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“Quel bus pour demain ?” Les élus Verts de Caen proposent d’engager Caen et son agglomération dans une politique des transports enfin intégrée aux problématiques d’urbanisme et de développement répondant aux attentes des citoyens tant en matière sociale qu’environnementale.

l’urgence de faire les bons choix

contribution des élus verts

dans le cadre du débat public de Viacités,

pour améliorer l’offre de bus et au-delà.


contexte La pollution de l’air fait chaque année plus de victimes que l’insécurité routière. L’effet de serre provoque des changements climatiques dramatiques. La cohésion urbaine se heurte à l’insécurité routière ainsi qu’à la consommation d’espace liée à l’automobile : une majeure partie de l’espace public est consacrée à l’automobile et à son stationnement. A l’heure où nous rentrons durablement dans une ère de pétrole cher, les Caennais restent dépendant de la voiture et consacrent une part croissante de leur budget au transport. Ce constat accablant résulte de plusieurs décennies orientées vers le tout automobile dont les projets actuels «BUN», «LIQN», «BD Weygand» sont l’héritage et l’incapacité chronique des pouvoirs publics à s’engager dans une politique offensive de transport en commun.

Nous avons l’ambition de nous donner des moyens et surtout, à l’issue de la consultation de Viacités. Il faut que prendre le bus ou le tram ne soit pas un choix par défaut, mais bien une habitude et un réflexe écologique et économique. Faisons attention à ne pas mélanger les objectifs et les moyens, construire des couloirs de bus ou des pistes cyclables sont des moyens. Il va falloir nous fixer des objectifs clairs et ambitieux et mettre en place toutes les conditions pour que le report modal soit une réalité, pour que la part des déplacements en transports en commun et celle des modes doux deviennent supérieures à la part de la voiture en ville.

Le changement climatique C’est en 2009 que doit se tenir la conférence de Copenhague qui doit penser et mettre en place les conditions de l’après Kyoto. Un des objectifs déjà ciblé de cette conférence est la réduction de 20% des émissions de gaz à effets de serre d’ici à 2020. Les transports représentent 1/3 de l’émission totale de ces gaz, secteur le plus polluant et seul secteur en augmentation constante (+22% entre 1990 et 2006). C’est également le second poste de dépense énergétique derrière le bâtiment (25 % de la consommation globale française). Il nous appartient ici à Caen -comme ailleurs- de nous inscrire dans cet objectif ambitieux de réduction des émissions de GES. C’est dorénavant la loi, puisque le Grenelle confirme l’objectif du Facteur 4 (diminution par 4 des GES en 2050 par rapport aux émissions de 1990). Par ailleurs, il est indispensable que le secteur automobile sache évoluer.

Investir dans un réseau structurant d’agglomération efficace offrant une alternative crédible à l’automobile. Nous vous proposons de penser la cohérence globale de notre réseau de transport en commun. L’objectif étant de proposer la possibilité d’un report modal (passage de la voiture particulière à un mode de déplacement moins polluant) sur la majorité des déplacements. Pour les élus Verts, il est inimaginable de réduire l’offre de transport sur certaines lignes de bus dans une logique d’économie à court terme même si elles peuvent paraitre, à certains, moins prioritaires. C’est pour cela que nous nous félicitons du report du nouveau réseau et de l’organisation d’un large débat public à ce sujet tant il est urgent de prendre en compte la réalité des demandes des usagers et les souhaits de ceux qui ne le sont pas encore.


le réseau

1 Nous le savons, investir massivement dans un Transport en Commun en Site Propre parait aujourd’hui difficile. Cependant, le développement de lignes de transports en commun rapides et attractives est un enjeu essentiel du développement territorial et un moyen efficace de report modal. Nous appuyons donc la proposition de développer des lignes de Bus à Haut Niveau de Service (en site propre, horaires étendus, cadencement…). Cette solution a le double avantage de tenir compte des contraintes financières et de nous donner la possibilité de renforcer l’offre de bus dans l’agglomération.

2 Afin d’offrir des alternatives à l’automobile, notamment pour les déplacements professionnels vers les principaux générateurs de trafic que sont les zones d’activités périphériques (Obejct’Ifs Sud, Citis, Mondeville 2...) nous proposons le développement d’une ligne de bus en rocade avec toute ou partie du trajet sur voie réservée. Un trajet de périphérie à périphérie effectué en voiture prend souvent 10 à 20 min alors qu’il peut prendre jusqu’à 1h30 en bus quand il faut repasser par Caen-centre.

3 Nous souhaitons par ailleurs la mise en place de liaisons rapides entre les communes de la périphérie et le centre ville de Caen.

L’efficacité du transport en commun Notre objectif est le report modal, c’est-à-dire le transfert de trajets effectués en voiture vers le bus, le tram et les modes doux. Nous savons qu’il existe une résistance très élastique quant à l’abandon ou la limitation de l’usage de la voiture. Il ne suffit pas de proposer du transport en commun pour que celui-ci soit utilisé même si c’est plus économique et écologique. La Cour des Comptes a rappelé dans un rapport de 2004 que l’argent investi dans le transport en commun lors de la dernière décennie n’avait permis qu’une stagnation de sa part modale. De nombreux urbanistes ont montré qu’il fallait penser non seulement l’efficacité du transport en commun face à la voiture mais aussi sa capacité à être attractif. Cela passe par une gamme horaire élargie, une vitesse commerciale peu éloignée de la voiture et un souci de la qualité de service. Étendre les horaires de bus (bus de nuit , au moins jusqu’à 2h00 et bus d’aurore à partir de 4h30)

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Généraliser les couloirs de bus pour améliorer la vitesse commerciale (temps de trajet pour aller d’un point A à un point B) des bus.

Assurer une excellente qualité de service (ponctualité, qualité de conduite, aménagement des arrêts, ergonomie / accessibilité du site internet...)

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le stationnement L’élargissement des publics Nous avons l’ambition d’attirer de nouveaux publics vers les transports en commun pour cela il faut améliorer la situation des captifs du transport en commun (usagers qi n’ont pas d’autres choix que le transport en commun) en ayant le souci de la condition des personnes en situation de handicap en adoptant une grille tarifaire adaptée aux publics en difficulté mais aussi attirer ceux qui n’utilisent pas encore le bus et le tram afin que ce mode transport devienne celui de toute la population.

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Accélérer le travail d’accessibilité de tous les transports collectifs : rampes, abris, planchers bas... Améliorer la qualité des abribus et de leur environnement. Simplifier et rendre plus efficace et solidaire la grille tarifaire. Améliorer la lisibilité des services.

Impulser la réalisation de Plans de Déplacements d’Entreprise et d’Administration, Plans de Déplacements d’Etablissement Scolaire.

Il est important que la politique de déplacement doit être liée à la politique de stationnement car nous savons que des actions de restriction du stationnement est une condition du report modal. La plupart des grandes villes francaises s’est engagée dans une politique de stationnement ambitieuse : réduction du nombre de places en centre ville, extension de stationnement payant, stationnement residentiel. Nous savons aujourd’hui que cette politique a largement contribué à améliorer l’attractivité du transport en commun.

l’urbanisme L’étalement urbain est un phénomène très négatif en terme d’émission de gaz à effet de serre, de pollutions, de dépendance à l’automobile... La périurbanisation délite les villes excluant ceux qui ne peuvent se rendre en périphérie. L’étalement urbain est la conséquence des politiques du toutauto qui ont augmenté la vitesse des déplacements automobiles permettant à une large population d’habiter plus loin. La baisse de la vitesse est un préalable à la densification urbaine. Construire en milieu urbain, densifier l’habitat y compris pavillonnaire, améliorer la qualité de vie en ville sont des actions indispensables pour densifier notre agglomération et rendre efficace le transport en commun.


Une politique de transports en commun au cœur d’une politique de l’éco-mobilité Principe trop souvent oublié et pourtant si important : le transport en commun ne peut répondre seul aux besoins de déplacement. Il est essentiel et indispensable d’offrir une solution globale multimodale, c’est ce que nous appelons l’écomobilité c’est-à-dire la mise en place d’un système liant de façon cohérente tous les types de transport en commun (bus, tram, transport à la demande mais aussi train et bus verts), le vélo, la marche à pied et les utilisations raisonnées de l’automobile (covoiturage, autopartage, taxi). L’expérience d’autres villes montre par exemple que l’organisation de rabattement vélo vers des arrêts de tram multiplie par 10 la zone de chalandise (l’attractivité) de ces arrêts. D’autres initiatives ont permis par une réflexion sur le cheminement piétonnier en direction des arrêts (chemins surs, abrités des intempéries…) de rendre plus agréable le transport en commun. Cela rend efficace les investissements. L’écomobilité peut se symboliser concrètement par un ticket unique (twisto, véol, ter, covoiturage, autopartage, taxi…)

10 Créer une maison des déplacements : espace d’information, de services et de rencontres, centralisant et coordonnant l’offre de transport alternative à l’automobile : information multimodale, conseil personnalisé en mobilité, communication / sensibilisation vers le grand public et les entreprises (PDE, PDA)

13 Mettre en place un titre unique twisto, bus verts, véol, TER en y associant dans un second temps le covoiturage, l’autopartage et le taxi. Envisager et expérimenter un abonnement écomobilité tout compris.

11 Lier transport en commun et vélo : rendre possible l’embarquement des vélos dans le tram, développer du stationnement vélo autour des stations de tram et bus, mais aussi ouvrir des couloirs bus à la circulation cycliste.

14 Lier transport en commun et voiture : des parkings relais en tête de réseau (Bijude par exemple) y compris pour alimenter le réseau de bus.

12 Développer les usages raisonnés de l’automobile : lancer un appel à projet pour un service d’autopartage, développer les services de covoiturage.


Le courage de la cohérence : Économisons le financement des projets routiers. Sachons être clairvoyants et responsables, la création de nouvelles infrastructures routières provoque systématiquement de nouveaux appels d’air générateurs de trafics, sclérosés en quelques années par les congestions liées à l’augmentation du trafic. Cette politique du toujours plus est d’une part vouée à l’échec et d’autre part un véritable non sens écologique. Ces projets ont été imaginés et conçus avant la prise de conscience et la validation scientifique de la crise écologique.

Essayons aussi de raisonner en coût global : l’internalisation des coûts environnementaux (changement climatique, pollutions (murs noirs, poumons gris…) et sociétaux (accidentologie, stress, heures perdues dans les bouchons) des projets routiers additionnés au coût d’entretien et d’exploitation des routes permet de chiffrer le coût réel pour la collectivité. Et celui-ci a de quoi faire réfléchir.

De plus, n’oublions pas que fluidifier le trafic, augmenter la vitesse des automobiles, revient à réduire l’attractivité des autres modes moins rapides que nous avons la responsabilité de rendre efficaces. Enfin, il y a en jeu notre responsabilité sociale : l’implantation des activités se calant sur l’attractivité automobile (grandes surfaces, services, entreprises en périphérie) ces dernières deviennent de moins en moins accessibles pour ceux qui n’ont pas de voiture (20 % des ménages caennais) et ceux qui n’ont plus les moyens d’y mettre du carburant. Dès aujourd’hui, nous devons agir. Cela n’a plus beaucoup de sens de dépenser des millions d’euros publics obligeant les ménages à dépenser encore plus

en carburant. N’oublions pas que le coût moyen de l’automobile pour un ménage est de 5 000 € par an, que nous constatons une augmentation de 15 % par an des demandes d’aides de familles en difficultés pour le règlement de leur facture énergétique, que celle-ci a dépassé le budget alimentation et que la situation risque d’empirer notamment dans le périurbain où la dépendance à l’automobile est la plus forte.


les ĂŠlus verts de la ville de Caen www.verts-caen.fr

Photos : twisto, viacitĂŠs, NM, DR.


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