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BIENNALE INTERNATIONALE
D’ART MURAL
Peinture fraîche
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La Biam a plus que jamais pignon sur rue. Voilà pile dix ans que la Biennale internationale d’art mural transforme nos villes en musées à ciel ouvert. Pour marquer cet anniversaire, le collectif Renart, à l’origine de l’événement, a donné carte blanche à une soixantaine d’artistes, issus de la scène locale ou d’un peu partout dans le monde. Leur objectif ? Réaliser en deux mois une vingtaine de fresques à travers les Hauts-de-France. Suivez le guide.
Il fut un temps où le street-art n’avait pas bonne presse. « À l’époque, on parlait plutôt de graffitis ou de tags », se souvient Julien Prouveur.
association pour légaliser notre pratique, après l’interpellation par la police de l’un de nous ». Depuis, Fin2Bombe est devenue en 2012 le collectif Renart - un mot valise signifiant "renaissance de l’art".
par la peinture acrylique, pour des créations aussi bien figuratives qu’abstraites ou hyperréalistes ».
Vous avez un message
jamais de maquettes aux élus en amont, moi-même je ne sais pas ce que les artistes vont réaliser ».
Il y a une vingtaine d’années, lui et sa bande de copains œuvraient alors sous le nom de Fin2Bombe, en référence aux fins de bombes de peinture qu’ils utilisaient, par manque de moyens. « On avait fondé cette
Un an plus tard, ils lançaient la Biam, histoire de démocratiser leur passion et de révéler « toute la richesse de l’art mural, en invitant des personnes aux techniques et styles très différents, explique le responsable. Cela comprend le collage, le pochoir en passant
Tous les deux ans, des jeunes artistes de la scène locale ou des quatre coins du globe investissent ainsi les Hauts-de-France pour "refaire les murs". Preuve du succès de cette biennale, le nombre de communes participantes ne cessent de gonfler - elles sont onze cette année. « Aujourd’hui, on nous court encore après, mais plus pour les mêmes raisons », sourit
Julien Prouveur. En dix ans d’existence, une centaine de fresques ont été peintes dans la métropole lilloise ou le Denaisis et, chose rare, en totale liberté. « On ne montre
Et les œuvres ne sont pas avares de messages, poétiques et souvent engagés, à l’image de cette immense peinture exécutée à l’acrylique en 2019 par le Péruvien Jade Rivera, sur la façade d’un immeuble du quartier de Wazemmes, à Lille. La scène figure deux personnages de dos, dont l’un transporte un glacier en train de fondre, dans une sublime allégorie de la migration climatique.
Le mur du son
Pour cette édition anniversaire, une soixantaine d’artistes a été conviée, essentiellement via des collectifs. >>>
Entre les DJ Sets (Dee Nasty) et jam sessions « où tout le monde travaille ensemble sur de longs murs, entre barbecues et bonne musique », on attend quelques grands noms. Citons le Palestinien Taqi Spateen, qui considère son art comme un outil de résistance, mais aussi la Suisse Rosy One, qui ressuscite l'âge d'or du graff hip-hop des années 1980 avec ses monumentales B-Girls, ou encore Andrea Ravo Mattoni. Cet Italien s’est révélé en reproduisant à la bombe des chefs-d’œuvre de la peinture clas- sique – en l’occurrence, il s’empare ici d’une toile du Palais des beauxarts. Parmi les artistes du collectif Renart enfin, on ne manquera pas Omur.H et son projet Audiograff, soit de la peinture… tactile et sonore, où le public active une musique en touchant la fresque. Pour cette édition, il s’est associé au collectif marocain Tzouri pour créer un Tzourigraff à Lille, place Oujda, « soit la ville d'où ces graffeurs sont originaires. C’est une façon de tisser un lien entre nos deux cultures ». Ou comment rapprocher les gens… grâce aux murs.