le courrier des élus Europe Écologie Les Verts Conseil régional de Basse-Normandie
Édito
Yanic Soubien
Président du groupe Les premiers mois de cette année 201 5 ont été marqués par les luttes pour sauver plusieurs entreprises bas-normandes menacées de fermeture, menaçant aussi d'entraîner avec elles de nombreux emplois induits, indispensables à l'équilibre des territoires locaux. Les abattoirs industriels de la Manche (AIM), en particulier, ont mobilisé l'attention et l'engagement des collectivités. Pour la Région, François Dufour a été en première ligne de ces combats. Au delà de ses résultats concrets – et, en particulier, le sauvetage au moins partiel d'AIM – la mobilisation des élus (toutes sensibilités politiques confondues, il faut le souligner) aura permis de montrer l'utilité, immédiate et de long terme, de collectivités au service de leurs territoires. Loin des discours et des communiqués, c'est sur le terrain que le plus gros du travail se fait, au contact des acteurs sociaux et économiques, des syndicats et des salariés. C'est parfois rugueux car tous et toutes ne sont pas, parfois loin de là, d’accord avec nous. Mais ce que nous ne devons pas oublier est là : aller au contact, nouer des liens inattendus, bâtir des solutions concrètes inscrites dans le quotidien vécu des habitants. C’est pour cette raison que nous ne devons en aucun cas lâcher prise sur l'exigence de proximité. Il faudra le dire et le répéter : la grande Normandie ne se fera pas sans grande proximité. Ce souci, cette exigence permanente de proximité fut l’une des marques de notre mandat en tant qu'élu-e-s écologistes, elle fut plus largement celle de l’action de la Région. Au cours du processus de fusion des deux Normandie, avec ce qu'elle porte d'ambition, de projets mais aussi ce qu'elle nourrit d'inquiétudes, nous devrons veiller à ne pas jamais perdre ce lien avec les territoires, car c'est le sentiment d'éloignement – physique et symbolique – des citoyens à leurs représentant-e-s qui nourrit la désespérance, le vote extrémiste autant que l'abstention. C'est aussi cela prendre au sérieux, au quotidien, cette vieille maxime des écologistes : « Penser global, agir local ».
Groupe Europe Écologie Les Verts Conseil Régional de Basse-Normandie
Abbaye Aux Dames. Place Reine Mathilde. CS 50523 1 4035 Caen Cedex 1
Collaborateurs du groupe :
Julien Hermilly : j.hermilly@crbn.fr : 06-76-71 -59-27 Antoine Astruc : a.astruc@crbn.fr : 06-73-63-48-05
#17 Mai 2015
3 questions à Pascale CAUCHY Vice-Présidente chargée de la Culture A quoi ressemble une politique de la culture écologiste ?
Depuis 201 0 à la Région, je pense avoir imprimé une vraie marque écologiste dans les politiques culturelles. Déjà, en faisant la promotion de la culture de chacun de nous, considérant ainsi que chaque individu est un être culturel. Ensuite, j’ai eu à cœur de lier la culture et la proximité, en déconcentrant le regard - et les moyens ! - sur l’ensemble du territoire de la Région, puis en créant les conditions d’un dialogue ouvert et partagé avec les acteurs, comme avec la « commission festivals » (1 ). Enfin, je relie également la culture aux autres politiques publiques : emploi, formation, santé, environnement, démocratie, etc. La culture pour moi c’est une scène ouverte sur le monde.
La culture est donc aussi un vecteur de développement des territoires ?
Oui, nous menons ainsi des expérimentations en milieu rural avec deux communautés de communes (Athis et Orival) qui ont pensé avec les habitants un Agenda 21 et mis en place un projet culturel. L’idée est de montrer que la culture est un élément important du développement local. Cela poursuit le travail engagé par les cinq relais culturels qui apportent un soutien effectif aux artistes, par l’accueil de résidences qui font rayonner la culture dans tous les territoires.
Quelles sont les autres mesures que tu as menée depuis 201 0 ?
J’ai par exemple mené un audit des treize plus grosses structures régionales que nous soutenons, cela a pris du temps mais au final nous avons réussi à gagner en cohérence et en efficacité sur les missions, la proximité et les moyens. Par exemple : trois associations ont été regroupés dans un Établissement Public (la Fabrique de Patrimoine), deux associations fusionnées en une (le FAR, l'Agence Musicale régionale). Enfin, via la Commission festivals, il y a eu aussi une nouvelle charte de l’éco-citoyenneté des festivals qui permet là aussi de relier développement durable et culture. 1 : Composée des représentants des festivals bas-normands, la commission donne un avis pour le soutien de la Région aux les évennements culturels.
AIM I n q u i étu d es p ou r la fi li ère p orci n e
Le 31 mars dernier, en présence de François Dufour, qui depuis les premiers jours suit le dossier pour la Région, le Tribunal de commerce de Coutances a validé l'offre de reprise partielle du site des Abattoirs industriels de la Manche (AIM) de Sainte- Cécile. Dès les premières menaces de fermeture, la Région et le Conseil général de la Manche ont été aux côtés des salarié-e-s et de leurs syndicats, travaillant de façon concertée et intelligente. Pour soutenir la filière porcine, les deux collectivités ont abondé de 2 millions d'euros la société d’économie mixte Imagine (créée par la Région en 201 3 pour permettre la continuité du site d’AIM). De son côté, l’État, via la Banque Publique d’Investissement (BPI), s'est engagé à hauteur de 2,5 M€. La lutte coordonnée des salariés, des syndicats et des collectivités a donc payé, et c'est – malgré la perte de nombreux emplois, qui n'ont pu tous être sauvés – une victoire de la puissance publique et de la régulation sur les inconséquences et le court-termisme du modèle libéralproductiviste. La bataille a été douloureuse pour les salariés, qui ont vécu depuis Noël des semaines d’incertitude, mais tous se sont battus jusqu'au bout, et le résultat – le sauvetage du site, malgré des licenciements – est celui de leurs efforts. Pour François Dufour, vice-président chargé de l'agriculture au Conseil régional : « il y a eu clairement une imprévoyance
de ceux qui ont porté des années le modèle agro-alimentaire dominant. On est arrivés au stade où le libéralisme lui-même tue ses propres outils de production, et c'est là qu'est l’importance d’avoir des collectivités au contact rapproché pour alerter sur les mutations et amortir les chocs ». Quant à l'avenir de la filière porcine, François Dufour précise : « Notre devoir d’écologistes, c'est de travailler à l’émergence d’un modèle territorial qui sécurise la filière porcine sans antibiotique, avec une volonté de valorisation et de transformation de proximité. Au moment où la région, autorité de gestion des fonds européens, vient de valider son plan de développement rural auprès de l'Europe, il n’était pas concevable qu’elle ne s’investisse pas pleinement. Si AIM avait fermé, c'était bien plus de 600 salariés qui restaient sur le carreau. Plusieurs milliers étaient menacés par effet domino. Maintenant, il nous reste du travail : aider la future entreprise et construire un modèle durable pour la filière porcine et pour toute l’agriculture dans notre région ».
Contrats de Plan
201 5, année du climat...mais pas pour tous
Le 1 0 avril, la Région a validé le Contrat de Plan État Région (CPER) et le Contrat de Plan Inter-régional État Région (CPIER) Vallée de Seine pour la période 201 5-2020. Il s'agit du cadre d'action conjoint de l'Etat et de la Région sur des priorités territoriales négociées. Les élus écologistes l'ont approuvé, notant que les priorités du CPER et du CPIER sont tournées vers des investissements qui préparent l’avenir : transition écologique et énergétique, enseignement supérieur et recherche, mobilité durable, numériqueK Il est à déplorer l'attitude de l'opposition régionale, droite et centre, qui a choisi de voter contre une programmation engageant deux milliards d'euros de crédits publics pour la Normandie.
Climat La Régi on fai t d e 2 01 5 , l' an n ée d u cli m at
Dans la perspective de la vingt-etunième conférence des parties (COP 21 ) du Programme des Nations Unies pour le climat, la conférence climatique qui se tiendra en France en décembre prochain, la Région Basse-Normandie a décidé de faire de 201 5 « l’année du climat et des sols ». La Région souhaite ainsi soutenir le débat et amplifier ses actions de lutte contre le dérèglement climatique. Cette année du climat et des sols a été inaugurée le 1 5 avril par une conférence publique de Jade Lindgaard, journaliste à Mediapart et auteure de l'ouvrage « Je crise climatique. La planète, ma chaudière et moi » (La Découverte). Salle comble, et un débat de grande qualité en présence de nombreux agents de la Région et d'acteurs associatifs. Un prochain rendez-vous est prévu le 6 juin, dans le cadre de l’initiative de l’ONU pour alimenter les réflexions des États lors de la COP21 . En parallèle, la Région amplifie ses actions : développement des énergies renouvelables – méthanisation, éolien, énergies marines renouvelables (EMR) – aide à l'isolation des bâtiments et des logements avec le chèque Énergie, soutien fort et continu au transport ferroviaire, évolution des pratiques agricoles, politique de gestion durable du littoral, etc. En 201 5, la Région lancera aussi de nouveaux chantiers : plan « Usine du Futur en Normandie », appel à projet auprès des jeunes sur le thème du climat, lancement du prêt vert Région-BPI à destination des entreprises pour financer des projets en faveur de la transition énergétiqueK
Nucléopolis Les écologi stes voten t - en core - con tre
Lors de la commission permanente qui a suivi l’assemblée plénière d’avril, les élus écologistes ont une nouvelle fois voté contre la subvention annuelle à l’association Nucleopolis. Pour rappel, cette structure créé par plusieurs institutions publiques et entreprises privées a vocation à promouvoir le nucléaire et ses applications en Normandie. En 2009-201 0, à la croisée des deux mandats, les élus écologistes étaient dans un premier temps parvenus à obtenir la réorientation stratégique des missions de Nucleopolis vers le soutien aux compétences liées à la sécurité, la radioprotection et au démantèlement des installations existantes. Malgré ces efforts répétés, Nucleopolis n'est devenu qu'une vitrine supplémentaire du programme électronucléaire, avec le soutien de tous les autres partis, droite et gauche confondues.
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