Sur les traces des Gaulois et des Romains en Vendée (extrait)

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Sur les traces des Gaulois et des Romains en Vendée


Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition

Sur les traces des Gaulois et des Romains en Vendée présentée du 20 novembre 2021 au 20 février 2022 à l’Historial de la Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, organisée par le Conseil départemental de la Vendée (CD85), en partenariat avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), l’Université de Nantes et le Service régional de l’archéologie des Pays de la Loire (SRA).

Président du Conseil départemental Alain Lebœuf Président de la Commission Culture Guillaume Jean

Commissariat général Éric Necker CD85, Conservateur en chef du patrimoine Commissariat scientifique Sophie Corson CD85, Responsable des collections archéologiques Martial Monteil Université de Nantes, Commissaire scientifique pour la période romaine Catherine Moreau Drac Pays de la Loire, SRA, Commissaire scientifique pour la période gauloise Olivier Nillesse Inrap, Commissaire scientifique pour la période gauloise Jérôme Pascal Inrap, Commissaire scientifique pour la période romaine Comité de suivi de l’exposition Sandrine Lalain Inrap, Chargée du développement culturel et de la communication Cécile Pieau CD85, Chef du secteur Collections, documentation Rachel Touzé Drac Pays de la Loire, SRA, Conservatrice en chef du patrimoine, gestion des biens archéologiques mobiliers Karine Vieille CD85, Chef de projets d’expositions

Scénographie Noami Soulat CD85, Architecte scénographe Coordination éditoriale du catalogue Cécile Le Jean CD85, Chargée de projets culturels Comité de relecture du catalogue Isabelle Bertrand Musées de Chauvigny, Directrice Fabien Colleoni Université de Rennes 2, Maître de conférences en Antiquités nationales José Gomez de Soto CNRS, Directeur de recherches émérite

Remerciements Les organisateurs de l’exposition expriment leur profonde gratitude à toutes les institutions qui ont permis par leur généreux concours la réalisation de ce projet : Amis de l’île de Noirmoutier, Amis du musée de l’Historial, Arc’Antique, Association Lucus, Centre d’Étude des Peintures Murales Romaines, Cité de la Musique de Paris, Département de Loire Atlantique, Fraize & Marques, Inrap, Musée Charbonneau-Lassay, Musée Français de la Brasserie, Musée des instruments de Musique de Bruxelles, Société archéologique et historique de Nantes et de la LoireAtlantique, Société Le Gaulois, Université de Nantes, Universités


de Rennes 1 et 2, Service régional de l’archéologie des Pays de la Loire, Vendée-Historial. Leurs remerciements s’adressent également aux prêteurs et responsables des institutions suivantes : Archives départementales de la Vendée, Bibliothèque nationale de France, Cité Internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême, Communauté de communes Vendée Grand Littoral, Le Daviaud, Mairie de Montaigu-Vendée, Mairie de La Chaize-le-Vicomte, Mairie de La Roche-sur-Yon, Mairie de Marans, Mairie de Talmont-SaintHilaire, Musée Anne de Beaujeu de Moulins, Musée Antoine Vivenel de Compiègne, Musée Bernard d’Agesci de Niort, Musée Capon de Marans, Musée de La Roche-sur-Yon, Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, Musée des Beaux-Arts de Rennes, Musée Dobrée - Grand Patrimoine de Loire-Atlantique, Musée municipal de Fontenay-le-Comte, Musée d’Orsay, Musées de Poitiers. Ainsi qu’aux auteurs et contributeurs du catalogue. La réorganisation consécutive à la pandémie et le protocole sanitaire nous empêchent de citer nommément les entreprises et les personnes ayant participé à la mise en œuvre et au montage de l’exposition, qu’elles en soient infiniment remerciées.

Que toutes celles et ceux, anonymes ou non, qui ont contribué à l’élaboration de l’exposition afin qu’elle puisse exister soient chaleureusement remerciés : Claudine Allag, David Aoustin, Stéphanie Auger-Bourdezeau, Stéphane Augollard, Florence Bache, Marie-Claude Bakkal-Lagarde, Delphine Barbier-Pain, Céline Barraud, Léon Barreteau, Wilfried Beaurain, Laure Bellanger, Carmela Bessonnet, Jean-François Bessonnet, Claire Bigard, Anne Billy, Stéphanie Bioteau, Franck Bonnamy, Isabel Bonora Andujar, Astrid Bonnet, Mathilde Bordier, Aurélia Borvon, Corentin Bossard, Anne-Camille Brechoteau, Clarisse Brechoteau, Sabrina Breugnon, Ève Briend, Mireille Brionne, Violaine Cailleau, Nathalie Hallouche-Gillart, Sarah Chanteux, Antoine Chaplais, Ghislain de Chateauvieux, Tatiana Chauveau, Jean-Claude et Madeleine Chauvet, Bruno Chiron, Hélène Courty, Anne Cousseau, Agnès Coutaud, Serge Deyre, Perrine Dubois, Géry Dumoulin, Virginie Dupuy, Patrick Durandet, Alain Duval, Élise Fau, Philippe Forré, Émilie Frafil, Patrick Fraize, Viviane Fritz, Caroline Gaillard, Dominique Garcia, Émilie Grandclaudon, Sabine Groetembril, Maria Guichard, Jean-Paul Guillaumet, Marie Haquet, Stéphane Haugommard, Thierry Heckmann, Olivier Henry, Cécilia Jamin-Baudry, Caroline Jaulin, Hélène Jousse, Sylvie Labroche, Laurence Lamy, Gérard Laude, Isabelle Laurent, Nelly Lavaure, Anne-Laure Le Guen, Catherine

Le Guen, Maud Le Saint Allain, Corinne Leboi, Vincent Lecourt, Gwenael Lemoine, Nicole Lemoine, Stéphane Lemoine, Claude Le Potier, Émilie Leprêtre, Colette Leterreux, Laurent Lescop, Solange Lopez, Marion Louineau, Adrien Maguy, Thomas Manceny, Thierry Maniguet, Amélie Martin, Raphaële MartinPigalle, Mhairi Martino, Jean-Daniel Ménard, Cécile Mercier, Magali Milcent, Céline Moreau, Sébastien Moreau, Chantal Morisset, Nathalie Moron, Olivier-Marc Nadel, Sarah Nauleau, Gaëlle Oliver, Jacques Paret, Laurent Pineau, Jean-Bernard Piveteau, Thérèse Poirier, Isabelle Porté, Sylvain Quertelet, Jean et Anne-Marie de Raignac, Aymeric Raimon, Jean-Pierre Remaud, Franck Renou, Aline Resch, Florence Rionnet, Jean-Guy Robin, Maëva Roger, Loretta Rossetti, Michel Rouger, Émilie Salaberry-Duhoux, François Sicard, Benoît Taveneaux, Sébastien Thébaud, Laurent Vendé, Christophe Vendries, Armand Vinçotte, Rémi Viganò, Antoine Zedda.


Sommaire

8 Préface 9

AL AIN LEBŒUF

Avant-propos D O M I NI Q U E G A R C I A

Le long roman des Gaulois É R I C NE C K E R 14

1 24

Historiographie et actualité de la recherche

Quelques précurseurs

26

de l’archéologie : fouilles dans les archives M A R I NA B O S S A R D 34 La Vendée, des Gaulois aux Romains… une histoire à travers les découvertes archéologiques C AT H E R I NE M O R E A U

I S A B E L L E B O L L A R D - R A I NE A U

E X P E R T

44

Collections de l’Historial de la Vendée et dépôt archéologique départemental. Crédits photographiques (sauf mention contraire) : P. Durandet, Conservation des musées et des expositions, Département de la Vendée. Les termes colorés indiqués en gras au sein des articles sont définis dans le lexique en fin d’ouvrage (voir p. 249).

Les archéologues, les pieds sur terre et la tête dans les nuages J É RÔ M E PA S C A L

E X P E R T Conserver et restaurer les collections archéologiques J A NE E C H I NA R D 46

O B J E T L’épée dite du Gué-de-Velluire (Vendée) 49

L É O NA R D D U M O NT


2

50

Âge du Fer

C A R T E

52

Localisation des sites gaulois mentionnés dans l’ouvrage

Six siècles d’histoire avant J.-C.

54

(Jules César)

CATH ER I N E M O R EAU

T H È M E Pictons et Ambilatres 62

OLIVI ER N I LLESSE

85 S

I T E Le site de La Cossonnière aux Herbiers : une longue occupation sur les hauteurs de la Vendée

A X E L L E VI L L AY E R

S I T E

87

Deux agglomérations gauloises inédites

O L I VI E R NI L L E S S E

S I T E Un établissement de la seconde moitié du second âge du Fer La Chaize-le-Vicomte « ZAC du Redoux » 92

(Vendée, Pays de la Loire)

65

MOHAMED SASSI

Les artisans du littoral La production de sel à l’âge du Fer

C H LO É P O I R I E R -C O U TA NS A I S

en Vendée

94

A X E L LEV I LL AYER

T H È M E

E X P E R T

70

Les nouvelles technologies au service de l’archéologie Recherches en cours : la télédétection

E X P E R T

L’archéozoologie : la place des mammifères sur les sites gaulois

A NNA B A U D RY

E X P E R T

96

par laser (LiDAR) dans le massif

forestier de Mervent-Vouvant

Les monnaies gauloises du site des Chirons

OLIVI ER N I LLESSE

VI NC E NT G E NE VI ÈVE

L’occupation du territoire :

72

l’exemple de la plaine de Luçon du IIe s. au Ier s. av. J.-C., agriculteurs et artisans OLIVI ER N I LLESSE

S I T E

79

T H È M E Les amphores, témoins du commerce 98

T H È M E Qu’est-ce qu’on mange ? 100

L’agglomération fortifiée de hauteur de Mervent

OLIVI ER N I LLESSE

102

T H È M E

82

L’architecture gauloise en Vendée

PATR I CK M AG UER

FA B I E NNE O L M E R

O L I VI E R NI L L E S S E

T H È M E

Le mobilier archéologique, reflet de la vie quotidienne

O L I VI E R NI L L E S S E


Rites, pratiques funéraires et cultuelles

OL IVIE R NILLESSE

104

S I T E

110

Les exceptionnelles sépultures de Lelleton à Pétosse

SYLVIE LOUR DAUX- JUR I ETTI

E X P E R T

3

128

La période romaine

C A R T E

130

Localisation des sites gallo-romains mentionnés dans l’ouvrage

La Vendée à l’époque romaine

114

132

Les têtes coupées gauloises du Châtelier du Vieil-Auzay

M A RT I A L

BRUNO BOU LEST I N

O B J E T

116

Boufféré, un cheval qui a de l’allure É LOÏSE VIAL

La période gauloise : épilogue

118

MARTIAL MO N TEI L

OL IVIE R NILLESSE

JÉ RÔME PAS CAL

S I T E

125

La Pâquerie à Aubigny : une résidence rurale aristocratique entre le second âge du Fer et le début de l'époque romaine

NICOL A S PE TO R I N

M O NT E I L

J É RÔ M E PA S C A L

E X P E R T Nourriture et teinture : coquillages sous influence C AT H E R I NE D U P O NT 139

141

E X P E RT À propos des esturgeons du Langon NAT H A L I E D E S S E - B E R S E T

Réseaux routiers et planimétries agraires de l’âge du Fer et de l’époque romaine en Vendée

PA S C A L VI A L E T

M A G A L I WAT T E A U X

144

O B J E T

159

Inscription de Maillé ou de Maillezais

M A RT I A L M O NT E I L

S I T E L’agglomération rurale des Achards (Les Landes, La Maisonnette de la Madeleine) 160

PA S C A L VI A L E T

Les agglomérations romaines

164

en Vendée

M A R I E -L A U R E H E R VÉ - M O NT E I L

J É RÔ M E PA S C A L

M A RT I A L M O NT E I L

O B J E T

171

Faux monnayeurs au Bernard

GÉRARD AUBIN


172

S I T E Le Langon

207

MA RIE- L AUR E H ER V É- M O N T EI L

F LO R I A N B L A NC H A R D

J É RÔ M E PASCAL

M A RT I A L M O NT E I L

Les campagnes à l’époque romaine J É RÔ M E PASCAL

176

GUILL AUM E VAR EN N ES

S I T E

O B J E T Inscription du Langon

208

T H È M E Figures de pierre, figure de bois : la sculpture romaine en Vendée

F LO R I A N B L A NC H A R D

183

À la campagne ou sur la côte, les villae de Chantonnay et de Jard-sur-Mer NICOL AS B O N N I N

J É RÔ M E PASCAL

D A MI EN SÉR I S

E X P E RT Sesterces en stock. Les monnaies de la villa romaine de Jard-sur-Mer GÉ R AR D AUB I N 186

212

Tombes et nécropoles romaines

M A R I E -L A U R E H E R VÉ - M O NT E I L

J É RÔ M E PA S C A L

M A RT I A L M O NT E I L

222

S I T E Deux exemples remarquables de nécropoles rurales L’ensemble funéraire des Achards

Le Gardou à La Guyonnière

O B J E T Le chenet à tête de cheval de Nesmy

PA S C A L VI A L E T M A R I E -L A U R E H E R VÉ - M O NT E I L

188

É LOÏS E V I AL

226

S I T E Rituel funéraire aux Filasses

E X P E RT Une tuilerie romaine aux Clouzeaux J E A N - F R AN ÇO I S N AULEAU

J É RÔ M E PA S C A L

189

4

230 194

E X P E RT La vaisselle métallique dans l’Ouest picton à l’époque romaine ISABELLE B ERTR AN D

198

T H È M E L’instrumentum domestique ISABELLE B ERTR AN D 200 Religion et sanctuaires romains en Vendée

MA RT I AL M O N T EI L

J É RÔ M E PASCAL

Vers un autre monde

Vers un nouveau monde, de l’Antiquité tardive aux temps mérovingiens

232

M A RT I A L M O NT E I L

J É RÔ M E PA S C A L

238

Bibliographie

249

Lexique

252

Les auteurs


Préface

La terre de Vendée conserve le témoignage de ceux qui l’ont habitée depuis les temps les plus reculés de l’Histoire ; un témoignage qu’elle livre par bribes, année après année, au gré des labours, des terrassements ou des diagnostics archéologiques. Sépultures, fondations de constructions, fossés comblés, vestiges d’outils, d’armes, de bijoux, objets profanes ou sacrés, monnaies cachées dans un trou ou simples os jetés après un repas… Régulièrement, des découvertes nouvelles s’ajoutent aux précédentes, enrichissant peu à peu notre connaissance des époques passées. Ces dernières années, les fouilles réalisées un peu partout dans le département ont permis de faire de très nombreuses découvertes, notamment concernant les périodes gauloise et romaine. Ces découvertes, parfois remarquables, apportent une foule d’informations nouvelles ; des informations d’abord éparses, fragmentaires, mais qui confrontées les unes aux autres, assemblées comme les tessons d’une céramique minutieusement reconstituée, finissent par donner à voir l’objet de notre curiosité : la vie de nos lointains ancêtres, Gaulois d’abord, Gallo-Romains ensuite. Nous avons hérité de ces ancêtres bien plus que nous ne pourrions le croire, à commencer par le nom de notre département, la Vendée, très probablement issu d’un vocable gaulois signifiant « la Blanche ». Cependant, cet héritage reste trop peu connu, voire caricaturé. L’idée d’organiser une grande exposition à l’Historial et de publier un catalogue qui fassent le bilan de la recherche archéologique sur la question a donc fini par s’imposer d’elle-même. En attendant que la terre de Vendée ne livre de nouveaux secrets, je suis heureux de vous inviter à en découvrir le résultat !

AL AI N LEB Œ UF PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA VENDÉE


« Sauvegarder par l’étude », telle est la mission de l’Inrap. En collectant les données, en les étudiant scientifiquement, en sauvegardant le mobilier archéologique, en conduisant des projets de recherche, l’archéologie permet que l’histoire d’un site, d’un territoire, se poursuive, sans que son passé ne soit ignoré ou oublié. C’est pourquoi j’attache une importance particulière à la diffusion et à la transmission des connaissances auprès des citoyens et je me réjouis que l’Inrap soit partenaire de cette exposition. Gageons qu’elle obtiendra le succès qu’elle mérite !

D OMINIQUE GAR CI A PRÉSIDENT DE L’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES PRÉVENTIVES (INRAP)

Avant-propos

L’archéologue a pour mission de faire parler les archives du sol et ses vestiges sont parfois fort bavards. Depuis plus de 15 ans, l’Inrap a conduit de nombreuses opérations archéologiques dans le département de la Vendée, qui racontent aujourd’hui une nouvelle histoire du territoire. Une moisson de sites protohistoriques et antiques a ainsi été mise au jour, et ces peuples gaulois devenus « gallo-romains », que l’on croit parfois si bien connaître, réussissent encore à nous surprendre ! Cette exposition est l’occasion de présenter des collections inédites de mobiliers issus de ces fouilles, ainsi que des objets exceptionnels mis au jour dans le département depuis plus d’un siècle et remis en perspective à l’aune des découvertes récentes : une nouvelle image de ces peuplements antiques ressurgit. Entre actualités archéologiques et relecture des collections anciennes, l’exposition Sur les traces des Gaulois et des Romains en Vendée nous immerge dans le quotidien de la Gaule indépendante puis romanisée : habitat, pratiques funéraires, relations commerciales, agriculture, alimentation... autant d’aspects que l’archéologie permet d’appréhender. Cette manifestation est également l’occasion de faire connaissance avec les méthodes des archéologues.


EN

VEN DÉE Agglomération des Chirons au Poirésur-Velluire : 250 à 120 av. J.-C.

Repères chronologiques Incinérations de Longeville-sur-Mer : 550 à 450 av. J.-C.

Établissement aristocratique de La Pâquerie à Aubigny : milieu du IIe s. av. J.-C. à 80 apr. J.-C.

Établissement rural de La Chapellière à la Chaizele-Vicomte : 140 à 80 av. J.-C.

Agglomération fortifiée de Mervent : 500 à 450 av. J.-C.

Résidence aristocratique des Genâts à Fontenayle-Comte : 140 av. J.-C. à 80 apr. J.-C. 800

700

600

500

400

300

Second âge du Fer

HALLSTATT

LA TÈNE

700

600

450 à 52 av. J.-C.

500

400

300 331 av. J.-C. : Fondation d’Alexandrie par Alexandre Le Grand

Vers 750 av. J.-C. : L’Iliade et l’Odyssée, Poèmes homériques

753 av. J.-C. : Fondation légendaire de Rome

600 av. J.-C. : Fondation de Marseille par les Grecs de Phocée

776 av. J.-C. : Premiers Jeux olympiques

200

100

222 av. J.-C. : conquête romaine de la Cisalpine

121 av. J.-C. : Conquête romaine du sud de la Gaule (future Narbonnaise)

390 av. J.-C. : Sac de Rome par les Celtes de Brennus 398 av. J.-C. : Premiers traités de Platon

814 av. J.-C. : Fondation légendaire de Carthage

100

Premier âge du Fer 800 à 450 av. J.-C.

800

200

399 av. J.-C. : Mort de Socrate 451 av. J.-C. : Réforme de Périclès, démocratie athénienne

AI LLE URS

146 av. J.-C. : Destruction de Carthage par les Romains 218 av. J.-C. : Épopée d’Hannibal (2e guerre punique) IIIe s. av. J.-C. : Premiers travaux de la Grande Muraille de Chine

279 av. J.-C. : Pillage de Delphes par les Celtes


Fondation de l'agglomération du Langon : Début du 1er s. apr. J.-C.

Tombe de BouilléCourdault : fin du IIIe s. apr. J.-C.

Villa de Jard-sur-Mer : milieu Ier s. apr. J.-C. jusqu’au début du IVe s. apr. J.-C.

Nécropole de Givrand : VIIe apr. J.-C.

Installation de saint Philbert à Noirmoutier : 675 apr. J.-C.

Enfouissement du trésor du Veillon à TalmontSaint-Hilaire : fin du IIIe s. apr. J.-C.

Tombe de Bois-Lambert au Langon : fin du VIedébut du VIIe s. apr. J.-C.

Villa de Chantonnay : fin du Ier s. apr. J.-C. jusqu’au IVe s. apr. J.-C. 100

0

100

200

300

400

500

La Gaule romaine

Haut Moyen Âge

52 av. J.-C. à 476 apr. J.-C.

HAUT-EMPIRE

BAS-EMPIRE

27 av. J.-C. à 235 apr. J.-C.

100

0

100

58 av. J.-C. : Début de la Guerre des Gaules

16 av. J.-C. à 13 av. J.-C. : Séjour d’Auguste en Gaule

27 av. J.-C. à 14 apr. J.-C. : Règne d’Auguste premier empereur romain 52 av. J.-C. : Vercingétorix vaincu par Jules César à Alésia

30 av. J.-C. : Mort de Cléopâtre VII

236 à 476 apr. J.-C.

200

300

400

161 à 180 apr. J.-C. : Règne de Marc Aurèle

23 apr. J.-C. : Naissance de Pline l’Ancien

106 apr. J.-C. : Conquête de la Dacie (Roumanie) par Trajan, extension maximale de l’Empire romain

79 apr. J.-C : Éruption du Vésuve, destruction de Pompéi et mort de Pline l’Ancien

600

500

600

416 apr. J.-C. : Installation des Wisigoths en Aquitaine 350 à 367 apr. J.-C. : Épiscopat de saint Hilaire à Poitiers 312 apr. J.-C. : Conversion de Constantin au christianisme 260 à 269 apr. J.-C. : Règne de Postume, empereur en Gaule

498 apr. J.-C. : Baptême de Clovis

486 apr. J.-C. : Syagrus, dernier représentant du pouvoir romain battu par Clovis

476 apr. J.-C. : Fin de l’Empire romain d’Occident




Le long roman des Gaulois

É RIC NE CKE R DÉPARTEMENT DE LA VENDÉE


Le long roman des Gaulois

15

L

es Gaulois, redécouverts au XIXe s., participent à la construction du récit national et à l’éducation. Appréciés par la culture populaire, ils sont aussi mis au service de la propagande politique et instrumentalisés par la publicité. Un destin national en quelque sorte…

Gaulois et récit national

Le récit national, appelé roman national par Pierre Nora1, se construit progressivement à partir de la Révolution. Dans son Histoire des Gaulois2, éditée entre 1828 et 1845, Amédée Thierry offre une image romantique de Vercingétorix et de la société gauloise. Le chef gaulois devient alors l’archétype de celui qui résiste et unit les peuples contre le danger extérieur. Les Gaulois vont devenir nos ancêtres. L’expression apparaît dans l’Histoire des Gaulois d’Henri Martin, publiée en 1833 dans le cadre d’une vaste Histoire de France3. Républicain et libre-penseur, l’auteur interprète l’histoire à sa manière pour la faire coïncider avec ses opinions. Ses livres inspireront tous les manuels scolaires qui suivront. L’empereur Napoléon III, fervent lecteur d’Amédée Thierry, se passionne pour le personnage de Vercingétorix et ordonne des fouilles à Alise-SainteReine, lieu présumé de la bataille d’Alésia. Il voit dans le chef gaulois celui qui garantit l’unité nationale en rassemblant sous son autorité des peuples divisés, tout comme le césarisme napoléonien qu’il incarne. Après la défaite de 1870 face à la Prusse, la jeune République cherche à se consolider et à asseoir sa légitimité. Elle fixe le récit national. Le mythe gaulois et la figure de Vercingétorix, symbole de l’unité nationale et de la résistance face à l’invasion, y participent.

(Double-page précédente) Les Garde-côtes gaulois (détail) Jean Jules Antoine Lecomte du Noüy Huile sur toile, 1888 L. 127,5 cm, l. 77,2 cm Dépôt du Musée d’Orsay au Musée départemental Anne-de-Beaujeu, Moulins, inv. RF 907 © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

1 2 3

Pierre Nora, Les lieux de mémoire, Gallimard, Paris, 3 tomes : t. 1 La République (1 vol., 1984), t. 2 La Nation (3 vol., 1986), t. 3 Les France (3 vol., 1992). Amédée Thierry, Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’entière soumission de la Gaule à la domination romaine, Paris, A. Sautelet, 1828, 3 vol. Henri Martin, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu’en juillet 1830, Paris, L. Mame, 1833.


Le long roman des Gaulois

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Les Gaulois dans les arts Très vite au XIXe s., les Gaulois deviennent une source d’inspiration pour les artistes qui fournissent ainsi des représentations stéréotypées qui vont perdurer pendant près d’un siècle : farouches, longs cheveux en bataille, moustache tombante, habillés de braies, armés d’une longue épée et d’un bouclier... Des scènes deviennent emblématiques : druide cueillant du gui sur un dolmen, Gaulois chasseur ou guerrier brandissant une tête coupée… mais surtout Vercingétorix remettant ses armes à César, peint magistralement par Lionel Noël Royer en 1899. En 1888, Jean Lecomte du Noüy, dans une œuvre remarquable, Les Garde-côtes gaulois, montre quatre Gaulois veillant au bord d’une mer agitée, le soleil se levant alors qu’un chien aboie. Une scène de genre avant tout, mais fidèle au canon du guerrier gaulois « historique ». Le sculpteur Emmanuel Frémiet, pour ne citer que lui, imagine des guerriers gaulois ou romains, sujets à la mode dans les intérieurs bourgeois du XIXe et début du XXe s.

Les Gaulois à l’école L’historien Ernest Lavisse, « l’instituteur national », marqué par la défaite de 1870 et l’annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine par l’Allemagne, produit de nombreux manuels scolaires à partir de 1884 et dirige des ouvrages collectifs sur l’histoire de France. La République y apparaît comme l’aboutissement d’un progrès continuel et les personnages historiques deviennent les héros de l’État-nation républicain par les valeurs qu’ils portent. Dans son manuel scolaire de 1913 pour le cours élémentaire, Lavisse fait cette description : « Il [le Gaulois] a les cheveux très longs. Sa moustache est très longue aussi. Il est habillé d’une blouse, d’un pantalon et d’un manteau agrafé sur l’épaule. […] Le garçon suivra son père à la chasse. Il n’ira pas à l’école pour une bonne raison : c’est qu’il n’y a pas d’école. Personne n’apprenait à lire ni à écrire. Vous ne voudriez pas être des ignorants comme ces petits-là. Il vaut mieux être venu au monde en ce temps-ci qu’au temps des Gaulois4. »

4

Ernest Lavisse, Histoire de France – cours élémentaire, Armand Colin, 1913. Voir en particulier p. 1-10.

Vues d’un village gaulois et d’une ville gallo-romaine Planches didactiques Éditions Rossignol, Montmorillon Impression en sérigraphie sur papier vélin cartonné 3e quart du XXe siècle L. 76,5 cm, H. 56 cm Inv. 992.57.89 et 992.111 Collection musée Bernard d’Agesci © Niort Agglo



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Le long roman des Gaulois

Une illustration, intitulée « Vercingétorix encourage les Gaulois à combattre les Romains et à les chasser de la Gaule », évoque très directement la revanche contre l’Allemagne. Lavisse fait du chef gaulois un héros de la patrie, celui qui la défend contre l’envahisseur. La leçon tombe : « Retenez bien le nom de Vercingétorix, qui a combattu pour défendre sa patrie et qui a souffert et qui est mort dans une affreuse prison. » Maintenant, petits Français, c’est à vous d’aller combattre les Allemands, semble murmurer Lavisse… Les Romains apparaissent dans un premier temps comme des conquérants impitoyables. Mais, dans un deuxième temps, une ville gallo-romaine est présentée aux élèves. Elle possède de beaux édifices, les Gaulois sont maintenant bien vêtus et les enfants vont à l’école. On voit ici les effets civilisateurs des Romains et les Gaulois sont devenus des Gallo-Romains. Dès la fin du Second Empire, l’imagerie scolaire se développe sous différentes formes et reste très présente dans les classes jusque dans les années 1970. Les affiches scolaires ont forgé les images fortes du récit national hérité du XIXe s. pour de nombreuses générations d’écoliers. Deux affiches scolaires éditées par les éditions Rossignol au début des années 1960 sont, à ce titre, emblématiques. La première représente un « village gaulois » sur une face et sur l’autre « Vercingétorix à Alésia ». La seconde montre une « villa gallo-romaine » et une « course de chars aux arènes ». Les livres scolaires sont de plus en plus illustrés à partir des années 1950. Un bon exemple est le livre de Simone et Martial Chaulanges, Premières images d’histoire de France, paru en 1955 pour le CE1 et réédité de nombreuses fois. Les dessins de Pierre Rousseau offrent à voir un village gaulois, Vercingétorix, les armées romaines, une villa gallo-romaine... Le texte reste très proche d’un Lavisse : notre pays était la Gaule, les Gaulois étaient batailleurs et indisciplinés, ils étaient roux avec des moustaches tombantes, ils étaient cultivateurs et artisans, Vercingétorix rassembla les Gaulois contre l’ennemi commun, les Romains leur apportèrent des connaissances…

Gaulois et guerres mondiales Pendant la Première Guerre mondiale, certaines affiches pour les emprunts nationaux mettent en scène le coq gaulois combattant ou terrassant l’aigle allemand. D’après une légende, Vercingétorix aurait envoyé à Jules César un coq lors du siège de Gergovie pour souligner la vaillance et la combativité de ses guerriers. Plus tard, le général romain lui aurait servi un coq au vin lors d’un dîner ! Une affiche de J. Basté, imprimée pour la Banque industrielle de

Affiche de la Banque française pour le commerce et l’industrie Lucien Jonas, 1920 Imprimerie Joseph-Charles, Avenir Publicité L. 120 cm, l. 81 cm



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Chine pour le 4e emprunt de 1918, propose une Marianne portant un casque surmonté d’un coq. Lucien Jonas compose quant à lui une affiche pour le compte de la Banque française pour le commerce et l’industrie. Elle représente un guerrier gaulois dont le bouclier est une immense pièce de 1 franc en argent du type Semeuse. Dans un autre registre, à l’occasion des fêtes de la victoire organisées aux Lucs-sur-Boulogne le 31 août 1919, un char conduit par deux Gaulois avec une druidesse et la Victoire embrassant un coq est imaginé, témoignant de la popularité de ces thèmes. Le coq revient souvent dans les affiches patriotiques de l’entre-deuxguerres, par exemple pour encourager l’engagement dans les troupes. Par la suite, le régime de Vichy organise des manifestations pour honorer Vercingétorix et inaugure un monument à Gergovie. Une affiche louant les chantiers de la jeunesse française associe le slogan « France toujours » à la représentation d’un Gaulois, main sur l’épaule d’un jeune en uniforme. Après la guerre, en 1954, une affiche de Foré (Philippe Fauré) modernise l’image du coq pour commémorer la bataille de la Marne de 1914 et la Libération de 1944, « Deux anniversaires, une patrie ».

Culture populaire, marketing et publicité : les Gaulois à la mode Depuis les années 1960, l’imaginaire gaulois est incarné par la bande dessinée Astérix le Gaulois. Astérix, Obélix et leur village d’irréductibles Gaulois sont créés par Albert Uderzo et René Goscinny, les premières planches étant publiées dans le numéro 1 du magazine hebdomadaire pour enfants Pilote, sorti le 29 octobre 1959. Le dessinateur et le scénariste reprennent tous les poncifs concernant les Gaulois et les Romains. Les aventures des deux héros sont surtout l’occasion de porter un regard drôle et sarcastique sur la société. Son impact sur la culture populaire des années 1960 a fait d’Astérix un symbole national dont le succès perdure encore aujourd’hui. Les héros de cette bande dessinée se déclinent de bien des façons : figurines, autocollants, jeux, pins, boîtes à gâteaux, verres à moutarde… À partir de 1966, la société pétrochimique Antar utilise un Gaulois prénommé Antarix comme mascotte publicitaire déclinée sous toutes les formes : figurine à suspendre, porte-clés, etc. Il est aussi accompagné d’une Gauloise tenant à la main une marguerite ! Ironie, ce personnage apparaît dans Astérix chez les Helvètes, publié en 1970.

Carte postale représentant la fête de la Victoire de 1919 aux Lucs-sur-Boulogne L. 17,5 cm, l. 11 cm Extrait de la première planche originale d’« Astérix le Gaulois » René Goscinny et Albert Uderzo, 1959. BnF, Réserve des livres rares Cote : RES GR FOL-NFR-40




Le long roman des Gaulois

Plaque publicitaire pour la bière Maxéville Victor Idoux (1888-1945) Tôle sérigraphiée et gaufrée, années 1920. H. 69 cm, L. 48,5 cm © Musée Français de la Brasserie, 54210 Saint-Nicolas-de-Port Paquet de cigarettes Gauloises Caporal, XXe s. Collection particulière

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Mais l’utilisation publicitaire des Gaulois n’est pas nouvelle. Dès le XIXe s., les brasseries reprennent très largement leur image comme en témoignent de nombreuses affiches des bières Gallia, Lutèce, La Gauloise et encore aujourd’hui avec La Cervoise de la brasserie vendéenne Mélusine. Créée en 1910, la marque française de cigarettes la plus connue, Gauloises, est représentée par un casque ailé conçu en 1925 par le peintre Maurice Giot, puis retouché par le graphiste Marcel Jacno en 1936. Du récit national à la publicité, des guerres aux produits de consommation, les Gaulois, valeureux guerriers moustachus et indisciplinés, ripailleurs coiffés d’un casque ailé, sont définitivement ancrés dans notre imaginaire. Peutêtre éloignées de la réalité historique et archéologique, les images véhiculées depuis le XIXe s. montrent ici toute leur puissance.

BIBLIOGRAPHIE — Collectif 2020 — Le Fur 2019 — Paillard 1986 — Picaud dir. 2013 — Pomian 1992 — Rossignol, Cordeboeuf 2007 — Schnitzler dir. 2006


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Quelques précurseurs de l’archéologie : fouilles dans les archives

MARINA BOSSARD

ARCHIVES DE LA VENDÉE


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S

i l’archéologie est aujourd’hui entrée dans les mœurs avec les fouilles préventives opérées avant la mise en place de grands travaux, elle fut d’abord, au XIXe et au début du XXe s., le fait de quelques hommes, passionnés d’histoire locale. Ces précurseurs sont le plus souvent des érudits aux multiples centres d’intérêt, qui exercent en amateurs éclairés. L’émulation naît dans les sociétés savantes créées au cours du XIXe s. : la Société des Antiquaires de l’Ouest en 1834, la Société d’Émulation de la Vendée en 1854... Elles sont le siège de véritables réseaux d’érudits locaux, de notables et d’ecclésiastiques. Leurs notes, croquis et photographies de fouilles, quand ils nous sont parvenus, offrent un éclairage sur la découverte de quelques sites emblématiques du département. Zoom sur quelques-uns de ces précurseurs…

Benjamin Fillon (1819-1881) Né à Grues, il rejoint Fontenay-le-Comte, cité des beaux esprits, puis Poitiers où se développe son goût pour la numismatique et l’histoire. Il abandonne rapidement ses fonctions de juge suppléant pour se consacrer pleinement à ses études. Fervent républicain, il est l’un des premiers, avec l’abbé Ferdinand Baudry, à entreprendre de véritables fouilles en Vendée. Ambitieux et soucieux de faire connaître son département, il est secrétaire du Congrès organisé par la Société française d’archéologie à Fontenay-le-Comte en 1864. Le projet de programme qu’il adresse à Arcisse de Caumont, président de ladite société, en avril 1863 montre une volonté de dresser un état des lieux exhaustif de la recherche1. Pourtant, son « esprit de clocher » le pousse parfois à enjoliver voire à inventer certaines découvertes. Si son interprétation de la tombe de Saint-Médard est aujourd’hui contestée, l’accès à ses notes de fouilles, croquis et correspondances scientifiques — notamment avec Chevreul, chargé des analyses — a permis de reprendre les données et de construire de nouvelles hypothèses2.

Portrait de Benjamin Fillon © Archives de la Vendée, 52 J 8-16

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Archives de la Vendée, 52 J 8-16. Archives de la Vendée, 213 J 45.


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Malheureusement, la dispersion de ses collections rend ces réexamens compliqués. Avant même son décès, de lourdes dettes l’avaient engagé à en vendre une partie. Son héritière, Gabrielle Fillon, fit des dons à plusieurs institutions (Ville de Fontenay-le-Comte, Bibliothèque nationale) et poursuivit les ventes. Aujourd’hui les archives et collections de Benjamin Fillon sont en partie conservées dans différents établissements : Bibliothèque nationale (Département des manuscrits, monnaies), Bibliothèque municipale de Nantes (collection Dugast-Matifeux), Musée de Fontenay-le-Comte, Archives de la Vendée (archives déposées de la Ville de Fontenay-le-Comte, fonds Gambier, fonds Lemounier)…

Dr Marcel Baudouin (1860-1941) Natif de Croix-de-Vie, ses études de médecine le mènent à Paris. Il est, en 1904, l’un des membres fondateurs de la Société préhistorique française. De son activité foisonnante, il reste aux Archives de la Vendée un fonds de plus de 33 mètres linéaires3. Il est constitué de dossiers organisés par lieux (SaintGilles-sur-Vie, Le Bernard) ou, le plus souvent, par grandes thématiques (les puits funéraires, les sculptures sur rochers). Ces dossiers peuvent contenir une documentation très variée : des notes plus ou moins structurées, des publications personnelles, des travaux d’autres chercheurs (manuscrits ou publications), des photographies, des croquis, des plans, des correspondances scientifiques... Un fonds d’une très grande richesse, mais difficile d’accès. Ses travaux sur le totémisme et ses interprétations liées aux Phéniciens ont pu le discréditer auprès de certains chercheurs. D’autant plus que, sûr de ses compétences, il dénigre facilement le travail de certains de ses contemporains, comme dans la conclusion d’une publication de Lucien Rousseau : « Comme spécialiste en matière de fouille de puits funéraire, et, puisqu’après l’abbé Ferdinand Baudry, je suis l’un de ceux qui en ont fouillé le plus grand nombre et le seul qui ai pratiqué des recherches, scientifiquement menées… » Reste que ses archives et ses publications montrent un homme très impliqué dans un vaste réseau d’érudits et de spécialistes, s’informant des travaux et des interprétations des autres et constituant à ce titre un important fonds documentaire.

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Archives de la Vendée, 99 J - Fonds Baudouin.

Portrait du Dr Baudouin dédicacé à Edmond Bocquier, 1931 © Archives de la Vendée, 59 J 402




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