Dominique Erster - fĂŠvrier 2018
Le mot Ain est un hydronyme aux origines anciennes et variées
On le trouve, au fil du temps, dans différentes compositions et avec différentes déclinaisons: Igneus, Igniz, Inz, Hinnis, Hent, Ens, Enz, Henz, Hens, Ynnis, Yndym, Ydim Aynd , Ayns, Ains, Eynds, Idanus, Idanum, Danus, Le Dain, Doyns Ain en 1734 Selon Philipon la forme originaire serait Indis et Idanu… des racines indoeuropéennes comme la plupart des hydronymes !
Outre la rivière d’Ain, on n’a pas connaissance d’autres usages anciens concernant l’Ain. Le terme des Monts d’Ain apparait tardivement, on parlait du Mont-Daim ou des Mondaims. Ce terme animalier est d’ailleurs cohérent avec le nom du plateau de Chamoise qui se situe juste en-dessous. Lequel a pris une certaine notoriété avec l’autoroute et son tunnel du même nom ! Autre « labellisation »: les Maquis de l’Ain, souvent associés avec ceux du Jura et parallèlement à ceux du Vercors. Economiquement, on parle également de la Plaine de l’Ain. Une identité diffuse, sans réelle correspondance avec les différentes parties qui composent le département: Bresse, Dombes, Bugey, Pays de Gex…
Ainsi, trouver un gentilé pour le département pose plusieurs difficultés: • Historique: il n’y a pas d’antériorité lié à un territoire identifié (comme la Bresse, le Bugey ou le pays de Gex…) • Phonétique: difficulté à faire émerger un nom audible (Igniz…, Idanien, Hensien, Iniste, Ain… ???) • Sémantique: absence de racines lisibles et identifiables L’identification la plus récente étant: Ici, c’est l’Ain ! Montre bien l’importance de « nommer » le territoire sans en « diluer la marque » !
Arrêter un gentilé pour l’Ain peut comporter plusieurs écueils qui peuvent se révéler contre-productifs au regard des objectifs attendus. Le message est clair: « L’Ain est indivisible », il ne doit pas être coupé du monde, il doit grandir, se développer et être reconnu. Être une référence en Auvergne Rhône Alpes comme en France, en Europe et au-delà passe par l’affirmation d’une identité forte sans laminer nos particularismes. Ils sont le fruit de notre histoire et nous donnent la légitimité pour croître encore et prospérer. Pour autant, est-il indispensable de construire un sigle ésotérique pour affirmer sa différence ? Les choses les plus simples, ne sont-elles pas les plus limpides ? Pourquoi ne pas les identifier comme les « gens du Nord » en
« Gens d’Ain »
Dominique Erster - fĂŠvrier 2018