirèrent, ils laissèrent le Pays de Gex

34

Pierre, entre Collonges et Farges ; l'Ecluse, Léaz, Ballon, Malvaz et Peney.

2" Ceux auxquels se rattachent quelques faits d'armes : Divonne, Grilly, Grand-Saconnex, Farges, Vanchy, Confort.

3" Ceux plus modestes, tels que Sauverny, Cessy, Rossillon, au-dessus de Crozet ; Meyrin, Allemogne, St-Jean-de-Joinville, Chateau-Vert, au-dessus d'Echenevex : Péron, Ecorans, le château de

entièrement ruiné.

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont

de la MIchaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

33

de la Vallée de la Valserine

la Folie, sur le bord du Rhône, et le château d'As, entre Pregnin et Véraz.

35

mporaine

par Lucien michaux 36

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Les Savoyards reprennent le Pays de Gex

de Gex et du canton de Vaud. Enfin, après des réunf .is qui eurent

Mais les Bernois firent des difficultés pour se r iirer du Pays

lieu à Nydn, en avril 1564, et à Lausanne le 22 octobi

de 1564 à 1589 (25 ans)

Le Duc Charles III de Savoie était mort à Verseil le 6 sep

tembre 1553. Son fils, Emmanuel-Philibert, se mit

l'Empereur Charles-Quint et gagne bientôt 1 estime des gene^^^^

par son courage, sa prudence et son ^i^bileté. Apres I abolition

de l'Empereur, le roi d'Espagne Philippe 11 confie à Emmanuel

année, Berne consentit à se retirer Duc de Savoie les fit occuper par ses bait à nouveau sous la domination des rois d'Espagne et de France. Emmanuel-Philibert s'éteignit en

de la même

des territoires învahis, et le troupes. Le Pay - de Gex tomsavoyarde, ayec 'approbation

1580. Il avait ra nis ses Etats

sur un bon pied et leur avait donné une prospéritdlt relative. Son

fils, Charles-Emmanuel 1®'', aurait pu faire le bonheur^e ses sujets et même réunir facilement Genève à sa couronne, Son ambition

Les anciennes familles nobles

le perdit et déchaîna la guerre à nouveau. Le Pays ^e Gex eut à en souffrir pendant 13 ans, de 1588 à 1601. Des difficultés surgirent bientôt avec Genève. Le Juc de Savoie défendit à ses sujets de ravitailler la ville. Un nomm - Pierre Gouil-

ALLEMOGNE : Comtes de Livron, Seigneurs d'Allemogne, Mattegnn et Cointrin ; Comte François-Joseph de Conzié.

BALLON ; Comtes de Perrucard, seigneurs de Ballon, Léaz et Vanchy.

Ion, d'Ornex, fut même condamné aux galères pout|:âvoir conduit

LA BATIE-BEAUREGARD : Comtes de Crose ; Comtes de Gilller ;

huit coupes de blé à Genève

Comtes de Vasserot-Turretini.

CHALLEX-LA CORBIÈRE : Comtes de Verdon. CHEVRY : Barons Girod de l'Ain. CRASSIER : Comtes de Prez. CROZET : Comtes de Michaille.

Emmanuel déclara ensuite la guerre à la Franc, et s'empara OM 1 ■• A rV^ MA ' I ■ MA AM troupes des du Marquisat de Saluces. Dans l'impossibilité d'envoy ir ^ en Italie pour reprendre le Marquisat, le nouveau Pi de France, Henri III, envoie des émissaires pour engager le Gs levois à attaquer le Duc. Il envoie également des émissaires à ^erne, dans le même but. Une armée de 16.000 hommes se forme ■en Suisse, et

DIVONNE : Comtes de Gingins ; Comtes de la Forest.

la Savoie est envahie

ECHENEVEX : Comtes de Borssat.

De leur côté, les Genevois essaient de s'empa ar du fort de l'Ecluse. Ne pouvant y parvenir, ils tournent leurs efforts contre Gex. Ils arrivent devant la place le 17 avril 1583, i ,'ec deux cou-

CESSY : Comtes de Colonier ; Comtes de Poncet-Bourgeois.

FARGES : Nobles de Gribaldi ; Barons de Pobel : Comtes de la Pérouse.

FERNEX : Nobles Chevalier : Comtes de Gingins ; Seigneurs de Budé ; Seigneur Arouet de Voltaire ; Marquis de Viilette ; Com GEX : Comtes de Livron : Comtes de Bourgeois ; Nobles du Cime

leuvrines et trois demi-canons. Après deux jours de. lutte, la ville capitule. Le lendemain, les défenseurs du château s rendent égàlement. Son commandant, Claude de Pobel, baron e Pierre, sort

tière : Nobles de Fabry. GRILLY : Comtes de Reydet ; Comtes de Morand: Comtes de Gre-

prisonniers et emmenés à Genève. Quelques semapes plus tard,

naud ; Comtes de Grillier. ORNEX : Comtes de Crose. PIERRE-PERON : Barons de Pobel.

tallèrent une forte garnison, dont le chef fut le cJlonel d'Erlach.

tes de Florian.

avec deux capitaines, un enseigne et 80 soldats. 1.11s sont faits

les Genevois remettaient le château de Gex aux B|rnois, qui ins

Après la prise de Gex, les Genevois avaientjtgagné Thoiry,

puis Ecorans, dans le but d'attaquer le fort de l'ffiluse. Ils sur

POUILLY : Comtes de Brosse, de Seytutrier, de Jothens.

prennent à Collonges une dizaine de soldats du fort t mais ceux-ci réussissent à s'enfuir et à donner l'alarme. On par rient à fermer

POUGNY : Comtes de Goyet.

PRÉVESSIN : Comtes Rouph de Varicourt, De Lottier, du Chêne.

nnemi. les portes quelques minutes avant l'arrivée de Le colonel Guitry, qui commande l'armée genev?ise, renforcée d'éléments bernois, dispose d'environ 2.000 homn s. il installe

SACONNEX-LE-GRAND ; Comtes de Chastillon ; Comtes de Brosses; Comtes de Saconnex. Le Château de Sergy

Les anciens châteoux du Pays de Gex

SAINT-GENiS : Comtes de Rossillon ; Comtes de Sédillot. SAUVERNY : Comtes de Bourgeois. SERGY : Comtes de Sergier, de Visques, de Martines, Buisson,

THOIRY : Comtes de Livron; Comtes de Pougny ; Comtes d'Acerez. TOURNAY : Seigneurs de Brosses.

La plupart furent incendiés ou démolis au cours des invasions savoyardes, bernoises ou genevoises.

. „

,,

La Féodalité en avait couvert le Pays de Gex. Ils peuvent se

diviser en trois catégories, d'après leur importance :

1° Ceux qui étaient considérés comme places fortes : Gex, Florimont, Vesancy, Versoix, La Bâtie-Beauregard, sur le bord de la Versoix, au nord de Bossy ; La Corbière, au-dessous de Challex ;

son artillerie sur la petite esplanade de la Croix-Ma, .T, puis envoie un détachement à Longeray, en tournant la place à revers la forêt du Jura, et le siège commence.

vieille tour carrée de l'ancien château de Farges (XÏVe siècle)

Livron, Pictet.

SAINT-JEAN-DE-GONVILLE Canciennemment Saint-Jean-de-Joinvillel :

Nobles de Sauvage ; Seigneurs de Verny-Gruière ; Comtes de Fabre, de Bruel.

PERON : Comtes de Bruel ; Comtes de Dommartin ; Comtes de Sauvage.

VESANCY ; Comtes de Balthazar ; Comtes de la Forêt. VERSONNEX ; Comtes de Borssat.

commandement de son armée.

Mais le Duc de Savoie envoie un corps d'arn^e au secours

La guerre éclate avec la France. A la 1®^®

le jeune Duc bat Montmorency sous nhlinô dL II, roi de France, qui avait succédé à François 1 , fut obligé de

signer la paix de Cateau-Cambresis, le 3 avril

p'®

le vainqueur de St-Quentin ne fut pas oublie. Le Roi de France lui donna en mariage sa sœur Marguerite et promit de lui restituer tout ce que François 1®'^ avait enlevé à son pere cnanes iii.

.' il*-

des assiégés. Les Genevois sont obligés de se ret '®r sur la rive gauche du Rhône. De nouvelles troupes sont levées en Suisse et Arrivent à Gex en juin, sous la conduite du général Waterville.

[A suivre).

1^^

À


f

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey 38

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

De son côté, le Duc de Savoie passe le pont de Grésin avec une armée de 14.500 hommes, composée en majeure partie de Piémontais et d'Espagnols ; elle marche sur les Bernois, qui se sont fortifiés à Pierre, Ecorans et Collonges ; une terrib e bataille

Sisi, de Chevry ; Jean Sarva. A Gex : Gonet Dunoir, Laurent Verchière, Jean Fillon, Jacques

37

s'engage et les Bernois sont nnis en complète déroute, le 22 sep

tembre. Ils se retirent en brûlant plusieurs châteaux.

^

Les troupes du Duc envahissent tout le Pays de Gex, brûlent les châteaux et de nombreuses maisons, martyrisent et tuent

beaucoup d'habitants qui n'avaient pas eu le temps de fuir dans la montagne. Ils leur reprochaient surtout d'avoir accepte la reli gion protestante et d'avoir fait cause commune avec les Bernois. Les pires horreurs sont alors commises ; la plupart des femmes et des jeunes filles sont violées- Les Espagnols se montraient par ticulièrement sauvages. t. Les villages qui eurent le plus a souffrir de ces cruautés fu rent: Pougny, Ecorans, Airans, Farges, Asserans, Logras, Peron, Feigères, Greny, Challex, Saint-Jean-de-Gonville, ihoi^,

meré, Pernette Brameré, Gonet de Rouerei, Girard Sandoz, Gabriel Barbe.

A Villars-sur-Divonne : Jean Pillod, Antoine Fina, André de Michaille, Marie Pillod.

A Plan : Claudine de Rueta, Pierre Panissot, Antoine Lausson, Louise Mondet, femme de Jean Panissot, Jean de Michaille, Claude Blanc, Guillaume Blanc.

A DIvonne : Bernard de Porta, Tiven Perrin, Claude Humbert, Jeanne PIgnei, Claude de Porta.

A Arbère : Antoine Goudard.

A Allemogne : Rolet Chavané, Jean FugI, Françoise Mestral, Pernette Varié, Pernette Ciro, d'Urban. A nouveau maître du Pays de Gex, Charles-Emmanuel de Savoie

travaille à s'y fortifier. Il fait réparer le fort de l'Ecluse, les châ teaux de Pierre et de Gex, reconstruire le pont de Chancy, agrandir

Crozet, Saconnex-le-Grand, Villard-sur-Divonne, Plan, Arbere, Dt-

les places fortes de Versoix et de la Bâtie-Beauregard. Il fait relever les châteaux de DIvonne, Grilly, Vesancy, Verny, Thoiry.

Collonges, furent.massacrés notamment; Tiven Girod, Michel

Le roi de France, Henri III, avait été assassiné le 2 août 1589

Vachez, Pierre Roland, Michel Levrat, Jean Mareschal.^ A Ecorans : François Yor, Bernard Decuchet, 3 petits enfants de Jean Jacquet, dit Crozet ou Moret, François Chabot, Françoise Venier

A Pierre : Rolet, sergent du château, et sa femme Jenette ; Tiven Michel.

,

-

_, .

_

A Pougny : Larue, Claude Poncier, Abraham Gros, Thoine Pullivet, Alexandre Ponthex, Gabriel Magnin, Jean Vernier, Bernarde Pache, Françoise Cagnod, Jaquema de la Bière. A Péron ; Claude Charvet, Claude Gay, Rolet Gado, Jean Patron,

Clément Godet, Jacques Char/et, La Godeta, Amy Godet, Jean Gado. A Logras : Bertod Chritin, Jean Masson, Pierre Marchand, Tevène, André Godet, Bernard Sour, Jacques Rosset, Jacques Tiol.

A Feigères : Claude Tissot, Humbert Borgex Jaquema Correchon, Jeanne Fo, Thoine Tissot, Marin Buffaz, Claude Ba echet, Lamberte Servonnex, Louise Gillin, Mia Grau, Guillaume Fo, Jean Emerle. A Greny : "Toni Trelat.

A Farges : Claude Charlet, François Menu et cinq enfants. A Airans : Ami Cusin, Ami Bosson, Claude Waillet, Thoine Boui. A Asserans: Jeanne Phocar et ses enfants : Jean Guai, Thoine Jacquemo, Pierre de Larue, Humbert de Farva, Danièle Marchant. A Challex: Jean de Lapalu, Rollet de Lapalu, Claude Bonne, Oteudine Faure, Louise du Laquais, Massin, Claude Ponthos, Claude Vannier, Claude Guiard, Gaspard Crost, Daniel Blliiod, Claude Roc, Claude de Lapalu, Pernette de Lafontaine. A St-Jean^ie-Gonville : Jean Morel, Pierre Réal, Claude Richard, Jean Dufour, Pierre de Llvron, Vve Paquet, Bernard Brigan, Claude Chouet, Claude de Llvron, Pernette Mermet, Jaquema Leurat, Per

nette Paquet, Pierre Mermet, Pierre de Chaudans, Gabriel de Mornai,

Jeanne de Bosson, Genette Richard, Richarde de Mornai, Bernard et François Mermet, Marin de Combe, Yve Richard, Jean du Villars, Pierre Réal, Yve Paquet.

A Thoiry : Maurice Jacquet, BarthélemI Manin, Gabrlelle Bra-

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contemporaine

par Jacques Clément. Son successeur légitime était Henri de Bour bon, roi de Navarre, qui régna sous le nom de Henri IV. Mais, comme il était protestant, le Clergé et beaucoup de princes et

de la ville. Ils se mettent à l'œuvre le 6 février et travaillent si bien que, trois semaines plus tard, tout était démoli.

Le 16 avril, Lurbigny conduit sa troupe à I assaut du château

LE TRAITÉ DE LYON

sur le fort. Lui-même s'établit avec son artillerie sur la pet te

entrer à Paris, Henri IV est obligé de se convertir aJcatholicisme, le 25 juillet 1593. Le pape Sixte V, qui l'avait exi îmmunlé, lui

tournent la place du côté du Jura et s'Installent à Longeray pour intercepteur les secours éventuels. Lurbigny envoie un détache ment sur la pente de la montagne, pour faire rouler des rochers esplanade de la Croix-Major et fait ouvrir le feu. La lutte aura quatre jours et les assiégés furent obligés de se rendre. ne res tait dans le fort que 28 soldats valides. G était le 21 avril 1590.

Charles-Emmanuel est furieux et veut venger

envoie Amédée, le bâtard de Savoie, avec 3.000 hommes de troup

hommes par la vallée de la Valserine ; ils traversent

au 8 novembre 1589, Lurbigny sort de Genève avec 1.500 hommes

et marche sur Versoix. Il surprend la garnison et s'empare de la place : le lendemain, les défenseurs du château sont obligés de capituler. Le village fut brOlé, les murailles, le fort et fa tour démolis.

Les Genevois se répandent ensuite sur la rive gauche du Rhône,

brûlent le village de Lancy et détruisent le pont de Chancy. Dans la nuit du 11 au 12 janvier 1590, Lurbigny mène les troupes genevoises à l'assaut du château de la Bâtie-Beauregard ; H oblige la garnison^ à capituler et fait raser complètement la place. Il s'empare du château de Grilly, qui est entièrement démoli, prend celui de DIvonne, où il installe une petite garnisan. Le 18 janvier, Lurbigny se dirige sur Gex, dont la garnison ne comportait que 160 soldats du Duc de Savoie. Les Genevois font sauter les portes avec des pétards, forcent les barricades et s'em

parent de la ville. Les habitants et la troupe se retirent dans le château, qui subit un siège de deux jours ; le canon ayant fait une large brèche dans la muraille, les défenseurs sont obligés de capi tuler. Lurbigny laisse une compagnie au château de Gex, sous les ordres du capitaine Bérard. Craignant de ne pouvoir le conserver, ■les Genevois décident de détruire le château, ainsi que les murailles

^

Crozet, arrivent à Crozet et surprennent deux compagnies ae ijenevols installées dans ce village, sous les ordres du coiri , ,

Desgalllon. Ainsi tourné, Lurbigny est oblige d abandonner i tciuse et de se retirer sur Genève. Desgalllon paya de sa vie quel sorte un repaire de brigands.

contre le Duc et il envole à Genève un officier français de grande valeur, nommé Lurbigny, qui prépare l'attaque. Dans la nuit du 7

JJ

fraîches et une bonne artillerie. Une lutte farouche s engage pen

rité ; Il fut obligé de lutter pour conquérir son royaume, d'abord contre Charles de Bourbon, chef de la Ligue, ensuite contre le roi

Henri IV encourage les Genevois à recommencer la guerre

Pour terminer la conquête du royaume de Franje et pouvoir

plusieurs jours ; pour tourner la position, Amédee fait passer au

aventure.

vence.

Les Genevois, alliés du Roi Hen administrent le Pays de Ge;T

de Pierre, défendu seulement par 50 soldats. Après deux jours de siège, le château fut pris et réduit en cendres. Les Genevois marchent alors sur l'Ecluse. Trois compagnies

seigneurs français refusèrent d'abord de se soumettre à son auto d'Espagne. De son côté, le Duc de Savoie, Charles-Emmanuel, émet aussi des prétentions à la couronne de France et envahit la Pro

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

39

par Lucien MiCHAUK

c.

.

Amédée s'Installe sur les ruines de l'Ecluse et en fait en

Pour prendre leur revanche de cette défaite, les "

détruisent les châteaux de DIvonne, Poullly, Vesancy,

Thoiry, Saconnex-le-Grand.

De leur côté, les troupes de Savoie mettent le

.

^ f p®'®"1?

villages et s'emparent du bétail des habitants. De ^ Q„.,p,,„rrl5 contres se produisent encore entre les Genevois et les s y

Le pauvre Pays de Gex, transformé ainsi en ^damp de bataiMe

fut complètement dévasté, pillé et ruiné. La qui avaient échappé au carnage, durent s enfuir. Il n en r

„,.p

1.400 ou 1.500 en l'année 1601, dans toute la région.

Finalement, Amédée quitte le Pays de Gex, ®P''^®

les récoltes qui subsistaient ; il fait passer le pont de uresin

?

ses troupes et les installe dans la Semine.

Les Genevois ont donc la possibilité d'occuper à nouveaii^ pays, mais il était dans un état si lamentable qu i s 1 J' P j®® «pays désert». Elargissant alors le champ de

bandes de pillards genevois saccagent les villages de Leaz, Vanchy, Ballon, Lancrans, Confort et Chézery. Elles

PP

sont arrêtées un moment à Champfromler par des troupes envoyées

par l'abbé et par les habitants du pays, qui leur tuent plusieurs hommes à l'endroit appelé actuellement la Çooibe des Huguenots. Les Genevois arrivent néanmoins à Nantua, ou ils pillent les trésors de l'Eglise, puis ils se retirent rapidement pour revenir dans le Pays de Gex.

C'est au cours de cette incursion genevoise, que le château

de Vanchy fut détruit.

Le Château d'Echenevex

donne alors l'absolution. C'est dans ces conditions qu.' 's spirituel monarque disait à ses amis, non encore convertis, qti' « Paris va lait bien une messe».

suivre).

fA ■ V' •' ■ .


depuis les temps préhistoriques jusqu'à ia période cont mporaine par Lucien MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE CEX de 'la ^ichailie et du Haut-Bugey

.4

D.'

HISTOIRE DU PAYS DE GEX 42

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

41

Maiq ia auerre continuait entre le Duc de Savoie et le Roi de France allié avec les Genevois, ceux-ci soutenus par les Bernois. Après de nombreuses escarmouches, un

'

la région de Boëge ; puis il réunit un millier d'hommes sûrs et éprouvés, disséminés dans différentes paroisses du Ghablais. Ensuite, pour amuser les Genevois, il fait un coup de torce sur le domaine de Gaillard, où la République jouissait de certains revenus. De son côté, la petite garnison de St-Julien fait des cour ses continuelles sur les terres genevoises.

Enfin, d'Arbigny choisit la nuit du 11 au 12 décembre 1bU2,

administrait provisoirement le Pays de G^x. Puisse devenir pos-

pour tenter l'aventure. Sa troupe arrive sans bruit, protégée par une nuit très noire. Les échelles des Savoyards sont dressées vers une heure du matin, à l'endroit le plus désert de la cité, e long des murailles avoisinant la tour de la Corraterie. Et I escalade commence.

,

Mais une blanchisseuse qui travaillait encore a cette heure

de Gex fournit 250 hommes pour participer a cette VrRni d'Esoaane Intervient et demande au Pape Clement VIII

d'accorder son arbitrage, pour laisser ^ Gharles-Emmanuel le ar^

43

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

qui étaient royales. Puis celles de Çollex, St-Gen s. Flyes, Sergy. Mattegnin, Grilly, Grassy, Tournay, Pierre, '3. G°™®p®'M-.ges Far-

Celle de Pierre comprenait plusieurs

'JE^tendart sur

aes Pouanv et tous leurs hameaux. Celle de Gex s ©i®"®

Chevry, CrLt, Maconnex, PouiMy. Sauverny et Saconnex-le-Grand. Celle de St-Jean-de-Gonville sur Thoiry, .Gessy. Joegi"-

Du châtelain, on appelait au Bailli, puis au Présidial de BOurg.

et enfin entin au au Parlement Kariemeni de ue Dijon.

.

Le Bureau des Traites foraines (douanes) dépendai de Nantu le Grenier le Grenier àà sel sel était était .rattaché rattache aux aux caoeiies Gabe les de ue Bel ey e^su^^ délégué (sous-préfet) dépendait de 1 Intendance de Bourgogne, u

Maréchaussée (gendarmerie) résidait a Gex. | Henri IV ayant été assassine à Pans le 14 mai ibiu, par

tardive, a entendu du bruit. Elle- pousse de grands cris, donne l'alarme et jette le contenu de sa marmite pleine d'eau bouillante

L'Ge"x ® mIÎs"" le''Rornl'^vS

™lTlcus'd-or

sujet, promettant seulement df PayeHa dette de^33^^2M^

?ion d"s"Ua°gret'defSi^lu? les propriétés que les bourgeois

de chaque année, ■ avec le cpncours officiel des autorités et des

Le Duc de Savoie Charles-Emmanuel, n'avait jamais abandonné l'espo1r°de s'Imparer'de la petite République de Geneve pour hn-

corporer à ses Etats, dont elle aurait constitue un des tieurons. Il avait failli réussir à plusieurs licPinfe®' années de guerres et d'escarmouches. Aussi r g _ dernière les occasions perdues. Il décida de R^Lnniiir d'Arbionv comtentative, avec l'aide de son lieutenant, le seigneur d Arbigny, corn fut prépuré. ml.ut.pu.p.

'"•'"D-Mîl.tt'ï'on.tml,. d. loppu.. « solide. dolis"e«

le pays et s'appliqua de son mieux à simplifier les difficultés nistratives et surtout à adoucir les charges multiples que les habi tants avaient à payer sous forme d'impôts divers.

Au-dessous de l'autorité du bailli, on comptait encore dans le

pays quatorze châtelleries, dont le plus grand nombre avait droit de justice omninade. C'étaient celles de Gex, Meyrin, St-Jean-de-Gonville, Versoix,

ces trois

« En un autre moulin situé au viHage de Flies, sur le

trois cents livres ; au petit péage de St-Jean-de-Gonville de elle de trente de soixante livres ; au petit péage de Versoix de rente ana »e livres ; au livres ; au petit péage de Gex de rente annuelle de or' annuelle de

.M

greffe de la Châtelienie de Gex, St-Jean et Meyrin de^renî

arante livres, cent, cinquante livres ; au four de Gex-la-Ville de renie q jcante dix «En rente et servis de rente annuelle d environ se i de laetvieilcouppes de froment qu'à grand'peine peut-on exiger «

lesse du papier terrier qui n'a point été rénové cpnt ii\/roQ cent cinquante-huit. En censes de deniers de rente -.5,-,;®® que de mesure qn a peine d'exiger à cause de la vieilless:

terrier. En censes d'avoine d'environ cent Q^ff^nte^ coi .P cempanv mesure on a peine d'exiger. En poules, cire, « faix de *0'"^

que l'on a de coutume de payer en censes annuelles qu'on ne peut exiger qu'à grand peine

Vue générale de Lélex

vieillesse desdits terriers.

moine fanatique Ravailiac, son fils

«En censes de fromage, appelées herpage, de

"m

succéda, d'abord sous la tutelle de sa mère, Mar^ de ^eoi La vallée de Mij.oux avait été (e 2^ 'uai

^

(gt-

mune entre Hugard de Joinville et l 'T'he contestations . entre les habitants. FJour les p®|®^f'jjgcidait que la Valserine

n'élèverait de forteresse sur son

t à ig France et des signataires _„rtaae a servi de

.Wura

cause de la

.

viron deux cents livres. Au droit des langues du gros

Claude). Il en résultait de nombreuses chmanes

fut signé à Auxonne le 15 février 1612. Il servirait de limite, que la partie la partie occidentale a -la Franche-Comte.

.

à 'la boucherie, de rente annuelle vingt-sept livres,

nnnoiia

nn*nr? ?t?o

.

Q

? chesne

appelé « recedoz ». de rente annuelle d'environ cinquante ; « Au aroii droit ce de Chaufour unaurour dont uuru on un ne ue ^oui peut établir de rent< « AU

des années qu;il ne s'en fait point et d'autres ventes et d'eschanges qui sont parties casuelies 9"' " rarement présentement à cause des affaires de

\r -

p

loHe.

que très ^ H. d'audroit

',I usauels droite squels droits

baine, desherance, espaves, echute. persche et chasse, |

sont si casuels qu'il s'est passé des fermes entières sanr 9ue Ion en profite de rien, dont on ne peut faire une rente fixe.

suivre).

limites pour les deux départements de 1 Ain et du jur .

■ 'M

....E.

m L fc n-

d'environ

« En la moitié de ia dîme de Versoix, de rente anni pnte annuelle

Il put enfin travailler à réparer ses ruines et goûta de longs

En novembre 1601, fut nommé lieutenant-général au bailliage de Gex, Pierre de Brosse, seigneur de Tournai, qui connaissait bien

au <jit :de

London, de rente annuelle de trente-six couppes de tromen ,»lie

sous les règnes de Henri IV et Louis XIII

de Gex fut rattaché à la province de Bourgogne, dont le marechaj de Biron venait d'être nommé gouverneur. Un bailliage s'établit a

■ K-f

Delaigue,

de froment, -le torrent de Jornans, de rente annuelle de quarante couppi itorrent de La

Le Pays de Gex

ches ». L'Edit de Nantes mit fin aux luttes religieuses. Le

de Versoix étaient estimés à 11.000 livres. Cependant,pans un état

années, l'une au sieur Guigunod, de Lyon. « Lesdits versements d'iceux consistent en un moulin a Sex situé sur

aussi de celles de Berne et de Genève.

L'escalade de Geneve

-M'-iiS'

Les revenus annuels réunis du domaine de Gex ©t (u Marquisat .

non jouissance de l'huis, greffe civil et criminel

administrations publiques.

le paysan « devait pouvoir mettre la poule au pot tous les diman

Le Pays de Gex passa ainsi sous la domination Jdes Princes

de Condé.

pe pour neuf « Premièrement. — Ils (les fermiers) tiennent ladite fe que année et années, à raison ttde quatre mille deux cents livres pour oh: j|oause . •_ i_-:_ ^tlt» #4a<iv livrpiï de la

Le souvenir de cette fameuse nuit de l'Escalade manquée est

toujours fêté à Genève dans l'allégresse populaire, le 11 décembre

ère de guerres, de dévastations et de sang qu'il venait de traverser. Il avait beaucoup à souffrir des troupes du Duo de Savoie, mais

pagne.

Dijon le

15 novembre 1631.

Voici la copie de cette pièce, retrouvée par I Al .)é et transcrite par M. Ferdinand Grosgogeat, de Gex ;

avec les compagnons qui lui restaient.

jours de prospérité. Henri iV fut un monarque bienveillant. Bien secondé par son ministre Sully, il encouragea l'agriculture, disant avec raison que

tous les revenus de ces terres. Les lettres-patentes i

signées le 7 mai 1630 et enregistrées au Parlement de

seigneur de Léaz, conseiller du Roi au Parlement de E

En passant définitivement à la France, dit l'abbé Delalgue, le Pays de Gex eut enfin le bonheur de voir se terminer pour lui cette

passage entre la Savoie et ia Franche-Comte, appartenant a

livres, leur céda en échange, notamment, le Marquiss tresse, avec je domaine de Gex et la Seigneurie de Montluel-en îyales furent

chiffre est contesté.

les échelles et arrêtent l'invasion. D'Arbigny fut obligé de se retirer

^''^'Cesrlrs qî^ur'délégation de là "Répubhgue^ de Genève^arrive

En 1629, Louis XIII ayant voulu réunir à la Couror 10 royale les

à 40.000 terres du prince et de la princesse de Condé, estin ies de Versoix,

présenté en 1634 par les sieurs Gaspard de Borssat «: Louis-Fran çois Jacquet, fermiers dudit domaine, et adresse a M. de Thésieux, turgogne, ce

sur les soldats qui gravissaient Tune des échelles. Les citoyens de Genève arrivent en armes, tombent sur les Savoyards qui avaient

déjà pris pied dans la cité, en font un grand carnage, renversent

'"'tr^LéSt^opose d'échanger la ^Bresse.Je^Bug^^^^ et le^Pays^de

l''

Sous les Princes de Condé


HISTOIRE DU PAYS DE GEX \45

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

de la Vallée de la Valserine "~3ipiïïs les temps préhistoriques jusqu'à la période contSmporaine de la Michaille et du Haut-Bugey Lucien michaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

« Il est vrai que des dits droits en censes exigeables, les dits fer

~146

Sous les règnes de Louis XiV de Louis XV, de Louis XVI

miers par leurs grandes peines et dillgnces, ils découvrent de temps en temps et travaillent présentement avec des commeraires à terrier, pour en faire de plus amples découvertes ».

toutes les bévières et les canaux qui conduisent les eaux sur lesdits

moulins et emportent une partie des couverts d'y ceux, en sorte que pour refaire les réparations nécessaires, la plus grande partie des revenus desdits moulins est employée à y celle.

« Dans l'entretien dudit four de Qex-la-Vilie, tant pour le couvert que pour les plaques et service d'y celuy, il faut bien employer annuelle ment le quart des revenus dudit four.

« Ledit domaine est chargé encore des frais de justice pour la puni

tion des crimes rière ledit bailliage et la conduite des prisonniers quand U y a appel ». — Signé : Borssat et Jacquet. >m»k

m

ans, tut proclame Roi, sous le nom de Louis XIV, avec la régence a Autriche, qui prit Mazarin comme premier ministre car Richelieu était décédé •en 1642, un an avant son Roi. 171S règne de Louis XIV, qui dura jusqu'en

|p Pavo ,irV'T

''® calme, de travail et de prospérité pour

rinH^yatwa fl

P" reparer ses ruines et s'était repeuplé.

nPM? awLIt f développa dans la région. Tavernier, je célèbre voya-

dairp a^fmipf de nf®nombreux PlateauGessiens d Aubonne et diffusé l'art du lapidaire, auquel s'Initièrent Hp IpU 'f® communes firent la déclaration officielle Pt dpa détails HptaMa ttrès ' •intéressants. l®"''® ®"®® = Contiennent des faits et des Louis XV enfant de cinq ans, arrière petit-fils de Louis XIV, monta sur le trône en 1715, sous la régence de Philippe d'Orléans.

frplt -

:

Que Jean-Jacques Rousseau apprit l'art de l'horlogerie ; cette com mune vit naître Lépine, le célèbre Inventeur d'un nouveau système de montres. En 1760, un accord intervint entre la France et la Savoie au

m

La Savoie céda à la France le pont de Grésin, les communes

Louis XIII étant mort en 1643, son fils, âgé seulement de cinq

è Hp nnmhrPMv rip

-

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Franche-Comté ; ce passage était devenu Inutile depuis 1678, date de la réunion de la Franche-Comté espagnole à la France.

L'ART DE L'HORLOGERIE

de territoire^ a^liPi'i^pn,^ Vers^lles le 8 septembre 1749, un échange ^

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

sujet des communes qui servaient auparavant de passage pour la

ESTAT DES CHARGES DUDIT DOMAINE

« Premièrement. — Lesdits moulins estant situés sur des torrents, ils sont subjets à des grands vents et inondations d'eaux qui arrivent presque tous les hivers par le dégel des neiges des montagnes qui grossissent si extraordinairement lesdits torrents qu'ils emportent presque entièrement

\47

® ®®

et la France, pour mettre fin

ptements concernant des propriétés enchevê-

France tous les rirn fc ®®ÎTi®-

traité, Genève céda à la

e traité de 1601 lui accordait sur la rive gauche du Rhône : Aire-

la-Ville, Pont d'ArIoz, Seyssel, Chanaz et Pierre-Chatel. La mort de Louis XV étant survenue en 1774, son petit-flls lui succéda sous le nom de Louis XVI. Ce malheureux prince paya de sa tête les erreurs, les abus et les gaspillages d'un régime dont II avait recueilli le lourd héritage. Les Franchises Gessiennes furent officiellement confirmées par

Louis XVI, le 22 décembre 1775. Nous en parlons plus loin, dans un chapitre spécial. Le 23 septembre 1788, Louis XVI convoquait les Etats Généraux

pour l'année suivante. Et le 15 mars 1789, avait lieu la réunion du

Clergé, de la Noblesse et du Tiers-Etat, pour élire des Députés.

Voltaire dans le Pays de Gex Dans son Intéressant ouvrage : « Voltaire, Seigneur de Village », publié en 1912 chez Hachette, M. Fernand Caussy donne de capti vants détails sur la vie et les péripéties du séjour de Voltaire dans

PhaMpy ° les communes de Challex Thoin, Thoiry Pp Fenieres, sur lesPossedalt terres desur St-Victor et du Chapi

le Pays de Gex.

eiii- ^p Mpn%^rnpnt'^®J®®n®''®®''°PP®'^ drolts qu'elle sur le Mandement du Peney, et nommément sur lespouvait villagesavoir de pnntinMJrait à atfp"' ® p°ndltlon toutefois que le culte catholique

était étudiant. Il passait une partie de son temps à écrire des pamphlets contre ses professeurs. Son père, qui était notaire royal, désespéra bientôt de pouvoir lui céder l'Etude familiale. _ Livré à lui-même. Il fut Incarcéré pendant quelques mois au Châtelet, pour avoir publié une critique violente contre le Régent.

tre, notamment sur Moëns, Feulllasse, St-Genis e? Feygères

m

de Léaz, Vanchy, Ballon, Lancrans, Confort et Chézery, avec tous leurs hameaux. En retour, la France céda à la Savoie tout ce que

Arouet le jeune, dit de Voltaire, naquit à Paris en 1694. Il fut un enfant et un adolescent terrible. Au collège de Jésuites où il

tection dfla France'

®°"® '® f""®-

Puis il visita l'Angleterre et l'Allemagne.

des vîlirgl'de'cha'ncy Y^p'pJnp,^'^!."®®;,!^"'

instances de Voltaire, qui s'était

un phaoitrp vniihit rnn t '• ®^ auquel nous consacrons plus loin

nhpisp^M min® t "'1® ^ Versoix, au création bord du lac Léman. Choiseul, ministre du Roi, encourageait cette On

sur"fa^ Vprsniï' lI "nnrt®"®-, ®®® P°tet)ie fut établi depuis La Bâtie, nui in Hvres, et laparpremière barque qui en Sortit sortit, hantiiïp baptisee.i°® La IFregate fut saisie les Savoyards. avaiiltl annrlrtS'^'f®^'^'®répandu dans le Pays de Gex. Il mâ •®" de montres P®"" P" Français nomme rhlripo^ilîn Charles Cusin. i?®"f^k Une fabrique fut crééed'Autun, à Versoix et

vieille fontaine de la Grand'Rue à Gex (XVma siècle)

trois fabriques a Ferney. Dans la plupart des communes, et surtout fo plupart ® JI^PP'Y et eQuitte Genève ? installèrent avaient à la suitedesduartisans conflit horlogers. qui était

survenu entre les • Natifs » et les « Bourgeois ». C'est à Challex

M écrit ses premiers ouvrages. En tragédie : Zaïre, Mérope ; en histoire : Histoire de Charles XII, le siècle de Louis XIV, œuvre magistrale ; les contes : Candide, Zadig, Micromégas ; la critique :

le Temple du Goût ; l'Epopée : Henriade, Poème de Fontenoy ; en philosophie : Lettres Philosophiques, Dictionnaire Philosophique ; en poésie lyrique ; Essai sur les Mœurs. Frédéric II, roi de Prusse, le fit venir à sa Cour et devint son ami. Il se rendit également à la Cour de Russie et fut choyé par Catherine II.

Mais son esprit hardi et caustique se pliait mal à l'étiquette

des cours. Il avait soif d'Indépendance et de liberté. Ses luttes contre l'Intolérance religieuse l'avalent mis à l'écart de la royauté française. C'est ainsi qu'il se retira d'abord en Suisse, pour y mener une vie « d'ermite », aussi convenable à son âge qu'à son état de philosophe.

Voltaire

Il S installa à Genève, dans la propriété des Dé)

es : puis il

eut une maison à Lausanne, rue du Grand-Chêne.

Enfin, en septembre 1758, Voltaire achète la terr et le châ-

teau de Fernex, de messîre Jacob de Bubé, colonel a

^ Hollande, il se rend également acquéreur du domaiikeservlce voisin

de

of la lo Suisse Ci>:yN.-.yN . Les i r. . . passés au n< France et actes furent f" de Mme Denis Mignot, que le philosophe présentait comme s J nièce,

iPranna

(A suivre).

mm^m

de

Tourney, appartenant au président de Brosses. Voici 'oitaire Selqneur de village et grand propriétaire terrien « à jeval sur la


de la Vallée de la Valserine

HISTOIRE DU PAYS

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période conteimoraine

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Il déploie alors une activité extraordinaire, fait labourer, assé cher les marais : il plante des arbres, des vignes, construit des rrraisons, installe deux fabriques d'horlogerie, une tuilerie, un éle vage de vers à soie, une manufacture de soierie, une poterie, un théâtre. Il s'occupe de l'élevage bovin et chevalin. Son tempéra ment autoritaire lui crée quelques différends avec ses voisins. Ses démêlés avec le Curé de Fernex, et surtout avec le Curé de Moëns,

Au milieu de tous ses tracas, le patriarche ne négligeait pas son importante « Correspondance » qui reste l'une des plus harmo nieuses et des plus variées. L'écrivain et le poète, d'une limpidité, d'une élégance et d'une précision spirituelle très rares dans la

nier de Vans, curé de Divonne ; Regard, curé de Grilly : Reverchon, curé de Sauverny ; Ponard, curé de Cessy : Ravillet, curé de Versonnex ; Carrier, curé de Bossi : Clerc, curé de Versoix ; Villiet,

pureté du style, se complétaient par une sentimentalité profondé ment humaine. Aussi, son influence littéraire et sociale fut-elle

Ferney ; Raville, curé de Chevry ; Collavoz, curé de Pouilly : Rey, curé de Crozet : Bastion, curé de Challex ; Dor, curé de Pougny :

énorme.

Passerat, curé de Farges ; Bosson, curé de Péron ; Rolland, cure de Thoiry ; Vauda, curé de Collonges ; Figuet, curé de Prévessin ; Gaillard, curé de Matignin ; Goillat, curé de Meyrln : Gaulet, cure

49

relèvent du meilleur vaudeville. Il discute également avec le Fisc

50

Il célébra le lac Léman en un poème fameux:

et prend en grippe les Commis de la Ferme générale (douaniers^

Mon lac est le premier, c'est sur ses bords heureux Qu'habite des humains la déesse éternelle. L'âme des grands travaux, l'objet des nobles vœux. Que tout mortel embrasse, ou désire, ou appelle. Qui ,vit dans tous les cœurs, et dont le nom sacré. Dans les cours des tyrans est tout bas adoré,

dont il rêve de « débarrasser le Pays de Gex ». Une longue corres-

La

Liberté I

En 1775, secondé par Fabry, subdélégué à Gex, Voltaire obtint de Turgot, contrôleur général du royaume, le rachat des droits de

gabelle, de Fermes et de corvées, ainsi que le départ des Commis,

moyennant le versement annuel de 30.000 livres, à payer par la

M ZBlë '

Pour le Tiers Etat

GEX ; MM. Martin, Girod, Dulcis, Fournier.

taire qui permit à Ferney de ne pas être rattachée à la Confédé

COLLONGES : MM. Bizot, Béatrix, Beau.

ration Helvetique et de rester commune française.

FERNEY : MM. Tardy, Perrachon, Emery de St-Martin.

Au BaHliage de Gex, l'assemblée eut lieu le 14 mars 1789, à 8 heures du mat'm, sous la présidence du chevalier Pierre de la

à ses efforts méritoires pour l'intérêt général.

Le Marquis de Florian, le Chevalier Pictet de Sergy, le Che valier Dupuit, le Chevalier Sédillot, le Chevalier de Prez de Vaux, le Marquis de Billiat : MM. Perrault de Jotemps, de Prez de Bruel, Fabry fils ; le Chevalier de Seyssel, le Comte de la Fotet de Divonne, de Prez l'aîné, de Prez Crassier, le Chevalier de Prez, e Chevalier d'Aprieulx, le Comte Pictet, le Comte de Gallatin, le Chevalier de Michelin du Crêt, le Chevalier de Gallatin, le Baron

procédaient au^ dépeçage de la France, ce fut le souvenir de Vol

leurs Députés.

Gerlier, de Ferney, en d'intéressantes études, ont rendu hommage

Pour la Noblesse

l'aîné, Perrault l'aîné, de Candolle.

I Généraux de France réunirent leurs deliberations_ a Versailles, le 5semai 1789. et commencèrent ,,, avaientdes été trois précédés, chaque Bailliage, d'une blée Ilsgenerale Etats:dans Clergé, Noblesse, Tiers, pourassem élire

culiers légitimes, prend la défense des opprimés, II s'intéresse à la création du port et de la ville de Versoix. M. Beaune, ancien conseiller à la Cour de Dijon, M. le Docteur

de Verni : Balleidier, curé de Moëns ; Guirand, prieur des Carmes.

de Verny, le Chevalier de Micheli : MM. de Martines, Sedillot

La Révolution - Le Directoire

pondance s'échange à ce sujet avec M. de Choiseul, ministre de 1 r,.,!,- XVI. v\/i Voltaire s'occupe j.. Louis du Kîon bien niihlîn public et dcs intérêts parti-

curé de Pregny ; Baud, curé de Saconnex : Hugonnet,^ curé de

rateur.

Lorsqu'il quitta Ferney au début de 1778, déjà très malade, pour se rendre à Paris, où il mourut quelques mois plus tard. Voltaire fut généralement regretté de la plupart des habitants. Ajoutons que, au Congrès de Vienne, en 1815, quand les alliés

Forêt, seigneur de Vesancy, Haut-Sergy et autres lieux, grand bailli d epee.

Les délégués suivants étaient présents : Pour le Clergé

MM. Rouph de Varicourt, curé de Gex : Narbouillet, procureur des Dames de St-Ursule ; Guercher, procureur du prieur de Prévessin ; Gaillard, curé de St-Jean ; Martin, curé d'Ornex ; Monta-

THOIRY: MM. Girod, Moine. CHEVRY : MM. Girod, Roch. CHALLEX : MM. Perrier, Odet. FARGES : MM. Passerat, La Racine.

SACONNEX: MM. Sonnex, Brochet. ORNEX: MM. Aillod, Chevalier. MATIGNIN : MM. Durand, Sonnex. PRÉVESSIN : MM. Foullloux, Pomard. SAUVERNY : MM. Gai, Delaigue.

CESSY : MM. Ducimetière, François Gerlier. SEGNY : MM. Lagros, Emery.

SAINT-JEAN : MM. Dufour, Brigand. PÉRON : MM. Monestier, Favre. POUILLY: MM. TIssot, Vuaillet. PREGNY : MM. Battu, Grenier. CROZET : MM. Martin, Crochet.

MOENS : MM. Aillod, Duby. DIVONNE : MM. GIraud, Patrin. GRILLY : MM. Terreux, Courtois.

COLLEX: MM. Maréchal, Ducimetière. VERNY,: MM. Plllet, Desservez.

'

;

Lucien

i

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

51

province. Les populations du Pays de Gex acclamèrent leur libé

Réunion des Etats Généreux en 1789

Le Château Voltaire, à Ferney

par

de la Michallle et du Haut-Bugey

52

Les Députés aux Etats Généraux

Les délégués de chaque Corps s'étarrt réunis sépajSment, les Députés suivants furent nommés au bulletin secret : Pour le Clergé : M. Pierre-Marin Rouph de Vari jurt, curédoyen de Gex.

.J

/

Pour la Noblesse : M. Etienne de Prez de Crassit

Pour le Tiers-Etat : MM. Jean-Pierre Girod, avocat demeurant

à Thoiry, et M. Jean-Pierre Girod, bourgeois, demeuran • à Chevry. Les quatre députés partirent ensemble pour Paris, je 19 avril 1789. XXX

iîi

Le malaise général dont souffrait la France, avait é1 provoqué, en 1787, par une faillite de l'Etat : on fit appel au banqi jer Necker, d'origine suisse, comme ministre des Finances L'Assemblée Nationale fit d'abord de son mieux poi '! redresser la situation. Les députés du Clergé s'unirent à ceux di Tiers pour proposer des réformes. Mais la Noblesse résistait et lisait pression sur Louis XVI, dont l'indécision et le manque d'én rgie aggra- '

valent la situation.

Quand il apprit le renvoi de Necker, ministre in âlligent, le peuple de Paris se souleva et s'empara de la Bastille îille prison d'Etat. Necker fut rappelé et le Roi vint à l'AssembIt s Nationale qui l'acclama. La Garde Nationale fut constituée : el • prit pour emblème le drapeau tricolore. Dans la nuit du 4 août, a Noblesse et le Clergé abandonnèrent leurs privilèges. Tout poi <ait encore être sauvé

Mais l'émigration avait commencé et conspirait coiire la Fran ce, avec l'appui de la Prusse et de l'Autriche. Dans 1^ nuit du 20 au 21 juin 1791, Louis XVI et sa famille quittèrent P. réfugier à Metz. Ils furent arrêtés à Varennes et rams

>

pour se

s dans la

capitale

Puis ce furent l'invasion étrangère, l'arrestation e1 la mise en accusation des souverains, la victoire de Valmy, celle ,de Jemmapes, l'exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793 ; la erreur, l'assassinat de Marat, l'exécution de Robespierre, le [ rectoire, la Campagne d'Italie avec le jeune général Bonaparte, i campagne d'Egypte et lé coup d'Etat du 18 Brumaire 1799. Pendant ce temps, le Pays de Gex subissait de I in la'réper cussion des événements, et les citoyens s'agitaient. lais la pondération et l'esprit de réflexion de nos compatriotes Irritaient de trop grands excès. En 1793, ils avaient protesté à Convention contre les abus des commissaires et contre le décret c

suspects,

Nos quatre députés à l'Assemblée Nationale étaient ■en quelque sorte perdus dans la tourmente. Deprez-Crassier, offic iîr distingué était parti aux armées pour contribuer à la défense e la Patrie, M, de Varicourt, officier gessien qui était affectî aux gardes du corps de Louis XVI, fut massacré en voulant proti jer la reine contre la fureur populaire. Le 15 janvier 1790, l'Assemblée Constituante ay ht divisé la France en départements, le Pays de Gex fit partie de Blui de l'Ain

et forma l'un des neuf districts, composé de quatre ciihtons : Gex, Ferney, Thoiry, Collonges. A ce dernier fut incorporéeila vallée de Chézery, qui appartenait au Bugey depuis son annexior 'è la France,

(ij suivre].


0^

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Vallée de la Valserine

de la MIchaille et du Haut-Bugey 54

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Genève devient française

Mais son ambition, son amour de la guerre, le perdirent. Il entreprend à la légère la dure campagne d'Espagne, puis la désas treuse campagne de Russie, commencée deux mois trop tard, mair gré l'avis de ses généraux. L'Angleterre sort triomphante de ses coalitions contre Napoléon. Les Aigles longtemps victorieuses sont obligées de battre en retraite. Ce fut la campagne de France, le départ pour l'Ile d'Elbe, l'arrivée de Louis XVIII à Paris. Puis l'évasion de Napoléon, les Cents Jours, la défaite de Waterloo, l'abdication de l'Empereur et son internement dans l'île anglaise de Ste-Hélène. Cette période se révéla comme Tune des plus doulou reuses et des plus émouvantes de l'his

53-

Le 8 Fructidor an VI (25 août 1798), Genève fut réunie à la France et forma un nouveau département, celui du Léman. A ce

moment, Gex cesse d'être chef-lieu de district, pour tomber au rang de chef-lieu de canton. Ferney et Tholry ne sont plus que des communes. Collonges conserve son titre et devient le troisième canton du District de Genève.

toire de France.

Au moment de la première Invasion, le Pays de Gex fut occupé par l'armée autri chienne, qui avait traversé le territoire suisse. L'avant-garde arrive à Gex le 29 décembre 1813, sans se livrer à aucune violence. Elle est suivie, le 31 décembre, de deux corps d'armée qui traversent le col de La Faucille et marchent sur Morez et St-Claude sans trouver de résistance.

Quand les chefs alliés furent réunis à Paris, les Genevois demandèrent leur In dépendance et leur réunion à la Confédé

ration suisse. M fut alors question, sur la demande de la Confédération, de réunir le

Pays de Gex à Genève, pour lui donner une banlieue agricole. Plusieurs familles du pays Inclinaient pour cette solution, mais l'a ma jorité des habitants voulaient rester français.

L'épopée napoléonienne se déroule avec une rapidité foudro yante. Le drapeau tricolore flotte sur plusieurs capitales d'Europe. Après avoir été choisi comme 1°'' Consul, le 13 décembre 1799, Je général Bonaparte se fait nommer Empereur, sous le nom de Napoléon le 18 mal 1804. Ce sont les grandes victoires d'AusterJItz, d'EyIau, d'Iéna, de Friediand.

.. .

.1

Lucien

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

la résistance : Réparation et défense du Fort de I Ecluse, qui fut

« Par Ecorans, AIrans, 11 se porta au-devant de Tei nemi, accompagné du capitaine Beau et d'une trentaine d'homme: Y Se disslmulant dans les taillis, derrière les haies et les foin non encore fauchés, Ils atteignirent ainsi les bols de Martena s (ceux qui connaissent ce point savent que c'est un observatoi i merveilleux sur tous les environs Immédiats). Les hommes s'ét lent assis et se reposaient, l'arme aux pieds. Les chefs veillaient l'ennemi de-

augmenté d'une redoute du côté de Savoie, au revers du Wache, face au fort ; d'une autre au grand Molard, du côté de Collonges,

et d'une tour crénelée en pierres sèches, sur le plateau au-dessus

du fort.

Le col de la Faucille fut protégé par la construction d'une re doute au-dessus du Paîlly. La Garde Nationale fut mobilisée et des Corps Francs constitués dans tout le pays. Par décret du 12 avril 1815, Joseph Béatrix, de Collonges, était nomme, par Suchet, colo nel des Corps Francs de TAIn.

Deux corps d'armée autrichiens, commandés par le général

Frimont, ayant fait leur jonction à Genève, envahirent ie Pays de

Gex le 6 juillet 1815. La cavalerie traverse Gex au galop et s arrête aux Maladières. Les Français, postés dans les buissons de 1a mon tagne, commencent la fusillade : l'ennemi est arrête et cnercne vainement à gagner les hauteurs.

Mais un corps autrichien a passé par Saint-Cergues et afl^®

aux Rousses où II trouve une vive résistance. Il perd environ ouu

homme, réussit._à forcer le passage et vient prendre a

défenseurs de La Faucille. Ceux-ci durent céder, descendre

Mijoux et se diriger sur St-Claude,

Un autre corps autriclen franchit le col de Crozet, un quatriè

me passe par le Gralet, un cinquième arrive

l'Ecluse, un sixième passe en Semine et arrive a Beliegarae pa

la Perte du Rhône.

Le cinquième trouva une résistance désespérée. P®®

francs embusqués du côté de Farges lui avalent déjà

hommes. Les défenseurs du fort résistèrent avec ®"®''?'®,' encerclés de tous côtés, battus par Tartlllerie qui ,,.

' .

, ,'

ches dans les murailles, n'ayant plus qu'une quarantaine d hommes

valides. Ils furent obligés de se rendre.

Les troupes bernoises, qui étalent entrées dans j®

contre la France, occupèrent le Pays de Gex et firent plus

Lpuis XVIIl, l'autre à la duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI. » On parle, dlsalt-

s'était livré aux Anglais le 15 juillet 1815.

gâts que les Autrichiens.

Louis XVIII était rentré à Paris le 8 juillet, et Napoléon l®--

Un épisode local de la campagne de 1815

56

valt être arrivé.

« Après une assez longue attente, Tavant-garde ( nnemie appe rut à la sortie du hameau de Logras. Le capitaine B au prit alors le parti de la laisser s'engager dans le village de Farges, afin de couper plus sûrement sa retraite. Les Autrichie «s, sans méfiance, s'engagèrent dans le couloir tortueux formé pa es malsons,

faisant évacuer celles où II y avait encore des habit hts.

« Lorsqu'ils furent arrivés à hauteur du château, .me quinzaine de francs-tireurs, sous le commandement du capital TB Beau, descendirent la montagne au pas de charge et, sur le; ' derrières de l'avant-garde ennemie, engagèrent la fusillade. Les I ipérlaux, sur pris, ne songèrent pas à la riposte immédiate. Explo' ent leur effet de surprise, les hommes du capitaine Beau les p ursuivirent à travers champs, dans la direction de Challex. Dans :e rapide engagement, les Autrichiens perdirent un homme, eu ent plusieurs blessés, et les ■■ grognards de Martenans » ramené ênt deux pri sonniers.

« Les jours suivants, les Autrichiens renouvelèrer sons succès leurs attaques à la même heure. Le colonel BéatrI fit disposer juillet seuleses corps francs sur les hauteurs de Farges et, le ment, cédant devant le nombre, ses postes furent 'forcés et la retraite ordonnée. Pour sa brillante conduite et sa ré stance achar-

née, le colonel Béatrix reçut la Légion d'honneur, prè . de son pays natal, le 1" jullet 1815 ».

Le Congrès de Vienne - Le Traité :1e Paris ;

Le Pays de Gex est amputé de six dimmunes

M. Paccoud, instituteur à Farges, a relaté de la façon suivante

Les Monarques et les Ministres des Nations coal s ees s étalent réunis à Vienne. Ils furent encore plus sévères qu' m 1814 et rognèrent davantage les frontières françaises. Il fut à nouveau question de réunir le Pays de iex à Genève, Les populations protestèrent de plus belle et envoy rent plusieurs

formés : Gex, Ferney, Collonges.

" C'était le 27 juin au soir. L'activité campagnarde était nulle, la plupart des malsons évacuées. On savait I ennemi proche, on se souvenait des précédentes Invasions. Le chef des corps francp fut averti par un habitant qu'une avante-garde autrichienne se diri

MM. Rouph, de Vésegnin, procureur du Roi ; le Coml^f de Divonne ; Borsat d'HauterIve, maire de Versonnex ; GIrod pèr I, de Chevry ; Mégard-Gresard, de Sauverny, et de Varicourt, curéi de Gex.

vasion de l'armée autrichienne. Mais Napoléon avait fait organiser

en suivant les bas-côtés de la route impériale.

Français depuis 1601, par le roi Henri IV, ■■Endus à la fol catholique par St-Françols-

Sous le Consulat et le 1" Empire

par

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

55

M. de Varicourt, curé de Gex, le 8 mai 1814, rédigea deux adresses de protesta tion, qui furent portées à Paris, Tune à 11, de nous réunir à la Suisse ou à Genève. Aurions-nous eu le malheur de démériter I

La vieille église de St-Gervais, à Genève

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont rlmporaine

de-Sales, rien ne manquera à notre bonheur si nous pouvons rester l'un et l'autre ».

Le Pays de Gex fut donc compris à nouveau dans le départe ment de I Ain, mais il fut question de l'unir à l'arrondissement de

Nantua. C est alors pue M. GIrod de TAin, délégué par ses com patriotes, se rendit à Paris et obtint qu'un arrondissement spécial fut créé à Gex, en lui adjoignant les communes de Léaz, Vanchy, Lancrans, Confort, Chézery, Lélex et MIjoux. Trois cantons furent Pendant les Cent Jours, le Pays de Gex subit à nouveau l'In

) ■: ..J.. :

,

Jt.

-***•, -

L'embuscade de Martenans, à Farges les péripéties de cette embuscade :

geait avec d'Infinies précautions dans la direction du Fort-l Ecluse,

délégations à Paris.

Dans une réunion tenue à Gex, on avait déslgj'ié à cet effet

A suivre).

i'

A


HISTOIRE DU PAYS DE CEX Mais Louis XVIII, malgré l'habileté de Talleyrand à Vienne,

n'était pas le maître de la situation. Les Bernois et les Genevois intriguaient, soutenus par les plénipotientaires autrichiens. Ils au raient obtenu tout le Pays de Gex, si la question de religion na-

vait pas joué son rôle. Genève protestante, malgré l'insistance de Pictet de Rochemont, son délégué, répugnait à Incorporer une trop

nombreuse population catholique. Elle s'ingénia à obtenir beaucoup de territoires et peu d'habitants. C'est ainsi que les communes

de Collex-Bossy, Versoix, Meyrin, Pregny, Saconnex-le-Grand et Verny furent incorporées au canton de Genève, ainsi qu une partie des bois de Sauverny et de Versonnex.

Le traité qui consacra cette cession fut signé à Paris le_20 novembre 1815, et les bataillons suisses quittèrent le pays. Genève prit officiellement possession des six communes, le 6 octobre 1816. I! avait été stipulé à Paris que la douane française serait recuiée sur le versant occidental du Jura, de façon à ce que le Pays de Gex devienne pays franc. l . Les trois cantons gessiens furent remanies, pour aboutir a

leur organisation actuelle, comme répartition de^ cornmunes. Par la suite on érigea en commune Pougny, qui avait été annexee a Collonges en 1793. Puis Vanchy et Confort furent érigées en comnrHines, en les détachant de Lancrans.

Les révolutions de 1830 et de 1848

58

59

très heureux, en échange, d'apporter aux Helvètes le fruit

En réalité, Napoléon III était un prince faible. Il subit le plus

La guerre d'Italie (1859) fut plus heureuse. La France y gagna la Savoie et le Comté de Nice, en échange de la Lombardle, prise

invasion laissa chez lui — et cela aussi invraisemblable

iie cela pa

raisse — de profondes modifications vestimentaires et vita

is.

De plus, chaque fois que le Pays de Gex subit une : 'asion, cette

aux Autrichiens et donnée à Victor-Emmanuel.

Napoléon III, il est vrai, acheva la conquête de l'Algérie, mais il s engagea dans la déplorable aventure du Mexique, pour défendre I Empereur Maximillen, et une armée française fut sacrifiée.

On accuse la mode de faire subir sa loi aux femmes, i^ais il n'est pas que les femmes qui aiment à copier ce qu'elles voi it ; de tous temps les hommes ont subi et aimé le changement dans le rs habitudes

malheureuse guerre franco-allemande nous fit

sommes arrivés au point de « civilisation » d'aujourd'hui, Et quand je

et se sont efforcés de copier celles des autres. C'est ai si que nous

dis « civilisation », j'ironise un peu, car l'homme est resté jn loup pour l'homme : la jalousie, la haine, l'abus de la force et du pc voir existent depuis toujours, depuis les temps les plus primitifs, pour i possession

perdre I Alsace-Lorraine. Napoléon III avait été fait prisonnier à Sedan ; Il fut destitué et la III™® République proclamée le 4 sep tembre 1870.

d'un lopin de terre, d'une

Beaucoup de Gessiens avalent été incorporés aux armées, pen

du pétrole...

>'^1 V-V

Il y aurait fort à dire pour dépeindre la mentalité de ?os ancêtres, dire leur façon de vivre, de s'unir et de se gouverner . pour cela il faudrait refaire l'histoire des peuples. Or, ce n'est point le but de cette étude qui est, simplement, de tracer à grands traits l'esse iîel de notre histoire.

La Constitution de 1875 fut votée. Toutefois, elle ne disposait

Aussi, sautant par-dessus les siècles et faisant fi des dates — ce

qui, à mon avis, n'est point utile pour donner l'image d'un ..pays , — j'en viens à une période plus proche de nous: celle que vécui^ht quelquesuns qui demeurent encore ou qu'on nous a conté lorsquA nous étions

majorité à la Chambre, qui fut dissoute le 16 mai

1877 par Mac-Mahon, président de la République ; Il voulait rétablir

plus jeunes.

majorité républicaine, II en fut de même au Sénat en 1879.

Le Coup d'Etot - L'Empire

analyse comme suit les costumes, us et coutumes des anciens

Louis-Napoléon Bonaparte ayant été désigné comme président de la République, fit un Coup d'Etat, le 2 décembre 1851, pour obtenir sa réélection pendant dix ans. Le Pays de Gex, sur 6.158

cours des âges, de nombreuses transformations. Vêtus de peaux de bêtes et marchant pieds nus, >}s ne tardèrent pas à apprécier l'Inconfort de ® QU Ms faisaient quelques progrès dans le domaine

il n'y avait

c'était le grand repos. Du reste, une expression typique € ^ demeurée ; c'est lorsque la première neige tombe, on dit encore : « Ç y est, c'est la soumission I ».

Eh I oui. A partir de ce jour, les gens faisaient un p u comme les escargots, ils rentraient dans leur maison, s'occupaient ji Je des soins

a donner au bétail et le reste du temps se passait enU^^hle, à se

Dans les études qu'il a faites sur la région, Alfred Françon

raconter des histoires, à lire l'almanach, à tuer le cocli>n et à faire

ripaille les uns chez les autres I Mais oui... mais oui.. , iâ vie était simple, très simple... Les veillées se passaient à casse i lss noix,

Gessiens :

faire de l'huile, à chanter et à conter de vieilles légende .QQ' faisaient frissonner les petits enfants, ou bien à conter des expçhs guerriers.

L© costume gessîen — comme celui de tous les peuples — subit au

de la paix.

i

Les mœurs des Gessiens étaient simples et bonnes

point ni complications politiques, ni religieuses ; le pri itemps, l'été, l'automne étaient occupés par les divers travaux des cl imps, l'hiver

Costumes, Us et Coutumes des Anciens Gessiens

Gex fournit 4.728 oui, contre 79 non et 20 bulletins blancs. La plu part des électeurs avaient cru voter pour l'ordre et le maintien

cô e d'auroch, du sourire d'ui S femme, et

dureront jusqu'à la fin des mondes pour la possession de l'o ! du minerai.

dant les guerres du Second Empire, et notamment dans celle de 1870. Un certain nombre y laissèrent leur vie. En février 1871, le Pays de Gex vit revenir les malheureux soldats de l'armée de Bour-

En 1848, au moment où l'on s'y attendait je moins, une Révo

L'année suivante, les 21 et 22 novembre 1852, un nouveau plé biscite eut lieu, pour rétablir l'Empire. Louis-Napoléon Bonaparte fut élu sous le nom de Napoléon III. Sur 4.827 votants, le Pays de

rendre

au rang de villes : mosaïques, poteries, armures, vases 3 bronze et d'argent, statuettes, monnaies, etc., provenant de St-Genis, iogras-Péron et Collonges.

lution éclate à nouveau à Paris, et la Répubjique est proclamée. Mais le peuple des campagnes n'était pas préparé ; il fut surpris, et les esprits paraissaient fatigués de cette agitation. La tranquil lité ne cessa pas de. irégner dans le Pays de Gex.

bulletins blancs.

se

compte du raffinement qu'ils apportèrent dans la vie ordin fre des Hel-

vêtes, il n'est que de voir dans les musées de Genève, Nyc Lausanne, Avenches, les objets qui furent trouvés dans les cités qui 1 tant élevées

Sébastopol, ne rapporta rien à la France. Elle fut une grosse perte

Mac-Mahon démissionna et fut remplacé par Jules Grévy.

électeurs et 4.812 votants, fournit 4.352 oui, contre 452 non et 4

3 leur expé-

rience en matière commerciale d'abord, ensuite ce qui était iécessaire à

leur mieux-être pour s'en faire des alliés fidèles. Et pc

d'hommes et d'argent.

à part quelques exercices et quelques revues, la paix et la sécurité r»-

donne la

raison que les Romains s'installant dans un pays riche des p bduits qu'ils

souvent l'Influence de ses généraux et surtout celle de son épou se, l'impératrice Eugénie, d'origine espagnole. Il ne sut pas résister, malgré ses promesses, aux partisans de la guerre. La campagne de Crimée (1854-1856) qui aboutit à la prise de

la royauté. Mais les nouvelles élections ramenèrent heureusement

.

60

n'avaient qu'en infime quantité chez eux (les bols, par exefiple), furent

au mouvement avec enthousiasme. Ils s'enrôlèrent en grarid nom bre dans la Garde Nationale, chaque homme faisant la dépense de son uniforme. Un bataillon fut formé dans chaque canton, mais ,. ,

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Pour expliquer cette rapide et complète transformation,

La guerre de 1870 - Le II 1™ République

ment par les troupes allemandes.

ne furent pas troublées. '

par mcien michaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

baki, qui s étaient réfugiés en Suisse pour échapper à l'encercle

Lorsqu'éclata la Révolution de 1830, les Gessiens se rallièrent

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contenporaine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

57

de la Vallée de la Valserine

de I habitat si

aussi

des

Et l'on se couchait de bonne heure I

's nourriture, leurs mœurs et leurs vêtements subirent

modifications.

La peau de bête Jetée simplement sur leurs épaules, fut ensuite ajustée et fixée par des lanières, après avoir été râclée au moyen de silex, pour I assouplir et la nettoyer ; certaines parties coupées en des peaux de petits animaux, furent ajustées aux pieds et fixées aux jambes, elles aussi par des lanières. Ce ne fut qu'à l'époque de l'occupation romain© que le costume se modifia à peu près complètement et que, à

iMk

i

Il n'y avait que peu de fêtes, mais on en parlait et o • s'y préparait un mois à l'avance; d'abord les fêtes religieuses: Pâques- is Toussaint, Noël et la fête patronale, puis la fête nationale (l'Empi^' 's Roi, la République) et je ne jurerai pas que chacune d'elles ne dura pas une semaine — surtout celle du patron. Je me souviens encoril de certaines «vogues» de Collonges et de Versonnex durant lesquell® i'si. mangé plus de papettes, de bricelets, d'épognes, que je n'en rr f^Qerai certai nement de toute ma vie I

Etait-ce vraiment le bon temps?... Peut-être, car Anciens costumes gessiens

la peau, se substitua le vêtement d'étoffe, lin ou laine, quelquefois les

avance

en âge on a tendance à comparer le passé au présen : ^1 à trouver meilleur ce qui n'est plus..

deux.

(/L; suivre).

... «ii-—

I V

r-J^ ^


HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michallie et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

SI nous pronons la vie des Gessîens avant la Révolution de 1793, on verra que la culture du châtaignier, du poirier, du pommier et du noyer était faite de façon Intensive, car à cette époque on vivait beau

balai de roseaux pour la braise et les cendres. Ce n'est que vers 1848 que les premiers fourneaux de fonte firent leur apparition dans le pays.

61

La poterie de Ferney d'abord, la porcelaine ensuite, se sont substi tuées à 1 ancienne vaisselle gessienne qui était en étaIn ; les fourchettes étaient de fer e* les cuillères de bois

ce sont les « rétameurs » ambu

lants qui firent se substituai aux cuillères et aux gobelets de bois, les menus objets en étain. Il n'y avait pas de couteaux spécialement pour la table, chacun ayant le sien dans sa poche, et ce sont les colporteurs venus de I intérieur qui en furent les grands propagateurs, comme ce furent les Jurassiens qui Introduisirent dans notre pays les objets en

En possède-t-il beaucoup plus aujourd'hui ?...

bojs : robinets, cuillères à pot, pochons, etc... Les repas ou plutôt leur nombre — a toujours, au cours des âges, conservé sa primauté dans le Pays de Gex ; comme le café et le vin blanc sont restés les boissons essentielles I-Quel est le Gessien qui V" ' Quelle est la Gessienne qui ne boit pas ses

On fabriquait trois sortes de fromages: le gruyère, le Gex et le chevret. Chaque année — toujours d'après une statistique officielle — le pays fabriquait 13.500 pièces de gruyère d'un poids total de 350.000 kilos, et 17.500 pièces de bleu de Gex. du poids de 165.000 kilos, et 80.000 kilos de chevret. Ce dernier, ainsi que le bleu de Gex. se fabri quait surtout dans la vallée de la Valserine, particulièrement à Lélex.

H café dans de « cafe jour!... duction du notre paysà l'eau» ne datepar guère que Et de pourtant l'année l'Intro 1850 I En hiver on ne faisant généralement que trois repas, mais dès le prin.emps et jusqu à I entrée de l'hiver, on en faisait quatre — et cette

coutume existe encore de nos jours à la campagne. Avant d'aller aux champs, on boit soit une tasse de café, soit la «goutte» ; vers 7-8 heures, la soupe et un morceau de fromage arrosés verre de cidre; à 11 heures, c'est le dîner composé d'un plat de légumes accommodés au lard, du fromage ou des fruits : 4 heures on va

Le bâtiment gessien a subi, lui aussi, toutes les transformations ve nues de la mode et du confort. Les villas s'élèvent de plus en plus nombreuses, mais si elles ont ce qu'on appelle le « confort moderne », elles n'ont ni la vaste ampleur, ni les commodités des anciennes demeu res gessiennes. Malgré le chauffage central, elles laissent, cause de leurs minces murailles, « passer » le froid, aussi bien et même mieux que les vieilles maisons aux murs épais, aux vastes cheminées dans lesquelles les troncs d'arbres mettaient plusieurs jours à se consumer. Et je connais dans le pays, à Allemogne, à Arbère, à Crassy, à Gremaz, à St-Genis, à Divonne, à Pregnin, de vieilles maisons, vastes, claires, aérées, solides, aux murs épais et intelligemmerit orientées du côté du levant, qui sont, en même temps que les témoins d'un passé lointain, l'affirmation que les constructeurs de cette époque avaient le

« gotairona » ou goûter, les uns avec un pot de café au lait, ou du pain I du cidre ou de la piquette comme boisson, le vin

nrannJ trîwntv

I H-''

®u

,®^ '® ««souper» pendant la période des

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

employées à l'état naturel et non pas traitées comme de nos jours, où I on en extrait les matières grasses pour les rendre plus légères et plus

tons ou chèvres et basane, pourvu que ces cuirs ou p laux proviennent de leurs fabriques du Pays de Gex •. ''Les transactions se déroulèrent à peu près dam lies mêmes conditions jusqu'en 1775. Voltaire, qui s'était mis dat i la tête de se ■■ débarrasser des Commis», obtint à cette époqu , -- Turgot, y de

tainement, comme celui de la maison Ch..., à Ornex. Au-dessus, les

chambres et le grenier. Le tout prend jour par de délicieuses fenêtres à meneaux et à accolade^ qui sont du plus bel effet. Pour se protéger Dans la cuisine et dans l'embrasure de la fenêtre est le « potager »

fait de molasse percée de deux trous sur lesquels, par les jours chauds, on faisait la cuisine ; au-dessous est le cendrier. Comme on employait généralement la braise de bois, la cendre était soigneusement conservée

partie supérieure, que I on remplissait de braise et de cendres chaudes, et qu au moyen d un manche de bois on passait dans le lit.

et employée pour « couler » la lessive. La grande cheminée, je l'ai dit, était plutôt de vastes proportions. Faite de pierre taillée, elle avait un entablement servant de « tablard » pour y arranger divers ustensiles en étain ou en cuivre que la maîtresse

^ poêle Le maître et la maîtresse de maison couchaient dansattenante la «chambre"' du », c est-à-dire la chambre du rez-de-chaussée à la cuisine. Quelquefois leurs enfants, lorsqu'ils étaient tout petits, couchaient dans un berceau ou « charriot » que l'on plaçait dans la même

de maison et ses filles faisaient « briller » soigneusement. Dans certaines

maisons, la bande de cette pierre tablard était ornée de moulures et

chambre.

quelquefois de sculpture donnant les armoiries de la famille ou ses ini tiales ou les armoiries du pays. Peu ou pas de plaques de cheminée en

enfants plus âgés et les domestiques mâles, ils couchaient

à I etat)le, ®t les filles et les servantes dans les chambres du premier

fonte armoriée ou dessinée, mais une ou deux pierres en molasse for

ment le fond et le sol du foyer proprement dit. De chaque côté, formant

étage. Leur literie était semblable à celle des maîtres.

entablements de 20 à 25 cm. d'épaisseur, sur une longueur de 1 mètre et de 30 à 40 cm. environ de largeur, deux pierres semblables à celle

Dans quelques familles aisées, les lits étaient complétés par des matelas faits soit de laine de mouton, soit de plumes de poules, mais les

qui forme le dessus de la cheminée. Là, se trouvent pelle, pincettes et

uns comme les autres duraient peu, parce que ces substances étaient

fkV, V l..'.

chant entièrement la gorge et descendant jusqu'à terre. Les hommes se coiffaient du chapeau gancé, aux larges ailes relevées de côté ; la cheve lure longue tombait sur le dos^ ou se nouait en forme de queue, retenue par un ruban. Le pantalon court s'arrêtait en-dessous du genou. La veste en queue de morue était prolongée par deux basques. En 1789, ce fut le bonnet phrygien, le pantalon court ou carmagnole. Par la suite, les Gessiens avaient adopté la petite blouse bleue et

64

le retrait de la Ferme, moyennant un rachat de 30.000|iiivres, à pa

yer annuellement par la province. Assemblés à Gex le 11 décembre 1775, dit Feri and Caussy, pour délibérer sur l'arrêt du Conseil, les Etats ne ■'étaient pas tenus sans brigues ni contestes. La redevance annue é de 30.000

livres était àprement discutée. Mais Voltaire parvint ,à triompher

de toutes les résistances, et le rachat fut décidé unanimité, Le patriarche, acclamé par la population de Gex et des villages

voisins, escorté jusqu'à Ferney par les dragons en jrande tenue

blanche, à carreaux, qui descendait jusqu'à la ceinture, tandis que les

et sabre au clair, en avait les larmes aux yeux.

hattltants de la vallée de la Valserine et du Haut-Bugey portaient la longue blouse en étoffe bleu foncé. A partir de 1830, les femmes gessiennes adoptèrent le costume suisse.

France et de le revendre aux Suisses avec profit,

Enfin, nous arrivons à la période contemporaine et à la mode des jupes plus ou moins courtes, lancée en 1916 ; elle a résisté à toutes les péripéties, ce qui fait dire aux anciens, avec une pointe de regret, que • de leur temps, on ne pouvait pas contempler aussi facilement les molilets ».

Pandant des siècles, et surtout sous la domination des Comtes

Comtes de Savoie, devenus maîtres de la région, interrompaient

tants de la petite République.

. j n

j

En 1601, au moment où Henri iV devint souverain du Pays de Cex, les Fermiers généraux placèrent leurs commis à la frontière géographique ; mais l'exportation des denrées se déroulait facilement, dans les années de production normale, car Geneve était port franc, c'est-à-dire libre, au point de vue éconornique, sans entraves douanières. La barrière du Jura et la difficulté des comIT^unications lointaines obligeaient en quelque sorte les producteurs

a écouler leurs marchandises sur place. Toutefois, pour certains articles, le

« contingentement »

Délivrés des Commis, certains d'avoir en suffisani s du blé de fs Gessiens

s'accoutumaient au bonheur d'être libres. Tout était à a franchise, depuis les femmes, portant des rubans • à la franchis! i», jusqu'aux cabarets, qui mettaient ce beau nom sur leurs ensei nos. Ce qui

rendait la joie sans mélange, c'est qu'on ne payait p^ encore les

taxes de remplacement. Mais l'embarras des Etats était extrême. Dans I

courant de

juin, le nouveau Contrôleur général ordonna que les iO.OOO livres seraient payées à raison de 24.000 livres par les pro| -iétés, et le

Les Franchises Gessiennes

XXX

n?,^ITîîro°mont tissés, une ou^®j® I®''® et, OU end®hiver, chanvre de lin grossièrement deux couvertures une ou «couette» de plumes ou édredon. Dans les périodes de grands froids, on se ser vait, pour adoucu la température glacée des draps, de « chauffe-lits » ou « bassmoires » de cuivre, sorte de chaudrons, percés de trous à la

de un ou deux mètres, complété d'un assez grand avant-toit.

Les petites bourgeoises coquettes se coiffaient du henin à deux cornes, plus bas que le premier, orné également par un voile de dentelle. La mode 1740 comoortait pour les femmes des robes montantes ca

parfois le trafic, lorsqu'ils voulaient acculer à la famine les habi

Ho / misblédans alcôves. Une paillasse de feuilles de maïs ou de « balle de » oudes « baloufe »,

des vents et surtout de la bise, les murs latéraux de la façade avancent

A l'époque féodale, les dames de la noblesse portaient comme coif

fure le hennin, qui seyait parfaitement à Léonette de Gex.

du Genevois ou des Bernois, le Pays de Gex fut l'un des principaux fournisseurs du marché de Genève, en denrées alimentaires. Les

,fruitier, . lit®'"'® était assez sommaire : lit de bols de noyer ou de bois plus ou moins sculpté selon l'état de fortune des maîtres. Tous

par L^cieii michaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

nf,!^nriitaîrî" fe les jours ^ sltuation ds enfortune du propriétaire, Vo tous à midi. Quant aux femmes, elles buvaient à dix heures, à midi et à quatre heures, soit au lait ou « à l'eau ».

rouges ou de grandes

dalles de pierres comme celle de R... à Allemogne, une cheminée im mense avec, dans le mur qui la sépare de la grande chambre « chambre du poêle », un système de chauffage copié des Romains cer

1^.

63

V® souper était composé de soupe trem-

H fromage, « t€pinquelquefois » OU pot, les et accompBgné parfois d'un morceau de lard oij de deux. Mais le café était

bien-être.

Une vaste cuisine- carrelée de « carons »

62

durables.

coup de cidre et de fruits ; et comme le blé était sujet à la dîme, ainsi que le seigle et l'orge, on cultivait une sorte de vesce ou pesette avec laquelle on faisait du pain... qui était à peu près mangeable, mais II ne fallait pas être très difficile. Quant à la pomme de terre, elle n'est apparue dans le Pays de Gex que vers la fin du XVIIInie siècle. CeperKfant le bétail était déjà nombreux et faisait comme aujour d'hui l'objet de tous les soins, car on en tirait un assez bon rendement. II y a environ 50 ans, selon une statistique officielle, le Pays de Gex possédait à peu près 12.000 bêtes à cornes, dont 10.000 vaches laitières.

sens du

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contimporaine

en

Quantité ou en valeur, commença à être appliqué pour la sortie. C'est ainsi qu'en 1604, des lettres-patentes royales fixèrent

reste par l'industrie et le commerce. Une somme de 4.600 livres était imposée, en outre, à la place des corvées. Un «énéfice sur

le sel fut accordé : il se vendait au même prix qu'à Genève. Après les désastres de 1814 et 1815, le Congrè: de Vienne,

sur les instances de Genève et de son habile pté dpotentiairei

Pictet de Rochemont, décida que : « La ligne des dou ;nes françaises serait placée à l'ouest du Jura, de manière que îout le Pays de Gex se trouve hors de cette ligne ». <1 Cette clause constitua l'article 1, paragraphe 3 Traité de Paris.

'

Quelques mois plus tard, afin de faciliter le servi S, la France

plaça sa ligne de douanes sur la Valserine, le sorte iiue , tous_ les villages de la vallée situés sur la rive gauche, fureit incorporés dans la Zone Franche, ainsi que le village de Léaz. Mais, en 1849, à l'instar des autres cantons suisse ■ qui avaient placé des péages ou barrières douanières dès 1816- i317, Genève

vota son incorporation dans le système général de

péages et s Gessiens, qui ne pouvaient plus entrer librement leurs marchancses dans Je

des règles pour le commerce des cuirs. Elles concernaient les six

douanes fédé rales. La situation était modifiée pour

petites tanneries qui fonctionnaient alors dans la région : « il est concédé aux tanneries du Pays de Gex d exporter an nuellement, en franchise du droit de sortie, jusqu à 600 cuirs de

canton de Genève.

boeufs ou de vaches, en poils, et 6.000 peaux de veaux, moutons

ou chèvres en poils, et en total pour les tanneries. On leur accorde aussi annuellement l'Importation en Suisse, en franchise de droit 0 entrée, jusqu'à la concurrence de 150 quintaux fédéraux de gros ouirs tannés et de 60 quintaux fédéraux de peaux de veaux, mou-

Sur les instances de Napoléon iil, un arrangerrlnt intervint

■le 1®'' septembre 1853, qui accordait l'entrée de Ger ive en franchise aux produits zoniens (denrées, récoltes et mat ires premières). Une nouvelle Convention franco-suisse, plus précise, fut signée en 1881.

(A ! suivre).

riV'

2' f


Ihistoire du pays de gex 65

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contefnporalne

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Nous arrivons à la guerre de 1914-18 et au traité de Versailles, signé le 28 juin 1919. Dès le début de 1919, une vive agitation avait régné à Genève et dans le Pays de Gex, entre partisans du

de la Vallée de la Valserine

66

leur côté, la Suisse et Genève s'opposaient à cette dernière solu tion, tout en exigeant que la ligne douanière française restât placée

67

loin les conséquences de ce vote, pour la question que nous

nement français n'a pas fermé la porte à la conciliatict et il sera toujours-disposé à recevoir les. propositions raisonn Lies de la Suisse pour l'établissement d'une nouvelle Convention lommerciale

l'installation définitive du cordon douanier français à la frontière

se retirèrent en constatant leurs divergences fondamentales d'ap-

signée à Paris le 7 août 1921, entre MM. Maunoir et Laur, au nom

géographique. Les organisations agricoles gessiennes, sous l'im

preciation.

pulsion de MM. Henri Rouph et Auguste Michaud, avaient pris

nettement position pour la première solution. L'Association indus trielle et Commerciale, dirigée par M. Jules Philippe, réclamait ia douane à la frontière.

Les plénipotentiaires français du traité de Versailles, soucieux de ne pas être désagréables à la Suisse de M. Gustave Ador, de la Croix-Rouge, de l'internement amical des blessés français, et du futur siège de la Société des Nations, avaient pris une position intermédiaire, en acceptant, sur l'insistance de iVI. Ador, la rédac tion transactionnelle de l'article 435 du traité, rédigé ainsi : Les Hautes Parties contractantes reconnaissent que les stipulations des Traités de' 1815 et des autres Actes complémentaires relatifs aux Zones Franches de la Haute-Savoie et du Pays de Gex ne correspondent plus aux circonstances actuelles, et qu'il appartient à ia France et à

la Suisse de régler entre elles, d'un commun accord, le régime de ces territoires, dans les conditions jugées opportunes par les deux pays.

l^s 30 juin et 1«r juillet 1920, une Commission consultative

des Délégués suisses et français Commission Consultative des Zones Franches La Convention franco-suisse de 1921

Le Référendum Helvétique

La Douane à la frontière - Le Compromis d'arbitrage Le Jugement de la Cour de La Haye

maintien de la bonne ha.rmonie entre les populationiI

PhTmL» ni r- Chezery ; et Duborgei Eugène, membre de la Til/i Commerce, directeur desdeBains Berard, sénateur l'Ain,deetDivonne. Fernand David,

frontière.

de Gex: Grosbégnin

sénateur de la Hte-Savoie, dirigèrent les débats avec une réelle

maîtrise.

midl'^du^'l'«Muiîlet'°"''

'^Portante déclaration, dans i'après-

. Comme cultivateur du Pays de Gex, dit-il, j'ai été un très

je soutenais encore dernièrement, j'ai été obligé de l'abandonner,

Finalement, à l'unanimité, les membres de la Commission

po!lfnnr?lnt^onfrp

d®® modalités

HpT Hrnfto rip Hn m®

zoniennes le maintien d'exemption

fp ppppp pn fpvp= ft

Inprf F,?,,, pf raffîn® I tpvp Hp Iu

H

- ponsommation : sur le café en fèves, chocolat autre qu'en bonbons, le

Qrains, les hulles minérales. La sel était maintenue au taux de 2 fr. les

I?i?,mpi?p« nn„H ^Its « tabacs de zone », des 7inp înHirpluô pp ^u' ®.^®'.®"^ livrés aux tarifs d'exportation. n!pn!;^r<f Lmfi n îf il -f prévue pour les populations zorov"aires exportation pour les transports ferXXX

Après de longs préliminaires, les délégués officiels des gou vernements suisse et français se réunissaient enfin à Paris, au Ministère des Affaires Etrangères, les 27, 28, 29 et 30 janvier 1920,

pour essayer de trouver la base d'entente prévue par l'article 435 du Traité de Versailles. Dès la seconde séance. Il apparut nettement que l'accord ne pourrait pas se réaliser. La France voulait installer son cordon

douanier à la frontière géographique, sauf si Genève retirait sa

ligne douanière aux limites des cantons de Vaud et du Valais. De

ciennes .zones franches et les cantons de Genève (ît de Vaud

phique, mais de larges échanges de marchandises en franchise étaient prévus et les municipalités zoniennes bénéficiaient d'une indemnité de 40 fr. par tête d'habitant, pendant trente années.

tnnlpT '"sidu etCompte que,nous par toute la France, personne ne voulait du régime que l'on

Réunion à Paris

ment français.

qui perpétuera les ancestrales relations d'amitié et de b n voisinage existant entre les deux Républiques, entre les territo Ks des an

■ de j délégués du vice-président Pays de Gex du étaient MM.Général Fouilioux maire Prévessm, Conseil de Albert, l'Ain ; r- u"'®' d'arrondissement : Michaux Lucien,

des Zones Franches, composée de représentants du Pays de Gex et de la Haute-Savoie, était appelée à délibérer au Quai d'Orsay,

pour etudier les modalités du projet du gouvernement français.

propos des Zones Franches et de ia dette d'Henri IV envers Genève.

France et la Suisse ■>, M. Victor Bérard, sénateur du Jura, développa avec humour les péripéties des événements qui se déroulèrent à

du Gouvernement suisse : Gignoux et Rutty, au nom du Gouverne

notamment.

chaud partisan du maintien de ia Zone, parce que, nous autres payfois par semaine, avec une grande facilite. Cette these quedeux je défendais à ce moment-là, que

rent difficiles et laborieuses.

La Convention franco-suisse des Zones Franches fut enfin

68

Cet accord avait été précédé d'interminables pourparlers, dans lesquels les deux parties avaient fait preuve du plus grand esprit

Dans l'important ouvrage qu'il publia en 1927: « Genève, la

Les négociations franco-suisses pour aboutir à cet accord, fu

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

traitons.

La réunion franco-suisse prit fin le 31 j'anvier et les délégués

Lucien

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

a I ouest du Jura.

maintien intégral des Zones Franches de 1815, et partisans de

par

Le 2 juillet 1920, la Conférence des Délégués des Gouverne ments suisse et français suspendue fin janvier, reprenait son cours après cinq longs mois d interruption. Elle n'eut pas plus de succès que la première et fut ajournée le 6 juillet, faute de pouvoir trouver

un terrain d entente.

oooiiS bientôt: Le 30 suisse janvierdécide 1921, que par 383.696 VOIX contre 158.098, un vote du peuple

seront desornriais soumjs au référendum tous les traités interna tionaux dont la validité dépassera quinze années. On verra plus

de conciliation. La Douane française devait être installée à la frontière géogra

Les populations paraissaient satisfaites, des deux côtés de la

« Nous sommes particulièrement bien placés pourhémettre ce vœu, nous qui avons dans ce Journal, en toutes circonstances, fait

preuve du désir de 1a plus large conciliation et ins »té pour le suisse

et

française. « Les discussions entre zoniens et antizoniens sor ; également closes. Il ne reste plus en présence que des citoyens aimant pro-

fondément la petite patrie, à laquelle ils doivent contj.iuer à con

sacrer leur énergie et leur activité.

Mais une campagne violente, dont M. Paul Pictet est l'insti gateur, s'amorce à Genève, pour le rejet de la Convention. Le Conseil d'Etat, puis le Conseil Fédéral, en dépit de toutes

des Zones coïncidât avec l'ouverture d'une époque d'iriEnsification

ment voté à Berne, par 75 voix contre 82.

nomlque de notre cher pays. A cet effet, il a mis à li disposition

les manœuvres, donnent leur adhésion à l'accord, qui est finale

De son côté, la Chambre française, sur le rapport documenté de M. Bernier, député de l'Ain, au nom de la Commission des Douanes, ratifiait la Convention, par 393 voix contre 3, le 2 février 1923. Le 17 février, le Sénat la ratifiait également, à la quasi una

nimité de ses membres.

Le Gouvernement français, sur l'initiative de M. Poincaré, pré sident du Conseil, avait fait occuper la Ruhr par nos troupes, pour obliger l'Allemagne à respecter les engagements du traité de Ver sailles. Une violente campagne de protestation se décianche en Allemagne et en Suisse allémanique. Comme suite au vote du peuple suisse du 30 janvier 1921, la Convention des Zones Franches fut soumise au référendum helvétigue. Ce référendum eut lieu le 18 février 1923. Par 401.372 voix

Contre 91.471, le peuple suisse rejetait la Convention. Les cantons sllémaniques avaient voulu punir M. Poincaré d'avoir fait occuper la Ruhr.

De nouvelles conversations s'engagèrent entre les deux gou

vernements, mais elles restaient sans issue.

Enfin, lassé de ces atermoiements successifs, le gouvernement

français décidait, le 12 octobre 1923, d'installer le cordon douanier à la frontière des Zones Franches. L'opération était réalisée le

10 novembre.

La Presse commenta largement la décision d'énergie prise par

M- Poincaré.

Dans le quatrième volume de son ouvrage, page 324, M. le

Sénateur Victor Bérard rappelle aimablement les conclusions de la Presse gessienne. il s'exprime ainsi : Dans «L'Avenir Régional» et «Le Petit Gessien », l'un des

meilleurs défenseurs de la bonne entente franco-suisse, M. Lucien

Michaux, a écrit, le 18 octobre 1923: « Nous espérons que nos amis du canton de Genève et du canton de Vaud comprendront l'attitude bizarre dans laquelle les a placés l'intransigeance étroite de leurs diplomates. Le gouver-

« Le Parlement français a voulu que la date de la Suppression

dans le perfectionnement de l'outillage et dans la prqr.périté écodes municipalités zoniennes, pendant de nombreuses an^es encore,

des sommes importantes. « Nos populations font donc confiance à leurs t présentants

autorisés, pour réaliser cette volonté du Parlement. Le. municipali tés zoniennes sauront se montrer dignes de cette cor fance : -l'es prit d'initiative et de progrès qui les anime trouvera bientôt son emploi judicieux.

« La Zone a vécu: ne la regrettons pas. Mais tra'aillons dans

la concorde a la prospérité de nos villages, pour a porter plus

de bien-être aux foyers de leurs vaillantes populat ?ns rurales, pour favoriser l'essor économique de notre cher pays, pour suivre! en définitive, les saines et véritables traditions ré ubiicaines »! Il restait néanmoins à trouver une solution et à i prendre les

rèlations commerciales, les accords de bon voisinage:

M. Poincaré se déclarait disposé à causer amiolement: M. ■fJîotta, président du Gouvernement Fédéral, paraissdï également animé des meilleures intentions.

L'idée prit corps de faire trancher le différend par un jury

arbitral que M. Poincaré proposait de réunir à Paris, 'ais Genève et la Suisse parlaient déjà d'un pourvoi devant la Couride La Haye, que M. Poincaré refusait, estimant que le cordon d'uanier à la frontière était une question de souveraineté nationale Enfin, deux ■juristes furent désignés pour préparer un compromis d'arbitrage : pour la Suisse M. Logez, professeur à la Faculté de C oit de l'Uni

versité de Genève : pour la France, M. Fromageot, jurfconsulte du Ministère des Affaires Etrangères. Les jeux compliqués de la politique amenèrent Herriot à la présidence du Conseil, en remplacement de M. Pc ncaré, après

la démission de M. Millerand, président de la RépuhîQue. Le gouvernement helvétique fit pression sur M, .Herriot pour accepter le pourvoi devant la Cour de La Haye. M. Herriot finit par céder et le compromis d'arbitrage fut signé le 30 ictobre 1924. (,ûi suivre).


I HISTOIRE DU PAYS DE CEX 69

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

de la Vallée de la Valserine

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont mporaine

de la Michallle et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

70

71

par Lucien

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Notice sur le Fort de l'Ecluse

cations à Grenoble, on creusa dans le rocher la galer iî souterraine qui relie l'ouvrage au fort supérieur. Cet escalier a 1 165 marches,

72

■ Il appartiendra à la Cour permanente de Justice internatioVersoix, pour le traitement des

naie de dire si, entre ia France et ia Suisse, l'article 435, alinéa 2, du traité de Versailles, avec ses annexes, a abrogé ou a pour but de faire abroger les stipulations du protocole des Conférences de Paris du 3 novembre 1815, du Traité de Paris du 20 novembre 1815,

dont

acquéreur de la propriété Caproni, ' uhydrotheraplques. Un sieur fabrication, et commença ses traitements Bonnet, d'Arbère, fut l'un

du Traité de Turin du 16 mars 1816 et du Manifeste de la Cour

'® 9®®''ison dans ces expériences,

des Comptes de Sardaigne du 9 septembre 1829, relatives à la structure douanière et économique des Zones Franches de ia HteSavoie et du Pays de Gex, en tenant compte de tous faits anté rieurs au Traité de Versailles, tels que l'établissement des Doua nes fédérales à la frontière en 1849, et jugés pertinents par ia

maison ^® ®®s successeurs, la ment mnriprnp nf.f n®'®" ®°nt'n®elle, pour aboutir au bel établissehntpj de dp premier ^ ordre j® Pstit admirer hôtels et son parc aujourd'hui, magnifique. avec ses grands

uisons quil bénéficia également de l'expérience remarquable

La légende populaire veut que César, quelques années avant I ère chrétienne, ait fait édifier, au Pas de la Cluse, une tour qui porta son nom et subsista pendant des siècles.

isiv'

Cluse, il ne s'agissait du reste pas d'une tour, mais d'un simple mur en portion de cer cle, adossé au rocher. Il était couvert en ter

rasse, percé de créneaux, de lucarnes, et s'élevait de quatre à cinq mètres au-dessus du chemin qui passait à sa base. Une garde,

Zones Franches ; « L'article 435, alinéa 2, du traité de Versailles, n'avait pas abrogé, ni eu pour but d'abroger les Zones Franches.

Mais la France conservait le droit de placer à sa frontière politique

en tirant des flèches ou en lançant des pier res du bout de la terrasse, empêchait le pas

un cordon fiscal, pour percevoir les taxes intérieures (chiffre d'af faires, etc.) ».

sage et fermait le défilé. Il est probable que

Dès l'automne 1923, la Douane française était retirée, placée

ce sont les Comtes de Gex qui firent fortifier le Pas de la Cluse pour protéger le territoire

à la limite intérieure des Zones Franches, et le cordon fiscal Ins tallé à la frontière.

de leur seigneurie, dont II gardait l'entrée. En 1292, Léonète de Gex et son petit-fMs Guillaume vendirent, le mardi devant le jour des bordes, le passage et la maison dite de la Cluse, à Amédée V de Savoie, pour la som

Cet Arrêt de la Cour de La Haye n'était pas avantageux pour la France, puisqu'il impliquait les inconvénients du double cordon fiscal et douanier, très onéreux comme dépenses de surveillance et constituant une gêne réelle pour la circulation. De son côté,

fa Confédération Helvétique n'obtenait réellement qu'une satisfac tion d'amour-propre, car la dévaluation du franc français allait bientôt, par la différence <ju change, annihiler tous les avantages

me de 1.100 livres viennoises.

En 1305, le dauphin du Viennois s'en empa ra, aidé par Jean de Châlon, seigneur d'Arlay.

que Genève escomptait du rétablissement des Zones Franches. Le cordon fiscal gênait également ses importations en Zone.

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Ils firent fortifier sérieusement la Cluse, qui devint une sorte de château féodal. Le Comte de Savoie reprit l'ouvrage en 1325 et augmen

Pour elle, ce bon procès ne valut pas un mauvais arrangement.

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ta encore les fortifications ; ses successeurs

Les anciennes Papeteries

le conservèrent jusqu'en 1536, puis les Ber nois s'en emparèrent. Ce fut ensuite au tour des Genevois, commandés par Lurbigny, purs à rtouveau les Savoyards, qui le cédèrent à

Les Bains"et les Hôtels de Divonne Le nom de Divonne est aujourd'hui réputé dans le monde en

tier, grâce à la bienfaisance thérapeutique de ses eaux froides, à la cure et au traitement des Bains de Divonne, agrémentés par

é:

Henri IV, en 1601.

le confortable de ses hôtels, par la science culinaire de leurs maîtres-queux. La jolie rivière « La Versoix », qui prend sa source dans le

Les Grands Hôtels de Divonne

parc de l'Etablissement, fut utilisée au début du XVII™" siècle,

que MM. Duborgel, Chabert et Tartakowsky, qui sedistingués, succédèrenttelsà sa tête; ce derLi^ fit la reorganisation generale de l'Etablissement, dont l'ensemble

pour la fabrication du papier.

En 1687, le propriétaire de cette papeterie, qui avait émigré en Suisse à la suite de la révocation de l'Edit de Nantes, vendit son usine à un Industriel d'origine italienne, M. Caproni. Celui-ci agrandit énormément et donna une belle extension à la fabrique.

forme un groupe d hôtels, et un splendide golf de 18 trous, prlncipaux éléments de la richesse touristique de Divonne. L Etablissement des Bains et des Grands Hôtels de Divonne

Cette famille Caproni s'éteignit au XIX™® siècle avec Mme Poncet, de Gex, la dernière descendante. En 1848, le docteur Paul Vidard, de Divonne, eut conscience

i.

y >'

Dans les premières fortifications de _ La

Le 7 juin 1932 seulement, après les délais accordés aux deux parties pour trouver une formule de transaction amiable, sur laquelles elles n'avalent pas réussi à se mettre d'accord, la Cour de La Haye rendait son Arrêt dans le conflit franco-suisse des

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\

Plusieurs auteurs anciens se sont montrés fort sceptiques sur cette construction par César. Par exemple, Brossard n'y croit pas, alors que Béatrix en paraît persuadé.

Cour ».

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qui desservent des petites places d'armes superpc fées, quatre batteries, de vastes casemates, une citerne qui cor ient 230 m3 d'eau. Le fortin couronne élégamment ces constructl ris.

propriété dune Société dans laquelle une bonne

part des intérêts est detenue par la famille Goudard, les grands industriels parisiens, originaires du Pays de Gex.

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*

C'est pendant les guerres du XVI™" siècle que le fort reçut une nouvelle organisation et des agrandissements considérables. La Re doute fut édifiée.

. En 1720, Louis XV fit construire l'enceinte extérieure, par les soins de Biancolelli, directeur des fortifications, qui installa las Ponts-levis et fit passer la route dans le fort. En 1820, après les invasions autrichiennes, les bâtiments mili

taires furent réparés et considérablement agrandis, sous la direc

tion du commandant du Génie Soyer. La construction du tort supétieur commença en 1828.

De 1830 à 1834, sur les plans établis par le général Haxo et exécutés sous la direction du colonel Huart, directeur des fortifl-

Le Fort de TEcluse

|é détournée du fort, dont le défilé étroit ne correspondait plus à S circulation Depuis le début de 1939, la route nationale 84 a

automobile intensive. Elle passe un peu à l'ouest, dais un tunnel de 200 mètres de longueur, percé dans le rocher. Tout cet ensemble du Fort de l'Ecluse, avec le Rhii pe qui roule ses eaux tumultueuses en contrebas, constitue un sli i très pittoresque.

jsulvre).

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f-

HISTOIRE OU PAYS DE CEX 73

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Un peu de Poésie

74

3mo COUPLET

Laissons de côté, pour un instant, les fortifications, les guer

Vos grands troupeaux paissent dans ia campagne, Leurs carillons engendrent le bontieur.

Auprès de vous, je veux finir ma vie. Que votre citaîne entoure mon tombeau.

partie orientale.

Il en était encore ainsi en l'année 430, lorsque Saint-Romain

L. M.

vint fonder, avec quelques vaillants pionniers, le monastère de Condat, qui devint ensuite l'Abbaye de Saint-Oyend-de-Joux, puis de St-Claude, prenant ainsi les noms de ses abbés les plus renom

Le Pays de Gex en 1939 Malgré les difficultés de la situation économique générale et

Voici ce qu'écrivait Morton-Fullerton, après une excursion au Mont-Rond, près de La Faucille : « La surprise est éblouissante... Cette montagne en pente douce que vous avez gravie si aisément, tombe subitement à pic dans un monde tout viotet et bleu : le Pays de Gex et le grand lac de Genève dominé tout au forvj par la grande ligne des Alpes d'où pointe un sommet qui s'élève à une hauteur prodigieuse et qui trône là-haut, blanc et pur, dans une splendeur idéale, olympienne : l'impérial Morit-Blanc, au milieu de son cortège neigeux qui va depuis les Alpes bernoises jusqu'à celles du Dauphiné... En bas. les bateaux sillonnent la surface du grand lac cosmopolite qui se laisse voir depuis les quais de Genève jusqu'à Chlllon. Une vingtaine de petits villages animent les parterres de cet admi rable Pays de Gex, mais ne semblent d'ici que de simples ruches d'abeil les. Au loin, à droite, entre les Alpes du Dauphiné et les chaînons du Jura, on volt comme une porte de montagnes, l'écluse par où le Rhône s'en va vers la Méditerranée. Sans être atteint du délire orphique, tout voyageur sur les sommets du Jura et au Col de La Faucille peut con

templer un paysage divin ».

D'autre part, un modeste poète gessîen a célébré notre pays dans la CHANSON DU JURA Air : Les Sapins. 1er COUPLET

Je suis l'ami des hautes altitudes

Mon front rayonne au souffle du zéphir ; Esprit rêveur j'aime les solitudes, Se déroutant dans tes bois à plaisir. Puisant l'extase en ta noble parure,

J'ai parcouru tes chalets, tes sillons, O mont Jura, chéri de la nature, Je veux chanter l'attrait de tes vallons. REFRAIN

Monts Imposants. Jura sublime, Où le sapin vert est planté Partout la fougère s'anime,

Mon cœur est pénétré de ta mâle beauté. Qui contemplez le berceau de mes jeux ; Plaines de Gex, si fraîches, si riantes. Quand le soleil vous dore de ses feux ;

Ce n'est qu'au VIII™® siècle que commencèrent les défriche ments et que des pâturages furent créés par des amodieurs gessiens, amenant leurs animaux bovins à l'estivage pendant quel

sance et de prospérité relative, en cette période du

ques mois d'été.

lemagne et de 1 Italie, le Pays de Gex traverse une période d'ai

siècle.

Le regi^me zonien donne la facilité d'écouler une partie des produits industriels ou agricoles et du bétail de boucherie sur la

■ ouïsse, et cette exportation présente un réel avantage pour les populations zoniennes, sans causer aucun préjudice à l'économie

•nationale. Amoindri en 1937 et 1938 par une épidémie de fièvre aphteuse, le troupeau bovin gessien s'est reconstitué et présente un degre de sélection perfectionnée comparable à celle que l'on peut admirer sur le territoire helvétique.

+trop Une seule ombre tableau: pour les jeunes quittent facilement la terreaunourricière entrercultivateurs dans les fonctions publiques ou dans l industrie.

Malgré tout, I avenir du Pays de Gex se présente sous d'heu-

reux auspices, notamment par le développement réjouissant de

d'hive^r

n°teliere, dans la période estivale ou pendant les sports XXX

Ce tsxte était écrit lorsque se produisit l'agression allemande contre la Pologne, le 1 Septembre 1939, et l'entrée en guerre de I Angleterre et de la France, le 3 septembre, pour faire honneur a leurs engagements et essayer d'arrêter la Germanie au seuil de cette terrible tragédie, perpétrée avec la complicité de la Russie Soviétique. Comme Jeurs aînés, les soldats du Pays de Gex répondirent résolument a I appel de la Patrie et rejoignirent leurs régiments pour faire lâcher prise aux hordes des dictateurs Hitler et Staline.

LA VALLÉE DE LA VALSERINE Mijoux - Lélex - Chézery - Confort - Lancrans Le village et le château de Ballon

Crêt d'Eau, Chalam, Colomoy, Reculet, Dôle admirée, et coi de La Faucille,

D'où le Léman paraît si guilleret, Quand au lointain le roi des Alpes brille.

mes pour leurs vertus.

de la Situation politique, surtout dans le domaine international, par suite des exces de régimes autoritaires tels que ceux de TAI-

2me COUPLET

Sommets ailiers, sentinelles géantes.

celtique.

ainsi que la Vallée de la Valserine, étaient entièrement désertes et couvertes d'épaisses forêts. Aucun chemin ne les reliait à la

Monts merveilleux, admirable tableau

Ruskin, se sont extasiés devant ces merveilles de la Nature, com me l'ont fait aussi des poètes tels que Lamartine et Jean-Jacques Rousseau.

vince de Séquanie, habitée par des tribus gauloises d'origine

A cette époque, toute la région des hauts plateaux du Jura,

Loin des serments qui ne sont que folie.

Des sommets ou des pentes du Jura qui dominent le Pays de Gex, on peut admirer un panorama merveilleux sur le bassin du Léman et sur la chaîne des Alpes. De grands voyageurs anglais, notamment Morton-Fullerton et

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

ia montagne du Jura, et en conséquence la Vallée de la Valserine, faisaient partie, très longtemps avant l'Ere chrétienne, de la pro

Fiers Jurassiens, amants de ia montagne, Vous respirez l'énergie, ia vigueur,

res et les procès, pour souligner que les horizons grandioses et les panoramas superbes de la région gessienne ont inspiré, de longue date, les écrivains et les poètes.

75

Nous avons vu, dans l'histoire du Pays de Gex et par les Commentaires de César, que les territoires situés à l'occident de

Des maisons en bois, appelées chalets, furent construites à ce moment ; elles n'étaient habitées par les bergers que pendant la belle saison. Puis, peu à peu, au cours des siècles, sous j'impulslon dos

moines de St-Claude, les défrichements continuèrent et quelques habitants se fixèrent. La vallée supérieure fut amiablement divisée en deux sections :

la partie nord, comprenant Mijoux et la Combe en haut, resta propriété de l'Abbaye de St-Claude ; et la partie sud, comprenant

Leiex et Chézery, appartint à l'Abbaye cistercienne de Chézery, fondée le 29 août 1114 par le Comte Amédée III de Savoie. Le premier abbé en fut St-Lambert, puis vinrent St-Etienne et St-Roland, dont la célébrité s'étendit très loin.

,

f1

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont^nporaine

La région était essentiellement pastorale et forestière. Les

habitants vivaient surtout du produit des vaches laitières et fabri quaient une sorte de fromage gris qui était Intermédiaire entre le gruyère et l'actuel Bleu de Gex.

. Vers le milieu du XIX™® siècle, l'industrie lapidaire fut introduite dans la vallée. Chaque famille eut ses artisans, qui taillaient les pierres fines, doublées ou fausses, sur des tours Installés à dornicile, marchant d'abord à la main ou au pied, ensuite à l'élec-

tnclté. Ce fut une époque de grande prospérité pour toute cette foglon. Les familles Duraffourg frères, Benoit-Gonin frères,_ à _Mi-

joux ; Grosfîlley, à Lélex et à Chézery, sont parmi celles qui déve

loppèrent le plus activement l'industrie lapidaire dans la vallée.

Le régime de la Zone Franche permettant de consommer des articles d'alimentation à bon marché, était une facilité complé mentaire.

Comme le Pays de Gex et la Séquanie, la Vallée de la Valse rine se trouva placée sous la domination romaine, dès le début y® l'Ere chrétienne. Les grandes Invasions passèrent à peu près inaperçues, car le pays était presque désert à cette époque. Toutsrois, un groupe assez important de Burgondes s'y fixa. . La rive gauche de la Valserine servit de passage à l'Espagne, qui avait acquis la Franche-Comté, avec laquelle elle communiquait q travers les territoires de ses alliés, les ducs de Savoie. Comme

par Lucien michaux 1

76

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

leurs ancêtres, les gens de Savoie avaient un pont 1 Grésin, un autre à Arlod ; les Espagnols et les Savoyards passa! it la Valserine à Noirecombe, pour rejoindre la Franche-Comté âr ia Borne aux Lions, La Pesse et Les Bouchoux. Une ferme de lj»ire-Combe. Tllleret derrière, s'appelait au Moyen-Age, Tilleret de Savoye ; le chemin de pénétration passait à côté de cette ferme ■

Disons aussi que la Borne aux Lions, placée ma ntenant aux confins des départements de l'Ain et du Jura, délim lalt à cette époque les royaumes de France, de Franche-Comté ( spagnole et de Bourgogne. Des groupes de pillards Bernois et Genevois firen. iÇquelquefols des incursions dans la Vallée de la Valserine pour vo >r du bétail et des marchandises. Des difficultés surgirent aussi er re les Gessiens et les abbés de St-Claude, à propos de la déli aitatlon des pâturages et des droits d'estivage. C'est pour y mettre fin que plusieurs accords fu snt conclus avec les Seigneurs de Gex.

L'Accord de 1299

entre Etienne, Abbé de Saint-Oyeniî et Guillaume de Joinville, Baron de

Gex

Désirant mettre fin à plusieurs petits conflits it soucieux surtout de se prémunir contre les convoitises du Comti de Savoie, Etienne, abbé de St-Oyend, conclut en 1299 un accori : avec

Guil-

laume de Joinville, baron de Gex, pour la défense de a Vallée de Mijoux. En vertu de ce traité, Guillaume fut mis à ^ tête des troupes de l'Abbaye et de la Baronnie. Il eut sous ses jdres, mais seulement lorsqu'il commandait en personne, les Pré' ■3ts servant

de capitaines aux soldats de l'Abbaye, Jusqu'alors,

I Valserine

avait servi de limite entre les deux territoires. A date I de i'Association, la Vallée fut possédée par indivis et prit le non de <1 Vallée

commune ■>. La Justice s'y rendait en commun. Cej' ndant, les officiers de l'Abbaye devaient avoir préséance dans ordre judiclaire ; comme ceux du baron dans l'ordre militaire.

L'Accord de 1334

entre l'Abbé de Saint-Oyend et Hugues deJoinvilie FONDATION D'UN HOPITAL A MIJCUX En 1334, le mardi avant la St-Barthélémy, année ommençant

à Pâques, un nouvel accord, servant de transaction, Lit signé à

Mijoux, entre l'abbé de St-Oyend et Hugues de JoliKi'le, baron de Gex. Il renforçait et complétait la convention deilSQB, pour mettre fin aux difficultés qui s'étalent élevées à propos.des limites des deux territoires, et parfois des luttes entre les hiiitants, des

meurtres, pillages et Incendies.

Par cet accord, il fut confirmé:

(A |uivre).

À


de la Vallée de la Valserine

HISTOIRE OU PAYS DE OEX 77

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

1° Que^ la Vallée, depuis la source de la Valserine jusqu'aux terres de l'Abbaye de Chézery, serait commune et possédée par indivis entre l'Abbé de St-Oyend et le Seigneur de Gex. 2° Que tous les revenus, exceptés les suivants, seraient parta gés par égales parts ; les revenus exceptés étaient les groupes

rSn\'lllfaité l'e âTm'aMl^

des Prieurés de Tutina et de Sessy, les biens d'Etienne Bourgeois de Gex et le pré de Jean Cusello, Tout cela appartenait à l'abbé,

rPMr

parce que les prieurés appartenaient à l'Abbaye et que Etienne et Jean étaient ou avaient été moines de St-Oyend, D'autre part, on réservera pour le Seigneur de Gex, les granges, maisons, prés et pâturages de ses hommes, avec la clause cependant que sur tout cela, l'abbé percevra les dîmes et autres droits attachés aux fonc

tions spirituelles (decimis et quibus eamgue alus spirituallbus), 3° Toute juridioition temporelle fut déclarée commune,

4" Les deux parties contractantes élèveront un hôpital (fief nurn hospitale) et le doteront en commun par égales parts ; ils le régiront à tour de rôle en commençant par le seigneur de Gex. 5" Les deux parties éliront d'un commun accord un officier qui

78

L abbé de SaInt-Oyend, Jean, et le seigneur de Gex Hugues

oacificatloV'"i°'ann!fo cio

M

pesdférïs étoh'morleT^U

P®® étrangère à cette

sévissait dans toute sa fu-

'd"

de dévouement ; aussi, beaucoup de ceux qui mouraient sans héri

peif'dorr'Tvai^dl--''''"® à l'Eglise'"sis ; le%ays de gL! on n'en Miioux n^^' avait nnTt la vallée commune de

Stal à Miîoux îpan ai D - 9^ ^ pourvoir par la fondation d'un d^Cex eiritovèrpnfnn à ®''''® ''® Saint-Oyend, et Hugues rAhUavo » a

Cet hospice dut recevoir

6" Toutefois, le Seigneur de Gex et ses successeurs tiendront

être cédée en arrière-fief.

7" On ne pourra élever, dans ladite vallée, ni château, ni mai son forte, ni recevoir d'autres habitants sans le consentement exprès des deux parties.

8° On établira un ou plusieurs lieux pour garder les malfaiteurs et les prisonniers ne pourront pas être conduits hors de la vallée commune.

comptera au premier 100 livres de Genève.

11" Les habitants de Septmoncel fSeptum Moncellis) s'étant rendus plus coupables que les autres dans ladite guerre, payeront, ®

circoncision, chaque année, à l'Eglise de Saint-Oyend,

13 livres de cire au nom du Seigneur de Gex qui les doit, et ledit Seigneur demeure affranchi de ce cens.

Guionet, d'Arinthod.

Convention concernant la Vallée étalent

souvemesYois' cluses °dTTssemi/n°s"lmre® le® suite des pouvoirs particuliers à nous donnés convenu duriTvâlIél" femTrtogt pa'Ha'rIvte ®'®*®"''Quiénlatoutes ses'Umlles! de laSe sera rnmmnn no, traverse : le cours les hlbitant^dVeTe He^e * '^Z®®"® ®t ®®tres commodités entre

dl"^Lurgognp® cfiacZ^^a ^s

slloneur et soiite^in

en icalle vallé" n'ir''leo

dites portions

Y. ' ;"

^^PJtoe ils ont fait du passé et du droit de collation de l'hôpital

établi en icelle à la part du dict Comté de Bourgogne et sans pré-

R l'"® '^® pour *'®* PJ'étendu en la ils dicte par les dictsIlsAbbés et religieux raison duquel se vallée pourvoient comme verront etre a faire.

Pe soit construite en l'une ou l'autre part de la dicte vallée, con-

^Ptce, nous députés de Sa Majesté très chrétienne, avons déclaré

n avoir aucun pouvoir pour ce regard et néanmoins promis de le epresenter à sa dite Majesté et nous employer à ce qu'Elle l'ait

39teable.

ainEMtoeîlé!/!®®

part et d autre ; et tous dommages. Injures et offenses sont remis

tous deux Chevaliers ; Etienne Bourgeois, de Gex. Le notaire fut

sont tenus de bailler déclaration aux dits élus ou autres officiers

oe sa Majesté et néanmoins si les sujets dudit Comté acquéraient aucun héritage en ladite part, ils pourront être imposés par lesdits

™'7Pément au premier et ancien traité d'association, ni aucune gabelle establle en icelle qui puisse empêcher la liberté du com-

des deux côtés, sauf droit d'autrui.

de Cessy, etc.,. Puis Jacques de Compeys, Rodolphe de Vesancy,

art. XX, — Avons aussi accordé que les sujets du Comte de Bourgogne possédant à présent quelques granges et héritages en aoite vallée à la part de sa Majesté, leurs hoirs successeurs et ayant-cause sujets et habitants du Comté de Bourgogne ne pourront etre cotisés aux tailles par les Elus ou autres officiers du noi, ainsi en demeureront francs et quittes comme Ils ont été du passe et sans nouvelles charges sur leurs héritages desquels ils

fait par les Commissaires du Roi de France et des Comtes de Bourgogne, en 1612

12" Les prisonniers et otages, s'il y en a, seront rendus de

• '^o .oombre témoins aumônier figurent : de Humbert de ; Buenco, tain ; Pierre de des Bellemonte, l'Abbaye Aymon, sacris prieur

seront députés à cet effet de part et d'autre et js prétentions

. art. XXII. — Et sur l'instance par nousaucune les dicts députés ees sénérissimes archiducs à ce faite que cl-après forteresse

et hommage que lui doit à lui Abbé, le chevalier Stephanus de 10" Dans ladite guerre, les gens du Seigneur de Gex ayant plus souffert que ceux de Genève, ce dernier, pour dédommagement,'

. art XIX. — Le droit que les habitants de ladite vallée avaient que sa Majesté ait agréable que ceux qui sont à sa part en usent et les comtes de Bourgogne que leur en veulent faire délivrer à quoi nous, députés, de part et d'autre avons promis de nous em ployer et le procurer de tout notre pouvoir,

PARTAGE DE LA VALLÉE DE MIJOUX

9" Le seigneur de Gex ayant perdu, « in guerram preduta », un de ses nobles hommes, l'Abbé lui accorde en compensation le fief Ocrent.

HISTOiRE DU PAYS DE GEX

O Semblablement, lesetAbbés et Religieux de vallée Saintuyend jouiront —des droits spirituels désines en la dicte

1Gi?°lf déoidër°Jnt ou^fa Val/®®""'®"* 9 Auxonne, le 15 février ida parue allant aà la f'"® France®o"t'r®®i-ait et a partieà occidentale à la partie orientale aTant servir de limite, Franche-Comte : qu'aucune forteresse ne pou^ralFêtre élevïe etc!

Majesté et des comtes

®f P®'''.'"ssP.eotueusement, comme seul ®

oPaprès exercée séparément

®®'°"* ®*®''''® ®® =*1®®"®® des

par Lucien MICHAUX]

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

ipt® de 5® sa officiers pourpossédant lesdites acquisitions, comme les autres su jets Majesté biens en icelle vallée.

prendra le titre de préposé ou de Mistral (proporlous vel Mistralis), ou si elles ne peuvent pas tomber d'accord, ctiacune en élira un. Ce ou ces préposés feront serment de bien et fidèles revenus et en tiendront compte à chaque partie par égales parts. en fief du Seigneur abbé en augmentation d'un autre fief qu'Us tiennent déjà de la même église, et cette augmentation de fief sera tellement attachée à la Seigneurie de Gex qu'elle ne pourra pas

79

oe prendre le sel à la sannerle de Salins leur sera réservé en cas

avec les ^t' furent changes en de véritables déserts. Le Clergé fit des prodiges

les r^Ldes

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cor:;emporaine

j, art. XXIII. — Tous lesquels partages et accord nous lesdits réputés avons respectueusement faits et passés sous le bon vou ait et bon plaisir de Sa Majesté très chrétienne et de leurs altes-

p®® ®®''éni®®im®® Comtes de Bourgogne et promis les faire ratifier

20 tant qu'en nous sera dans deux mois ; et contiendra la ratifi cation, clause express de faire valoir et garantir lesdits partages o2 terres, de surscéance, et d'accomplir tout le contenu au préairt dans ledit temps en donner et fournir les vérifiées uns aux autres lettres2tauthentiques désignées et scellées pour être ut nomologuées es parlement de Dijon, Dole et autre que besoin sera. Le tout cl que dessus sans préjudicier à tous autres droits appartenant à nos dicts princes dont mention n'est faite à nos ^.®®®®"7®rbaux qui leur demeurent réservés, sans que la posseslon d une part ni d'autre puisse faire perdre l'ancien droit ni oouvel acquérir.

ARJ, XXIV. — Et où pour Iceux ou pour les choses ci-dessus accordées surviendrait ci-après quelque difficulté outre les deux souverainetés, Il y sera procédé à l'amiable par commissaires qui

80

décidées par voies de droit et de justice. ART, XXV. — Ainsi nous lesdits commissaires avons conclu et arrêté en la ville d'Auxonne, ce jourd'hui quatt.2ième I an mil six cent douze. En foi de quoi nous nous stommesfévrier soussignés avec lesdits greffiers. Signé : Le Goux, Venol "armen. Brun, Jean Boivin, Milletel de St-Moris, Joly et La Barré 1 Le traité fut

ratifié par le roi de France, à Paris, en avril 1612 • p ir les Comtes de Bourgogn®, le 2 mars 1612, et par le roi d'Es'pa ine, le 2 août

1612.

XXX

Comme on le voit, on prit le cours de la Valseri pour limite, . . vri. uc id vaitifcjri i 3 jjuur iimiTe, et aujourd'hui de , c e®t - encore 1 — Itui la ICI limite UCIIIIC des UCO deux UCUA déiârtements Ucj

1 Ain Ain et nr du Hn Jura In-n, Mais la l« \/_i ^ Valserine ne commence p 3 au sommet d® la vallée ; la vallée se prolonge encore un bon niart tiart ae de iieue au-de a de la source, et cette partie reste commune Pourquoilieue ne

fut-elle pas divisee ? Est-ce par ce qu'elle n'en valait »as la peine ? Est-c® parce quelle était complètement déserte? i)n n'en sait

nen Cet e)ubh fut cause que, plus tard, cette partie subit le sort

oe la vaMee des Dappes qui souleva tant de diffic Utés, d'abord

entre le Comte et la Suisse, ensuite entre la France .et la Suisse, . T® 1815, Lélex et Chézery connurent l'invasion c I I'.armée autrichienne. Franchissant le col de Crozet, l'ennemi j ■rive Lélex et marche sur Chézery, Le 4 juillet, à 7 heures du matin,à probablement guidés et marchant sous bois, 3.500 Autric iiens i passent

au-dessus ^ du rocher des Hirondelles et surprenner

la défense

française Installée à La Rivière. On se bat au lleudj. « Malma » ; Il y eut des morts de part et d'autre. Les soldats ét 3ingers furent inhumes au Tordet, sur le vieux chemin de Lélex La Rivière,

sur la façade de la maison de M. Blanc Francisque, c i un petit boulet autrichien fiché dans le mur • on l'a

croix.

voit encore parqué d'une

L ennemi se développa dans la vallée, pilla La Ri îère,

..iV

Iéi '

Rosset,

le Raffour, Charbonnière, Eperry, Champeroux Chézer\ et le Grand-

psert ; il continua vers le Dart et Confort, 'pour pre ore les défenseurs du Fort-l'Ecluse qui durent capituler. La vallée de la Valserine était devenue françai ; en

à revers

1760," au

moment où la Franche-Comté fut incorporée au ri■( yaume, ainsi que les villages qui étaient restés sous la dominât m des Ducs de Savoie pour servir de passage entre l'Espagne e la FrancheComte. Leur rattachement à la France date égalenrtint de 1760, au traité de Turin

Après la Révolution, au moment de la création les Départe-

ments, le village de Mijoux fut incorporé à la comniùne

de Gex,

, suu Histoire politique et religieuse du Pays;de Gex, publlee en 1851, Joseph Brossard donne d'intéressant: détails sur les villages de la Vallée de la Valserine, auquels il irfcorpore celui de Léaz.

(A suivre).

' ■1


N

HISTOIRE DU PAYS DE CEX 81

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

dô lâ VâlIéG^dG lâ VoISGrinC depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période con^émporalne de la Michaiiie et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

82

83

mcien michaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

84

MIjoux fut hameau et section de la commune de Gex jusqu'en 1910, époque à laquelle elle fut érigée en commune distincte. Un partage amiable des forêts communales a été effectué à cette

époque, sous la présidence conciliatrice de M. Montbarbon, maire de Gex.

versanlfdp ifvpT'"

1° LÉLEX

Placé derrière la partie la plus élevée du Jura de Gex, à trois

lieues de MIjoux, à trois lieues de Chézery,

tioup TpTitnhiI

dlvers arhMsrlp / slti^n

Lélex, aujourd'hui

commune et paroisse, était, il y a deux siècles, une terre incon

nue ; c'est presque une découverte de notre époque! L'historre de cette Intéressante localité se réduit à une tra

dition orale que deux générations n'ont pas altérée : Il faut s'en tenir là ; car ses archives ne remontent pas au-delà de 1170. L'aspect de cette vallée offre une naïveté de nature primitive, une pureté de formes et de contours que l'on ne retrouve que dans les parties du Nouveau-Monde. Nous avons dit que la vallée de MIjoux fut déclarée « propriété commune » entre Pierre de la Baume, abbé de Saint-Claude, et

Hugard de Joinville, seigneur de Gex, par un traité fait en 1337. Elle resta Indivise, quant à la souveraineté, jusqu'au temps où le bailliage de Gex fut acquis à la France. Ce n'est qu'en 1612 que cette vallée fut partagée entre le roi de France et l'archiduc d'Au triche qui possédait la Franche-Comté. Le cours de la Valserine

épaisse de terre noire, élas-

® laquelle on trouve des arbres entiers, confuse de végétaux en décompo-

Quelques chalets épars sur les deux

que le Pavs Hp riv

^

contrL rps?ait Hp"=

® ®

soirps PtpiLt Ph îr ^

SI danfla vlllfp r Jint ?pp ■ L

troupeaux de vaches

lete. Toutes ces habitations provi-

l'automne, et cette étroite

silencieuse. Les sapins descendaient mêlaient aux robustes hêtres qui bra

vent les rigueurs de I hiver comme les arbres résineux.

Par sa position géographique, Lélex pouvait favoriser la fraude

et tromper la gabelle. Il vint, à cause de cela, comme Collonges et

Versoix, le siège d'un taureau de fermes, gardé par une sous-brigade

ment les temDête°s''pt^'''®^^^^ Y passèrent l'hiver, bravant l'Isole-

i^u? haCftattoT

''

des neiges au niveau de

Les forêts de sapins qui couronnaient les hauteurs du Jura de

Gex nourrissaient des ours • Ils étalent la tpAp.,-

u

.

Depuis quelques années, Lélex a changé de face et cette trans-

formation est due a une route praticable pour les voitures anère indispensable de la sociabilité, du commence et du bien-lirl. au sud po™r*îeTllie'?"à''rhà ® ®H se joint une route

dable, connu seulement par ^irplace'quTl'occuop

département.

" °®®®PS s®""

ca^e du

Fernex, Versonnex, Challex, etc...

ftutT®,?®.® Savoie, au 29 août premiersortis abbé Saint 111Lambert, qui remonte vint s'y établir avec1140. douzeSon religieux, comme lui de l'abbaye de Fontenet.

, Il eut pour successeur Etienne, qui mourut vers la fin de l'an-

nee 1170. C'est après lui que fut nommé Saint Roland, que l'on croit avoir été un gentilhomme anglais fuyant sa patrie et cherchant Pans la retraite et la prière cette quiétude que le monde et ses nonneurs ne donnent pas. .

C'est sous la direction de ce troisième abbé, mort vers l'an

1200, que le monastère de Chézery parvint à sa plus haute répu tation. Les rares vertus de Saint Roland, la sainteté de sa vie et la dévotion qu'inspirèrent après sa mort quelques guérisons mira culeuses, le firent Invoquer comme le protecteur de ces vallées

et des contrées voisines. Son corps, levé de terre, fut placé dans une riche châsse et religieusement conservé dans l'église du mo

nastère, qui le prit pour son premier patron. Sa fête, qui attirait une foule de malades et de pieux visiteurs, fut fixée au 14 juillet. C'®st sur le versant occidental de la vallée, à vingt minutes de Uhézery, que l'on voit encore la fontaine dite de Saint-Roland. Cette

soi^ce est recouverte par un petit oratoire portant la date de 1648. faut pas ôter du cœur de l'homme.

• le Lai », qui veut dire «le Lac». Telle'est l'étymologie généra

former, pour l'orthographe et la prononciation, à celles de plusieurs autres communes du pays, tels Gex, Echenevex, Vésenex, Ornex,

La vallée de Chézery était primitivement un désert inacces

uette fontaine a toujours été un objet de vénération pour les fldèiss ; la fol, comme l'espérance, est un puissant auxiliaire qu'il ne

Lélex, que l'on prononce « Leiey », vient, dit-on, du mot patois

La terminaison en « ex » s'explique par le besoin de se con

.,

sible où la prière seule pouvait s'établir pour s'élever silencieu

composée d'un lieutenant et de trois employés surveillants.

lement admise d'après les indications qu'a bien voulu me donner son vénérable pasteur, M. Bouvier, sur la statistique de sa paroisse.

tiant qui descend des montagnes couronnées de sapins, tout excite Chez I étranger qui la parcourt, des sentiments Inexprimables. sement jusqu'à Dieu. La fondation de son monastère, par le comte

Par cet arrangement, les habitants de la rive droite perdirent

deux côtés.

je son monotone et lointain du grelot des bêtes, l'air frais et vivi-

du paTs lïoreS^'^f- 'TV® la richessi pr'inciSi au-dessus du niveau de la mer, devint plus suppirtab e On y con^: éta e'n\œvêtus'Te"%a^afll'='®"'®®' solid'es,'dont murs mfi A^ Y®'tavaillons » pour résister au froid et les' à l'humlou pays. L aprete du climat de cette va lée, qui s'élève à 92? m

devint la ligne de démarcation entre les sujets français et francs-

tiaux : c'était ruiner d'un seul coup le commerce et l'Industrie des

Chézery, comme Lancrans et Lélex, ne fit définitivement partie

de I arrondissement de Gex qu'après le traité de paix de 1815. Sd vallé®' traversée par la 'i/alserine, est un monde nouveau pour I habitant de la plaine ; son horizon, limité par les deux plans inclinés qui le resserrent, et dont l'un est dans l'ombre quand autre est éclairé, le silence de ce majestueux désert qu'Interrompt

été relegues reléliilfs sur les froides sommités fisbitantsduduJura sol •ont ont ete Ils disparu ont faitetolare

ce,mtois.

le privilège de pouvoir exporter les produits de leur vallée à Gex et à Genève — et ceux de la rive gauche, celui de se procurer sans Impôt, dans la Comté, le sel nécessaire à leur consommation, à la fabrication de leurs fromages et à l'entretien de leurs bes

2° CHÉZERY

morts a cetteTtanœeTnr® cette oistance et que, plusieurs arrêtés dans ne Turs niPirv Sà f®® fois habltants^po'rtllent

vlnaien?'le 'reSre reprendre quand qJalfd leT''®®®' passage déposailnl était praticable. le cer^ueil et

C^e étymologle, d'ailleurs, est justifiée par l'existence d'un

La gloire et la prospérité du monastère de Chézery se soutinrent pendant trois cents ans. Les malades de toute la contrée juras sienne y affluaient en pèlerinage, malgré la difficulté des chemins

Çt les privations de ce désert. Un événement Imprévu vint remuer

ISS croyances et armer les peuples chrétiens les uns contre les autres. Calvin avait implanté ses nouvelles doctrines à Genève et expulsé, de gré ou de force, le culte catholique de tout le Pays de

ac qui couvrait, dans un temps peu reculé, une grande partie de

^ex : la guerre fut déclarée aux églises, aux monastères, et surtout

a vallée, sur une étendue de 3.000 mètres environ. L'aspect des

e leurs propriétés.

lieux, la nature du sol, ses dépôts superposés, les sinuosités irré-

de son ancien lit, indiquent, au premier coup d'oeil, que là

a dû séjourner un vaste étang.

Comment a-t-ll disparu, à quelle époque ? C'est ce que la

tradition ne dit pas. Son emplacement au-dessous de Lélex est

lonnerlt fa'vaille

'°'^'"® '®®

®o"-

En 1590, lorsque les protestants de Berne et de Genève, souenus des rois de France, eurent repris le Fort-de-l'Ecluse, Ils

- ^ejeurd hul, Lélex est une petite station estivale et hivernale très fr®qu®ntee. Des hôtels confortables ont été construits II en

roisses de Léaz, Balon, Lancrans et Confort furent pillés et incen-

est installe ■ dans la vallée depuis 1902.

ti-A'un"®riche .®® butin, et de poussèrent là sur l'abbaye Chézery qui leur prometfait leursdeexcursions jusqu'à Nantua

est de meme a Mijoux, Chézery et Lancrans. L'éclalraoe électrlniie

a avancèrent sur les terres du duc de Savoie. Les châteaux et pa

dont ils dévastèrent l'église; Ils dispersèrent les centres de Saint Maxirne pour emporter la châsse en argent qui les Kintenalt. L abbaye de Chézery fut entièrement bouleversée ; ses riches ornements d or et d argent devinrent la proie des fi. mois et des Genevois; ses archives furent livrées aux flammes, i. fallait autre

chose aux sectateurs de Calvin que des titres en archemin ou

des actes de fondation. Les. religieux cherchèrent lei r salut dans les montagnes, emportant avec eux le corps de Sain Roland.

hio 1'-®,.®'^-®''-' Ç®® f'® longue de durée le duc deil î bpoussa ivole survint bientôt et, a ?.®.i"'l aide des habitants ces; vallées, ces mnn ®®ti furent PiHardsbientôt au-delàreparées du Fort-de-l'Ecluse. du monastère et l'affluenceLes desdép àstatlons lux visiteurs

sembla croître en raison de la tempête qui, de l'a tre côté du

Jura, désolait le Pays de Gex.

,

l® ^^..opl^ol^fs 1605, St-François de Sales, comme aous l'avons ®^®® qui faisait au alors rétablissement du culli catholique dans cette contrée partie de son die .ièse. Il vint visiter les restes de Saint Roland à Chézery et me tfe sous sa protection le malheureux bailliage de Gex, qui avait lté si lonotemps pille, incendié, aussi bien par les troupes auxili 1res du duc o • ' ' lluupBS aux ne .Sp\/nie niiQ par les In,. protestants — r- ,r . . de Savoie, que confédérés de

viuv-

erne et de

Geneve.

Le monastère. de Chézery .Boia resta en paix pendant f es oe de deux cil (jaix penoani p ês deux cents. ans après.le traite de 1601, soit sous la protect Jn des prin-

-i-.cj ,c LiaiLo uc iuui. suii. sous la protect ces de Savoie , soit sous la domination des rois de Fra ice trerent en possession de cette vallée en 1760.

qui ren-

En 1793, l'abbaye fut détruite, ses biens vendus profit de I Etat, ses religieux dispersés. Il ne resta de son anc «■nne splendeur que des murs isolés, des tronçons de colonne gothiques, envahies par le lierre et la mousse, dernier vêtement les œuvres

de I homme !

_

Les bâtiments ui,i.,,..oiiio qui 4UI ucpciiuHieiii dépendaient "de ue l'abbaye 1 aooaye ecnajPèrent, écha'

par

spéculation, aux marteaux des démolisseurs; Ils sonraujourd'hui ^

V4 wII H./JIo O W UI O y

Ho

OiJI

Ominoo r-ioK quelques -c_, 'r' occupes par ménages qui. soupçonnent. ,à ein e quels souvenirs renferment ces vieux murs où apparaissent ncore, malgre le temps, quelques vestiges de sculpture originale L)u de sym-

boles religieux.

Les restes ^du corps de Saint Roland échappèrent s. .dis à cette immense tempête. Le citoyen Durlé, curé constitutioniiél de ChéI®®

placer dans la petite église de la paroisse,,

e 14 juillet

dans Ile diocese j. Lorsqude II quitta cetteilcure pour des Mous St-Claude, sauva cescelle reliques des ;!:ères, rofanatlons révolutionnaires en les emportant avec lui. Il les restitip3 bientôt uientot àà

I egiise de Chezery ; elles furent renfermées en prés hPs de té moins, sous I autel de Saint Joseph.

Quelque temps après, des salpêtriers, envoyés pat le gouver

nement, vinrent bouleverser le sol de cette église. Ouf'Qdes hom mes du pays, restés fidèles au culte de Saint Roland ' ces reliques pendant la nuit et les cachèrent dans le enlevèrent ruines du

couvent, devenues propriétés particulières

(4> suivre).

\


HISTOIRE DU PAYS DE CEX HISTOIRE DU PAYS DE GEX

89

Aussitôt que la paix fut rendue à l'Eglise de France, l'arche vêque de Chambéry, dans la juridiction duquel le Pays de Gex était passé par le concordat de 1802 qui avait supprimé le diocèse d'Annecy, envoya des missionnaires à Chézery pour reconnaître les reliques de Saint Roland et en vérifier l'Identité. C'est alors qu'elles furent placées dans l'église actuelle, et la fête du patron de la vallée du Jura reprit son antique solennité. En 1834, Mgr Devie, évêque de Belley, fit de nouveau cons

tater l'authenticité des reliques de Saint Roland par MM. de la Croix et Depery, ses vicaires généraux, avec ordre de les placer

de la Vallée de la Valserine

de la Michaiile et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

90

Nous ne savons rien de certain sur la fondation de cette pa roisse. Le droit de dîmes qu'y exerçaient les religieux du prieuré

de Nantua, la dédicace de Lancrans à saint Amand, qui avait fondé

ce monastère en 660, permettent de conjecturer que ces religieux ont été les fondateurs de l'église, et qu'elle était desservie dans ces temps reculés par les « réguliers », faisant les fonctions curiales.

Une visite pastorale, en 1414, atteste qu'à cette époque la paroisse de Lancrans dépendait de l'abbaye de Nantua. C'est le sacristain qui nommait à ce bénéfice, et ce droit est confirmé par

dans une châsse dont il faisait présent à la paroisse.

la nomination du curé Amand de la Racine, dont l'acte de posses

Le 28 mai de la même année, Mgr de Belley, accompagné de tout le clergé de la contrée et d'une foule immense venue des vallées voisines, procéda à la translation solennelle des reliques

sion fut passé par-devant le notaire Niger, le 16 août 1660.

de Saint Roland dans l'église de Chézery.' 30 CONFORT

Confort était un hameau de la commune de Lancrans : il doit

son nom à un fort qui devait être considérable, à en juger par la surface qu'occupent ses ruines. On y pénétrait, du côté de l'an cienne chapelle, par une porte cintrée dont on voit encore les restes à l'angle de l'ancienne maison Rendu-Laracine. C'est dans cette maison qu'est née, en 1786, la sœur RosalieJeanne-Marie Rendu, supérieure des Sœurs de la Charité, chargées du soin des pauvres de la paroisse de Saint-Médard, à Paris. On aime à répéter son infatigable sollicitude pour les malheureux, com me on admire le courage qu'elle a montré dans les déplorables insurrections qui ont ensanglanté les rues de la capitale en 1848. Tout le plateau compris entre la Valserine et la montagne du Sorgiaz et du Crédo, formant aujourd'hui la paroisse de Lancrans, appartenait, aux Xlii° et XiV® siècles, aux sires de Viilars. Ces

hauts et puissants seigneurs étaient les ■ hommes-liges » et « aydants » des dauphins du Viennois. C'est pour se défendre contre les Comtes de Savoie, ieyrs ennemis communs, que les seigneurs de Viilars firent construire le châtel de Balon et la place forte du Grand-Confort.

C'est cette même surface de terrain, avec ses châteaux, plus

la vallée de Chézery, qui fut concédée, en 1601, au duc CharlesEmmanuel, parce qu'il n'y avait d'autre chemin pour pénétrer de la Savoie en Franche-Comté. La chapelle de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, de Confort, a été

fondée par saint Roland, abbé de Chézery, vers la fin du Xi® siècle. Quoique pauvre, humide et obscur, cet humble oratoire attirait,

chaque année, une grande affiuence de personnes pieuses qui ve rraient des communes voisines invoquer la puissante intercession de la Vierge Marie, à l'une de ses quatre grandes fêtes. 4® LANCRANS

Cette paroisse, l'une de celles que se réserva le duc de Savoie par le traité de 1601, ne devint française qu'en 1760, par le traité de Turin. Placée hors des limites naturelles du Pays de Gex, elle ne fit partie de cet arrondissement que lors de la création du dé partement du Léman en 1798, lequel avait de ce côté pour limite le cours de la Valserine.

oiÊÊÈÊ

dépuis les temps préhistoriques jusqu'à ia période coiiitemporaine

C est pjeu d années après cette époque que cessa ce patronage :

Louis de Peuilland, religieux-sacristain de l'abbaye de Nantua, con céda, et I on ne sait à quel titre, à messire Gaspard de Perrucard, seigneur de Balon, toutes les dîmes, droits et devoirs dont ledit sacristain était en possession et avait droit d'exiger « rière » Lan crans, Balon et Confort, se départissant, en faveur dudit seigneur

91

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Voici la traduction française qu'en a donnée M. Sirand, juge au tribunal civil de Bourg, IIP"® partie de ses « Courses archéolo giques », 1850:

Claude, a Vanchy.

^

Il existe une preuve Incontestable de l'ancienneté de la paroisse de Lancrans : c est une inscription en lettres gothiques sur une tablette de marbre blanc, creusée en caisson, de deux pieds carrés. Elle était mcrustee dans le mur de l'ancienne église, au-dessus de la porte de la sacristie. En 1839, cette église, tombant de vétusté, fut demolie pouf* faire place à la belle église qu'on y voit aujourd hui, et que M. Jean-Pierre Rendu, négociant à Lyon, mais origi

a fait placer ici, de son vivant, cette pierre, afin que les prêtres et curés qui habiteront ce presbytère se souviennent de dire, tous

en 1590 par les confédérés Bernois et Genevois. (près qu'ils se

Au couchant du village de Lancrans, existe encore aujourd'hui

sablonneuse, derrière ia croupe du Crédo. il domina T le lit profond de la Valserine et semblait commander à toute la .Michailie ; par son haut donjon et ses gracieuses tourelles, il at ïait l'attention des voyageurs qui suivaient la route de Nantua à Senève. Depuis quelque temps, cet antique châtel fais, "it présager sa fin. L'infiltration perpétuelle des eaux avait miné ia aasse de sable qui le portait ; le sol délayé s'affaissait sur lui-mê ne : ce n'était

les samedis, un « De profundis » pour le repos de son âme ». ^

la petite chapelle de Notre-Dame des Grâces. Elle fut fondée et dotée par Catherine Vullermier, veuve de Jean-Jacques Vollerin, avec fondation de trois messes • de Beatât », par acte reçu Niger, notaire, le 26 avril 1689.

Vers 1750, Nicolas Mermoz, habitant du hameau de Coupy, au-

dessus du pont de Bellegarde, fit construire un petit oratoire sous le nom de la Vierge Marie, pour satisfaire sa dévotion particulière

Lancrans. Mgr Joseph-Nicolas Deschamps, évêque de Genève et d Annecy, fit droit à la demande de Nicolas Mermoz et attacha quarante jours d'indulgence à ladite chapelle de Coupy pour toute personne qui y réciterait dévotement l'oraison dominicale et la

salutation angéiique. Lancrans possédait une fabrique de chocolat tenue pa® François

Vollerin-Barret. Ses produits, fort recherchés, s'écoulaient dans toute la contrée, dans le Pays de Gex et jusqu'aux portes de Genève.

Ce hameau de la paroisse de Lancrans, situé au-dessus du coteau des vignes de Coupy, n'a plus que le souvenir de son châ

teau-fort : il n'en possède ni les ruines, ni l'emplacement. C'était dne barrière redoutable qui gardait les terres des sires de Viilars contre les belliqueux comtes de Savoie, toujours en guerre avec leurs voisins. On sait qu'après la funeste bataille de Varey, en 1325, le comte

Edouard de Savoie, battu par le dauphin Guigues, voulut effacer la honte de cette défaite en attaquant les alliés de son heureux ad

y® son fidele serviteur égliseJ.-P. a étéRendu. élevée par1840 les».pieu ses libéralités de

de Balon, de s'emparer de tout le pays et d'en détacher les petits

la mettre en sûreté contre le marteau des constructeurs, M. Mer

mod, curé de cette paroisse, la fit transporter dans la petite cour

du presbytere, ou elle resta Inaperçue.

En septembre 1849, cette tablette, dûment réparée, fut replacée contre le pilier gauche du chœur de La nouvelle église et porte une Inscription en latin.

Le vieux château de Balon était bâti sur une sute éminence

plus qu'une montagne humide, liquéfiée, qui allait

is'écrouier.

Le 28 février 1758, entre dix et onze heures du matin, la mon-

tagne glissa sur sa base : château, terres, jardins t murailles se précipitèrent dans la Valserine et au-delà. Cette aval ,nche de sable

fut accompagnée d'un bruit terrible, semblable à cel ii du tonnerre. Le moulin de Métrai fut anéanti et le cours de la ri îère suspendu

pendant quarante-huit heures. Il fallut se hâter d'ou\ -ir un passage à ses eaux dont le reflux se fit sentir jusqu'à Chi tery. Les pians inclinés de ces coulées de sable forrr int aujourd'hu i un vaste amphithéâtre que l'on saisit très bien dans ■son ensemble

de la route de Genève ; il porte dans le pays le n rn de » Râfe » de Balon. Ce n'est plus qu'une solitude stérile, dési ée, parcourue par quelques filets d'eau limpide qui vont se perdr:. dans la Val serine.

naire de Lancrans, fit construire à ses frais, en 1840. On lit sur

Les maçons épargneront l'antique inscription, qui demeura

furent rendus maîtres du Fort-l'Ecluse, sous la condtle de Lurbigny.

5" BALON

une tablette de maipre placée au-dessus de la grande porte d'en-

quelque temps perdue dans les matériaux de cette démolition. Pour

furent

de Charles-Emmanuel, par l'échange de la Bress -, et du Bugey contre le marquisat de Saluces. Nous avons déjà d : qu'il fut pillé

de guerre,^ D. Thibaud d'Avanchy, seigneur de Vaud, d'Annecy,

En 1753, il demanda l'approbation de cette chapelle et l'auto risation de la faire bénir par le révérend sieur Berchet, curé de

La paroisse de Lancrans avait deux vicaires, l'un logé, nourri et paye par le cure; I autre résidait à Vanchy, hameau de la pa roisse. II fut convenu, par transaction du 19 juillet 1682, entre le seigneur de Balon et e sieur Battel, curé de Lancrans que le service qui se faisait dans la chapelle de Saint-Jacques-lé-Majeur. près du pont de Bellegarde, serait transféré dans la chapelle Saint-

Lors de la paix de 1335 entre Humbert II du iViennois et le

comte Aimon de Savoie, les places, châteaux et pi sonniers

d Yenne, d'Hauteville, et commandant de la citadelle de Verceil,

privilège, devenu laïc, s'exerça pour la dernière fois en

1835, par M. J.-F. Mermod.

92

« L'an 1353, le premier jour de mars, haut et puissant homme

et pour engager les habitants de Coupy et les passants à faire acte de dévotion envers la mère de Notre-Seigneur.

de Chambe^ et de Geneve, le 20 août 1803. Il fut remplacé, en

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

rendus. Le château de Balon fut remis au sire de Viilars et subit bien des vicissitudes jusqu'à l'époque où il resta ntre les mains

et de ses héritiers, de son droit de nommer à la cure de Lancrans.

1178 par I attribution de ce bénéfice à Claude-François Genolin, de Champfromier, Son successeur, Jean-François Périssoud de Thusy en Savoie, fut nornmé à cette cure par Mgr de Mérenville, évêque

wicHAm|:

versaire. Il chargea Gallois de ia Baume d'aller assiéger le château seigneurs en les soumettant de force au vasselage des princes de Savoie.

6» LÉAZ

Le château de Léaz, placé hors du Pays de G X. derrière le Wache, à une petite demi-lieue au-dessous du For l'Ecluse, était bâti sur un monticule formé de rochers superposéii formant une éminence isolée sur la rive droite du Rhône. On n'Yi pénétrait que par une pente rude et étroite du côté du village ; la Brtie opposée, taillée à pic, dominait le fleuve à une hauteur si ffrayante, que l'on ne peut la mesurer de l'œil sans effroi. La vue est limitée, à l'orient, par la haute crou Jfe du Wache : x3nn5non<-.Q

c.iui

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au sud, elle s'étend au loin-sur cette partie de la SJ'voie que l'on

appelle ■■ Semine », et sur toute la chaîne des Mciito Colombier qui fuient vers Seyssei et Culoz. Il ne reste de cet ancien repaire de ia féodalité (que quelques

Le château, quoique en état de résister, ne se défendit que pendant quatre jours ; Gallois resta maître de cette place et de

pans de^ murs, si solidement construits que la den : corrosive

paume une pension de 50 livres de rente, par acte passé devant

livres de Genève.

toute la contrée. Il pouvait, par là, s'ouvrir un passage dans le Pays de Gex dont le seigneur tenait pour le dauphin. Edouard fut SI joyeux de cette petite conquête qu'il accorda à Gallois de la

le château, le 20 janvier 1326.

du

temps n'a pu les détruire. Ce château remonte cepe idant bien audelà de 1272 ; car à cette époque, il fut vendu, avto toutes ses dépendances, par Guichard, seigneur de Balon, à Sim( 1 de Joinville, seigneur de Gex, et à Léonète, sa femme, pour la imme de 388 (A suivre).


HISTOIRE DU PAYS DE CEX 93

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Le château de Léaz était alors une position importante ; c'était la seule sentinelle qui veillât à la sûreté du Pays de Gex dont il gardait l'entrée. Le Fort-de-l'Ecluse n'existait pas encore : ce n'était qu'une maison-forte, appelée « la Cluse de Gex », avec droit de péage, comme le constate la vente qui en fut faite, en 1292, par Léonète de Gex et son petit-fiis Guillaume, au comte Amédée V de Savoie.

Dans la guerre acharnée du comte Amédée V contre Aimon III, comte du Genevois, et Robert, son oncle, évêque de Genève en 1285, le comte de Savoie se hâta de s'emparer du château de Léaz qu'il fortifia pour, de là, s'ouvrir un passage facile d'un côté dans le Pays de Gex, de l'autre dans toute la Michaille, en suivant le cours du Rhône. Il pouvait ainsi atteindre ses adversaires en deçà et au-delà du Fort-I'Ecluse et ravager leurs terres sans se laisser

XXX

Pour souligner les caractéristiques de la région, disons que la contrebande du tabac, des allumettes, du phosphore, du café, du poivre, des dentelles, des montres, s'exerçait sur une assez grande échelle, au cours du XiX™'^ siècle, dans la vallée. Tels notables

d'aujourd'hui ne sont pas humiliés d'avoir « porté le ballot » entre la Suisse et la France, à l'époque de leur jeunesse, en traversant la montagne du Jura. Les temps étaient durs et l'argent rare, à cette époque. Les montagnards, qui avaient le goût du risque, ne

dédaignaient pas ce petit profit dangereux, qui consistait à filer à travers les cordons douaniers.

D'autres habitants faisaient partie de la confrérie des - peigneurs de chanvre ». L'automne venu, ils partaient, à pied, en Alsa ce ou en Lorraine, pour louer leurs services, et revenaient au printemps avec un petit pécule appréciable, très utiles pour leurs

familles. C'était l'époque du labeur courageux, où personne ne craignait sa peine la transformation de l'industrie textile et le développement du machinisme ont supprimé l'artisanat des « pei: gneurs de chanvre », qui parlaient un patois spécial, le « Bellod »,

94

tes ou des bûcherons. L'hiver venu, c'est le silence impressionnant du beau linceul blanc, parfois troublé par les ébats des skieurs. La région du Pays de Gex et de la Vallée de la Valserine est

6° L'abbé avait droit de dîmes sur le chanvre, à raison de un

mannen sur onze ; droit de dîmes et de servage sur les blés, à

96

qu'on appelle encore aujourd'hui le « Pré Moine », i qui se trouve dans l'endroit où i'on dit qu'existait le lac ; là, rivière étant comme immobile et assez profonde, le bateau fit I trajet de plus

Lélex et à Magraz. Durant les trois premières récoltes, à dater de la mise en culture d'une terre, cette dîme ne s'élevait qu'à une gerbe sur onze, même à Chézery. A l'égard de cette dîme, il y

existé, on ne sait ni quand ni comment il a disf lru.

avait encore quelques conventions particulières entre l'abbé et

récoltent ; ce droit est annuellement de deux gerbes, l'une d'orge

(1) Les nommés Michel et Jacques-François Grosgo t s'étant avisés de vendre vin sans l'autorisation de l'abbé de Chézery, iront, le 22 juin 1758, condamnés à l'amende au Bailliage de Belley. O trouve encore, aux archives de la commune, une consultation de leur | rt pour appeler

et l'autre d'avoine.

de

Savarin sont en honneur.

DROITS DES ABBÉS DE CHÉZERY (Notes de l'abbé Delaigue, curé à Lélex, 1853-611

quelques cultivateurs. L'abbé a droit de prémices sur tous ceux qui sèment et

d'un kilomètre, et les Moines obtinrent gain de ca e. Si je lac a

la sentence.

8° L'abbé avait droit de dîmes et de deniers sur les agneaux,

savoir ; depuis un jusqu'à quatre agneaux, il perçoit un denier par

Leiex appartenait déjà à Chézery en 1570. Il est probable qu'à

I origine, Lelex n était qu'une forêt et que, pour tirer partie de ce territoire, ies Religieux de Chézery y établirent des colons ; c'est ainsi qu agissaient des Abbayes, et en particulier celle de Saint-

Claude. On ne peut dire à quelles conditions ces colons s'implan teront a Leiex ; mais d'après la copie authentique que l'on trouve

aux archives de la mairie de Lélex, de deux arrêts rendus par le

Sénat de Chambery, 1 un du 22 février 1570, et l'autre du 18 mars

^81, VOICI quels étaient les droits de l'abbé de Chézery sur ses terres, c est-a-dire sur les habitants de Chézery, de Lélex, de Magraz et de Forens :

1° L abbé pouvait contraindre ses sujets à moudre leurs grains a ses moulins : mais le grain qui avait attendu en vain depuis le lever jusqu au coucher du soleil, pouvait être porté ailleurs. (L'abbé

avait un moulin a Leiex). On ignore à combien s'élevait le droit

2° L abbé pouvait contraindre de battre le chanvre à ses batriî![it' conditions que pour moudre le grain. Pour •30 II avait droit 'j prenait uneouécharpe sur onze. de banvin de taverne, c'est-à-dire que per-

nm"vnr?ipipnt"on et que qui voulaient en acheter, étaient obligésautorisation, de se servir dans ceux ses tavernes [1j.

tête ; pour 5 ou 6 agneaux, il perçoit la moitié d'un agneau ou la valeur de cette moitié ; pour 7 jusqu'à 10 agneaux, il perçoit un agneau entier, à la charge de payer au propriétaire autant de de niers qu'il manque d'agneaux pour aller au nombre onze. Enfin, pour onze agneaux, il perçoit l'agneau entier sans rien débourser,

t^u nombre onze, on recommençait à compter ; ainsi, pour 12

agneaux, l'abbé percevait tout un agneau plus un denier; pour 15 ou 16, il percevait un agneau plus deux deniers, et ainsi de suite. 9° Enfin l'abbé avait droit de percevoir annuellement douze

deniers pour chaque enfant mâle ayant atteint l'âge de 14 ans. A ces droits constatés par des arrêts du Sénat de Chambéry,

il faut en ajouter d'autres. Ainsi, le 26 novembre 1718. le sieur François-Denys Montannier, bourgeois de Seyssel, prend à ferme

tous et chacun des revenus de l'abbaye de Chézery, en quoi qu'ils

puissent consister comme servis, cens, lods, échutes, amendes, biens ruraux, moulins, logements abbatiaux, et tout ce qui dépend de ladite abbaye, sauf les offices de juge, de procureur d'office, de greffier et de sergent que l'abbé se réserve.

haohlno

toute la paroisse de Chézery, et par conséquent Lélex comme le reste du territoire ; il ne peut exiger aucune espèce de casuel ; il doit faire tous les frais du culte, tels que bâtiments, ornements, Voilà tout ce qu'a pu découvrir l'abbé Delaigue, relativement aux droits et aux charges de l'Abbé, soit comme seigneur, soit comme curé. Il faut pourtant ajouter que, dans un manuscrit, M.

Poncet de la Maladière (Gex), dit que l'abbaye de Chézery tenait

héritiers devaient payer 3 florins à la place, et si le défunt ne

firent mettre les scellés sur ses effets, pour s'en emparer.

aissait qu une vache, les héritiers pouvaient, à volonté, ou livrer

la vache ou donner 6 florins. (En 1720, un nommé Roland Malley, habitant de Leiex, refusant de livrer la vache de sépulture après la nwt de ses parents, fut cité à Nantua devant le juge des terres

Avant la Révolution de 1793, les religieux de Chézery étaient on procès avec les habitants de Lélex, pour les droits de pêche

dans ia Valserine ; d'après ia loi, ce droit appartenait au seigneur, toutes les fois qu'il s'exerçait sur une rivière navigable ou flotta-

........, —

-i 1!1 (■iwii.jrjwé

Les exploits du fameux contrebandier Mandrin si t trop connus | simplement son passage dans la région.

pour qu'il soit nécessaire de les rappeler. Signale Un soir de l'automne 1750, M. Rendu, recev

r-buraliste à entrèrent dans sa maison. Leur chef. Mandrin, se fit connaître( fut parfai-

Lancrans, vit arriver un groupe d'hommes armés, ,,qui

tement aimable et correct, mais exigea la caisse, êtait du reste connu pour son caractère jovial, mais aussi pour sa fermeté. Dans sa position, M. Rendu ne pouvait pas refi fer d'exécuter la demande. Mandrin prit l'argent, laissa quelques Subsides pour les besoins du ménage et délivra un reçu en bonne èt due forme. Il se retira avec ses compagnons, avec force salu .Itions. C'était la manière du célèbre contrebandier.

LE PONT DU MOULIN DES PIERRES

vases sacrés, ■ linges, livres, luminaires, etc., etc..., en un mot il

5 L abbe avait droit à la «vache de-sépulture », c'est-à-dire que orsqu arrivait la mort d une père de famille, il pouvait prendre a volonté dans I etable du défunt, ou une vache, ou une moge (génisse), ou un veau; si le défunt ne laissait aucune vache, les

de Chezery a la part de France, par François-Denys Montannier, bourgeois de Seyssel, fermier de tous les revenus de l'abbaye de

MANDRIN DANS LE PAYS D GEX

L'abbé est tenu d'administrer à ses frais, pour le religieux,

doit tout fournir.

des corvees.

Elles sont encore très giboyeuses ; on y chasse le chevreuil, le sanglier, le lièvre, le renard, la fouine, le blaireau. De nombreux

Chézery.^ L'acte de citation est aux archives de la commune).

HiSTOiRE DU PAYS DE GEX

ney-Voltaire, ney-Voltaire. St-Genis-PmiiMv St-Genis-Pouilly, Thoiry, Thnît-v St-Jean-de-GonvilIe, çîi-. !ocin_/^Q-rirtr>\i;iiû Pougny, Drt.Értnw Collonges, des restaurants réputés, où les principes de Brillat-

mélange bizarre de celte, de grec et de latin, pour se distinguer

oiseaux peuplent les taillis et la futaie ; on entend parfois le sifflet sympathique et monotone du bouvreuil, ou bien une gélinotte crain tive traverse rapidement une clairière : un bruyant et large batte ment d'ailes rompant le grand silence'des bois, indique la présence d'un grand tétras brun foncé, ou coq de bruyère, qui s'enfonce dans les profondeurs de la forêt au moindre bruit des excursionnis-

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

raison d'une sur six à Chézery, et seulement d'une sur onze à

entre eux et pouvoir traiter leurs affaires sans craindre ('indis Disons que les montagnes du Jura, entre la Vallée de la Valserine et le Pays de Gex, abritaient autrefois beaucoup d'ours bruns.

95

par tMcien wichauiiI!

réputée pour ses hôtels^ et pour la finesse de leur cuisine. Il existe

à Lancrans, Chézery, Lélex, Mijoux, La Faucille, Gex, DIvonne, Fer-

L corvée en faulx, foussoux (houes), S t laI corvée forirches, charge de nourrir cor véables io pendant ; il ànela pouvait rienbien exiger à lalesplace

crétion.

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période co jtemporaine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

surprendre.

Le château de Léaz, protégé plus tard par le fort de la Cluse, vieillit sans gloire sur son rocher et perdit toute l'importance de sa position. Ce n'est qu'en 1536 que les confédérés de Berne et de Genève le détruisirent complètement, ne laissant de ce vieux manoir que les ruines que nous voyons aujourd'hui.

de la Vallée de la Valserine

tous ses sujets sous la servitude de la main-morte, et qu'en 1780, on homme de Chézery, meunier à la Bâtie, près Versoix, étant mort sans enfant, iégua à sa femme ce qu'il possédait, et que les moines

oie : mais à Chézery, la Valserine étant remplie de rochers, ne pouvait servir ni à la navigation, ni au flottage ; alors, pour prouver

leurs droits, les Religieux firent construire un bateau au domaine

Entre Confort et Montanges, un ouvrage d' remarquable traverse la vallée de la Valserine, sur le site sau,vi[gIge appelé le Moulin des Pierres. Edifié en 1912 pour livrer passac;- au tramway électrique de Beliegarde à Chézery et à la route ^uiêpartementale n° 14 A, il eut pour constructeurs M. Bergeron, Entrepreneur à Beliegarde, et M. Petit, ingénieur. Cette voie ferrée ciSpartementale avait été créée à la suite des efforts persévérants e M. Eugène honrjfer duquel la Bizot, député de l'arrondissement de Gex, en l'hor Municipalité de Chézery, reconnaissante, a fait plac'une plaque en marbre devant la mairie. Nous regrettons que la Jrculation du I

tramway électrique ait été supprimée en 1937.

Le pont du Moulin des Pierres comporte une ar le unique de 80 mètres de portée, à 60 mètres de hauteur, appijée sur deux immenses murailles rocheuses.

A suivre).


aamcM

HISTOIRE DU PAYS DE GEX 97

de la Vallée de la Valserine

de la Michallle et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

98

Au fond de la rivière, c'est un entassement d'énormes rochers,

En 1747, aux environs de Dournon (Jura), se constitua une

à travers lesquels la Valserine se perd pendant quelques instants. Elle a rencontré dans ie calcaire urgonien de ia rive droite, des

association de cultivateurs pour la fabrication du gruyère. Les frui tières de Samia et de Larrivoire datent de 1770 ; celle de Châteaudes-Prés remonte à 1775, et celle des Rousses-en-bas, à 1788.

la base de ces puissantes assises et, tout d'un coup, à une époque

C'est vers 1750 que furent organisées les premières fruitières du Pays de Gex, pour fabriquer le gruyère ; les chalets du pied de la montagne et ceux de la vallée de la Valserine fabriquaient ie

parties faibles, des couches marneuses facilement délitables. Elle y pratique des affouillements incessants et séculaires ; elle a mine

imprécise, elles se sont effondrées, produisant un amas effrayant, une véritable image du chaos. Certains blocs sont horizontaux, d'autres inclinés ; d'autres enfin, comme la « Pierre longue », sont dressés verticalement sur leur base la plus étroite. Ce monolithe debout, avec sa forme de parallélipipède, et sa masse de plus de mille mètres cubes, montant la garde dans ce site désert, est vraiment impressionnant.

LE FROMAGE BLEU DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

99

LES ANCIENNES FAMILLES du

Pays de Gex et de le Vallée de la Valserine

Le gruyère a l'avantage d'une plus longue c^onservation. il est également très savoureux, lorsqu'il est bien fabriqué, assez gras,

de Grenaud ; Jean-Jacques, négociant à Lyon ; et Victor, licencié en droit, avocat à Lyon, qui entra comme associ' dans le commerce de son frère Jean-Jacques, et fut élu deux ifois juge titulaire au Tribunal de Commercé de Lyon.

et affiné à point.

Malgré l'exiguité de sa surface, le petit Pays de Gex a fourni un large contingent de personnages remarquables dans la Politi que, l'Armée, l'Eglise et ia Magistrature. Nous avons cru devoir

L'un et l'autre de ces fromages contribuent à la prospérité agricole de notre région.

les indiquer dans l'ordre alphabétique pour compléter I histoire de cette contrée.

Famille BIZOT. de Collonges Cette famille est originaire des environs

de Forcalquier, en Provence, pie compta dans son sein des Officiers, des Avocats, des industriels, des Administrateurs, des

Magistrats, deux Membres du Parlement.

à la renommée de notre région.

Melchior Bizot, officier dans les Grenadiers à cheval du Roi, fut nommé Commandant du Fort de l'Ecluse, le 4 avril 1685, et il forma la souche de la branche gessienne. En troi sième noces, H épousa Jeanne-Pernette PoU"

En 1343, dit-il, Hubert il, grand Seigneur du Dauphiné, avait cédé ses terres au roi de France, Philippe Vi, à condition que le

titre de Dauphin serait donné désormais à l'héritier présomptif de la Couronne. A cette époque, l'un des abbés de St-Claude, Jean il de Roussillon, était un gentilhomme dauphinois. Un grand nombre d'habitants du Viennois, refusant de devenir Français, demandèrent à leur compatriote et obtinrent de lui l'autorisation, comme exilés volontaires de leur pays cédé, de se retirer sur les terres de

cet, qui appartenait à une vieille^ tamille bourgeoise de Gex, et dont le père était mé decin. Après avoir pris sa retraite comme officier, Melchior Bizot et sa femme habi taient la maison de l'hôtel des Ttois Mau res, actuellement maison Berthelon, à Coi-

i»i

longes. Melchior fut, avec Joseph Jay, fer

mier du Marquis de Pierre Guy-Balthazar de Pobel, comte de Saint-Alban. Sa veuve se remaria avec François Jay, juge du Mar quisat de Pierre, ie 9 avril 1720. Melchior

Sf'iAfc. ! mmi'i

fabrication, et la qualité du laitage aidant, il serait devenu le fro

Bizot était mort le 10 novembre 1708.

mage bleu actuel, dit de Gex ou du Haut-Jura. Le fromage bleu se fabriquait d'abord dans chaque ferme : puis des associations se créèrent pour installer de petits chalets

Son fils, Jacques Bizot, fut avocat au Par lement de Dijon, conseiller du Roi, assesseur en la maréchaussée de Gex. Il décéda à Collonges, le 8 janvier 1758. Claude-François Bizot, fils de Jacques, né

de fabrication. Enfin, les importantes coopératives de fromagerie furent formées. Elles fabriquent le délicieux fromage bleu actuel, qui fait le régal des connaisseurs.

Le gruyère fut fabriqué vers la fin du XVii™® siècle, dans les montagnes d'Helvétie. Cette fabrication se communiqua aux habi tants des montagnes de Séquanie. Le mot Gruyère semble venir

rent sept enfants, dont trois fils : Antoine-Jean-Fri tçois, avocat à Genève, puis juge de paix à Collonges, qui avait ipousé Victoire

qui se sont dévouées ou Bien public

Dans une intéressante petite brochure, M.-G. Burdet, secré taire en chef de la Sous-Préfecture de St-Claude, originaire de La Pesse (Jura), a défini les origines de la fabrication, dans le Pays de Gex et le Haut-Jura, des excellents fromages qui contribuent

rent plusieurs colonies de Dauphinois. Ce sont ces colons qui, paraît-il, auraient apporté l'industrie du fromage « bleu persillé », analogue au Sasserîage. Après des modifications successives de

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

fromage bleu.

ET LE GRUYÈRE

l'Abbaye. Les montagnes du Jura, la vallée de la Valserine et la région de Bellecombe, Les Moussières, La Pesse, notamment, reçu

dêpuis les temps préhistoriques jusqu'à ia période contemporaine par Lueisn MlCHAyj

le 16 avril 1734 et mort le 11 mai 1793, fut avocat au Parlement et plus tard adminis

trateur du département de l'Ain, puis juge au district de Gex. il s'était marié en 1770 avec Marie de la Porte d'Anglefort. Ils eu-

L'école de fromagerie de La Pesse

de la région suisse du canton de Fribourg qui porte ce nom.

:

v:;

M. Eugène BIZOT Les descendants de Antoine-Jean-François Bizot urent : Marie-

anges, et maJean-Aynard ; Georges-Victorin, qui fut maire de Col bane Coignet, rié avec Marie-Béatrix ; Jeanne-Pauline, mariée à Sté

de Lyon, dont le fils est M. Jean Coignet, ingénieu 1 et industriel distingué, ancien sénateur du Rhône et ancien pr sident de ia

Chambre de Commerce de Lyon. Georges-Victorin Bizot eut trois enfants, qui fu

. a + •

maire de Collonges pendant de nombreuses années Eugène, avocat, substitut du Tribunal de Nantua, puis député d ■'arrondisse-

ment de Gex ; Hélène-Joséphine, mariée à Ernest Iv .iréchal, receA suivre). veur de l'Enregistrement.


HISTOIRE DU PAYS DE CEX HISTOIRE DU PAYS DE GEX

101

C'est en 1889 que M. Eugène Bizot fut élu député de l'arrondlssement de Gex. Son activité inlassable aboutit notamment à

obtenir la construction du chemin de fer de Bellegarde à Divonneles-Bains, puis celle du tramway électrique de Bellegarde à Chézery. Son souvenir est resté vivace dans toute la région. Il mourut à 1a fleur de l'âge, le 25 août 1908, unanimement regretté des po pulations gessiennes. La famille fut l'une des plus éprouvées de la région pendant la guerre 1914-18. M. Antoine Bizot eut son fils, Victor, caporal dans l'Infanterie Coloniale, tué en Alsace, ainsi que quatre de ses gendres : le Capitaine Gardet, Chevalier de la Légion d'Honneur ; le Lieutenant Plasse, le Sergent Thériot et le Caporal Cottin, qui tombèrent glorieusement pour la France, sur différents point du front.

Disons aussi que la famille Bizot était alliée avec M. Joseph Béatrix, Chevalier de la Légion d'Honneur, ancien notaire à Collonges, qui fut nommé Colonel des Corps francs de l'Ain en 1815,

se battit contre les Autrichiens, et décéda à Collonges le 30 dé cembre 1855.

Le frère d'Antoine-Jean-François Bizot, Jean-Jacques, né à Col

de Ifl VslléG QG Ifl VsISGrillG

de la Michaiile et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

102

Famille BEAU, de Collonges Le premier de ses membres qui vint se fixer au Pays de Gex, en 1715, fut Balthazar Beau, Maître de Postes Royal à Collonges, titu laire d un brevet signé de Louis XV.

Sa famille s'accrut rapidement et s'allia avec celles des Mo-

nestier de Péron ; Cuaz, de Farges : Jacquemet, de Challex ; Cro chet, de Châtillon-de-Michaille.

Du mariage de François Beau, Maître de Postes, membre du Conseil Général de l'Ain, né à Collonges le 22 juillet 1777, et de Esther Cuaz, naquirent douze enfants, dont le Docteur Honoré Beau. Ne a Collonges le 9 mal 1806, il commença ses études au Collège de Nantue, les termina à Paris, mérita la médaille d'or des Internes, devint médecin en chef de l'Hôpital de la Charité, fut membre de I Académie Impériale de Médecine, Chevalier de la Légion d'Hon neur, et auteur d'un Traité d'auscultation des maladies du poumon et du cœur. Il mourut à Collonges le 12 août 1865.

Et Jopph-Antoine Beau, septième enfant, né à Collonges le

de la commune de Collonges, qui mourut en 1887.

tration » du 16 septernbre 1865 écrivait notamment: «Le souvenir de cet illustre médecin restera comme l'un des plus purs et des

cimetière de Collonges et à l'organisation de la Compagnie des

Beau,Alexandre maire deBeau, Collonges, eu 1845. deux fils. ^■| Laine fut le Docteur né le avait 25 août

Le second frère d'Antoine, Roland-François-Victor Bizot, a laissé une nombreuse famille à Lyon. Il avait épousé Jeanne-Marie-Pauline Monterle. Il a eu pour fils:

a) Jules Bizot, agent de change, qui a épousé en premières noces Sophie Desgland, en deuxièmes noces Emilie Coste ; une

de ses filles a épousé Richard, petit-fils de Claude Bonnet, les intportants fabricants. de soieries de Jujurieux.

b) Eugène Bizot, capitaine du Génie, qui démissionna pour succéder à son frère Jules, comme agent de change, épousa Jeanne-Marguerite Rouvier : il eut trois enfants, dont Jacques Bizot, inspecteur général des Finances, en retraite à Paris.

Jacques Bizot a épousé Jeanne Morel et a eu trois fils, qui habitent Paris : 1) Jean-Jacques Bizot. époux en 1925 d'Odette de Natrille ; 2) Henri Bizot, époux en 1926 de Guîllemette de Lauriston ; 3) Ennemond Bizot, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, qui a épousé en 1925 Marguerite Gillet, fille d'Edmond Gillet, le grand teinturier de Lyon, aujourd'hui décédé. c) Jean-Victor-Uthanon Bizot, époux de Marle-Gabrielle-Carollne Laouette, qui a plusieurs filles et un fils, Adrien Bizot, ingénieur des Arts et Manufactures.

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

siens faisaient pleuvoir une grêle de balles sur les soldats français. Il fallait faire sauter ce mur pour en débusquer l'ennemi.

1° Ma femme, Brissard Marie, née le 30 mai 1 1. avec laquelle je suis marié en premières noces.

dynamite, s'élance avec une escouade de sapeurs du génie. Mais

cette vaillante petite troupe ne peut arriver au but. La plupart des hommes tombes, morts ou blessés, les autres doivent se replier. Le lieutenant a sa capote traversée par six balles. M se rend compte du danger, mais veut quand même accomplir sa mission. Il donne son épée à son ordonnance : « Je vais mourir, lui dit-ii, tu

En relatant les funérailles du Docteur Honoré Beau, « L'Illus plus glorieux parmi ceux de notre siècle ».

Externe des Hôpitaux et Hospices Civils de Paris, de 1868 à 1870, il partit comme médecin volontaire de la 8^0 ambulance, le 27 août 1870. A 'Beaumont, à la redoute des Hautes-Bruyères, à Sedan, il se signala par de nombreux actes de bravoure, allant chercher les

blesses dans les premières lignes. Enfermé à Paris pendant le siege, puis pendant la Commune, son dévouement continua noble

ment a s exercer.

Puis il vint s installer comme médecin à Collonges, où il fut la providence des J^a'ades et des pauvres. Marié avec Mlle Eugénie Crepel, sœur de M. Ernest Crépel, le regretté député de l'arrondiss^ement de Gex, le docteur Alexandre Beau eut la douleur de perdre son épouse quelques jours pius tard, au retour de son

voyage de noces, victime de la fièvre typhoïde. II ne put jamais

surmonter le terrible chagrin qu'il en éprouva et mourut prématu rément a Collonges le 2 mars 1886, emportant la vénération de toute la population, et ce fut une grande perte pour la région. Le second fils de M. Joseph-Antoine Beau fut le lieutenant du Genie, Joseph Beau, Chevalier de la Légion d'Honneur, né à Col longes le 18 juin 1847, tué au combat du parc de Buzenval, le 19 janvier 1871 Sorti de 1 Ecole Polytechnique depuis quelques mois seulement, il n avait que 23 ans lorsque la guerre éclata ; Il se

distingua par la conduite éclatante aux affaires de Champlgny et du Bourget. Au combat de Buzenval, cet officier héroïque s'était élancé par deux fols vers un mur crénelé à l'abri duquel les Prus-

iiT

2" Mes enfants mineurs. Issus de ce mariage; a) Achille-Emile, né le 19 octobre 1852 ; b) Eugénie-Elisa, née le 18 septembre 1854 c) Ernest-Hippolyte, né le 16 avril 1856 ; d) Berthe, née le 24 février 1871.

Puis le lieutenant Beau s'éiance vers la fatale muraille, contre

laquelle il lance à nouveau un paquet de dynamite. A ce moment il s'affaisse, criblé par plusieurs balles allemandes. Telle fut la fin Qlorieuse de ce brave officier gessien. La Croix de la Légion d Hon neur lui avait été décernée pour son courage pendant le siège, mais le Décret ne parut qu'après sa mort, le 7 février 1871. Un grand poète français, Gabriel Vicaire, glorifia le lieutenant

'8eau, dans les vers suivants :

« Et toi dont Buzenval connut l'âme stoïque.

En ce jour effroyable où nous avons sornbré. De quelles fleurs couvrir ton linceul héroïque,

Paris reconnaissant t'a dignement pleuré »;

II

Du mariage de Joseph-A. Beau avec la nièce du colonel Jac quemet, il lui restait une fille, Mlle Marie Beau, mariée en 1871

avec M. Honoré Cuaz, percepteur, petit-fils du notaire Crochet, de Uhâtillon-de-Michaille. , - i i Leur fille aînée devint, en 1894, l'épouse du regrette colonel Hauw. Mme Cuaz vit actuellement à Collonges. Le docteur Gauthier, médecin à Collonges, épousa Esther Beau,

soeur de Joseph-A. Beau. Ils eurent quatre filles, dont Mme Quin-

son, femme de l'un des fondateurs des tissages de schappe, a

Tenay. et Mme Mazille, mère de Mme Piquet; des quatre fils Ma-

f Ile, deux sont morts pour la Patrie, l'aîné est dans la soierie a Lyon. L'amiral Krantz, deux fols ministre de la Marine pendant la

présidence de Sadi-Carnot, avait épousé une sœur de Joseph Beau.

Famille CRÉPEL, de Pougny

\

Cette belle famille est originaire de Nouzon [Ardennes). Né dans cette petite ville le 19 février 1827, et installé à Metz comme entrepreneur de travaux publics avant la guerre de 1870-71, prisonnier pendant le siège, M. Jean-Pierre Crepel opta pour revenir en France, le 31 mai 1872. Il signa la déclaration suivante :

" J'opte par la présente pour la nationalité française, en exéoution de l'article 2 du traité de paix du 10 mai 1871. Je sais parfaitement que cette option de nationalité ne sera valable en droit qu'autant que j'aurai transféré mon domicile en France avant le l®"* octobre 1872.

« Mon option cl-dessus pour la nationalité française s'applique

^Qalement aux membres de ma famille ci-après désignés :

Ernest Crépel

« Et j'ai signé la présente, après en avoir enteni j lecture et approuvé les termes ».

V ■'

......... 'alfcj

104

remettras ceci à mon frère ».

y décembre 1815, dernier Maître de Postes, plusieurs fols maire

Une nièce, Thérèse Loth, épousa le chirurgien parisien Pozzi. Le gendre de ce dernier est M. Bourdet, administrateur de la Comédie française, à Paris. Jean-Jacques Bizot a contribué au transfert du

p-- L»cie» michaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

103

Une première fois, le lieutenant Beau, muni d'un paquet de

Cette honorable famille est originaire d'Orange, en Provence.

longes le 17 décembre 1780, mort à Lyon le 29 mai 1873, avait épouse Hélène-Elisabeth Loth. Ils ne laissèrent pas de postérité.

Pompiers.

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période Gonitfmporaine

i )


r~

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

M. Crépei, son épouse et ses quatre enfants mineurs, vinrent se fixer à Pougny, où se trouvait déjà son beau-père, M. Joseph Brissard, qui avait été l'entrepreneur-constructeur du tronçon Col-

tations médico-chirurgicales qui sont très estimées. Il mourut le

105

106

l'Académie royale de chirurgie. On lui doit encore plusieurs disser

Les deux parents et amis créèrent la tuilerie-briqueterie de

DE PREZ-CRASSIER Frères

Suisse.

Très bienveillant et populaire, M. Jean-Pierre Crépel fut^ bien tôt élu conseiller municipal, puis maire de la commune, qu'il ad ministra sagement jusqu'à sa mort, survenue en 1890. Son fils Ernest lui succéda à la mairie et dans la direction de l'usine. Il fut nommé ensuite Conseiller d'arrondissement, puis

Conseiller général du canton de Collonges et Député de l'arron dissement de Gex en 1908, après le décès de M. Eugène Bizot. Il remplit ces différents mandats avec beaucoup de dévouement. Non réélu aux élections législatives de 1919, avec la liste radi cale-socialiste, M. Ernest Crépel resta maire et conseiller général jusqu'en 1933, date de sa mort. Il avait été maire consécutivernent pendant 43 ans. C'était un homme de franchise et de bonté, d'une

droiture exemplaire, qui emporta l'estime et les vifs regrets des

Les lyiM. De Prez-Crassier étaient six frères, tous officiers

dans le régiment de Deux-Ponts, Cette nombreuse famille du Pays de Gex mérita la bienveillance de Voltaire qui « régnait » à Ferney. En 1760, il avança 15.000 francs pour dégager les biens des mineurs de cette maison, biens dont les Jésuites d'Ornex s'étaient emparés, en vertu de lettres-patentes, pour une dette que cette honorable famille avait contractée envers eux et qu'elle tardait trop de leur payer.

L un des frères de Prez-Crassier faisait partie de l'armée de Kellermann, a Valmy, le 20 septembre 1792. Il y commandait l'avantgarde ; par son courage, il sut arrêter le-désordre causé dans nos

rangs par lavant-garde prussienne, et lui*^opposer une vigoureuse résistance.

populations de toute la région.

Son frère, M. Emile Crépel, ingénieur, procéda aux études techniques du barrage de Pougny-Chancy, sur le Rhône, concédé ensuite à la Société Rhône-Jura.

Sa soeur, Mlle Berthe Crépel, avait épousé le capitaine^ Clerc, de Bellegarde, qui fut tué comme lieutenant-colonel, au début de la guerre 1914, en faisant vaillamment son devoir. Elle décéda en 1902, à l'âge de 31 ans.

Nous avons dit, dans la généalogie de la famille Beau, que l'aînée, Eugénie Crépel, qui avait épousé le docteur Alexandre Beau, de Collonges, avait succombé à l'âge de 20 ans, des suites de la fièvre typhoïde, au retour de son voyage de noces, laissant son mari et ses parents dans la désolation. La famille Crépel est actuellement représentée par les trois

fils d'Ernest : MM. Léon Crépel, industriel ; Charles Crépel, maire de Pougny, ingénieur-directeur de l'usine hydro-électrique de CizeBolozon ; Henri Crépel, ingénieur-chimiste. Ils sont particulièrement sympathiques et continuent les bonnes traditions familiales.

Louis-Jérôme DUCRET

Aussi brave que rnodeste, Ducret se fit aimer de ses compa gnons d armes et estimer de ses chefs. Il gagna glorieusement ses grades dans nos armées du Nord, du Rhin, de l'Italie, de I Allemagne et de I Espagne. Sous-lieutenant en 1801, lieutenant en 1802, décoré en 1809. il fut nommé chef de bataillon au 3™®

régiment d infanterie légère, en 1811. Il ne quitta son régiment qu en 1815, a la chute de Napoléon. Retiré à Châtillon-de-iyilchaille, le commandant Ducret resta ce qu il avait toujours ete, honnête et bienveillant; aussi fut-il successîvement nomme membre du conseil municipal, adjoint à la mairie et suppléant du juge de paix. Il mourut à Châtillon le 8 avril 1838.

Jean-Pierre DAVID

Claude-Joseph DUVAL David Jean-Pierre, né à Gex en 1737, étudia successivement à Seyssel, à Lyon et à Paris. En 1765, sa dissertation sur le « Méca

nisme et les usages de la respiration » remporta le prix proposé

Duval Claude-Joseph, né à Gex le 1«r juin 1766, d'une famille

ancienne dans la rnagisyature, fit ses premières études chez les

par l'Académie des Sciences de Rouen. C'est alors qu'il épousa la

Carmes de cette ville, dans la maison qu'occupent aujourd'hui les

fille du célèbre Lecat, chirurgien en chef des hôpitaux de cette

sœurs de la Visitation. Il alla les terminer au séminaire de Saint-

ville, et fut son successeur.

David, aussi recommandable par la bonté de son caractère que par ses profondes connaissances et son habileté en chirurgie, remporta plusieurs prix proposés par la Société de Harlem et par

Irénée, à Lyon, fit son droit à Dijon, et vint se fixer à Gex, avec l'espoir d'y remplacer son père dans les fonctions de lieutenantgénéral du bailliage.

Duval, comme tant d autres, salua avec ardeur l'aurore de cet

E^iCHAUl^

âge d'or que promettait le début de révolution. Son patriotisme le fit choisir par ses concitoyens pour commander l'un des'^remiers

il composa plusieurs ouvrages où II voulait prouver que la haute philosophie n'était pas Incompatible avec la rellgloi et que les

de la Patrie. Après avoir commandé à Bourg et lutté à Lyon contre la réaction qui voulait anéantir cette malheureuse cité, il fut^ dirigé sur Chambéry, alors au pouvoir des Français, et incorporé avec son bataillon dans un régiment de troupes réglées. Fatigué des désordres de cette époque d'anarchie, il revint à Gex et se déclara le protecteur de tous ceux qui souffraient. Au retour de l'ordre et de la légalité. Duval fut riommé juge de paix, fonction qui ne l'empêchait pas de se livrer à son goût pour la lecture des poètes anciens et modernes. En 1810, il fut chargé de la présidence du Tribunal des douanes du département du Léman et du Simplon, en résidence à Genève. A la Restauration, il fut fait président du Tribunal civil^ de Gex, fonction où il s'acquit la reconnaissance de ses administrés. En "lois, il allégea, autant qu'il le put, les charges dont les puissances alliées écrasaient le Pays de Gex. Heureux de la haute réputation dont il jouissait, il mourut le l®'* février 1824. Sa mort fut un deuil général dans la contrée qu'il administrait avec tant de sagesse. La province, dans sa douleur, se chargea des frais de son tombeau, et fit graver cette glorieuse épitaphe : « Les habitants de l'arrondissement de Gex, à la mémoire du président Duval ».

Bacon, les Newton, les Euler, les Descartes, les Lei Lhitz, tout en reculant les bornes de l'esprit humain, avalent été des hommes religieux et avalent proclamé leur adhésion aux véi tés capitales de la religion révélée.

Il publia, en 1799, « le Christianisme de Bacon », 2 vol. ln-12 : . Pensées de Leibnitz », 2 vol. ln-12, 1172, et en 180 2 vol. ln-8 ; « l'Esprit de Sainte-Thérèse » de 17'75 à 1779 ; « Pen ées de Des cartes », en 1811, 1 vol. ln-8: et plusieurs écrits de circonstance

Louis-Gaspard FABRY La famille Fabry était, d'après la tradition du p< •s, originaire du Midi de la France ; elle vint s'établir dans le bal iage de Gex vers le commencement du XVIII™° siècle.

Louis-Gaspard Fabry naquit à Gex et devint ui personnage très Influent par les hautes fonctions qu'il y exerça, itolsln et ami de Voltaire, Il le seconda puissamment dans l'affranc issement de

la contrée en la débarrassant du double fardeau d s fermes et

des gabelles.

Le commandant Louis-Jérôme Ducret est né le 28 février 1773,

brigade d infanterie de ligne.

Lucien

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Jacques-André EMERY

à Confort, cornmune de Lancrans. Simple cultivateur, il s'engagea

en 1792 dans le 7^® bataillon de l'Ain, qui ^devint le 21™® bataillon de volontaires nationaux, lequel plus tard fit partie de la 67™° demi-

par

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

107

bataillons du Pays de Gex destinés à aller défendre l'indépendance

21 avril 1784.

longes-Genève de la nouvelle voie ferrée Ambérieu-Genève.

Pougny, qui eut bientôt une clientèle importante en France et en

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période coni smporalne

Il fut nommé subdélégué de l'Intendance du Pay ; de Gex, le

Emery Jacques-André naquit à Gex, le 26 août ''732. Il était le second fils de messire Joseph Emery, écuyer, conseiller du roi st lieutenant-général criminel du bailliage de Gex, et de dame

Perrette fiorsat.

.

,

.. ..

Après avoir fait ses études chez les Jésuites de Maçon, il vint

® Paris en 1750, fut ordonné prêtre en 1759 et nommé successiveo^ent professeur de dogme au séminaire d'Orléans, de morale a

6 juin 1744 ; maire de la ville de Gex, le 27 février '45 ; commis par le roi, le 24 septembre 1749, pour l'exécution di traité entre

Sa Majesté et la République de Genève : le 27 dulimême mois,

pour reconnaître et rétablir les bornes qui séparent lejPays de Gex

du Pays de Vaud ; le 27 février 1751, pour vérifier lei terres dites

de l'ancien dénombrement, que les Genevois possédpent dans le

Pays de Gex. En 1754, Il fut chargé de vérifier la démarcation des

limites faites par les commissaires du roi de Sardajpie et de la

Lyon en 1764, supérieur du séminaire d'Angers, grand-ylcaire de ce diocèse en 1776, et supérieur général de la congrégation de bamt-

ville de Genève aux environs du territoire d'AIre-lfr^iHa qui, à

ûulplce en 1782.

Bonmont ; le 22 octobre 1758, Il fut nommé second s ndic général du tiers-état du Pays de Gex ; le 16 juin 1760, pi imier syndic général dudit Pays de Gex ; le 15 septembre 1765, I fut chargé

.,

Dans son dévouement aux Intérêts de l'Eglise, et prévoyant

I orage qui allait fondre sur elle. Il fonda, en 1789, un séminaire a Baltimore, aux Etats-Unis ; Il y envoya, pour le diriger, les ecclé siastiques les plus recommandables de sa congrégation. ,

Jeté deux fois dans les cachots pendant la révolution, il tut la consolateur de ses compagnons d'Infortune. Lors du retaplisse■nent du culte. Il refusa l'évéché d'Arras et préféra rétablir son séminaire de Saint-Sulpice.

„ ,

^

^

,

En 1802, Il fut nommé vicaire général à Pans, et plus tard

conseiller titulaire de l'Université. Dans les diverses commissions

cette époque, appartenait à la France ; en 1755, p(§r régler les limites du Pays de Gex avec 1a partie supérieure di: bailliage de

par Intérim des affaires du roi auprès de la Républlquf.ce Genève ;

le 6 avril 1756, Sa Majesté lui accorda une pension dc^-ddO Jrancs

sur le trésor royal ; au mois de février 1767, des I ttres de noblesse ; le 1«r juillet 1768, la direction de la poste :de Versoix : et le 5 septembre de la même année, le cordon de l'ordre royal de Saint-Michel.

M. Fabry fut encore chargé pendant trente-six an 1 de la régie

Rnl furent chargées, en 1809, de donner leurs avis sur les questions relatives aux affaires ecclésiastiques, Il soutint son opinion avec dne liberté qui lui concilia l'estime de Napoléon qui cependant,

des domaines du roi dans le Pays de Gex, et pendijjit vingt-cinq

dd 1810, lui enjoignit de quitter son séminaire. . L'abbé Emery mourut l'année suivante, le 28 avril 1811, et fut inhumé dans sa maison d'issy. Malgré ses nombreuses occupations.

tlon du Pays de Gex», par M. Fabry: 1790).

ans de celle du prieuré de Prévessin, à des conditions Vantageuses. (Extrait du « Mémoire pour servir de justification dan; "'admlnlstra\ su'rvre).


,

/

V-

HISTOIRE DU PAYS DE CEX 110

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Famille FOUILLOUX, de Bretegny-Prévessin

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

In 1930.

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période coii^mporaine par Lueîesi MICHAU}^

111

^923, Président du Conseil Général

112

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

déblaiement des neiges sur la route nationale n° 5, des Tribunaux

régime de la liberté en faveur des bouilleurs de cru ; dépose un rapport sur le projet de loi adopté par la Chambre des Députés por tant fixation de l'organisation douanière et fiscale des territoires français visés par l'arrêt de la Cour permanente de Justice Inter-

Des documents de l'année 1680 prouvent déjà son activité sur

la terre gessienne, qu'elle féconda de son labeur persévérant, lui consacrant toujours son coeur, ses bras, son cerveau et son dé vouement.

nationaje du 7 juin 1932 ; défend le maintien du règlement de l'in-

Dès 1698, la signature d'un Nicolas Fouilloux figure au bas d'un acte de baptême, sur les registres de l'état civil de Prévessin. Il meurt en 1704 et est Inhumé dans les masures de l'église, en présence de M. Olard, notaire et procureur au bailliage de Gex, et honorable Gaspard Jarnier, du village de Villeneuve. Le 1«'' janvier 1703, naissait Pierre Fouilloux, fils de Jean-Jac ques et de Marie GIrod, d'Avouzon. Il devint chef des Communiera de Bretegny, défendant farouchement leurs droits contre les Sei gneurs et le Clergé. Il mourut le 28 février 1769.

jlemnité zonlenne sur les chapitres du budget du Ministère de I interleur; s'intéresse à toutes les questions agricoles et notam ment à l'élevage bovin, aux questions d'assistance médicale pour

charger financièrement les communes et les stations climatiques, aux questions douanières, fait de multiples Interventions auprès oes services ministériels pour défendre l'Intérêt général.

1848.

Après avoir fait de bonnes études classiques, 1

i jeune Girod fut reçu avocat en 1789, au moment où les princ jes nouveaux

étaient accueillis avec enthousiasme par la première R volution frarjçalse. Deux ans après. Il fut nommé membre de l'Ass smblée Légis-

lative qui succéda à l'Assemblée Constituarrte dont si :i

partie. Il s'y conduit avec fermeté, notamment au 1(

i

père faisait

août.

agricole et routier.

Son cousin, Charles Fouilloux, né à Bretegny le 3 mars 1774, est nommé adjoint de Prévessin en 1814, maire en 1830 jusqu'en 1846. Son petit-flls, Jean-François, né le 10 Floréal an X, lui succéda jusqu'à son décès, en 1874. Son cousin, Jacques Fouilloux, né en 1813, prend sa succession, comme maire, jusqu'au 4 avril 1880,

. Tout en soutenant toutes les améliorations d'ordre général au point de vue départemental et communal, il a toujours eu la préoc cupation des possibilités des contrlbualfles.

C'est une belle et remarquable carrière, noblement remplie, avec une Intelligence, une probité, un bonté et un dévouement di gnes des plus vifs éloges. Parmi les autres membres de la famille Fouilloux qui ont oc-

époque à laquelle il fut nommé juge de paix du canton de FerneyVoltalre. Il s'éteignit dans ces fonctions en novembre 1884. Son fils, Charles Foutlloux, est nommé adjoint de Prévessin en 1880, maire en septembre 1885, puis conseiller d'arrondissement

'i.

enpé une place marquante. Il faut citer Marin Fouilloux, né à Bre-

et président de cette Assemblée ; président du Comice Agricole,

tegny en I812, marié à Véraz, et qui devint maire de Chevry le

dont II avait été l'un des fondateurs. Il succomba le 2 novembre 1907, laissant, comme ses ancêtres, le souvenir d'une vive intelli

février 1848, jusqu'en 1872, après seulement quatre ans d'In

gence, d'un brave hoiiime dont la bonté et l'obligeance étaient pro

terruption.

verbiales.

,, Pnis Charles-Jules Fouilloux, fils de Jean-François et oncle "H ® Bretegny le 8à décembre qui fut docteur en medecine et mourut en 1877 St-Genis, où1827, sa mémoire est encore

Son successeur à la mairie de Prévessin est son neveu, M. Albert Fouilloux, né le 9 octobre 1870. Après de solides études à

en 1896, M. Albert Fouilloux était Chevalier de la Légion d'Honneur

Légion d'Hon-

neur, est né le 21 mal 1764 à Thoiry, où il est morijle 16 janvier

mission des Finances et Rapporteur général du Budget. •-es procès-verbaux de l'Assemblée Départementale rapportent ses nombreuses Interventions,- notamment au point de vue financier,

de Cessy, où II mourut à l'âge de 95 ans, le 25 juin 1846. C'est J'aïeul des Fouilloux de Cessy.

Ayant été élu Conseiller Général dù canton de Ferney-Voltaire

GIrod de

Î90 et député

membre de la Commission Départementale, Président de la Com

il quitta Bretegny pour venir habiter Véraz, puis la ferme du château

pel de Chambéry, en février 1919.

113

GIrod (Jean-Baptlste-Marle), apparenté à la fai jlle

l'Ain, membre du Directoire du district de Gex en de l'Ain à l'Assemblée Législative, Chevalier de la

, Au point de vue départemental, M. Albert Fouilloux, avant d'être Président de l'Assemblée, a été Vice-Président du Conseil Général,

Pendant la Révolution française, son petit-flls, Antoine Fouil loux, fut le premier maire de Prévessin, fonction qu'il remplit alter nativement avec celle d'adjoint jusqu'en 1814, époque à laquelle

volonté en poursuivant des études complètes de droit, qui lui per mirent de gravir successivement les échelons de la hiérarchie judi ciaire : Juge au Tribunal, Président, puis Conseiller à la Cour d'Ap

c.

Jean-Baptiste-Marie GIROD, de'hoiry

de première instance.

Affaires Etrangères, d'Administration générale, des-Pétitions et des Uouanes, M. Albert Fouilloux Intervient pour le rétablissement du

ne permettent de suivre sa généalogie qu'à partir du XVI|n"i.

che-sur-Saône, Il réalisa un remarquable effort de travail et de

T.

Nommé également membre des Commissions des Finances, des

L'installation dans le Pays de Gex de cette belle et honorable famille, est antérieure au XV™« siècle, mais les archives locales

l'école primaire de Prévessin, puis au lycée de Bourg, le jeune homme revint dans l'exploitation agricole familiale. Quelques an nées plus tard. Il prit la charge de greffier du Tribunal de Gex ; nommé juge de paix du canton d'Anse [Rhône), puis de Vlllefran-

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

:fl

venérée.

M. Albert Fouilloux

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nommé Ralnnrtpl.r H® i n

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Fouilloux est particullè-

qualité d'ancien magistrat. Il est

Commission de Législation civile et crlmi-

R I ? occupe de la création d'une Cour d'Assises à f j cpmpetence des Conseils de Prud'hommes, du recru-

HbT pltfL

'avancement des juges de paix, de la légitimation

rnmmprppnf et industriels du menacés budget ded'expulsion, la Justice,dudes locataires commerçant projet de loi relatif aux Zones Franches du Pays de Gex et de la Hte-Savole du

Dans les survivants actuels. Il faut noter: Léon Fouilloux, à vetaz, ancien maire de Chevry ; Henri Fouilloux, à Véraz ; Jacques

oullloux, à Segny ; Emile Fouilloux, à Cessy : Charles Fouilloux, I actuel maire de Chevry, qui continuent à la terre le noble travail leurs ancêtres.

'I serait en effet difficile de trouver un plus remarquable exem-

Ple de fidélité à la terre gessienne et aux saines traditions du

Jean-Baptiste-Marie Girod

Lors de la formation du département du Léman,

ont Genève

devint le chef-lieu, M. GIrod fut désigné pour gérer admlnlstratlon centrale Installée en septembre 1798. Il la présdia jusqu'en

passé, de dévouement à l'administration municipale, que celui donné

mars 1800, époque à laquelle elle passa dans les at Ibutlons du

par cette belle famille de travailleurs Intelligents et de braves gens.

Préfet.

suivre).

À


T

iSTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey —

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Appelé alors au Conseil Général du département et au nouveau Tribunal criminel du Léman, Il fut nommé, en mai suivant, par le

à Alexandrie, substitut du procureur général à la Cour d'Appel de Lyon, auditeur au Conseil d'Etat et avocat général à la Cour impé

Duis Cour 1811 Cour

en 1816. Il résida longtemps à Genève où il avait conquis l'estime

Elu par l'arrondissement de Gex, à la Chambre des Représen tants, Il fut un des membres qui signèrent la protestation rédigée chez le général Lafayette et déposée chez le président Lanjuinais. M. Amédée Girod fut assez heureux pour procurer un asile au brave général Drouot, et eut l'honneur de le défendre devant la commission militaire, qui prononça son acquittement. En 1819, il rentra dans la magistrature et fut successivement conseiller à la Cour royale de Paris, préfet de police en 1830, pré sident de la Chambre des Députés, Iriinistre de l'Instruction Publi que, vice-président du Conseil d'Etat, et enfin pair de France et grand-officier de la Légion d'Honneur. Il est mort à la fin de

venait souvent à Thoiry, où il est décédé. Il était membre de la Légion d'Honneur depuis le 14 Juin 1804.

Son fils, M. le Maron Edouard Girod de l'Ain, fut l'un des administrateurs-fondateurs de la Compagnie des Chemins de Fer

114

premier consul, commissaire du Gouvernement près ce tribunal : sous le régime impérial, il devint procureur général près la de Justice criminelle. Lors de la suppression de ce poste en il continua les mêmes fonctions de ministère public près la d'Assises du Léman comme procureur impérial criminel, jus

qu'à l'époque où Genève cessa de faire partie de la France, c'està-dire en 1814.

A cette dernière date, il fut envoyé a Lyon pour reprendre ses

fonctions de substitut du procureur général près la Cour royale,

et fut délégué comme procureur royal criminel à Montbrison, jus qu'à la suppression de cette magistrature. Il prit alors sa retraite

publique, mais maintenu membre du Conseil Général de l'Ain, il Jean-Louis GIROD {de l'Ain)

115

riale de Paris.

décembre 1847.

tions de notre région.

Il en fut de même pour M. le Baron Amédée Girod de l'Ain, qui succéda à son père en qualité d'administrateur de la Compa Le baron Girod (de l'Ain) Jean-Louis, né le 11 juillet 1753, était,

i il en devint secrétaire en l'an V ; deux ans après, il passa au ' Conseil des Cinq-Cents. , ,, Les rapports de M. Girod (de I Ain) attestent la part honorable I et active qu'il prit aux travaux des deux Conseils. Deux fois, il fut

1 présenté comme candidat au Sénat conservateur par les départe1 ments de l'Ain et du Léman. Il était baron de l'empire et conseiller • à la Cour des comptes. Elu en 1818, par le département de l'Ain, à la Chambre des

1 Députés, il se plaça au côté gauche. L'opinion qu'il a exprimée en >1819 sur le droit de pétition, et celle qu'il a publiée en 1820 sur

rie projet de loi relatif aux élections, prouvèrent à ses concitoyens r.qu'ils pouvaient le compfer parmi leurs mandataires les plus zélés. M. Girod (de l'Ain) a eu quatre fils, qui se sont consacrés

Dcomme lui au service de leur pays. La second, officier de marine, a été mis à la retraite en 1815,

â l'âge de trente ans, après avoir commandé avec distinction des ±)âtiments de l'Etat.

Le troisième, officier au l^r régiment d'infanterie légère, a été •tué à l'assaut de Strongoli, dans la Calabre, au moment où il ^venait de sauver la vie à son colonei.

Le quatrième (Félix), chef de bataillon au corps royal d'état-

■major, a fait avec honneur les campagnes de Prusse, de Pologne, d'Espagne, de Russie et de France ; sa belle conduite devant Cadix rut mise à l'ordre du jour de l'armée. Longtemps député de l'Ain,

11 fut ensuite général.

L'aîné des fils de M. le Baron Girod, est Amédée Girod, né à

Gex le 18 octobre 1781. Il exerça la profession d'avocat jusqu'en 1806, époque à laquelle il fut nommé substitut du procureur impérial

116

gnie P.-L.-M.

Jean-Antoine LÉPINE

Le brave colonel Michel Jacquemet, officier de la Légion d'Hon

neur, naquit à Collonges lé 21 septembre 1771. Il entra au service

en 1792 et alla faire ses premières campagnes en Belgique, sous Dumouriez.

Nommé capitaine du 21™° bataillon des volontaires de l'Ain,

qui devint la 67™° demi-brigade, il se signala dans les campagnes du Rhin, d'Allemagne, d'Italie et d'Espagne ; soldat intrépide, il fut fait, la même année (1811), chef de bataillon et major au 52™° de ligne.

Le colonei Jacquemet se signala, le 17 août 1796, à la bataille de Suisbach, puis au terrible combat de Trafalgar, à Eseling où II fut blessé, à Wagram, au siège de Figuières, et dans la Biscaye où il contribua à la défaite d'un corps de 500 partisans. Le 11 octobre suivant, il battit le général Mina; le 13 mai

1813, Jacquemet, avec environ 1.000 hommes des 52° et 105° régi

ments, battit de nouveau le même général et fut grièvement blessé. A cette époque glorieuse de l'Empire, la bravoure tenait lieu de noblesse, et les grades se gagnaient à la pointe de l'épée sur les champs de bataille. Jacquemet, depuis longtemps cité pour son intrépidité, fut nommé colonel du 40™° de ligne en Allemagne, le 2 juillet 1813, et colonel titulaire du l'r régiment de ligne, le 21 juin 1815. A cette époque, il rentra dans ses foyers et comptait alors vingt-trois ans de services, surchargés de neuf blessures. Ce vieux débris de nos grandes armées est mort au village

de Challex, le 29 septembre 1839.

Lucien

du Pays de Gex, près du Rhône. Ce village a fourni un grand nom

bre de bons horlogers, et J.-J. Rousseau y fit son apprentissage. A vingt-quatre ans, Lépine partit pour Paris où il se fit une réputation justement méritée. M. Garon, horloger du roi et du célèbre Beaumarchais, le prit pour associé et lui donna sa fille en mariage. Il put alors se livrer aux essais qu'il méditait dans son art ; les montres qui portèrent son nom furent une révolution dans l'horlogerie. Atteint de cécité plusieurs années avant sa mort, qui eut lieu en 1814, il ne put pas revoir le manuscrit qu II avait

longuement préparé sur l'horlogerie, et qui fut égaré pendant la

révolution.

Léon MICHAUX

Originaire de la Bourgogne, M. Léon Michaux vint s installer

à Oex, comme médecin-vétérinaire, en 1880. Après de brillantes etudes, il était sorti en tête de sa promotion, à I Ecole Nationale Il exerça son art dans le Pays de Gex, avec une cornpetence, un dévouement et une probité dont les anciens de la région ont

conservé le souvenir. Il fut nommé directeur des Services sani taires de l'arrondissement et mourut à Gex en 1904, laissant cinq enfants.

Son fils aîné, Lucien Michaux, fonda à Bellegarde, en 1900, à

sa sortie du service militaire, une imprimerie-papeterie qui prit

rapidement de l'extension; puis il créa le journal « L Avenir Régio nal ». En 1922, Il prit également la direction du » Petit Gessien ■>.

Parmi les autres membres de la famille, il faut aussi citer:

Henri Michaux, second fils de Léon, négociant au Maroc ; Louise et Marguerite, les deux filles survivantes, et Pierre Michaux, fils ue Lucien.

François PERRAUD

MICHAUX

y 117

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

l'époque où le catholicisme fut rétabli dans tout le b; Iliage, par

les soins de Jean d'Aranthon d'Alex, évêque de Gen^/e. Perraud

Jean-Antoine Lépine, célèbre horloger, est né à Challex, village

Vétérinaire d'Alfort.

Michel JACQUEMET

par

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

P.-L.-M. : il se montra toujours très bienveillant pour les popula

avant la révolution, jurisconsulte et maire perpétuel de Gex. Il fut élu en 1791, président du tribunal du district de Nantua. Député en l'an IV par le Département de l'Ain au Conseil des Anciens,

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période conte(|>iporaine

est

auteur

d'un livre

intitulé : « Démono ogie

ou

. Traité des démons et sorciers » ; 1 vol. in-12, Genève 1653. Cet ouvrage, peu d'accord avec les doctrines du calvinisme, Bt terminé par r « Anti-démon de Mâcon » ; c'est l'histoire sérieus d'un diable qui, en 1612, bouleversait la maison de l'auteur à Mâcon et effrayait la ville et la province.

Louise DE PERRUCARD (Mère de Be on) Perrucard (Louise de), fondatrice des religieuses E îrnardines réformées de Savoie et de France, naquit au château !e Vanchy (paroisse de Lancrans) en 1591. Elle eut pour père, Cha (es-Emma-

nuel, seigneur de Balon, gentilhomme ordinaire de la G :ambre du duc de Savoie, et son ambassadeur en France et en Es àgne (1). A son nom de baptême, Louise, elle ajouta celui ( Blanche le jour de sa confirmation, et celui de Thérèse quam 1. elle eut entrepris la réforme de sa concrégation. Quoique destinée, par sa naissance, à occuper un hg distingué dans le monde, elle embrassa fort jeune la vie n inastique. Elle entra dans l'abbaye de Sainte-Catherine, près d'Annioy. et s'y fit remarquer par son amour pour la retraite et pour tous les exercices religieux. A l'âge de seize ans, elle obtint la permission de prononcer ses vœux au château de Vanchy, au sein de sa fami e qu'elle allait abandonner; le 4 mars 1607, elle se dévoua pour pujours à

Dieu devant dom Nicolas de Rides, abbé de Tamié en Savoie et

vicaire général des Citeaux. Rentrée dans son abbaye, la sœur Perrucard de Ba Dn voulut faire refaire cesser les désordres qui s'y étaient introduits et

vivre la règle de Citeaux dans toute sa sévérité. Elle t part de son projet à saint François de Sales, son parent, qui awirouva sa résolution.

Sa réforme trouva de vives opposition ; elle fut iligée de quitter son monastère et de se réfugier, en 1622, avec ciJq de ses compagnes, parmi lesquelles était sa sœur, Gasparde le Balon, dans la petite ville de Rumilly, en Savoie. Là, elles jej^rent les

premiers fondements de leur réforme, prirent l'habit, réciiant exac'

François Perraud, ministre protestant, quoique né dans le Pays de Gex, était issu d'une famille originaire de Buxy, près de Cha-

tement l'office et se livrant avec ferveur aux actes de lajiPlus pro fonde humilité.

lar saint

ion-sur-Saône. Pierre Perraud, son a'ieul, avait été reçu ministre à Gex, en

La constitution des Bernardines réformées fut rédig François de Sales, approuvée par Grégoire XV en 1622, VIII, dans ses brefs de 1628 et 1634.

petit-fils de Pierre, suivit la même

Balon, sur un terrain sablonneux et mouvant, il fut détruit pari'es Genevois, en 15S0. Les seigneurs de Vanchy venaient -de faire co'{struire un

1537, à l'âge de vingt-trois ans, par Farel et Calvin, qui lui confiè rent une paroisse. Abel, son fils, exerça aussi le ministère évangélique dans le Pays de Gex, et n'en sortit qu'en 1589, lorsque les Savoyards reprirent et saccagèrent cette contrée. Son fils François, carrière. Leurs descendants,

convertis à la religion catholique, existent encore dans le Pays de Gex.

François Perraud, pasteur à Buxy, puis à Mâcon, devint pasteur "P l'église réformée de Thoiry et mourut fort âgé, à Gex, vers

ir Urbain

(1) L'ancien château de Vanchy s'élevait derrière le vill ge de ce i

celui de

nouveau manoir dans le village, sur le bord de la route actuel f

lorsque

nom, nurri,

au-dessus au-uebsus

ues des

bords uurus escarpés ebuaipas

uu du

Rhône. niioiie. Bâti oaii

comm< goiium

la révolution de 1792 vint chasser ses propriétaires et s'e^P^''®'' de

'leurs domaines au profit de la nation.

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ujvre).

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iSÊiàl^


'HÎJ

HISTOIRE DU PAYS DE GEX En 1623, quatre religieuses de i'abbaye des Hayes, près de

Grenoble, vinrent se joindre C'est alors qu'elle obtint la de tenir le premier chapitre Rumilly et vint à Grenoble

à la sœur supérieure de Perrucard. permission de leur donner l'habit et de son ordre. Elle partit ensuite de établir un couvent des Bernardines

réformées.

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période confemporaine

de la Mlchaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

118

de la Vallée de la Valserlne

119

quitta Rome, revint en Savoie, puis voyagea en France par l'ordre de François Hr, son neveu par alliance, cherchant des distractions

à sa douleur. Ce prince, parmi plusieurs prérogatives qu'il lui accorda, lui permit de délivrer en France les prisonniers qui lui paraîtraient dignes de cette faveur,

Charles III de Savoie sut profiter du mariage de sa sœur Phili

berte avec le frère de Léon X, pour obtenir plusieurs bonnes con

120

Michel Pinier se donnait à ses obligations professionnelles

avec toute l'ardeur que l'on peut imaginer. Cela ne l'empêchait pas

Philiberte, dégoûtée des trompeuses grandeurs de la terre, re vint à son château de Virieu-le-Grand en Bugey. Elle se consacra

les attributs du roi du tir.

Philippe il, comte de Savoie, avait épousé, en 1471, Margue rite de Bourbon ; il en eut Philibert-le-Beau et Louise, duchesse d'Angoulême, mère de François I", roi de France. En 1485, il épousa en secondes noces Claudine de Brosse de Bretagne, qui lui donna Charles III de Savoie, qui succéda à Phili-

bert-le-Beau ; Philippe, qui résigna son évêché de Genève en 1510 et qui, déjà comte du Genevois, se mit au service de François 1®*" et devint la tige des ducs de Nemours.

Philippe li mourut en novembre 1497. Sa veuve, Claudine de Bretagne, avait reçu pour son douaire l'usufruit des seigneuries de Poncin, Cerdon, Saint-Sorlin, Lagnieu, Virieu-le-Grand, Rossillon, Saint-Germain, Ambérieu, Loyettes et Billiat. Cette princesse se

retira d'abord à Poncin, puis établit bientôt sa résidence au châ teau de Billiat, dans la Miqhaille, où elle mourut.

C'est là qu'elle mit au monde, en 1498, Philiberte de Savoie qui, plus tard, fut marquise de Gex. C'est dans -cette retraite que Claudine de Bretagne se fit ap

porter le saint-suaire de Chambéry, aujourd'hui déposé dans l'église royale de Turin. La haute réputation de piété de la jeune Philiberte la fit de mander en mariage par plusieurs hauts seigneurs de son temps. C'est Julien de Médicis, patrice et préfet de Rome, frère du pape Léon X, qui obtint sa main. Ce mariage fut pompeusement célébré à Turin, au mois de février 1515. Charles lli, duc de Savoie, frère de la jeune princesse, se montra dans cette circonstance aussi généreux que Léon X en

exclusivement aux exercices de piété et au soulagement des pau vres. Elle y mourut le 4 avril 1524, à vingt-six ans, emportant les

Ils prouvèrent leur sympathie à leur dévoué et distingué compa triote, en le nommant à plusieurs reprises membre du Conseil d'Arrondissement. Pendant la guerre 1914-18, Il remplaça à plusieurs

regrets de toute la contrée.

reprises le Sous-Préfet mobilisé.

Son tombeau fut ouvert en 1639, cent qinze ans après sa mort. Son corps fut trouvé parfaitement intact i de là cette profonde vénération qui, jusqu'à nos jours, s'est attachée au souvenir de cette malheureuse princesse.

Michel PINIER

Michel Pinter est né à Gex le 9 janvier 1859. Ses parents, de braves propriétaires ruraux, exploitaient eux-mêmes leur domaine. Ils eurent sept enfants. L'aîné — c'était Michel — dut de bonne

heure faire œuvre utile afin de permettre à son père et à sa mère d élever, dans^ des conditions convenables, leur nombreuse famille. li venait à peine de terminer sa quinzième année lorsque son oncle, le maître-lapidaire Adolphe Dumont-Vuillet, le fait venir à Paris. Dès son arrivée, il l'affecte à son atelier en qualité d'apprenti. Grâce à son goût, à son travail, à sa volonté, puis aux dispo sitions exceptionnelles dont il était doué, le jeune apprenti acquiert

Michel Pinier fut, pendant onze ans, président de la « Mutuelle des Enfants de l'Ain à Paris ». On peut dire que, à une certaine époque, cette société lui dut sa rénovation. Il suivit avec beaucoup de sollicitude la marche d'une autre Mutuelle, mais à base profes

sionnelle celle-là : la Lapidairerie, dont il fut le vice-président. Nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 1910, le Gouver nement le promut au grade d'Officier du même Ordre, en 1928. Ces distinctions ont récompensé respectivement et en leur temps, ses succès à l'Exposition de Buenos-Ayres, ainsi qu à celle des Arts Décoratifs. . La mort de Michel Pinier survint le 29 octobre 1934. Elle im

pressionna douloureusement la population gessienne, qui avait pour le défunt beaucoup d'estime et d'affection. .. . .

François ROUPH DE VARICOURT

culte de Calvin. Le bisaïeul des Varicourt, dont nous voulons parler,

Cette honorable famille résidait à Versonnex : elle était aijiée

à ce que cette contrée comptait de plus distingué, quoique d origine anglaise. Transportée en Savoie, puis en France, elle avait embrassé le

rentra dans l'Eglise catholique ; leur aïeul était un officier distinQcé, qui fut blessé au siège de Turin en 1706, étant au service de

Universelle de Buenos-Ayres, il est classé hprs-concours. Le notoriété dont il jouissait déjà, s'affirme alors et s'étend

Is France ; leur père, Marie-Etienne de Varicourt, servit dans les

chanté de cette alliance, il mit dans sa corbeille de noces, selon

l'expression de Mgr Depery, la donation de l'usufruit du Pays de

de plus en plus.

d'abord expert en douane, ensuite expert près la Cour d'Appel de

en marquisat.

Le mariage de Philiberte promettait de longues années de pros périté au Pays de Gex ; mais ses espérances furent cruellement trompées. Julien de Médicis mourut en 1516. La jeune princesse

à son Comité. Elle le désigne, en outre, comme membre de sa commission d'arbitrages et d'avis.

La Charnbre Syndicale de sa corporation le choisit pour siéger

I

En sortant du séminaire de Saint-Sulpice. dirigé pt ■ le vertueux abbé tmery, son parent, le jeune de Varicourt obtint Jn canonicat au chapitre de Genève, dont l'évêque résidait à Ani icy. Peu de temps après, il fut nommé doyen et curé de Gex (1'- Ses vœux

étaient accomplis ; il allait vivre au milieu de sa fai ;|lle. de ses concitoyens, près de la tombe d'un père dont il avait conservé un religieux souvenir. ( I

d'honneur à son caractère qu'à l'énergie de ses paro isiens.

En 1882, son oncle meurt. Il est appelé à lui succéder. La charge qu il assume ainsi est périlleuse. Bien qu'âgé de 23 ans seulement, il lui faut, en effet, conquérir avant tout la confiance de la clientèle, composée en majeure partie des grands et riches joailliers parisiens. Il y parvient rapidement. I Exposition Internationale de 1900, Michel Pinier organise

Paris et près le Tribunal de la Seine.

imposant de noblesse et de modestie.

de sa bo.nté.

un très intéressant atelier. Aussi figure-t-ll sur le palmarès de

C'est alors que la seigneurie de Gex, qui avait été déclarée baronnie en 1533, lorsque le Comte Vert s'en empara, fut érigée

Pierre-Marie Rouph de Varicourt. frère du précéc^nt. était né à Gex le 9 mai 1755. Le village de Versonnex. séjour .ordinaire de sa famille, était près de Ferney. Voltaire s'empressî d'accueillir un gentilhomme sans fortune, mais que recommandaitiun extérieur

las ». Elle le fut encore, hélas! le 23 mai 1938, lors du décès de Mme Michel Pinier qui, au cours d'une vie laborieuse et bien rem plie, avait donné de si fréquentes preuves de sa bienveillance et

cette grande manifestation, avec la médaille d'or. A l'Exposition

Gex. Cette donation est du 20 février 1515.

Pierre-Marie ROUPH DE VARICOl RT

En 1789. le curé de Gex fut nommé député de s(h ordre aux Etats Généraux ; mais ayant refusé le serment à la îonstitution, il perdit sa cure, au grand regret de ses concitoyens, qui le rede mandèrent à l'Assemblée Nationale par une pétition qi: fait autant

Cette mort avait mis en deuil sa charmante propriété des « Ga

très vite une grande habileté.

Sa grande conscience, sa compétence reconnue en matière de iapidairerie et de pierres précieuses, lui valurent d'être nommé,

àricourt n'eut

force à Paris.

Persévérer dans ce sentiment, c'était, pour la Fête de l'Oiseau, en

offrant au Comité les insignes et la timbale en argent qui forment

construire.

avalent envahi le château de Versailles, le jeune de

que le temps de crir dans l'antichambre : « Sauvez :a reine ! ».

Les assassins se jetèrent sur lui et massacrèn it sans pitié ce premier martyr de la fidélité au début de notre s nglante révolution. Sa tête fut placée au-dessus d'une pique et po tée en triomplie devant la voiture du roi et de la reine que l'oiiti ramenait de

béry et de Bourg en évêchés.

PHJLIBERTE DE SAVOIE, Marquise de Gex

121

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

D'autre part, chaque fols qu'il pouvait leur être utile, il se dévouait à ses compatriotes. C'est qu'il avait pour tout ce qui touchait à son petit pays d'origine, un véritable culte. Aimer Gex, c'était acquérir un premier titre à sa sympathie.

cessions, telles que l'érection de Turin en archevêché, de Cham

Son corps fut transporté de Virieu-le-Grand à Chambéry et déposé dans une chapelle que cette pieuse princesse y avait fait

MICHAUX

de s'intéresser à de multiples œuvres sociales ou humanitaires.

en 1624 : de La Roche, en 1626 ; puis celles de Vienne, Seyssel, Lyon, Toulon, Marseille, dans les années suivantes. Après de bien douloureuses épreuves, causées par des reli gieuses jalouses de ses succès et ennemies de ses constitutions, la mère de Balon vint chercher quelques jours de repos à Seyssel ;

LUCÏM

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Elle fonda successivement six maisons, soit en Savoie, soit en France ; celle de St-Jean-de-Maurienne, en 1623 ; de Chambéry,

elle y mourut le 4 décembre 1668, dans sa 77™i= année.

par

Qsrdes-du-corps et se retira avec le grade de lieutenant-colonel de cavalerie et la croix de Saint-Louis. Il était marié à Gilberte-Pros-

père Deprez, fille du seigneur de Crassier, syndic de la noblesse du Pays de Gex. Il mourut en novembre 1*779» laissant dix enfants peu de fortune.

Rouph de Varicourt François naquit à Gex et chercha dans les armes une position que la fortune ne lui donnait pas. Garde-du-corps de Louis XVI, Il se trouvait en sentinelle le 5 octobre 1789 à la porte de l'appartement de la reine. A l'aspect des hommes qui

Ayant échappé aux massacres de septembre 1792 ;il passa en e, dans le voisinage d'une patrie qui manquait à son cœur. Ce e fut qu'en 1802 qu'il put revoir ses chers compatriotes ; son re'lur fut une fête publique dont le pays a gardé la mémoire.

Angleterre et se retira quelque temps après en Sun

En 1817. l'abbé de Varicourt, qui avait préféré sa n pdeste cure de Gex à un évêché. fut fait, malgré lui. évêque d'Orléi-jS- H quitta

ses amis désolés pour aller prendre possession de p nouvelle

dignité, et s'attira bientôt l'admiration de ses diocésalnn P®"" l'amé nité de son langage et sa bienveillance toute pastorallr H rnourut en 1822. dans la nuit du 8 au 9 décembre, laissant aprèè lui. à Gex

et à Orléans, des regrets que le temps n'a pas effacJ^(1) C'est le Pape Félix V (Amédée Vili de Savoie) quku"'' Is biaconal d'Aubonne à l'église de Gex, par sa bulle du 7 févriw 1^44 ; de

puis cette époque, les curés de Gex ont porté le titre de cfjyen(A

uivre).


•1

r

HISTOIRE DU PAYS DE CEX 122

HISTOIRE

DU

PAYS

DE

HiSTOiRE

GEX

Reine-Philiberte ROUPH DE VARICOURT Relne-Phlliberte Rouph de Varicourt, marquise de Vlllette, sœur des deux précédents, naquit à Pougny, dans le Pays de Gex, le 13 juin 1757. Sans fortune, mais aussi aimable que belle, elle plut à Mme Denis, la nièce de Voltaire, qui habitait alors Ferney. Le vieux philosophe, enchanté de tant de rares qualités, en fit sa fille adoptive et la nomma Belle-et-Bonne.

Elle connut à Ferney M. le Marquis de Villette, que Voltaire honorait d'une amitié particulière, et l'épousa en 1777, en présence de six de ses oncles, tous chevaliers de Saint-Louis.

DU

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey PAYS

DE

GEX

123

jusqu'au 14 novembre 1822, au moment où elle se disposait à partir pour porter des consolations à son frère, évêque d'Orléans. La maison natale de Reine-Philiberte Rouph de Varicourt existe eiicote à Crêt, commune de Pougny. Elle passa son en fance au château de Versonnex, dont ses parents avaient fait l'ocquisitiori ; c'était une beile demeure campagnarde, qui appar tient maintenant à M. de Tonnac, et que la jeune fille égaya de son clair sourire, avant d'être la grâce du château de Ferney, dès janvier 1776. De son mariage avec le marquis de Villette, elle eut plusieurs enfants, qui moururent en bas âge, et ne conserva qu'un fils, Charles-Voltaire Villette, de santé délicate. Le château de Ferney, qui avait été acheté en 1778 à Mme

Denis, par M. de Villette, fut revendu en 1785, à M. JacquesLouis de Budé, citoyen de Genève, dont ie grand-père, Guiiiaume de Budé, avait possédé ie domaine en 1674. Belle et Bonne, devenue marquise, en éprouva un vif regret. Eiie passa les dernières années de sa vie à glorifier le sou venir de Voltaire et à faire le bien. Cette digne Gessienne mérita bien le nom flatteur que le patriarche lui avait donné. Elle honora sa petite patrie.

Gaspard-Anthelme ROUPH DE VARICOURT Rouph de Varicourt Gaspard-Anthelme naquit à Gex, le 5 mars 1765, d'une famille ancienne dans la magistrature ; il fit son droit à Dijon et revint se fixer dans son pays natal.

il prit une part aussi active qu'honorable dans les affaires

de la contrée. Nommé commissaire du district de Ferney, il s'acquitta de ses fonctions avec tant d'impartiaiité qu'il devint suspect aux hommes qui dominaient à cette époque de haine et de violence, il fut incarcéré pendant onze mois ; ie 9 thermidor

vint ie sauver de l'échafaud.

Nommé juge au tribunal de Bourg par le suffrage populaire,

124

HISTOIRE DU

La reconnaissance publique ne manqua pas à Rouph ; il fut

successivement nommé conseiller de l'arrondissement et membre

du Conseil Général de l'Ain. En 1815, il fut fait procureur du roi

près le tribunal de Gex, et bientôt ses services furent récom pensés par le titre de chevalier de la Légion d'Honneur.

M remplaça, en 1824, son parent, M. Duval, dans le poste

do président de ce tribunal, poste qu'il occupa jusqu'en 1844. A

cette époque, M. Rouph se retira au sein d'une famille nombreuse qu il aimait et dont il était aimé, ii y mourut le 18 novembre 1848, honoré et regretté de tous ceux qui avaient pu i'apprécier comme père de famiile, comme magistrat et citoyen.

Gabriel DE SACCONAY Gabriel de Sacconay naquit vers le commencement du XVI™° siècle, d'une ancienne famille originaire du Pays de Gex et qui. depuis le XII™o siècle, a fourni plusieurs hommes distingués

dans les armes et dans l'Eglise.

Contemporain de la réforme, et chanoine de l'Eglise de Lyon,

Cabriel de Sacconay consacra toute sa vie à combattre ie pro

testantisme. Il publia plusieurs ouvrages où il invoquait, contre

les réformés, des rigueurs peu conformes à l'esprit pacifique de l'Evangile. On lui doit une édition du livre qu'Henri Vlil, roi d Angle

terre, alors zélé catholique, publia contre les doctrines de Luther. Les plaisanteries spirituelles et les traits piquants dont il sur chargea la préface de cette nouvelle édition, lui valurent, sur le même ton. une réponse mordante de Calvin, sous le titre de : « Congratulation à vénérable prêtre messire Gabriel de Sacconay, touchant la belle et mignonne préface dont il a remparé le livre du roi d'Angleterre ». De Sacconay mourut fort âgé, en décembre 1580. Jean-Marie TISSOT

do Bciley, et lorsque Genève passa sous la domination française, il y exerça avec distinction la profession d'avocat ; aussi fut-ii

bientôt appelé au comité consultatif des communes établi dans

cette ville et, peu après, désigné comme juge suppléant au

tribunal

En 1809, M. Rouph fut chargé des délicates fonctions de

procureur impérial près le tribunal des douanes. Il refusa, quel ques années plus tard, ia place de conseiller, et ensuite celle de président de chambre à ia cour impériale de Dijon, car il

Le marquis de Villette était indigne d'une femme aussi ver tueuse ; il reprit bientôt ses habitudes dépravées et causa de vifs chagrins à celle qui, seule, pouvait le rendre heureux, il mourut en 1793, et Mme de Villette, toujours bienfaisante, lui survécut

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tenait à ne pas quitter son cher Pays de Gex. Lots des désastres de la France, en 1814, les Genevois réclamèrent vivement, auprès des puissances alliées, ie Pays de Gex qu'Henri IV leur avait refusé en 1601. Aussitôt les Gessiens

alarmes envoyèrent à Paris une députation pour obtenir que leur pays fût conservé à la France. M, Rouph fit partie de cette députation ; il eut une conférence avec l'empereur Alexandre de Russie, qui accueillit avec bienveillance le parent de cet illustre

PAYS DE GEX

Rouph de Varicourt dont le dévouement sauva la reine MarieAntoinette au 6 octobre 1789.

il fut délégué pour les affaires criminelles dans l'arrondissement

Belle et Bonne

depuis les temps préhistoriques jusqu'à ia période conemporaino

Tissot Jean-Marie naquit à Challex, en 1771, d une famille

honorablement connue dans l'histoire de la médecine. Il fut élevé collège de Nantua, entra au service comme cadet dans le régiment de Darmstadt. Il fut nommé sous-lieutenant à Valmy, lieutenant à Jemmapes, capitaine et chef de bataillon à l'armée

d'Italie.

Après la paix de Campo-Formio, il fut chargé du comman

par

Lucisn

MICHAUX

,r .

HISTOIRE

DU

PAYS DE GEX

des Français fut protégé ; il l'envoya prisonnier à

125

onstantinople

et de là à Bursa, dans l'Asie Mineure, où il sol soufirit toutes les tortures de l'isolement et de la faim. Le brave T ssot ne revit la France qu'après la paix d'Amiens, en 1802. Il vota contre le consulat à vie et fit toutes campagnes de l'empire jusqu'en 1812, sans obtenir d'avanceme' it. Il eut, en

Russie, le bonheur de combattre sous les yeux mê ies de Napoléon ; son vote fut oublié et, dans l'espace de si; semaines, il fut fait major, colonel et officier de la Légion d':H'anneur. Les événements politiques vinrent arrêter le

blonel Tissot

dans sa carrière militaire et empêchèrent qu'il ne Ifût confirmé

dans le grade de général qu'il avait si glorieusem4iit

mérité sur

l'Adige et à Waterloo, à la tête du 92™o. Ce ne f qu'en 1823 qu'il fut nommé maréchal de camp et commandeur de la Légion d'Honneur, après avoir bravement enlevé les fauicurgs de la Corogne. Le général Tissot termina sa glorieuse carrièr^* à Valence ;

François VERSONNEX Versonnex François était un riche marchand issu e la famille de Versonnex, au Pays de Gex. En 1417, Il était syncb de Genève où il avait fixé sa résidence. Il y fonda, en 142-'. une école gratuite qui fut le prélude de la gloire littéraire d ' cette ville. Les descendants de cet honorable citoyen sont : puvent cités dans l'histoire de cette petite République.

L'INDUSTRIE DU DIAMANT

dans le Pays de Gex et le Juta La première taillerie de diamants fut fondée à P iris en 1872,

par M. Goudard Eugène, originaire de Divonne (Aip. \i.). négociant

lapidaire. Jusque-là, la Hollande avait eu le moni le presque exclusif de cette importante industrie. M. Goudard songeait depuis longtemps à éta ;lir sur des bases solides une taillerie de diamants à Paris ou .én province.

t'

A cet effet, il avait essayé plusieurs fois d'envier des ap

prentis dans les ateliers hollandais, pour apprend) P en même temps le travail et l'organisation générale. Mais les ouvriers ntatives de étrangers étaient mal accueillis en Hollande ; les M. Goudard échouèrent, il ne se rebuta point et S( disposait a recourir à d'autres moyens, lorsqu'il fut assez heure) pour associer à ses travaux M. Grosfilley, son compatriote, riginaire de Lélex (Ain), profondément versé dans la science méc, lique. Celui-

ci connaissait l'installation hollandaise ; il en corriçps certaines

défectuosités et son outillage, sensiblement perfectinné, fut la

port par le mauvais temps. Bientôt la ville fut attaquée par AliPacha, à la tête de 11.000 hommes. Les Français, au nombre de

intelligence, à leur ténacité, à leurs ressources finincières, les

Le pacha, admirant tant de bravoure, ordonna que le chef

Des succès aussi décisifs que rapides ne tardèreni pas _à les récompenser de leurs efforts persévérants autant u'ingénieux. (A/suivre).

oOO, résistèrent pendant plusieurs jours et furent enlevés de vive force (1798).

I'-

il y mourut le 4 juin 1832, à 61 ans.

dement de Prévésa, sur la côte de l'Albanie, et s empara de

duatre bâtiments anglais richement chargés, poussés dans le

H

cause essentielle de la réussite. Néanmoins, l'entrErtise connut à ses débuts des difficultés et des déboires ; mais 3 l®ur

deux associés sortirent triomphants de cette lutte ]industrielle.

T.;-l


r

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

La taillerie de diamants de MM. Goudard et Grosfilley, à Paris, occupa d'abord une trentaine d'ouvriers. On lui donna peu après une filiale à Saint-Genis, près Gex (Ain], qui fut dirigée

CANTON DE FERNEY-VOLTAIRE

par M. Donnet, ancien lapidaire à Paris, propriétaire du sol sur lequel fut construit l'atelier, et de la source qui donna la force motrice. On occupa là, tout d'abord, une trentaine d'ouvriers re crutés parmi les meilleurs lapidaires de la région. Les apprentis, de suite rétribués, étaient au salaire mensuel de 200 francs ; les bons ouvriers gagnaient 30 ou 40 francs par jour, mais ils ne travaillaient que 3 ou 4 jours par semaine. Les 24 pierres

16/16 pour 4 carats étaient payées 6 fr. 25 l'une, et les petits chatons 3 fr. 25 ; le boort 10 fr. le carat et la place 2 fr. par jour. M. Goudard s'aboucha ensuite avec le cousin de son associé, M. Dalioz Sylvain, lapidaire au Manon, et favorisa la création, en 1877, de l'atelier de la Patinerie, à Montbrillant, commune de Villard-Saint-Sauveur, où coule une abondante source. Il autorisa

quelques-uns de ses bons ouvriers de St-Genis, originaires de la région, à venir y travailler. M. Goudard avait épousé une demoiselle Colomb, fille d'un

pharmacien de Saint-Claude. Cette alliance lui procura des Inté rêts dans le pays et, en particulier, à Avignon-les-St-Claude, où la famille Goudard, propriétaire du château de « la Goutte », jouit

127

128

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

LISTE DES SOUS-PRÉFETS

de L'ARRONDISSEMENT DE GEX Conseiller Général ;

M. Albert FOUILLOUX, Sénateur, Chevalier de la Légion d'Honneur Conseillers

MM. Albert DONNET, Albert HÉCLER et Théodore MONNIER Communes

depuis 1870

Maires

Adjoints

Population

Ferney-Voltaire

HÉCLER Albert •

BRAMEREL Paul

Moëns

HUDRY Louis

LANDRECY François

172

Ornex Prévessin

JULLIARD Louis FOUILLOUX Albert

BUFFAZ Etienne GRILLET Aristide

312 639

St-Genis-Pouilly ... Sauverny Sergy

DONNET Albert COLOGNY LAIDERRIER Félix

VANIER Louis BLANC John REVOUX Jean

337 155 256

Thoiry

MONNIER Théodore

DUVILLARD

Versonnex

SIMON Jules

TISSOT Albert

1.224

Jph

1.077 194

d'une vive sympathie, en raison de la prospérité que M. Goudard

14 Septembre 1870 6 Janvier 1874 24 Mal 1876 7 Juillet 1879

Mars 1908 Octobre 1911

29 Décembre 1933

M. Lucien MICHAUX, Chevalier de la Légion d'Honneur

CANTON DE GEX

JOZON. CHEVILLON. RODEN (jusqu'en juillet 1926).

TRÉMEAUD.

Communes

Conseillers d'Arrondissement : MM. Léon BRAMEREL, Paul GOUDARD et Henri DURAFFOURG Communes Maires Adjoints Population Gex 'i GROSFILLEX Emile CLÉMENT Eugène 1.966 REVERCHON Fr.

403

CORBET Albert

345

Crozet COLLOMeAT Antoine Ditfonne-les-Bains . LAPORTE Jean

BRAMEREL Léon GOUDARD Paul

Eohenevex

CHENEVAL Ernest

PINIER

Grilly Lélex Mijoux

COURT Eugène MALLEY Félix DURAFFOURG Henri

BERNARD Félix GROSFILLEY Adonis MERMET Gaston

311 261 424

Segny Vesancy Vésenex

MIÈGE François MAnRAT Joseph DUVERNAY Auguste

BOCQUET Isaao TAVERNiER Joseph REGARD Louis

217 272 226

Louis

383 1.830 257

Maires

Adjoints

M. Debombourg, professeur au Collège de Nantua, chargé du r,',Pf®i'essantes plaquettes sur la région et les villages de la

MM. Louis DEMÔRNEX, Ernest VOLLERIN et Albert BOUZOUD

M. A. MONTBARBON, Chevalier de la Légion d'Honneur

Charles

LALLEMAND. GUENEAU. FORESTIER. CENT. MOREL. BILLUART. ANGENAULT. JULIENNE. ARBELLOT. FIAUX. LEFORT. JOUFFROY.

Autrefois modeste hameau de la petite commi ne de Musinens, la ville de Bellegarde est aujourd'hui le chef- lu de canton de la Michaille, un important centre industriel et pmmercial. Elle trouva sa prospérité dans sa situation livilégiée, au débouché de plusieurs vallées, au confluent de la ÈValserine et du Rhône ; à la construction de la voie ferrée Lyo i-Genève, en

j,?®®,®Rient des archives de l'arrondissement, a publié, en 1856,

Conseillers d'Arrondissement :

. Conseiller Général :

Georges

BELLEGARDE ET COUPY

Conseiller Général ;

en l'année 1939

FOUILLOUX

plus probable que, dans les plus anciens titres, château de Châtillon est appelé « Chastillon-de-Michel ». La Michaille fut également gauloise, romaine. soumise aux Dauphins du Viennois et aux Ducs de Savoie, aux siiss de Thoire et Villars, puis à des seigneurs féodaux.

LA MICHAILLE

ET LES MUNICIPALITÉS GESSIENNES

EMERY

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

CANTON DE COLLONGES

LES ÉLUS CANTONAUX

Chevry

Comte DE VIARIS. PRADON. Marie LEFEBVRE.

26 Mars 1880 30 Mars 1880 24 Juillet 1883 29 Décembre 1885 23 Avril 1886 11 Mai 1885 22 Mars 1889 3 Décembre 1889 22 Décembre 1891 1" Février 1894 6 Février 1894 28 Février 1896

3 Novembre 1906

M. Goudard y fonda, en 1884, un atelier diamantaire actionné

CHANAL DE BERNÈDE. DE GOURLET. POUPELET.

24 Mal 1877 30 Décembre 1877

par une machine à vapeur. Au bout de quelques années, et pour obtenir un meilleur travail, avec plus de rendement. Il facilita la conversion dudit atelier en coopérative. G. BURDET.

pur Lucien michaux

d'Arrondissement :

Eugène a fait naître dans ce modeste village.

Cessy

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période conl smporaine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

126

de la Vaiserine

de la

Population 754

Michaille.

iis s'étendent depuis Forens, au nord, jusqu'à Seyssel, au

su^u ; leurs bornes naturelles sont, à l'est, la Vaiserine et le

Colionges

MICHAUX Lucien

DÉCONFIN Louis 2<! adj : JAPPEL Jules

Ronts sont le Crêt de Chalame, Retord et le Colombier du Val-

Challex Chézery Confort Coupy

BOUZOUD Albert FAMY Alexandre BLANC HIppolyte REY Joseph

PERNOUD Adrien 570 GROSFILLEY Louis 633 NEYROUD Robert 378 BALAZUC Marlus 1.618

roniey.

ZI- adj. ; CLERTANT E.

Farges Lancrans

MALFANT Pierre RENDU Charles

Léaz Péron Pougny St-Jean-de-GonvIlle ,

CHENAVARD François CARBON Joseph CRÉPEL Charles PHILIPPE Jules

PRODON Gustave GODDET Fr.

388 825

20 adj. : BILLET M.

JONAS Louis ' LANDECY Léon GASSMANN Th. GALLOPIN Léon

435 764 442 524

HPone ; g l'ouest, les contreforts du Jura, dont les points culmi-

i-'ancien mandement de Seyssel comprenait les villages de Forens, Châtillon, Musinens, Arlod, Vouvray, Ochiaz, Villes, Billiat, Injoux, Craz, Lhopital, Surjoux. Pour former le canton, on y a joint les villages de Champfromier, Montanges, Giron, St-Germain-deJoux et Plagnes, qui ont été démembrés de l'ancienne terre de Nantua.

Le mot générique de <■ Michaille » viendrait d'une antique chapelle dédiée à St-Michel, qui existait au Vil""" siècle sur la mon-

ff/^n®-' ®n-dessus Montanges ; elle Cette a donné son nom est à lad'autant région (Vallée de Michel,deMIchaëlls vallis). étymologie

n

La Perte du Rhône

1859 : aux lignes de chemin de fer en direction de ourg, Annemasse, Divonne ; à un important réseau routier ; à l'installation de la douane aux limites de la frontière zonienne. Et surtout à l'établissement de deux usines d'énergie électrique, 'une sur le Rhône, en 1871, par une Compagnie anglaise; 1' Utre sur la Vaiserine, en 1871, par M. Louis Dumont. Une troisiè ,.ie fut créée

sur le Rhône, en 1917, par M. Boissonnas, ingénieur e la Société

Foncière et Industrielle du Rhône.

suivre).


HISTOIRE DU PAYS HISTOIRE DU PAYS DE GEX

130

De nombreuses usines vinrent se fixer autour de ces sources

d'énergie, et l'agglomération bellegardienne se développa, entraî nant dans son sillage la commune de Coupy, anciennement ha meau du village de Vanchy, dont nous avons dit que le vieux

CEX

de la Vallée de la Valserine

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont^poraine

de la Michallle et du Haut«Bugey

par

Lucien

MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

histoire DU PAYS DE GEX

Documents de 1858

de chemin de fer, la douane, les négociants, les hôteliers, de

ARLOD

pour que la Commune de Musinens

Bellegarde soit chef-lieu, attendu que la plupart des dépêches

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

131

132

133

mandent à ce que le nom de la commune soit changé et que Le château-fort et le village d'Arlod furent constn ts par les hône, pour communiquer de leurs Etats dans la Michaille et le |ugey. Ces constructions sont du Xil™® siècle, et l'église seule, ii date du XIII"®, a survécu, témoin de ce passé tourmenté. En 1245, un Jean d'Arlos, chevalier, et Pierre et Jeîn d'Arlos,

porte le nom de Bellegarde

portent l'adresse Bellegarde, et non de Musinens, ce qui occa sionne quelquefois du retard dans les correspondances.

béré, reconnaissant la justesse de ce raisonnement et ce qu'est deyenu Bellegarde, se joint à M. le Maire et le prie de faire les diligences nécessaires afin d'obtenir que Bellegarde soit chef-lieu

de commune et Musinens hameau, et demande avec insistance

I urgoiiien assez tendre, le fleuve est parvenu à entrer sous terre,

DÉLIBÉRATION DU CONSEIL MUNICIPAL DE MUSINENS Lan mil huit cent cinquante huit, et le neuf du mois de mai, le Conseil Municipal de la commune de Musinens, réuni au lieu ordinaire de ses séances, pour la session de mai. Présents : MM. MIraillet, Gaillat, Burdallet, Clément, Payen,

1 où il disparaît en basses eaux.

Chevallier, Roussy, Clerc, adjoint, et MIraillet, maire, lesquels

qu à cet effet la présente délibération soit adressée à M. le Pré

dent sous le château d'Arlod est du fief de Nantua

fet. Toutes les matières soumises à la délibération étant épuisées,

Bellegarde est encaissée entre les derniers contreforts du .Jura et les monts de la Haute-Savoie. Un pont d'une_seule arche. i ieté hardiment sur la Valserine, en 1773, la relie à Coupy. De ce Knortnifini lo eilr lo fîwiàfO nilî millp QPft

membres présents forment la majorité de ceux en exercice.

le procès-verbal a été clos : après lecture faite, les membres ont

En 1450, le château et le village d'Arlod appartena snt à Philippe de Savoie. Ils firent retour au Duché, en 1514, t l échurent à un second Philippe de Savoie, fils de Claudine de rosse. Ce Philippe était l'oncle de François 1®"", qui l'attira à : cour, le

château-fort avait été détruit en 1590 par les Genevois. Coupy

fait partie du canton de Collonges et se trouve situé sur la rive gauche de la Valserine.

Le site grandiose de la Perte du Rhône et des gorges, con tribua à l'afflux touristique, très Important depuis quelques anI nées Pratiquant des affouillements incessants dans le calcaire

Le Conseil, sur l'exposé de M. le Maire et après avoir déli

qu'il soit donné à ce projet la suite dont il est susceptible, et

signé et M. le Maire a levé la séance.

M. Clerc, adjoint, est nommé secrétaire.

MIRAILLET, BURDALLET, CHEVALLIER, CLERC, CLÉMENT, ROUSSY, PAYEN, MIRAILLET, GAILLIAT.

jpont, on a un coup d'oeil magnifique sur la rivière, qui roule ses

seaux' à plus de vingt mètres de profondeur. La ville de Bellegarde s'est beaucoup développée et moder nisée depuis un demi-siècle, sous l'impulsion des maires qui se zsont succédés à la tête de son administration : MM. Girod, Colo-

Décret Impérial de 1858

mel Clerc, Baudin, Bussière, Louis Jacquemet, Girard, Bertola,

Paris, le 6 Décembre 1858.

Ueantet.

Indépendamment de la Perte du Rhône, les sites de la Passe relle d'Arlod, du Pont des Oulles, sont très intéressants. Les oelles excursions sont nombreuses dans toute la région. Les importants travaux de construction du grand barrage de Génissiat, à l'aval de Bellegarde, attirent en ce moment une foule U'ingénieurs et de visiteurs. Les usines hydro-électriques de Géinissiat auront une puissance de 416.000 kilowatts. C'est une œui>re grandiose et une réalisation formidable du génie humain,

Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté nationale Empe reur des Français,

A tous présents et à venir, salut.

..

.,

Sur le rapport de notre ministre Secrétaire d Etat au dépar tement de l'Intérieur ; La section de l'Intérieur de l'Instruction Publique, des Cultes

du Conseil d'Etat,

m

Avons décrété et décrétons ce qui suit: art. I®"". — Le chef-lieu de la commune de Musinens, canton

Comtes de Savoie, en même temps qu'un pont sur le

ses enfants, traitent avec le Prieur de Nantua pour qtpiques dif férends. En 1251, Pierre, Théobald et Gilbert d'Arlos

jères, - font la reconnaissance au prieuré de Nantua que tout ce qiitjils possè-

maria et lui donna le duché de Nemours. Etant allé

iMarseille,

où se trouvaient le Roi et le Pape Clément VII, Philipptry mourut en 1533. A ses funérailles, c'était Philippe de Gerbaid'' seigneur de Mussel, qui portait le guidon de ses couleurs, qui 'Itait noir. violet et Incarnat, avec la devise ; » Suivant sa voye ■ Dans le traité de Lyon, en 1601, il est ainsi pari d'Arlod : - Et outre a esté accordé que le dit sieur Duc de S;ïoie cède

Jean-Baptiste et Guillaume-Philibert Bouillet-Ducry.

à domination de la seigneurie de Châtillon-de-Michaille, dont les

de I Intérieur et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le

a bénéficié largement du développement apporté par l'énf 'gie électrique et par l'industrie, à partir de 1871.

"erniers représentants fu/ent ; Jean-Amé, Charles, Joachim, Fran çois, Claude et Joseph de Bouvens, de 1578 à 1789. Du Xll™" au

concerne, de l'exécution du présent décret.

de cette dernière localité. art. 2. — Nos ministres secrétaires d'Etat aux départements

MUSSEL

Par l'Empereur, le ministre d'Etat au département de l'Intérieur.

En 1349, Pierre II de Châtillon, pour apanager Jeat| de Châtillon, son deuxième fils, lui donne le fief de Mussel, i j'il avait démembré de sa seigneurie. Ce fief fut vendu en 1386 à Amblard de Gerbais, et cette famille régna sur Mussel jusqu'en 1760. On a vu que 'J'un des descendants d'Amblard, Philippe de Gerbais, assistait bx funé-

Le château de Musinens

Le château de Musinens était un poste fortifié qui percevait

l;!S péages routiers. Il passa, en 1475, à la famille de Bouvens. iâ famille Baudin, de Nantua, en fit ensuite l'acquisition, et le csrnier propriétaire fut maire de Bellegarde. A sa mort, il fit don

Le Conseil ainsi réuni, M. le Maire a fait observer que le village de Musinens, chef-lieu de la commune, n'est plus aujour

cs son patrimoine à la ville de Genève. ■ A proximité de Bellegarde, sur les pentes actuelles du quar-

principales, tandis qu'au contraire, Bellegarde, un hameau de Mu

tisr de Beauséjour, on a trouvé des vestiges de l'ancidnne cité de Tates, fondée par les Sarrasins au Vil™" siècle, et détruite éssuite par d'autres envahisseurs. La route nationale n° 84, entre Coupy et le Fort-l'Ecluse, fut ttrmlnée en 1763.

Signé : DELANGLE. Pour ampiiation, le Conseiller d'Etat secrétaire général. Signé : CORMEAU.

d'hui qu'un petit bourg abandonné de tout commerce et des routes

sinens, est deyenu en quelque sorte, depuis quelques années, soit par sa population et son agrandissement, soit par le grand bureau

Pour copie conforme, le secrétaire générai. Signé ; VILLESUZANNE. Pour copie conforme, le Sous-Préfet de Nantua. Signé ; SIFFAC.

de douanes et le commerce qui existe dans cette localité, soit par une des principales gares du chemin de fer, snit enfin nar

les foires qui se tiennent dans cette localité, le village le plus important de la Michaille. M. le Maire a en outre fait observer

que la plupart des habitants de la commune, les divers employés

L

Comme Bellegarde, Coupy et Musinens, la commut^ d'Arlod

Fait au Palais des Tuileries, le 6 Décembre 1858. Signé ; NAPOLÉON.

siècle, la famille de Châtillon avait régné sur cette région.

>

railles de Philippe de Savoie. En 1528, ce seigneur f? l'objet d'une information judiciaire, à la suite d'une rencontre

l'épée

qu'il eut avec noble Georges, bâtard de Jean de Châtillof!. auquel il avait reproché sa naissance. Georges avait été tué tpun coup

Pour copie conforme, le Maire de Bellegarde. Signé : L. MIRAILLET.

d'épée. (A sui^litre).

».<• Vi ■ • l-m;f;-i.'tfeEw*

.ir; .-

M

aussi, transporte et délaisse au dit sieur Roy de France, d^ là la rivière du Rhosne, les lieux, terres et villages d'Ayrs Chancy, pont d'Arlos, Seyssel, Ghana et Pierre-Chastel, avec la souveraineté, justice, seigneurie et tous droits qu'il peut avo es dfts lieux cédez et sur les habitants d'iceux, sans y com|Tendre le surplus des mandements desdits lieux et de leur ter itoire i A dater de ce traité, Arlod devint une place forte p la province, sous la garde d'un officier du Roi, et en 1613 in fit de grandes réparations au fort et au pont d'Arlod. Les derniers seigneurs d'Arlod furent les frères Vin(tenti, puis

de Châtillon-de-Michaille, arrondissement de Nantua (Ain), est transféré à Bellegarde, et la commune prendra à l'avenir le nom

rile aura cependant pour inconvénient de supprimer le site superiie de la Perte du Rhône. Le village et le château de Musinens furent longtemps sous

É',(

V.

■'M


HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey 135

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HiSTOIRE DU PAYS DE GEX

Au moment de la Révolution, le dernier seigneur de Musse) était Claude-François Passerat de La Chapelle. En 1885, le château de Mussel fut acheté, réparé et modernisé par M. de Lavigerie, banquier à Paris, qui créa aussi une extrac tion de phosphates de chaux sur la rive gauche du Rhône, en face de la perte du fleuve. L'affaire périclita et cette famille fut ruinee. Elle quitta ensuite le pays et vendit le château à un négo ciant en biens, qui laisse les bâtiments tomber en ruines.

fait une délimitation de ses terres d'avec celles de Jean de Gigny,

134

û

136

MONTANGES

prieur de Nantua. En 1355, le successeur de Jean, qui était alors Artaud Alemand, eut de nouvelles contestations avec les gens

de Chézery. Sans rien dire, Nicolas fait ravager Champfromier et Montanges, pillant, brûlant et emmenant prisonniers plusieurs Champfromérands, qui ne s'attendaient pas à cette brusque atta que. Aussitôt, les hommes du Prieur de Nantua sortent des châ teaux de Gobet et de St-Germain et s'apprêtent à des représailles, lorsque les deux ennemis s'entendirent et conclurent un traité de paix, qui fut signé au château de la Bâtie sur Cerdon, le 19 novembre 1355. L'abbé de Chézery fut condamné par les arbitres à payer 40 iivres pour les dommages causés. Champfromier entra ensuite dans une longue série de procès, pour délimitations de territoires. Ce fut d'abord avec le seigneur, prieur de Nantua, que la lutte commença. En 1446, Humbert de Mareste, prieur, réclamait aux habitants de Champfromier et Mon tanges, des droits et servis féodaux qu'ils refusèrent ; ils furent condamnés par un Commissaire du Saint-Siège à payer 16 ducatons d'amende et les frais, sous peine d'excommunication (Sen tence du 29 septembre 1447). En 1608, eut lieu l'affranchissement de la Terre de Nantua, moyennant certaines conditions, que ne voulut pas accepter Champfromier, qui préféra rester corvéable et mainmortable. Une sentence du Parlement de Dijon constata cette position, à laquelle les habitants acquiescèrent le 18 mars 1616. En 1621, Champfromier dut encore payer au prieur de Nantua la somme de 1.795 francs, pour procès relatif aux dîmes et aux forêts. La même année, un arrêt du Parlement de Dijon vint ter miner un procès entre Chézery, Montanges et Champfromier, au

CHAMPFROMIER Ce coquet village faisait partie autrefois de la Terre de Nan-

tua, à laquelle il avait été concédé en 930 par Albitius, comte de Genève, et sa femme Odda, par une donation faite au Monas tère. Dans cette donation, on lit ces mots : - Je donne l'église de St-Martin-d'Auxerre (Champfromier), la montagne de Chatonnaz, la

montagne de Chanay, qui est mon héritage et mon pays de chasse, avec ses dépendances dans la vallée de la Michaille, etc... ». En 1248, dans une transaction signée entre Boniface de Sa

voie, prieur de Nantua, et Etienne II, sire de Thoire et de Villars, il est dit que le seigneur de Gex, allié du sire de Thoire, avait saccagé et ruiné les villages de Champfromier et de Montanges. En 1329, Nicolas, abbé de Chézery, avait eu un différend et

Le nom de Montanges dérive de « Mons Angeli » (Mont de I Ange) et provient d'une ancienne chapelle dédiée à Saint-Michel archange. La combe Michel, entre Giron et Montanges, est un souvenir de ce saint.

Montanges eut à peu près la même histoire que Champfromier et Giron : par sa concession à l'abbaye de Nantua, en 930 ; par les invasions et les batailles qui marquèrent son existence, au cours dos siècles ; par les luttes féroces qui se déroulèrent entre les Gris et les Cuanais ; par les procès de limitation et d'indé pendance qui furent plaidés. 1485, la famille Tournier-Ravet fonda une chapelle dans

I eglise de Montanges, sous le vocable des « Cinq Plaies de Notre Seigneur et de Notre Dame » ; Pierre Tournier en fut le premier patron. Un peu plus tard, une autre fondation, la chapelle de SteAnne et de St-Sébastien, fut faite par la famille Mermet, qui compta dans son seirr Jean Mermet, docteur en droit, archidiacre

c la cathédrale de Belley. En 1608, les habitants de Montanges acceptèrent les condi

tions d'affranchissement faites par l'abbaye de Nantua ; les prin cipaux notables du village : Merméty, Denaux, Delaville, Berrod, Grobellet, Ballet, Tournier-Ravet, Berrod-Vallier, se rendirent à

Nantua, dans la salle du prieuré, et consentirent à ce que ieur

seigneur perçut la dîme sur la treizième gerbe.

LuciOtl MICHAUX

137

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

La paroisse était composée, en 1688, des villa is de Montanges, Fay, Rutty, Echazeau, des grangers et meun irs de Caux et Trébillet. Le curé percevait sur chaque feu deux g Tbes annuellement, procurant une mesure de bled net : la dîme entière des avoines, se montant à quinze coupes ; la récolte |s prés dits « En Leyria » et » Pré Travers », rendant 13 châtrées ;de foin. Plus cinq livres sur le champ « Saint-André », ci :q livres dix sols sur le pré de « La Frary », deux mesures de {emailles au « Finage dernier », lieudit au « Moulin Vican ». Deux fromages de 25 à 30 livres sur la grange de Chalame. Des dî des sur les terres situées ■< en la Croix », au « Finage d'Amon », « Sur le Pas », le « Champ Usinens », Sur le Fu » à Ruty, « En Champerly » à Fay, au « Ouarré », au « Clos Paget », Les revenus des fondations faites par Andréa Mermet-Barbier, femme ïl'Henri Berrod, maréchal ; du pré « Sous les Valliers », du • pré Leiay », « En la Chevra », du pré « En Marchand », de la erre « Chez Pinolet ».

En 1699, François Marcelin fonde une nouvelle cl ^pelle. sous le vocable de St-François-de-Sales. Dans les renseignements laissés par les notes d 1 M. Guillot, curé de Montanges, on trouve des détails sur le terr ?le hiver de 1709, au cours duquel il tomba neuf pieds de neig J, en pleine chute ; tous les arbres fruitiers et les blés furent ge és. En 1718, ce fut une grande sécheresse ; il resta du 24 février iu 1®'' juillet sans pleuvoir. Toutes les denrées étaient très rares e tjdfrès chères, Dans la terrible lutte qui mit aux prises les Gri: et les Cuanais, le chef des Gris, Espinassou, habitait Montan ^s ; Il était

célèbre pour son courage et son audace. Disons que le territoire de la commune de Monti ■iges s'étend jusqu'au Crêt de Chalame (altitude 1.548 m.) et just ji'à la borne aux Lions, qui formait autrefois limite avec la Francf i-Comté.

GIRON C'est seulement en 1789 que le village de Giron!^ut érigé en

commune. Il se composait de deux agglomérations :

Lacuson.

iron-Devant,

qui était sur le territoire de Champfromier, et Giron^ilerrière, qui

Champfromier fut plusieurs fois pillé, saccagé et brûlé par les Cuanais. Ses habitants agissaient de même dans ia région des Bouchoux et de Viry. Les prisonniers étaient ramenés au village et précipités dans la rivière Volferine, au pont d'Enfer. Dans ses archives, M. Humbert, curé de la paroisse, nota qu'en 1746, il y eut une grande sécheresse et qu'il resta plus de quatre mois sans pleuvoir. En 1762, nouvelle sécheresse terrible. Au point de vue industriel, Champfromier a vu l'exploitation d'une carrière de gypse, dirigée successivement par MM. Crochet, Duclos et Coutier ; elle est abandonnée aujourd'hui. Les scieries apportent une grande animation au village ; les plus importantes furent créées par la famille Ducret-Lizet, dont les actifs succes seurs, qui ont modernisé l'outillage, sont MM. Ducret frères, fils de Victor ; et les fils de Cyrille Ducret. Il y a aussi une scierie

appartenait à la paroisse d'Echallon. Le nom de Giron aurait été apporté par des ém grés celtibériens, qui baptisèrent ainsi ce lieu, en souvenir de Girona, leur patrie.

L'histoire de Giron se confond donc, jusqu'à I Révolution, avec celle des communes de Champfromier et d'Echs on. Rien de particulier ne peut être signalé au sujet de ce vill je. Il est relié à St-Germain-de-Joux par la route d'^artementale n" 48, qui n° 33, et à Belleydoux par le chemin d'Intérêt Comm comporte un viaduc intéressant sur la rivière la Sfi ine ; Giron communique avec Champfromier par le tunnel de atCrête et le hameau de Communal.

Situé à 1.000 m. d'altitude, le village de Giro est réputé pour la pureté de son climat et son air vivifiant, Oeist un petit séjour estivale agréajale et une station de sports d'I||i/er réputée,

à la Combe d'Evuaz et une autre au Moulin-Dernier.

L'horlogerie s'était implantée au hameau de Monnetier, mais elle a périclité.

par

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

sujet de la montagne du Chauffey, que ces villages se disputaient. Enfin se déroula la terrible guerre de partisans dont nous par lons plus loin, excitée par le Cardinal de Richelieu, contre l'Es pagne, qui possédait la Franche-Comté. Ce fut l'horrible tuerie des Gris (Français) commandés par le ctief Espinassou, et des Cuanais (Francs-Comtois ou Séquanais) commandés par le chef ^ Le Château de Mussel

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contemporaine

Le Pont du Moulin des Pierres

suivre).

\'


T

HISTOIRE DU PAYS DE CEX 138

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

SAINT-GERMAIN-DE-JOUX

Parmi les signataires, on trouve, pour St-Germain, les notables Jarcellat, Carron, Couturier, Monnet, Thomasset, Levrat. A la fin du XVII™® siècle, cette commune, qui s'appelait au trefois St-Germain-la-Chèvre, eut aussi à souffrir de la lutte terrible qui se déroulait entre les Gris et les Cuanais.

La coquette cité San-Germinolse est bien connue par ses deux hôtels réputés, par ses Importantes industries du bois, scie ries et tournerles, par ses ateliers de diamanterie, et aussi par

139

L un des derniers événements importants que l'on peut signa ler sur St-Germain, est le grand incendie qui détruisit la moitié

ses maisons commerciales de fromages en gros. M. le Docteur Auguste Guillermet, le distingué maire, qui

du village, et qui fit rage le 20 juin 1868, jour de la foire de

préside depuis de longues années à l'administration et aux desti

Nantua.

nées de St-Germain, continuateur d'une longue lignée d'ancêtres,

praticiens habiles et consciencieux, magistrats municipaux intelli gents et désintéressés, a écrit dans une intéressante brochure : « La Terre de Nantua », les caractéristiques et l'histoire tourmen tée de cette belle région. Sa commune appartenait en effet au massif du Haut-Bugey, avant d'être incorporée dans le canton de Châtillon-de-Michaille, que la ville de Bellegarde supplanta par la

Disons que toute la région fut également bouleversée par

la mort brutale du docteur Louis Guillermet, enlevé en pleine jeunesse, le 12 juillet 1935, au rnoment où la perfection de sa science médicale et chirurgicale rendait les plus grands services à nos populations.

Le terrible lutte des Gris et des Cuonais

suite.

Bâtie au confluent de la Semine et du Combet, deux jolies rivières poissonneuses qui lui fournissent l'énergie électrique, St-

Germain-de-Joux possédait autrefois son château féodal, qui gardait le débouché des vallées. Cette forteresse avait été construite

par les abbés de Nantua, seigneurs du pays depuis 930, pour se préserver des incursions de leurs confrères de St-Claude et de Chézery, comme des pillards venus de Savoie ou du comté de Thoire

voisin.

Par des concessions territoriales, les abbés encouragèrent des habitants à peupler les solitudes de la montagne, à défricher, et c'est ainsi que les villages se formèrent. Il fallait aussi lutter contre les bêtes féroces, ours et loups, qui peuplaient ces régions. On voyait souvent circuler des hommes d'armes, avec leurs dogues et leurs valets, allànt chasser dans les épaisses forêts. De fréquents démêlés surgirent entre le Monastère de Nantua

et les sires de Thoire, dont le castel, bâti en nid d'aigle, dominait la vallée de l'Ain, entre Thoirette et Matafeion. St-Germain-de-Joux

et les villages voisins furent fréquemment envahis, pillés ou brûlés. En 1557, un conflit éclate entre le curé de St-Germain-de-Joux

et celui de Charix, à propos des dîmes de Plagne. La paroisse de . St-Germain était alors diocèse de Genève, et l'évêque était le collateur de la cure, dont le titulaire percevait un tiers des dîmes du village, plus la neuvième partie de celles de Plagne ; les deux

Dans son intéressante brochure sur « La Terre de Nantua »,

M. le Docteur Auguste Guillermet, maire de. St-Germain-de-Joux, fait le récit, d après les notes laissées par son grand-père, de la terrible lutte qui mit aux prises, à partir de 1630, jusqu'en 1642 ^s habitants de Champfromier, Montanges, St-Germain-de-Joux! Giron, Plagne, Charix, Echallon, Belleydoux, dénommés les Gris

(Français), avec les populations des Bouchoux, Viry, La Pesse (Haute-Molune), Les Moussières, appelés Cuanais (Franc-Comtois), qui étaient à cette époque sujets espagnols.

Richelieu, premier ministre de Louis XIII, qui désirait conquérir la Franche-Comté et abaisser la maison d'Autriche, aurait été

I Instigateur de ces atroces bagarres ; on se guettait, on pillait,

on se traquait, on se tuait comme des bêtes fauves.

La .paroisse de Champfromier, située à la pointe du HautBugey, ainsi que Montanges, Giron et Belleydoux, souffrirent beau

coup de ces guerres ; les villages des Bouchoux et VIry, leurs voisins, alors territoire espagnol, subirent des représailles. Les Boucherans francs-comtois faisaient de fréquentes irruptions pour « picorer » (rnarauder, voler); ils prenaient, tuaient. Incendiaient, Leur principal chef était connu sous le nom de Lacuson ; il était né à Long-Chaumols et mourut au siège de Milan. Un autre cher, aussi Boucheran, s'appelait La Suche ; c'étaient deux tigres. « Les Champfromérans avalent aussi des chefs, dont l'un, en tre autres, avait pour^ nom de guerre Espinassou ; la troupe de

autres tiers appartenaient au Monastère de Nantua, qui recevait la onzième gerbe pour les terres cultivées, et la quinzième pour

ce dernier était appelée les Gris ; les Comtois, Cuanais, surnom

les terres nouvellement défrichées. Il fut convenu entre les curés

ernprunté de la dernière syllabe de "Séquanais, leur désignation primitive. Chaque chef choisissait un petit nombre des plus déter

de St-Germain et de Charix, qu'on amodierait les dîmes en litiges ; que, sur le total, le curé de St-Germain prélèverait d'abord une mesure de blondée et trois mesures d'orge, et puis que du res tant le curé de Charix prendrait les deux tiers, et celui de StGermain l'autre tiers.

En 1608, les habitants de St-Germain signèrent une conven tion avec les abbés de Nantua pour obtenir leur affranchissement, moyennant le paiement annuel d'un certain nombre de redevances.

S:

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depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contftmporalne

minés qu'il conduisait à la .picorée ».

« En 1634, une troupe de Francs-Comtois descendit à Champ

fromier ; ils entrèrent dans l'église, forcèrent le tabernacle, prirent le ciboire et emportèrent tout ce qu'ils trouvèrent à la cure, puis allèrent boire et manger au levant d'Icelle, au lleudit Saint-Jullen.

En s'en retournant. Ils passèrent par Monestler, hameau de Champ

fromier, et mirent le feu au village ; vingt-cinq malsons furent

140

par Lucien MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

incendiees. Celle du notaire Genolin (qui en a laissé des notes

par écrit) fut du nombre. Ce notaire raconte que cet événement

eut lieu le jour de la Saint-Jean de Noëi, à l'aube du jour. Une autre fois, ils brûlèrent le reste du village ; à deux reprises diffé rentes, ils mirent le feu à Champfromier ; ils y tuèrent sept per-

sonr^s qui voulait retirer des flammes quelques effets. Le hameau de Giron-DerrièVe fut à deux reprises consumé par les flammes. " Dans les registres de l'état civil de Champfromier, on trouve les notes et décès suivants :

«Du 7 octobre 1639, les ennemis du roy du comté de Bour gogne vinrent brûler, piller trente-trois maisons au village de

Monestler et pillèrent à Champfromier ; mêmement dans l'église prindrent la custodie d'argent où reposait le Saint-Sacrement et tuerent sept personnes. Suivent les décès ;

« Claude, fils de François Ducret, de Monestler, a esté ensépulturé le 2 juillet 1639, tué par les Comtois en la Combe d Evouaz ; Michel, fils d'Amédée Chardon, de Monestler, a esté ensepulturé le 2 juillet 1639, tué par les Comtois en Montpellaz ; Claude, fils de Louis Baudy, de Monestler, a esté ensépulturé le 14 octobre 1639, tué par les Comtois lorsqu'ils brûlèrent ledit Monestier ; Claude Ducrest a esté ensépulturé le 14 octobre 1639, wé par les Boucherans ; Philiberte Marquis, veuve de François Chevron, a esté ensépulturée le 16 octobre 1635, tuée par les Boucherans lors du brusiement.

, « Comme on le voit, ce ne fut que huit jours après l'incendie

qu on ensevelit les morts, la population ayant pris la fuite. « Dans le courant de novembre 1639, un capitaine de corps-

tranc d'Echallon, accompagné d'un certain nombre de ses partisans, traversa le village de Giron, annonçant qu'il allait à la « picorée » dans la Semine (Bouchoux) ; les habitants de Giron les suivirent de près jusqu'au lieudit « Le Petit-Pré », au point où le chemin d Evouaz entre dans la forêt ; les Gironnals y firent une barrl-

dade ; Ils fermèrent le chemin, présumant que les Boucherans, qu Ils appelaient les Cuanais, viendraient à la poursuite des Gris. Ces derniers avaient ramassé, dans la Semine et les environs, une vingtaine de vaches et deux ou trois juments ; ils prirent à leur retour le chemin d'Evouaz. Mais La Suche, ayant été prévenu par les Boucherans du Bas, se hâta de réunir un petit nombre

de ses partisans et, pour devancer les Gris, Il monta par le Cernay, le Trou et le Montheley, vint au Petit-Pré où était la barricade

141

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

chez son beau-père, Merméty, de Montanges, où il(mourut huit jours après. Le brave Brunet était natif de Billlat.

« L'Espinassou, autre capitaine des Gris, prit ai Isitôt sa revanche ; Il fit plusieurs excursions aux Bouchoux. Ne 1 moins barbare que le capitaine Lacuson, il mettait tout à ; et à sang, et lorsqu'il trouvait des femmes ayant des anneau:; aux doigts, Il coupait les doigts où ils étaient insérés et en re àplissait ses poches. Revenant un jour de la picorée, un de ses h crimes trouva dans une maison de la Semine une marmite de métal; (jaune : s'en étant emparé, il la portait sur sa tête, lorsqu'arrivé s ■r la Percée, un petit nombre de Cuanais qui rentraient de la picoré i de Champfromier les ayant entendus venir, s'écartèrent du cheimil, se cachèrent derrière des sapins. L'un dit : « C'est ies tzanc pus de Gris qui viennent de picorer ; à fô mira célé qui porta I marmita ». Le coup part te II étend mort le porteur de la marm ie. Les Gris prirent le cadavre et se sauvèrent. Les Boucherans

iprirent leur

marmite, mais les anneaux restèrent dans les poche ; du terrible Espinassou

« Une autre fols, un gros de Boucherans fut surpi:1s au lleudit « Sous Massans », moitié chemin entre Monestler et |ont d'Enfer,

par une troupe plus forte et plus nombreuse de dis npfromérans et de Montangers. Les Boucherans, trop faibles, pos^ent les armes ; alors un de Montanges, appelé Berrod-Vally, nontrant du doigt un Cuanais, s'écria : ■■ Voilà celui qui a tué me I père », On répondit : » Rends-lui la pareille ! ». Aussitôt Vally, ' tenant une pioche en main, lui en assène un coup sur la tête Il étend le Boucheran ; puis Vally lui planta la pointe de sa Jioche dans l'estomac et le traîna sur le Pont d'Enfer. Tous les Vi'jjncus

furent

amenés au même lieu ; là on leur faisait tourner Ici dos contre le gouffre et un coup de massue, porté par les pris sur la

poitrine, les poussait dans l'abîme. Depuis lors, les ■ Boucherans ne traversent jamais ce pont sans contempler avec;■ horreur ce

précipice et sans s'écrier ; « Voilà où les tzancrous d Gris firent sôttaz neutres peires ». (Voilà où les tzancrous dei Gris firent sauter nos ancêtres). « Nous avons dit que le capitaine Brunet, qui fit blessé au qu'il mouPetit-Pré, était le gendre de Merméty, de Montanges, rut de ses blessures. Ces Merméty étalent riches ■! avalent du crédit ; sous de faux rapports qui leur furent faits |ar des per sonnes qui voulaient du mal à un nommé Clau le Chevron,

d'Evouaz, ils accusèrent ce dernier d'être le meurtri^' de

Brunet.

s et contre-

se poster dans les sapins, près d'Icelle, et là chacun prépara sa

Une procédure s'Instruisit contre lui, Il y eut enquê

carabine. Le nommé Brunet, capitaine des Gris, était à cheval, et ses gens conduisaient les vaches et les juments. Arrivés à la

enquête et Chevron fut reconnu Innocent et absous.

barrrcade, on fit halte et il ordonna de déboucher le chemin. Aus sitôt les Comtois lâchent leurs carabines : ils blessèrent Brunet

est volumineuse et très curieuse. Elle contient beau;ciup de faits

d la hanche et le déguillèrent d'à cheval (suivant leur langage), plusieurs soldats ou partisans furent tués ou blessés. Les Gris

abandonnèrent les vaches et les juments pour emporter leur capl-

tdihd. les blessés et les morts, et se sauvèrent sur l'Auger. « Les Boucherans reprirent leur butin et s'en retournèrent par

ia Combe d'Evouaz. Les Gris transportèrent leur capitaine Brunet

« Celui qui a tracé ce peu de lignes a lu cette

locédure qui

remarquables, surtout dans les dépositions des téiirjdins et les reproches que leur faisait Claude Chevron. C'est dan ce dossier

qu'on a puisé ce qui est rappelé cl-dessus. Au surpI||ls, tous ces faits se sont transmis de père en fils ; mais plus m s'éloigne de ces temps, moins on en parle. (A/ suivre).


HISTOIRE DU PAYS DE CEX HISTOIRE DU PAYS DE GEX

142

<■ On frémit d'horreur en rappelant les atrocités qui se com

mirent dans ces temps d'ignorance et de barbarie, et surtout lors

qu'on songe que la politique profonde, mais immorale d'un grand

ministre, avait organisé dans nos montagnes ces représailles de crimes et de brigandages. C'est ainsi qu'elle préludait, vingt ans d'avance, par le feu et le sang, à la conquête de la FrancheComté. Diplomatie infernale que réprouve l'humanité et que notre civilisation repousse aujourd'hui avec la même énergie ». Le rédacteur de cette chronique ajoute que si l'on doit admirer

le génie de Richelieu, on doit aussi flétrir sa moralité ; qu'à ses yeux, le Cardinal est encore plus criminel que l'Espinassou, La Suche et le redoutable Lacuson, qui avait porté la terreur de son

nom jusqu'au fond de la Bresse, où II allait picorer. Ce qui fit ajouter aux prières des bons Bressans : « Seigneur, préservez-nous de la fièvre et du capitaine Lacuson ».

CHATILLON-DE-MICHAILLE Autrefois Chastillon-de-Michel, puis chef-lieu de canton de la

Michaille, cette cité a compensé la perte de son titre adminis tratif par l'organisation d'un véritable centre de villégiatures esti vales, réputé pour l'air vivifiant de son altitude et de son climat exceptionnellement sain. Il y eut à Châtillon une seigneurie importante, dès le début de la féodalité. Ses membres restèrent indépendants pendant plu sieurs siècles, commandant à tous les villages de la Michaille,

jusqu'au moment où, serrés entre les comtes de Savoie et ceux

de Genevois, ils ne purent leur résister et devinrent vassaux. Leurs possessions se démembrèrent et l'on vit se former les fiefs

particuliers de Billiat, Génissiat et Arlod, alors qu'ils furent obli gés, pour apanager leurs puinés, de former les petites seigneuries

de Mussel, Musinens et Chapelle. L'un des premiers seigneurs de Châtillon fut Jean, qui vivait en 1170. Il eut pour fils Turumbert, qui fit diverses transactions avec le prieur de Meyriat ; car, à cette époque, outre la Michaille, la famille de Chastillon possédait encore d'autres biens dans le Haut-Bugey, tels que la grange de Chevillard et la tour de Nurieux,

à Mornay.

En 1330, une transaction fut signée entre le Dauphin du Vien nois, qui réclamait le fief de Chastillon comme appartenant à son allié, le sire de Thoire, et le comte de Savoie, qui s'était emparé de cette seigneurie, qui resta au Viennois et à Thoire. En 1349, pour apanager Jean, son deuxième fils, Pierre II de Châtillon lui donne le fief de Mussel. En 1420, François de Châ tillon donne le fief de Chapelle à Claude, son troisième fils. Puis, en 1450, Richard de Châtillon donna le fief de Musinens à Jean, son deuxième ffis. Ce fief devait passer plus tard, à la suite d'un mariage, dans la famille de Bouvens. Le château de Châtillon fut détruit vers 1480, au cours de

la guerre qui se déroula entre le Duc de Savoie et le Dauphin

du Viennois. L'église de Châtillon était de la paroisse d'Ardon et du diocèse de Genève ; la dîme se partageait entre le seigneur et le orieuré de Nantua.

de la Vallée de la Valserine

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contlîmporaine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

144

par Lucien MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Le village, en 1666, était considérablement appauvri par le passage des gens de guerre ; il ne comprenait que 200 habitants.

VOUVRAY, GCHIAZ, VILLES

et François Jarcelat (1650), Puis le prieuré tomba n ruines ; il ne resta plus que l'église et le bénéfice ; les moines, :et les frères convers qui mettaient en rapport les biens de la co fmunauté, se

les maîtres interceptaient la route et faisaient rançonner par leurs

a Gaule, passèrent sous la domination romaine, subirent aussi

143

Le seigneur percevait un péage sur les marchandises. C'était une tradition de l'ancien droit féodal du château de Musinens, dont

hommes d'armes, les voyageurs et marchands.

LE PRIEURÉ D'ARDON Il fut fondé par les Bénédictins de Nantua, en 1145, à la suite

d'une bulle du pape Lucius II, constituant une nouvelle paroisse dont l'église de Châtillon dépendait. En 1241, Ismio de Vouvray, moine de Pommiers, reconnaît

par-devant Girard de Fétan, maire de Nantua, que le prieuré d'Ardon possède la moitié des dîmes de Vouvray. En 1324, Jean de Châtillon s'étant emparé du prieuré d'Ardon, dut le restituer au monastère de Nantua, avec la permission de l'évêque de Genève.

Tous ces villages de la Michaille firent partie autrefois de

les grandes invasions, puis le régime féodal. Leur histoire se confond avec celle des seigneuries de la région. Ils devinrent français en 1601, par le traité de Lyon, L'église de Vouvray était une annexe de celle d'Ardon, et le •-tiré de cette paroisse la desservait moyennant 30 livres par an. La dîme, qui était estimée 45 livres, se prélevait sur la 30™° gerbe, ou pinte, pour le blé ou le vin. Elle était partagée entre le prieur de Nantua et le seigneur d'Arlod, qui avait droit de justice sur les hommes de ses fiefs de cette commune, bien que le seigneur de Bouvens en fut le souverain direct. Vouvray. com

me les villages de la Michaille, payait sa part de 12 livres de cire

qui étaient dues annuellement au seigneur du Vairomey pour des

droits d'usage dans les montagnes boisées de Merlogne. Ochiaz était un village qui obéissait, comme celui de Vou

vray, aux seigneurs de Châtillon et de Bouvens, et au comte de

Monseigneur DEPÉRY, Evêque de Gap

Sevin, seigneur d'Arlod. La cure valait 100 livres, sous les ordres ou prieur de Nantua. La dîme rendait 50 livres ; elle étpit partagée

Officier de ia Légion d'Honneur

et les héritiers Mermet, de Montanges. Les curés Clerc, Humbert

Mgr Depéry naquit à Challex (Pays de Gex - Ain) en 1796.

Après ses premières classes à St-Jean-de-Gonville, il poursuit ses

études au collège de La Roche-sur-Foron.

En 1814, il voulut s engager pour défendre la France envahie, mais fut refusé, étant de faible constitution. Il entre ensuite au

Petit Séminaire de Chambéry, étudie la philosophie à Lyon, et enfin au Séminaire de St-Sulpice. Il fut ordonné prêtre le 23 Octobre 1820 (nommé vicaire à Chambéry] et devint secrétaire de l'évêque de Belley (Mgr Affre, archevêque de Paris, aurait voulu se l'attacher). En 1844, Il succédait à Mgr Rossat, évêque de Gap. (Il fut sacré dans |a cathédrale de Belley le 1"' septembre). Son premier soin en arrivant à Gap fut de visiter toutes ses paroisses,

il courut les plus grands dangers, nous dit un auteur contempo rain, en « guéant les torrents, en passant par d'étroits chemins en corniche au-dessus d'affreux précipices ». Il fut aussi un lettré éminent et un écrivain remarquable. Mgr Depéry fonda l'Académie Flosalpine.

Mgr Depéry portait à son humble diocèse une affection telle

qu'il refusa des postes plus élevés et plus avantageux pour « de meurer simple et pauvre dans ses chères montagnes ». Il était aimé de toute la population des Htes-Alpes. La consternation fut générale lorsque se répandit la nouvelle de son décès. Mgr Depéry repose maintenant dans la Basilique de N.-D. du Lans, pèlerinage pour lequel il avait tant fait. « Ici repose Jean-Irénée Depéry, au trefois évêque de Gap, actuellement en poussière, attendant la

résurrection de la chair et la vie éternelle» — 12 décembre 1861,

entre le prieur de Villes, le commandeur de Cornpessière, le curé

et Jacquinot ont laissé des notes intéressantes relatant les prin cipaux événements à Ochiaz entre 1671 et 1780 : Le terrible hiver

de 1709 fit beaucoup de dégâts ; la couche de neige atteignait plus d'un mètre, le meilleur vin fut gelé, beaucoup de bétail mourut du froid, les arbres fruitiers périrent : les denrées alimen

taires étaient si rares et si chères que la population_ vécut surtout

d herbages l'été suivant ; aussi était-elle à un degré de maigreur extrême. En 1710, les fièvres pourprées firent mourir onze per

sonnes à Ochiaz. Mais l'hiver de 1723 fut exceptionnellement doux

ot I on mangea des épinards le jour de St-Paul (10 janvier). Pen dant les années 1735 et 1736, les Lyonnais vinrent acheter les prunes sauvages à 10 sols la mesure, pour faire du vin, qui manquait complètement dans cette période. En 1780, Te 4 juin, vers 5 heures du soir, un violent orage, suivi d'une véritable

trombe d'eau, s'abattit sur Ochiaz ; les ruisseaux se changèrent en torrents et amenèrent dans le village plus de 20.000 mètres

cubes de gravier, descendu des flancs de la rnontagne. Chacun

se crut perdu, mais les habitants en furrent quitte pour la peur,

. Villes doit son nom au mot latin «villa» (ville rurale). Un

prieuré y fut fondé par l'abbaye de Nantua, en 1087 ; il était sous

le vocable de St-Nicolas, et de l'ordre de St-Benoit; une mala-

145

retirèrent.

Disons que Villes possédait aussi une maison forte.

Ce village fut le pays natal de M. Jean-François postes, célè-

bre médecin des armées de la Monarchie, de la Con|f(îention

et du

1°'' Empire, en l'honneur duquel feu M. le Dr Chifles Picquet, ancien maire et ancien conseiller général de ChâtilloIWe-Michaille, écrivit une intéressante biographie. Disons aussi que la famille de feu le docteur G)iu jon,

ancien

sénateur de l'Ain, était originaire de Villes et alliée à la famille

du docteur Costes.

Villes est également remarquable par ses tilleul tes, à l'imposant dianiètre, dont la plantation remon d'Henri IV et de Sully,

tricentenai-

à l'époque

BILLIAT, INJOUX, GÉNISSIAT L'étymologie de Billiat

dériverait de « belli-loc lis », lieu de

guerre, poste militaire, La position stratégique de c village, sur

une immense pyope naturelle, formée au milieu de ia plaine de la Michaille, a dû, en effet, attirer l'attention des c; pfs romains, Les colonies équestres du Pays de Gex, des bords iu Rhône et

du Vairomey, étaient trop dispersées pour que la sipùation avan-

tageuse de Billiat, placée au centre de ces colonie pas quelque consul à établir une station militaire Billiat appartint, ainsi que toute la Michaille, de Châtillon ; ce ne fut que vers la fin du Xlll™°

, n'engageât

cet endroit.

|x seigneurs iècle que la

maison de Savoie s'empara peu à peu du mandemer i et finit par y commander. Elle inféoda ensuite diverses parties ;de ce territoire, où furent bâtis notamment les châteaux de Silliat et de Chanay, qui formèrent des seigneuries importantes

Nous voyons, le 7 janvier 1373, le Comte Améd p VI de Sa-

voie, inféoder Billiat à Amblard de Gerbais, fils

Gerbais, trésorier du Comte. Cette inféodation eut li

de Ripaille, moyennant 7.000 florins d'or bon

p Pierre de au château

à raison poidsf-'

de

5 florins de France pour 6 de Savoie. Le Comte haèait abandon solennel du château, bourgs, villages, territoire, châ pllenie, mandement, pur et mixte empire, juridiction de toutes prtes, haute, moyenne et basse justice avec son plein exercice fourches et autres instruments quels qu'ils soient, pour la mettr4| à exécution,

Jieurs Aymon avec leurs hommes, les hommages, fidélités des seicf de Coucy, Amédée de Chastillon, Henry de Copponavi des enfants

de Pierre de Chastillon, de Condamine de Dorchefi

avec

cours d'eau, fleuves, ports, pontons, chasses, pêch^

terres cul-

tous

drerie ou hôpital fut annexée au prieuré, La moitié des dîmes

les autres nobles et non nobles, francs, liges, censit_ lres ; rentes, servis, cens, usages, tailles, fiefs, arrière-fiefs, fitiphythéoses, profits directs, domaines, péages, gabelle, leyde, jrvées, eaux,

d Injoux, Billiat, Villes et Chanay. Les principaux prieurs de Villes dont l'histoire ait gardé le souvenir, sont Antoine Reynard (1334), Goy de Tolonjeon (1391), François de Châtillon (1410), Philippe de Dortans (1438), Charles de Maillans (1581), Antoine Sapin (1624)

tivées et incultes, prés, vignes, forêts, bois, etc... ét£^nt tous les On voit par cette longue énumération, quels éti droits d'un seigneur au moyen-âge. (A suivre).

de Villes valait dix coupes de froment et autant d'avoine. Le prieuré percevait un droit sur les héritages dans les communes

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HISTOIRE DU PAYS DE CEX de la Michaiiie et du Haiit-Bugey

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contemporaine par Lucien MICHAUX

146

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

En 1417 noble Guigue de Gerbais, seigneur de Billiat, fait une reconnaissance au comte de Savoie pour le mandement de Billiat, avec ses servis, hommages et autres droits féodaux. En 1460, le seigneur de Billiat, Segurand de Gerbais, eut un

grave différend, au sujet de la limitation de sa seigneurie, avec celle de Ghâteauneuf, Seyssel et le Grand-Abergement. Il avait envahi le territoire de ses voisins et fait planter des limites. Une information eut lieu en 1462 par le procureur fiscal de Savoie, qui fit rentrer dans le domaine du duché les terres injustement usurpées par Segurand de Gerbais, avec ordre à ce seigneur de se rendre au château de Montmeillan pour y garder les arrêts. Un nouvel incident surgit en 1467 entre Segurand et le duc de Savoie, à propos d'un prisonnier enfermé à Billiat, et que le sei gneur refusait de rendre. Furieux de ce refus d'obéissance, Amédée VII de Savoie envoya des lettres-patentes aux châtelains de Seyssel et de Ghâteauneuf, pour se rendre à Billiat et saisir au

profit du duc, toute la châtellenie et ses revenus. C'est ainsi que le fief de Billiat sortit violemment de la maison des Gerbais, pour faire retour à la Savoie. Après la mort de Philippe, duc de Savoie, sa veuve, Claudine de Brosse, dite de Bretagne, reçut de son fils Charles, devenu duc après la mort de Philibert-le-Beau, son frère, la seigneurie de Billiat et plusieurs fiefs dans l'Ain. Le château de Billiat fut bâti par Claudine de Brosse, qui en faisait sa résidence ordinaire. C'est elie aussi qui y fit porter le Saint-Suaire, précieuse relique des ducs de Savoie, qui y demeura tant qu'elle vécut. Après sa mort, Billiat échut à Philiberte de Savoie, duchesse de Nemours, sa fille, qui mourut à Billiat en 1524, laissant cette seigneurie au duc, son frère. Elle fut inféodée plus tard à Phili bert de Châtillon, seigneur de Musinens, duquel Humbert de Ger bais, seigneur de Mussel, l'acheta en 1584, pour 2.000 écus d'or. La seigneurie de Billiat passa enfin, par mariage, dans la famille de Bourgeois.

Le château de Billiat fut rasé en 1607, par les ordres du baron de Lux, au nom du roi de France. XXX

Le nom d'Injoux dériverait des mots latins « in jugo montis » (au-dessous de la montagne) ; cette commune est placée, en effet, au pied oriental de la haute montagne de Retord. Son hameau de Génissiat, au bord du Rhône, a surtout laissé des traces dans l'histoire par son vieux château. Ce manoir féodal, dominant le fleuve, en amont de Seyssel, date du Xll™" siècle. Son nom lui

vient d'une ancienne famille du Bugey ; Marguerite de Génissiat, héritière de cette maison, épousa, en 1334, Pierre de Coucy, lequel devint par cette alliance seigneur de Génissiat, qui n'était alors qu'une simple petit fief. Par la suite, leur fils, Jean de Génissiat, échangea avec l'abbé de Nogent, prieur de Nantua, des cens et redevances qui lui étaient dus à Charix et aux Neyrolles, contre la cession des droits qu'avait le monastère sur le château de Génissiat. Ce chevalier

eut plusieurs enfants ; Jean de Coucy, son deuxième fils, porta le

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

147

148

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

? laida r-t ? f - A Génissiat; mais étant mort sans postérité, nnlfrc ® ? Aymon de Coupy, qui fit la branche des sel-

tent I® projet d'ouvrir une communication par eau entre le lac

fa mS'firte'dewî^s,®''

Ipo m®'.®.'es véritables précurseurs du barrage de Génissiat sont

rn ,

^,.1

Génissiat. Cet Aymon eut deux fils, dont l'aîné, Galaois ®®,'=°nd seigneur de Génissiat de la famille

Zédée"vi'"lt,pp®*i'°" l"- haute,Génissiat Amedee VI, avec la justice moyenne du et comte basse, de non Savoie, seuleXf le® rniTp h"""?®® Génissiat, mais aussi sur ceux des fiefs et à BiM?aT ntct °'® dans le mandement de Seyssel

Mo Jean L prenaient ^ "P"?® de cette inféodation de queBilliat, les successeurs de le titre de co-seigneurs

siat aà Lancelot Llnrp'ln^^rnMi M® ^J^^y "ayant pas d'enfant, vendit siat Guiilett de Monthoux, seigneur de Pougny, qui Génislaissa

en 728''l'An?hprof"\.'

d'OnclLx. Ce dernier^le^rUendit

sceaufdp t f-honLu ° ®"'®''i ®';®y?.'' t^onselller du roi, garde des drnôle Frpnnn- n® de Uole, Pt et àa François-Denis

et de finances Montan er, mairecomptes oerDétue! Sevq-

Geneve et le Rhône, par l'Arve et les Usses.

ko®®"'®®j® Aubry et Séart qui, en 1774, proposaient ■■ d'établir sirnnr-'^'^®®®! P*' ccfte Bellegarde et Génissiat, tendant à nnrfaif'^®'^ Oorges et à créer un lac de 20 hectares de longueur, Mop L

tranquille et navigable, capable d'assurer le passage

Il I

®cx de 19 m. de longueur sur 5 m. 20 de large ». Et, l'an

fort

9®'^®cx de cette partie du Rhône, qu'il réussit du reste

rip nR ®°"^cntionnel Boissel de Monville, effectua, avec un bateau nacR Pisds de long sur 9 de large, de Collonges à Génissiat, le

rlana'^i®®*'^-®® ij .. î^ssion

furent établis pour capter l'énergie du Rhône de Bellegarde, notamment par MM. les Ingénieurs

d'un 1 Mil nprti •

Blondel, qui préconisaient, en 1907, la construction à Génissiat: par la Société Foncière et Industrielle P®' présentait les projets de barrages doubles de MalA,, projet d'un Bellegarde ; par M. Charles Détraz, ingénieur, auteur barrage à Grésin.

f''?®'®'7'®nt, en 1921, le projet de Génissiat fut adopté, comme

LE GRAND BARRAGE DU RHONE

ET LES USINES HYDRO-ÉLECTRIQUES

est devenu une bourgade très artlvo doo.Iio i

/j encore,

tants travaux exécutés pour IdlffeM^Si début des imporl'importante usine hydro-électrique. barrage du Rhône et

mén^ °® représentants de toutes les collectivités intéressées ®®*® riverain®. Etat, Compagnie des chemins de fer, -1® ® Paris, Chambres de Commerce, Groupe des Industries

j, ,V°rPPagnie, au capital de 240 millions de francs, formant un autre '^® PpP'f®' prévu pour financer les travaux ; les neuf MaL 1 dixièmes devant être couverts par des emprunts obligataires garantis par l'Etat.

Les études furent poussées activement sous la direction de ptàie .BjOieur en chef Aubert, et les premiers coups de pioche étahi- ,°°ririés en 1936. Les travaux préparatoires consistaient à creiiR ^°'®®galeries d'accèssouterraines à Génissiat pour et auxévacuer bords du à euser deux les Rhône eaux ; et

gueur dune vingtaine de kilomètres

bre II7I "ifpsrL®innor®'®® ® '^tendant de Savoie, le 10 octo-

conat® • ; f'pov® ®60 dansà lal'enlèvement partie où led'une barrage devait ®rruit puis à ® procéder couche de être gran n-B m' sables supérieure à 20 mètres, pour atteindre la roche

continuera jusqu au Regonfle, près de Seyssel »

niira laquelle le barrage sera incrusté. Au total, ce barrage Îp B-®®® ®®ntaine de mètres de hauteur et dépassera de 70 mètres flpîi e ®?® de l'ancien Rhône. Il fera refluer les eaux du jusqu'en amont lit de du Collonges-Fort-l'Ecluse.

« etenoent sur une Ion

occupés la ville Slle®%t"qu"l®rau1-rln^ le milieu àdetracer la ville, où Passera la Se e^ qle ic^'aTii®; canàl'^se Le 22 Messidor, an II, Vuichard, administrateur du district

de Geneve a la Mediterranee. Le 28 Fructidor an II de la Réou-

bhque, le citoyen Grand, membre du Directoire de Chambéry et

le citoyen Montgenet, ingénieur en chef du département, présen-

D autre part, une route d'une largeur de 8 mètr feî

le sommet du barrage, faisant une liaison nouvelle

usine

traversera

ntre les dé-

partements de l'Ain et de la Haute-Savoie.

^ Les grands travaux de Génissiat contribueront façon décisive à la création de la voie d'eau navigable dt^fune Rhône, qui reliera plus tard la mer Méditerranée au Léman et u Rhin, par

le lac de Neuchâtel et l'Aar. C'est

une

XX"" siècle.

œuvre gigantesque, digne de la 1 Ichnique du

CRAZ, LHOPITAL, SURJOUX

BOGNES, CHAPELLE. CHANAY, DO HCHES Dans l'histoire de la région sud de la Michailh

I

nous

com-

anciens du Bugey. L'histoire de Surjoux serait peu intéressante, si ce village n avait pas compris dans sa paroisse es fiefs de Bognes et de Chapelle, dont le passé offre quel ues détails

pour°captlr''la®DUi'ss"ancp''r®n ''îf-®''®k?*® dtaient à l'étude bfanche ontrf Génissiat ®°"?'d?''able représente la houille mancne X du fltivi tieuve, entre et que la frontière franco-suissp

dans les gorges du canon du Rhône, qui s'Sendent suî une

d Europe.

.' purent constituer la Compagnie Nationale du Rhône, com-

Il ""'pues). Une loi fut votée à cet effet par le Parlement, le

ooire cnevaux, les les ^ro^Ph creches sarrasinesdans quelel'on v voit boire les chevaux rocher, pourencore faire

Génissiat fournira à ce moment le dixième de I [ consomma-

tron française d'énergie' électrique et sera la plus ou ssante

prenons Chanay et Dorches, parce que la seigneurit i de Chanay avait jadis droit de suzeraineté sur Craz et Lhopital Elle renfer-

faillit®' formalités durèrentdéfinitive 12 ans; deil diiut attendre '-P® le 27 mai 1933administratives pour la constitution

les Arabes'^ou%ar^ras®ins ''n .^dnissiat, occupé au VIIP"" siècle par

149

sénat j®® rationnel, MM. Perrier, sénateur de l'Isère ; Chanal, nlijs ®P®cialement - • 'Ain, attachés et plusieurs leurs collègues, s'étaient ji à la de réalisation de cette qui œuvre granVMIp M

A GÉNISSIAT

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

L équipement des usines comprendra d'abord quatre groupes

mait encore dans son territoire le fief de Dorches 'un des plus

curieux,

Craz était possédé par plusieurs maîtres : le Iseigneur de

Génissiat, le Comte de Sevin et le Sire de Bognes. OL y percevait des droits de péage. La cure était à-- la nomination Hu chamarier

de Nantua ; la dîme, qui se prélevait sur la 31™" geiiie, se parta

geait par tiers entre le prieur de Villes, le chamarlOT de Nantua et le curé de Craz, Le commandeur de Compessièreeen prélevait une aussi. fj

Lhopital, dont l'éghse dédiée à St-Laurent a été (Jâtie par les religieux de Malte, était sous les ordres du commandeur de

Compessière, qui en était le collateur. Nicolas de Rojard était le seigneur du village.

f

En 1420, François de Châtillon, seigneur de Mu:?6l, donne à Claude, son fils, le fief de Chapelle, situé dans la commune de

Surjoux. Cette petite seigneurie, qui possédait une jnaison forte et le

ieu de Chapelle, avait encore des biens si Pés dans la

Michallle, entre la Vézeronce, St-Germain-de-Joux, k^ntanges, le Rhône et la Semine, le tout avec justice haute, moyerpe en basse.

Claude de Châtillon eut pour fils Guillaume, qui la fsa Chapelle à son fils Jean ; celui-ci, se voyant sans postérité, c|nna ce fief,

°® génératrices de 65.000 Kw, soit 95.000 CV, produisant une puis- ,

en 1502, à Antoine de La Balme, seigneur de Grez- son neveu,

Km h '"®feriteriée de 260.000 Kw, installé ou 1 milliard de ^w.-neures annuellement. Il sera ensuite500 un millions cinquième

François de La Balme, en 1569, vendit Chapelle à Fprre de Parplllon, chevalier de l'ordre de St-Pierre. Ce fief conjytenait aussi

tinn

une partie du port de Seyssel,

sixième groupe de génératrices, qui porteront la produc-

annuelle totale à 1 milliard 800 millions de Kw-heures.

| (A suivre).


HISTOIRE DU PAYS DE CEX En 1532, le seigneur de Bognes était Georges de Vignod qui était écuyer et maître d'hôtel de son altesse le duc de Savme très bien en cour ; il fit hommage au roi François i , le 29 avril

l'avait acquis de la maison de Gerbais. Ce Georges de Vignod

imporaine depUis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont Dar Lucien MICHAUX

de la Michaille et du Haut-Bugey ———

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

150

de la Vallée de la Valserine . _ .M 151

minait et commandait le Rhône, où l'on percevait un droit de péage. Ses successeurs gardèrent longtemps cette seigneurie.

En 1280, elle se trouvait aux mains de Hugues et Humbert

de Dorches frères. Hugues eut une fille du nom de Margueri^, qui épousa Raymond de Livron, chevalier. Elle vendit sa part de l'héritage paternel à Martin de Châtillon, de la ville de Seyssel, qui acquit plus tard l'autre partie de Dorches du seigneur Jacques, petit-fils d'Huinbert. C'est ainsi que les Martin de Châtillon se

1536 Son fils, Louis de Vignod, qui était devenu aussi seigneiir Je Dorehes et de Chanay, vendit Bognes à maître Louis Passerat,

trouvèrent maîtres de Dorches. Cette famille le conserva jusqu en

tion du Bugey et de Gex. Cette famille garda Bognes jusqu en

En 1642, Gaspard de Vignod vend cette seigneurie a Jean Constantin, écuyer, dont les héritiers la conservèrent jusqu en

1539, époque où elle le vendit à Georges de Vignod.

châtelain de Châtillon, qui laissa cette seigneurie a Claude-Gasoard Passerat, son fils, conseiller du roi et premier élu en,I élec

1789.

La légende veut qu'au X™® siècle, une châtelaine de Dorches,

^^^^Le 13 décembre 1639, Jean de Regard se rend acquéreur de

croyant son époux mort en Terre Sainte, au cours d une croisade, se soit précipitée du haut de la tour dans le torrent, pour échap per aux entreprises d'un seigneur qui la convoitait et voulait

Lhopital et de Surjoux ; le 16 avril 1M2, il livres à Jean Constantin, ecuyer. Le 21 janvier 1667, Craz, Chapelle

et Bognes sont repris par Philibert Passerat, écuyer, et Paient ensuite à son fils, Auguste Passerat de Bognes, lieutenant de

vaisseamux

profiter de sa détresse.

indivis entre plusieurs seigneurs ; Nicolp de

LE MASSIF DE RETORD

Regard, Claude de Parpillon, Philibert Passerat Jean Conçtanbn, les sires de Génissiat, de Dorches, de Chapelle. Il y avait dans

Le distingué Docteur Passerat et le sympathique M. Louis Reydellet, gentilhomme campagnard à Vouyray, ont fait paraître en commun, en 1912, une intéressante petite brochure qui traite d'une façon magistrale de I histoire, de la situation topographique,

le village une chapelle'de la Nativité de Notre-Dame.

Chanay appartenait, au IX™® siècle, au Comte Albitius de

Genève qui fit donation au prieur de Nantua, en 930, de la mon tagne de Chanay, qui était son héritage et son pays de chasse, avec ses dépendances dans la vallée de la Michaille. En 1350 le Comte de Savoie Amé VI, dit le Comte Vert, inféoda Chanay à Philibert de Bussi, qui y fit bâtir un chateau. Simone de Bussi épouse Pierre de Villette, écuyer, et vend Chanay,

géologique et économique du massif de Retord.

Il est composé de chaînons parallèles, coupes d agrestes com

bes, orientés du sud au nord, à une altitude de 1.000 a 1.329 m. Ses limites naturelles sont: la Michaille à I est, le Vairomey au

pn 1580 à Galois de Regard, évêque de Bagnarca ; i! le laissa

nar testament à César de Regard, son frère. Ce fut plus tard Jean Constantin, bourgeois de Seyssel, qui devint, par acquisition, maître de Chanay. Ses héritiers le conservèrent jusqu en 1789. Au XIX™® siècle M. de Quinsonnas se rendit acquéreur du domaine du château de Chanay et, sur les_ ruines de l'ancien cas-

comme fief H ne reste cependant rien de cette seigneurie, qu un

la olupart en mauvais état. Depuis quelques années, des familles de la région, séduites par la beauté et le pittoresque du si e, notamment celle de M. Jean Borget, ancien entrepreneur a Belle-

dans leurs chalets de montagne, avec leur mobilier et leur bétail, et la plupart y restèrent définitivement. Ils acquirent une situation aisée par un labeur intelligent, alternant la production laitiere et l'élevage du bétail, avec l'exploitation des bois des forets voisi

Sarde ont cependant fait réparer des habitations pour le séjour

trp«! aoréable au bord de la rivière poissonneuse qui fait fe prtcipaTattraif à proximité du Rhône. Autrefois, les habitants

nes. La main-d'œuvre était facilitée par de nombreux enfants. Les communes du Grand et du Petit-Abergement multiplièrent les voies de communication. , ,

Le dénomrnaîent « bourgeois. de Dorches, et leurs anciens privi lèges les dispensaient de payer la dime au cure de Chanay. ^

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Retord se peupla aux XVI® et XVII® siècles, par I exode de familles du Jura, venues de la région des Bouchoux et des Moussières ; elles quittaient leur pays en raison des luttes sanglantes

f

Le olus ancien des seigneurs de Dorches est un membre de

la famille du Balmey, qui vivait en 1100 ; il s appe ajt Gudl^^^^ a famine du

baimey.

vivan c»i

—^7 .-,

>,

du Balmey, puis changea ce dernier nom en c^ui de Dorches. Ses frères étaient Ponce du Balmey, évêque de Belley, fondateur de la Chartreuse de Meyriat, et Garnier, seigneur du Balmey.

mettant aux prises les Gris et les Cuanais. En 1670, une paroisse fut fondée à Retord, a la suite des Le vieux château et ia cascade de Dorches'

ferait résidait un revenu perpétuel pour l'entretien du prêtre dence en la montagne de Retord, pourvu que les pa pissiens con tribuassent de leur côté pour la construction d'une é cise et d'une maison presbytérale. L'égiise fut construite à côté de la ferme de Ré rd et sacrée sous le vocable de St-Guérin, le 3 octobre 1683, kr Mgr Jean d'Arenthon d'Allex, évêque et prince de Genève. Le premier curé de Retord fut l'abbé Bonifax, aiutjuel succéda, en 1696, l'abbé Claude Orset, qui officia jusqu'en 1748, et fut Révolution, remplacé par l'abbé Jean Girod, jusqu'en 1766. A

l'abbé Bouillet était en fonctions.

La paroisse se composait de 23 fçux, dépen'ènt de cinq communes :

Sur Pernier, Sur Sur

Grand-Abergement ; La Vézeronce, Les Sol les (2 feux). Munet Perret, La Guaz, Marais d'Amont. Hotonnes : Le Grand Tumet, En Berrod. Villes : Le Chatelet, Pré Neyret, La Plati re (2 feux),

Capettes, Le Tumet (2 feux). Le Charnay.

La Manche se peupla surtout au XVIII™® siecle, après les violents incendies de 1707 et 1758, qui détruisirent la plus grande partie du village de Grand-Abergement ; les habitants se retirèrent

château et de vieux moulins en ruines ; et quelques maisons pour

diocésaine consentirait à laisser bâtir. Par acte du 21 février 1674, le chanoine Goujon î: de ses proprès deniers et avec les subsides fournis par les abitants, fon-

à l'ouest.

bre : les fermes habitées toute l'année ne sont, en effet, pas très nombreuses. ,

^'^^^DorcheTest plue ancien que Chanay, et comme paroisse et

jt émue par

les plaintes des habitants, lesquels ne pouvaient que difficilement, pendant les mois d'hiver, se rendre aux offices de le [rs paroisses. à cause de la grande abondance des neiges. Secondée par M. Michel Goujon, chanoine de |a cathédrale e avait fait et procureur fiscal de l'évêché de Genève, à qui part de son projet, elle s'engagea par contrat reçu pi M® Bonifax, notaire à Billiat, le 16 mai 1670, à doter l'église lue l'autorité

Combe Caillat. Sur Billiat : Pré Devant, Le Planet, Retord, Le Mollard, Les

férentes : la partie occidentale ou la Manche, et la partie orien tale, ou Retord proprement dit. Cette région est composée de bois et de pâturages, qui fournissent un excellent séjour estival pour les troupeaux bovins venus de la plaine entre juin et octo

encore en parfait état; il a été transformé en hôtellerie, pour

veuve de M. Roland Durochaix de la Solivaz, qui

sud, les vallées de Bellegarde à Nantua au nord, le Haut-Bugey Dans le massif de Retord, on distingue deux parties bien dif

tpl féodal fit construire un superbe château moderne, qui est

153

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

152

libéralités d'une personne riche et pieuse, Mme Denize Blanc,

Sur Injoux : Lababauche. En 1790, les biens ecclésiastiques de la paroiï e de Retord furent confisqués par décret de l'Assemblée Natioi aie du 3 novembre, et mis en vente le 18 mars 1791. Le pr ■sbytère était

adjugé pour 600 fr., le 14 Fructidor an IV, à M. /srîdré Marinet, notaire à Balon, hameau de Lancrans, qui le reven diit pour 1.000

francs le 8 octobre 1795, à l'abbé Bouillet, retir^' au Combat, commune de Montanges. Le culte fut rétabli le 6 jctobre 1840,

par l'abbé Julliard.

Mais les bâtiments à Retord se trouvant en m;a^vais

état, on

décida de changer l'emplacement de l'église et (Ji presbytère,

qui furent construits à la Vézeronce, sur un terrait offert par le

propriétaire de la ferme. M® Reydellet, avoué à Nritua.

La cure

était terminée en 1843, puis l'église fut construite p - M. Mathieu

François, maître-maçon à Châtillon-de-Michaille, et I

Tée au culte

le 22 février 1852.

Disons que M. Jean-Joseph Favre, propriétaire du Chatelet, avait largement contribué, par sa générosité, à aciliter cette

édification.

Les curés qui se succédèrent à Retord dans la n uvelle église. furent les abbés Julliard (1853), Berne (1853-1893)^ Gros (18931899), AIric (1899-1901), Favre (1904-1909). (]> suivre).

Ce fut Guillaume qui fit bâtir le château de Dorches, qui

•■'V •/ f


II

r-

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Mais la séparation des Eglises et de l'Etat arriva. Les parois siens de Retord protestèrent ; Il fallut les gendarmes et un ser

de Savoie. Elles furent placées pour séparer les terrains commu naux de ceux des propriétaires. Ces bornes ont un mètre de hau teur, avec une croix gravée devant et derrière.

154

rurier pour faire l'inventaire, le 21 novembre 1906. En raison de la dépopulation et de l'abandon de plusieurs fermes, le culte cessa en 1909.

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période coi||emporame

155

156

par LUCÎQn MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

157

LE HAUT-BUGEY

Le vieux Chalet de Retord

OU TERRE DE NANTU

La grotte de la Raymond, à 400 mètres au sud-est des ruines Y

Il est bâti sur le flanc du vallon. Mon vieux chalet de la verte montagne.

Le massif de Retord est merveil leux en toutes saisons, mais l'Isole ment de ses habitations et son éloi-

Pendant de nombreux siècles, la vie du Haut- ugey se con-

Le vent léger, un joyeux carillon. Egaient les bols et charment la campagne. Sur les sommets, remplis de poésie.

gnement des centres de ravitaille ment le font abandonner en grande

J'aime à marcher dans les sentiers ombreux.

partie pendant l'hiver. Il fait bon le parcourir au printemps, quand les

C'est le bonheur, c'est l'attrait de la vie, Que l'on respire en ce séjour heureux.

narcisses transforment les pâturages en véritables parterres de fleurs blan

ches ; puis en été, quand s'amplifie le joyeux tintement des clochettes des grands troupeaux bovins venus de la Michaille et du Pays de Gex ; à l'automne, les bois sont parfumés

Sur l'horizon des monts et de la plaine,

par les fraises et par les framboises, qui s'étendent en épais buissons ;

Le bûcheron, dans la forêts voisine. Abat l'outil ; sous son effort rythmé.

La

vue

s'étend

dans

un

ravissement.

Amis chantons, que notre voix sereine Monte bien haut, dans un accent vibrant.

historiens anciens font remonter à l'année 650 hl fondation de

l'Abbaye de Nantua, par Saint-Amand, évêque de M ■éstricht. Mais

son existence n'apparaît d'une manière certaine qu eu VI11™° slède, dans un diplôme de Pépin-le-Bref, daté du 1( août 758, et confiant aux religieux une Immunité de jurldictloi Dans une intéressante plaquette sur les « Ai haies Nantuatiennes », publiée en 1902, M. Louis Cognât, élî le de l'Ecole

Normale Supérieure, conteste la fondation de Namua par SaintAmand et l'attribue aux chefs romains de la cité l'Izernore, qui

en avaient fait un séjour estival, un centre de pêch et de chasse. En 877, le corps de Gharles-le-Chauve, mort à jBrIon, empoi-

sonné dit-on, à son retour d'Italie, par son médecinijulf Sédécîas,

Les grands sapins, le long de la colline.

les ramasseurs de champignons font de belles cueillettes. Le développe ment du ski fait la distraction des hivernants, augmentée par les cara vanes de sportifs qui viennent cha

fondit avec celle de l'Abbaye ou Monastère de Naiiua. La région n'était presque pas peuplée avant l'arrivée des mo nes. Quelques

Tombent surpris, aux lieux qu'ils ont aimés. Un pâtre vient et lance dans l'espace Son cri joyeux, épris de renouveau.

Mais l.'aigle_ brun réclame aussi sa place,

fut transporté dans la chapelle de l'abbaye de flantua. demeura déposé pendant sept ans. Le deuxième comte de Genevois, Albitius, fi donation, en 930, au monastère de Nantua représenté par l'abbé Abranas, des

montagnes d'Echallon, Belleydoux, Charix et autrts terres qui

que année plus nombreux de Nantua

En tournoyant au-dessus du troupeau.

ou de Bellegarde. Aussi, l'accueil lante auberge de Cuvéry, tenue par M. et Mme PIchon, et qui possède le téléphone, est-elle le lieu de ral liement de toute une jeunesse res

étaient ses forêts de chasse, pour agrandir les;: domaines de l'abbaye, qui était sous le vocable de St-Pierre. '

Immensité, doux lieux de rêverie, Où le passé s'écoulait gentiment,

dans son intéressante brochure » La Terre de Nan1,|a », nous ap

Purs souvenirs de la terre chérie

Que nos aïeux aimaient si fortement.

plendissante de force et de santé.

Dans leurs travaux, par un effort facile. De doux amours encourageaient leurs mains. Et ce tableau, dont s'Inspira Virgile, Est bien la Paix que cherchent les humains.

Visiter le massif de Retord, c'est non seulement respirer l'air pur et vivifiant des combes, des bols et des sommets ; admirer les larges et

grandioses panoramas qui se dérou lent sur le Mont-Blanc, sur toute la

Mon vieux chalet, lorsque l'orage choît.

La Chapelle de Retord

Quand les éclairs déchirent la montagne.

chaîne des Alpes, sur les lacs d'An

necy, du Bourget et la montagne jurassienne ; mais c'est encore l'apprécier, l'aimer, et songer souvent à le revoir. Ajoutons que, depuis 1909, grâce à l'esprit d'initiative et à la ténacité de M. Eugène Chanal, de Nantua, à ce moment député de l'arrondissement, une très bonne route départementale (n° 101) relie la Michaille au massif de Retord, à la Manche, le HautBugey et le Vairomey. —X—

Contrairement à une croyance populaire, les bornes en pierre,

que l'on trouve encore sur le massif de Retord, notamment au Crêt de la Montée Cattin, et que l'on appelle, aussi « Pierres croi

sées », ne servirent jamais de limites aux territoires des ducs

Cette charte importante, dit le Docteur AuguJte Gulllermet

de la ferme de ce nom, et à proximité de la Combe Caillat, est l'une des curiosités de la région. Elle est cependant d'un accès un peu difficile. On trouve à Retord, surtout entre les fermes de Retord et de

Autour du feu, on est bien sous ton toit, Auprès d'amis, d'enfants, d'une compagne.

Voici l'hiver et tu vas t'endormir,

Tout frémissant, sous le grand manteau blanc. Mais, tu le sais, nous voulons revenir. Dès les beaux jours, te fêter au printemps. L. M.

la Platière, à l'ouest du Charnay et du Crêt Montléry, la belle plante arnica, de la famille des Composées, utilisée en pharmacie.

retour au cas ou où un eveque évêque ou un comte voudrai vouuran ' j enlever cette

donation à l'abbaye de Nantua. Enfin, Odda, son é^aae, déclare.

en cette même charte, qu'elle se retirera du mond I et qu'elle se fera religieuse, si elle survit à son mari. Ce vaste territoire, ainsi donné aux abbés de

antua, n'était

en ces temps reculés qu'un pays encore primiti t plein de la

mélancolie Infinie des lieux inhabités. D'immenses •forêts de sa-

pins et de hêtres couvraient les flancs tailladés bs montagnes

et descendaient en draperies mouvantes jusqu'au fo 1d des gorges. la culture Au sein de ces noires sapinières, en cette solitude Jque ^

n'avait jamais violée, vivaient, rués aux fêtes ei , aux batailles

de la nourriture, des loups, des sangliers, des qftfs. des che de sarcelles, vreuils et autre menu gibier. Des bandes de héron de canards, venaient avec un pesant bruit d'aile; s'abattre sur les petits lacs de Genin et de Sylans, dont les eai t livides reflé-

sur leurs bords et couraient au milieu des nénuphar; et des ajoncs. \ suivre).

boisiers, les morilles noires, sont abondants dans cette région.

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l'usuLult de ce qu'il donne, mais en cède tout depuite la dîme

au monastère. Il stipule en faveur de ses héritlq® le droit de

talent cette nature désolée. Le soir, des feux-folle:® s allurnalent

Dans les combes agrestes, poussent les narcisses, les boutons d'or et toutes les fleurs jurassiennes. Les fraisiers et les fram

».

prend que la donation était faite pour le salut de IsSme du comte et de l'âme de sa femme, pour J'entretien du lunHnalre et pour qu'on psalmodiât dans l'église de l'abbaye. Le coiffe se réserve

'HÉfc..- ■ -ifi.» -

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HISTOIRE DU PAYS DE GEX HISTOIRE DU PAYS DE GEX

158

De loin en loin, Il sortait de leurs pesantes eaux, comme un sanglot : coassements de grenouilles, tintement métallique de la voix du crapaud, et ces étranges bruits joints aux chants des oiseaux et aux cris des fauves, animaient seuls la solitude des forêts d'autrefois.

Le premier soin des abbés de Nantua fut d'établir, au milieu de ces profondes forêts entourées d'un horizon d'une si morne tristesse, des colons pour en défricher le sol. Ils choisirent les

lieux qui, de par leur position topographique, étaient le mieux défendus par la nature, contre les hommes et contre les bêtes

féroces qui peupiaient ces vastes solitudes. Au moyen de^ con cessions territoriaies et sauf certaines redevances déterminées, ils y appelèrent des habitants, et c'est ainsi que se bâtirent peu à peu les villages d'Echalion, Belieydoux et St-Germain. Un simple fossé ou une palissade fermait le village du côté où, pour le défendre, n'existait ni ravin profond, ni roches escarpées, ni cours d'eau suffisamment large. Plus tard, pour mieux protéger ces villages naissants contre les attaques d'ambitieux voisins, les prieurs bâtirent de véritables forteresses. A Echallon, à Gobet, sur des roches escarpées ; à St-Germain, au confluent du Combet et de la Semine, se dressent des maisons fortes, dont les tours veillent, menaçantes, sur les propriétés des moines.

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

159

« Pour chaque bête chargée de bouj's, deux deniers genevois ou un denier et une obole.

« Pour chaque bête chargée de toute autre chose, denrées ou marchandises, excepté le blé, le vin, autres choses semblables

et accoutumées, quatre deniers genevois ou trois deniers forts ; et, pour chaque bête chargée d'acier, quatre deniers genevois, demeurant cependant toujours exceptés les bourgeois et habitants de Nantua qui ne doivent rien payer ».

L'église de Nantua, classée comme monument historique, fut construite au XI1™° siècle. Le porche est encore très bien con-

servé. L abside ogivale est du XVI™'', et l'on peut admirer un Martyre de Saint Sébastien, du peintre Eugène Delacroix. Cette eghse avait été brûlée en 1230 par Etienne l«^ sire de Thoire,

de leurs terres, du côté d'Echalion et de Belieydoux. En 1109, un roi de France auquel nous devons l'établissement

des communes, Louis le Gros, prit sous sa royale protection le monastère de Nantua avec toutes ses dépendances et, grâce à son influence, certains privilèges et certaines franchises furent accordés aux habitants de la Terre de Nantua. Les prieurs de Nantua étaient seigneurs hauts justiciers de

Belieydoux, d'Echalion et de St-Germain-de-Joux. Leyrs revenus étaient fort considérables, lis jouissaient du droit de collation à

la cure de plus de soixante paroisses. De nombreux prieurés, tels que ceux d'Ardon, de Villes, de St-Martin-du-Fresne, de Brénod, de Talissieu, de Montluel, de Treffort, de Ville-la-Grand près de Genève, de Sainte-Agathe de Rumilly en Savoie, de St-Laurent de Crues en Comté, de St-Martin en Tarentaise, de Villette-surAin, de Pommiers-en-Forez, dépendaient de leur monastère.

Les prieurs, ainsi qu'il appert d'une transaction du 26 juin 1445, passée entre Humbert de Mareste, prieur de Nantua, et

les bourgeois de cette ville, percevaient le péage de la manière suivante :

« Pour chaque bête chargée de safran passant par la ville de Nantua, huit deniers genevois ou six deniers forts.

de fond en comble, prit d'assaut le château de Nantua

et brûla une partie de l'église du monastère (1230). Pendant ce temps, son allié, le comte de Gex, traversait le Faucille et, suivant la vallée de la Valserine, il arrivait

a Ctiampfromier et à Montanges, qu'il mettait à feu et à sang,

détruisant, rasant, arrachant métairies, moulins, moissons, arbres a fruits, si bien que le pays fut longtemps avant de s'en relever.

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

161

gent ; que les .."«11.1^111,0 habitants oo de iNatiLUca Nantua étaient tenus dei lui fournir, .— . CLaiCML LCIlUo Ut nil'A rlrtmoc+ini I Ac» ,-. du »-lti pain et .J.. — j ainsi qu à .Q0C ses domestiques du vin qua Ed :i il entrait et, séjournait dans la la ville ; qu'aux le iricUr i -i. viuc , dUA jours juuio de Uc fête, iciç, le ueVair Irieur devait l ui délivrer, — et vfc àu tous Lwuo ceux oouyv de «Je son oeil train, Lictill, de UC la Id visselle, v des

^in^i

verres et du vin à discrétion ; que chaque fois qu' , allait à la guerre pour le comte de Bourgogne, le prieur était i biigé de lui

remettre un mulet avec la garniture et la couvertu é : que les

habitants de Nantua devaient, à leurs dépens, le suivre suivre avec avec armes jusqu'aux monts de Joux et à la rivière d'Ain ; que de

tous_ les ours qui se prenaient en la terre de Nant ja, la pèau, la tête et les boyaux lui appartenaient; qu'il lui é'"'*' l?it dû tous les ans une obole d'or, avec les prestations ci-dessi fe en raison de ladite garde et de sa baronnie ; qu'au mépris de . sîs défenses, .00 les lo.iyiouA religieux avaient avaient fait laiL eiurc clore iNdiiLUd Nantua de ud muraines, murailles, ppiçjuatce M iKjudice qu qu'il évaluait 10.000 mamR H'ampnf • mip lp rM-îaur évaluait 10.000 marcs d'argent une taille «jaiycill ; , que le JC prieur pucui exigeai CAiyed rloo

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garde et protection] de 40 gros, monnaie de Genève^

sous sa

En conséquence, il demandait la restitution des : tpmmes iilégaiement perçues qu'il élevait à 100 marcs d'argenlr ajoutait qu'il lui était dû pour la garde d'Echalion 40 denietî ifes genevois.

de la promenade du Lac ; et le sénateur Eugène Chanal, l'organi

autant pour celles de Charix, des Neyrolles, et 30 eniers pour la garde de Port, Lalleyriat et Le Poizat ; que le prieîr lui devait

tous les quinze ans quinze quarteaux de frontent ; j qu'enfin il

usurpait le moulin de Gravière, sous Mornay, et b terre de

Lolllaz, quoique le tout fût du fief de Thoire.

|

A ces diverses prétentions, le prieur répondit cJ'il adhérait seulement aux deux chefs relatifs aux quarante den ^rs dûs par les habitants de St-Martin-du-Fresne et aux quinze ( Ijarteaux de froment à la charge du prieuré ; mais, en même temps-'il soutenait que ses religieux avaient abattu avec raison les fouiiïhes patibu

leurs flancs couverts de sapins. Pays de pêche, de chasse, d'ex cursions admirables, de vieux souvenirs du passé, centre dé viilé-

giateurs, telle se présente Nantua, la capitale du Haut-Bugey.

Au XIM™® siècle, le lac de Nantua n'avait point les étroites limites qu il a aujourdhui. Obstrué dans son écoulement il se prolongeait dans la plaine de Brion dont il faisait un vaste'marais

laires du Moiard^ vu que ce lieu dépendait de ce flol et non du sien. De son côté il se plaignait : 1® que, durant la trcîfe convenue

entre eux, le sire de Thoire avait fait construire un i château au

parsemé de bouquets d arbres et de joncs, parmi lesquels vivaient hérons, butors, sarcelles et canards sauvages. Les gentilshommes des environs avaient là de quoi satisfaire amplement leurs goûts

lieudit de Brion, ^n litige entre eux ; c'est pourquoi |en deman dait la prompte démolition avec 100 marcs d'argent pur domma

ges et intérêts ; 2® qu'il empêchait les gens du prieui^ de pêcher

cynégétiques. A l'extrémité du lac, opposée à Nantua, s'était édifié

dans I eau qui sort du lac, les y faisait jeter « et ieir faisait di

un petit village, sorte de « ports », servant de lieu d'arrivage et de débarquement aux voyageurs qui allaient de Lyon à Genève en passant par Nantua ; car, au moyen-âge, aucun chemin n'exis tait entre Port et Nantua : seul un périlleux et étroit sentier à

MICHAUX

des habitants de St-Martin-du-Fresne (quoiqu'ils fusspiit

la ville ; le député Jacques Maissiat ; le Docteur Baudin, maire et conseiller général, puis son fils, Pierre Baudin, ancien ministre des Travaux Publics et des Colonies, dont la statue fait l'ornement

Colonne ; au midi, les Monts d'Ain, moins abrupts, montrent

vers 1150, Odo, abbé de St-Oyend de Joux, ensuite d'un traité intervenu entre eux au sujqt de contestations sur les frontières

ordre ses gens traversèrent le lac, battirent les gens du sire

de Thoire et renversèrent la potence. Etienne i'"', sire de Thoire, trouva le procédé un peu vif et la prétention des moines excessiye. Son capitaine, Bernard de Chambut, marcha sur Port, le

Nantua fut la patrie de plusieurs représentants du peuple dont a statue sculptée par Lebègue, orne la place principale de

les régions voisines.

par Lucien

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

célébrés : Alphonse Baudin, l'illustre victime du Deux Décembre,

sateur des Associations Agricoles dans le département de l'Ain. La parure principale de la coquette cité, séjour estival très fréquenté, est son lac, long de 2.500 m., enchâssé dans un cadre de belles montagnes. Au nord, c'est le Dun, avec la fameuse

La donation d'Albitius avait fait prendre de l'extension au

160

qui pilla la ville et le monastère.

Après avoir fait partie de l'archevêché de Lyon, le monastère de Nantua fut cédé à l'abbaye de Cluny. C'est grâce à cette cession que Nantua conserva sa nationalité française et échappa aux modifications politiques ou gouvernementales que subirent monastère ; il s'accrut bientôt du village de Port que lui céda,

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cont^poraine

Vue générale de Nantua

Le prieur de Nantua était alors Boniface de Savoie. Battu de

verses autres rnolestes », quoique le droit de pêcher Appartînt au chapitre ; 3® qu'il s'était attribué les chemins qui exij[ent sur les territoires de Port et de St-Martin ; 4® qu'il usurpai la justice sur ledit lieu du Moiard, justice qui dépendait excli.ûvement du

peine praticable aux piétons, serpentait le long des montagnes qui bordent le lac, de sorte que chanoines et moines, chevaliers et barons, bourgeois et commerçants, étaient obligés de traverser

Philippe de Savoie, archevêque de Lyon, fut pris pour arbitre de ce démêlé. Le sire de Thoire et le prieur comparurent devant lui

le lac en barque.

et voici, d'après Guichenon, les griefs qui furent articulés de

de Nantua ; 6° qu'il est venu assiéger et prendre pa 1 la force le

part et d'autre :

château de Nantua et a occasionné ainsi un domm je de 1.700

Près de Port se trouvait un moiard ou élévation de terre

d une^ dizaine de pieds. Les seigneurs de Thoire n'avaient rien trouvé de mieux que d y élever de superbes fourches patibulaires pour pendre les malfaiteurs de droit commun et ceux qui n'au raient pas le bonheur de leur plaire. Mais, un beau matin, le

prieur do Nantua voyant, des fenêtres de son cloître, un pendu exécuter une danse macabre au sommet d'une potence dressée sur sa terre de Port, entra dans une fureur épouvantable. Sur son

-f

il en appela à ses souverains ecclésiastiques, et

Le sire de Viilars alléguait que la garde de Nantua lui appar tenait ; que, par suite, il avait le droit d'y préposer, aux jours de foires et marchés, un châtelain auquoi appartenait le tiers des amendes, la connaissance des crimes et l'exécution de ses jugeiments aux fourches patibulaires du moiard de Port. Qu'au préjudice de ce droit, les religieux avaient détruit les fourches et battu les gens, lequel dommage il estimait 1.500 marcs d'ar-

prieur ; 5® Il ajoutait qu'Etienne, sire de Thoire et de:Villars, son

père, avait détruit^ le village d'Echalion ressortissant i

'— la maison

marcs d argent ; 7° que ses gens, sous la conduite [e Chambut, I un de ses capitaines, avaient pillé et dévasté ei lèrement le

village viiiayo de uc Port ruiL et ci démoli ucdiuii le itj pont puiit ; 8® o qu qu'encore eiicore que 1i jueiuni sire défunt sire de Viilars eût engagé au prieur de N antua tous les diihts et rede n

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vances qu'il y avait pour 200 marcs d'argent avec fomesse de ne faire aucun déplaisir au prieur et à ses sujets, n'®iger iesdits

droits qu'après le dégagement fait.

|

(Al suivre).


HISTOIRE DU PAYS DE CEX 162

de la Vaiserine

de la

de la Michaiiie et du Haul-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

II avait causé des pertes et dommages pour une valeur excé dant 2.000 marcs d'argent et en outre brûlé la ville 'et tous les titres et ornements d'église ; 9° qu'Humbert, sire de Thoire, son

en face du château de Montréal pour de cette misérable loque

prédécesseur, avait aussi pillé la ville de Nantua et le village des Neyrolles et détruit le village de Port Cen 1195] ; 10° que ledit Etienne de Villars avait fait bâtir le château de Montréal, en

secondés de la fortune, rencontrent le jeune sire de Thoire qui,

grande partie sur le fief de Nantua, au lieu appelé « En la Bey •, ce qui devait être démoli ; 11° enfin, que le seigneur de Gex, son allié, et de son autorité, avait saccagé et ruiné les villages de Montanges et de Champfromier, dépendant de Nantua. A toutes ces récriminations, le sire de Thoire répliquait que les procédés de son père, Humbert de Thoire, et du seigneur de

tère. A la nouvelle de cet enlèvement, grande consternation au château de Montréal. Amé du Balmey, vaillant capitaine, qui com

Gex, avalent eu des causes légitimes et que, quant au château de Brion, ce n'était pas un ouvrage nouveau parce qu'il n'avait fait que réparer le vieux château que ses prédécesseurs avaient fait construire au même lieu depuis plus de soixante ans. Pour examiner ces divers griefs, quatre arbitres avaient été nommés par le sire de Thoire et le prieur. C'étaient Hugues de

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période coi

163

humaine, narguer les défenseurs. Au retour de cette expédition, nos gens, merveilleusement ignorant cette agression, revenait tranquillement de chasse dans la plaine : ils l'enlèvent et l'enferment dans le cloître du monas mandait dans le château, assemble à la hâte ses hommes d'armes

et maiche sur Nantua pour délivrer son jeune maître. Mais, à La Cluse, il rencontre les hommes du prieur. Après une violente escarmouche, le parti de Thoire a le dessous, et Amé du Balmey, grièvement blessé, est rapporté à grand'peine au château de Montréal.

164

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

fléchés que les Nantuatiens faisaient pleuvoir sur les assaillants. La porte embrasée s'écroule et donne passage aux gens de St-

BELLEYDOUX. ECHALLON

rents de nos montagnes. Presqu'au même instant, Amé du Balmey parvenait à enfoncer à coups de hache la porte du couchant, près du lac.

Les habitants de St-Martin parviennent les premiers au cloî tre ; ils y pénètrent de vive force, délivrent le jeune sire de

Thoire et emmènent son geôlier, un religieux, qu'Amé du Balmey tait attacher comme un chien de garde à la porte du château de Montréal. En reconnaissance du secours qu'ils lui avaient prêté pour délivrer son fils, Béatrice de Faucigny concède aux habitants de Saint-Martin une certaine étendue de forêts noires, de la plus grande partie desquelles ils jouissent encore aujourd'hui. Le pauvre prieur Boniface de Savoie était battu et bien battu : Il ne devait pas mieux demander que de s'entendre définitivement

cornte de Bourgogne, et Albert, sire de la Tour du Pin, parvinrent a réconcilier le prieur et la dame de Thoire, qui jura, tant en

Lyon. Ces quatre arbitres ne purent s'entendre sur le lieu de réu nion et ne trouvèrent rien de mieux que de remettre la décision

son nom qu'en celui de ses enfants, qu'il ne serait fait aucun mal

au prieur de Nantua retiré à l'abri des épaisses murailles de son chateau-fort, et que le traité de 1248 resterait valable, à condition qu II lui serait payé une amende de 100 marcs d'argent. Cet arrangement ne fut cependant point définitif et toutes ces contestations ne furent réellement terminées qu'en 1270, par

prendre au grenier du chapitre, et à leur laisser percevoir chaque

fijnsaction solennelle passée entre Jean, prieur de Nantua,

année quarante deniers genevois sur St-Martin-du-Fresne, et du surplus de leurs prétentions débouta respectivement les parties. Sur ces entrefaites, Etienne II, sire de Thoire-Villars, rendit son âme à Dieu, laissant sa veuve Béatrice de Faucigny pour tu trice à son fils mineur Humbert II. Les funérailles étaient à peine terminées, que l'orgueilleuse Béatrice, prétendant que la sentence de 1248 était outrageusement partiale et lésait ses enfants dans leurs droits seigneuriaux, appelle ses vassaux aux armes. Ceux-ci se jettent sur les terres du prieur, s'emparent de tous les che mins, rançonnent les"passants, faisant prisonniers tous ceux qui se rendent aux marchés de Nantua. Ils mettent à contribution tous les villages relevant du prieuré, dressent sur le fameux molard

de Port de nouvelles fourches patibulaires encore plus hautes et plus insolentes que celles qu'avaient détruites les moines et, pour mieux prouver que les sires de Thoire et de Villars avaient le

droit d'y faire exécuter les couples, ils y pendent haut et court un malheureux sujet du prieur qu'ils venaient de faire prisonnier, A la nouvelle de ces exactions, Boniface de Savoie relève fièrement le défi. A son tour, il jette ses hommes d'armes sur le territoire de Montréal. Ceux-ci se divisent en deux bandes : l'une

suivant la vieille route qui conduit à Martignat, s'empare du vil

abbe de Saint-Seine, et Humbert de Villars, du consentement de Béatrice de Faucigny, dame de Thoire.

Il était stipulé dans ce traité « que la ville et le prieuré de Nantua, le château de St-Germain-de-Joux et tout ce qui dépend ce la terre de Nantua, depuis le château de Châtillon-de-Michaille jusqu a la rivière d'Ain et terre de Saint-Oyend de Joux, demeu

reraient en la garde et protection du seigneur de Thoire, pour

L'église

de

Nantua

Mais le rude soldat avait l'âme chevillée au corps. A peine remis de sa blessure, il songe à prendre une formidable revanche

de son échec de La Cluse. Sa défaite l'avait rendu prudent; pour plus de sûreté, il appelle les habitants de St-Martin à la rescousse de ses soudards. C'est une levée en masse ; tous se mettent en route, armés de haches et d'épieux, traversent Chamoise et arri

vent à la porte sud de Nantua au moment où les gens d'armes

lage et brûle le château mal défendu par sa faible garnison ; l'autre va droit aux fourches patibulaires de Port. En quelques

d'Amé du Balmey attaquaient la porte de l'ouest. Par le plus grand des hasards, deux voitures de paille se

vigoureux coups de hache, elles sont bien vite abattues. On en

trouvaient en dehors de la ville. On eût bien vite fait de les

détache le pauvre pendu, qui était déjà sec, et on va le rependre

pousser contre la porte et d'y mettre le feu, malgré la grêle de

165

Qfi s engouffrent dans la ville avec l'impétuosité des tor

Sainte-Teudère, cardinal de Sainte-Sabine ; l'archevêque de Vienne ; Amé, comte de Savoie, et Philippe de Savoie, archevêque de

condamna le prieur de Nantua à payer aux sires de Thoire seule ment la redevance annuelle de quinze quartaux de froment, à

michaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

avec sa terrible ennemie, Béatrice de Faucigny. En 1251, Jean,

de ce démêlé à l'archevêque de Lyon, Philippe de Savoie. Celui-ci, par une sentence en date du mois d'octobre 1248,

p"'

emporaine

L'étymologie du mot Belleydoux viendrait du m Tt latin >■ Belli

adjutorium » (auxiliaire, aide de guerre).

Pour Echallon, Il s'agirait du mot latin « Scala

(échelle], car

autrefois, pour arriver à ce village, il fallait se seifir d'échelles, attendu que des rochers à pic et de profonds ravini l'entouraient de toutes parts, sauf du côté nord. | On a vu que, par la donation d'Albitius, comte ïdu Genevois,

en 930, les communes de Belleydoux, Echallon et Iharix avaient été incorporées à l'abbaye de Nantua. Dès que les fioines eurent pris possession de ce vaste territoire, couvert en grande partie

de forêts, ils songèrent à y établir des colons pourJes défricher. Ils y appelèrent des habitants, à l'aide de concessioni territoriales, sauf une petite redevance à leur verser. Echallon is'édifia dans

I endroit le plus propice à pouvoir être protégé, s ft contre les

hommes, soit contre les bêtes sauvages, qui étaier | nombreuses

à cette époque, dans les forêts. Plus tard, pour rr®ux défendre Echallon, les prieurs firent bâtir le château-fort d$ Gobet. Des maisons se groupèrent près de la forteresse, et jst ainsi que Belleydoux commença à naître. I Ce n'est toutefois qu'en 1159 qu'on trouve Echa on et Belleydoux à l'état de villages, et ayant des intérêts m ■tériels à dé fendre. A cette époque, le prieur de Nantua délimite leurs confins avec les possessions limitrophes de l'abbaye ^ de St-( laude. En 1230, des querelles s'étant levées entre le "l® Nan-

tua, Humbert de Mornay, et le sire de Thoire, Etien. ,

l®r,. ce der-

nier, avec l'aide de son capitaine Bernard de Chan^ut, assiégea et prit le château de Nantua, pilla la ville et mit le eu à l'église du prieuré. En outre, aidé du seigneur de Gex, détruisit le

village d'Echallon.

Peu à peu, Echallon se releva de ses ruines, et'son-seigneur

lui accorda de nouvelles franchises pour encouragerjiles habitants à rebâtir leurs maisons incendiées et à défricher-d® nouvelles

laquelle le prieur promit de payer, savoir : pour la garde du château de St-Germain, 100 sols, monnaie de Genève, à chaque fête oaint-Hilaire, dont il ferait hommage à l'abbé de Cluny, et pour la ville et le prieuré de Nantua, 15 livres genevoises, comprenant

posait de six articles.

sous ladite garde St-Martin-du-Fresne, Condamine, Brénod, Charix et Echallon ». Il fut réservé que "l'abbé de Cluny ne pourrait

Le premier règle la taille que payaient à cett î époque les habitants de ces villages. On voit qu'elle s'élevait !;'9 livres ge

obliger ledit seigneur de Thoire de se trouver en quelque lieu pour I employer en guerre ou querelle qu'il ne lui fût commode et bienséant et dans les limites de la Saône, de Lyon et de Genève; que le sire de Thoire n'aurait pour autant juridiction èsdits lieux, sinon la directe au village de Lolliaz, et que le molard de Port serait commun entre le prieur et lui, sans qu'on y pût faire construire aucun fort ou élever aucun pilier de justice », Par ce traité, le sire de Thoire-Villars n'avait donc que la

garde de la terre de Nantua, mais nullement la juridiction qui

relevait toujours des abbés de Cluny. A cause de cela, nous restions Français.

terres.

''

Cette transaction intéressait aussi Belleydoux.

H® se com

nevoises et 12 quartaux d'avoine pour le droit de quit®-

Le second parle des cens et servis affectés sur -s terres qui avaient été anciennement données à titre d'emphitéo:®Le troisième oblige les habitants à recevoir et' à loger les

chevaux du prieur et ceux de sa suite lorsqu'il iraî à Echallon ou à Belleydoux, et à leur fournir le foin et l'avoW®- C'est ce qu'on appelait le « droit de gîte » Le quatrième établit un « droit d'aide », c'est-à-diA une cotisa

tion pour venir en aide au prieur lorsqu'il faisait quÏRue acquisi

tion,

(/{> suivre].


HISTOIRE DU PAYS DE XEX HISTOIRE DU PAYS DE GEX

166

L'article cinq dit que les hommes de ces deux communes pren dront les armes pour secourir leur seigneur et feront le guet dans son château de Gobet lorsqu'ils en seront requis. Par l'article six, le prieur se réserve les droits qu'il avait coutume de percevoir sur les biens de ceux qui mouraient, ainsi que les corvées. Outre les transactions à faire avec leurs hommes, les prieurs de Nantua se trouvaient souvent dans l'obligation de transiger aussi avec les sires de Thoire, leurs puissants voisins qui, sans cesse, les contrariaient dans leurs possessions ou leur imposaient leur patronage. C'est de cette sorte que Jean, abbé de Saint-Seine, prieur de Nantua, après la démission de Philippe de Savoie, fit une transaction avec Humbert iil de Thoire.

Le sire et l'abbé y disent qu'après de longs démêlés, ils sont convenus de ce qui suit ; La ville et le prieuré de Nantua, le châ teau de Saint-Germain-de-Joux et généralement tous les hommes et biens appartenant à ce château et au prieuré, depuis la châtellenie de Châtillon-de-Michaille jusqu'à la rivière d'Ain et jusqu'au territoire de Saint-Oyend-du-Jura (Saint-Claude) sont et demeureront

perpétuellement de bonne garde dudit Humbert, sire de Thoire et de Villars, et de ses successeurs, seigneurs de Thoire et de la montagne, excepté, s'il y en a, celles des possessions de ce prieuré qui dépendraient d'une autre garde et d'un autre domaine. Le prieur de Nantua promet de payer annuellement, le jour de la fête de Saint Hilaire (5 mai), audit sire de Thoire, 100 sols de Genève qu'il viendra recevoir au prieuré pour la garde du château ; il promet en outre de défendre le prieuré et la ville de Nantua, et leurs possessions dans la montagne, entr'autres Echallon et Charix, moyennant 15 livres genevoises ou leur valéur en monnaie de Genève.

En 1303, le prieur de- Nantua transige à nouveau avec les habitants d'Echallon et de Belleydoux. Dans ce nouvel accord, fait entre les habitants de ces deux

communes et leur seigneur, nous remarquons plusieurs articles principaux ; mais, avant de les énumérer, nous appellerons l'at tention sur le nom du prieur qui fit cette transaction. Ce prieur était Guy de Clermont, tandis que dans un titre important de StMartin-du-Frêne, nous trouvons, à la même année 1303, un prieur

de la Vallée de la Valserine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

167

c'est qu'il est compris dans le mot paroisse, n'étant alors qu'une annexe d'Echallon.

Le troisième article ajoute que si quelqu'un a donné des terres

à cens sans avoir l'agrément du prieur, il sera tenu de révoquer dans l'année ces aliénations, faute de quoi et après l'année, ces cens appartiendront de plein droit à la seigneurie. Le quatrième est celui qui établit que les bois et les mon tagnes, aussi bien que toutes les terres qui n'avaient point encore été acensées au profit des habitants d'Echallon et de Belleydoux,

mais comme les clauses de cette ancienne charte sont toutes

onéreuses aux habitants d'Echallon et de Belleydoux, il est juste

s'établir dans la paroisse d'Echallon et y posséder ou cultiver des terres sans la même permission. Si Belleydoux n'est pas cité.

En 1645, les communes transigèrent entre elles pour leurs limites. Une délimitation eut lieu entre Champfromier, Montanges et Echallon. Une seconde entre Giron et le hameau de Marnod. Belleydoux et Echallon.

Cornme les autres communes de la région, lep deux villages

(Français) et les Cuanais (du parti de l'Espagne). Plusieurs mai sons furent brûlées. A la suite des atrocités commises de part et d autre, le village d'Echallon ne comptait plus que 80 habitants en 1688, et celui de Belieydoux 40.

1-6 3 juillet 1692, il fut procédé au partage des forêts et des terres de Belleydoux, Echallon, Charix et St-Germain-de-Joux, entre le prieur et le chapitre de Nantua. Lss habitants furent mécontents de ce partage et pillèrent les forêts, coupant beaucoup de sapins à leur profit. Ceux de Viry

habitants de ces deux communes.

L'article six contient une augmentation de 60 sols genevois à la taille, sans dire pour quel motif a lieu cette lourde aggravation. Les articles sept et huit obligent les habitants à payer à la saint Michel, alors prochaine, la somme de 72 livres genevoises, amende qui leur fut imposée pour avoir remis à des étrangers et surchargé de servis les terres que le chapitre leur avait acensées.

Outre ces stipulations diverses qui formèrent le traité de 1303, on voit que les habitants d'Echallon et de Belleydoux reconnurent encore d'autres droits au prieur. Ces droits, inscrits dans un ter rier en 1308, sous la forme de dénombrement seigneurial, sont les suivants :

1° Le prieur possède un château avec la châtellenle d'Echallon

et Belleydoux, sur lesquels il a toute justice, haute, moyenne et basse.

venaient les aider : une grande effervescence régna à ce moment

et des poursuites judiciaires furent intentées. On voit ensuite Echallon s'opposer à l'arpentage de ses forêts, contentieuses avec celles de Belleydoux. En 1760, plusieurs habi tants d'Echallon sont verbalisés par le Maître particulier des Eaux et Forêts, pour avoir coupé des bois. On trouve notamment dix sapins dans la cour du curé, M. Honoré Mathieu. Chez 52 habi

tants d'Echallon et de Belleydoux, il se trouvait le chiffre énorme de 3.068 sapins.

P® '^®me que Belleydoux eut son château à Gobet, le village Divî"1 P°®®6da avait également féodal.qu'il En en 1303, un Philippe d'Echallon ce fief,son saufcastel l'hommage devait

2° Les hommes de ces villages sont tous taillables et main-

au prieur de Nantua. En 1423, on trouve un André d'Echallon, qui

mortables, mais la taille qui ne pourra s'augmenter, est fixée à

est en procès avec le Monastère ; il mourut en 1463 et laissa

12 livres genevoises, dont 6 se payeront au mois d'août, nommé

deux fils, Perceval et Philippe, Le premier lui succéda, tandis que

• ad vota », aux vœux, parce que les vœux se prononçaient dans

le second eut différents biens à St-Germain-de-Joux.

ce mois, et 6 livres au Carnaval.

6° Une redevance en avoine ou avoinerie de 12 quartaux, appelée « droit de quête ou collecte ». 7° Des servis en grains valant deux quartaux.

Le second article porte qu'aucun étranger ne pourra dorénavant

Bastrand, Nicollet, Bastien, Coulin, Maurice.

de penser qu'elle contenait aussi l'affranchissement de la servi

changement de nom dans les titres analysés doive forcément

tenaient du prieuré, sans la permission expresse du prieur.

Pour Belleydoux : Golliat, Poncet, syndic et conseiller ; Evrard, Guinet, Tivent, Tabourin, Adrian, Roybier, Corbos, Grimet, Molard,

tude personnelle dans laquelle ont dû vivre primitivement les

froment.

Dans le premier article, on voit que Guy de Clermont défend aux habitants d' « acenser », c'est-à-dire d'amodier les terres qu'ils

Burdet, Aimard.

eurent à souffrir de la lutte féroce qui mit aux prises les Gris

que Guy de Clermont peut être aussi Guy de Ranis, sans que le indiquer un changement de personne. Cela dit, passons au traité

Antoine dit Christinet, Borland, Thévenin, Bournet, Mont, Brandon, Pitton, Motter, Rollet, Revel, Gibert, Roybier, Collettas, Bory, Bret,

L'article cinq confirme l'ancienne charte dont nous avons

parlé et veut qu'elle soit inviolablement observée par les prieurs ;

8° Un moulin à Echallon. 9° La dîme des fruits.

Une nouvelle transaction fut signée en 1608, par les notables dont les noms suivent ;

Pour Echallon : Fontanelle, Tornier, Berger, syndics ; Burlet, Caillat, Grivat, Racle, Druet, Maire, Grasset, Poris du Bonnet,

par

Lucien

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Enfin, un limitage de montagnes fut signé le 4 juillet 1681, entre

de puissants personnages ayant piusieurs noms titrés : de sorte

de 1303.

168

appartenaient en toute propriété au prieur de Nantua, qui permet à ces habitants de les réduire en culture et qui leur accorde à cette condition la propriété de tout ce qu'ils pouvaient défricher.

3° Le prieur a 20 sols genevois pour les servis et corvées de chaque année. 4° Un droit de patronage et deux parts dans les sépultures. 5° Un droit de dîme qui rend annuellement 100 quartaux de

de Nantua se nommant Guigue ou Guy de Ranis. Ces deux noms différents n'indiquent pas cependant deux titulaires de l'abbaye, car le plus souvent les prieurs du monastère de Nantua étaient

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période conj 3mporaine

169

pelle sous le vocable de Ste-Marie-Magdeleine ; danjt le cimetière attenant, on inhumait les habitants dëcédés de Chafix, Lalieyriat et Le_ Poizat. Un château, ou Tour de Bilan, gard® l'ensemble, de même qu'au sud du lac, le château de Mont-Corrît gardait les abords des Neyrolles. La terrible épidémie de pest de 1348 fit mourir tous les habitants du village de l'Hôpital di Challey. En 1767, le prieur de Nantua fit bâtir sur son amplacement une ferme, qu'il appela le domaine de la Tour de Bilan, et qui lui rapportait 268 livres, plus du beurre et du bol de fayard ; le droit de pêche dans le lac de Bilan était réservé àu sacristain du monastère.

Plagne dépendait autrefois de Bt-Germain-de-JouL avant que ce petit village ne soit érigé en commune. Antérieurement à l'année 1400, les prieurs de N ,ntua avaient concédé le terroir dénommé <■ Les Freynières », aux habitants de Charix. Mais, en 1407, ceux de Plagne prétendirent avoir droit et envahirent les parcelles.

Guy de Rossillon intervint et rendit une sentenci le 10 août 1407, par laquelle les habitants de Charix étaient reconnus proprié

taires des Freynières, sauf aux habitants de Plagne I fournir les preuves de leur prétendu droit, et dans le cas où ce|! preuves ne seraient pas admises, ces derniers étaient condamné:là payer les tâches des terrains cultivés en cet endroit. Ces tâches consistaient en une redevance de

i quatrième on le voit,

gerbe de tout le blé récolté, dîme très forte, comm^

puisqu'elle représentait le quart de la provenance du èol. Par la même sentence, Guy nomma des experts pour vérifier les preuves testimoniales ou écrites des parties. Ce j arbitres fu-

rent André de Cette, châtelain de Nantua, pour Charii', et Hugues

Goyet, notaire du même lieu, pour Plagne. Cette erduête devait

se faire par-devant Jean de Croze et Mermet Mugneji'

clercs de

la Cour de Nantua.

Les habitants de Charix disaient :

Que ceux qui cultivaient les terres des Freynièies devaient

leur payer les tâches, soit les gerbes de tous les

Iblés semés

En 1546, la fille de Jean d'Echallon épouse Jean de Coucy, seigneur de Génissiat, et lui apporte en dot le fief d'Echallon,

perçues :

1 n

qui passe plus tard, par alliances, dans les familles de Seyturier, à Bourg, puis de Montjouvent, seigneur de Bohas. François de Montjouvent fut le dernier seigneur d'Echallon.

ne s'empressaient pas de leur payer leur tâche (iioiqu'ils en

PLAGNE, CHARIX

dans ce territoire, selon que leurs ancêtres les avaênt toujours Que les habitants de Plagne avaient semé des tes et qu'ils

fussent légitimement requis, et quand même ils les pur payaient

déjà autrefois ; Que leur exposé était notoire et manifeste et ccjnu de tous

leurs voisins, et en conséquence ils demandaient c|'il fut pro

noncé par sentence que le territoire leur apparten f't de plein

L'histoire de Charix possède beaucoup d'analogies avec celle de Belleydoux et d'Echallon. C'est une longue suite de chicanes et de procès avec ses seigneurs, les prieurs de Nantua, des inva sions par les sires de Thoire, des limitations de territoires.

Au moyen-âge, sur les bords du lac de Bilan, existait un vil

lage, appelé Hôpital du Challey. Ce village possédait une cha-

droit à l'exclusion de tous les autres.

]

Les habitants de Plagne niaient la vérité de l'expjsé de ceux

de Charix et ils prétendaient avoir bon droit et bon je raison et

s'offraient à prouver qu'ils avaient des propriétés dans;le territoire

des Freynières.

(A suivre).


r

HISTOIRE DU PAYS DE CEX 170

feilie. . , , . » Deux ans plus tard, en 1410, Antoine de Gerbais, alors prieur

de Nantua, vendit aux habitants de Plagne la partie inférieure du

pré du Challay, moyennant le cens annuel de deux florins d'or et cent florins d'introge ou de gratification. Cette vente fut un nou-

; veau levain de discorde entre les deux villages et nous allons • bientôt les voir aux prises pour ce pré, comme ils l'avaient été pour ies Freynières,

jiijiv

^ 1461, les habitants de Charix firent une reconnaissance

au prieur de Nantua, leur seigneur, par-devant Humbert Bertrandi ct.Jean de Bosco, ses commissaires à terrier.

, Cet acte diffère du traité de 1308 en ce que la taille y est

'•désignée autrement et le prix changé. On voit que cette redevance ■ s'élevait à -19 livres 14 sols genevois, au lieu de 8 livres 10 sols

..%ui se payaient autrefois ; que la taille n'y est pas seule spécifiée, • -mais encore d'autres servis, tels que les corvées, les joux des " boeufs et la conversion en argent de la valeur des vingt-trois

poules, à la place des poules elles-mêmes. Cependant, en 1470, une autre reconnaissance, faite par les

I syndics de Charix, Taravel et Panisset, assistés des habitants 1 Chartron, Chapelu, Dorezelle, Reysi, Méjat, etc., rétablit toutes les ' anciennes redevances du traité de 1308. Dans cet acte, on remarque un article assez curieux, au sujet I des droits du seigneur sur les biens des femmes nouvellement mariées, en cas de mort ou de séparation. Le voici : ! « ...Disent les mêmes hqmmes, que quiconque d'entr'eux, ou > des leurs à perpétuité, mariera fille ou sœur, soit dans la terre 1 de Nantua, soit au dehors, devra payer six deniers gros, monnaie de Savoie, au seigneur, dans la quinzaine des noces ; alors, dans

le cas de mort fortuite ou de séparation de la fille ou sœur, le i' seigneur n'aura rien à percevoir sur la dot de la défunte ; mais ., dans le cas où les six deniers n'auraient pas été donnés dans les quinze jours précités, ledit prieur aura droit au tiers de la dot ». La même année de cette reconnaissance, il y eut une sentence I:rendue contre Plagne, au sujet de la redevance à laquelle il avait l'été taxé en 1408. Cette sentence fut prononcée par Pierre de ïMoyrou, vice-châtelain de Nantua, auprès du four banal de Charix, Vfour existant encore et qui est fort élevé au-dessus du sol, ayant âété sans cesse reconstruit sur ies débris des fours précédents. JLes habitants de Plagne y furent condamnés à payer aux Charisiens ddeux florins d'argent et un quartal d'avoine qu'ils leur devaient Ipour l'année 1469, en vertu du jugement de 1408. Malgré cette condamnation, les hommes de Plagne ne se tin

rent pas en repos ; ils élevèrent d'autres prétentions, et cette fois elles avalent pour objet le pré du Challay. Les habitants de bharix, tourmentés sans cesse par leurs entreprenants voisins.

depuis les temps préhistori£|ues jusqu'à la période coJ|iemporaine par Lucien MICHAUX

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Après que les parties eurent ainsi exposé leurs raisons et demandé à ce que le territoire contesté leur fut individuellement accordé, les juges et arbitres délibérèrent et Plagne fut condamné à payer les tâches de blé, leurs preuves n'ayant pas été trouvées convaincantes. Ces tâches furent fixées à la redevance annuelle de deux florins d'argent et d'un quartal d'avoine que les habitants de Charix devaient employer à venir en déduction de leur propre

de la Vallée de la Valserine 171

adressèrent une supplique pressante à leur seigneur, y exposant

toutes les contrariétés que leur faisaient subir les habitants de Plagne.

A cette époque (1474), Jean-Louis de Savoie, pronotaire de l'église romaine, évêque de Genève, était prieur de Nantua ; il ordonna de suite l'évocation de l'affaire par-devant son tribunal, et l'année suivante, le 2 août 1475, une nouvelle condamnation réduisit au silence le village de Plagne, en donnant à nouveau gain de cause à Charix. Après les intérêts communaux des deux localités dont nous nous occupons, nous voyons surgir des intérêts particuliers qui, jetant quelque lumière sur Plagne,et Charix, nous obligent à en parler. Comme on l'a dit, Plagne, qui fait encore partie de la paroisse de St-Germain-de-Joux, n'était jadis qu'un hameau de cette com mune, et le curé de St-Germain percevait la dîme sur son terri toire. De même que les syndics n'étaient pas d'accord sur les limites précises de leurs possessions, de même aussi les curés de Charix et de St-Germain ne pouvaient s'entendre sur les confins vrais de leurs dîmeries. Après quelques contestations, ils en vin rent à un accord en 1557.

D'après cette transaction, il fut convenu qu'ils amodieraient les dîmes en litige, et qu'avant d'en partager le produit, le curé de St-Germain prélèverait une mesure de blondée et trois mesures d'orge, et que du restant le curé de Charix prendrait les deux tiers et celui de St-Germain l'autre tiers. Cet acte fut la dernière

transaction que fit Charix avec ses voisins, car nous ne citons que pour mémoire un autre procès qu'eut ce village avec celui d'Apremont au sujet de leurs limites, et qui nécessita des lettres ducales du prince de Savoie, confirmatives d'un arrêt du Sénat de Chambéry, de 1570. Bientôt des soins plus graves et des malheurs plus réels allaient réclamer toute la sollicitude de Charix. Les guerres ré

glées et les attaques de partisans s'avançaient menaçantes avec leur cortège de meurtres et d'incendies. Déjà sous François 1"'', lors de sa querelle avec le duc de Savoie, le Bugey avait été envahi et avait reconnu l'autorité de la France. Durant cette période de conquêtes, Charix, de même que tous les villages de la province, avait eu à souffrir des exactions et pilleries d'une soldatesque insolente, qui ne se faisait nul scru pule de dévaliser et tourmenter le « bonhomme ». Les choses étaient allées si loin que le roi de France avait été obiigé d'y mettre un terme et d'arrêter les ■■ larrecins, abbus, exactions, pilleries et malversations commises par les commis saires et les syndics des villes et villages desdits pays de Beugev et de Bresse, tant au fait des munitions, des passaiges des gens de guerre, qu'aux fournitures des garnisons establies esdits pays ». A cet effet il avait nommé en 1545 le bailli de Mâcon pour infor mer, faire saisir et juger les coupables de ces malversations. Mais les exactions des syndics et les pilleries de François 1" n'étaient rien en comparaison des meurtres et incendies promenés dans le Bugey par les troupes du maréchal de Biron.

Nous empruntons à 1' ■■ Histoire de l'annexion à la France

172

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

des provinces de Bresse, Bugey et Gex », par M. Beau, les détails navrants de cette occupation militaire du maréchal. Dans un titre, cité par cet auteur de notre histoire provin ciale, nous trouvons dans l'établissement de la confrérie du « Rosaire » de la ville de Belley, les paroles suivantes : <■ Ayant considéré avoir esté vexés et travaillez pendant l'es

pace des dix ans derniers, tant de peste et aultres maladies con

tagieuses que de stérilité et famine, ainsi que de présent des malheurs, misères et calamités à eulx inférés par les gens de guerre pyémontois, hespaignolz, napolitains, la plus part entretenez

à leurs frais et despens.

Outre les desmolitions. incendies et brûlements de leurs

édiffices, pilleries de leurs meubles et bestail, ransonnement et mal traictement de leurs personnes, se retirer, le plus grand

nombre, par boys, forestz, lieulx déserts et pays estrangiers ;

joinct que les ecclésiastiques, à cause de la paulvreté du dict peuple, ne pouvant exiger les rentes, servis et debvoirs seigneuriaulx à eulx deubz outre les foulles qu'ilz ont soufferts par les dictz soldars, sont en crainte, si les dictz malheurs venaient à continuer plus longuement, d'estre contrainctz à laisser le service

divin, ce que Dieu, par sa bonté et révérence, ne veuille permettre !

« Faict à Belley, au palais épiscopal, le 19™" du mois de

mars 1595 ».

Comme on le voit, rien ne manquait à la misère publique, et

les communes de Plagne et de Charix avaient à cette époque malheureuse leur part d'infortune. C'est ce qui nous est clai.œment

démontré par un titre de cette dernière du 21 juillet 1598. Ce titre est une reconnaissance d'un nommé Perraud, qui confesse avoir vendu une jument borgne avec son pouiain, trois

ducatons, et quatre vaches vingt-quatre ducatons, afin d'acquitter les impôts des frais de guerre qui étaient réclamés à Charix, d'un ton menaçant, par le capitaine La Ramée.

Ce fameux capitaine La Ramée, dont on raconte souvent aux

enfants les ruses de guerre et son habileté à duper le <■ bon homme », fit encore, le 23 juillet 1598, une quittance aux syndics de Charix, de toutes les rations dues pour ses militaires en garni son dans la contrée.

Comme on le voit, Charix ne fut pas épargné et eut sa part des malheurs publics. La guerre, quoique rude et désastreuse, fut de courte durée : le roi Henri IV et le duc de Savoie avaient signé le traité de Lyon de 1601, qui donnait la Bresse, le Bugey et le Pays de Gex à la France, en échange du marquisat de Saluces. Charix profita de la paix pour réparer ses malheurs et cica triser les pertes pécuniaires qu'il avait faites durant i'occupation française. En 1608, le prieur de Nantua lui offrit de l'affranchir, ainsi que les autres paroisses de sa terre, ce qu'il s'empressa d'accepter.

Ce fut le 1""" octobre 1608 que messire André Frémiot, sei gneur et prieur de Nantua, concéda cette charte qui affranchissait toute la terre de Nantua des corvées et du droit de main-morte.

Le préambule de cet acte Important dit : ° Qu'il y avait procès aux requêtes du palais de Dijon, entre

173

les habitants desdites communautés qui avaient été assignées pour reconnaître ieurs qualités d'hommes-iiges et sujets à toute justice, haute, moyenne et basse, du seigneur et prieur de lantua, et de

condition main-mortable et taillable, ad misericordia^ usquè ;

« Que ledit seigneur et prieur avait considéré C'je quelques-

unes de ces communautés n'étaient pas taillables al miséricorde (Charix, par exemple, depuis 1293) ; 1 « Qu'elles avaient essuyé de grandes pertes penrant les der nières guerres ; que le christianisme avait aboii la saVitude : que les ducs de Savoie avaient affranchi tous leurs mcin-mortables

dans la Bresse et le Bugey; qu'ils avaient permise à tous les seigneurs et particuliers d'en faire de même ; que rwnsieur Fré miot, désirant traiter favorablement ses sujets ordinaires qui sont de la condition main-mortable et taillable, les a affraïchis à per

pétuité, eux, leur postérité née et à naître, de mêrr:j que leurs biens, à la charge de payer les cens, rentes et redevances accou

tumés ».

Malgré cet affranchissement, il fut stipulé que I s habitants desdites paroisses ne laisseraient pas d'être « homm ■s-liges » et soumis à la justice haute, moyenne et basse dudit ptéur. En reconnaissance de ces franchises, les commur îs accordè rent à leur seigneur un lod général, à raison d'un sixsme denier sur toutes les ventes, achats et échanges qu'elles ^feraient à l'avenir ; elles s'obligèrent en outre à payer un capit de quatre mille livres.

Chaque village, au lieu des corvées, s'obligea à une èutre redevance annueile ; et comme Charix était déjà sujet au bd général sur les ventes, il fut convenu que ce village paierait a Tiuellement deux grands quartaux d'avoine, outre sa part de quatre jille livres, Les témoins de cet acte important furent les d« ix syndics de la commune, Fournier et Saccod, assistés de Chai Ion, Méjat, Panisset, Pillard, etc.. Selon la tradition, on raconte que Charix fut brû! en 1640,

et pendant que les habitants cherchaient un asile dan^les forêts

voisines, ils furent surpris et dépouillés par le parftan franccomtois Lacuson, qui était la terreur du pays. Mais Ip Qui est

plus certain, parce que les titres sont là pour le propver, c'est qu'avec la guerre de partisans, le Bugey eut aussi à Rouffrir du passage et de l'entretien des troupes françaises allant ® Piémont. Le 18 octobre 1636, nous voyons une quittance co Jean de

la Rivière, de Nantua, qui reconnut avoir reçu des lyndics de

Charix, 205 livres 3 sols pour vin, pain, argent et autps fourni

tures à donner aux troupes de passage.

j|

Une autre preuve des charges énormes qu'eut àisupporter

Charix des garnisons françaises, c'est qu'en 1645 son SifWic, Jean

Tournier, fut obligé de vendre, avec l'approbation du prieur de Nantua, différentes pièces de terre, afin de subvenir ^ux frais occasionnés par les troupes de monseigneur de Lassara maréchal de France, dont nous trouvons les reconnaissances de l/ivres ou d'argent signées par son trompette de la gendarmerie (A

vre).


H

HISTOIRE DU PAYS DE GEX Un des faits Importants de l'histoire de Charix, celui surtout

qui donne une idée de la richesse de ses forêts, c'est qu'il fut deux fois choisi par le prieur lors du partage qui fut fait des biens et châteiienies de la terre de Nantua. Il est nécessaire

de savoir, pour l'intelligence de ce fait, que jusqu'en 1663 les religieux de Nantua n'avaient joui d'aucun bien Indépendant de eut monastère ; que le prieur commandataire, qui possédait tout, leur

payait des pensions. En 1663, ils prirent tous les biens du prieuré à ferme, ce qui dura jusqu'en 1683, époque à laquelle M. de Massac, prieur, voulant jouir par lui-même, ils demandèrent un partage. Tous les biens du monastère furent divisés en trois lots par une sentence du 29 janvier 1688, mais un arrêt du Grand

de la Vallée de la Valserine

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période coi

175

176

« Au second iot appartiendra la propriété, contenue, produits,

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

les titres qui le concernaient, car déjà le monastère n'était plus et Charix commençait à se façonner à la vie des communes, vie toute administrative, bien préférable à celle que lui Imposait le bon plaisir de ses anciens seigneurs. Ajoutons qu'en 1789, au moment de l'élection des députés du Tiers-Etat chargés d'étudier les cahiers de revendications des communes de la région de Nantua, celle de Charix était représen tée par MM. Levrat, notaire, et Caron, chirurgien. . MM. Buret et Jacquet, marchands, représentaient Apremont ; Allombert, Gojet, Berthet et Guillermet représentaient Lalleyriat.

missaire pour participer à la rédaction de l'acte, fut considérée comme non acceptante, toutefois avec la faculté de pouvoir accé der au traité dans les quinze jours, en payant la somme de 300

LALLEYRIAT, LE POIZAT, LES NEYROLLES

LA SORCIÈRE DU POIZAT

livres pour sa part contributive de celle de 4.000 livres, qu'on donnait ait au orieur prieur oour pour cet affranchissement. Lalleyriat accepta la

transaction six jours après, et versa la somme demandée. Dans un rôle de servis de 1783, l'on voit que Lalleyriat devait au prieur de Nantua pour redevance annuelle : 8 quartaux 2 rnesu-

res de froment, 1 grand quartal d'avoine de 12 mesures, et 5 liards pour chaque mesure de froment que récoltaient les habitants.

revenus, droits honorifiques et autres droits généralement quel conques tout casuels, seigneuriaux, justice, amendes et confisca tions, circonstances et dépendances desdites montagnes de la paroisse de Charix, en quoi que le tout puisse consister ». Le premier lot comprenait Echallon, Belleydoux et St-Germainde-Joux.

Le troisième, Nantua, Lalleyriat, Le Poizat, Brénod et Les Neyrolles.

Le partage fait, le procureur de M. de Massac s'empresse de faire son option et choisit le second lot, c'est-à-dire Charix. Après les montagnes et forêts, vint le tour des châteiienies. Le premier lot comprit la châtellenie de Nantua et ses dépen dances, consistant en la ville de Nantua et les paroisses de Bré nod, Laiieyriat, Le Poizat, Charix, Les Neyrolles et Port. Le second lot fut composé des châteiienies d'Echallon et de St-Germain-de-Joux, dont dépendaient les villages d'Echallon, Bel leydoux, St-Germain, les hameaux de Gobet, Orvaz, Giron-Derrière, La Voûte, Plagne, Longefand, Les Combes et Marnod. Le troisième consista dans la châtellenie de Montanges et de

ses dépendances qui étaient les vijiages et hameaux de Champfromier, Monnetier, Fay, Ruty, Echazeau et Giron-Devant. M. de Massac choisit encore le premier lot où se trouvait Charix et en obtint la cession par la sentence du commissaire

qui le confirma dans l'entière possession de la montagne de Charix et de ses forêts.

Après ce partage, le dernier acte un peu important qu'on trouve relaté dans les archives de Charix, est une délimitation

qui eut lieu entre cette commune et ses voisines, Echallon et Plagne. On y voit qu'alors, Charix allait jusqu'à la septième borne en haut et en dehors de la montagne, au bout d'un banc de rocher qui sert de ligne séparative entre Plagne et Echallon. Ce limitage eut lieu le 23 mai 1754.

La deuxième moitié du XVIII™® siècle se passa sans qu'aucun

événement de quelqu'importance eut lieu, et ce n'est qu'au souffle de 89 que Charix, ainsi que toutes les communes de la terre de Nantua, réclama son entier affranchissement en cessant de payer toute taille et en venant même prendre aux archives du prieuré

-iinatlon de la Les deux paroisses se trouvaient sous la dorlir

Chartreuse de Meyriat.

]

Le Petit-Abergement vit sa population augmen-jsr considéra blement en 1758, par l'exode d'une partie de la population du Grand-Abergement, chassée de ses maisons incendiées et qui vint surtout s'installer dans la région de la Combe de la Manche. Il faut consulter les mémoires de C.-A. Bellod, j ancien insti tuteur, recueillis et étudiés spirituellement par M. Efflène Dubois,

pour se faire une idée de l'existence de cette ré(!on du HautBugey dans la période comprise entre 1770 et 1828;

On y voit qu'en 1776, Pierre Bérentin a tué Pjérre Favre à coups de bâton ; que le jour de la Toussaint, en TÎ77, tous les L habitants se mirent à la poursuite du loup-garou, dihs la monta

gne, mais n'arrivèrent pas à le rencontrer; pendant-l'hiver 1784Le bon écrivain qu'était M. Debombourg, a réuni ces trois villages en une seule plaquette, dans les études intéressantes qu'il publia en 1856. C'est que Lalleyriat, Le Poizat et Les Neyrolles n'ont pas connu, au cours de leur histoire, des péripéties bien tourmentées.

Elles partagèrent la vie relativement calme de l'Abbaye de Nantua. Jusqu'au 6 décembre 1827, époque à laquelle II fut érigé en commune. Le Poizat faisait partie de la commune de Lalleyriat. Les deux pittoresques agglomérations sont situées à plus de 800 m. d'altitude, sur un plateau qui domine le lac de Sylans. Au sud-ouest, dans la vallée de la Doye (ou Merioz) se trouve le coquet village des Neyrolles, étagé au flanc de la montagne de Colliard.

Il faut remonter à 1248 pour trouver un titre historique parlant de ces villages. C'est une transaction passée entre Etienne II, sire de Thoire et Villars, et Boniface de Savoie, prieur de Nantua, archevêque de Cantorbery. Dans cet acte, il est dit qu'Humbert II, sire de Thoire, père d'Etienne, qui était en guerre avec Humbert de Mornay, alors prieur, avait saccagé Nantua, pillé Les Neyrolles

et détruit le village de Port. Le sire de Thoire réclamait des droits de garde, soit 40 deniers genevois pour Les Neyrolles, 30 deniers pour Lalleyriat et Le Poizat.

La garde des Neyrolles s'effectuait par le château-fort de MontCornet (ou Montcurnil), celle de Lalleyriat et du Poizat par la Tour de Sylans, dominant l'Hôpital du Challay. En 1550, un partage des forêts communales eut lieu entre Lalleyriat et Le Poizat. Avec la permission du châtelain de Nantua, les deux parties choisirent des arbitres, qui furent, pour Lalleyriat ; Claude Béatrix, Bernard Sonthonnax, bourgeois de Nantua ; Husson et Taravel, de Charix. Ceux du Poizat furent Guiilot Robin, Hum bert de la Rivière, bourgeois de Nantua ; Guiilot Savarin et Pierre Savarin, de Brénod. Ces arbitres se réunirent devant l'église de Lalleyriat, le 12 mars 1550 ; accompagnés de Gonin et Vion, syndics du lieu, de Claude Chanal et Louis Vion, syndics du Poizat, Ils limitèrent les

forêts et communaux des deux villages, de même que les dîmerles et les terres vagues. Le 1®'' octobre 1608, eut lieu l'affranchissement de la terre de Nantua. La commune de Lalleyriat n'ayant envoyé aucun com-

Toute la région fut bouleversée, en 1647, par la tragédie de Jeanne Allombert, du Poizat, qui vint se présenter, le dimanche 12 mai, devant maître Jantet, juge de la terre de Nantua, en déclarant qu'elle s'était donnée au diable et qu'elle était soroière. En conséquence, elle demandait à être brûlée. ■

Cette grande et forte fille devait être atteinte de folle. Mais les croyances en la sorcellerie étalent si répandues à cette épo

que, même parmi les magistrats, les seigneurs et les bourgeois,

1785, il tomba huit pieds de neige et la circulation ut complète

ment interrompue ; l'hiver 1787-1788 fut également terihle. En 1789, le lac de Nantua gela complètement ; la glace atteigna t l'épaisseur

de sept pouces et les attelages le traversaient.

l

M. Anthelme Chappon, curé du Grand-Abergemtbt. fut délé gué aux Etats Généraux de 1789, à Belley, avec Mij- Jean-Louis Allaimoz-Major et Claude-Joseph Carrier.

Les 6 et 7 août, les habitants de Corcelles vojlurent piller

que les élucubratlons de la malheureuse Jeanne furent prises au sérieux. Elle fut arrêtée et emprisonnée, puis longuement interrogée.

la Chartreuse de Meyriat, mais ils furent repoussés {

Eile déclara que, dans la nuit du 1 septembre 1646, se trou vant seule près de la montagne du Saugey, dans une grange ap partenant à son frère, elle aperçut un feu contre la montagne, à une portée de mousquet de la maison. Elle s'approcha par curio sité et vit un grand nombre d'hommes et de femmes masqués,

vrier 1790. On désigna, comme maire, Jean-Claude CaBjier ; comme secrétaire, Joseph Reydellet ; comme président, Bajoit Costaz,

qui dansaient autour d'un homme tout habillé de noir, qui avait la figure basanée et était assis sur une chèvre. Il I appela, lui

les fonctions de juge de paix, avec trois assesseuri: Ambroise Viviand, Bernard Voillat et Jean Gudin. 1 Mais les habitants du Petit-Abergement, qui voiraient avoir

déclara qu'il était le diable et lui enjoignit de se donner à lui.

Elle accepta. L'homme noir se leva, mit dans le feu un fer, le retira brûlant, lui fit lever le pied gauche et la marqua sous la plante du pied, en lui disant ; « Tu es à moi ».

C'est ainsi, disait-elle, que je suis devenue sorciere et que

j'ai participé chaque semaine au sabbat, dans la nuit du mercredi au jeudi.

Le juge Jantet ouvrit une Instruction, fit une enquête au cours de laquelle il entendit notamment Pierrette Assumel, Clauda Bérod,

La municipalité du Grand-Abergement fut renouvi^ee le 8 fé

curé; comme sergent, Jean-Louis Allaimoz ; comme t^effier, Clau commandant de la Garde Nationale. Claude ReydelleE^ remplissait

de-Antoine Bellod, et douze notables. François-Mariec Fabry était

le juge chez eux, se révoltèrent et faillirent marcher contre leurs voisins du Grand-Abergement. L'abbé André Collet pirvint à les calmer.

Les biens de l'Eglise furent vendus à Nantua, le mai 1791 : Le sieur Benoît Troccon, chirurgien du Petit-Abergeirent, eut le champ de la Cotte au Gruet, dessous ia fontaine de Penchaun- 335 livres ; Jean-Louis Allaimoz eut la terre du Grand-Champ, 310 livnf._et le pre de la Chenaz, 705 livres ; Ciaude Juillard eut le pré Nairair 575 livres ; laude-Joseph

Jeannette Boyard, Jean Béatrix, Benoîte Allombert, Magdeleine Poncet, qui affirmèrent tous que Jeanne leur avait déclaré qu'elle

Benoît Françon eut ia grange de ia Sauge, 4.800 livres ;

était sorcière et qu'elie jetait des maiéfices.

Anne, sise au Traversin et Conibettes, 400 livres ; Amand ®7de et, de

Le Tribunal condamna Jeanne à être pendue, puis brûlée com me sorcière, et la terrible sentence fut exécutée à Nantua.

VIviand-Cotton eut les terres de ia cure, lieudit « En la M iche », 3.525

livres ; Joseph Favre-Bruyant eut les quatre journaux de tel

de Sainte-

Dombier, eut le Pelland, pré Ste-Anne, 300 livres ; Joseph lleydellet eut

le pré Dessous chez Charpy, près de Ste-Anne, 450 livfyS ; ClaudeAntoine Viviand eut les terres de la chapelle Salnt-Sébastiem, Pui avaient

toujours été possédées par ia famille Martinod, par cens PfP®'JJ®'.'.

LE GRAND ET LE PETIT-ABERGEMENT

une seytive de pré, lieudit pré Crétain, vers ia Croix, pou i.°uo livres ; UIIC

Les archives du Grand-Abergement ayant été détruites au cours des deux terribles Incendies qui ravagèrent ce village, le 6 août 1707 et le 5 mars 1758, les renseignements historiques an

térieurs au XVIII™° siècle font complètement défaut.

§

emporaine

Lucien MICHAUX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Conseil du 27 septembre de la même année, cassa ce partage et il en fut fait un second en 1692. Dans ce nouveau travail, il fut dit :

par

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOiRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

174

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Jean Gudin eut un pré à la montagne, pour 425 livres; Jea pt, ue wan1. J.. R HOn I itrrAC • loan (^iiHîrfl 6Ut SDCOrS tua, eut 1^ le pré du Marais, tmiir pour 6.000 livres ; Jean Gudirt un coin de bois à la montagne, pour 300 livres ; Claude-Ançme Viviand

eut ia grange du Dîme, pour 270 livres. Total ; 18.850 iivT° (A (uivre).

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5.;


HISTOIRE DU PAYS DE CEX HISTOIRE DU PAYS DE GEX

178

*Etat des biens de fabrique qui se sont vendus tant du Rosaire que

du grand luminaire, le 13 mars 1793, à Nantua : Jean Gudin a eu le

pré de Frais de Vaux, pour 3.700 livres ; le citoyen Ravinet, de Châtillon,

commissaire du pouvoir exécutif à Nantua, a eu le pré de Recuiafort, 1.825 livres; Jean-Pierre Viviand-Berthod a eu le grand luminaire dessus Léchaud très Mauvan, pour 2.000 livres ; Joseph Reydellet a eu la seytive de Boimoud. pour 400 livres ; Jean-Claude Hugonet a eu la seytive de Saint-Joseph, lieudit Sur Lochoud, pour 145 ; Jean-Baptiste Golletta eut

de la Vallée de la Valserlne depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période cor Lucien MICHAUX par de la Michaille et du Haut-Bugey —

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

179

mille francs. Et les Impôts devinrent Insupportables ; on payait même sur le bétail : 6 fr. par vache, 30 fr. pour un cheval ou une paire de boeufs. Si on considère que le franc de 1813 représentait

au minimum 20 fr. de 1939. on peut se rendre compte de la

Nalrin, pour 1.650 ; Claude-Antoine Viviand a eu un petit coin de jardin

de Napoléon ; la bataille avait eu" lieu le 18 juin.

Les deux ventes réunies de tous les fonds de I Eglise du Grana-

et le 4 % au curé pour acquitter les fondations de ces fonds sus vendus et faire l'école.

Au mois d'août, il tomba de la neige et il gela à Retord, de même en septembre. Ce fut une disette générale. Claude-Antoine Bellod. âgé de 88 ans. qui était toujours ins tituteur en 1824. enseignant à dix-huit enfants, accuse Simon Aliaimoz. Jean-Claude Wiottaz et François Berthet d'avoir déplacé à leur profit les bornes de la forêt communale. Jean Carrier et Jean-Claude Viviand furent aussi accusés d'un délit semblable.

Le 16 avril 1793, l'on fit la visite domiciliaire chez tous les citoyens

suspects d'avoir : chez les frères Aliaimoz aux Routtes, chez Armand

A cette époque, le sapin valait 24 sous le pied cube. En 1827. Il fit un hiver terrible. La fromagerie du Crand-

Favre aux Routtes, chez Jean-Pierre Mottaz, chez Jean-Claude son frère à la Manche, chez François Métras, chez Jean-Joseph Métras, chez François Auger à la Combaz où l'on croyait trouver des livres de fana tiques ou des lettres de correspondance avec les émigrés, et on ne trouva rien, et lis furent justifiés des faux qu'on les accusait. Et procès-

Abergement. dont la construction venait d'être terminée, commen ça sa fabrication ie 23 juin. Claude-Antoine Bellod enseigna jusqu'en 1828 et mourut en 1834. à l'âge de 82 ans.

verbal en fut dressé et déposé au secrétariat du district de Nantua.

Le 30 juin, Claude-Antoine Viviand et François Viviand, son fils, dé noncés au tribunal criminel, furent condamnés à huit ans de fers et huit heures dessus l'échafaud, pour avoir fait sur une délibération de communauté, dix-neuf fausses signatures, où il ne s'en trouva que cinq

qui les dénoncèrent, qui furent Claude-Antoine Bellod, Jean-Baptiste Auger, Amand Viviand, Philippe Favre, Amand Ancian, qui s'accommodè rent pour 1.500 livres, par l'appui et le secours du citoyen Amand Rey dellet. de Nantua, qui travaille fort avec Bellod, notaire, et Baudin, juré, pour leur faire avoir grâce. Après l'avoir fait, ils furent encore dénoncés de nouveau par le citoyen Claude-Antoine Bellod, fondé de pouvoirs et curateur des pupilles Philibert Martlnod et Louise Bertin sa mère, pour

leur avoir calliflée (?) un acte et avoir avoué le fait par devant Claude

Reydellet. juge de palx^de 1792. le 13 juillet, et plusieurs témoins. Une grande sécheresse sévit en 1800, du 23 juin au 25 août ; Teau manqua partout ; pour abreuver le bétail, il fallait le conduire à deux lieues, et même jusqu'au Rhône. Les ours^ et les autres bêtes sauvages, ne trouvant plus rien à manger, s'attaquèrent au bétail et 23 vaches furent dévorées en huit jours. De nombreux incendies de forêts éclatèrent.

Le 20 septembre 1801, le culte catholique fut rétabli, par suite de l'accord intervenu entre le Pape et Bonaparte, premier Consul.

Roland Jacquet, âgé de 107 ans, mourut le 3 février 1803. Etant né le 4 février 1696, Il avait vu trois siècles.

En 1803, grande disette de foin. Une vache se vendait 9 à 12 francs ; un beau poulain, 60 francs. En 1809, on moissonna à Retord au mois d'octobre, en pleine gelée.

En 1813, une levée en masse fut faite pour envoyer des hom mes aux armées. Les garçons de 20 à 32 ans devaient partir ou

se faire remplacer, mais un remplaçant coûtait de huit à douze

BRÉNOD

rares, de la

Elles comprennent notamment deux manuscrits trè

concédé furent les suivantes : ie mont Agriilet. Roche-Rousse (au

rahle. de 1136; et un accord de 1144 entre i'Ahbs ré

villard et ie Mont d'Orset (au nord).

En 1815. ie maire Reydellet organisa les réquisitions de vivres. Le 27 juin, arriva la nouvelle du désastre de Waterloo et du recul

Les archives de la commune de Brénod. classé., en 1930 par M. Morei. archiviste de l'Ain, sont particulièrement Intéressantes,

les forêts comprises en cette transaction. Les limites du terrain levant) ; Pré-Bardon. le Mont-de-Rivoire (au midi) ; la Croix sur

linge, mais qe firent pas d'excès.

Abergement formèrent le capital de 33.825 livres, dont il en revint à la municipalité pour la paroisse, le seizième qui font 2.051 livres 12 sols ;

la condition qu'ils verseraient au prieur trois sois genevois et laisseraient les habitants de Brénod jouir du droit d'usage dans

Le 27 mars 1814. une troupe de 450 Prussiens vint loger au Grand-Abergement ; ils réquisitionnèrent beaucoup de vivres et de

un journal de terre au Traversain, 300 ; Jean-Baptiste Colleta a eu la

derrière sa maison du Rosaire, pour 205 ; Amand Reydellet, de Nantua, a eu le pré du Gollet-Sapin, du grand luminaire, pour 3.050. Total : 14,975 livres. j j

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

dureté des impôts.

terre de la Corbery, pour 210 ; Jean Carrier a eu un jardin chenevière au Noyer, pour 305, et un petit coin de pré à la Crusa, pour 280 ; Fran

çois Rochaix. fils de feu Jean-Pierre, a eu le pré du Rosaire en Pré

180

emporaine

le chemin du Balmey. la vallée Coulourouse (au couchant) ; CheEn 1173. Humbert et Cuichard de la Baime cèdent à Aymon.

prieur de Nantua. toutes les térres qu'ils possèdent sur Brénod. En 1212. ie prieur de Nantua fait une nouvelle transaction avec les Chartreux, par laquelle il est stipulé que ie Prieur dé truirait son moulin de Brénod. avec pouvoir aux Chartreux d en

faire construire un autre plus bas, moyennant une redevance de deux quintaux de froment et autant d'avoine, annuellement. Dans ce titre, il est parlé du lac de Maconod. qui dépendait déjà de Brénod et en était ie seul hameau important.^ Le Chevalier de Montagu. à cette époque, fit construire un château sur le Montoux. près de Brénod.

, ,,

première moitié du Xii™" siècle : une Charte de FF nerre

et la Chartreuse de Meyriat. Ainsi qu'une transai Ion de 1309.

passée également entre l'Abbaye et la Chartreuse, qui a permis à la commune de Brénod de revendiquer victorieu: iment. contre l'Etat, ses droits séculaires sur une partie de la for t de Meyriat. après un long procès.

M. Edouard Phiilpon. alors député de i'arrondissî nent de Nantua. fut l'instigateur de cet intéressant classement, qui comporte aussi de nombreux documents de l'époque féodale et une belle série de comptes des Syndics, depuis 1490.

LA CHARTREUSE DE MEYRl/>f

., ..

En 1295. Humbert. prieur de la Chartreuse de Meyriat. fait une concession à vie d'une parcelle de terre sur Brenod. a Jean

Beily. recteur du prieuré rural de Brénod. En 1304. ce Jean Belly faillit être tué dans son prieuré par les habitants de Brénod. poussés à la révolte par ses exigences, il se sauva a Nantua ; une transaction intervint, à laquelle participèrent, comme délégués de Brénod. les nommés Richerot. Tavernier. Pasquier. Thornasset. Buisson. Tissot. Cupinat. Burdin. Charvet. Marlon. Beiey. Curtet, Juiliard. Donet. Filet. Mugnier et Tornéry. Les habitants de Brénod

ie Véné de Nantua

Fondée en l'année 1116. par Ponce du Balmay

chanoine et

Chartreuse grand pénitentier de l'Eglise primatiale de Lyon, 1792. de Meyriat exerça, pendant plus de six siècles, isqu'en la région de

une grande influence morale et matérielle sur tout

Brénod et de la Combe du Val.

furent condamnés à 120 livres viennoises d'indemnité envers ie

prieur de Beily. 60 livres pour ie monastère de Nantua et 10 livres Le nom de Brénod viendrait de Brens. chef gaulois qui aurait

séjourné sur le plateau au début de l'ère chrétienne. Et l'histoire de ce village est étroitement liée avec celle de la Chartreuse de Meyriat. par les difficultés nombreuses qui surgirent, par suite des empiétements de territoire dont les habitants se plaignirent. Antérieurement à la fondation de Meyriat. qui date de 1116.

il y avait à Brénod un prieuré rural qui dépendait de celui de Nantua. C'était au recteur de ce prieuré que les habitants payaient leurs dîmes, servis ou autres redevances. Les liens qui unissaient Brénod à Nantua étalent nombreux et se resserrèrent surtout de

puis la fondation de Meyriat ; car. à chaque instant, les hommes de Brénod en appelaient à leur seigneur de Nantua des empiéte ments ou vexations qu'ils imputaient aux Chartreux ; et chaque fois ie Prieur de Nantua répondait à l'appel de ses hommes et .défendait chaudement leurs intérêts.

Aussi, l'histoire de Brénod n'est-eile qu'une longue suite de luttes avec ses voisins, les Chartreux, les seigneurs de Champdor

, et de Corceiles. ou parfois les Comtes de Savoie. En 1136. Pierre il. prieur de Nantua. accorda aux Chartreux

de Meyriat une assez vaste étendue de territoire prise sur la commune de Brénod. à la condition que les Chartreux ne s'éten draient pas au-delà. Mais ils empiétèrent bientôt davantage et offrirent même au successeur de Pierre il de lui racheter des

parcelles voisines. A cet effet, une réunion eut lieu au prieuré de Nantua. en l'année 1144. Les Chartreux eurent satisfaction, à

pour les honoraires des arbitres.

Dans une autre transaction faite en 1309 avec les Chartreux

de Meyriat. il est dit que la prairie de Maconod appartiendra a

Meyriat et que le pré de Lâchât sera la propriété de Nantua.

En 1341. le châtelain de Lompnès accorda, au nom du Comte de Savoie, aux habitants de Brénod. ie droit d'élire des bandiers (gardes) pour veiller à la conservation de leurs propriétés. Le prieur de Nantua octroya la même faveur, ratifia les franchises dont jouissaient les habitants de Brénod. reconnut leurs droits d'usage dans les pâturages et les forêts.

Malgré les bandiers. Brénod ne pouvait se défendre efficace ment contre des attaques sérieuses venant de i'extérieur ; aussi,

ie village était-il sous la sauvegarde du sire de Thoire. dUJ y tenait une garnison composée d'un chevalier et d'un groupe d hommes armés. Les Comtes de Savoie continuèrent cette protection, a la

disparition du dernier sire de Thoire. Humbert Vil. dont les biens devinrent leur propriété.

Aux XV» et XVi° siècles. Brénod soutint une série de procès

avec les seigneurs voisins, avec les Chartreux de Meyriat. ie ha

meau de Maconod. la commune du Petit-Abergement. ou avec de simples particuliers, il en résulta des dépenses considérables qui obérèrent gravement le patrimoine du village. Ce fut ensuite la conquête de la région par les troupes de François i^r et le rattachement définitif à la France.

Ruines de la Chartreuse et maisons forestières de; Meyriat même que

Ella était une filiale de la Grande Chartreuse, celle de Portes. (/; suivre).

J


7W

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

182

jusqu'à fa période cditemporaine de la Vallée de la Valserine depuis les temps préhistoriques par Lucien MICHAUX de la Michaille et du Haut-Bugey 183

LES ANCIENNES FAMILLES

Ponce était originaire du Balmay, actuellement hameau de la Balmay. Il avait deux autres fils, Garnier du Balmay et Guillaume, seigneur de Dorches, commune de Chanay, fief appartenant a

commune de Vieu-d'izenave. Son père, Nortold, était seigneur du

DE LA MICHAILLE

cette famille.

ET DU HAUT-BUGEY

Ponce possédait par héritage paternel la terre et la forêt de

Meyriat, appelées alors « Majorève ou Mériac ». Ce domaine se limitait par le Mont-Valey. le Mont-Bardon, par le sommet (^1

qui se sont dévouées au Bien public

se trouve au-dessus de la source de l'Albarine, par la roche de Maconod et Chatillonnet. Le torrent du Valey le traversait. Le monastère fut construit au levant, près d'une source abon dante. Les eaux du torrent, retenues par une digue, formèrent un réservoir et un étang, qui servirent de vivier à poissons et don nèrent plus tard le mouvement à deux scieries, fondées par les

Famille BAUDIN, de Nantua

moines.

Le site de Meyriat est l'un des plus pittoresques du Ht-Bugey. Etienne de Bourg, compagnon de Saint-Bruno, fut le premier

prieur de Meyriat. Ponce du Balmay fut le deuxième prieur de Meyriat et évêque de Belley.

Les religieux furent dispersés en 1792, et les biens de la Chartreuse séquestrés par l'Etat ou vendus. Ils comprenaient:

le domaine agricole de la Courrerie ; les forêts de sapins envi ronnant le monastère ; six petites propriétés sur le territoire de Vieu-d'izenave, soit Praban, la grosse et la petite grange de Rivoire, le Puble, le domaine de Chevril et celui du Balmay: un domaine sur Brénod, la Léchère ; un autre sur Chevillard, la grosse

Grange ; sur Condamine, la source de la Doye, utilisée pour une

papeterie ; sur Cerdon, l'Important cellier d'Epierre ; la maison du Canonicat, les domaines de la Fouge et Fueux ; enfin quelques vignes à Surjoux-en-Michaille.

Tous ces biens avaient fait l'objet de donations ou avaient été acquis par les moines.

L'Etat confisqua toutes ces propriétés, conserva les forêts et vendit le reste à différents acheteurs.

Le Monastère, avec les prés adjacents et les chutes d eau, furent achetés le 15 février 1796, par Jean-Jacques Beroud, auber giste a Nantua, pour le prix de 10.000 livres seulement. Les bâtiments de la Chartreuse furent démolis, ainsi que les scieries. On ne conserva que la maison des Frères et celle des

Etrangers, qui sont encore debout. L'église, abandonnée, s effondra vers 1850. Auparavant, on avait retiré les boiseries, le grand autel et des statues qui ornent aujourd'hui l'église de Nantua. A l'entrée du village du Balmay, on volt encore une porte

encadrée de deux montants de pierre à larges moulures, avec des soubassements gothiques du XVI™® siècle, délicatement sculptés, qui viennent de Meyriat.

184

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Famille CHANAL, de Nantua Originaire du Poizat, cette honorable famille est fixée dans le Haut-Bugey depuis de nombreuses générations. Parmi ses membres figurèrent, dès le XV™® siècle, des synr dics du Poizat, au moment où ce village faisait encore partie de la commune de Lalleyriat.

185

j

se marie avec

s'installer à Nantua, comme négociant en tissus.

Lii

Elisabeth Pinard.

Leur fils, Marie-Jules-Laurent Chanal, né à Lntua le 25 novembre 1836, fait ses études en droit, devient avo' it, puis conseileut un fils. 1er général du canton de Nantua, de 1871 à 1881

Eugène.

|

Eugène Chanal, né à Nantua le 28 juillet ip68, a fait ses études au Collège de cette ville, puis à la Faciité de Droit de Paris, il fut inscrit, dès son retour dans l'Ain, en Ip95, au barreau de Nantua et, l'année suivante, y fut nommé concilier municipal. En 1901, les électeurs du canton de Châtillon-dé:Michaille, puis en 1919 ceux du canton de Nantua, l'envoyèrent siiiger au Conseil Général de l'Ain, dont il devint le président à la rtprt d Alexandre Bérard. 1 Elu député de l'arrondissement de Nantua le 1 mai 1902, non réélu, avec la presque totalité de la liste radical socialiste, aux élections législatives de novembre 1919, il fut, i janvier 1920, appelé à représenter le département de l'Ain au iSénat où il a siégé, depuis, sans interruption. Sa dernière élect Jn date d'octo-

Originaire de Pont-de-Vaux (Ain), la famille Baudin fit souche à Nantua dès la fin du XVIII™® siècle.

Baudin Camille, chirurgien, quitte l'armée pour venir s'installer à Nantua comme docteur, en 1792. Marié à Agathe-Alexandrine Baron, il eut trois enfants :

bre 1938.

r Baudin Alphonse-Jean-Baptiste, né à Nantua en 1804: mé

Au Palais Bourbon, il a appartenu aux Commi ions du Com-

decin, représentant du Peuple à l'Assemblée Nationale de 1849, Il

merce, des Travaux Publics et des Douanes ; c' cette dernière qu'il a rapporté et fait adopter f

est tué à Paris, sur une barricade, rue Ste-Marguerite, le 3 décem bre 1851. Sa statue orne la place d'Armes, à Nantua. En 1869, à

:t au nom de

révision doua-

nière de 1919. ^ Sur sa proposition, la Chambre des Députés^a voté la loi

l'occasion d'un procès soulevé par la souscription pour la statue Baudin, Léon Gambetta prononça le magnifique discours qui fit

relative au partage par tête de l'affouage; celle iritituant^un^pré

sa fortune politique.

lèvement sur le produit des jeux en faveur du reltbisement, * de la reconstitution des pâturages, de la pêche et de la liasse. Il a été

2° Baudin Georges, docteur en droit, né en 1816. mort en 1880, avoué à Nantua; en 1851, sur le point dêtre arrêté à la suite

:s 9, PS le rapporteur, devant cette Assemblée, en 1919 iriat|»n

du Coup d'Etat, il put s'expatrier à Genève et reprit sa place d'avoué en rentrant en France.

d'utilité publique. A ce moment,

importantes

il a obtenu l'in^oduction, dans

notre législation, du système de l'expropriation coi'ditionnelle, qui .

Ses quatre enfants furent : Victor, ingénieur, établi à Bellegarde comme architecte, auteur de nombreux groupes scolaires dans la région, notamment ceux de Nantua et de Bellegarde, dont

permet aux collectivités intéressées, d'échapper PU risque d in

demnités exagérées qui pourraient être alloué»'^' par le jury à

il devint maire à deux reprises. Etant célibataire, il légua, par

des expropriés. Au Sénat, où il est vice-président de la

testament, toute sa fortune et son château de Musinens à la ville de Genève, en reconnaissance de l'hospitalité donnée à son père,

Douanes, Eugène Chanal a fait adopter la loi sur Coopératives de production avec les Coopératives

Georges, qui resta à Nantua.

mmission

des

les Unions de de consommacette Assem-

tion, et fait modifier divers textes législatifs. Devaif e la Dordogne. blée, il a rapporté la loi concernant l'aménagement

Félix, artiste peintre, qui fit don de ses tableaux à la ville de Bourg.

Il préside actuellement la Société Française Jes Amis des Arbres, fondée par le Conservateur des Forêts Cardot, et la

Emile, artiste peintre également, décédé en Hollande.

bois français.

3° Baudin Camille-Jean-Marie, né à Nantua le 17 juin 1827,

M. Eugène Chanal

Société Nationale d'Encouragement à l'utjlisation d

docteur, maire de la ville de Nantua, conseiller général, très dévoué aux pauvres et aux déshérités de l'existence. li eut un fils. Pierre Baudin. né à Nantua en 1863, mort à Paris en 1917, dont la carrière fut particulièrement brillante :

Sénateur de l'Ain

il est l'un des vice-présidents de la Fédération |ationale de la

avocat, publlciste ; membre, puis président du Conseil Municipal de Paris, il reçut le Tsar Nicolas III lors de sa visite en France;

député de Paris, puis de Belley, il fut ministre des Travaux Publics en 1899, ministre de la Marine en 1913 et sénateur de l'Ain en 1909. Sa statue s'élève sur la promenade du Lac, à Nantua.

Le 12 mars 1550, Claude Chanal, syndic du Poizat, accompagné de son collègue Louis Vion, est l'un des arbitres désignés pour partager les forêts communales entre Lalleyriat et Le Poizat, placer les limites, ainsi que celles des communaux, des dîmeries et des terres vagues. Nous trouvons ensuite toute une lignée d'ancêtres, et nous

arrivons à M. Jean-Louis Chanal, qui quitte la montagne pour venir

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Mutualité et de la Coopération Agricoles. Dans le département de l'Ain, Eugène Chana s'est particu

lièrement consacré à la création et au fonctionnel(snt des Asso ciations Agricoles concernant le crédit, les assura ces rnutueiles, incendie, bétail, grêle, accidents, les assurances sociales. A suivre).

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HISTOIRE DU PAYS DE CEX C'est aussi à lui que l'on doit d'importants perfectionnements

dans les fromageries de l'Ain et de nombreux travaux d'améliora tion de nos routes nationales et départementales. Sur son initia

tive, divers chemins vicinaux ou ruraux ont été améliorés ou créés,

comme par exemple la route de Bellegarde à Brénod, qui fut inau

gurée par le ministre Ruau. Nous ne pouvons pas oublier qu'il fut le promoteur des grands ponts de la Valserine. Il a largement contribué à l'électrification complète du dépar tement de l'Ain. Associé, depuis 1901, aux travaux des diverses Commissions qui s'occupent de l'aménagement du Rhône, Il fait actuellement partie du Conseil d'administration de cette Compagnie qui exécute en ce moment le grand barrage de Génissiat. Un grand-père maternel de M. Eugène Chanal, qui était ori

ginaire du Pays de Gex, M. Jannin Eugène, créa à Béard, près de Nantua, une usine où furent appliqués, avant le marteau-pilon à vapeur, les premiers procédés de forage rapide des écrous pour essieux de voiture.

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de la Vallée de la Valserine

187

et avait aussi épousé une demoiselle Honorine Crochet, sœur de

Louise Crochet, ce qui revient à dire que les deux frères avaient épousé les deux sœurs.

Honoré Cuaz, percepteur, fils de Joseph Cuaz, a épousé Mlle Marie Beau, de Collonges, qui réside toujours dans cette localité.

Ernest Cuaz, conseiller honoraire à la Cour d'Appel de Lyon, auteur de très intéressantes études littéraires, avait épousé, à

Lyon, Félicie Dubreuil. De ce mariage sont nés Félix Cuaz, décédé

à l'âge de 12 ans, Auguste Cuaz et Mlle Marie Cuaz.

Auguste Cuaz, avocat à la Cour d'Appel de Lyon, Croix de Guerre, Officier de la Légion d'Honneur, est décédé à l'âge de 56 ans, en avril 1939.

Mlle Marie Cuaz a épousé, à Lyon, M. Faure, agent de change. Cette famille se continue actuellement par trois fils ; Humbert, Raymond et Bernard, tous fidèlement attachés au pays de leurs ancêtres, Châtillon-de-Michaille.

Famille GUILLERMET, de Saint-Germain-de-Joux Famille CAIRE

Cette famille, d'origine châtillonnaise, a compté parmi ses membres ; Caire François-Marie, notaire : Caire Pierre-François, notaire, l'un des fondateurs de la Société de secours mutuels : Caire Louis-Sylvestre ; Caire Auguste, marié avec Mlle Tapissier,

de Lyon, iaqueiie eut deux filies, mariées à MM. Chavent et Cha-

puis, avocat ; Caire César, frère d'Auguste, avocat à la Cour d'Appel, ancien président du Conseil Municipal de Paris, officier de la Légion d'Honneur. M. César Caire eut deux filles et un fils, Lucien Caire.

Famille CROCHET, de ChâtIllon-de-Michaille C'est l'une des plus anciennes familles de Châtillon.

Presque tous ses- membres furent notaires, jusqu'à Hippolyte Crochet.

Cette famille était apparentée aux familles Ravinet, Lacroix, Cuaz, Merme, Picquet, Bizot : Beau et Docteur Gauthier, de Col-

longes ; Girod, de Divonne : Jannin, de Béard ; Rendu et Laracine, de Lancrans ; Rendu, de Confort ; Marinet, de Ballon ; Pillet, de la Maladière.

Famille CUAZ, de Châtilion-de-Michaille La famille Cuaz est originaire de Farges.

J.-B. Auguste Cuaz, né en 1798, fut conseiller honoraire près la Cour d'Appel de Lyon, ancien maire de Châtillon-de-Michaille, ancien conseiller général. Il avait épousé Louise Crochet, fille du notaire Crochet, de Châtillon.

Joseph Cuaz, frère du précédent, était inspecteur des douanes

Originaires de la commune de Belleydoux, qui forme limite avec les villages du Haut-Jura, les membres de la famille Guillermet se divisèrent en trois branches, à la fin du XVI1™" et au début du XVill™° siècle.

L'une se fixa à Brénod, l'autre à Maillat, la dernière à Saint-

188

Le premier Guillermet qui vint s'établir à St-Germain-de-Joux fut Louis Guillermet, notaire royal et châtelain, c'est-à-dire admi nistrateur des biens que possédait dans cette petite cité le Mar quis Dugas, lieutenant aux Gardes françaises. Ces biens se ven dirent à la Révolution, comme nationaux.

En 1790, Louis Guillermet fut syndic de la commune, puis maire jusqu'à sa mort. Son fils, Auguste Guillermet, qui naquit en 1796, s'établit à St-Germain comme médecin, en 1820. Nommé maire en 1826, il administra la commune, presque sans interruption, jusqu'à sa mort, survenue en 1862. C'était un érudit ; il fut membre fondateur de

la Société d'émulation de Nantua. C'est lui qui communiqua à cette Compagnie le manuscrit précieux rappelant les guerres de l'indépendance de la Franche-Comté — alors qu'elle était espa gnole — contre l'armée de Louis XIV. C'est de ce même manuscrit que jaillit la lumière qui illumina la vie de Lacuson, le héros franccomtois, glorifié depuis par tant d'historiens. Le fils d'Auguste fut Antonio Guillermet, né en 1831, qui

s'installa égalément comme médecin à St-Germain, devint adjoint

au maire en 1865, fut nommé maire en 1870, charge qu'il occupa jusqu'à sa mort, survenue en 1895. Son fils, le Docteur Auguste Guillermet, s'établit à St-Germain en 1890. Nommé maire en 1895, après son père, il n'a cessé d'occuper cette fonction jusqu'à ce jour, 1940. Conférencier, il a également publié plusieurs ouvrages, notamment une étude inté ressante sur la Terre de Nantua. Il fut nommé Officier de l'Ins

truction Publique, puis Chevalier de la Légion d'Honneur, en 1929.

par

Il eut comme fils le Docteur Louis Guillermet, né en 1893,

externe des Hôpitaux de Paris, Croix de Guerre, qui fonda une clinique chirurgicale à St-Germain-de-Joux, puis un home d'enfants à St-Raphaël, où il mourut accidentellement en 1935. Ses amis et ses malades, reconnaissants des services rendus, lui ont érigé un médaillon de bronze, sur la porte d'entrée de la maison paternelle. M. Auguste Guillermet a une fille. Reine, mariée à M. Maxime Poncet, Officier de la Légion d'Honneur, ingénieur en chef à Paris de la Compagnie Nationale des Chemins de Fer. Né à St-Germain et issu d'ancêtres modestes, M. Maxime Poncet ne doit sa bril lante carrière qu'à son intelligence et à son travail ; il honore grandement sa petite patrie. Son fils Emile est étudiant en médecine.

Tous les membres de la famille Guillermet ont été particuliè rement dévoués et désintéressés, aimant à rendre service et à faire ie bien, sans se soucier de l'argent.

Théodore LACROIX, de Châtillon-de-Michaille Né à Châtillon-de-Michaille en 1814, mort le 16 juillet 1895,

Théodore Lacroix est ce gracieux vieillard qui composa avec amour la Chanson de la Michaille, Il fut longtemps président de la Société locale du Secours Mutuel.

Famille MAISSIAT, de Nantua Jacques-Henry-Jean-François Maissiat, né à Nantua le 28 mars

1805, docteur à Paris, fils de Jean-François et de Marie-Marguerite Beroud, devint député de l'Ain. Avec sa sœur, il fit donation à la ville de Nantua, de leur maison et dépendances, pour l'installa

tion d'un asile de vieillards. La commune de Nantua a construit sur la maison Maissiat le

groupe scolaire ; sur le grand pré faisant la suite des jardins,

se trouvent les jardins ouvriers.

Louis-Joseph-Stanislas MARINET Louis-Joseph-Stanislas Marinet, Chevalier de la Légion d Hon

neur, Conseiiler

'-

Lucien MICHAUX

d'Etat et maire de la commune de Lancrans,

naquit à Montanges, canton de Châtilion-de-Michaille, le 12 décem bre 1785. Son père, André-Marie Marinet, y exerçait les fonctions de notaire. Il vint pendant la Révolution se fixer avec sa famille à Ballon, paroisse de Lancrans, où il avait acquis un domaine considérable.

Le jeune Stanislas, après avoir achevé ses études, fit son cours de droit à l'Ecole de législation de Lyon. La vivacité de son esprit et l'éclat de sa parole firent prévoir ce qu'il serait un jour, un homme de hautes entreprises, dont le génie devait grandir

devant les obstacles. Marinet entra d'abord au barreau de Genève, chef-lieu du

189

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Germain-de-Joux.

1

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contemporaine

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

186

RBM

département du Léman, d'où ressortissait alors le P»s de Gex. Là, dès son début, il sut acquérir, surtout en matièra criminelle, une célébrité qui s'étendit rapidement. Il fut appelé n Belgique par quatre-vingts juifs menacés de la peine de mor- ; il plaida pendant plusieurs jours, avec une éloquence si entraînante qu'il les sauva presque tous.

Admirateur passionné de Napoléon, il quitta, en 1 14, Genève qui n'appartenait plus à la France, et courut en 1815 la rencon

tre de l'empereur qui, sorti de l'île d'Elbe, marchait sans résis tance sur Paris. L'impétueux Marinet, honoré de la cînfiance de Napoléon, le fit acclamer à Besançon et à Dijon, fai snt arborer

le drapeau tricolore sur son passage, et nommant dis adminis

trateurs dévoués à la cause de l'Empire.

C'est à cette époque qu'il fut nommé intendant-général de l'armée des Alpes; mais sa puissance, presque illimi'fe, ne dura pas longtemps. Après la funeste bataille de Waterl lo, l'Europe

coalisée ramena les Bourbons ; Marinet, dont on ccJnaissait le dévouement à Napoléon, fut accusé d'avoir pris part àrun complot dirigé contre la vie de Wellington. Il fut condamné àimort et sa

tête fut mise à prix. Chassé de la Suisse et de toJs les pays

alliés de la France, il erra longtemps sans pouvoin trouver un asile assuré.

Pendant ces dures épreuves, les recherches de la •éaction qui

dominait alors, furent moins rigoureuses. On intervirj- auprès de Louis XVIII, qui permit au malheureux fugitif de purggr

sa contu-

mace à la Cour de Dijon. Il revint à Ballon, après hu" ans d'exil, lit. A

son pour embrasser son père que ie chagrin retenait ai aspect, ce dernier perdit la parole et expira bientô après, des

suites d'une émotion au-dessus de ses forces.

L'avocat Marinet partit pour Dijon, plaida lui-mêne sa cause

et y fut acquitté. Il revint se fixer à Ballon et y cherwer le repos

dont il avait besoin.

En 1830, il salua avec transport la révolution q î venait de

chasser les Bourbons. Nommé maire de sa communal; il organisa militairement les gardes nationales du canton et en commandant.

Sa,forte constitution ne résista pas aux

t proclamé

agitatiojîiis d'une vie

aussi orageuse. Vers la fin de 1835, il fut atteint d' lie paralysie qui lui ôta le mouvement des extrémités inférieures, mais il con-

serva toute la vivacité de son esprit, il mourut à Bail iti le 23 août 1841 ; son corps fut transporté à Ochiaz, dans la Mic .Bille, village d'où sortaient ses ascendants paternels.

Claude-François PASSERAT DE LA ClfAPELLE de Châtillon-de-Michaille \

Né à Châtillon-de-Michaille le 17 août 1707, il éti

le descen-

I-

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dant d'une des plus anciennes familles de Châtillon Louis Passerat, son père, était ingénieur ordinaire du roi. Au i iment de la guerre de Sardaigne, il reçut l'ordre de défendre les passages de Grésin, Arlod et Malpertuis. suivre).

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HISTOIRE DU PAYS DE CEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

190 ^ histoire du pays de gex

Parmi les membres de

|||™r|fe maréchal"^des camps

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Canada.

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Famille PICQUET, de Châtiiion-de-Michaille La famiile Picpuet est ped^Jocalité située

P^^\f?r=mTmb^l rrdfcX%lmi,le Ist Pierre Picpuet, bourgeois d Ijean, .

j'Kâon

jusqu'à la période conl!imporaine de la Vallée de la Valserine depuis les tëmps préhistoriques par Lucien MICHAUX de la Michaille et du Haut-Bugey

^'installer à Groissiat, où. succes-

np vers 16uU.

'^®^nu'à''la''BlvoMon. ils furent inhumés dans la petite sivement jusqu a ,

191

naissance des services rendus, les ouvriers organisèrent une sous

cription pour lui ériger un monument sur la place de Groissiat. avec cette inscription, toujours existante : ■ à H. Picquet. introduc teur du tissage de la soie dans" les montagnes du Bugey. Les ouvriers reconnaissants ».

Il eut deux filles, Elisa et Félicle. et un fils. Auguste.

Urbain Picquet. fils du chirurgien, suivit les traces de son

père. Après avoir obtenu ses diplômes, il vint s'installer à Châtillon-de-MIchaille où, pendant plus de quarante années, il prodigua ses soins dévoués aux populations de la Michaille et de la région de la Valserine. Il fut maire de Ghâtillon. et c'est à peu près à

cette époque que furent installées, surtout par hygiène, les deux

fontaines qui existent actuellement sur les places de Châtillon et qui remplacèrent ainsi les puits qui alimentaient alors en eau toute la population du village. Urbain Picquet. peu de temps après son arrivée, épousa Marie Crochet, fille d'HIppolyte Crochet, notaire royal, et de Louise Crochet, cette dernière, fille de Fran

çois Crochet, notaire, et de Jeanne-Françoise Rendu, qui était

notaires^ tt'iornJpou'r fe'fixef soif-en Bresse, soit dans le

elle-même la fille de Joseph Rendu, notaire à Lancrans. parent direct de la famille Rendu, de Confort, illustrée par Jeanne-Marie Rendu, en religion Sœur Rosalie, de l'ordre de St-Vincent-de-Paul. Urbain Picquet eut deux filles et deux fils : Annette et Aglaée.

'"'"1 -a ,n^/t Pierreà Jacques et Benoit elt'c^^^fuf etet la Cour, conseiller du Roi. Qu '''T^t ile' s son fils. Jean-Baptiste ne a Ijean^^^^ correspondant rh^^rS^e/chef des

Tandis qu'Urbain Picquet exerçait à Châtillon. son frère Arsène se fixait à Izernore et Jean-Baptiste à Corcelles. Ces médecins de campagne pratiquèrent leur art avec désintéressement et mou rurent pauvres, au milieu de populations qu'ils avaient profondé ment aimées. En dehors de sa profession. Jean-Baptiste trouvait

église de cette locaiiie.

Les uns et les autres

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cultivateurs, officiers, prêtres

.|.|jygtriels. Quelques-uns quittèrent

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jeux fils et deux filles : Justin

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Charles et Léon.

encore le temps décrire quelques jolis ouvrages, tels que : " L'An" Lloge funèbre Napoléon ». ■■ St-Vincent-de-Paul IflHéroïsme de I Humanité ». de et enfin « Législation moderne ». ou Le fils d Hippolyte. Auguste Picquet. continua les traditions

de son père. Il fut un agronome distingué et porta les fruits de

son expérience au sein du Comice Agricole de l'arrondissement, dont il était président, et au milieu de cette commune de Grois siat dont il fut longtemps le maire vénéré.

Sa sœur Félicle devait épouser M. Jobin. originaire de Vesoul. Elle eut un fils. Hippolyte Jobin. qui épousa la fille de M. VulllermoZ' industriel à Oyonnax. Hippolyte Jobin. qui était pharmacien a Nantua. donna aussi toute sa grande activité aux choses de la

terre. Son souvenir est resté pur. dans nos montagnes, où ses

bienfaits furent imrnenses. Pour ne parler que de Groissiat. Il continua les plantations de la forêt communale, commencées par Pst cet effort soutenu, cette commune est pro

priétaire d un domaine forestier qui représente une véritable ri-

192

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

chesse. Il fut aussi le grand animateur de Sociétés Scolaires

Forestières, qui préparent l'homme à cette idée du reboisement. Charles Picquet. fils d'Urbain, embrassa lui aussi la profes sion médicale. M vint, en 1880. succéder à son père à Chatillonde-Michailie et épousa Berthe Rey. fille du notaire Anthelme Rey. de Billiat. Il fut maire pendant de longues années et conseiller général. Toutes les idées généreuses l'intéressaient et I amenaient à se dévouer pour le mieux-être de ses compatriotes. Il exerça

sa noble profession avec un désintéressement sans borne et une conscience absolue. Comme maire, c'est sur sa proposition que

l'on construisit, en 1884 ce groupe scolaire, le premier du canton, qui orne une des placés du village et où se constitua, sous sa

belle initiative, un cours complémentaire avec quatre instituteurs, ce qui facilita grandement, pour les jeunes gens de cette epoque.

l'évolution naturelle de leur avenir. Dans les années suivantes,

on construisit encore l'école de Tacon. Charles Picquet compléta l'œuvre de son père en faisant voter et aboutir un nouveau projet

d'adduction d'eau, ce qui fait que tous les quartiers furent des

servis par des bornes-fontaines, et le quartier dit « de la Tour », par un réservoir. A l'exemple de ses ancêtres de Groissiat ii

pratiqua et développa le reboisement. C'est ainsi que. de 1896 a 1898. il a été planté, dans le canton désertique de Ja Combe, trente-sept mille pins noirs d'Autriche, ce qui représente une valeur pour la commune, en même temps qu'un embellissernent. Cette plantation s'est continuée et terminée à la Cornbe en 1900.

On lui doit également, et cela grâce à l'appui du Prefet. la plan tation des platanes existant depuis 1888 sur les routes de Bellegarde, de Nantua, de la rue Neuve et de la Gare.

Sous son Impulsion, des monuments et une plaque comrné-

moratiye furent installés au centre du cimetière, devant les ecoies et à I intérieur de la mairie, destinés à rappeler aux générations le souvenir du dévouement de leurs aînés à la cause de leur Patrie et aux idées de liberté.

A Villes, nous lui devons d'avoir évoqué

vie du docteur Costes. par l'apposition d un médaillon coulé et offert par le sculpteur Obé.

A Génissiat, Charles Picquet fit courageusement jeter sur le

Rhône cette passerelle du Monthoux qui vint utilement teli?'', quel ques villages de la Haute-Savoie à ceux de la basse Michaille.

PeiJ temps après, sur sa proposition, se décidait la création de la halte de Génissiat. Celie-ci. durant de nombreuses années, rendit les plus signalés services aux habitants de cette région.

Enfin, plus près de nous, rappelons ses conférences et ses ecri en faveur du grand projet du barrage de Génissiat. dans lequel il

193

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

voyait la conclusion naturelle d'une prospérité géryrale. Ainsi qu'un philosophe, attardé encore sions le docteur Charles Picquet mourut en tence entièrement et pleinement consacrée Son frère. Léon Picquet. après de fortes

en de ointaines vi 1933. ap-ès une exis au bienr public. études, levint notaire

à Collonges et à Gex ; puis nommé, quelques ann®s plus tard,

directeur du Crédit Foncier de l'Ain. Il a épousé-Mlle Louise Pochon. fille du grand démocrate, le regretté sérriteur Joseph Pochon. A la mort de son beau-père. Léon Picquet fdi SPP®'®' P®!"

la reconnaissance de ses concitoyens, à la mairie rp Marboz et

au Conseil Général. C'est là que, pendant la guerr», il_ prodigua sans défaillance aux populations particulièrement éprouvées de la Bresse toute la force de son énergie et de son c^actere. pour maintenir le moral de tous et aider son petit pays àiiésperer. Son

fils unique. Urbain, est mort au Lycee de Bourg, de» suites d un

refroidissement. Ce fut une perte irréparable pour ce foyer, où intelligence, l'enfant apportait déjà les traces familiales de sa viv '[dans la MiLa famille Picquet est représentée aujourd hui. Ut particuliè-

chaille par Jean-Baptiste Picquet. dont la conduite [it deux fois rement brillante pendant la guerre 1914-18. ou il bl6ssé Sous-lisutsnant au début d© la gusrre au 133j-j». lieutenant,

la Croix puis capitaine au 333'°'= Re^giment dMnfanterie. il ligna ille •- --t"; de Guerre avec palmes, la Croix de Chevalier, puis cBHe d Officier

de la Légion d'Honneur. Après les hostilités, il fut fest jomme agent actuelleion

administratif au Ministère des Régions libérées. 11 ment chef de bataillon de réserve. Nous lui devons

lin carnet de la jeunesse

notes sur le 333™» en campagne, et une étude su ■-

de Lamartine. Il épousa Mlle Quainssard. fille du nWaire Quams sard. de Ceyzériat. Cette famille se continue pai deux tilles. Juliette et Colette Picquet.

Famille RAVINET

La famille Ravinet est une ancienne farnille dé Châtillon-deavocat, Michaille. dont les membres sont : François-Marie R^inet. îofas Ravinet. notaire et maire ; Bruno-François Ravinet, notaire : N icien curé de ancien juge de paix à Châtillon ; François Ravinet. a buis Ravinet. Villes • Jules Ravinet. docteur ; Alexandre R^inet : ^ qui épousa notaire ; Charles Callet. vérificateur des Douanes sffier du TriMarie Ravinet. mère de Marcellin Callet. ancien g bunal civil de Gex. | in Callet. à Cette famille compte aujourd hui Mme Marce

Gex. ses filles et son fils. Bruno Callet, ingenieur-j

suivre).

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de la Vallée de la

HISTOIRE DU PAYS DE CEX

de la Michallle et du Haut-Bugey 196

il 94

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Famille REYDELLET, de Vouvray

— Reydellet Amand (1722-1780). Professeur au collège de Reims, curé de Paris et secrétaire de l'Archevêque ; — et Reydel let Joseph-François, neveu du précédent, bachelier en théologie et professeur au collège d'Harcourt.' — Reydellet Alexandre, chirurgien, inspecteur de la Marine à l'île Bourbon, Chevalier de la Légion d'Honneur en 1842. — Reydellet François-Amand (1773-1806). Docteur en médecine, chef des hôpitaux civils et militaires à Marseille.

La famille Reydellet est l'une des plus anciennes du Ht-Bugey.

D'après des recherches faites par l'un de ses membres. M. bde Reydellet, ingénieur de l'Inspection générale de travaux publics jdes Colonies au Ministère, à Paris, à la Bibliothèque Nationale,

iil a été puisé dans l'ouvrage « Les fastes de la Gloire », édité sgn -1819 chez Ladvocat, à Paris, les renseignements qui suivent; Transplantée dans le Haut-Bugey depuis plus de six siècles.

Ma famille Reydellet descend, à ce que l'on croit, en ligne directe i et légitime, d'un prince souverain de l'un de ces nombreux et

j petits Etats, qui faisaient autrefois de l'Italie une pépinière de I royaumes,

,

Des généalogistes italiens assurent que ce prince, detrone

, ygrs 1130, par suite des guerres trop fréquentes à cette époque,

alla d'abord chercher un asile en Piémont où il habita la ville d'Asti et fut connu des habitants sous le nom de ■■ Rei déleto » froi renversé, roi détrôné) ; qu'ensuite il se retira en Savoie où, nar corruption, Rei déleto se changea en « Reidelet », puis en .Reydellet », nom, disent-ils, qui fut très connu dans la région du Piémont.

, i_i

,

Reydellet, greffier honoraire, le sympathique gentilhomme campa gnard de Vouvray ; son fils Paul, ingénieur agronome ; et son neveu, Gabriel Reydellet, directeur d'assurances à Nantua.

Les Elus Cantonaux et les Municipalités de la Michaille et du Haut-Bugey

Ao aueule chargée de deux étoiles d'argent brochant sur le tout.

veur du grenier à sel de Nantua, eut lieu le 15 septembre 1579, nar Emmanuel Philibert, duc de Savoie. Parmi les descendants de cette famille, on cite : _ Reydellet Jean-Jules-Maxime-Benoit, vice-amiral, ne en 1750,

a.. Dombier, commune du Petit-Abergement (Ain) qui entra dans marine en 1768, s'y fit remarquer par une brillante valeur qui

Mi valût le grade de lieutenant de vaisseau. Passa sous les ordres

JiJ rimiral Truguet en 1792, puis capitaine a laretenu suite HW^isUn délicate qui faillit lui coûterdelavaisseau vie, il fut

" et narvint à s'échapper. Rentre en France, il obtint le P"®" ÛHement ^ chef de la flottille de la Manche, en rempla cement dITamiral Latour-Trouville et tira le dernier coup de canon S^erouerre qu'il avait commencée en 1792. La mort la enleve à irmarine fraûûaise en 1807, à l'âge de 55 ans, . Reydellet Bertrand, né au Grand-AbergemOTt le 28 janvier

1720 entra dans les missions étrangères, fut eveque de Natal et

vicaire apostolique au Tonkin,

557

ASTIER

9''®^ F®''®"® pnon

PONCET Auguste BLANC André REYBIER Joanny

686 164

FAMY

pi®®.* , Lnopit®! Montanges

BALLY Honoré CHATELAIN Paul MERME Louis

Pl®9"®

Conseillers d'Arrondissement : MM. MERCIER et FREJUS

Communes Nantua Apremont Brion

Maires Adjoints MUSV Joseph GREZEL Henri LEVRAT Auguste LEVRAT Alphonse PAILLARD Francisque CHALON Marcel

Charix 3éovressiat Lalleyriat Maillet Montréal Les Neyrolles ....

MÉJAT Louis FERRY Honoré JANIN Edouard JOSSERAND Louis GUY Auguste FRÉJUS Jean

Jr® Poizat ASSUMEL Louis GAVARD Victor bt-Martin-du-Frêne . PINARD Georges

Population 2.760 218 198

MAIRE Marlus GUICHARD Marlus POCHET Gustave HERCULE Ernest PEILLOD Pierre GUILLOT Hector

JACOUIOT Philibert JULLiARD Claudius CHAMPIER Alphonse

300 169 207 392 1.202 378

386 185 585

CANTON DE BELLEGARDE Conseiller Général : M. Léon JACQUEMET

Conseillers d'Arrondissement : MM. PERRIN et CORDIER

Communes Belle^garde

'^"Od

Maires JEANTET Zéphirin PILLET Jean

BILLET François TOURNIER Claudius FAVRE Jules MARTEL Jean

BONNET Alphonse BRUN Joseph PONCET Léon

Henri

185 231 379 57 302 192

Jean

94

FRANCIOLI Louis DESBOIS Henri

685

BOUVIER

134 285

110

Marius

DUBUISSON Robert

CANTON DE BRÉNOD

Adjoints Population JACQUEMET Léon 5.071

CERUTI Louis

Maires SAVARIN Aristide BONNAREL Félix MONNET Henri

947

VAILLOUD Albert GUILLERMET Marlus VUAILLAT Antonio

226 291 316

Hotonnes lz®n®ve Lantenay

FAVRE Lucien PELISSON Jules BALLAND César

ANCIAN Alphonse REYDELLET Albert PEL Louis

444 213 242

Vieu-d Izenave

LARÇON Claudius

BERTRAND Marius

428

Outriez BOUILLAND Alphonse MATHIEU J.-Marie Petit-Abergement .. NIOGRET Camille DEVILLE Jean

206 292

NICOD René GIROD Nestor

PERNET Jules RICHARD Edouard

HUMBERT Henri VERCHÈRE Roger

PERRIN Louis CLERC Auguste

à 1876 à 1878 à 1880 à 1883 1883 à 1887 1887 à 1890 1890 à 1898

1898

à

1905

à

1910

à

1914

..

BGEGNIT.

DE CARANDELLE Ale;j(S. BRUNCK DE FRENDECS Richard.

EMIAN

Paul.

AUTRAND Auguste.

JOSSIER Alfred. ARBELLOT Paul. BERTRAND Henri. CALLARD. FLEURV. MENNECIER. BAUDET-VARENNE.

1905 1906 1908 1910 1914

PASCAL (mobilisé ei^^ 1914

Mal 1917 au 9 mars 1919 20 mars 1919 au 2 mars 1922

2 mars 1922 au 12 janvier 1924.

jusqu'au 10 mars

pAOp Al

BERNARD Albert.

BERNARD Georges.

lor janvier 1936

LAGARDE Jean.

janvier 1933 au 31 déc. 1935.

919).

BOUCOIRAN.

12 janvier 1924 à août 1932

1er

BORDES Marcel.

LES REPRÉSENTANTS DE L'A N à la Convention, au Directoire, à ia Res auration

à l'Assemblée Nationale Législatif

depuis la Révolution Française jusqu'en 1

MÉTRAL Louis

9®9®® Echallon Géovresset Grolssiat Martignat

CURIAL Maurice REYGROBELLET G. BARDET Philippe ROCHET Claudius GUILLERMET Léon

SAMERET Albert REYDELLET Célestln

818 502 150 146 450

Yeyziat

CHAPEL François

ANDRUETAN Ernest

290

BERRODIER Raymond PONCET Léon

(21 Septembre - 26 Octobre 1795)

459 518

DARMET Charles

70

39

CONVENTION

10.166 829

^°uvent

MIÈGE Eugène

LACHARD Ernest. VIARD Edmond.

1875

1875 1876 1878 1880

et à ia Chambre des Députés

Conseiller Général : M. René NICOD, député

Conseillers d'Arrondissement: MM. FALNOT et BERRODIER Communes Maires Adjoints Population Oyonn®* Arbent

1870 à 1871

1871'' à

au Second Empire, au Sénat

CANTON D'OYONNAX

Be eydoux Bell'anat

depuis 1870

1906 à 1908 à

Adjoints Population JULLIARD Marcien 602 MICHAUD Jules 363 GRASSET Albert 189

197

Liste des Sous-Préfets de Nantiib

331

Louis

MONNET Henri

St-Germain-de-Joux . GUILLERMET Auguste ?,®,i;|o®* MOREL Humbert .YiB®s BOUVIER Joseph Vouvray

CUVET Pierre

ROCHAIX Emile

Condamine g^vE Joseph Corcelles VINCENT Francisque Grand-Abergement . BERTHET Antonio

Général :

M. le Docteur GRÉZEL, Chevalier de la Légion d'Honneur

ni de leur légitimité, dont ils ne songent pas à revendiquer les

L'anoblissement de Jean-Claude Reydellet, conseiller du roi, rece

TAVERNIER François

Communes Brénod Chatnpdor Chevillard

CANTON DE NANTUA

rendants du roi déchu ne se doutent ni de leur ancienne noblesse,

'^'^"'^Les armes des de Reydellet sont d'azur à un lion d'or et face

Bilbat ... PERRIN Camille Champfromier CHAPUiS Marius Chatillon-de-Michiio. cORDIER André

/■

mbchaux

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

Conseiller Général : M. Marcien JULLIARD Conseiller d'Arrondissement ; M. FÈVE

j

Conseiller

Lucien

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

en 1939

Cette origine nous parait d autant plus probable que les des

par

195

Les représentants actuels de cette belle famille sont M. Louis

f

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période contem|i)oralne

Département de l'Ain DEYDIER Et. GAUTHIER ROYER JAGOT

MOLLET MERLINO

FERRAND, suijilâant

BLANC, suppliant

(A suivre).

■-«aîilfcv lËiîièv^SB

»T'


de la Vallée de la Valserine

HISTOIRE DU PAYS DE CEX 1834.

DIRECTOIRE 11795-1799) an V

— 1.

an VI

— 1.

GAUTHIER DEYDIER

2.

an Vil — 1. 2.

Ant.

PAINLEVÉ : 29 avril 1928 (Gex-Nantua). Décédé le

Fréd. PERRIER.

BOLLET : 7 janvier 1912. Décédé le 12 avril 1923. CHANAL : 11 janvier 1920.

MERMOD : 1919 à 1924. 21 janvier 1934 à 1936 (( x-Nantua).

(13 Mal 1849 - Décembre 1851) Fr. BOUVET BOCHARD

BAUDIN Aristide BOUVET

an V — t. SAUSSET Jean-Fr.

Edg. OUINET

GASTIER

an VI — 1- GROCASSAUD-DORIMOND.

ROSELLI-MOLLET

MAISSIAT

2. VEZU.

3 GIROD Jean-Pierre, non admis à siéger. 4. MERLINO Jean-Marie.

SECOND EMPIRE CCorps léplslatlf) 29 février 1852. — LORMET (de). JONAGE (de).

an VII - 1- TARDY aîné. 2. GIROD Jean-Louis. 3. RiaOUD Thomas.

BODIN.

21 juin 1857 — LE HON. BENOIT-CHAMPY.

restauration

BODIN.

Députés :

1815.

VARENNE DE FENILLE.

MICHAUD.

d^murard de saint-romain. DOUGLAS fde).

^817, _ PASSERAT de BILANS. 1820. — CAMILLE-JORDAN. DUDON.

DUMARCHÉ.

tooiamt

LEVISTRE de MONTBRIANT. DE la SERVETTE.

VARENNE DE FEUILLE. r-uF\/RIER DE CORCELLES. Août 1830. — CHEVRIEH

^GUETTE DE MORNAY.

TROISIÈME RÉPUBLIQUE '

NICOLLET: 11 mal 1924 - 1932. BRAVET : 29 avril 1928 - 1936.

BLANC Prosper : 29 avril 1928.

T. RÉVILLON : 8 mal 1932. Démissionnaire le 6 déçjmbre 1935.

ASSEMBLÉE NATIONALE LÉGISLATIVE

CINQ-CENTS

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE'GEX

Al. BÉRARD : 9 février 1908. Décédé le 20 avril 1923.

Et.

GAUTHIER Ant. DEYDIER Et.

MICHAUX

BAUDIN ; 3 janvier 1909. Décédé le 30 juillet 1917.

DE LA TOURNELLE remplace CORDIER.

1842.

par Lucien

D'ANGEViLLE.

Félix GIROD" - Gex. Denis.

200

GIGUET : 18 mars 1900 - 7 janvier 1912. POCHON : 13 janvier 1901. Décédé le 13 septembre 1908.

BERNARD.

r^r

199

MORELLET : 13 décembre 1885. Démissionnaire le 13 novembre 1900.

CORDIER. DE LA BOULAYt.

Anciens ; PICOUET

de la Michaille et du Haut-Bugey

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

HISTOIRE DU PAYS DE GEX

198

depuis les temps préhistoriques jusqu'à la période coiftemporaine

Représentants à l'Assemblée Nationale :

TENDRET

(S février 1871)

GERMAIN

RIVE

_

COTTIN

Ch. BERNARD Lucien BRUN Jules FAVRE

— — —

MERCIER (2 juillet 1871) TIERSOT

FOUILLOUX : 10 juin 1923. MESSIMY : 10 juin 1923. Décédé le 1er septembre 1935.

BONNET : 30 janvier 1876 - 25 janvier 1885. ROBIN : 30 janvier 1876. Décédé le 6 octobre 1885. MERCIER ; 25 janvier 1885. Décédé le 20 décembre 1899. goujon : 25 janvier 1885. Décédé le 7 novembre 19IÎ7,

QUINSON : 3 mal 1936.

DUPONT Alph.: 3 mal 1936. GALLET : 3 mal 1936.

T. RÉVILLON ; 6 décembre 1935. Députés:

Liste des Préfets de l'Ai

TIERSOT : 20 février 1876. Décédé le 21 janvier 1883. TONDU : 20 février 1876. CHALEY : 20 février 1876 - 21 août 1881. MERCIER : 20 février 1875. Démissionnaire le 28 février 1885. GERMAIN: 20 février 1876 - 4 octobre 1885. GROSGURIn : 5 nnars 1876 - 21 août 1881 (Gex). ROSELLI-MOLLET :'21 août 1881. Décédé le 5 octobre 1883. PRADON : 21 août 1881 - 1885 (Gex). POCHON : 15 avril 1883. Démissionnaire le 4 février 1901. GIGUET : 23 novembre 1885. Démissionnaire le 2 avril 1900. PHILIPON : 23 novembre 1885 - 1898. DUCHER : Octobre 1885 - 6 octobre 1889. HERBET : 6 octobre 1889. Décédé le 7 août 1903.

BIZOT ; 6 octobre 1809. Décédé le 25 août 1908 (Gex). CARRIER : Mai 1898. Décédé le 6 septembre 1898. Al. BÉRARD : Mal 1898. Démissionnaire le 13 février 1908. ALLOMBERT : 13 novembre 1898 - 1910.

BAUDIN : 1er juillet 1900. Démissionnaire le 21 janvier 1909. AUTHIER : 12 mai 1902 - 1919. CHANAL: n rnai 1902 - 1919.

BOZONET : 19 octobre 1903 - 1914. BOLLET : 12 avril 1908. Démissionnaire le 16 janvier 1912. CFÊPEL: 11 octobre 1908 - 1919 (Gex). HÉRITIER: 21 mars 1909 - 1914. P. GOUJON: 24 avril 1910-31 août 1914. MESSIMY : 25 février 1912 - 1923. LAGUERRE : 26 avril 1914 - 1919. : 10

Sénateurs:

octobre 1933

I AM

mal

^ f''®' =

1914 - 1919.

novembre 1919 - 1932.

Mirnn :■ 15 novembre novembre 1919-1924-1936 1919 - 1936. (Gex-Nantua). NICOD ®F™IER: 15 novembre 1919 - 1924.

depuis 1870 27 avril 1871 .....' 6 septembre 1870

PUTHOD (Edouard). ROUSSEAU (Hlppof

lor juillet 1873

RAFFIER-DUFOUR (jikn-Augustln),

28 août 1874

ESTERHAZY (Paul).

13 avril 1876

Baron d'HUART (Gui.ave).

19 mal 1877 '

De RAYMOND-CAHUliAC.

18 décembre 1877

ROUSSEAU (HIppoL

15 mars 1879 12 janvier 1880

FRESNE (Louis-Chai GELLION-DANGLAR.

17 novembre 1880

STEHELIN (Léon).

5 octobre 1884 12 février 1886

MASSAT (Charles) JOLIET (Gaston).

22 septembre 1890

DEBAX.

18 mars 1895

COMBARIEU.

13 octobre 1896 16 juillet 1898 20 février 1900

BONNEROT. AUTRAND. DARDENNE.

5 septembre 1904

JUST.

30 octobre 1909

BRIN.

31 décembre 1913

PETRAL.

4 juillet 1914

DELFINI.

15 octobre 1918

MATIVET.

6 novembre 1918

21 mal 1919 24 août 1921

30 janvier 1925

2 juin 1930

BENOIST Louis (Intér

:... BENOIST Louis (défirAlOGONDOUIN.

VARENNE.

LABAN.

25 juin 1931

MESNARD.

lor septembre 1933

BERNARD (Georges)

novembre 1919 - 1928. BOCCARd :■ 11^6 mal 1924 - 1928.

— FIN —

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