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PAUL WELLER
Clé anglaise
À la fois working-class hero et monument d’une certaine conception de l’anglicité, Paul Weller incarne, outre-Manche, une figure tutélaire pour des hordes de musiciens et de stylistes. Sur le continent, l’ex-Jam demeure encore trop méconnu. Raison de plus pour lui rendre visite.
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La scène se déroule en 1982. Discussion entre Pete Townshend, "guitar hero" des Who, et Paul Weller, leader de The Jam. Le premier demande au second : « Pourquoi ne pas avoir essayé de conquérir les USA ? C’est plus simple qu’en Europe, les Américains parlent la même langue que nous ». Réponse de Weller : « Ça reste à prouver ». Cette formule féroce résume le personnage : acide et fier, cinglant et insulaire. Paul Weller, dit le "Modfather", car figure de proue du revival mod de la fin des années 1970, est à la fois profondément anglais et pourtant international : morgue britannique, soul et jazz américains, cigarettes Gauloises et costumes italiens.
Électron libre
Initiateur, donc, du revival moderniste de la fin des seventies avec The Jam, sabordé à son zénith en 1982, Paul Weller n’a cessé de jouer les têtes chercheuses. Au sein de The Style Council tout d’abord, duo pop et soul qui préfigura l’acid-jazz mais se vit refuser, en 1989, un album house par son label – il ne verra le jour qu’en… 1998. Toujours en solo, il renoua ensuite avec ses premières amours soul et rhythm & blues, avant de signer de récents maxis chez Ghost Box Records - soit un label de musique électronique ! Peu de sexagénaires à la brillante carrière se sont à ce point remis en question. Ce ne fut pas toujours réussi, certes, mais dans le modernisme, c’est aussi (surtout ?) la recherche qui compte. Thibaut Allemand
Lille, 11.05, L’Aéronef, 20h, 30/25€, aeronef.fr Anvers, 12 & 13.05, De Roma, complet !, deroma.be